GREEN FLEET DOSSIER
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F&B155_10_dossGREEN_fr_02 21/02/07 8:55 Page 14 DOSSIER GREEN FLEET “Fleet & Business prône une gestion de flotte socialement responsable et met en lumière les efforts déjà fournis par l'industrie et les fleet-owners.” Caroline THONNON INTRO 15 Nature et société demandent une pensée et une gestion “verte”. SOCIÉTÉS DE LEASING « VERTES » 18 Les projets « verts » des sociétés de leasing arrivent au compte-gouttes. Nos voisins hollandais quant à eux, sont plus créatifs. CASE STUDIES GREEN FLEET AWARD 20 Akzo Nobel a reçu le Prix Spécial du Jury lors des derniers Fleet & Business Awards. Peter den Besten nous informe sur sa politique de gestion de flotte verte. Les finalistes : Stad Hasselt et Ricoh Belgium ne sont pas en reste non plus dans ce domaine. LOI CO2 26 BIOCARBURANTS 30 La loi sur le CO2 fut un thème central lors de la dernière Fleet & Business Academy. Focus sur les conséquences de cette loi pour les conducteurs et pour l’entreprise. On découvre de plus en plus de sortes de biocarburants sur le marché. Un aperçu. 3 QUESTIONS À… Fleet&Business I 155 I FEVRIER-MARS 2007 I Ministre des Finances Didier Reynders. Un intermède vert. 14 Si nous voulons protéger la nature, il est grand temps d’agir intelligemment. Une politique de gestion de flotte ‘verte’ s’intègre parfaitement dans ce cadre ; elle est non seulement respectueuse de l’environnement mais permet aussi de faire des économies. 33 F&B155_10_dossGREEN_fr_02 21/02/07 8:55 Page 15 En vert et contre tout! La terre se réchauffe et il faut s'attendre à d'importants bouleversements climatiques. Or les véhicules à moteur sont souvent considérés comme l'une des plus importantes sources de gaz à effet de serre. C'est malheureusement exact. La Commission européenne veut à présent réduire les émissions de CO2 à 130 gr/km par voiture à l'horizon 2012. Mais pour qu'une différence soit réellement perceptible, il incombe à chacun de penser et d'agir "vert". est immatriculée au nom d'une entreprise et, parmi elles, quelque 250.000 le sont au nom d'une société de leasing. Selon la FEBIAC, ces voitures de société sont, ces dernières années et surtout ces derniers mois, de plus en plus montrées du doigt parce qu'elles inciteraient à plus de déplacements que le strict nécessaire et 145 gr/km La terre se réchauffe. Aurons-nous encore des hivers semblables à ceux que nous connaissions jadis? FEBIAC a relevé les émissions de CO2 des 20 voitures les plus répandues comme voiture de société. Dans cette liste, on retrouve des véhicules comme les Renault Clio et Mégane, les Volkswagen Golf, Touran et Passat, l'Opel Zafira, les BMW Série 3 et 5, les Audi A4 et A6, ou encore la Peugeot 307 et la Citroën Xsara. Or il apparaît que le taux moyen d'émission CO2 de tous ces modèles pris ensemble est de 145 gr/km, soit moins que la moyenne des voitures neuves vendues en Belgique (155 gr/km). De plus, les voitures de société, et surtout celles qui sont en leasing, sont renouvelées tous les 3 à 4 ans, ce qui leur permet de bénéficier des dernières solutions techniques mises au point par les constructeurs automobiles. PRODUCTION DE GAZ À EFFET DE SERRE PAR SECTEUR D'ACTIVITÉ Part prise par les différents secteurs d'activité dans les émissions de gaz à effet de serre en Belgique en 2004. 0,6% 1,1% Emissions fugitives Déchets 9,3% Agriculture 20,1% Transformation énergétique 10,2% Industrie (processus) 15,9% Résidentiel généreraient donc une pollution supplémentaire. Mais selon une enquête sur la mobilité, il apparaît que la voiture de société n'est pas la principale responsable du pourcentage élevé d'utilisation de l'automobile pour les trajets domiciletravail. Seuls 10% des navetteurs en effet disposeraient d'une voiture de société. 20,1% Industrie manufacturière et construction 4,2% Tertiaire 18,5% Transport Source: Inventaire national des émissions de gaz à effet de serre 2006/ Febiac Numéro à thème CO2 janvier 2007 Vers les 130 gr/km La Commission européenne a dévoilé début février ses projets d'avenir pour le secteur automobile et est bien décidée à imposer des normes d'émission plus strictes. Pour atteindre le seuil fixé par le Protocole de Kyoto, et préserver ainsi l'avenir de notre planète et de nos enfants, le taux d'émission moyen par voiture devrait être abaissé à 120 gr/km en 2012. Ce qui signifie une diminution de quelque 25%. Traduit en consommation de carburant, cela signifie une consommation moyenne de 4,5 l/100 km pour une voiture diesel et de 5 l/100 km pour une essence. La Commission européenne veut maintenant mettre ce cadre légal sur la table pour 2008 avec l'objectif final d'atteindre les 120 gr/km en 2012. Les constructeurs doivent respecter la limite des 130 gr/km Fleet&Business I 155 I FEVRIER-MARS 2007 I L e transport routier est responsable de quelque 18,5% des émissions totales de gaz à effet de serre et de 20,8% des émissions de CO2. Les voitures particulières en sont responsables à raison de 10%, les camions à raison de 5% et les utilitaires à raison de 3%. En Belgique, une voiture sur cinq à peu près 15 F&B155_10_dossGREEN_fr_02 21/02/07 8:55 Page 17 DOSSIER GREEN FLEET Allons-nous lui donner une chance de vivre dans un environnement préservé? LES EFFORTS DES CONSTRUCTEURS AUTOMOBILES Les voitures sont de plus en plus sobres et propres. Toutes les marques automobiles travaillent aujourd'hui sur de nouvelles techniques qu'elles testent ou même commercialisent déjà. Or les efforts des constructeurs pour diminuer la consommation de leurs véhicules ne sont pas toujours estimés à leur juste valeur. C'est pourquoi nous proposerons, dans le prochain numéro de Fleet & Business et après le Salon de Genève, un panorama complet de toutes les initiatives développées en ce sens par les constructeurs. Vous pourrez ainsi vous forger une opinion personnelle et opérer les meilleurs choix pour votre parc automobile, à court comme à long terme. LES DIFFÉRENTS AGENTS POLLUANTS - CO2 (dioxyde de carbone): contribue au réchauffement de la planète - CO (monoxyde de carbone): nuisible à la santé - HC (hydrocarbure): contribue à l'effet de serre et affecte la couche d'ozone - NOx (oxyde d'azote): contribue à l'effet de serre et à la formation de pluies acides - PM (particules) et fumées visibles: responsables de cancers et de maladies cardio-vasculaires A quand des alternatives? Dans l'attente de réelles alternatives dans le domaine des véhicules de grande série, il est grand temps de passer à l'action. Le conducteur et le style de conduite qu'il adopte sont aujourd'hui responsables d'une part non négligeable de la consommation de carburant d'un véhicule. La sensibilisation et l'introduction de nouvelles règles sont des mesures qui ne peuvent plus être négligées dans le cadre d'une gestion de flotte moderne