étude préliminaire - Conseil des ministres de l`Éducation (Canada)

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étude préliminaire - Conseil des ministres de l`Éducation (Canada)
Task Force for International Cooperation
on Holocaust Education, Remembrance,
and Research
Projets de liaison – Étude préliminaire
C A N A D A
Avril 2008
Table des matières
1. Pays et personnes-ressources
3
Systèmes d’éducation au Canada
Remarques préliminaires
3
4
2. Aide gouvernementale et engagement
2.1
2.2
2.3
2.4
2.5
2.6
2.7
Déclaration écrite ou politique
Collaboration aux projets de liaison
Ministères fédéraux – projets de liaison
Financement des projets de liaison
Gouvernement – secteur des ONG
Gouvernement – secteur des ONG
Partenaires
3. Questions d’ordre historique – L’Holocauste
dans votre pays
3.1
3.2
3.3
Questions d’ordre historique à l’étude
Perception
Commission historique
4. Intégration de l’Holocauste au programme d’études
4.1
4.2
4.3
4.4
4.5
4.6
4.7
4.8
4.9
4.10
4.11
4.12
4.13
4.14
4.15
4.16
4.17
4.18
Directives officielles du gouvernement
Pourcentage des établissements qui enseignent l’Holocauste
Définition de l’Holocauste
Intégration de l’Holocauste au programme d’études
Âge auquel l’Holocauste est enseigné
Heures d’enseignement
Domaines d’études
Formation des enseignants
Jour commémoratif de l’Holocauste
Monument ou musée national sur l’Holocauste
Visites par les élèves de sites authentiques
Principaux manuels scolaires utilisés
Stratégies de différenciation
Intégration de l’histoire nationale à l’enseignement
de l’Holocauste
Principaux obstacles
Développement du programme d’études
Engagement du gouvernement à modifier le programme
d‘études
Programme national de perfectionnement des enseignants
5. Projets en cours
5.1
5.2
5.3
5.4
Participation des ONG
Participation du gouvernement
Activités et événements à venir
Soutien du gouvernement envers les événements
à l'appui de l’ITF
1
6
6
15
15
15
15
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38
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52
52
53
52
52
59
59
61
Annexe
Annexe A Annexe B Annexe C -
L’éducation au Canada
Carte du Canada
Déclarations et politiques sur la sensibilisation,
la commémoration et la recherche concernant
l’Holocauste
2
62
63
70
71
TASK FORCE FOR INTERNATIONAL COOPERATION ON
HOLOCAUST EDUCATION, REMEMBRANCE, AND
RESEARCH
PROJETS DE LIASON – ÉTUDE PRÉLIMINAIRE
1. PAYS ET PERSONNES-RESSOURCES
1.1 Nom du pays
CANADA
1.3 Personne-ressource pour le domaine
de l’éducation
Conseil des ministres de l’Éducation
(Canada)
Sheila Molloy
Coordonnatrice, Programmes internationaux
95, rue St. Clair Ouest, bureau 1106
Toronto (Ontario)
M4V 1N6
Canada
Tél. : +1-416-962-8100 poste 247
Téléc. : +1-416-962-2800
Courriel : [email protected]
1.2 Personne-ressource pour le
gouvernement canadien
Ministère du Patrimoine canadien
Christine Nassrallah
Directrice générale adjointe
Multiculturalisme et droits de la personne
25, rue Eddy, 11e étage
Gatineau (Québec)
K1A 0M5
Canada
Tél. : +1-819-994-2994
Téléc. : +1-819-953-8720
Courriel : [email protected]
Systèmes d’éducation au Canada
Au Canada, il n’y a ni ministère fédéral de l’Éducation, ni système national
intégré d’éducation. Dans le système fédéral de partage des pouvoirs, la Loi
constitutionnelle de 1867 du Canada stipule que, dans « chaque province, la
législature pourra exclusivement décréter des lois relatives à l’éducation ». Des
responsabilités similaires ont été déléguées aux territoires par le gouvernement
fédéral. Dans les 13 instances – 10 provinces et 3 territoires les ministères de l’Éducation sont responsables de l’organisation, de la
prestation et de l’évaluation de l’éducation primaire, secondaire et
postsecondaire à l’intérieur de leurs frontières. La responsabilité de l’éducation
primaire-secondaire et celle de l’enseignement postsecondaire et de la
formation professionnelle sont dans certains cas confiées à deux ministères
distincts. Les établissements d’enseignement postsecondaire jouissent d’une
autonomie variable les mettant plus ou moins à l’abri d’une intervention directe
du gouvernement provincial.
Bien qu’il y ait de très nombreuses similitudes entre les systèmes d’éducation
des provinces et territoires du Canada, il existe également des différences
importantes qui témoignent de la géographie, de l’histoire, de la langue, de la
culture et des besoins particuliers de la population qui bénéficie des services.
Le caractère vaste, diversifié et largement accessible du système d’éducation
du Canada atteste de l’importance accordée à l’éducation par la société. On
trouvera d’autres renseignements sur les systèmes d’éducation au Canada à
3
l’Annexe A. L’Annexe B comprend une carte du Canada, qui met en évidence
les provinces et les territoires, ainsi que certaines de leurs principales villes.
4
Remarques préliminaires
Le Task Force for International Cooperation on Holocaust Education,
Remembrance, and Research (ITF) offre au Canada un cadre dynamique
d’examen de l’histoire et des comportements humains, en vue de promouvoir
auprès de la population une perception plus humaine et une meilleure
information. En se joignant à un groupe d'experts de toute provenance, le
Canada tirera profit des leçons de commémoration, de sensibilisation et
d’humanité offertes par l’ITF au sujet de l’Holocauste. L’adhésion à l’ITF servira
aux Canadiens de levier puissant pour mieux comprendre l’Holocauste et
empêcher la répétition de ce triste chapitre de l’histoire.
Le Canada en tant que pays n'a pas été directement touché par l'Holocauste.
Néanmoins, il garde en mémoire le tragique voyage du Saint-Louis, un paquebot
qui transportait 907 réfugiés juifs fuyant l’Europe à l’aube de la Deuxième Guerre
mondiale, et dont l’entrée au Canada a été refusée. Même si le Canada n’a pas
de sites authentiques qui en aient été le théâtre, l’expérience de l’Holocauste a
profondément touché la population juive canadienne de l’époque, et davantage
encore marqué le pays au cours des années suivantes, au moment où y
affluaient, des dizaines de milliers de survivants de l’Holocauste et leurs familles,
apportant avec eux des témoignages et des expériences personnelles
éprouvantes.
Au Canada, l’Holocauste est considéré dans une vaste perspective qui englobe
les droits de la personne et de la lutte contre le racisme et la discrimination, et
qui comprend l’éducation, la commémoration et la recherche sur les atrocités
commises durant cette période. La participation du Canada à l’ITF est un
symbole de son engagement à lutter contre toute forme d’acte de violence
haineuse fondée sur la race, la religion ou l’origine ethnique. Le Canada s’est
doté d’un cadre juridique efficace dans ce domaine, et appuie depuis longtemps
les initiatives de sensibilisation du public sur une large gamme de questions qui
visent à lutter contre le racisme, la discrimination et les crimes haineux.
Les renseignements qui ont permis de constituer cette étude de base ont été
fournis par des institutions qui relèvent du gouvernement fédéral et des
ministères de l’Éducation provinciaux et territoriaux, de même que par des
organisations de la société civile. L'objectif était de réaliser une étude qui brosse
un tableau général des activités de sensibilisation, de commémoration et de
recherche concernant l’Holocauste au Canada.
Le ministère du Patrimoine canadien a répondu au questionnaire en y
intégrant des renseignements obtenus des ministères et organismes fédéraux,
ainsi que des organisations non gouvernementales vouées à la sensibilisation, la
commémoration et la recherche au sujet de l’Holocauste.
Le Conseil des ministres de l’Éducation du Canada a distribué le
questionnaire de l’ITF aux ministères responsables de l'éducation dans les
13 provinces et territoires du Canada. Ce document a été rempli et retourné
respectivement par les ministères de l'Éducation de la Colombie-Britannique, de
l’Alberta, de la Saskatchewan, du Manitoba, de l’Ontario, du Québec, du Yukon,
5
du Nunavut, de Terre-Neuve-et-Labrador et du Nouveau-Brunswick (ce dernier
ayant rendu deux formulaires, l’un rempli par le secteur anglophone et l'autre par
le secteur francophone du ministère de l’Éducation). En 2005, un questionnaire
similaire avait été soumis à ces ministères au nom de l’Organisation pour la
sécurité et la coopération en Europe, et certains renseignements pertinents
recueillis à cette occasion ont été intégrés au nouveau rapport. Les réponses
portent sur les niveaux d’éducation primaire et secondaire uniquement, et ne
prennent pas en compte l’enseignement postsecondaire.
6
2. AIDE GOUVERNEMENTALE ET ENGAGEMENT
2.1
Le gouvernement du Canada a-t-il produit un énoncé écrit ou adopté
une politique relative aux activités de sensibilisation, de commémoration et
de recherche portant sur l’Holocauste, qui soit d’utilité pour des
partenaires? (Préambules à des commissions sur l'Holocauste, discours de
ministres ou d’autres responsables en poste, politiques sur l’éducation,
etc.) Vous pouvez joindre des pièces au besoin.
Je crois profondément que notre participation au Groupe d’action est
un pas important qui permettra aux Canadiens de mieux comprendre
l’Holocauste et contribuera aux efforts mondiaux pour s’assurer que
de telles horreurs ne se reproduiront plus jamais.
Le très honorable Stephen Harper, Premier ministre du Canada
(11 avril 2007)
Divers ordres de gouvernement au Canada* ont démontré leur volonté de
promouvoir les droits de la personne, de combattre le racisme et la discrimination
en général, ainsi que la sensibilisation, la commémoration et la recherche
relativement à l’Holocauste.
Les gouvernements provinciaux et territoriaux n’ont pas d’énoncé écrits ni de
politiques ayant directement trait à la sensibilisation, la commémoration et la
recherche concernant l’Holocauste. Néanmoins, les ministères de l'Éducation ont
mis en place des mesures qui favorisent un apprentissage de qualité pour tous
les étudiants. Les secteurs anglophone et francophone du ministère de
l’Éducation du Nouveau-Brunswick, par exemple, ont élaboré une politique clé
sur l’environnement éducatif dans la province, particulièrement pertinente à
l’égard de l'Holocauste. En effet, la Politique 703 du Nouveau-Brunswick stipule
entre autres que :
Les comportements suivants ne seront pas tolérés au sein du système
d’éducation publique du Nouveau-Brunswick. Dans de telles situations, il
faudra intervenir sans exception conformément au plan de l’école visant à
assurer un milieu propice à l’apprentissage :
•
•
•
*
le harcèlement, l’intimidation et la violence;
la discrimination fondée sur le sexe, la race, la couleur de la peau,
l'origine ethnique, la nationalité, la religion, la culture, le groupe
linguistique, l’orientation sexuelle, l’incapacité, l’âge ou le niveau
scolaire;
la distribution de propagande haineuse, incluant les écrits
haineux.
Niveaux fédéral, provincial et territorial.
7
On trouvera dans les sections suivantes d'autres exemples de déclarations et de
politiques qui étayent l'engagement du Canada en matière de sensibilisation, de
commémoration et de recherche sur l'Holocauste.
A. Création du Jour commémoratif de l’Holocauste
En 2003, le Parlement canadien a promulgué la Loi sur le Jour commémoratif de
l’Holocauste, qui instaure Yom ha-Choah ou le Jour de l’Holocauste, tel qu’il est
fixé chaque année selon le calendrier lunaire juif, officiellement « Jour
commémoratif de l’Holocauste – Yom ha-Choah » au Canada.
Lors de la plus récente cérémonie du Jour commémoratif de l’Holocauste sur la
Colline du Parlement (le 15 avril 2007), le très honorable Stephen Harper,
Premier ministre du Canada, a prononcé un discours et rendu hommage aux
victimes de l’Holocauste. Le Premier ministre a aussi souligné que les politiciens
avaient un rôle important à jouer pour continuer d'assurer la protection des droits
de la personne et de lutter contre l'antisémitisme, de sorte que les leçons de
l'Holocauste demeurent vives et qu’ainsi cette tragédie ne soit pas répétée. (Voir
l’Annexe C - 2.1(A).)
Chaque province a édicté une loi sur le Jour commémoratif de l'Holocauste.
L’Alberta a fourni un extrait du Holocaust Memorial Day and Genocide
Remembrance Day Act (RSA 200, Chapitre H-10, accessible à l’adresse
www.canlii.org/ab/laws/sta/h-10/20080115/whole.html) :
ATTENDU que ce jour fournit aux Albertains l’occasion :
i.
de se recueillir, de réfléchir aux leçons durables de l’Holocauste et de
sensibiliser leurs enfants, leurs collègues et leurs concitoyens aux
effets désastreux de la haine;
ii. de penser à d’autres épisodes de violence systématique, de
génocide, de persécution, de racisme et de haine passés ou actuels;
iii. de réaffirmer leur engagement à faire respecter les droits de la
personne et à mettre en valeur la diversité et le multiculturalisme qui
font la richesse de la société albertaine.
ATTENDU que Yom ha-Choah sera dans toutes les mémoires, et ne sera
jamais oublié;
Sa Majesté, sur l’avis et avec le consentement de l’Assemblée législative
de l’Alberta, édicte la loi suivante :
Jour commémoratif de l’Holocauste – Yom ha-Choah
1 Yom ha-Choah ou le Jour de l’Holocauste, tel qu’il est fixé chaque année
selon le calendrier lunaire juif, est désigné comme « Jour commémoratif de
l’Holocauste — Yom ha-Choah ». [traduction]
8
B. Déclaration du Canada au Forum international de Stockholm sur
l'Holocauste
Le Canada a envoyé une délégation dirigée par l'honorable Herb Gray,
vice-premier ministre, au Forum international de Stockholm sur l'Holocauste de
janvier 2000. En plus de représentants et de fonctionnaires du gouvernement
fédéral, la délégation comprenait des délégués de la société civile, y compris des
universitaires, des survivants et des représentants non gouvernementaux. Lors
de la conférence, la délégation a fait une déclaration dans laquelle elle a affirmé
son adhésion sans réserve à la déclaration du Forum international de Stockholm
sur l'Holocauste. (Voir l’Annexe C - 2.1 (B)).
C. Journée internationale de commémoration
l’Holocauste des Nations Unies
des
victimes
de
Le Canada a coparrainé la Résolution sur la mémoire de l’Holocauste adoptée le
1er novembre 2005 par l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations
Unies (ONU).
Dans le cadre de cette Résolution, l’Assemblée générale a décidé que les
Nations Unies proclameraient le 27 janvier – anniversaire de la libération du
camp de concentration d’Auschwitz – Journée internationale dédiée à la
mémoire des victimes de l'Holocauste, et a prié les États membres d’élaborer
des programmes éducatifs qui graveront dans l’esprit des générations futures les
enseignements de cette tragédie afin de prévenir les actes de génocide.
En plus du Jour commémoratif de l’Holocauste, le gouvernement du Canada a
souligné la Journée internationale de commémoration des Nations Unies. (Voir
l’Annexe C – 2.1 (C)).
D. Le Canada appuie la condamnation du déni de l’Holocauste
Le Canada a coparrainé la Résolution sur le déni de l’Holocauste
(A/RES/61/255) lors de la 61e session de l’Assemblée générale des Nations
Unies (ONU). Adoptée par consensus le 27 janvier 2007, la Résolution
condamne sans réserve tout déni de l'Holocauste.
Le gouvernement du Canada a aussi directement condamné le déni de
l’Holocauste au niveau international. En effet, le ministre des Affaires étrangères
a fait une déclaration en octobre 2007 qui condamnait le déni de l’Holocauste par
le président iranien (Voir l’Annexe C – 2.1 (D).)
E. Le gouvernement du Canada honore Raoul Wallenberg
Né le 4 août 1912, Raoul Wallenberg faisait partie d’une famille réputée de
Suède. Nommé premier secrétaire de l’ambassade de Suède à Budapest
en 1944, il se vit confier la mission d’entreprendre des activités de secours
auprès des Juifs. Raoul Wallenberg sauva des milliers de Juifs hongrois de la
déportation vers les camps de la mort en leur fournissant des « passeports de
protection ». De plus, il réussit à établir des foyers d’hébergement sécuritaires
pour bien des Juifs à Budapest.
9
En 1985, le Canada a conféré à M. Wallenberg le tout premier titre de citoyen
honoraire en raison de ses actes humanitaires. Depuis 1987, des parcs et
monuments au Canada ont été dédiés à sa mémoire. Le 5 juin 2001, la ministre
du Patrimoine canadien a annoncé que le 17 janvier serait une journée
consacrée à perpétuer le souvenir de Raoul Wallenberg. (Voir l’Annexe C – 2.1
(E).)
F. Enjeux concernant les biens culturels à l’époque de l’Holocauste
Depuis la conférence de Washington de 1998 sur les avoirs à l’époque de
l’Holocauste, la confiscation des biens culturels durant cette période est devenue
l’une des grandes préoccupations des musées partout dans le monde, dont le
Musée des beaux-arts du Canada (MBAC). Depuis maintenant presque dix
ans, les conservateurs du Musée effectuent des recherches en vue découvrir la
provenance de diverses pièces de ses collections, parmi lesquelles des
peintures et des sculptures qui ont changé de mains en Europe entre 1932 et
1945, alors que d’innombrables œuvres d’art étaient confisquées par les Nazis.
En 2001, le MBAC a été l’hôte du Colloque canadien sur les biens culturels à
l’époque de l’Holocauste, qui avait pour mandat de formuler des
recommandations et de proposer une stratégie quant à la façon de mener des
recherches sur la provenance des biens culturels de l’époque de l’Holocauste
dans les collections muséales du Canada.
À l’heure actuelle, Mme Anabelle Kienle, conservatrice adjointe en art européen et
américain du MBAC et spécialiste chevronnée en recherche sur l’origine des
œuvres, chapeaute un projet de recherche sur la provenance de biens culturels
de l’époque nazie. Tout en tirant parti des recherches approfondies sur le sujet
effectuées par les conservateurs précédents et actuels, Mme Kienley élabore des
normes de recherche encore plus élevées et assure la formation d'historiens
dans ce domaine très spécialisé.
En outre, le MBAC a offert en septembre 2007 un stage de recherche sur la
provenance des biens culturels d’une durée d'un an, financé par la Fondation du
Musée des beaux-arts du Canada. Fort de son expertise, le MBAC est devenu
un chef de file canadien en recherche sur la provenance d’œuvres d’art, et
collabore avec d'autres institutions à la mise sur pied de programmes éducatifs
dans ce domaine, tout en agissant à titre d'expert-conseil en techniques de
recherche auprès d'autres spécialistes.
G. Soutien financier pour des projets sur les droits de la personne et la
lutte contre l'antisémitisme et le racisme
Promouvoir la compréhension des droits et responsabilités liés à la citoyenneté
canadienne est un objectif clé du gouvernement du Canada. Conscient du fait
que les efforts concertés des institutions vouées aux relations sociales et la
programmation peuvent faire évoluer les mentalités, le ministère du Patrimoine
canadien est responsable, à l'échelle fédérale, de « la promotion d'une meilleure
compréhension des droits de la personne, des libertés fondamentales et des
valeurs qui en découlent » [Loi sur le ministère du Patrimoine canadien,
alinéa 4(2)a)].
10
Le Programme du multiculturalisme de Patrimoine canadien est un outil
important de mise en œuvre de la politique de multiculturalisme du
gouvernement canadien.
Un des objectifs clés du Programme du
multiculturalisme est d’appuyer les initiatives communautaires pour contrer le
racisme et la discrimination, y compris l'antisémitisme. Une meilleure
compréhension de l'Holocauste par les canadiens s’inscrit dans les efforts faits,
au Canada et ailleurs dans le monde, en vue d’éradiquer le racisme et la
discrimination. (On trouvera des exemples de projets liés à l’Holocauste et aux
problèmes d’antisémitisme à la section 2.6.)
Depuis sa création, les priorités du Programme du multiculturalisme ont évolué
avec le temps pour répondre à la diversité en pleine mutation au Canada et aux
enjeux naissants d’une société pluraliste. Le Programme du multiculturalisme
prête une attention particulière aux priorités suivantes :
i.
Appuyer l’intégration économique, sociale et culturelle des nouveaux
Canadiens et des communautés culturelles;
ii. Favoriser certains programmes, notamment des programmes de
mentorat, de bénévolat, de leadership et d’éducation civique, auprès des
jeunes à risque provenant de groupes culturels;
iii. Promouvoir la compréhension interculturelle et les valeurs canadiennes
(la démocratie, la liberté, les droits de la personne et la primauté du droit)
au moyen d’initiatives communautaires visant à aborder les questions de
l’exclusion sociale de certaines communautés culturelles (communautés
parallèles) et de la radicalisation.
Le Programme des droits de la personne, également au sein de Patrimoine
canadien, a pour mission de promouvoir le développement, la compréhension,
le respect et la jouissance des droits de la personne au Canada, et offre aussi
des subventions pour les initiatives communautaires.
H. Fondation canadienne des relations raciales
La Fondation canadienne des relations raciales (FCRR) est une société d’État
autonome avec un mandat national et ne reçoit aucun financement du
gouvernement fédéral.
La Fondation s'est engagée à instaurer un réseau national consacré à la lutte
contre le racisme au sein de la société canadienne. Elle mettra en lumière les
causes et les manifestations du racisme, s'exprimera ouvertement, et agira à titre
de chef de file national indépendant ainsi que de facilitateur pour la poursuite de
l’équité et de la justice sociale. (On trouvera des exemples de projets liés à
l’Holocauste à la section 2.6. Voir aussi l’Annexe C – 2.1 (H) où figure la
déclaration.)
I.
Un Canada pour tous : Plan d’action canadien contre le racisme
Un Canada pour tous : Plan d’action canadien contre le racisme est un plan
pangouvernemental pour lutter contre le racisme. Il a été dévoilé le 21 mars 2005
lors de la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale.
11
Ce plan d’action est la première approche horizontale et concertée à avoir été
adoptée par l’ensemble du gouvernement fédéral en vue de lutter contre le
racisme. Le but ultime du Plan d’action est de contribuer à l'élimination du
racisme.
Le Plan d’action comprend de nouvelles initiatives qui mettent l'accent sur la
discrimination en milieu de travail, l'intégration des jeunes, l'accès accru aux
programmes et services gouvernementaux, les enjeux fondés sur la race dans le
système judiciaire et les crimes haineux prétextant l'origine ethnique, la race et la
religion, aussi bien que d’autres motifs.
J. Soutien du gouvernement à la recherche sur l’Holocauste
La sensibilisation à l’Holocauste au Canada a débuté dans les années 1960,
mais il a fallu attendre les années 1970 pour que soient entreprises des
recherches et des études plus approfondies sur ce drame. Les universitaires se
sont aussi penchés à cette époque sur le programme d’études des
établissements scolaires. La majeure partie des recherches sur l'Holocauste a
été financée par le gouvernement du Canada, par l'entremise du Conseil de
recherches en sciences humaines (CRSH).
