Le marché du tourisme de nature

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Le marché du tourisme de nature
CONSEIL EN INGENIERIE TOURISTIQUE
Réalisation d’un plan marketing de
tourisme de nature pour la Région Centre
Annexe N° 1 :
Connaissance du marché du tourisme de nature
(à partir des données et études existantes)
Phase 1- Etape 2
Novembre 2013
MaHoC
Conseil en Ingénierie touristique
102, rue du Faubourg Poissonnière - 75010 Paris
Tél : 01 43 35 23 45 • Fax : 01 43 35 23 43
Sommaire
I - Les définitions ............................................................................... 3
I.1 – La terminologie de « nature » ............................................................................................ 4
I.2 - Le tourisme de nature ......................................................................................................... 6
I.3 - Tourisme de nature, Parcs naturels régionaux et tourisme durable ................................ 7
II - La demande du tourisme de nature ............................................ 10
II.1 - Un contexte sociétal favorisant un regain d’intérêt pour la nature .............................. 11
II.2 – Les bénéfices recherchés par la pratique du tourisme de nature ................................. 12
II.3 – Un volume de clientèles encore restreint mais croissant .............................................. 15
II.4 - Les caractéristiques des clientèles du tourisme de nature............................................. 16
II.4.a - Profil général ............................................................................................................. 16
II.4.b - Motivations d’achat/de pratique ............................................................................. 16
II.4.b - Attentes spécifiques.................................................................................................. 17
II.4.d - Typologie de la demande .......................................................................................... 21
II.5 - Eclairages par filière et principaux marchés émetteurs ................................................. 21
II.5.a - Le tourisme d'observation de la faune ..................................................................... 21
II.5.b - Activités physiques et sportives de pleine nature ................................................... 22
II.5.c – Zoom sur quelques marchés émetteurs européens et nord-américains ............... 26
III - L’offre de tourisme de nature .................................................... 29
III.1 - Des destinations de plus en plus nombreuses et organisées ........................................ 30
III.1.a - En France .................................................................................................................. 30
III.1.b - L’émergence et/ou la consolidation de destinations étrangères « nature » ........ 32
III.2 - Des prestations touristiques qui se spécialisent et se qualifient .................................. 33
III.2.a - L’hébergement du produit touristique de nature................................................... 33
III.2.b - L’offre d’activités du tourisme de nature ............................................................... 39
III.2.c - Les principales politiques de labellisation ou de marquage concernant l’offre de
tourisme de nature ............................................................................................................... 42
III.3.c - Les produits phares et les niches ............................................................................. 44
III.3 - Les circuits de commercialisation/distribution .............................................................. 46
III.3.a - Le fonctionnement de la chaîne de commercialisation .......................................... 46
III.3.b - Les différents opérateurs touristiques pour les produits de nature en France..... 48
III.3.d - Les pistes d’innovation marketing pour l’avenir .................................................... 49
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
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I - Les définitions
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
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I.1 – La terminologie de « nature »
Définir le tourisme de nature, c’est d’abord savoir ce que l’on entend par la notion même de
nature, dans son acception environnementale et en tenant compte de la réalité des territoires
d’aujourd’hui. Cette première approche est nécessaire car elle permettra de mieux décrire les
caractéristiques de l’environnement servant de support à l’activité touristique de nature.
Les définitions habituelles nous renvoient à un la notion de « cadre » environnant l’être
humain :
« La nature est l’ensemble des êtres et des choses qui forment l’environnement de
l’homme ». MaxiDico
« La nature est le monde physique, l'univers, l'ensemble des choses et des êtres, la réalité »,
LAROUSSE
Ou encore
« L’ensemble des choses perçues, visibles, en tant que milieu où vit l’homme. » - le ROBERT
Ces définitions font également référence à ce que l’on trouve dans ce cadre : des êtres et des
choses – c'est-à-dire de l’ordre du vivant, faune/flore – ou de l’inanimé – pierre, sable…-. On
peut également intégrer les paysages dans le champ de la nature.
Enfin certaines de ces définitions font référence à l’éveil des sens suscité par la nature : on la
voit, on la perçoit, on la sent et on la ressent ; donc la nature en appelle également au registre
émotionnel.
A partir de ces quelques éléments de définition, il est important de prendre en considération
un certain nombre de paramètres qui rendent compte de la réalité de la nature au XXIème
siècle :
•
D’abord il faut souligner que la nature est un bien commun, aujourd’hui soumis à de
nombreuses menaces, qui résultent en partie de la pression qu’y exercent les activités
humaines : urbanisation croissante, pollutions et accidents technologiques, prélèvements et
déprédations volontaires ou involontaires… le tourisme étant un élément parmi d’autres qui
pèse sur les milieux naturels ; la nature à l’état de préservation est donc un bien rare, qui
fait l’objet de très nombreuses mesures coûteuses, qu’elles soient conservatoires ou de
restauration des milieux,
•
Ensuite, force est de constater que la nature n’est pas un espace uniformément ouvert et
accessible, quels que soient les types d’usages qui s’y rattachent ; il existe en effet de
nombreuses restrictions le plus souvent liées à des impératifs de protection de milieux
naturels fragiles. Ces restrictions peuvent concerner :
o La pratique d’activités et les usages du sol : réglementation applicable à la pratique
de sports mécaniques, périodes de chasse ou de pêche etc…,
o L’accessibilité des espaces : mesures légales de protection d’espaces classés, ou
encore contraintes physiques empêchant ou limitant l’accès à certains espaces
(contraintes topographiques ou climatiques, par exemple),
•
Mais encore parce que la notion de nature renvoie à des représentations très variables
dans l’imaginaire et les motivations des usagers :
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
4
o Depuis une trentaine d’années, plusieurs facteurs ont profondément transformé le
rapport de la société à la nature. L’émergence des questions environnementales a
accentué le sentiment de protection et d’attention porté à la nature. L’urbanisation
accélérée participe au fait que la nature remplisse de plus en plus des fonctions
sociales (récréatives, de loisirs, restauratrices) et une fonction de ressourcement.
Aujourd’hui, les forêts péri-urbaines notamment participent à l’« offre » d’espaces
naturels accessibles pour le loisir.
o Cependant la nature, d’après les mots de Jean-Didier Urbain1, est avant tout une
histoire de représentations, « une histoire d’image, donc d’imaginaires ». Ces
représentations ont variées au cours des siècles mais sont encore aujourd’hui très
hétérogènes : forêt inquiétante, angoissante où l’on peut faire de mauvaises
rencontres ; forêt protectrice, nourricière, abri contre une civilisation tapageuse ; ou
encore forêt mystérieuse, secrète, espace d’évasion et d’imaginaire ; malgré tout, la
forêt est aujourd’hui considérée comme un lieu humanisé, presque apprivoisé, un
lieu de rencontre entre l’homme et la nature.
o La forêt doit cependant répondre aux attentes des clientèles en termes
d’environnement « préservé », « intact », presque sauvage ; des paradoxes parfois
difficiles à concilier.
o D’après l’ONF2, dans les espaces de loisirs de nature que sont les forêts, on pratique
« la randonnée, l’équitation, le VTT ou l’escalade. Aujourd’hui, des offres plus
pointues font leur apparition : parcours acrobatiques d’arbres en arbres, nuit en
cabanes “3 étoiles”, excursion botanique, observation de la faune. » Nous
reviendrons plus tard sur ces évolutions de l’offre de loisirs de nature.
•
Enfin, parce que la nature servant de cadre à l’activité touristique fait l’objet de politiques
d’accueil et d’aménagement très variables d’un territoire à l’autre, impliquant une
intervention croissante de l’homme :
o Politiques de gestion des flux, tantôt orientées vers la concentration spatiale de la
fréquentation afin de protéger les zones les plus sensibles, ou au contraire la
diffusion des flux, dans le but de limiter la pression exercée sur les milieux,
o Mise en place d’aménagements plus ou moins prégnants et visibles : il peut s’agir de
faciliter l’accès aux espaces et/ou aux activités, (signalétique, balisage…), ou d’offrir
des prestations de services touristiques (infrastructures d’hébergement, de
restauration…), ou encore de sécuriser les espaces, que ce soit dans l’intérêt des
usagers ou dans l’intérêt la ressource naturelle elle-même.
Ces considérations amènent quelques conclusions importantes :
•
Dans la réalité d’aujourd’hui, la nature véritablement « vierge » demeure une exception et
le plus souvent inaccessible. Le Dictionnaire Larousse complète d’ailleurs sa définition de la
nature en faisant référence à l’intervention humaine : « la nature est l’ensemble de ce qui,
dans le monde physique, n'apparaît pas comme (trop) transformé par l'homme (en
particulier par opposition à la ville) : Partir en vacances en pleine nature. ».
Dans le cadre d’une réflexion de marketing territorial, il est donc légitime de ne pas
restreindre la notion de nature à des milieux exempts de toute intervention humaine :
1
2
Article « Mais où est donc la nature des vacanciers ? », Jean-Didier Urbain, anthropologue – Cahier espaces n°81, Mai 2004
Site ONF
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savoir concilier « nature », « activités humaines » et « équipements », dès lors que ces
derniers respectent l’intégrité et la capacité de régénération des milieux ; certains
équipements ou activités peuvent en revanche déranger, altérer voire faire disparaître la
dimension naturelle des sites, par effet de pression ou d’artificialisation excessive des
espaces.
Il faut noter que le développement actuel du tourisme de nature impose des investissements
sans cesse plus importants, le plus souvent sous forme d’aménagements ou de prestations de
services (entretien, guidage), qui ont pour but de rendre cette nature plus attractive, plus
accessible, mieux sécurisée, et davantage préservée. Les usages croissants de la nature, en
particulier par des usagers peu familiers de ce type d’espaces, entraînent une présence accrue
d’infrastructures, aménagement ou d’équipement.
I.2 - Le tourisme de nature
Les études françaises et européennes qui traitent ou évoquent le tourisme de nature se
réfèrent presque exclusivement à la définition adoptée par l’OMT selon laquelle le tourisme
de nature englobe « toutes formes de tourisme dans lesquelles la principale motivation du
touriste est l’observation et la jouissance de la nature ». Cette approche inclut donc
l’observation et l’appréciation de la nature, mais plus largement les activités liées à sa
découverte, qu’elles soient sportives ou non.
Dans les autres langues, les termes de référence sont : « nature-based tourism », en Anglais,
« turismo de naturaleza », en Espagnol, « Naturtourismus », en Allemand. Les québécois
utilisent aussi l’appellation « tourisme en milieu naturel ». Le terme milieu naturel correspond à
« un milieu dans lequel la biodiversité et les processus écologiques n’ont pas été altérés de
manière permanente ou à long terme par les activités humaines, qui maintient sa capacité de se
régénérer et où la présence humaine ne modifie pas le paysage de manière importante ni ne le
domine ». 3 Sont donc exclus les activités de ski dans les stations de montagne, les terrains de
golf, les jardins zoologiques, etc.
Des notions approchantes du tourisme de nature méritent d’être développées, car elles
peuvent évoquer la nature, en introduisant parfois des confusions de langage :
•
La notion de « campagne », étymologiquement, est la forme normande de l'ancien français
champaigne, vaste étendue de pays plat, sans relief (Larousse).
Dans le tourisme, cette terminologie a été introduite dans les études de clientèle afin de
permettre au touriste enquêté de décrire l’espace de séjour perçu, en essayant d’être le
plus proche possible des découpages territoriaux en vigueur en France : le touriste doit
pouvoir décrire son environnement de séjour sous forme de ville, montagne, mer-lac,
campagne alors que les aménageurs se réfère à l’urbain, la montagne, le littoral et le rural ;
la définition de la campagne porte donc sur un champ exclusif, puisqu’il ne s’agit ni de la
mer, ni de la montagne ni du littoral. Alors que la nature introduit un qualificatif
supplémentaire, en faisant plutôt référence à un état de préservation du cadre de vie ou de
séjour.
3
Nature et tourisme au Québec, orientations et plan d’action 2003-2008
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
6
Contrairement au tourisme à la campagne, le tourisme de nature peut également être
développé et pratiqué à la montagne ou à la mer ; seul l’espace urbain semble difficilement
compatible avec la notion de nature.
•
L’écotourisme résulte historiquement d’une volonté politique de protéger la nature en
utilisant les revenus du tourisme (concept créé dans les années 80 par des biologistes au
Costa Rica). Ce concept a connu un engouement fulgurant ces dernières décennies, et la
définition aujourd’hui communément admise pour l’écotourisme, associe les principes de
durabilité au tourisme de nature : l’écotourisme « inclut toutes les formes de tourisme
basées sur la nature dans lesquelles la principale motivation des touristes est l’observation
et la jouissance de la nature ainsi que des cultures traditionnelles qui prévalent dans les
zones naturelles ».
o Cette forme de tourisme intègre des caractéristiques éducatives et d’interprétation
du milieu,
o Elle est généralement, mais pas exclusivement, organisée à l’attention de petits
groupes de personnes par des voyagistes spécialisés,
o Elle minimise les impacts négatifs sur l’environnement naturel et socio-culturel.
L’écotourisme est donc considéré comme un sous-ensemble du tourisme de nature, cherchant
à minimiser l'impact sur l'environnement naturel et impliquant une participation active des
populations locales et des touristes à des actions de sauvegarde et d’éducation à la sauvegarde
de la biodiversité.
•
le tourisme vert, quant à lui, est un concept plus vague qui fait l’objet d’interprétations
diverses : tantôt il est assimilé à l’écotourisme, ou alors il « consiste à voyager à la
découverte des terroirs sans nuire au cadre naturel ».4 Dans les tout premiers travaux
réalisés sur ce thème dans les années 90 par l’AFIT (aujourd’hui ATOUT France), il n’était
pas fait de distinction entre tourisme rural et tourisme vert.
Nous avons vu que le tourisme de nature comprend différentes formes de tourisme et
d’expériences en milieu naturel. Ces formes de tourisme peuvent être réalisées sous forme
d’activités pratiquées de façon autonome ou en groupes organisés et guidées. Voici quelques
exemples visites de sites/milieux naturels : observation de la nature (faune, flore, phénomènes
naturels, etc), randonnée pédestre ou vélo, promenade fluviale en canoë-kayak, etc. Bien que
très proches, ces formes de tourisme ne doivent pas être assimilées systématiquement à des
activités de tourisme dit durable.
I.3 - Tourisme de nature, Parcs naturels régionaux et tourisme durable
Si le tourisme de nature entretient des liens évidents avec la ressource environnementale, sa
pratique n’implique pas nécessairement protection, préservation ou gestion durable. Cette
réalité n’est pas neutre lorsque l’on s’intéresse à la mise en marché d’un produit de tourisme
de nature dans un PNR, c'est-à-dire au sein d’un espace naturel remarquable et protégé.
En effet, les missions de base d’un Parc naturel régional s’inscrivent dans le développement
durable de par leurs 5 missions définies par décret :
4
Nouvelles perceptions de la valeur des offres touristiques, DGCIS, février 2010
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
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•
La protection et la gestion du patrimoine naturel et culturel
•
L’aménagement du territoire
•
Le développement économique et social
•
L’accueil, l’éducation et l’information
•
L'expérimentation et la recherche
Dans leur approche du tourisme, les Parcs se positionnent donc, autant individuellement que
collectivement, sur le développement et la promotion d’un « tourisme durable » :
•
Dans son document-cadre « Stratégie du tourisme durable », la Fédération des Parcs
naturels régionaux de France indique que la stratégie commune des Parcs doit
« Prendre en compte l’intérêt grandissant des Parcs pour le tourisme et favoriser ses
développements durables »,
•
Par ailleurs, la Charte Européenne du Tourisme durable dans les Espaces protégés,
devient progressivement le cadre de référence des PNR pour le développement de leur
stratégie touristique ; elle engage les signataires à mettre en œuvre une stratégie locale
en faveur d'un "tourisme durable".
Dans ce contexte, est-il pertinent de mettre en avant la notion de « tourisme durable » dans
la mise en marché d’un tourisme de nature dans les PNR de la Région Centre ?
