Les adolescents face aux institutions culturelles - Le LMAC-MP

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Les adolescents face aux institutions culturelles - Le LMAC-MP
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COMPTE-RENDU / CONFÉRENCE-DÉBAT
« Les adolescents face aux institutions culturelles. Comment accueillir, transmettre et accompagner
au musée »
Studio 13/16 – Centre Pompidou – 28 mars 2013
Marie Deborne / Estelle Giron
Journée organisée par en partenariat avec l'Injep (Institut national de la jeunesse et de l'éducation
populaire) à l'occasion de la parution des Cahiers de l'action n°38 intitulé « Les adolescents et la culture, un
défi pour les institutions muséales ».
Débat animé par Chantal Dahan, chargée d'études et de recherche à l'Injep.
Intervenants
• Donald Jenkins, directeur des publics au Centre Pompidou ;
• Olivier Toche, directeur de l'Injep ;
• Sylvie Octobre, sociologue, chargée d'études au DEPS (département des études de la prospective
et des statistiques), Ministère de la Culture et de la Communication ;
• Noëlle Timbart, conservatrice du patrimoine, chargée des antiquités égyptiennes et orientales,
département restauration, filière archéologie et ethnographie, Centre de recherche et de restauration
des Musées de France (C2RMF) ;
• Annie Chèvrefils-Desbiolles, inspectrice de la création, des enseignements artistiques et de
l'action culturelle, direction générale de la création artistique, Ministère de la Culture et de la
Communication ;
• Patrice Chazottes, directeur adjoint des publics, chef du service de l'action éducative et de la
programmation publics jeunes du Centre Pompidou ;
• Fanny Serain, responsable de la médiation culturelle au Palais de Tokyo ;
• Noémie Couillard et Maylis Nouvellon, doctorantes en histoire de l'art à l'Ecole du Louvre ;
• Sylvie Armilhon, chargée d'études et de réalisations culturelles au Centre Pompidou.
1
Table des matières
Table des matières..................................................................................................................................2
Introduction .............................................................................................................................................3
Les habitudes culturelles du public adolescent, approche sociologique par Sylvie Octobre................4
Les jeunes et le musée par Noëlle Timbart.............................................................................................6
Les pratiques numériques par Annie Chèvrefils-Desbiolles...................................................................6
Le studio 13/16, L’espace Ados du Centre Pompidou par Patrice Chazottes........................................7
L’enjeu du numérique pour la médiation culturelle par Noémie Couillard et Maylis Nouvellon..............9
Une collaboration avec les acteurs de l’éducation populaire par Sylvie Armilhon................................10
Annexes.................................................................................................................................................10
Bibliographie..........................................................................................................................................20
2
Introduction
Donald Jenkins, mot d'ouverture
Depuis sa création en 1977, le Centre Pompidou s'est positionné comme un acteur de l'éducation
populaire, plaçant au cœur de son projet la question de la démocratisation de la culture. La conception du lieu,
souhaitant ne pas glisser vers une institutionnalisation de la culture s'est imposée en tant que « supermarché
de la culture ». Deux principaux axes marquent l'engagement du Centre Pompidou dans les missions de
l'éducation populaire, qui a signé un partenariat avec l'Injep en 2005 :
−
−
l'analyse, les rencontres et la pratique des publics ;
la formation pour les acteurs de l'éducation populaire (constitution d'un plan de formation en partenariat
avec la Fédération Léo Lagrange, formation diplômante intégrée au BPJEPS).
Cette journée de débats constitue un bilan de la réflexion que les deux structures ont mené ces quatre
dernières années. En septembre 2010, le Centre Pompidou inaugure le Studio 13/16 (détails page 7) qui
propose une programmation spécialement pensée pour les adolescents, cette tranche du public étant pour
beaucoup d'institutions un « point aveugle » de la fréquentation. Comment prendre alors les adolescents
comme acteurs de leur pratique? Comment leur transmettre des repères, une histoire culturelle dont ils
deviennent les moteurs?