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Beaulieu-Drolet, Julie, (2007), La notion de responsabilité individuelle
telle que conçue et vécue dans un régime totalitaire : le cas du
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Bojadzija, Amira, (2007), Sense memory in women's Holocaust
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Brykczynski, Paul, (2007), Nationalism, catholicism, and anti-semitism
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war, genocide, and other human rights violations
David, Paula, (2007), End of life issues for aging Holocaust survivors
DeGooyer, Stephanie, (2007), Sentimental truths:
trauma,
trespassers and testimonial fiction
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Ruth Klüger
King, Sarah, (2007), Alternative means of holocaust education
Macumber, Lindsay, (2007), Where God's justice begins and ends
Paulovicova, Nina, (2007), Rescuers phenomenology: the rescuers in
World War II Slovak State
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Polish national narrative
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Paczulla, Jutta, (2006), Divided justice: East German trials of Nazi
War criminals
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Post-war Canada and South Africa
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Semmens, Kristin, (2003), Tourism, consumer culture and the Nazi
past in Germany
Simon, Roger, (2003), The legacy of testament: the problematics of
exhibiting the Warsaw ghetto archives
K. Accès aux archives publiques
Fidèle à son mandat de constituer une source de savoir permanent accessible à
tous, Bibliothèque et Archives Canada (BAC) acquiert et préserve le
patrimoine documentaire canadien pour les générations présentes et futures.
Ces documents proviennent de particuliers, de groupements religieux ou
ethniques, d’entreprises privées et du gouvernement fédéral.
En tant qu’institution fédérale, BAC permet au public d’accéder librement à ses
collections, ses services et ses programmes. On trouvera ci-dessous des
exemples d’ouvrages du patrimoine documentaire de BAC, publiés et non
publiés, qui se rapportent à l'Holocauste et à d’autres événements connexes,
dans un contexte de sensibilisation, de commémoration et de recherche
concernant l’Holocauste.
La Collection Jacob M. Lowy, composée de quelque 4 000 monographies datant
du XVe jusqu’au milieu du XXe siècle, comprend des documents hébraïques et
judaïques rares. On y trouve entre autres 34 incunables en hébreu et en latin,
plus de 120 éditions de bibles en plusieurs langues, et de nombreuses éditions
des œuvres de Flavius Josèphe, un historien du premier siècle après J.-C. Les
monographies de cette collection spéciale servent à des fins de sensibilisation à
l'Holocauste, phénomène orienté à la fois contre les Juifs et contre la civilisation
hébraïque, et sont un vibrant témoignage de la survie de cette civilisation.
Les autres collections de BAC comprennent des documents de toutes sortes qui
ont un lien avec l’Holocauste : récits personnels, écrits littéraires et historiques,
livres et périodiques imprimés dans des camps de personnes déplacées,
mémoires et autres témoignages, y compris des ouvrages propres à certaines
villes ou régions. BAC abrite en outre d’importantes collections de journaux, dont
des journaux juifs canadiens. Les principaux journaux de l’époque (la collection
comprend environ 100 quotidiens) contiennent aussi des articles sur la
découverte des camps et la libération des victimes.
Des dossiers du gouvernement concernant les échos de la guerre au Canada, et
en particulier le sort réservé aux Juifs en Europe, de même que des documents
sur la dilapidation des biens des survivants et de leurs héritiers après la guerre,
font également partie des collections de BAC. La plus grande partie des fonds
non publiés reliés à l’Holocauste datent de l’après-guerre et portent sur la
sensibilisation et la commémoration. On y trouve aussi des comptes rendus de
campagnes contre les criminels de guerre nazis.
Parmi les documents d’archives provenant du secteur privé, mentionnons : le
fonds du Comité ouvrier juif du Canada, créé en 1935-1936, premier
organisme communautaire à commémorer chaque année la révolte du ghetto de
Varsovie et l’Holocauste; le journal de Ethel Ostry, agente de l’assistance sociale
14
en Europe entre 1945 et 1947 pour le compte de l’Administration des Nations
Unies pour les secours et la reconstruction (UNRRA); le fonds Anna Heilman,
composé de documents personnels, d’allocutions, d’articles et de publications
sur son expérience à Auschwitz-Birkenau pendant la guerre, et sur son
implication dans le projet d’explosion du Crématorium IV lors de la révolte des
Sonderkommandos en octobre 1944; le fonds Sol Littman, composé de matériel
écrit, graphique et audio-visuel sur l’affaire Albert Helmut Rauca et la chasse aux
criminels de guerre et collaborateurs de la Deuxième Guerre mondiale réfugiés
au Canada.
L. Musée canadien des droits de la personne
Le gouvernement canadien est sur le point d’établir un nouveau musée, le
Musée canadien des droits de la personne (MCDP). Il s’agira du premier
musée national à voir le jour depuis quarante ans, et du tout premier musée
national à être situé à l'extérieur de la région de la capitale nationale.
Le mandat du Musée, enchâssé dans la loi, consistera à mieux faire connaître
les droits de la personne – auprès du public canadien en premier lieu, mais aussi
ailleurs dans le monde –, à promouvoir le respect d’autrui et à encourager la
réflexion et le dialogue. (Voir l'Annexe C-2 (L).)
On prévoit que le Musée ouvrira ses portes en 2012. Bien qu’il soit encore trop
tôt pour déterminer le contenu exact de ses programmes et de ses expositions,
on s’attend à ce que l’Holocauste soit l’un des thèmes qui y seront abordés. Des
consultations publiques sur les visées escomptées du Musée ont été menées en
février et mars 2008.
M. Reconnaissance historique
La ministre du Patrimoine canadien a annoncé en juin 2006 la création du
Programme de reconnaissance historique pour les communautés, dans le
cadre d’une initiative fédérale visant à faire connaître et à commémorer l’impact,
sur les communautés ethnoculturelles, des mesures de guerre et des restrictions
et interdictions dans le domaine de l’immigration au Canada. Le Programme
financera en partie les projets admissibles liés à ces événements historiques.
Dans le cadre de ce programme, la communauté juive du Canada pourrait faire
une demande pour financer un projet de commémoration du paquebot SaintLouis, qui avait accueilli à son bord plus de 900 réfugiés juifs de l’Allemagne
nazie, et dont l’entrée fut refusée en 1939 à Cuba, aux États-Unis et au Canada.
(Voir la section 3.1 pour obtenir une description plus détaillée.)
Ce programme est en cours de finalisation et devrait voir le jour au début de
l’été 2008.
N. Participation au Task Force for International Cooperation on
Holocaust Education, Remembrance, and Research (ITF)
En novembre 2006, le gouvernement canadien a décidé de promouvoir la
candidature du Canada au statut de membre de plein droit de l’ITF. En
décembre 2006, l’ambassadeur du Canada en Hongrie a assisté à une séance
15
plénière, sous la présidence de la Hongrie, en vue de faire les premières
démarches auprès de l’ITF. (Voir l'Annexe C - 2.1 (N).)
La demande officielle d’adhésion du Canada à l’ITF a été présentée par
l’honorable Jason Kenney, secrétaire d’État (Multiculturalisme et Identité
canadienne), lors de la séance plénière de juin 2007, sous la présidence de la
République tchèque. (Voir l’Annexe C – 2.1 (N).)
2.2
Le gouvernement de votre pays est-il prêt à collaborer aux projets
de liaison?
Oui, les divers ordres de gouvernement au Canada sont prêts à collaborer aux
projets de liaison.
2.3
Dans l’affirmative, quels ministères participeront aux projets?
Voici les ministères susceptibles de participer aux projets de liaison :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Enseignement postsecondaire et Alphabétisation Manitoba
Compétitivité, Formation professionnelle et Commerce Manitoba
Culture, Patrimoine, Tourisme et Sport Manitoba
Ministère du Patrimoine canadien
Ministère
de
l’Éducation
(secteur
anglophone),
Nouveau-Brunswick
Ministère de l’Éducation, Terre-Neuve-et-Labrador
Ministère de l'Éducation, Nunavut
Éducation, Citoyenneté et Jeunesse, Manitoba
Bibliothèque et Archives Canada
2.4
Votre gouvernement est-il prêt à contribuer au financement
des projets?
Oui, le gouvernement du Canada est prêt à contribuer au financement de
ces projets.
Dans l’affirmative, veuillez expliquer :
Un certain nombre de programmes de Patrimoine canadien déjà existants
constituent des sources potentielles de financement des projets de liaison.
Divers ordres de gouvernement au Canada sont aussi prêts à étudier la
possibilité d’appuyer d’autres événements, conférences et séminaires, selon la
disponibilité des ressources.
2.5
Votre gouvernement est-il prêt à travailler avec le secteur des
ONG?
Oui. Le gouvernement est prêt à travailler avec le secteur des ONG.
16
2.6
Le gouvernement travaille-t-il déjà avec les ONG et les universitaires
sur des projets liés à l’Holocauste?
Oui. Divers ordres de gouvernement ont une vaste expérience de travail avec
les ONG sur une diversité de projets.
Dans l’affirmative, veuillez fournir une liste des organismes et des
universitaires. (Ces entités ou particuliers pourraient être officiellement
financés par le gouvernement, mais être en réalité assimilés au secteur des
ONG.)
A. Ministère du Patrimoine canadien
Le ministère du Patrimoine canadien, par l'entremise de ses programmes du
multiculturalisme et des droits de la personne, finance depuis longtemps déjà
des projets qui touchent la sensibilisation, la commémoration et la recherche sur
les thèmes de l'Holocauste et du génocide en général.
Exemples de projets concernant l’Holocauste :
i.
Hebrew Congregation
(1991-2006)
of
Newfoundland
and
Labrador
Programmes de sensibilisation aux réalités du peuple juif
(éducation du public)
•
Patrimoine canadien a parrainé une série de programmes de
sensibilisation à la culture juive menés par la congrégation
hébraïque de Terre-Neuve-et-Labrador. Chacun de ces
programmes, exécutés en collaboration avec les commissions
scolaires,
la
Newfoundland-Labrador
Human
Rights
Association et le Atlantic Jewish Council, avait pour objectif
d'éduquer les élèves de la maternelle à la fin du secondaire
sur des sujets tels que la culture et la religion juive,
l’antisémitisme et l’Holocauste. On a aussi créé pour ce faire
des ressources d’apprentissage.
ii. Saskatchewan Jewish Council (2004-2005)
Witness to the Holocaust « Draw What you See » (exposition
interactive)
•
Ce projet avait pour but de présenter à la population de la
Saskatchewan une collection de dessins d’un enfant détenu
dans un camp de concentration au cours de la Deuxième
Guerre mondiale. Présentées à Regina, ces œuvres
17
décrivaient les événements vus à travers les yeux d’un enfant.
Les visiteurs de tous les âges étaient invités à interagir à
l’exposition. L’objectif du projet était d’amorcer un dialogue
avec des enfants d’âge scolaire sur la lutte contre le racisme
en général, le racisme envers les Juifs, et les leçons tirées de
l’Holocauste.
iii. Congrès juif
(2003-2004)
canadien
(CJC)
–
Région
du
Pacifique
Programme de sensibilisation à la lutte contre le racisme
(éducation du public)
•
Le CJC a dirigé une série d'ateliers sur la lutte contre le
racisme, en y incorporant les leçons à tirer de l’Holocauste et
des écoles résidentielles, visant ainsi à sensibiliser les
étudiants du secondaire et les membres de la collectivité à
l'extérieur du Lower Mainland aux diverses manifestations et
effets du racisme, de l'antisémitisme et de l'intolérance.
iv. Ligue des droits de la personne de B’nai Brith Canada
(2001-2004)
Taking Action Against
Partnerships (formation)
•
Hate:
Protection,
Prevention
and
Ce projet comprenait 20 ateliers contre la haine, établis
partout au Canada, selon la formule « formation du
formateur ». L’objectif était de renforcer la capacité des
communautés à lutter contre le racisme, la haine et les crimes
haineux. Ces ateliers accueillaient des représentants du corps
policier, des groupes scolaires et communautaires, ainsi que
des fonctionnaires. Ce programme a permis de distribuer un
manuel de formation dans tout le pays, et de fournir des
ressources aux échelons local, provincial et national.
v. Jewish Heritage Centre of Western Canada Inc (2001-2002)
Holocaust Education Symposium 2002 (éducation du public)
•
Patrimoine canadien a octroyé du financement pour la tenue
d’un symposium d’un jour à Winnipeg, qui visait à stimuler le
dialogue entre les étudiants du secondaire, les enseignants et
les survivants sur les répercussions historiques, morales et
éthiques de l'Holocauste.
vi. Sault St. Marie Council of Christians and Jews (1999-2000)
Welcoming Diversity (éducation du public, commémoration)
18
•
Cette organisation a mis sur pied une initiative spéciale,
conjointement avec l’école secondaire locale, en vue de
commémorer la Journée internationale de l’élimination de la
discrimination raciale. En ateliers, les élèves ont exploré des
sujets tels que les préjugés, la tolérance et l’acceptation, et
des survivants de l’Holocauste leur ont livré des témoignages
sur le racisme et l'intolérance.
vii. Okanagan Jewish Community (1999-2000)
Testimonies Concert and Educational Day (éducation du public)
•
Ce projet se voulait une réponse de la collectivité à la diffusion
de littérature haineuse dans la région de Kelowna, et à la
vandalisation du centre communautaire juif. La collectivité
juive d’Okanagan a travaillé de concert avec deux églises
chrétiennes et les arrondissements scolaires locaux pour
sensibiliser les élèves à l'antisémitisme et à l'Holocauste.
viii. Current Sound Operations Society (1998-1999)
Emperor of Atlantis, an Examination of Cultural Survival
(éducation du public et spectacle)
•
Cette organisation s’est associée au Vancouver Holocaust
Centre and Roundhouse pour présenter le projet Emperor of
Atlantis, un opéra écrit en 1944 par un compositeur incarcéré
dans un camp de concentration. La prestation a été précédée
d'un exposé, où l'on a expliqué l'histoire des camps et les
circonstances historiques qui avaient entouré la création de
l’opéra. Cet événement visait à favoriser le dialogue sur le
multiculturalisme, le racisme et la diversité culturelle au
Canada
ix. Congrès juif canadien (CJC) (1993-1994)
Programme de sensibilisation à l’Holocauste (éducation du public)
•
Le CJC a obtenu une subvention en vue d'organiser et
d'exécuter un programme de sensibilisation auprès des élèves
de collectivités non juives, sur la réalité de l’Holocauste pour
les Juifs canadiens. Ce programme comprennait la production
de matériel écrit et des vidéos, de même qu’un programme à
l’intention des survivants de l’Holocauste.
Exemples de projets concernant le génocide :
i.
Association for the Elimination of Hate (2004-2007)
Programme de lutte contre la haine / Coordination des activités de
sensibilisation (éducation du public)
19
•
Ce projet a été conçu en réponse aux recommandations d'un
rapport intitulé Hate Crime and Bias Activity in the City of
London, et a été réalisé dans cette ville. L’objectif était de
sensibiliser la population aux activités motivées par la haine et
aux crimes haineux par l'éducation du public, le
développement des capacités communautaires et un meilleur
soutien aux communautés vulnérables relativement à de tels
actes. L'élaboration d'un réseau spécialisé sur le génocide et
l'Holocauste au sein des communautés juive et rwandaise
faisait aussi partie de ce projet.
ii. Fondation de la Tolérance (2003-2006)
Trousse d’outils de tolérance (trousse éducative)
•
Patrimoine canadien a contribué financièrement à la création
d’outils multimédias pour sensibiliser les jeunes aux formes de
discrimination fondées sur l’apparence physique, l’origine
ethnique ou nationale, et la religion. Une trousse éducative,
principal outil de ce projet, comprenait des modules sur les
épisodes de génocides dans l’histoire.
iii. Multicultural History Society of Ontario (2003-2005)
Exposition Ringelblum – Ghetto de Varsovie – (exposition
itinérante)
•
La Multicultural History Society of Ontario a obtenu du
financement en vue d’appuyer un projet de liaison entre des
spécialistes de musée et des universitaires intéressés par la
mémoire historique et les génocides orchestrés par l’État.
Cette collaboration a permis de créer une exposition itinérante
sur la vie dans le ghetto de Varsovie avant sa destruction.
Le gouvernement du Canada collabore avec des ONG sur les enjeux
concernant les biens culturels à l’époque de l’Holocauste. À cet égard, il a
participé à des réunions internationales, soit le Washington Conference on
Holocaust-Era Assets (1998) et le Vilnius International Forum on Holocaust-Era
Looted Cultural Property (2000).
Le gouvernement du Canada, par l’entremise du Programme d’aide aux
musées de Patrimoine canadien, a aidé l’Association des musées canadiens
(AMC) et le Congrès juif canadien (CJC) à organiser un colloque sur les biens
culturels liés à l’Holocauste, avec le soutien du Musée des beaux-arts du
Canada. Ce colloque, qui a eu lieu en novembre 2001, a permis aux délégués
d’en apprendre davantage à ce sujet et de discuter des moyens appropriés
d’envisager ce problème dans le contexte canadien.
20
L’Organisation des directeurs des musées d’art canadiens (ODMAC) a adopté, à
l’intention de ses membres, un ensemble de principes selon lesquels les musées
d’art du Canada détermineront si des biens culturels de l’époque de l’Holocauste
pourraient faire partie de leurs collections, et comment donner suite aux
réclamations entreprises pour leur restitution.
Le Musée des beaux-arts du Canada a entrepris des démarches afin de vérifier
la provenance de certaines œuvres d’art de sa collection nationale, pour la
période 1933-1945, y compris l’affichage de listes des œuvres faisant partie de
sa collection dans son site Web. Certains musées non fédéraux ont également
entrepris des recherches en vue de vérifier la provenance de biens culturels de
l’époque de l’Holocauste, dont le Musée des beaux-arts de l’Ontario et le Musée
des beaux-arts de Montréal.
Le gouvernement travaille de concert avec des ONG sur des projets de musée
et de sensibilisation liés à l’époque de l’Holocauste. Par le biais de différents
programmes de financement du gouvernement du Canada, le ministère du
Patrimoine canadien offre son soutien aux musées commémoratifs de l’époque
de l’Holocauste qui appartiennent à des ONG au Canada.
Le Programme d’aide aux musées a versé des fonds au Centre commémoratif
de l’Holocauste à Montréal, pour trois projets :
Une étude de faisabilité concernant de nouvelles installations
Une exposition – L’Holocauste vu par des enfants
L’informatisation des archives et de la collection
Le Programme Espaces culturels Canada a versé des fonds au Centre
commémoratif de l’Holocauste à Montréal, pour :
La modernisation des installations
Le Programme canadien de consolidation des arts et du patrimoine
canadien a versé des fonds au Centre commémoratif de l’Holocauste à Montréal
pour :
Un plan d’action stratégique
Un plan stratégique de rénovations
Le Programme d’aide aux musées a versé des fonds au Vancouver Holocaust
Education Centre pour :
Une exposition – Broken Threads
Le Musée virtuel du Canada a versé des fonds pour la création d’une
exposition virtuelle par le Vancouver Holocaust Education Centre
(http://www.virtualmuseum.ca) :
Cœurs ouverts – Portes fermées : Le projet des orphelins de guerre
L’Institut canadien de conservation (ICC) est un organisme de service spécial
du ministère du Patrimoine canadien. L’ICC a été fondé en 1972 et il a pour
21
mandat de promouvoir la préservation et l’entretien du patrimoine culturel du
Canada, et de faire avancer la pratique, la science et la technologie de la
conservation.
Grâce aux services scientifiques et au traitement de conservation, de même
qu’aux services de conservation préventive, l’ICC aide la collectivité du
patrimoine à préserver le patrimoine culturel du Canada au profit des générations
actuelles et futures.
Quoique l’ICC ne semble pas avoir effectué le traitement d’objets ou d’artefacts
associés à l’Holocauste, il reçoit de temps à autre des demandes d’information
ou de conseils de la part de différentes institutions associées à l’Holocauste.
Voici la liste, en ordre chronologique inversé, des établissements ou institutions
ayant présenté des demandes, de même qu’une brève description de la
demande et la réponse de l’ICC :
i.
Vancouver Holocaust Education Centre (2007) – demande d’analyse
de pièces d’un jeu d’échecs fabriquées avec du pain mastiqué et durci; la
même demande avait déjà été présentée en 1994; une copie du rapport
préparé à l’époque leur a été envoyée.
ii. Ontario Jewish Archives (2006) – demande d’enquête pour trouver une
solution aux problèmes d’affichage et de sécurité, associés aux archives,
à l’intérieur du musée de l’Holocauste; on a effectué une visite des lieux,
puis discuté des options possibles avec le client et préparé un rapport
dans lequel certaines recommandations ont été faites.
iii. Centre commémoratif de l’Holocauste à Montréal (2002) – demande
d’information sur la façon de procéder pour faire appel aux services de
traitement offerts par l’ICC, pour une poupée de la collection qui devait
faire partie d’une prochaine exposition. Étant donné que l’ICC ne pouvait
donner suite à cette demande en raison du délai d’exécution, il a plutôt
recommandé de faire appel aux services d’un conservateur du secteur
privé.
iv. Centre commémoratif de l’Holocauste à Montréal (2001) – demande
de conservation de bandes magnétiques sur bobines; on a donné des
conseils, notamment de s’adresser aussi à Bibliothèque et Archives
Canada pour obtenir des informations et des conseils techniques plus
détaillés.
v. Washington Holocaust Museum (1995) – conseils sur l’effet de la
congélation-fumigation sur les boutons en bakélite des uniformes des
années 1940.
vi. Washington Holocaust Museum (1994) – conseils à propos de la
conservation des combinaisons isolantes, qui se dégradent
progressivement, utilisées par les troupes alliées pour se protéger de la
typhoïde au moment d’investir les camps de concentration en Pologne.
22
vii. Centre commémoratif de l’Holocauste à Montréal (1993) – évaluation
des lieux et des collections, conseils concernant l’affichage et
l’entreposage.
B. Fondation canadienne des relations raciales (FCRR)
Par le biais de son Programme de parrainage d’activités de lutte
contre le racisme (ALCR), la FCRR a financé des projets qui intègrent,
directement ou indirectement, les vestiges et les effets de l’Holocauste :
i.
Manitoba Theatre for Young People (Winnipeg, MB)
Hana's Suitcase : Tolerance Now, Then and Tomorrow (2006)
•
Cette pièce de théâtre pour enfants plus âgés et adolescents avait
pour thème l’Holocauste et les dangers du racisme et des
comportements racistes. On y présentait la discrimination au grand
jour, et on y montrait aux enfants (nombre d’entre eux n’avaient peutêtre jamais entendu parler de l’Holocauste) à quel point il est
important de prendre nos responsabilités vis-à-vis l’avenir en
s’assurant de ne pas répéter les erreurs du passé. Inspirée de
l’histoire d’Hana Brady, cette pièce s’articulait autour de l’importance
de prendre conscience des autres cultures et des difficultés
exceptionnelles auxquelles certaines personnes sont confrontées.
ii. Saskatoon Anne Frank Committee (Saskatoon, SK)
Le monde d’Anne Frank : 1929-1945 (2005)
•
Le Saskatoon Anne Frank Exhibit Committee a organisé la venue à
Saskatoon de l’exposition intitulée Le monde d’Anne Frank : 19291945, pour aider la communauté à prendre conscience du
phénomène de l’intolérance. Cette exposition avait un message à
transmettre, à savoir que des mesures proactives s’imposent,
individuellement et collectivement, pour faire face au racisme et
empêcher les crimes haineux. Elle renseignait les visiteurs au sujet
de l’Holocauste, montrait comment la diversité est une richesse et un
atout pour la société, et encourageait les visiteurs à s’intéresser à
l’actualité et à s’impliquer dans leur communauté. Des milliers
d’élèves de toutes les régions de la province ont été invités à cette
exposition, destinée également au grand public.
iii. The Association for the Elimination of Hate (London, ON)
Youth Anti-Hate Program (2004)
•
Le Youth Anti-Hate Program (YAP) a donné l’occasion aux jeunes de
participer activement à une vaste campagne de lutte contre la haine
dans leur milieu scolaire. Des « ambassadeurs pour la lutte contre la
haine », deux élèves et un professeur, ont été nommés dans chaque
23
école secondaire pour organiser des activités de sensibilisation
portant sur des dates et des thèmes importants, y compris le Jour
commémoratif de l’Holocauste et le Mois de l’histoire des Noirs. En
favorisant une prise de conscience et en proposant des stratégies
concrètes pour combattre la haine et l’intolérance, ce programme
visait à ce que les élèves se prennent en mains et agissent pour que
l’école soit un lieu d’apprentissage stimulant et la communauté, un
milieu où il fait bon vivre.
iv. Alternatives to Racism (Vancouver, CB)
Racism Today – Echoes of the Holocaust (2002)
•
Ce programme de lutte contre le racisme incitait des élèves du
secondaire à effectuer une analyse critique de l’Holocauste et des
questions de droits de la personne. Une série de conférences et
d’activités ont été présentées sur les thèmes suivants : l’Holocauste,
le racisme, le sexisme, la discrimination fondée sur la capacité
physique et l’homophobie.
v. Winnipeg Chinese Cultural & Community Centre (Winnipeg, MB)
Creating a Refuge during the Holocaust (2000)
•
Ce projet visait la production de documents d’information et de
sensibilisation du public en marge de l’exposition intitulée Creating a
Refuge during the Holocaust, tenue à Winnipeg. L’exposition faisait
état de la complicité entre des Canadiens d’origine japonaise et
chinoise dans le but d’aider des Juifs à fuir le régime nazi et à trouver
refuge à Shanghai, entre 1938 et 1945. Elle donnait également de
l’information au sujet de la discrimination exercée tout au long du
processus d’immigration entre la Chine et le Canada pendant la
même période. De façon générale, ce projet avait pour but d'analyser
le patrimoine commun des Canadiens d’origine chinoise et japonaise.