Il semblerait que les tendances ayant trait au tourisme durable évoluent rapidement, signe d’un
marché en croissance. En effet, en 2009, les études montraient que la notion de tourisme
durable restait encore mal identifiée par les touristes, et cela malgré un intérêt croissant5 :
seuls 4% des voyageurs qui se déclaraient sensibles aux enjeux du développement durable se
dirigeaient vers des offres spécialisées en la matière. Dans un sondage réalisé en 20126, plus
d’un Français sur 8 (84%) déclarent avoir déjà entendu parler d’au moins un des termes
attachés au tourisme responsable (le terme éco-tourisme arrive en tête avec 75% des français
qui le connaissent) et 19% des français ont déjà fait au moins un voyage responsable après
avoir pris connaissance d’une définition.
D’après cette même enquête, le tourisme présenté comme « durable » ou « responsable »
évoque les notions de respect, d’environnement/nature, de populations locales. Il peut donc
être perçu comme proche du tourisme de nature. Cependant, nous notons que l’offre de
tourisme responsable est toujours associée à une offre jugée chère (d’après 71% des Français),
mais plutôt crédible (pour 52% des sondés) et attractive (pour 46% des sondées).
Parmi les informations énoncées dans l’étude d’Harris Interactive, nous apprenons qu’un
voyage responsable « idéal » est davantage associé :
• En termes d’hébergement : à une résidence éco-gérée (tri des déchets, énergies
renouvelables) (35% des Français) ou à une chambre d’hôte (34%) contre seulement
11% pour un hébergement insolite et 6% pour le camping.
5
Atout France - 2009 - Sensibilité des clientèles françaises au tourisme durable notamment par le rapprochement avec des initiatives existantes
« Les Français et le tourisme responsable », sondage Harris Interactive pour Voyage-sncf.com/Routard.com dans le cadre des Trophées du
Tourisme responsable, 2012 (Echantillon de 1959 individus représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus, à partir de l’access
panel Harris Interactive)
6
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
8
• En termes d’environnement (de cadre), il est intéressant de noter que 71% des Français
associent voyage responsable à un voyage « au vert, à la campagne », contre seulement
16% qui l’associent à la haute montagne.
• En termes d’activités, ce sont les activités de découverte de la population, de ses
coutumes et de la gastronomie qui sont plébiscités (par 41% des Français). Cependant
les activités de trek, de randonnées à vélo ou à pied (19%) et activités de protection de
l’environnement (nettoyage des sites naturels pollués, replanter des arbres) (25%) sont
aussi jugée pertinentes.
Ces éclairages prouvent que le tourisme de nature est fortement lié, en termes de perceptions
des clientèles touristiques, au tourisme dit « responsable » ou « durable ». Cette forme de
tourisme bénéficie d’une reconnaissance et d’une attractivité grandissante mais conserve
quelques freins (cherté, crédibilité qui reste à défendre, variété de l’offre à élargir).
Le produit touristique « responsable », bien que proche du marché étudié, comporte aussi une
facette « humaine » ou « sociale » (rencontre des populations, connaissance des coutumes,
produits transformés locaux, etc) qui n’est pas propre à l’offre de tourisme de nature, même si
elle peut en être complémentaire.
En conclusion, il est préférable aujourd’hui de ne pas rassembler ces deux définitions. Nous
préconisons de réserver cette terminologie de « tourisme durable » à un mode de gestion
technique et politique permettant d’encadrer le développement d’un territoire et d’une offre
touristique, et cela notamment pour des questions de clarté dans l’esprit des clientèles. En
effet, elle constitue un attribut marketing de plus en plus porteur mais plus global. Ainsi, le
terme tourisme de nature associé à celui de tourisme durable perdrait en précision.
L’entrée « tourisme de nature » semble tout à fait pertinente : non seulement elle rend
correctement compte de la promesse offerte par une destination PNR, mais elle répond à un
certain nombre d’aspirations sociétales montantes, comme nous allons le constater dans les
parties à suivre.
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
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II - La demande du tourisme de nature
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
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II.1 - Un contexte sociétal favorisant un regain d’intérêt pour la nature
Depuis une quinzaine d’années, le tourisme de nature est devenu de plus en plus populaire
aussi bien en France qu’à l’étranger, pour représenter aujourd’hui un réel marché avec des
potentialités de croissance intéressantes pour les territoires et les opérateurs. Cette
progression résulte notamment d’un ensemble d’évolutions sociodémographiques plutôt
marquées ces dernières années et à des attentes fortes de « Nature » de la part des individus,
en général, et des clientèles touristiques, en particulier :
•
Une proportion croissante de la population vit en milieu urbain :
Plus de 53% de la population mondiale vit aujourd’hui dans des villes7;
Ce taux s’élève à 83 % pour la population d’Amérique du Nord et 78% en Europe8 ; La
France, en 2012, compte 86% d’individus vivant en ville.
Une étude publiée en 20139 par Navigant Research révèle que le nombre de citadins
dans le monde augmentera de 75% d’ici 2050 et passera de 3,6 à 6,3 milliards
d’individus (2 terriens sur 3).
•
De nombreuses contraintes pèsent lourdement sur la qualité de vie des individus au
quotidien :
66% des Français se disent de plus en plus stressés au travail, selon la troisième édition
de l'Observatoire des perceptions et attentes des Français10,
En 2012, la France est la championne du stress au travail d’après la « Troisième enquête
européenne sur la qualité de vie – Impacts de la crise » 11 avec 13% des Français se
sentant stressés « plus de la moitié du temps » (contre 13% en moyenne européenne)
Les observations sociologiques soulignent une exigence de plus en plus forte des
Français pour leur santé et leur bien-être.
Cette tendance est à mettre en relation avec la notoriété grandissante des produits issus
de l’agriculture biologique (d’après la 10ème édition du Baromètre Agence bio/ CSA, les
Français sont 71 % à déclarer privilégier les produits respectueux de l’environnement
et/ou du développement durable lorsqu’ils effectuent leurs achats alors qu’ils n’étaient
66 % en 2011) ; ou avec l’émergence de disciplines telles que l’écopsychologie qui
intègre le rapport homme/nature dans des thérapies de psychologie/psychiatrie.
Ces évolutions comportementales et sociologiques sont à mettre en lien avec les
difficultés économiques, due à la crise économique mondiale et européenne, ressenties
par les Français. En 2013, le taux de chômage au 1er trimestre a atteint 10,8% (France
entière) et les prochaines prévisions de l’INSEE sont à la hausse. La consommation a
baissé de 0,4% en 2012, une première depuis 1993. En réaction, près de 4 Français sur
10 prévoient de moins dépenser que l’an dernier pour leurs vacances d’été et presque ¼
7
Données 2012 de la Banque mondiale
Chiffres du site statistiques-mondiales.com (respectivement datés de 2012 et 2007)
9
« Smart Cities » par le cabinet Navigant Research
10
Enquête TNS-Sofres, 2009
11
Etude menée par la Fondation européenne de Dublin, institut d'études rattaché à la Commission européenne, ("Third European Quality of
Life Survey – Quality of Life in Europe : Impacts of the Crisis", Robert Anderson, Hans Dubois, Tadas Leoncikas et Eszter Sandor, Eurofound,
décembre 2012).
8
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
11
beaucoup moins12. Nous soulignons le fait que ces évolutions socio-économiques ne
constituent pas foncièrement un frein au développement du tourisme de nature en
Région Centre. Au contraire, concernant les Français et clientèles européennes, les
destinations de proximité sont privilégiées pour des choix de vacances plus
« économiques ».
•
Une sensibilité croissante des individus aux grands enjeux environnementaux :
La connaissance du terme développement durable a progressé de manière continue
dans l’esprit des Français depuis 2002 (33% en 2002 et 89% en 2009 – sondage LH2)13
En 2009, les français expriment une conscience environnementale massive et aspirent à
l’adoption de mesures concrètes telles que : « une meilleure information de l’impact
écologique des produits de grande consommation » (57% d’opinions très favorables),
« la mise en place de règles plus stricte de respect de l’environnement lors de
construction de maisons » (54% d’opinions très favorables), « des sanctions plus
importantes aux entreprises polluantes », etc.14
En 2008,
88% des Français se déclarent impliqués dans la protection de
l’environnement, et 36% se déclarent même très engagés15.
II.2 Les bénéfices recherchés par la pratique du tourisme de nature
Le tourisme de nature répond à la recherche d’un certain nombre de bénéfices pour ceux qui le
pratique. Ces bénéfices font écho aux évolutions du contexte sociétal détaillées
précédemment. Les bénéfices les plus recherchés sont les suivants :
•
Donner du sens à son temps libre, en faisant le choix de « vacances actives »
Les attentes des touristes à l’égard des vacances sont aujourd’hui de plus en plus fortes car
elles correspondent à la volonté de vivre intensément, de donner du sens à son temps libre, en
plus de rechercher une qualité de vie meilleure.
Donner du sens à ses vacances s’illustre ainsi de plus en plus par la recherche de bien-être
physique et donc par la pratique d’activités sportives. La notion de santé publique est
aujourd’hui largement associer à la pratique du sport mais les termes utilisés auprès des
consommateurs d’articles et de services sportifs sont davantage de l’ordre de la pratique de
loisirs (« bouger », « dépensez-vous ») que du sport (« faites du sport »).16
Les enquêtes montrent ainsi que, dans l’année, 65% des Français pratiquent une activité
physique ou sportive (APS) au moins une fois par semaine. 20 millions de Français, dont seuls
20% sont licenciés, pratiquent les sports de nature. La France métropolitaine présente d’ailleurs
le montant du budget annuel des ménages consacré au sport le plus élevé d’Europe
(322€/an).17 Par ailleurs, le sport pendant les vacances d’été reste une activité très pratiquée
12
Sondage LH2 réalisé pour BFM Business, Juin 2013
« Tourisme et Développement Durable », Atout France, 2010
14
Les français et l’environnement LH2, 2009
15
Les français et le Développement Durable TNS-SOFRES 2008
16
TNS SPORT, Audencia Nantes Ecole de Management, Ineum Consulting. « Le temps libre des Français dédié aux sports ». 2009
17
Analyse de marché – le marché des sports outdoor. Chambre des métiers et de l’Artisanat de Haute-Savoie, 12/2011
13
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
12
(55 % des vacanciers estivaux déclarent pratiquer un sport, essentiellement des sports de
nature)18.
•
Retrouver un cadre de vie / de séjour agréable et différent de celui du quotidien
En plus du bien-être et de la santé, les vacanciers français accordent aussi beaucoup
d’importance au cadre de vie local. Le taux atteint ici est même étonnant : 59% des estivants
classent cette attente en première place, bien loin devant l’hébergement (15 %), les activités
festives et culturelles (11%), les activités sportives (5 %), la restauration (4 %), l’accueil et
l’information (3 %) ou les commerces19.
Selon un certain nombre d’études parues récemment, la rupture avec le quotidien reste une
des motivations touristiques principales qui peut se traduire par de nouvelles aspirations telles
que la quête de tranquillité, d'évasion, d'aventure, mais aussi par d'autres aspirations
traditionnelles qui demeurent fondamentales telles que l’agrément, le confort, la sécurité et la
santé. Ainsi, d’après une enquête du CREDOC, près de 42% des estivants se souviennent du
calme qu’ils ont eu sur leur lieu de séjour et 51% des vacanciers en ont apprécié son confort.
L’aventure dans une nature « sauvage », à l’écart des circuits touristiques traditionnels, est ainsi
de plus en plus recherchée lors des vacances, avec cependant des exigences de confort et de
qualité qui perdurent.
•
Associer l’utile à l’agréable, en découvrant et en apprenant lors des vacances
On constate un besoin des touristes de se détacher de l’image du vacancier oisif, qui n’aurait
pour seul préoccupation que de se livrer au bronzage sur les plages.
Même si l’attrait du littoral reste indéniable, le touriste européen tend à devenir un réel acteur
qui aspire de plus en plus à visiter des régions pour s'imprégner de leur culture, des traditions,
de la beauté des paysages et de l'environnement, tranchant avec son cadre de vie quotidien. Le
tourisme représente alors une consommation au cours de laquelle l'individu vit une expérience
privilégiée, extraordinaire.
C’est aussi un touriste dynamique qui privilégie des vacances actives par la pratique d’activités
sportives, de visites, voire même, quoique plus marginalement, un touriste qui s’adonne à des
activités éducatives et/ou d’apprentissage (stages manuels, ateliers…).
•
Un besoin de nature et d’espace face à l’urbanisation croissante des populations
Rappelons que plus de de 85% des Français résident en milieu urbain, dans des conditions de
vie souvent stressantes. Pour compenser ce quotidien difficile, les citadins expriment des
besoins de contact avec la nature20, qui se traduisent par le développement de la pratique
d’activités de loisirs liées à la nature. En témoigne par exemple l’engouement des Français pour
le jardinage ou pour les produits bio ; ou encore, le succès des forêts françaises publiques qui
accueillent chaque année près de 200 millions de visiteurs, la demande de tourisme de nature
et de loisirs de détente en famille, notamment en périphérie des grandes villes, étant en
18
Extrait de Stat-Info n° 07-01 (2007) - La pratique du sport durant les vacances d’été - Mission des études, de l’observation et des statistiques
- Secrétariat d’Etat aux Sports
19
CREDOC, juin 2004. Le regard des estivants français sur l’offre touristique du pays
20
Les attentes de la clientèle touristique - Observatoire du tourisme – Isère - Avril 2009
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
13
augmentation constante21.
Le « naturel » comme source de bien-être, de ressourcement est un positionnement marketing
attractif qui « fait vendre ». Dans sa campagne de publicité diffusée en 2013, la compagnie
aérienne low-cost Easyjet va jusqu’à évoquer la recherche de soin par la nature grâce à des
« d’antidépresseurs naturels », ou encore des « au-soleil-thérapies ».
•
Une volonté de profiter de la nature tout en maitrisant son impact, loin de l’image du
« touriste pollueur »
La prise de conscience par la population en général, et par les touristes, de leurs impacts sur la
nature, ainsi que de la fragilité des écosystèmes, a impliqué le développement d’un tourisme
plus proche de la nature, plus responsable (écotourisme) et plus soucieux de l’environnement.
Les touristes aujourd’hui se préoccupent davantage de leurs éventuels impacts sur
l’environnement et plusieurs enquêtes réalisées en ce sens le prouvent :
-
88% des voyageurs français se disent prêts à agir en faveur de l’environnement (TNS
Sofres 2007)
-
68 % sont prêts à favoriser une destination en faveur de l’écologie (BVA DT juin 2007).
De ce fait, les touristes développent progressivement un intérêt de plus en plus fort pour les
destinations et produits touristiques qui s’engagent dans le respect et la préservation de
l’environnement.
-
38% des voyageurs sondés par Tripadvisor prennent en considération le respect de
l’environnement lors des voyages,
-
34% se disent prêts à payer davantage pour loger dans un « hôtel vert ».
A noter que ces aspirations coïncident avec des changements de comportements des
prestataires touristiques notamment les hébergeurs, résidences de tourisme, villages de
vacances, hôtels qui souhaitent se montrer plus responsables et voir se développer une offre de
tourisme de nature plus qualitative et durable, en réponse aux besoins nouveaux exprimés par
21
ONF
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
14
les clientèles.
Ces grandes tendances sociétales et comportementales font que la découverte du milieu
naturel, de l’environnement, ainsi que le contact avec la nature répondent aux attentes fortes
du moment. Ce retour au naturel vient satisfaire des aspirations centrées sur l’individu - le
bien-être, la santé, le plaisir, l’émotion, l’art de vivre -, mais également des préoccupations
résultant d’une prise de conscience des grands enjeux environnementaux – pollutions,
dégradation des écosystèmes, qualité de vie des générations futures…-.
II.3 – Un volume de clientèles encore restreint mais croissant
La demande touristique, explicitement motivée par l’attrait de la nature, ne représente encore
qu’une faible proportion de la demande totale, mais sous l’effet des grands courants
comportementaux décrits précédemment, les prémices d’une évolution se font sentir, ce qui
laisse augurer un attrait croissant pour ce type de tourisme dans les années qui viennent.
