Télécharger le Book Régions
Transcription
Télécharger le Book Régions
LES AGENCES D’EMPLOI, DES ACTEURS AU SERVICE DES TERRITOIRES SOMMAIRE 1. REPÈRES 2014 p. 2-3 • L’intérim • Le recrutement 2. LES AGENCES D’EMPLOI, TRAIT D’UNION ENTRE LES INDIVIDUS ET LES ENTREPRISES DANS LES TERRITOIRES p. 4-8 • Des experts locaux pour répondre aux priorités des bassins d’emploi et des entreprises • Un accompagnement global personnalisé pour répondre aux besoins des individus 3. NOTRE RAISON D’ÊTRE : PROPOSER DES SOLUTIONS POUR L’EMPLOI p. 9-12 • Mission Jeunes • 1 000 Parcours en Franche-Comté • Plan de mobilité intersectorielle en bassin lillois • Énergie Lorraine – Développement de l’emploi et des compétences 1. REPÈRES 2014 L’intérim 1 500 ENTREPRISES DE TRAVAIL TEMPORAIRE UNE RELATION TRIPARTITE Le travail temporaire consiste pour une agence d’emploi à mettre à disposition de manière temporaire, auprès d’une entreprise, un salarié intérimaire qu’elle recrute et rémunère en fonction d’une qualification convenue. L’agence d’emploi est l’employeur du salarié intérimaire. CHIFFRES CLÉS 2014 • 519 000 intérimaires en équivalent temps plein (ETP) Répartition de l’emploi intérimaire par grand secteur d’activité 7 000 Tertiaire 36,4 % AGENCES D’EMPLOI BTP Industrie 43,7 % 19,3 % Répartition des intérimaires par qualification 20 000 Cadres 1,9 % SALARIÉS PERMANENTS Employés Ouvriers non qualifiés 36,6 % 2 Sources : DARES / Prism’emploi / FAF.TT Professions intermédiaires 7,9 % 12,8% Ouvriers qualifiés 40,7 % Le recrutement FOCUS SUR LES JEUNES INTÉRIMAIRES 125 966 jeunes intérimaires, 24,3 % de l’ensemble de l’emploi salarié L’intérim, un moyen d’accès privilégié à un emploi Avant leur entrée en intérim, 89 % n’avaient jamais travaillé en CDI 65 % n’avaient jamais travaillé en CDD Depuis la loi de cohésion sociale de 2005, les agences d’emploi peuvent proposer, conjointement à l’intérim, des prestations de recrutement. En 10 ans, 375 000 recrutements en CDI ou CDD ont été réalisés pour le compte d’entreprises par les agences d’emploi. CHIFFRES CLÉS 2014 • 50 500 recrutements Répartition des recrutements par grand secteur d’activité Industrie 30 % L’intérim, un tremplin vers l’emploi 93 % des jeunes intérimaires étaient en dehors du marché du travail Tertiaire 60 % BTP 10 % lors de leur inscription dans une agence d’emploi (34 % étaient étudiants et 59 % sans emploi). Un an après, en mars 2015, ils sont 55 Répartition des recrutements par qualification % en emploi (dont 40 % intérimaires, 8 % en CDI et 9 % en CDD). (Étude OME-avril 2015). Cadres Ouvriers non qualifiés 30 % Professions intermédiaires 27 % 5% Ouvriers qualifiés 12 % Employés 26 % 3 2. LES AGENCES D’EMPLOI, TRAIT D’UNION ENTRE LES INDIVIDUS ET LES ENTREPRISES DANS LES TERRITOIRES Des experts locaux pour répondre aux priorités des bassins d’emploi et des entreprises UN MAILLAGE DENSE DU TERRITOIRE Avec 7 000 agences d’emploi et 20 000 salariés permanents, la profession est présente sur l’ensemble du territoire, dont les DOM-TOM. Ce maillage territorial permet aux agences d’emploi d’appréhender avec précision les problématiques et les besoins des entreprises locales. Dans certains bassins, les agences sont les seuls acteurs de l’emploi présents. Il en découle une adéquation plus pertinente entre l’offre et la demande d’emploi pour pallier les pénuries de compétences locales. Un représentant de la profession - Prism’emploi est organisé en 17 sections régionales avec 26 présidents et vice -présidents- est par ailleurs présent dans chaque région. Un de ses rôles clefs ? Servir de relais auprès du Service Public de l’Emploi (Pôle emploi, missions locales, Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi – Direccte), des Conseils régionaux, des élus locaux, des fédérations professionnelles, pour permettre une parfaite coordination des actions. Les agences d’emploi sont de ce fait reconnues comme un acteur à part entière du SPE. Elles participent régulièrement aux réflexions et aux travaux menés par les autorités locales pour insérer, orienter, accompagner et former les publics non expérimentés et peu qualifiés. Elles contribuent ainsi activement à la lutte contre le chômage. UNE CONNAISSANCE FINE DES BESOINS DES ENTREPRISES Grâce à ce maillage, les agences d’emploi ont accès à ce qui constitue la condition même de leur efficacité : une connaissance fine des besoins des entreprises locales. “Les demandes que nos agences reçoivent chaque jour sont un indicateur très pertinent des besoins, opportunités et difficultés d’un bassin d’emploi” confirme Gilles Lafon, président de Prism’emploi. 4 De fait, elles sont le seul acteur local à être quotidiennement en contact avec les entreprises de différents secteurs d’activité, les salariés intérimaires et les candidats. Cette proximité leur permet de comprendre et même d’anticiper les besoins des acteurs économiques. “Nous sommes capables d’identifier une pénurie de compétences très en amont, donc de mettre en place des parcours de formation adéquats, et de mobiliser rapidement les candidats”, souligne ainsi Gilles Lafon. Cela leur permet aussi de mettre en place des dispositifs ad hoc qui répondent aux spécificités des territoires, en partenariat avec les acteurs publics de l’emploi : “Chaque acteur économique n’a qu’une vision partielle d’un problème et ne détient qu’une partie de la solution, précise Gilles Lafon, ce n’est qu’en échangeant que l’on peut analyser une problématique dans sa globalité et y répondre de manière efficace.” Les formats de collaboration sont multiples : signature de conventions spécifiques, programmes d’identification des besoins des entreprises, campagnes de prise en charge de publics spécifiques ou très éloignés de l’emploi… Au final, l’activité des agences d’emploi peut être considérée comme un véritable baromètre du marché du travail. L’intérim, indicateur avancé de l’emploi L’intérim anticipe de 6 à 12 mois la tendance générale sur le marché du travail, les entreprises faisant en effet appel à des salariés intérimaires avant de recruter durablement. Si la création d’emplois durables nécessite un taux de croissance annuel de l’économie au moins équivalent à 1,5 %, 0,7 % suffit pour faire repartir le marché de l’intérim. Inversement, en période de baisse d’activité, les entreprises commencent par réduire leur recours à l’intérim avant d’envisager des dispositifs plus lourds. L’intérim de ce fait est un véritable indicateur avancé de l’emploi. Évolution comparée du PIB* et de l’emploi intérimaire Évolution du PIB Évolution du nombre d'intérimaires 5% 50 % 40 % 4% 30 % 3% 20 % 2% 10 % 0% 1% -10 % 0% -20 % -1 % -30 % -2 % -40 % 2014 2013 2012 2011 2010 2009 2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000 1999 1998 1997 1996 1995 1994 1993 1992 -3 % 1991 PIB -50 % 1990 Emploi intérimaire * PIB en volume (prix chainês, base 2000). Sources : INSEE / Barométre Prism’emploi Un accompagnement global personnalisé pour répondre aux besoins des individus Au-delà de leur capacité à appréhender les besoins des entreprises, les agences accompagnent les salariés intérimaires tout au long de leur parcours, et de façon personnalisée. Elles agissent ainsi comme de véritables “imprésarios”. DES PARCOURS SÉCURISÉS Depuis plus de trente ans, la profession poursuit un objectif clef : sécuriser les parcours des salariés intérimaires. Cette ambition est inscrite dans l’ADN même des agences d’emploi. Depuis toujours elles permettent à ces derniers de conserver leur statut même lorsqu’ils sont en formation. Ce sont elles qui prennent en charge les salaires et les coûts associés au cours de cette période. Les actions de formation qu’elles proposent sont ensuite suivies d’une ou plusieurs missions d’intérim. Cette ambition se traduit aussi au quotidien, par l’accent mis par les agences d’emploi sur la formation – condition sine qua non de l’employabilité des salariés intérimaires, donc de leur accès facilité à l’emploi. La profession investit ainsi plus de 300 millions d’euros par an. Soutenues par leur OPCA de branche, le FAF.TT (cf. encadré), elles sélectionnent chaque jour, parmi plusieurs dispositifs de formation, ceux qui répondent le mieux aux profils des salariés intérimaires et aux besoins des entreprises (contrats d’insertion professionnelle intérimaire, contrats de développement professionnel intérimaire, etc.). La profession a par ailleurs toujours été force de propositions sur la sécurisation des parcours professionnels. Dès 1983, la branche a créé le «contrat de mission formation», pour permettre aux salariés intérimaires de rester le plus longtemps possible en emploi tout en accroissant leurs qualifications. En 2002, elle a également été pionnière dans la mise en place du Droit Individuel à la Formation (DIF) intérimaire – ce droit qui n’a été généralisé dans le droit commun qu’en 2004. 5 L’efficacité de la profession en matière de sécurisation des parcours professionnels et d’accès à l’emploi a d’ailleurs été reconnue à de multiples reprises. Les pouvoirs publics ont ainsi confirmé le rôle des agences d’emploi comme acteurs clefs du marché du travail : en 2005, le législateur les a autorisées à exercer une activité de recrutement et de placement. Ainsi depuis 10 ans, au-delà de leur activité intérim, les agences d’emploi accompagnent les entreprises dans la gestion de leurs ressources humaines en leur proposant des prestations de recrutement. Elles sont par ailleurs missionnées par Pôle emploi, qui après appel d’offres, leur délègue le placement de demandeurs d’emploi. En 2012, elles ont aussi gagné le droit de conclure des contrats d’apprentissage intérimaires. Elles participent de ce fait activement au renforcement de l’employabilité des plus jeunes. “Non seulement les entreprises qui passent par nos agences peuvent trouver des apprentis, indique Gilles Lafon, mais elles bénéficient en plus de l’intervention d’un professionnel des ressources humaines pour l’accompagnement et le tutorat de ces derniers.” Preuve que la profession croit fermement en l’avenir de ce dispositif : elle s’est dotée en 2015 d’un organisme dédié, un OCTA (organisme collecteur de la taxe d’apprentissage). En 2013, les agences d’emploi ont également obtenu la possibilité de former des demandeurs d’emploi (via l’adaptation à la branche du dispositif de la Préparation Opérationnelle à l’Emploi Collective - POEC). “Nous leur proposons des formations longues – jusqu’à 400 heures qu’ils n’auraient pas forcément pu effectuer sans la perspective d’une