Les documents produits devaient être disponibles sous forme
électronique, en ligne ou sur CD-ROM. L’enveloppe de la FCRR
devait être consacrée spécifiquement à la publication et à la diffusion
gratuite de ce programme et de ces documents de sensibilisation.
C. Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international
L’ambassade du Canada à Berlin et la mission de Munich participent à des
événements commémoratifs organisés dans d’anciens camps de la mort et au
Bundestag, de même que dans des lieux commémoratifs. Des représentants
s’adressent également à des groupes d’étudiants venus du Canada pour en
savoir plus au sujet de l’Holocauste. Parfois, ces rencontres s’inscrivent dans le
cadre d’un programme universitaire sur l’époque de l’Holocauste (cours d’été
offert par l’Université York) et parfois, elles font partie d’un programme d’études
plus vaste (p. ex., cours d’été offerts par l’Institut Leo Baeck et l’Université de
Toronto).
24
Les professeurs Mark Webber et Michael Brown, de l’Université York, organisent
deux fois par année un séminaire intitulé Learning from the Past : Teaching for
the Future, grâce en partie au soutien financier du Mark and Gail Appel Program
in Holocaust and Antiracism Education. Ils accompagnent un groupe d’une
trentaine d’étudiants, en sciences de l’éducation pour la plupart (des Canadiens,
des Allemands, des Polonais), pendant un voyage éducatif d’une durée de trois
semaines en Allemagne et en Pologne. Ce voyage est consacré aux lieux
commémoratifs de l’époque de l’Holocauste, aux musées et aux établissements
d’enseignement. Le personnel enseignant au Canada et en Europe apprécie
beaucoup ce programme sur le terrain, lequel, à leur avis, permet le
rapprochement entre jeunes souhaitant découvrir leur histoire et leurs cultures
respectives avant de faire part eux-mêmes à d’autres, dans le cadre de notre
système d’éducation, de cet apprentissage en matière de diversité culturelle et
de tolérance envers autrui.
Un autre programme annuel est offert à Berlin, soit celui du Leo Baeck Summer
School of Jewish Studies organisé par l’Université de Toronto. L’établissement
possède un bureau à Berlin, et reçoit ainsi les membres du groupe qui y
participent. En 2007, le groupe a eu l’occasion d’assister à une conférence à
l’ambassade du Canada présentée par Hilary Childs-Adams.
L’ambassade du Canada à Vienne participe également à deux événements
commémoratifs annuels (le premier dans l’ancien camp de concentration de
Mauthausen et le deuxième, au cimetière de la Commission des sépultures de
guerre du Commonwealth, en Carinthie). À l’instar de ce qui a lieu à Berlin,
l’ambassade de Vienne appuie les activités associées à l’intégration et à la
diversité, notamment la participation du milieu du cinéma canadien au Jewish
Film Festival, tenu chaque année, et la présentation annuelle de pièces de
théâtre yiddish originales par la troupe Sadie Bronfman. Ces activités culturelles
comportent également un volet éducatif.
D. Ministères provinciaux
l’Éducation
et
territoriaux
et
ministères
de
Le ministère de l’Éducation, de la Citoyenneté et de la Jeunesse du Manitoba
collabore déjà avec différentes organisations communautaires juives,
notamment, le Jewish Heritage Centre of Western Canada, le Freeman Family
Foundation Holocaust Education Centre du Manitoba et le Holocaust Awareness
Committee of the Jewish Federation de Winnipeg.
Le ministère de l’Éducation de la Colombie-Britannique mentionne, pour sa
part, les liens établis avec le Congrès juif canadien, avec Yad Vashem – The
Holocaust Martyrs’ and Heroes Remembrance Authority et avec les associations
pour l’apprentissage et la préservation de l’histoire de la Seconde Guerre
mondiale en Asie.
Les administrations publiques du Canada collaborent avec de nombreuses ONG
en ce qui a trait à la sensibilisation, la commémoration et la recherche
25
concernant l’Holocauste, grâce à des fonds ou de l’expertise technique, ou à la
participation de fonctionnaires à des activités ou des événements organisés par
certains secteurs de la société civile. On trouvera ci-dessous une liste partielle
des ONG avec lesquelles travaillent différents ordres de gouvernement.
Abbotsford Community Services (www.abbotsfordcommunityservices.com)
Association for the Elimination of Hate
B'nai Brith Canada (www.bnaibrith.ca)
Congrès juif canadien (www.cjc.ca)
Congrès juif canadien – Région du Pacifique
Canadian Jewish Law Students Association
Canadian Society for Yad Vashem (www.yadvashem.ca)
Centre for Education, Law, and Society (cels.sfu.ca)
Current Sound Operations Society
Hebrew Congregation of Newfoundland and Labrador
Jewish Heritage Centre of Western Canada, Inc. (www.jhcwc.org)
Jewish Historical Society of Western Canada, Inc.
(http://www.jhcwc.org/jhswc.htm)
Kamloops Cariboo Regional Immigrant Society (www.immigrantservices.ca)
Ligue des droits de la personne de B'nai Brith
(http://www.bnaibrith.ca/league/league.htm)
McGill-Queen's University Press (mqup.mcgill.ca)
Moncton Holocaust Memorial Committee
Montreal Holocaust Memorial Centre / Centre commémoratif de l'Holocauste
à Montréal (www.mhmc.ca)
Multicultural Council of Saskatchewan, Inc. (mcos.sask.com)
Okanagan Jewish Community (www.ojcc.ca)
Saskatchewan Jewish Council
Sault Ste Marie Council of Christians and Jews
Shuswap Teacher's Association
St. John Jewish Historical Museum (personal.nbnet.nb.ca/sjjhm)
Survivor's Syndrome Awareness Committee
Terezin Studio Project
Vancouver Holocaust Education Centre (www.vhec.org)
Victoria Holocaust Remembrance and Education Society
(www.hopesite.ca/vhres/vhres_descrip.html)
Wandering Tulip Productions
26
2.7
Nommez le ou les pays avec lesquels votre gouvernement aimerait
travailler.
Les États-Unis, la France et Israël.
27
3. QUESTIONS D’ORDRE HISTORIQUE – DOSSIER D’INFORMATION –
L’HOLOCAUSTE DANS VOTRE PAYS
3.1
Y a-t-il des questions d’ordre historique qui font toujours l’objet de
discussions? (Vous pouvez joindre un résumé séparé de 500 mots au
maximum.)
Les politiques restrictives en matière d’immigration pendant les années 1930 et
1940 ont eu pour effet de fermer les portes du Canada à la grande majorité des
réfugiés juifs qui désiraient fuir l’Europe à l’époque d’Hitler.
En mai 1939, à l’aube de la Deuxième Guerre mondiale, le paquebot Saint-Louis
quittait Hambourg, en Allemagne, avec à son bord 907 réfugiés juifs fuyant les
persécutions nazies. Ces réfugiés souhaitaient se rendre à Cuba, mais l’entrée
leur en fut refusée. Ils tentèrent de trouver asile aux États-Unis et au Canada, où
ils se heurtèrent à la même fin de non-recevoir.
La communauté juive canadienne en appela auprès du gouvernement afin qu’il
autorise l’entrée des Juifs au Canada pour des raison humanitaires. Malgré cela,
cette entrée leur fut encore refusée, et la plupart trouvèrent refuge en GrandeBretagne, en Belgique, en France et aux Pays-Bas. Après l’invasion de l’Europe
par les Allemands, un grand nombre d'anciens passagers du Saint-Louis
tombèrent aux mains des Nazis et ne survécurent pas à l’Holocauste.
Il n’existe pas à l’heure actuelle de commémoration officielle du refus d’accueil
au Canada du paquebot Saint-Louis en mai 1939, ni de monument qui rappelle
l’événement. Le gouvernement a toutefois exprimé son intérêt à commémorer les
expériences historiques liées aux restrictions à l’immigration et autres mesures
de guerre, y compris en ce qui a trait au Saint-Louis, à travers le Programme
national de reconnaissance historique.
Il s’y ajoute d’autres enjeux, qui touchent au déni de l’Holocauste. La tragédie de
l’Holocauste demeure toujours dans la mémoire des Canadiens, grâce en partie
aux milliers de survivants qui ont choisi d'émigrer au Canada après la guerre.
L’expérience du déni de l’Holocauste, orchestré au Canada durant les années
1970-1980 par Ernst Zundel – maintenant extradé –, et celle du mouvement néonazi, ont été particulièrement pénibles pour eux. Des recours en justice, des
attestations de sécurité et autres règlements de l’immigration ont permis au
Canada de mener une campagne efficace contre cet affront à la mémoire. Plus
récemment, des efforts ont été entrepris avec succès pour contrer la diffusion de
propos haineux et diffamatoires sur Internet, lesquels prônent entre autres le
déni de l’Holocauste.
28
3.2
Comment ces questions sont-elles perçues au sein de la
population locale?
Certaines ONG ont souligné qu’il était difficile de cerner l’opinion générale de la
population canadienne sur l’Holocauste. Néanmoins, tous les ordres de
gouvernement, soit fédéral, provincial et territorial, reconnaissent la vérité
historique de l'Holocauste, et il est interdit au Canada de diffuser des propos
haineux, quels qu’ils soient. Néanmoins, malgré la possibilité de condamner et
d’extrader les personnes qui soutiennent le déni de l’Holocauste, ou de les priver
de leurs distinctions honorifiques telles que l’Ordre du Canada (comme ce fut
récemment le cas pour David Ahenakew), des membres de la collectivité croient
fermement que ces individus bénéficient d'un certain soutien au niveau national.
La communauté juive du Canada a exprimé son désir que le Canada appuie
financièrement la commémoration de sa politique restrictive en matière
d’immigration « même un, c’est trop », qui a débouché sur le refus d'accueillir au
Canada des réfugiés juifs qui fuyaient l'Europe dominée par Hitler, avant et après
la Deuxième Guerre mondiale. L'exemple le plus éloquent des effets négatifs de
cette politique est le refus d’entrée au Canada en 1939 du paquebot Saint-Louis,
qui transportait à son bord plus de 900 passagers juifs.
Plusieurs membres de la collectivité sont d’avis qu’une commémoration du SaintLouis viendrait appuyer l’engagement du Canada de sensibiliser la population à
l’importance de travailler en harmonie, afin de bâtir une société véritablement
égalitaire. Une telle commémoration contribuerait à mieux faire comprendre
l’importance des droits et libertés de la personne, ainsi que la nécessité de les
protéger et de les favoriser.
La communauté juive a aussi exprimé son regret de constater que le Canada est
pratiquement la seule puissance alliée sans musée national de l'Holocauste. On
croit cependant que la création du Musée canadien des droits de la personne
(MCDP) à Winnipeg pourrait pallier en partie cette lacune, même si le contenu
exact de ses programmes et de ses expositions n’est pas encore connu. Le
conseil d’administration du Musée demeure responsable de toutes les décisions
en matière de contenu.
3.3
Existe-t-il une commission historique?
Oui.
Après la Deuxième Guerre mondiale, un grand nombre de personnes ont fait une
demande d’immigration au Canada et ont été acceptées, et ce, dans de courts
délais. Cet afflux important a laissé filtrer des personnes que l'on a par la suite
suspectées d'avoir commis des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité
et d’autres actes répréhensibles durant la période de conflit.
29
En 1985, le gouvernement a créé la Commission d’enquête sur les criminels
de guerre, ou Commission Deschênes. Le juge Deschênes a recommandé
que la Gendarmerie royale du Canada et le ministère de la Justice soient
mandatés pour enquêter sur les suspects vivant au Canada. La Commission a
dressé trois listes de suspects qui comprenaient au total 883 noms.
Le 12 mars 1987, le gouvernement répondait au rapport de la Commission
Deschênes en annonçant une politique sur les criminels de guerre au Canada.
En vertu de cette politique, les poursuites judiciaires doivent déboucher sur la
révocation de la citoyenneté, et l’on doit entamer des procédures d’extradition
contre les individus entrés illégalement au Canada ou qui ont obtenu leur
citoyenneté par fraude ou fausse représentation.
30
4. INTÉGRATION DE L’HOLOCAUSTE AU PROGRAMME D’ENSEIGNEMENT
4.1 Quelles sont les directives officielles du gouvernement ou des autorités
locales concernant l’enseignement des réalités de l’Holocauste dans
votre pays? Veuillez joindre les directives en question.
L’Holocauste fait partie du programme de sciences sociales ou d’histoire de
toutes les provinces et territoires qui ont répondu au questionnaire. En certains
cas, ce thème est repris dans les programmes d’anglais. L'enseignement de
l'Holocauste est dispensé à tous les étudiants et fait partie des cours obligatoires.
Toutes les provinces et tous les territoires ont fixé un Jour commémoratif de
l’Holocauste, à la célébration duquel participent les étudiants et la population.
L’Ontario est la première province a avoir édicté la Loi sur le Jour commémoratif
de l’Holocauste, dans laquelle il est stipulé que « [u]n tel jour sera une occasion
de réflexion sur les leçons durables de l’Holocauste et une occasion de
sensibilisation à celles-ci ». On y indique aussi que « [c]e jour donnera
également l’occasion de se pencher sur d’autres cas de destruction
systématique de peuples, sur les questions des droits de la personne et sur la
réalité multiculturelle de la société moderne ». Pour appuyer l’enseignement de
l'Holocauste, l’Ontario a intégré ce thème dans le cours d’histoire obligatoire du
programme d’études de la 10e année (élèves âgés d’environ 15 ans).
Le Manitoba n’a pas de politique particulière sur l’enseignement de l’Holocauste
et les effets de l’antisémitisme, mais la sensibilisation au racisme et aux propos
haineux fait partie des éléments qui doivent être incorporés à tous les
programmes d’études de la province. L’Assemblée législative du Manitoba a en
outre promulgué, le 1er mai 2000,
la Loi sur le Jour commémoratif de
l'Holocauste (Yom ha-Choah) afin que l’on garde en mémoire l'importance
universelle de l'Holocauste. Tous les ans, le premier ministre ou son
représentant, ainsi que d’autres membres de l’Assemblée législative, assistent
au service annuel du Jour commémoratif de l'Holocauste dans la salle de
l'Assemblée nationale, ainsi qu'à la lecture du nom des victimes de l'Holocauste
dont les familles vivent au Manitoba (cérémonies « Derrière chaque personne il y
a un nom »).
Au Québec, il n’existe pas de directive officielle du ministère de l’Éducation, du
Loisir et du Sport relativement à l’enseignement relatif à l'Holocauste. Le cours
Histoire et éducation à la citoyenneté, obligatoire en 2e secondaire, établit des
parallèles entre le combat pour la liberté et les droits de la personne (droits des
femmes, anticolonialisme, droits des Noirs) des années 1930, et la perte de
liberté et des droits civils des Juifs dans de nombreux pays. De plus, le cours
optionnel offert à la fin du secondaire – Le XXe siècle : histoire et civilisations –
couvre les principaux aspects de la Deuxième Guerre mondiale.
En Colombie-Britannique et au Yukon – qui reprend le programme d’études de
la Colombie-Britannique –, l’Holocauste est régulièrement abordé dans le
contexte des sciences sociales, lesquelles font partie du programme d'études
obligatoire de la maternelle jusqu'en 10e année. Tous les élèves sont sensibilisés
31
à l’Holocauste à l’intérieur des thèmes de la Deuxième Guerre mondiale, des
génocides et des autres composantes obligatoires du programme.
Au Nunavut, certaines unités d’apprentissage des sciences sociales intègrent le
thème de l’Holocauste, notamment en 10e et en 12e année. Le journal d’Anne
Frank figure parmi les lectures obligatoires du cours d’anglais des élèves d’une
douzaine d’années. Le Nunavut a adopté le programme d’études du secondaire
de l’Alberta.
L’enseignement de l’Holocauste appartient au programme d'études secondaires
du Nouveau-Brunswick, autant pour les élèves anglophones que francophones.
Le Nouveau-Brunswick a mis sur pied un groupe de travail sur l’éducation à la
citoyenneté, dont le mandat au cours des prochaines années consistera en
partie à revoir l’enseignement de l’Holocauste et du génocide dans le programme
d’études de la province.
En Saskatchewan, l’Holocauste fait partie des thèmes abordés dans les
programmes d’anglais et de sciences sociales.
Il n’existe pour le moment aucune directive spécifique du gouvernement ou des
autorités locales de Terre-Neuve-et-Labrador concernant l’enseignement de
l’Holocauste. Néanmoins, les autorités se sont engagées à présenter
l’Holocauste de manière respectueuse et véridique.
4.2 Si l’Holocauste n’est pas un sujet d’études obligatoire, quel est le
pourcentage des établissements d’enseignement qui choisissent de
l’intégrer à leur programme?
Comme nous l’avons déjà mentionné, l’Holocauste fait partie du programme
d’études obligatoire de l’ensemble des provinces et territoires qui ont répondu au
questionnaire.
Au Manitoba, l’étude de l’Holocauste, des droits de la personne et de
l’antiracisme figure au programme de sciences sociales obligatoire de la
province. De plus, les programmes d’anglais et de sciences sociales offrent de
nombreuses occasions aux enseignants de proposer des activités
d’apprentissage ou des ouvrages liés à l’Holocauste. De manière générale, le
Manitoba encourage les professeurs à intégrer l'enseignement de l’Holocauste
dans leurs classes et à leurs plans d’apprentissage. Pour ce faire, on a créé un
portail Web de sensibilisation à l’Holocauste à l’intention des enseignants et des
élèves, afin qu’ils puissent accéder à une banque de ressources en ligne sur
l’Holocauste, et l’on a dressé une bibliographie de ressources médias et
imprimées, disponible à l'unité de ressources d’apprentissages du Ministère. On
peut
accéder
à
ce
portail
à
l’adresse
www.edu.gov.mb.ca/k12/cur/multic/holocaust.html. En outre, la province a
appuyé une conférence annuelle sur la sensibilisation à l’Holocauste organisée
par le Jewish Heritage Centre of Western Canada, Freeman Family Foundation
Holocaust Education Centre.
32
Les cours d’histoire et les cours d’éducation civique de la 10e année sont
obligatoires en Ontario, et ces deux cours comprennent un volet sur
l’Holocauste. Les établissements d’enseignement peuvent offrir d’autres cours
d’histoire et de sciences sociales qui intègrent l’Holocauste à leur contenu. De
plus, les activités scolaires lors du Jour de la commémoration peuvent inclure
des informations sur l’Holocauste et sur les survivants de cette tragédie. Enfin,
environ 30 000 étudiants par année, de la 5e à la 12e année (soit de 11 à 18 ans)
participent à des programmes au Holocaust Centre de Toronto, qui parraine
aussi tous les ans un concours provincial d’écriture et de production artistique
sur le thème de l’Holocauste. Le nombre d’établissements d’enseignement qui
choisissent d’enseigner l’Holocauste en dehors des cours obligatoires n’est pas
disponible.
En Colombie-Britannique, l’étude de l’Holocauste est comprise dans les cours
obligatoires du programme de sciences sociales, de la maternelle à la 10e année.
De plus, pour obtenir leur diplôme du secondaire, les élèves doivent avoir réussi
les cours de sciences sociales 11, éducation civique 11, ou Premières nations de
la CB 12, qui comprennent tous un volet sur l’Holocauste (de même qu’un guide
sur les sciences sociales 6 à l’intention de l’enseignant).
Au Yukon, le programme d’études et les exigences sont les mêmes qu’en
Colombie-Britannique, à l’exception du cours sur les Premières nations. Le cours
d’histoire 12 comprend aussi le thème de l’Holocauste, dans la section intitulée
Turmoil and Tragedy 1933-1945. Le cours de sciences sociales 11 aborde pour
sa part l’Holocauste dans le contexte des droits de la personne. Les enseignants
ont en outre accès à de nombreuses ressources sur l’Holocauste.
Au Nouveau-Brunswick, comme dans les autres provinces et territoires,
l’Holocauste n’est pas un sujet obligatoire en tant que tel, mais fait partie du
programme d’études obligatoire. Dans le secteur anglophone, on présente un
tour d’horizon de l’Holocauste en 9e année, dans le cadre du programme de
sciences sociales sur l’identité canadienne, puis on analyse cet événement plus
en profondeur dans le cours d’histoire moderne de 11e année. En étudiant le
volet sur la Deuxième Guerre mondiale des cours d’histoire mondiale (10e année)
et d'histoire du Canada donnés par le secteur francophone, les élèves
apprennent que l’Holocauste est le génocide le plus terrible de l’histoire de
l’humanité. Ainsi que l'indique le ministère de l'Éducation dans sa présentation
du programme d'histoire : « Comme toute guerre, la Seconde Guerre mondiale
peut être saisie dans ses causes, son déroulement et ses conséquences. Plus
particulièrement, toutefois, l'étude de la Seconde Guerre mondiale doit relever la
barbarie humaine dont le conflit est témoin. L'invocation de la pureté raciale
conduit ainsi le régime nazi à la pire des atrocités, le génocide des Juifs et des
Tziganes. »
En Alberta, l’Holocauste a été intégré aux programmes de sciences sociales de
la 11e et de la 12e année, et les enseignants sont tenus de l’incorporer à leurs
cours.
Tous les établissements d’enseignement du Nunavut enseignent l’Holocauste
dans le cadre du programme d’études, mais aucun cours porte uniquement sur
l’Holocauste.
33
Tous les établissements d’enseignement de Terre-Neuve-et-Labrador
incorporent l’Holocauste aux programmes d’études à partir de la 3e année (où les
élèves ont environ 9 ans).
Bien que l’Holocauste ne soit pas un sujet d’études obligatoire au Québec, il fait
partie du cours d'histoire et d'éducation à la citoyenneté offert en 2e secondaire,
et environ 25 % des élèves étudieront de nouveau ce sujet dans le cadre du
cours d’histoire optionnel offert en 5e secondaire.