Toutefois, faute de données il s’avère très difficile de dresser un portrait d’ensemble de l’état
de la demande en tourisme de nature. Il existe des approches ciblées sur certaines pratiques –
randonnée, ornithologie, aventure -, mais sur l’entrée « nature », l’ensemble des acteurs du
secteur constatent que les données sont éparses, éclatées, hétérogènes d’une étude à l’autre :
l’absence de méthodes d’observation communes et la difficulté à mettre en commun
l’information handicapent l’état de la connaissance.
Universitaires, chercheurs, ministères, prestataires touristiques, gestionnaires de territoires,
fabricants de matériels… sont tous fortement demandeurs d’une meilleure connaissance de la
demande, mais mutualisent encore trop peu les outils et les informations dont ils disposent.
Néanmoins les quelques indicateurs existants permettent d’affirmer que le marché du tourisme
de nature augmente plus vite que celui du tourisme en général.
En France le tourisme de nature a suivi depuis quelques années une évolution lente mais sûre.
L’étude d’ATOUT France sur le tourisme de nature réalisée par Dominique Macouin et Isabelle
Pierre en 2003 indiquait déjà un certain « frémissement de l’évolution du marché et de la
demande des clientèles, françaises notamment »22.
Aujourd’hui, on estime en France, que le nombre de personnes intéressées par le tourisme de
nature est d’environ 5 millions23.
Cette évolution de la demande s’accompagne d’une diversification des profils de la clientèle. En
plus d’une clientèle au départ principalement constituée de scientifiques observateurs et de
touristes passionnés de la nature, de nouveaux types de clientèle sont apparues (éco-touristes,
aventuriers,…), donnant lieux à une nouvelle segmentation de cette clientèle du tourisme de
nature.
Nous tenterons plus bas, de définir les différents segments qui forment le tourisme de nature
aujourd’hui, selon deux approches : les activités pratiquées/les motivations et le bénéfice
recherché par les clientèles.
22
Le tourisme de nature, Dominique Macouin - Isabelle Pierre, ODIT France 2003
Résultat d’une enquête OMT (2002) et de l’étude Le marché français du tourisme « nature-faune », Les cahiers de l’Afit,
1999
23
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
15
II.4 - Les caractéristiques des clientèles du tourisme de nature
II.4.a - Profil général
En France, les adeptes du tourisme de nature sont des personnes issues de toutes les CSP (à
dominante + tout de même) ; ils voyagent individuellement ou en groupe et les activités
concernées sont principalement les itinéraires thématiques autour de la découverte de la
nature, des terroirs et de l’artisanat local.
Les territoires français sur lesquels se pratique cette forme de tourisme sont évidemment des
espaces et sites naturels affichant un positionnement très marqué quant à la préservation de
leur environnement, tels que les Parc naturels, les Pyrénées, les Cévennes, le Vercors, la
Brenne24, mais aussi de plus en plus des régions et départements qui, en valorisant leurs
potentialités environnementales et de « ressourcement actif », ont attiré de nombreux
nouveaux visiteurs ces dernières années : l’Auvergne, le Massif Alpin l’été, la Franche-Comté,
etc…
Les grandes enquêtes nationales confirment l’importance de la fréquentation en termes de
nuitées et de séjours de ces espaces naturels protégés 25:
283 de millions de nuitées de touristes français se sont situées dans une commune
disposant d’un espace protégé (50 millions de séjours), soit 34% de l’ensemble des
nuitées touristes français et 30% des séjours.
216 millions de nuitées sont associées à la pratique d’activités liées à un espace
naturel (alpinisme, canyoning, escalade, bateau, voile, plongée sous-marine, surf,
équitation, randonnée pédestre, chasse, pêche, visite de site naturel…).
Parmi les visiteurs de ces espaces naturels et les amateurs de biodiversité, la clientèle
étrangère, et particulièrement la clientèle nord-européenne se démarquait jusqu’à présent
beaucoup. Il s’agit de visiteurs individuels qui connaissent déjà la France et qui apprécient
souvent son art de vivre et sa gastronomie, mais aussi des groupes venus par l’intermédiaire de
voyagistes étrangers spécialisés.
Concernant les clientèles françaises, dont les plus passionnés allaient surtout à l’étranger via
des Tour Opérateurs, elles représentent aujourd’hui un marché émergent pour le territoire
national.
II.4.b - Motivations d’achat/de pratique
En plus de l’intention de se reposer et de se ressourcer dans un espace naturel qui sort du
quotidien, l’attractivité de la beauté des paysages naturels reste une motivation importante
quant au choix des destinations de vacances nature, mais elles ne sont pas les seules.
En effet, les études montrent que la possibilité de pratiquer en milieu naturel une ou plusieurs
activités, spécifiques et choisies, demeure tout à fait décisive dans les motivations des
touristes : « Bien que les évolutions paysagères à anticiper soient notables, on peut noter que si
la beauté des paysages est toujours citée dans les causes principales d’attractions touristiques,
ces paysages ont évolué sans que la répartition des grandes destinations touristiques en France
24
Le tourisme de Nature en France et ses potentialités de développement, Direction des Etudes Economiques et de l’Evaluation
Environnementale, 2007
25
Suivi des déplacements touristiques de Français (SDT), Direction du Tourisme/TNS Sofres, 2006
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
16
ait été drastiquement modifiée. Il semble que ce soit avant tout le maintien de la possibilité
d’accomplir telle ou telle activité dans de bonnes conditions (la baignade, le ski, la pêche), ainsi
que les autres « services » offerts par les écosystèmes (protection contre les risques naturels…)
qui soient déterminants, plus que la visibilité de la faune ou l’aspect final du paysage »26.
Mais le choix de pratiquer un séjour de tourisme de nature peut aussi être guidé par un besoin
de s’inscrire dans des relations sociales affinitaires. En effet, les déplacements touristiques,
sont de plus en plus motivés par l’envie de partager des émotions et des expériences qui
participent à créer des liens “affinitaires”, affectifs, émotionnels voire fraternels.
C’est le cas du tourisme d’aventure (sports extrêmes), de l’éco-tourisme ou encore du tourisme
d’observation, qui, sur la base de convictions, d’affinités et de passions, rapprochent les
visiteurs dans un lien communautaire et différentiant fort.
II.4.c - Attentes spécifiques
Au départ principalement constituée d’une clientèle de scientifiques observateurs et de
touristes passionnés de nature, le marché du tourisme de nature s’est considérablement élargi
de par l’apparition de nouveaux produits, de nouveaux types de clientèles, et donc de nouvelles
attentes.
La distinction marquée entre les touristes « spécialistes » de la nature, les consommateurs de
voyages éco-touristique et les curieux, cherchant à découvrir un site naturel, laisse apparaître
de fortes disparités dans les bénéfices matériels et émotionnels recherchés par ces clientèles.
Plus précisément, on peut relever dans les études sur la demande, des types d’attentes
particulièrement sensibles sur la filière du tourisme de nature :
Attente de qualité : dans la nature et dans les prestations associées
Il est apparu d’après un certain nombre d’études, parmi lesquelles celle de la Mission
d’Ingénierie Touristique Rhône Alpes sur la filière du tourisme de nature que la clientèle du
tourisme de nature était en attente d’une certaine qualité concernant les sites visités.
En effet, la destination visitée doit être un véritable lieu qui tend à les rapprocher de la Nature,
et satisfaire une certaine recherche de plaisir à travers son aspect « sauvage », tout en restant
maîtrisée, apprivoisée, sécurisée et rendue accessible. La « crédibilité » du site est donc un
élément important de l’attente des clientèles qui veulent « recomposer » avec la nature et se
ressourcer. Cette attente forte est à mettre en corrélation avec l’attractivité des espaces
protégés en termes de tourisme, comparés aux espaces non protégés. Les mesures de
protection sous-entendent, dans l’esprit du visiteur, l’existence d’un espace fragile et donc
remarquable.
Par ailleurs, la qualité des prestations associées est un facteur important aux yeux de ces
clientèles (hébergement de caractère, restauration du terroir, accueil convivial et informations
sur les sites visités).
De plus, les produits de haute qualité, positionnés sur des valeurs liées au développement
durable sont très demandés et très recherchés. Cela fait d’ailleurs partie des critères de choix
des voyageurs attirés par ce type d’offre lors de leur réservation. A noter que ce sont les valeurs
26
Extrait de « Adaptation au changement climatique et développement durable du tourisme » - Ghislain Dubois et Jean Paul
Ceron – TEC - Mai 2006
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
17
liées au développement durable, et non l’appellation Développement Durable elle-même, qui
attirent la clientèle de tourisme de nature.
Attente de dépaysement et de récit
Les touristes attendent une rupture avec le quotidien ainsi que la possibilité de s’ouvrir à des
événements qui sortent de l’ordinaire. Ils sont en quête d’aventure et d’évasion, désireux de
vivre des moments d’exception, des histoires spectaculaires, mais aussi en attente d’aventures
racontées, vécues, révélant un patrimoine scénarisé qui est aujourd’hui une constante chez les
clientèles touristiques habituées.
Attente d’hédonisme et de bien-être
Cette attente concerne particulièrement les amateurs d’activités sportives de pleine nature
(ASPN). Une étude publiée en octobre 2009 nous apprend qu’une nette majorité de citoyens de
l’UE (65%) pratique une activité physique au moins une fois par semaine, dans le but premier
d’améliorer sa santé, mais aussi de se détendre ou s’amuser à plusieurs. Or, parmi ces sportifs,
48% disent pratiquer une activité sportive dans un parc ou dans la nature, au détriment des
clubs locaux, de fitness, centres sportifs, etc.27 En effet, la nature offre un cadre d’activité
relativement « libre ». Les notions de compétition, d’encadrement « strict » y sont moins
recherchées que dans un club. A contrario, l’hédonisme et le contact avec la nature y ont la
part belle. Une des conséquences de ces observations est la part plus importante de
pratiquants d’ASPN provenant des catégories d’âge supérieures et féminins.
Attente de stimulation et de dépassement
La nature se trouve aussi être un espace de dépassement de soi, de frisson. Cela est
particulièrement vrai pour les pratiquants de sports extrêmes (alpinisme, parachutisme, ski de
randonnée) qui recherchent dans les espaces naturels une rupture forte avec le quotidien, un
espace de confrontation qui leur permet de « revenir à l’essentiel » dans un confort sommaire
tout en se mesurant à eux-même et aux autres. L’adrénaline, le frisson, associés au danger et à
l’aventure sont des sensations recherchées.
Attente de personnalisation et de multi-activités
On note dans les études actuelles la prévalence d’une certaine exigence par rapport aux
détails. Les touristes d’aujourd’hui ressentent le besoin de se sentir comme des clients uniques
et par là même recherchent des produits sur mesure, leur permettant de pratiquer leurs
activités de culture et loisirs et jouir en même temps des avantages qu’ils proposent.
86% souhaitent avant tout faire un voyage inoubliable et 85% un séjour
authentique (92% chez les 35-49 ans)28
Les séjours apparaissent donc de plus en plus diversifiés, avec une volonté de s’occuper à la fois
de son corps par la pratique physique et de son esprit par la culture. Le souci croissant de
développement personnel amène les touristes à rechercher des activités de toute sorte au
cours des vacances pour s’initier ou se perfectionner. La possibilité de choisir eux-mêmes leurs
activités une fois sur leurs lieux de vacances, afin d’en changer si cela ne leur convenait pas est
de plus en plus privilégiée.
27
28
TNS Opinion & Social, Sport et activités physiques, Eurobaromètre spécial 334/ Vague 72.3. Commission européenne 2010.
Les Français et le tourisme responsable, Voyages SNCF/TNS Sofres, 2009
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
18
De ce fait, face à une demande de plus en plus prononcée en faveur de vacances dynamiques et
de multi-activités, et face à la volonté des touristes de construire eux-mêmes leurs séjours,
certains voyagistes commencent à s’adapter. En définitive, étendue de choix, durée du séjour
et prix à payer restent des éléments fondamentaux de sélection du voyage, sachant que
certains touristes recherchent la bonne affaire, même si pour cela ils doivent réserver à la
dernière minute.
En conclusion, on signalera ici les principaux critères de choix d’un séjour de nature idéal
(Source : MaHoC) :
Le prix attractif : 92% (total « très important » + « assez important »)
La possibilité de vivre à son rythme : 91%
La possibilité de couper avec le quotidien : 87%
L’hébergement, de qualité, le confort : 86%
La possibilité de faire plusieurs activités différentes : 85%
Une destination ensoleillée : 85 %
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
19
Tourisme de Nature et Handicap
Un foisonnement d’initiatives pour de nouvelles pratiques
Les espaces de nature ont longtemps été considérés comme hors d’atteinte par et pour le
public handicapé. Quel que soit le type de handicap, mental, moteur ou sensoriel, le défi de
l’adaptation de la nature n’a jamais paru simple à réaliser, pour des raisons de sécurité, de
sensibilité du milieu, de financements des aménagements, etc. Pourtant depuis quelques années,
l’accessibilité des espaces naturels est en nette progression. Parmi les principales raisons de cette
évolution, l’innovation technologique, la mobilisation et l’organisation de nombreuses
institutions/associations ainsi que le désir grandissant d’aventure, d’évasion et d’activités
physiques et sportives des personnes en situation de handicap. Une transformation en plein essor
mais encore limitée car, d’après l’association Tourisme et Handicap délivrant le label
Tourisme&Handicap, seuls 2,5% des labels sont attribués à des activités de plein air (en mars
2012). Mais ce chiffre est à relativiser car le label n’est pas obligatoire : les espaces naturels ne
sont pas soumis à la loi du 11 février 2005 pour « l’égalité des droits et des chances, la
participation et la citoyenneté des personnes handicapées. »
Parmi les activités de nature accessibles aujourd’hui au public en situation de handicap, il
existe des activités nautiques (baignade, sports d’eau vive, ski nautique), aériennes (le parachute,
le parapente), mais aussi la randonnée (pédestre, VTT). Le développement rapide de la
randonnée « adaptée » est soutenu par des associations dynamiques telles que Handi cap évasion,
Loisirs assis évasion, et par des innovations technologiques tel que le Fauteuil tout terrain (FTT)
qui permet différentes pratiques (loisirs, compétition, descente). Mais le tourisme de nature ne se
limite pas aux activités sportives et physiques, et des initiatives innovantes existent aussi en
termes d’activités d’observation de la nature.
Le PNR du Vexin français qui a pour vocation d’être un espace ouvert à tous, a mis en
place des balades adaptées telles que des balades en véhicules électriques tout terrain adaptés
aux fauteuils, des audio-visio-guide en langue des signes française, ou encore des balades basées
sur les sens (ouïe, toucher). Le Parc du Vexin mène parallèlement des opérations de sensibilisation
et de formation des prestataires touristiques aux questions liées au handicap. Le Parc
ornithologique du Marquenterre en Baie de Somme s’est aussi penché sur l’accueil des
handicapés : investissement dans des véhicules hippomobiles et calèches avec des places
équipées handicap (permettant des activités en famille), paraboles, casques et récepteurs pour
une sortie « éveil des sens » mais aussi la possibilité de participer à des activités à caractère
scientifique, comme le baguage d’oiseaux. « Le lâcher est un fort moment d’émotion, au cours
duquel on sent le cœur de l’oiseau qui bat, l’impulsion forte de l’envol. » Philippe Carruette,
ornithologue, responsable pédagogique du parc du Marquenterre. L’objectif de ces actions étant
de favoriser la rencontre, avec la nature elle-même et ses richesses et avec les autres,
professionnels ou non, pour faire de ce cadre naturel un espace d’échanges, de transmission des
savoirs et d’égalité.
