Hôpitaux : coup de frein dans la fusion

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Hôpitaux : coup de frein dans la fusion
Le Soir Mercredi 16 janvier 2013
NAMUR LUXEMBOURG 17
Hôpitaux : coup de frein dans la fusion
NAMUR-SAMBREVILLE L’avis de l’auditeur du Conseil d’État conforte les médecins d’Auvelais
왘
L’auditeur du Conseil
d’Etat donne raison aux
médecins d’Auvelais,
opposés à la fusion des
hôpitaux namurois.
왘 Il ne s’agit que d’un
avis.
es sourires des membres de
la direction du CHR Val de
Sambre et du CHR de Namur étaient plutôt figés mercredi,
à l’occasion de la traditionnelle cérémonie des vœux au personnel.
Quelques heures plutôt, l’auditeur
L
du Conseil d’état rendait son avis,
dans le cadre du recours introduit
par le conseil médical du CHR Val
de Sambre, fermement opposé à la
fusion des deux hôpitaux namurois. L’avis rendu par l’auditeur
leur donnerait satisfaction.
Plus précisément, l’auditeur du
Conseil d’état estime que la procédure de fusion n’a pas respecté
d’une part la loi hospitalière notamment en ne tenant pas compte
des droits des médecins et d’autre
part le règlement d’ordre intérieur
du CHR Val de Sambre qui prévoit
la désignation d’un tiers médiateur dans une telle situation. Il reviendra au Conseil d’état de tran-
cher dans ce dossier, mais généralement, il suit l’avis de son auditeur. Et si tel est le cas, sa décision
pourrait donc sérieusement compromettre le processus de fusion
administrative des deux hôpitaux,
officiellement entamé depuis un
an.
Pour les médecins d’Auvelais,
cet avis sonne comme une première victoire. « L’auditeur nous donne raison : cette décision de fusion
est illégale. Nous ne voulons pas
que l’hôpital d’Auvelais qui est un
hôpital de proximité complet devienne un dispensaire pour l’hôpital de Namur qui est mal géré », estime le docteur Vincent Piette, vi-
ce-président du conseil médical
d’Auvelais.
De leurs côtés, les présidents des
deux institutions hospitalières restent prudents mais se montrent
confiants. « Il ne s’agit là que de
l’avis de l’auditeur du conseil
d’état. Attendons que ce dernier se
prononce sur la question, avant de
crier. Mais je reste persuadé de la
nécessité de cette fusion », confie
Etienne Allard (MR), président du
CHR de Namur.
Les plaidoiries des deux parties
devant le Conseil d’état devraient
avoir lieu en avril. Le jugement est
attendu pour le mois de juin. ■
NOËLLE JORIS
LES PROJETS DU CHR DE NAMUR EN 2013
Nouveau quartier
opératoire Lors de la
cérémonie des vœux, le directeur et le président du
CHR de Namur ont insisté
sur les projets qui animeront l’hôpital, au cours
des mois à venir. La mise
en œuvre de la fusion administrative avec le CHR
Val de Sambre, est une
priorité. Mais l’inauguration du nouveau quartier
opératoire de l’Espace Santé qui pour rappel augmente de 25 % la capacité de
La justice
namuroise
frôle
le burn-out
AIRDUTEMPS
Prestidigi’saveurs, la rencontre
de la cuisine et l’écriture
Lui, il n’a pas trop le temps de lire. Elle,
la cuisine se résumait à une approche
très estudiantine. « C’est une perte de
temps pour moi ! », sourit Amandine Fairon, jeune romancière du Luxembourg.
Au contact d’Olivier Bauche, le chef du
restaurant La Gloriette, à Marche-en-Famenne, son regard a changé. L’établissement sert même de fil conducteur à un
roman intitulé « Prestidigi’saveurs », lequel sera disponible à la mi-février. Un
projet de la maison d’édition Memory
Press, à Tenneville.
A travers une nouvelle collection, son
responsable, Jean Henrotin, souhaitait
associer dans un même livre une histoire fictive et des recettes de cuisine.