mission d’intérim, précise Gilles Lafon. Ce sont également des formations pratiques, puisque jusqu’à un tiers du temps peut être réalisé en entreprise.” À noter que certaines entreprises de travail temporaire se sont spécialisées dans l’accompagnement des salariés les plus éloignés de l’emploi, dits “en insertion”. Il s’agit par exemple de bénéficiaires de minima sociaux, de demandeurs d’emploi de longue durée ou de jeunes ayant quitté très tôt l’école. Les entreprises de travail temporaire d’insertion sont signataires de conventions spécifiques avec Pôle emploi. LE FAF.TT Le FAF.TT (Fonds d’Assurance Formation du travail temporaire) est l’OPCA de la branche chargé depuis 1983 de collecter les fonds des entreprises de travail temporaire. Ses missions sont multiples et vont bien au-delà du financement de la formation professionnelle. Ainsi en tant qu’OPCA, le FAF.TT a notamment pour missions de : • sensibiliser, informer et accompagner les entreprises dans l’analyse et la définition des besoins en matière de formation professionnelle ; • concourir à la réalisation d’interventions expérimentales ou exemplaires intéressant l’emploi et la formation au niveau des bassins d’emploi et auprès des PME de la branche ; • développer des actions innovantes pour aider les entreprises à optimiser leurs budgets formation ; • assurer une présence auprès des instances territoriales et nationales en charges des questions relatives à la formation professionnelle et à l’apprentissage. Le FAF.TT est aussi un OPACIF et à ce titre a notamment pour missions : • de délivrer le conseil en évolution professionnelle ; • d’accompagner les salariés et les demandeurs d’emploi dans leur projet professionnel lorsque celui-ci nécessite la réalisation d’une action de formation, d’un bilan de compétences ou d’une validation des acquis de l’expérience ; • de financer les actions organisées dans le cadre du congé individuel de formation (CIF) en lien le cas échéant avec la mobilisation du compte personnel de formation (CPF). En 2015, le FAF.TT devient l’OCTA de la branche en charge de la collecte de la taxe d’apprentissage. L’objectif de la profession est double : développer l’apprentissage en tant que voie d’excellence pour l’insertion des jeunes et contribuer à restaurer la compétitivité des entreprises en formant des jeunes à des compétences dont elles ont besoin. Le FAF.TT accompagne également les agences d’emploi en leur proposant des outils qui leur permettent de renforcer leur capacité à mettre en relation les besoins des entreprises et les projets professionnels des salariés intérimaires. 6 LES DISPOSITIFS À L’ATTENTION DES SALARIÉS INTÉRIMAIRES EN FORMATION Dès 1983, les agences d’emploi ont créé le “contrat de mission formation” permettant aux salariés intérimaires en formation d’être rémunérés et encadrés par un contrat de travail. Depuis, les dispositifs se sont développés. Ils permettent aux agences d’emploi de proposer au salarié intérimaire et à l’entreprise la réponse la plus adaptée à leurs besoins respectifs. Parmi eux : • Le contrat d’insertion professionnelle intérimaire (CIPI) facilite l’insertion ou la réinsertion de personnes éloignées de l’emploi principalement à cause de leur âge, handicap, situation personnelle… Ce contrat propose un parcours alternant formation externe, formation en entreprise et missions en entreprise utilisatrice. En 2014, 1 582 CIPI ont été réalisés. • Le contrat de développement professionnel intérimaire (CDPI) s’adresse aux salariés intérimaires peu ou pas qualifiés qui ne trouvent pas de débouchés dans leur bassin d’emploi. Ce contrat leur permet d’accéder à un premier niveau de qualification ou à une qualification sur un métier plus recherché sur leur territoire. Les CDPI sont conçus pour permettre au salarié intérimaire d’effectuer des missions de plus en plus qualifiées. En 2014, 2 642 CDPI ont été réalisés. • Le contrat de professionnalisation (CPRO) favorise l’insertion ou la réinsertion professionnelle des salariés intérimaires et permet l’acquisition d’une formation reconnue. En 2014, 2 580 CPRO ont été réalisés. • La période de professionnalisation (PP) permet d’obtenir une qualification ou un titre professionnel reconnu et favorise ainsi le maintien et/ou l’évolution dans l’emploi. En 2014, 2 472 PP ont été réalisées. Surtout, en 2014 a été atteinte une nouvelle étape dans la sécurisation des parcours avec la création : • du “CDI intérimaire” - c’est-à-dire la possibilité d’effectuer des missions dans diverses entreprises tout en restant salarié en CDI de l’agence d’emploi ; • du Fonds de sécurisation des parcours des intérimaires (FSPI). CDI INTÉRIMAIRE ET FSPI, NOUVELLES ÉTAPES DANS LA SÉCURISATION DES PARCOURS Concilier sécurité de l’emploi et flexibilité ! Telle est la prouesse accomplie par la profession avec la création du “CDI intérimaire”, véritable innovation sociale – officialisée par l’accord de branche du 10 juillet 2013 et reprise dans la loi du 17 août 2015 relative au dialogue social et à l’emploi. Ce nouveau contrat de travail, signé entre une agence d’emploi et un salarié intérimaire, permet à ce dernier d’effectuer des missions d’intérim dans plusieurs entreprises tout en bénéficiant des avantages du CDI – notamment, rémunération minimale mensuelle garantie qui couvre les périodes de mission et d’intermission, démarches de la vie courante facilitées (accès au logement, au crédit…). L’intérêt pour les agences d’emploi du CDI intérimaire ? Fidéliser leurs salariés intérimaires et accroître leurs compétences- l’intérimaire en CDI bénéficie en intermission de formations notamment dans les métiers en tension - et ainsi mieux répondre aux attentes des entreprises. L’intérêt pour la collectivité? Entre deux missions, le salarié intérimaire en CDI conserve son statut, il n’est donc pas à la charge de Pôle Emploi. En juin 2015, 3 000 CDI intérimaires ont été signés. Le Fonds de sécurisation des parcours des intérimaires (FSPI) créé par la profession en 2013 a quant à lui pour vocation de financer des actions de formation et d’accompagnement destinées à augmenter l’intensité d’emploi des salariés intérimaires. Ce fonds est alimenté par une cotisation des agences d’emploi de 0,5 % de l’ensemble de la masse salariale des intérimaires. En juin 2015, 35 000 salariés intérimaires ont bénéficié d’une prestation du FSPI. DES PARCOURS PERSONNALISÉS Rapprocher les droits des salariés intérimaires de ceux des individus en CDI…. Sur les questions d’action sociale, de retraite et de prévoyance, la profession a toujours été ambitieuse. Elle a ainsi créé des dispositifs équivalents – comme par exemple un régime d’indemnisation complémentaire pour les risques maladie, accidents du travail et de trajet, maternité, décès. Au-delà, elle a mis en place les outils indispensables pour que ces droits soient faciles d’accès : des guichets uniques à disposition des salariés intérimaires. 7 Le Fonds d’action sociale du travail temporaire (Fastt) financé par les agences d’emploi, gère ainsi les questions relatives à l’action sociale : il propose aux salariés intérimaires des services et des prestations pour améliorer leur vie quotidienne et lever les freins périphériques à l’emploi (voir encadré). Un guichet unique (REUNI Retraite Salariés et REUNI Retraite Cadres, membre d’AG2R La Mondiale ) a aussi été créé pour gérer les questions de retraite et prévoyance. Au final, depuis plus de trente ans, la profession a créé un statut protecteur du salarié intérimaire. “Sur le plan de la sécurisation professionnelle, l’intérim est (…) nettement mieux que le CDD, le stage ou l’auto-entreprenariat” affirme d’ailleurs Christophe Everaere, professeur des universités à l’IAE de Lyon (Les emplois atypiques, quelles réponses au besoin de flexicurité, Ed. Wolters Kluwer, 2014). LE FASTT Le Fastt (Fonds d’action sociale du travail temporaire) propose aux salariés intérimaires des services et des prestations pour améliorer leur vie quotidienne et lever les freins périphériques à l’emploi. Financé par une contribution des entreprises de travail temporaire, le Fastt a délivré en 2014, 67 500 prestations et mobilisé près de 20 millions d’euros. Les salariés intérimaires peuvent via ce fonds, bénéficier d’une palette de services diversifiée. • Logement : garanties pour les bailleurs, outils et conseils pour faciliter l’accès au logement locatif, solutions d’hébergement temporaire dans des conditions privilégiées. En 2014, 6 900 salariés intérimaires ont été couverts par les garanties du Fastt et 2 945 ont bénéficié d’un accompagnement personnalisé pour la recherche d’un logement. • Crédit : conseils et études de projets, prêts de trésorerie, d’équipement et microcrédit. 2 950 prêts et 816 microcrédits ont été accordés à des salariés intérimaires en 2014. • Mobilité : location de véhicule, réparation de véhicule à tarifs réduits. 4 200 locations de véhicule ont été réalisées en 2014, soit 44 500 journées de location. • Garde d’enfants : solutions de garde à domicile ou service de place en crèche (dans certaines régions). 3 000 gardes d’enfants (31 000 heures de garde) ont été réalisées en 2014. L’INTÉRIM, TREMPLIN VERS L’EMPLOI Aujourd’hui, les chiffres traduisent l’efficacité des actions menées par les agences d’emploi, qui s’affirment comme des acteurs incontournables sur les questions relatives au marché du travail. L’étude réalisée en 2015 par l’Observatoire des Métiers de l’Emploi avec OpinionWay1 conforte en effet le rôle de l’intérim comme tremplin vers l’emploi. Avant de devenir intérimaires, 84 % des personnes étaient en dehors du marché du travail. Un an après leur passage en intérim, en mars 2015, 69 % d’entre elles sont en emploi, dont 19 % embauchées en CDI ou CDD. En outre, avec plus de 50 000 recrutements réalisés pour le compte d’entreprises, les agences d’emploi se hissent au 1er rang des acteurs privés du recrutement. L’intérim, tremplin vers l’emploi CDI 7% 6% 2% 5% 10 % 8% 9% Intérimaires Étud/Élèves Chômeurs indéminisés 17% 24% CDD Contrat en alternance 100% 63 % 50% Chômeurs NI* Stagiaires Inactifs Autres * NI = non indemnisés 27% 16% 1% Situation à l’entrée dans l’interim Mars 2014 1% 1% 4% 4% 11% 16% 5% 1% 2% 7% 1% 2% Séptembre 2014 Mars 2015 Source : OME avril 2015 1 Étude réalisée par téléphone en avril 2015 sur un panel de 1 000 personnes qui étaient intérimaires en mars 2014. 