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Annexe 1 Groupe de recherche Littoral et vie • Université de Moncton [Titre du document] Diane Pruneau Ph.D. Jackie Kerry MÉE Joanne Langis MÉE Michel T. Léger Ph.D. Décembre 2013 Synthèse des connaissances De nouvelles compétences à développer chez les élèves du primaire en sciences et technologies: technologies: pratiques et possibilités Recherche subventionnée par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH) 0 Ce rapport peut être cité comme suit: Pruneau, D., Kerry, J., Langis, J. & Léger, M.T. (2013). De nouvelles compétences à développer chez les élèves du primaire en sciences et technologies: pratiques et possibilités. Moncton, NB: Université de Moncton, Groupe de recherche Littoral et vie. Aussi disponible sur Internet: www8.umoncton.ca/littoral-vie/articles.htm Pour obtenir des exemplaires supplémentaires du présent document, s’adresser à: Diane Pruneau Ph.D., Professeure et directrice du Groupe de recherche Littoral et vie Faculté des sciences de l’éducation Université de Moncton 18, avenue Antonine-Maillet Moncton, NB, Canada, E1A 3E9 Tel: 506-858-4264 • Fax: 506-858-4317 [email protected] © Groupe de recherche Littoral et vie, Université de Moncton, 2013 TABLE DES MATIÈRES Principaux messages ...................................................................................................................... 1 Résumé ............................................................................................................................................ 2 Contexte........................................................................................................................................... 5 Répercussions ................................................................................................................................. 6 Approche ......................................................................................................................................... 6 Résultats .......................................................................................................................................... 7 Les compétences générales susceptibles de mieux répondre aux exigences de la société contemporaine (compétences du 21e siècle) .................................................................................. 7 Les compétences de durabilité ..................................................................................................... 12 Les compétences technologiques ................................................................................................. 15 Analyse des compétences générales du 21e siècle, de durabilité et technologiques figurant parmi les objectifs des programmes canadiens de sciences et technologies au primaire ....................... 17 Programmes exemplaires ............................................................................................................. 24 Propositions sommaires pour l’insertion de nouvelles compétences dans les programmes canadiens de sciences et technologies au primaire ...................................................................... 25 Ressources additionnelles ............................................................................................................ 25 Recherche complémentaire ......................................................................................................... 25 Références et bibliographie ......................................................................................................... 27 i PRINCIPAUX MESSAGES Au Canada, comme dans plusieurs pays industrialisés, on assiste à la globalisation économique, à la multiplication des technologies, aux mouvements démographiques et, à plus petite échelle, à une orientation vers le développement durable. Pour participer efficacement à ces changements et pour pallier un manque actuel d'innovation dans le pays, le développement des compétences des travailleurs canadiens, en lien avec les sciences et les technologies, est primordial. La synthèse des connaissances visait quatre objectifs: 1. résumer les écrits où les chercheurs identifient de nouvelles compétences susceptibles de mieux répondre aux exigences de la société contemporaine; 2. dresser une liste des compétences figurant parmi les objectifs des programmes actuels de sciences et technologies au primaire des provinces et territoires canadiens; 3. repérer et résumer deux programmes du primaire novateurs en sciences et technologies; 4. proposer de nouvelles compétences pour insertion dans les programmes canadiens de sciences et technologies au primaire. La synthèse des connaissances fait ressortir plusieurs compétences du 21e siècle que les chercheurs et organisations souhaitent voir développer chez les travailleurs canadiens: analyse; évaluation; entreprenariat; compétences sociales, civiques, culturelles et techniques; gestion; connaissance de soi; leadership; production; résolution de problèmes complexes; initiative; adaptabilité; autoapprentissage; innovation; prise de décision; communication; travail d'équipe; pensée critique et compétences dans diverses matières. De plus, pour former des travailleurs capables de s'impliquer dans le développement durable, les chercheurs recommandent le renforcement de plusieurs compétences, dont les pensées systémique et prospective; l'action stratégique; la conscience écologique et les connaissances sur la durabilité. Enfin les compétences technologiques recherchées sont: la gestion et l'emploi des TIC; la recherche, la résolution de problèmes, la communication et la création avec les TIC; et l'utilisation éthique des TIC. L'analyse des programmes canadiens de sciences et technologies au primaire fait ressortir deux démarches pédagogiques communes dans les provinces et territoires: la démarche d'enquête et la résolution de problèmes technologiques. Certaines des compétences souhaitées pour les travailleurs contemporains figurent parmi les objectifs des programmes de sciences analysés: analyse, résolution de problème, communication, initiative, pensée critique, travail d’équipe, flexibilité, créativité... D'autres compétences pourraient avantageusement y être ajoutées: entreprenariat, gestion, action stratégique, pensées systémique et prospective. Certains pays, tels l'Australie et l'Écosse, se sont donnés des plans d'études qui visent le développement des compétences générales du 21e siècle, des compétences de durabilité ou des compétences technologiques, et ce à travers les diverses matières du primaire. Des recherches plus approfondies seront nécessaires pour assurer une meilleure compréhension des compétences du 21e siècle, des compétences de durabilité et des compétences en TIC, afin d'identifier des stratégies pédagogiques qui facilitent le développement de ces compétences et de bien cibler leur insertion dans les programmes de sciences et technologies. 1 RÉSUMÉ Au Canada, on assiste à de nombreux changements: globalisation économique, émergence de technologies facilitant la recherche, création et communication, mouvements démographiques et, à plus petite échelle, orientation vers le développement durable. La capacité de ses travailleurs de concevoir des produits, services et emplois novateurs favoriserait la prospérité du Canada. Ainsi, le développement des compétences des travailleurs pallierait un manque actuel d'innovation dans le pays. Le concept de compétences fait référence à un ensemble de ressources et pratiques cognitives et métacognitives (savoirs, savoirs faire, savoirs agir), conatives (motivation à agir), physiques, sociales, spatiales (utilisation efficace de l’espace), temporelles (organisation pertinente du temps), matérielles (utilisation d’un logiciel) et affectives. Comme c'est dans leurs cours de sciences et technologies que les élèves se familiarisent habituellement avec les progrès scientifiques et technologiques, qu'ils apprennent à concevoir de nouveaux produits et qu'on peut les préparer à devenir des artisans d'un avenir durable, la synthèse des connaissances visait quatre objectifs: 1. résumer les écrits où les chercheurs identifient de nouvelles compétences susceptibles de mieux répondre aux exigences de la société contemporaine; 2. dresser une liste des compétences figurant parmi les objectifs des programmes actuels de sciences et technologies au primaire des provinces et territoires canadiens; 3. repérer et résumer deux programmes du primaire novateurs en sciences et technologies; 4. proposer de nouvelles compétences pour insertion dans les programmes canadiens de sciences et technologies au primaire. La synthèse des connaissances sur les compétences du 21e siècle, les compétences de durabilité et les compétences en TIC a été construite en consultant des articles scientifiques, des livres, des rapports, des actes de conférences et des sites web dans les domaines de l’éducation, de l'éducation au développement durable, de la sociologie, de l’administration, du commerce, de la comptabilité, de l’utilisation des TIC et de la psychologie. Les programmes de sciences et technologies des provinces et territoires du Canada, pour les trois dernières années du primaire (dans la plupart des provinces mais, en 6e année et Secondaire 1 et 2, au Québec), ont été analysés par deux chercheuses. Les programmes exemplaires ont été repérés dans le cadre d'une recherche web dans les programmes de sciences et technologies ou plans d'études, disponibles en français et en anglais, dans les pays du monde. Les compétences générales du 21e siècle que les chercheurs et organisations souhaitent voir développer chez les travailleurs canadiens, pour les rendre plus productifs dans une société en changement sont les suivantes: analyse; évaluation; entreprenariat; compétences sociales, civiques et/ou culturelles; compétences techniques; gestion; conscience et connaissance de soi; caractéristiques personnelles propices à la réussite; leadership et responsabilité; production; résolution de problèmes complexes; initiative et autogestion; adaptabilité et flexibilité; autoapprentissage et enseignement; compétences dans diverses matières; créativité et innovation; prise de décision; communication; travail d'équipe et pensée critique. Parmi les compétences que les chercheurs recommandent pour former des travailleurs capables de s'impliquer en développement durable, la pensée critique, la créativité, la résolution de problèmes complexes, l'adaptabilité et les compétences sociales et culturelles reviennent dans la littérature. Les pensées 2 systémique et prospective; l'action stratégique; la conscience écologique et les connaissances sur la durabilité s'ajoutent à ce domaine de compétences. Enfin les compétences technologiques recherchées chez les travailleurs canadiens figurent parmi