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
20
II.4.d - Typologie de la demande
En confrontant les éléments puisés dans les différentes sources, et en restant dans le champ de
la définition du tourisme de nature proposée en amont, nous avons souhaité proposer une
typologie de la clientèle touristique autour des types de pratiques :
o Les touristes spécialisés, experts et passionnés de Nature, faisant plutôt de
l’observation, intéressés par la biodiversité, la faune et la flore. Parmi eux on trouve
scientifiques et experts (ornithologues, écologistes..), initiés et amateurs d’observation
faunique, floristique, astronomique…
o Les touristes sportifs « captifs », qui pratiquent des activités physiques forcément
inscrites dans un milieu naturel particulier : la nature constitue pour eux le support
indispensable à la pratique de l’activité (sports extrêmes, alpinisme, eaux-vives, pêche…)
dans un but d’une performance personnelle. Ceux-là vont opérer le choix d’une
destination en fonction de la possibilité d’y pratiquer une ou plusieurs activités sportives
spécifiques. On peut y intégrer ici les adeptes du tourisme d’aventure (activité réalisée
dans un cadre naturel, nécessitant un effort physique et comportant un risque relatif)29.
o Ils sont à dissocier des touristes sportifs « opportunistes », qui au cours de leurs
séjours, souhaitent pratiquer une activité physique plus « douce » ou ludo-sportive,
dans un décor de « Nature », sans forcément rechercher l’activité sportive en ellemême (les randonneurs, les Vététistes, …). Ces touristes sportifs peuvent aussi être
identifiés comme des individuels « découverte », à la recherche de sensations fortes et
curieux d’essayer de nouvelles activités. Ils peuvent former des groupes lorsqu’ils sont
poussés par une ou plusieurs personnes (chef d’entreprise, collègue de travail, ami) à
pratiquer un sport de plein air30.
o Les touristes curieux, ayant envie d’une rupture avec le quotidien, à la recherche d’un
nouveau décor, et souhaitant se rapprocher de la nature, avec des objectifs de « retour
aux sources », de découverte du terroir et de rapprochement avec la population locale
(familles en vacances).
II.5 - Eclairages par filière et principaux marchés émetteurs :
II.5.a - Le tourisme d'observation de la faune
Une firme de recherches, Mintel s’est intéressée à la filière du tourisme d’observation de la
faune à l’échelle mondiale. Le constat est que cette forme de tourisme reste une niche
relativement peu développée, avec un total d’environs 3 millions de consommateurs dans le
monde en 2006, et un taux d’évolution stable d’environ 5% au cours des quinze dernières
années31.
29
Réseau de Veille en Tourisme du Canada (www.veilletourisme.ca) - Tourisme d’aventure: de quoi parle-t-on au juste? –
Claude Barry - 2007
30
Analyse de marché, Le marché des sports outdoor, CMA 74, décembre 2011
31
Réseau de Veille en Tourisme du Canada (www.veilletourisme.ca) – Le Tourisme et l’observation de la Faune - 2006
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
21
Cependant, il est prévu pour cette filière une croissance supérieure au tourisme mondial
d’environ 2 à 3%.
Toujours, selon Mintel, les européens, surtout les allemands, les néerlandais ou encore les
britanniques, sont les clientèles les plus présentes.
En ce qui concerne les destinations, l’Afrique est la destination la plus privilégiée pour
l’observation de la faune. Des pays comme le Kenya, la Tanzanie, le Botswana, la Namibie,
l’Uganda, ou encore l’Inde et l’Antarctique sont des destinations de prédilection pour le
tourisme d’observation de la faune.
L’organisation de cette filière est cependant en train de changer car de grands Tour opérateurs
s’y intéressent plus activement, ce qui laisse présager une démocratisation de ce marché et du
développement de nouvelles destinations, certes moins spécialisées mais assurant une plus
grande présence sur le marché international (Europe, Amérique centrale, etc.)
Zoom sur : Le tourisme naturaliste a le vent en poupe !
Le tourisme naturaliste se trouve à la croisée du tourisme de nature et du tourisme scientifique. Il a
pour vocation de transmettre un savoir académique issu des sciences, souvent grâce à des séjours qui se
déroulent le terrain, et s’adresse avant tout à des passionnés de nature, notamment des jeunes retraités plutôt
aisés et diplômés.
Mais aujourd’hui, le marché du tourisme scientifique auquel appartient le tourisme naturaliste, ne
cesse de s’ouvrir et de croître. L’agence Escursia qui propose des « voyages natures et séjours naturalistes »
connaît une croissance de 15% par an malgré la crise et a fait voyager 800 personnes en 2011. Les clientèles de
groupe se font de plus en plus nombreuses (des associations de passionnés par exemple) et représentent
aujourd’hui un tiers de la clientèle. Un tel succès s’explique en partie par le soin de l’agence à sélectionner,
pour servir de guides, des scientifiques chevronnés qualifiés de « chercheurs-accompagnateurs », et le large
éventail des destinations proposées (près de 60).
Sources : « 15 marchés de niche prospère : le tourisme scientifique », article, Journal du Net, 5/09/12 ; site escursia.
II.5.b - Activités physiques et sportives de pleine nature
Aujourd’hui, un français sur trois déclare pratiquer un ou plusieurs sports de nature. La
pratique est en forte évolution depuis plusieurs années, avec près de 3 millions de licences
délivrées par les fédérations sportives dans le champ des sports de nature (unisport et
estimation multisports)32.
A cet égard, il faut noter que la randonnée pédestre est une activité sportive qui s’est
particulièrement développée ces dernières années (15 millions de randonneurs actuellement
en France33 sur près de 25 millions d’adeptes des sports de nature) ; Accessible à tout profil,
elle est pratiquée à différents degrés (sportive, balade..) et c’est l’une des premières activités
des français lors des vacances.
32
Etude sur les sports de nature réalisée en 2008 par le Réseau National des Sports de Nature - Ministère de la Santé, et des
Sports (MSS)
33
Fédération Française de Randonnée Pédestre
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
22
Sur 15 millions de randonneurs, la FFRandonnée ne rassemble en 2009 « que » 200 000 adhérents. Qui
sont les adhérents de la fédération ?
– Les femmes sont très largement représentées : 62%
– 70% des adhérents ont plus de 50 ans
– 60% résident dans des villes de 20 000 habitants au moins
– 3 grandes régions de France : 12 % en Région PACA et en Île-de-France, 10% en Rhône-Alpes
– 89% randonnent tout au long de l’année de façon très régulière (toutes les semaines ou presque) et
principalement sur leur lieu de résidence.
– 73% randonnent en plaine et campagne, 67% en montagne et 29% en bord de mer.
Selon un sondage réalisé par Carat Sport en 2005, la randonnée se place en tête des sports préférés des
Français (68% des personnes interrogées) devant la natation, le tennis et le football.
D’après une étude consacrée la randonnée pédestre réalisée par le Pôle Ressources National des Sports
de Nature(2011), les moins de 35 ans y voient un moyen de partager un moment convivial avec des
proches (44%) alors que les 65 ans et plus, pratiquent la marche afin de se maintenir en forme (62%).
Cette activité est perçue comme étant respectueuse de l’environnement (96%), gratuite (96%) et
conviviale (94%).
Et comme le démontre une étude menée pour le Secrétariat d’Etat aux Sports en 200734, les
activités physiques et sportives arrivent en tête parmi les activités pratiquées par les français
durant leurs vacances :
•
55 % des vacanciers estivaux déclarent pratiquer un sport, essentiellement des sports
de nature.
•
Parmi ces sports, trois activités sportives dominent : la natation, la randonnée pédestre,
le vélo ou VTT.
•
Viennent ensuite les sports de montagne et les activités nautiques.
A noter aussi que sports et culture sont pratiqués conjointement dans la moitié des séjours
effectués par les vacanciers interrogés ; les randonneurs, plus que d’autres pratiquants, sont
particulièrement enclins à combiner les deux.
Les touristes qui pratiquent des activités physiques de nature sont des personnes qui
recherchent avant tout le plaisir, sans recherche particulière de compétition. De plus, les
activités les plus pratiquées dans la nature s’inscrivent très souvent en dehors de tout
encadrement et de toutes prestations payantes (la nature est perçue comme un bien commun,
donc accessible par tous, gratuitement).
34
Extrait de Stat-Info n° 07-01 (2007) - La pratique du sport durant les vacances d’été - Mission des études, de l’observation et
des statistiques - Secrétariat d’Etat aux Sports
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
23
Zoom sur : Sports de nature, tourisme de nature ou tourisme d’aventure ?
Le tourisme de nature inclut les activités d’observation de la faune ainsi que le tourisme dit
naturaliste mais la nature étant aussi associée à la santé, le touriste « de nature »
recherche la pratique d’activités sportives. La pratique de ces activités de nature est une
pratique de loisirs, non une pratique de compétition, et se déroule dans des lieux ciblés de
plein air (montagne, air, eau), et principalement au cours des saisons été et hiver. Si la
compétition n’est généralement pas associée à la pratique de sports de nature, dans notre
définition du tourisme de nature, la pratique peut cependant être relativement
« intensive » ou risquée. La randonnée pédestre peut alors être une activité douce pour le
marcheur en promenade en forêt et « extrême » pour le randonneur expérimenté qui
réalise un trekking en altitude. Nous parlons alors de tourisme d’aventure.
Pratiquer le tourisme d’aventure ne dépend donc pas de l’activité pratiquée mais de la
façon de la pratiquer. Les critères à prendre en compte sont le niveau de dangerosité, le
risque encouru qui peut varier selon les caractéristiques de l’endroit (isolement, altitude,
etc), la technicité requise, et donc la préparation nécessaire à la pratique.
Ainsi, une activité douce de sport de nature peut être décrite comme une activité physique
qui comporte un faible degré de risque réel, réalisée dans un cadre naturel, avec des
capacités physiques et techniques de base du participant, et motivée en priorité par la
découverte et la rupture avec le quotidien.
Source : L’étude LE TOURISME D’AVENTURE PORTRAIT, PROFIL DU VOYAGEUR ET POTENTIEL DE DÉVELOPPEMENT Le
Réseau de veille en tourisme - Chaire de tourisme Transat, ESG-UQAM, Mars 2012.
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
24
Panorama des sports de nature35
35
D’après la définition tirée de l’analyse de marché des sports outdoor, Chambre des métiers et de l’Artisanat 74, 12/2011
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
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II.5.c – Zoom sur quelques marchés émetteurs européens et nordaméricains
-
Le marché britannique
La clientèle britannique est la première clientèle étrangère en France en 2011. Elle a enregistré
83,559 nuitées en France (+5% comparé à 2010) pour une durée moyenne des séjours de 6,8
nuits36. Elle est aussi la première clientèle étrangère de la Région Centre (21% de la clientèle
étrangère), avec un budget moyen de séjour légèrement supérieur à la moyenne (1058€), pour
une durée moyenne de séjour de 7,3 jours.
L’une des principales motivations de choix de la destination de vacances est la beauté des
paysages (après le bord de mer). Pour les Britanniques, les produits de découverte idéaux sont
plutôt ceux issus du tourisme culturel itinérant (circuits, itinéraires de découverte et routes à
thème), la nature et les vacances actives, l’art de vivre et la gastronomie.37
Les Britanniques sont aussi reconnues pour être des grands amateurs de « birdwatching »,
c’est-à-dire d’observation d’oiseaux en liberté : plus d’un million de Britanniques adhèrent à la
Royal Society for the Protection of Birds. Cette pratique s’apparente davantage à une pratique
de loisir, d’observation pour le plaisir, qu’à une pratique scientifique à proprement parlé.
La Région Centre est particulièrement adaptée à la forte attente des Britanniques à l’égard de
vacances culturelles, itinérantes (Loire à Vélo notamment) et orientée « nature », avec la
possibilité d’observer une riche faune ornithologique.
-
Le marché néerlandais
Les Pays-Bas sont le 5ème marché pour la destination France en termes d’arrivées et le 4ème
marché en termes de nuitées (mais la part de nuitées a diminué de 6% entre 2010 et 2011). Ils
représentent 8,8% des nuitées étrangères en France en 2011. Ainsi, en 2011, les Néerlandais
ont engendré plus de 51 000 nuitées sur le territoire français avec une durée moyenne de
séjour la plus élevée des clientèles européennes (7,9 jours)38. En Région Centre, les Néerlandais
sont la deuxième clientèle étrangère la plus importante (18%) avec un budget moyen de séjour
élevé (1058€). Nous notons cependant que les dépenses moyennes par jour et par personne
sont plus basses que les autres clientèles européennes (57€ contre une moyenne de 79€).
Les critères de choix de vacances des touristes hollandais restent variés mais nous pouvons
noter l’importance qu’ils accordent à l’environnement et à la recherche d’une destination
ensoleillée, mais aussi de calme et de dépaysement : en effet, parmi les motivations des
hollandais par rapport à leurs vacances, la première se tourne vers la recherche de
dépaysement (calme, ressourcement, activités, enfants…), la motivation liée à l’environnement
vient ensuite (météo favorable, beauté des paysages) avec la pratique d’activités comme le
sport ou la randonnée.
36
37
38
Mémento du Tourisme 2012
Maison de la France, 2004. Stratégie marketing 2005-2010
Mémento du tourisme 2012
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
26
Par ailleurs, si le vélo fait partie du quotidien des Néerlandais (ils parcourent en moyenne 800 à
1 000 km à vélo par an contre 85 km pour les Français), ils en sont aussi adeptes pour leurs
loisirs et vacances…
Zoom sur : Les clientèles touristiques néerlandaises et le cyclotourisme
La France est l’une des premières destinations mondiales pour le cyclotourisme, et la
première destination des tour-opérateurs spécialisés. Sur les 186 TO qui proposent la France,
78% sont européens (principalement britanniques, allemands et néerlandais), et 35 sont
néerlandais. Ces derniers proposent majoritairement des voyages de loisirs et de découverte
(80% des séjours), contre 20% de séjours sportifs.
La France se trouve à la deuxième ou troisième place des destinations favorites de
cyclotourisme pour les Néerlandais (après l’Allemagne et la Belgique). En France, les bords de
la Loire font partie de leurs cinq destinations préférées avec la Provence, la Dordogne,
l’Alsace, les Vosges et la Champagne-Ardenne.
Les cyclotouristes néerlandais sont des hommes et des femmes de tous les âges, de
toutes les situations familiales ou CSP, qui se déplacent plutôt en individuel, avec leurs
propres vélos avec une bonne connaissance de l’offre et des séjours à leur disposition. Ils sont
à la recherche « la proximité avec la nature et des cours d’eau » ainsi que « des produits
classiques mais de qualité et ont une forte propension à consommer des activités de
divertissement et de loisirs (restaurants, visites) ». Ils optent davantage pour l’hébergement
de plein air, mais également les hôtels et chambres d’hôtes proposant des services adaptés
aux séjours à vélo.
En termes de tendances, les produits de découverte de ville, les séjours « bateau +
vélo », ou encore les séjours semi-itinérants sont en croissance. Les VAE (vélo à assistance
électrique) connaissent aussi un certain succès au Pays-Bas. Enfin, la géolocalisation
accessible grâce au GPS et téléphones intelligents prend de plus en plus de place dans
l’organisation et la réalisation des séjours à vélo.
Source : Atout France aux Pays-Bas (wordpress atoutfranceamsterdam), article Les Néerlandais et le cyclotourisme,
Juin 2013
Ainsi la Région Centre possède de nombreux éléments d’attractivité pour les Néerlandais. Il
s’agit de ses itinéraires de cyclotourisme de grande qualité tel que l’itinéraire « la Loire à Vélo »
qui assure sécurité et confort avec des hébergements et services adaptés (ex. label « Accueil
vélo »), la qualité et la diversité de ses paysages, la richesse de son patrimoine historique et
culturel. La France reste cependant une destination perçue comme onéreuse par la clientèle
néerlandaise.
-
Le marché Allemand :
La clientèle allemande est la seconde clientèle touristique étrangère de France en 2011 (après
le Royaume-Uni) avec plus de 82 millions de nuitées en 2011 (+6,9%) et une durée moyenne de
séjour de 7 jours39. En Région Centre, les touristes allemands représentaient 14% des séjours
39
Mémento du tourisme 2012
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
27
étrangers40. Ils représentent un poids important puisque la durée moyenne de séjour est de 7,1
nuitées, pour un budget moyen de séjour de 957€.
Parmi les produits les mieux vendus par les tour-operators allemands à destination de la
France, on compte les séjours actifs, la remise en forme, et les offres pour les seniors. Les
principales raisons de choix de la Région Centre comme destination de vacances pour les
Allemands sont la réputation du territoire (52%), les attaches (26%) et le bouches à oreille
(25%). 86% des Allemands ayant visité le territoire apprécient d’abord les châteaux et le
patrimoine historique et culturel, puis en seconde place, la nature et l’environnement (58%).