8 3. NOTRE RAISON D’ÊTRE : PROPOSER DES SOLUTIONS POUR L’EMPLOI Quatre initiatives nationale et locales qui démontrent la mobilisation de la profession en faveur de l’emploi. MISSION JEUNES Âgés de 18 à 25 ans, ils sont plus d’un million, en France, à n’être ni en emploi, ni en études ou formation. Nombreux sont ceux qui, parmi eux, ne reçoivent aucune aide de leur famille et se retrouvent dans des situations précaires. Pour les aider à rebondir et à s’insérer, Prism’emploi a signé en juin 2014 une convention avec l’État et l’Union Nationale des Missions Locales (chargées d’accompagner les jeunes en difficulté dans les territoires) dans le cadre du dispositif “Garantie Jeunes” mis en place au niveau national. Objectif ? Accompagner les jeunes vers l’emploi durable grâce à la mise en place d’une démarche innovante d’accompagnement global renforcé, pilotée par les agences d’emploi et les missions locales et mise en œuvre avec l’appui du FAF.TT (OPCA/OPCACIF), du Fastt (Fonds d’action sociale du travail temporaire) et du FPE TT (Fonds pour l’emploi du travail temporaire). Pour une efficacité maximale, les rôles entre les partenaires ont été bien définis. Les missions locales sont ainsi chargées de proposer à chaque jeune pendant un an des coachings et des préparations à l’emploi (ateliers métiers, mises en situation, outils multimédia, etc.) puis de l’orienter vers une agence d’emploi. Le rôle de cette dernière est d’identifier et de définir les compétences du jeune, de le former et de lui proposer des missions. Nous devons surtout aider ces jeunes à acquérir les “codes de l’entreprise” et à sécuriser leur parcours professionnel, explique Gilles Lafon, président de Prism’emploi. En découvrant différents métiers, en testant et développant leurs compétences, ils peuvent ensuite accéder à l’emploi durable. Le Fastt intervient pour lever certains freins à l’emploi : solution temporaire de logement, aide à l’accès au logement, location de voiture à prix réduit, accompagnement social… Le dispositif séduit : mi-2015, 9 accords régionaux ont été signés ou sont en cours de finalisation (Bretagne, Auvergne, Île-de-France, La Réunion, Poitou-Charentes, Normandie, PACA, Alsace et Franche-Comté). De plus, de nombreuses agences d’emploi et missions locales ont concrétisé leurs engagements (Moulins, ClermontFerrand, Fougères, Montreuil, Marseille, Ussel, Brive, Tulle, Limoges). Mission Jeunes permet non seulement aux jeunes en difficulté de s’en sortir mais offre également une réelle opportunité aux entreprises qui, malgré leur volonté, peinent parfois à rajeunir leur pyramide des âges, conclut Annie Rault, présidente de Prism’emploi Bretagne et signataire de la première déclinaison régionale. 9 1 000 PARCOURS EN FRANCHE-COMTÉ Limiter l’impact des fluctuations de l’activité industrielle pour les salariés intérimaires. Tel est l’objectif de l’opération “1 000 parcours en Franche-Comté”, que Prisme’emploi, le Conseil régional et la Direccte ont lancé en 2011. Il faut dire que l’activité de l’industrie franccomtoise, et donc de ses salariés intérimaires, a toujours été soumise à de fortes variations - des secteurs clefs comme l’automobile et la microtechnique ayant très peu de visibilité sur leurs carnets de commandes. Pour remédier à cet état de fait et permettre aux salariés intérimaires d’effectuer plus de missions d’intérim, l’opération “1 000 parcours” a mis l’accent sur la formation. Soit pour accroître leurs compétences dans leur métier d’origine, soit, surtout, pour en apprendre un second. Car il est plus facile de changer de filière dans un même bassin d’emploi que de changer de région, explique Christian Bolognesi, vice-président de Prism’emploi Franche-Comté. En partenariat avec les acteurs publics de l’emploi, les agences d’emploi ont donc d’abord identifié les besoins des entreprises du territoire, notamment pour les métiers dits “en tension” - pilote de ligne agro-alimentaire, constructeur en voirie, coffreur-brancheur, électromécanicien, mécanicien de véhicules industriels… Elles ont ensuite proposé à des intérimaires ayant au moins un début de qualification sur ces métiers ou des compétences proches de celles requises, un contrat de trois ans alternant formation rémunérée et missions. “Une durée volontairement longue pour permettre un réel apprentissage”, explique Christian Bolognesi. Enfin, les agences d’emploi ont accompagné les salariés durant toute la durée du parcours, pour faire le point sur leur évolution et préparer les prochaines étapes. “Elles se sont engagées à rencontrer régulièrement le salarié intérimaire, à réaliser des bilans de formation et à lui proposer des missions en lien avec les nouvelles compétences acquises” détaille Christian Bolognesi. Dans leurs actions, elles ont été soutenues par le Fonds d’action sociale du travail temporaire (le Fastt) ), qui est intervenu pour lever certains freins à l’emploi en termes de mobilité, de logement, de garde d’enfant… Il a notamment proposé aux salariés intérimaires entrés dans le dispositif, des locations de véhicule à prix réduit 10 le temps d’une mission ou assuré le soutien nécessaire au financement d’un crédit au logement. Ainsi, 50 salariés intérimaires en fin de mission chez PSA ont participé à l’opération pour devenir caristes d’entrepôt, un métier particulièrement recherché. Ils ont d’abord suivi une première formation de 175 heures et obtenu le titre professionnel requis. Ce qui leur a permis d’effectuer une première mission de six mois sur leur nouveau métier au sein de l’entreprise, puis une seconde, plus longue, à l’issue d’un complément de formation. Aujourd’hui, la plupart de ces caristes est toujours en emploi. Au final, entre 2011 et 2015, 268 salariés intérimaires franc-comtois ont développé leurs compétences et leur polyvalence et enchaîné formations et missions d’intérim pendant trois ans. 62 561 heures de formation et 297 606 heures de mission ont déjà été effectuées dans le cadre de ce dispositif. Non seulement cette opération est exemplaire du rôle que peuvent jouer les agences d’emploi en termes de sécurisation des parcours professionnels des salariés intérimaires, mais elle est surtout un puissant dispositif de lutte contre le chômage, résume Christian Bolognesi. D’autres projets ont été menés par plusieurs régions qui ont pu bénéficier de l’expérience de “l’opération 1 000 parcours”. PLAN DE MOBILITÉ INTERSECTORIELLE EN BASSIN LILLOIS C’est un des paradoxes de l’emploi industriel en France : alors qu’il recule depuis plusieurs années, certains postes restent néanmoins non pourvus. Dans la métropole lilloise, 130 000 emplois de ce type ont ainsi été perdus en 40 ans et pourtant, les entreprises du secteur peinaient à recruter sur des métiers de type “conducteur de ligne” ou “agent de maintenance industrielle”. En cause ? La longueur de la formation requise pour exercer ces métiers avant tout. L’existence aussi d’une multitude de qualifications spécifiques à chaque secteur. Une situation qualifiée “d’ubuesque” par Pierre Lombard, président de Prism’emploi Nord Pas-de-Calais- Picardie : “Un conducteur de ligne qualifié pour l’industrie automobile par exemple ne peut pas exercer son métier dans la plasturgie, alors même que les compétences requises sont très proches !”. Pour répondre à ces enjeux, les agences d’emploi, accompagnées par le FAF.TT avec le soutien du Comité du Bassin d’Emploi de Lille ont mis en place en 2014 une action dédiée, appelée “plan de mobilité intersectorielle”. Objectif : offrir à des salariés intérimaires une qualification leur permettant un accès à des emplois de différents secteurs de l’industrie. Les jeunes, peu expérimentés, et les salariés intérimaires ayant une première expérience mais peu qualifiés ont été choisis comme cibles prioritaires. “Car ce sont eux que nous avons le plus de difficulté à envoyer en mission”, explique Pierre Lombard. Les premiers résultats sont prometteurs. Un groupe de douze salariés intérimaires lillois a ainsi validé en février 2015 le titre professionnel de conducteur d’installations et de machines automatisées. Ils sont aujourd’hui tous en emploi. Deux nouveaux groupes ont débuté leur parcours et une opération de même nature est lancée sur le Grand Artois. Ce dispositif permet de sécuriser l’emploi des salariés intérimaires, en augmentant le nombre de leurs missions et d’accroître la compétitivité des entreprises en leur fournissant les compétences indispensables qu’elles n’arrivent pas à trouver, résume Pierre Lombard. Les agences d’emploi lilloises ont d’ailleurs été sollicitées par la Franche-Comté et Rhône-Alpes qui souhaiteraient mettre en place une opération similaire. Les agences d’emploi ont alors, avant tout, mobilisé leur connaissance des entreprises locales pour définir des “parcours de formation” mieux adaptés aux besoins. Nous avons listé précisément les métiers en tension, raconte Pierre Lombard, puis nous avons redessiné les objectifs de formation, en lien avec les organismes de formation, pour qu’ils soient plus courts et plus polyvalents. C’est le partenariat étroit entre les différents acteurs qui a fait la réussite du projet : soutien du Service Public de l’Emploi, collaborations entre organismes de formation et agences d’emploi. Ainsi, chaque parcours est composé d’un tronc commun transversal aux différents environnements de travail et d’une partie modulable destinée à l’apprentissage des spécificités de l’emploi dans quatre secteurs industriels (agroalimentaire, chimie, plasturgie, automobile). L’alternance de formations rémunérées et de missions d’intérim sur 12 à 18 mois permet aux salariés intérimaires d’accroître leurs compétences et de les valider par une certification reconnue sur le marché du travail. 