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Séminaire « L’Intégration Economique du Maghreb :
Le rôle du secteur privé »
Synthèse et conclusions
Carrefour des Affaires et de Technologies, CAT’2014
16 Octobre 2014, Parc du Kram – Tunis
Programme définitif
Ouverture
14.30 – 15.00
M. Habib Ben Yahia, Secrétaire général, Union du Maghreb Arabe (UMA)
Mme Irène Mingasson, Chef d'unité, Programmes régionaux voisinage sud, Commission
européenne
La coopération sectorielle accélératrice d’intégration : les propositions du
secteur privé
15.00 – 18.15
Cadrage
M. Jean-Pierre Chauffour, Economiste principal, Banque Mondiale
Table ronde
M. Abderrahmane Bayade, Confédération Générale des Entreprises Algériennes (CGEA)
M. Slim Ben Amar, Vice-Président, Centre des Jeunes Dirigeants International (CJD)
Samir Bechouel, Premier conseiller Directeur des études et de la formation, Accord D’Agadir
M. Tarek Cherif, Président, Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie (CONECT)
M. Samir Majoul, Vice-Président, responsable des pays de l'UMA
M. Slim Othmani, Fondateur, Cercle d’Action et de Réflexion autour de l’Entreprise (CARE)
M. Hicham Zoubairi, Président, Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprise Maroc (CJD)
M. Aziz Zouhir, Président, Groupes SOTUPA et SANCELLA Maghreb
Discussion ouverte avec l’audience
Perspectives et propositions pour l’intégration économique au Maghreb
Présentation des recommandations opérationnelles
M. Claudio Cortese, Secrétaire Général Adjoint, Union pour la Méditerranée (UpM)
Cadrage
Contexte
Le Maghreb est une des régions économiquement les moins intégrées au monde. Le volume
des échanges commerciaux intermaghrébins qui ne dépasserait pas 3% du total des
échanges commerciaux avec l’extérieur, alors que pour les autres groupements
économiques il est de 60% environ pour les pays de l’Union Européenne, 56% pour
l’ALENA, 23% pour l’ASEAN, 13% pour le COMESA et 19% pour le CEN-SAD. Le volume
des investissements inter pays du Maghreb plafonnerait lui aussi autour de 5%.
Depuis 2011 et les évènements politiques qu’ont connu les pays arabes, la question de
l’intégration maghrébine a pourtant semblé subalterne en comparaison des nécessaires
efforts qu’il fallait concentrer aux processus de transition au niveau des pays.
En 2012, le Centre pour l’intégration en Méditerranée (CMI) qui fédère les principaux
bailleurs et experts qui interviennent en Méditerranée, publiait néanmoins un rapport de
diagnostic et des recommandations très complet sur les voies de l’intégration économique
entre les pays du partenariat de Deauville, dont font partie la Libye, le Maroc et la Tunisie.
Les 16 « méta-préconisations » produites par le rapport adressent notamment les enjeux
sectoriels et concernent l’accès au marché, la compétitivité, la facilitation du commerce et
l’inclusion. Elles portent autant sur les mesures à mettre en place au niveau national que sur
des actions de coordination entre pays.
En février 2014, les représentant du secteur privé maghrébin (Algérie, Libye, Mauritanie,
Maroc, Tunisie) réunis à Marrakech à l’initiative des marocains pour le 3ème forum des
entrepreneurs maghrébins, lançaient une initiative maghrébine pour le commerce et
l’investissement. Dans les conclusions des travaux, les participants faisaient état d’une
impressionnante liste de 24 mesures qui portent principalement sur l’homogénéisation et la
fluidification des pratiques et règlements entre les pays du Maghreb, en vue de relancer la
dynamique d’intégration économique au Maghreb.
Ainsi la question de l’intégration économique maghrébine, dont les bénéfices sont connus et
rappelés régulièrement, revient au cœur des préoccupations. Il faut noter que cette question
est également centrale dans le préambule de la nouvelle constitution marocaine adoptée en
juillet 2011.
Focus sur les investissements et partenariats étrangers au Maghréb
L’Observatoire MIPO (Mediterranean Investment Project Observatory) enregistre toutes les
annonces de projets d’investissements étrangers (IDE) et de partenariats d’entreprise (JV,
franchises, coopérations technologiques ou commerciales, bureaux de représentation,
enseignes etc.) qui associent les pays du sud de la Méditerranée. Il recense plus de 6500
annonces d’IDE et 2000 partenariats depuis le 1er janvier 2003.
Les données présentées ici font état des données de l’observatoire MIPO concernant les
pays du Maghreb.
Investissement Directs Etrangers (IDE)
Origine des IDE intra-maghrébins :


Très peu de projets algériens car la législation algérienne interdit aux entrepreneurs
algériens d’investir à l’étranger (exceptions : Sonatrach et 1 projet d’une PME
pharmaceutique, El Kendi)
La Libye était un investisseur important via ses fonds en Tunisie et au Maroc, mais
net ralentissement depuis renversement du régime Khaddafi. Surtout dans le secteur
du tourisme.
Page 2


Le Maroc pourrait jouer un plus grand rôle, mais les différents politiques avec son
voisin algérien freinent les investisseurs en Algérie. Plusieurs projets en Tunisie,
notamment bancaires.
La Tunisie est le premier investisseur intra-maghrébin avec plus de la moitié des
annonces (33 sur 62) ; les secteurs d’investissement sont diversifiés avec
prédominance pour agroalimentaire et automobile.
Deux tiers des annonces concernent les secteurs Tourisme (investisseurs libyens surtout),
Agro-alimentaire (Tunisie), Banque (Maroc), Distribution, Ingénierie & services aux
entreprises et Constructeurs automobiles & équipementiers.
Fig 1. IDE en montants annoncés dans les pays du Maghreb, 2008-2013 (€m)
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
8 000
2011
2012
2013
7 577
7 000
6 000
5 000
4 000
3 000
2 000
1 519
1 300
1 000
637
0
Algérie
Libye
Maroc
Tunisie
Fig 2. IDE en nombre de projets annoncés dans les pays du Maghreb, 2008-2013
120
100
91
80
60
43
40
40
20
5
0
Algeria
Libya
2008
2009
Morocco
2010
2011
2012
Tunisia
2013
Page 3
Fig 3. IDE intra-maghrébins en nombre de projets annoncés, 2008-2013
8
7
6
5
4
3
3
2
2
2
1
0
Algeria
Libya
2008
2009
Morocco
2010
2011
2012
Tunisia
2013
Algérie : 13 projets tunisiens et seulement 2 projets marocains (contexte politique oblige…
Tout porte à croire que les Marocains seraient au moins aussi nombreux que les Tunisiens si
les problèmes entre Maroc et Algérie étaient résolus). Secteurs très variés (15 projets dans
11 secteurs différents), projets le plus souvent portés par des grandes entreprises et PME.
Libye : 7 projets tunisiens et 1 projet marocain, dans des secteurs très variés également,
portés par des PME et des grandes entreprises. Malheureusement peu de projets depuis
2010 (contexte…).
