hommes de la montérégie ayant des relations sexuelles avec d

Transcription

hommes de la montérégie ayant des relations sexuelles avec d
Direction de santé publique HOMMES DE LA MONTÉRÉGIE AYANT
DES RELATIONS SEXUELLES AVEC D’AUTRES HOMMES :
LEUR MILIEU DE CONSULTATION ITS-MADO, DE SOCIALISATION
ET DE SOUTIEN COMMUNAUTAIRE
Présenté par :
La Direction de santé publique de la Montérégie
Programme maladies transmissibles
juillet 2012
Ce document est une adaptation des travaux effectués par les stagiaires en sexologie de l’UQAM :
 Nadine Bégin, stagiaire en sexologie, UQAM
Programme maladies transmissibles, DSP de la Montérégie
 Geneviève Bolduc, stagiaire en sexologie, UQAM
Programme maladies transmissibles, DSP de la Montérégie
Rédaction du rapport :
 Thérèse Monast, agente de planification, programmation et recherche
Programme maladies transmissibles, DSP de la Montérégie
 Andrée Perreault, agente de planification, programmation et recherche
Programme maladies transmissibles, DSP de la Montérégie
 Stéphane Roy, Médecin-conseil
Programme maladies transmissibles, DSP de la Montérégie
Mise en pages :
 Cindy Lachance-Saavedra, agente administrative
La traduction et la reproduction totales ou partielles de ce document sont autorisées à la condition
que la source soit mentionnée.
Dans ce document, le générique masculin est utilisé sans intention discriminatoire et uniquement dans
le but d’alléger le texte.
© Tous droits réservés :
Agence de la santé et des services sociaux de la Montérégie, Direction de santé publique, année 2012.
REMERCIEMENTS
Nos sincères remerciements vont tout d’abord à mesdames Nadine Bégin et Geneviève Bolduc, toutes
deux stagiaires en sexologie de l’UQAM, pour leur excellent travail de recherche de données et
enquête, réalisé en 2010-2011, auprès des différents milieux fréquentés par les HARSAH montérégiens.
Nous adressons également un grand merci aux docteures Catherine Risi et Marie St-Amour pour leurs
commentaires et suggestions.
De plus, merci à madame Léonarda Da Silva, technicienne en recherche, d’avoir effectué la saisie des
données.
Finalement, merci à l’ensemble des membres de l’équipe ITSS et particulièrement aux docteurs France
Janelle et Serge Dufresne ainsi qu’à mesdames Nathalie Dumas et Louise de la Boissière pour leur
participation à la rédaction de ce rapport.
iii
RÉSUMÉ
Hommes de la Montérégie ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes : leurs
milieux de consultation pour les ITS-MADO, de socialisation et de soutien communautaire
Introduction
Depuis l’année 2000, on assiste à une recrudescence des infections transmissibles sexuellement et par le sang
(ITSS) tant au niveau provincial que régional. En Montérégie, six groupes vulnérables aux ITSS sont visés par les
interventions de santé publique, dont les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH).
Cette étude exploratoire vise à :



Dresser un portrait des HARSAH montérégiens ayant eu une ITS-MADO (maladies à déclaration obligatoire);
Identifier les lieux de consultation en matière d’ITS-MADO des HARSAH montérégiens;
Dresser un portrait des milieux de socialisation et de soutien communautaire des HARSAH montérégiens.
Méthodologie
Pour cette étude, deux devis furent utilisés. Pour la partie sur les ITS-MADO, le devis est une étude descriptive
transversale. Pour la partie sur les milieux de consultation et de socialisation, il s’agit d’une étude descriptive et
exploratoire de nature qualitative utilisant la combinaison d’entrevues et de recherche documentaire.
Résultats
Entre le 1er juillet 2008 et le 30 juin 2010, en Montérégie, un total de 126 épisodes d’infections a été identifié
correspondant à 124 individus. Il s’agit de 69 infections gonococciques et de 57 syphilis infectieuses. L’âge moyen
des cas est de 35 ans (30 ans pour la gonorrhée, 40 ans pour la syphilis). Les deux tiers des cas proviennent de
territoires de Centres locaux de services communautaires (CLSC) en périphérie de Montréal. Dans 74 % des cas où
l’information était disponible, le prélèvement a été réalisé chez des hommes symptomatiques en contexte de
diagnostic (88 % gonorrhée et 58 % syphilis). Pour les autres cas, le prélèvement a été réalisé chez des hommes
asymptomatiques dans un contexte de dépistage. La majorité des HARSAH ont consulté dans la région de Montréal
(57 %). Les cliniques spécialisées (70 %) constituent le lieu le plus souvent consulté à Montréal. En Montérégie, les
cliniques privées comptent pour 48 % des milieux consultés. Parmi tous les facteurs de risque et selon les réponses
disponibles : 60 % ont eu des partenaires multiples, 51 % avaient déjà contracté une ITSS auparavant, 41 % ont
recruté leurs partenaires dans un sauna, 35 % les ont recrutés sur Internet, 31 % ont consommé des drogues
illicites et 16 % ont eu des relations sexuelles de type barebacking. Les cas ayant eu des partenaires dans un sauna
sont plus âgés comparés à ceux qui recrutent leurs partenaires sur Internet ou qui consomment des drogues
illicites.
En matière de prévention des ITSS : les deux organismes communautaires consultés offrent des services
directement aux HARSAH (soutien individuel ou de groupe) et aux professionnels (ateliers de formation). Pour ce
qui est des SIDEP, 5/6 dépistent l’ensemble des ITSS et 1/6 dépiste seulement la chlamydia et la gonorrhée chez
les 24 ans et moins. Pour la plupart des ITSS, les SIDEP possèdent un corridor de services (médecins) en
Montérégie sauf pour deux qui réfèrent les personnes positives pour le VIH et la syphilis dans les cliniques
spécialisées de Montréal. Les lieux de référence pour les cas symptomatiques sont très diversifiés : médecins
traitants, cliniques sans rendez-vous, cliniques spécialisées de Montréal, urgences, cliniques jeunesse, UMF et
médecins du CLSC. Un sauna met de l’information concernant le dépistage des ITSS à la portée de sa clientèle. Du
matériel de prévention des ITSS est disponible dans les deux saunas et il est gratuit dans l’un d’eux. Le camping
gai montérégien distribue du matériel de prévention et appose des affiches.
Les moyens utilisés pour rejoindre les HARSAH sont : les journaux, la présence dans les milieux scolaires, la
participation à des tables de concertation, le bouche à oreille et les activités faites auprès des autres clientèles
visées pour les organismes communautaires. Un SIDEP distribue leurs cartes professionnelles tandis que les
groupes sociaux utilisent les journaux locaux, la publicité dans le magazine Fugues ou les sites Internet.
Concernant le réseautage entre les milieux communautaires, les groupes sociaux et les SIDEP : les deux
organismes communautaires connaissent les SIDEP. Sur cinq SIDEP interrogés, quatre ont établi un lien avec le
milieu communautaire ou les groupes sociaux. Les deux saunas sont connus d’un organisme communautaire et un
sauna a déjà reçu la visite d’une infirmière d’un SIDEP pour le dépistage d’ITSS. De plus, le camping gai
montérégien a établi des liens avec un organisme communautaire montréalais. Pour ce qui est des groupes
sociaux, un est en contact avec l’infirmière SIDEP de son territoire et un connaît le bar gai montérégien.
v
Discussion
Le fait de consulter davantage à Montréal est conforme avec la littérature mentionnant qu’en région, le manque
de services adaptés et la méconnaissance des services en place figurent parmi les barrières à la consultation des
homosexuels en lien avec l’accès des services de santé (Santé Canada, 2001; Lindhorst, 1997). Par contre, la
clientèle HARSAH est un groupe vulnérable aux ITSS, visée par les interventions de santé publique en Montérégie
et fait partie de la clientèle ciblée des SIDEP. Il existe actuellement six SIDEP qui couvrent tout le territoire de la
Montérégie. Ainsi, il existe des services disponibles pour le dépistage des ITSS en Montérégie pour les HARSAH. Il
reste peut-être à les faire connaître. Cependant, selon Richard, Otis et al (2005), il est souligné que l’anonymat
est plus présent dans les grands centres urbains comme Montréal, ce qui peut favoriser l’utilisation des services en
ITSS.
Concernant les pourcentages des facteurs de risque identifiés tels : avoir recruté un partenaire au sauna (41 %) et
avoir recruté un partenaire sur Internet (35 %), les données s’accordent parfaitement avec celles de l’enquête
ARGUS (octobre 2006).
En prenant en compte que les saunas sont des lieux populaires pour rencontrer des partenaires sexuels et que les
comportements à risque y sont fréquents, intervenir dans ces milieux de vie devient prioritaire. Morrisson et coll.
(1996) ainsi que Lambert (2004) affirment qu’il est pertinent d’intervenir en sauna.