les catégories suivantes: gestion et emploi des TIC; recherche, résolution de problèmes, communication et création avec les TIC; et utilisation éthique des TIC. Une première analyse des programmes canadiens du primaire en sciences et technologies fait ressortir deux démarches pédagogiques communes à tous les programmes analysés: la démarche d'enquête (processus socioconstructiviste se terminant par la réponse à une question scientifique) et la démarche de résolution de problèmes technologiques (menant à la construction d'un produit ou d'une structure pour améliorer une situation). Dans les objectifs de la plupart des programmes de sciences, on retrouve plusieurs compétences générales du 21e siècle: analyse, évaluation, résolution de problème, communication, initiative, pensée critique, travail d’équipe, flexibilité, créativité, prise de décision (dans certains programmes), responsabilité et utilisation des mathématiques en sciences. D’autres compétences générales du 21e siècle sont toutefois peu ou pas directement touchées par les programmes de sciences au primaire. C’est le cas de l’entreprenariat, des compétences culturelles, de la gestion, de la conscience et de la connaissance de soi, des relations interpersonnelles, de la production, du leadership et de l’autoapprentissage et enseignement. Pour ce qui est des compétences de durabilité, on remarque que les programmes de sciences visent surtout des compétences traditionnellement attribuées aux scientifiques: formulation d’hypothèses, expérimentation, collecte de données, mesure et observation, etc. Les compétences de durabilité apparaissent très peu dans les programmes de sciences sauf pour ce qui est de la créativité et de la planification, mises de l'avant de façon plus ou moins importante, dans la démarche de résolution de problèmes technologiques. Une certaine conscience écologique est également recherchée dans la plupart des programmes. Toutefois, on retrouve peu de traces des pensées systémique, connective, prospective et de la compétence d'action stratégique. En matière de résolution de problèmes, la complexité et l'interdisciplinarité des problèmes sont peu abordés comme il se devrait si l'usage de la pensée systémique était objet d'apprentissage. On n'invite pas non plus les élèves à faire des liens entre les divers éléments d'un problème, ni à prédire systématiquement les risques des problèmes. L'action pour résoudre les problèmes étudiés apparaît également peu dans les objectifs des programmes, privant les élèves d'occasions d'agir pour apprendre les mécanismes de l'action. Finalement, les programmes n'enseignent pas l'adaptabilité ou la résilience, compétences essentielles à mettre à contribution par les élèves en cas de désastre. Les connaissances sur la durabilité sont finalement plus ou moins absentes. Certaines similitudes sont également observées entre les compétences que les chercheurs suggèrent de développer en TIC et celles visées par les programmes canadiens de sciences. Dans de nombreux programmes, il est question de recueillir et d'emmagasiner des informations grâce aux TIC, et de communiquer avec les TIC. Seuls certains programmes parlent d’employer des logiciels, d’utiliser et de comprendre diverses TIC, de créer à l’aide des TIC et de comprendre les enjeux éthiques rattachés aux TIC. Enfin, plusieurs compétences que les écrits scientifiques suggèrent de développer en TIC sont absentes des programmes d’études: la programmation, la transformation de l’information, la littératie des médias et l’utilisation de technologies pour résoudre des problèmes. 3 La synthèse fournit ensuite deux exemples de programmes exemplaires en matière de compétences: le Curriculum for Excellence, en Écosse, et l'ICT Capability, en Australie. En Écosse, le Plan d'études du pays vise le développement de nouvelles compétences intéressantes telles que: la capacité de répondre à des défis difficiles (adaptabilité); la capacité de démontrer et de renforcer ses apprentissages et sa vision du monde (autoapprentissage, conscience de soi, communication); la prédiction des risques (pensée prospective); la compréhension de diverses cultures et croyances (compétences culturelles), le leadership, les compétences technologiques et l'évaluation. En Australie, un programme d'apprentissage spécial pour les TIC, que l'on souhaite appliquer dans toutes les autres matières, précise les habiletés spécifiques nécessaires pour gérer et employer les TIC; chercher, résoudre des problèmes, communiquer et créer avec les TIC; et faire une utilisation éthique des TIC. La synthèse fournit enfin des pistes pour l'insertion de nouvelles compétences dans les deux démarches pédagogiques recommandées par les programmes de sciences et technologies canadiens: la démarche d'enquête et la résolution de problèmes technologiques. La démarche d'enquête pourrait être enrichie de certaines étapes permettant le travail sur de nouvelles compétences. À l'étape de poser le problème à résoudre, les pensées systémique et connective et les compétences culturelles pourraient être encouragées en invitant les élèves à envisager le problème de façon interdisciplinaire, dans son ensemble, selon divers points de vue culturels, et à tisser des liens entre les éléments du problème. Pour développer la pensée prospective et la prédiction des risques, la définition du problème serait aussi un moment privilégié pour demander aux élèves de prédire divers scénarios de l'avenir. Lors de la recherche de solutions, la créativité pourrait être systématiquement encouragée ainsi que la prise de décision pour choisir une solution efficace. Une étape d'action pour améliorer le problème étudié pourrait être ajoutée à la démarche d'enquête permettant l'usage de compétences de planification et d'action stratégique. Enfin les TIC pourraient être avantageusement employées pour représenter graphiquement le problème, chercher et partager l'information, et pour représenter et communiquer les solutions. À son tour, la démarche de résolution de problèmes technologiques pourrait être améliorée dans son déroulement. Dans le cadre de cette démarche, la créativité et l'innovation devraient être davantage soutenues par les enseignants, qui pourraient inviter les élèves à produire des objets originaux répondant à des besoins réels pour améliorer la vie des Canadiens ou de l'environnement. Certains produits, ainsi inventés dans le cadre de cette démarche, pourraient donner lieu à la création de petites entreprises, gérées par les élèves, où ces derniers construiraient leurs compétences d'autoapprentissage, de planification, de gestion et d'entreprenariat. La synthèse des connaissances a toutefois des limites: le choix de cibler un niveau scolaire spécifique (la fin du primaire), la décision de ne regarder qu'un seul programme parmi toutes les matières enseignées au Canada, l'écart entre ce qui est prescrit dans un programme et ce que les élèves retiennent, et les limites des enseignants du primaire en matière de contenu scientifique à enseigner et de moyens de développer des compétences. La synthèse propose finalement d'entamer des recherches plus approfondies sur la compréhension des compétences recensées et sur les stratégies pédagogiques aptes à favoriser leur développement, à l'école. Les voies et moyens d'insertion de ces mêmes compétences dans les programmes de sciences et technologies devraient aussi faire l’objet de recherches. 4 CONTEXTE Depuis les dernières décennies, le Canada, comme plusieurs pays industrialisés, est le témoin de nombreux changements: globalisation économique, disponibilité rapide de l'information grâce aux technologies, nouvelles structures organisationnelles, mouvements démographiques [1, 2, 3] et, à plus petite échelle, orientation vers le développement durable [4]. Les activités de production ont majoritairement été transférées dans d’autres régions de la planète, diminuant conséquemment le produit national brut du Canada ainsi que l’employabilité dans le secteur primaire [1, 2]. La capacité de concevoir des produits, services et modes d’utilisation des ressources novateurs ou de percer de nouveaux marchés pourrait améliorer la prospérité économique du Canada, dans les prochaines décennies [5]. En effet, comparativement à d’autres pays développés, le Canada accuse un retard en matière d’innovation, ce qui représente un phénomène inquiétant, si l'on considère que la compétitivité à long terme des entreprises et la qualité de vie de la population canadienne dépendent de la capacité nationale d’innover [5]. De plus, le vieillissement de la population canadienne implique qu’il est impératif d’augmenter la productivité pour soutenir un nombre croissant de personnes à charge. L'augmentation de la concurrence et le développement des compétences des travailleurs pourraient pallier cette insuffisance d'innovation [5]. Le concept de compétences fait ici référence à un ensemble de ressources et pratiques cognitives et métacognitives (savoirs, savoirs faire, savoirs agir), conatives (motivation à agir), physiques, sociales, spatiales (utilisation efficace de l’espace), temporelles (organisation pertinente du temps), matérielles (utilisation d’un logiciel) et affectives [6]. Ainsi, l’économie canadienne bénéficierait de la formation de personnes qualifiées et compétentes s’intégrant bien dans le marché du travail [5, 7]. En effet, lors de consultations effectuées par La Chambre de commerce du Canada, la pénurie de main-d’œuvre hautement qualifiée, en plus d’augmenter les coûts associés au recrutement du personnel et de ralentir l’adoption de nouvelles technologies, ressort comme l'obstacle majeur à la compétitivité du Canada dans l’économie mondiale [1, 7]. De plus, l’amélioration des compétences de la maind’œuvre aurait plusieurs autres impacts: employés instruits et versatiles, augmentation de la productivité, avancement professionnel, entreprises plus compétitives, meilleurs salaires et atteinte efficiente des normes environnementales [1]. Les compétences que les chercheurs souhaitent voir se développer chez les élèves canadiens, pour les rendre plus productifs dans une société en changement sont variées: analyse, résolution de problèmes complexes, gestion, innovation, entreprenariat, adaptabilité, etc. Ces compétences, utiles pour le marché du travail actuel et futur, sont souvent appelées des compétences du 21e siècle [8]. De nouvelles compétences, appelées compétences de durabilité, sont aussi recommandées dans le domaine des sciences: pensées systémique, prospective et connective; action stratégique, etc. [9] Il en est de même dans le domaine des nouvelles technologies: apprendre, chercher, communiquer, créer et résoudre des problèmes avec les technologies d’information et de communication (TIC). Les compétences générales du 21e siècle, les compétences