Maroc : 20 projets, 2012 et 2013 ont été de bons crus (avec respectivement 5 et 3
annonces). Fonds d’investissement libyen était un investisseur important en 2009 (6 projets
dans énergie et tourisme notamment). Depuis, 13 projets tunisiens et 1 projet algérien (les
Algériens ne sont pas autorisés à investir à l’étranger…). 3 secteurs de prédilection des
investisseurs tunisiens : Agribusiness (Poulina notamment) ; Car manufacturers or suppliers
(notamment le constructeurs de filtres automobiles Misfat qui s’est implanté à Casablanca en
2010 puis à Rabat en 2013) et Distribution (Monoprix – groupe Mabrouk).
Tunisie : premier investisseur intra Maghrébin et quasi ex aequo avec le Maroc avec 19
annonces d’IDE entre 2008 et 2013. Comme au Maroc, plusieurs annonces de fonds libyens,
notamment Lafico, avec une prédilection pour le tourisme, mais en fort recul depuis 2011. 1
seule annonce algérienne, et 8 projets marocains dont la moitié dans le secteur bancaire
(expansion marocaine dans la sous-région dans ce secteur).
Voir listes des annonces d’IDE en annexe
Projets de partenariats
35 annonces de partenariats intra Maghreb :



Annonces bien distribuées par pays, avec un essor marqué pour la Libye post
Khaddafi (2012, 2013) – surtout des ouvertures de lignes aériennes.
Origine : la domination tunisienne est encore plus marquée pour les partenariats que
pour les IDE (21 projets = deux tiers des annonces). Maroc : 8 annonces, Libye : 5,
Algérie : 1.
Secteurs : 16 partenariats dans le secteur du transport (ouvertures de lignes
aériennes vers la Libye essentiellement), 7 dans Consulting and services to
companies.
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Fig 4. Partenariats en nombre de projets annoncés au Maghreb (2008-2013)
120
100
83
80
60
34
40
25
19
20
0
Algeria
Libya
2008
2009
Morocco
2010
2011
Tunisia
2012
2013
Fig 5. Partenariats intra Maghreb (2008-2013)
7
6
5
5
4
3
2
2
2
1
1
0
Algeria
Libya
2008
2009
Morocco
2010
2011
2012
Tunisia
2013
Voir listes des annonces de partenariats en annexe
Problématique du séminaire
Dans ce contexte où les experts, les principaux bailleurs et les premiers concernés que sont
les entreprises interpellent sur la relance d’une dynamique d’intégration au Maghreb et
proposent des feuilles de route très développées, les partenaires de l’Union européenne qui
mettent en œuvre le projet Euromed Invest ont souhaité participer, à leur niveau, au soutien
de cette démarche.
L’ampleur de la tâche est illustrée par le volume des recommandations proposées, qui
interpellent en premier lieu les dirigeants des pays concernés, mais aussi leurs
administrations, les banques nationales et les opérateurs privés ainsi que leur organisations
représentatives, au niveau national et maghrébin.
A la lecture des propositions, l’ordonnancement et la séquence de mise en œuvre des
mesures préconisées semble devoir être adressée en priorité, au risque de décourager les
parties prenantes interpellées.
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Un certain nombre de questions doivent donc devoir être débattues, afin d’offrir des
perspectives à court et moyen terme et de permettre de visualiser des points d’étape
atteignables dans ce processus d’intégration économique au Maghreb.
Dans la mesure où l’on ne maîtrise pas le processus politique d’intégration, ni les
agendas nationaux de réforme, quels domaines et secteurs d’activité cibler en priorité
pour faire avancer l’intégration aujourd’hui ?
Quels objectifs atteignables se fixer pour une première étape ?
Quelles sont les expériences qui ont montré des résultats et peuvent constituer des
exemples à suivre ?
Quels rôles peuvent jouer les différents acteurs non gouvernementaux : secteur privé,
secteur bancaire, administrations, bailleurs de fonds internationaux, Union
européenne ?
Objectifs
Pour débattre de ces questions, la conférence de Tunis réunira des représentants du secteur
privé, parmi lesquels certaines fédérations d’employeurs ayant participé à la conférence de
Marrakech et des représentants des jeunes dirigeants d’entreprise, ainsi des organisations
internationales qui œuvrent au processus d’intégration économique au Maghreb ou en
Méditerranée.
Les objectifs de la conférence sont :




Rappeler les opportunités et les gains de l’intégration économique du Maghreb ;
Tirer les enseignements d’expériences d’intégration maghrébines vécues par des
entrepreneurs ;
Identifier les secteurs et chaînes de valeur qui présentent le plus de potentiel dans le
contexte actuel pour favoriser l’intégration entre les pays du Maghreb ;
S’accorder sur un certain nombre d’actions concrètes permettant de lancer la
dynamique d’intégration, et qui pourront être initiées par les acteurs non
gouvernementaux.
Page 6
Conclusions
Discussion
Lors des allocutions d’introduction, la représentante de la Commission européenne appelle
les hommes d’affaires à faire des propositions précises et concrètes, en promettant de s’en
faire le relais auprès de son institution pur que l’appui à la mise en œuvre de ces
propositions soit étudié.
Le Secrétaire Général de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) souligne que la situation
économique actuelle crée une urgence d’intégration. Il rappelle en effet que l’intégration
économique pourrait créer de 40000 à 50000 emplois et 2% de croissance des économies. Il
rappelle l’utilité de la réunion de Marrakech et précise qu’elle a été suivie de visites
d’entreprises entre les pays.
Un sentiment de frustration chez les chefs d’entreprise
Les industriels invités à s’exprimer dans le panel ont fait part de leur sentiment de frustration
face à cette intégration économique du Maghreb qui a selon eux plutôt tendance à reculer
qu’à avancer.
De nombreuses barrières sont rappelées qui semblent indiquer que les autorités nationales
des pays maghrébins font état d’un protectionnisme accru quand il s’agit de leurs voisins :
permis de séjour pour le personnel expatrié plus contraignant que pour les expatriés
européens, mesures fiscales protectionnistes malgré les accords de libre échange en
vigueur, complexité douanières et variabilité des certificats requis, limitation des
investissements à l’étrangers de la part des autorités nationales qui limite la capacité
d’expansion.
Au final, c’est un manque de confiance envers les voisins qui est noté, qui émane autant des
autorités que des organisations représentatives des entreprises. Ces dernières se voient en
effet reprocher leur manque d’indépendance par rapport aux postures politiques des Etats, et
par conséquence le peu d’écoute dont bénéficient les chefs d’entreprises vis-à-vis des
autorités sur cette question de l’intégration maghrébine.
Un militantisme qui ne veut pas désarmer
Pour autant, les chefs d’entreprises et leurs représentants insistent sur la nécessité de
poursuivre et de renforcer leurs actions de lobbying pour faire bouger les autorités, y compris
en en revisitant la forme.
Il est notamment proposé que les entreprises qui pèsent dans la région et qui ont un intérêt à
cette intégration économique maghrébine s’organisent entre elles pour solliciter directement
les autorités à haut niveau sur ces questions, afin d’outrepasser l’immobilisme des
fédérations d’employeurs.
Il est également proposé que les efforts soient tournés en priorité vers l’organisation de
manifestations en Algérie et au Maroc, qui sont les deux pays qui peuvent dénouer les
blocages auxquels cette intégration est confrontée.