Selon diverses études (Mustanki et al, 2009, Santé Canada, 2001. Hospers et al, 2005; Adam et De Wit, 2004 dans
Léobond et Drouin, 2008), l’utilisation de l’Internet facilite les rencontres nombreuses, anonymes et constitue un
facteur de risque direct d’acquisition de la syphilis. De plus, c’est le moyen le plus utilisé par les HARSAH ruraux
pour trouver un partenaire sexuel et briser l’isolement géographique (Williams et al, 2005 dans Woodruff, 2010.
Santé Canada, 2001; Lindhorst, 1997). En région, les possibilités de faire des approches en face à face sont
amoindries par le fait qu’il y a peu de lieux de socialisation. Quelques études relatent également que les HARSAH
utilisent Internet pour obtenir de l’information sur la santé sexuelle (Mustanki et al, 2009 et Lindhorst, 1997).
2009,
Internet
devient
un
moyen
efficace
Pour
toutes
ces
raisons,
selon
le
CRIPS1
pour rejoindre les HARSAH en matière de prévention.
Les données MADO analysées pour ce rapport ne mentionnent pas les parcs comme lieu de recrutement de
partenaires. Toutefois, une étude effectuée en 1997 dans neuf régions du Québec par Otis et al (1999) auprès des
HARSAH fréquentant les parcs pour avoir des relations sexuelles, a démontré qu’intervenir dans les parcs
constitue une stratégie adéquate pour rejoindre les hommes qui sont plus loin du milieu gai (en région).
Le réseautage entre les acteurs du milieu de la santé et des services sociaux, de socialisation et de soutien
communautaire est primordial. Il est nécessaire de consolider les liens entre ces différents acteurs et d’en établir
de nouveaux. Selon l’Institut national de santé publique (INSPQ), pour s’adapter aux besoins complexes des
populations vulnérables, il faut apprendre à mieux gérer les connaissances de chacun afin de générer des
compétences collectives.
Conclusion
Parmi l’ensemble des stratégies et des interventions reconnues efficaces pour lutter contre les ITSS, la Direction
de santé publique de la Montérégie a choisi trois priorités dont celle d’intervenir auprès des clientèles vulnérables
en les rejoignant davantage dans leurs milieux de vie. Et pour atteindre cet objectif, le réseautage est essentiel.
Recommandations
Vous trouverez l’ensemble des recommandations dans le document « Hommes de la Montérégie ayant des
relations sexuelles avec d’autres hommes : leurs milieux de consultation pour les ITS-MADO, de socialisation et de
soutien
communautaire
»
qui
est
disponible
sur
l’extranet
de
l’Agence
de
santé
et
des services sociaux de la Montérégie à l’adresse suivante :
http://extranet.santemonteregie.qc.ca/sante-publique/maladies-infectieuses/mi-itss/jmsp-itss.fr.html.
1
Centre régional d’informations et de prévention du SIDA
vi
TABLE DES MATIÈRES
REMERCIEMENTS ........................................................................................................iii
RÉSUMÉ....................................................................................................................v
LISTE DES FIGURES, TABLEAUX ET ANNEXES ..................................................................... 8
LISTE DES ACRONYMES ................................................................................................ 9
INTRODUCTION......................................................................................................... 11
1.
ITS-MADO ........................................................................................................ 13
1.1. Méthodologie .................................................................................................... 13
1.1.1.
Population cible ......................................................................................... 13
1.1.2.
Dispositifs de recherche................................................................................ 13
1.1.3.
Variables à l’étude ...................................................................................... 13
1.1.4.
Déroulement de l’étude et collecte de données ................................................... 13
1.1.5.
Analyse des données .................................................................................... 13
1.1.6.
Considérations éthiques ................................................................................ 14
1.2. Résultats ......................................................................................................... 14
1.2.1.
Type d’infection, âge et lieu de résidence ......................................................... 14
1.2.2.
Raison du prélèvement ................................................................................. 16
1.2.3.
Lieu et région de consultation ........................................................................ 16
1.2.4.
Facteurs de risque....................................................................................... 18
2.
SIDEP, milieux de socialisation et communautaire ..................................................... 21
2.1. Méthodologie .................................................................................................... 21
2.1.1.
Devis de recherche...................................................................................... 21
2.1.2.
Population cible ......................................................................................... 21
2.1.3.
Recrutement des sujets à l’étude .................................................................... 21
2.1.4.
Instrument de mesure .................................................................................. 21
2.1.5.
Collecte des données ................................................................................... 22
2.1.6.
Analyse des données .................................................................................... 22
2.1.7.
Considérations éthiques ................................................................................ 22
2.2. Résultats ......................................................................................................... 23
2.2.1.
Les services offerts en matière de prévention des ITSS........................................... 23
2.2.2.
Moyens employés pour rejoindre les HARSAH de la région ....................................... 24
2.2.3.
Réseautage entre les milieux communautaires, les groupes sociaux et les SIDEP ............ 25
2.2.4.
Suggestions pour améliorer les services offerts aux HARSAH..................................... 26
3.
Discussion ....................................................................................................... 27
4.
Limite ............................................................................................................ 31
5.
Recommandations ............................................................................................. 33
6.
Conclusion....................................................................................................... 35
BIBLIOGRAPHIE......................................................................................................... 45
Direction de santé publique de la Montérégie
7
LISTE DES FIGURES, TABLEAUX ET ANNEXES
Liste des figures
Figure 1 :
Distribution des cas d’infection gonococcique et de syphilis infectieuse chez les HARSAH
selon le territoire de CSSS (p. 15)
Figure 2 :
Distribution des cas d’infection gonococcique et de syphilis infectieuse chez les HARSAH
selon le mois (p. 16)
Figure 3 :
Répartition des cas d’infection gonococcique et de syphilis infectieuse chez les HARSAH
selon le lieu et la région géographique de consultation (p. 17)
Figure 4 :
Distribution des cas d’infection gonococcique et de syphilis infectieuse chez les HARSAH
selon l’âge et certains facteurs de risque (p. 19)
Liste des tableaux
Tableau 1 :
Facteurs de risque identifiés (p. 18)
Tableau 2 :
Thématiques traitées et numéro des questions s’y rapportant dans l’annexe 2 (p. 22)
Liste des annexes
Annexe 1 :
Carte Montérégie CLSC (p. 37-38)
Annexe 2 :
Questionnaires : (p. 39 à 44)
1) Organismes communautaires et groupes sociaux
2) Les saunas
3) Les campings
4) Le bar
5) SIDEP
8
Direction de santé publique de la Montérégie
LISTE DES ACRONYMES
AES
:
Approche École en santé
ASSS
:
Agence de la santé et des services sociaux
CLSC
:
Centre local de services communautaires
CSSS
:
Centre de santé et de services sociaux
DGACPR
:
Direction générale associée à la coordination des programmes et du réseau
DSP
:
Direction de santé publique
GAG
:
Groupe d’amis gais de Valleyfield et du Suroît
GMF
:
Groupe de médecine familiale
HARSAH
:
Hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes
IPPAP
:
Intervention préventive auprès des personnes atteintes d’une ITS et auprès de leurs
partenaires
ITS
:
Infection transmissible sexuellement
ITSS
:
Infection transmissible sexuellement et par le sang
JAG
:
Jeunes adultes gai(e)s
LGV
:
Lymphogranulomatose vénérienne
MADO
:
Maladie à déclaration obligatoire
SIDEP
:
Services intégrés de dépistage et de prévention
UMF
:
Unité de médecine familiale
VIH
:
Virus de l’immunodéficience humaine
Direction de santé publique de la Montérégie
9
Introduction
INTRODUCTION
Les infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) constituent un problème de santé
publique important. Elles ont connu, au cours des années 1990, une diminution constante au Québec
comme en Montérégie. La découverte du VIH et de ses conséquences fatales, au début des années
1980, est certainement l’un des facteurs qui a favorisé l’adoption de comportements sécuritaires. Du
coup, l’incidence des ITSS a diminué.
Cependant, depuis 2000, on assiste à leur recrudescence2. La situation actuelle s’explique en bonne
partie par un certain relâchement des comportements sexuels sécuritaires et à la banalisation des ITSS.
En outre, les comportements et les pratiques les plus à risque sont souvent associés à des activités
illicites (ex. : consommation de drogues ou prostitution) qui constituent encore de nos jours des tabous
bien ancrés. C’est sans parler des contacts anonymes facilités par Internet et la multiplication des lieux
de rencontre spécialisés et des regroupements festifs qui, en favorisant la consommation d’alcool et de
drogues, contribuent à relâcher la vigilance.
On identifie au sein de la population certains groupes dits « vulnérables ». On entend par là des
groupes de personnes dont la situation personnelle, économique ou sociale les rend plus susceptibles
d’être exposés aux ITSS que les autres. On peut penser à leur condition et leur mode de vie ainsi qu’à
certains facteurs qui les prédisposent à prendre des risques, par exemple une faible estime de soi, une
difficulté à s’affirmer, une consommation abusive d’alcool ou de drogues. Ce sont des groupes souvent
marginalisés, dont les personnes sont considérées « à risque » dans la mesure où elles adoptent des
comportements non sécuritaires.