4.3 Comment l’Holocauste est-il décrit?
Le portail Web de sensibilisation à l’Holocauste†,du Manitoba, dont il a été fait
mention plus haut, fournit la description la plus détaillée de l’Holocauste :
Le terme Holocauste est dérivé d’un mot grec qui signifie « sacrifice par le
feu ». Dans les écrits contemporains et de nature historique, le terme est
utilisé pour faire référence à la destruction systématique du peuple juif
d’Europe par les Nazis, qui a débuté en 1933 au moment où Adolf Hitler a été
nommé chancelier d’Allemagne. Selon les estimations, ce tragique événement
a rayé de la carte mondiale plus du tiers de la population juive. Malgré que les
Juifs aient été la principale cible de cette volonté d'extermination, les Nazis
ont aussi exterminé ou persécuté un grand nombre de Tziganes, de témoins
de Jéhovah, d’homosexuels, de personnes handicapées et de dissidents
politiques.
Il est devenu évident que les Nazis avaient ciblé spécifiquement les Juifs
depuis le tout début de la montée du parti nazi en 1919 et ce, jusqu'à sa
dissolution avec le testament d’Hitler le 29 avril 1945. En 1919, Hitler avait
écrit une lettre à un certain Herr Gemlich, dans laquelle il prônait
l’extermination des Juifs s’il prenait le pouvoir. L’Holocauste, ou « la solution
finale », a suivi une période d’hostilité et de persécution grandissante de la
part des militaires et des fonctionnaires du gouvernement, qui a débuté en
1933 avec la nomination d’Adolf Hitler au poste de chancelier d’Allemagne.
L'Holocauste, depuis sa conception jusqu’à son exécution, a été
l’aboutissement d’une longue période d’antisémitisme en Allemagne et en
Europe, et visait spécifiquement les Juifs. Sans cet aspect juif, on peut
soutenir que l’Holocauste n’aurait pas eu lieu. [traduction]
Pour la Colombie-Britannique, en bref, l'Holocauste désigne l’extermination de
six millions de Juifs en Europe sous la férule nazie. En collaboration avec le
Congrès juif canadien et le Vancouver Holocaust Education Centre, le ministère
de l’Éducation de cette province a préparé un guide intitulé Canada and the
Holocaust: A Resource Guide for Social Studies 11 Teachers, dans lequel on
donne la définition suivante de l’Holocauste : « Extermination d’environ
six millions de Juifs en Europe entre 1933 et 1945 par les Nazis et leurs
collaborateurs. D’autres groupes et personnes ont été persécutés et ont
énormément souffert durant cette période, mais seuls les Juifs ont été ciblés
†
http://www.edu.gov.mb.ca/k12/cur/multic/holocaust.html
34
pour anéantissement total. Le terme Holocauste signifie “sacrifice par le feu”. Le
mot Shoah, un terme biblique signifiant “catastrophe”, est l’équivalent en hébreu
moderne. »
La définition utilisée par Terre-Neuve-et-Labrador est la suivante :
« L'Holocauste désigne l'extermination systématique de six millions de Juifs et de
cinq millions d’autres personnes telles que des Tziganes, des Slaves, des
communistes, des homosexuels, des prisonniers politiques, des personnes
handicapées physiquement et mentalement et des témoins de Jéhovah par le
régime nazi d’Adolf Hitler, avant et pendant la Deuxième Guerre mondiale. »
On ne trouve pas de définition précise de l’Holocauste dans les documents du
Nouveau-Brunswick, mais selon les secteurs anglophone et francophone, il
désigne le génocide perpétré par les Nazis, et qui a coûté la vie à six millions de
Juifs.
En Saskatchewan, le guide du programme d’études History 20 – World Issues
définit l’objectif d’apprentissage suivant : « Savoir que l’exécution de masse des
Juifs d’Europe est connue sous le nom d’Holocauste. En 1945, six millions de
Juifs avaient été tués. »
La Loi sur le Jour commémoratif de l’Holocauste de l’Ontario définit ainsi
l’Holocauste : « L’Holocauste désigne un événement précis de l’histoire, soit la
persécution et l’anéantissement systématiques, parrainés par l’État, des Juifs
européens par les Nazis et leurs collaborateurs entre 1933 et 1945. »
Le préambule du Holocaust Memorial Day and Genocide Remembrance Day Act
de l’Alberta fournit la définition suivante de l'Holocauste : « …désigne la
persécution et l’anéantissement systématiques, orchestrés par l’État, d’hommes,
de femmes et d’enfants juifs européens par les Nazis et leurs collaborateurs
entre 1933 et 1945. Cet événement horrible fait partie de notre histoire
commune, à titre de citoyens du monde. Les Nazis et leurs collaborateurs ont tué
six millions de Juifs, y compris plus d’un million d’enfants, pendant cette période
de persécutions et de mort. Ils ont aussi persécuté et exécuté des millions
d’autres personnes en raison de leur race, de leur religion, de leurs capacités
physiques ou mentales ou de leur orientation sexuelle. » [traduction] La
signification du terme Holocauste et de l'événement auquel il se rapporte est
étudiée dans les manuels et les ressources en ligne du programme de sciences
sociales de l'Alberta. Les élèves sont encouragés à utiliser leurs aptitudes à se
renseigner pour effectuer des recherches et mieux comprendre ce fait historique.
4.4 L’Holocauste est-il enseigné comme sujet à part entière, ou fait-il partie
d’un thème plus général? Expliquez la raison d'être de la décision.
L’Holocauste est le plus souvent enseigné dans le contexte historique de la
Deuxième Guerre mondiale et est intégré à l’enseignement sur le racisme, les
génocides, les droits de la personne et autres thèmes d’apprentissage.
35
En Saskatchewan, par exemple, cet événement fait partie du programme
d’histoire et des droits de la personne, et est abordé dans les programmes
d'anglais et d'art. Le ministère de l’Éducation de la Saskatchewan a fait ces choix
en raison de l’importance du sujet. En intégrant l’Holocauste à de nombreux
volets du programme d’études, il est possible de l’étudier de manière plus ou
moins complexe aux diverses étapes de développement social et cognitif de
l’élève. Au nombre des exemples des aspects de l’Holocauste abordés dans le
cadre du programme d’études de la Saskatchewan, mentionnons les politiques
d’immigration au Canada, dans les contextes de pouvoir et d’abus de pouvoir,
ainsi que l’étude des droits de la personne, des États totalitaires, de la
souveraineté et de la sécurité collective.
Le Nouveau-Brunswick inscrit l’Holocauste dans un vaste ensemble de
connaissances. Au sein du système anglophone, par exemple, on aborde en
9e année « la réaction et la réponse du Canada aux questions morales et
éthiques soulevées par des événements tels que l'Holocauste », alors que, en
11e année, l’Holocauste s’inscrit dans le contexte de la Deuxième Guerre
mondiale et la montée du totalitarisme. Dans le système francophone,
l’Holocauste est enseigné dans les cours de 10e et de 11e année qui portent sur
l’histoire du monde et du Canada.
En Colombie-Britannique et au Yukon, l’Holocauste est traité
indépendamment dans certains cours, et fait partie du programme général
d’histoire en tant que tragique événement et atrocité à ne jamais oublier.
Au Manitoba, l’Holocauste est enseigné au sein du programme de sciences
sociales comme un événement historique indépendant, qui ne fait pas moins
partie de la Deuxième Guerre mondiale. Il est aussi abordé dans le cadre
d’autres volets du programme d’études, dont les concepts et instruments
internationaux qui portent sur les droits de la personne, les génocides et autres
formes de « nettoyage ethnique ». L’Holocauste peut aussi être étudié en tant
que sujet spécifique, ou intégré à un certain nombre de thèmes reliés aux
sciences sociales, à l'anglais et à d’autres matières. L’Holocauste est abordé de
manière plus ou moins complexe aux diverses étapes de développement social
et cognitif de l’élève, selon les objectifs d’apprentissage de l’enseignant.
En Ontario, l’Holocauste est intégré à un éventail de cours, dont le cours
d’histoire obligatoire de la 10e année. Le contexte d'enseignement de
l'Holocauste en Ontario permet de lier ce tragique événement à d’autres
génocides et crimes haineux. En associant l’Holocauste à l’étude générale du
pouvoir et de l’abus de pouvoir ainsi qu'aux droits de la personne, l’enseignant
amène les élèves à s’interroger sur les leçons à tirer lorsque l’on porte atteinte à
la démocratie.
À Terre-Neuve-et-Labrador, l’Holocauste s’inscrit dans le contexte général des
sciences sociales, de l'anglais et de l'éducation religieuse. L’holocauste en tant
que thématique est également mis en relation avec différents sujets.
L’Holocauste est intégré à l’étude des droits de la personne, de la justice et des
relations internationales, éléments qui font partie du programme de sciences
sociales de 12e année en Alberta. Dans le cadre du programme de sciences
36
sociales de la 11e année, les élèves étudient la question de la primauté des
intérêts nationaux et les répercussions de cette idéologie sur les phénomènes du
nationalisme et de l’ultranationalisme. En étudiant un événement spécifique tel
que l’Holocauste, les élèves sont amenés à s'interroger sur l’ultranationalisme
comme cause du génocide. De plus, certaines époques historiques sont mises
en lien avec les droits de la personne et l’égalité, relativement à la période
étudiée et dans le monde d’aujourd’hui.
Au Québec, l’Holocauste est enseigné dans le vaste contexte des libertés civiles
au cours des années 1930, et pendant la Deuxième Guerre mondiale.
4.5 À quel âge les jeunes apprennent-ils la réalité de l’Holocauste dans les
écoles? Étudient-ils cet événement plus d'une fois durant leur parcours
scolaire?
L’Holocauste est étudié à plusieurs reprises et à différents âges dans le
programme d’études de l’ensemble des provinces et des territoires. Il est parfois
enseigné dès la 4e ou la 5e année, et son étude se poursuit tout au long du
primaire et du secondaire. Comme de nombreux établissements d’enseignement
organisent des activités pour le Jour commémoratif de l'Holocauste, les élèves
de tous âges sont sensibilisés chaque année à ce tragique événement, en plus
de l’étudier de manière plus formelle à la faveur des cours. Les plus jeunes
découvrent souvent cette tragédie par des récits personnels, qui abordent le
thème de la survie face à l'adversité, puis ils sont confrontés à la réalité du
génocide alors qu'ils ont 11 ou 12 ans, dans le cadre des cours d'anglais ou d'art.
L’Ontario a fourni une analyse détaillée des nombreuses occurrences du thème
de l’Holocauste dans son programme d'études et son cadre d'apprentissage en
classe. Dès la 5e année (soit vers l’âge de 10 ou 11 ans), les élèves doivent être
en mesure d’identifier les responsabilités qui accompagnent certains droits, dont
le droit à la liberté d’expression et la responsabilité de respecter la liberté
d’expression d’autrui, ainsi que le droit de vivre sans discrimination ni
harcèlement, et la responsabilité de traiter tout individu avec équité et respect.
Dans les cours de sciences sociales, on demande aussi aux élèves de 5e année
de décrire les droits fondamentaux contenus dans la Charte canadienne des
droits et libertés.
Les élèves ontariens de la 5e à la 8e année peuvent étudier l’Holocauste dans le
cadre du programme de langues du primaire, où ils ont à lire du matériel sur la
diversité de la culture canadienne et d'autres cultures. Romans, ouvrages
généraux, ressources biographiques, récits personnels et visites en classe
comptent parmi les outils utilisés pour favoriser l’apprentissage.
On s’attend, de la part des élèves qui suivent le cours d’histoire obligatoire de
10e année, qu’ils soient en mesure d’expliquer l’impact au Canada de
l’expérience et de la mémoire de l'Holocauste par l'immigration des survivants, la
législation sur les droits de la personne, les politiques relatives aux crimes
haineux et aux criminels de guerre nazis, la réaction internationale au génocide
et au « nettoyage ethnique » après la Deuxième Guerre mondiale, et la
37
participation aux tribunaux internationaux pour la répression des crimes de
guerre. Les élèves doivent aussi analyser les événements importants qui ont
entouré l'Holocauste, dont la montée de l’antisémitisme et du nazisme, la Nuit de
Cristal, l'apparition des ghettos, des camps de concentration et des camps de la
mort, et, enfin, la réaction du Canada à ces événements.
On peut aussi aborder l’Holocauste dans le cadre du cours d’éducation civique
de 10e année, obligatoire pour l’obtention du diplôme d’études secondaires. Les
élèves doivent démontrer qu’ils comprennent les valeurs qui sous-tendent la
citoyenneté démocratique et la façon dont ces valeurs influencent les actions
civiques, évaluer les actions civiques et globales des particuliers et des
organismes non gouvernementaux, saisir le rôle des citoyens face à des
mouvements non démocratiques, et analyser l'évolution de la participation
canadienne aux tribunaux internationaux. Les enseignants peuvent utiliser des
exemples tels que Simon Wiesenthal, Oscar Schindler, les procès de Nuremberg
et d’autres personnes ou événements liés à l’Holocauste pour illustrer leurs
propos. Le cours d’histoire mondiale depuis les années 1900, enseigné en
11e année, exige des élèves qu’ils puissent expliquer comment les génocides, y
compris l’Holocauste, ont eu des conséquences non seulement sur les victimes
et les agresseurs, mais aussi sur le monde en général. Dans le cours d’histoire
occidentale (12e année) les élèves doivent analyser les principaux facteurs qui
ont mené à la guerre, incluant le rôle des problèmes religieux, culturels, raciaux
et nationaux de même que les rivalités impériales.
Les élèves de l’Ontario qui suivent le cours d’introduction à l’anthropologie, la
psychologie et la sociologie (sciences sociales et sciences humaines, 11e année)
doivent analyser des exemples de pratiques sociologiques ou institutionnelles en
rétrospective, afin de mieux comprendre le fondement des relations sociales qui
ont mené aux pratiques de discrimination ou d’exclusion dans la société
contemporaine, dont l'apartheid, la ségrégation et la création de ghettos. Dans le
cours sur les défis et les changements de société de 12e année (sciences
sociales et sciences humaines), les élèves doivent pouvoir expliquer les liens
entre les préjugés et la discrimination, analyser les modèles des crimes haineux,
et comprendre comment s’y prennent les spécialistes des problèmes sociaux
pour appréhender le racisme.
Les élèves de l’Ontario peuvent prendre un cours de philosophie en 11e année
(les grandes questions philosophiques) ou en 12e année (questions et théories
philosophiques). En raison de la nature même de ces cours, qui analysent des
sujets tels que le bien et le mal et les obligations de l’être humain, il est fort
probable que l’Holocauste y est aussi abordé.
Dans le programme d’anglais de l’Ontario, les élèves choisissent certains textes
à lire et décident des sujets, des thèmes et du public visé pour les travaux qu'ils
effectuent. Dans ce contexte, ils peuvent décider d’intégrer l’Holocauste à leurs
projets, à tous les niveaux.
Les enseignants peuvent choisir de discuter de l’Holocauste en réponse aux
questions des élèves, lorsque ce tragique événement s’inscrit dans les objectifs
d'un cours en particulier, dans le cadre du Jour commémoratif de l'Holocauste ou
lors de fêtes juives, qui donnent l’occasion de discuter de l’Holocauste.
38
Au Manitoba, l’Holocauste est étudié en tant que sujet à part dans le cadre du
programme de sciences sociales en 6e année (le programme des 11e et
12e année est actuellement en voie d’élaboration). Néanmoins, comme les droits
et responsabilités de la personne sont étudiés en profondeur tout au long du
programme, on peut faire des liens avec l’Holocauste et la diaspora juive, aussi
bien en 2e année (cours sur les collectivités au Canada), en 3e année (cours
d'ouverture au monde et aux collectivités), en 4e année (histoire du Manitoba), en
7e année (populations et géographie) et en 9e année (diversité et pluralisme au
Canada, et le Canada et le monde).
Le programme d’anglais du Manitoba offre également de riches possibilités
d'apprentissage et d'intégration de l'Holocauste. General Outcome 2
(compréhension et réaction personnelle et créative à l’oral, aux ouvrages
littéraires et à différents médias) et General Outcome 5 (célébrer et renforcer les
communautés) offrent tous deux l’assise nécessaire à l’étude de l’Holocauste, de
l’antisémitisme et des expériences des Juifs canadiens. Comme les choix des
textes et des thèmes sont facultatifs, l’étude de l’Holocauste n’est pas obligatoire.
En pratique, toutefois, la plupart des enseignants choisissent des thèmes ou des
ressources d'apprentissage qui touchent l'Holocauste ou des sujets connexes.
De nombreux établissements et enseignants organisent en outre des activités
chaque année, lors de la Semaine de sensibilisation à l'Holocauste, et y font
participer les élèves de tous les niveaux et de tous les programmes.
Les élèves du Nunavut sont sensibilisés à l’Holocauste vers la 6e année dans le
cadre des activités organisées pendant le Jour commémoratif de l’Holocauste,
puis chaque année dans le même contexte, ainsi qu’en 11e et 12e année dans le
cadre du programme de sciences sociales. L’Holocauste est étudié dans le
contexte des atrocités commises contre les droits de la personne, et sert
d’exemple des dangers du pouvoir autoritaire. Il est aussi perçu comme un
facteur déterminant dans les efforts entrepris par les Alliés, et sert de toile de
fond à l’étude de la montée des superpuissances, du système de l’ONU et de la
division de la Palestine.
En Alberta, l’Holocauste est principalement étudié entre la 9e et la 12e année.
Divers romans, dont La Nuit, sont utilisés comme outil d’apprentissage dans les
classes d’anglais. Les élèves de 11e et 12e année étudient l‘Holocauste dans le
cadre du programme de sciences sociales, et explorent les thèmes des droits de
la personne et des interactions globales.
Les élèves de la Saskatchewan ont l’occasion d’étudier l’Holocauste dans le
programme d'anglais de 6e, 7e, 8e, 9e, 10e et 12e année, dans les cours d’arts
plastique de 4e et 5e année, et en 11e et 12e année dans le cadre des sciences
sociales.
Au Nouveau-Brunswick, le programme de la 9e et 11e année du secteur
anglophone, et de la 10e et 11e année du secteur francophone ménage aussi une
place à l’Holocauste.
Les élèves du Québec sont sensibilisés à l’Holocauste en 2e secondaire, alors
qu’ils sont âgés de 13 ou 14 ans. Les élèves de 5e secondaire, qui ont 16 ou
17 ans, peuvent prendre un cours optionnel qui intègre l’étude de l’Holocauste.
39
Les élèves de 3e année de Terre-Neuve-et-Labrador sont mis en contact avec
la réalité de l’Holocauste dans les cours d’enseignement religieux, puis
l’Holocauste est l’objet de discussions dans les cours d’anglais de la 4e à la
6e année, où l’on étudie un roman qui porte sur l’événement. En 7e et 8e année,
les élèves étudient, dans le cadre des sciences sociales, le rôle joué par les
Canadiens et les Terre-Neuviens pendant la Deuxième Guerre mondiale. Dans
leurs cours d’anglais respectifs, les élèves de 9e année analysent en profondeur
un roman qui se rapporte à l’Holocauste, alors que les élèves de la fin du
secondaire étudient la biographie d’Elie Wiesel.
Au Yukon, l’Holocauste est spécifiquement enseigné en 11e année dans le cadre
des sciences sociales, et en 12e année au cours d’histoire. Néanmoins, les
enseignants incorporent régulièrement de l'information sur l'Holocauste dans les
sujets à l'étude tout au long du secondaire. Le programme de la ColombieBritannique intègre le thème de l'Holocauste en 6e, 11e et 12e année.
Le programme d'études de la Colombie-Britannique fournit des occasions
d’apprentissage sur l’Holocauste aux élèves dès l’âge de 10 ou 11 ans
(6e année) – on y explore les raisons historiques de l’immigration de certains
groupes culturels au Canada, ainsi que les droits fondamentaux qui font partie de
la Charte canadienne des droits et libertés. Les plus jeunes ont aussi l’occasion
de connaître l’Holocauste par l’entremise de récits personnels et de conférences.
Les élèves de 15 ans et plus (11e et 12e année) analysent davantage en
profondeur les atrocités commises durant l’Holocauste, de même qu’en
Asie-Pacifique durant la Deuxième Guerre mondiale, ainsi que l'internement des
Canadiens d'origine japonaise au Canada.
4.6 Combien d’heures sont consacrées à l’apprentissage et à l’étude de
l’Holocauste dans les établissements d’enseignement?
Les ministères de l’Éducation des provinces et des territoires n’indiquent pas le
nombre d’heures allouées aux sujets et thèmes abordés dans le cadre de leurs
programmes d'études. Ce choix demeure à la discrétion de chacun des
établissements et des enseignants. Le secteur anglophone du NouveauBrunswick estime qu'une dizaine d’heures par année sont consacrées à
l’enseignement de l’Holocauste.
4.7 Dans quel domaine d’études (histoire, littérature, sociologie, théologie)
l’Holocauste est-il enseigné? Veuillez indiquer brièvement la raison
pour laquelle l’Holocauste est intégré à ce domaine en particulier.
L’Holocauste est le plus souvent intégré aux cours de sciences sociales et
d'histoire, de même qu'aux cours de français et d'anglais. Il peut aussi être
abordé dans les cours de philosophie, d'anthropologie, de psychologie, d’art, de
religion et d’éducation civique et à la citoyenneté.
40
Terre-Neuve-et-Labrador a indiqué dans les grandes lignes les domaines du
programme où l’on étudie l’Holocauste, ainsi que les raisons de ces choix, dans
les divers contextes d’enseignement de l’anglais, des sciences sociales et de la
religion.
Dans les cours d’anglais, les élèves sont encouragés à discuter de l’Holocauste
et à explorer le sujet par l’intermédiaire de romans et au moyen de divers
médias. Les listes de lectures obligatoires comprennent un certain nombre de
romans et de textes d'information sur ce thème, et des bibliographies annotées
permettent aux enseignants de mieux guider les élèves dans leurs choix de
romans facultatifs. Les élèves sont aussi encouragés à réagir de manière
personnelle et critique aux textes étudiés à l’aide de techniques de création
littéraire, de recherches, de productions artistiques, et en expression orale.
Dans le cadre du programme de sciences sociales, les élèves sont amenés à
examiner le rôle qu’ont joué les Canadiens et les Terre-Neuviens durant la
Deuxième Guerre mondiale et l’Holocauste. Ils réfléchissent en outre à l'influence
qu’ont eu ces événements sur l’avenir du pays, et établissent des liens entre les
événements du passé et les enjeux et événements actuels.
L’histoire du judaïsme et la responsabilité morale qu’ont les Juifs survivants de
sensibiliser les générations futures aux événements de l'Holocauste comptent
parmi les thèmes abordés dans les cours d’enseignement religieux de
Terre-Neuve-et-Labrador. Les élèves peuvent en toute liberté remettre en
question les idéologies et les croyances responsables de la mort de millions de
personnes, et sont encouragés à réagir de manière critique aux divers
événements de cette période par des débats, des recherches, des projets
personnels ou créatifs et des jeux de rôle.
En Alberta, l’Holocauste est principalement enseigné dans les programmes de
sciences sociales et d'anglais. En sciences sociales, les élèves étudient ce
thème dans le contexte des droits de la personne et des interactions globales.
En anglais, les enseignants peuvent choisir d’aborder l'Holocauste par le
truchement d'ouvrages littéraires, favorisant ainsi un contact plus personnel des
élèves avec cette tragédie.
