CigaleMag n°12

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CigaleMag n°12
sommaire
PARIS PLAISIR
PARIS ENQUÊTE
12
DOSSIER SPÉCIAL ALSACE À PARIS
acher
Paris à la carte
Bons plans gourmands
8
18
Les pieds à Paris, le cœur au pays
RETOUR AUX SOURCES
Rendez-vous place du Palais Royal
La boulangerie Maeder
Secrets de vignes, leçon n°12
ART ET CULTURE Bons plans théâtre !
D
CITY ZEN
Qui Gong au Luxembourg
22
SPORT
24
SECRETS DE NATURE
28
LA CHRONIQUE D'ANNABELLE MILOT
30
L'INVITÉ DE TONY GOMEZ
32
SECRETS DE TENDANCE
35
36
37
44
Edito
CITY GUIDE
hiffm
© N. Sc
4
Rendez-vous
page 20 !
Le billet écolo d'Antoine Waechter
Le conseil de la Fondation Brigitte Bardot
Le bouquet d'Effleurescences
Restos -30  : spécialités régionales
Incruste lors d'un déjeuner avec Vincent Perez
Christophe Willem
Sergio déshabille Mister Pape
IN AND OUT par Tony Gomez
NOUVELLES TECHNOLOGIES par Fabrice Collaro
À CONTRE-TENDANCE La maison du kilt
CIRCULEZ !
Le XVe se dévoile
PARIS-AILLEURS Le Gers : circuits et festivités
ESCAPADE
CIGALE ET MOI
47
SECRETS DE CUISINE
49
HISTOIRE DE PAIN
50
SECRETS DE CHEFS
La recette de Cuisine.TV
L'histoire fait un four
La recette d'Éric Kayser : le Kougloff
es milliers de Bretons, Corses ou encore Alsaciens sont installés à Paris. Beaucoup ne rêvent
que d’une chose : repartir au pays. L’été est l’occasion
pour eux de retrouver leurs racines et de côtoyer les
nombreux touristes venus découvrir leurs si belles
régions qu’elles soient du côté de Vannes, d’Ajaccio
ou de Strasbourg. Au pays de la choucroute, un grand
événement se prépare. Le 3 juin, Strasbourg ne sera
plus qu’à 2h20 de la capitale, grâce au TGV Est si
longtemps attendu. Pour célébrer ce rapprochement
de nombreuses festivités sont prévues à Paris. Notre
magazine s’associe à la liesse. Ce mois-ci les Alsaciens, qu’ils soient boulangers ou vignerons, occupent une grande place dans nos pages.
Toujours à l’affût de nouvelles idées, Cigale lance
une nouvelle rubrique qui devrait intéresser un grand
nombre de ses lecteurs. Tout le monde n’a pas la
chance de posséder un jardin, nous proposons donc
de vous initier à réaliser de jolis bouquets avec les
fleurs du moment.
Enfin, si vous n’avez pas encore d’idées pour vos prochaines vacances, pourquoi ne pas vous rendre dans
le Gers, département enclavé et souvent méconnu.
La patrie de D’Artagnan invite pourtant au farniente.
Pour vous mettre l’eau à la bouche, sachez que le
poulet fermier, le foie gras ou les confits de canard,
dont les Gersois s’honorent, affolent les papilles et
flattent les palais. Tout cela arrosé des vins de SaintMont qui gagnent à être connus. Une étape à ne pas
manquer.
Françoise Lemoine
[email protected]
Vous voulez nous faire part de vos bons plans, vos coups de cœur, vous voulez voir apparaître une nouvelle rubrique,
nous envoyer votre témoignage pour illustrer un dossier ?
Écrivez-nous à : [email protected]
Direction, administration, rédaction : 36, rue Scheffer - 75116 Paris - Tél. 01 45 05 19 43 – Directrice de la Rédaction : Françoise Lemoine : [email protected] – Rédacteur en
chef : Christian Rol : [email protected] – Directrice artistique : Sighild Blanc : [email protected] - Service photo : Nicolas Schiffmacher : [email protected], Axelle
Tourmetz – Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Dousson, Fabrice Collaro, Arsène Corvec, Éric Fosse, Tony Gomez, Anne Loustau, Annabelle Milot, Jean-Guy Muriel, Sabine Corvec, Sergio
– Service publicité : Agence Quirinus, Pierre-Yves Gobert : 01 46 10 44 46 – Directeur de la publication : Jildas Mahé : [email protected]. Cigale est édité par la société Taliesin 36,
rue Scheffer - 75116 Paris - Tél. 01 45 05 19 43. SARL au capital de 10 000 €. Imprimé en France.
En couverture : photo : Nicolas Schiffmacher
PARIS PLAISIR
LA BILLETTERIE DE
est un service de vente, de réservation et de suivi personnalisé pour l’ensemble
des spectacles programmés à l’Olympia. Vous aussi, adoptez la sérénité !
S
B O N S P LA N
Paris 0
LA VIE DE QUARTIER VIRTUELLE
La dernière trouvaille de l’industrie bobo consiste en un site,
www.peuplade.fr, où l’on ira pour rencontrer nos voisins de
palier, découvrir les activités inconnues du bas de l’immeuble,
les initiatives, les bonnes adresses, les biens et les services
utiles. Quand internent redécouvre le fil à couper le beurre !
UNE BALADE À LA RAME
Si vous savez nager et habitez Paris, la base de loisirs de la
Villette propose 45 minutes d’avirons sans bourse déliée. Sur
réservation uniquement.
41 bis, quai de la Loire- XIXe
Tél. : 01 42 40 29 90
Paris
À LA CARTE
INITIATION AU GOLF
Au moins trois golfs de la région parisienne proposent trois
heures d’initiations gratuites. À condition de s’inscrire directement à ces clubs.
Vilennes-sur-Seine (78) - 01 39 08 18 18
Saint-Quentin en Yvelines (78) - 01 30 50 86 40
Guerville (78) - 01 30 92 45 45
KIOSQUES ET MUSIQUE
De mai à septembre, plus de 200 concerts gratuits animeront
de nouveau les kiosques des jardins parisiens. Jazz, musique
classique, fanfares et chorales redonnent à ces édifices surannés
une charmante et belle jeunesse. On consultera le programme sur :
www.jardins.paris.fr
GRAND CHELEM DE BEACH VOLLEY
SUR LE CHAMP DE MARS
Du 18 au 24 juin, Paris accueillera l’étape française du SWATCHFIVBWorld Tour. Plus de 40 nations seront représentées à Paris
pour ce tournoi « Grand Chelem ». Durant 7 jours, aux pieds de la
Tour Eiffel, sur le Champ de Mars, le public pourra venir assister
gratuitement aux quelque 200 matches que vont se disputer les
meilleurs joueurs de la planète. Le public, de 7 à 77 ans pourra
suivre l’intégralité de la compétition sur le Central (6500 places)
ou autour des 6 terrains annexes. Tout au long de la semaine
du tournoi, la Fédération Française de Volleyball organisera des
animations en direction des jeunes. Les enfants pourront venir
s’initier gratuitement au Beach Volley et affronter les Joueurs
Pro du Tournoi. 3 terrains installés sur le site de la compétition
leur seront ainsi consacrés. À prévoir : casquette, lunettes, crème
solaire, eau minérale…
www.henkel-grandchelem.com
4 CIGALE MAI-JUIN 2007
se dé te nd re
13
Le Guide
du pique-nique à Paris
Comme tant d’autres activités innocentes longtemps snobées par
les arbitres des élégances parisiennes, le pique-nique est aujourd’hui
furieusement tendance alors que déjà le brunch s’enfonce dans les
méandres has been. Un guide fort opportun nous édifie sur les lieux et
places où il convient de planter sa glacière (ou son panier en osier) pour
manger et boire tiède dans des positions inconfortables.
• Friends & Family
Éditions Christine Bonneton
www.editions-bonneton.com
se cu lti ve r
57
Le Barbier de Séville
en plein air
Le prix ne s’apparente pas exactement à un « bon plan » mais que dire
du lieu, les jardins du Sénat, où se déroulera la représentation du célèbre
opéra ? Du 13 au 16 juin, à l’initiative des organisateurs d’« Opéras en
Plein Air », l’auguste façade du Palais de Marie de Médicis sera en effet le
théâtre de ce barbier de Séville aéré et lyrique.
• Jardins du Sénat
15, rue de Vaugirard - VIe
dé co re r
30
www.olympiahall.com
Réservations : 0892 68 33 68 (0,34 /mn)
28, boulevard des Capucines - Paris 9e
se cu lti ve r
75
Maîtriser les règles de l’art de vivre, devenir l’hôte ou l’invité
parfait, ateliers de maquillage et de parfums, tous ces codes
élémentaires de la « french étiquette », sont enseignés dans
des ateliers à Paris. Ainsi à La belle École, vous pourrez
assister à des rencontres deux fois par mois de 10h à 12h,
les vendredis, samedi et lundi. Les messieurs pourront
également s’initier à la galanterie en participant a des réunions
spécialement conçues pour eux.
• La Belle École
7, rue Scheffer - XVIe
Tél : 01 47 04 50 20 - www.labelleecole.fr
• Cometoparis
17, rue des Martyrs - IXe
Tél 01 48 74 05 10 - www.cometoparis.com
se di st ra ire
0
Ras le bol de votre vieille lampe de chevet, ou plutôt de son abatjour rabat-joie ? Le magasin Abajour, fondé par François, propose des
ornements de toutes tailles produits à partir de papiers recyclés pour des
créations uniques.
• 125, rue Cambronne - XVe - Tél : 01 42 73 08 86
Du luxe plein
les yeux
Top départ le 28 mai, place Vendôme, pour le 8e Rallye des
Princesses qui réunit des femmes amateurs de belles et
anciennes voitures. La preuve que l’automobile n’est pas
seulement réservée aux hommes. Jusqu’à l’arrivée à Cannes, le
ler juin, plus de quarante-cinq équipages vont sillonner les routes
pittoresques de France à bord d’une voiture de collection, d’avantguerre à 1976. Dimanche 27, veille du départ, chacun présentera
son véhicule place Vendôme, pour effectuer les traditionnelles
vérifications administratives et techniques. Le public pourra ainsi
admirer entre 10h et 18h, une Alfa Roméo Zagatto de 1929, une
sublime Ferrari 250GT California de 1957, ou encore de très belles
Porsches Speedster A de 1956.
• Place Vendôme - Ier
s' éc la te r
Abajour redonne
du lustre
Un cours
de savoir-vivre
30
Paris-Bruxelles-Paris
avec ThalysNight
Le tarif ThalysNight s’adresse à tous les noctambules du samedi
soir pour aller faire la fête à Bruxelles jusqu’au bout de la nuit et
rentrer par le premier Thalys du dimanche matin. Temps de trajet :
1h25. Jour de mise en ligne des billets : chaque mardi pour le
samedi suivant.
• www.thalys.com
s' éc la te r
5
Festival de Jazz
au Parc floral
Comme chaque année, vous pourrez passer un aprèsmidi ensoleillé, allongé sur l’herbe à proximité du château
de Vincennes, au son de musiques de jazz, dans le cadre
champêtre du Parc floral. Pendant toute la durée du festival
de jazz qui se déroulera du 9 juin au 29 juillet, les visiteurs
seront accueillis dès 13h, par une fanfare, ou “brass band”,
qui accompagnera les promeneurs en musique des allées du
parc, à la scène de concerts. Toujours dans l’idée de déplacer
la musique vers le public, un piano, placé en pleine nature,
sera à potée de mains des amateurs. Tous les week-ends,
de nombreux concerts gratuits et en plein air sont prévus.
9 et 10 juin : le “big band mania”, 16 et 17 juin : swing
manouche.
• Parc floral de Paris
Esplanade du château de Vincennes bois de Vincennes route
de la Pyramide - XIIe - www.parisjazzfestival2007.fr
Ouverture du parc, 9h30-20h
Festivités permanentes pendant toute la durée du festival
Concerts, 15h-18h ; fin des festivités, 19h
Plein tarif, 5 € ; tarif réduit (7 à 25 ans), 2,50 €
Gratuit pour les moins de 7 ans
se cu lti ve r
0
Photos
équitables
Le nouveau Malongo Café Parisien présentera les photos
d’Erick Bonnier « Au cœur du commerce équitable ». En 20
tirages, ce photo-journaliste raconte la fabuleuse histoire de
ce défi économique et
nous fait découvrir la vie
des petits producteurs
de café au cœur du
Mexique, berceau du
commerce équitable.
Une partie des photographies sera également
exposée dans plusieurs
Malongo Cafés, à
Marseille, Montpellier,
Toulouse et Lyon.
• Malongo Café
68, rue du commerce - XVe
www.malongo.fr
CIGALE MAI-JUIN 2007 5
PARIS PLAISIR
PARIS PLAISIR
S
B O N S P LA N
Paris 0
EXHIBITION D’ARTS MARTIAUX
La mairie du XIVe organise le 2 juin, à partir de 19h,
une grande soirée dédiée aux arts martiaux à l’institut du judo, Porte de Châtillon. Au programme :
démonstrations de champions sous l’égide du
champion du monde de judo Jean-luc Rougé.
Institut du Judo
21, avenue de la Porte de Châtillon - XIVe
MIGNONNE…
Pour le centième anniversaire du Concours de roses
nouvelles de Bagatelle, une exposition en partenariat de la Manufacture de Sèvres, raconte la rose
comme source d’inspiration. Jusqu’au 24 juin.
Parc de Bagatelle
RENCONTRES AMOUREUSES
EN TANDEM
Deux dimanches par mois
jusqu’à fin août, le site internet
Match.com, en partenariat
avec Roue Libre, offre à tous
les célibataires une balade de rêve en tandem pour
revisiter la capitale. Autour d’un parcours dans le
Paris romantique (Palais royal, Île St Louis, St Germain des Prés, Canal St Martin…) les célibataires
pourront faire connaissance en passant un moment
privilégié lors d’un parcours bucolique en tandem
de 2 heures. L’occasion de faire des rencontres et
de tester vos affinités. L’accès est gratuit et uniquement sur réservation. Pour réserver et connaître
les horaires des rotations ainsi que les modalités,
connectez-vous sur :
www.match.com et cliquez sur la bannière
“Duo romantique en tandem”.
COURS DE CUISINE
Le chef Ilan Waich et une diététicienne distilleront
le 20 juin à 19h30, à la Belle École, conseils,
astuces et « tours de main », pour apprendre à
bien manger, tout en se faisant plaisir. Une cuisine
moderne et originale sera concoctée avec des produits bon marché de la Marque Repère. S’inscrire
à partir du 28 mai sur le site www.marquerepere.
com. Dans la limite des places disponibles.
La belle École - 111, avenue Daumesnil - XIIe
6 CIGALE MAI-JUIN 2007
se cu lti ve r
16,90
Boutiques
insolites
Bons plans
Coiffeur ouvert les soirs de pleine lune, maître barbier à l’ancienne, timbres
personnalisés… un inventaire à la Prévert est rassemblé dans ce guide
consacré aux boutiques insolites de Paris. Classé par arrondissement, il est
facile à feuilleter. Idéal également pour trouver un cadeau original.
• Boutiques insolites à Paris de Jeanne Valère, éditions Jonglez
s' éc la te r
15
Paroles
et musiques
L’association « Pivoine et écrivants chanteurs » lance un atelier d’écriture
pour ceux des plumitifs en herbe qui voudraient s’essayer au conte et au
fantastique. Un autre atelier s’ouvre à la « musique pour les nuls » et initie à
l’harmonie. Les activités ont lieu le samedi matin et l’adhésion coûte 15 €.
Participation selon possibilités.
• 5, place Marcel Paul - XIVe - M° Pernety - Tél. écriture : 01 43 22 30 84 Musique :
06 21 31 51 33 - www.ecrivantschanteurs.com
se dé te nd re
0
Le pied,
la boutique NA
Le pied, la boutique NA des Ternes. L’artiste Chloé Rémiat, a transformé
le magasin de chaussures pour enfants en galerie d’art. Du 8 au 20
juin, on pourra y voir des frimousses en papier mâché, barbouillées
de chocolat ou de confitures aux myrtilles. La gourmandise n’est
plus un vilain défaut quand elle invite les enfants à savourer l’art sans
modération, à goûter avec les yeux, à apprécier la pâte d’une artiste qui
construit ses créations comme des pièces montées. Un petit livret, « Ah,
les Gourmands disent ! », est proposé à chaque enfant. Il y découvrira
des jeux pour se sensibiliser
aux œuvres de Chloé Rémiat
et repartira des rêves
plein la tête. L’artiste sera
présente à la boutique le
samedi 9 juin de 16h à 19h.