En Montérégie, six groupes vulnérables sont visés par les interventions de santé publique, dont les
hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH). Les pratiques sexuelles à risque
et le nombre élevé de partenaires constituent des facteurs de risque pour ce groupe de personnes. De
plus, l’anonymat des contacts entre hommes n’est pas rare. Souvent, victimes de préjugés de la
collectivité comme du réseau de la santé, plusieurs HARSAH éprouvent de la difficulté à s’affirmer
(Richard, Otis et coll. 2005). Il est permis de croire qu’un certain nombre d’entre eux vivent leur
homosexualité ou leur bisexualité en secret, ce qui oblige les intervenants à faire preuve d’imagination
et de créativité pour arriver à les rejoindre.
Parmi l’ensemble des stratégies et des interventions reconnues efficaces pour lutter contre les ITSS, la
Direction de santé publique (DSP) de la Montérégie a choisi trois priorités, dont celle d’intervenir
auprès des groupes vulnérables en les rejoignant davantage dans leurs milieux de vie. Cela pose des
défis particuliers.
2
L’augmentation de l’incidence des ITSS peut nous faire craindre une hausse des complications qui pourrait être
observée dans quelques années.
Direction de santé publique de la Montérégie
11
Hommes de la Montérégie ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes : Leur milieu de consultation ITSMADO, de socialisation et de soutien communautaire
La collaboration des organismes communautaires et des acteurs du réseau de la santé et des services
sociaux est primordiale, d’où la nécessité de consolider la collaboration des présents partenaires et
d’en établir de nouveau.
La DSP de la Montérégie désire effectuer un portrait des milieux de consultation des infections
transmissibles sexuellement (ITS) qui sont des maladies à déclaration obligatoire (MADO), de
socialisation et de soutien communautaire des HARSAH de la Montérégie.
Les objectifs consistent à :
► Dresser un portrait des HARSAH montérégiens ayant eu une ITS-MADO;
► Identifier les lieux de consultation en matière d’ITS-MADO des HARSAH montérégiens;
► Dresser un portrait des milieux de socialisation et communautaire des HARSAH montérégiens.
12
Direction de santé publique de la Montérégie
Chapitre 1 - ITS-MADO
1. ITS-MADO
1.1. Méthodologie
1.1.1. Population cible
La population visée est constituée des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres
hommes (HARSAH) et faisant l’objet d’une déclaration à la Direction de santé publique de la
Montérégie pour une infection transmissible sexuellement (ITS) : Infection à chlamydia,
infection gonococcique, syphilis, lymphogranulomatose vénérienne, chancre mou, granulome
inguinal.
1.1.2. Dispositifs de recherche
Étude descriptive transversale.
1.1.3. Variables à l’étude
Pour notre étude, nous avons identifié plusieurs variables : lieu de résidence, lieu de
consultation, région de consultation, l’âge du cas, raison du prélèvement (diagnostic ou
dépistage) et divers facteurs de risque (antécédent d’ITS, travailleur du sexe ou client,
partenaires recrutés au sauna, sur Internet ou lors de voyage, multiples partenaires,
partenaires sexuels récents avec présence de risque élevé, contact récent avec une autre ITS,
barebacking3, consommation de drogues).
1.1.4. Déroulement de l’étude et collecte de données
Le registre MADO a été consulté et nous avons retenu uniquement les dossiers ayant
l’information sur le sexe de leurs partenaires et qu’il s’agissait d’hommes ayant eu des
relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH). Tous les dossiers d’enquête, du
1er juillet 2008 au 30 juin 2010, ont été examinés afin d'obtenir de l’information
supplémentaire non disponible sur le registre MADO tel que le lieu de consultation ou pour
valider certaines informations contenues dans le volet de l’intervention préventive auprès des
personnes atteintes d’une ITS et de leurs partenaires (IPPAP). Aussi, le bottin des médecins du
Québec (2009-2010) a été consulté à quelques reprises afin de déterminer la région de
consultation du cas selon le lieu de pratique du médecin déclarant.
1.1.5. Analyse des données
Les données ont été saisies à l’aide du logiciel Excel 2003 et analysées à l’aide du progiciel
SPSS-17. Des analyses descriptives univariées et bivariées ont été effectuées.
3
Le barebacking désigne la prise de risque intentionnelle (relation anale non protégée par le condom)
(Dumas, 2008).
Direction de santé publique de la Montérégie
13
Hommes de la Montérégie ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes : Leur milieu de consultation ITSMADO, de socialisation et de soutien communautaire
1.1.6. Considérations éthiques
La confidentialité a été assurée par le fait que les données étaient conservées dans un bureau
fermé de l’Agence de la santé et des services sociaux (ASSS) au programme des maladies
transmissibles restreint par un code d’accès. De plus, les données saisies ont été conservées sur
un ordinateur protégé par un mot de passe. Seuls les stagiaires et leur équipe de supervision
ont eu accès aux informations obtenues. Les informations seront conservées pour une durée de
5 ans et détruites par la suite.
1.2. Résultats
1.2.1. Type d’infection, âge et lieu de résidence
Un total de 126 épisodes d’infections ont été identifiées correspondant à 124 individus. Il s’agit
de 69 épisodes d’infection gonococcique et de 57 épisodes de syphilis infectieuse. Les analyses
présentées plus loin ont été réalisées en fonction du nombre d’épisodes (n=126).
Pour l’infection à chlamydia, l’information concernant le sexe des partenaires est recherchée
lorsqu’il s’agit d’un cas de sexe masculin seulement pour les cas prioritaires tels que les moins
de 18 ans, les personnes atteintes d’une ITS à répétition, un homme dont la partenaire est
enceinte, une personne ayant de multiples partenaires ou une personne dont les partenaires
sont difficiles à joindre après autorisation ou à la demande des médecins. Durant la période
visée par l’étude, lorsque l’IPPAP a été réalisée, aucune infection à chlamydia n’a démontré
comme facteurs de risque, le fait d’être HARSAH.
Aucune déclaration de lymphogranulomatose vénérienne (LGV), de chancre mou ou de
granulome inguinal n’a été faite durant cette période (du 1er juillet 2008 au 30 juin 2010).
L’âge moyen des cas est de 35 ans (médiane 32 ans). Il est de 30 ans (médiane 28 ans) pour
l’infection gonococcique et de 40 ans (médiane 42 ans) pour la syphilis infectieuse.
Treize pour cent (13 %) des 124 individus ont aussi eu des relations avec des femmes.
14
Direction de santé publique de la Montérégie
Chapitre 1 – ITS-MADO
La figure 1 présente la distribution de ces infections selon le territoire de CSSS de l’adresse de
résidence.
F I G U R E 1 : Distribution des cas d’infection gonococcique et de syphilis
infectieuse chez les HARSAH selon le territoire de CSSS
(Montérégie, 1er juillet 2008 au 30 juin 2010)
Soixante-six pour cent (66 %) des cas proviennent de territoire de centre local de services
communautaires (CLSC)4 en périphérie de Montréal, soit les CLSC La Presqu’Île, Seigneurie de
Beauharnois, Châteauguay, Kateri, Samuel-de-Champlain, Longueuil Est et Ouest, Saint-Hubert
et des Seigneuries (voir annexe 1).
4
Depuis 2005, les 19 territoires de CLSC forment 11 territoires de CSSS en Montérégie.
Direction de santé publique de la Montérégie
15
Hommes de la Montérégie ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes : Leur milieu de consultation ITSMADO, de socialisation et de soutien communautaire
La figure 2 présente la distribution de ces infections selon les mois de l’année. Durant la
période à l’étude, on note qu’il y a des cas à tous les mois de l’année. Aucune périodicité de
ces infections ne peut être constatée.
F I G U R E 2 : Distribution des cas d’infection gonococcique et de syphilis
infectieuse chez les HARSAH selon le mois
(Montérégie, 1er juillet au 30 juin 2010)
1.2.2. Raison du prélèvement
Dans 74 % des cas où l’information était disponible (91/123), le prélèvement a été réalisé chez
des hommes symptomatiques, donc dans un contexte de diagnostic (infection gonococcique
88 %, syphilis infectieuse 58 %). Pour les autres cas (26 %), le prélèvement a été réalisé chez
des personnes asymptomatiques, donc dans un contexte de dépistage (infection gonococcique
12 %, syphilis infectieuse 42 %).
1.2.3. Lieu et région de consultation
La majorité des personnes (57 %) ont consulté dans la région de Montréal (72/126). Les autres
(41 %) ont consulté dans la région de la Montérégie (51/126) ou à l’extérieur de ces deux
régions (2 %). La proportion de ceux consultant à Montréal est légèrement plus élevée chez les
personnes habitant la périphérie de Montréal (59 %) qu’habitant hors périphérie de Montréal5
(53 %). (Voir annexe 1)
Les personnes consultent plus à Montréal pour du dépistage (66 %) que pour du diagnostic
(54 %), mais la différence est faible.