D’après une étude réalisée par le Conseil Général du Var41, les clientèles allemandes sont
exigeantes : elles sont attentives aux services, à la sécurité et à la qualité des hébergements.
Sensibles aux thématiques de vacances « nature-culture », elles pratiquent le cyclotourisme,
les circulations douces et le tourisme durable. Enfin, elles apprécient la beauté de la nature, le
charme des villes et des villages, la diversité des sites touristiques et des attractions culturelles.
Très attirés par les espaces naturels avec un environnement préservé, les allemands
attachent une grande importance à la préoccupation environnementale d’une destination. La
majorité des 30 000 associations crées ces deux dernières années en Allemagne se consacrent à
ce thème.
-
Le marché en provenance des Etats Unis
Les clientèles en provenance d’Amérique du Nord sont en forte progression en France
(2011/2010 : +20,3%)42. Les clientèles étatsuniennes ont généré plus de 31 000 nuitées sur le
territoire pour une longue durée de séjour moyenne (9,3 jours/ 11 jours pour les Canadiens).
Patrimoine, gastronomie, œnologie et art de vivre sont les principaux attraits de la France
pour cette clientèle.
Aux Etats-Unis, la clientèle de tourisme de nature est représentée par tous les groupes d’âge 43 :
•
27% des touristes ont entre 25 et 44 ans, tandis que 25% de la clientèle a plus de 54 ans.
Cette clientèle est également constituée d’une forte proportion de voyageurs internationaux :
•
62% ont au moins effectué un séjour d’agrément à l’international au cours des trois
dernières années.
Les activités les plus recherchées par la clientèle étatsunienne de tourisme de nature et
d’aventure sont : la randonnée pédestre (81%), les aventures avec expériences culturelles
(68%), le trekking (55%), l’observation de la nature (54%) et les parcs nationaux (53%).
40
Les clientèles touristiques en Région Centre – étude réalisée par 4V Conseil pour le CRT Centre-Val de Loire
Le marché touristique allemand, Var tourisme, PSAD/observatoire, juin 2013.
42
Mémento du tourisme 2012
43
Réseau de Veille en Tourisme du Canada, 2009. Tendances 2010 dans le tourisme d’aventure (Compte rendu de la
conférence « Adventure Travel World Summit », qui s’est déroulée à Charlevoix, du 19 au 22 octobre 2009)
41
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
28
III - L’offre de tourisme de nature
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
29
III.1 - Des destinations de plus en plus nombreuses et organisées
En France comme à l’international, le champ concurrentiel sur le marché du tourisme de nature
s’est considérablement élargi depuis une dizaine d’années.
III.1.a - En France
En France les destinations de tourisme de nature se limitaient encore il y a quelques années à
une dizaine de territoires ayant pour la plupart le statut de Parcs44. Aujourd’hui, d’autres
régions développent leur offre de produits pour se positionner sur le tourisme de nature :
- Les Parcs, régionaux ou nationaux, restent un espace légitime et reconnu, du fait de
l’existence de politiques de préservation des milieux et de qualification des territoires et des
prestations touristiques : volets 1 et 2 de la Charte Européenne du tourisme durable dans les
espaces protégés. Les prestations portées par les Parcs sont principalement orientées vers :
o l’éducation et la sensibilisation à l’environnement
o la découverte des milieux, des patrimoines et des savoir-faire.
Les Parcs concentrent 56% (dont 44% dans les PNR) des nuitées passées dans des communes
offrant des sites naturels classés ou protégés, ainsi que 62% des séjours (dont 51% dans les
PNR)45.
- Quelques régions et départements sont désormais positionnés sur le tourisme de nature, en
s’appuyant sur la qualité exceptionnelle de leurs espaces naturels. Ils déploient des outils de
promotion et de communication plus ou moins ambitieux (brochures, sites ou pages internet
dédiés). Plus rares sont les collectivités qui commercialisent elles-mêmes les prestations.
Parmi les Régions les plus positionnées sur le tourisme de nature, citons par exemple :
o Rhône-Alpes, et en particulier le Massif Alpin, qui constitue une destination de
nature de montagne à part entière. Au regard de l’offre de tourisme de nature
rhônalpine et des potentialités de développement qu’elle représente, la Région (à
travers la MITRA) a accompagné la création de l'Association Régionale des Sites de
découverte de la Nature (« Séquence Nature Rhône-Alpes ») qui regroupe 26 sites
touristiques volontaires - grottes, jardins, parcs animaliers et espaces de nature (qui
accueillent près de 1,3 millions de visiteurs) – et dont l'objectif est de valoriser,
préserver et expliquer la nature en conciliant activité marchande, développement de
la fréquentation et préservation du patrimoine naturel et culturel.
o Le Languedoc-Roussillon : Depuis 2010, la région Languedoc-Roussillon s’est
engagée dans la structuration d’un positionnement et d’une stratégie marketing
en faveur du tourisme de nature, pour favoriser un développement des retombées
sociales et économiques dans ses espaces naturels et notamment ses 3 PNR. Les
principaux objectifs sont de développer une nouvelle image de la Région LanguedocRoussillon « nature et qualitative » en rupture avec les stéréotypes réducteurs
existants, et de générer une offre qualifiée de tourisme de nature dans les espaces
remarquables du Languedoc Roussillon. Pour cela, la région appuie notamment sur
le développement des marques reconnues et légitimes dans les espaces naturels
(Qualité Sud de France, Gîtes Panda, Marque Parc et autres). Les produits proposés
sont principalement des week-ends, courts-séjours ou petites semaines, en
44
45
Le tourisme de nature – AFIT 2003
Enquête SDT, 2006, Direction du tourisme, TNS Sofres, traitement D4E
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
30
itinérance (randonnées à pied, vélo, 4X4, raquettes, à cheval) associées à des
hébergements et activités insolites ou bien-être : spéléo, champignons, visite de
caves…)
o La Franche-Comté, qui s’appuie sur un patrimoine naturel très riche (42% du
territoire régional est boisé, on compte 2 PNR et 1 grand site national, les
montagnes forestières du Jura et des Vosges, de nombreux lacs, cascades, grottes et
gouffres) et propose une gamme de produits d’appel majoritairement tournés vers
le tourisme de nature et notamment l’itinérance (séjours randonnée pédestre, VTT,
Cyclo, pêche, roulotte, tourisme fluvial, etc)
o Le Limousin, qui fait du tourisme vert un axe fort du développement touristique de
la région. Le Limousin s’appuie ainsi fortement sur ses sites naturels exceptionnels
et diversifiés (gorges, cascades, lacs et étangs, collines et rocailles, tourbières et
landes sèches,…) pour développer la randonnée sous toutes ses formes (7 700 km
de sentiers balisés, sentiers d’interprétation, GR, vélo et VTT, randonnées
équestres), des activités dites d’ « aventure et sensations » (parcours aventure,
escalade, spéléologie, ski de fond), la pêche, les activités aériennes (balades
aériennes, montgolfière, ulm, parachutisme) et les activités nautiques (canoë-kayak,
pêche, etc).
o Sans oublier l’Auvergne qui a déployé des efforts considérables pour développer la
carte de la pleine nature et développer la variété et la qualité de son offre
touristique. Elle propose aujourd’hui une offre garnie qui s’organise autour de huit
filières (Gastronomie et terroir, Thermalisme et bien-être, Patrimoine culturel, etc.)
dont la filière pleine nature est identifiée comme prioritaire. Les activités
hivernales (glisse alpines, activités nordiques et nouvelles glisses sont
particulièrement mises en avant. Le fort développement des activités de randonnée,
et leurs services associés, ainsi que la montée en gamme et la valorisation des
hébergements éco-responsables (démarche Nattitude) contribuent à la
reconnaissance grandissante de cette destination.
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
31
III.1.b - L’émergence et/ou la consolidation de destinations étrangères
« nature »
Le tourisme voit émerger sans cesse de nouvelles destinations dans le monde qui attirent une
catégorie d’amateurs de nature et d’aventure, en quête de territoires supposés encore vierges
du fait qu’ils ont été peu visités ; ces territoires encore peu organisés et structurés n’apportent
pas les garanties et la sécurité recherchées par la grande majorité des clientèles ; ils offrent
donc un faible niveau de compétitivité.
D’autres destinations internationales ont consolidé et professionnalisé leur offre, et proposent
des prestations très compétitives tant en termes de prix que de qualité de prestation ; elles
sont considérées par les opérateurs comme des destinations directement concurrentes des
produits de nature français. Citons par exemple :
o Les circuits de randonnée en montagne au Maroc, qui attirent aujourd’hui de nombreux
visiteurs étrangers, avec une demande internationale plus ou moins spontanée qui s'est
organisée dans les massifs du Haut et du Moyen Atlas dominant Marrakech et Beni Mellal. La
fréquentation la plus dense reste, cependant, limitée au massif du Toubkal où la section
marocaine du Club Alpin Français tient un certain nombre de refuges et les Tours Opérateurs
et autres agences de voyages y organisent à partir de Marrakech ou d’Imlil (principal centre
d’activité alpine) des randonnées, du trekking et autres formes d’ »escapades exoticosportives » de type commercial. C’est dans ce cadre que se situe l’intervention volontariste de
l’État vivant à développer un tourisme de randonnée avec logement chez l’habitant dans le
Haut Atlas Central46.
o Les séjours éco-touristiques au Costa Rica. Le Costa Rica est devenu l’une des références
mondiales en matière d’écotourisme et de préservation de l'environnement, pour sa nature
tropicale exubérante, sa vie sauvage préservée (5% de la biodiversité mondiale est
concentrée sur le territoire), mais aussi pour son image politique positive (par rapport à ses
voisins d'Amérique Centrale), facteurs favorables non seulement à la venue des touristes mais
aussi de nombreux scientifiques du monde entier. Ainsi, avec le développement de
l’écotourisme à partir des années 1980, les arrivées de touristes étrangers ont augmenté de
+300% en 10 ans de 1985 à 1995 (de 262 000 à 792 000 touristes) pour atteindre près de 2
millions en 2007 – Source : Institut Costaricain du Tourisme). La gestion limitée de ces
espaces face à l’afflux toujours croissant de touristes en quête de nature pose aujourd’hui des
questions quant à la qualité de la préservation des espaces naturels sensibles confrontés au
tourisme.
o Concernant le développement des destinations proposant une offre d'observation de la
faune, une étude a soulevé en 2002 le potentiel inexploité de la diversité faunique en
Écosse47. Avant leur venue dans ce pays, seulement 51% des visiteurs associaient le pays avec
la possible pratique de l'observation faunique alors que, après le séjour, plus de 90% d'entre
eux affirmaient qu'ils recommanderaient l'Écosse comme destination de tourisme de nature
et d'observation de la faune. La destination a donc développé une stratégie intégrée autour
de la signature Wildlife Scotland afin de se positionner sur ce marché et a même développé
un site Internet spécialisé: http://wildlife.visitscotland.com/. En 2010, la contribution du
tourisme de nature à l’économie écosse était de 1,4 milliard de livres sterling par an. Près
40% des touristes en Ecosse pratiquent des activités de tourisme de nature.48
46
47
48
Source : le tourisme et la transformation du territoire et du paysage au Maroc – Frédéric Brault, Unesco 2004
Réseau de Veille en Tourisme du Canada (www.veilletourisme.ca) – Le Tourisme et l’observation de la Faune - 2006
Assessing the economic impacts of nature based tourisme in Scotland(2010), Scottish Natural Heritage
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
32
III.2 - Des prestations touristiques qui se spécialisent et se qualifient
III.2.a - L’hébergement du produit touristique de nature
L’hébergement de manière générale et celui en milieu non-urbanisé plus particulièrement a
connu ces dernières années des mutations importantes. Les formes classiques de séjour tels
que les campings et les hôtels de tourisme connaissent une stagnation tant quantitative que
qualitative et enregistrent de faibles évolutions en matière de fréquentation, sauf de
développer pour certains un positionnement ou une offre de services très spécifiques
(campings 4*, hôtellerie thématisée, etc).
En revanche, les gîtes, chambres d’hôtes et fermes-auberges n’ont cessé de se développer et
d’accroître leur taux de fréquentation, en réponse à l’évolution des exigences des clientèles, qui
en plus de tarifs plus accessibles que ceux des hébergements traditionnels (hôtellerie classique
notamment), recherchent de plus en plus la combinaison d’un confort optimal avec une qualité
d’accueil personnalisée.
Ainsi, des variantes sont apparues : les loueurs de gîtes ont proposé des gîtes d’étape offrant
des services spécialisés pour les randonneurs, les cavaliers ou les cyclistes, les chambres
d’hôtes ajoutent désormais à leur offre la table d’hôte, ou encore le goûter à la ferme… et l’on
voit se développer de nouveaux modes d’hébergement insolites ou d’autres concepts situés à
la lisière entre le marchand et le non-marchand, tel que le « wwoofing » (Willing Workers On
Organic Farms), où le visiteur est accueilli gratuitement dans une ferme biologique et en
échange, prête main forte aux activités qui s’y pratiquent.
Ces évolutions vont dans le sens d’une recherche de simplicité exprimée par les clientèles, qui
recherchent dans les prestations d’hébergement un meilleur dosage du produit en ôtant le
« superflu », sans que cela n’implique une perception de perte de qualité.
Le rapport à l’hébergement bascule vers des dimensions plus immatérielles, où il s’agit avant
tout d’un « caractère » avec lequel on sente se sentir en harmonie, plus que la recherche de
bénéfices « matériels »49.
Toutefois, il est bon de rappeler que le premier mode d’hébergement du séjour de tourisme de
nature reste non-marchand : il s’agit de la résidence secondaire.
•
Les résidences secondaires :
L’expansion des résidences secondaires a débuté dans les années 1960-1970 avec une
progression exponentielle (de 600 000 unités en 1960 à 2 800 000 en 1990 »)50.
En 2007, le parc secondaire51 est estimé à 3,082 millions de résidences secondaires, qui
représentent 9,8 % du parc total de logements en France et plus de 71% du nombre de lits
touristiques en France métropolitaine52. De 1999 à 2007, le nombre de résidences secondaires
a connu un ralentissement dans la plupart des régions françaises. La Région Centre qui
comptait 98 330 résidences secondaires en 1999 en a perdu près de 10 000. Seules quelques
régions continuent à progresser : Rhône-Alpes, les Pays de la Loire, Basse-Normandie, mais
49
Nouvelles perceptions de la valeur des offres touristiques : impact pour les opérateurs – Février 2010 – Direction Générale de
la Compétitivité de l’Industrie et des Services – Ministère de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi
50
Comptes du Tourisme - 2003
51
Il s’agit des résidences secondaires et logements occasionnels.
52
Mémento du tourisme 2012
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
33
surtout PACA (+ 46 111 RS) Languedoc-Roussillon (+ 35 409 RS), la Bretagne (+ 34 083 RS),
Poitou-Charentes (+ 24 140 RS)53.
•
Le Gîte rural et la chambre d’hôte :
Né dans les années 1950 et pionnier dans le tourisme vert, le réseau Gîte de France a
fortement contribué à développer ce type d’hébergement en milieu rural. En 1955, la
Fédération Nationale des Gîtes de France était créée avec l’élaboration d’une charte des gîtes
ruraux et l’édition du 1er annuaire comprenant 146 gîtes.
Aujourd’hui, le réseau réunit sous sa bannière plus de 60 000 adresses d'hébergements en
milieu rural qui respectent un cahier des charges rigoureux. L'un des objectifs fondateurs est de
favoriser la préservation de l'environnement et du patrimoine local.
L’offre du réseau s’est considérablement « thématisée » et couvre aujourd’hui une large
gamme de produits : gîtes ruraux, gîtes d’étape, gîtes de séjour, gîtes d’enfants, gîtes à thèmes
(pêche, neige, cheval, gîtes de charme, gîtes au jardin…), chambres d’hôtes, chambres avec
tables d’hôte, chambres d’hôtes prestige, camping et aires naturelles de camping, chalets
loisir…
Copie d'écran du site Gîte de France - rubrique Séjours - 15/11/2013
Le réseau Clévacances concerne également les meublés et chambres d’hôtes situés
principalement en zone littorale et en stations de montagne. Issu de la fusion en 1995 de trois
réseaux régionaux de locations, Clévacances compte aujourd’hui 25 000 gîtes et locations de
vacances et 6 000 chambres d'hôtes.