En Colombie-Britannique, l’Holocauste est étudié en 6e année dans le cadre
des sciences sociales. La ressource Canada and the Holocaust: A Guide for
Social Studies 6 Teachers, coproduite par le ministère de l’Éducation de la
province, le Congrès juif canadien et le Vancouver Holocaust Education Centre
sert de guide à l’enseignement de cette période horrible de l’histoire. Les cours
de sciences sociales 11 et d’éducation civique 11, ainsi qu’un nouveau cours de
justice sociale 12 (qui sera offert en septembre 2008), examinent aussi la
signification historique de l’Holocauste et des génocides en général. La
ressource Canada and the Holocaust: A Guide for Social Studies 11 Teachers,
élaborée par les mêmes entités, sert d'appui aux cours de sciences sociales 11,
d’éducation civique 11 et de justice sociale 12. La section Classroom
Assessment Model du cours de sciences sociales 11 comprend un volet sur le
rôle joué par le Canada dans l’Holocauste. Le cours d’histoire 12 comprend
également une unité importante sur l'Holocauste. Les cours d'éducation civique
11 et de justice sociale 12 mettent l’accent sur les enjeux liés à la paix et aux
41
conflits, aux droits de la personne, à l’injustice sociale, aux génocides, etc. Le
cours de justice sociale 12 traite en profondeur de l’injustice dans les contextes
de race et d'appartenance ethnique, de religion et de foi, de nationalité et
d’appartenance à une région. L'accent est mis sur les concepts de justice
sociale, comme l'équité et l'égalité, la dignité et la valeur, les droits de la
personne et l'oppression. Les élèves étudient les répercussions de la Charte
canadienne des droits et libertés sur la justice sociale, et les dispositions du
Code criminel canadien proscrivant la propagande haineuse.
4.8 a) Quel type de formation en histoire, en didactique et en pédagogie est
offerte aux enseignants appelés à traiter de l’Holocauste dans votre
pays, au niveau universitaire ou dans le cadre de leur développement
professionnel?
Toutes les universités canadiennes offrent une formation préalable aux
enseignants, et tous les enseignants canadiens doivent avoir obtenu un diplôme
d'enseignement d'une université reconnue. Les enseignants peuvent aussi tirer
profit d’occasions de perfectionnement professionnel offertes par les
commissions scolaires, certains ministères de l’Éducation, les associations et
syndicats d’enseignants, des groupes communautaires et des consultants
indépendants. Certains des thèmes portent sur l’Holocauste. Aucune formation
obligatoire n’est exigée pour l’enseignement de l’Holocauste. Dans certaines
provinces comme au Québec, le ministère de l’Éducation n’a pas voix au
chapitre en ce qui a trait à la formation offerte aux enseignants.
Le Manitoba est un exemple de la diversité des occasions offertes aux
enseignants en matière de développement professionnel, en collaboration avec
d’autres groupes. Par le passé, le ministère de l’Éducation, de la Citoyenneté et
de la Jeunesse du Manitoba a coparrainé des conférences pour enseignants et
élèves, avec des organisations de la communauté juive, sur les thèmes de
l’antiracisme et de l’Holocauste. Entre 150 et 200 personnes ont participé aux
conférences.
De plus, les enseignants responsables d’aborder le thème de l’Holocauste à
Terre-Neuve-et-Labrador ont accès à de la formation professionnelle dans le
cadre de la préparation des cours. On y présente les événements historiques de
façon objective, et les interprétations historiques y sont analysées de manière à
mettre au jour tout parti pris. Les enseignants sont invités à réagir de manière
critique et personnelle, et encouragés à aborder ce thème avec délicatesse et
intelligence. Ils apprennent à répondre aux besoins de divers apprenants, et à
fournir aux élèves des défis qui satisfont aux objectifs d'apprentissage.
L’Holocauste dans son contexte historique doit faire l'objet d'un enseignement
dirigé; les enseignants sont toutefois invités à aller au-delà de la simple
mémorisation des faits, et à demander aux élèves de réagir de manière
constructive.
Bien qu’il n’existe pas de programme de développement professionnel en
Alberta pour les enseignants, ces derniers ont accès au document Guidelines
42
for Teaching about the Holocaust, tiré du site Web du Human Rights and
Citizenship Commission de l’Alberta. Des ateliers sur l’Holocauste et sur la
Mémoire ont été offerts en février 2008 par l’Université de l’Alberta. Le ministère
de l’Éducation fournit aussi du soutien pour la mise en œuvre de programmes à
l’intention des enseignants en sciences sociales, par l’entremise des Summer
Institutes et du Alberta Regional Professional Development Consortia.
Les commissions scolaires de l’Ontario peuvent donner de la formation sur
l’Holocauste de façon indépendante, ce choix ne relevant pas du ministère de
l’Éducation. Néanmoins, les enseignants ont aussi d’autres occasions de
développement professionnel. Le Congrès juif canadien (CJC), par exemple, a
organisé une exposition itinérante dans le cadre du Regional Jewish
Communities of Ontario Holocaust Teacher Training Program, dont ont pu
profiter les facultés de l’éducation de plusieurs universités ontariennes telles que
Brock, Lakehead, Nipissing, Trent, Queens et l’Université d’Ottawa. Le CJC a
également offert un séminaire de sensibilisation à l’Holocauste d’une journée, à
l’intention des enseignants et des finissants d’écoles secondaires de
nombreuses collectivités. Il a en outre élaboré un programme éducatif sur
l’Holocauste (Choose Your Voice), qui comprend du matériel destiné à
l’enseignant. On trouvera d’autres renseignements sur les programmes du CJC à
http://www.cjc.ca/template.php?Language=EN&action=holocaust&Type=2.
Le Holocaust Centre de Toronto, en Ontario, organise tous les ans un séminaire
sur l’Holocauste. On trouvera des renseignements supplémentaires à ce sujet à
l’adresse
http://www.holocaustcentre.com/seminar.php.
De
plus,
des
enseignants venus de partout au Canada participent chaque année au séminaire
intitulé General Romeo Dallaire Genocide Institute, d’une durée de cinq jours, qui
se déroule à Toronto. L’histoire de l’Holocauste y fait l’objet d’une présentation
en matinée, suivie d’un atelier sur l’enseignement de l’Holocauste en après-midi.
Consulter l’adresse suivante pour obtenir un complément d’information :
http://www.genocideeducation.ca/2008genocideeducationinst.htm.
Le projet Nizkor, créé par B’nai Brith Canada, propose du matériel
d'enseignement sur l’Holocauste (http://www.nizkor.org). L’organisme B’nai Brith
a aussi élaboré un document intitulé Holocaust Memorial Day Teachers Guide,
qui contient des renseignements sur les activités de sensibilisation à l’Holocauste
dans tout le Canada, et a offert par le passé une tournée bi-annuelle, intitulée
Holocaust and Hope Educators Tour. Pour obtenir un complément d’information
à ce sujet, consulter le site http://www.bnaibrith.ca/league.html.
Selon Yad Vashem Canada, même si un certain nombre d'ONG (provenant
principalement de la communauté juive) ont organisé des activités de formation
des enseignants sur l’Holocauste dans les grandes villes canadiennes,
notamment Toronto, Montréal, Vancouver et Winnipeg, la communauté est d'avis
que les efforts à ce chapitre demeurent négligeables dans les régions éloignées.
4.8 b) Combien de séances de formation sont offertes aux enseignants
chaque année, et combien d’enseignants y participent?
43
Les ministères ne tiennent pas de statistiques sur le nombre d’enseignants qui
suivent des séances de développement professionnel offertes par les groupes
communautaires et les groupes de sensibilisation à l’Holocauste.
4.8 c) Les activités de formation des enseignants à la réalité de
l’Holocauste sont-elles financées dans votre pays?
Les provinces et les territoires n’offrent pas de financement spécifique pour les
activités de sensibilisation à l’Holocauste. Les commissions et les
arrondissements scolaires utilisent à leur discrétion l’enveloppe budgétaire qui
leur est allouée.
4.9 Votre pays a-t-il promulgué un Jour commémoratif de l’Holocauste à
l'échelle nationale? Dans l’affirmative, comment souligne-t-on cette
journée? Quelles difficultés avez-vous rencontrées en tentant d'intégrer
le Jour commémoratif de l’Holocauste au sentiment d’appartenance
nationale?
Au niveau fédéral, le Jour commémoratif de l’Holocauste a été officiellement
décrété en 2003 en vertu d’une loi du Parlement, et célébré pour la première fois
en 2004. Le Jour commémoratif de l’Holocauste est fixé chaque année selon le
calendrier lunaire juif, et vise à honorer la mémoire de millions de Juifs et
d’autres victimes qui ont péri au cours de la Deuxième Guerre mondiale en
raison de politiques dictées par la haine et axées sur le génocide.
En 2007, le Canadian Society for Yad Vashem a coparrainé la cérémonie du
Jour commémoratif de l’Holocauste sur la Colline du Parlement. Cet organisme,
qui a vu le jour en 1986 et appuie des projets de l’institut Yad Vashem en Israël,
a pour mandat de sensibiliser les Canadiens aux événements survenus pendant
l’Holocauste.
Le Canada a en outre déclaré officiellement le 17 janvier comme étant la
Journée Raoul Wallenberg, afin que tous puissent réfléchir aux effets pervers
du racisme et de la haine, ainsi qu’à l'influence profonde que peuvent avoir les
personnes qui s'élèvent publiquement contre de telles attitudes.
Le Canada souligne d’autre part le 27 janvier, tel que proclamé par les Nations
Unies, comme étant la Journée internationale dédiée à la mémoire des
victimes de l'Holocauste.
L’Ontario est la première province a avoir édicté la Loi sur le Jour commémoratif
de l’Holocauste, dans laquelle il est stipulé que « [u]n tel jour sera une occasion
de réflexion sur les leçons durables de l’Holocauste et une occasion de
sensibilisation à celles-ci. » On y indique aussi que « [c]e jour donnera
également l’occasion de se pencher sur d’autres cas de destruction
44
systématique de peuples, sur les questions des droits de la personne et sur la
réalité multiculturelle de la société moderne ».
En avril 2001, toutes les provinces avaient adopté une loi similaire. Le texte de
loi est semblable dans tous les cas. Au Manitoba, cette loi fait le pont entre la
sensibilisation à l’Holocauste et l’importance de combattre le racisme et la haine.
En Alberta, elle porte le nom de Holocaust Remembrance Day and Genocide
Remembrance Day Act. Dans tous les cas, ces lois respectives mettent l'accent
sur la réflexion. En faisant méditer « les leçons durables de l’Holocauste », elles
reconnaissent l’importance d’enseigner les effets désastreux de la haine et de la
persécution des groupes minoritaires. De la même manière, chaque loi exhorte
les provinces à favoriser les droits de la personne et le multiculturalisme. À
l’instar du Jour commémoratif national, le Jour commémoratif de l’Holocauste de
chacune des provinces est fixé chaque année selon le calendrier lunaire juif, le
jour du Yom ha-Choah. À St. John’s, capitale de Terre-Neuve-et-Labrador, des
événements commémoratifs sont aussi organisés le 27 janvier, anniversaire de
la libération d’Auschwitz en 1945.
Parmi les difficultés rencontrées en tentant d'intégrer le Jour commémoratif de
l’Holocauste au sentiment d’appartenance nationale, mentionnons le fait qu’il
existe de nombreux jours commémoratifs au Canada et au sein des provinces,
souvent perçus comme de simples formalités; la population y est peu
sensibilisée.
4.10 Votre pays a-t-il créé un monument commémoratif national ou un
musée sur l'Holocauste? Combien d’élèves visitent ce monument ou ce
musée chaque année?
Bien que le gouvernement canadien n’ait pas de monument ou de musée sur
l'Holocauste, il existe un certain nombre de monuments et de musées exploités
par la société civile. Certains musées canadiens ont aussi des volets relatifs à
l’Holocauste.
Le Musée virtuel du Canada (MVC) de Patrimoine canadien est une initiative
qui permet à de nombreux musées du Canada d’utiliser la plate-forme Web pour
sensibiliser les Canadiens à leurs collections et ressources éducatives
concernant l'Holocauste. Parmi ces musées, mentionnons le Jewish Heritage
Centre of Western Canada (à Winnipeg, au Manitoba), le Saint John Jewish
Historical Museum (au Nouveau-Brunswick), et le Vancouver Holocaust
Education Centre (en Colombie-Britannique).
Les efforts de ce dernier en ce qui a trait à l’élaboration d’un contenu éducatif en
ligne sont particulièrement notables. La participation du Vancouver Holocaust
Education Centre aux Programmes d’investissement du MVC a en effet
débouché sur la création d’une exposition virtuelle intitulée Cœurs ouverts –
Portes fermées : Le projet des orphelins de guerre. Cette exposition bilingue et
interactive a attiré près de 140 000 visiteurs en 2007. On y présente les
chroniques d'un groupe de jeunes orphelins juifs qui ont émigré au Canada dans
45
la foulée de l’Holocauste, ainsi que des photographies, des documents et des
photos d’objets leur ayant appartenu. On y offre également en ligne un guide de
l'enseignant, des liens, une bibliographie et une vidéographie, de même qu’un
glossaire à consulter sur le site ou à télécharger et qui peut servir de matériel
didactique dans les classes de la fin du primaire et du secondaire.
Le portail présente aussi d’autres expositions qui font référence à l’Holocauste,
dont Keeping the Faith: Judaica from the Aron Museum (Montréal, Québec).
Chaque année, des dizaines d’expositions en ligne sont créées par les musées
canadiens par l'entremise des Programmes d'investissement du MVC. On peut
accéder au portail du Musée virtuel du Canada (MVC) à l’adresse
www.museevirtuel.ca. Le portail et les Programmes d’investissement du Musée
sont gérés par le Réseau canadien d’information sur le patrimoine, un
organisme de service spécial relevant du ministère du Patrimoine canadien.
Le Musée canadien de la guerre est le musée d’histoire militaire du Canada.
Son exposition permanente sur la Deuxième Guerre mondiale comprend un
module sur l’Holocauste. De plus, il présente des expositions spéciales sur des
thèmes précis – nationaux, internationaux ou universels – qui viennent compléter
ses salles d’exposition. L’une d’entre d’elles, Médecine mortelle : Créer la « race
supérieure », explore en détail la nature du régime nazi en Allemagne et
présente le contexte général de l'expérience canadienne pendant la Deuxième
Guerre mondiale.
Le Musée canadien de la guerre accueillera l’exposition Médecine mortelle :
Créer la « race supérieure » du 13 juin 2008 jusqu’au 11 novembre 2008.
Produite par le United States Holocaust Museum, on y découvre comment
l'eugénisme est devenu un instrument de génocide et comment, à la fin du
compte, il a conduit à l'Holocauste.
Par le truchement d'objets, de mots, d'images et de témoignages personnels
éloquents, Médecine mortelle explore la montée des théories eugénistes nazies :
utilisation de compas et de chartes de couleur des yeux pour mesurer la valeur
humaine; stérilisation des « faibles d’esprit »; mort d’enfants et d’adultes « pour
leur bien »; expériences médicales sur les humains; anéantissement presque
total des Juifs d’Europe. L'exposition examine aussi le rôle crucial joué par des
employés du secteur de l’hygiène publique, des médecins, des chercheurs et
d’autres professionnels, dans cette tragédie.
L’exposition bénéficiera d’une solide stratégie en matière de programme public,
qui comprendra des conférences et des représentations théâtrales.
Le Musée canadien des droits de la personne (MCDP) sera un musée
national créé en vertu de la Loi sur les musées. Il sera situé à Winnipeg et
ouvrira ses portes en 2012.
46
Le mandat du Musée, enchâssé dans la loi, consistera à mieux faire connaître
les droits de la personne – auprès du public canadien en premier lieu, mais aussi
ailleurs dans le monde –, à promouvoir le respect d’autrui et à encourager la
réflexion et le dialogue. (Voir l'annexe C-2 (L).) Le Musée exercera divers
pouvoirs dans le cadre de son mandat, dont celui d’acquérir des objets liés aux
droits de la personne, d’organiser des expositions itinérantes ou d’y participer, de
mener ou de financer des recherches, et de diffuser des connaissances à l’aide
de séances de formation ou d’autres activités en ligne.
Conformément à la Loi sur les musées, le conseil d’administration est
responsable de tous les aspects du Musée, dont les expositions. Bien qu’il soit
encore trop tôt pour déterminer le contenu exact des programmes et des
expositions de cette institution, on s’attend à ce que l’Holocauste soit l’un des
thèmes qui y seront abordés. Des consultations publiques sur les visées
escomptées du Musée ont été tenues en février et mars 2008, et l’Holocauste est
l'un des sujets importants que les canadiens ont identifiés lors de ces
consultations.
Le gouvernement du Canada investira 100 millions de dollars pour la
construction, les installations et les expositions du Musée, en plus de financer
ses activités courantes. La création du Musée a également été rendue possible
grâce à une campagne de financement des Amis du Musée des droits de la
personne, qui a permis d'amasser 105 millions de dollars, à une contribution de
20 millions de dollars de la ville de Winnipeg, et à une contribution de 40 millions
de dollars de la province du Manitoba.
Le Manitoba a érigé une plaque commémorant l’Holocauste sur le terrain de
l’Assemblée législative provinciale. Ce monument a été créé par un architecte
local, survivant de l’Holocauste, et comprend le nom des 3 700 victimes de cette
tragédie qui ont des liens familiaux dans la province du Manitoba. Chaque
année, le Holocaust Awareness Committee de la Jewish Federation de Winnipeg
coordonne un service commémoratif au pied du monument, à l’occasion du Jour
commémoratif de l’Holocauste.
Les programmes de financement du gouvernement du Canada appuient en outre
les musées et les monuments détenus et gérés par des ONG canadiennes (voir
la section 2.6). Il convient de souligner que, pendant de nombreuses années, ces
centres communautaires de Toronto, de Montréal, de Vancouver et de Winnipeg
ont été principalement responsables des activités de sensibilisation et de
commémoration au Canada. Ces centres ont largement contribué à sensibiliser
les visiteurs à la nature même, aux messages et aux leçons à tirer de
l’Holocauste, ainsi qu’à former les enseignants et à diriger des séminaires à
l'intention des élèves.
Le Freeman Family Foundation Holocaust Education Centre du Manitoba,
fondé en 1999 et situé dans le Asper Jewish Community Campus à Winnipeg,
organise des présentations, des conférences et des programmes destinés aux
élèves et aux enseignants. Il a également monté des expositions permanentes
47
composées de photographies, de documents originaux et d’objets donnés par les
survivants ou leurs familles, les uns et les autres établis au Manitoba. On
trouvera
des
renseignements
supplémentaires
à
l’adresse
http://www.jewishwinnipeg.org/holocaust.html#education.
En Ontario, le Holocaust Centre of Toronto livre des programmes à l’intention
des élèves et des enseignants. Au Québec, le Centre commémoratif de
l’Holocauste est situé à Montréal. Les visites y sont organisées par la direction
des établissements d’enseignement et par les enseignants eux-mêmes.
Le Centre commémoratif de l’Holocauste à Montréal (www.mhmc.ca) est
voué à la commémoration et à l'enseignement de l’Holocauste. La ville de
Montréal abrite la troisième concentration de ses survivants au monde, et le
Musée intègre les rescapés de cette tragédie et leur mémoire à tous les aspects
de ses expositions.
Les ministères de l’Éducation ne recueillent pas de statistiques sur le nombre
d’élèves et d’enseignants qui visitent ces monuments ou ces musées.
4.11 Veuillez donner une estimation des élèves qui visitent les sites
authentiques dans votre pays, et indiquer les trois principales sources
de financement disponibles pour la visite de ces sites authentiques.
Le Canada n’a pas partagé directement l’expérience de l’Holocauste, il ne
possède donc pas de sites authentiques sur cette tragédie.
Les activités éducatives en dehors des classes ne sont pas du ressort des
ministères de l'Éducation, et sont organisées pour la plupart par les
arrondissements scolaires. Conséquemment, les ministères provinciaux n’ont
pas de données sur les voyages proposés à des élèves et consacrés à la visite
de sites authentiques de l’Holocauste, et ne financent pas directement de tels
programmes. Un certain nombre d’organismes non gouvernementaux offrent
toutefois des voyages éducatifs en Europe, dans le but de visiter de tels sites. À
titre d’exemple, B’nai Brith Canada parraine depuis 1985 une visite bi-annuelle
de sites authentiques en Allemagne, en Pologne et en Israël – le Holocaust and
Hope Educators’ Study Tour – d’une durée de trois semaines.
Au Manitoba, de nombreuses activités éducatives relatives à l’Holocauste ont
été mises en œuvre auprès des jeunes, de la maternelle à la fin du secondaire.
La Winnipeg Foundation et la Asper Foundation financent depuis plusieurs
années un programme d'éducation, ainsi qu'un voyage au United States
Holocaust Memorial Museum and Education Centre. Le Israel Experience
Centre, situé sur le Asper Jewish Community Campus, organise et coordonne la
participation d’étudiants juifs du Manitoba à l’événement international La marche
des Vivants, qui a lieu en Pologne et en Israël. Un certain nombre d’élèves de la
Saskatchewan participent aussi à cette marche une année sur deux.
48
Les élèves de Terre-Neuve-et-Labrador peuvent visiter le National Holocaust
Museum et le Simon Wiesenthal Centre à Washington, DC, dans le cadre du
programme d’éducation de la Asper Foundation du Manitoba. Les
établissements d’enseignement organisent aussi de manière autonome la visite
de sites authentiques en Europe. Le financement de ces activités provient des
gouvernements fédéral et provinciaux, ainsi que des établissements eux-mêmes.
Les élèves du Québec peuvent visiter le Centre commémoratif de l’Holocauste,
situé à Montréal, à la discrétion des enseignants et des écoles.
4.12 Quels sont les trois principaux manuels scolaires utilisés pour
enseigner l’Holocauste dans votre pays? Combien de pages ces
manuels consacrent-ils à l’Holocauste, et sur quels aspects de cette
tragédie mettent-ils l’accent?
En Ontario, un manuel scolaire est défini comme étant une ressource
d’apprentissage complète, sous format imprimé ou électronique, qui répond
principalement aux objectifs du programme d’études de l’Ontario pour une année
scolaire, un sujet ou un cours donnés. Dans ce contexte, l’Ontario ne cautionne
pas de textes en particulier sur l’Holocauste. Les manuels approuvés contiennent
néanmoins des informations portant précisément sur l’Holocauste. En voici un
exemple :
Année – Cours
Manuel approuvé
Partie sur
l’Holocauste
10e année –
Éducation civique
Gordon, D., MacFadden, J., and
Watt, J. (2006). Civics Now.
Thomson/Nelson Press.
- p. 136, 184-185
Evans, M., Stodovnick, M., Zoric,
T., et Evans, R. (2001). La
citoyenneté : responsabilité,
démocratie et engagement.
- p. 195 - 203
Éditions de la Chenelière
e
10 année – Histoire
du Canada depuis la
Première Guerre
mondiale
Newman, Garfield (2001). Regard
sur le Canada.
- p. 208-209,
239-241
Chenelière/ McGraw-Hill.
Fielding, J. and Evans, R. (2001).
Le Canada au XXesiècle : une
histoire à découvrir. Beauchemin.
Bolotto, A., Hawkes, C., Jarman,
F., Keirstead, M., and Watt, J.
(2000). Canada: Face of a Nation.
Gage Educational Publishing
Company.
49
- p. 162, 198-201,
203, 381
- p. 152-154, 326,
342
Année – Cours
Manuel approuvé
Partie sur
l’Holocauste
12e année – Histoire
mondiale : Occident
et reste du monde
Haberman, A., and Shubert, A.
The (2002). The West and the
World: Contacts, Conflicts,
Connections. Gage Learning
Corporation
- p. 395-397
- p. 478, 561
Newman, G. (2002). Legacy: The
West and the World. Mc-Graw Hill
Ryerson Limited.