5
CLSC de la Haute-Yamaska, des Maskoutains, du Havre, du Richelieu, Huntingdon, Jardins-du-Québec, La Chênaie,
La Pommeraie, des Patriotes et de la Vallée-des-Forts.
16
Direction de santé publique de la Montérégie
Chapitre 1 - ITS-MADO
La figure 3 présente la répartition des cas selon le lieu et la région géographique de
consultation. Les lieux de consultation sont présentés selon sept catégories :
► Médecins spécialistes (ex. : microbiologistes-infectiologues, dermatologues et non ceux
exclusivement en lien avec les ITSS);
► Cliniques médicales privées;
► Hôpitaux/urgences;
► Cliniques spécialisées (reconnues principalement en ITSS);
► CLSC (autre que SIDEP);
► Service intégré de dépistage et de prévention (SIDEP) en centre de santé et des
services sociaux (CSSS);
► Unités de médecine familiale (UMF).
En Montérégie, les lieux de consultation les plus fréquentés sont les cliniques privées (47 %)
tandis qu’à Montréal ce sont les cliniques spécialisées (69 %).
Les urgences des hôpitaux sont le deuxième lieu le plus consulté. Les personnes ayant consulté
à l’urgence tant à Montréal qu’en Montérégie avaient toutes des symptômes.
Aucun cas n’a consulté dans une UMF durant la période à l’étude. Pour les trois cas ayant
consulté à l’extérieur de Montréal et de la Montérégie, l’information sur le lieu de consultation
n’est pas disponible.
F I G U R E 3 : Répartition des cas d’infection gonococcique et de syphilis infectieuse chez les
HARSAH selon le lieu et la région géographique de consultation
(Montérégie, 1er juillet 2008 au 30 juin 2010)
Direction de santé publique de la Montérégie
17
Hommes de la Montérégie ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes : Leur milieu de consultation ITSMADO, de socialisation et de soutien communautaire
1.2.4. Facteurs de risque
Le tableau 1 qui suit présente les différents facteurs de risque identifiés lors de l’enquête
épidémiologique. Cent vingt-six (126) dossiers ont été analysés pour les facteurs de risque et il
pouvait y avoir plus d’un facteur de risque dans le même dossier.
Tableau 1 : Facteurs de risque identifiés
Facteurs de risque
n (%)
Partenaire sexuel récent avec présence de risque élevé (n total = 34)
29 (85)
Partenaires multiples : personne ayant eu plus de deux partenaires sexuels
au cours des deux derniers mois ou plus de cinq partenaires au cours de la
dernière année (n total = 108)
65 (60)
Antécédent d’ITS (n total = 111)
57 (51)
Partenaire au sauna (n total = 101)
41 (41)
Partenaire recruté sur Internet (n total = 94)
33 (35)
Consommation de drogues illicites dans la dernière année (n total =104)
32 (31)
Partenaire sexuel lors d’un voyage à l’extérieur du Québec dans la dernière
année (n total = 102)
19 (19)
Relation sexuelle de type barebacking (n total = 88)
14 (16)
Contact récent avec cas connu d’ITS (n total = 104)
16 (15)
Partenaire sexuel en visite au Québec (n total = 96)
7 (7)
Donner de l’argent ou de la drogue en échange de relations sexuelles
(n total = 102)
2 (2)
Utilisation de drogues par injection dans la dernière année (n total = 104)
2 (2)
Recevoir de l’argent ou de la drogue en échange de relations sexuelles (n
total = 102)
1 (1)
Sur le tableau 1, les facteurs de risque les plus importants sont en gris foncé avec plus de 50 %
des cas déclarés et en gris pâle avec plus de 30 % des cas déclarés.
18
Direction de santé publique de la Montérégie
Chapitre 1 - ITS-MADO
Sur la figure 4, les cas ayant eu des partenaires dans un sauna sont plus âgés que ceux qui
recrutent leurs partenaires via Internet ou qui consomment des drogues illicites.
F I G U R E 4 : Distribution des cas d’infection gonococcique et de syphilis infectieuse chez les
HARSAH selon l’âge et certains facteurs de risque (Montérégie, 1er juillet 2008
au 30 juin 2010)
Vingt-neuf pour cent (29 %) de tous les cas déclarés d’infection gonococcique et de syphilis
infectieuse sont chez les HARSAH âgés de 15 à 24 ans.
On constate également que les cas d’infection diminuent avec l’âge.
Direction de santé publique de la Montérégie
19
Chapitre 2 – SIDEP, milieux de socialisation et communautaire
2. SIDEP, MILIEUX DE SOCIALISATION ET COMMUNAUTAIRE
2.1. Méthodologie
2.1.1. Devis de recherche
Il s’agit d’une étude descriptive et exploratoire de nature qualitative utilisant la combinaison
d’entrevues et de recherche documentaire.
2.1.2. Population cible
La population visée par l’étude est constituée d’organismes communautaires agissant
directement auprès des HARSAH, des milieux de socialisation incluant les milieux sociosexuels
fréquentés par les HARSAH et des SIDEP en Montérégie.
2.1.3. Recrutement des sujets à l’étude
La liste des organismes communautaires et des SIDEP de la Montérégie a été fournie par la DSP
de la Montérégie. Pour l’étude, les personnes-ressources des deux organismes communautaires
agissant directement auprès des HARSAH en Montérégie, qui sont Jeunes Adultes Gai(e)s (JAG)
et Émiss-ère, ont été interrogées. Pour les SIDEP, une infirmière a été contactée pour cinq des
six SIDEP et une gestionnaire de service fut contactée pour un des six SIDEP. La liste des
milieux de socialisation et de leurs gestionnaires a été établie à l’aide de recherche sur
Internet et du magazine Fugues6. En tout, sept gestionnaires de ces milieux ont été rejoints
pour l’entrevue. Les milieux sondés ont été trois groupes sociaux (Au cœur des familles
agricoles, L’Association de la fierté du Haut-Richelieu et le Groupe d’Amis Gais de Valleyfield
et du Suroît (GAG)), deux saunas (Sauna 1286 et Sauna St-Hubert) et deux campings (Camping
Plein Bois et Domaine Émeraude). Il est à noter que le Domaine Émeraude ne se situe pas en
Montérégie mais il en partage une frontière limitrophe avec la région du Centre-du-Québec.
C’est pour cette raison qu’il a été considéré dans nos résultats. Certains milieux de
socialisation n’ont pu être rejoints. Il s’agit de Divers-Gens ainsi que du bar L’Illusion.
2.1.4. Instrument de mesure
Une grille d’entrevue comprenant différentes questions a été construite, mais n’a pas été
prétestée (annexe 2). À noter que les questions de cette grille ont été adaptées au contexte
des différents milieux interrogés. Un milieu de socialisation n’a pu être interviewé de vive
voix, mais afin de ne pas perdre l’information, la grille d’entrevue leur a été envoyée sous
forme d’un questionnaire autoadministré.
Les thèmes de l’entrevue ont été abordés avec des questions ouvertes et semi-ouvertes. Les
thèmes traitaient des services offerts en matière de prévention des ITSS, des moyens utilisés
pour
rejoindre
les
HARSAH
et
du
réseautage
entre
les
milieux
communautaires, les milieux de socialisation et les SIDEP.
6
FUGUES est le plus important média gai au Québec. Il est disponible via Internet ou gratuitement en format papier dans divers
endroits commerciaux et communautaires à la grandeur de la province du Québec.
Direction de santé publique de la Montérégie
21
Hommes de la Montérégie ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes : Leur milieu de consultation ITSMADO, de socialisation et de soutien communautaire
Tableau 2 : Thématiques traitées et numéro des questions s’y rapportant dans l’annexe 2
MILIEUX
THÉMATIQUES
Organismes
communautaires et
groupes sociaux
Milieux de socialisation
Saunas
Campings
Bars
SIDEP
Services offerts en
matière de prévention des
ITSS
Q. 1
Q. 8, 9,
10,11
Q. 12, 13,
14
Q. 15,
16, 17
Q. 18,
19, 20
Moyens utilisés pour
rejoindre les HARSAH
Q. 2, 3



Q. 21,
22
Réseautage entre les
différents milieux
Q. 4, 5, 6, 7



Q. 23
24, 25,
26
2.1.5. Collecte des données
La collecte des données s’est déroulée en novembre et en décembre 2010. Des entretiens en
face-à-face (n=1), par téléphone (n=14) et par courriel (n=1) ont été réalisés. Lors des
entretiens téléphoniques, les questions étaient posées par une stagiaire en sexologie au sein du
programme des maladies transmissibles à la DSP de la Montérégie. La prise de notes a été
effectuée par la même stagiaire, et ce, directement sur la grille de réponses prévue à cet
effet. Lors de l’entretien en face-à-face, deux stagiaires étaient présentes pour poser les
questions et prendre les notes. Aucune entrevue téléphonique ou en personne ne fut
enregistrée. Pour le questionnaire reçu par courriel, les réponses ont été inscrites de façon
textuelle dans la grille des réponses. Afin de compléter les informations concernant les services
offerts par les organismes communautaires (Q.1), les rapports annuels furent consultés (JAG,
2010; Émiss-ère, 2009).