Un goûter est prévu pour
les enfants. Par ailleurs, la
galerie ludique « Les petits
pois sont rouges » propose
sur internet des œuvres
d’art oniriques, féeriques,
enfantines, poétiques où vous
puiserez toutes vos idées
de cadeaux d’anniversaire,
de naissance, commanderez
des œuvres sur mesure
et célébrerez tous les
événements importants de
votre vie de famille ! (www.
lespetitspoissontrouges.com).
• Na ! 67, avenue des Ternes
Faites-nous part de vos bons plans, adresses, coups de cœur… écrivez-nous à [email protected]
GOURMANDS
à lir e
22
Le Pudlo Nouveau
est arrivé
Le guide 2007 concocté par le chroniqueur gastronomique
Gilles Pudlowski vient de sortir. Restaurants de prestige,
hôtels de charme, bistrots, meilleurs artisans et produits
du terroir sont recensés dans ce livre. L’occasion pour
le journaliste et son équipe de nous entraîner au cœur
d’un palpitant et savoureux périple, celui de la France
Gourmande. Cette année pas moins de onze talents font la
vedette du guide, parmi eux un grand nombre de Bretons
et d’Alsaciens. Ainsi Isabelle et Luc Mobihan au SaintPlacide à Saint-Malo (35) ont été nommés « révélation de
l’année », Olivier Bellin « Les Glaziks » à Plomodiern (29),
« Jeune chef de l’année », comme à Bitche, Lutz Janischc
pour « Le Strasbourg ». Concernant « Le chef de l’année »,
Hélène Darroze est une nouvelle fois plébiscitée.
• Pudlo France 2007 (Ed. Michel Lafon)
à bo ire
2,5
15
79
Le rosé
Oucitan
Un DVD
en chocolat
Staraya Films lance un DVD qui dévoile les secrets
de fabrication des chocolats et la manière de les
déguster. Depuis la Maison du Chocolat, le saint
des saints, divers alchimistes nous édifient sur les
étapes et les métiers de la divine friandise.
• Tél : 01 43 22 91 15
Culture et gastronomie
à Strasbourg
À l’occasion du lancement du TGV – Est, Strasbourg
propose des week-ends intéressants pour découvrir la
capitale alsacienne. Du 10 juin au 31 décembre 2007,
différentes formules sont proposées : culture et gastronomie à partir de 79 € par personne, Famille et Juniors
à partir de 82 € par personne, Vélo et découverte à
partir de 103 € par personne ou encore golf et nature
à partir de 155 € par personne. Ces tarifs comprennent notamment deux nuits, petits-déjeuners inclus et
d’autres prestations.
• Renseignements : 0 810 10 20 30
www.ot-strasbourg.com
à ap pr en dr e
Les amateurs de vin rosé voient depuis peu une
nouvelle étiquette arroser tapas, grillades et légumes
farcis. Les connaisseurs louent sa robe soutenue, ses
notes terreuses et acidulées qui évoqueraient garrigues
et framboise.
• En vente dans les magasins Leclerc
à vo ir
à vi vr e
59
Cours d'œnologie
pour briller en soirée
Apprécier un bon verre de vin dans les règles de
l’art, connaître les bonnes associations mets/alcools,
L’École du vin propose des cours d’œnologie les
mercredis de 20h à 22h30, le samedi de 10 à 12h30
ou de 14h30 à 17h. Les stages peuvent également
avoir lieu toute une journée.
• École du vin de Paris
25, rue de la Félicité - XVIIe
Tél : 01 43 41 33 94
• Le Vin Le Club
91, rue du Faubourg-Saint-Honoré - XVIIIe
Tél : 01 76 69 18 70 - www.levinleclub.com
• Union des œnologues de France
21-23, rue Croulebarbe - XIIIe
Tél : 01 58 52 20 20
• L’école des Femmes du Vin (Véronique Dhuit)
100, rue de Charonne - XIe
Tél : 01 43 72 47 22
CIGALE MAI-JUIN 2007 7
PARIS ENQUÊTE
PARIS ENQUÊTE
pieds à Paris,
le cœur au pays
par Françoise Lemoine
TAGNE
E
R
B
,
E
C
A
S
L
A
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E
S
COR
© N. Schiffmacher
Comme chacun sait, on compte peu de Parisiens de souche à la
capitale. Beaucoup sont venus de Brest, d’Ajaccio ou encore de
Strasbourg, pour rejoindre les bords de la Seine. Un melting pot
qui fait la richesse de Paris, mais les Corses, les Alsaciens et les
Bretons restent attachés à leurs origines. La plupart ne rêvent
que d’une chose : retourner au pays.
E
n tête des communautés régionales : les Bretons. Estimés à un
million, ils font de Paris le sixième
département breton. Quand les
premiers sont arrivés au XVIIIe
siècle, peu parlaient le français.
Même pour réclamer du pain et
du vin, ils utilisaient les mots de
chez eux : « bara » et « gwin », d’où
le terme « baragouiner ». Ils ont fait
de Montparnasse, gare d’arrivée
de l’apparition du chemin de fer,
leur QG historique. C’est dans ce
quartier où ils ont posé leurs valises
que l’on retrouve un grand nombre
de crêperies aux noms évocateurs,
8 CIGALE MAI-JUIN 2007
comme « La bolée de Fouesnant »,
« Les Cormorans ». Selon une étude
réalisée en 2005 par l’association
Paris Breton »(1), 900 000 personnes
ayant un lien avec la Bretagne vivent en Île de France. 70 000 d’entre elles ont élu domicile à Paris,
dont 4,5 % dans le XVe arrondissement et près de 4 % dans le XIVe.
Vient ensuite l’agglomération de
Versailles. C’est là que passaient les
trains qui déposaient la main-d’œuvre bretonne au début du siècle.
« C’est l’espoir d’une vie meilleure qui
a poussé les Bretons à venir s’installer
à Paris, explique Philippe Chaim,
responsable de l’association ParisBreton. Après la deuxième guerre mondiale, les familles ont ensuite poussé les
enfants à faire leurs études à Paris ».
En tête, les Bretons
Fini le complexe de Bécassine, qui a
longtemps marqué et culpabilisé les
Bretons. De grands exemples de réussite ont contribué à la disparition de
ce cliché. Ainsi, Patrick Le Lay, PDG
de TF1, Vincent Bolloré, François
Pinault, Yves-Thibault de Silguy, ancien commissaire européen… pour
ne citer que quelques-uns, mais aussi
combien d’anonymes.
(600 membres)(4), regrette pour sa
part, la désaffection du militantisme : « Le mouvement existe toujours,
la preuve une activité bretonne est
proposée chaque soir à Paris, mais
l’individualisme ambiant fait qu’on
s’implique moins. Malgré tout, on arrive à faire bouger les choses. » Même
écho chez Sylvie Minard, responsable de la mission bretonne, (six
cents adhérents) et professeur de
danse bretonne. : « J’ai toujours eu
envie de faire partager ma culture et
de créer du lien », déclare cette militante pure et dure, qui reçoit entre
cinquante et soixante personnes à
ses cours.
Le 13 mai, les Bretons ont célébré la Saint-Yves, à la mairie du
XIVe, cœur de leur QG. L’occasion
d’écouter de la musique celtique,
de danser la gavotte et d’apprécier
la gastronomie locale. Tous espèrent qu’elle détrônera la Saint-Patrick, fête mythique des Irlandais,
qui a fait déplacer près de 20 000
personnes, à Bercy…
L'Alsace en force
Côté Alsaciens, bien que ceux-ci
soient nombreux, les associations ne
se bousculent pas. Leur présence à
Paris est liée au refus de l’annexion
de leur région à l’Allemagne, en
© N. Schiffmacher
Les
Des liens charnels unissent toujours les Bretons à leur terre patrie.
Le TGV avec des départs toutes
les heures les rapproche de leur famille. En deux heures ils sont soit
à Rennes, soit à Nantes. Idéal pour
rejoindre leur résidence secondaire.
Selon l’enquête, deux tiers des Bretons se rendent au moins une fois
tous les trois mois en Bretagne et
56 % envisagent d’y retourner définitivement. Entre 1999 et 2004, le
flux de migration estimé à 30 000
personnes est devenu, selon l’Insee,
beaucoup plus modeste.
Dans le domaine culturel, 44 %
déclarent participer à des manifestations bretonnes, dont la Mission
bretonne(2). Une centaine d’associations sont recensées en Ile-de-France : « Elles sont composées de deux
membres à six cents membres, ironise
Philippe Chaim, responsable de
Paris Breton, la dernière née. Cela
va de l’organisation d’un banquet
chaque année, à de nombreux festnoz ». En fait, une trentaine seulement propose des activités en lien
avec le patrimoine culturel breton :
danse, musique, apprentissage de la
langue (plus de 15 000 personnes
parlent le breton). « Le sentiment
d’appartenance est très fort, poursuit
le responsable de Paris Breton. On
se rend dans ces associations pour partager une culture auprès de gens avec
lesquels on se sent en harmonie ».
L’Association des Cadres Bretons(3),
tournée vers le développement économique de la Bretagne, organise
quant à elle, des groupes de réflexion
destinés aux chefs d’entreprise. « C’est
la seule organisation à diffuser des informations récurrentes sur l’économie
des départements bretons », se félicite
sa présidente Maryvonne Henri, qui
refuse de donner le nombre de ses
adhérents.
Jean Simon Mahé, président de
la Fédération des Bretons de Paris
CIGALE MAI-JUIN 2007 9
FOCUS
PARIS ENQUÊTE
nouvelle ligne de TGV qui, le 3 juin
va relier Paris à Strasbourg en 2 heures : « Cette facilité d’accès va nous
remettre sur les rails économiques et
faciliter nos échanges culturels. ».
Pour les Corses, le grand écart
n’est pas pour demain… Ils sont
huit cent mille à avoir déserté leur
si belle île pour venir s’installer à
Paris : « Le monde associatif n’existe
plus, déplore Sibin Ittori, directeur
de La Maison de la Corse(6). En dehors des grands événements, nous ne
nous rassemblons pas ». Malgré tout,
il se réjouit, d’avoir réuni à la Maison de la Corse, en janvier dernier,
huit cents personnes pour le bicentenaire de la mort du Conseiller
général Pasquale Paoli « Cela prouve
que lorsque les médias donnent une
autre image de la Corse, les gens sont
intéressés ». En revanche, il fera l’impasse sur le centenaire de la naissance de Tino Rossi : « il ne fait plus
recette », se désole Sibin Ittori.
1 - Paris Breton. Maison de la Bretagne
203, bd Saint Germain 75007 Paris.
Tél 01 53 44 56 92
[email protected]
2 - Mission bretonne
52, rue Delambre 75014 Paris.
Tél : 01 47 57 24 84
3 - Association des cadres bretons à la
maison de la Bretagne. Tél : 01 69 01 50 83
E-mail : [email protected]
4 - Fédération des Bretons de Paris à la
Maison de la Bretagne
Tél : 01 53 63 11 50
© N. Schiffmacher
5 - Maison de l’Alsace
39, av des Champs-Elysées 75008 Paris.
Tél 01 53 83 10 00
10 CIGALE MAI-JUIN 2007
6 - Maison de la Corse
13, rue Voltaire 92300 Gennevilliers.
Tél : 01 47 57 24 84
www.maisondelacorse.org
© N. Schiffmacher
De l'île de beauté
à l'Île de France
© N. Schiffmacher
1870 : « Des aubergistes alsaciens sont
montés alors à Paris pour créer des
brasseries, explique Bernard Kuentz,
directeur de La Maison de l’Alsace(5).
Au départ il s’agissait d’établissements
populaires, maintenant ils sont devenus plus luxueux ». Le Wepler, Lipp,
Flo, Bofinger, pour n’en citer que
quelques-uns… À cette époque, les
Prussiens et Allemands n’étant pas
très bien vus, beaucoup ont préféré
franciser leurs noms. C’est comme
cela que Floederer est devenu Flo et
Lippmann, Lipp. L’Association des
Alsaciens de Paris créée en 1871,
jouait à ce moment-là, un rôle social
auprès des exilés, aujourd’hui seules
trois associations subsistent : l’Association des Alsaciens et lorrains de
Rueil Malmaison (92), le cercle des
juristes alsaciens qui regroupe cinq
cents avocats, magistrats et juristes.
Par ailleurs, des cours de langue, suivis par une quinzaine de personnes
sont donnés à la Maison de l’Alsace :
« Le bilinguisme se perd un peu, mais
reste bien ancré en Alsace, témoigne
Bernard Kuentz, qui se félicite de la
Zoom
sur la
vraie Corse
par Françoise Lemoine
ROBIN RENUCCI
Robin Renucci, comédien et metteur en
scène atypique, se partage entre Paris et
l’île de Beauté, sa terre d’origine.
C
onnu pour avoir joué notamment dans Escalier C de JeanCharles Tachella, mais aussi Les
enfants du siècle de Diane Kurys et
Fort Saganne d’Alain Corneau, le beau
ténébreux, sort, fin mai, son premier
long-métrage : Sempre viva, qui signifie en français « Toujours vivant ». Un
film à ne pas manquer, original, drôle
et digne des commedia del arte. Ce
regard sans complaisance sur la Corse
et ses villageois est à la fois tendre et
plein de dérision, mais jamais méchant. Seul un enfant du pays pouvait
se permettre une telle satire.
Robin Renucci a remué ciel et terre
pour imposer son projet. Les producteurs le découragent. Robin Renucci
persiste et signe : « Pour eux j’étais un
Ovni, s’offusque le comédien hostile
au star system. Pourquoi faudrait-il
toujours tourner des sujets consensuels ?
Je préfère au contraire rompre avec la
monotonie ambiante ». Il décide donc
de faire participer la communauté villageoise d’Olmi-Capella, à quelques
virages d’île Rousse. « Sans faire du
militantisme, je voulais construire une
aventure humaine avec la population,
déclare le comédien. On y voit donc
PARIS ENQUÊTE
le cafetier du coin, la mémé à côté de
chez moi. » Car, ce village, il le connaît
bien. C’est dans ce parc régional de
la région du Giunssani qu’il a passé
toute son enfance, mais c’est aussi là
que son association ARIA, (Association des Rencontres Internationales
Artistiques) monte des spectacles en
juillet et août, depuis dix ans. Des
comédiens amateurs viennent du
monde entier pour y participer. Ces
rencontres remportent un vif succès.
Cette expérience est l’occasion de
faire vivre et de donner une âme à
une région en voie de désertification,
« mais aussi de prouver, que contrairement au cliché, la Corse peut être un
pays très accueillant », rectifie Robin
Renucci. Robin Renucci a toujours
été très attaché à son pays. Bien que
maintenant exilé à un millier de kilomètres de là, il reste sensible à ses
odeurs, ses couleurs, ses lumières et
avant tout à sa culture. Pour toutes
ces raisons, il n’a pas hésité à revenir
pendant sept ans au pays, pour assurer la scolarité de ses quatre enfants :
« Je préférais qu’ils suivent, en primaire,
un enseignement bilingue dans l’école
de mon village, afin qu’ils reçoivent une
éducation avec des valeurs qui me sont
chères », précise le comédien. Pour
autant, il ne veut surtout pas passer
pour un indépendantiste. Il refuse
tout communautarisme et repli sur
soi : « Je veux tout simplement vivre en
harmonie avec moi-même et qu’on reconnaisse ma singularité ».
Conseiller municipal d’Olmi Capella, il se rend au moins une fois par
mois en Corse. À moins d’être retenu par son travail. Robin Renucci
tourne actuellement Les femmes de
l’ombre et à la rentrée il reprendra la
pièce de Florian Zeller, Si tu mourais,
qu’il a interprétée pendant des mois
aux côtés de Catherine Frot. Un peu
plus tard, il rejouera également Le
pianiste, créé à la Pépinière Opéra.
Du travail sur la planche…
CIGALE MAI-JUIN 2007 11
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Le génie alsacien
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Quant aux enfants, ils ne seront pas
en reste, pris en main pour des initiations et l’intéressante thématique
autour de la nourriture au Moyen
Âge. Mais au centre de cette manifestation sympathique, il y a l’Alsace
elle-même, son génie et ses trésors,
et en particulier sa capitale Strasbourg, déclinée au-delà des clichés
habituels et fière de s’inscrire dans
le Patrimoine Mondial de l’Humanité, concentration rare du Moyen
Âge, de la Renaissance et des Lumières. On y découvrira, grâce aux
exposants cette « petite France »,
quartier pittoresque, fief jadis des
tanneurs, pêcheurs et meuniers.