Olivier Toche, mot d'ouverture
Avant de diriger l'Injep, Olivier Toche évoluait dans le secteur culturel, expérience qui l'a amené de fait
à poursuivre dès sa prise de poste en 2009 la réflexion liée aux adolescents face à la culture. L'Injep est un
établissement public rattaché au Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative qui a entre
autres comme missions de tenir le rôle d'observatoire des politiques de jeunesse, de façon transversale
(jeunesse/culture, jeunesse/santé, etc).
Le plan pluriannuel pour la jeunesse publié au début de l'année 2013 réaffirme le rôle essentiel de la
culture dans la construction de soi et du rapport au monde.
Le constat de l'Education Populaire sur les rapports ados/culture est clair : en entrant dans cette tranche
d'âge, l'ado « disparaît des radars ». Il n’est plus pris en charge par les structures de type centres de loisirs et
n’accompagne désormais plus ses parents dans les sorties culturelles. A l'âge de toutes les curiosités, on
assiste à un « fléchissement » de la fréquentation des lieux culturels qui, par ailleurs, ne proposent pas ou peu
d’offre spécifique à ce public. Il est nécessaire d’envisager les ados selon leur propre spécificité en les
responsabilisant en tant qu’acteurs et en reconnaissant leur autonomie. Acteurs de l'Education Populaire et
acteurs culturels doivent travailler ensemble, dans une nécessité de décloisonnement, afin de collecter, de
mutualiser et de partager leurs expériences pour remettre l'adolescent au cœur de la vie culturelle.
Chantal Dahan, introduction
Face à ces constats, acteurs de l'Education Populaire et acteurs culturels doivent travailler main dans
la main. Acteurs éducatifs, ils peuvent bénéficier des compétences de l'autre. Plus que jamais, le public
adolescent est un « défi » : la « chose » culturelle semble éloignée de leurs préoccupations bien qu'au plus
près de leur recherche d'identité. Le paradoxe est d'ailleurs criant à cet âge (voir annexe page 17) : les
adolescents fréquentent peu les lieux culturels mais sont, sur l'ensemble de la population française, la
catégorie de public qui revendique le plus de pratiques artistiques. Cependant, celles-ci se pratiquent entre
pairs en prenant une distance nécessaire vis-à-vis des parents et de la cellule familiale. De nombreuses
questions se posent : quelle distance doit-il exister entre les adolescents et l'institution? La pratique est-elle le
meilleur moyen pour une reconnaissance entre les adolescents? Quelle doit être la place de l'adulte?
L’adulte doit arriver à se positionner non pas en détenteur mais en passeur d’un savoir et en reconnaissant
l’adolescent comme sujet.
3
Les habitudes culturelles du public adolescent, approche
sociologique par Sylvie Octobre
La problématique du public adolescent ne peut être envisagée sans quelques préalables. En effet, on
considère de fait que l'adolescence est une transformation de la pensée. Si la sociologie s'intéresse aux
enfants, à l'adolescence, c’est la psychologie qui prend le relais. Comme si cet âge constituait une rupture
totale et une période intrinsèquement problématique. Cette représentation de l’adolescence est confortée par
la vision de la société actuelle qui perçoit la jeunesse comme étant en crise et souvent synonyme de
problèmes socio-économiques. Le jeune étant souvent abordé à travers des thématiques comme l’échec
scolaire, l’orientation, les débouchés professionnels…
Cependant dans le milieu culturel, la vision de la jeunesse est moins négative. On ne parle plus de
conflit de génération.
La sociologie estime que les enfants ont quatre « métiers » :
1.
le métier d'enfant (concept notamment développé par le sociologue Jean-Claude Chamboredon) ;
L’enfant n’est jamais vierge, il est le fruit d’un contexte familial ;
2.
le métier d'élève, lorsqu'il s'agit dès l'entrée à l'école « d'apprendre à apprendre » : maîtriser les
micro-codes de l’école ;
3.
le métier de copain (concept développé par la sociologue Dominique Pasquier) ; savoir se faire
reconnaître, affilier par ses pairs ;
4.
le métier de consommateur culturel.