11 ÉNERGIE LORRAINE – DÉVELOPPEMENT DE L’EMPLOI ET DES COMPÉTENCES 2 000 salariés supplémentaires pendant six ans. Tel a été le besoin exprimé par EDF et ses sous-traitants pour effectuer le grand carénage des 19 centrales nucléaires françaises. Des salariés qualifiés difficiles à trouver tant les compétences en la matière sont rares et les certifications réglementaires exigeantes, d’autant que nombre des missions proposées sont ponctuelles ou intermittentes, précise Muriel Delevallez, vice-présidente de Prism’emploi Lorraine. Ainsi, fin 2013, EDF et ses sous-traitants ont calculé que deux tiers des besoins en main-d’œuvre associés au grand carénage de la centrale de Cattenom, en Lorraine, ne pourraient pas être couverts – l’opération devant débuter en 2016. Comment trouver le personnel qualifié pour ce chantier en lui permettant de rester en emploi au-delà de l’opération ? Comment rajeunir la pyramide des âges de la filière énergie lorraine sans perdre de précieuses compétences ? Fin 2014, Prism’emploi Lorraine, l’État, le Conseil régional, l’UIMM et le Gimest1, sous le pilotage de la Direccte, ont signé un engagement de développement des compétences (EDEC). Les objectifs de cet EDEC ont été d’identifier : • les besoins quantitatifs et qualitatifs des grands donneurs d’ordre de l’énergie, • Ies acteurs économiques et de la formation initiale et continue concernés, • les besoins en compétences de ces entreprises et d’adaptation de leurs salariés, notamment la transmission des compétences des salariés les plus âgés vers les plus jeunes et leur transférabilité vers d’autres chantiers du secteur de l’énergie (démantèlement des centrales fossiles de Blénod-Lès-Pont-À-Mousson et la Maxe, énergies renouvelables), • l’offre de formation initiale et continue. À titre d’information, le secteur de l’énergie représente 25 000 emplois en Lorraine. Le FAF.TT et la Direccte Lorraine ont aussi conclu un accord de développement de l’emploi et des compétences (ADEC) qui organise : • l’accès à l’emploi des filières énergies, • le maintien dans l’emploi par l’adaptation des compétences aux évolutions d’organisation des entreprises, • le renforcement de la mobilité professionnelle entre entreprises/emplois/filières. 12 Les besoins ont d’abord été identifiés grâce aux travaux du Gim’est : 2 025 personnes devraient manquer d’ici 2022 (940 ouvriers, 692 agents de maîtrise et 393 cadres) dans seize grands corps de métier (mécanique, électricité, génie civil, robinetterie-chaudronnerie…) dont trois seulement sont spécifiques au nucléaire (radioprotection, sûreté et neutronique et gestion des déchets). Pour répondre à ces besoins, trois parcours spécifiques ont été définis incluant en moyenne 215 heures de formation : • Les “parcours de développement des compétences” ont pour but de favoriser la montée en compétences de personnes ayant déjà acquis des compétences de base en industrie. “Il s’agit de remplacer les départs en retraite en permettant à des salariés d’EDF de prendre plus de responsabilités ou à des salariés intérimaires d’être recrutés durablement” commente Muriel Delevallez. Ces formations sont construites en lien avec les salariés pour donner une large place à la transmission intergénérationnelle. • Les “parcours d’insertion” permettent aux salariés intérimaires extérieurs au nucléaire d’acquérir les compétences de base indispensables à une première expérience dans ce domaine. Les agences d’emploi leur proposent un parcours alliant formations rémunérées et missions pour leur permettre d’apprendre un nouveau métier. “Sur les métiers les plus tendus comme tuyauteur ou soudeur, il y a de fortes chances qu’ils signent un CDI dès la fin du parcours” précise Muriel Delevallez. • Les “parcours de diversification” permettent à des salariés intérimaires du nucléaire de travailler également sur d’autres chantiers du secteur de l’énergie et d’accroître ainsi leur intensité d’emploi. “Nous formons par exemple des salariés intérimaires pour le grand carénage et leur apportons ensuite un complément de formation pour qu’ils puissent exercer ce métier sur les barrages hydroélectriques” souligne Muriel Delevallez. Résultat ? Grâce à cet accord, 115 salariés et demandeurs d’emploi vont être prochainement formés. Mi-2015, une vingtaine de personnes a déjà été intégrée dans le cadre d’actions de professionnalisation qualifiantes. 1 Groupement des industriels de maintenance de l’Est. ALSACE / CHAMPAGNE-ARDENNE / LORRAINE 1 2 3 REPRÉSENTANTS DES AGENCES D’EMPLOI EN ALSACE/CHAMPAGNE-ARDENNE/LORRAINE Président : Pascal WESPISER (1) Vice-présidente : Katy LABALETTE (2) Vice-présidente : Muriel DELEVALLEZ (3) CHIFFRES CLÉS 2014 • Part de la région dans l’emploi salarié : 7,6 % • Part de l’intérim dans l’emploi salarié dans la région : 3,9 % • Nombre d’agences d’emploi : 640 • Nombre de salariés permanents : 2 010 Recrutement • Nombre de recrutements : 4 128 Répartition des recrutements par grand secteur d’activité Services 26 % Industrie 40 % Intérim • Intérimaires en ETP : 46 791 Commerce Services 7% Transport Répartition de l’emploi intérimaire par grand secteur d’activité 14 % 11 % BTP 13 % Industrie 54 % Transport Commerce Formation • Nombre de salariés formés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : 1 467 dont 1 338 salariés 9% 10 % BTP intérimaires 16 % Répartition de l’emploi intérimaire par département Ardennes 5 % 5 % Aube Bas-Rhin 26 % 4 % Haute-Marne Haut-Rhin 13 % 11 % Marne Meurthe-et-Moselle Moselle 9% 2 % Meuse 20 % 6 % Vosges • Nombre de salariés intérimaires formés dans le cadre d’OPAL1 : 190 • Niveau initial de formation des salariés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : > I et II : 164 > III : 202 > IV : 389 > V : 332 > VI : 255 > Nr : 125 • Nombre de demandeurs d’emploi formés dans le cadre de POEC2 : 77 • Les trois premières spécialités de formation pour les dispositifs de professionnalisation : > Commerce, vente : 597 > Transport, manutention, magasinage : 397 > Technologies industrielles fondamentales : 81 • Les trois premières spécialités de formation pour les POEC : > Animation culturelle, sportive et de loisirs : 36 > Technologies de commandes des transformations industrielles : 8 > Technologies industrielles fondamentales : 7 1 Sources : DARES / Prism’emploi / FAF.TT 2 OPAL : opération de professionnalisation en alternance inter-entreprises POEC : préparation opérationnelle à l’emploi collective ANALYSE Alsace L’emploi et l’activité économique en Alsace sont largement déterminés par un facteur en particulier : la situation géographique de l’Alsace, qui apparaît à la fois comme un défi et une opportunité. Un défi, car pour les compétences les plus rares, les entreprises alsaciennes ont du mal à proposer des salaires équivalents à ceux pratiqués en Suisse ou en Allemagne. “Cela nous pénalise particulièrement pour des emplois du type outilleurs ou régleurs-ajusteurs”, précise Pascal Wespiser, président régional de Prism’emploi. Mais la situation géographique est avant tout une opportunité. Près d’un alsacien sur dix travaille en effet en Suisse ou en Allemagne et beaucoup d’alsaciens travaillent dans des filiales de groupes étrangers installés dans la région. Le territoire peut donc profiter des variations des cycles dans trois pays. “En 2010, l’Alsace a bénéficié en même temps que l’Allemagne, et donc avant le reste de la France, de la reprise de l’économie européenne” se souvient ainsi Pascal Wespiser. Surtout, la position centrale de l’Alsace en Europe lui permet de mieux résister au déclin global de l’industrie. Plusieurs entreprises contraintes de cesser ou de réduire leurs activités de production au cours des dernières années ont en effet conservé leur site alsacien pour y installer des activités de logistique (stockage et transport). C’est par exemple le cas de Triumph et d’Osram. Les agences d’emploi ont toujours apporté des réponses adaptées à ces particularités locales. Elles repèrent ainsi régulièrement les opportunités d’emploi dans les pays voisins et les proposent aux salariés intérimaires alsaciens. “Les jeunes en particulier sont très prisés outre-Rhin par les entreprises qui souhaitent rajeunir leur pyramide des âges” explique ainsi Pascal Wespiser. Le taux de chômage des moins de 25 ans est d’ailleurs inférieur à 5 %1 dans le Bade-Wurtemberg (le Land voisin de l’Alsace). En réponse à la pénurie de compétences rares, les agences d’emploi mettent en place des dispositifs de formation longue ciblés : en 2014, elles ont notamment formé sept cordistes - des techniciens certifiés qui travaillent en hauteur sans échafaudage ni nacelle. Aujourd’hui, Pascal Wespiser dresse le bilan : ils sont tous en CDI. Elles ont aussi accompagné le développement du secteur transport et stockage en multipliant les formations dans ces domaines (plus de la moitié des intérimaires alsaciens formés en 2014 l’ont été dans ce secteur). Enfin, les agences d’emploi accordent un intérêt particulier aux jeunes : en partenariat avec la Maison de l’emploi, Pôle emploi, les missions locales, l’Apec, Cap emploi et le Conseil général 1 2 DIRECCTE Alsace, 2014 INSEE, 2013 du Bas-Rhin, elles organisent à Strasbourg les “Intérim Job Days”. Au cours de l’été 2015, 200 jeunes issus des quartiers prioritaires de la ville ont été accompagnés par les partenaires et ont suivi des ateliers dédiés (préparation de CV, entretien de recrutement.). Le 17 septembre, ils ont ensuite été reçus en entretien par les agences d’emploi – qui leur ont proposé soit un emploi (mission d’intérim, CDD ou CDI), soit une formation complémentaire. “L’opération est un tel succès que nous prévoyons de la renouveler l’an prochain”, se réjouit Pascal Wespiser. Champagne-Ardenne Parce qu’elle est un territoire d’industries traditionnelles, la Champagne-Ardenne doit trouver de nouveaux relais de croissance. La construction automobile, la métallurgie (forges) et l’agro-alimentaire sont en effet les secteurs clefs de l’industrie champardennaise, qui emploie encore une personne sur six (contre une sur huit à l’échelle nationale2) et la moitié des 11 000 emplois intérimaires du territoire. Or, la crise économique de 2008 et les difficultés en particulier du secteur automobile lui ont coûté plus de 9 000 postes entre 2011 et 2013. La Champagne-Ardenne possède néanmoins des atouts pour pallier ce phénomène. Parce qu’elle est proche de la capitale et possède un important réservoir de main-d’œuvre, elle est en effet très attractive pour certaines activités tertiaires – de nombreux centres d’appels s’y sont implantés ces dix dernières années. Le territoire possède aussi un fort potentiel touristique. “Le champagne et les sites historiques de la Grande Guerre notamment sont deux atouts clefs pour le territoire” précise Katy Labalette, vice-présidente régionale de Prism’emploi. Les agences d’emploi jouent un rôle stratégique dans l’accompagnement de ces mutations. Pour aider les salariés intérimaires de l’industrie à se reconvertir, elles ont ainsi développé des programmes spécifiques de formation : 230 personnes ont bénéficié d’un contrat associant formation et missions d’intérim en 2014, dont près de la moitié dans le secteur tertiaire. En matière de tourisme, les agences d’emploi sont notamment associées à un projet regroupant hôtels de luxe et œnotourisme à Épernay, qui devrait créer 300 emplois à terme. “Non seulement nous formons des candidats aux métiers de