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Dans le port
de Strasbourg
par Arsène Corvec
PLACE DU PALAIS
Plus méconnu des Français de ce côtéci de la Seine, la vocation largement
fluviale, et donc touristique, de Strasbourg, port d’attache de Croisieurope
ses 25 bateaux de croisière et ses 900
ROYAL
© CRTA / Zvardon
Grand Village Alsacien du 31 mai
au 3 juin - rendez-vous place du Palais
Royal à partir de 10h30.
M° Palais Royal
Informations : 03 89 24 73 50
Du 31 mai au 3 juin, la place du Palais Royal abritera le Grand
© Estelle TSCHAN
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Village Alsacien et ses richesses culturelles, touristiques et
gastronomiques. Un avant-goût de vacances dans cette région
à la croisée de chemins.
S
averne, Strasbourg, Colmar et
Mulhouse seront pour quatre
jours au cœur de Paris et des Parisiens invités à découvrir les saveurs
extraites des terroirs lointains et
pourtant si proches. Dix chefs réputés (Alexis Albrecht, Georges Fleg,
Anne Ernenwein, Hubert Maetz,
Henri Gagneux, Jean-luc Dumoulin, Enest Shaetzel, Christophe Cavelier, Isabelle Sipp, Philippe Clauss)
poseront leurs marmites pour des
démonstrations à l’ombre de la Comédie Française où l’on goûtera ces
escalopes de foie gras aux asperges
d’Alsace, ou ce succulent pigeon-
12 CIGALE MAI-JUIN 2007
neau en croûte feuilleté, parmi tant
d’autres mets. Et que dire des dégustations de vins de terroir à l’initiative
des Vignerons Indépendants d’Alsace, avec, en particulier, le dimanche 3 juin, entre 11h00 et 15h00,
le pique-nique géant puisé dans un
panier gourmand mis à disposition
des artisans culinaires et arrosé (gratuitement) par les vignerons.
Artistes et folklore
Des nourritures terrestres à celles
spirituelles il n’est point de frontière
en cette belle place du Palais Royal
qui verra les évolutions des troupes
de danseurs, de comédiens tous accompagnés par des musiciens aux
sonorités traditionnelles ou jazzy.
Notons la présence attendue de Liselotte Hamm et Jean-Marie Hummel (le jeudi), de Patrick Chevalier
et la « Compagnie de l’Ange d’Or,
précurseurs du renouveau du théâtre indépendant strasbourgeois qui
joueront des extraits de la pièce de
Steinbeck « Des souris et des hommes ». D’autres artistes, d’autres
genres, d’autres horizons et des danses traditionnelles animées par le
groupe folklorique de Rhinau perpétueront, en costume, la tradition.
© Estelle TSCHAN
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employés. Nous passerons par Colmar, capitale du vin d’Alsace et son
Musée Unterlinden, la Montagne des
Singes et la volerie des Aigles. Mulhouse, berceau des Lumières et des
Encyclopédies aura pour principale
ambassade la Cité de l’Automobile et
la Cité du Train, le plus grand musée
du monde fort de 400 automobiles
rutilantes (dont une centaine de Bugatti, de Rolls et de porsche) à faire
pâlir tous les salons de l’automobile
des cent prochaines années. Enfin, au
milieu d’une avalanche de curiosités,
tous registres confondus, des artisans
aux mains d’or nous édifieront au
savoir-faire local, à la (re)découverte
des objets d’art édités ou réédités, aux
arts de la table et de la bouche made
in Alsace. Plus que jamais le Palais
Royal méritera son nom.
© CRTA / Meyer
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© Cité de l'automobile - Collection Schlumpf
SPÉCIAL ALSACE À PARIS
SPÉCIAL ALSACE À PARIS
CIGALE MAI-JUIN 2007 13
SPÉCIAL ALSACE À PARIS
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SPÉCIAL ALSACE À PARIS
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largement les limites du XVIIe arrondissement. D’autant qu’il est
l’un des rares artisans à organiser
des dégustations gratuites et à proposer chaque jour des viennoiseries,
des pains spéciaux – gratuitement
également – en guise d’échantillons
de son savoir-faire. « Quand nous
sortons un nouveau pain nous en distribuons 2 500 gratuitement ; quand
il fait froid dehors nous offrons du
chocolat chaud et lorsque nous avons
refait le magasin nous avons offert du
champagne à tous les clients. » Avec un
passage en moyenne de 1 500 clients
par jour, on appréciera le geste…
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L'Alsace en héritage
par Arsène Corvec
RAOUL MAEDER
© N. Schiffmacher
Raoul Maeder aime l’ordre et la rigueur, deux vertus qui faillirent
bien l’orienter définitivement vers une carrière militaire ébauchée dans les Chasseurs Alpins.
H
élas pour la Grande Muette,
ce grand bavard nourrissait
une passion pour la pâtisserie transmise par son père à qui il rachètera
bien plus tard la boutique du boulevard Berthier. « À partir du moment
où j’ai mis le nez dans la pâtisserie
je n’en suis plus sorti, en m’ouvrant
à toutes les options annexes. En particulier en partant à la Maison du
Chocolat en apprentissage, puis en
faisant l’ouverture de l’Hôtel de Vigny comme pâtissier. Plus tard j’ai
rejoint mon père pour apprendre la
boulangerie ici même ».
14 CIGALE MAI-JUIN 2007
L'excellence de père
en fils
Un concours Charles Proust (il arrive dans les dix premiers) et un
brevet de maîtrise plus tard, le fils de
l’ancien élève de Gaston Lenôtre est
aujourd’hui à la tête d’une des boulangeries Maeder que compte Paris.
« J’ai racheté l’affaire en 2002, l’année où mon père a gagné le prix de la
meilleure baguette de Paris. Il est bien
évident qu’une telle distinction n’est
pas sans effets positifs et j’en ai largement profité ainsi que mon équipe de
25 employés qui, cette année encore s’est
sentie motivée puisque nous avons fait
cinquième au concours ». Une maind’œuvre dont cet Alsacien fier de ses
racines se plaît à vanter le caractère
cosmopolite puisqu’il compte neuf
« nationalités » différentes au sein de
son équipe. « Je suis très bien entouré
et mes employés ne me déçoivent jamais. Au contraire ! ».
Dynamisme et prodigalité
Le dynamisme de Raoul Maeder,
et la grande variété de ses produits
(avec une large présence de l’Alsace)
ont fondé sa réputation qui dépasse
Renommée internationale
D’autres distinctions (notamment
un long article dans le Daily Telegraph britannique en 2002) valent
à Raoul Maeder de voir affluer chez
lui des professionnels étrangers (japonais, australiens, américains, coréens) qui viennent davantage en
pèlerinage qu’en stage. « La presse
étrangère est beaucoup plus généreuse
avec les artisans français que la presse
hexagonale qui n’a pas conscience de la
richesse qualitative qu’ils représentent.
À part Cigale bien sûr. C’est grâce à
cette presse et à Internet que nous trouvons des échos à l’étranger ». D’ailleurs,
investisseurs et hommes d’affaires
lui proposent régulièrement des
perspectives faramineuses du côté
de Dubaï, Moscou ou Mexico. « À
trente-cinq ans, j’ai encore le temps
d’être ambitieux » ajoute-t-il. Un état
d’esprit aussi frais que ses produits
qui, des fruits au beurre en passant
par la farine et l’huile d’olive sont
100 % naturels.
158, bld Berthier - XVIIe
© N. Schiffmacher
L'Alsace au cœur
L’Alsace qui est au cœur – et au
ventre – de cette maison est particulièrement célébrée. Saint Nicolas
et Pâques voient une avalanche de
Kougloffs et autres recettes transmises de père en fils et d’oncles en
cousins puisque les cousins installés
rue de Lourmel et boulevard Lefèvre
obéissent aux mêmes lois de l’hérédité. Mais l’autre caractéristique
de Raoul Maeder est d’avoir été le
fournisseur officiel de l’Élysée. Peu
d’anecdotes à ce sujet. Seulement
un constat en forme de bilan politique : « On peut dire ce qu’on veut de
monsieur Chirac, mais une chose est
sûre : il aime le pain bien cuit ».
© N. Schiffmacher
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CIGALE MAI-JUIN 2007 15
SPÉCIAL ALSACE À PARIS
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SPÉCIAL ALSACE À PARIS
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LOCALES
s’accompagnera parfaitement d’un
bretzel. Dans les deux cas, privilégiez celui qui offrira la meilleure
fraîcheur d’attaque. Goûtez par
exemple celui de Léon Heintzman à
Ammerschwihr : c’est juste en face
des « Armes de France », restaurant anciennement étoilé qui s’est
métamorphosé en bistrot d’élite.
Ensuite, tâtez donc du pinot blanc
ou du sylvaner. Ces deux vins permettent de passer un bon moment
au comptoir d’une winstub, en attendant mieux. Pourtant ne les méprisez pas : quand vous aurez mis le
nez dans le sylvaner d’André Ostertag à Epfig, vous comprendrez que
le talent du vigneron fait souvent la
différence, et à un prix à peine plus
élevé que celui des rieslings soit disant « grand cru » qui inondent les
hypermarchés.
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Un beau jardin…
par Jean-Guy Muriel
S, LEÇON N°12
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SECRETS DE VIGN
« Le beau jardin ! » Louis XIV a toujours raison. Quand le soleil
d’un matin d’octobre dissipe le brouillard, l’Alsace s’offre à vos
yeux comme un papier Zuber, richement illustrée des couleurs
de la vigne en automne.
© Hunawihr
L
e Roi-Soleil eut cette révélation du haut du Col de Saverne, mais l’autoroute d’aujourd’hui
se prête mal à la contemplation.
Choisissez plutôt les remparts cyclopéens du Haut-Koenigsbourg,
la forteresse chère à l’empereur
Guillaume II, le vaincu de 1918 :
la vue plongeante vous emportera.
C’est pareillement qu’il faut aborder les vins de la « province heureuse », par le haut, par les meilleurs.
faciles à lire : ils portent des noms
de cépage. À Sydney comme à Buenos Aires, l’acheteur sait, du moins
le croit-il, ce qu’il peut s’attendre à
boire. John ou Carmen auront tout
le temps de vérifier ensuite qu’un
Riesling de Wettolsheim n’a pas
grand goût à voir avec son cousin
espagnol ou chilien. C’est ainsi que
le terroir s’apprend : San Antonio y
aurait vu le triomphe des « langues
vivantes ».
Une renommée mondiale
Le secret des étiquettes
Ils ont conquis le monde, car les
palais débutants aiment les vins
blancs. Sous Victoria, les ladies
oubliaient dans le gin incolore les
absences impériales de leurs maris.
Aujourd’hui, les bourgeoises londoniennes préfèrent le blanc sec : il
saoule moins et leur rafraîchit l’haleine. Et puis les rieslings et autres
gewurtztraminers ont gardé de leurs
origines germaniques des étiquettes
16 CIGALE MAI-JUIN 2007
À partir de Colmar, la vraie capitale
viticole de l’Alsace, prenez la route
des vins, vers le sud ou le nord, peu
importe ! Arrêtez-vous régulièrement chez les meilleurs, dégustez,
et vous découvrirez bien vite que
l’Alsace est un continent : le même
cépage, d’une colline à l’autre, d’un
versant à son opposé, donnera des
vins fort différents, plus fruités ou
davantage minéraux. Pour s’y re-
trouver, les Alsaciens ont décerné
des appellations « grand cru » accolées à un nom de lieu, Sporen à Riquewhir, Muenchberg à Epfig. Un
conseil simple comme l’ami Fritz :
si vous n’êtes pas à la fois alsacien et
géologue, vous n’avez aucune chance. Accrochez-vous à ce que vous
savez lire et pouvez décoder : les
noms de cépage qui sont sur l’étiquette. Je sais que c’est dur pour un
Français de reconnaître son ignorance en matière de vin, mais vous
avez un avantage sur le béotien de
Sydney dont nous parlions plus
haut : vous êtes sur place !
Lequel boire quand ?
Commençons donc par le début :
le muscat est idéal pour l’apéritif.
Celui d’Alsace est de la variété dite
ottonel, il sera plus floral ou plus
sec selon les endroits. Plus sec, vous
pourrez le boire en grignotant quelque charcuterie ; plus charmeur, il
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Toqués du « tokay »
Passons à l’autre pinot, le gris, que
les Alsaciens ont baptisé « tokay »
pendant des décennies, jusqu’à ce
que la Hongrie déstalinisée retrouve le goût du monopole. Ce pinot
gris séduit par sa complexité, et se
prête fort bien aux fameuses « vendanges tardives » et autres « sélection de grains nobles ». Eh oui, notre brouillard du matin dissimulait
les progrès du botrytis, petit champignon qui, le soleil réapparu, va
chercher son eau à travers la peau
fragile des raisins tardifs. L’eau partie, ne reste que le sucre ou presque.
La complexité des tokays tardifs les
protège un peu contre cette tendance à la « confiture » qui menace
les gewurstraminers du même style : trop souvent, l’alcool et le sucre
masquent la médiocrité. Huit euros
pour une bouteille de vendanges
tardives au supermarché, c’est impossible ou médiocre.
La féminité
d'un gewurstraminer
Venons en donc au gewurstraminer, le plus flatteur, le plus parfumé
des vins d’Alsace. Allez le goûter
chez Madame Faller et ses filles à
Kaysersberg : Goethe, qui fut étudiant à Strasbourg (mais en théologie…) aurait écrit que Colette
et ses filles ont exprimé toutes les
« affinités électives » qui naissent
naturellement entre les femmes et
le gewurstraminer.
Le riesling, meilleur ami
de la choucroute
Le riesling est plus viril, souvent plus
minéral comme celui de Binner.
Mais le plus ancien cépage d’Alsace
sait aussi donner des vins presque
liquoreux, comme les Allemands
notamment le démontrent depuis
des siècles. On en trouve aussi d’extraordinairement parfumés, comme
chez Schoffit, tout au sud, du côté de
Thann. Le riesling, c’est aussi et avant
tout le grand serviteur de la choucroute, plat national s’il en est. Pour
la manger, préférez le minéral, équilibré, long en bouche. Monsieur Kreydenweiss le réussit à la perfection.
Quand vous aurez dégusté ces vins
d’auteurs, vous pourrez comparer
avec d’autres… Il est en d’excellents,
qu’il faut rencontrer en escadronnant
avec des copains au long de la route
des vins, moments de rare bonheur,
comme des rêves pleins de maisons
à colombage, de paysages fastueux et
de confitures gourmandes.
Dimanche 3 juin de 11h à 15 h, les
vignerons alsaciens vous accueillent
pour un pique-nique géant place du
Palais Royal. Venez en famille !
CIGALE MAI-JUIN 2007 17
ART ET CULTURE
LA BILLETTERIE DE
est un service de vente, de réservation et de suivi personnalisé pour l’ensemble
des spectacles programmés à l’Olympia. Vous aussi, adoptez la sérénité !
À lire
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L
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LE ROMAN DES AM
e trentième anniversaire de la disparition d’Elvis Presley draine dans son sillage commercial le pire et le meilleur de ce que le King eut pu déplorer de son
vivant. Heureusement, Patrick Mahé, ancien pilier de Paris-Match et elvissologue
patenté, a su préserver son intégrité de fan en retraçant, à travers « Le Roman des
amours d’Elvis », la chronique romantique du plus glamour des rockers. Blondes,
brunes ou rousses, elles furent toutes (ou presque) les maîtresses énamourées de
l’enfant pauvre de Tupelo dont on apprend que lui-même aurait rêvé de rencontrer
Brigitte Bardot. Ursula Andress, Nathalie Wood, Ann-Margret, Nancy Sinatra et,
bien sûr, la sublime Priscilla (la seule à l’avoir jamais épousé) traversent cette
saga généreuse en références rock et en filles sur fond de Cadillac roses et de
Juke Box rutilants. Les fans s’amuseront du fantasque de l’auteur qui imagine un
« bœuf » entre les Beatles et Elvis lors d’une rencontre à Los Angeles (la rencontre
eut effectivement lieu dans les sixties mais il n’y eut jamais, contrairement à ce
qu’a dit Lennon, de jam session entre le roi et ses disciples anglais) alors que le
grand public découvrira une autre facette de ce héros des temps modernes. Quant
aux puristes - dont nous sommes - ils réécouteront en boucle les premiers singles
estampillés « Sun » quand le génial Hillbilly Cat, adolescent efflanqué et inconnu,
n’était pas encore le « roi du rock’n’roll » qui convertirait bientôt la planète entière.