et efficace. Non seulement pour l'environnement, cela va de soi, mais aussi des raisons strictement budgétaires. Et comme toujours, il convient de commencer par soi-même. Savez-vous combien consomme votre voiture et quel est son taux d'émission de CO2? Savezvous ce qu'il convient de faire pour tirer le meilleur profit de chaque litre de carburant? Si oui, communiquez-vous ces informations aux conducteurs de vos véhicules? La car policy écologique De très nombreuses entreprises montrent qu'elles sont prêtes à prendre des mesures pour développer une gestion de parc plus écologique. Il s'agit de petites initiatives comme le suivi attentif de la consommation de carburant et l'incitation des conducteurs à consommer moins, ou des mesures plus contraignantes qui impliquent de vraies limitations. Dans les pages qui suivent, nous nous intéressons à des entreprises qui ont devancé la législation et ont pris elles-mêmes des initiatives dans ce domaine. Il s'agit en l'occurrence de trois sociétés qui ont posé leur candidature aux premiers Green Fleet Awards, organisés par Fleet & Business. Caroline THONNON Fleet&Business I 155 I FEVRIER-MARS 2007 I et les 10% restants doivent être obtenus par une amélioration au niveau des carburants et des pneumatiques. 17 F&B155_10_dossGREEN_fr_02 21/02/07 8:55 Page 18 DOSSIER GREEN FLEET L’attente est longue Sur le marché européen, les initiatives vertes de sociétés de leasing démarrent. Mais où en sommes-nous en Belgique? L a Belgique est connue pour son esprit conservateur face aux nouvelles tendances. Il n’en va pas vraiment autrement dans le domaine du “leasing vert”. Une enquête menée sur le marché belge du leasing nous apprend que pratiquement aucune société de leasing n’offre aujourd’hui dans notre pays un programme ou produit de leasing vert clairement défini. C’est regrettable, car notre Green Fleet Enquête réalisée à la fin de l’année dernière révèle que plus de la moitié des personnes interrogées attend un effort en ce sens de la part des loueurs (voir cadre). CO2 En revanche, nos loueurs encadrent et encouragent leurs clients et prospects à évoluer vers une conscience plus écologique , en particulier en matière de contribution CO2. Cette contribution CO2, ainsi que les émissions de CO2 des véhicules, sont déjà régulièrement mentionnées sur les sites Internet des sociétés de leasing, où elles côtoient d’autres nouvelles à teneur écologique, comme des conseils pour réduire sa consommation de carburant, des informations sur l’importance d’une bonne pression de pneus,…. En outre, la contribution En matière de gestion de flotte respectueuse de l’environnement, la majorité des sociétés de leasing belges se concentrent aujourd’hui sur la contribution CO2. Il est rarement question de programmes de leasing vert adéquats. CO2 fait de plus en plus souvent l’objet d’une mention séparée sur les devis aux clients, si bien que ceux-ci réalisent quelles charges financières environnementales implique le choix de telle ou telle voiture de flotte. Une autre mesure populaire est l’organisation de séminaires sur le thème des voitures de flotte et l’environnement, où l’on aborde une foule de thèmes écologiques: de la contribution CO2 à la mise en place d’une politique de gestion de flotte verte, en passant par l’avenir du biodiesel et de l’hydrogène. Manifestement, ce sont surtout les clients aux flottes importantes qui souhaitent opter pour une politique plus verte. Et ce sont ces mêmes clients qui, de temps à autre, demandent conseil à une DE QUELS FOURNISSEURS ATTENDEZ-VOUS DES SOLUTIONS CONCRÈTES? 1. Constructeurs 2. Fournisseurs de carburant 3. Fournisseurs de pneus 4. Consultants 5. Sociétés de leasing Les gestionnaires de parcs automobiles attendent d’abord des initiatives environnementales concrètes de la part de fournisseurs de produits comme les constructeurs, spécialistes en carburant et en pneus. Suivent ensuite les consultants et les sociétés de leasing. Plus de 54% des personnes interrogées estiment que les loueurs doivent aussi réfléchir à la mise en œuvre d’une démarche d'entreprise socialement responsable. Source: Green Fleet Enquête de Fleet & Business, septembre 2006. 18 21/02/07 8:55 société de leasing pour donner une orientation plus verte à leur politique de gestion de flotte. Un objectif auquel toutes les sociétés de leasing disent “vouloir collaborer”. Concrètement Si nous prenons comme critère la taille de la société de leasing, nous remarquons que les grandes sociétés sont en avance sur les petites. Cela semble logique, car les grands acteurs ont davantage de moyens, mais disposent aussi d’une structure plus importante, souvent internationale, ce qui facilite les investissements verts. Songez par exemple à LeasePlan, GE Fleet Services et ING Car Lease, qui ont élaboré un programme de flotte structuré où prime le paramètre écologique (respectivement ‘Green Plan’, ‘green & safe solutions’ et ‘Eco Lease’). Pour certains de ces programmes, l’implémentation en Belgique doit encore commencer, mais le concept est déjà là. Toutefois, le propriétaire de flotte verte met aussi son espoir dans les loueurs plus modestes. En effet, de nombreuses sociétés de leasing préparent actuellement des programmes verts, qu’elles présenteront durant la seconde moitié de cette année. Elles ne souhaitent pas dévoiler de quoi il s’agit au juste, d’une part pour ne pas donner des idées à la concurrence et, d’autre part, pour ne pas faire de promesses risquant de s’avérer irréalisables par la suite. Quoi qu’il en soit, notre rédaction suit de près, pour vous, les initiatives sur le marché du leasing. Signalons, pour conclure, qu’il existe des pays plus rapides et plus créatifs dans le domaine du leasing vert. Et ce, tout près de chez nous, par exemple les Page 19 NOS VOISINS DU NORD SONT PLUS VERTS • Save Lease d’Athlon Car Lease L’objectif du programme d’épargne « Save Lease » est d’inciter les conducteurs à payer moins cher leur carburant et à conduire de manière plus économique. Ils épargnent des points appelés « Savers », qu’ils peuvent échanger contre de cadeaux sympas. De plus, les automobilistes qui optent pour une voiture figurant dans la liste « Wereld Natuur Fonds Top10 » (voitures sélectionnées produisant moins de CO2) pourront faire des économies supplémentaires. Selon Athlon, ce programme permet de réaliser jusqu’à 15% d’économies sur les frais de carburant. • Terberg Leasing : GREENLease depuis déjà 1,5 ans GREENlease permet de réduire les émissions de CO2 en optant pour des voitures peu gourmandes en énergie (label A, B ou C) et en participant à des formations en éco-conduite. La compensation des émissions de CO2 restantes est réalisée par la plantation d’arbres. Il existe aussi une carte carburant spéciale qui totalise le nombre de litres pris à la pompe. Aujourd’hui, environ 5% du