de durabilité et les compétences technologiques sont-elles actuellement objets d'apprentissage au Canada? Sont-elles présentes dans les objectifs des programmes de sciences et technologies au primaire des provinces et territoires canadiens? En effet, c'est habituellement dans ces programmes que les élèves se familiarisent avec les progrès scientifiques et 5 technologiques, qu'ils apprennent à concevoir de nouveaux produits et qu'on peut les préparer à devenir des artisans d'un avenir durable. Les objectifs de la synthèse de connaissances étaient de: 1. résumer les écrits où les chercheurs identifient de nouvelles compétences susceptibles de mieux répondre aux exigences de la société contemporaine; 2. dresser une liste des compétences figurant parmi les objectifs des programmes actuels de sciences et technologies au primaire des provinces et territoires canadiens; 3. repérer et résumer deux programmes du primaire novateurs en sciences et technologies; 4. proposer de nouvelles compétences pour insertion dans les programmes canadiens de sciences et technologies au primaire. RÉPERCUSSIONS Cette synthèse fournit d'abord un aperçu des compétences qui, selon les chercheurs et organisations, sont utiles ou nécessaires pour le marché du travail canadien actuel et futur. Parmi ces compétences on retrouve les compétences générales du 21e siècle, les compétences liées à la durabilité et les compétences technologiques. La synthèse dresse ensuite un portrait et une analyse des programmes canadiens du primaire en sciences et technologies, en lien avec les nouvelles compétences décrites. Elle fournit deux exemples de programmes progressifs où les compétences du 21e siècle, de durabilité ou liées aux TIC sont à l'honneur. Inspiratrice d'innovation pédagogique, la synthèse mène à la recommandation de nouvelles compétences pour insertion dans les programmes canadiens du primaire en sciences et technologie. Elle fait finalement ressortir des lacunes dans les connaissances actuelles sur ces compétences et de nouvelles pistes de recherche sont ciblées. La synthèse informera les concepteurs de programmes de sciences et technologies sur les nouvelles compétences à insérer dans ces programmes et sur ce qui se fait actuellement au Canada et ailleurs, en particulier dans certains programmes pionniers prometteurs. Elle guidera également les employeurs pour l’embauche et la formation de nouveaux travailleurs. APPROCHE La synthèse des connaissances sur les compétences du 21e siècle, les compétences de durabilité et les compétences en TIC a été construite en consultant des articles scientifiques, des livres, des rapports, des actes de conférences et des sites web de groupes clés (par exemple: The Partnership for 21st Century Skills). Les bases de données suivantes ont été mises à profit: ERIC, ProQuest Dissertations and Theses, ABI/INFORM Global, PsycINFO, ACM Digital Library, Repère, Francis, ProQuest, ProQuest Reseach Library, Erudit, SCIRUS et SAGE Journals. Ces bases de données offrent des documents provenant des domaines de l’éducation, de l'éducation à la durabilité, de la sociologie, de l’administration, du commerce, de la comptabilité, de l’utilisation des TIC et de la psychologie. Les mots-clés utilisés, seuls ou en combinaisons, sont: compétence du 21e siècle, compétence, competencies, 21st century, competences, work, workforce, worker, labourforce, habiletés, skills, science et sustainability competences. Certaines compétences retrouvées dans les écrits ont été omises de la synthèse faute de définition ou de définition claire. D’autres compétences ont été exclues en raison d’un manque de convergence, c’est-à-dire qu’un seul chercheur ou groupe de chercheurs revendiquait l'importance de cette compétence pour les 6 travailleurs du 21e siècle. Les compétences trouvées dans les écrits ont par la suite été regroupées par catégories, en fonction de leur similarité et de leur complémentarité, par deux chercheuses, et un nom a été assigné à chaque catégorie. Pour ce qui est du deuxième objectif, soit l'étude des compétences visées par les programmes d’études, les programmes du primaire en sciences et technologies de toutes les provinces et territoires du Canada ont été analysés par deux chercheuses, en anglais et/ou en français, selon la ou les langues officielles de la province ou du territoire en question. Au Québec, les programmes consultés ont été ceux de 6e année et de Secondaire 1 et 2, et ailleurs, ceux de 6e, 7e et 8e année. Ces niveaux scolaires ont été choisis afin d’illustrer les résultats d'apprentissage souhaités pour les élèves à la fin du primaire. De plus, seuls les objectifs des programmes d'études ont été analysés et non les manuels scolaires employés pour atteindre ces objectifs. Pour le troisième objectif, les programmes exemplaires ont été repérés grâce à une recherche web dans les programmes de sciences, de technologie et plans d'études disponibles, en français et en anglais, dans le monde. Les questions relatives au développement et à l'évaluation des compétences du 21e siècle ont été délibérément omises de cette synthèse, étant donné que les objectifs de cette dernière visaient essentiellement l'identification de ces compétences. RÉSULTATS Dans les sections qui suivent, nous identifions les compétences que les chercheurs envisagent comme importantes pour les travailleurs de la nouvelle société. Les compétences générales du 21e siècle figurent en premier puis les compétences de durabilité et enfin les compétences technologiques. L'analyse des compétences générales du 21e siècle, de durabilité et technologiques figurant parmi les objectifs des programmes canadiens de sciences et technologies au primaire suit, puis la présentation de deux programmes exemplaires. Des propositions pour l’insertion de nouvelles compétences dans les programmes canadiens de sciences et technologies au primaire sont finalement formulées. 1. Les compétences générales susceptibles de mieux répondre aux exigences de la société contemporaine (compétences du 21e siècle) Tout d’abord, il est très difficile de prédire les besoins du marché en matière de compétences audelà des tendances générales [7], considérant que l’on tente de préparer les élèves à des emplois qui n’existent pas nécessairement encore [10]. La panoplie de termes utilisés pour désigner les compétences utiles et nécessaires pour le marché du travail actuel et futur rend difficile l’identification de ces compétences. En effet, ces dernières se retrouvent dans la littérature sous diverses terminologies: compétences d’apprentissage continu (lifelong learning competences), compétences clés (key competences), compétences ou apprentissages du 21e siècle (21st century skills; 21st century learning). Tous ces concepts servent à décrire les compétences nécessaires à une société axée sur les connaissances [2]. On sait également que les compétences du 21e siècle sont transversales, multidimensionnelles et de haut niveau, étant liées à la gestion de problèmes complexes et de situations incertaines [11, 12, 13]. Par ailleurs, plus une personne peut mobiliser ses connaissances et ses habiletés dans une grande variété de situations, plus elle est compétente [14]. De plus, comme les compétences sont nombreuses et complexes, on peut difficilement 7 s’attendre à ce que les élèves les maitrisent toutes. Il est plutôt recommandé de trouver un équilibre entre spécialisation et généralisation: les élèves démontrant certaines compétences en profondeur tout en ayant une acquisition mitigée des autres [9]. De plus, les compétences ne devraient pas être dissociées de leur contexte spécifique. Par exemple, la démarche de résolution de problèmes en ingénierie pourrait différer de celle que l'on utilise en sciences sociales [15]. Par ailleurs, une compétence se manifeste rarement de façon isolée. En effet, les compétences se recoupent et se complètent constamment. Analyse Au 21e siècle, la compétence d’analyse est importante [16, 17, 18, 19], que ce soit pour analyser des données (en raison de la grande quantité d'information disponible) [18], des besoins ou des produits (existants ou désirés) [20]. Évaluation L’évaluation peut prendre plusieurs formes: évaluation des coûts et bénéfices [21], des idées, des enjeux, des personnes [22], des systèmes (identifier des indicateurs de performance et les actions à entreprendre pour améliorer la performance) et du contrôle de la qualité (conduire des tests et des inspections de produits, services ou processus) [20]. Entreprenariat L’entreprenariat fait référence à la capacité de transformer des idées en actions [19, 23]. Les changements qui s’opèrent actuellement dans les communications font en sorte qu’il est de plus en plus attendu des travailleurs qu’ils fassent preuve d’entreprenariat [19, 23, 24, 25, 26, 27]. Compétences sociales, civiques et/ou culturelles Les compétences sociales, civiques et/ou culturelles sont aussi prônées sur le marché du travail actuel [3, 23, 24, 28, 29, 30]. D’autres concepts sont utilisés pour nommer ces compétences: conscience globale, multiculturelle, interculturelle, sociale ou culturelle [2, 28, 29, 30, 31] et sensibilité ou expression culturelle [23, 24]. Les compétences sociales, civiques et/ou interculturelles englobent tous les comportements qui permettent à un individu de participer de façon constructive et efficace à son milieu social et de travail et ce, dans diverses sociétés [23]. Celles-ci permettent de comprendre les sentiments, les motivations, les habitudes et les aspirations d’autrui [7, 29] et incluent le confort dans les relations interpersonnelles, l'entretien de bonnes relations de travail et l'entente harmonieuse avec ses supérieurs [22]. Elles consistent donc à interagir efficacement avec autrui, dans des environnements culturellement différents et dans une atmosphère de respect mutuel et de dialogue [3, 28] et à partager des idées, des expériences et des émotions par une variété de médias [23]. Elles comprennent également des habiletés de gestion de conflits, une participation active et démocratique [23], ainsi qu'un bon service à la clientèle [32]. Compétences techniques Le succès des entreprises nécessite invariablement l'apport de compétences techniques et professionnelles [1, 5]: dépannage (déterminer et éliminer les causes d’erreurs dans les opérations), installation (de l’équipement, des machines, du câblage ou des programmes), contrôle des opérations (d’équipement ou de systèmes), réparation (des machines ou systèmes en utilisant les outils appropriés) et sélection de l’équipement [20]. 