That’s All Right….
Bienvenue
en terre de légendes
À lire
28, boulevard des Capucines - Paris 9e
À voir
Deux pièces de Herman van Veen
Trahison et espionnage
MATA HARI
M
argaretha Geertruida Zelle, alias Mata Hari, était-elle coupable de trahison au
détriment de la France ainsi que ses juges l’estimèrent en la condamnant à
mort en octobre 1917 ? Ou bien cette belle espionne fut-elle la victime de sa réputation sulfureuse et ses mœurs dissolues ? Ce dernier postulat est celui retenu dans
ce spectacle musical signé Van Veen, adapté et joué par Gaëtane Bouchez. Celle-ci
campe merveilleusement le personnage d’Anna, l’amie de Mata Hari qui implore les
juges d’entendre son témoignage. Un beau monologue en guise de plaidoirie, de la
danse et de la musique servent une démonstration magistrale d’intelligence, de féminité et de talent qu’on pourrait aussi bien appliquer à l’affaire Dreyfus, ou, pourquoi
pas, aux turpitudes de la femme Deviers-Jonquourt…
Théâtre du Renard
BON PLAN CIGALE BON PLAN CIGALE BON PLAN CIGALE BON PLAN
12, rue du Renard - IVe - M° Hôtel de Ville
5 invitations valables pour 2 personnes les 27, 28, 29 mai,
Du 22 mai au 2 juin - Location : 01 42 64 30 53
1er et 2 juin 2007 à 21h00. Réservations obligatoires au 01 42 64 30 53.
[email protected]
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LÉGENDES D'OVAL
Van Veen himself
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ttention les légendes sont trompeuses. Ceux qui les écoutent ne savent pas souvent les entendre car ceux qui les racontent cherchent les initiés qui savent lire
entre les lignes. Avec son rose fuscia, la jaquette « Légendes d’Ovalie » est trompeuse.
Trompeuse comme une tenue « fashion » du Stade Français qui cache une charge colossale et entraînante. La charge que co-signent Jean Lapoujade et Benoît Campistrous est digne des anciennes veillées de solstice au cours desquelles les nouvelles
générations apprenaient leur destin en se reconnaissant dans l’histoire de leurs anciens. Ici, en guise de druides, les auteurs campent 4 compères amoureux du rugby
authentique (loyal et désintéressé) échoués en Irlande pour pêcher le saumon sauvage
et qui échangent pendant 4 jours et 4 nuits les anecdotes échangées de génération
en génération depuis 1921 et les confidences glanés auprès des plus grands joueurs.
Envahis par les vapeurs de bière Stout et de whiskey version tourbe et rassérénés par
les secrets des recettes du Béarn, nous nous régalons de chacune des 200 pages,
dont une préface hilaro-touchante de Thomas Castaignède, et nous apprenons à mieux
cerner ce sport dont la motivation historique était la générosité de l’Homme pour son
club et pour son sport. Un livre d’un autre siècle… d’une autre classe !
18 CIGALE MAI-JUIN 2007
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CHAPEAU
’aucuns diront que Van Veen travaille du chapeau… et ils n’auront pas complètement tort tant le récital déjanté du génial hollandais déroute les esprits français si cartésiens et si peu rompus au surréalisme batave. Peut-on résumer un tel
festival de mots et de musique (la guitariste Edith Leerkes est de la partie) ? Disons
simplement que l’unique personnage de la pièce (Herman van Veen lui-même) trouve
un chapeau qui devient vite une métaphore sur l’identité, et en particulier sur celle du
propriétaire du couvre-chef en question. Un prétexte facile pour l’acteur de décliner
autant de personnages et de personnalités que son talent lui autorise comme des
poupées russes sorties de son cerveau fécond.
Éditions La Table Ronde - 13 €
Salle Gaveau, 45, rue de la Boétie - VIIIe
M° Mirosmenil - 22 et 23 juin à 20h30
Location : 01 49 53 05 07
BON PLAN CIGALE BON PLAN CIGALE BON PLAN CIGALE BON PLAN
15 invitations valables pour 2 personnes par soir, valables les 22
et 23 juin 2007 à 20h30. Réservations obligatoires au 01 42 64 30 53.
CIGALE MAI-JUIN 2007 19
ART ET CULTURE
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est un service de vente, de réservation et de suivi personnalisé pour l’ensemble
des spectacles programmés à l’Olympia. Vous aussi, adoptez la sérénité !
Un hymne éternel
À voir et écouter
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20 CIGALE MAI-JUIN 2007
crit par Jean Cassiés et mis en scène par Sonia
Vollereaux. Avec Thérèse Liotard, Sophie Barjac et Gwenola de Luze. « POKER » est la rencontre de ces trois femmes, réunies dans une même
souffrance : celle d’épouses délaissées, qui ont
raté le train de l'amour. Agathe, bourgeoise névrosée, amoureuse passionnée et frustrée qui fait une
fixation sur sa fille. Béatrice, secrétaire ambitieuse
et cynique pour qui la relation amoureuse et le mariage sont des vertus sociales. Caroline enfin, au
passé imprécis, aux rêves de midinette pulvérisés,
qui se réfugie dans un pragmatisme forcené. Au
poker menteur, elles n’ont pas leur égale. La tequila
coule à flot. Les fantasmes se révèlent. Les peurs
resurgissent et font voler en éclats tous les tabous.
À la manière d’une catharsis, Agathe, Béatrice et
Caroline, vont exorciser leurs démons, prendre
conscience de leur dépendance à l’homme, s’en
affranchir, balayer leur passé et se jeter dans la
vie comme on se jette à l’eau.
À voir
© DR
es privilégiés qui profiteront de Paris cet été doivent d’ores et déjà
réserver une soirée durant la deuxième quinzaine de juillet. En effet, à partir du 17 juillet Piaf revient sur la scène qui l’a consacrée,
l’Olympia. La comédie musicale mise en scène par jacques Darcy
évoquera par une suite de scènes les étapes de la vie de la môme née
dans la rue et magnifiée par la rue. Les répétitions ont débuté, et la
voix de Marie Orlandi (dans le rôle de Piaf) nous renvoie aux paroles
jamais démenties de Cocteau « Piaf est une étoile qui se dévore dans
la solitude nocturne du ciel de France. C’est elle que contemplent les
couples enlacés qui savent encore aimer. Je n’ai jamais connu d’être
moins économe de son âme. Elle ne la dépensait pas, elle la prodiguait. » Car, et c’est là le privilège de la comédie musicale, tous les
titres du répertoire chantés par Marie Orlandi (Molière de la révélation 1997) sont motivés par l’exigence absolue de respecter l’interprétation originale.
Soutenue par 40 artistes sur scène, un orchestre live, 200 costumes de création, et
30 tableaux originaux utilisant des technologies de pointe, « Piaf Je t’aime » sera la
comédie musicale de l’été et l’Olympia un écrin sur mesure.
© DR
Piaf je t’aime
À partir du 17 juillet à l’Olympia.
Location à l’Olympia (0 892 68 33 68)
et sur www.olympiahall.com
Réservations : 0892 68 33 68 (0,34 /mn)
PIAF JE T'AIME
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www.olympiahall.com
Dalida, une vie…
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Du mardi au samedi à 20h.
Prix des places : 26 € tarif plein.
La Comédie de Paris
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Métro Blanche
Réservations : 01 42 81 00 11
aris devait plus qu’une messe à Dalida vue sa contribution au rayonnement de notre capitale dans le
monde entier tout au long de sa carrière.
« Dalida, une vie » est un hommage éclatant et élégant à la femme intelligente et brillante que fut Dalida. Une
artiste unique au parcours exceptionnel qui sut devenir une magnifique Miss Égypte et se transformer, à
Paris, en Dalida, sirène blonde gansée de strass, et reine incontestée des shows et du disco.
De la fraîcheur de Bambino à l’envoûtant duo Paroles, paroles avec Alain Delon, du petit bikini aux interprétations des plus grands poètes, Dalida, tragédienne naturelle de la scène, aura enregistré plus de 2 000
chansons, collectionné les disques d’or, de platines et de diamants, osé tous les styles musicaux, et même
lancé des modes vestimentaires. D’ailleurs l’exposition présente de nombreuses robes « strass » qu'elle portait sur scène, des longs fourreaux de Loris Azzaro qui mettaient en valeur sa plastique parfaite sans oublier
la mythique robe de velours rouge créée par Jean Dessès de son tout premier Bobino.
À l’occasion de cette exposition, la Ville de Paris offre également au regard du public images et documents souvent inédits : archives INA qui disent l’étonnante modernité de la chanteuse, extraits de ses
films où sa présence (notamment dans Le Sixième Jour de Youssef Chahine) crève l’écran.
Hôtel de Ville - Ier - Salle Saint-Jean - du 11 mai au 8 septembre
Entrée libre et gratuite tous les jours sauf dimanche et fêtes : 10h / 19h - (fermeture des portes à 18h15)
Renseignement sur www.paris.fr
CIGALE MAI-JUIN 2007 21
Restez
zen
au Luxembourg
par Christian Rol
QUI GONG
© N. Schiffmacher
Depuis quelques années, le jardin du Luxembourg semble
être devenu l’annexe de Central Park ou d’un campus chinois.
De curieuses chorégraphies matinales prennent place dans
les allées et garantissent à ses pratiquants les quolibets des
touristes en goguette.
I
l faut dire que ces hommes et
femmes perchés sur une jambe
en train de prendre leur envol
pour une destination inconnue peuvent désorienter. Laurent Pincemin
conduit sous la statue d’Anne de
Bretagne ce ballet immobile qui
attire chaque jeudi matin une douzaine de fidèles. « Le Qui Gong est
un travail intérieur, prévient-il, le
développement du souffle énergétique
à travers les étirements musculaires.
Cela créeun rééquilibrage du squelette
qui est la base de toute bonne santé.
Le corps humain est un instrument
22 CIGALE MAI-JUIN 2007
de musique qu’il faut accorder si l’on
veut en tirer l’harmonie recherchée. »
Cette « verticalité intérieure » apparue il y a cinq mille ans aux antipodes est effectivement le postulat de
la médecine chinoise. « J’appartiens
à la première génération d’occidentaux à avoir été initié dans la Tradition sacrée. J’ai reçu cet enseignement
en Chine et dans un temple du nord
de l’Inde. Ce qui me vaut le statut de
« moine hors du temple ». À 44 ans,
le personnage dégage un sentiment
d’équilibre et de sérénité assez rares à
Paris où le stress et l’agressivité sont
plus largement développés. Cet ariégeois d’origine n’est pas un nouveau
converti puisque cette « révélation »
remonte à son enfance quand, après
avoir découvert les mouvements
d’un moine shaolin dans un magazine, il décidait de renouer avec une
« mémoire » que le style de vie occidental détourne allègrement. « Les
élèves qui viennent dans mon groupe
sont là pour retrouver une bonne
santé car le Qui Gong c’est avant tout
une santé préventive. Nous agissons
sur l’organisme, sur le mental, contre
l’oxydation des tissus sans la moindre
tension musculaire. J’ai beaucoup d’élèves qui sont arrivés à moi complètement
dépressifs qui s’en sont sorti. » Laurent
a l’honnêteté d’ajouter que certains
n’ont pas trouvé dans son enseignement la solution. Devant un tel ballet
et de telles assertions, d’aucuns hésiteront entre l’incrédulité et le trouble.
Pour une minorité, celle qui croit
aux vertus de la médecine chinoise
(qui commence à peine à convaincre
certains praticiens de la Santé hexagonale), ces exercices, s’ils ne font pas
nécessairement du bien, ne font sûrement pas de mal. Les trois phases qui
ponctuent l’heure et demie apparaissent aux yeux du béotien comme une
farandole relaxante en phase avec l’été
précoce qui embrase la végétation du
jardin parisien odorant. « Les meilleures défenses du corps sont la respiration
et le rééquilibrage du corps. L’Occidental, à partir du XXe siècle mécanique,
a été complètement coupé de sa relation
avec la Nature. C’est à la fois absurde
et la cause de pathologies inconnues
jusqu’alors. Être enraciné, cela veut
dire être en phase avec les saisons, avec
la flore et la faune », insiste fort justement Laurent. Ses élèves, sur le point
d’aborder le troisième âge, ou déjà
dedans, arborent l’expression ravie
des mystiques sortant des eaux du
Gange. À ceci près que ceux-ci sont
habillés et bénéficient d’un pouvoir
d’achat conséquent qui exclut, visiblement, les classes plus laborieuses
qui n’ont pas la chance de vivre dans
le Quartier latin. D’ailleurs, Laurent
balaie pudiquement les considérations financières en respectant son
éthique qui lui interdit d’affirmer un
quelconque prosélytisme. Ainsi, pour
ceux qui seraient tentés de rejoindre
son enseignement, nulle adresse et
pas le moindre numéro de téléphone.
Il vous reste à parcourir le Luxembourg – les jeudis matins – en quête
de sa sagesse enfouie.
© N. Schiffmacher
SPORT
© N. Schiffmacher
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CIGALE MAI-JUIN 2007 23
SECRETS DE NATURE
Le
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LA FOND
SECRETS DE NATURE
Voyagez
avec votre
compagnon
moineau à Paris
Tout le monde
connaît le moineau,
cette boule de
plumes effrontée
© N. Schiffmacher
notre univers que nous ne lui
prêtons aucune attention.
L
inné l'a affublé du qualificatif
de "domestique", tant il est
associé aux hommes, qu'il accompagne dans les villes et dans les
villages. Or, voici que depuis une
vingtaine d'années, son cousin des
champs, dénommé "friquet", voit
ses populations décliner. Et, à bien
y regarder, notre moineau des villes
se fait rare, lui aussi, dans de nombreuses localités de France. Les ornithologues ont estimé ses effectifs
nationaux à environ 20 millions de
couples à la fin des années 1990. Le
moineau domestique, dont le poids
n'est que le 1/2 000e du nôtre, est
moins nombreux que nous d'un
tiers.
Paris est l'une des villes de France
où l'espèce est encore bien représentée. Ce n'est pas le seul animal libre
qui se porte mieux dans la capitale
24 CIGALE MAI-JUIN 2007
© Axel/Voltaire
dans les halls de gare pour
pain. Il fait tellement partie de
Que nous partions en train ou en avion,
sachons que la présence de notre plus
que dans les campagnes voisines.
Par exemple, le faucon crécerelle,
principal prédateur du moineau, y
est fréquent, alors qu'il a pratiquement disparu des grandes plaines
céréalières environnantes. Mais,
ses effectifs respectent le rapport
pyramidal du prédateur à la proie :
notre rapace le plus commun ne
compte que 70 000 à 100 000 couples sur l'ensemble du pays, à comparer aux 60 millions de Français
sur le même territoire.
Lorsqu'il est question de disparition d'espèces végétales ou animales, les regards se tournent vers les
Orang-outan de Bornéo, la forêt
amazonienne ou les ours blancs
de la banquise. Il n'est pas nécessaire d'aller si loin pour mesurer la
perte de biodiversité et la fragilité
du monde vivant qui nous entoure.
Avez-vous essayé de compter les papillons, les libellules ou les oiseaux
qui peuplent les grandes cultures
de la Beauce ou de la Brie ? Dans
cet environnement, Paris apparaît
comme une oasis.
Ils vivent à côté de nous, ostensiblement comme le moineau ou discrètement comme la fouine. Nous
les croyons innombrables au point
de les penser invulnérables. Ce
n'est pas le cas : la vie est partout
fragile et l'enjeu de sa conservation
se situe aussi dans la ville.
Le jour qui pointe est acclamé par
le chant flûté d'un merle et par le
pépiement de quelques moineaux
bavards. Très vite, la rumeur croissante de la ville rend cette présence
imperceptible au passant. Sauf ces
quelques oiseaux qui vont mendier
dans les halls de gare…
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Dans les autres transports
BUS : Seuls les animaux maintenus dans
un panier sont acceptés, et gratuitement.
MÉTRO : Seuls les animaux maintenus dans
un panier y ont accès, gratuitement. Les
autres sont interdits. Toutefois, les agents de
la RATP restent relativement tolérants si votre chien est tenu en laisse et muselé.