12e année – Défis et
changements dans la
société
Bain, C., Colyer, J., DesRivieres,
D., and Dolan. S. (2004).
Transitions : changements et défis
sociaux. Éditions de la Chenelière.
- p. 307, 309-311
En Colombie-Britannique, le choix des manuels scolaires appartient à
l’enseignant. Le ministère de l’Éducation a toutefois élaboré deux guides de
ressources en collaboration avec le Congrès juif canadien et le Vancouver
Holocaust Education Centre :
•
•
The Holocaust: A Resource Guide for Social Studies 6 Teachers
The Holocaust: A Resource Guide for Social Studies 11 Teachers.
Au Yukon, les manuels utilisés sont les suivants : Global Forces of the Twentieth
Century (cinq pages sur l’Holocauste) et Counterpoints: Exploring Canadian
Issues (six pages sur l’Holocauste).
Les manuels scolaires suivants sont employés dans le cadre du programme de
sciences sociales des écoles secondaires de l’Alberta :
•
•
•
•
•
Twentieth Century Viewpoints: An Interpretive History (sept pages sur
l’Holocauste).
Global Forces of the Twentieth Century (deux pages sur l’Holocauste).
A History of the Twentieth Century (deux pages sur l’Holocauste).
Ideologies (éditon de l’Alberta) (une page sur l’Holocauste).
Global Systems (trois pages sur l’Holocauste).
La province de Terre-Neuve-et-Labrador n’a pas de manuels scolaires
entièrement dédiés à l’Holocauste. De nombreux romans obligatoires dans les
cours d’anglais portent cependant sur le sujet, et certains champs d'études des
sciences sociales et cours d'éducation religieuse traitent de l’Holocauste et de la
Deuxième Guerre mondiale. Parmi les romans étudiés, mentionnons Compte les
étoiles de Lois Lowry, The Sky is Falling de Kit Pearson, After the War de Carol
Matas, Le journal d’Anne Frank, et La Nuit de Elie Wiesel. De plus, certains
manuels de sciences sociales traitent de l'Holocauste, dont :
•
•
Canadian History: 1900-2000
20th Century Viewpoints and Worldviews: The Challenge of Choice,
50
•
•
•
Culture Quest: Exploring World Cultures
Many Friends, One World
Voyage to Discovery: History of Newfoundland and Labrador 1800 –
Present.
Le secteur francophone du ministère de l'Éducation du Nouveau-Brunswick
indique trois titres :
•
•
•
Simard, M. (2002). Histoire du XXe siècle. Montréal : Chenelière/McGrawHill (cinq pages sur l’Holocauste).
Hudon, F. et Vervais, M. ( 2006). Réalités, histoire et éducation à la
citoyenneté. Saint-Laurent (Québec) : ERPI (cinq pages sur
l’Holocauste).
Brune, N. (2004). Histoire, identité et culture au Canada. Montréal :
Chenelière/McGraw-Hill (trois pages sur l’Holocauste).
Pour aider les enseignants du Manitoba, le ministère de l’Éducation, de la
Citoyenneté et de la Jeunesse a dressé une liste de ressources recommandées
ayant trait à l’Holocauste, liste que l'on trouvera à l'adresse suivante :
www.edu.gov.mb.ca/k12/cur/multic/holocaust.html#resources.
Le ministère de l’Éducation de la Saskatchewan a adopté une politique
d’apprentissage à base de ressources auxquelles les enseignants ont accès en
cours d’année. Il ne tient donc pas de liste de manuels ou d’ouvrages.
4.13 Quelles stratégies de différenciation utilise-t-on en général pour
rendre l’étude de l’Holocauste accessible aux élèves de divers âges et
adaptée aux besoins d'apprentissage variés?
Les enseignants de toutes les provinces et territoires utilisent un vaste éventail
de ressources et de méthodes d’enseignement en vue de répondre précisément
aux besoins des élèves selon leur âge et leur style d’apprentissage. Au
Nouveau-Brunswick, par exemple, le cours d’histoire moderne pour les 16 et
17 ans comprend trois niveaux, qui visent tous les mêmes résultats
d’apprentissage, mais avec divers degrés de complexité. Cette différenciation se
reflète dans The Holocaust, un document d’appui au programme d’études à
l’intention des enseignants.
L’élaboration du programme d’études de la Colombie-Britannique est guidé par
trois principes d'apprentissage, dont l’un établit ce qui suit : les personnes
apprennent de différentes manières et à différents rythmes. Il en est donc tenu
compte dans le programme.
Le Yukon adapte continuellement ses cours pour répondre aux divers styles et
besoins d'apprentissage des apprenants. Au Nunavut,
des adjoints à
l’enseignement aident les élèves selon leurs capacités d’apprentissage.
51
À Terre-Neuve-et-Labrador, les enseignants utilisent une gamme variée de
stratégies d’apprentissage pour rendre l’étude de l’Holocauste accessible aux
élèves selon leur âge et leurs besoins d’apprentissage respectifs. Ces stratégies
peuvent comprendre l’étude de romans (analyse, lecture autonome, débats
littéraires), des études de cas, des exemples cinématographiques et
médiatiques, des documentaires et des textes d'information comme ceux des
journaux et des encyclopédies en ligne, ainsi que des ressources scolaires.
En Ontario, les enseignants doivent utiliser différentes ressources et méthodes
d’enseignement en vue de répondre aux besoins individuels des élèves. Pour les
aider à faire des choix, le ministère de l’Éducation a adopté une stratégie
d’éducation des Autochtones, une politique d’antiracisme et d’équité
ethnoculturelle dans les conseils scolaires, ainsi que des politiques d’éducation
spécialisée et des politiques destinées aux allophones. On peut accéder à ces
stratégies
et
politiques
à
l’adresse
http://www.edu.gov.on.ca/fre/document/curricul/policy.html.
En Alberta, l’apprentissage selon les différences entre les élèves est facilité par
les manuels du maître qui accompagnent les manuels scolaires, de même que
par un guide d'enseignement en ligne et le portail LearnAlberta.ca, qui fournit
une assistance en fonction de l'année scolaire et du sujet.
4.14 À quel degré et de quelle façon l’histoire nationale de votre pays estelle liée à l’enseignement de l’Holocauste?
Comme nous l’avons mentionné plus haut, l’Holocauste est souvent intégré à
l’étude de la Deuxième Guerre mondiale et au rôle qu’a joué le Canada en tant
qu’Allié combattant contre les Nazis. L’Holocauste est aussi étudié dans le cadre
de l’immigration au Canada, du traitement réservé par le Canada aux Canadiens
d’origine japonaise et allemande ainsi qu’à d’autres populations en temps de
guerre, des concepts des droits universels de la personne, de la diversité et de
l’équité, de la Charte canadienne des droits et libertés, du principe de justice
sociale et de l’élimination du racisme et de la haine. À Terre-Neuve-etLabrador, qui a adhéré à la Confédération canadienne en 1949, le rôle des
Terre-Neuviens dans la Deuxième Guerre mondiale et l’histoire de
l’immigration à Terre-Neuve comptent aussi parmi les thèmes liés à l’Holocauste.
En Colombie-Britannique, le ministère de l’Éducation a élaboré un document
d’appui, intitulé Canada and the Holocaust: A Resource guide for Social Studies
11 Teachers, pour aider les enseignants à associer l’Holocauste à l’histoire
canadienne.
Le Yukon fait l'éloge de la créativité de ses enseignants et de leur façon
d'intégrer l'Holocauste à l'histoire du Canada – prise de position qui trouve
assurément écho dans l’ensemble des autres provinces et territoires.
Le programme de sciences sociales de l’Alberta encourage les élèves à
développer leurs capacités de réflexion à l’égard des événements historiques. Ils
52
peuvent ainsi analyser ces événements d'un œil critique et sous différents
angles, et établir des relations entre eux. L’intérêt s’en vérifie particulièrement
dans le cas de l’étude de l’Holocauste. En explorant ainsi ce thème, les élèves
découvrent notamment comment les différents pays, y compris le Canada, ont
réagi aux exactions du régime nazi.
4.15 Quels sont les trois principaux obstacles à l'enseignement et à
l'apprentissage de l'Holocauste dans votre pays?
Il n’existe pas d’obstacles systémiques à l’enseignement et à l’apprentissage de
l’Holocauste dans les provinces et les territoires du Canada, car ce volet de
l’histoire y est intégré aux programmes d’études et bénéficie de toutes les
ressources nécessaires. L’approche adoptée, l’accentuation et les ressources
utilisées demeurent à la discrétion des enseignants.
Au Manitoba, deux facteurs peuvent avoir des répercussions sur l’enseignement
de l’Holocauste dans les classes :
•
•
De nombreux sujets du programme d’études du Manitoba ne sont pas
obligatoires et sont décidés à l’échelon local.
L’Holocauste est l'une des nombreuses questions sur les droits de la
personne abordées dans le cadre du programme d’études. Il revient aux
enseignants de décider de l'accent qui sera mis sur les sujets proposés
selon leur expérience, leur formation et les ressources disponibles.
Le Nunavut connaît les mêmes réalités et souligne qu’il n’y a pas d’obstacles à
l’enseignement et à l’apprentissage de l’Holocauste, hormis le temps et le
traitement d’autres questions importantes qui font aussi partie du programme
d’études.
Terre-Neuve-et-Labrador cite trois défis d'ordre pédagogique :
•
•
•
La mise en contexte de l’événement en vue de répondre aux besoins de
divers apprenants.
L’enseignement selon l’âge et les ressources.
La relation entre les résultats escomptés et les ressources disponibles.
De plus, Yad Vashem Canada considère qu’il est important de noter que, selon
les dernières recherches dans le domaine de l’enseignement de l'Holocauste, les
élèves canadiens sont très intéressés à en apprendre davantage, et que la
grande majorité des enseignants croient important de faire connaître le sujet. La
motivation est donc bel et bien présente. Cependant, les enseignants canadiens
ne bénéficient pas de toute la formation nécessaire, et ils auraient besoin d’être
mieux encadrés. On doit les encourager à participer aux activités de
développement professionnel, tout particulièrement dans les régions de la
province qui reçoivent moins de services.
53
4.16 Quels domaines du programme d’études pourrait-on encore
développer pour mieux enseigner l’Holocauste?
L’Ontario a suggéré qu’étant donné que le génocide est au cœur de nombreux
conflits depuis plusieurs années, on pourrait davantage relier l'Holocauste à
d’autres génocides (comme ce qui se fait actuellement au sein du General
Roméo Dallaire Genocide Institute et par l’intermédiaire de la ressource du CJC
intitulée Choose Your Voice). L’élaboration de ressources et de matériel
d’apprentissage qui positionnent l’Holocauste comme un génocide – sans en
diminuer d’aucune façon l’impact et la portée – pourrait fournir un contexte
d’apprentissage plus riche.
Comme il est mentionné plus tôt, au Manitoba, l’Holocauste pourrait faire l’objet
d’un sujet d’études à part, ou être intégré à un thème plus vaste qui regrouperait
les droits de la personne, le racisme et les génocides. Cet approche permet
d’étudier le cas d’autres victimes de l’Holocauste, ou de faire des liens entre
celui-ci et d’autres génocides à travers l’histoire.
Terre-Neuve-et-Labrador suggère pour sa part d’élaborer un contexte
historique et des études de cas qui viendraient appuyer l’apprentissage de
l’Holocauste en sciences sociales, en éducation religieuse – l’accent étant mis
sur les questions ethniques –, en cinéma et en théâtre. On pourrait l’étudier dans
le contexte des langues, des arts, de l’univers des compositeurs et autres
artistes, et ainsi l’intégrer aux beaux-arts.
Le ministère de l’Éducation de l’Alberta réforme à l’heure actuelle son
programme de sciences sociales, qui comprend un ensemble de cours
optionnels, afin d’y inclure des cours tels que l’histoire du Canada et l’histoire du
monde occidental. Au fil de la réforme, on y incorporera diverses perspectives
afin d’assurer une vision plurielle des événements historiques. Les programmes
d’études en psychologie et en sociologie sont aussi en cours de révision, ce qui
rendra possible l'intégration de nouveaux thèmes, dont l'Holocauste.
Depuis une dizaine d’années maintenant, le programme d’études du Québec fait
l’objet d’une réforme en profondeur. Le nouveau programme d’études pour le
primaire n’est pas encore intégré dans toutes les écoles, et le programme du
secondaire est aussi en voie d'intégration.
Yad Vashem Canada est d’avis qu’il faut enseigner l’Holocauste de manière
interdisciplinaire, afin que les enseignants de divers domaines puissent faire
équipe, et qu’on ne laisse plus cette responsabilité uniquement aux professeurs
d’histoire.
4.17 Le gouvernement et les ministères de l’Éducation sont-ils prêts à
modifier le programme d’études afin d’y inclure l’Holocauste si
nécessaire?
Les provinces et les territoires offrent déjà de riches et nombreuses
occasions d’enseignement et d’apprentissage relativement à l’Holocauste
54
tout au long de leur programme d’études. En outre, de nombreux ministères
ont donné des signes manifestes d’ouverture à d’autres suggestions et
recommandations.
4.18 Le gouvernement est-il en mesure de promouvoir un programme
national de perfectionnement des enseignants?
La formation professionnelle des enseignants demeure la responsabilité des
provinces et des territoires. Les gouvernements n’ont pas l’autorité
nécessaire pour lancer un programme de formation des enseignants qui
ciblerait l’ensemble du Canada. Les ministres de l'Éducation travaillent en
étroite collaboration, sous l’égide du Conseil des ministres de l’Éducation
du Canada, et des projets coopératifs sont discutés en toute collégialité.
55
5. Projets en cours
5.1
Quelles ONG prennent actuellement part à l’enseignement de
l’Holocauste?
Voici une liste de quelques-unes des ONG qui prennent actuellement part à
l’enseignement de l’Holocauste. On trouvera plus loin une liste des activités de
certaines de ces ONG.
Asper Foundation (www.asperfoundation.com)
B’Nai Brith Canada (www.bnaibrith.ca)
Calgary Jewish Community Council (www.jewishcalgary.org)
Congrès juif canadien (www.cjc.ca)
Canadian Society for Yad Vashem (www.yadvashem.ca)
Freeman Family Foundation Holocaust Education Centre
(www.jhcwc.org/fffhec.htm)
Friends of Simon Wiesenthal Centre for Holocaust Studies (www.fswc.ca)
General Romeo Dallaire Genocide Institute
Holocaust Awareness Committee, Jewish Federation of Winnipeg
(www.jewishwinnipeg.org/page.html?ArticleID=20075)
Holocaust Centre of Toronto (www.holocaustcentre.com)
Israel Experience Centre, Asper Jewish Community Campus
Jewish Federation of Edmonton (www.jewishedmonton.org)
Jewish Heritage Centre of Western Canada (www.jhcwc.org)
Kleinmann Family Foundation (www.kffeducation.org)
Le Centre commémoratif de l’Holocauste à Montréal / Montreal Holocaust
Memorial Centre (www.mhmc.ca)
Montreal Institute for Genocide and Human Rights Studies
(migs.concordia.ca)
Vancouver Holocaust Education Centre (www.vhec.org)
Victoria
Holocaust
Remembrance
and
(www.hopesite.ca/vhres/vhres_descrip.html)
Education
Society
Winnipeg Foundation (www.wpgfdn.org)
A. B’Nai Brith Canada
La ligue des droits et libertés de B’Nai Brith Canada a élaboré une vaste
gamme d’activités de sensibilisation à l’Holocauste destinées aux élèves,
56
aux enseignants, aux avocats-conseils et à la population canadienne en
général. Ces activités sont entièrement financées par le secteur privé,
bien que le gouvernement ait exprimé son intérêt et offert un appui moral.
Parmi ces activités, mentionnons :
i.
Yom ha-Choah – Pour cette journée, la ligue organise un événement
destiné à la collectivité juridique : des universitaires, des juristes et
des spécialistes juridiques participent alors à une discussion en
groupe sur la sensibilisation à l'Holocauste, la Mémoire et les
recherches en cours.
ii. Derrière chaque personne il y a un nom – Dans le cadre de cet
événement qui a lieu au Manitoba, au Québec et en Ontario, des
membres de la collectivité – souvent des étudiants – se rendent sur
les marches de l’Assemblée nationale pour lire le nom de personnes
qui ont perdu la vie durant l’Holocauste.
iii. Ten Marks and a Train ticket: Benno’s Escape to Freedom est le
premier d’une série d’ouvrages sur l’Holocauste renfermant des
témoignages d’espoir, qui décrit l’expérience de citoyens canadiens
ordinaires qui ont survécu à l’Holocauste dans leur enfance. Ce livre
contient une section sur le racisme et le fanatisme en général à
discuter en classe.
iv. Holocaust and Hope Educators Study Mission – La ligue a
organisé pendant de nombreuses années en Allemagne, en Pologne
et en Israël des missions d’étude à l’intention des enseignants, des
élèves et d’autres groupes intéressés, afin d’améliorer les
connaissances sur l'Holocauste et les techniques pédagogiques des
enseignants sur ce sujet.
v. Semaine de sensibilisation à l’Holocauste – Tout au long de cette
semaine, la ligue offre des ateliers à l’intention des élèves et des
enseignants, financés par le secteur privé.
vi. Événements commémoratifs régionaux et nationaux. La ligue
participe à la planification et à la mise en œuvre de ces événements.
vii. La ligue participe à des conférences à l’intention des enseignants
dans le cadre du développement professionnel sur l’Holocauste.
viii. La ligue a conçu un Guide de l’enseignant sur Yom ha-Choah, qui
est produit en partie grâce à du financement privé, et doit être revu à
la lumière des récentes initiatives nationales et internationales.
57
B. Friends of Simon Wiesenthal Centre for Holocaust Studies
Le Friends of Simon Wiesenthal Center for Holocaust Studies (FSWC)
organise de nombreuses activités éducatives sur l’Holocauste et sur
d’autres thèmes comme le génocide, la tolérance et les droits de la
personne.
De plus, le Resource and Leadership Training Center du FSWC a créé
des ateliers sur l’Holocauste à l’intention des corps policiers, des
commissions scolaires et des élèves.
C. Holocaust Centre of Toronto
Ce centre a mis sur pied des expositions uniques et des programmes
éducatifs pour divers groupes d’élèves, d’enseignants et du public.
Voici quelques-unes des principales activités du Centre, ainsi que le
nombre de participants :
i.
Semaine de sensibilisation à l’Holocauste : Plus de
162 programmes sont offerts à Toronto. En 2007, 29 475 personnes
ont assisté à des conférences, des projections de films et des
expositions, en divers endroits. Environ 17 000 de ces participants
étaient des élèves.
ii. Sorties : Environ 15 000 élèves ont visité le Centre l’an dernier.
iii. Programmes à l’école : Environ 10 000 élèves ont assisté en classe
au témoignage d’un survivant.
iv. Jour Raoul Wallenberg : Un programme commémoratif revient tous
les ans en janvier, et attire en moyenne 500 personnes.
v. Yom HaShoah V’HaGevurah : Le Centre organise chaque printemps
un événement pour commémorer l’Holocauste. Près de
3 000 personnes y ont assisté en 2007.
vi. Formation des enseignants : Environ 150 enseignants ont participé
à un atelier d’hiver et à un séminaire d’été, organisés conjointement
avec l’organisme de sensibilisation à l’Holocauste et les droits de la
personne Facing History and Ourselves.
vii. Ressources pour les enseignants : Une mise à jour du guide pour
les enseignants de cet organisme sera offerte ce printemps et
comprendra une nouvelle section sur la résurgence de
l’antisémitisme.
58
D. Jewish Federation of Edmonton et Calgary Jewish Community Council
En Alberta, les organismes Jewish Federation of Edmonton et Calgary
Jewish Community Council fournissent des services d’encadrement
pédagogique et des programmes de soutien, par exemple, dans le cadre
d’activités de commémoration de Yom ha-Choah telles que Hana’s
Suitcase.
E. Kleinmann Family Foundation
Le Kleinmann Family Foundation a pour mission de sensibiliser le public
aux stéréotypes, aux préjugés et à la discrimination. Les événements de
la Shoah (l’Holocauste) servent de paradigme pour illustrer entre autres
la force des préjugés. La fondation agit comme centre de ressources,
coordonne des conférences pour les élèves, parraine des sorties,
sensibilise le public aux diverses formes de discrimination, produit, diffuse
et utilise des vidéos éducatives qui comprennent des témoignages de
survivants, publie des comptes rendus de conférences, et organise des
expositions itinérantes.
F. Le Centre commémoratif de l’Holocauste à Montréal / Montreal
Holocaust Memorial Centre
Chaque année, plus de 5 000 élèves visitent le Musée du Centre
commémoratif de l’Holocauste à Montréal, le seul musée de
l’Holocauste reconnu au Canada. Ces élèves viennent de partout au
Québec, de l’est de l’Ontario et du nord-est des États-Unis. Le Musée
reçoit plus de 12 000 visiteurs par an.
Le Musée présente l’histoire de l’Holocauste du point de vue des
survivants de Montréal, avant, pendant et après ces événements, et met
l’accent sur le contexte canadien. La ville de Montréal abrite la
troisième concentration de survivants au monde.
Le Centre offre des outils aux enseignants pour préparer leurs classes
à la visite du Musée, et propose des noms de personnes prêtes à venir
témoigner de leur expérience de survivant dans les écoles.
Le Centre présente chaque année les Holocaust Education Series pour
les jeunes adultes, les adultes et les aînés. Il a ainsi organisé
45 événements sur une période de sept semaines pendant les mois
d'octobre et de novembre 2007.
Le projet éducatif La valise d’Hana, conçu par le Centre commémoratif
de l’Holocauste de Montréal, fournit une trousse éducative complète aux
59
enseignants (valise, livres pour la classe, guide de l’enseignant, dessins,
cartes et photos).
Ce projet a également été repris dans d'autres écoles canadiennes, aux
États-Unis et en France. Il a été accueilli avec enthousiasme par les
participants d’une conférence internationale des enseignants de langue
française d’Europe, qui s'est tenue à Paris.
G. Montreal Institute for Genocide and Human Rights Studies (MIGS)
Le MIGS est reconnu pour être le centre de recherches sur le génocide et
la prévention le plus important au Canada. Il a parrainé la collecte, la
préparation et la publication, sur le Web et en version imprimée, de
48 documents de mémoire de survivants montréalais de l’Holocauste qui
n’avait jamais été publiés auparavant (voir http://migs.concordia.ca et
http://migs.concordia.ca/survivor.html).
En 1990, le MIGS et le Yale University Press ont publié un ouvrage qui a
fait marque parmi les études sur le génocide, The History and
Sociology of Genocide: Analyses and Case Studies Ce manuel a été
réimprimé de nombreuses fois et il est toujours utilisé dans les
universités, même dix-sept ans après sa parution. Yehuda Bauer et
George Mosse ont fourni de larges extraits de leurs travaux sur
l’Holocauste pour la préparation de ce livre.
H. Vancouver Holocaust Education Centre
Le Vancouver Holocaust Education Centre (VHEC) est un musée à
vocation éducative qui réalise des programmes sur l’Holocauste et visant
la sensibilisation au racisme, qui prennent la forme d'expositions,
d'activités scolaires, de conférences à l'intention des enseignants, de
symposiums pour étudiants, d’activités de vulgarisation, de diffusion de
matériel pédagogique et de programmes publics. Il a pour mission de
briser le mur de l’intolérance par la sensibilisation et la commémoration.
Le VHEC monte des expositions locales, qui sont ensuite présentées
ailleurs au Canada et aux États-Unis.