l’hôtellerie, explique Katy Labalette, mais nous leur proposons aussi bien des missions d’intérim que des postes en CDD ou en CDI.” Lorraine La situation de l’emploi en Lorraine est paradoxale : si le territoire souffre du poids de son industrie dans un contexte de crise économique, les entreprises du secteur ont pourtant du mal à recruter. Bien que déclinante, l’industrie (métallurgie, mines, textile, etc.) reste en effet un secteur clef. La métallurgie notamment continue à représenter une part importante des emplois, même si quelques sites symboliques - comme les hauts fourneaux de Florange - ont fermé, avec des conséquences pour leurs sous-traitants. Dans les Vosges, l’industrie représente ainsi un emploi sur cinq (soit sept points audessus de la moyenne nationale). Pourtant, les entreprises industrielles peinent à satisfaire leurs besoins de recrutement, surtout lorsqu’il s’agit de postes nécessitant une formation longue. “Les missions de métalliers et de soudeurs par exemple sont particulièrement difficiles à pourvoir”, souligne ainsi Muriel Delevallez, vice-présidente régionale de Prism’emploi. Et le problème trouverait sa source dans la formation initiale. “Ces métiers n’attirent plus les jeunes, regrette Muriel Delevallez, en grande partie parce qu’on leur parle de “crise de l’industrie” tous les jours.” Face à ces défis, les agences d’emploi lorraines assument depuis plusieurs années un double rôle : réorienter les salariés des anciens bassins, mais aussi aider les industriels à trouver les compétences qu’ils recherchent. Aux premiers, elles proposent des formations qui leur permettent de se réorienter vers des secteurs plus porteurs (hôtellerie et restauration, commerce, énergies renouvelables, ….) – soit en acquérant une nouvelle compétence, soit en apprenant à en utiliser une existante dans un nouveau secteur ou sur un nouveau poste. “Par exemple, un magasinier a déjà toutes les compétences pour travailler en entrepôt. Il peut devenir cariste, un métier assez recherché, en apprenant simplement à conduire un chariot” explique Muriel Delevallez. Les agences d’emploi offrent aussi à ces salariés des anciens bassins industriels des formations longues sur les métiers en tension. Aux industriels en recherche de compétences sur des grands projets, les agences d’emploi ont déjà démontré leur capacité d’accompagnement. “Nous avons été particulièrement présents sur le grand carénage de la centrale nucléaire de Cattenom et le développement parallèle des énergies renouvelables par exemple, précise ainsi Muriel Delevallez (voir page 14). Et l’implantation de l’usine Safran de Commercy devrait créer 400 emplois d’ici 2018. Les agences d’emploi vont se mobiliser pour accompagner Safran dans ses recrutements.” AQUITAINE / LIMOUSIN / POITOU-CHARENTES 1 2 3 REPRÉSENTANTS DES AGENCES D’EMPLOI EN AQUITAINE / LIMOUSIN / POITOU-CHARENTES Président : Didier GARCIA (1) Vice-président : Jean-Louis BIGNAUD (2) Vice-président : Christophe DUCREAU (3) CHIFFRES CLÉS 2014 • Part de la région dans l’emploi salarié : 7,6 % • Part de l’intérim dans l’emploi salarié dans la région : 3,7 % • Nombre d’agences d’emploi : 679 • Nombre de salariés permanents : 2 132 Recrutement • Nombre de recrutements : 4 128 Répartition des recrutements par grand secteur d’activité Services 43 % Industrie 25,3 % Intérim • Intérimaires en ETP : 44 133 Répartition de l’emploi intérimaire par grand secteur d’activité Services BTP Transport 12,2 % 3,8 % Commerce Transport 7,9 % Commerce Industrie 41,2 % 9,6 % 14,3 % 13,6 % Formation • Nombre de salariés formés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : 590 dont 486 salariés intérimaires BTP 27,7 % Répartition de l’emploi intérimaire par département Charente 7,2 % Corrèze 4,1 % 7,9 % Charente-Maritime 1,2 % Creuse Deux-Sèvres 8,7 % 4,7 % Dordogne Gironde 28,1 % Landes 5,9 % 5,9 % Haute-Vienne 6 % Lot-et-Garonne PyrénéesAtlantiques 12 % 8,4 % Vienne • Nombre de salariés intérimaires formés dans le cadre d’OPAL1 : 91 • Niveau initial de formation des salariés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : > I et II : 28 > III : 44 > IV : 103 > V : 161 > VI : 169 > Nr : 85 • Nombre de demandeurs d’emploi formés dans le cadre de POEC2 : 249 • Les trois premières spécialités de formation pour les dispositifs de professionnalisation : > Transport, manutention, magasinage : 225 > Spécialités pluritechnologiques des transformations : 47 > Ressources humaines, gestion du personnel, gestion de l’emploi : 38 • Les trois premières spécialités de formation pour les POEC : > Transport, manutention, magasinage : 90 > Commerce, vente : 36 > Technologies industrielles fondamentales : 20 1 Sources : DARES / Prism’emploi / FAF.TT 2 OPAL : opération de professionnalisation en alternance inter-entreprises POEC : préparation opérationnelle à l’emploi collective ANALYSE Aquitaine Si l’Aquitaine bénéficie d’un tissu économique diversifié, elle a néanmoins été durement touchée par la crise du BTP. Tourisme, agro-alimentaire et viticulture, aéronautique, BTP… la variété des activités présentes sur le territoire lui a longtemps permis de s’adapter plus facilement aux difficultés sectorielles. Elle n’a pourtant pas suffi pour affronter la crise récente du BTP. Il faut dire que le secteur y pèse plus lourd que dans le reste du pays, du fait notamment de l’activité touristique et du dynamisme de la métropole bordelaise il représente 7 % de l’emploi total du territoire, presque un point au-dessus de la moyenne nationale1, et un tiers des emplois intérimaires. Les difficultés du secteur à l’échelle nationale ont par ailleurs coïncidé avec la fin de grands chantiers en Aquitaine, comme le grand stade et l’extension du tramway à Bordeaux ou l’élargissement de l’A63. Les agences d’emploi aident les entreprises à trouver les compétences dont elles ont besoin. Pour élever la qualification de la main-d’œuvre locale, elles proposent ainsi des formations aux salariés intérimaires, en particulier sur des métiers en tension (identifiés en partenariat avec les services de l’État et le Conseil régional). “Les usineurs, conducteurs de ligne et préparateurs de commandes notamment sont très demandés” explique Jean-Louis Bignaud. En 2014, plus de 60 salariés intérimaires ont ainsi bénéficié d’une de ces formations et pu trouver un emploi. Les agences d’emploi ont également initié de nombreuses actions pour garder ou faire venir de la main-d’œuvre qualifiée en Limousin. “Nous menons des campagnes dans des écoles hors Limousin pour inciter les jeunes à venir y travailler et nous diffusons des publicités sur des radios locales pour montrer qu’on peut trouver un emploi en Limousin” raconte Jean-Louis Bignaud. Les agences d’emploi ont toujours pris en compte ces particularités en facilitant la mobilité intersectorielle des intérimaires. Poitou-Charentes La diversité de l’économie du Poitou-Charentes est un atout qui lui permet de mieux résister aux crises sectorielles. Elles ont ainsi formé des salariés intérimaires du BTP afin qu’ils puissent effectuer des missions dans des secteurs plus porteurs tels que les transports et la logistique. En 2014, plus de 260 d’entre eux ont ainsi bénéficié d’un contrat incluant formations et missions associées. Les demandeurs d’emploi comptent aussi parmi les priorités des agences : en 2014, 176 d’entre eux ont bénéficié d’une formation – suivie d’une mission, principalement dans le secteur des transports, mais aussi sur des métiers en tension (plombier, soudeur…). “En 2017, la ligne à grande vitesse reliant Paris à Bordeaux accélérera encore le développement de la région, explique Didier Garcia, président régional de Prism’emploi. Une nouvelle mutation que les agences d’emploi sauront accompagner.” Aucun secteur spécifique ne domine en effet l’économie pictocharentaise : l’agroalimentaire est porté par les filières Cognac et lait, l’industrie aéronautique par les entreprises Dassault (à Poitiers), Safran (à Châtellerault) et leurs soustraitants, les autoroutes et lignes TGV traversant le territoire en font un nœud routier et logistique, la plupart des mutuelles françaises sont basées à Niort (MAIF, MAAF, MACIF, Groupama...), le tourisme profite du littoral et des parcs à thème comme le Futuroscope. “Un atout, selon Christophe Ducreau, vice-président régional Prism’emploi, car cela permet d’amortir les difficultés conjoncturelles d’un secteur.” Mais encore faut-il être en mesure de réagir rapidement aux changements. Limousin Une économie avec certains atouts, qui doit faire face à l’exil de la main-d’œuvre qualifiée. La région Limousin portée, notamment, par l’élevage de la fameuse vache limousine a maintenu également un tissu industriel diversifié (agroalimentaire, papeteries,…). L’activité de cette région compte deux pôles de compétitivité d’industries historiquement dynamiques : le pôle européen de la céramique et Elopsys, spécialisé dans les hautestechnologies de transmission sans fil. Pourtant, le territoire se doit de relever un enjeu majeur : recruter de la main-d’œuvre qualifiée. “Les jeunes actifs, surtout les plus qualifiés, ont longtemps quitté le Limousin pour des territoires moins ruraux” explique Jean-Louis Bignaud, vice-président régional Prism’emploi. Conséquence : même si la tendance semble légèrement s’inverser ces dernières années, 32 % des Limousins ont plus de 60 ans contre 24 % des Français. 