L`Imprimerie Nationale mise sur la confiance en sa

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L`Imprimerie Nationale mise sur la confiance en sa
04/10/12
L’Imprimerie Nationale mise sur la confiance en sa dématérialisation
L’Imprimerie Nationale mise sur la confiance en sa
dématérialisation
Société anonyme, l’Imprimerie Nationale propose des prestations de dématérialisation et de
confiance. Elle vient de s’équiper d’une plateforme d’archivage électronique. De quoi lui permettre de
proposer à ses clients de nouveaux services.
Par M ichel Remize
01/10/2012
Le chronotachygraphe équipe les véhicule de transport de
marchandises de plus de 3,5 tonnes ou de voyageurs de plus de 9
places. C ’est un équipement électronique qui se présente sous
forme d’un boîtier comprenant deux lecteurs de cartes, un
sélecteur d’entrée manuelle, un écran d’affichage et d’une
imprimante. C haque conducteur est personnellement détenteur
d’une carte de chronotachygraphe. Elle répertorie ses activités
(conduite, repos), l’identité du véhicule, la distance parcourue…
C ’est l’Imprimerie Nationale qui, en 2002, remporte un appel
d’offres pour les cartes à puce liées au chronotachygraphe. Elle
crée d’ailleurs son activité de confiances à cette occasion. Le
dispositif qu’elle propose comprend l’envoi d’un formulaire ou un
formulaire en ligne, la réception de justificatifs, le traitement
(validation de la conformité) et l’émission des cartes.
"Lorsque l’on voit un dispositif de ce type, on comprend bien
l’extrême importance de l’archivage électronique", déclare
Emmanuel Michaud, directeur de la branche service et confiance
du Groupe Imprimerie Nationale. En 2010, une réflexion est lancée
sur l’archivage électronique. L’appel d’offres suit, en 2011, avec
une demande concernant un système très structuré apte à faire
face à d’importants volumes. Le coffre-fort électronique figure
aussi parmi les revendications.
Une carte chronotachygraphe produite
par l’Imprimerie Nationale
(IN)
plateforme unique
Arcsys Software voit sa proposition retenue. C ’est une jeune et
modeste société – créée en 2009, 6 collaborateurs –, mais elle
appartient au groupe Infotel, SSII de 1 600 personnes. Sa solution
Arcsys d’archivage et de dématérialisation a déjà séduit Axa, EDF,
Bouygues Télécom… Dominique Lhopital, directeur général
d’Arcsys Software, insiste sur la valeur probante qu’elle préserve,
sa pérennité et sa présentation sous forme de plateforme unique
vers laquelle convergent tous les flux.
C e dernier point était particulièrement attendu par Emmanuel
Michaud qui souhaitait une approche sur l’ensemble du processus :
site internet, numérisation et traitement, chaque événement ou
opération étant traduit en données de traçabilité.
Les exigences techniques du projet ne se trouvent pas enfermées
strictement dans des contraintes budgétaires. On reste dans des
coûts d’investissement – non communiqués – inférieurs à un
million d’euros. Surtout, avec la plateforme Arcsys, l’Imprimerie
Nationale vise une position concurrentielle sur le marché de la
dématérialisation, permettant d’envisager « d’ici quelques années
» une volumétrie de l’ordre de 100 To !
agrément Siaf
Deux événements récents renforcent la confiance d’Emmanuel
Michaud. D’une part, il vient de remporter un marché lancé par le
ministère de l’Intérieur, concernant des dossiers administratifs et
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ministère de l’Intérieur, concernant des dossiers administratifs et
avec un volume de 12 millions de pages par an. D’autre part, le
1er juin dernier, le ministère de la C ulture et de la C ommunication
a émis un arrêté agréant le Groupe Imprimerie Nationale pour la
conservation d'archives publiques courantes et intermédiaires, sur
support numérique et sur support papier (agrément Siaf, service
interministériel des Archives de France).
Un système d’archivage électronique en ligne suppose un haut
niveau de sécurité physique (1). Les locaux informatiques dont
dispose la branche services de confiance se trouvent au site
industriel de l’Imprimerie Nationale, à Douai (Nord). Un back up
est effectué dans deux autres lieux français. De plus, le site de
Douai est classé OIV (opérateur d'importance vitale) depuis 2010,
ce qui lui permet de bénéficier de dispositions de sécurité
prioritaires. Parallèlement, l’Imprimerie Nationale a mis en place
des plans de continuité et de reprise d’activité.
embauche d’une archiviste
Le montage fonctionnel mise en place par Arcsys Software compte
plusieurs niveaux. Le premier est bien sûr la plateforme Arcsys
assurant la gestion du stockage. Le second, la couche client, est
fourni par un partenaire éditeur de logiciels, Naoned Systèmes. Il
apporte avec Mnesys la couche métier archivistique.