2.1.6. Analyse des données
L’analyse du contenu a été faite à partir des informations notées par les stagiaires dans les
grilles de réponses. Les réponses obtenues dans l’ensemble des milieux interrogés ont ensuite
été regroupées par la stagiaire sous les trois thématiques questionnées et complétées par les
professionnels de la DSP de la Montérégie lorsque des informations complémentaires étaient
connues. Aucun verbatim n’a été produit.
2.1.7. Considérations éthiques
Aucun formulaire de consentement n’a été rempli par les participants. Le fait de participer aux
entrevues ou de remplir le questionnaire a été considéré comme un consentement implicite
pour chaque cas. La participation des sujets s’est donc faite sur une base volontaire. Répondre
aux questions ne comportait aucun risque.
Les répondants n’ont tiré aucun bénéfice pour leur participation à l’étude. Certains milieux
n’ont pas été informés du caractère confidentiel de leurs réponses. Cependant, la
confidentialité a été assurée par le fait que les données étaient conservées dans un bureau
fermé au programme des maladies transmissibles et restreint par un code d’accès. De plus, les
22
Direction de santé publique de la Montérégie
Chapitre 2 - SIDEP, milieux de socialisation et communautaire
données saisies ont été conservées sur un ordinateur protégé par un mot de passe. Seules les
stagiaires et leur équipe de supervision ont eu accès aux informations obtenues. Les
informations seront conservées pour une durée de 5 ans et détruites par la suite.
2.2. Résultats
2.2.1. Les services offerts en matière de prévention des ITSS
a) Les organismes communautaires
Des services de soutien individuel, téléphonique ou courriel sont offerts par les intervenants
des deux organismes communautaires en matière de prévention des ITSS. De plus, un organisme
agit comme appui pour un groupe de soutien venant en aide aux personnes gaies, lesbiennes,
bisexuelles
et
en
questionnement
identitaire.
L’autre
organisme
dessert
certaines
municipalités qui bénéficient de services tels que des groupes de discussion, rencontres
d’aide individuelle en personne ou téléphonique pour toutes les personnes gaies, bisexuelles
et personnes en questionnement identitaire afin de briser l’isolement et contrer l’homophobie.
Il est à noter que des ateliers de formation sont offerts pour les professionnels des organismes
jeunesse, des milieux scolaires et de la santé pouvant intervenir auprès des HARSAH par les
deux organismes interrogés.
b) Les SIDEP
Il existe en Montérégie six CSSS ayant un SIDEP. La majorité des SIDEP (5/6) dépistent la
chlamydia, la gonorrhée, la syphilis, le VIH et le VHC pour les clientèles à risque d’ITSS de tout
âge tels que les HARSAH. Cependant, un des SIDEP dépiste seulement la chlamydia et la
gonorrhée chez les 24 ans et moins. Pour la plupart des ITSS, les SIDEP possèdent un corridor
de services en Montérégie lorsque le dépistage est positif. Parmi les cinq SIDEP qui dépistent
la syphilis et le VIH, deux SIDEP envoient leurs cas positifs dans les cliniques spécialisées de
Montréal. De plus, dans le cadre d’un projet spécial, un des SIDEP envoie certains cas de VHC à
Montréal. Les lieux de référence pour les cas symptomatiques (réponses multiples par
répondant) sont les médecins traitants (4), les cliniques sans rendez-vous (dont un sur le même
territoire du CSSS) (3), les cliniques spécialisées de Montréal (2), les urgences (2), la clinique
jeunesse de son CLSC pour les 24 ans et moins (1), l’UMF (1), un médecin du CLSC (1). Le
thème des références pour les cas symptomatiques n’a pas été abordé pour l’un des SIDEP.
c) Les saunas
Un des deux saunas met de l’information concernant le dépistage des ITSS à la portée de sa
clientèle. L’autre n’a pas d’information à ce sujet, mais fera la demande pour obtenir du
matériel promotionnel pour le dépistage des ITSS dans les SIDEP afin qu’il soit disponible à ses
clients. Du matériel de prévention des ITSS (condoms et du lubrifiant) est disponible dans les
deux saunas. Il est offert gratuitement dans un milieu. Une clinique de dépistage des ITSS a
déjà été réalisée dans un des saunas et le milieu démontre un intérêt à répéter l’expérience
sous certaines conditions telles que le professionnel infirmier soit un homme. Le sauna est
maintenant en attente d’un infirmier masculin pour poursuivre le dépistage dans les saunas7.
7
Depuis l’étude, nous avons obtenu l’information qu’une infirmière intervient dans le sauna.
Direction de santé publique de la Montérégie
23
Hommes de la Montérégie ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes : Leur milieu de consultation ITSMADO, de socialisation et de soutien communautaire
d) Les campings
Un des deux campings distribue du matériel de prévention (condoms et lubrifiant) et appose
des affiches de prévention des ITSS et de promotion de la santé sexuelle fournies par un
organisme communautaire montréalais. L’autre camping serait prêt à faire les mêmes
interventions. Un camping accepterait d’organiser des cliniques de dépistage des ITSS si
l’infirmier est de sexe masculin.
e) Les groupes sociaux
Pour ce qui est des groupes sociaux, un est ouvert pour l’ensemble de la Montérégie, mais pour
une clientèle particulière. Les deux autres œuvrent dans des territoires de CSSS différents de
la Montérégie. Aucun service de prévention des ITSS n’est offert par ces groupes, il s’agit
plutôt d’un lieu de discussions informelles permettant aux HARSAH de se rencontrer.
2.2.2. Moyens employés pour rejoindre les HARSAH de la région
a) Les organismes communautaires
Un organisme communautaire rejoint sa clientèle à l’aide de moyens tels que la publication de
ses services dans les journaux, sa présence dans les milieux scolaires et sa participation à des
tables de concertation portant sur les HARSAH. L’autre organisme rejoint sa clientèle grâce au
bouche à oreille et par les activités qu’il fait auprès des autres clientèles visées. Selon un des
organismes communautaires, les HARSAH du grand territoire de la Montérégie, exception faite
des HARSAH provenant des municipalités de Longueuil, Granby et Saint-Hyacinthe, connaissent
plus ou moins leurs organismes communautaires. Un organisme a un mandat régional tandis que
l’autre a un mandat uniquement local.
b) Les SIDEP
Un SIDEP affirme qu’il y a eu de la promotion de leurs services directement auprès des HARSAH
en distribuant leurs cartes professionnelles via un cégep. Les cinq autres font la promotion des
services SIDEP auprès de l’ensemble de leur clientèle et non spécifiquement auprès d’HARSAH.
Un SIDEP affirme que du dépistage a déjà été réalisé dans un sauna et qu’ils ont exploré la
possibilité d’intervenir dans les parcs.
c) Les groupes sociaux
Les membres des groupes sociaux sont rejoints par différents moyens tels que la publication de
leurs services dans les journaux locaux et le Fugues, sur les sites de rencontre sur Internet
et Gai-Écoute réfère certains appelants. Un groupe croit être bien connu de la population
HARSAH de la Montérégie tandis que les deux autres ne croient pas être bien connus.
24
Direction de santé publique de la Montérégie
Chapitre 2 - SIDEP, milieux de socialisation et communautaire
2.2.3. Réseautage entre les milieux communautaires, les groupes sociaux et les SIDEP
a) Les organismes communautaires8
Selon les organismes communautaires questionnés, les HARSAH montérégiens vont également
dans les organismes communautaires montréalais, car il y a plus de services et ils ne veulent
pas sortir dans leur région de peur d’être stigmatisés. Les deux organismes connaissent les
SIDEP. Les intervenants d’un organisme ont mentionné référer leurs membres dans les
cliniques spécialisées de Montréal, car ces lieux sont bien connus du public et l’offre de
service est claire. À la question Q-7, un organisme a mentionné les deux saunas et les deux
campings, tandis que l’autre a mentionné le bar l’Illusion.
b) Les SIDEP8
Sur les cinq SIDEP interrogés (les questions sur le réseautage ont été omises pour un SIDEP),
tous connaissent l’un ou l’autre des organismes communautaires intervenant directement
auprès des HARSAH dans son territoire et un des SIDEP a une entente avec ces deux organismes
en ce qui a trait au dépistage des ITSS chez les membres de cet organisme. Trois autres SIDEP
connaissent l’organisme agissant sur l’ensemble du territoire montérégien et, de ce nombre,
certains (deux) ont une entente avec eux pour les références de dépistage. Un SIDEP connaît
l’un des groupes sociaux et possède une entente informelle pour les références de dépistage
de ses membres. Un SIDEP n’a aucune entente pour les références de dépistage. Donc, les cinq
SIDEP interrogés connaissent et/ou ont établi au minimum un lien avec le milieu
communautaire ou les groupes sociaux.
