La mystérieuse Blackstone
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La mystérieuse Blackstone
Retour La mystérieuse Blackstone 09:31 | Services financiers | Paul Dontigny jr. Vous avez certainement entendu parler de la compagnie d’investissements privés Blackstone Group qui fera son premier appel public à l’épargne d’ici quelques jours. Pour les dirigeants de cette firme, il est préférable d’être une compagnie privée pour maximiser la croissance à long terme. Selon eux, les coûts d’être une compagnie publique sont beaucoup trop élevés. Il y a les coûts de la loi Sarbanes Oxley qui exigent des systèmes de contrôle interne coûteux, complexes et qui réduisent la flexibilité des compagnies. Mais le coût le plus important, et ils ont bien raison de l’affirmer, est l’irréfutable fait que les compagnies publiques sont maintenant gérées en fonction des profits trimestriels et non en fonction de plans d’affaires à long terme. Beaucoup trop de compagnies sont gérées pour être vendues à court terme plutôt que pour croître. Blackstone en sait quelque chose. Leur spécialité est d’acheter des compagnies, d’y faire le ménage et d’y injecter le capital et les ressources pour croître dans le cadre d’un pan d’affaires à long terme, puis de les revendre. C’est une firme de capital de risque. La firme a été fondée en 1985 avec un actif total de 400 000$US. Aujourd’hui l’actif se situe à 80 M$ US. La firme a été très profitable et la rémunération des deux principaux partenaires, messieurs Schwarzman 60 ans, et Peterson 80 ans a été respectivement 400 M$ US et 213 M$ US l’an passé. Lors de l’émission d’actions au public, ils récolteront environ 675 $M US et 2,3 G$ US. Le premier conservera 23% des actions en circulation et le second 4%. Leur prospectus annonce que la firme n’aura pas à suivre les règles de gouvernance régulières des compagnies publiques à cause de sa structure. Il y a une compagnie de gestion et les fonds investis dans leur portefeuille de compagnies sont détenus dans l’équivalent de sociétés en commandite. Les dirigeants conserveront donc 100% du pouvoir décisionnel dans les décisions d’investissement, sans avoir l’influence des actionnaires publics. De plus, la compagnie s’attend à annoncer des pertes pendant quelques années si la définition légale de « bénéfices par action » est utilisée. Pour leur part, ils utilisent le terme « profits économiques d’opérations » pour déterminer les véritables bénéfices. Il s’agit des profits ne tenant pas compte des dépenses qui ne requièrent pas de paiement de liquidités par exemple l’amortissement. Plusieurs autres dépenses sont aussi exclues de ces calculs. Je note aussi que du 80 G$ US d’actifs (compagnies achetées par Blackstone), au moins la moitié a été acquis depuis un an. J’avais dit que Sam Zell avait sonné la cloche de la fin du marché Bull dans l’immobilier lorsqu’il a vendu sa compagnie privée, la plus grande en immobilier aux États-Unis, pour environ 37 G$ US. Plusieurs experts avaient fait le commentaire que si Zell vendait, ce n’était certainement pas le temps d’acheter. L’acheteur était le Groupe Blackstone… et plusieurs experts disaient que quand Blackstone achète, ce n’est pas le temps de vendre. Maintenant on voit qu’après avoir acheté, ils revendent leur portefeuille de compagnies privées au public. (En fait, Blackstone ne vend pas les compagnies privées, mais plutôt la compagnie de gestion). Ils sonnent cette fois la cloche qui annonce la fin du marché Bull dans les actions. Si ces capitalistes opportunistes sont aussi bons qu’on le dit, nous devrions prendre bonne note de cet avertissement. © 2006 LesAffaires.com Retour