L’idée lui a été inspirée par le biais d’un
autre auteur, Claude Raucy. Avec le chef
Cédric Lamkin, il a écrit « Gestapo et
chocolat », bientôt disponible. Le roman
mêle donc une histoire imaginée, mais
avec des lieux réels. Il s’y ajoute des recettes. Pour « Prestidigi’saveurs »,
Amandine Fairon a suivi Olivier Bauche
pour des cours et n’a pas hésité à écrire
dans les restaurants, afin de s’imprégner
de l’atmosphère du lieu, quand les
clients sont attablés.
« Une belle expérience », résume le
chef. Entre certains chapitres, six recettes à réaliser chez soi sont détaillées. Le
lecteur est emmené sur les traces de
Thomas et Vika, une jeune étrangère. Le
jeune homme tente de la séduire et La
Gloriette est un cadre plutôt agréable. Elle y découvre une cuisine automnale,
d’où le choix d’Olivier Bauche de proposer par exemple des noisettes de biche
poivrade : « C’est la rencontre de deux
mondes tout à fait opposés pour ce projet,
mais ce fut très intéressant. » Amandine
Fairon confie, elle, qu’elle apprécie autrement la cuisine depuis l’écriture du roman… NICOLAS DRUEZ
Infos chez Memory Press : 084-37.73.37.
SOCIÉTÉ
e ras-le-bol n’a sans doute jamais été aussi intense dans
L
la justice namuroise. Juges, greffiers, procureurs… Personne, au
sein des tribunaux, n’est épargné
par le sous-effectif chronique des
moyens humains, conjugué à
l’augmentation du nombre de
dossiers à traiter. Les mesures
d’économie invoquées perpétuellement pour reporter ou annihiler le moindre renfort pèsent lourdement sur la mécanique judiciaire. Mais aussi sur les hommes et
les femmes qui la font tourner,
frôlant parfois le burn-out. Et cette réalité n’est pas un fléau passager. Au contraire : le phénomène
s’accélère à tous les échelons.
« Face à ce constat, le monde politique nous parle de rendement,
lance Paul Mention, président
du tribunal de première instance
de Namur. Mais notre rendement n’a jamais été mauvais !
Les politiques devraient plutôt
s’en inspirer. »
Au contact du chef Olivier Bauche, le regard sur la cuisine de la romancière Amandine Fairon a bien changé. © D. R.
Couvin : Henry répond
après Di Antonio
Une page Facebook
pour éviter les amendes
CONTOURNEMENT Pluie de questions parlementaires
AYE Un habitant répertorie l’emplacement des radars
e contournement de Couvin, et singulièrement l’impact éventuel du reL
cours au conseil d’Etat introduit par un
riverain, ne cesse de s’inviter dans les débats parlementaires cette semaine.
Après le ministre Carlo Di Antonio
(CDH) ce lundi (Le Soir du 15 janvier),
son collègue Philippe Henry (Ecolo),
mardi, avait également droit à une batterie de questions posées par Willy Borsus
(MR), Jean-Claude Maene (PS) et Michel Lebrun (CDH).
Détail amusant : alors que Di Antonio
déclarait n’avoir entendu parler du recours que dans la presse, Henry annonçait qu’un « recours en suspension et annulation a effectivement été introduit
contre le permis d’urbanisme du 3 février 2009 pour la construction d’une
route RGG (E420) entre Frasnes-lesCouvin et Brûly. » Soit. Cela étant, les
deux ministres se rejoignent sur deux
points. Primo, aucune notification officielle du recours n’est parvenue aux adwww.lesoir.be
15/01/13 22:12 - LE_SOIR
l’hôpital, sera aussi la concrétisation d’un important
projet. « Il s’en suivra la rénovation complète de l’hôpital. Elle s’étalera sur dix ans
pour un budget global de
cinquante millions d’euros », expose Bruno Wéry,
directeur du CHR Namur.
La rénovation des urgences figure également au
programme. Par ailleurs
Etienne Allard (MR) a été
reconduit pour six ans à la
présidence du CHR de Namur. N.J.
ministrations régionales, les conseils de
la Région attendant les détails pour développer leur ligne de défense. Secundo,
au stade actuel, le projet n’est nullement
remis en cause. Rappelons que la seconde phase des travaux va être lancée.