Un certain nombre de gestes symboliques sont réclamés, qui dépassent le champ des
affaires et pourraient participer à faire avancer l’intégration : compatibilité des permis de
conduire, manifestations sportives maghrébine (coupe maghrébine de football, jeux
universitaires), etc. La rencontre de volley ball au dessus de la frontière algéro-marocaine
organisée par les jeunes dirigeants des deux pays le 31 octobre 2014 va dans ce sens.
Les participants regrettent également l’absence de dialogue entre les administrations des
pays du Maghreb, estimant qu’une coordination entre elles améliorerait déjà la situation. Il
est souligné que le monde Arabe est probablement la zone qui dispose du plus d’accords
commerciaux au monde, mais que ceux-ci ne sont pas appliqués.
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Globalement, l’ensemble des participants estime en effet que l’intégration économique ne
pourra venir que d’une impulsion politique forte et commune, une vision stratégique
partagée, y compris au niveau économique. Le secteur privé doit néanmoins contribuer à
faire émerger cette vision.
Une offre maghrébine à améliorer
Parmi les secteurs cités comme prioritaires pour engager une intégration, l’énergie,
l’agroalimentaire, la logistique semblent les plus porteurs de synergie et répondent à des
problématiques de dépendance et d’interdépendance mutuelles.
Le secteur des services qui est le parent pauvre des accords de libre échange semble
également porteur de potentiel à court terme, dans la mesure où il s’affranchit des
contraintes logistiques et douanières.
Les participants insistent aussi sur la nécessaire intégration des services financiers, pour
permettre des financements croisés, voire des cotations mutuelles sur les bourses des
différents pays. Ils plaident pour le déploiement de banques maghrébines qui puissent
accompagner le développement des entreprises dans la région.
Il est souligné que la relative faible offre exportable en provenance du Maghreb peut
expliquer en partie l’intégration économique limitée entre les pays. Elle est liée au niveau de
l’industrie maghrébine qui doit nécessairement continuer à progresser, mais aussi à son
manque d’intégration dans les chaînes de valeur mondiales. Dans le processus de
globalisation qui n’épargne pas les pays maghrébins, les entreprises doivent s’adapter aux
nouvelles formes du commerce mondial et s’inscrire dans des chaînes de compétences.
Cela nécessite une montée en gamme tant au niveau des processus industriels, notamment
en sachant intégrer les technologies produites ailleurs, que des ressources humaines.
Propositions
Une fois les constats et enjeux dressés, les participants se sont attachés à formuler un
certain nombre de propositions pour faire avancer l’intégration économique au Maghreb.
1) Développer des chaînes de valeur maghrébine.
Face au manque de connaissance des marchés voisins par les entreprises maghrébines, les
participants ont convenu qu’il serait utile de mener un travail d’identification des
complémentarités industrielles entre les pays du Maghreb et d’intégration des chaînes de
valeur maghrébines.
Ce travail pourrait comprendre les étapes suivantes :




Inventaire des compétences industrielles dans les pays pour identifier les « métiers »
des différents pays et les débouchés de l’offre industrielle de chaque pays ;
Identification des chaines de valeur intra-maghrébine et des marchés extérieurs
pouvant être adressés par une offre intégrant de la valeur maghrébine.
Ce travail d’identification pourrait être dynamique, et piloté par des groupes de travail
sectoriels associant des entreprises de chaque pays, qui pourraient présider à la
création de fédérations sectorielles d’employeurs maghrébines si nécessaire ;
Création d’une bourse maghrébine de la sous-traitance sur ces chaines de valeur
identifiées, qui pourrait être animée par les agences de promotion des exportations
des pays ou les fédérations d’employeurs, via une plateforme en ligne.
2) Poursuivre la montée en gamme de l’industrie maghrébine
L’enjeu est de doter le Maghreb d’une offre exportable, dont l’insuffisance aujourd’hui peut
expliquer en partie la faible intégration sous régionale. Cela implique une meilleure capacité
à intégrer les technologies développées ailleurs et un processus de mise à niveau et d’aide à
l’investissement.
Page 8
Des programmes allant dans ce sens pourraient comporter :



La mise à niveau individuelle des entreprises, comme actuellement menée par les
programmes d’appui européen ou par la BERD ;
Le développement de partenariats et de sous-traitance avec des industries
technologiques basées à l’étranger pour capitaliser du transfert de savoir faire ;
L’appui au développement de réels pôles technologiques et clusters, qui impliquent la
mise en place de projets collaboratifs d’innovation entre grandes entreprises, PME,
laboratoires de recherche au sein des pôles.
3) Développer un véritable lobbying de la part du secteur privé maghrébin pour
obtenir des déblocages
Parmi les sujets qui pourraient être plaidés par le secteur privé, semblent prioritaire :






S’accorder sur une philosophie économique commune pour que les pays s’accordent
sur un modèle de développement compatible avec l’objectif d’intégration
économique ;
Peser dans la négociation, la promotion et le suivi des accords commerciaux ;
Ouvrir des corridors logistiques intra-maghrébins, routiers ou maritimes ;
Créer un certificat unique pour les produits maghrébins ;
Favoriser la mobilité des compétences en supprimant notamment les titres de séjour,
ou en mettant les expatriés maghrébins sur le même pied que les européens par
exemple ;
Créer des guichets douaniers uniques capables d’accélérer les formalités qui
retardent les affaires intra-maghrébines..
Pour palier au manque d’indépendance des fédérations d’employeurs vis-à-vis des postures
politiques de leur pays qui est parfois remarqué, il est proposé que les entreprises qui pèsent
dans la région et qui ont un intérêt à cette intégration économique maghrébine s’organisent
entre elles pour solliciter directement les autorités à haut niveau sur ces questions. De
nouveaux forums, instances ou comités associant les chefs d’entreprise, et préoccupés
uniquement de questions économiques pourraient émerger de ce processus.
Il est également recommandé de poursuivre les rencontres entre hommes d’affaires pour
réfléchir et plaider pour l’intégration économique du Maghreb, et de les organiser en
particulier en Algérie ou au Maroc qui sont les deux pays qui disposent des clés pour
déverrouiller cette intégration. Le Secrétaire Général de l’UMA prend acte de cette
proposition et propose l’organisation d’une réunion à Alger associant largement le secteur
privé, avant la fin de l’année 2014.
4) Elargir les échanges au-delà du champ économique
Il est souligné l’importance de multiplier les dialogues entre hommes d’affaires des pays du
Maghreb, non seulement sur ces questions de lobbying, ou de partenariat d’affaires, mais
aussi pour lever les freins interculturels qui subsistent entre les pays.
De ce dialogue qui pourrait s’élargir à d’autres communautés de la société civile en dehors
du monde des affaires, devrait se dégager une vision maghrébine qui intègre au-delà de la
dimension économique, les dimensions sociales et culturelles.
Il est également recommandé l’organisation de manifestations fédératrices qui renforceraient
la création d’une communauté maghrébine des peuples et favoriserait un mouvement de
fonds en faveur de l’intégration de la région. Par exemple : la relance des jeux olympiques
universitaires maghrébins, la création d’une coupe des clubs de football du Maghreb (type
champion’s league).