1 INSEE, 2013 Les agences d’emploi participent à la réactivité de l’économie locale. Pour répondre au plus vite aux besoins des entreprises et des salariés, elles ont ainsi développé des dispositifs spécifiques. Pour les assurances et les SSII qui peinent à recruter des développeurs web ou des gestionnaires réseau par exemple. “En 2014 à Niort, nous avons organisé un speed-dating sur les métiers du Numérique, avec de nombreux CDD et CDI à la clef”, raconte ainsi Christophe Ducreau. L’événement fut un tel succès que les agences d’emploi ont réitéré en mars 2015. Elles agissent aussi pour être directement associées aux grands chantiers, comme celui de la LGV Atlantique, pour plus de réactivité. Ainsi, lorsque la première phase du chantier s’est achevée en 2015, les salariés intérimaires ont été directement pris en charge par les agences d’emploi pour retrouver des contrats ou des missions. “Nous avons notamment proposé à certains des CDI pour la maintenance de la ligne qu’ils venaient de construire”, détaille Christophe Ducreau. AUVERGNE / RHÔNE-ALPES 1 REPRÉSENTANTS DES AGENCES D’EMPLOI EN AUVERGNE / RHÔNE-ALPES 2 Président : Daniel BOUVARD (1) Vice-président : Philippe GIRAUD (2) CHIFFRES CLÉS 2014 • Part de la région dans l’emploi salarié : 12,1 % • Part de l’intérim dans l’emploi salarié dans la région : 3,7 % • Nombre d’agences d’emploi : 915 • Nombre de salariés permanents : 2 873 Recrutement • Nombre de recrutements : 7 570 Répartition des recrutements par grand secteur d’activité Services 37,6 % Industrie 33,2 % Intérim • Intérimaires en ETP : 71 476 Répartition de l’emploi intérimaire par grand secteur d’activité Services Transport 6,5 % Commerce Transport 12 % Commerce BTP 8,5 % 13,1 % Industrie 48,1 % 9,3 % 14,2 % Formation • Nombre de salariés formés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : 1 248 dont 1 058 salariés intérimaires BTP 17,1 % Répartition de l’emploi intérimaire par département Ain 9,2 % Ardèche 2,8 % Drôme 7 % 3,1 % Allier 0,7 % Cantal 2,3 % Haute-Loire Haute-Savoie 8,3 % 16,4 % Isère Loire 9 % 6,1 % Puy-de-Dôme Rhône 30,9 % 4,2 % Savoie • Nombre de salariés intérimaires formés dans le cadre d’OPAL1 : 302 • Niveau initial de formation des salariés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : > I et II : 77 > III : 116 > IV : 191 > V : 258 > VI : 358 > Nr : 248 • Nombre de demandeurs d’emploi formés dans le cadre de POEC2 : 188 • Les trois premières spécialités de formation pour les dispositifs de professionnalisation : > Transport, manutention, magasinage : 384 > Bâtiment : 126 > Technologies industrielles fondamentales : 106 • Les trois premières spécialités de formation pour les POEC : > Commerce, vente : 56 > Transport, manutention, magasinage : 44 > Structures métalliques : 23 1 2 Sources : DARES / Prism’emploi / FAF.TT OPAL : opération de professionnalisation en alternance inter-entreprises POEC : préparation opérationnelle à l’emploi collective ANALYSE Auvergne Attirer des travailleurs qualifiés dans un territoire rural est le premier défi de l’Auvergne. Rhône-Alpes La mobilité des salariés est un des principaux défis pour Rhône-Alpes en matière d’emploi. Malgré la crise économique, l’industrie auvergnate continue en effet à recruter. Grâce à elle le taux de chômage du territoire est d’ailleurs le plus faible de France (8,9 %, contre 10 % au niveau national, en décembre 2014)1. Il faut dire que l’entreprise Michelin, dont le siège est à Clermont-Ferrand, soutient toute la filière locale du plastique et du caoutchouc. La métallurgie y est également présente au travers de deux sites clermontois Aubert & Duval (filiale d’Eramet) et leurs nombreux sous-traitants. Les difficultés rencontrées ces dernières années par les secteurs de l’industrie et de la construction ont en effet particulièrement pesé sur la situation de l’emploi. Il faut dire que l’industrie – domaine automobile, électrique, électronique, métallurgie et métaux et réfrigération principalement – représente une part importante de l’activité – (l’industrie et l’énergie représentent plus de 16 % de l’emploi en Rhône-Alpes en 2010, plus de trois points au-dessus de la moyenne métropolitaine2). Or, elle a perdu 5 % de l’emploi salarié entre 2009 et 20133. La crise de la construction, d’ampleur nationale, a quant à elle, été accentuée sur le territoire par le ralentissement de certains grands projets, couplé à l’achèvement d’autres chantiers (Hôtel-Dieu de Lyon, grand stade, etc.). “Et aucune mise en chantier n’est prévue pour prendre le relai et relancer l’activité” constate Daniel Bouvard, président régional de Prism’Emploi. Or, si cette industrie attire sans peine les personnels faiblement qualifiés dont elle a besoin, elle a plus de mal à garder et attirer les plus qualifiés. “Même lorsque ces compétences existent en Auvergne, la faible densité du réseau de transport est un obstacle majeur”, précise Philippe Giraud, vice-président régional de Prism’emploi. Au final, de nombreux métiers – comme celui de soudeur – sont ainsi en tension. Face à ce défi, les agences d’emploi sont pleinement mobilisées. Elles mettent ainsi en place des formations ciblées aux métiers de l’industrie (1/3 des formations réalisées) et agissent pour favoriser la mobilité des salariés intérimaires. “Sur ce point, nous mobilisons le Fonds d’action sociale du travail temporaire (Fastt), financé par les agences d’emploi, qui offre par exemple une location de voiture pour 10 € par jour ou une aide au permis de conduire” explique ainsi Philippe Giraud. Au-delà, les agences d’emploi font appel à leur réseau pour faire venir certaines compétences en Auvergne. En 2014, elles ont ainsi mené une campagne, ce qui a notamment permis d’attirer cinq soudeurs sur le territoire, un métier très en tension. “Notre principal argument, c’est celui de la qualité de vie à Clermont et de la beauté de la région, souligne Philippe Giraud. Le tourisme est d’ailleurs un secteur d’avenir en Auvergne.” Rhône-Alpes possède néanmoins de nombreux atouts : une économie diversifiée et puissante - elle se place à la deuxième place des “anciennes” régions françaises en termes de PIB, après l’Île-de-France. Sa situation stratégique au cœur de l’Europe fait aussi du territoire une zone d’installation privilégiée (elle est le deuxième territoire français en termes d’investissements directs étrangers, derrière l’Île-de-France4). “Un avantage qui devrait être renforcé par la création de la liaison Lyon-Turin” précise Daniel Bouvard. Dans ce contexte, les agences d’emploi jouent un rôle clef pour répondre aux besoins fluctuants des entreprises et aux opportunités d’emploi. Ayant notamment identifié le transport comme un secteur d’avenir - du fait de la position géographique de Rhône-Alpes - elles ont mis en place des dispositifs adaptés, alliant formations et missions. Près de 300 salariés intérimaires ont ainsi bénéficié d’une formation transport en 2013, et 319 en 2014. Elles ont aussi adapté leur offre de services pour répondre aux besoins de personnels qualifiés dans l’industrie. “Du fait des nombreux départs à la retraite, la demande est forte dans l’ensemble de la chaine industrielle” souligne Daniel Bouvard. En 2014, 127 salariés intérimaires ont ainsi bénéficié d’une formation dans le domaine des structures métalliques. 1 INSEE, 2014 INSEE 2012 3 INSEE 2013 4 Région Rhône Alpes et ERAI (Entreprises Rhône Alpes International).2011 2 BOURGOGNE / FRANCHE-COMTÉ 1 2 REPRÉSENTANTS DES AGENCES D’EMPLOI BOURGOGNE / FRANCHE-COMTÉ Président : Patrick TUPHÉ (1) Vice-président : Christian BOLOGNESI (2) CHIFFRES CLÉS 2014 • Part de la région dans l’emploi salarié : 3,7 % • Part de l’intérim dans l’emploi salarié dans la région : 4,4 % • Nombre d’agences d’emploi : 355 • Nombre de salariés permanents : 1 115 Recrutement • Nombre de recrutements : 1 601 Répartition des recrutements par grand secteur d’activité Services 30,3 % Industrie 42,6 % Intérim • Intérimaires en ETP : 25 753 Répartition de l’emploi intérimaire par grand secteur d’activité Services Transport Commerce Transport BTP 9,8 % 8,1 % 7,9 % 8,5 % Commerce Industrie 60,2 % 9,5 % 9,1 % Formation • Nombre de salariés formés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : 573 dont 499 salariés intérimaires BTP 13,6 % Répartition de l’emploi intérimaire par département Doubs 23 % 8,7 % Jura Côte-D’Or 18,6 % 7,2 % Haute-Saône Nièvre 5,6 % Territoire-Belfort 4,7 % 20,4 % Saône-et-Loire 11,9 % Yonne • Nombre de salariés intérimaires formés dans le cadre d’OPAL1 : 134 • Niveau initial de formation des salariés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : > I et II : 36 > III : 92 > IV : 162 > V : 132 > VI : 120 > Nr : 31 • Nombre de demandeurs d’emploi formés dans le cadre de POEC2 : 17 • Les trois premières spécialités de formation pour les dispositifs de professionnalisation : > Commerce, vente : 209 > Transport, manutention, magasinage : 130 > Ressources humaines, gestion du personnel, gestion de l’emploi : 38 • Les deux spécialités de formation pour les POEC : > Structures métalliques : 14 > Mécanique générale et de précision : 3 1 2 Sources : DARES / Prism’emploi / FAF.TT OPAL : opération de professionnalisation en alternance inter-entreprises POEC : préparation opérationnelle à l’emploi collective ANALYSE Bourgogne Si la Bourgogne subit la crise industrielle, elle bénéficie néanmoins d’une position géographique privilégiée. Franche-Comté Le poids de son industrie et sa proximité avec la Suisse sont les deux principales particularités de la Franche-Comté. L’industrie, en difficulté, continue en effet à représenter une part importante de l’activité et des emplois bourguignons (18,6 % des emplois salariés de la région1). La métallurgie, l’agroalimentaire et la filière plastique notamment restent ainsi très présents autour de bassins tels que la “Métal Valley” de Montbard ou avec des sites emblématiques comme celui d’Arcelor-Mittal, d’Areva, de Nestlé, d’Amora ou de Michelin. L’industrie - portée principalement par le secteur automobile (site PSA de Sochaux et sous-traitants notamment) et la microtechnique (horlogerie, lunetterie…) - représente en effet 20 % de l’économie régionale, le premier taux de France2. La proximité avec la Suisse a par ailleurs un impact majeur sur l’emploi. Près de 28 000 Francs-Comtois travaillent en effet de l’autre côté de la frontière3, ce qui explique en partie que le taux de chômage soit un peu plus faible dans la région qu’ailleurs et ne dépasse pas 3,5 % au niveau de la frontière. “Le revers de la médaille est que certaines industries ont du mal à recruter, nuance néanmoins Christian Bolognesi, vice-président régional de Prims’emploi. Les PME de la microtechnique peinent par exemple à renouveler leur pyramide des âges car les compétences requises sont extrêmement pointues.” Grâce à sa situation géographique, la Bourgogne connaît néanmoins une croissance du secteur transport et logistique. Le territoire est en effet traversé du nord-ouest au sud-est par l’autoroute A6, qui relie les deux premières régions économiques françaises (Île-de-France et Rhône-Alpes). “Il est de ce fait un nœud logistique et routier particulièrement dynamique” explique Patrick Tuphé, président régional de Prism’emploi. Les agences d’emploi de Bourgogne jouent un rôle clef pour adapter le marché du travail aux évolutions économiques sectorielles. Conscientes du potentiel associé au transport et à la logistique, elles en ont ainsi fait le premier secteur de formation (35 % des formations en 2014). Cela tout en répondant aux besoins, toujours réels, des entreprises plus traditionnelles de la Metal Valley. Grâce à l’opération “Passerelles pour l’intérim”, 18 demandeurs d’emploi n’ayant aucune expérience de l’industrie ont bénéficié, fin 2014, d’une semaine en évaluation de travail dans une entreprise, d’une formation de base aux métiers de l’industrie et ont ensuite été délégués en intérim dans des entreprises industrielles de Montbard. Les agences d’emploi ont par ailleurs démontré leur capacité à concevoir des dispositifs “sur mesure” pour certaines entreprises. Elles ont par exemple formé une dizaine de “coupeurs de merrains”, artisans spécialisés dans la découpe de débits de chêne utilisés pour fabriquer des tonneaux. Elles ont également répondu à la demande d’une entreprise de maroquinerie sous-traitante de grandes marques implantée à Semur-en-Auxois. “Du fait de son implantation en zone rurale, cette entreprise avait des difficultés à attirer des maroquiniers, précise Patrick Tuphé. Nous avons donc conçu, pour les salariés intérimaires de la région, une formation de haut niveau dédiée aux techniques imposées par les grandes marques. Ils sont aujourd’hui tous en emploi.” 