Les programmes innovateurs du Centre, proposés dans les
établissements d’enseignement, comprennent des expositions
itinérantes et des ateliers interactifs. En 2006, le symposium annuel du
secondaire a attiré 2 000 élèves, et le programme de conférence des
survivants a permis de sensibiliser plus de 9 000 élèves dans 67 écoles.
Au nombre des activités offertes dans le cadre de ses programmes
publics, mentionnons une série de conférences, le visionnement de
films, des réunions de groupes d’experts et des séances de lecture. Le
60
Centre souligne aussi le Jour commémoratif de l’Holocauste ou Yom haChoah à l’échelle internationale, de même que La Nuit de Cristal, et
organise des services dans les cimetières et au pied du monument local
à la mémoire de l'Holocauste.
I.
Victoria Holocaust Remembrance and Education Society (VHRES)
Cet organisme :
i.
organise un symposium annuel sur la sensibilisation à
l’Holocauste dans la ville de Victoria, en Colombie-Britannique, à
l’intention des élèves et des enseignants du secondaire. Plus de
2 000 élèves ont participé à cet événement au cours des deux
dernières années.
ii. a mis sur pied un comité de liaison en éducation composé
d’enseignants des secteurs public et privé, en vue de créer une
trousse éducative sur l’Holocauste.
5.2
Est-ce que certains ou l’ensemble de ces projets bénéficient
actuellement d’une aide gouvernementale?
Oui.
5.3
Veuillez indiquer les activités, événements et conférences à venir
sur l’Holocauste dans votre pays.
A. Commission des droits de la personne au Yukon – Lawyers
without Rights
La Commission des droits de la personne au Yukon prévoit la tenue, en
mai 2008, d’une rétrospective sur l’Holocauste qui dévoilera la condition des
avocats à qui l’on avait interdit de représenter des Juifs en Allemagne sous le
régime nazi. L’événement s’intitulera Lawyers without Rights.
B. Médecine mortelle : Créer la « race supérieure »
Le Musée canadien de la guerre (MCG) accueillera l’exposition Médecine
mortelle : Créer la « race supérieure » du 13 juin au 11 novembre 2008. Produite
par le United States Holocaust Museum, on y découvrira l’importance de la
biologie et de la génétique dans la montée du nazisme, ainsi que le rôle crucial
61
joué par des médecins, des chercheurs, des employés d'hygiène sociale, des
universitaires et d’autres spécialistes dans l’établissement d’un programme
d’eugénique qui a conduit, pendant la Deuxième Guerre mondiale, à
l’Holocauste. Cette exposition révèle en outre comment les dirigeants nazis –
dans leur zèle pour trouver des solutions biologiques aux problèmes sociaux –
ont travaillé main dans la main, avec des professionnels traditionnellement voués
au bien-être de la population, à la légitimation de la persécution, de l'assassinat,
et, en fin de compte, du génocide. Le MCG a également prêté son concours pour
faire en sorte que cette exposition soit présentée ailleurs au Canada.
C. Travail conjoint du ministère du Patrimoine canadien et des ONG
canadiennes sur les questions de pillage des biens culturels à
l’époque de l'Holocauste
Par l’entremise du ministère du Patrimoine canadien et du Musée des
beaux-arts du Canada (société d’État et agence du Ministère), le
gouvernement du Canada collabore depuis 2001 avec :
•
•
•
le Congrès juif canadien (CJC);
l’Association des Musées canadiens (AMC);
l’Organisation des directeurs des musées d’art canadiens (ODMAC)
sur les questions de pillage des biens culturels à l’époque de
l’Holocauste, dont certains pourraient maintenant faire partie des
collections publiques du Canada. Ce partenariat à long terme a débuté
avec le financement, par le Ministère, d’une conférence sur le sujet en
2001. Plus récemment, le Ministère a financé des recherches entreprises
par l’ODMAC, qui ont permis de recueillir de l’information sur la présence
possible de ces biens culturels au Canada. Des indices préliminaires
tendent à suggérer que cette question pourrait toucher un nombre limité
de collections canadiennes. Ces travaux viennent appuyer d'autres
investigations déjà effectuées par des institutions comme le Musée des
beaux-arts du Canada, en vue d’analyser la provenance de certaines de
leurs œuvres. Nombre de ces institutions ont affiché des renseignements
sur leur site Web concernant des œuvres dont ont ne peut déterminer
l’origine pour certaines périodes situées entre 1933 et 1945. On espère
ainsi recueillir d'autres renseignements sur le pillage possible de ces
œuvres durant la Deuxième Guerre mondiale. Des discussions sont
actuellement en cours sur d’autres stratégies à adopter dans ce domaine.
D. Moral Responsibility and Oral Histories: Witnesses for the Future
Le Kleinmann Family Foundation (KFF) organise actuellement une
tournée de conférences au Québec avec les présentateurs Georg
Sattelberger et Jan Haiko, stagiaires du Gedenkdienst. Simultanément,
une tournée identique a lieu en Autriche. Depuis leur arrivée à Montréal le
1er octobre 2007, Georg Sattelberger et Jan Haiko ont donné de
nombreuses présentations PowerPoint de la conférence Moral
62
Responsibility and Oral Histories: Witnesses for the Future, qui expose en
détail ce qui les a poussés à choisir le Gedenkdienst (service autrichien à
la mémoire de l’Holocauste) plutôt que le service miliaire. L’accueil a été
plus que positif, et de nombreux établissements d’enseignement à
Montréal et ailleurs en province ont démontré leur intérêt pour cette
conférence. Jusqu’à présent, le KFF, avec la collaboration du collège
Vanier, a piloté des vidéoconférences auprès d’élèves de Sept-Îles, au
Québec. Le KFF prévoit en outre l’organisation d’autres présentations à
Québec entre le 15 mars et le 30 avril 2008. Des élèves d’Autriche y
assisteront en même temps par cyberconférence.
L’un des aspects essentiels du projet est la consignation de témoignages
oraux d’élèves chargés d'interviewer leurs grands-parents – qui permet
aux jeunes d’aborder l'histoire à partir de leur propre culture. Par le
truchement de cette activité, les élèves peuvent dresser une carte
cognitive du processus de réalisation personnelle. Ils sont encouragés à
réfléchir de manière créative à leur vie, en reliant entre elles des
séquences d’événements, des décisions et des idées inspirées de leur
histoire familiale. Ces événements auront inévitablement contribué aux
choix qu’ils ont faits et qui leur auront permis de devenir ce qu'ils sont
aujourd'hui. Après la présentation PowerPoint, les élèves et les
enseignants sont invités à participer à un atelier sur l’histoire orale.
L’aspect international du projet et l’affichage d’interviews sur le Web
contribueront en outre à promouvoir la compréhension interculturelle. Un
exposé détaillé sur la raison d'être de l'histoire orale pour stimuler les
élèves est présenté à la section STUDENT EMPOWERMENT: ORAL
HISTORIES.
5.4.
Le gouvernement est-il prêt à parrainer ou à créer d’autres
événements auxquels pourrait participer le Groupe d'action?
Oui.
63
ANNEXES
64
Annexe A
L’éducation au Canada
Avec près de 10 millions de kilomètres carrés (3,8 millions de milles carrés), le
Canada est le deuxième pays dans le monde par sa superficie. La densité de sa
population, une des plus faibles de la planète, est de 3,3 personnes par kilomètre
carré et son produit intérieur brut (PIB) par habitant s’élevait à 42 614 $CAN en
2005. La majorité des 33,1 millions de Canadiens vivent dans les principaux
centres urbains et à moins de 300 kilomètres de la frontière sud bordant les
États-Unis. Un des défis du Canada consiste à offrir une éducation de qualité
pour tous qui réponde aux besoins des grandes agglomérations ainsi que des
petites collectivités isolées et des communautés autochtones.
Responsabilité de l’éducation
Responsabilité : Au Canada, il n’y a ni ministère fédéral de l’Éducation ni
système national intégré d’éducation. Dans le système fédéral de partage des
pouvoirs, la Loi constitutionnelle de 1867 du Canada stipule que, dans « chaque
province, la législature pourra exclusivement décréter des lois relatives à
l’éducation ». Dans les 13 instances – 10 provinces et trois territoires, les
ministères de l’Éducation sont responsables de l’organisation, de la prestation et
de l’évaluation de l’éducation primaire, secondaire et postsecondaire à l’intérieur
de leurs frontières. Dans certaines provinces et certains territoires, la
responsabilité de l’éducation primaire, secondaire et celle de l’enseignement
postsecondaire et de la formation professionnelle sont confiées à deux
ministères distincts. Les établissements d’enseignement postsecondaire
jouissent d’une autonomie variable les mettant plus ou moins à l’abri d’une
intervention directe du gouvernement provincial.
Différences régionales : Bien qu’il y ait de très nombreuses similitudes entre les
systèmes d’éducation des provinces et territoires du Canada, il y a également
des différences importantes dans les programmes d’études, les méthodes
d’évaluation et les politiques de responsabilité, qui témoignent de la géographie,
de l’histoire, de la culture et des besoins particuliers de la population qui reçoit
les services. Le caractère vaste, diversifié et largement accessible des systèmes
d’éducation du Canada atteste l’importance accordée à l’éducation par la
société.
Financement de l’éducation : En 2005-2006, les gouvernements fédéral,
provinciaux, territoriaux et municipaux ont consacré 75,7 milliards de dollars à
tous les niveaux de l’éducation, soit 16,1 % de l'ensemble des dépenses
publiques. (Tous les montants sont en dollars constants de 2001 pour obtenir
une comparaison plus exacte entre les périodes.) De ce montant, 40,4 milliards
de dollars ont été consacrés à l’éducation primaire et secondaire, 30,6 milliards à
l’éducation postsecondaire et 4,6 milliards à d'autres formes d'éducation telles
que l'éducation spécialisée et la formation linguistique pour les nouveaux
arrivants. En 2002-2003, le financement privé et public a compté pour
72,3 milliards de dollars, 42,7 milliards étant consacrés à l’éducation primaire et
secondaire, 5,2 milliards à la formation professionnelle, 5,6 milliards à l’éducation
collégiale et 18,8 milliards à la formation universitaire. Le financement public a
65
Annexe A
compté pour 82,3 % de ces sommes, alors que 17,7 % du financement de
l’éducation était absorbé par le privé.
Éducation primaire et secondaire
Rôle du gouvernement : L’éducation publique est gratuite pour tous les
Canadiens qui répondent à divers critères d’âge et de résidence. Chaque
province et territoire compte un ministère de l’Éducation ou deux, chacun dirigé
par un membre élu de la législature nommé au poste de ministre par le leader du
gouvernement provincial ou territorial. Les sous-ministres sont des fonctionnaires
qui s’occupent du fonctionnement de leur ministère respectif. Les ministères
assurent une gestion éducationnelle, administrative et financière, offrent un
soutien aux écoles, déterminent les services éducatifs devant être dispensés et
établissent les politiques et les mesures législatives encadrant l’éducation.
Gestion locale : La gestion locale de l’éducation est habituellement confiée aux
conseils et commissions scolaires, aux districts scolaires, aux divisions scolaires
ou aux conseils d’éducation de district. Les pouvoirs délégués à ces autorités
locales, dont les membres sont élus par le public, sont déterminés par les
gouvernements provinciaux et territoriaux et portent généralement sur le
fonctionnement et l’administration (notamment financière) du groupe d’écoles
dont elles ont la charge, sur la mise en œuvre des programmes d’études, sur le
personnel enseignant, sur l’inscription des élèves et sur la proposition de
nouvelles constructions ou d’autres dépenses importantes. Le Canada compte
quelque 15 500 écoles – 10 100 écoles primaires, 3 400 écoles secondaires et
2 000 écoles mixtes primaires-secondaires – et en moyenne 350 élèves par
école. En 2004-2005, les provinces et territoires ont indiqué que 5,3 millions
d’élèves fréquentaient les écoles primaires et secondaires publiques. Le Canada
est un pays bilingue et les langues officielles sont le français et l’anglais en vertu
de la Constitution. Selon le recensement de 2006, plus de 85 % des Canadiens
de langue française habitent le Québec, mais les droits linguistiques des
minorités étudiantes francophones vivant à l'extérieur du Québec et les droits
linguistiques des minorités étudiantes anglophones vivant au Québec sont
protégés par la Charte canadienne des droits et libertés. Les Canadiens ont le
droit d’être servis dans la langue officielle de leur choix, et de profiter d’une
éducation publique dans la langue de la minorité. Chaque province et territoire a
créé des conseils scolaires de langue française pour gérer le réseau des écoles
francophones. Au Québec, cette même structure s'applique à l'éducation dans
les écoles anglaises.
Éducation préscolaire : Toutes les provinces et territoires offrent une forme
d’éducation non obligatoire aux enfants de cinq ans avant la 1re année, par
l’entremise d’écoles maternelles administrées par les autorités scolaires locales.
Dans certains cas, l’éducation préscolaire est obligatoire; dans d’autres, elle est
accessible à partir de l’âge de quatre ans, voire plus tôt. À l’échelle
pancanadienne, 95 % des enfants de cinq ans fréquentent le niveau préscolaire
ou l’école primaire et plus de 40 % des enfants de quatre ans sont inscrits à la
maternelle, bien qu’il y ait d’importantes variations d’une province ou d’un
territoire à l’autre. En 2005-2006, environ 130 000 enfants fréquentaient la
prématernelle, et 312 000 enfants étaient inscrits à la maternelle. L’intensité des
programmes varie elle aussi puisqu’il revient aux commissions et conseils
66
Annexe A
scolaires de décider s’ils offriront des programmes d’une demi-journée ou d’une
journée complète.
Éducation primaire : L’âge de la fréquentation scolaire obligatoire varie d’une
province ou d’un territoire à l’autre, mais la plupart des provinces et territoires
exigent la présence à l’école à partir de l’âge de six ans, jusqu’à l’âge de 16 ans.
Dans certains cas, la fréquentation scolaire obligatoire débute à cinq ans et dans
d’autres, elle se poursuit jusqu’à l’âge de 18 ans ou jusqu’à l’obtention du
diplôme d’études secondaires. Dans la plupart des provinces et territoires,
l’éducation primaire dure entre six et huit ans. Elle est parfois suivie de l’école
secondaire intermédiaire ou de l’école secondaire de 1er cycle menant à l’école
secondaire. Le programme d’études primaires met l’accent sur les matières de
base que sont la langue, les mathématiques, les sciences humaines, les
sciences, l’initiation aux arts et, dans certaines provinces et certains territoires,
l’apprentissage d’une deuxième langue. Plusieurs provinces et territoires
insistent de plus en plus sur l’alphabétisation, particulièrement chez les garçons,
dont les tests ont démontré qu’ils prenaient du retard par rapport aux filles pour
ce qui était de la maîtrise de la langue. Presque 98 % des élèves du primaire
passent au niveau secondaire.
Éducation secondaire : L’école secondaire couvre les quatre à six dernières
années de la fréquentation scolaire obligatoire. La première année, les élèves
suivent surtout des cours obligatoires, avec quelques cours à option. La
proportion de cours à option augmente dans les dernières années pour
permettre aux élèves de suivre des cours spécialisés qui les préparent au
marché du travail ou qui répondent aux divers critères d’admission des
établissements postsecondaires. Le diplôme d’études secondaires est décerné
aux élèves qui terminent le nombre prescrit de cours obligatoires et de cours à
option. Dans la plupart des cas, les programmes de formation professionnelle et
les programmes d’enseignement général sont offerts dans les mêmes écoles
secondaires, où les élèves désireux de s’orienter vers un métier précis peuvent
suivre certains programmes plus courts ne menant pas au diplôme. En 2003,
74 % des élèves ont terminé avec succès leur secondaire, 78 % des filles et
70 % des garçons ayant obtenu leur diplôme. Le taux global d’obtention du
diplôme est relativement stable, et le taux d’abandon scolaire a diminué, des
élèves plus âgés terminant de plus en plus leur secondaire. En 2004-2005, le
taux d’abandon (soit les personnes de 20 à 24 ans sans diplôme secondaire et
qui ne fréquentent aucun établissement d'enseignement) était passé à 10 %.
Enseignement postsecondaire
Gamme des établissements : Des établissements publics aussi bien que privés
dispensent l’enseignement postsecondaire et offrent des grades, des diplômes,
des certificats et des attestations, en fonction de leur nature et de la durée du
programme. Les universités et les collèges universitaires se concentrent sur les
programmes menant à un grade, mais ils offrent également des diplômes et des
certificats, souvent pour des professions désignées. Les établissements tels les
collèges, les collèges communautaires et les établissements de formation
technique et professionnelle, offrent des diplômes, des certificats et, dans
certains cas, deux années de cours universitaires donnant droit à des
67
Annexe A
équivalences à l’université, ou trois ou quatre années de cours menant à un
diplôme. Au Québec, les collèges d’enseignement général et professionnel
(cégeps) offrent le choix entre des programmes de formation générale de deux
ans, préalables à la poursuite d’études universitaires, ou des programmes de
formation professionnelle de trois ans préparant les étudiants au marché du
travail. On entend par établissement postsecondaire reconnu au Canada un
établissement privé ou public ayant reçu du gouvernement de sa province ou de
son territoire le pouvoir de décerner des diplômes et des attestations, en vertu de
chartes ou de lois prévoyant des mécanismes qui évaluent la qualité des
établissements et de leurs programmes. Le Canada compte 163 universités
publiques et privées reconnues (y compris les écoles de théologie) et
183 établissements et collèges publics reconnus, y compris les établissements
qui décernent des diplômes dans des domaines d’application. De surcroît, dans
la catégorie des établissements autorisés, dont certains programmes ont reçu
l’approbation d'assurance de la qualité de leur province ou territoire, on compte
68 établissements de niveau universitaire, et 51 de niveau collégial.
Effectifs et diplômes remis : En 2005, 806 000 personnes poursuivaient des
études universitaires à temps plein (soit une hausse de près de
150 000 personnes au cours des trois années précédentes) et
273 000 personnes poursuivaient des études universitaires à temps partiel. En
2005, les universités du Canada ont remis quelque 175 700 baccalauréats,
33 000 maîtrises et 4 200 doctorats. En 2004-2005, près de 515 000 étudiants à
temps plein étaient inscrits dans les collèges du Canada. Si l’on compte les
étudiants à temps plein et à temps partiel, environ un million d'étudiants étaient
inscrits à des programmes avec crédits, et environ 500 000 étudiants étaient
inscrits à des programmes sans crédits. Un peu plus de 173 00 étudiants ont
obtenu leur diplôme d'un établissement universitaire ou collégial en 2004-2005.
La participation à l’éducation postsecondaire a augmenté de façon importante au
cours des dernières années, qu’elle soit mesurée en fonction du nombre
d’inscriptions ou de la proportion de la population de n’importe quel groupe d’âge
qui fréquente un collège ou une université. Les femmes continuent d’être
majoritaires sur les campus universitaires et collégiaux, mais sont minoritaires
dans les programmes de métiers spécialisés.
Éducation des adultes
Participation : L’Enquête internationale sur l’alphabétisation et les compétences
des adultes de 2003 révèle que près de la moitié de la population adulte du
Canada (entre 16 et 65 ans, à l’exclusion des étudiants à temps plein) a participé
en 2003 à une forme ou à une autre d’éducation des adultes ou de formation
professionnelle, par l’entremise de programmes, de cours, d’ateliers, de
séminaires et autres formes de programmes d’éducation. Chaque apprenant a
consacré en moyenne 290 heures à cet apprentissage au cours de l’année.
Cinquante-trois pour cent des participants ont déclaré avoir suivi un programme
de formation appuyé par leur employeur, alors que 41 % ont payé eux-mêmes
les frais de leur formation, et 8 % ont reçu de l’aide financière du gouvernement.
Un pourcentage plus élevé d’hommes ont suivi une formation appuyée par leur
employeur. Comparativement à la population en général, les adultes qui
participent à ce genre d’éducation sont plus souvent nés au pays et plus jeunes
que les immigrants. De plus, les personnes qui jouissent d’un niveau plus élevé
68
Annexe A
d’alphabétisation, d’instruction et de revenu sont également plus enclines à
participer à l’éducation des adultes. Cinquante-sept pour cent des répondants
sur le marché du travail ont déclaré avoir suivi des cours de formation
professionnelle, comparativement à 31 % des personnes au chômage et 24 %
des gens qui ne font pas partie de la population active. La principale raison
évoquée pour participer à de tels programmes était reliée à l'emploi (82 % des
cas), alors qu’environ 20 % des répondants ont évoqué des raisons
personnelles. L’apprentissage informel faisait aussi partie de l’Enquête
internationale sur l’alphabétisation et les compétences des adultes, qui
comprenait un volet sur les activités quotidiennes qui favorisent l’apprentissage,
telles que la visite de musées, l’utilisation d’ordinateurs, la lecture de documents
d’information, etc. La grande majorité des Canadiens (93 %) ont déclaré avoir
participé à une forme quelconque d’apprentissage informel au cours de l’année
de l’enquête.
Alphabétisation : L’Enquête internationale sur l’alphabétisation et les
compétences des adultes de 2003 a aussi révélé que 58 % des adultes au
Canada possèdent des capacités de lecture et d’écriture suffisantes pour
répondre à la plupart des besoins quotidiens de compréhension en lecture.
L’enquête a en outre démontré que le niveau d’emploi et de revenu des
Canadiens qui possèdent des capacités de lecture et d'écriture insuffisantes, soit
42 % de la population adulte, est inférieur à la moyenne. Les résultats variaient
selon les provinces et les territoires, mais même dans les provinces les plus
performantes, au moins trois adultes sur dix âgés de 16 ans et plus ont démontré
des capacités de lecture et d'écriture insuffisantes. Les ministères de l’Éducation
des provinces et des territoires, le gouvernement fédéral et le vaste secteur non
gouvernemental unissent leurs efforts pour répondre aux besoins
d’alphabétisation des Canadiens. Cette approche multi-groupe vise à s'assurer
que les programmes répondent aux besoins des Canadiens de tout âge et de
toutes les couches de la société. Considérée comme une priorité éducationelle,
l’alphabétisation est souvent intégrée à de vastes initiatives de développement
social et économique.
Activités du gouvernement du Canada
Contribution fédérale : Le gouvernement du Canada appuie l’éducation
postsecondaire et l’enseignement des deux langues officielles. De plus, il est
responsable de l’éducation des Indiens inscrits vivant dans les réserves, du
personnel des forces armées et de la garde côtière et des personnes détenues
dans les établissements correctionnels fédéraux.
Éducation autochtone : Le gouvernement fédéral et les Premières nations se
partagent la responsabilité de l’éducation des enfants vivant habituellement dans
les réserves et qui fréquentent les écoles provinciales, fédérales ou administrées
par les Premières nations. En 2004-2005, le ministère des Affaires indiennes et
du Nord canadien a financé l’éducation de 120 000 élèves des Premières nations
de la première à la 12e année vivant dans les réserves partout au Canada. Les
écoles administrées par les Premières nations accueillent environ 60 % de ces
élèves. Les trois territoires canadiens, soit le Yukon, le Nunavut et les
Territoires-du-Nord-Ouest, fournissent des services d’éducation aux Indiens
inscrits et aux populations inuites. Les enfants autochtones qui vivent à
69
Annexe A
l’extérieur des réserves sont éduqués dans les écoles primaires et secondaires
publiques de leur ville, de leur village ou de leur collectivité, où la province ou le
territoire leur fournit la majorité des services éducatifs. Le gouvernement finance
aussi les programmes d'aide et d‘éducation postsecondaire destinés aux Indiens
inscrits qui vivent hors des réserves. Le ministère des Affaires indiennes et du
Nord canadien fournit une aide financière annuelle à environ 23 000 élèves Inuits
et des Premières nations qui entreprennent des études postsecondaires, sous
forme de règlement des frais de scolarité, d’achat de livres et d’allocation de
subsistance. Le ministère offre aussi un appui financier pour le développement et
la prestation de cours de niveau collégial et universitaire, afin de promouvoir la
réussite de ces étudiants.