53
INSEE, recensement de la population 1999 et 2007 (exploitations principales)
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
34
•
L’hébergement à la ferme :
« Si le nombre d’exploitations pratiquant l’agritourisme a augmenté de 13 % entre 1988 et
2000, il demeure un secteur d’activité encore en devenir. Le dernier recensement général de
l’agriculture, qui a eu lieu en 2000, a en effet mesuré que sur 650 000 exploitations : – 2 %
proposent un hébergement touristique : 150 000 lits sont ainsi disponibles, soit autant que ceux
exploités par les villages de vacances et les résidences de tourisme ; – 0,4 % ont une activité de
restauration ; – 0,92 % proposent des services et activités touristiques tels que la visite
d’exploitations ou des activités équestres »54.
Une amélioration s'est dessinée à partir de 2000, avec plus de 20 000 agriculteurs en France à
se livrer à des activités de Tourisme. Ce chiffre demeure faible au regard des autres pays
européens : 20 % des exploitations agricoles accueillent des touristes en Suède, 10% en
Autriche, 7% au Royaume-Uni et 4% en Allemagne. Les activités concernées par le tourisme à la
ferme (ou l’agritourisme) sont les fermes-auberges, les tables d'hôtes, les goûters à la ferme, la
ferme de séjour et les produits de la ferme. La plupart des agriculteurs français qui s'adonne au
tourisme est affiliée à des organismes nationaux : la Fédération des Gîtes ruraux de France,
Agriculture et Tourisme (label " Bienvenue à la ferme ") et Accueil Paysan. A noter que
certaines fermes accueillant les touristes bénéficient du label « Agriculture Biologique ».
Plus radical, le wwoofing commence également à se développer en France. Rappelons que le
principe, exposé plus haut, est d'être accueilli gratuitement dans une ferme biologique et, en
échange, de prêter main-forte aux activités qui s'y pratiquent (5 à 6 heures par jour pour les
travaux de la ferme).
•
Les hébergements insolites
« L’insolite dégage une atmosphère particulière, qui permet d’être plus proche de la nature »,
explique Marie-Hélène Piovano, éditrice du site Internet Ikinat, qui met en ligne toutes sortes
d’hébergements : cabanes forestières, tentes, habitats flottants, hybrides ou troglodytes…55
Aujourd'hui, face à la présence considérable d’hébergements touristiques standardisés dans
l’offre française, la clientèle touristique recherche des modes d’hébergements nouveaux et
originaux pour ses séjours. Motivée par l’envie de vivre une autre forme de vacances, les
clientèles du tourisme de nature souhaitent s’immerger dans la nature, vivre le spectacle de la
nature, mais aussi expérimenter un type d’hébergement original, respectueux du milieu et
totalement inédit par rapport aux habitudes et au quotidien. Des opérateurs touristiques ont
compris ces attentes et développent depuis quelques années de nouvelles formes
d’hébergements sur des concepts attractifs et innovants axés sur le respect de
l’environnement, la proximité de la nature, la durabilité de l’activité, le lieu d’implantation, etc.
54
FRANCOIS-PONCET Jean, BELOT Claude – Rapport d'information fait au nom de la Délégation à l'aménagement et au
développement durable du territoire sur le nouvel espace rural français. Paris, Sénat, 2008
55
« Hébergements insolites : une offre foisonnante pour un marché de niche », article Tourmag.com, avril 2012
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
35
Nous nous attacherons ici à décrire quelques concepts innovants d’hébergements hôteliers et
para hôteliers qui peuvent répondre aux attentes de la clientèle du tourisme de nature :
Les concepts innovants en hôtellerie de plein air :
•
l’exemple des campings Huttopia56
Les campings Huttopia proposent des habitations et des constructions en bois et en toile
montées sur pilotis (cabanes et canadiennes) ou des roulottes. L’objectif est de proposer un
véritable hôtel de plein air, organisé en village, avec un centre de vie, des services de qualité,
des activités, des animations, etc.
Huttopia s’inscrit dans une démarche de tourisme durable, démarche innovante pour le secteur
de l’hôtellerie de plein air, en proposant des hébergements et des services de qualité tout en
minimisant l’impact sur l’environnement.
La société Huttopia a signé une convention avec l’ONF en 2001, qui concerne la création et le
développement de structures d’hébergement à proximité des forêts et la promotion de ces
sites comme espace de loisirs par l’ONF. Cette convention est accompagnée d’une charte de
l’ONF : « charte camping de qualité pour des vacances 100% nature ». La société s’appuie sur
l’expertise technique de l’ONF pour la création ou la restructuration de ses campings. Elle
travaille également en partenariat avec les communes concernées. Huttopia a tout d’abord
développé ses propres sites, puis a décidé d’accélérer sa croissance en mettant en place un
système de franchise en France et à l’étranger. Le groupe dispose, à ce jour, d’un réseau de 11
campings sous marque Huttopia et Indigo, dont 2 sont exploités en franchise (Drôme
Provençale et Marais Poitevin) : Lyon, Versailles, Rillé, Noirmoutier, Royat, Forcalquier,
Rieumontagné, Rambouillet, Font-Romeu, et en 2009 dans le Perche. Huttopia a signé, en
2007, un accord avec le Québec, qui a permis l’installation de 13 bivouacs Huttopia dans les
parcs nationaux canadiens.
Depuis l’année dernière, les campings Huttopia ont agrémenté leur offre B to B de nouvelles activités :
séminaires « vert », théâtre d’entreprise de plein air, chantiers nature…
Copie d’écran du site seminaire.huttopia.com -15/11/2013
56
Entretien réalisé par MaHoC avec le Président-Fondateur Philippe Bossane et la responsable des études, Fanny Kaufmann, en
mai 2010
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
36
•
L’exemple des produits Retrouvance®
Retrouvance a été créé il y a 11 ans par l’Office National des Forêts
(ONF). Il s’agit d’une marque sous laquelle on retrouve deux types de
produits : la location sèche de gîtes (on en compte 16 en 2010 en
France), souvent de grande capacité situés sur des sites naturels
remarquables, plutôt isolés (anciennes maisons forestières, cabanes de
reboisement), ou la formule de randonnée itinérante sur plusieurs jours,
qui comprend des circuits pédestres accompagnés, l’hébergement dans
des gîtes Retrouvance, la restauration et le portage des bagages.
•
Les Roulottes
Certaines entreprises développent des concepts de « roulottes de campagne » conçues pour les
consommateurs de courts séjours à la recherche d’originalité et d’authenticité.
Le concept d’hébergement en roulottes offre un séjour dans un cadre naturel, des prestations
de services de qualité et des hébergements conviviaux adaptés aux familles (de 4 à 5
personnes).
La roulotte peut être utilisée à des fins d’extension d’activité touristique comme les chambres
d’hôtes, les gîtes, etc., mais elle peut également être utilisée comme moyen de transport et
d’hébergement dans le cadre de circuits itinérants.
•
Les yourtes
La yourte est classée au patrimoine mondial de l’Unesco.
C’est une grande tente ronde, habitation traditionnelle des
nomades Turkmènes, Kirghiz, Kazakhs, Ouzbeks, Kalmouks,
Bouriates et Mongols.
Les yourtes sont construites avec du bois, du crin de cheval,
du feutre et du tissu. Elles sont entièrement démontables,
très résistantes aux phénomènes climatiques et ne perturbent pas l’environnement57.
Les yourtes peuvent être installées en complément d’un gîte ou de chambres d’hôtes pour
augmenter la capacité d’accueil de l’hébergement sans avoir recours à des travaux d’extension
des bâtiments existants. Les yourtes peuvent également être regroupées en village. Plusieurs
sites en France proposent des yourtes à la location : à Melun (Seine et Marne), dans les HautesPyrénées, dans les Ardennes, dans le Jura, etc. D’autres hébergements alternatifs et innovants
existent sur les mêmes principes que la yourte. On trouve des tipis, des tentes médiévales, des
dômes en toile, etc. qui s’intègrent à l’environnement et qui se démarquent, de par leur
originalité, des hébergements traditionnels de l’hôtellerie de plein tels que le mobile-home ou
la caravane.
•
Les cabanes et maisons dans les arbres
Même si elles ont été durant longtemps un abri pour travailler (cabane du vigneron, du berger,
du pêcheur,…), les cabanes symbolisent de nos jours le retour à la nature, au calme, à la
liberté…
57
www.franceyourte.com - Image : Campement de yourtes de Karakorum, PNR du Perche
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
37
Le concept des cabanes, et notamment de cabanes dans les arbres, est devenu un produit
touristique original qui répond aux attentes de la clientèle en recherche de contact avec la
nature.
Les cabanes dans les arbres ont un impact généralement limité sur le milieu naturel où elles
sont implantées. En France, de nombreux opérateurs se sont positionnés sur ce segment qui
offre un retour sur investissement rapide 58.
L’ONF a développé dans sa gamme d’hébergements des cabanes forestières situées en pleine
nature au milieu de massifs ou en forêt et « aménagées pour accueillir 6 à 8 personnes dans un
confort rustique mais avec toutes les commodités »59. Mais la « cabane perchée » est un
concept également développé à l’étranger, avec parfois des proportions démultipliées. Par
exemple au Brésil, un complexe hôtelier a été implanté dans la forêt amazonienne : le « Ariau
Amazon Towers » qui comprend huit tours d’habitation en bois reliées par environ sept
kilomètres de passerelles à dix mètres du sol. Ce complexe important comprend 370 lits entre
200 et 3 000$ la nuitée.
• Les cabanes flottantes
Les cabanes flottantes, accessibles depuis la rive
en canoë, ont fait récemment leur apparition aux
rangs des hébergements insolites. Le site Echologia
en Mayenne a choisi cette solution pour mettre en
valeur ses nombreux plans d’eau, anciennes carrières d’extraction de pierre calcaire.
Les concepts innovants en hôtellerie
•
Les écolodges, écohôtels ou hôtels écologiques
Les écolodges sont des hébergements écologiques, avec un positionnement plutôt haut de
gamme. En fonction de leur lieu d’implantation, les préoccupations environnementales locales
peuvent être différentes. Ils sont assez répandus dans les destinations « lointaines » engagées
en faveur d’un tourisme responsable (Costa-Rica, Canada, Asie et certains pays africains) et très
appréciés de la clientèle touristique internationale mais on trouve également des écolodges ou
hôtels écologiques en Europe et en France.
•
L’hôtellerie Haute Qualité Environnementale (HQE®)
La HQE est une démarche de développement durable. « La qualité environnementale des
bâtiments consiste à maîtriser les impacts des bâtiments sur l’environnement extérieur et à
créer un environnement intérieur sain et confortable60. Il s’agit d’une réponse opérationnelle à
la nécessité d’intégrer les critères du développement durable dans l’activité du bâtiment ». La
HQE est une démarche transversale. La prise en compte de l’environnement doit être effectuée
à tous les niveaux de l’élaboration et de la vie des bâtiments : programmation, conception,
construction, gestion, utilisation, démolition, etc.
58
Par exemple, pour une cabane de 20 m² qui coûte 40 000 € HT, le retour sur investissement se fait en 3.8 années avec un prix
de location de 90 € TTC la nuit pour 2 personnes, un TO de 45%, après déduction des charges –source www.dansmonarbre.com
59
ONF
60
Les 14 cibles de la démarche HQE
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
38
Un choix d’hébergement guidé par la motivation du séjour en milieu naturel
Selon que l’on souhaite partir en famille, vivre au plus près de la nature mais dans un
hébergement très confortable, ou pratiquer un sport d’aventure, le choix de l’hébergement
peut se focaliser sur des formes très variées :
- Les hébergements de plein air insolites (roulotte, tipi, yourte et cabane perchée) sont ainsi
souvent privilégiés des familles, tout comme l’hébergement à la ferme qui apporte une touche
pédagogique au séjour avec la découverte des activités agricoles et des produits issus de la
ferme.
- Les gîtes d’étape, les refuges mais aussi les gîtes ruraux hors saison, sont des hébergements
« à budgets réduits » davantage choisis par les touristes souhaitant s’adonner à la randonnée
pédestre, l’alpinisme, le ski, l’observation faunique & floristique, la chasse, etc…
Concernant le gîte d’étape, même si la plupart des clients y accèdent maintenant en voiture et
y restent plusieurs jours consécutifs, la clientèle lui demande un bon rapport qualité/prix, un
confort relatif, des chambres (à la place des grands dortoirs), et surtout une convivialité.
Le choix de l’hébergement peut aussi être dicté, indépendamment de toute considération
financière, par la recherche d’informations techniques (lorsque l’hébergeur est lui-même
pratiquant ou professionnel de l’encadrement sportif), la contrainte géographique (refuge ou
gîte situé sur un sentier de grande randonnée) ou le souci de différenciation sociale (ne pas se
retrouver avec des « touristes »).
III.2.b - L’offre d’activités du tourisme de nature
Les sites et espaces naturels de la France représentent un patrimoine exceptionnel en termes
de beauté et d’authenticité ainsi qu’un terrain de pratique incomparable pour les activités
physiques et sportives de nature. L’offre d’activités en milieu naturel, bien que dispersée dans
les territoires et souvent encore peu professionnalisée, est pléthorique.
Le marché des activités du tourisme de nature peut être divisé en deux sous-segments : un
premier qui s’inscrit dans une approche active et physique de la nature, avec les sports de
pleine nature et un second qui s’appuie sur la motivation d’observation et d'appréciation de la
nature, et plus largement autour d'activités liées à sa découverte61.
• Les activités sportives de nature
Extrêmement variées, les activités sportives en milieu naturel se développent peu à peu. Elles
ont une importance primordiale dans la mesure où elles constituent un réel attrait touristique.
On distingue essentiellement :
- les sports de randonnée : à pied ou à vélo
- les activités équestres : équitation, randonnée à cheval
- les sports nautiques en mer : planche à voile, canoë-kayak, dériveur…
61
MITRA
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
39
-
les sports nautiques en eaux-vives : canoë-kayak, rafting, canyoning
les sports sous-marins
les activités de loisirs en eau douce : baignade, pêche
les sports aériens : parapente, deltaplane, cerf-volant, saut en parachute, montgolfière…
les sports de neige : ski, surf, raquette, traîneau…
l’escalade, la spéléologie, l’accrobranche
Le tourisme est un secteur fortement influencé par des phénomènes de mode, et le tourisme
de nature n’y échappe pas. C’est particulièrement vrai pour les activités sportives et de loisirs.
Quelques activités sont depuis quelques années en plein essor :
-
La randonnée, à pied, à cheval ou à vélo, accessible à tous publics
-
La glisse d’hiver (hors ski traditionnel) et d’été (surf, kite-surf)
-
Les sports de vague
-
La plongée, à destination de publics de plus en plus jeunes (enfants)
Mais il est à noter que malgré l’appellation « sport de nature », quelques-unes de ces activités
peuvent être contraires à la préservation de la nature, et aux règles en vigueur dans les
espaces protégés (sports mécaniques notamment, ex. randonnée 4x4).
• Les activités liées à la découverte de la nature
Tout comme en témoigne le succès grandissant de certaines enseignes qui affichent un
positionnement « Nature » (par exemple « Nature et Découvertes »), le développement des
ventes de produits ayant pour objet la découverte de la nature est important.
De plus en plus de structures, qu’elles soient institutionnelles (OT, CDT, CRT, PNR), associatives
(associations de protection de la nature : LPO, SNPN…) et privées commercialisent alors des
produits autour de la découverte de l’espace naturel, de la faune et de la flore et de la
sensibilisation à la protection de l’environnement.
Il peut s’agir de « packs » aux thèmes variés, allant de l’initiation au jardinage, à la découverte
d’une espèce faunique rare, en passant par le savoir des plantes au détour d’une balade en
forêt.
La plupart des produits proposés sont des animations à la demi-journée et à la journée
s’adressant à des clientèles excursionnistes, habitants de proximité ou vacanciers. On relève
parallèlement des initiatives ponctuelles émanant d’hébergeurs passionnés et motivés,
hôteliers ou propriétaires de gîtes, qui accompagnent leurs clients pour des découvertes
nature.