parc automobile (flotte totale de 21.000 véhicules) de Terberg est vert. Terberg Leasing, qui fait aujourd’hui partie de l’alliance internationale European Fleet Alliance, parle aussi du concept vert avec ses collègues étrangers. Et le projet semble susciter de l’intérêt. • Environnement et sécurité avec green & safe solutions Dans ce programme « green & safe solutions », qui se veut très concret, GE Fleet Services conjugue le respect de l’environnement avec l’aspect sécurité. Ce programme destiné aux conducteurs étudie leur comportement écologique au volant sur la base de 5 paramètres: usage des pneus, usure des garnitures de frein, dommages, amendes et consommation de carburant. • Eco Lease chez ING Car Lease Eco Lease propose des véhicules classe A,B ou C équipés d’autres options non polluantes. Ce programme comprend un système de bonus récompensant les personnes ayant le comportement le plus écologique au volant. • Pays-Bas: MultiLease va Natuurlijk Leasen MultiLease a récemment lancé le produit Natuurlijk Leasen. Selon le directeur Jelle Hassefras, environ 20% de sa clientèle (1.900) souhaite adhérer au programme vert. • Pays-Bas: Go Lease lance Spring Lease Ce programme est centré sur la responsabilité sociale et associe un système de donation à une conduite respectueuse de l’environnement. “ Certains plantent des arbres, nous aidons des enfants,” explique le directeur Joost van Rooijen. Pays-Bas. Nous avons répertorié ci-dessous les initiatives les plus remarquables observées chez nos voisins du Nord. Nous espérons qu’elles inspireront les propriétaires de flottes et fournisseurs dans notre pays et les pousseront à s’engager avec plus de détermination dans la lutte verte. Caroline THONNON, Stijn PHLIX et Steven SCHOEFS Fleet&Business I 155 I FEVRIER-MARS 2007 I F&B155_10_dossGREEN_fr_02 19 F&B155_10_dossGREEN_fr_02 21/02/07 8:55 Page 20 DOSSIER GREEN FLEET Akzo Nobel Les belles paroles ne servent à rien ! Akzo Nobel pratique une gestion de flotte internationale unique en son genre, puisque les valeurs stratégiques du groupe sont reprises dans une car policy « Green & Safe ». L’auteur de cette politique résolument écologique, Peter den Besten, a décroché le Prix spécial du jury lors du Green Fleet Award 2006. P eter den Besten occupe le poste de Global Implementation & Category Manager - Carlease chez Akzo Nobel Central Purchasing bv - une division de Akzo Nobel nv ayant son siège à Arnhem (Pays-Bas). Actif dans l’industrie chimique et pharmaceutique, le groupe Akzo Nobel emploie 62.000 personnes dans le monde. Dont un petit millier en Belgique, où le parc compte 300 véhicules. A l’échelle mondiale, la flotte du groupe comprend plus de 12.000 véhicules. Pourquoi votre stratégie internationale de gestion de flotte met-elle à ce point l’accent sur la sécurité et le respect de l’environnement ? I Peter den Besten: “People, Planet & Profit sont les leitmotivs stratégiques d’Akzo Nobel. Rien de plus normal dès lors que ces trois ‘P’ se retrouvent aussi dans le fleet management. La rentabilité (Profit) est un élément déterminant, mais ne peut jamais entraîner l’achat de véhicules moins sûrs. Les collaborateurs (People) sont extrêmement précieux pour n’importe quelle entreprise. La sécurité doit être un atout. Outre la sécurité technique des véhicules, nous proposons aussi aux conducteurs des formations en ligne axées sur la sécurité et, au besoin, des cours de conduite. Nous concilions enfin la rentabilité et la sécurité à travers une gestion de flotte soucieuse de l’environnement (Planet). Fleet&Business I 155 I FEVRIER-MARS 2007 I Peter den Besten : “En principe, nous réexaminons les listes de voitures tous les 6 mois. L’accent est alors mis sur l’environnement et la sécurité. Si de nouvelles voitures moins polluantes en CO2 sont commercialisées, nous les ajoutons à la liste.” 20 Akzo Nobel considère qu’il est de son devoir de contribuer à améliorer notre cadre de vie.” Une politique de mobilité écologique se limite-t-elle à utiliser des véhicules à faibles émissions de CO2 et économes en carburant ? P. den Besten: “La consommation de carburant et les émissions de CO2 sont incontournables. Nous nous référons aux ‘étiquettes énergie’ utilisées dans un nombre croissant de pays. Seules les voitures qui correspondent à une classe d’émission verte ou jaune sont admises dans la flotte. Le rouge est exclu ! Selon les budgets, qui varient avec la fonction, I DES OBJECTIFS INFLEXIBLES “Si la réduction des émissions de CO2 est insuffisante, nous devrons prendre des mesures supplémentaires”, affirme Peter den Besten. “A terme, Akzo Nobel entend abaisser le seuil moyen de CO2 à 120 g/km. Il faut toutefois se montrer prudent lorsqu’on tend vers de tels objectifs. Que fait-on des transmissions automatiques ? Les boîtes automatiques traditionnelles ont la réputation de consommer plus. En termes de sécurité et de confort, une boîte automatique offre certes un plus. Heureusement, nous pouvons compter sur l’appui des fabricants. Il existe désormais des transmissions propres, afin de mieux concilier l’environnement et la sécurité.” F&B155_10_dossGREEN_fr_02 21/02/07 8:55 Page 21 LA FLOTTE “Nous n’imposons pas seulement à nos conducteurs de choisir une voiture écologique. A travers divers programmes, nous leur apprenons aussi à améliorer leur façon de conduire,” explique Peter den Besten. Nombre de véhicules : Monde : ±12.000. Belgique : 300 Financement : leasing financier et opérationnel à livre fermé Carburant : diesel LE FLEET-OWNER Nom : Peter den Besten Age : 42 ans Etudes : Technologie chimique à la Technische Universiteit de Delft, MBA Première fonction dans l’entreprise : chef d’équipe Coatings Research Fonction actuelle : Global Implementation & Category Manager - Carlease Supérieur direct : M. T. Buijtenhuijs, NPR Program Manager Voiture personnelle : Volvo S60 2.4D Voiture de rêve : Porsche 911 Carrera 4S Quelles sont les grandes lignes de votre gestion de flotte ? P. den Besten : “La consommation de carburant et les émissions de CO2 sont incontournables. Nous nous référons aux ‘étiquettes énergie’ utilisées dans un nombre croissant de pays. Seules les voitures qui correspondent à une classe d’émission verte ou jaune sont admises dans la flotte. Le rouge est exclu ! Selon les budgets, qui varient avec la fonction, nos conducteurs peuvent alors ajouter des options.” I Où en est la mise en œuvre de la classification des véhicules ? P. den Besten: “Mi-2006, nous avons franchi une étape essentielle dans la concrétisation de notre stratégie écologique. Le conseil d’administration a accordé un soutien inconditionnel à cette car policy Green & Safe. Le fait que le conseil d’administration d’une multinationale prenne des dispositions sévères en vue d’appliquer une car policy internationale est déjà exceptionnel en soi. Cela