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Annexe 1 : projets d’IDE intra-maghrébins (source ANIMA-MIPO)
Annonces d’IDE intra-maghrébins en Algérie (2008-2013)
Year
Host
country
Investor
Origin
Type of
company
Poulina / Carthago
Major
2008 Algeria
Tunisia
Ceramic
Co.
2008 Algeria
AfricInvestTunInvest
2008 Algeria Pireco
Tunisia Fund
Tunisia
Major
Co.
CGF - Compagnie
2008 Algeria Gestion et
Tunisia SME
Finances
Major
2009 Algeria Loukil
Tunisia
Co.
2009 Algeria
AfricInvestTunInvest
Tunisia Fund
2009 Algeria
AfricInvestTunInvest
Tunisia Fund
2009 Algeria IB Maroc
Morocco SME
2010 Algeria Assad
Tunisia SME
Sector
Description
FDI
(€m)
A new plant in Sétif-Hammam Skhouna, built by Carthago
Glass, cement, minerals,
Ceramic, a subsidiary of Poulina, in partnership (60 / 40) with
15,1
wood, paper
local Boulanwar
The Pan-African investment fund to purchase a minority stake in
Agribusiness
the Algerian Agribusiness SME SNAX
Consulting and services The consulting company to enter the Algerian market and set up
to companies
a dedicated affiliate in Alger
The financial services company to set up Compagnie Financière
Bank, insurance, other
d'Algérie (CFA), a subsidiary recently authorised to offer
financial services
brokerage services
Metallurgy & recycling of Tunisian Loukil to acquire a brownfield site in Annaba, to
8
metals
manufacture metallic carpentry
The Pan-African investment fund to purchase a minority stake in
Drugs
the Algerian SME Inpha Médis specialised in antibiotic
production
The investment fund to purchase a minority stake in the
Glass, cement, minerals,
Algerian SMB Général Emballage specialised in corrugated
wood, paper
cardboard production
The company to acquire a 44% stake in local SERITELEC, a
Data processing &
provider of solutions for information system creation and
0,07
software
management
Tunisia's first company in the field of lead to enter Algeria and
Car manufacturers or
expand its distribution network a opening a first branch in
suppliers
Annaba
Year
Host
country
Investor
Origin
Type of
company
2010 Algeria
Tarak Khelifi / TÜV
Tunisia SME
Maghreb
2010 Algeria
TLG / Tunisie
Leasing
Tunisia SME
Major
Co.
2010 Algeria STPA
Tunisia
2011 Algeria Maille Club
Tunisia SME
2013 Algeria Jet ALU
Morocco
Major
Co.
Sector
Description
FDI
(€m)
The Tunisian businessman to open an office TÜV Algeria
Consulting and services
through a franchise agreement with the German group, after
to companies
setting up TUV Maghreb in Tunisia
Maghreb Leasing Algeria, the subsidiary of the leasing
Bank, insurance, other
specialist, to open 5 branches in Algeria to reach a ten branch
financial services
network in the Maghreb region
SMPCA, a 40-60 JV between the group and two Algerian public
Chemistry, plasturgy,
companies and private Cosme company, to start production in 1,7
fertilizers
its new plant in Oran
The clothing retailer to open three shops in the Bab Ezzouar
Distribution
mall in Alger
Metallurgy & recycling of The specialist of light facades and transparent works to open a
metals
subsidiary in Algeria in joint venture with local Cevital
Annonces d’IDE intra-maghrébins en Libye (2008-2013)
Year
Host
country
Investor
Origin
Type of
company
2008 Libya
Poulina
Tunisia Major
Co.
2008 Libya
ETEP / ETEP Libye Tunisia Major
Co.
2008 Libya
Slama
Tunisia Major
Co.
2008 Libya
Comete
Engineering
Tunisia SME
Sector
Description
FDI
(€m)
Public works, real estate, The group to acquire the remaining 60% stake in Lybian public
infrastructure
works company 'Ettatouir', and to hire 1000 Chinese workers for
its local staff
Public works, real estate, Entreprise des travaux et d'études de projets to establish ETEP
infrastructure
Libya, a 65/35 JV, to compete for many construction contracts of
Libyan marinas
Agribusiness
Etablissement Slama Frères to create Nejma Edible Oil, a 60-40 3,4
JV with a local partner, which will package and manufacture
vegetal edible oil products
Consulting and services Thetechnical, economics and financial engineering group to set
to companies
up a local subsidiary
Page 11
Year
Host
country
Investor
2009 Libya
OCP
2009 Libya
Servicom
2010 Libya
Amen Bank
2012 Libya
Origin
Type of
company
Morocco Major
Co.
Tunisia SME
Tunisia Major
Co.
Mabrouk / SNMVT Tunisia Major
Co.
Sector
Chemistry, plasturgy,
fertilizers
Electronic ware
Bank, insurance, other
financial services
Distribution
Description
FDI
(€m)
The group to partner with Libya Africa Investment Portfolio's
183,5
Libya Oil Holding to build a 800,000 t/y ammonia factory in Libya
The networks and telecom systems specialist to set up a
subsidiary in Libya named Al Chourouk, dedicated to air
conditioning and heating systems
Tunisia's second private bank to set up a leasing subsidiary in
Libya
The owner of the Monoprix franchise in Tunisia to open the first
6 Monoprix stores in Libya by the end of 2013 with a new local
partner, HB Group
Annonces d’IDE intra-maghrébins au Maroc (2008-2013)
Year
Host
country
Investor
Origin
Type of
company
Sector
2008 Morocco LAP - Libya Africa Libya
Portfolio for
Investments / Libya
Oil Holding
2008 Morocco Libyan Petroleum / Libya
Naft Libya
2008 Morocco Lafico
Libya
Major Co.
Energy
2009 Morocco Lafico
Libya
Fund
Tourism, catering
2009 Morocco Lafico
Libya
Fund
Tourism, catering
Transnational Energy
Co.
Fund
Tourism, catering
Description
FDI
(€m)
The group to acquire Mobil Oil Maroc from Exxon Mobil (180
service stations in Morocco and a lubricants factory), to be rebranded as Oilibya
The Libyan oil corporation to buy the 360-gas stations network of
Exxon Mobil Morocco
The investment company to buy the 4-star hotel Solazur in
50
Tanger from its Moroccan and Saudi owners, and launch
renovation works
Libyan Arab Foreign Investment Co to build in Marrakech
44,5
(Agdal) a luxury hotel called Kenzi Menara Palace, to be
managed by local Kenzi chain
Libyan Arab Foreign Investment Co to build in Casablanca (Twin 78,3
Center) a luxury hotel called Kenzi Tower Hotel, to be managed
by local Kenzi
Page 12
Year
Host
country
Investor
Origin
Type of
company
2009 Morocco LAP - Libya Africa Libya Major Co.
Portfolio for
Investments / Libya
Oil Holding
2010 Morocco Misfat
Tunisia Major Co.
2010 Morocco Poulina
Tunisia Major Co.
2010 Morocco El Kendi
Algeria SME
Splendid Tour /
2010 Morocco Traveltodo
Tunisia SME
2011 Morocco Servicom
Tunisia SME
2011 Morocco Slama
Tunisia Major Co.
2012 Morocco Bitaka
Tunisia SME
2012 Morocco Poulina
Tunisia Major Co.
2012 Morocco One Tech
Tunisia Major Co.
