Var Information - Cabinet Ecoute
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A la Une Dossier réalisé par Henri Lameyre - [email protected] Le stress"Objectif Zen" Ou comment pallier les risques au sein de l'entreprise ? Représentant 10 % des actifs français, la population des chefs d’entreprise est absente des statistiques de santé au travail, n’y étant pas légalement soumise. Or le capital-santé du dirigeant est probablement le premier actif immatériel d’une PME. Qu’il soit en incapacité durable de tenir son rôle et c’est en effet toute l’entreprise qui est mise en danger. Objectif Zen propose des solutions. Des chefs d'entreprises varois ont accepté d'y participer. E n juillet 2012 (Var Information n° 4477 du 27 juillet), notre dossier ouvrait le débat à propos de l'entreprise, espace de stress ou d'épanouissement personnel. "Le travail est-il compatible avec le bonheur ?" demandions-nous, rappelant que l'origine étymologique du mot "travail" venait du latin populaire "tripalium" qui signifie "instrument de torture". 11 entreprises dans l'arène du stress Depuis des années déjà, le stress au travail est devenu une affai- Un peu d'histoire En un peu plus de 60 ans (depuis 1947), les CHS puis les CHSCT (Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) se sont installés dans le paysage de l’entreprise comme des acteurs incontournables de la prévention des risques et de la protection de la santé. Les organisations syndicales consacrent beaucoup d’énergie à former et professionnaliser leurs représentants. Les organisations patronales réfléchissent au rôle-clé que doit jouer le président de ce comité. C’est un lieu rare où le dialogue se place davantage sur le terrain de la concertation, de la "co-construction" et de la consultation que sur celui de la négociation. (Source : ministère de la Santé) 6 LE VAR INFORMATION N° 4536 - VENDREDI 13 SEPTEMBRE 2013 re nationale. Mais c'est davantage le salarié, majoritaire dans l'entreprise, qui était invité au débat. Objectif Zen s'attaque cette fois au stress du chef d'entreprise. Un groupe pilote unique de 11 entreprises, 9 varoises et 2 basées dans les Alpes Maritimes, a décidé de jouer le jeu. Cette démarche a débuté en avril dernier, le dernier atelier vient de s'achever et l'expérience, parrainée par Olivier Torrès, parrain expert, et Christophe Dominici, parrain manager, et soutenue par l'UPV, se clôturera dans quelques jours par une remise de trophées (lire encadré). Risques psychosociaux, les RPS Comme le rappelle Gérard Cerrutti, son président, "les risques psychosociaux sont une composante des risques professionnels que l’on ne peut pas ignorer. Ces risques peuvent affecter potentiellement tout travailleur voire les dirigeants d’entreprises quelle que soit la taille de l’entreprise, le domaine d’activité, le type de contrat ou de relation d’emploi." Stress, incertitude, angoisse caractérisent ainsi de plus en plus les conditions de travail des salariés et celles des patrons de TPE et de PME à tel point que cet état devenu une priorité de santé publique, fait dorénavant partie des risques psychosociaux (RPS). Dirigeants et salariés En 2010, déjà, selon une enquête menée par le Conseil supérieur de l'Ordre des expertscomptables et TNS Sofres, 63% des patrons de TPE et de PME déclaraient être sujets au stress. Pour 69% des personnes sondées (800), ce stress était en premier lieu généré par "l’évolution du carnet des commandes", suivi par "la gestion du personnel". La charge de travail, les craintes d’impayés et la situation de leur trésorerie inquiétaient près d’un patron sur deux. Ca n'a pas changé. Face à ce constat, les initiateurs du projet Objectif Zen A la Une psychosociaux ont souhaité mettre l’accent sur le stress et la pression des dirigeants et des cadres dirigeants dans un projet innovant et unique avec un seul objectif : améliorer le bien-être au travail pour tous, dirigeants et salariés. Prendre du recul pour regarder La méthode de travail a consisté en des ateliers collectifs et individuels. Les ateliers collectifs ont permis aux chefs d'entreprise de travailler ensemble sur des problématiques communes, de