Si on envisage l’adolescence dans le prolongement de l’enfance et non comme une période de rupture
totale, il faut alors prendre conscience que l’adolescent est constitué de la somme de ces microapprentissages. Dans le contexte culturel, il faut donc se poser la question de savoir avec quels a priori
l’adolescent arrive au musée.
L’objet culturel produit des affiliations mais on ne peut l’envisager comme un support sur lequel on
appliquerait des objectifs identitaires car les ados se l’approprient à leur manière et détourne souvent le sens
premier de l’objet. (Ex : des jeunes filles d’origine maghrébine qui s’approprie la chorégraphie de PSY GANGNAM STYLE en la métissant avec des mouvements de danses orientales).
Trois obstacles viennent compliquer cette approche en même temps qu'ils participent à une réthorique de la
perte de valeurs :
1.
la jeunesse est un « ovni » dans contexte actuel de mutation de la société ;
2.
l'effet d'âge ou de génération ; Ex : les jeux vidéos ont longtemps été considérés comme une
occupation adolescente correspondant à une phase transitionnelle. Désormais c’est un phénomène
générationnel pratiqué par des gens de 30 ans et +.
3.
les effets du numérique. Est-ce une révolution ? A-t-on inventé quelque chose qui remplace
les pratiques culturelles traditionnelles telles que la lecture, la fréquentation des institutions
culturelles ?
Cependant, des outils existent pour comprendre le rapport des jeunes à la culture :
-
la distinction entre les compétences et le savoir;
Leur rapport au temps est différent. La compétence est ponctuelle, contextuelle, situé sur un objet et
révocable (droit à l’oubli). La connaissance est un corpus fixe d’idées et de méthodes à acquérir, un stock.
La logique des jeunes en matière de numérique est une logique de compétence et non de savoir.
le savoir-faire
Les ados sont demandeurs de savoir-faire, de pratique. À l'école primaire, la pratique occupe une place
centrale dans l’apprentissage, au collège elle devient négligeable et dévalorisée. Cette état de chose est en
4
totale contradiction avec la réalité de leurs besoins car les adolescents ont un besoin d’expérimentation. Le
numérique répond à ce besoin car c’est une pratique expérimentale liée à la notion de fabrication.
Ex : faire un montage photo, y associer du son et de la vidéo, mettre le tout sur un blog…
-
le savoir être
Autrefois, l’être se définissait dans la société par des variables statutaires comme la famille, l’emploi, les
diplômes… Aujourd’hui, notre identité ne peut plus être questionnée par ces variables car elles ne sont
plus fixes (divorce, reconversion professionnel, chômage…). Du coup, l’identité se construit plus sur des
goûts, des émotions… Les adolescents se situent tout à fait sur cette définition de l’identité : affirmation
du goût. Or, les institutions culturelles ont tendance à « oublier » le goût. Le goût en art est une notion
dévalorisée (Cf Bourdieu) alors qu’il est un facteur d’adhésion.
le faire savoir
Autrement dit, la mise en discours de la représentation de soi comme sujet à part entière. Les ados ont
pour souci principal la représentation d’eux comme sujets. Mais ils évoluent dans un univers de
contraintes et de règles : la famille, le milieu scolaire, l’espace public… Dans ce contexte « Comment faire
savoir ce que l’on aime ?». Les pratiques culturelles sont une affirmation de soi comme sujet : « je suis fan
de… ». D’autant plus facile à adopter que c’est extrêmement réversible « je n’aime plus… ».
-
les conflits et les liens entre le relationnel et le communicationnel
-
l'articulation entre l'intimité et l'extimité,
L’adolescence pose le problème du périmètre de l’identité (ex : polémique de la sécurité sur internet)
Selon Serge Tisseron, l’adolescent a besoin d’intime et d’identité. Le virtuel lui permet d’expérimenter des
hypothèses identitaires (jeu des pseudos). De plus, on s’aperçoit que l’ado n’est pas particulièrement porté
sur la virtualité. Elle vient plutôt en complément d’une intimité réellement vécu : on estime que sur
Facebook sur 10 amis virtuels, l'ado est réellement ami avec au moins 8 d'entre eux.