signifie surtout que cette politique a été imposée dans le monde entier et à tous les niveaux hiérarchiques, du CEO à la base. Et cela sans exception. Le conseil d’administration a interdit les SUV et les voitures ayant reçu une étiquette rouge. Il a imposé des voitures économes en carburant et peu pol- I luantes en CO2. Il a encore opté pour des diesels équipés d’un filtre à suie. Nous avons commencé à mettre en œuvre le projet « Green and Safe » avant la fin de l’année 2006 et, au moment où vous rédigez cet article, notre politique a déjà été introduite dans une dizaine de pays.” Aussi considérables que soient les efforts déployés pour l’environnement, l’impact ne reste-t-il pas minime ? P. den Besten : “Les petits ruisseaux font les grandes rivières. Les belles paroles ne servent à rien. Au moins, Akzo Nobel tente-t-il de faire quelque chose. Est-ce là les meilleures solutions que nous puissions imaginer ? Je suis sûr que des idées plus brillantes verront le jour, mais l’essentiel, c’est qu’Akzo Nobel prenne aujourd’hui des mesures bénéfiques pour l’environnement.” I Allez-vous continuer à suivre l’impact environnemental de la flotte ? Une adaptation de la car policy est-elle envisageable ? P. den Besten : “En décembre 2006, nous avons déterminé les émissions de CO2 moyennes de la flotte, par km et par pays. En juillet 2007, nous effectuerons de nouveaux relevés. Les chiffres devraient normalement afficher une baisse, puisque les voitures émettant beaucoup de CO2 sont désormais refusées. Mais s’il apparaît que les émis- I sions moyennes de la flotte n’ont pas été suffisamment réduites, nous procéderons à quelques adaptations ou reformulerons notre politique.” Quel conseil donneriez-vous aux mandataires politiques ? P. den Besten : “La voiture est souvent un thème isolé dans le débat sur l’écologie et la mobilité. C’est une erreur. L’écologie et la sécurité exigent une approche logistique attestant qu’un rôle important a été réservé à la voiture “et” aux transports en commun. Dans bien des cas, un simple appel téléphonique, une téléconférence ou une vidéoconférence permettent d’éviter de longues heures en voiture, d’économiser du carburant et de réduire sensiblement le risque d’accident. Il est donc capital d’adopter une réflexion consciente sur la mobilité, l’écologie et la sécurité. Il faut se rendre de A à B. D’accord … Mais est-ce toujours nécessaire ? Dans l’affirmative, peut-on envisager d’autres solutions ? Une telle approche peut avoir une influence positive sur l’environnement, cela ne fait aucun doute.” I Ferre BEYENS Photos : Erik DUCKERS Avec le soutien de : Fleet&Business I 155 I FEVRIER-MARS 2007 I nos conducteurs peuvent alors ajouter des options.” 21 F&B155_10_dossGREEN_fr_02 21/02/07 8:55 Page 22 DOSSIER GREEN FLEET Ville de Hasselt Eco-mission impérative menée avec brio Concilier, dans une mobilité respectueuse de l’environnement – souvent plus onéreuse – les intérêts économiques avec les investissements, n’est pas toujours facile. Les organismes publics doivent cependant montrer l’exemple. Il est de leur devoir d’investir davantage dans une mobilité “verte”. Les services d’exécution centraux de la ville de Hasselt remplissent déjà cette mission écologique de main de maître. L a ville de Hasselt dispose d’une flotte de 125 véhicules. Le gestionnaire du parc automobile, Marc Swyngedouw, est l’ingénieur responsable des services d’exécution centraux. Nominé au Green Fleet Award 2006, il gère la flotte automobile selon une politique environnementale bien définie, qui est reprise dans le plan de mobilité global et qui fait partie de la fiche introduite dans le cadre de l’accord environnemental passé avec le gouvernement flamand. «Bien entendu, notre gestion ‘verte’ de la flotte automobile se fonde sur des codes écologiques légaux. Pourtant, nous considérons notre éco-engagement plutôt comme un devoir de sensibilisation. Dans nos efforts visant à promouvoir une mobilité moins nuisible à l’environnement, nous avons, en tant que ville, un rôle à jouer : celui de l’exemple à suivre. Nous devons être prêts à investir davantage dans des formes de mobilité respectueuses de l’environnement. Nous choisissons rarement la solution la moins chère, presque toujours la plus verte.» I Attendez-vous aussi de vos partenaires qu’ils soient sensibles à la cause environnementale ? Ing. Marc Swyngedouw : «En effet, nous faisons de préférence appel à des fournisseurs soucieux de l’environnement. Cependant, en tant qu’organisme public, nous sommes obligés, pour les marchés se chiffrant à un certain montant, de publier notre intention d’achat. Nous ne pouvons donc pas exclure des candidats de tels marchés publics. Par contre, nous pouvons valoriser les candidats partenaires impliqués dans la cause environnementale. Par exemple, en insistant sur cet aspect environnemental dans nos critères d’autorisation.» I Comment peut-on concilier une gestion de la flotte automobile respectueuse de l’environnement avec des budgets de plus en plus serrés ? M. Swyngedouw : «La mobilité durable a été inscrite dans le plan directeur de la ville de Hasselt. Financièrement, on nous donne donc l’opportunité de développer notre politique de gestion de la flotte dans ce sens. Pour les entreprises privées, c’est bien sûr plus difficile. Il ne faut cependant pas oublier que notre politique fleet, sur d’autres plans également, n’est guère comparable à la flotte d’une entreprise privée moyenne. Nous fournissons par exemple des véhicules personnels, mais exclusivement pour usage durant les heures de service…» I Votre flotte semble être un véritable « melting-pot » de carburants et propulsions ? M. Swyngedouw: «Outre l’essence et le diesel, nous avons des véhicules au LPG et au gaz naturel. Dans le centre ville, nous utilisons des petites camionnettes qui roulent à l’électricité. Bien sûr, nous avons aussi des véhicules hybrides et nous utilisons depuis peu un camion de nettoyage qui roule à Ing. M. Swyngedouw et Hilde Pootemans : «L’approvisionnement en huile végétale demeure un problème, mais cela ne doit pas nous empêcher de continuer à nous focaliser sur cette solution de remplacement.» Fleet&Business I 155 I FEVRIER-MARS 2007 I HASSELT OPTE POUR L’HUILE VÉGÉTALE 22 A court terme, Ing. Marc Swyngedouw croit en l’huile végétale : «Nous comptons déjà intensifier nos efforts pour favoriser ce type de carburant. Mais nous devons d’abord évaluer dans quelle mesure nous pouvons convertir nos véhicules utilisés spécifiquement dans le centre de la ville, pour qu’ils puissent rouler à ce carburant. En effet, et dans l’absolu, la question est de savoir si l’on peut augmenter, sans restriction, le nombre de véhicules qui roulent à l’huile végétale. Pour l’instant, la fourniture de ce type de carburant est problématique. Mais indépendamment de