découvrir des outils, de les partager et d’échanger concrètement sur leur efficacité et leur mise en application. Partant du principe que ces dirigeants et cadres, experts de leur entreprise, ont de moins en moins le temps et l’énergie de prendre du recul pour regarder ce qui se passe vraiment "en bas", ces ateliers collectifs ont pu leur permettre d’échanger leurs pratiques, partager leurs difficultés et de se mettre ensemble dans une posture créative et constructive. A son propre rythme Quant aux ateliers individuels, deux séances en entreprise ont eu pour but de mettre en application les outils et informations ou propositions intéressantes récupérées en collectif. Chaque entreprise présentait alors ses spécificités. Ce travail personnalisé a permis de capitaliser immédiatement le travail de formation et de mettre rapidement en application les actions à mener dans chaque entreprise, la proposition mixte de cette formation permettant souplesse, flexibilité et créativité. Chaque entreprise a avancé à son propre rythme, la synergie Un parrain manager : Christophe Dominici du groupe a fait le reste. Des chefs d’entreprises "proactifs" C'est ainsi que ce groupe pilote composé de 11 entreprises (lire témoignages ci-après), auxquelles se sont jointes trois autres entreprises varoises (camping Le Fréjus, GefiGram et le CGA de Saint-Raphael), se sont engagées à suivre un programme de formation pendant six mois (de mai à octobre 2013) afin d'optimiser leur gestion du stress et de la pression, et leurs pratiques managériales. L'objectif d'Objectif Zen ? S'adresser aux chefs d’entreprises varois "proactifs". Proactif ? Etre proactif, c'est "aller dans le sens du bien-être au travail", c’est "encourager un management humaniste", "participer au développement et à la performance de l’entreprise à travers les hommes (et les femmes) qui la composent". Cette action spé- Ex-joueur international français de rugby principalement sous les couleurs du Stade français, ancien champion de France (1998, 2000, 2003, 2004 et 2007), Christophe Dominici est depuis 2010 un chef d’entreprise investi et passionné (So Bacco Infiniment), et un des deux parrains d’Objectif Zen. "Un chef d’entreprise zen, dit-il, est un homme qui a du charisme, de l’énergie. Cela s’explique, se voit. Le décideur doit apporter du rêve. Un grand manager ? C’est celui qui sait transmettre la passion de ce qu’il est et imposer une exemplarité. (…) Le sport m’a appris qu’un entraîneur n’apprend pas à jouer au rugby, il apprend à manager." ciale "dirigeants ou cadres dirigeants" devrait permettre d’analyser leurs attitudes face au stress et à la pression après leur avoir présenté des outils concrets qu’ils pourront mettre en application au sein de leur entreprise respective. Et si la prise en compte des RPS dans l’entreprise devenait un véritable atout, un outil de recentrage stratégique ? Réponse le 3 octobre. Remise du trophée "bien-être au travail" Le 3 octobre à Toulon Depuis le lancement d’Objectif zen en avril dernier, plusieurs ateliers de formation se sont réunis, en entreprise ou en individuel (juin, juillet, septembre). La soirée de clôture avec la remise des trophées bienêtre au travail se tiendra le jeudi 3 octobre 2013 à 19h dans les salons de l'UPV à Toulon. Cette soirée de clôture permettra de boucler l’opération et de transmettre un bilan de l’action menée par les entreprises partenaires. Elle se déroulera en présence des entreprises à qui sera décerné un trophée, une première en France, en présence des parrains. Un parrain expert : Olivier Torrès Professeur des Universités (Montpellier 1) et chercheur associé à l’école de management EM Lyon, Olivier Torres a créé en 2009 Amarok, un observatoire qui étudie la santé physique et mentale des travailleurs non salariés (TNS), des propriétaires-dirigeants de PME, des commerçants, des professions libérales et des artisans. "Un chef d'entreprise sensibilisé à sa propre santé au travail sera, dit-il, en retour plus attentif à celle de ses salariés. D'où l'importance de s'engager pour une promotion collégiale du bien-être en entreprise, tel que le prévoient les actions du programme Objectif Zen." LE VAR INFORMATION N° 4536 - VENDREDI 13 SEPTEMBRE 2013 7 A la Une Témoignages Sapa Profils Puget (Secteur : fabrication de profilés aluminium) "Sapa mène une politique sociale attentive. La priorité est donnée au bien-être au travail, souligne Patrick Picard, son président, avec tout un assortiment de services : une infirmière présente en permanence, une assistante sociale (lundi), mise à disposition d’un ostéopathe (mardi), un médecin du travail (jeudi) et une psychologue clinicienne (vendredi)". Assurances MMA Frémont Palleau (Secteur : assurances. 