RER ET TRAIN DE BANLIEUE : Accès gratuit
pour les animaux de petite taille maintenus
dans un panier. Pour les autres, ils doivent
être tenus en laisse et muselés et leurs maîtres ont à s’acquitter d’un billet demi-tarif.
qui pénètre jusque
y chercher des miettes de
Reconnue d'utilité publique par décret en date du 21 février 1992.
fidèle compagnon (chat ou chien) exige
précautions et formalités à remplir.
S
’il est légitime de chouchouter son compagnon à quatre
pattes, il n’en reste pas moins
vrai que ce sont les hommes qui
édictent les lois. Le tatouage que
l’on est en droit de vous demander
d’exhiber – celui de votre animal,
pas le vôtre – doit être parfaitement
lisible (une puce électronique ou
une médaille contenant adresse et
téléphone ne seront pas superflus).
Pour les voyages en train grandes
lignes, n’oubliez pas que votre animal est considéré comme un voyageur payant. Son transport vous
coûtera 50 % du montant de votre
billet s’il pèse plus de 6 kilos. Et un
prix forfaitaire de 5,10€ par trajet
s’il pèse moins de 6 kilos et tient
dans un panier adapté.
Les choses sont plus sérieuses si vous
souhaitez traverser une frontière. Les
vaccins doivent être actualisés 30
jours avant le départ, le carnet de vaccination et de tatouage présents dans
la valise. Certains pays imposent une
quarantaine et un certificat de bonne
santé établi par le vétérinaire (se renseigner auprès des ambassades). Dans
tous les cas de figure – et en particulier en avion où votre animal risque
d’être relégué en soute (se renseigner
auprès de la compagnie aérienne)
penser à emporter ses médicaments
(s’il suit un traitement) et de l’eau.
Bonnes vacances…
VOITURE : Si votre animal est malade en voiture, vous pouvez lui donner, une heure avant
le départ, un anti-nauséeux. En cas de long trajet, il est conseillé de faire une pause toutes les
deux heures. Laissez votre chien se dégourdir
les pattes et donnez-lui à boire régulièrement.
Votre chien doit impérativement rester sur la
banquette arrière afin d’éviter tout accident.
Ne le laissez pas mettre la tête à la fenêtre
sous peine de provoquer une irritation des
yeux et des oreilles. Il existe des harnais de
sécurité à accrocher à la ceinture de sécurité
qui seront bientôt obligatoires. S’il fait chaud,
mouillez la tête et le corps de votre compagnon. Faites voyager votre chat dans un panier,
ne le laissez pas en liberté dans la voiture. Ne
laissez jamais un animal enfermé dans la voiture, même avec une fenêtre ouverte. Au soleil, il peut mourir en moins d’une heure. Vous
seriez alors poursuivi en justice (article R 653-1
du Code Pénal). En cas de nécessité absolue,
choisissez un endroit ombragé (n’oubliez pas
que le soleil tourne), entrouvrez les vitres, mettez à sa disposition une gamelle d’eau et venez
voir régulièrement votre compagnon.
TAXI : Le chauffeur est le seul maître à bord.
La plupart refusent l’accès aux animaux
même maintenus dans un panier.
CIGALE MAI-JUIN 2007 25
SECRETS DE NATURE
SECRETS DE NATURE
Spécialités régionales
La pivoine
RESTOS -30 
Par Serge Grellier - fleuriste
PAYS BASQUE Auberge Etchegorry
NCES
Symbole de confiance
et de complicité
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Opulente et tranquille, la pivoine dégage
une sensation de sérénité absolue.
L'origine de son nom vient du grec
« paionios » qui signifie « salutaire ».
Plantes bulbeuses originaires de diverses
régions de l’Europe à l’Extrême-Orient,
mais également de l’Amérique du Nord,
les pivoines (genre Paeonia) sont connues
à travers une trentaine d’espèces de
plantes vivaces ou arbustives. Les feuilles,
joliment dessinées, sont vert tendre ou
foncé, quelquefois argentées. Les fleurs,
parfois parfumées, dressées et solitaires,
en forme de coupe ou de boule, sont d’un
charme irrésistible.
Offrez des pivoines et vous assurez l'être
chéri de votre soutien et de la sincérité de
votre attachement.
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26 CIGALE MAI-JUIN 2007
La
pivoine
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5 pivoines de couleurs blanche et rose • 2 têtes d’hortensia blanc • Feuilles
d’aspidistra, d’aphelandra et begonia rex • Typha et flexigrass • Fibre de
coco blanchie • Rotin blanc • 1 pain de mousse hydrophile • 2 tuteurs de
plantes • Colle froide pour végétaux • 1 contenant en terre cuite
>> Étapes de réalisation :
> Tremper le pain de mousse
dans de l’eau, le couper en
2. Placer une moitié au fond
du contenant en l’ajustant
bien à la forme de ce dernier ;
positionner l’autre moitié pardessus en la faisant dépasser d’une hauteur équivalente à la moitié du contenant.
Piquer en profondeur les coins des deux morceaux de mousse entre eux grâce aux
tuteurs pour bien stabiliser l’ensemble.
> Recouvrir la partie du pain de mousse apparente en l’entourant de 2 feuilles
d’aspidistra se chevauchant l’une l’autre.
> Rajouter par-dessus, en alternance et de façon irrégulière, les feuilles
d’aphélandra, quelques morceaux de fibre de coco en collage à froid. Cintrer
l’ensemble avec le flexigrass et le typha, piqués dans la mousse.
> Positionner enfin les pivoines, les têtes d’hortensia et les feuilles de begonia rex
en alternant les masses de fleurs ainsi que les couleurs.
La belle auberge Etchegorry borde le square Le Gall, tranquille et arboré. La façade rouge et fleurie s’orne encore de l’enseigne « Cabaret de Madame Grégoire » fréquenté par Victor Hugo, Chateaubriand et Béranger. Ici, le Pays Basque
est célébré du sol au plafond, et de l’assiette jusque dans les verres. Les chipirons
à l’encre et les péquillos farcis à la morue, les paupiettes de canard avec foie gras
passent d’un salon à un autre (il y en a trois) dans une atmosphère intemporelle
et néanmoins charmante. Pas plus le surgelé que le réchauffé n’a dans ces murs illustres droit de cité.
Du frais, que du frais et encore du frais ! Des foies gras (marinés au jurançon) en provenance directe de
l’arrière-pays et un boudin maison accompagné de pommes caramélisées confèrent à cette adresse des
lettres de noblesse insoupçonnées. L’une des meilleures tables du XIIIe arrondissement !
Menu Gochoki : 27 € - 41, rue Croulebarbe - XIIIe - 01 44 08 83 51 - M° Gobelins, Corvisart.
BRETAGNE Breizh Café
Ouvert depuis le 23 mars, le bouche-à-oreille fonctionne bien pour le Breizh
Café. Après Tokyo, Yokohama et Cancale, Bertrand Larcher a décidé de s’installer près du musée Picasso. Ici, les amateurs de galette en redemandent, ce
qui n’est pas si fréquent à Paris. Dans un décor couleur miel agrémenté de
tableaux humoristiques représentant des jeunes filles modernes en coiffe, on
apprécie la galette complète (œuf, jambon, fromage) pour 6,80 €. Classique mais succulente. Parole de bretonne. À moins de risquer la Terre Neuve
avec de la brandade de morue, de l’andouille et de la salade (10,50 €). Tous les produits sont bio et
d’une extrême fraîcheur. Côté boisson un bon point pour le lait ribot, souvenir d’enfance, qui peut
s’accompagner tout simplement d’une galette sèche au beurre salé de Bordier… D’autres préféreront
six huîtres de Cancale (14€) ou une planchette de cochon (10,50 €). Tout cela arrosé d’un des vingt
cidres proposés (3 € la bolée).
Breizh Cafe, 109 rue Vieille du Temple Paris - IIIe
Service de 12h à 23h. Fermé le lundi soir et le mardi. Tél : 01 42 72 13 77
CORSE L’Alivi
Murs en pierre, poutres apparentes, sol en carrelage gris de grand-mère, au
mur des affiches rappelant la Corse, à l’extérieur une terrasse bordée d’oliviers,
polyphonies, l’Alivi, rustique et accueillant, est la copie conforme des restaurants de l’île de Beauté. Alain Cacciari, installé dans le quartier du Marais depuis onze ans, propose une cuisine traditionnelle, avec des produits de saison,
d’une extrême fraîcheur. Ne pas manquer la copieuse assiette de charcuterie
(15 €), en provenance directe d’Alesani, village du patron. À moins de préférer une création maison la mousse de coppa aux poireaux (9 €) assortie d’une salade, plus léger,
original et délicieux ou encore le carpaccio de dorade marinée au citron vert (9,50 €). Excellentes entrées pour mettre en appétit et découvrir le cochon de lait à la marjolaine (21 €). Si vous avez encore
faim, essayer le fiadone au citron (9 €), un gâteau de fromage de chèvre au citron. Tout cela arrosé de
savoureux vins de Sartène (26 €), ou de tout autre vin de l'île.
L’Alivi, 27 rue du Roi de Sicile - IVe - Tél : 01 48 87 90 20
Ouvert tous les jours de 12h à 14h30 et de 19h à 23h - Le wek-end de 12h à 23h30
CIGALE MAI-JUIN 2007 27
AVEC…
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INCRUSTE LORS
Vincent Perez
Photos : Nicolas Schiffmacher
C’est à l’occasion de la
sortie de la bande dessinée
La Forêt dont il est l’auteur,
que j’ai eu le privilège de
déjeuner en tête à tête avec
ce comédien aux multiples
facettes : rencontre sous le
charme avec Vincent Perez.
son actu
Actu BD
La Forêt
Sortie chez Castermann.
Scénario de Vincent
Perez, illustrations de
Tiburce Oger.
Actu télé
Paris Section criminelle
2 épisodes diffusés tous les jeudis soirs à
20h50 du mois de mai au mois de juin 2007.
Actu ciné
Code Apocalypse
Sortie en fin d’année en Russie.
28 CIGALE MAI-JUIN 2007
Vincent Perez, bonjour, vous êtes le scénariste d’une bande dessinée : La Forêt. À
qui est-elle destinée ?
Elle est destinée à un public de 10 à 77 ans, à tous
ceux qui aiment les légendes, les contes, la magie,
et qui aiment les créatures étranges et curieuses
qui font partie de notre imaginaire, de nos peurs.
Pour les filles, c’est un parcours initiatique à la
découverte du désir, ce désir qui est représenté en
métaphore par des créatures que l’héroïne croise dans la forêt.
Et elle est surtout destinée à tous ceux qui voudront bien la lire !
L’histoire se passe en Bretagne, avez-vous une affection
particulière pour cette région ?
Oui, j’y suis allé pour la première fois lorsque j’avais dix ans, et j’ai eu
un véritable coup de foudre, j’étais vraiment aspiré par la force mystérieuse de la Bretagne. Plus tard, j’y suis allé régulièrement, comme
attiré par cette force qui s’est réellement révélée en Cornouaille ou
dans la Forêt de Broceliande. On y trouve des endroits magiques.
Tiburce Oger a signé les illustrations de la BD. Pourtant,
on dit que vous avez un joli coup de crayon, alors pourquoi ne pas avoir tenté, en plus d’écrire le scénario, de
faire les dessins ?
Parce qu’il fallait un vrai professionnel, quelqu’un qui puisse assurer
ce travail dantesque très impressionnant. Il y a du Gustave Deret
dans les dessins de Tiburce… Non, soyons sérieux, avec mon niveau je ne peux pas me revendiquer comme étant un dessinateur !
LA CHRONIQUE D'ANNABELLE MILOT
© D. Desrue
LA CHRONIQUE D'ANNABELLE MILOT
du film
e l’équipe
Cadeau dd’ange » pour
« Peau iversaire.
son ann
Vous vouliez faire une BD, Tiburce
Oger vous y a aidé. Tiburce Oger rêve de
faire du cinéma, allez-vous à votre tour
l’y aider ?
Évidemment, je lui donnerai des conseils autant
que je peux, mais passer de la BD au cinéma,
c’est un pas de géant qui n’est pas forcément évident à franchir. C’est un travail de longue haleine
dans un milieu différent. Être dessinateur est un
métier d’indépendant, au cinéma on est, par la force des choses, obligé de travailler avec une équipe.
Les héros de votre BD vont ont-ils été inspirés par
des personnes existantes ?
Oui, pour le personnage du moine ludique, innocent et
coquin, nous nous sommes inspirés de Jamel Debouze,
pour Merlin de Jean Rochefort. La princesse Titiana est
directement inspirée de mes filles, elle a le tombé des
cheveux de mes filles avec ses longues boucles noires, elle
a aussi leur regard.
Pour le diable, Tiburce a pris un peu de moi, paraît-il…
Les dents de lait de ses filles.
Vous avouez avoir des difficultés à vous exprimer, dans la BD on peut noter cette phrase : « ce ne sont pas ceux
qui savent le mieux parler, qui ont les meilleures choses à dire. »
C’est du vécu ?
Il y a effectivement des gens qui se servent extrêmement bien de la langue française, et qui finalement lorsque l’on écoute bien le fond ce qu’ils disent est assez
vide. Pour moi ça vient aussi du fait que mon père est allemand, ma mère
espagnole, et j’ai parlé très longtemps avec un accent suisse très prononcé qui
me complexait… cela dit, j’ai l’impression de sortir un peu de cette période
d’inhibition, j’essaye de m’ouvrir plus aux autres, peut-être que d’écrire « la
Forêt » m’y a aidé…
Vous êtes né à Lausanne en 1964. Qu’y a t-il de plus suisse en vous ?
Une idée de respecter l’autre, ne pas déranger est quelque chose qui m’a
beaucoup limité dans ma vie. Aujourd’hui finalement j’ai presque envie de
déranger, je n’y arrive pas beaucoup mais lorsque je vois mes enfants déranger
autrui, je prends un malin plaisir à laisser faire, je me dis qu’ils prennent leur
espace et c’est tant mieux !
Ca vous dirait qu’on se partage une tablette de chocolat
suisse tous… tous les deux…
Oui, vous en avez ?
Euh ?... Non… Mais ne bougez pas, je vais en trouver une,
je reviens !..
Préférences
B Ton restaurant : Guy Savoie, La Fontaine Gaillon
(le restaurant de Gérard Depardieu)
B Ton théâtre : L’atelier
B Ton musée : Le musée d’Orsay
B Ton sculpteur : Ousman Sow
B Ton vin : Le cheval Blanc « Je garde toujours les
bouchons des très bons vins. »
B Tes peintres : Balthus, Picasso
Les grands-parents de Vincent
Signes particuliers
Ne peut pas se passer de la cuisine italienne
et japonnaise o Va manger dans un restaurant
secret à Paris (?) « la meilleure table de Paris »
o Sculpte la terre cuite o Aurait aimé travailler
avec Charlie Chaplin « le génie absolu », et
Kubrick o Va jouer dans Rapsodie le rôle de
Rakmaninoff dans une production américanorusse o A acheté les droits du livre Touch of
death de Charles Wilson o Sait dire des gros
mots en Russe
CIGALE MAI-JUIN 2007 29
L'INVITÉ DE TONY GOMEZ
premier album,
Christophe
SON INVENTAIRE
Tony Gomez : Christophe, pour ton premier album
de jolies fées se sont posées sur son berceau et on te
sent très à l’aise avec leurs chansons !
Christophe Willem : C’était un vrai plaisir de travailler
avec Zazie et Valérie Lemercier, mais également Natacha Lejeune qui a écrit les paroles de « Chambre avec
vue ». C’était une vraie chance, au-delà d’avoir remporté la Nouvelle Star, que tous ces gens-là acceptent
de travailler avec moi. C’était un rêve de gamin : je ne
pensais même pas les rencontrer et encore moins travailler avec eux !
Oui, on sent beaucoup de complicité entre toi et les
artistes présents sur cet album. Comment s’est faite
la rencontre avec Zazie ?
Je disais partout que je voulais la rencontrer et Olivier Schultès qui fait les arrangements musicaux sur
30 CIGALE MAI-JUIN 2007
dresse déjà l’inventaire.