8 Gestion La gestion du temps et des ressources [20, 33], l’identification des ressources nécessaires au succès, l’intégration des tâches et la gestion des priorités [22] sont également importantes, en plus de la gestion de l’équipement, des ressources financières, du personnel et des opérations [20]. Les capacités d’allocation des ressources sont aussi recherchées et pertinentes pour la plupart des emplois [33]. Conscience et connaissance de soi La connaissance et la conscience de soi incluent l’intuition [23], la connaissance de ses forces et faiblesses [22], la découverte et l'enrichissement de ses talents [22], la conscience de ses limites [23] et l'analyse de ses attentes personnelles [22]. Leadership et responsabilité Le leadership et la responsabilité consistent à guider, à diriger autrui et à agir de façon responsable en tenant compte des intérêts de tous [28]. Cette catégorie de compétences inclut la prise en charge des situations, l'amorce d'actions et la distribution de directives [19]. Fixer des buts et des priorités, évaluer et gérer les risques, être responsable de ses actions et de celles de son groupe et contribuer au bien-être de la communauté et de la société sont des indicateurs de leadership [34], ainsi que rendre des comptes [28]. Les compétences de leadership et de responsabilité, nécessaires pour tous les types d’emplois, sont recherchées par les employeurs [27, 35, 33, 32, 36, 37, 38, 39, 40] dès l’entrée sur le marché du travail [40]. Toutefois, actuellement, les employés nouvellement embauchés démontrent peu de compétences de leadership [38]. Production La production, c’est-à-dire la priorisation, la planification, l'action, la gestion des résultats, l’utilisation d’outils et la capacité de créer des produits pertinents et de haute qualité, est également une compétence du 21e siècle [2, 19, 28, 29]. Cette compétence inclut le travail systématique et organisé ainsi que le suivi des directives et procédures en place [19]. Résolution de problèmes complexes La résolution de problèmes complexes est également recommandée [2, 18, 20, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 31, 32, 33, 41, 42, 43, 44, 45]. La résolution de problèmes complexes fait appel à diverses compétences complémentaires: • Évaluer la situation et cerner le problème, • Rechercher divers points de vue et les évaluer objectivement, • Reconnaitre les dimensions humaines, interpersonnelles, techniques, scientifiques et mathématiques du problème, • Déterminer la source du problème, • Être créatif dans la recherche de solutions, • Utiliser d’emblée la science, la technologie et les mathématiques pour réfléchir, acquérir et partager le savoir et prendre des décisions, • Évaluer des solutions pour faire des recommandations ou arriver à des décisions, • Adopter des solutions, • Confirmer l’efficacité d’une solution et l’améliorer [34]. 9 Caractéristiques personnelles propices à la réussite Les caractéristiques personnelles propices à la réussite incluent plusieurs compétences. On mentionne la démonstration d’attitudes et de comportements positifs: se sentir bien dans sa peau, être confiant, gérer les situations de façon honnête, reconnaitre la valeur de son travail et de celui d’autrui et manifester de l’intérêt pour le travail [33, 34]. D’autres compétences de ce type sont la pensée autonome [25], la curiosité [27] et la motivation intrinsèque [17, 22]. L’habileté à ressortir les significations profondes des propos exprimés [3], la recherche active de façons d’aider les autres [20], l’ajustement des actions en réponse aux actions des autres [20], l’honnêteté [36, 37, 39, 40], l’intégrité [36, 37, 39, 40] et la gestion des émotions [23] sont également de mise. De plus, plusieurs chercheurs rapportent l’importance de l’éthique de travail et du professionnalisme [31, 32, 36, 37, 39, 40, 43, 46]. Adaptabilité et flexibilité L'adaptabilité est la capacité de gérer des situations nouvelles, changeantes et incertaines, incluant les nouvelles tâches ou procédures. Cette compétence est importante pour s'ajuster aux changements du milieu [2, 17, 24, 25, 27, 28, 41, 47]. Pour ce faire, il importe d'analyser les nouvelles situations, d'identifier des façons de les gérer et de développer une stratégie de réponse [41]. Il s'agit ici de jongler avec plusieurs tâches, objectifs et informations, tout en tenant compte des limites, dont le temps et les ressources [29]. En bref, l’adaptabilité consiste à répondre positivement au changement tout en gérant bien les pressions et les contretemps [19]. La flexibilité, compétence apparentée, est également préconisée [2, 17, 28, 34, 47]. La flexibilité implique de travailler de façon autonome ou en équipe, d'effectuer des projets multiples, d'être ouvert et de composer avec l’incertitude [34]. La résilience est un concept associé à l'adaptabilité [48, 49]. Autoapprentissage et enseignement L’apprentissage continu et autonome est une compétence recherchée chez les travailleurs du 21e siècle [2, 23, 24, 34, 50]. La capacité d’apprentissage est l’habileté à continuer d'apprendre en gérant adéquatement le temps et l’information, seul ou en groupe. Cette compétence comprend la conscience de ses processus d’apprentissage et de ses besoins, l’identification d’occasions de formation et l’habileté à surmonter les obstacles à l'apprentissage. C’est également d’acquérir, de gérer et d’assimiler de nouvelles informations et compétences et de rechercher de l’aide et des outils [23, 34]. Pour ce faire, il faut être disposé à croître, à évaluer ses forces et faiblesses (pour déterminer les points à améliorer), à se fixer des objectifs d’apprentissage, à planifier et à agir pour atteindre ces derniers [34]. La gestion de la charge cognitive ou habileté à maximiser son fonctionnement cognitif grâce à une variété de techniques, est également revendiquée [3]. Le revers de l’apprentissage, l’enseignement, c’est-à-dire montrer aux autres à faire des tâches, est également demandé [20, 33]. Communication La communication englobe plusieurs sous-compétences: • Lire et comprendre l’information sous diverses formes (textes, graphiques, tableaux, schémas) [34], • Écrire et parler tout en favorisant l’écoute et la compréhension des autres [34], • Écouter et questionner pour comprendre le sens et la valeur du point de vue des autres [34], • Présenter et partager l’information par l’utilisation de diverses technologies (réseauter) [19], 10 • Utiliser les connaissances et compétences scientifiques, technologiques et mathématiques appropriées pour expliquer ou préciser des idées [34], • Comprendre les expressions verbales et non verbales [22, 51], • Savoir extraire les idées pertinentes de concepts complexes et les communiquer de diverses façons [51]. Une communication claire permet non seulement de partager des idées, mais aussi de ressortir le sens des informations à travers l'écoute et la discussion [41]. Selon certains chercheurs [21], la communication consiste en la maîtrise de plusieurs langues. Ainsi, de très nombreux chercheurs soulignent l’importance de la communication pour les travailleurs du 21e siècle [2, 19, 21, 22, 23, 24, 25, 27, 28, 29, 31, 32, 33, 34, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 51, 52, 53, 54, 55, 73]. Compétences dans diverses matières Les compétences mathématiques sont recherchées dans la plupart des emplois [2, 20, 23, 33]. Les chercheurs affirment l’importance d’utiliser des chiffres, ce qui consiste à décider ce qui doit être mesuré ou calculé, observer et sauvegarder l’information en utilisant les méthodes, les outils et les technologies appropriées, et faire des estimations et vérifier les calculs [34]. D’autres mentionnent la numéracie, c’est-à-dire l’habileté à utiliser, appliquer, interpréter et communiquer des informations et des idées mathématiques [53]. Les compétences de base en sciences (littératie scientifique) sont également mentionnées en tant que compétences importantes pour les travailleurs du 21e siècle [2, 20, 23, 29]. L’histoire, les arts [2] et la littératie économique [29] sont également identifiés comme importants, ainsi que la littératie en santé, commerce et entreprenariat [28]. Travail d’équipe Le travail d’équipe, ou collaboration, est considéré comme fondamental [2, 16, 17, 19, 21, 22, 24, 26, 27, 28, 31, 32, 33, 36, 37, 39, 40, 44, 52, 54, 56, 58, 73]. En combinant leurs efforts et leurs expertises, les membres d’une équipe peuvent accomplir davantage collectivement qu’individuellement [52]. Le travail d’équipe permet d’intégrer diverses perspectives dans l’atteinte des objectifs [59] et favorise l’efficacité dans l'amélioration ou le développement de nouveaux produits [44]. Travailler avec d’autres suppose plusieurs sous-compétences: • Comprendre la dynamique d’un groupe et savoir composer avec celle-ci, • S'assurer que les objectifs de l’équipe sont clairs, • Respecter et appuyer les idées, les opinions et la contribution des autres membres, • Reconnaitre et respecter la diversité des perspectives des membres, • Recevoir et donner une rétroaction constructive et respectueuse, • Contribuer au succès de l’équipe en diffusant l’information et en mettant l’expertise de chacun au service de l’équipe, • Diriger, appuyer ou motiver l’équipe pour une performance maximale, • Comprendre et gérer les conflits pour parvenir à des solutions [34]. Pensée critique Plusieurs chercheurs soutiennent l'importance de la pensée critique [2, 18, 20, 23, 26, 27, 28, 31, 45, 50, 60]. La pensée critique consiste à utiliser la logique et le raisonnement pour identifier des forces et des faiblesses dans des alternatives de solutions, de conclusions ou d’approches [20]. La pensée critique requiert également d’un individu qu’il porte des jugements et prenne des 11 décisions [28]. L’importance de cette compétence découle des avancements technologiques qui peuvent donner lieu à des questions légales et éthiques [18]. Initiative et autogestion L'initiative fait référence à la capacité de transformer ses idées en actions. C’est également la capacité de planifier et de gérer les projets afin d’atteindre les objectifs donnés tout en tirant profit des occasions qui se présentent, avec une conscience éthique [23]. Gérer les objectifs et le temps, travailler indépendamment et diriger ses apprentissages sont également des composantes de l’initiative [28]. Cette compétence est jugée importante pour le marché du travail du 21e siècle [2, 23, 27, 32, 36, 37, 39, 40]. La prise de risques est également préconisée [2, 23], ainsi que l’autogestion [41, 42], l’autonomie [24, 33], le respect des échéances [23, 46] et le fait d'avoir un plan [22]. Le souci des résultats, l'atteinte des objectifs, le travail énergique et enthousiaste et la recherche de possibilités d’auto développement sont également suggérés [19]. Créativité et innovation Le produit innovant peut prendre la forme d’un bien, service, procédé, modèle commercial, initiative organisationnelle ou outil de commercialisation nouveau ou amélioré. Pour qu’une innovation ait une importance commerciale, elle doit être proprement