c) Les saunas
Le réseautage n’a pas été directement questionné avec ces milieux. Par contre, les réponses
aux autres questions permettent de dire qu’un sauna est en lien avec un organisme
communautaire et que ce dernier a accueilli et est prêt à accueillir à nouveau un infirmier
SIDEP pour le dépistage d’ITSS.
d) Les campings
Le réseautage n’a pas été directement questionné avec ces milieux, mais les réponses aux
autres questions permettent de dire que l’un des deux campings est en lien avec un organisme
communautaire montréalais pour l’obtention gratuite de matériel de prévention et une
journée d’information.
e) Les groupes sociaux
Selon les groupes sociaux interrogés, les HARSAH vont dans les organismes communautaires
montréalais pour diverses raisons telles qu’une peur d’être reconnus dans leur milieu et un
manque de services sur leur territoire. Un groupe social est en contact avec l’infirmière SIDEP
de son CLSC pour du dépistage et de l’information sur les ITSS. Un autre réfère ses membres à
Montréal pour du dépistage. Un groupe connaît le bar l’Illusion tandis qu’un autre groupe
connaît les pistes cyclables, les saunas des centres sportifs et un camping gai comme lieux
de socialisation pour les HARSAH.
8
L’information obtenue par les organismes communautaires et les SIDEP peut différer sur un même sujet.
Direction de santé publique de la Montérégie
25
Hommes de la Montérégie ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes : Leur milieu de consultation ITSMADO, de socialisation et de soutien communautaire
2.2.4. Suggestions pour améliorer les services offerts aux HARSAH
a) Les organismes communautaires
► Définir et éclaircir les services offerts dans les SIDEP (heures d’ouverture, téléphone, etc.).
► Faire plus de prévention en lien avec les ITSS.
b) Les SIDEP
► Améliorer l’accès aux services de dépistage et aux services sociaux pour les HARSAH.
► Publier les services SIDEP dans divers médias écrits tels les journaux locaux et le magazine
Fugues.
► Avoir des affiches SIDEP pour pouvoir les apposer dans les lieux de socialisation des
HARSAH.
► Offrir des dépliants d’information SIDEP pour la clientèle et les intervenants de la santé.
► Établir un corridor de services montérégien pour l’ensemble des ITSS (client SIDEP).
► Avoir facilement accès aux coordonnées montérégiennes des diverses ressources sociales et
de santé pour les HARSAH.
► Aller dans les cégeps pour y faire du dépistage des ITSS.
► Établir une collaboration avec un travailleur de proximité pour qu’il accompagne les
infirmières dans les lieux sociosexuels tels les parcs.
► Faire des interventions sur les sites de rencontre gais sur Internet.
► Faire partie de regroupement homosexuel.
► Établir une collaboration avec les médecins, les cliniques médicales et les groupes de
médecine familiale (GMF) (faire connaître les services SIDEP).
► Avoir un infirmier masculin dans le sauna.
c) Les saunas
► Avoir un infirmier masculin pour faire du dépistage.
► Avoir des affiches ou des feuilles explicatives pour les services SIDEP.
d) Les groupes sociaux
► Avoir une équipe multidisciplinaire (psychologues, généralistes, etc.) sur les questions
homosexuelles.
► Avoir des ressources pour les hommes en questionnement identitaire.
► Avoir facilement accès aux coordonnées montérégiennes des diverses ressources sociales et
de santé pour les HARSAH.
► Avoir des publicités ou articles dans les médias locaux pour informer les HARSAH.
26
Direction de santé publique de la Montérégie
Chapitre 3 - Discussion
3. DISCUSSION
L’âge moyen (35 ans) des HARSAH montérégiens analysés par le biais des ITS-MADO (gonorrhée et
syphilis) ne diffère pas de l’âge moyen des hommes en général ayant eu une infection gonococcique ou
de syphilis au Québec selon les données de l’INSPQ9.
De plus, l’âge moyen des hommes au Québec ainsi que l’âge moyen des HARSAH montérégiens ayant eu
une infection gonococcique est plus bas (± 30ans) que ceux ayant une syphilis infectieuse (± 40 ans). Il
n’en demeure pas moins que ce sont les HARSAH montérégiens de 15 à 24 ans qui sont les plus touchés
par une ou l’autre de ces infections, avec 29 % des cas.
La majorité des HARSAH montérégiens ayant eu une ITS-MADO (gonorrhée et syphilis) ont consulté dans
la région de Montréal (57 %). Ces derniers consultent plus à Montréal pour un dépistage (66 %) que pour
un diagnostic (54 %).
Selon le « Portrait régional des services en lien avec le dépistage des infections transmissibles
sexuellement et par le sang (Montérégie, mars 2011) », il existe certains sous-groupes qui rencontrent
des difficultés à accéder à des services de dépistage tels que les adultes de plus de 24 ans n’ayant pas
de médecin de famille. De plus, selon l’Institut de la statistique du Québec (2006-2007), plus de 35 %
des hommes de 25 à 44 ans n’ont pas de médecin de famille. Par contre, la clientèle HARSAH fait
partie d’un des groupes vulnérables aux ITSS visés par les interventions de santé publique ainsi que de
la clientèle ciblée des SIDEP. Il existe actuellement six SIDEP qui couvrent tout le territoire de la
Montérégie.
Le fait de consulter davantage à Montréal pourrait concorder avec la littérature mentionnant qu’en
région, le manque de services adaptés et la méconnaissance des services en place figurent parmi les
barrières à la consultation des homosexuels en lien avec l’accès des services de santé (Santé Canada,
2001; Lindhorst, 1997). Aussi, selon Richard, Otis et al (2005), il est souligné que l’anonymat est plus
présent dans de grands centres urbains comme Montréal.
De plus, 66 % des cas d’ITS-MADO (gonorrhée et syphilis) chez nos HARSAH proviennent des territoires
de CLSC en périphérie (couronne) de Montréal. Cependant, ce ne sont que 56 % des hommes de 15 ans
et plus du territoire montérégien qui résident sur la couronne de Montréal. Y aurait-il plus d’HARSAH
en périphérie de Montréal que sur le reste du territoire montérégien?
Quatre-vingt-huit pour cent (88 %) de nos ITS-MADO (gonorrhée) ont été faits dans un contexte de
diagnostic donc symptomatique, ce qui était attendu sachant que dans la littérature près de 90 % des
hommes qui ont une gonorrhée sont symptomatiques10.
Tandis que pour les ITS-MADO (syphilis), 42 % ont été fait dans un contexte de dépistage donc
asymptomatique, ce qui était également attendu puisque la littérature rapporte que lors de la syphilis
primaire, le chancre peut facilement passer inaperçu s’il se retrouve dans l’anus ou dans la gorge et
seulement 25 % des personnes atteintes d’une syphilis secondaire présenteront des symptômes10.
9
Analyse des cas déclarés d’infection génitale à Chlamydia trachomatis d’infection gonococcique et syphilis au Québec par
année civile 1993-2009.
10
www.guidesante.gouv.qc.ca
Direction de santé publique de la Montérégie
27
Hommes de la Montérégie ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes : Leur milieu de consultation ITSMADO, de socialisation et de soutien communautaire
Trente-huit pour cent (38 %) (15/39) des HARSAH montérégiens ayant une ITS-MADO (gonorrhée et
syphilis) symptomatique qui ont consulté en Montérégie se sont présentés à l’urgence. Tandis que 12 %
(6/49) des HARSAH montérégiens, ayant une ITS-MADO (gonorrhée et syphilis) symptomatique qui ont
consulté à Montréal se sont présentés à l’urgence. Il est important de se demander s’il y a un problème
d’accessibilité à des services en Montérégie chez les personnes symptomatiques d’ITS.
Concernant les pourcentages des facteurs de risque identifiés tels : avoir recruté un partenaire au
sauna (41 %) et avoir recruté un partenaire sur Internet (35 %), les données s’accordent parfaitement
avec les données d’octobre 2006 de l’enquête ARGUS à l’énoncé « avoir cherché, au moins une fois au
cours des six derniers mois, des partenaires sexuels dans les endroits suivants : bars gais 59 %, saunas
41 %, Internet 31 % ».
On constate également qu’un antécédent d’ITS comme facteur de risque a été indiqué dans 51 % des
déclarations dont la réponse était disponible (57/111). Depuis 1997, selon l’enquête Press Gay 2004, la
protection des rapports sexuels par l’utilisation du condom continue à diminuer, banalisant l’exposition
au sperme. Cette diminution de protection est tant pour les fellations que pour les pénétrations
anales. On peut penser que les messages de prévention n’ont pas l’effet escompté sur cette clientèle
et qu’une intervention plus directe pourrait être apportée auprès de ces HARSAH particulièrement à
risque.