En 13 chansons
dont un duo avec
Valérie Lemercier et la
complicité de Zazie, il
s’impose et en impose
tout en prose, flirtant
avec le baroque, le rêve
et la réalité…
© DR
Willem
Christophe Willem
la Nouvelle Star, m’a appelé une semaine après la fin
de l’émission en me disant qu’il fallait que je le rejoigne tout de suite dans un restaurant où il dînait avec
quelqu’un que je serais content de rencontrer… J’ai
vraiment vécu un moment magique ! C’est la toute
première personne que je rencontrais sur l’album et je
l’ai vue telle que je l’imaginais. Ce qui m’épate avec
elle, c’est qu’avec tout le succès qu’elle a, avec la longévité de ce qu’elle fait, elle garde une ligne de conduite
aussi bien musicale et humaine, elle dégage un truc
vraiment beau…
Zazie t’a offert de très beaux textes et Valérie Lemercier t’a fait un cadeau supplémentaire en chantant
avec toi…
Elle a écrit le texte de « Pourquoi tu t’en vas » et quand
elle me l’a apporté, je le trouvais sublime. Elle me dit :
chance que l’on a d’être là ! Quoi
qu’il en soit, je prends du plaisir en
chantant, alors si en plus je donne
du plaisir c’est top !
Tu seras bientôt sur scène ?
À partir du 21 novembre au Bataclan… mais c’est complet ! J’ai
ensuite une tournée dans toute la
France avec 40 dates et un retour
à Paris à l’Olympia le 14 février
actu
CD
Inventaire
Sorti le 16 avril 2007,
n°1 des ventes en France.
© DR
À l’heure de son
« Ce serait marrant que tu trouves
quelqu’un pour la faire en duo ».
Au bout de deux secondes, c’était
une évidence pour tout le monde,
il fallait qu’on le fasse ensemble.
C’est parti comme ça ! On l’a enregistré tous les deux en studio, on
a installé deux micros face à face et
on se répondait, c’est vraiment un
super souvenir. En plus, sachant
que c’était elle qui avait écrit le
texte, c’était évident qu’il fallait que
ce soit elle qui véhicule cette émotion et toute cette ironie. C’est rare
de trouver des gens qui ont autant
d’humour et de classe.
Cet album te ressemble, avec un
univers musical presque inclassable
et porteur d’une certaine douceur
de vivre, presque bucolique…
C’est vrai que je suis assez nostalgique, un peu mélancolique parfois
mais jamais dans la tristesse. J’aime
les choses positives, je crois aux
dons chez tout le monde, même
avec mes pires ennemis je ne sais
pas être rancunier ! On n’est pas là
pour condamner. J’aime véhiculer
de la musique positive et qui permet d’avancer, surtout pas de stagner ou de reculer…
Pour donner un sens à sa vie, il
suffit d’ouvrir les yeux et de voir la
2008. J’ai fait mon premier show
case à Deuil-la-Barre car je voulais que la naissance de tout ce qui
m’arrive parte d’où je viens, c’était
important pour moi. En banlieue,
dans un bled paumé que personne
ne connaît, tu avais les médias, ma
famille, les personnes avec qui je
travaille… J’ai un souvenir énorme
de cette soirée, c’était lunaire !
«J'aime véhiculer
de la musique positive,
qui permet d'avancer. »
CIGALE MAI 2007 31
Sergio est reçu par
Pape, Maître tailleur
depuis 1975, dans
1
le salon particulier
2
de sa boutique
située au 4, avenue
Rapp, dans le VIIe
Leçon de style, de
savoir-vivre et de
s'habiller… Cintrés.
© N. Schiffmacher
arrondissement.
1. Costume grande mesure en construction.
2. Étoffe sur la table de coupe.
32 CIGALE MAI-JUIN 2007
Sergio : Mister pape, vous êtes « Maître Tailleur », et avant d’entrer dans le
décortiquage des règles de l’élégance
je vous propose de nous préciser comment on devient « Maître Tailleur »…
Pape : C’est avant tout avoir le privilège
d’entrer dans ce métier très tôt (13 ans) et
d’avoir la chance de maîtriser rapidement
tout le B-A-BA du traditionnel à la main.
Ensuite on se lance dans la création pour
devenir modéliste : (gradation, moulage,
patronage) et savoir dessiner des costumes
destinés aux hommes, aux femmes et aux
enfants. On poursuit dans le stylisme et
une fois qu’on possède des diplômes supérieurs de couture on peut avoir la prétention de dire qu’on est Maître Tailleur.
Parlons un peu des différentes coupes
pour les costumes d’hommes. Il peut
être avec un bouton, deux boutons,
trois boutons, croisé. Et même croisé à
plusieurs boutons…
C’est vrai, il peut même être croisé avec
deux boutons boutonnants, croisé trois
boutons boutonnant, voire croisé avec
deux boutons avec le bouton de rappel.
Évidemment ça fait coquet mais historiquement le type de costume et le nombre
de boutons correspondaient à une façon
de vivre et à des moments précis du calendrier. Par exemple, si le costume « deux
boutons » est celui le plus généralisé dans
« Maître », ou plutôt « Mister Pape »,
vous pouvez nous rappeler vos premières armes ?
3. Croquis de Mister Pape et choix d'étoffes d'un client.
Détails : boutonnière ouverte (4), milanaise (5),
montage d'une épaule (6).
7. Le bracelet porte-épingles personnel de Mister Pape.
3
4
5
© N. Schiffmacher
Costume 3 boutons cachemire Prince de Galles noir
& blanc dilaté, chemise de popeline rose dragé
ouverte, poignées mousquetaires sans boutons de
manchettes, mocassins Gucci vernis bleus.
Sergio
© N. Schiffmacher
Costume bleu marine à rayures tennis craie
espacées, chemise bleue à rayures double
retors, cravate bleu encre en soie tissée,
chaussures Derby noires glacées.
© N. Schiffmacher
Mister Pape
© N. Schiffmacher
Caractéristiques du costume Pape ?
Je suis Africain. Pape, c’est avant tout
une connaissance du style africain développée au contact de l’élégance française,
du chic italien et du classicisme anglais.
Quand on mélange tout ça, avec des
coupes à l’aise et près du corps vous avez
le style « Pape ». Arriver à ce résultat en
mélangeant tous ces genres relève quelquepart de la magie.
Une veste « un bouton », chic et sexy
pour le soir ?
Un costume « un bouton » lui, est considéré comme un costume « habillé » et,
de couleur noire ou anthracite, il peut
même remplacer un smoking pendant
les soirées.
© N. Schiffmacher
Mister Pape
la vie de tous les jours, en hiver il est recommandé de porter du « trois boutons ».
6
© N. Schiffmacher
E
ILL
B
A
H
S
DÉ
Je les ai affûtées à l’âge de 7 ans au Sénégal
dans l’arrière-boutique d’un beau-frère où
mon père commandait mes costumes. Ce
fut une révélation et j’ai conservé depuis
ma petite enfance l’amour des vêtements et
des hommes élégants. À 14 ans j’ai compris
que je pouvais gagner ma vie dans le métier de la couture et un an plus tard je suis
devenu mon propre patron. À 17 ans j’ai
quitté le Sénégal et suis entré à l’Académie
Internationale de Coupe de Paris chez Vauclair Darroux avec l’objectif d’y peaufiner
mes connaissances. Après avoir dirigé des
bureaux d’étude, j’ai ouvert ma première
boutique à 22 ans rue de Téhéran dans un
show room de 100 m2 destinés aux hommes. Et aux femmes qui cherchaient des
coupes dynamiques, voire masculines. Les
robes ce n’est pas mon feeling. Mon feeling
c’est de transformer la femme en modèle
d’homme à responsabilité… qui cherche à
commander…
© N. Schiffmacher
Sergio
SECRETS DE TENDANCE
© N. Schiffmacher
SECRETS DE TENDANCE
7
Et en blanc ?
Star ! À tomber par terre !
On peut s’habiller au quotidien avec un
costume « trois boutons ». Doit-on boutonner les deux boutons du haut ou celui
du milieu seulement ?
Historiquement, on ne boutonne pas
les trois boutons du costume. Ensuite, il
faut s’adapter à l’environnement. Si vous
restez debout, vous pouvez boutonner les
deux boutons du haut. Quand vous avez
les mains dans les poches, ne boutonnez
que celui du milieu afin que le costume
ne baille pas. Quand vous êtes assis, de
préférence, il faut, pour que votre costume conserve toute sa stature, boutonner
celui qui est tout à fait vers le haut. Pour
mieux placer la cravate !
Personnellement j’ai des boutonnières
ouvertes sur mes costumes à l’image
des gentlemen et des dandys qui en
profitaient pour y glisser un mouchoir
afin de ne pas faire des gestes exagérés
à table. Vous êtes d’accord avec ma version ? Vous avez le droit d’être contre…
…Non, non, Maestro. Cette pratique
constitue un héritage des employés de
CIGALE MAI 2007 33
SECRETS DE TENDANCE
Et l’ouverture de la boutonnière sur le
revers, est-ce un gadget ?
C’est indispensable. C’est prévu depuis
toujours. Avant que l’évolution y place
des fleurs ou des rosettes, cette ouverture
était destinée à accueillir un bouton et
permettait, en l’absence d’un manteau,
pendant les vagues de froid, de boutonner le haut de sa veste.
Ça s’appelle toujours une « milanaise » ?
La « milanaise » est un revers réservé aux
gentlemen raffinés attachés au travail
artisanal. En général c’est un revers de
boutonnière roulé dont le nœud n’est
pas croisé mais renversé car ce revers ne
se boutonne plus.
© N. Schiffmacher
Moi je ne porte ni boutons de manchettes
ni cravates, vous me pardonnez ?
Vous vous êtes l’élégance personnifiée.
Car vous mariez le goût, l’originalité et
la provocation. Vous faites vivre votre
costume tout en participant à l’évolution
de la mode.
© N. Schiffmacher
Mais moi, je ne le fais que pour l’esthétique…
Aujourd’hui ce n’est qu’esthétique car le
mode de vie a évolué, mais avouez que
c’est un must d’élégance de libérer les boutonnières de votre costume et donc de le
mettre à l’aise avec votre chemise par-dessus. On peut donc ne fermer que deux des
quatre boutons aux manches en fonction
de ses goûts et des tendances.
tant sous un costume anthracite une chemise « flashy » dans les tons rose avec une
cravate (forcément unie). Le gris anthracite permet de changer de look en changeant juste de chemise. D’un Conseil
d’Administration à une réception, un
beau costume devient un passe-partout
magnifique.
Les « minets », la Nouvelle Vague…
…la vague « yéyé » et les « pat' d'éph » !
Existe t-il une personnalité que vous
aimeriez habiller ?
Oui, Eddy Murphy… dont la dégaine
me séduit ! Tendance cool.
La poche ticket porte bien son nom.
On y met un ticket ou son portable ?
Comme pour les boutonnières ouvertes, la
poche ticket correspondait à une époque où
on était obligé de garder son costume. On y
plaçait ses tickets, sa monnaie…
34 CIGALE MAI-JUIN 2007
Votre période préférée ?
Les années 60. Des vêtements ajustés,
impeccables et élégants…
…une belle formalité !
…les poches cavalières, les pantalons tubes !
Et le gilet ?
Pour l'hiver, droit, croisé, cintré… Un
dîner à la maison porté sans veste ; un
grand moment ! Très croisé sur le corps,
ça donne de l'assurance, ça rend fort…
Mister Pape, vous qui êtes un black
dandy, ma dernière question très
fashion : votre voiture préférée ?
L'Austin Healey 3000.
© N. Schiffmacher
Quelle est votre recommandation pour
une soirée de fin d’après-midi ou un dîner en ville. Un costume plutôt sombre ?
Certes, en fonction des circonstances,
rien n’empêche d’être tendance en por-
Quelles sont les différences entre prêt-àporter, demi-mesure et mesure ?
Moi je fais du prêt-à-porter adapté aux
morphologies, et je le propose en un,
deux, trois boutons et même en croisé,
avec une fente ou deux au dos. Le demimesure c’est un montage moitié main,
moitié machine après un choix de tissu
et trois essayages successifs. La grande
mesure, c’est un vêtement réalisé entièrement à la main et c’est surtout chic. À
l’œil nu on découvre l’épaule qui vit, la
manche qui vit, la poitrine qui vit. C’est
moulé sur vous, comme une deuxième
peau qui vit sur vous. Un vêtement réalisé à la grande mesure, ça se voit tout de
suite, sophistiqué et subtile !
Pape, maître-tailleur
4, avenue Rapp - VIIe
Tél : 01 47 53 04 05
Coups de cœur
© D.R.
banque, des avocats ou des brokers qui se
devaient de rester bien habillés en toutes
circonstances. Ecrivant avec des plumes
toute la journée, ils ouvraient leurs boutonnières pour épargner à leurs manches
de costumes d'être au contact de l'encre.
Pour aller dans votre sens, il est vrai aussi
que les boutonnières ouvertes permettaient
d’accéder à son mouchoir sans avoir à se
retourner pour le tirer de sa poche arrière.
Nouvelles technologies
SECRETS DE TENDANCE
In and out
par Tony Gomez
par Fabrice Collaro
spécialiste TF1 des nouvelles technologies
http://blog-collaro-tf1.lci.fr
Tongs futées pour l'été !
Personnellement, je n'en mets pas, mais vous êtes nombreux à
raffoler des tongs pendant l'été ! Alors voici quelques produits
amusants de la marque Reef qui feront de votre paire un modèle original que les autres n'auront pas !
La tong porte-monnaie
Ce modèle pour femme comprend
en effet une cachette incorporée à la
semelle, pour y cacher ses clefs ou
sa carte bancaire. Semelle en EVA,
coussin d'air sous le talon, et dessus
en nubuck synthétique. Tong Stash : 55 €
La tong ouvre-bouteille
Ce modèle est bien sûr pour hommes… et cette
fois sous la semelle, c'est un décapsuleur qui est discrètement intégré ! Semelle en EVA, coussin d'air
sous le talon. Tong Fanning : 55 €
La tong gourde
Une gourde en polyuréthane est intégrée
dans la semelle, et il y a même une clef pour
l'ouvrir ou la fermer. Modèle pour homme,
semelle en EVA avec voûte plantaire, et dessus en nubuck synthétique résistant à l'eau.
Tong Dram : 55 €
La Tong pour golfeur
Le dessus de ce modèle pour homme
est en cuir, la semelle est recouverte
d'une couche de green, on peut aussi
y ranger un tee et un marque balle, et
pour finir il y a une balle de golf en
relief sous le talon ! Tong Mulligan : 47 €
Si avec tout ça cet été vous ne vous levez pas du bon pied…
IN
Dites-le avec des fleurs…
Mais pas n’importe lesquelles ! Oubliez les compositions hasardeuses
enserrées dans de la cellophane et précipitez-vous sur les nano-bouquets sexy et branchés des enseignes « Happy » ! Des petits prix et des
fleurs fraîches pour tous les moments happy de l’existence. La dernière
boutique « Happy » vient d’ouvrir ses portes au plein cœur de la gare de
l’Est, autres points de vente à découvrir sur www.happy.fr.
Coupez les cheveux en quatre ?
Vous n’y pensez pas ! La tendance du moment est aux extensions et dans
ce domaine mieux vaut confier votre tête à un professionnel. Direction
l’Atelier de Jean-Luc où ce créateur de cheveux – comme il se définit luimême – saura mettre son savoir-faire au service de votre look en utilisant
des mèches de cheveux naturels qui, fixées sur votre chevelure, créeront
des effets de longueur, de volumes ou de couleurs !
L’atelier de Jean-Luc - 64 bis rue Dulong, Paris 17. Sur
rendez-vous 01 44 40 26 34. www.atelier-extension.com
Tous au Cirque… du soleil !
Le génial Franco Dragone propose au parisien à partir du 10 mai de
découvrir « Alegria », une fantasmagorie dont il a le secret et qui a déjà
enchanté plus de huit millions de spectateurs à travers le monde…
Des acrobaties saisissantes, des décors majestueux, une musique
toujours aussi envoûtante et des costumes extravagants : le cirque
du soleil collectionne les superlatifs et nous entraîne dans un monde
fantastique et magique. En voir en famille, absolument.
Du 10 mai au 15 juillet Paris/Saint-Denis.
www.cirquedusoleil.com
Les produits light
OUT
Avec ou sans aspartame, les produits light allègent surtout… notre portemonnaie ! À l’approche de l’été, les médias s’en donnent à cœur joie pour
vous culpabiliser sur vos rondeurs au lieu de pointer du doigt la mal-bouffe.