diffusée et adaptée. La créativité est nécessaire pour repenser les procédés, l’organisation, la formation, la manière de tirer profit d’une innovation [5], et pour intégrer de nouvelles idées aux connaissances existantes [41]. Par ailleurs, la créativité, dans une société marquée par des changements rapides et imprévisibles, permet de se préparer à faire face à de nouveaux défis [61]. La créativité et l’innovation se définissent aussi par l’implantation d’innovations et par le travail créatif en équipe [28]. Ils seront exigés de tous les travailleurs [2, 17, 23, 26, 28, 36, 37, 39, 40, 41, 45, 47, 58, 61]. Les personnes créatives font preuve de pensée indépendante, savent identifier des problèmes, prennent des risques et développent des solutions [47]. De plus, l’innovation sociale requiert une pensée multiniveau (meta-level thinking), complémentaire à la créativité, qui permet d’approcher les problèmes sous différents angles, de se distancer des stéréotypes et de se diriger vers un niveau stratégique de jugement [62]. Prise de décision La prise de décision, compétence aussi prisée [18, 19, 23, 42, 44, 63], consiste à considérer les couts et bénéfices afin de choisir les actions les plus appropriées [20]. Au Canada et aux ÉtatsUnis, certains employeurs ont commencé à impliquer, sous diverses formes, leurs employés dans les décisions relatives à la compagnie [41]. L’importance de réfléchir par étapes au lieu de prendre des décisions impulsives [22] et de fixer des priorités [23] est également soulignée. Il est aussi question de littératie civique, c’est-à-dire la compréhension des impacts des décisions civiles aux niveaux local, provincial, national et global [28]. 2. Les compétences de durabilité Tel que mentionné au début de ce rapport, un autre type de changement se déroule, au Canada, à plus petite échelle: les initiatives vers le développement durable. Que ce soit dans la planification urbaine, la gestion des forêts et des cours d'eau, l'agriculture ou le tourisme, de nouvelles pratiques émergent, avec un souci de qualité de vie et de conservation des ressources. En raison du nombre d’enjeux environnementaux et de leur complexité, une nouvelle science est née: la science de la durabilité [64]. C'est une science où l’on cherche à comprendre la complexité des 12 interrelations socioécologiques afin de soutenir la transition des sociétés vers le développement durable [65]. Il est question ici d'orienter le progrès d'une nation vers la construction d'une résilience et de compétences propices à une sage gestion des ressources qui permet de s'adapter aux changements [66]. Sans pour autant négliger la prospérité économique, il est de plus en plus question que notre société, traditionnellement centrée sur le savoir, s'oriente vers des valeurs telles la vie, la dignité humaine, la pluralité et la diversité des cultures, et le travail humain comme source d'actualisation et de réalisation de soi [67]. Le domaine des compétences de durabilité s'est développé en raison des problèmes complexes actuels et envisagés: changements climatiques, désertification, pauvreté, pandémies, guerres... Ces problèmes complexes, interdépendants, contradictoires, situés dans des lieux en changement, d'un important degré d'urgence et avec des probabilités élevées de dommages, n'ont pas de solution immédiate [9, 68]. Pour résoudre ces problèmes ouverts, pour profiter des opportunités, pour devenir des agents de changement et des gestionnaires de transition, les élèves doivent développer des compétences clés de durabilité. Ces compétences clés sont des dispositions cognitives, affectives et motivationnelles qui permettent aux élèves de faire des changements dans les pratiques économiques, écologiques et sociales actuelles sans nécessairement que ces changements soient des réactions aux problèmes existants [69]. Les compétences clés de durabilité sont celles qui permettent aux citoyens de comprendre les défis auxquels la société fait face aujourd'hui et de faciliter son développement vers un futur durable. Les programmes de sciences devraient habiliter les élèves à analyser et à résoudre des problèmes complexes et à créer et saisir des opportunités pour la durabilité [9]. Il s’agit de former des agents de changement, capables de contribuer aux modifications nécessaires pour une économie à faible carbone et pour une société économe en utilisation d’énergie et de ressources primaires, mais forte en capital intellectuel, en créativité et en capacité de travail collaboratif [48, 70]. En science de la durabilité, science qui s'apparente aux sciences de l'environnement, mais qui englobe de plus les aspects sociaux et culturels des problématiques, les chercheurs recommandent le développement de plusieurs compétences clés. Certaines compétences clés de durabilité évoquées par les chercheurs, telles la pensée critique [68, 70, 71], la créativité [72, 73, 74], la résolution de problèmes complexes [9], l'adaptabilité [48] et les compétences sociales et culturelles [75, 76], similaires aux compétences générales du 21e siècle présentées ci-haut, ne seront pas décrites de nouveau dans cette section. Voici quelques autres compétences clés de durabilité proposées par les chercheurs, ainsi que des explications sur leur utilité dans une société qui s'oriente vers le développement durable. Pensée systémique Elle se définit comme une compétence à analyser et à représenter des systèmes et des problèmes complexes à travers différents domaines (société, environnement, économie...) et à diverses échelles (du local au global), en considérant les effets en cascade, l'inertie, les nœuds de rétroaction, et autres aspects des problèmes de durabilité [71, 77, 78]. Il s'agit de considérer les variables, fonctions, sous-systèmes, chaînes de cause à effet, et possibilités de résilience et d'adaptation [77]. En effet, un système, qui est bien plus que la somme de ses parties, se définit comme un ensemble d'éléments interdépendants, organisés de façon cohérente pour atteindre un but [79]. Un système renferme trois piliers: des éléments, des liens et des usages [80]. La pensée systémique inclut la compréhension, la vérification empirique et l'articulation de la structure des controverses, de leurs composantes clés, de leurs dynamiques et de l'interconnexion entre les systèmes humains et naturels [81]. Cette capacité d'analyse est basée sur la maîtrise de concepts 13 tels la structure, la fonction, les relations de cause à effet, les perceptions, les motifs, les valeurs, les préférences, les besoins, les détenteurs de pouvoir, les tactiques, les décisions, les institutions et les règlements. Cette compréhension intime de la structure interne et des dynamiques des systèmes socioécologiques est un prérequis pour l'identification de points d'intervention, pour l'anticipation de trajectoires futures et pour designer des processus de transition [9]. Les compétences complémentaires à la pensée systémique sont la pensée connective (capacité de tisser des liens entre les éléments d'un système) [82] et la résolution de problèmes complexes (présentée ci-haut dans les compétences générales). Pensée prospective Il s'agit d'une habileté à fabriquer, à analyser collectivement et à évaluer des images riches de l'avenir au sujet de controverses et de situations [83, 84]. Ici, l'on considère qu'il n'y a pas qu'un avenir unique mais plusieurs avenirs possibles [68]. Les images de l'avenir incluent des informations qualitatives et quantitatives, des récits, et des visualisations. L'habileté à analyser des images du futur inclut la capacité d'en comprendre et d’en articuler la structure, les composantes clés et les dynamiques. L'habileté à fabriquer des images exige des compétences de création, d'imagination et de construction [9]. Dans la création d'images du futur, on doit prendre en compte les notions de temps (passé, présent, futur à court et à long terme), de continuité, de non-linéarité, de probabilité, de désirabilité, de plausibilité, d'incertitude, de risque et de précaution [85]. La pensée prospective est utile, car la durabilité invite à une orientation vers le long terme, vers l'anticipation de conséquences dangereuses et vers une équité intergénérationnelle [86]. Cette habileté permet de développer diverses options d'action en se basant sur les conditions actuelles et d'identifier des opportunités potentielles et des risques [69]. La pensée prospective est une source d'espoir, car on réalise que l'avenir peut être modifié [87]. Les compétences complémentaires à la pensée prospective sont la prédiction et la gestion des risques [88, 89, 90, 91], la prise de décision [92, 93, 94, 95] et la pensée rétrospective [90]. Action stratégique Elle se définit comme une habileté à agir et, plus spécifiquement, à initier et à gérer le changement [69, 96, 97]. En matière de durabilité, il est question de changer les systèmes, structures, processus, façons de penser, pratiques [4] et éléments valorisés socialement [74], pour modifier et modeler l'avenir [49], ainsi que pour créer des alternatives aux problèmes complexes du monde post-industriel [4]. La compétence d'action stratégique permet de planifier collectivement, d'implanter et d'évaluer des interventions, des transitions et des stratégies de gouvernance vers la durabilité. Cette habileté inclut la participation, la compréhension de concepts stratégiques tels l'intentionnalité, l'inertie, les barrières, les porteurs de projets et les partenariats. La fixation de buts et la formulation d'indicateurs de mesure sont aussi importantes dans le processus, ainsi que des connaissances sur les stratégies d'action, la durabilité, la faisabilité, l'efficacité, les obstacles, les mouvements sociaux et les conséquences non voulues [98]. Des connaissances sur les méthodes de design, d'implantation, d'évaluation et d'adaptation des politiques, sur les programmes et plans d'action (incluant plusieurs acteurs), sur la facilitation de plusieurs perspectives sont aussi nécessaires. La planification collaborative (en réseau) et en situation d’incertitude fait aussi partie de cette compétence dans laquelle s'insère la capacité d’évaluer les ressources nécessaires à l’action et leur disponibilité, ainsi que la prise en compte des effets secondaires et surprises de l’action [89]. Ici, les plans doivent être flexibles et s’adapter aux conditions changeantes et aux nouvelles connaissances qui émergent durant l’action [69]. Récemment, il a aussi été question de la pensée de design qui favoriserait l'innovation dans 14 l’action ainsi qu’en recherche, en développement et en commercialisation de ressources et de produits [99, 100]. Conscience écologique approfondie Celle-ci se définit comme un éveil à l'interconnexion, à l'interdépendance (entre les personnes, la société, l'économie, la culture et l'environnement), à la diversité et à l'entièreté de tout ce qui existe [48, 67] et comme une appréciation esthétique du milieu [71]. Connaissances sur la durabilité Des connaissances sur le monde et son fonctionnement; sur le capital naturel (ressources et services fournis par le milieu naturel); sur le capital humain (intelligence et santé des individus); sur le capital social (les groupes sociaux); sur le capital manufacturier (matériel et infrastructures existants) et sur le capital financier (l’argent et la valeur des ressources) sont souhaitées pour participer à une société en transition vers la durabilité [101]. 