Sector
Description
Chemistry, plasturgy, The group's oil subsidiary to partner with local OCP to build a
fertilizers
phosphoric acid factory with a 1 million ton/year production
capacity in Jorf Lasfar
FDI
(€m)
128
Car manufacturers or The automobile filter manufacturer to establish Misfat Maroc and 2,45
suppliers
to set up a plant in the Sapino industrial zone, near Casablanca
Agribusiness
The Tunisian conglomerate opérating in Morocco since the
1,6
1980s to open an ice cream manufacture near Casablanca
The group, a member of Saudi-Jordanian consortium MS
Pharma, to set up a marketing and toll-manufacturing affiliate in
Drugs
Casablanca
The tour operator specialised in online booking to establish a
subsidiary in Morocco, Traveltodo Maroc, in order adress the
Tourism, catering
South-South tourism market
0,8
The network and telecom systems specialist to set up a
subsidiary in Morocco, named Servirama, dedicated to heating
Electronic ware
and air conditioning systems
0,45
The holding group to create, via its agri-food subsidiary GIAS
Distribution, a Moroccan affiliate labeled Méditerranéenne des
Agribusiness
Echanges et Distribution
The leader of plastic and smart cards in Tunisia to acquire a
20% stake in Moroccan Marsa Telecom, Meditel's authorised
Distribution
dealer
1,3
Glass, cement,
The holding company to move its corrugated board plant project,
minerals, wood, paper initially set to open in Libya, towards Morocco
The private industrial group to open an export-oriented plant of
Car manufacturers or electronic components for the automotive industry in Kenitra by
suppliers
late 2013
Page 13
Year
Host
country
Investor
Origin
2012 Morocco Mabrouk / SNMVT Tunisia
PEC - Plastic
Electromechanic
2012 Morocco Company
Tunisia
2013 Morocco Misfat
Tunisia
2013 Morocco Poulina
AfDB - Banque
Africaine de
2013 Morocco Développement
Tunisia
Tunisia
Type of
company
Sector
Description
FDI
(€m)
The major retailer to open 15 new outlets in Morocco in 2013
throught its Tunisian franchisee SNMVT Monoprix Tunisie
Major Co.
Distribution
(Mabrouk holding)
The automotive maker to set up an export-oriented automotive
Car manufacturers or part manufacture in Kenitra's 'Atlantic Free Zone', set to create
SME
suppliers
500 positions
6,18
The automobile filter manufacturer to acquire 68% of RabatCar manufacturers or based mechanical SME ISTC, its 2nd local affiliate after Misfat
Major Co.
suppliers
Maroc, established in 2010
0,67
The group to increase the capital of its local subsidiary Carven,
one of the major poultry companies in Morocco, established near
Major Co.
Agribusiness
Casablanca
0,89
Several institutions including AfDB to buy 20% of Mass Céréales
Transnational
Al Maghreb (Holmarcom holding), a grain terminal operator,
Co.
Agribusiness
through the Arif Fund
Annonces d’IDE intra-maghrébins en Tunisie (2008-2013)
Year
Host
country
Investor
Origin
2008 Tunisia Libyan Petroleum / Libya
Naft Libya
Type of
company
Sector
Transnational Energy
Co.
2008 Tunisia Attijariwafa Bank
Morocco Major Co.
2008 Tunisia Lafico / Laaico
Libya
Fund
Bank, insurance,
other financial
services
Tourism, catering
Description
FDI
(€m)
The group is to buy the assets of Exxon Mobil Tunisia, i.e. a
network of 380 gas stations plus 2 asphalt factories in Tunis and
Sfax
The former Banque du Sud, now dominated by the tandem
3,75
formed by Santander and Attijariwafa Bank, to spend TND 25
mln in new headquarters
The Libyan Arab African Investment Company to acquire a
100% of COMMERT, the holding owning the 4-stars hotel
Karthago Djerba
Page 14
Year
Host
country
Investor
Origin
Type of
company
Sector
2008 Tunisia Lafico / Laaico
Libya
Fund
Tourism, catering
2008 Tunisia Lafico / Laaico
Libya
Fund
Tourism, catering
2008 Tunisia Lafico / Laaico
Libya
Fund
Tourism, catering
2008 Tunisia Rekrute.com
Morocco SME
2010 Tunisia INVOLYS
Morocco SME
2010 Tunisia Al Naseem
Libya
2010 Tunisia Attijariwafa Bank
Morocco Major Co.
2010 Tunisia Sonatrach
Algeria Major Co.
Bank, insurance,
other financial
services
Energy
2011 Tunisia Lafico / Laaico
Libya
Tourism, catering
2011 Tunisia Dimelco
Morocco Major Co.
Distribution
2011 Tunisia Arrawafed Oil
Services
Libya
Consulting and
services to
companies
Major Co.
Fund
SME
Consulting and
services to
companies
Data processing &
software
Agribusiness
Description
The Libyan Arab African Investment Company to acquire a
100% of SERT, the holding owning the 5-stars hotel Karthago
Hammamet
The Libyan sovereign fund to acquire 100% of Karthago
Hammamet and Karthago Djerba hotels
The investment arm of the Libyan government to create with the
Tunisian Travel Services Group (TTS), the 51/49 JV Laico
Hotels Management Company
The company specialised in the e-recruitment of executives to
set up a branch in Elgazala technopark, in Ariana in order to
launch in Tunisia
The software publisher to set up an affiliate in Tunisia with a
capital of EUR 52,000
The company to partner with Tunisian Gias to establish a JV
also named Al Naseem to manufacture and distribute Nestle ice
creams in Tunisia
The group to launch a new business bank, Attijari Finance
Tunisie, through its local subsidiary in which it holds 53% stake
with Spanish Santander
The oil giant to partner with Tunisian ETAP to explore the
Kaboudia block in the Gulf of Hammamet through their joint
company Numhyd
The sovereign fund to further invest in Tunisia in spite of the
political context in Libya by acquiring the 'Hôtel du Lac' in Tunis
The distributor of electronic measuring devices to open a
subsidiary in Tunisia, in Monastir
The oil engineering and services company to inaugurate a
subsidiary under the same name in Sfax
FDI
(€m)
0,05
0,1
0,14
14
4
Page 15
Year
Host
country
Investor
Origin
2012 Tunisia Salim Nouri Smida Libya
Type of
company
SME
Sector
Agribusiness
2012 Tunisia Genpharma
Morocco SME
Drugs
2012 Tunisia Attijariwafa Bank
Morocco Major Co.
2013 Tunisia Lafico
Libya
Bank, insurance,
other financial
services
Tourism, catering
Fund
2013 Tunisia Banque Marocaine Morocco Major Co.
du Commerce
Exterieur (BMCE)
Bank, insurance,
other financial
services
Description
FDI
(€m)
The owner of a Tunisian-Libyan import-export business to buy
5
33% of Société Tunisie Sucre, which develops a manufacture in
Bizerte
The pharmaceutical company, with a presence in 20 markets in
Africa and the Middle East, to set up an affiliate in Tunisia
The financial group to launch its insurance company in Tunisia, 12,5
Attijari Insurance, specialised in life insurance, which employs 60
people
The sovereign fund to build a 5-star resort in Tunis on the site
68
currently occupied by the Hotel du Lac (acquired in 2011), set to
open in 2016
The bank group to strengthen its presence by establishing its
second local subsidiary, Capital Invest, aiming at supporting
Tunisian SMEs
Page 16
Annexe 2 : Intervention de cadrage
Comment réussir l’intégration régionale ?