Sur 101 déclarations dont la réponse était disponible, 41 % des répondants ont indiqué avoir visité un
sauna pour recruter un partenaire sexuel. Au Québec, une enquête qui fut réalisée dans les saunas gais
de Montréal auprès de 233 hommes a démontré que sur 61 % des hommes qui pratiquaient le sexe anal
en sauna, 51,4 % ne mettaient pas toujours le condom (Lambert, 2004). En prenant en compte que les
saunas sont des lieux populaires pour rencontrer des partenaires sexuels et qu’il y a énormément de
comportements sexuels à risque, intervenir dans ces milieux de vie devient prioritaire. Morrisson et
coll. (1996) ainsi que Lambert (2004) affirment qu’il est pertinent d’intervenir en sauna.
De plus, sur 94 déclarations dont la réponse était disponible, 35 % des répondants ont indiqué recruter
leur partenaire sur Internet. Internet facilite les rencontres nombreuses, anonymes et constitue un
facteur de risque direct à contracter une syphilis (Mustanki et al, 2009, Santé Canada, 2001. Hospers et
al, 2005; Adam et De Wit, 2004 dans Léobond et Drouin, 2008). De plus, c’est le moyen le plus utilisé
par les HARSAH ruraux pour trouver un partenaire sexuel et briser l’isolement géographique (Williams
et al, 2005 dans Woodruff, 2010. Santé Canada, 2001; Lindhorst, 1997). En région, les possibilités de
faire des approches en face-à-face sont amoindries par le fait qu’il y a peu de lieux de socialisation.
Quelques études relatent également que les HARSAH utilisent Internet pour obtenir de l’information
sur la santé sexuelle (Mustanki et al, 2009 et Lindhorst, 1997). Pour toutes ces raisons, selon le CRIPS
2009, Internet devient un moyen efficace pour rejoindre les HARSAH en matière de prévention.
On observe également que le sentiment d’optimisme face au succès des antirétroviraux, l’usage de
stimulants sexuels comme la drogue et l’utilisation d’Internet amènent des comportements à risque
tels le multipartenariat et des pratiques émergentes comme le barebacking (Laberge et Venne, 2006).
28
Direction de santé publique de la Montérégie
Chapitre 3 - Discussion
Selon les données ITS-MADO de la Montérégie, ce sont les HARSAH plus jeunes qui utilisent davantage
Internet et qui consomment davantage de drogues tandis que les HARSAH plus vieux fréquentent
davantage les saunas.
Selon un dossier synthèse documentaire et bibliographique sur la prévention chez les HARSAH
(mai 2009), pour les jeunes adolescents l’homophobie, la honte, le repli sur soi, la rupture des liens
familiaux sont des éléments dans la construction ou la non-construction de l’estime de soi. Celle-ci
détermine la capacité d’un individu à pouvoir adopter des comportements de prévention. On
mentionne également le mal-être des jeunes homosexuels et les liens qui ont été établis entre prise de
risque sexuel et état dépressif. On considère donc les jeunes gais en recherche d’identité
particulièrement vulnérables aux ITSS. Ils ont aussi constaté une plus grande difficulté à rejoindre les
jeunes homosexuels qui sont relativement absents du dépistage et des associations au contraire de
leurs aînés.
Enfin, malgré que les données MADO analysées pour ce rapport ne mentionnent pas les parcs comme
lieux de recrutement de partenaires, une étude effectuée en 1997 par Otis et al (1999) auprès des
HARSAH fréquentant les parcs de neuf régions québécoises différentes pour avoir des relations
sexuelles, a démontré qu’intervenir dans les parcs constitue une stratégie adéquate pour rejoindre les
hommes qui sont plus loin du milieu gai (en région). Au total, 10 % des 1 378 répondants interrogés ont
affirmé ne fréquenter aucun autre lieu à connotation homosexuelle pour rencontrer des partenaires et
avoir des rapports sexuels avec eux. Les travailleurs de proximité ayant collaboré à cette étude
rapportent qu’environ le tiers des répondants avaient des condoms sur eux lors de la rencontre et
qu’un autre tiers acceptait et utilisait le matériel gratuit (condom et lubrifiant) distribué par les
intervenants. L’intervention dans les parcs constitue un autre moyen de rejoindre les HARSAH. Il
s’avère donc important de se questionner sur ce type de prévention en Montérégie tout en tablant sur
les moyens à mettre en place pour assurer le succès de ce type d’intervention.
Finalement, selon les réponses au questionnaire, le réseautage entre les organismes communautaires,
les campings, les saunas et les SIDEP comportait certaines lacunes. Plusieurs informations n’étaient pas
ou peu connues de l’un ou l’autre des partenaires.
Direction de santé publique de la Montérégie
29
Chapitre 4 - Limite
4. LIMITE
Un état de situation comme celui-ci comporte certaines limites. Une première limite concerne les
données recueillies dans le registre MADO. Ces données représentent les HARSAH ayant eu une ITSMADO pendant une période déterminée, ce qui ne représente pas un portait des HARSAH de la
Montérégie en général. À quelques reprises, des recherches ont dû être effectuées en prenant le nom
du médecin déclarant et l’endroit de sa pratique, tel qu’indiqué dans le bottin des médecins du
Québec (2009-2010) pour connaître le lieu de consultation. L’adresse du bottin des médecins peut
différer de l’adresse de consultation sachant qu’un médecin peut pratiquer dans plusieurs milieux.
Nous avons donc dû déduire le lieu de consultation pour certains cas, de façon indirecte. De plus, les
lieux de consultation obtenus par les données MADO ne signifient pas que ce sont les lieux privilégiés
par les HARSAH. Pour connaître la réponse à cette question, il faudrait sonder les HARSAH
montérégiens directement.
Il est important de prendre en compte que la partie qualitative effectuée auprès des organismes et
établissements s’est fait à partir des notes de la stagiaire lors des entrevues. Aucun verbatim n’a été
produit et le déroulement de l’interview n’avait pas été prétesté. Les questions étaient ouvertes et
non dirigées ce qui rendait occasionnellement l’interprétation des résultats difficilement comparable.
De plus, la question auprès des deux organismes communautaires concernant leur opinion, quant à la
fréquentation des HARSAH montérégiens dans les organismes communautaires et sociaux montréalais,
aurait dû être validée auprès des organismes communautaires montréalais. Enfin, les milieux
interviewés ne se veulent pas exhaustifs, certains n’ont pas été rejoints.
Pour ce qui est des enquêtes menées auprès des SIDEP, il est important de se rappeler qu’il existe six
(6) SIDEP en Montérégie pour 11 territoires de CSSS. Les autres milieux de dépistage n’ont pas été
consultés dans le cadre de ce projet.
Direction de santé publique de la Montérégie
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Chapitre 5 - Recommandations
5. RECOMMANDATIONS
► Élaborer un plan d’action avec les partenaires impliqués.
► Établir des mécanismes de liaison entre la DGACPR (personne au dossier Santé des hommes) et
le programme maladies transmissibles (ITSS HARSAH).
► Établir des mécanismes de liaison avec les professionnels AES (Approche École en Santé) et le
programme maladies transmissibles (ITSS HARSAH) concernant les sujets tels l’homophobie et
l’estime de soi.
► Favoriser le réseautage entre les différents acteurs impliqués auprès des HARSAH.
► Soutenir les organismes communautaires de la région afin de mieux rejoindre la population
HARSAH en Montérégie.
► Faire la promotion des services SIDEP et des services de dépistage des ITSS auprès des HARSAH
et des professionnels de la santé de la Montérégie.
► Explorer la possibilité d’utiliser les médias sociaux pour rejoindre les HARSAH.
► Augmenter l’offre de service de santé dans les milieux de vie des HARSAH en collaboration avec
les CSSS de la Montérégie.
► Soutenir les CSSS à l’établissement de corridors de services officiels dans la même région et
cela pour l’ensemble des ITSS.
► Outiller les intervenants concernés sur les meilleures pratiques en lien avec les HARSAH.
► Sensibiliser les intervenants de l’IPPAP à l’importance du counseling préventif intensifié auprès
des cas ayant une ITS à répétition.
► Faciliter l’accès au matériel de protection et de documentation de prévention des ITSS dans les
lieux de rencontres sexuelles et les différents milieux de vie.
► Améliorer la variable facteurs de risque dans les questionnaires d’enquête épidémiologique
MADO ITSS en ajoutant « Partenaires recherchés dans les bars gais et les parcs ».
► Envisager une étude auprès des HARSAH de la Montérégie sur les raisons de consultation à
Montréal pour des services en lien avec les ITSS.
► Refaire une analyse des ITS-MADO chez les HARSAH montérégiens dans cinq ans afin de
repositionner nos interventions, si nécessaire.