La prise en compte de l’adolescence comme une période d’unité et de clivage
L’adolescence est un moment de la vie où il y a suspension des différences sociales. 90% des adolescents
sont soumis à la scolarisation. Il y a donc similitude de cadre et de contrainte. Il n’y a pas de différentiation
par situations de vies ( emploi, étude, chômage…). Mais c’est aussi une période de clivage qui va porter
plus sur le genre que sur la situation sociale. On constate une rétractation sur des stéréotypes
Ex : Lecture : les filles lisent plus. Dans une librairie, le rayon jeunesse fille est plus grand que celui des
garçons. Les livres sont extrêmement genrés.
À lire de Sylvie Octobre :
L’enfance des loisirs
Enfance et culture : Transmission, appropriation et représentation
(voir bibliographie page 20)
5
Les jeunes et le musée par Noëlle Timbart
Le musée est exclu des pratiques culturelles des jeunes. Pourquoi ? Il est perçu comme un lieu de
culture savante, non destiné aux jeunes, assortis de nombreux interdits (ne pas courir, ne pas toucher, ne
pas faire de bruit, ne pas rigoler….) et d’ordinaire assez ennuyeux. Les visites proposées sont didactiques,
ce qui induit une attitude passive du public et donc pour les adolescents, de l’ennui.
Il n’existe pas de public adolescent spontané dans les institutions muséales. Souvent les
adolescents visitent le musée dans le cadre scolaire et donc dans un cadre contraignant.
Les enseignant eux-mêmes ont une représentation scolaire du musée comme un lieu d’apprentissage où
ils peuvent faire des liens avec leurs programmes. Il y a donc une « scolarisation » du musée.
Les premières recherches sur les ados aux musées sont apparues en 1979. Il en ressort, la volonté
des adolescents d‘être actifs, de manipuler, d’expérimenter. L’envie de trouver un lien avec leurs propres
pratiques culturelles (ex : Atelier Graffiti)
Les initiatives un peu innovantes en la matière ont souvent été menées dans les pays Anglo-saxons
et aux États-Unis. Les projets les plus innovants se déroulent hors du cadre scolaire.
Ex : projet de formation et d’emploi aux musées. Les jeunes avaient des postes de médiateur, de
monteur… rémunéré en crédits scolaires. Il se trouvaient associés au projet et responsabilisés.
Les pratiques numériques par Annie Chèvrefils-Desbiolles
Dans les années 2000, on assiste à une révolution technologique du web par les usagers. On passe
d’un modèle statique de la toile à un media de stockage qui aboutira au WEB 2.0, l’ère de la mise en
réseau et de l’interactivité. Les usagers produisent désormais du contenu. Ex : Wikipédia
Une véritable culture de l’écran se développe : les usagers produisent, transforment, diffusent,
détournent…
Le WEB 2.0 obéit à une logique de transmission horizontale de pair à pair avec un continuum de la
création à la réception. Cette logique horizontale correspond tout à fait à l’adolescence qui adopte
également un fonctionnement de pair à pair. Cette pratique du numérique influe sur les pratiques
culturelles.
Ex : un ado prend une photo d’une œuvre et l’envoie à un ami.
Il n’est plus simplement spectateur mais producteur d'images. La pratique culturelle peut, grâce à ce
moyen technologique, devenir une pratique conversationnelle, une pratique culturelle active de réception
dont le ressort est de pair à pair.
6
Le studio 13/16, L’espace Ados du Centre Pompidou par Patrice
Chazottes
Fort d’une expertise mondialement reconnue dans le domaine de la relation au public jeune, le
Centre Pompidou confirme sa vocation d’institution à la pointe de l’innovation culturelle et
pédagogique en devenant le premier grand musée au monde à créer un espace exclusivement
dédié aux adolescents. Confié aux soins du designer Mathieu Lehanneur, ce lieu unique a ouvert
ses portes en septembre 2010 et propose aux ados de 13 à 16 ans une programmation originale
basée sur l’expérience.