Manger équilibré, voilà la priorité et les mentions légales présentes depuis
peu sur les publicités alimentaires ne sauraient être la panacée. Des fruits
et des légumes de saison, et redécouvrir le plaisir de cuisiner, voilà ce qui
vous fera passer un bel été, bien plus que tous les produits allégés !
FOCUS
ESCAPADE
© N. Schiffmacher
© N. Schiffmacher
À CONTRE-TENDANCE
maison du kilt
La
ES
HABILLE LES CELT
Au yeux des femmes, Richard Duclos déshabille les hommes. Aux
nôtres il les habille de beaux tartans en provenance d’Ecosse, la
patrie du kilt et berceau de la celtitude.
L
e regard clair et le cheveu blond
signent l’appartenance de Richard Duclos à la grande patrie
celte qui s’étend depuis l’Europe –
dont la Bretagne – jusqu’à l’Australie en passant par l’Amérique. Mais
la caractéristique intéressante de ce
Breton à la tête d’une entreprise de
BTP est bel et bien sa volonté et
l’originalité de sa démarche : avoir
créé de toutes pièces un kilt breton
et le commercialiser à l’ombre de la
Tour Montparnasse. « Au cours d’un
premier voyage en Écosse il y a une
dizaine d’années j’ai tenu absolument à m’acheter un kilt. Ce que j’ai
fait. J’ai arpenté les Highlands dans
cette tenue et quand je suis revenu en
France, je me suis dit que je devais
adapter ce tartan (tissus écossais) à
la culture bretonne ; car, même si le
kilt ne s’ancre pas historiquement en
Bretagne, il est pour moi un prolongement naturel de ce néo-celtisme né
dans les années 60. Cela dit, je ne
me cache pas le côté artificiel, voire
36 CIGALE MAI-JUIN 2007
même le « révisionnisme » de la démarche ; mais pas plus qu’en Irlande
où le kilt est arrivé via les immigrants
partis pour l’Amérique et revenus au
pays. »
La belle honnêteté de Richard coupe
l’herbe sous les pieds des pinailleurs
qui voudraient le taxer d’opportunisme (bien que son kilt soit très prisé parmi la diaspora bretonne dans
le monde et en Bretagne, il ne cache
pas que le Bâtiment est une valeur
plus sûre). « Ma démarche est égoïste
mais elle est aussi désintéressée. Le kilt
que j’ai dessiné est ma contribution à
la culture bretonne, c’est-à-dire mes
racines. Et il me survivra. » Ce succès
commercial repose également sur
l’indéniable qualité du produit qui
convertirait n’importe quel Auvergnat (Celte également) au port de
ce tissu capiteux en provenance du
nord de l’Écosse où se concentrent
les grossistes en tissus. Bien sûr la
Celte attitude a un prix (c’est du surmesure) et ne se résume pas au seul
Le XV
sedévoile
e
© N. Schiffmacher
© N. Schiffmacher
par Christian Rol
par Christian Rol
kilt quand les accessoires s’imposent
à la tradition. Le petit poignard porté dans la chaussette, le « sporan », la
bourse à porter sur le devant, le gilet,
la veste, les chaussettes, les grosses
chaussures et quelques autres détails font grimper l’addition au-delà
des 1000 Euros. Mais c’est le prix
de l’exclusivité car tout est dessiné,
« bretonnisé », « customisé » dans le
goût le plus sûr. La clientèle est composée à 70 % de Bretons (y compris
ceux vivant à l’étranger) et s’élargit
aux autres Français qui se reconnaissent des origines celtes. Pour les jeunes femmes, de ravissants minis kilts
dévoileront également les vertus de
cette culture qu’il ne faudrait surtout
pas confondre avec un quelconque
folklore. En prime, la passion communicative de Richard.
Réputé sans grâce ni attrait, le
vaste XVe n’en recèle pas moins
quelques îlots de charme où
le printemps s’invite pour des
déjeuners de soleil.
12, rue du Maine - XIVe
Tél : 01 40 47 74 05
www.tartanbreton.com
M° Edgar Quinet, Montparnasse.
CIGALE MAI-JUIN 2007 37
ESCAPADE
ESCAPADE
38 CIGALE MAI 2007
Georges-Brassens
Voilà le nouveau « poumon » du XVe, 7,7 hectares de verdure entre les rues des Morillons,
Dantzig et Brancion. Des bassins, un mur d’escalade, un théâtre pour enfants et des pelouses
constituent le « charme » très artificiel des abattoirs reconvertis et de l’ancienne halle aux chevaux dont il reste des têtes sculptées ici ou là. De
solides taureaux taillés dans la masse gardent le
portique que nous franchirons pour parcourir le
jardin botanique ponctué de plantes odorantes
(et parfois non). 80 espèces – dont le pipi de
chat – se succèdent dans un mélange olfactif
aussi exotique que bref. Mais ne faisons pas la
fine bouche devant ce parc presque bucolique
qui succède aux macabres activités qui perdurèrent jusqu’en 1979. Monsieur Nénesse, encore
lui, se souvient de ces abattoirs de Vaugirard
inaugurés en 1894. « Tout ce qui allait à quatre
pattes finissait ici dans des souffrances abominables. Je me souviens des cris des animaux et des
mauvais traitements des équarrisseurs. On aurait
bien eu besoin de Brigitte Bardot par ici… ». Le
quartier longtemps sinistré par de telles activités
est aujourd’hui une valeur immobilière fort prisée. Notons enfin le fameux marché aux livres
anciens qui se tient en lieu et place de l’ancienne boucherie à ciel ouvert où l’écrivain Pierre
Chalmin (voir Focus) vient en voisin s’approvisionner dès son réveil (vers midi) en attendant
d’alimenter de ses propres œuvres le marché en
question. Tous les bibliophiles un peu sérieux se
réunissent ici pour chiner dans de fatras d’intelligence et d’érudition.
M° Porte de Vanves
12H10
Au Café Walczak
L’ancien café « Aux sportifs » est une
curiosité à divers titres. D’abord, il
convient de frapper à la porte comme
si d’une mystérieuse confrérie vous deviez être le membre. Ensuite, le décor
inchangé depuis les années 50 : une cabine téléphonique tient debout comme les hommes de sa génération, alors
qu’un immense bar en étain témoigne
de temps arrosés. Un poêlon évoque
les rigueurs des hivers d’antan et nous
convie à une plus grande convivialité.
La boxe est ici célébrée à grand renfort d’affiches jaunies qui invoquent
le passé de feu le patriarche des lieux,
entraîneur du mythique Marcel Cerdan. Georgette, sa veuve, épaulée par
une ribambelle de fils et neveux, s’active en cuisine pour des mets français
qui vont de l’entrecôte pommes sautées au Bourguignon bien solide. Les
fromages sont de saison, la charcuterie
à volonté ainsi que le vin et les alcools
blancs que les plus fidèles (dont Pierre
© N. Schiffmacher
10H00
Le parc
Chalmin) peuvent aller siroter dans
la petite arrière-cour. L’établissement,
encore confidentiel il y a peu, est hélas
en train de devenir l’un de ces « lieux
cultes » dont raffolent les tribus bobos
éprises « d’authenticité ». Dépêchezvous d’y aller avant que Walczak ne
devienne la cantine des chanteurs sans
voix, des auteurs bien bas et des critiques amères.
75, rue Brancion - 01 48 28 61 00
M° Porte de Vanves, Plaisance.
14H00
Musée Bourdelle
© N. Schiffmacher
© N. Schiffmacher
© N. Schiffmacher
À quelques enjambées du parc Georges Brassens, la rue Santos-Dumont où vécut le troubadour sétois, est une belle enclave de campagne au cœur de la ville. Pas un seul immeuble mais une succession de
maisons se penche sur la ruelle ombragée encombrée de lierre sauvage
et de chats de gouttière placides. Sans doute des arrières arrières petits
chatons de ceux, nombreux, qui trouvaient refuge au n°42, domicile
de Brassens. Un vieux monsieur qui passait par-là, se réclame d’un
ancien voisinage avec l’auteur de « La mauvaise réputation » pour
nous confier des souvenirs à mi-chemin entre l’imagination et la réalité. « J’ai bien connu Brassens quand il s’est installé là en 1968, nous
confie « Monsieur Nénesse », Titi perclus de nostalgie. C’était le plus
charmant des hommes, toujours entouré de copains célèbres et d’anonymes
qui venaient chez lui en Roll’s ou en 2CV. Il y avait des jolies femmes
aussi et des jeunes hippies, notamment Maxime Le Forestier qui n’était
pas encore connu à l’époque. Ici, c’était la cambrousse, sans bagnoles ni
télé ; et les soirs de printemps, quand on ouvrait les fenêtres, on pouvait
même entendre l’ami Georges plaquer ses arpèges et rigoler avec ses amis ».
Autre temps, autres mœurs…
M° Convention
© N. Schiffmacher
sur la Villa Santos-Dumont
© N. Schiffmacher
09H15
L’ombre de Brassens plane
Une bonne marche digestive vous mènera
par-delà l’interminable rue Vaugirard jusqu'aux confins des XVe et XIVe arrondissements. La rue Antoine-Bourdelle recouvre
le musée du même nom et son jardin décoré d’acacias et de bronzes. À visiter pour
le calme et, surtout, l’atelier très bien achalandé en chef-d'œuvre. D’ailleurs, l’atelier
est en soi un témoignage intéressant de l’environnement dans lequel vécut l’auteur des
bas-reliefs du Théâtre des Champs-Élysées
et de l’Héraclès archer.
18, rue Antoine-Bourdelle - XVe
M° Falguière - De 10h à 18h.
CIGALE MAI-JUIN 2007 39
ESCAPADE
de Monsieur Avisse
© N. Schiffmacher
40 CIGALE MAI-JUIN 2007
À l’angle de ces deux rues fort commerçantes, les fines gueules ne boudent pas les métiers de bouche en
abondance. Au 101 de la rue Lecourbe, les joviales
moustaches du seigneur des lieux (immortalisées dans
tous les bons guides) veillent sur deux cents produits et
plus. Lui, avoue avoir appris l’histoire de France et sa
géographie grâce aux fromages très sévèrement sélectionnés. « Les fermiers de toute la France nous soumettent
leurs produits et nous choisissons les meilleurs. D’où la
fidélité de nos clients – notamment quelques vedettes du
show bizness comme Didier Barbellivien ». À quelques
mètres de là, « Crystal Primeurs » exhibe les plus beaux
fruits et salades en provenance de Rungis alors que la
cave à vins de Guy Jeunemaître (au 108) propose de
marier blancs, rouges et grands crus aux saveurs de
la poissonnerie Etéloise. Les amateurs de volaille de
qualité pourront toujours se rendre dans la boucherie
Cambronne (au 90) dédiée au canard à l’orange.
© N. Schiffmacher
15H30
Pour la bonne bouche
© N. Schiffmacher
S’il n’était Monsieur Avisse, la rue de
Cambronne serait presque ordinaire.
Seulement voilà, en franchissant le seuil
de sa minuscule boutique encadrée de
cartes postales à 1 €, un horizon insoupçonnable s’ouvre à nos yeux ébahis. Le
personnage, truculent et pittoresque, est
à la tête d’une petite fortune patrimoniale, et dépositaire d’un cursus original. Il y
a quarante ans, cet ancien boulanger-pâtissier passionné par son métier a bifurqué radicalement à la suite d’un pépin
de santé en direction de la carte postale.
« J’ai arrêté de travailler pendant un an et
comme j’avais déjà l’âme collectionneuse
j’ai mis à profit mon temps libre. Ensuite,
j’ai mis dix ans à apprendre le métier et
aujourd’hui je suis une référence dans le
monde entier. Surtout auprès des Américains qui sont les plus grands collectionneurs de vieilles cartes postales ». Les plus
rares, et donc les plus chères, se situent
aux alentours des 600 € et à la charnière
des deux derniers siècles ; mais l’ama-
© N. Schiffmacher
© N. Schiffmacher
Le square Gerbert est un îlot de tranquillité à quelques
pas du carrefour Convention (pour ses cinémas et non pas
pour l’après-midi d’une faune omniprésente). La charmante église Saint-Lambert qui monopolise ce recoin provincial irrigue une sérénité fort rare dans les environs. Cette
petite église de campagne, la première du village Vaugirard,
a vu les noces de l’heureux Fragonard (il avait alors trentesept ans) avec Marie-Anne Gérard (17 ans) que les chroniqueurs décrivent aussi belle que les modèles du peintre
(plantureuses et guère farouches). Les mêmes sources nous
invitent à imaginer les bacchanales champêtres qui suivirent ce mariage fort amoureux.
teur sans grands moyens sera également
comblé par le nombre astronomique de
témoignages iconographiques plus ou
moins récents de nos provinces. L’auteur
de ces lignes peut donc se féliciter,
moyennant 13 €, de posséder désormais
une vue fort rare d’un village agrippé au
Nord Cotentin immortalisé au début
du siècle. Cette véritable pépite augure
des gisements couvrant la France entière
dans ses profondeurs les plus reculées,
anciennes colonies comprises. « Les petits
villages français sont les plus prisés par les
collectionneurs et la Guyane est également
une valeur sûre car il n’existe que peu de
cartes ». Le métier en soi est également
un art, avec ses règles non écrites, ses
codes, ses non dits, ses fortunes discrètes et ses récriminations ; la principale
étant l’inexistence de musée de la carte
postale en France quand les USA en
possèdent trois. « Ignorer cette iconographie, c’est ignorer notre patrimoine », déplore notre interlocuteur qui se console
de ce peu d’intérêt de nos compatriotes
pour le passé proche en joignant l’utile à
l’agréable, les voyages à l’autre bout du
monde (où il part chercher ses trésors de
papier), son commerce avec des Russes
pas toujours orthodoxes et sa maison de
Normandie. Fouillez de fond en comble
vos propres greniers ; peut-être êtes-vous
potentiellement riche…
92, rue de Cambronne - M° Cambronne
© N. Schiffmacher
16H00
Les cartes postales
© N. Schiffmacher
15H05
Les noces de Fragonard
© N. Schiffmacher
ESCAPADE
17H35
Union bouliste du XV
e
Le petit square Blomet prend des airs méridionaux
malgré les accents parigots de ses plus sûrs piliers.
Ici, à l’écart des regards et de la rumeur citadine, on
pratique la pétanque entre vieux de la vieille, entre
deux rafraîchissements sous la tonnelle de la buvette,
entre deux joutes. Ici, des retraités, des préretraités
et des futurs retraités (vive les RTT et la Fonction
Publique !) poussent le cochonnet avec des airs de
stratèges napoléoniens au cœur de cet îlot tranquille
où il fait bon se reposer sous les tilleuls, à quelques
foulées de l’infernale rue de Vaugirard.
43, rue de Blomet - M° Volontaires
CIGALE MAI-JUIN 2007 41
FOCUS
ESCAPADE
18H00
Christine Capdevielle,
Après une demidouzaine de livres
costumière
consacrés à Marcel
La rue de l’Amiral Roussin compte un beau vaisseau
avec la boutique-atelier de Christine Capdevielle,
dessinatrice, couturière et créatrice issue des Arts décoratifs. « J’ai fait du stylisme, mais pas seulement, et
ensuite, à l’issue de mes études, j’ai travaillé dans une
maison de chapeaux, puis trois ans dans le prêt-à-porter
où j’étais modéliste. Et, finalement, je me suis mise à
mon compte. » De costumes chatoyants en accessoires
originaux, le monde de l’événementiel et des marques
(sodas, bières, alcools, cigarettes, téléphonie) fait appel en permanence à cette jeune femme talentueuse
qui a créé sa propre « niche » aidée en cela par trois
collaborateurs ; quand elle ne sous-traite pas sous la
surcharge de travail car le théâtre n’est pas en reste.
« Pour pouvoir durer dans ce milieu, il faut être très
réactif, faire preuve d’imagination et de rigueur, et tenir des délais excessivement brefs. Il m’arrive de concevoir des séries de mille pièces qui excluent les semaines
de trente-cinq heures. » Des robes de fées, des strass
modernes et les siècles entrelacés illuminent ce lieu
où domine l’ouverture d’esprit. « Quant au XVe, celui
des alentours, je le trouve très agréable, ramassé autour
d’une vie de quartier encore chaleureuse, surtout peuplée
de vielles gens charmantes ».