cela, nous voulons continuer à nous focaliser sur l’huile végétale. Dans le même ordre d’idées, nous comptons, à court terme, accroître le nombre de voitures hybrides.» F&B155_10_dossGREEN_fr_02 21/02/07 8:55 Page 23 LA FLOTTE Nombre de véhicules : 125 Marques les mieux représentées : Renault, Ford, Citroën Financement : achat en biens propres Carburant : diesel, LPG, hybride, huile végétale, biocarburants, électricité LE FLEET-OWNER l’huile végétale. Hasselt a d’ailleurs été la première ville à transformer un camion de nettoyage afin qu’il puisse aussi rouler avec un carburant vert.» I Ainsi, la conscience écologique peut également conduire à un contrôle administratif complexe de la consommation de carburant ? M. Swyngedouw: «Nous avons un système de contrôle clair de l’entretien de nos véhicules et du comportement à la pompe des conducteurs. Dans le cadre de la réglementation Vlarem, nous avons fermé, il y a 3 ans, notre propre dépôt de carburant, car il demandait des investissements supplémentaires afin de rester exploitable. Depuis, notre livraison de carburant a été privatisée. En outre, nous avons besoin pour notre flotte d’une gamme très diversifiée de carburants.» I Ce besoin en carburants diversifiés n’a-t-il pas fourni une mine de renseignements techniques et environnementaux ? M. Swyngedouw: «Notre pratique environnementale a évidemment fourni des expériences techniques appréciables. D’ailleurs notre éco-expérience s’enrichit chaque jour. Nous avons aussi appris à localiser les problèmes techniques potentiels. Par exemple, nous avons de moins bonnes expériences avec les véhicules électriques, que nous utilisons dans le centre de la ville. Rayon d’action restreint, problèmes électriques, trop lents, trop petits. A ce niveau, nos expériences avec la propulsion hybride sont bien plus positives : c’est une solution solide, fiable, confortable, avec des chiffres de consom- mation qui restent dans les limites des prévisions.» I La politique de mobilité verte de la ville de Hasselt va-t-elle plus loin que l’achat de véhicules respectueux de l’environnement ? M. Swyngedouw: «Absolument. Nous encourageons l’utilisation du vélo. Chaque bureau dispose d’un « pool vélos », il existe des indemnités vélo pour les déplacements domicile – lieu de travail, et – les gens qui vivent à Hasselt le savent certainement nos transports en commun sont gratuits. Nous avons aussi prévu des arrêts d’autobus à proximité immédiate de tous nos bureaux. En outre, nous donnons continuellement des formations consacrées à notre politique environnementale générale, complémentaire et durable, sous tous ses aspects. De même, nous organisons régulièrement pour nos conducteurs des formations en éco-conduite. En plus de cela, nous ne cessons de sensibiliser. Par le biais de brochures, displays et écrans TV, nous donnons des conseils verts et encourageons les chauffeurs à adopter un comportement écologique au volant.» I Quelle modification récente dans votre gestion de la flotte a connu selon vous un impact écologique considérable ? M. Swyngedouw: «La modification de notre camion de nettoyage afin qu’il puisse rouler au colza. Les premiers résultats sont en cours d’évaluation. L’expérience du conducteur est également prise en compte. Car le premier qui doit être satisfait, est celui qui roule chaque jour avec ce véhicule. S’il rencontre trop de problèmes à l’utilisa- tion, ce n’est guère probant. C’est pour cela que, dès le départ, nous avons tenu à impliquer le conducteur dans ce projet. Les premières évaluations ont démontré qu’il n’y a pas de problèmes opérationnels et que l’environnement s’en porte mieux.» I Quels sont vos projets dans un avenir proche ? M. Swyngedouw: «Acheter de nouvelles voitures hybrides et adopter le colza comme carburant. Suivre de près les évolutions du colza, les technologies hybrides ainsi que d’autres solutions parallèles constituent nos priorités actuelles. Par ailleurs, notre personnel a régulièrement l’occasion d’assister à des présentations, conférences et ateliers sur ce thème.» I Que conseilleriez-vous à nos pouvoirs publics en matière de mobilité verte ? M. Swyngedouw: «C’est une question à laquelle il m’est difficile de répondre dans ma position… Je peux et je souhaite seulement donner des conseils sur la base de notre expérience quotidienne. Nous avons appris qu’il faut commencer par de petites choses et par petites étapes. Pour exemple, et en adoptant une conduite «verte», nous avons enregistré des résultats spectaculaires en matière d’économie de carburant et de réduction des émissions.» Interview : Ferre BEYENS - Photos : Erik DUCKERS Avec le soutien de : Fleet&Business I 155 I FEVRIER-MARS 2007 I La ville de Hasselt était l’un des finalistes des premiers «Green Fleet Award» organisés par Fleet & Business. Nom : Ing. Marc Swyngedouw Age : 52 ans Etudes : Ingénieur industriel Travaux publics Fonction actuelle : Responsable des services d’exécution centraux Supérieur direct : Collège des Bourgmestre et Echevins Roule en : Toyota Prius Voiture de rêve : Je suis très satisfait de la Toyota Prius 23 F&B155_10_dossGREEN_fr_02 21/02/07 8:55 Page 24 DOSSIER GREEN FLEET Ricoh Belgium Sensibilisation permanente et compte rendu opportun Karina Lauwers, HR manager & gestionnaire du parc de Ricoh Belgium, est catégorique : “Notre gestion de flotte met l’accent sur la consommation de carburant et les émissions de CO2 depuis des années, avant même que la loi sur le CO2 entre en vigueur”. Ce n’est donc pas un hasard si Ricoh faisait partie des finalistes lors du Green Fleet Award 2006. L a taxe CO2 a été introduite il y a deux ans. Cette mesure n’a guère eu d’impact sur la gestion de flotte de Ricoh Belgium, convaincue depuis longtemps de la nécessité de réduire sensiblement les émissions de CO2. Et lorsque le législateur a lancé l’idée d’une cotisation de solidarité fondée sur les émissions de CO2, l’entreprise a pu d’emblée anticiper grâce à sa politique de gestion de flotte résolument “verte”. Installée à Zaventem, la branche belge de Ricoh Europe BV compte 130 collaborateurs et distribue des copieurs, des duplicateurs numériques, des copieurs grand format, des imprimantes, des télécopieurs, des machines de bureau multifonctions et des scanners. À l’instar de sa maison mère européenne, Ricoh Belgium suit une politique environnementale très stricte. Le siège européen a ainsi défini une série d’objectifs environnementaux. L’ensemble des émissions de CO2 générées par Ricoh doit par exemple avoir reculé de 12% d’ici 2010. Cet objectif salutaire se répercute inévitablement sur la car policy. Le ratio “nombre d’employés/nombre de véhicules” démontre que la majorité du personnel dispose d’une voiture de société. Ce qui souligne d’autant plus l’importance de cette car policy à vocation écologique, la plupart des collaborateurs étant directement concernés par les considérations environnementales internationales de l’entreprise. Comment les objectifs environnementaux sont-ils traduits dans votre car policy ? Karina Lauwers: “Nous évaluons régulièrement nos besoins en transport. La première question est : ‘De quoi avonsnous besoin ?’