Benchmark et échange d’expériences
Jean-Pierre Chauffour (Banque mondiale)
Madame l’Ambassadeur,
Monsieur le Secrétaire General,
Mesdames et Messieurs,
Tout d’abord, permettez-moi de remercier ANIMA Investment Network pour l’invitation et
l’opportunité de participer à ce séminaire de réflexion avec le secteur privé maghrébin pour
échanger sur ce grand enjeu mais aussi ce long serpent de mer qu’est l’intégration régionale
Maghrébine.
Cette réunion fait suite à un certain nombre d’initiatives récentes des secteurs privé de la
région MENA. J’en mentionnerai deux à titre d’illustration.
En février de cette année, l’Union Maghrébine des Employeurs (UME) et la
Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) ont organisé à Marrakech
la 3ème édition du Forum des Entrepreneurs Maghrébins. Cette réunion a donné lieu
à des échanges fructueux qui ont abouti dans une Déclaration commune avec un
certain nombre de recommandations venant du secteur privé pour promouvoir
l’intégration régionale. Nous pourrons y revenir.
 En juin dernier, le Levant Business Union a organisé une réunion similaire à Beirut,
cette fois pour réunir les secteurs prives du Mashreq et discuter de l’intégration des
pays du Levant. Là aussi malgré les difficultés géopolitiques du moment, les secteurs
prives ne renoncent pas et se mobilisent pour essayer de créer leur propre réalité,
celle du monde des affaires et du commerce.
Ce sont effectivement les entreprises qui commercent et non les gouvernements. Les
entrepreneurs maghrébins ont donc raison de prendre leur avenir en main puisqu’ils sont ou
seront les acteurs de l’intégration économique et la promotion des échanges commerciaux
intra-maghrébins.

La question qui nous est posée aujourd’hui comme hier est comment réussir cette
intégration, quel rôle accorder au secteur privé et aux gouvernements, comment assurer la
pérennité et l’efficacité d’initiatives venant du secteur privé sachant que les paramètres
politiques et économiques ne sont pas de leur contrôle.
Bien évidemment, il n’y a pas de réponses simples à ces questions. Ce que je vous propose,
dans les quelques minutes qui me sont imparties, c’est de faire un tour d’horizon de la
situation de la région en matière d’intégration à la lumière des expériences étrangères et de
poser quelques questions, qui je l’espère pourront motive les discussions de cet après-midi.
Tout d’abord un constat général. Dans la plupart des pays arabes, il est devenu manifeste
que le paradigme de développement des dernières décennies ne peut générer le type de
croissance qualitative et solidaire souhaitée par les populations. Un défi particulier au
monde arabe et au Maghreb en particulier est qu’il n’a pas réussi à développer un large
secteur privé dynamique, connecté aux marchés mondiaux, capable de survivre sans le
soutien de l’État et de générer des emplois productifs pour les jeunes. Il est désormais
largement admis qu’il ne peut y avoir de croissance économique durable et de création
d’emplois si on ne laisse libre cours aux initiatives privées, à l’innovation et aux
investissements, étrangers et nationaux, pour optimiser les avantages d’un monde de plus
en plus intégré.
Ce que nous montre l’histoire des pays émergents qui ont réussi leur mutation au cours des
60 dernières années, c’est que leur réussite économique a fait intervenir cinq éléments
essentiels :



Ils se sont dotés de gouvernements déterminés, crédibles et compétents ;
Ils ont maintenu la stabilité macroéconomique ;
Ils ont participé pleinement à l’économie mondiale en exploitant toutes les
possibilités;
 Ils ont laissé les marchés allouer les ressources ; et
 Ils ont mobilisé des taux élevés d’épargne et d’investissement
Dans ces pays, les responsables politiques ont compris qu’une stratégie de développement
fructueuse suppose un engagement de plusieurs décennies et un arbitrage fondamental
entre le présent et l’avenir. Même si un pays affiche un taux de croissance très élevé de 7 %
à 10 %, il lui faut des dizaines d’années pour passer du statut de pays à revenu intermediaire
à celui de pays à revenu relativement élevé. Durant cette longue période de transition, les
citoyens doivent renoncer à la consommation immédiate pour s’assurer de meilleures
conditions de vie par la suite. C’est fondamentalement le choix opéré par les dirigeants
chinois. Cet arbitrage ne peut être accepté par les populations, notamment dans un contexte
démocratique, que si les responsables nationaux communiquent une vision crédible de
l’avenir et une stratégie pour la concrétiser.
L’intégration économique a donc été un facteur décisif de succès. Les pays très
performants, à savoir les pays qui ont affiché un taux de croissance annuel moyen minimum
de 7 % pendant 25 ans au moins depuis 1950, se sont servis de l’économie mondiale pour
augmenter leur productivité grâce aux échanges, aux IDE, aux transferts de technologie et
aux migrations. Tous ont participé à l’économie mondiale et se sont efforcés d’en tirer le
meilleur parti, non pas pour repousser les frontières technologiques mais – tâche nettement
plus réalisable – pour combler leur retard technique et assimiler les connaissances
existantes. Ils ont tiré profit de l’intégration par deux moyens. D’abord, ils ont importé des
idées, des technologies, et du savoir-faire du reste du monde. Ensuite, ils ont exploité la
demande mondiale, qui offre un marché quasi infini.
Pour ces pays, l’intégration économique par le biais du commerce et des IDE n’a pas été
une fin en soi, mais un moyen de favoriser la croissance économique à long terme et la
création d’emplois—l’une des sources de préoccupation majeures des pays du Maghreb,
mais aussi de tous les pays de la région méditerranéenne. Sur un plan plus général, la
liberté des échanges n’est pas simplement un moyen de stimuler la croissance économique,
de créer des emplois et de lutter contre la pauvreté ; elle permet également de faire
progresser les libertés humaines, de réunir les peuples dans le cadre d’échanges pacifiques
et mutuellement bénéfiques, et de promouvoir la coopération, la paix et la stabilité.
Les évolutions économiques passées des cinq pays du Maghreb présentent elles aussi des
similitudes intéressantes. A compter du début des années 90, les 5 pays ont vu leur
croissance s’accélérer suite à l’ouverture de leurs économies. Une poussée du commerce et
de l’investissement direct étranger a été observée, mais peu de diversification économique.
Surtout, l’amélioration des résultats économiques n’a guère réduit des taux de chômage
élevés, notamment chez les jeunes, les diplômés et les femmes. Dans le même temps, les
nombreuses tentatives d’intégration régionale ont en grande partie échoué. Ni les accords
d’intégration panarabes, ni l’Union du Maghreb Arabe, ni les accords de libre-échange avec
l’Europe, les États-Unis, ou la Turquie n’ont réussi à faire décoller les exportations ou à créer
des emplois. Le sentiment règne que ces accords ont été le plus souvent associés à des
déplacements d’activité, et que les avantages qu’ils ont produits n’ont bénéficié qu’a une
petite minorité d’individus connectés.