C ontrairement à ce que laisse supposer le mot coffre-fort
électronique, "l’espace sécurisé de confiance" installée pour
l’Imprimerie nationale se veut ouvert. Il s’agit de garder des
informations que des acteurs viennent déposer ou consulter. Dans
l’exemple du transport, l’espace est à la disposition de l’entreprise
ou de ses conducteurs ; il est aussi interrogeable par exemple par
le service des douanes.
Tout n’est pas qu’affaire de technologie. L’Imprimerie Nationale a
embauché une archiviste, "en contrat à durée indéterminée", se
plaît à souligner Emmanuel Michaud, et qui partage son temps
entre le siège parisien et le site de Douai.
Si la plateforme comporte une gestion des accès, cet impératif
trouve aussi sa traduction physique. Tout le personnel est soumis
à un contrôle. Des zones de l’entreprise font l’objet d’un accès
restreint, ce qui est le cas notamment de certaines parties du site
informatique.
L’Imprimerie Nationale entend pouvoir garantir la confidentialité
des informations, tout comme la non divulgation des données
personnelles. Un membre de son personnel est correspond
informatique et libertés (2).
migrer en permanence
La performance de la plateforme doit être au rendez-vous avec, à
terme, le traitement de 400 000 nouveaux documents par jour. La
branche service et confiance peut aller jusqu’à garantir
contractuellement un accès 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. En
fait, le délai de reprise d’activité après une défaillance suppose un
coût pour le client, mais, précise le directeur général d’Arcsys
Software, "selon les cas, on n’a pas toujours besoin d’avoir une
reprise dans la seconde".
Qu’en est-il de la pérennité ? « Un système qui sera là dans 99
ans, ça n’existe pas », lance Dominique Lhopital. Il ajoute : "Une
baie de stockage, on sait qu’elle dure trois ans". Pour lui, la
réponse à apporter tient en la capacité du système à migrer en
permanence. Il s’agit de ne pas s’enfermer dans des formats
propriétaires, de respecter les standards – des centaines de
standards sont en jeu, « impossibles à lister » –, de diversifier les
supports, entre le magnétique et l’optique et de se montrer
évolutif. Enfin, la réversibilité du système est garantie. C ’était pour
l’Imprimerie Nationale un élément obligatoire.
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l’Imprimerie Nationale un élément obligatoire.
La solution a été mise en œuvre en mars 2012. L’heure est
maintenant au montage de solutions, dans une approche globale
de la valeur probante. C ’est par exemple la gestion des fiches de
paie, avec "mandat de prélèvement SEPA", pour le compte d’un
opérateur téléphonique. Une bonne marge de volumétrie est en
réserve pour les clients à venir. Emmanuel Michaud l’affirme : "La
plateforme ne tournera jamais à 100 %, nous garderons toujours
50 To d’avance" !
(1) Voir Archimag, juillet-août 2012, n° 256, pp. 31-33, l’article «
mise en place d’un système d’archivage électronique ».
(2) Voir Archimag, février 2011, n° 241, pp. 34-35, l’article « droit
: le correspondant informatique et libertés ».
+ repères
l’Imprimerie Nationale en bref
L’Imprimerie Nationale se présente comme « une entreprise de
haute technologie prestataire de services et de solutions
sécurisées ». Intégratrice de solutions globales, elle propose des
produits et des services sécurisés à destination de l’Etat et du
citoyen, mais aussi des collectivités territoriales et du secteur
privé.
Les trois axes de son activité sont :
- l’authentification des personnes et des biens : passeport
biométrique, carte d’identité…
- les services de confiance : solutions de traitement physique et
numérique des documents sécurisés
- l’impression et les flux numérisés.
Ancienne direction centrale du ministère du Budget, l’Imprimerie
Nationale est devenue société anonyme en 1993, elle est détenue
à 100 % par l’Etat et bénéficie du monopole de la réalisation des
titres sécurisés. Le Groupe Imprimerie Nationale compte 700
personnes. Il se compose des filiales Imprimerie Nationale C ontinu
et Services (INC S), pour ses activités concurrentielles,
C hronoServices (gestion informatisée de la délivrance et de la
gestion du cycle de vie des titres) et JPrint (impression et
façonnage).
www.imprimerienationale.fr
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