. Deuxième question : ‘Quels sont les véhicules capables de répondre à la première question, à un coût raisonnable et – surtout – avec l’impact écologique le plus minime ?’. Les émissions de CO2 et la consommation de carburant sont importants dans le choix du véhicule. C’était déjà le cas avant la loi I sur le CO2. La car policy encourage les motorisations plus légères, mais ce downsizing est compensé par un équipement plus complet. Nous sommes aussi intransigeants en ce qui concerne les entretiens et les chiffres de consommation. Dans l’optique de cette politique écologique, tous les véhicules sont équipés d’un GPS, car ce dernier évite au conducteur des recherches et un stress inutiles, tout en réduisant la consommation et les émissions polluantes.” I Sensibiliser est une chose, veiller au respect des règles en est une autre… K. Lauwers: “La communication reste essentielle. Il faut encourager sans cesse les conducteurs, souligner l’importance de l’environnement et insister sur le rôle écologique non négligeable des bons conducteurs. Les objectifs environnementaux définis au niveau international ne visent d’ailleurs pas que les automobilistes, mais aussi la consommation d’élec- “Nos partenaires doivent eux aussi se soucier de l’environnement”, affirme Karina Lauwers. Fleet&Business I 155 I FEVRIER-MARS 2007 I CHOIX ÉCONOMIQUES 24 A l’avenir, Ricoh surveillera attentivement les émissions de CO2. Karina Lauwers : “Les émissions de CO2 et une faible consommation de carburant restent les principaux critères de sélection lors de l’achat de nouveaux véhicules. Nous envisagerons d’acquérir deux modèles hybrides comme voitures de pool, afin de sensibiliser notre personnel aux avantages de ces voitures. Elles sont plus coûteuses à l’achat, mais elles prouvent que l’écologie est souvent un choix légitime en termes économiques.” F&B155_10_dossGREEN_fr_02 21/02/07 8:55 Page 25 LA FLOTTE Nombre de véhicules : 103 Marques les plus représentées : Renault (36%), VW (19%), Peugeot (13%) Financement : Leasing opérationnel Carburant : diesel LE FLEET-OWNER Nom : Karina Lauwers Age : 41 Première fonction dans l’entreprise : comptabilité Fonction actuelle : HR Manager Supérieur direct : Patrick Lens Voiture personnelle : Renault Espace Karina Lauwers, HR manager Ricoh Belgium : “Le choix de motorisations plus légères est compensé par un équipement plus complet” I Les résultats des mesures sont-ils uniquement assortis de sanctions ou peuvent-ils aussi donner lieu à des récompenses ? K. Lauwers: “Nous travaillons essentiellement à la sensibilisation. Une fois que les problèmes sont localisés, on sait sur quelles mesures il faut se concentrer. On peut par exemple faire naître une ‘prise de conscience’ accrue chez le conducteur. Chaque année, nous organisons une journée de l’environnement pour sensibiliser nos collaborateurs à l’importance d’un environnement plus propre. Ce jour-là, nous nous attardons sur l’utilisation des voitures de société, mais nous soulignons aussi qu’un mode de conduite adapté peut atténuer les retombées environnementales. Dès que nous constatons des écarts, nous pouvons réagir. Par ailleurs, les mesures et rapports volontaires peuvent aussi déboucher sur une ‘récompense’. Chez Ricoh, l’utilisation du véhicule et la car policy font partie du système d’évaluation. Ce qui peut également se traduire par des sanctions.” Comment choisissez-vous les bons partenaires ? K. Lauwers: “Comme notre politique environnementale est définie par Ricoh Europe, nous sélectionnons nos partenaires (automobiles) en étroite concertation avec la maison mère. L’un des critères paneuropéens consiste effectivement à attirer des partenaires qui se soucient eux aussi de l’environnement. Des partenaires qui osent transmettre toutes les informations en la matière de façon claire et transparente. La barre est aussi placée haut pour les partenaires désireux de s’embarquer dans l’aventure avec nous : chaque fournisseur doit respecter nos exigences de conformité à la norme ISO (14001) et aux normes environnementales.” I Quelles sont les dernières mesures adoptées en faveur de l’environnement ? K. Lauwers: “Autrefois, nos techniciens devaient se rendre à Zaventem pour obtenir les pièces de rechange. Nous avons maintenant une organisation centrale et un service de courrier qui va chercher les pièces la nuit et les livre chez nos techniciens. Nous économisons ainsi des kiloI mètres et énormément de temps. A Anvers aussi, nous avons choisi une solution logistique avantageuse d’un point de vue écologique. Le technicien se rend avec son véhicule de service jusqu’à la périphérie de la ville, se gare, prend les pièces et emprunte ensuite les transports en commun jusque chez le client.” I La moto, une alternative logistique valable ? K. Lauwers: “Ce pourrait être une solution intéressante, qui existe déjà dans notre flotte, même s’il s’agit d’un cas isolé. Le collaborateur en question avait droit à une voiture de société. Mais vu ses préférences personnelles, la perspective d’échapper aux embouteillages quotidiens et les économies de carburant garanties, il peut disposer d’une moto en guise de véhicule de société.” I Quelles mesures écologiques souffleriez-vous à l’oreille de nos hommes politiques ? K. Lauwers: “Promouvoir le biodiesel et toutes les autres solutions envisageables. Offrir des avantages fiscaux aux initiatives favorables à l’environnement et récompenser l’achat de voitures hybrides.” Ferre BEYENS Photos : Erik DUCKERS Avec le soutien de : Fleet&Business I 155 I FEVRIER-MARS 2007 I tricité, les billets de train et d’avion,… Bien entendu, nous surveillons tout particulièrement les infractions routières, une conduite inadaptée et une consommation excessive de carburant. Nous disposons d’ailleurs des outils indispensables à cet effet. Nous contrôlons aussi l’ordre et la propreté des véhicules, car celui qui ne respecte pas sa voiture ne se montre généralement pas très strict à d’autres égards. Aujourd’hui, nous pouvons presque déterminer en ligne les véhicules qui ne suivent pas le programme d’entretien, consomment trop ou parcourent un nombre excessif de kilomètres. Nous sommes immédiatement informés des excès éventuels et intervenons sans tarder. La sensibilisation passe aussi par un système de compte rendu approprié. Il est insensé de tout mesurer et enregistrer si le conducteur ne reçoit jamais de feed-back.” 25 F&B155_10_dossGREEN_fr_02 21/02/07 8:55 Page 26 DOSSIER GREEN FLEET Les conséquences de la loi s La Fleet & Business