3. Les compétences technologiques Les TIC, qui constituent actuellement un secteur générateur d'innovation et de prospérité économique locale et internationale, peuvent être classifiées en sept catégories: intégration de systèmes, solutions Internet, formation avancée, logiciels, services-conseils, télécommunications et multimédia [102]. Les TIC se complexifient constamment pour faciliter les tâches des scientifiques, des gens d'affaires, de l'industrie et d’autres travailleurs, tout en assurant la rapidité de la circulation de l'information, sa large diffusion et sa fiabilité. Les TIC sont une force puissante qui dirige la croissance de la productivité [103, 104, 105], l’innovation et la création d’emplois dans tous les secteurs [26, 106, 107, 108, 109, 110, 111]. Les compétences en TIC permettent de mieux gérer le temps, de réduire les efforts investis dans la planification, de rester informé et en contact, d’accéder à de meilleures informations, de faciliter la communication sous diverses formes (mots, images, sons) et d’accéder à des éléments (produits, occasions, concours, etc.) seulement disponibles en ligne [112, 113, 114]. Il est reconnu qu'une grande priorité doit être accordée au développement des compétences en TIC chez les praticiens, les usagers et les entreprises [115]. On retrouve dans la littérature une panoplie de termes liés aux compétences associées aux TIC. La littératie informatique est la capacité d’utiliser efficacement les outils liés aux ordinateurs, comme les programmes de traitement de texte, les tableurs, les bases de données et les logiciels de présentation et de graphisme [116]. Il est également question d’habiletés numériques, c’est-à-dire la maitrise de techniques, logiciels et procédés qui interviennent dans l'acquisition, la transmission, le traitement, la diffusion, la recherche, l'indexation et l'exploitation de l'information [102]. On parle aussi de littératie numérique ou capacité de ressortir une compréhension profonde du contenu en utilisant des outils d’analyse de données et des procédés d’apprentissage accéléré rendus possibles grâce aux technologies [116]. Il y a finalement la littératie technologique ou capacité d’utiliser, de comprendre et d’évaluer les technologies, et d'avoir recours aux principes et stratégies technologiques pour concevoir des solutions et atteindre des buts [2, 117, 118]. Dans cette section, les compétences technologiques ont été réparties en cinq catégories: gérer et employer les TIC, chercher avec les TIC, créer avec les TIC, communiquer avec les TIC, utilisation éthique des TIC et résoudre des problèmes avec les TIC. 15 Gérer et employer les TIC Plusieurs chercheurs s’entendent pour dire que la gestion et l’emploi des TIC sont des compétences du 21e siècle [2, 23, 28, 33, 38, 42, 45, 53, 119, 120, 121, 122]. Certains parlent de compétences de base en technologie [23], d’autres d’utilisation des TIC [53, 122] ou d’autres d’accession aux informations numériques et de compréhension de celles-ci [122]. À ceci s’ajoutent les compétences liées au fonctionnement des ordinateurs [42] et la sélection et l'application de diverses technologies [33]. Un autre groupe mentionne la littératie des médias, c’est-à-dire l’analyse des médias: messages, interprétations...[28] Il s'agit finalement d'employer les TIC de façon confiante et critique pour accéder, retrouver, emmagasiner, produire, présenter et échanger de l’information ainsi que pour participer à des réseaux via le web [23]. Il est donc attendu que tous les travailleurs sachent utiliser divers logiciels, dont les traitements de texte, les tableurs, les bases de données et les logiciels de présentation. Plusieurs devront également être familiers avec des logiciels de design et de graphisme [123]. Chercher avec les TIC En TIC, des capacités de recherche sont utiles pour chercher, évaluer, définir, sélectionner, organiser, analyser, comprendre, interpréter, gérer, créer ou partager l’information [8, 29, 122]. En effet, un usage adéquat de l’Internet nécessite des compétences informationnelles pour déterminer les informations pertinentes, les trouver, les évaluer et les utiliser correctement [124]. Évaluer la validité et l’utilité de l’information est une étape cruciale de ce processus, ainsi que l’emmagasinage et l’organisation de l’information trouvée [8]. Créer avec les TIC Il est souvent nécessaire de non seulement traiter et organiser l’information, mais aussi de la modeler et de la transformer pour créer de nouvelles connaissances ou idées [8, 122]. En effet, une facette des compétences liées à l’information est la capacité de transformer celle-ci afin de mieux la comprendre, la communiquer à autrui ou la développer pour intégrer ses propres idées. Dans ce contexte, les TIC deviennent un outil puissant pour intégrer ou synthétiser l’information, pour l’analyser et l’interpréter, pour modeler et comprendre les liens entre différentes composantes et pour générer de nouvelles idées. Il est également question de design technologique, consistant à produire ou à adapter l’équipement ou les technologies pour répondre aux besoins [20]. La programmation, c’est-à-dire l’écriture de programmes d’ordinateurs à diverses fins [20] est également une création effectuée à l’aide des TIC. Un autre groupe mentionne la littératie des médias qui consiste, entre autres, à créer des produits médiatiques [28]. Communiquer avec les TIC Les travailleurs doivent être capables d’échanger, de critiquer et de présenter de l’information et des idées via le web. Les TIC renforcent et augmentent les possibilités de communication et développent des compétences de coordination et de collaboration avec autrui [3, 8]. Une communication efficace nécessite le traitement, la transformation et la composition de l’information afin de pouvoir présenter une idée de la meilleure façon qui soit. Des compétences plus pratiques sont également nécessaires pour communiquer adéquatement, comme l’utilisation correcte des outils à disposition et l’utilisation adéquate du langage [8]. Utilisation éthique des TIC La globalisation, le multiculturalisme et l’usage accru des TIC occasionnent de plus en plus d'enjeux éthiques. Des compétences éthiques doivent être développées chez les élèves telles qu'un 16 usage responsable des TIC au niveau personnel et social [8] et l'application de mesures de sécurité [123]. Résoudre des problèmes avec les TIC Dans un marché du travail compétitif, il importe que les élèves puissent enfin utiliser les technologies efficacement pour résoudre des problèmes [53, 125, 126]. 4. Analyse des compétences générales du 21e siècle, de durabilité et technologiques figurant parmi les objectifs des programmes canadiens de sciences et technologies au primaire Les tableaux 1 à 5 illustrent les compétences ressorties dans les objectifs des programmes canadiens de sciences et technologies au primaire. Rappelons ici que, dans la plupart des provinces, les programmes de 6e, 7e et 8e année ont fait l'objet de l'analyse alors qu'au Québec, les programmes de 6e année et de Secondaire 1 et 2 ont été consultés. L'observation des programmes de sciences et technologies permet de constater que deux démarches principales sont proposées dans tous les programmes analysés: 1. la démarche d'enquête, processus socioconstructiviste se terminant par la réponse à une question scientifique; 2. la démarche de résolution de problèmes technologiques, menant à la construction d'un produit ou d'une structure pour améliorer une situation. C'est donc à travers les étapes de ces deux démarches que sont présentées, dans les tableaux 1 et 2, les principales compétences et sous-compétences identifiées dans les programmes canadiens de sciences et technologies. Les compétences technologiques retrouvées dans les programmes de sciences suivent, dans le tableau 3, puis les compétences de type savoir-être, dans le tableau 4, et enfin d'autres compétences, dans le tableau 5. Dans tous les tableaux, les symboles f et a font référence aux langues des programmes étudiés: français ou anglais. Tableau 1. Compétences de type savoir-faire, rattachées à la démarche d'enquête, mentionnées dans les programmes canadiens de sciences et technologies, en 6e, 7e et/ou 8e année Démarche Démarche d'enquête (Le processus d’enquête repose sur le développement de questions, formulées par les enseignants et les élèves, pour initier et guider l’apprentissage) Compétences Identifier un ou des problèmes à résoudre Planifier l'enquête Sous-compétences Poser des questions qui mènent à des explorations et des enquêtes Poser le problème ou la question de recherche Identifier les contraintes et les obstacles Identifier les outils, les ressources, les instruments et le matériel nécessaire Utiliser différents types de raisonnement: inductif et déductif Provinces et langues AB(a), BC(a), NB(a), NL(a), NS(a), NT(a), NU(a), ON(f)(a), PE(a), QC(f), SK(a), YT(a) AB(a), MB(a), NB(a), NL(a), NT(a), NU(a), ON(f)(a), PE(a), QC(f) QC(f) AB(a), NL(a), NS(a), ON(f), PE(a), QC(f), SK(a) QC(f) Prédire, faire des hypothèses AB(a), BC(a), MB(a), NB(a)(f), NL(a), NS(a), NT(a), NU(a), ON(f)(a), PE(a), QC(f), SK(a), YT(a) Planifier des moyens de résoudre le problème: test, expérience, enquête AB(a), BC(a), MB(a), NB(a), NS(a), NT(a), NU(a), ON(f)(a), PE(a), QC(f), SK(a), YT(a) 17 Identifier les renseignements à obtenir Identifier diverses sources à consulter Identifier les variables à contrôler Expérimenter, tester Recueillir de l’information AB(a), BC(a), MB(a), NB(a), NS(a), NT(a), NU(a), ON(f)(a), PE(a), QC(f), SK(a), YT(a) Observer (de façon qualitative et quantitative) AB(a), BC(a), MB(a), NB(a), NL(a), NS(a), NT(a), NU(a), ON(f)(a), PE(a), QC(f), SK(a), YT(a) Mesurer et estimer AB(a), BC(a), MB(a), NB(a)(f), NL(a), NS(a), NT(a), NU(a), ON(a)(f), PE(a), QC(f), YT(a) Consigner et organiser les données sous plusieurs formes Classifier Communiquer les résultats AB(a), MB(a), NB(a), NT(a), NU(a), ON(f), PE(a), QC(f) AB(a), BC(a), MB(a), NB(a), NL(a), NT(a), NU(a), ON(f)(a), PE(a), YT(a) AB(a), BC(a), MB(a), NB(a), NL(a), NS(a), NT(a), NU(a), ON(f)(a), PE(a), QC(f), SK(a), YT(a) Évaluer, sélectionner, consulter et comparer diverses sources d'information