+ d’info https://www.facebook.com/studio1316
Contexte
Le centre Pompidou est un lieu pluridisciplinaire. On y développe des ateliers enfants depuis 1977.
L’objectif étant d’encourager la pratique artistique chez les 2-12 ans et leur famille. Jusque là, entre 12 et
18 ans, aucune offre spécifique n’était proposée.
Le principe du Studio 13 :16 était d’imaginer une proposition innovante où les ados seraient acteurs, un
espace de vie, un lieu où les ados pourraient se retrouver à plusieurs.
Montage du projet
La première étape a été de dépasser les préjugés, comme par exemple, la peur que le lieu soit
squatté et de prendre conscience que le rapport des ados à la culture existe.
Principes de création du studio 13/16:
un lieu généreux : espace gratuit, libre, sans horaires
une programmation propre pour encourager les adolescent à explorer la création contemporaine
créer des passerelles avec la collection et toute la programmation du Centre
interagir avec un public plus large en proposant un projet participatif
sonder les attentes, « concernation » : faire en sorte que les ados se sentent concernés et
impliqués en proposant à la fois un contenu et un contenant adapté à leurs attentes (Ex : une
communication spécifique, un accueil adapté à ce public…)
Un questionnaire a été diffusé auprès du public adolescent au sujet de leurs facteurs de motivation.
Il en ressort que les ados souhaitent :
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
Rencontrer des artistes (65%)
Participer à des activités de création ( 47%)
Visiter des expositions dont le contenu est proche de leurs centres d'intérêt (34%)
Un accès gratuit (32%)
Un espace qui leur soit entièrement dédié (20%)
Nouvelles technologies ( 19%)
Des cadeaux (18%)
Ce questionnaire a permis également d’établir plusieurs facteurs de réussite :
1.
l’importance pour les ados d’être acteurs par le « faire », d’avoir leur propre cheminement. L’idée
d’un cheminement à accompagner : les ados veulent être acteurs de leur propre visite et non spectateurs.
Des résidences sont associées à la programmation. Les artistes invitent alors les ados à participer à un
work in progress ( ex : Exposition Ex Situ au Studio 13/16 Avril-Juin 2013)
2.
qu’il faut créer un lien avec leurs centres d’intérêt. Il faut aller les chercher là où ils sont pour les
emmener plus loin ; creuser pour les amener à dépasser ce qu’ils savent.
Ex de thématiques développées dans la programmation :
7
-
Macadam (street art)
Play it your self (Jeu vidéo)
Fashion factory ( Mode)
Green attitude (écologie)
Planète Manga
On air (Musique)
Sérial Printer (moyen de reproduction)
Utopie (L’imaginaire)
Parlez-vous Klingon (Science fiction)
3.
les considérer comme responsables. Ce ne sont plus des enfants mais pas encore des adultes. Ils
sont un peu l’équivalent d’un public adulte non –initié.
En pratique :
L’ espace a été conçu par Mathieu Lehanneur, designer. Il adopte donc un design contemporain.
Il a été pensé comme un espace polyvalent pour faciliter les montages et démontages sans avoir de coût
trop élevé. Le studio offre plusieurs possibilités d’espace avec des ambiances et des fonctions propres :
lounge, ateliers, expos… Il est accessible hors temps scolaire : les mercredis, les samedis et dimanches et
pendant les vacances de 14h à 18h.
Il est a noté que le centre prend donc le contre-pied de ce qui se fait habituellement avec le public ados
(scolarisation) et se place volontairement hors de portée de l’école pour échapper à l’association
école/musée et se positionner en tant que pratique autonome.
Des studio party sont organisées de 18h à 21h : évènement festif + buffet.
Une communication ciblée : Street marketing, distribution de produits dérivés, facebook…
Fréquentation : depuis l'ouverture 35 000 visiteurs.