Ces produits qui constituent une source de dépaysement pour une clientèle souvent citadine
(touriste ou excursionniste) s’inscrivent dans des environnements naturels très variés, allant
d’espaces naturels façonnés par l’homme (parcs, jardins botaniques ou arboretums), à des
forêts péri-urbaines, en passant par des espaces protégés (parcs, réserves naturelles, etc).
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
40
Plus spécifique, le tourisme d’observation naturaliste62 est, malgré la croissance qu’il connaît
actuellement, peu développé en France métropolitaine, par rapport à des pays comme
l’Angleterre, où l’ornithologie et la botanique sont des activités très pratiquées (Price and Glick
2002). Toutefois on s’accorde à penser qu’il est encore amené à progresser pour répondre à la
fois à des attentes croissantes des clientèles françaises et étrangères. Par ailleurs ce tourisme
spécialisé, voire de spécialistes, qui ne concerne aujourd’hui qu’une petite fraction de touristes,
peut être rendu plus accessible par divers moyen : prestations plus courtes, ou intégrées à une
autre activité (ex. apprendre à cuisiner avec des plantes sauvages), ou encore en mobilisant des
médiateurs plutôt axés sur un apprentissage ludique.
•
Une activité de découverte innovante : le géo-caching
Le géo-caching est un jeu communautaire sous la forme d’une chasse au trésor nouvelle
génération qui se développe dans le monde depuis une douzaine d’années. Il consiste à
utiliser le système de géo-positionnement par satellite pour partir à la recherche d’un lieu
précis appelé géo-cache ou cache.
Derrière ce jeu, les objectifs sont de :
-
découvrir et de faire découvrir aux autres joueurs, par l’intermédiaire d’une cache,
des endroits que l’on apprécie, particuliers, significatifs, beaux, etc.
-
visiter un territoire de manière ludique, à la portée de tous ;
-
valoriser les éléments du « petit patrimoine » d’un territoire ; …
En 2012, ce jeu concerne 5 millions de géo-cacheurs répartis dans 22 pays. Les joueurs sont
de tous les âges, touristes, résidents secondaires comme locaux ; ils sont généralement de
CSP moyenne et +, amateurs de nature et de culture63.
Pour favoriser le développement de ce jeu, le territoire doit décliner la communication
interne et externe ; concevoir des produits incluant la recherche de cache, le prêt de GPS,
… ; former le personnel des offices de tourisme du territoire.
Exemple de développement et de communication autour du produit géo-caching en région
Auvergne :
« En quelques années, la Montagne Bourbonnaise, au Sud-Est du département de l'Allier,
s'est imposée comme une véritable terre de géocaching! Avec aujourd'hui plus de 250
caches dissimulées, la Montagne Bourbonnaise est devenu l'un des territoires les mieux
pourvus de France!
Cette activité vous permettra de partir à la découverte d'un territoire sauvage, entre
vallées, tourbières, lacs, rocs, panoramas, villages et art roman!
La Montagne Bourbonnaise a d'ailleurs accueilli le premier Mega Event Geocaching de
France! »64
62
TEC, mai 2006. Adaptation au changement climatique et Développement Durable du tourisme - Ghislain Dubois et Jean Paul
Ceron - (Extraits)
63
Revue espaces (juillet-août 2012) / Site officiel mondial du geocaching : www.geocaching.com
64
http://www.allier-auvergne-tourisme.com/articles/geocaching-75-1.html
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
41
•
La découverte du patrimoine gastronomique et des produits locaux
Cette « activité » fortement liée au patrimoine local fait indirectement partie du tourisme de
nature. Tout comme ils attachent une grande importance à la découverte du patrimoine et de
l’artisanat, les visiteurs intègrent dans leur séjour la dégustation de produits issus de
l’agriculture locale (marchés régionaux, produits de la ferme, produits du terroir, restaurants
traditionnels, auberges, etc).
Ces éléments qui répondent bien aux aspirations de santé et d’authenticité de la clientèle,
occupent une importance grandissante dans le choix de la destination, et notamment dans la
valeur émotionnelle des vacances, au point parfois d’en faire un prétexte à séjour ou à visite
(ex : le Périgord alliant espaces naturels remarquables et gastronomie reconnue).
III.2.c - Les principales politiques de labellisation ou de marquage
concernant l’offre de tourisme de nature
Un label est un signe de reconnaissance attribué à une entreprise ou à une association après
vérification du respect d’un cahier des charges, par une personne extérieure à l’entreprise ou
l’association labellisée. Les labels les plus proches des caractéristiques et valeurs du tourisme
de nature sont les différents labels du tourisme durable : ils vérifient le respect de certains
critères sociaux et environnementaux, avec plus ou moins d’exigences selon le label. Ces labels
sont particulièrement utiles car ils permettent de vérifier la véracité de déclarations d’hôteliers
et tours opérateurs concernant leur engagement pour la protection de l’environnement et le
bien-être des populations locales.
Cependant, de nombreux acteurs du tourisme sont engagés sur le terrain dans une démarche
environnementale mais ne souhaitent pas être labellisés en raison de contraintes financières
(entre 200 et 10 000 € selon la structure…) et administratives. Mais l’absence de label de
tourisme durable n’est pas forcément synonyme d’absence d’engagement.
•
La Charte Européenne du Tourisme Durable dans les espaces protégés 65 : Appartenant
à la Fédération Europarc, la CETD est uniquement applicable dans les aires protégées
européennes (Parc, réserve, etc.). Il faut d’abord adhérer au volet 1 (niveau territorial)
pour pouvoir ensuite engager le niveau 2 dédié aux entreprises. C’est une méthode de
travail qui permet de mettre en place d’appliquer, avec les prestataires toutes filières
confondues, les principes du tourisme durable sur un territoire défini.
•
La marque Parc permet d’affirmer une référence cohérente avec les valeurs des Parcs
naturels régionaux vis-à vis du consommateur (promotion et commercialisation). Ce
n’est pas une démarche qualité mais de marquage, qui concerne les prestations
touristiques : hébergement, restauration, accompagnement. Son système de contrôle
s’appuie sur des exigences « valeurs » (environnement protégé, dimension humaine et
territoire), et des exigences « qualité » (référentiel propre ou utilisation d’un label
existant reconnu).
• La marque QUALINAT, déclinaison de la marque QUALITE TOURISMETM, est un
référentiel qui garantit la qualité des sorties nature, notamment à travers les
prestations des guides nature. Les guides nature des structures QUALINAT sont agréés
ce qui signifie qu’ils répondent à un certains nombres de critères qualitatifs (basés sur
65
Fédération Nationale des Parcs naturels régionaux
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
42
une pédagogie ludique et la convivialité) tels que l’organisation de « sorties natures
pédagogiques, instructives et riches qui soient aussi des moments de détente » ; la
garantie d’un espace d’accueil chaleureux, d’un climat favorable à la rencontre et à la
convivialité ; des sorties qui privilégient la participation », etc. Ce référentiel est
accompagné d’une contrôle et un suivi qualité grâce à des audits mystère et d’un suivi
de la satisfaction clientèle. Une structure institutionnelle qui souhaite voir son territoire
s’engager dans une telle démarche peut devenir délégataire de la marque QUALINAT
(adhérent de l’Association QUALINAT Nationale). La démarche Qualité QUALINAT est
reconnue par le Ministère du Tourisme depuis 2011. Aujourd’hui en France, 52 guides
nature sont agréés par QUALINAT (47 en Picardie, 5 dans le PNR du Vexin français)
•
La certification Agir pour un tourisme responsable est attribuée par l’organisme AfaqAfnor. Le référentiel a été déposé en mai 2006 à la DGCCRF et publié au JO du 16 mars
2007.
•
Il faut noter aussi que la réforme des classements hôteliers (arrêté du 22 décembre
2008) et celle des communes touristiques et stations classées (sept. 2008) ont intégré
des critères relatifs au développement durable.
- Des labels internationaux, attribués à plusieurs types d’entreprises :
•
La Clef Verte : label international de gestion environnementale pour les hébergements
touristiques (campings, hôtels, chambres d'hôtes...) qui exige des critères obligatoires et
d'autres optionnels ; citons notamment l'information sur les réserves naturelles de la
région, l'accès aux transports collectifs, une gestion rigoureuse de l'eau, ou encore le tri
des déchets. Créé au Danemark puis exporté en France en 1998, ce label est présent
dans 41 pays et compte 2 100 établissements labellisés, ce qui en fait le premier label
environnemental international pour l’hébergement touristique. Il concerne, en 2013,
600 hébergements français (campings, hôtels, gîtes, chambres d’hôtes et locations). En
2011, le label s’est ouvert à la labellisation de structures de restauration traditionnelle.
•
L’Ecolabel tourisme : l'écolabel européen spécifique aux hébergements touristiques a
été créé en 2003 et connaît une croissance assez rapide, même s’il reste peu connu du
public. Il concerne les hébergements touristiques et les campings et repose sur de
nombreux critères écologiques. En novembre 2009, 59 hébergements et 16 campings
sont porteurs de la marque en France sur 288 hôtels et 54 campings en Europe (en
juillet 2009).
•
Green Globe : créé en 1999 ce label international propose un système d’évaluation, de
certification (proche de ISO 14001) et d’amélioration des produits et services
touristiques de voyage durables. 7 hôtels et 1 agence de voyages sont porteurs de la
marque en France en 2009.
•
International Ecotourism Standard : il s’agit d’un label international permettant la
certification de 3 types de produits éco touristiques (voyages, divertissements,
logements).
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
43
- Des labels qui s’adressent à une certaine typologie d’hébergements
touristiques :
•
Développé depuis le début des années 2000 pour les hébergements Gîtes de France, le
label Ecogîte® est une démarche de performance environnementale qui allie la
technicité à la sensibilisation (apport pédagogique, sur l’écocitoyenneté). Souvent
situés dans les parcs naturels, les écogîtes s’inscrivent pleinement dans le tourisme de
nature, avec des constructions en matériaux durables, un fonctionnement à l'énergie
solaire ou éolienne et une réduction maximum de leur empreinte écologique.
•
Autre label « écologique » mais pour des établissements situés dans des parcs
régionaux ou nationaux en France, celui des « Gîtes Panda » labellisés par le WWF. On
compte près de 300 gîtes Panda en France, dont les propriétaires s’engagent sur la
gestion écologique et la sensibilisation à l’environnement.
•
Hôtel au Naturel : label attribué aux hôteliers situés dans un Parc, par adhésion à une
charte dans laquelle ils s’engagent en matière de respect de l’environnement et de
valorisation du site.
•
Chouette Nature : label attribué aux villages de vacances qui s’engagent sur la mise en
œuvre de bonnes pratiques environnementales
- Des labels plus spécifiques, adaptés à un segment de clientèle ou à une
filière de l’hébergement touristique :
•
Tourisme & Handicap : label attribué à de nombreux types de prestataires, pour
valoriser leurs efforts en matière d’accessibilité aux personnes présentant un handicap
(offre adaptée).
•
Bienvenue à la Ferme : label attribué aux agriculteurs pratiquant une activité
touristique en parallèle (auberge, animations, produits…), sur la base d’une charte et
d’un cahier des charges.
•
Accueil Paysan : label attribué aux agriculteurs pratiquant une activité touristique en
parallèle (hébergement, produits, accueil…), sur la base d’une charte et d’un cahier des
charges.
•
Rando Accueil : label attribué aux hébergements qui proposent un accueil et des
services adaptés pour les randonneurs.
•
Accueil Vélo : label attribué à différentes catégories de professionnels (hébergement
touristiques, loueurs et réparateurs professionnels de vélos, les OT et syndicats
d’initiatives, les sites de visites et de loisirs) qui proposent une offre et des services
adaptés aux touristes à vélo. Les restaurateurs pourront bientôt prétendre à ce label.
III.2.d - Les produits phares et les niches
•
L’offre sèche
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
44
Produits Grand Public
Produits de niches
-
Camping
-
Hébergement
innovant/atypique :
roulotte, cabane dans les arbres… (en
passe de devenir un produit grand
public)
-
Gites et locations de meublés
-
La randonnée à pied sous forme de
balade/promenade
-
La randonnée longue (plusieurs jours)
sans motivation sportive
-
Gîtes d’étape et de groupe
-
Visites naturalistes
-
Le vélo : balade et séjour itinérant
-
Participation aux activités locales,
entre bénévolat et apprentissage
(travaux de la ferme, stages
thématiques…). Ex : l’émergence en
France du wwwoofing
•
Les produits combinés (Extraits de l’étude publiée par vianatura.fr)
Les observateurs soulignent que les tour-opérateurs français sont très généralistes en termes
d’écosystèmes fréquentés, d’activités proposées ou encore de destinations programmées. La
gamme de produit est donc large, classique et diversifiée. Le marché français serait donc peu
enclin à la spécialisation.
Des activités variées sont en majorité combinées dans un même produit : randonnée + visite
d’un marché + visite d’un village. Les voyageurs dissocient peu la découverte de la nature et de
la culture au cours d’un même voyage et recherchent une très grande diversité de séjours et
d’options à la carte.
Les types d’activités programmées en tout premier sont :
-
La randonnée guidée ou libre,
-
La découverte du patrimoine culturel, avec très souvent un accompagnateur /
conférencier,
-
La découverte de civilisations, de traditions culturelles et gastronomiques.
Les séjours d’écotourisme et de nature sont de courte durée vers la France et fractionnés
pendant l’année alors que vers l’Europe, les séjours sont programmés en moyenne sur 2
semaines. Pour les destinations hors Europe, ils sont de plus de 2 semaines. On constate une
légère tendance à la « désaisonnalité » pour ces séjours avec, tout de même, une préférence
pour l’été, puis le printemps. Seul 15 % des tour-opérateurs proposent de découvrir et
d’observer la nature en groupe de maximum 8 personnes.
Les produits programmés sont pour la plupart des produits classiques, standards, d’observation
de la faune ou de sites naturels et culturels à travers des randonnées, des croisières. La nature
est présentée comme un décor dans 80 % des cas par les tour-opérateurs et non pour sa valeur
intrinsèque.
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
45
III.3 - Les circuits de commercialisation/distribution
III.3.a - Le fonctionnement de la chaîne de commercialisation
La mise en marché d’un produit touristique repose sur une mécanique parfois complexe qui
consiste à mettre bout à bout un ensemble de prestations (transport, hébergement, activités,
guides, etc.) destinés à faciliter le mouvement des touristes depuis leur domicile jusqu’à leur
destination touristique et à satisfaire les attentes des visiteurs. Chacun des maillons de la
chaîne joue un rôle indispensable dans la réalisation d’un séjour réussi.
Les acteurs de la commercialisation se répartissent en plusieurs catégories en fonction des
métiers exercés :
-
L’agent de voyages distributeur
Il s’agit généralement d’une agence indépendante ou appartenant à une chaîne d’agences de
voyages offrant toute une série de services nationaux ou internationaux (en rapport avec le
voyage) à des consommateurs qui recherchent et achètent un séjour soit sur Internet soit
auprès d’un vendeur proche de leur lieu de résidence. Ces agences vendent généralement les
programmes d’un opérateur touristique qui organise des voyages et leur en confie la
commercialisation.
Les clientèles de l’écotourisme semblent avoir peu recours à ces agences généralistes plus
spécialisées dans les destinations de « tourisme de masse », les croisières, etc.
Le développement d’Internet a considérablement modifié le paysage des agences de voyages
en France. Autrefois constitué par des réseaux (intégrés ou volontaires) d’agences tels que
Nouvelles Frontières, AFAT Voyages, Sélectour, et des agences de voyages indépendantes, le
marché est aujourd’hui dominé par de nombreuses agences en ligne dont les 5 les plus
importantes aujourd’hui sont des « Pure Players » (c'est-à-dire vendant uniquement en
ligne) 66 :
Voyagessncf.com (11 M de visiteurs uniques chaque mois en 2013)
Promovacances (3.8 M visiteurs uniques/mois)
Lastminute.com (2.34 M)
VoyagePrivé (2.31 M)
Opodo (2.15 M)
-
Le Tour Operateur (ou grossiste)
Il s’agit d’opérateurs soit généralistes (toutes destinations, de type Fram, NF, Marmara, Look
Voyages, etc), soit qui se spécialisent sur une destination (La Balaguère pour les Pyrénées,
Héliades pour la Grèce), ou une filière spécifique (Club Aventure, Escursia pour le tourisme
naturaliste, etc). Ils produisent tous les ans de nouvelles brochures indiquant une série de dates
de départ fixes pour chaque programme touristique et chaque destination.