Contrôler les variables Traiter les données AB(a), ON(f)(a), NL(a), NT(a), NU(a), QB(f) AB(a), BC(a), MB(a), NB(a), NT(a), NU(a), ON(f)(a), PE(a), YT(a) AB(a), BC(a), MB(a), NB(a), NL(a), NS(a), NT(a), NU(a), ON(f)(a), PE(a), QC(f), SK(a), YT(a) AB(a), BC(a), NB(a)(f), NL(a), NS(a), NT(a), NU(a), ON(a)(f), PE(a), QC(f), YT(a) Comparer BC(a), NS(a), QC(f), YT(a) Analyser l’information ou les données Identifier et/ou expliquer des patrons, des divergences et des liens dans les données Se questionner, vérifier sa procédure, refaire le test BC(a), MB(a), NB(a)(f), NL(a), NS(a), NT(a), NU(a), ON(f)(a), PE(a), QC(f), SK(a), YT(a) Inférer, vérifier son hypothèse, conclure Identifier de nouvelles questions issues des résultats Construire divers modèles Identifier des façons d'appliquer les nouveaux acquis Choisir le média approprié à l'auditoire Organiser les données pour les présenter Présenter et justifier ses résultats AB(a), MB(a), NB(a), NL(a), NT(a), NU(a), ON(a)(f), PE(a), QC(f), SK(a) AB(a), BC(a), MB(a), NB(a), NT(a), NU(a), ON(f)(a), PE(a), YT(a) AB(a), BC(a), MB(a), NB(a)(f), NL(a), NS(a), NT(a), NU(a), ON(f)(a), PE(a), QC(f), SK(a), YT(a) AB(a), NB(a), NL(a), ON(a), PE(a) BC(a), NB(f), NS(a), ON(a), SK(a), YT(a) AB(a), BC(a), MB(a), NB(a), NT(a), NU(a), YT(a) ON(f)(a) ON(f), QC(f) AB(a), BC(a), MB(a), NB(a), NL(a), NS(a), NT(a), NU(a), ON(f)(a), PE(a), QC(f), SK(a), YT(a) 18 Tableau 2. Compétences de type savoir-faire, rattachées à la résolution de problèmes technologiques, mentionnées dans les programmes canadiens de sciences et technologies, en 6e, 7e et/ou 8e année Démarche Compétences Identifier le problème ou le besoin Sous-compétences Déterminer des critères de réussite testables Proposer plusieurs pistes de solution Chercher des solutions Identifier des contraintes Explorer des problèmes semblables et des solutions pertinentes Identifier et consulter des sources d'information ou d'aide variées Choisir une solution Résolution de problèmes technologiques (formuler des solutions à divers problèmes et concevoir des modèles pour de nouveaux appareils et processus dans le but de satisfaire les besoins et les désirs de l'humain) Planifier et construire un prototype Documenter les activités et décisions Faire un plan ou autre représentation Planifier la construction du prototype ou du produit (étapes, matériel, outils...) AB(a), BC(a), MB(a), ON(f)(a), NL(a), NT(a), NU(a), YT(a) AB(a), BC(a), MB(a), NB(a)(f), NS(a), NT(a), NU(a), ON(f)(a), PE(a), QC(f), SK(a), NL(a), YT(a) QC(f), SK(a) NL(a), QC(f) AB(a), MB(a), NB(a), NL(a), NT(a), NU(a), PE(a), QC(f), SK(a) AB(a), BC(a), MB(a), NB(f), NL(a), ON(f)(a), QC(f), SK(a), YT(a) NL(a), QC(f) AB(a), NL(a), ON(a)(f), QC(f) AB(a), BC(a), MB(a), NB(a), NL(a), NT(a), NU(a), ON(f)(a), PE(a), QC(f), SK(a), YT(a) Construire le prototype AB(a), BC(a), MB(a), NB(a), NL(a), NS(a), NT(a), NU(a), ON(f)(a), PE(a), QC(f), SK(a), YT(a) Modifier les procédures lorsque nécessaire AB(a), NL(a), NT(a), NU(a), PE(a), QC(f) Faire un essai rigoureux du prototype AB(a), BC(a), MB(a), NB(a), NL(a), NS(a), NT(a), NU(a), ON(f)(a), PE(a), QC(f), SK(a), YT(a) Enregistrer les résultats des essais NB(a), NL(a), MB(a), ON(a), QC(f) Évaluer le produit Expérimenter, évaluer et présenter le prototype Provinces et langues Améliorer le produit Identifier des impacts et risques du produit Identifier de nouvelles applications pour le produit Évaluer son travail et celui de son équipe Présenter et justifier ses résultats aux auditoires en utilisation divers modes de communication AB(a), BC(a), MB(a), NL(a), NS(a), NT(a), NU(a), ON(f)(a), PE(a), QC(f), SK(a), YT(a) AB(a), BC(a), MB(a), NB(a), NL(a), NS(a), NT(a), NU(a), ON(a), PE(a), QC(f), YT(a) AB(a), NT(a), NU(a), ON(a), PE(a) AB(a), NL(a), NT(a), NU(a), ON(a)(f), PE(a), QC(f), AB(a), NB(a), NL(a), PE(a), QC(f) BC(a), MB(a), NB(a), NL(a), ON(f)(a), PE(a), QC(f), YT(a) 19 Tableau 3. Compétences technologiques mentionnées dans les programmes canadiens de sciences et technologies, en 6e, 7e et/ou 8e année Compétences technologiques Recueillir des informations par les TIC Emmagasiner, retrouver, envoyer, trier et/ou organiser des informations sur les TIC Analyser des données sur les TIC (tableurs) Créer ou regarder des simulations sur les TIC Rassembler des vidéos d'information sur les TIC Écrire et réviser un rapport sur les TIC Présenter à l’aide des TIC Communiquer par les TIC Utiliser et comprendre diverses TIC Comprendre les enjeux liés aux TIC Participer à des projets d'envergure (locaux ou globaux) grâce aux TIC Évaluer et gérer des systèmes technologiques Travailler efficacement avec plusieurs médias de communication Utiliser un langage adapté aux processus et outils de communication Créer (des documents, vidéos, audio) à l’aide de TIC Provinces et langues BC(a), NB(f), NT(a), NU(a), ON(f)(a), PE(a), QC(f), SK(a), YT(a) BC(a), NL(a), NT(a), NU(a), ON(f)(a), PE(a), SK(a), YT(a) SK(a) NL(a), NT(a), NU(a), ON(f)(a), QC(f), SK(a) SK(a) NT(a), NU(a), ON(f)(a), BC(a), NB(f), NL(a), ON(f), QC(f), SK(a), YT(a) BC(a), NB(f), NL(a), NT(a), NU(a), ON(f)(a), QC(f), SK(a), YT(a) NL(a), NS(a), PE(a), QC(f) BC(a), NL(a), ON(a), YT(a) SK(a) NL(a) NL(a) NL(a), QC(f) NB(f), NL(a), ON(f), QC(f) 20 Tableau 4. Compétences de type savoir-être mentionnées dans les programmes canadiens de sciences et technologies, en 6e, 7e et/ou 8e année Compétences de type savoir-être Esprit critique Conscience de ses propres valeurs Prudence (lors de la manipulation de matériel) Intendance et sollicitude envers l'environnement et/ou la communauté Rigueur scientifique Travail d'équipe, collaboration Curiosité Créativité, ouverture d’esprit Confiance en soi en résolution de problèmes Persévérance Sens de l'effort Responsabilité Émerveillement face au monde et/ou aux sciences Respect des avancements en sciences et technologies, des systèmes de connaissances d'autres cultures et considérations de genre Précision Apprendre de ses erreurs Expression esthétique Communication Développement moral et spirituel Initiative Autonomie Solidarité Provinces et langues AB(a), BC(a), MB(a), NB(a)(f), NS(a), NT(a), NU(a), ON(f)(a), PE(a), QC(f), SK(a), YT(a) ON(f)(a), QC(f) AB(a), BC(a), MB(a), NB(a), NL(a), NS(a), NT(a), NU(a), ON(f)(a), PE(a), QC(f), SK(a), YT(a) AB(a), BC(a), MB(a), NB(a), NL(a), NS(a), NT(a), NU(a), ON(f)(a), PE(a), QC(f), SK(a), YT(a) AB(a), BC(a), MB(a), NL(a), NT(a), NU(a), ON(f), QC(f), YT(a) AB(a), BC(a), MB(a), NB(a), NL(a), NS(a), NT(a), NU(a), ON(f), PE(a), QC(f), SK(a), YT(a) AB(a), BC(a), NL(a), NT(a), NU(a), ON(f), QC(f), SK(a), YT(a) AB(a), BC(a), NB(f), NL(a), NT(a), NU(a), QC(f), SK(a), YT(a) AB(a), BC(a), MB(a), NT(a), NU(a), QC(f), YT(a) AB(a), BC(a), NL(a), NT(a), NU(a), QC(f), AB(a), MB(a), NT(a), NU(a), QC(f) AB(a), BC(a), NB(f), NT(a), NU(a), QC(f) AB(a), BC(a), MB(a), NL(a), NT(a), NU(a), PE(a), SK(a), YT(a) MB(a), NT(a), NU(a), QC(f), SK(a) BC(a), ON(f), YT(a) BC(a), QC(f), YT(a) NL(a), NS(a), PE(a) BC(a), NL(a), NS(a), PE(a) NB(f), NL(a) QC(f) NB(f), QC(f) QC(f) Tableau 5. Autres compétences mentionnées dans les programmes canadiens de sciences et technologies, en 6e, 7e et/ou 8e année Autres compétences Prise de décision Utilisation des mathématiques en sciences Provinces et langues AB(a), BC(a), NB(a), NL(a), NT(a), NU(a), PE(a), SK(a), YT(a) BC(a), MB(a), NL(a), QC(f), SK(a), YT(a) Les compétences visées par les programmes canadiens actuels de sciences et technologies sontelles bien choisies pour préparer les futurs travailleurs à opérer dans une économie globale, dominée par les télécommunications, les médias et les technologies [127], et sujette aux changements démographiques, sociaux et environnementaux [1, 3]? Une comparaison entre les compétences générales du 21e siècle, de durabilité et technologiques et celles retrouvées dans les programmes de sciences et technologies au primaire illustre à la fois des similitudes et des différences. Ces similitudes et différences sont résumées dans le tableau 6. 21 Tableau 6. Compétences générales du 21e siècle, de durabilité et en TIC présentes et moins présentes dans les programmes canadiens de sciences et technologies au primaire Compétences générales du 21e siècle Compétences présentes dans les programmes canadiens de sciences et technologies au primaire Analyse, évaluation, résolution de problèmes, communication, initiative, pensée critique, travail d’équipe, flexibilité, créativité, prise de décision (dans certains programmes), responsabilité et utilisation des mathématiques en sciences Compétences moins présentes dans les programmes canadiens de sciences et technologies au primaire Entreprenariat, compétences culturelles, gestion, conscience et connaissance de soi, relations interpersonnelles, compétences techniques, production, leadership, autoapprentissage et enseignement Compétences de durabilité Créativité, planification et conscience écologique Pensées systémique, connective et prospective, compétence d'action stratégique et adaptabilité ou résilience Compétences en TIC Recueillir et emmagasiner des informations grâce aux TIC, communiquer grâce aux TIC, employer des logiciels, utiliser et comprendre diverses TIC, créer à l’aide des TIC et comprendre les enjeux éthiques rattachés aux TIC Programmation, transformation de l’information, littératie des médias et utilisation de technologies pour résoudre des problèmes Ainsi, dans les objectifs des programmes de sciences canadiens au primaire, de 6e à 8e année, on retrouve plusieurs compétences générales du 21e siècle: analyse, évaluation, résolution de problème, communication, initiative, pensée critique, travail d’équipe, flexibilité, créativité, prise de décision (dans certains programmes), responsabilité et utilisation des mathématiques en sciences. Ces compétences du 21e siècle figurent parmi les objectifs des programmes de nombreuses provinces. D’autres compétences générales du 21e siècle sont toutefois peu ou pas directement touchées par les programmes de sciences au primaire. C’est le cas de l’entreprenariat, des compétences culturelles, de la gestion, de la conscience et connaissance de soi, des relations interpersonnelles, des compétences techniques, de la production, du leadership et de l’autoapprentissage et enseignement. Pour ce qui est des compétences de durabilité, on remarque que les programmes de sciences visent surtout des compétences traditionnellement attribuées aux scientifiques: formulation d’hypothèses, expérimentation, collecte de données, mesure et observation, etc. Les compétences de durabilité apparaissent très peu dans les programmes de sciences sauf pour ce qui est de la créativité et de la planification, mises de l'avant de façon plus ou moins importante, dans la démarche de résolution de problèmes technologiques. Une certaine conscience écologique est également recherchée dans la plupart des programmes. Toutefois, on retrouve peu de traces des pensées systémique, connective, prospective et de la compétence d'action stratégique. En matière de résolution de problèmes, la complexité et l'interdisciplinarité des problèmes sont peu abordés comme il se devrait si l'usage de la pensée systémique était objet d'apprentissage. On n'invite pas non plus les élèves à faire des liens entre les divers éléments d'un problème, ni à prédire systématiquement les risques des problèmes. Le passage à l'action pour remédier aux problèmes étudiés apparaît également absente des objectifs des programmes, privant les élèves d'occasions d'agir pour apprendre les mécanismes de l'action. Finalement, les programmes n'enseignent pas l'adaptabilité ou la résilience, compétences essentielles à mettre à contribution par les élèves en cas de désastre. Les connaissances sur la durabilité sont finalement plus ou moins absentes. 