Academy a pour objectif de favoriser les échanges d’idées et d’expériences pour mieux faire connaître les dimensions financière, fiscale et sociale de la gestion moderne d’une flotte. La session 1 réservait une place centrale à la législation sur le CO2. C ela fait deux ans que la loi sur le CO2 est appliquée sur le terrain par les gestionnaires de flotte belges. La session inaugurale de la Fleet & Business Academy était donc une excellente occasion pour évoquer des expériences concrètes, parfois originales. Même après deux ans de pratique, une chose est claire : la mise au point d’une car- policy n’est pas une sinécure, car il faut y concilier une législation sociale changeante avec des cultures d’entreprise diverses. Pas de surprise donc à cet égard. Les précédentes Fleet & Business Academies ne nous ont-elles pas appris que la gestion d’un parc de véhicules n’est pas une science exacte ? Ce serait plutôt la quête permanente de stratégies taillées aux mesures de l’entreprise. Le ‘fleet management’ est devenu la recherche sans fin d’une politique fondée sur un bon équilibre entre facteurs financiers, sociaux, légaux et humains. Dans le cadre de la législation sur le CO2, relativement récente, la quête d’une approche harmonieuse est parsemée d’embûches. Comment bien sélectionner un véhicule, en tenant compte La première session de la Fleet & Business Academy a eu lieu le 22 novembre dernier. Elle portait sur les conséquences de la loi CO2. PROFESSIONNEL, PRIVÉ OU COLLECTIF : LA DIFFÉRENCE Un véhicule strictement professionnel est exempté de cotisation de solidarité s’il sert exclusivement aux déplacements entre le lieu de travail habituel et les destinations occasionnelles que le travailleur doit gagner pour les besoins de son activité, ou aux déplacements entre le domicile et ces destinations occasionnelles. L’utilisation privée de la voiture, sujette à la cotisation de solidarité, concerne les déplacements entre le domicile et le lieu de travail habituel, ainsi que tous les déplacements purement privés. Le transport collectif domicile-travail, organisé par l’employeur, est considéré comme transport privé. Il faut répondre à des conditions très strictes pour ne pas devoir payer de cotisation CO2 sur ce type de transport collectif. 26 de l’impact des émissions de CO2, de l’indispensable mobilité, et, en même temps, de la nécessité de limiter le coût total du parc ? Sans oublier de motiver le conducteur par le choix de la voiture… Avantage de toute nature Durant la Fleet & Business Academy, Daniel Debrouwer, Managing Partner d’EuroFleet Consult, a expliqué comment le fleet-owner devait aborder la réglementation CO2 à court, moyen et long terme. Les réactions des participants montrent que la mesure en question est souvent perçue comme une taxe environnementale. Or, ce n’est pas tout à fait exact : il s’agit en réalité d’une cotisation de solidarité à l’ONSS. L’avantage de toute nature, vous vous souvenez ? La cotisation, calculée il est vrai sur la base des émissions de CO2, est propre au véhicule mis à la disposition du travailleur. Pour connaître exactement l’impact total de cette cotisation de solidarité (autrement dit, les «conséquences» fiscales de l’avantage de toute nature), chaque entreprise doit oser faire le calcul individuel. Dans les sociétés qui passent par la fiche 281.10/20, l’impact semble relativement limité (maxi. +4%). Mais si la somme est considérée comme une cotisation personnelle du travailleur, les conséquences sont sensiblement plus lourdes. Le coût total de la flotte peut s’en trouver grevé de +6% à +12%, suivant la composition du parc. F&B155_10_dossGREEN_fr_02 21/02/07 8:55 Page 27 i sur le CO2 Daniel Debrouwer, Managing Partner d’EuroFleet Consult, explique les mesures que les entreprises peuvent prendre pour limiter l’impact de la loi sur le CO2. Modérer l’impact Que faire pour limiter l’impact de la loi CO2 sur le budget total de votre flotte ? La liste des solutions possibles est longue. Elle confirme en même temps qu’une politique exacte et uniforme n’est pas du domaine du possible. Dès que l’on songe à optimiser la carpolicy sur le plan du CO2, on se heurte à des paradoxes qui mettent en péril l’équilibre entre le financier, le social et l’humain. Ajoutons qu’une politique ‘optimisée CO2’ ne pourra jamais ignorer les contingences propres à la culture d’entreprise locale. Des solutions concrètes ? Un premier ensemble de mesures possibles pourrait s’appeler « Smart buy » ou « (Engine) downsizing ». Pour limiter la cotisation de solidarité, l’on optera pour des voitures qui émettent moins de CO2. Plus la cylindrée est faible, moins le moteur produit de CO2, démontrent les valeurs d’émissions publiées par nos instances gouvernementales qui servent de base au calcul des cotisations. Les fleet-owners privilégient donc les «petits» moteurs dans une gamme donnée. Bref, un achat intelligent qui cherche à minimiser les émissions de CO2, ou alors les émissions de CO2 et la consommation de carburant, ou encore, les émissions de CO2, la consommation de carburant et le prix de revient kilométrique (PRK). Cette troisième option est la meilleure. Et pourtant, et même si nous en sommes tous absolument convaincus, qui nous garantit qu’une motorisation plus légère, montée dans un véhicule aussi lourd et utilisé dans les mêmes conditions, consommera effectivement moins ? F&B155_10_dossGREEN_fr_02 21/02/07 8:55 Page 28 DOSSIER GREEN FLEET Les réactions des participants montrent que la mesure CO2 est perçue comme une taxe environnementale. Or, ce n’est pas tout à fait exact. Un deuxième groupe de mesures se place sous le signe de la «réduction des coûts». Comment, par exemple, abaisser le PRK ? En rationalisant la composition de la flotte ou en limitant le nombre de kilomètres privés. En sensibilisant les conducteurs… le pied droit léger sera récompensé. Toutes ces mesures contribuent à tempérer l’impact de la cotisation CO2, mais il n’est pas possible de les généraliser. Ce qu’elles ont en commun ? Une inspiration «verte». L’intérêt ? Tandis que l’effet fiscal de l’avantage de toute nature calculé suivant les émissions de CO2 renfloue les caisses de l’Etat, les «Green fleets» suscitent une attention méritée. Enquête Green Fleet Fleet&Business I 155 I FEVRIER-MARS 2007 I De plus en plus d’entreprises optent résolument pour des 28 véhicules plus écologiques, parce qu’ils sont plus intéressants fiscalement. Une récente enquête parue dans ces pages, le confirme. Non moins de 76% des entreprises interrogées souscrivent à l’énoncé suivant : « Des véhicules émettant moins de CO2 sont achetés en raison de leurs avantages fiscaux ». Les sociétés sont aussi de plus en plus nombreuses à voir dans l’environnement un facteur déterminant à terme. Dans ces conditions, il est logique de consommer moins. La volonté