Les adultes sont également les bienvenus. Le rapport ados/ adultes n’est pas forcément conflictuel. On
peut choisir d’associer ou non ses parents.
Financement : le studio 13/16 est entièrement financé par le mécénat. Il est conçu comme un laboratoire,
une expérience et n’est pas soumis à une exigence de chiffres. Le budget annuel est de l’ordre de
235 000 €.
Le studio 13/16 dispose d’une liberté totale au niveau de la programmation et de son fonctionnement.
Le service des publics propose des thématiques qui sont validées par le président du centre.
Le directeur du musée n’intervient pas dans la programmation. Les textes sont tous écrits par le service de
publics sans validation du musée. Il n’y a aucune validation hiérarchique au dessus du service des publics.
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L’enjeu du numérique pour la médiation culturelle par Noémie
Couillard et Maylis Nouvellon
Contexte :
De plus en plus, le public adolescent représente un défi pour les musée. Les musée anglo-saxons
développent beaucoup de projets participatifs selon le principe des « teen staff » où les ados sont associés
au projet par exemple comme médiateur.
Pour ce public spécifique le numérique est un véritable enjeu car l’espace numérique est un lieu d’échange,
d’expérience de pair à pair, participatif et conversationnel qui correspond aux pratiques adolescentes.
Quelques expériences menées par des musées :
Chicago teen museum : Musée en ligne. Sur le site un onglet est dédié au public adolescent. Conçu
sur le principe du blog, il envisage l’adolescent en tant que porte-parole d’une pratique culturelle : un ado
poste sur un sujet et le post entraîne des réactions d’autres ados et de personnes du musées qui
interviennent pour alimenter le débat.
Objectif : donner la parole ; aux ados, favoriser l’identification.
Tate :le Tate a mis au point un outil sur le principe des réseaux sociaux numériques. Il s’adresse aux
jeunes artistes de 15 à 25 ans avec des ressources spécifiquement créées pour ce public. Ex : jeu pour
découvrir les métiers de l’exposition…
Red Studio au MOMA : activité de remix
Fonctionnalités de ces outils :
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diffusion d'info
ressources
jeux éducatifs
échanges interpersonnels
création de communauté
association d'ados comme ambassadeurs
Analyse :
Globalement, il y a peu de réaction et d’actualisation sur ces sites et blog dédiés aux ados.
L’investissement n’est pas réel, ça ne fonctionne pas. En termes de fréquentation, si on fait le parallèle
avec des blogs indépendants d’adolescents publiant des posts sur leurs pratiques artistiques, ces sites
institutionnels sont un échec.
Pourquoi ?
Il existe plusieurs freins à la médiation numérique:
−
Pas de moyens financiers et humains suffisants
−
Le problème des connaissances, compétences techniques requises
−
Ce sont des projets transversaux qui nécessitent une collaboration plus grande et régulière entre les
différents services de l’institution
−
La question éthique et juridique (accès aux données personnelles des mineurs)
−
La culture adolescente qui se définit en opposition aux institutions
Conclusion : le contenu pour les ados doit être fait par les ados eux-mêmes.
9
Une collaboration avec les acteurs de l’éducation populaire par Sylvie
Armilhon
En 2005, Sylvie Armilhon a mené une expérience afin de sensibiliser les acteurs de l’Education
Populaire à l’art contemporain. Elle a mis au point avec Chantal Dahan, une action de formation sur le
territoire de Créteil, projet innovant et co-construit avec les acteurs de l’éducation populaire.
Sylvie Armilhon est intervenue 2 jours/mois pendant un an. Problématique : Comment donner le goût de
l’art contemporain aux professionnels de la jeunesse, aux acteurs du périscolaire afin qu’ils le transmettent
aux jeunes ?
Constat : il ne faut pas proposer du ready-made mais co-construire les projets.
Présentation complète du séminaire Action culturelle, création et territoires en cliquant sur ce lien :
http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-creation-territoires/ENS-creation-territoirespresentation.html
Programme de la formation en annexe.
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Annexes
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13
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18
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Bibliographie
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