Enseignement postsecondaire : En plus de financer les universités et les
collèges par l’entremise des transferts de paiements, le gouvernement fédéral
verse une aide directe aux étudiants. Chaque année, le Programme canadien de
prêts aux étudiants et d’autres programmes provinciaux et territoriaux similaires
accordent des prêts et des exemptions d’intérêts à plus de 350 000 étudiants du
niveau postsecondaire. La Fondation canadienne des bourses d’études du
millénaire verse annuellement 285 millions de dollars en bourses à quelque
100 000 étudiants aux quatre coins du Canada. Le Programme de subvention
canadienne pour l’épargne-études encourage financièrement les parents à
épargner en prévision des études postsecondaires de leurs enfants. Ces
programmes visent à rendre l’enseignement postsecondaire accessible à un plus
grand nombre et à réduire la dette étudiante.
Langues d’instruction : Fidèle à son histoire et à sa culture, le Canada a
adopté la Loi sur les langues officielles (édictée en 1969 puis modifiée en 1988),
qui établit le français et l’anglais comme les deux langues officielles du Canada
et qui prévoit un soutien aux minorités de langue française et de langue anglaise.
Selon le recensement de 2006, 67,6 % de la population ne parle que l’anglais,
13,3 % ne parle que le français et 17,4 % parle les deux langues. La population
d’expression française se retrouve surtout au Québec et, alors que les autres
provinces et territoires comportent une minorité francophone, le Québec compte
une minorité anglophone. Les politiques et les programmes de financement du
gouvernement fédéral en matière de langues officielles portent sur deux volets
au chapitre de l’éducation : l’enseignement dans la langue de la minorité et
l’apprentissage de la langue seconde. Par l’entremise du Programme des
langues officielles dans l’enseignement, le gouvernement fédéral transfert aux
provinces et territoires des fonds réservés à ces activités, et ce, dans le cadre
d’accords bilatéraux et généraux qui respectent les champs de compétence et
les besoins uniques de chaque province et territoire. Les accords bilatéraux
relatifs à ces contributions sont négociés aux termes d’un protocole conclu par
l’entremise du Conseil des ministres de l’Éducation (Canada) [CMEC]. Deux
programmes pancanadiens financés par le gouvernement fédéral et coordonnés
par le CMEC donnent aux jeunes la possibilité de participer à un échange et
d’étudier pendant l’été pour parfaire la maîtrise de la langue seconde.
Conseil des ministres de l’Éducation (Canada)
Rôle du CMEC : Le Conseil des ministres de l’Éducation (Canada) [CMEC] a été
créé en 1967 par les ministres provinciaux et territoriaux responsables de
70
Annexe A
l’éducation désireux de se donner un forum où ils pourraient discuter d’enjeux
communs, entreprendre ensemble des initiatives sur l’éducation et promouvoir
les intérêts des provinces et territoires auprès des organisations pancanadiennes
du secteur de l’éducation, du gouvernement fédéral, des gouvernements
étrangers et des organisations internationales. Le CMEC est le porte-parole
pancanadien de l’éducation au Canada et, par son entremise, les provinces et
territoires travaillent ensemble sur des objectifs communs couvrant un large
éventail d’activités aux niveaux primaire, secondaire et postsecondaire.
71
Annexe B
Carte du Canada
La carte ci-dessous provient de Ressources naturelles Canada.
Cette carte est une simple reproduction et ne constitue en aucun cas la version
officielle de la carte du Canada. Ressources naturelles Canada se dégage de
toute responsabilité quant à la reproduction de cette carte.
72
Annexe C
Déclarations et politiques sur la sensibilisation, la
commémoration et la recherche concernant
l’Holocauste
2.1 (A) – Création du Jour commémoratif de l’Holocauste
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Le Premier
l’Holocauste
ministre
Stephen
Harper
honore
les
victimes
de
Le 15 avril 2007
Ottawa (Ontario)
Le Premier ministre Stephen Harper a assisté aujourd’hui sur la Colline
du Parlement à la cérémonie commémorative de l’Holocauste (Yom
Ashoah), qui se tient tous les ans au Canada. C’est en 2004 que cette
journée a été pour la première fois observée dans notre pays pour
commémorer l’une des plus grandes tragédies de l’histoire de l’humanité.
« Disons clairement l’horrible et incontournable vérité qui nous réunit ici
aujourd’hui : des millions de personnes, dont six millions d’hommes, de
femmes et d’enfants juifs, ont été assassinés par les nazis pendant
l’Holocauste », a déclaré le Premier ministre.
Tout en honorant ceux qui ont perdu la vie, le Premier ministre a en outre
expliqué que la haine qui a suscité de telles atrocités perdure.
« Ce n'est pas assez lorsque les politiciens déclarent publiquement qu’ils
se souviennent de ce qui s’est passé il y a de cela plus de six décennies
et qu’ils le déplorent. Ils doivent aussi se dresser contre ceux qui prônent
aujourd’hui la destruction d’Israël et de son peuple. Et ils doivent
condamner catégoriquement les despotes, les terroristes et les
fanatiques antisémites. C’est la seule façon d’honorer réellement la
mémoire de ceux et celles qui ont péri dans l’Holocauste. Et c’est la seule
façon de s’assurer véritablement que cette tragédie ne se reproduira
jamais » a ajouté le Premier ministre.
…
0
Annexe B
2.1 (B) – Déclaration de la délégation canadienne au Forum international
sur la sensibilisation, la commémoration et la recherche concernant
l'Holocauste (26-28 janvier 2000)
Le Canada désire profiter de cette occasion pour féliciter la Suède d’avoir
organisé ce Forum. Il convient parfaitement que la première conférence
internationale d’importance du millénaire vise à s’assurer, par l’éducation,
la commémoration et la recherche, que les atrocités du passé ne soient
jamais répétées.
La délégation canadienne appuie entièrement la déclaration du Forum
international de Stockolm sur l’Holocauste.
L’analyse des grandes questions que sont le racisme, les préjudices et
l’antisémitisme offre un cadre dynamique d’examen de l’histoire et des
comportements humains, en vue de promouvoir auprès de la population
une perception plus humaine et une meilleure information.
L'enseignement des responsabilités civiques du point de vue historique et
des leçons tirées de l'Holocauste nous permettra de mieux comprendre
les liens entre l’histoire et les choix moraux auxquels nous sommes
confrontés. En examinant les événements qui ont conduit à l’Holocauste,
une tragédie sans précédent dans l’histoire, nous comprenons qu’ils sont
la conséquence de choix effectués par un grand nombre de personnes.
Même la plus petite décision peut avoir de graves répercussions,
susceptibles de toucher les générations futures.
Le multiculturalisme est une caractéristique fondamentale de la société
canadienne. Le Canada apprécie la contribution de chacune de nos
nombreuses collectivités ethniques, culturelles et religieuses. Le
gouvernement s’est engagé à promouvoir une société qui reconnaît,
respecte et reflète la diversité des cultures, de manière à ce que les
personnes de toute origine développent un sentiment d'appartenance et
d'attachement envers le Canada.
Le Canada est l’un des signataires de la Convention pour la prévention et
la répression du crime de génocide des Nations Unies et de la
Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de
discrimination raciale. L’initiative annuelle du Canada, organisée vers le
21 mars pour souligner la Journée internationale pour l'élimination de la
discrimination raciale, vise à encourager les enseignants et les jeunes à
combattre le racisme et toute forme de discrimination. Néanmoins,
malgré l'importance de ces initiatives auprès du public, les signatures, les
déclarations et les commémorations ne suffisent pas.
En 1987, le Canada a promulgué une loi en vue de traduire les criminels
de guerre en justice. La Cour suprême du Canada a toutefois rendu cette
loi ineffective en 1994 dans l’affaire Imre Finta. En raison de cette
décision, le Canada a cessé de tenter de traduire les criminels de guerre
nazis en justice, et s’est plutôt tourné vers la révocation de la citoyenneté
et l’extradition. À l'automne dernier, le gouvernement a modifié la loi sur
1
Annexe B
les criminels de guerre afin d’annuler les répercussions de la décision
Finta, et de rendre cette loi applicable.
La Cour suprême du Canada a aussi tenu compte d’une autre leçon tirée
de l’Holocauste, en considérant les sections concernant l'incitation à la
haine de notre code criminel comme conformes à notre Charte des droits
et libertés, et dans l’intérêt d’une société libre et démocratique. Enfin,
nous avons récemment adopté une série de modifications du code
criminel afin d’augmenter la sévérité des peines pour crimes haineux.
Ces actions se veulent un message puissant indiquant que nous ne
tolérerons aucun crime haineux en raison de la race, de la couleur, de la
religion, du sexe ou de l'orientation sexuelle – en fait, tous les motifs
illicites de discrimination contenus dans nos codes des droits de la
personne – et que ces crimes seront traités beaucoup plus sévèrement
par le système de justice pénale.
Préoccupé par le recrutement au sein des groupes haineux, la montée de
l’idéologie néonazie et le déni de l’Holocauste sur Internet, le Canada a
donné son appui au symposium international concernant la haine sur
Internet. Le Comité permanent du patrimoine canadien produira un
rapport, à la mi-juin 2000, sur la meilleure façon, à son avis, de
commémorer les crimes contre l’humanité. Plusieurs provinces
canadiennes ont déjà déclaré officiellement le Yom ha-Choah, selon le
calendrier lunaire juif, comme étant le Jour commémoratif de
l’Holocauste.
Pour célébrer le 50e anniversaire de la Déclaration universelle des droits
de l’homme, le gouvernement du Canada a honoré 50 survivants de
l’Holocauste au sein du Parlement canadien. Intitulée Zachor – We
remember, la cérémonie a souligné l’incroyable contribution de ces
personnes à tous les aspects de la société canadienne.
Par nos contributions écrites et notre participation orale, nous avons
cherché à faire bénéficier les participants à ce forum de notre expérience
en éducation et en recherche sur l’Holocauste partout au pays. Notre
délégation est composée d’universitaires, de survivants, ainsi que de
représentants du gouvernement et d’autres secteurs, et nous espérons
avoir pu contribuer de manière significative à cette importante discussion.
Nous avons aussi bénéficié des largeurs de vue de nos collègues
internationaux.
À l’instar de tous les pays qui participent à ce forum, nous nous sommes
engagés à promouvoir la sensibilisation, la commémoration et la
recherche concernant l’Holocauste. Nous avons déjà lancé des initiatives
en ce sens partout au pays. Cette année, le Canada entend mener une
vaste enquête sur la sensibilisation à l'Holocauste dans ses dix provinces
et trois territoires afin de cerner les pratiques exemplaires et améliorer le
programme d’études. Cette enquête et cette collecte de matériel éducatif
contribueront à la production du répertoire international d'éducation, de
commémoration et de recherche concernant l'Holocauste, qui vise à
décrire les initiatives entreprises dans le domaine partout dans le monde.
2
Annexe B
Il est trop tard pour ceux qui y ont laissé leur vie, mais nous pouvons
tenter de rétablir la justice en leur nom et en celui des survivants. Nous le
ferons non seulement en faisant connaître la façon atroce dont ils ont
perdu la vie, mais aussi en célébrant leurs accomplissements et leur
dignité. Grâce à la sensibilisation, à la commémoration et à la recherche,
nous pourrons faire en sorte que les générations futures ne soient ni les
auteurs, ni les victimes de violations des droits de la personne. Nous
ferons tous les efforts nécessaires afin que ni nous, ni nos enfants, ne
soient jamais plus des témoins impuissants de crimes contre l’humanité,
au pays comme ailleurs dans le monde.
2.1 (C) – Journée internationale des Nations Unies dédiée à la mémoire des
victimes de l'Holocauste
Le 27 janvier 2007 (11 h 45 HNE)
No 15
Déclaration du ministre Mackay à l'occasion de la Journée
internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste
Le ministre des Affaires étrangères et ministre de l’Agence de promotion
économique du Canada atlantique, l’honorable Peter MacKay, a fait
aujourd'hui la déclaration suivante pour marquer la deuxième cérémonie
commémorative de la Journée internationale dédiée à la mémoire des
victimes de l'Holocauste, désignée par les Nations Unies :
« Aujourd’hui, les Canadiens se souviennent des millions de victimes de
l'Holocauste. La libération du camp de concentration d'Auschwitz, le
27 janvier 1945, a révélé au monde entier les horreurs de l'Holocauste et
le plan exécuté avec détermination pour massacrer des millions
d'innocentes victimes.
« Il est de notre devoir solennel de nous souvenir de cette tragédie, non
seulement pour rendre hommage aux victimes, mais aussi pour dénoncer
ceux qui veulent nier l'existence même de l'Holocauste ou qui prétendent
qu'il a été exagéré. L'Holocauste nous rappelle que tous les peuples épris
de dignité et de droits humains doivent dénoncer la haine et le fanatisme.
« Le nouveau gouvernement du Canada se joint aux Canadiens pour
souligner l'importance de cette journée de commémoration qui nous
permet de transmettre les leçons de l'Holocauste aux nouvelles
générations et de veiller à ce que jamais plus l'humanité ne demeure
silencieuse devant de telles horreurs. »
…
3
Annexe B
Le gouvernement du Canada favorise l'éducation, la mémoire et la
recherche liées à l'Holocauste
HAMILTON (Ontario), le 26 janvier 2008 – L'honorable Jason Kenney,
secrétaire d'État (Multiculturalisme et Identité canadienne), participera
demain aux activités organisées à Hamilton pour souligner la 3e Journée
internationale de commémoration en mémoire des victimes de
l'Holocauste.
« Le gouvernement du Canada estime que nous devons veiller à ce que
la mémoire de l'Holocauste demeure bien vivante, tout en restant à l'affût
de toutes formes d'antisémitisme, a déclaré le secrétaire d'État Kenney.
Notre gouvernement continuera à préserver et à promouvoir les valeurs
fondamentales que nous chérissons en tant que Canadiens, c'est-à-dire
la liberté, la démocratie, le respect des droits de la personne et la
primauté du droit. »
« La Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes
de l'Holocauste vient nous rappeler que la haine et les préjugés minent
encore notre monde, a mentionné l'honorable Maxime Bernier, ministre
des Affaires étrangères. Voilà pourquoi le Canada collabore avec ses
partenaires des quatre coins du globe afin de favoriser le respect des
droits de la personne et de la dignité humaine. »
Le secrétaire d'État Kenney a été le fer de lance des efforts récents et
suivis visant à faire du Canada un membre de plein droit du Task Force
for International Cooperation on Holocaust Education, Remembrance,
and Research. Voilà qui illustre bien la détermination de notre
gouvernement à faire en sorte que les prochaines générations
comprennent bien les causes et les conséquences de l'Holocauste.
…
2.1 (D) – Le Canada condamne le déni de l’Holocauste
Le 6 octobre 2007 (9 h HAE)
No 138
LE CANADA CONDAMNE LE DÉNI DU PRÉSIDENT IRANIEN AU
SUJET DE L’HOLOCAUSTE
Le ministre des Affaires étrangères, l’honorable Maxime Bernier, a fait
cette déclaration aujourd’hui à la suite des propos tenus récemment par
le président iranien Mahmoud Ahmadinejad au sujet d'Israël :
« Au nom de tous les Canadiens, je tiens à condamner vigoureusement
les paroles qu'a eues le président d'Iran, et qui s'inscrivent dans une
longue série d'affirmations scandaleuses de sa part à propos d'Israël. Le
4
Annexe B
Canada a toujours défendu le droit d'Israël à exister en paix et nous
continuerons de nous élever contre ce genre de propos menaçants.
« L'affirmation du président Ahmadinejad constitue une déformation
délibérée de l'histoire et a pour but d'empêcher la réconciliation entre les
Israéliens et les Palestiniens.
« C'est ce genre de propos qui fait de l'Iran un pays préoccupant pour la
communauté internationale. Le Canada poursuit ses efforts afin que
l’attention soit portée sur le bilan atroce du gouvernement iranien en
matière de droits de la personne. À cette fin, cet automne, le Canada
proposera une fois de plus une résolution sur l’Iran aux Nations Unies. »
…
2.1 (E) – Le gouvernement du Canada honore Raoul Wallenberg
Déclaration de l’honorable Jason Kenney, C.P., député, Secrétaire
d’État (Multiculturalisme et Identité canadienne) à l’occasion de la
Journée Raoul Wallenberg
Ottawa, le 17 janvier 2008
Pendant la Seconde Guerre mondiale, des millions de Juifs ont péri dans
l’Holocauste. Certains ont toutefois pu être protégés grâce aux efforts de
gens courageux comme Raoul Wallenberg, à qui l’on attribue le mérite
d’avoir sauvé la vie de plus de 100 000 Juifs d’origine hongroise.
Aujourd’hui, alors que nous célébrons l’héritage de Raoul Wallenberg,
nous nous remémorons les gestes qu’a posés ce grand homme, le tout
premier citoyen honoraire du Canada, ainsi que les leçons que nous
pouvons tirer de son exemple.
Les efforts que le Canada déploie en vue de joindre le Groupe d’action
international pour la coopération sur l’éducation, la mémoire et la
recherche sur l’Holocauste reflètent l’engagement de notre gouvernement
à faire en sorte que les générations futures peuvent comprendre les
causes et les conséquences de l’Holocauste.
De par la terreur qui y est associée et son caractère inhumain,
l’Holocauste occupe une place unique dans l’histoire de l’humanité. Nous
devons apprendre de cette expérience, non seulement pour que « plus
jamais » un tel événement ne se produise, mais aussi afin de bâtir des
sociétés fondées sur la dignité humaine et au sein desquelles de telles
actions sont dorénavant inadmissibles.
À titre de secrétaire d’État (Multiculturalisme et Identité canadienne) et au
nom du Premier ministre Stephen Harper, j’invite les Canadiens et
Canadiennes à en apprendre davantage sur l’important héritage que
5
Annexe B
nous a légué Raoul Wallenberg, ainsi qu’à s’inspirer de ses réalisations
pour combattre l’antisémitisme, aujourd’hui comme demain.
…
2.1 (H) – La Fondation canadienne des relations raciales
Jour commémoratif de l’Holocauste
Déclaration de la Fondation canadienne des relations raciales
Le 27 janvier 2007. En ce jour, choisi pour commémorer et honorer les
victimes de l’Holocauste, ainsi que le courage des survivants et celui de
ceux qui se sont levés contre ce crime à leurs risques et périls pour
protéger les persécutés, l’expression « jamais plus » prend une
signification toute particulière.
À l’heure actuelle, ces mêmes personnes qui ont été persécutées ou qui
ont péri dans les camps de concentration nazis font face à la même haine
et à la même discrimination. Fait encore plus troublant, dans certains cas,
la haine semble augmenter au lieu de disparaître. Nous ne devons pas
seulement nous demander « pourquoi », nous devons de toute urgence
trouver des réponses qui nous permettront d'enrayer cette tendance.
À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, soit il y a à peine 63 ans, alors
que les horreurs des camps de concentration nazis nous étaient révélées,
tout portait à croire que le monde sortirait de sa torpeur en raison du
racisme et de l’intolérance dont il était témoin. Et en fait, il l’a été jusqu’à
un certain point. Malheureusement, il nous reste beaucoup à apprendre
de notre complaisance et de notre inactivité.
La Fondation canadienne des relations raciales (FCRR) continuera de
profiter des leçons de l’Holocauste pour éduquer la population aux
dangers du racisme, de la haine et de la discrimination, car ces actes de
cruauté inhumaine ne doivent plus jamais se produire, et nous ne devons
plus jamais les laisser se produire.
…
6
Annexe B
2.1 (L) – Musée canadien des droits de la personne
Le Premier ministre annonce une entente visant la création du
Musée canadien des droits de la personne
Le 20 avril 2007
WINNIPEG
Le Premier ministre Stephen Harper a annoncé aujourd’hui que le
nouveau gouvernement du Canada a conclu avec quatre partenaires des
secteurs public et privé une entente visant la création du Musée canadien
des droits de la personne.
Premier musée national à être construit en dehors de la région de la
capitale nationale, celui-ci permettra de présenter, de promouvoir et de
célébrer l’histoire et l’évolution des droits de la personne au Canada.
« Les droits ne s’épanouissent que dans des sociétés libres et
démocratiques comme le Canada, où les principes d’équité, de
pluralisme et de justice sont profondément ancrés dans l’histoire et les
valeurs de la population, de même que dans les lois promulguées par
leurs gouvernements », a déclaré le Premier ministre.
Les partenaires du gouvernement dans ce projet sont la province du
Manitoba, la ville de Winnipeg, les Amis du Musée canadien des droits de
la personne et la Forks Renewal Corporation. Le gouvernement fédéral
s’engage à verser 100 millions de dollars à condition que les partenaires
puissent recueillir 165 millions de dollars pour en assumer les coûts.
« Une collaboration de cette ampleur en vue de la mise sur pied d’un
musée national est sans précédent, mais s’il n’y a jamais eu une
institution culturelle appropriée pour un partenariat entre le secteur privé
et le secteur public, c’est bien celle-ci, car les droits de la personne ne
peuvent jamais être l’apanage exclusif de l’État », a ajouté le Premier
ministre.
Le Musée canadien des droits de la personne, dont avait rêvé le défunt
I.H. « Izzy » Asper, sera construit au centre de Winnipeg, au confluent
des rivières Rouge et Assiniboine, reconnu depuis longtemps comme
l’endroit où avaient coutume de se rencontrer les divers premiers peuples
pour résoudre leurs différends de façon pacifique.
…
7
Annexe B
2.1 (N) – Participation au Task Force for International Cooperation on
Holocaust Education, Remembrance, and Research (ITF)
Le 1er décembre 2006 (14 h HNE)
No 147
Le Canada prendra part à la réunion du Groupe d’action
international sur l’Holocauste
Le ministre des Affaires étrangères et ministre de l’Agence de promotion
économique du Canada atlantique, l’honorable Peter MacKay, a annoncé
aujourd’hui que le Canada participera, à titre d’invité spécial, à la réunion
du Task Force For International Cooperation on Holocaust Education,
Remembrance and Research, qui se tiendra à Budapest, en Hongrie, du
3 au 6 décembre 2006.
« L’Holocauste se démarque dans l’histoire de l’humanité par son horreur
et son inhumanité, a déclaré le ministre MacKay. Nous devons
absolument tirer des leçons de cette expérience – non seulement afin
qu’une telle chose ne se reproduise plus jamais, mais également afin de
construire des sociétés fondées sur la dignité humaine où de tels actes
ne seront plus possibles. »
…
Le Canada se joindra au Task Force for International Cooperation on
Holocaust Education, Remembrance and Research
PRAGUE (République tchèque), le 12 juin 2007 - Au nom du
gouvernement du Canada, l'honorable Jason Kenney, secrétaire d'État
(Multiculturalisme et Identité canadienne), a annoncé aujourd'hui que le
Canada avait franchi une première étape en vue de devenir membre de
plein droit du Task Force for International Cooperation on Holocaust
Education, Remembrance and Research.
…
« L'holocauste a remis en question le fondement même de la civilisation,
a déclaré le secrétaire d'État Kenney. Alors que l'humanité porte encore
les cicatrices laissées par les génocides, l'épuration ethnique, le racisme
et l'antisémitisme, nous nous devons d'apprendre les leçons de cette
période terrible de notre histoire collective et de les transmettre à nos
jeunes. »
…
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