de se présenter comme une entreprise respectueuse de l’environnement se répand progressivement. D’autant que la concurrence fait de même… Sanctions lourdes Les récentes mesures CO2 ont été abordées au cours de la session 1, avec l’obligation de déclaration, la preuve d’un Non moins de 76% des entreprises interrogées optent pour des véhicules émettant moins de CO2 parce que les conséquences fiscales sont plus favorables. usage strictement professionnel, les éventuels contrôles et les (lourdes) sanctions correspondantes. Comment gérer un usage strictement professionnel ? Avec une car-policy qui exclut l’utilisation privée, et l’instauration d’une politique cohérente qui tient effectivement compte de la fonction des salariés concernés. En appliquant des sanctions suffisamment dissuasives, en contrôlant vraiment les utilisations illégitimes, en ne mettant plus de voiture à la disposition de personnes qui n’ont pas travaillé depuis une semaine… Depuis le 1er juillet 2005, suite à la présomption réfutable d’utilisation privée d’un véhicule de société et de la cotisation CO2 qui en résulte, des sanctions sont prises. En avril 2006, une circulaire ministérielle imposait une déclaration/rectification (période 30/04/2006 – 31/05/2006) et évoquait une sanction de double cotisation, rétroactive au 01/01/2005. En juillet de la même année, la loi-programme maintenait l’obligation de déclaration/rectification jusqu’au 30/06/2006. Cette loi, publiée le 28/07/2006, insistait sur la prolongation du délai jusqu’au 30/11/2006. Depuis le 01/12/2006, une modification est en vigueur pour la période entre le premier semestre 2005 et le deuxième semestre 2006. La sanction en cas de non-respect ? Une double cotisation, majorée de 10% et d’un intérêt de 7% par an. Les gestionnaires de flotte qui ont négligé la déclaration et la preuve de l’usage strictement professionnel sont avertis. Ferre BEYENS FLOTTES À ÉMISSIONS DE CO2 RÉDUITES La tendance «verte» des flottes respectueuses de l’environnement s’explique dans une large mesure par la loi sur le CO2, qui encourage l’achat de véhicules moins polluants. En France aussi, les flottes à émissions réduites font leur apparition dans le paysage. En 2005, la taxe annuelle TVS (taxe sur les véhicules de société), se montait à 2.440 EUR/an pour un véhicule de 9 CV ou plus. Depuis 2006, la TVS est fonction des émissions de CO2. Pour un véhicule qui émet 230 g/km de CO2, le chef d’entreprise français paie un peu moins de 4.000 EUR/an de TVS. La Fleet & Business Academy est une initiative de Fleet & Business et EuroFleet Consult. F&B155_10_dossGREEN_fr_02 21/02/07 8:55 Page 30 DOSSIER GREEN FLEET Les biocarburants, une alternative qui a de l’avenir Les pays qui nous entourent avaient pris une fameuse longueur d’avance sur nous, mais, depuis la fin de l’année passée, l’utilisation des biocarburants est possible dans notre pays aussi. De nouveaux biocarburants ont le vent en poupe. Aussi les gestionnaires de parc veulent-ils en savoir plus sur leur utilisation... P rès d’un gestionnaire de flotte sur trois dans notre pays veut encourager l’utilisation de produits écologiques comme les filtres à particules, les pneus et les biocarburants. C’est en tout cas ce qui ressort de l’enquête Green Fleet organisée en septembre 2006 par Fleet & Business. Les biocarburants ont donc de plus en plus la cote comme solution pour faire baisser les émissions de CO2. Et c’est une bonne chose, car l’Europe a voté une directive selon laquelle les biocarburants devraient représenter 2% du volume total de carburant en 2006, 5,75% en 2010 et 7,5% en 2012. Notre pays a pris le train en marche à la fin de l’année passée. Quatre producteurs pétroliers ont reçu le feu vert des pouvoirs publics pour produire du diesel issu de l’agriculture. Fin novembre, Oleon a fourni ce biodiesel pur - ou FAME (Fatty Acid Methyl Ester) - à Total pour la première fois. La raffinerie de Total mélange alors ce FAME avec du diesel ordinaire. Depuis le mois de février, Total a porté à 3% la proportion de FAME dans son diesel ordinaire. À terme, le dosage devra grimper à 5% pour satisfaire aux normes européennes. Types de biocarburants Il existe une multitude de sortes de biocarburants. Afin que vous ayez une bonne idée générale, nous vous en énumérons ci-après les principales. • Le biodiesel présente de fortes similitudes avec le diesel ordinaire. Fabriqué à partir d’huile végétale (essentiellement de colza) et mélangé à du diesel ordinaire, le biodiesel est, de loin, le biocarburant le plus utilisé dans notre pays. • Le bio-éthanol naît de la fermentation de la canne à sucre (Brésil), du maïs (États-Unis) ou d’autres matières premières végétales. En Europe, l’éthanol est mélangé en différents dosages avec de l’essence : 5% pour E5, 10% pour E10, 85% pour E85 et jusqu’à 100% pour les véhicules ‘Flex Fuel’. Le bio- éthanol est surtout populaire au Brésil et aux États-Unis. Chez nous, 5 stations-service servant du E85 sont ouvertes depuis le mois d’octobre de l’année passée. • La HVP (huile végétale pure) est, tout comme le biodiesel, produite à partir d’huiles végétales (tournesol, colza). Elle ne convient toutefois pas aux moteurs diesels actuels. • Le biogaz est extrait de la fraction biodégradable des déchets. Son application reste limitée, car il n’existe guère de stations-service adaptées en Europe. Ce sont surtout les administrations publiques de diverses villes européennes qui expérimentent avec le biogaz. À ceux-là s’ajoute encore toute une liste de biocarburants comme le DME, le gaz de synthèse (SNG) et le biométhanol. Mais, selon toute attente, les biocarburants décrits ci-dessus devraient avoir le plus de chances de devenir largement Stijn PHLIX répandus. La première livraison de biodiesel dans notre pays a eu lieu fin novembre de l’année passée. D’autres biocarburants encore ont le vent en poupe. IL Y A BIODIESEL ET BIODIESEL ! Depuis la fin du mois de novembre dernier, vous pouvez obtenir du biodiesel dans toutes les stations-service Total. Le prix du biodiesel est identique à celui du diesel ordinaire. La production du biodiesel est pourtant plus coûteuse, mais le gouvernement fédéral a abaissé les accises. Eddy De Beucker, de Total : « Le biodiesel n’est donc pas plus cher que le diesel, ce qui est un argument important vis-à-vis du client. Celui-ci peut contribuer à la protection de l’environnement sans devoir payer plus. » De Beucker veut encore résoudre un malentendu : « Volkswagen, Audi et BMW apposent sur la valve du réservoir de carburant un autocollant avec la mention « Interdiction d’utiliser du biodiesel ». Mais ils veulent dire par là du biodiesel pur, et non la version mélangée ! Autrement dit, les propriétaires de ces voitures peuvent bel et bien faire le plein de biodiesel sans aucun problème », conclut De Beucker. 30