Et cette situation n’est pas la norme au niveau international. Dans plusieurs pays qui ont
réussi à s’intégrer aux marchés mondiaux, la croissance induite par les exportations a
permis de ramasser des dividendes importants en termes d’emplois. Dans de nombreux
cas, tout particulièrement en Europe centrale et orientale, en Turquie, en Chine, et dans
d’autres pays asiatiques, les promesses de la mondialisation sur le plan de l’emploi se sont
concrétisées. Ainsi, la Turquie a été en mesure d’accélérer sa croissance économique et de
créer plus de trois millions d’emplois depuis qu’elle a commencé à libéraliser son économie
Page 18
et qu’elle a engagé un processus de convergence réglementaire avec l’Union européenne au
milieu des années 2000. Même si évidemment de gros défis, l’évolution économie de la
Turquie offre un exemple concret d’intégration économique qui pourrait présenter un intérêt
particulier pour les pays Maghrébins compte tenu de leur proximité géographique avec
l’Europe.
Cependant, comme il est bien, à l’exception du secteur pétrolier, la région MENA et le
Maghreb en particulier est restée l’une des régions les moins intégrées, tant sur le plan de
l’intégration intra régionale que de l’intégration à l’économie mondiale. La région est
handicapée par des barrières relativement élevées au commerce et à l’investissement,
l’insuffisance de la facilitation du commerce et de la logistique, l’absence de services
d’intégration au commerce, et du non-respect des règles et disciplines en matière de
commerce et d’investissement, y compris dans le cadre d’accords commerciaux régionaux
comme l’UMA, qui date dois-je-t-il le rappeler de 1989, c’est à dire d’un quart de siècle.
Bien que les pays arabes aient amorcé une coopération économique avant bien d’autres
régions en développement (l’accord de l’Unité économique arabe remonte à 1957), et qu’ils
aient signé le plus grand nombre d’accords d’intégration régionaux (plus de 20), quasiment
aucun de ces accords n’a été effectivement appliqué. Certaines frontières terrestres restent
même fermées entre les pays arabes.
Cette situation particulière de la région ouvre cependant des opportunités dans la mesure
où, compte tenu du point de départ, des réformes pourraient produire des résultats très
bénéfiques en un temps relativement court. L’intégration économique par l’intensification des
échanges de l’investissement constitue pour l’avenir une stratégie de développement global
qui peut faire pour le Maghreb ce qu’elle a fait pour l’Europe centrale et orientale, l’Asie de
l’Est, et d’autres partenaires commerciaux émergents devenus aujourd’hui des pôles de
croissance durable.
Le renforcement de l’intégration économique serait un outil
particulièrement efficace pour remédier aux mauvais résultats des pays du Maghreb en
matière de commerce et d’investissement intra-sectoriels.
Alors comment ?
Les pays du Maghreb auraient évidemment besoin d’une impulsion politique commune pour
donner une orientation stratégique crédible à long terme et expliquer les avantages mutuels
de l’intégration économique. Une stratégie efficace pourrait consister à mettre en œuvre un
réel partenariat entre les pays concernés visant à favoriser l’instauration progressive de
quatre libertés fondamentales dans la région: la liberté de circulation des biens, des services,
des capitaux et des personnes. Rien de très nouveau en fait. Comme merveilleusement
documenté par Fernand Braudel, cela fait des millénaires que les échanges commerciaux et
les migrations se pratiquent dans l’espace économique qui englobe l’Union européenne
(UE), la Turquie, les Balkans, le Maghreb et le Machrek. Le moment est venu de capitaliser
sur cette histoire partagée et d’opérer un rapprochement afin de forger une nouvelle destinée
méditerranéenne, et notamment maghrébine, commune.
Les gouvernements de la région pourraient considérer la formation d’un espace économique
maghrébin commun afin de fournir de cadre pour mettre en œuvre des réformes difficiles
dans les différents pays du Maghreb. Dans le contexte de morosité économique mondial
actuel, l’aptitude des dirigeants à lutter contre les tentations protectionnistes et à proposer un
idéal d’ouverture vers l’extérieur déterminera dans une large mesure le potentiel de
croissance et de prospérité de la région.
Mais il est aussi de la responsabilité du secteur privé de se mobiliser pour promouvoir
l’intégration maghrébine et l’intégration du Maghreb dans le monde. Des évènements
comme celui d’aujourd’hui doivent donc être encouragés et se multiplier pour donner la voix
à ceux qui croient en l’intégration régionale et globale. Il faut faire savoir à vos partenaires,
aux consommateurs, aux gouvernements que vos projets d’intégration ont de multiples
Page 19
retombées positives que ce soit en matière de productivité, de diversités des produits,
d’emplois et de de niveau de vie. Il faut communiquer, encore et encore.
Cette intégration doit bien sûr se faire dans les domaines qui présentent des
complémentarités entre les pays, suivant les avantages comparatifs de chaque pays dans
les différents secteurs. L’intégration doit aussi se concevoir de manière graduelle afin que les
entreprises puissent se préparer, que les filets de sécurité sociaux soient opérationnels pour
venir soutenir non pas les emplois mais les travailleurs, et que les politiques de formation
professionnelle se développent. Cette préparation n’est pas de l’unique ressort des
gouvernements mais aussi du secteur privé.
C’est ce que montre aussi l’expérience des pays d’Europe centrale et orientale, d’Asie du
sud-est, et d’autres régions pour qui l’intégration régionale a été un facteur substantiel de
progrès économique. Certes, chaque région a ses propres caractéristiques. L’approche de
l’intégration régionale par le monde arabe doit s’ancrer dans les réalités et la situation en
pleine évolution de la région, notamment le désir des populations pour plus d’ouverture et
plus d’opportunités. Plusieurs éléments d’importance doivent être pris en considération pour
promouvoir l’intégration régionale. J’en citerai trois :
Premièrement, une vision stratégique de l’intégration permettrait au Maghreb
de tirer meilleur profit d’une identité et d’un patrimoine communs. Il existe en
fait plusieurs « mondes » méditerranéens et arabes, ou sous-régions, chacun avec
ses propres caractéristiques et ses propres perspectives. À l’intérieur de chaque
sous-région également, les progrès accomplis dans l’instauration de démocraties
libérales et d’économies de marché ouvertes varient selon les pays. Les peuples
arabes ont pourtant plus en commun, en termes de culture, d’identité, de langue, et
de sentiment d’appartenance, que les populations de bien d’autres blocs
commerciaux régionaux. Mais ils doivent urgemment développer une vision
économique commune, regarder dans la même direction et s’entendre sur les mêmes
objectifs et la manière de les réaliser. Le secteur prive et la société civile plus
généralement ont un rôle important à jouer pour aider à forger cette vision commune.
 Deuxièmement, le Maghreb a besoin de moteurs nationaux plus puissants pour
stimuler la coopération régionale. Historiquement, la mise en place d’institutions de
coopération régionale efficaces et efficientes ont été essentiellement motivée par
l’initiative et les intérêts des grandes puissances régionales. La France et l’Allemagne
ont été les moteurs essentiels de l’Union européenne à ses débuts; le Japon a cultivé
le modèle de développement en Asie de l’Est et a pris la tête des efforts déployés
pour favoriser la coopération régionale. Les États-Unis ont été la cheville ouvrière de
l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) ; les intérêts de la Russie et de la
Chine dynamiseront peut-être l’intégration régionale en Asie centrale. Il est de la
responsabilité des grands pays de la région, disons le franchement de l’Algérie et du
Maroc, de prendre les devants et mener la région vers l’intégration. La Tunisie
pourrait jouer un rôle critique de facilitateur.