1 Le rôle clef des agences d’emploi franc-comtoises est alors de répondre au besoin de réactivité des industries, tout en offrant aux salariés intérimaires des parcours sécurisés. Elles ont ainsi participé à des opérations de formation visant à développer la polyvalence des salariés intérimaires, comme “1 000 parcours”, qui permet de développer les compétences de ces derniers (voir page 12). “Ce faisant, nous sécurisons les parcours des salariés intérimaires, qui peuvent quitter un secteur pour un autre en fonction de la conjoncture”, explique Christian Bolognesi. Nous garantissons aussi aux entreprises qu’elles disposeront des bonnes compétences en temps voulu lorsque leur carnet de commande se remplira.” Pour les compétences les plus rares (soudeur, usineur, conducteur d’équipement industriel…), les agences d’emploi franc-comtoises ont aussi mis en place, avec les autorités locales, une ingénierie spécifique qui permet aux entreprises de renouveler leur pyramide des âges tout en sécurisant les parcours des salariés. INSEE 2012 L’industrie mobilise un cinquième des actifs occupés franc-comtois et créé un cinquième de la richesse régionale, INSEE, 2013 3 INSEE 2012 2 BRETAGNE REPRÉSENTANT DES AGENCES D’EMPLOI EN BRETAGNE Présidente : Annie RAULT CHIFFRES CLÉS 2014 • Part de la région dans l’emploi salarié : 4,3 % • Part de l’intérim dans l’emploi salarié dans la région : 4,2 % • Nombre d’agences d’emploi : 421 • Nombre de salariés permanents : 1 322 Recrutement • Nombre de recrutements : 1 793 Répartition des recrutements par grand secteur d’activité Services 37,2 % Industrie 32,1 % Intérim • Intérimaires en ETP : 28 608 Répartition de l’emploi intérimaire par grand secteur d’activité Services Transport Commerce Transport 8,8 % BTP 10,1 % 10,2 % 7,1 % 3,7 % Commerce Industrie 53,9 % 16,9 % Formation • Nombre de salariés formés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : 364 dont 299 salariés intérimaires BTP 18,8 % Répartition de l’emploi intérimaire par département Côtes d’Armor 19,9 % 24,4 % Finistère Ille-et-Vilaine 34,8 % 20,8 % Morbihan • Nombre de salariés intérimaires formés dans le cadre d’OPAL1 : 97 • Niveau initial de formation des salariés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : > I et II : 25 > III : 42 > IV : 73 > V : 115 > VI : 76 > Nr : 33 • Nombre de demandeurs d’emploi formés dans le cadre de POEC2 : 17 • Les trois premières spécialités de formation pour les dispositifs de professionnalisation : > Transport, manutention, magasinage : 143 > Ressources humaines, gestion du personnel, gestion de l’emploi : 42 > Technologies industrielles fondamentales : 41 • Les trois premières spécialités de formation pour les POEC : > Électricité, électronique : 9 > Transport, manutention, magasinage : 5 > Structures métalliques : 3 1 Sources : DARES / Prism’emploi / FAF.TT 2 OPAL : opération de professionnalisation en alternance inter-entreprises POEC : préparation opérationnelle à l’emploi collective ANALYSE Bretagne Si les difficultés du secteur agroalimentaire pèsent sur l’ensemble de l’économie bretonne, le développement d’industries “vertes” pourrait être un relais de croissance. Parce que l’agriculture et l’industrie agroalimentaire continuent de peser dans l’économie bretonne – elles représentent deux à trois fois plus d’emplois qu’à l’échelle nationale1 - les difficultés du secteur se répercutent sur toute la région depuis 10 ans2. “Lors de la crise du volailler Doux, le port de Brest a perdu 45 % de son trafic de conteneurs”, se souvient ainsi Annie Rault, présidente régionale de Prism’emploi. La crise de l’industrie automobile n’a fait qu’ajouter aux difficultés. À terme, la Bretagne pourrait néanmoins profiter du développement d’entreprises actives dans les secteurs de l’environnement (retraitement des boues usées notamment) et des énergies renouvelables (éolien en mer). “Même si ces activités sont pour la plupart encore au stade de la R&D, les agences d’emploi sont déjà des partenaires de ces entreprises pour répondre à leurs besoins en recrutement. La recherche devrait par ailleurs faire rapidement émerger de nouvelles industries de pointe” affirme ainsi Anne Rault. En attendant le développement de ces secteurs à fort potentiel, les agences d’emploi ont identifié des métiers porteurs et ont formé des salariés intérimaires de l’agroalimentaire et de l’automobile. “Les caristes et les magasiniers notamment sont très demandés, puisque le secteur de la logistique se porte bien”, explique ainsi Annie Rault. En partenariat avec les acteurs locaux de l’emploi, les agences d’emploi ont également identifié 25 métiers en tension (boulangers, charcutiers, soudeurs...) et ont accompagné des salariés intérimaires avec des formations adaptées “Lorsqu’ils ont un petit socle de compétences ou une courte expérience sur un de ces métiers, nous les accompagnons avec une alternance de formations et de missions afin qu’ils développent leurs compétences, acquièrent un titre reconnu, et trouvent ensuite plus facilement un CDI”, explique Annie Rault. Les agences d’emploi vont même à la rencontre des jeunes dans les collèges et lycées pour les inciter à s’orienter vers ces métiers. “Nous organisons des visites de site pendant la semaine “Jeunes en entreprises” en novembre”, précise Annie Rault. Les agences d’emploi bretonnes jouent pleinement leur rôle dans cette transition. 1 L’agriculture représente 4,5 % de l’emploi total en Bretagne contre 2,5 % en France (INSEE, 2013). L’industrie agroalimentaire représente 5,9 % de l’emploi salarié contre 2,3 % à l’échelle nationale (INSEE, 2012). 2 Depuis fin 2003, quelques 4 000 emplois salariés (hors intérim), soit 5,9 % de l’emploi, ont été perdus dans les industries agroalimentaires (INSEE, 2012) CENTRE-VAL DE LOIRE REPRÉSENTANT DES AGENCES D’EMPLOI EN CENTRE-VAL DE LOIRE Présidente : Florence RECASENS CHIFFRES CLÉS 2014 • Part de la région dans l’emploi salarié : 3,5 % • Part de l’intérim dans l’emploi salarié dans la région : 4,8 % • Nombre d’agences d’emploi : 313 • Nombre de salariés permanents : 983 Recrutement • Nombre de recrutements : 1 959 Répartition des recrutements par grand secteur d’activité Services 34 % Industrie 40,2 % Intérim • Intérimaires en ETP : 26 087 Répartition de l’emploi intérimaire par grand secteur d’activité Services BTP BTP Commerce Industrie 49,3 % 8,3 % 13,5 % Formation • Nombre de salariés formés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : 482 dont 451 salariés intérimaires 13,7 % Répartition de l’emploi intérimaire par département Cher 7,9 % 12,7 % Eure-et-Loir Indre 6,9 % 20,4 % Indre-et-Loire Loir-et-Cher 12,7 % 39,4 % Loiret • Nombre de salariés intérimaires formés dans le cadre d’OPAL1 : 118 • Niveau initial de formation des salariés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : > I et II : 16 > III : 31 > IV : 91 > V : 114 > VI : 116 > Nr : 114 • Nombre de demandeurs d’emploi formés dans le cadre de POEC2 : 70 • Les trois premières spécialités de formation pour les dispositifs de professionnalisation : > Transport, manutention, magasinage : 196 > Technologies industrielles fondamentales : 69 > Énergie, électricité : 43 • Les trois premières spécialités de formation pour les POEC : > Technologies industrielles fondamentales : 42 > Transport, manutention, magasinage : 9 > Agro-alimentation, alimentation, cuisine : 7 1 2 Sources : DARES / Prism’emploi / FAF.TT 2,2 % 10,1 % 11,9 % Transport 16,2 % Commerce Transport OPAL : opération de professionnalisation en alternance inter-entreprises POEC : préparation opérationnelle à l’emploi collective ANALYSE Centre-Val de Loire Les entreprises du Centre-Val de Loire sont confrontées à deux principaux challenges : conserver la main-d’œuvre malgré la saisonnalité de certaines activités et recruter des personnels qualifiés. Les besoins en personnel des principaux secteurs de l’économie locale – la logistique (entrepôts Amazon notamment), l’agroalimentaire (Harris, Les Crudettes…), l’industrie automobile (Valéo, SKF…), l’industrie pharmaceutique/cosmétique (Dior, Guerlain,… réunis au sein de la “Cosmetic Valley”) – varient en effet tout au long de l’année. “Les entreprises doivent donc rapidement trouver des personnels disponibles et formés pour répondre aux pics d’activité” précise Florence Recasens, présidente régionale de Prism’emploi. Le pôle «Cosmetic Valley» peine quant à lui à recruter des personnels qualifiés. Il emploie déjà 37 000 personnes entre Chartres et Orléans et fait du Centre-Val de Loire le premier producteur de médicaments de France et le deuxième de cosmétiques. “Même des emplois habituellement non qualifiés, comme préparateur de commandes, demandent ici des qualifications spécifiques, tant les process d’hygiène et de sécurité sont exigeants”, souligne Florence Recasens. Les agences d’emploi accompagnent les salariés et les entreprises pour répondre au mieux à ces enjeux. En offrant des formations et des missions à de nombreux salariés intérimaires et demandeurs d’emploi, elles répondent ainsi aux enjeux liés à la saisonnalité. Elles sont aidées en cela par la complémentarité des variations sectorielles. Les nombreux centres logistiques, profitant de la proximité avec Paris, sont ainsi plus actifs avant et après Noël, l’agroalimentaire lié au bassin céréalier l’est entre avril et juin, l’industrie automobile avant les départs estivaux en juillet et le pôle de compétitivité pharmaceutique/cosmétique connaît des