Direction de santé publique de la Montérégie
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Chapitre 6 - Conclusion
6. CONCLUSION
Les résultats du portrait des HARSAH montérégiens ayant eu une ITS-MADO démontrent plusieurs
facteurs de risque en lien avec un lieu ou un moyen pour recruter un partenaire sexuel d’où
l’importance d’intervenir dans les milieux de vie et sur les réseaux sociaux des HARSAH afin de mieux
les rejoindre.
L’augmentation des comportements sexuels non protégés démontre la nécessité de renforcer les
actions préventives auprès des HARSAH concernant l’usage du condom, mais également la nécessité
d’améliorer l’accès aux tests de dépistage et à la vaccination de l’hépatite A et B.
Le portrait des lieux de consultation en matière d’ITS MADO des HARSAH montérégiens confirme notre
hypothèse de départ indiquant que nos HARSAH consultent de façon importante à Montréal.
Malheureusement, les résultats n’indiquent pas les raisons pour lesquelles les HARSAH montérégiens se
rendent à Montréal. Est-ce par choix ? Est-ce parce qu’il manque de services spécialisés en ITSS pour
les HARSAH en Montérégie ? Ou tout simplement par manque d’accessibilité à un professionnel de la
santé ? Seule une étude auprès des HARSAH de la Montérégie pourrait répondre à ces questions.
Le portrait des milieux de socialisation et communautaire indique, quant à lui, un nombre restreint
mais fort intéressant, d’endroits propices à l’intervention et un début de réseautage entre les
différents milieux.
Malgré certaines limites importantes, plusieurs recommandations ont été émises à la lumière de ces
travaux et devraient servir à l’amélioration des services de prévention et de protection auprès des
HARSAH de la Montérégie.
Direction de santé publique de la Montérégie
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Annexe 1 – Carte Montérégie CLSC
ANNEXE 1
Carte Montérégie CLSC
Direction de santé publique de la Montérégie
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Hommes de la Montérégie ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes : Leur milieu de consultation ITS-MADO, de socialisation et de soutien
communautaire
ANNEXE 1 - CARTE MONTÉRÉGIE CLSC
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Direction de santé publique de la Montérégie
Annexe 2 - Questionnaires
ANNEXE 2
QUESTIONNAIRES SUR :
1.
Organismes communautaires et groupes sociaux
2.
Les saunas
3.
Les campings
4.
Le bar
5.
Sidep
Direction de santé publique de la Montérégie
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Hommes de la Montérégie ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes : Leur milieu de consultation ITSMADO, de socialisation et de soutien communautaire
ANNEXE 2 – QUESTIONNAIRE - ORGANISMES COMMUNAUTAIRES ET GROUPES SOCIAUX
VA RIA BLES
# Q
Identifier les services
offerts en matière de
prévention des ITSS.
Q. 1
Parlez-moi des services que vous
offrez pour les HARSAH?
Q. 2
Par quel moyen rejoignez-vous vos
HARSAH?
Q. 3
Selon vous, les HARSAH de la
Montérégie connaissent-ils vos
services?
Q. 4
Croyez-vous que les HARSAH de la
Montérégie vont dans les organismes
communautaires, groupes sociaux ou
de soutien montréalais?
Q. 5
Connaissez-vous bien les endroits
offrant du dépistage pour les ITSS en
Montérégie? Si oui, lesquels?
Q. 6
À quel endroit référez-vous vos
membres lorsqu’ils désirent un
dépistage pour une ITSS?
Q. 7
Connaissez-vous les lieux de
socialisation des HARSAH en
Montérégie? Si oui, lesquels?
Identifier les moyens
employés afin de
rejoindre les HARSAH
de la région.
Documenter le
réseautage.
Connaître leurs
suggestions pour
améliorer les services
offerts pour les
HARSAH.
40
Q U E ST I O N S
R ÉP O N S ES
En matière de dépistage des ITSS, ou
autre, avez-vous des
recommandations afin que l’on puisse
mieux rejoindre la clientèle HARSAH
de la Montérégie?
Direction de santé publique de la Montérégie
Annexe 2 - Questionnaires
ANNEXE 2 – QUESTIONNAIRE - LES SAUNAS
VA RIA BLES
Identifier les services
offerts en matière de
prévention des ITSS.
# Q
Q U E ST I O N S
Q.8
Y a-t-il de la prévention faite auprès
de la clientèle dans votre sauna
relativement aux ITSS? (Ex. : affiches)
Q. 9
Distribuez-vous ou vendez-vous des
condoms et du lubrifiant?
Q. 10
Avez-vous déjà eu des cliniques de
dépistage dans votre sauna? Si oui,
comment cela s’est-il déroulé?
Q. 11
Seriez-vous ouvert à recevoir des
cliniques de dépistage?
Identifier les moyens
employés afin de
rejoindre les HARSAH
de la région.
Aucune question posée.
Documenter le
réseautage.
Aucune question posée.
Connaître leurs
suggestions pour
améliorer les services
offerts pour les
HARSAH.
Avez-vous des demandes particulières
à nous faire?
Direction de santé publique de la Montérégie
R ÉP O N S ES
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Hommes de la Montérégie ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes : Leur milieu de consultation ITSMADO, de socialisation et de soutien communautaire
ANNEXE 2 – QUESTIONNAIRE - LES CAMPINGS
VA RIA BLES
Identifier les services
offerts en matière de
prévention des ITSS.
# Q
Q U E ST I O N S
Q. 12
Seriez-vous à l’aise de distribuer du
matériel de prévention tel que des
condoms et du lubrifiant dans votre
camping?
Q. 13
Accepteriez-vous d’apposer des
affiches de prévention des ITSS et de
promotion de la santé sexuelle dans
votre camping?
Q. 14
Accepteriez-vous qu’un infirmier ou
une infirmière se présente sur les
lieux de votre camping pour offrir
des cliniques de dépistage des ITSS?
Identifier les moyens
employés afin de
rejoindre les HARSAH
de la région.
Aucune question posée.
Documenter le
réseautage.
Aucune question posée.
Connaître leurs
suggestions pour
améliorer les services
offerts pour les
HARSAH.
Aucune question posée.
42
R ÉP O N S ES
Direction de santé publique de la Montérégie
Annexe 2 - Questionnaires
ANNEXE 2 – QUESTIONNAIRE - LE BAR*
VA RIA BLES
Identifier les services
offerts en matière de
prévention des ITSS.
# Q
Q U E ST I O N S
Q. 15
Seriez-vous à l’aise de distribuer du
matériel de prévention tel que des
condoms et du lubrifiant dans votre
bar?
Q. 16
Accepteriez-vous d’apposer des
affiches de prévention des ITSS et de
promotion de la santé sexuelle dans
votre bar?
Q. 17
Accepteriez-vous qu’un infirmier ou
une infirmière se présente dans votre
bar pour offrir le dépistage des ITSS?
Identifier les moyens
employés afin de
rejoindre les HARSAH
de la région.
Aucune question posée.
Documenter le
réseautage.
Aucune question posée.
Connaître leurs
suggestions pour
améliorer les services
offerts pour les
HARSAH.
Aucune question posée.
R ÉP O N S ES
* Pas rejoint
Direction de santé publique de la Montérégie
43
Hommes de la Montérégie ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes : Leur milieu de consultation ITSMADO, de socialisation et de soutien communautaire
ANNEXE 2 – QUESTIONNAIRE - SIDEP
VA RIA BLES
Identifier les services
offerts en matière de
prévention des ITSS.
Identifier les moyens
employés afin de
rejoindre les HARSAH
de la région.
# Q
Q. 18
Quelles ITSS dépistez-vous?
Q. 19
Que faites-vous avec les cas
positifs (selon les ITSS dépistées)?
Q. 20
Si un HARSAH est symptomatique, où le
référez-vous ?
Q. 21
Avez-vous fait de la promotion auprès
des HARSAH pour faire connaître vos
services? Si oui, qu’a-t-il été fait?
Q. 22
Allez-vous dans les lieux de
socialisation des HARSAH? Si oui,
lesquels?
Q. 23
Que pouvez-vous me dire sur les
organismes communautaires, groupes
sociaux et groupes de soutien venant en
aide aux HARSAH dans votre région?
Q. 24
Avez-vous des ententes avec certains
organismes et/ou groupes? Si oui,
pouvez-vous me les décrire?
Q. 25
À quel endroit référez-vous vos
membres lorsqu’ils désirent un
dépistage pour une ITSS?
Q. 26
Connaissez-vous les lieux de
socialisation des HARSAH en
Montérégie? Si oui, lesquels?
Documenter le
réseautage.
Connaître leurs
suggestions pour
améliorer les services
offerts pour les
HARSAH.
44
Q U E ST I O N S
R ÉP O N S ES
En matière de dépistage, avez-vous des
recommandations afin de mieux
rejoindre la clientèle HARSAH de votre
région?
En matière de prévention, avez-vous
des recommandations afin de
maximiser la prévention auprès de la
population HARSAH?
Direction de santé publique de la Montérégie
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Direction de santé publique de la Montérégie
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Direction de santé publique de la Montérégie