 Le troisième facteur est que l’émergence d’une nouvelle économie mondiale
multipolaire en rapide évolution pourrait contribuer à instaurer les conditions
exceptionnelles souvent nécessaires à l’intégration régionale. Les exemples de l’Asie
de l’Est et de l’Europe centrale et orientale montrent quelles sortes d’événements
historiques sont susceptibles de déclencher des processus d’intégration :
l’effondrement du Japon après la Deuxième guerre mondiale dans le premier cas, et
le discrédit d’un régime politique en Europe de l’Est dans le second. En l’absence de
telles conditions, l’intégration régionale est généralement un processus politique
extrêmement long.
La mutation politique actuelle de la région MENA, qui coïncide avec le rééquilibrage de
l’économie mondiale, offre des opportunités uniques au Maghreb. Elle pourrait atténuer les
tensions politiques entre les pays et ouvrir la voie à un cercle vertueux de coopération
politique et d’intégration économique. L’évolution de nombreux pays vers des régimes plus

Page 20
démocratiques pourrait favoriser l’intégration régionale, laquelle réduirait à son tour les
tensions politiques. Les peuples doivent être consultés, impliqués et associés aux décisions
stratégiques qui les concernent au premier plan. L’intégration ne peut se réaliser
durablement sans leur consentement des populations.
Les changements historiques qui sont à l’œuvre dans le monde arabe ont la possibilité
d’ouvrir la voie à une transformation économique du type de celle qui s’est produite au cours
des décennies écoulées, en Europe du Nord, en Europe centrale et orientale, en Asie du
Sud, en Amérique latine et dans d’autres régions du monde. Et là aussi certaines leçons
utiles aux pays du Maghreb peuvent être tirées de ces expériences variées. Permettez-moi
de les mentionner brièvement :
Tout d’abord, que ce soit jadis l’Espagne ou le Portugal, ou plus récemment la
Pologne ou la Croatie, le processus d’intégration n’a pas été homogène : les
pays ont pris des chemins différents et ont rencontré des niveaux variables de
succès. Plus l’ambition et la stratégie étaient claires et plus le succès était rapidement
au rendez-vous.
 Deuxièmement, les transitions n’ont pas été des processus linéaires ; il y a eu
des phases de progrès et des phases de recul. Tous les pays de la rive nord de la
Méditerranée sont passés par au moins une phase de crise économique majeure,
d’où l’importance d’une approche de long-terme.
 Troisièmement, l’ordre des réformes a été important. Souvent, le succès a résidé
dans la définition d’une feuille de route claire, basée sur le consensus et veillant à la
cohérence entre objectifs et mise en œuvre.
 Quatrièmement, la transparence et la reddition des comptes ont constitué les
principes directeurs des réformes tant pour le gouvernement que pour le
secteur privé.
 Cinquièmement, l’existence d’un ancrage institutionnel extérieur (l’Union
Européenne dans ce cas) a joué un rôle essentiel dans le succès des
transitions.
 Finalement, dans ces pays, les transitions ont conduit à repenser le rôle de
l’Etat. Une culture de subvention et de rente a remplacé une culture plus favorable
au marché. Si ce changement a pris des formes diverses, en fonction de l’économie
politique locale, le succès de la transition a toujours impliqué la promotion d’un Etat
qui encourage plutôt qu’un Etat qui contrôle.
Cela m’amène à conclure avec quelques questions qui peuvent peut être aider à nourrir
notre débat aujourd’hui :





Est-il possible de continuer dans la voie actuelle sachant que le cout du nonMaghreb est estimé sur la base de scenarios très conservateurs aux alentours
de 3 à 9 milliards de dollar U.S. chaque année pour la région, soit environ de 2 à 3
% des PIB selon les pays ? Les effets dynamiques à moyen et long terme de
l’intégration régionale seraient en fait bien plus importants que les effets statiques
immédiats liés à la réorganisation des processus de production.
Est-ce que les obstacles se situent au niveau des gouvernements ou au niveau
des secteurs privés ? Apres tout l’offre exportable des pays du Maghreb est limitée,
et donc le manque d’intégration régionale serait peut-être tout autant la cause que la
conséquence du manque d’offre exportable, de compétitivité, et de développement
des secteurs privés dans la région. Les produits chinois se retrouvent sur tous les
marches du monde sans pour autant que la Chine n’est signe d’accord de libreéchange avec aucun des principaux blocs économiques.
Est-ce que la réalité du commerce Nord-Sud créer entres les 2 rives de la
Méditerranée n’est pas désormais un obstacle supplémentaire à surmonter ?
En quoi les ALECAs peuvent–ils faciliter les réformes internes et donc la
convergence des systèmes économiques, des politiques économiques et des
Page 21
réglementations entre les pays ? Est-ce réaliste ? Est-ce que l’Europe doit revoir son
approche et dans quel sens ?
 Le Maghreb n’a-t-il pas déjà ratée la fenêtre d’opportunité de
l’industrialisation ? Nous observons dans beaucoup de pays à revenu intermédiaire
le phénomène de désindustrialisation prématurée, voire de non-industrialisation.
 En particulier, comment établir des chaînes de valeur ou de production
régionales, et quels seraient les secteurs porteurs ? En amont ou en aval de la
production, avec quelle valeur ajoutée ? Quoi de plus mobilisateur pour les
populations de la région que l’ambition et la volonté d’inventer le Made in Maghreb ?
L'usine arabe, comme il existe depuis de nombreuses années l'usine Asie. Mais
quelles sont les préalables au niveau des réformes internes des pays ?
 Le Maghreb peut-il sauter l’étape de l’industrialisation traditionnelle et utiliser
les nouveaux secteurs liés aux énergies renouvelables et autres secteurs de
l’économie verte comme moteur de l’intégration ?
 Si le train de l’industrialisation est déjà passé, ce que je ne pense pas être le
cas, quel rôle complémentaire peut jouer le secteur des services ? Là encore,
les pays du Maghreb sont-ils prêts à ouvrir davantage l’accès aux divers marchés de
service, reconnaitre les diplômes, faciliter les migrations.
Parmi la longue liste de recommandations faites à l’occasion du forum des entrepreneurs
maghrébin à Marrakech en février dernier, quelles sont les recommandations que vous
souhaiteriez mettre en avant suite à vos discussions d’aujourd’hui ? Celles relatives à la
logistique, aux infrastructures régionales et à la facilitation du commerce ? Celles liées a la
finance et aux facilites de règlements ? Celles liées a la stabilité, transparence des cadres
juridiques, notamment pour protéger les investisseurs et faciliter la résolution des
différends ? Celles liées a l’harmonisation des règles d’origine ? Je ne vais pas faire la liste
complète.
Voilà quelques questions qui je l’espère seront utiles pour la suite de nos débats et
discussions.
Je vous remercie de votre attention.
Page 22

Documents pareils