10 collaborateurs, plus de 7400 clients en portefeuilles) "Nous attendons d’Objectif Zen un oeil extérieur sur notre fonctionnement, partager notre expérience, découvrir d’autres modèles pour apprendre. C’est aussi l’occasion de se remettre en cause. (?) A plusieurs, nous sommes plus forts?" Bremond promotions (Secteur : promotion immobilière) "Je délègue beaucoup, assure Didier Bremond. Objectif Zen arrive à un moment "crucial" de ma carrière. Je fonctionne comme je sens. Avec des objectifs précis. C’est dans cette optique qu’Objectif Zen m’a séduit." Prohyma (Secteur : entreprise de propreté. 40 salariés, 33 équivalents temps-plein) Evelyne Detoeuf, dirigeante : "J'attends d’Objectif Zen des outils, d’autres filtres, d’autres analyses, des prises de conscience pour évoluer et de la collégialité dans la démarche, une dynamique, des échanges de points de vue." Bioperformances (Secteur : performance mentale, émotionnelle et neurocomportementale) Pour Philippe Viaene, "Mesurer et comprendre les causes de son stress permet d’établir les stratégies mentales gagnantes pour le manager et d’optimiser ainsi son adaptabilité, sa concentration, sa motivation et sa créativié..." Florence Vasseur 8 LE VAR INFORMATION Cabinet Ecoute (Secteur : expertise-comptable et commissariat au compte. Un peu plus de 30 collaborateurs) Florence Vasseur, co-gérante avec Jean-Philippe Pinatel : N° 4536 - VENDREDI 13 SEPTEMBRE 2013 "En identifiant mes propres facteurs de stress et de pression, j’espère encore mieux gérer mes équipes, améliorer mes compétences relationnelles et optimiser mes qualités d’écoute et de communication." Agence Europe Sécurité (Secteur : surveillance, sécurité des biens et des personnes. Prés de 600 salariés) Christophe Cannarozzo, co-gérant : "Objectif Zen", c’est la possibilité de disposer d’outils de formation afin d’améliorer le quotidien. Un chef d’entreprise zen, c’est avant tout un bon manager qui doit pouvoir travailler sereinement sans épée de Damoclès sur sa tête (stress de l’administration, gestion de l’humain, peur de se planter face à l'avenir." Château Sainte Roseline (Secteur : viticulture. Production, commerce, négoce, évènementiel et maison d’hôtes) Aurélie Bertin, co-gérante : "Nous vivons dans un monde toujours en action et qui avance de plus en plus vite. Le dirigeant doit prendre de plus en plus de risques, investir en permanence pour permettre à son entreprise de se développer et d’être compétitive." Aurélie Bertin REM (Régie Espace Méditerranée) (Secteur : régie publicitaire radio) "J’ai toujours pris des risques importants avec une part d’inconscience, sourit Gérard Valette. Je délègue beaucoup, je responsabilise. Je pense avoir un management calme. C’est dans ce sens que j’encourage cette démarche d’Objectif Zen." Pastis and Co (Secteur : énologie, fabrication et commerce) "Un bon chef d’entreprise se doit d’être organisé pour moins stresser", reconnaît Yannick Desmarest, énologue de métier. Pour ce chef d’entreprise qui avoue "avoir besoin de se canaliser", Objectif Zen a été "pensé pour lui". NEC + (Secteur : nettoyage et entretien. 60 salariés) Dominique Serratore, co-gérante, attend d’Objectif Zen "certaines techniques qui me permettent de mieux gérer mon stress : gestes à adopter, attitudes à perdre pour mieux vivre au travail, savoir mieux gérer les conflits, éviter de ruminer certains problèmes, prendre du recul, savoir se fixer sur le réel et non sur ses pensées." Pour Annie Potier, co-gérante, "sortir de l’émotion pour se mettre dans la solution. Pour être plus objective et dans le vrai."