Cette attitude fait bondir Willy Borsus, pour qui il ne s’agit pas d’attendre
une notification avant d’agir. « Aujourd’hui, nous sommes face à un formidable contentieux potentiel qui pourrait
coûter des millions à la Région », indique-t-il. Jean-Claude Maene, sans pour
autant se montrer totalement serein, refuse de tenir un discours catastrophiste.
« Selon moi, rien n’est perdu et je crois
toujours à une issue favorable, dans la
concertation avec le riverain. » Ce dernier est exproprié d’un terrain de
2,75 ha attenant à une seconde résidence, dans une propriété d’un total de
14 ha. Un accord, entre lui et le comité
d’acquisition d’immeubles, pourrait apporter une solution rapide… ■
L. Sc.
epuis un peu moins de trois mois, Pablo Delhez a lancé une page FaceD
book qui avertit les automobilistes des
contrôles d’alcoolémie, des accidents et
de la présence des radars mobiles sur l’ensemble du réseau routier de la province
de Luxembourg.
Et déjà plus de 2.000 personnes suivent cette page sur le réseau social. Accidents, contrôles, radars, cette page est mise à jour presque en continu, plusieurs
fois par jour. « Des pages de ce type existent pour les grandes villes comme Bruxelles, Liège ou encore Namur. Je me suis dit
pourquoi pas en lancer une pour la province de Luxembourg, explique Pablo. Je
ne pensais vraiment pas avoir un succès
aussi important. Je n’ai pas fait de la publicité. J’ai juste partagé ma page avec
l’ensemble des contacts. Ensuite, le partage sur Facebook a fait le reste. Au départ,
j’étais le seul à gérer la page. Mais très rapidement, j’ai eu des sollicitations. Par
exemple, une personne des Ardennes fran-
çaises m’a sollicité. Il aimerait pouvoir
renseigner l’ensemble des contrôles et des
radars dans son coin. C’est une bonne chose. Car j’essaye d’être le plus complet possible ».
Et pour cela, cet habitant d’Aye ne
compte pas ses heures devant son ordinateur. « Comme je suis perfectionniste, je
peux facilement consacrer deux heures
par jour à ma page. Pour les radars, je puise les données sur différents sites Internet.
J’écoute aussi les radios. Ensuite, je profite de l’ensemble des visiteurs de la page.
Chacun peut placer une information sur
le mur pour donner une information sur
un contrôle en cours ou un accident.
Je n’ai jamais eu de plaintes de la police
suite à la création de ma page. Je ne fais
rien de mal. Mon but est vraiment d’aider
tous les automobilistes de la province de
Luxembourg et aussi éviter le plus possible les accidents en incitant les gens à être
prudent sur la route. » ■
ALEXANDRE DELMER
Vingt magistrats minimum
Actuellement, le tribunal de
première instance de Namur se
compose de 19 magistrats.
« Dans les faits, nous sommes
parfois réduits à 15 ou 16 juges en
raison des congés maladie de longue durée, comme les personnes
concernées ne sont pas remplacées. » Or, d’après Paul Mention,
il faut 20 magistrats au minimum pour que le tribunal fonctionne de manière optimale.
Ce constat est loin d’être un cas
isolé. D’autres professions du
droit jouent sur la corde raide.
« Au parquet, les pressions intenses, la fatigue et la nervosité constituent le quotidien des substituts, commente Philippe Dulieu,
procureur du Roi de Namur. Je
n’irai pas jusqu’à parler de burnout, en tant que maladie physique. Mais il y a bel et bien une surcharge chronique de travail. »
La cadence devient rapidement infernale. « De nos jours,
les substituts enchaînent les gardes de nuit. Et dans les plus petites entités, comme c’est le cas pour
Namur, ils n’ont même pas la possibilité de récupérer le lendemain. Les audiences s’enchaînent et nous ne sommes pas du
tout aidés au niveau logistique
ou administratif. » Outre la gestion de leurs dossiers, les magistrats sont dès lors contraints d’assumer eux-mêmes ces missions
de secrétariat. « Ce qui, dans le
privé, serait totalement inconcevable », souligne encore Philippe
Dulieu. Un temps rare et précieux qu’ils ne peuvent utiliser
pour analyser des affaires pourtant complexes et excessivement
différentes. ■ CHRISTOPHE LEROY
1NL
du 16/01/13 - p. 17