87, rue de l’Amiral Roussin
Tél/fax : 01 44 73 46 03 - [email protected]
M° Cambronne
et à son nombril,
Aymé, à Napoléon
célinien en publiant
ces jours-ci Perdu
© N. Schiffmacher
en mer. Nous
l’avons retrouvé
aux confins du XVe
arrondissement où
© N. Schiffmacher
il survit…
P
ierre Chalmin a l’œil bleu, le
teint rose et le verbe bariolé.
Tout ceci a forgé un écrivain haut
en couleur dont on ne sait jamais s’il
a mis de l’eau dans son vin rouge, ou
bien le contraire. Au « Café Walczak »
où l’attend une manière de rond de
serviette, cet éternel gamin souffle
quarante bougies à peine en se félicitant d’avoir accès à la salle VIP (Very
© N. Schiffmacher
à Suffren
© N. Schiffmacher
poursuit son destin
Le XVe cossu se partage quelques rues
avec le VIIe richissime où les avenues
sont profondes et calmes comme des
allées de cimetière. En glissant sur
le boulevard Garibaldi, on croise la
magnifique boulangerie « Au Moulin
de la Vierge » (au n°55), la devanture
noire et or incrustée de fresques champêtres. Le marbre blanc, les plafonds
peuplés d’autres représentations et les
pains lourds se fondent au carrefour
de deux silences où quelques heureux
propriétaires profitent des plus beaux
immeubles de Paris. Sur l’avenue de
Suffren, un trottoir à l’ombre du XVe
et l’autre au soleil du VIIe, le regard
et l’ouïe se reposent enfin et profitent
des façades moulées en forme de corne
d’abondance et des tourelles chapeautées d’ardoises. Sans cris ni boutiques,
ce désert prospère signe un épilogue
saisissant à un arrondissement qui ne
l’est pas moins.
CeU qu'il aime à Paris
On y rencontre exclusivement
des Parisiens
U On y trouve du tabac et de
l’alcool à toute heure de la nuit
U On aime en partir
CeV qu'i l N' aime PAS à Paris
Les voitures
V Les vélos
V Les voisins de sexe masculin
Voyage
au bout
du XV e
par Christian Rol
PIERRE CHALMIN
Important Poivrot) que son assiduité lui autorise. « C’est le XVe qui m’a
choisi plutôt que le contraire et le seul
mérite que j’accorde à ce triste privilège c’est d’habiter à quelques mètres de
Chez Walczac et du marché aux livres
où j’aime flâner et dégoter quelques
raretés. Mais, pour tout dire, ce quartier n’est pas très littéraire. Moi, je dois
faire deux kilomètres avant de trouver
une librairie et plus de 500 pour trouver une femme puisque ma plus récente compagne est native de Lyon ». De
ces deux hobbies – les femmes et la
littérature – Chalmin a accommodé
un assortiment de nouvelles où son
esprit facétieux prend, entre autres,
pour cible tel éditeur parisien très
« dilettante » qui sélectionne les manuscrits qu’on lui adresse selon un
critère très particulier : si la qualité
du papier permet de faire des cocot-
© Erst
© N. Schiffmacher
Pierre Chalmin
19H25
De Garibaldi
42 CIGALE MAI-JUIN 2007
ESCAPADE
tes, alors le manuscrit reçu fera un
bon livre… Mais tentons de revenir
au XVe. « Une de mes tantes possède
une maison dans la rue Santos-Dumont que j’échangerais bien contre
mes vingt-trois mètres carrés. Peutêtre, dans de telles conditions serais-je
enclin à louer cet arrondissement où
même Édouard Balladur – notre bon
maire – ne songe pas à vivre puisqu’il
habite Passy. » Rien n’y fait, l’auteur
de « Perdu en mer » n’en dira pas
plus de ce quartier qu’il juge être « le
plus con de Paris ». D’ailleurs, plutôt que d’adopter un profil bas, cet
exégète de Léautaud préfère adopter
un petit chat qu’il attend avec impatience « Pourvu qu’il se plaise dans le
XVe » nous confie-t-il inquiet.
Dernier ouvrage paru :
« Perdu en mer » - Éditions Lorisse
CIGALE MAI-JUIN 2007 43
PARIS-AILLEURS
« Gascogne bossue » qui permet un
regard sur de larges horizons. La
capitale, Mirande, allie histoire et
paysage et mérite qu’on s’attarde à
la bastide fondée en 1281. Ensuite,
partir du château de Beaulieu, et
rejoindre l’ancien village fortifié au
nom charmant de Montesquiou.
Là vous flânerez dans les ruelles
avant de rallier Bassoues. À la terrasse d’un café sous les arches des
maisons à colombages, vous admirerez le donjon de l’ancien château
de l’archevêché d’Auch, qui règne
en maître sur le village depuis le
XIVe siècle. Ne pas manquer, non
plus, la magnifique halle édifiée au
XVIe siècle et la Basilique St Fris du
XVe. Promenade également dans
les rues de Cauteret pour admirer
l’architecture typique des bastides,
maisons à colombages et murs en
torchis. À l’extrême sud-ouest, la
vallée de l’Adour est un riche terroir agricole et de magnifiques bastides médiévales sont également à
visiter comme à Riscle, Plaisance,
D'Artagnan
à la pointe de l'été
De
par Françoise Lemoine
LE GERS
© Lamarque
Le Gers, département enclavé entre les Pyrénées, la Haute
Masseube, Samatant, Lombez ou
encore Marciac, célèbre pour son
festival de jazz. À l’ouest dans le
bas-Armagnac, les collines s’estompent progressivement avant de se
confondre avec la plaine landaise
toute proche. C’est la terre d’élection de la vigne et des eaux-de-vie
d’Armagnac, orgueil justifié du
département tout entier. Région
boisée, elle est également connue
pour ses sources thermales comme
Barbotan-les-Thermes. Plus à l’est
après Condom, nous découvrons
un pays plus calcaire.
Ce qui fait la qualité de cette région, c’est aussi la gastronomie et
ses vins et spiritueux. La réputation
de l’Armagnac n’est plus à faire. En
revanche, les vins de Saint-Mont,
produits par six cents vignerons
gagnent à être connus. Ne pas
partir non plus sans avoir goûter à
l’incontournable poulet fermier du
Gers et bien sûr aux délicieux foies
gras et confits de canard, qui affolent les papilles.
© Pieters
PARIS-AILLEURS
Garonne, le Lot et Garonne et les Landes, reste trop méconnu.
Pourtant c’est l’un des plus beaux de France. Ici tout invite au
farniente sous des chênes centenaires. D’impeccables vignes
flanquées à flanc de coteaux encadrent des routes en lacets
et des champs de blés s’étirent au fond de vallons baignés de
soleil. Les camaïeux de jaunes et de verts ravissent les yeux.
e Gers est le berceau de la Gascogne, un pays marqué par
l’histoire et qui en porte encore les
traces. C’est là que les Cadets de
Gascogne ont conquis leurs lettres de noblesse, immortalisées par
Alexandre Dumas. Leur vaillance
et leur courage ont fait le tour du
monde. Charles de Batz, dit d’Artagnan, leur apportera la gloire
éternelle. À Lupiac, son village
natal perché sur une colline à 243
44 CIGALE MAI-JUIN 2007
mètres d’altitude, un musée retrace
le parcours du héros légendaire.
Sur les chemins
de Compostelle
Le Gers c’est aussi une terre chargée
d’émotion mystique, celle du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle. Depuis le IXe siècle et la
découverte du tombeau de SaintJacques le Majeur à Compostelle,
cette région est le lieu de passage
obligé de milliers de pèlerins. Chapelles, abbayes et multiples vestiges
en témoignent. Ainsi, la Collégiale
de la Romieu et la cathédrale Sainte
Marie à Auch, monuments inscrits
au patrimoine de l’humanité.
D'Armagnac à Condom
Le Gers surprend par sa diversité.
Au Sud, adossé au plateau pré-pyrénéen du Lannemezan, l’Astarac
et le Saves offrent l’image d’une
© Alldritt
L
CIGALE MAI-JUIN 2007 45
PARIS-AILLEURS
SECRETS DE CUISINE
La
recette de
Festivités dans le Gers
Rendez-vous
• Jazz, salsa, country, musiques et culture gasconnes, le département propose de nombreux festivals. Ainsi, l’emblématique festival de jazz à Marciac qui accueille chaque année
des musiciens mondialement connus, comme Keith Brown,
qui sera présent le 16 juin. Place : 24€.
Programme détaillé pour la saison du 30 juillet au 15 août
2007 au 892 690 277. Site : www.jazzinmarciac.com.
Veau poivrade
à l'italienne
POUR 4 PERSONNES
PRÉPARATION : 10 MN
CUISSON : 17 MN
• Proche de l’Espagne, le Gers a aussi une tradition taurine
forte. Du 26 au 28 mai : corridas et musiques de rues à VicFezensac.
Tél : 05 62 06 56 55. Site : www.clubtaurinvicois.com
>>>
• Du 11 au 15 juillet, à Mirande : Festival de country music.
À cette occasion un rassemblement de 30 montgolfières est
prévu, ainsi que 250 voitures américaines et 200 motos.
Renseignements : Festival de Country Music Mirande.
Tél : 05 62 66 59 56. Site : www.country-musique.com
> Tourner les artichauts poivrade, les couper en 4 et les plonger dans
© Carossio
• 4 escalopes de veau très fine • 1 sachet de parmesan
râpé • 1 aubergine • 1 boule de mozzarella • 25 cl de vin blanc
• 1 échalote ciselée • 4 artichauts poivrade • 1 citron • 5 cl
d'huile d'olive • 1 c.c. de fleur de sel
Avion : Paris-Toulouse (moins d’une heure).
Tél : 05 61 42 44 00 - site : www.toulouse.aeroport.fr
ou Paris-Pau.
Train : Paris-Auch. Site : www.sncf.com
Voiture : Autoroutes A 62 (Agen). À 64 (Tarbes et Lannemezan) ou RN 124 (Toulouse-Dax).
Se loger
© CDT
© CDT
Au cœur du vignoble des Côtes de Saint Mont, Annie
et Xavier vous accueillent dans une belle demeure
gersoise du XIXe siècle, avec piscine (74 € nuit et
petit déjeuner pour deux personnes). À moins de ne
préférer le gîte du « Petit Moulia » au pays Val d’Adour,
prévu pour 4 personnes (500 € la semaine en moyenne
saison). Réservation auprès de Loisirs Accueil Gers qui
vous feront également d’autres propositions, comme
par exemple sillonner le Gers en roulotte pendant une
semaine (520 € pour 2 à 4 personnes) ou pour vos
enfants un stage d’astronomie (428 € par semaine) ou
de théâtre (365 €).
46 CIGALE MAI-JUIN 2007
Loisirs Accueil Gers : Chemin Caillaouère - BP 178
32003 Auch Cedex. Tél : 05 62 61 79 00.
[email protected]
et poivrer.
Carine Teyssandier
en 3 dates
9 septembre 2000 : Première diffusion
de l’émission « côté cuisine » sur France3
Bourgogne Franche-Comté.
15 Août 2001 : Je quitte Lyon. Premier
appartement à Paris.
14 avril 2001: Lancement de Cuisine.tv
> Placer une rondelle d'aubergine et une rondelle de mozzarella
sur chaque escalope. Les rouler sur elles-mêmes et les mettre
en cuisson 7 minutes à la vapeur avec le vin blanc et l'échalote
émincée.
> Les rouleaux de veau sont émincés et disposés dans l'assiette avec
les poivrades, verser un filet d'huile d'olive et de la fleur de sel.
en 3 lieux
Marché de la création, quai de Saône à Lyon.
Mosquée de Paris pour les massages
et son fabuleux thé à la menthe.
L’Arpège, le restaurant d’Alain Passard où je
rêve d’aller.
en 3 produits
Amandes et noisettes enrobées
de Valrhona (Equinoxe).
La pâte à tartiner en tube de Sébastien
Gaudard, Délicabar au Bon Marché.
Chocolat noir 75% de la maison Bonnat
à Voiron (Isère) – origine Cote d’Ivoire.
© Axel/Voltaire
Paris- Auch : 750 km
> Saler, poivrer les escalopes de veau, parsemer de parmesan, saler
© Cuisine TV
Carnet de route
une eau frémissante citronnée pendant 10 minutes.
CIGALE MAI-JUIN 2007 47
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à l'adresse suivante : Cigale Magazine - 36, rue Scheffer - 75116 Paris
Informatique et libertés : le droit d'accès et de rectification des données concernant les abonnés peut s'exercer auprès du Service abonnements.
le monde moderne ne vienne condamner ces petits édifices
représentatifs de l’architecture traditionnelle régionale.
S
’il est une singularité que Paris ne peut revendiquer, c’est
de compter intra-muros ces fours à
pain dont nos campagnes peuvent
encore témoigner. Quelques hameaux – plus rarement de grosses
bourgades – et d’anciennes communes lovées autour d’une gentilhommière ont conservé ces vestiges
séculaires d’un savoir-faire et d’une
vie traditionnelle totalement atomisés par les bouleversements du
début du XXe siècle et le « progrès »
si chèrement imposé.
Apprendre l'histoire
à travers le four à pain
À l’heure du tourisme « culturel »,
et des subventions tous azimuts,
certains ont pris l’heureuse initia-
tive de procéder à la restauration
de ces maisons de poupées où l’on
cuisait, depuis le Moyen-Âge, le
pain qui nourrirait les terroirs de
nos ancêtres. L’initiative est d’autant
plus salutaire qu’elle autorise les historiens amateurs à discerner les diverses techniques utilisées au cours
des siècles et à appréhender le mode
de vie des communautés intéressées. Du four banal des temps féodaux au four communal, et parfois
privé dans les fermes isolées ou les
châteaux, ces modestes maillons du
patrimoine présentent divers intérêts et, notamment, pour certains
propriétaires particulièrement assidus, de cuire leur propre pain et de
renouer avec les gestes d’antan et de
« faire au four » selon l'expression
consacrée ; quand, jusqu’au tournant du deuxième millénaire, les familles se pressaient autour du pétrin
et du four pour y cuire un gros pain
odorant à la croûte onctueuse.
Une nouvelle approche
de la fabrication
Bien sûr, ce mimétisme est affaire
de citadins pétris « d’authenticité »
estivale plutôt que de ruraux épris
de formica. La fabrication du pain
domestique – très en vogue chez nos
amis bobos, mais selon des procédures radicalement différentes – a cessé
avec l’abandon des champs de céréales
cultivés en famille. Le pain, fruit de
la Terre et du labeur des hommes, n’a
jamais été une partie de plaisir… sauf
au moment de sa dégustation.
CIGALE MAI-JUIN 2007 49
SECRETS DE CHEF SPÉCIAL ALSACE À PARIS
Chaque mois, un artisan boulanger-pâtissier
vous propose ses recettes gourmandes.
recette
d' Eric Kayser
© DR
La
Le Kougloff
Autour des pains,
par Éric Kayser,
Éditions Flammarion,
23 . Viens de paraître.
POUR 12 PETITS KOUGLOFFS
OU 4 GRANDS
À PRÉPARER LA VEILLE
>>> 500 g de farine type 45 • 10 g de sel • 100 g de sucre • 25 g de levure fraîche • 100 g de lait • 5 œufs • 200 g de beurre
• 100 g d’amandes entières • 300 g de raisins secs • 50 g de rhum • 50 g de kirsch • Sucre glace pour le décor
> Faire macérer pendant environ 4 heures les raisins secs avec
le rhum et le kirsch.
> Égoutter les raisins.
> Couper le beurre en petits dés.
> Dans un bol, délayer la levure fraîche avec le lait.
> Dans un saladier, mélanger tous les ingrédients sauf le
beurre et les raisins.
> Déposer le mélange sur un plan de travail et malaxer pendant
10 à 12 minutes.
> Ajouter le beurre et pétrir avec les mains jusqu’à l’obtention
d’une pâte homogène.
> Ajouter les raisins secs et mélanger.
> Laisser une nuit au réfrigérateur.
> Peser les kougloffs suivant la taille des moules :
- 350 g pour les grands.
> Faire des boules.
> Graisser les moules avec du beurre fondu.
> Disposer les amandes au fond des moules et déposer la pâte.
> Laisser lever pendant 3 heures, en ayant pris soin de les
recouvrir avec un linge humide, à 25°C environ.
50 CIGALE MAI-JUIN 2007
© Fred
- 100 g pour les petits ;
> Cuire à 180°C pendant 15 minutes les petits kougloffs et 25
minutes les grands kougloffs.
> Démouler à la sortie du four et laisser refroidir.
> Saupoudrer de sucre glace.