Ces opérateurs conçoivent et commercialisent soit directement leurs produits (sites Internet),
soit via leurs réseaux d’agences en propre (Fram, Nouvelles Frontières) ou des agences
indépendantes. Ils organisent le voyage complet du touriste, incluant le transport et
éventuellement un guide touristique accompagnateur ; ils travaillent généralement avec un
66
Fevad – Fédération du e-commerce et de la vente à distance / Médimatrie – mai 2010
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
46
opérateur touristique sur place chargé de prêter les services dans le pays de destination : cet
opérateur local peut être une agence réceptive (cf. ci-dessous), un office de tourisme local, un
territoire organisé (Parc naturel, Pays…).
La clientèle est généralement fidèle et revient régulièrement leur acheter de nouveaux
voyages.
-
L’agence réceptive
Située sur le lieu de la destination de séjour, elle assure un ensemble de services à un prix
forfaitaire dès l’arrivée et jusqu’au départ du retour. Cette agence peut fonctionner seule ou en
partenariat :
-
Dès l’élaboration du produit, un partenariat est possible avec un opérateur touristique
spécialisé pour construire ensemble le produit et laisser au TO le soin de le
commercialiser,
-
Seulement pour la commercialisation : dès lors que l’agence réceptive considère qu’elle
n’est pas organisée pour vendre elle-même, elle choisit un mode de commercialisation
indirecte en confiant ses produits à un agent de voyages distributeur qui se charge de
les commercialiser.
Du fait des possibilités offertes par Internet, les agences réceptives cherchent de plus en plus à
concurrencer les opérateurs organisateurs de voyages en essayant de capter directement les
clients.
Toutefois, l’expérience montre que pour assurer soi-même la vente de produits touristique, il
faut compter sur une masse critique d’offre commercialisable (stock) non seulement pour
garantir un retour sur investissement de la centrale de commercialisation, mais également pour
améliorer les termes de la négociation lors de l’achat de prestations de transport (aérien et
ferroviaire).
La disparition récente de nombreux Services Loisirs Accueil – SLA – chargés de commercialiser
des produits touristiques pour le compte des Comités départementaux de tourisme,
témoignent de ce fragile équilibre.
-
Les prestataires de service locaux
En tant que prestataire indépendant, ou propriétaire d’hébergement, ces acteurs locaux
proposent des services (transport, visite guidée, activité de sport, de loisirs…) vendus le plus
souvent à l’heure, la demi-journée ou la journée.
Les experts interrogés estiment qu’environ la moitié des activités sportives ou de loisirs
pratiquées dans le cadre d’un séjour de nature sont achetées sur le lieu de séjour, directement
auprès de ces petits prestataires.
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
47
La commercialisation de séjours de nature en France
Plus de la moitié (60%) des voyageurs considèrent qu’ils sont plutôt mal informés sur l’offre des
produits nature en France. L’accès à l’information sur les produits découverte « nature-faune »
est jugé comme étant aujourd’hui relativement restreint pour le grand public ou réservé à des
initiés. Les réseaux de communication classiques sont utilisés par les tour-opérateurs pour
promouvoir leurs produits d’écotourisme et de tourisme nature ; le message spécifique dans la
brochure générale, les foires et salons. Environ la moitié des tour opérateurs estiment que ces
derniers constituent encore un bon moyen d’information pour faire connaître les offres de
séjours nature et d’écotourisme. Cependant, les salons nationaux tout publics sont de moins
en moins appréciés et la tendance générale est au développement des salons régionaux
spécialisés. Les tour-opérateurs de nature et/ou d’écotourisme utilisent de plus en plus les
festivals et les événements thématiques comme véritables vitrines de commercialisation de
leurs produits nature et écotourisme. Par ailleurs, le « bouche à oreille », bien qu’indépendant
de la volonté des tour-opérateurs, est considéré comme essentiel en terme de retombées
promotionnelles. Les sites Internet des tour-opérateurs sont destinés à se développer pour les
produits de tourisme de nature et d’écotourisme.
- Ils permettent la rapidité, la précision et l’information spécialisée requise par ce type de
clientèle.
- Ils offrent la commande de brochures en ligne, la visualisation de fiches d’information par
destination sur l’écran, la réservation de voyages.
Source : vianatura.fr
III.3.b - Les différents opérateurs touristiques pour les produits de nature en
France
Pour des produits nature et d’écotourisme, les voyageurs, utilisent un peu plus les services d’un
tour-opérateur (28,5 %) que la moyenne nationale. (Source : vianatura.fr)
Ces opérateurs spécialisés (opérateurs touristiques/organisateurs de voyages) sont de plus en
plus nombreux, mais le marché tend à se concentrer par des rachats de marques, dans le but
d’atteindre des volumes de vente significatifs et ainsi obtenir de meilleures conditions d’achat,
notamment auprès des transporteurs aériens.
Les principaux tours-opérateurs leaders du marché sont :
-
Voyageurs du Monde, spécialiste des voyages sur-mesure et du voyage d’aventure
(Terres d'Aventure, Nomade aventure, Chamina Voyages, etc) - 285,7M€ de CA en 2012
L'UCPA – 175 M€ de CA en 2012
Club Aventure - 130 M€ de CA pour 100 000 clients en 2012
Groupe Allibert Trekking – 47,7 M€ de CA en 2012
Atalante – 10.7 M€ de CA en 2012
Mais on peut également citer d’autres opérateurs reconnus sur la filière du tourisme de nature
et proposant des séjours en France, et pour certains en Région Centre :
- Chamina voyages, randonnée pédestre,
- Escursia, spécialisé dans le tourisme naturaliste et scientifique
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
48
- Club Aventure, voyages d’aventure, randonnée et trekking,
- Aguila Voyages Photo
- Nature et terroir
- Echoway
- Connexion nature, « séjour nature inédit en France »
- …
Cf en annexe les entretiens réalisés avec quelques-uns de ces TO (Nature Trek, Escursia, Aguila
Voyages et Connexion Nature)
III.3.d - Les pistes d’innovation marketing pour l’avenir
Les experts interrogés ainsi que les études prospectives récentes67 soulignent que les stratégies
marketing destinées à mettre en marché les produits touristiques doivent évoluer pour mieux
prendre en compte les évolutions sociétales mais également l’accélération des mutations
technologiques :
-
Ré-enchanter un produit touristique « durable » en réconciliant plaisir et responsabilité
Le tourisme de nature devra réconcilier certaines aspirations montantes des clientèles qui
peuvent parfois sembler contradictoires, parmi lesquelles :
o une sensibilisation accrue des voyageurs aux enjeux environnementaux, mais une
aspiration à la liberté, l’affranchissement de contraintes et la rupture avec le
quotidien ;
o un recentrage sur des préoccupations individuelles voire individualistes, mais un
besoin d’échanges, de partage et de rencontres, particulièrement dans le cadre des
vacances,
o un désir de nature de plus en plus pressant chez des populations majoritairement
citadines, mais qui peuvent craindre l’ennui, l’isolement, l’absence d’animations.
-
Mieux répondre à la sensibilité croissante au prix sans offrir des produits « au rabais »
Il est attesté depuis de nombreuses années, que le touriste manifeste une attention croissante
au prix des prestations, notamment pour les raisons suivantes :
o son expérience de touriste en fait un consommateur « expert », disposant de
références pour comparer et apprécier les prestations qui lui sont proposées,
o la situation de crise économique entraîne une compression des dépenses, ce qui
amène le touriste à faire des arbitrages constants.
Toutefois, les études actuelles montrent que dans les arbitrages qu’il est contraint d’opérer, le
touriste ne diminue pas ses exigences, bien au contraire : la « bonne affaire », la promotion, le
produit « low-cost », ne doivent pas signifier que l’on « déshabille » un bon produit, pour en
faire un « sous-produit », simplement moins cher.
67
Nouvelles perceptions de la valeur des produits touristiques – DGCIS, Février 2010
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
49
-
Accentuer le travail de segmentation, pour proposer une offre individualisée
Le produit au meilleur prix, revient aux fondamentaux de l’offre, à partir desquels le client peut
individualiser son produit en dosant précisément ses besoins et envies de consommation. Le
produit moins cher, se convertit alors en un produit mieux adapté aux besoins individuels du
client, dans la mesure où il est libre d’opter pour des services additionnels qu’il juge utiles et
adaptés à ses attentes.
Mieux comprendre les besoins individuels de chacun procède d’un travail de segmentation très
fin, permettant au final de proposer des produits et des services « à la carte » répondant à une
palette diversifiée d’attentes.
A défaut d’être valorisé quantitativement – toujours plus de prestations et de consommation,
et donc un prix plus élevé -, le produit doit pouvoir être valorisé qualitativement, la « valeur »
d’une offre ne signifiant pas nécessairement sa cherté.
-
Développer la thématisation des produits, en recherchant l’authenticité et le charme
Cette valorisation qualitative du produit de tourisme de nature s’affirme sur le terrain du
charme et de l’authenticité. Plus que tout autre produit, le produit du tourisme de nature se
valorise aux yeux de la clientèle par un ancrage territorial fort : il doit refléter une destination
nature. Cela se traduit par les détails architecturaux, la gastronomie de terroir, mais également
dans la thématisation de la production touristique.
-
Explorer le champ des « communautés affinitaires », dans le but de rapprocher l’offre et
la demande
« Au-delà de la valeur d’usage, les produits et services ont une valeur de lien, qui confère à la
consommation une action hautement sociale, fondée sur l’appartenance et non plus sur le
statut. »68
La généralisation des nouvelles technologies dans la vie quotidienne, et en particulier dans le
tourisme, avec notamment le web 2.0 et le boom des réseaux sociaux, implique une nouvelle
manière d’aborder la communication, la promotion, la prescription, la fidélisation dans le
marketing touristique.
Le marketing qui se travaille au travers les communautés affinitaires renforce les liens avec le
touriste pour le fidéliser et le convertir en ambassadeur du produit : le client joue un rôle de
« promoteur-prescription-caution » du produit. Dans un contexte de relative défiance vis-à-vis
des formes de communication plus traditionnelles, les communautés virtuelles peuvent
rassurer les futurs clients en apportant une plus grande sincérité et transparence par rapport à
l’expérience d’autres individus.
68
Nouvelles perceptions de la valeur des offres touristiques : impacts pour les opérateurs, DGCIS, 2010
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
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Sources :
Bibliographie, webographie et entretiens
Bibliographie :
-
-
-
AFIT, 2003. Le tourisme de nature, Dominique Macouin - Isabelle Pierre
Atout France, 2009. Sensibilité des clientèles françaises au tourisme durable notamment
par le rapprochement avec des initiatives existantes.
Atout France / GMV, 2010. Sensibilité des clientèles au tourisme durable
Etude « Les Français et le tourisme responsable », sondage Harris Interactive pour
Voyage-sncf.com/Routard.com dans le cadre des Trophées du Tourisme responsable,
2012
Les clientèles touristiques en Région Centre – étude réalisée par 4V Conseil pour le CRT
Centre-Val de Loire
Nouvelles perceptions de la valeur des offres touristiques, DGCIS, février 2010
Nature et tourisme au Québec, orientations et plan d’action 2003-2008
Etude « Smart Cities », cabinet Navigant Research
Sondage LH2 réalisé pour BFM Business, Juin 2013
Etude LH2 : Les français et l’environnement, 2009
Les français et le Développement Durable TNS-SOFRES 2008
TNS SPORT, Audencia Nantes Ecole de Management, Ineum Consulting. « Le temps libre
des Français dédié aux sports ». 2009
Analyse de marché – le marché des sports outdoor. Chambre des métiers et de
l’Artisanat de Haute-Savoie, 12/2011
CREDOC, juin 2004. Le regard des estivants français sur l’offre touristique du pays
Les attentes de la clientèle touristique - Observatoire du tourisme – Isère - Avril 2009
Etude sur le marché français du tourisme « nature-faune », Les cahiers de l’Afit, 1999
Le tourisme de Nature en France et ses potentialités de développement, Direction des
Etudes Economiques et de l’Evaluation Environnementale, 2007
Suivi des déplacements touristiques de Français (SDT), Direction du Tourisme/TNS
Sofres, 2006
TNS Opinion & Social, Sport et activités physiques, Eurobaromètre spécial 334/ Vague
72.3. Commission européenne 2010.
Les Français et le tourisme responsable, Voyages SNCF/TNS Sofres, 2009
Réseau de Veille en Tourisme du Canada (www.veilletourisme.ca) - Tourisme
d’aventure: de quoi parle-t-on au juste? – Claude Barry - 2007
Analyse de marché, Le marché des sports outdoor, CMA 74, décembre 2011
Etude sur les sports de nature réalisée en 2008 par le Réseau National des Sports de
Nature - Ministère de la Santé, et des Sports (MSS)
La pratique du sport durant les vacances d’été - Mission des études, de l’observation et
des statistiques - Secrétariat d’Etat aux Sports (Stat-Info n° 07-01 (2007) - Extraits
Mémento du tourisme 2012, DGCIS
Données 2012 de la Banque mondiale
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
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-
-
-
Le marché touristique allemand, Var tourisme, PSAD/observatoire, juin 2013.
Assessing the economic impacts of nature based tourisme in Scotland(2010), Scottish
Natural Heritage
Nouvelles perceptions de la valeur des produits touristiques – DGCIS, Février 2010
Cahier revue Espaces n°305, « Le geochaching, support de découverte de la HauteBretagne », juillet 2012
Direction des Etudes Economiques et de l’Evaluation Environnementale, 2007. Le
tourisme de Nature en France et ses potentialités de développement
Direction Générale de la Compétitivité de l’Industrie et des Services (DGIS) / Ministère
de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi, Février 2010. Nouvelles perceptions de la
valeur des offres touristiques : Impact pour les opérateurs
« Mais où est donc la nature des vacanciers ? », Article de Jean-Didier Urbain,
anthropologue – Cahier espaces n°81, Mai 2004
Ministère de la Santé, et des Sports (MSS), 2008. Etude sur les sports de nature réalisée
en 2008 par le Réseau National des Sports de Nature.
Observatoire du tourisme – Isère, Avril 2009. Les attentes de la clientèle touristique
Secrétariat d’Etat aux Sports - Mission des études, de l’observation et des statistiques,
2007. Extrait de Stat-Info n° 07-01 - La pratique du sport durant les vacances d’été
TEC, mai 2006. Adaptation au changement climatique et Développement Durable du
tourisme - Ghislain Dubois et Jean Paul Ceron, - (Extraits)
Réseau de Veille en Tourisme du Canada, 2009. Tendances 2010 dans le tourisme
d’aventure (Compte rendu de la conférence « Adventure Travel World Summit », qui
s’est déroulée à Charlevoix, du 19 au 22 octobre 2009)
Réseau de Veille en Tourisme du Canada (www.veilletourisme.ca) – Le Tourisme et
l’observation de la Faune – 2006
Webographie
www.onf.fr
www.franceyourte.com
www.dansmonarbre.com
www.vianatura.fr
www.voyageurspourlaplanete.com
wildlife.visitscotland.com
statistiques-mondiales.com
www.gites-de-france.com
www.tourmag.com, 1er journal des professionnels du tourisme
www.auvergne-tourisme.info
Structures citées :
FEVAD : Fédération des Entreprises de Vente à Distance (chiffres clés du e-commerce)
FNPNR : Fédération Nationale des Parcs naturels régionaux
FFRP : Fédération Française de Randonnée Pédestre
MITRA : Mission d'ingénierie touristique Rhône-Alpes
ONF : Office National des Forêts
INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques
Réalisation d’un plan marketing de tourisme de nature pour la Région Centre – Phase 1 – Novembre 2013
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