22 Certaines similitudes sont également observées entre les compétences que les chercheurs suggèrent de développer en TIC et celles visées par les programmes canadiens de sciences. Dans de nombreux programmes, il est question de recueillir et d'emmagasiner des informations, et de communiquer grâce aux TIC. Dans certains programmes seulement, on parle d’employer des logiciels, d’utiliser et de comprendre diverses TIC, de créer à l’aide des TIC et de comprendre les enjeux éthiques rattachés aux TIC. Enfin, plusieurs compétences que la littérature scientifique suggère de développer en TIC sont absentes des programmes d’études: la programmation, la transformation de l’information, la littératie des médias et l’utilisation de technologies pour résoudre des problèmes. Il importe ici de noter que la présente synthèse des connaissances a des limites, entre autres les choix de cibler un niveau scolaire spécifique (la fin du primaire) et de ne regarder qu'un seul programme parmi toutes les matières enseignées au Canada. Ainsi, d'autres compétences pourraient faire partie des objectifs du secondaire et du postsecondaire, pouvant améliorer les compétences des élèves avant leur entrée sur le marché du travail. Il s'avère donc difficile de faire un lien direct entre les compétences encouragées au primaire et celles nécessaires sur le marché du travail. Il est par conséquent possible que les lacunes identifiées dans les programmes d’études de sciences et technologies au primaire soient comblées par les programmes du secondaire et du collège ou de l'université. Il est possible de plus que les compétences technologiques fassent partie des plans d'études des provinces dans des matières autres que les sciences. De plus, il y a toujours des écarts considérables entre ce qui est prescrit dans un programme et ce que les élèves retiennent réellement [2]. Les programmes demeurent souvent des prescriptions. La manière dont les enseignants les exploitent et tentent d'en atteindre les objectifs peut diverger des intentions des programmes. De plus, dans plusieurs provinces, les sciences sont les parents pauvres de l'enseignement au primaire, en raison du manque de formation scientifique et pédagogique des enseignants. À titre d'exemple, dans un récent rapport [128], l'on conclut que la science au Québec demeure, encore aujourd’hui, une discipline passablement délaissée et que plusieurs enseignants québécois estiment manquer de temps pour pouvoir réellement développer des compétences, ne sachant pas trop comment s’y prendre pour réaliser cette tâche. 23 5. Programmes exemplaires Des programmes exemplaires, en matière de compétences, ont été repérés en Écosse et en Australie. En Écosse, le plan d'études national, intitulé Curriculum for Excellence [129], favorise le développement de plusieurs compétences du 21e siècle, comme en témoigne la liste des compétences de l'encadré 1. Encadré 1. Compétences visées dans Curriculum for excellence (Écosse) • • • • • • • • • • • • • • Connaissances et compétences nécessaires à la compétition sur les marchés globaux Métacognition: réflexion sur ses apprentissages et design de ceux-ci pour combler ses propres besoins, intérêts et préférences Capacité de répondre à des défis difficiles Capacité de démontrer et de renforcer ses apprentissages, sa vision du monde Pensée créative et indépendante Prédiction des risques Prise de décision Compréhension de diverses cultures et croyances Partenariat Leadership Compétences technologiques Adaptabilité et flexibilité Responsabilité sociale et environnementale Évaluation Dans le même sens, en Australie, un programme a été créé pour éduquer les élèves aux TIC, à travers toutes les matières. Un résumé des compétences en TIC visées par le programme ICT Capability [130] est présenté dans l'encadré 2. Encadré 2. Compétences visées dans ICT Capability (Australie) • • • • • Gérer et employer les TIC: choisir et utiliser les logiciels et les systèmes; comprendre les systèmes informatiques, gérer des données digitales. Chercher avec les TIC: les utiliser pour trouver, générer, organiser et analyser des données, tout en évaluant la valeur de ces données. Créer avec les TIC: générer des idées, plans et processus pour répondre à des défis ou à des tâches. Communiquer avec les TIC: collaborer et échanger; comprendre les systèmes de communication numériques. Appliquer des protocoles et des pratiques sociales en utilisant les TIC: reconnaître la propriété intellectuelle; appliquer des règles de sécurité; identifier les impacts des TIC sur la société. 24 6. Propositions sommaires pour l’insertion de nouvelles compétences dans les programmes canadiens de sciences et technologies au primaire Précisons d'abord que toutes les compétences générales du 21e siècle, de durabilité et technologiques ne pourraient être intégrées dans les objectifs d'un programme de sciences et technologies au primaire. Leur nombre est trop élevé et certaines compétences concordent moins bien avec la didactique des sciences et des TIC. Toutefois, à la suite de cette synthèse de connaissances et de l'analyse des programmes, nous pensons que les programmes de sciences actuels, tels que construits, à partir de deux démarches principales, soit la démarche d'enquête et la démarche de résolution de problèmes technologiques, pourraient ouvrir la porte au développement de nouvelles compétences. Tout d'abord, la démarche d'enquête pourrait être enrichie de certaines étapes permettant la mise à profit de nouvelles compétences. À titre d'exemple, à l'étape de poser le problème à résoudre, les pensées systémique et connective, et les compétences culturelles pourraient être encouragées en invitant les élèves à envisager le problème de façon interdisciplinaire, dans son ensemble, selon divers points de vue culturels, et à tisser des liens entre les éléments du problème. Pour développer la pensée prospective et la prédiction des risques, la définition du problème serait aussi un moment privilégié pour demander aux élèves de prédire divers scénarios de l'avenir en lien avec ce problème. Lors de la recherche de solutions, la créativité pourrait être systématiquement encouragée et la prise de décision pour choisir une solution pourrait être apprise en encourageant les élèves à définir leurs buts, à considérer les avantages et les désavantages de leurs choix possibles et à se donner des critères décisionnels [95]. Une étape d'action pour améliorer le problème étudié pourrait de temps à autre être ajoutée à la démarche d'enquête permettant l'usage de compétences de planification et d'action stratégique. À son tour, la démarche de résolution de problèmes technologiques pourrait être améliorée dans son déroulement. À notre avis, dans le cadre de cette démarche, la créativité et l'innovation devraient être davantage soutenues par les enseignants, qui pourraient inviter les élèves à produire des objets originaux répondant à des besoins réels pour améliorer la vie des Canadiens ou de l'environnement. Certains produits, ainsi inventés dans le cadre de cette démarche, pourraient donner lieu à la création de petites entreprises, gérées par les élèves, où ces derniers construiraient leurs compétences d'autoapprentissage, de planification, de gestion et d'entreprenariat. RESSOURCES ADDITIONNELLES - Programme Curriculum for Excellence en Écosse: http://www.educationscotland.gov.uk/thecurriculum/whatiscurriculumforexcellence/index.asp - Programme ICT Capability en Australie: http://www.australiancurriculum.edu.au/GeneralCapabilities/Information-and-CommunicationTechnology-capability/Introduction/ICT-capability-across-the-curriculum RECHERCHE COMPLÉMENTAIRE Pour plusieurs jeunes personnes, l’école est le seul endroit où les compétences peuvent être apprises [8]. Cependant, selon notre analyse, plusieurs compétences requises pour réussir dans le monde contemporain sont encore peu enseignées, en sciences et technologies, dans les écoles 25 canadiennes: certaines compétences générales du 21e siècle, la plupart des compétences de durabilité et certaines compétences encore méconnues en TIC. Pour faire avancer la recherche sur les compétences qui devraient aujourd'hui faire partie des objectifs des programmes canadiens de sciences et technologies, il y aurait lieu de poursuivre les études sur plusieurs sujets reliés aux compétences discutées dans cette synthèse. En quoi consistent exactement ces compétences? Quelles sont les étapes de leur développement? Pourquoi et comment ces compétences sont-elles importantes pour les employeurs canadiens ou pour vivre dans une société technologique et qui s'oriente vers le développement durable? Les compétences jugées essentielles par les employeurs sont-elles les mêmes que celles auxquelles les travailleurs canadiens aimeraient être éduqués? Comment et à quel âge devrait-on tenter de développer ces nouvelles compétences chez les élèves? Quelles devraient être les démarches à faire vivre aux élèves en sciences et technologies pour qu'ils apprennent graduellement à maîtriser les compétences générales du 21e siècle, de durabilité et technologiques? Toutes ces questions pourraient faire l'objet de recherches dans les prochaines années. Il y aurait enfin lieu de pousser la réflexion sur les pistes possibles d''insertion des compétences, présentées dans cette synthèse, dans les programmes de sciences et technologies du primaire et ceux d'autres niveaux scolaires. 26 Annexe 1 RÉFÉRENCES ET BIBLIOGRAPHIE Références 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. Bélanger, P. & Hart, S. (2012). Leveraging Training and Skills Development in SMEs: An Analysis of Two Canadian Urban Regions - Montreal and Winnipeg, OECD Local Economic and Employment Development (LEED) Working Papers. Tiré de http://dx.doi.org/10.1787/5k8x6l198524-en Voogt, J. & Pareja Roblin. N. (2012). 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