pics à la rentrée des classes et la fin de l’hiver. “C’est une chance pour les agences d’emploi, car cela nous permet d’offrir de la visibilité sur le long terme aux salariés intérimaires et, par conséquent, aux entreprises”, commente Florence Recasens. Les agences d’emploi de la région ont d’ailleurs signé de nombreux CDI intérimaires, notamment pour les salariés dont les compétences peuvent être utiles à plusieurs secteurs (tels que les opérateurs en automobile et logistique). “Au-delà de la stabilité offerte au salarié intérimaire, ce dispositif garantit aux entreprises qu’elles trouveront toujours les compétences dont elles ont besoin, et parfois même le même personnel d’une saison à l’autre”, précise Florence Recasens. En réponse aux besoins de personnel qualifié, les agences d’emploi se sont par ailleurs associées avec les centres de formation de la région - comme l’Institut du Médicament de Touraine. “Nous pouvons ainsi orienter les élèves vers les métiers qui répondent le mieux aux besoins des entreprises et accompagner le développement de la Cosmetic Valley” explique Florence Recasens. ÎLE-DE-FRANCE REPRÉSENTANT DES AGENCES D’EMPLOI EN ÎLE-DE-FRANCE Présidente : Dominique VILLEPREUX CHIFFRES CLÉS 2014 • Part de la région dans l’emploi salarié : 25,1 % • Part de l’intérim dans l’emploi salarié dans la région : 2,1 % • Nombre d’agences d’emploi : 1 007 • Nombre de salariés permanents : 3 162 Recrutement • Nombre de recrutements : 13 978 Répartition des recrutements par grand secteur d’activité Services Industrie 20,8 % 50,3 % Intérim • Intérimaires en ETP : 82 712 BTP 5,7 % Répartition de l’emploi intérimaire par grand secteur d’activité Services 28,6 % Commerce 18,6 % Transport Industrie 20,5 % 4,6 % Formation • Nombre de salariés formés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : 1 380 dont 970 salariés Transport 19 % Commerce12,6 % Répartition de l’emploi intérimaire par département Essonne 9,5 % 8,2 % Hauts-de-Seine Paris 39,9 % 11,4 % Seine-et-Marne Seine-Saint-Denis 8 % intérimaires BTP 19,3 % 5,4 % Val-de-Marne Val-d’Oise 9,5 % 8,1 % Yvelines • Nombre de salariés intérimaires formés dans le cadre d’OPAL1 : 158 • Niveau initial de formation des salariés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : > I et II : 171 > III : 142 > IV : 219 > V : 177 > VI : 432 > Nr : 239 • Nombre de demandeurs d’emploi formés dans le cadre de POEC2 : 359 • Les trois premières spécialités de formation pour les dispositifs de professionnalisation : > Transport, manutention, magasinage : 522 > Commerce, vente : 175 > Ressources humaines, gestion du personnel, gestion de l’emploi : 175 • Les trois premières spécialités de formation pour les POEC : > Transport, manutention, magasinage : 191 > Nettoyage, assainissement : 70 > Accueil, hôtellerie, tourisme : 50 1 Sources : DARES / Prism’emploi / FAF.TT 2 OPAL : opération de professionnalisation en alternance inter-entreprises POEC : préparation opérationnelle à l’emploi collective ANALYSE Île-de-France Bien qu’ayant le PIB régional le plus élevé, l’Île-de-France est pourtant confrontée au chômage des moins qualifiés. Première région économique française, l’Île-de-France contribue pour 30 % au PIB métropolitain grâce en particulier à la présence de nombreuses entreprises multinationales et à une forte densité de sièges sociaux1. Elle est aussi la première région en matière d’accueil des investissements étrangers. Un faible taux de chômage (8,9 %) et une population généralement très qualifiée complètent les atouts de l’Île-de-France. Cependant, les personnes peu qualifiées peinent à trouver un emploi. “Surtout les moins de 25 ans, naturellement moins expérimentés” explique Dominique Villepreux, présidente régionale de Prism’emploi. Pour répondre à cet enjeu, les agences d’emploi franciliennes se mobilisent. Elles développent leurs actions pour accompagner les projets d’infrastructure du Grand Paris mais aussi pour accompagner le développement des compétences des salariés intérimaires et des demandeurs d’emploi. Les grands projets à venir (Grand Paris, JO, Exposition universelle, Tour Triangle…) pourraient offrir de nouvelles opportunités aux personnels peu qualifiés. “Ils vont redynamiser les secteurs du bâtiment et des infrastructures de transports” commente Dominique Villepreux. Pour répondre aux besoins de la Société du Grand Paris, les agences d’emploi ont donc adapté leur politique de formation- les transports représentant en 2014 le premier secteur de formation des salariés intérimaires. “L’exemple du “pack aéroportuaire” est intéressant” souligne Dominique Villepreux. Les agences d’emploi du territoire de Roissy ont tout d’abord identifié les besoins spécifiques de l’aéroport sur certains métiers en tension (agent de piste, bagagiste, agent de trafic et agent d’escale) ou sur des métiers qui requièrent des compétences transversales (accueil, relation client et communication). Elles ont ensuite mis en place une ingénierie de formation dédiée. Une première vague de demandeurs d’emploi et de salariés intérimaires va démarrer en octobre prochain une formation. 1 INSEE 2014 L’opération “Passerelles de l’intérim” menée par les agences d’emploi franciliennes a permis par ailleurs de favoriser la mobilité professionnelle des salariés intérimaires peu qualifiés. Les actions de formation mises en place ont permis de renforcer les savoirs et les aptitudes des salariés intérimaires pour qu’ils puissent exercer le même emploi dans un nouvel environnement professionnel ou un nouvel emploi en adaptant leurs compétences à ce nouvel environnement. Fin 2014, 14 salariés intérimaires ont bénéficié de ce dispositif. Certains ont suivi une formation “intégration logiciel 3D” qui leur a permis de changer de secteur et d’évoluer dans celui du nucléaire. D’autres issus de la logistique ou de l’aéroportuaire et ayant des compétences transférables ont suivi une formation “Agent en chargement de transfert de fret”. À l’issue de leur parcours, tous étaient en emploi. Un nouveau groupe de salariés intérimaires va par ailleurs bénéficier de ce dispositif à l’automne 2015. Autre exemple d’accompagnement des salariés intérimaires : le programme de formation “Langue et compétences dans l’intérim” mis en œuvre par le FAF.TT. “Des difficultés dans la maîtrise de la langue française sont en effet un frein à l’insertion des salariés intérimaires et à leur évolution professionnelle” souligne Dominique Villepreux. En septembre 2014, cinq salariés intérimaires agents de tri ont suivi une formation de 100 heures afin d’améliorer leur communication écrite et orale en langue française. Ils ont tous obtenu le diplôme initial en la matière et étaient tous en emploi à l’issue de leur formation. LANGUEDOC-ROUSSILLON / MIDI-PYRÉNÉES 1 REPRÉSENTANTS DES AGENCES D’EMPLOI EN LANGUEDOC-ROUSSILLON / MIDI-PYRÉNÉES 2 Président : Joël EVRARD (1) Vice-président : Matthieu OURLIAC (2) CHIFFRES CLÉS 2014 • Part de la région dans l’emploi salarié : 7,3 % • Part de l’intérim dans l’emploi salarié dans la région : 3% • Nombre d’agences d’emploi : 543 • Nombre de salariés permanents : 1 705 Recrutement • Nombre de recrutements : 3 139 Répartition des recrutements par grand secteur d’activité Services 48,3 % Industrie 24,6 % Intérim • Intérimaires en ETP : 34 924 Répartition de l’emploi intérimaire par grand secteur d’activité Services Transport 14,8 % Industrie 38,3 % 27,5 % Répartition de l’emploi intérimaire par département Aube 4,3 % Gard 8,4 % Haute-Garonne 35,9 % Hérault 18,2 % Lozère 0,3 % Tarn 6,2 % 4,4 % Commerce 15 % Transport 8,1 % BTP BTP 7,7 % 2,2% Ariège 3,6% Aveyron 3 % Gers 4,4 % Hautes-Pyrénées 3,1 % Lot 5,8 % Pyrénées-Orientales 4,6 % Tarn-et-Garonne Formation • Nombre de salariés formés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : 696 dont 617 salariés intérimaires • Nombre de salariés intérimaires formés dans le cadre d’OPAL1 : 37 • Niveau initial de formation des salariés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : > I et II : 34 > III : 87 > IV : 177 > V : 189 > VI : 133 > Nr : 76 • Nombre de demandeurs d’emploi formés dans le cadre de POEC2 : 523 • Les trois premières spécialités de formation pour les dispositifs de professionnalisation : > Transport, manutention, magasinage : 261 > Commerce, vente : 125 > Électricité, électronique : 45 • Les trois premières spécialités de formation pour les POEC : > Transport, manutention, magasinage : 109 > Électricité, électronique : 72 > Commerce, vente : 70 1 2 Sources : DARES / Prism’emploi / FAF.TT OPAL : opération de professionnalisation en alternance inter-entreprises POEC : préparation opérationnelle à l’emploi collective ANALYSE Languedoc-Roussillon Malgré des difficultés économiques évidentes, le Languedoc-Roussillon pourrait trouver de nouveaux relais de croissance. Avec un taux de chômage de 14,3 % en 2014 – soit 4,3 points de plus qu’au niveau national1 – et un taux de pauvreté parmi le plus élevé de la métropole, le territoire fait en effet face à des défis majeurs. Il faut dire qu’il est handicapé par plusieurs facteurs : le secteur de la construction d’abord, qui jouait un rôle clef d’entraînement de l’économie avant 2008, est aujourd’hui en crise. Le Languedoc-Roussillon manque par ailleurs de grands pôles industriels – le secteur secondaire représente 7,6 % de l’emploi en 2013, contre 12,5 % au niveau national. Enfin, il subit le poids de son économie parallèle. “Son impact est particulièrement négatif sur l’emploi dans les secteurs du tourisme et de la construction” explique Matthieu Ourliac, vice-président régional de Prism’emploi. La région possède pourtant des atouts. Le transport et la logistique notamment, du fait de sa situation privilégiée, au cœur de l’axe sud-européen. Quelques pôles industriels de taille moyenne – comme celui du pétrolier Cameron à Béziers ou celui de Sanofi à Aramon - offrent aussi des opportunités. Les agences d’emploi ont mis en place des actions pour répondre à ces défis. Dans la continuité des actions menées depuis des années sur le terrain en partenariat avec les missions locales, elles ont ainsi décliné le dispositif “Missions Jeunes”, à destination des jeunes âgés de 18-25 ans qui sont éloignés de l’emploi (voir page 11). “Grâce à la formation et aux missions d’intérim auxquelles nous leur donnons accès, nous permettons à ces jeunes de faire un premier pas dans le monde de l’entreprise et de s’insérer” affirme Matthieu Ourliac, qui salue l’action conjointe menée avec les missions locales. “Elles nous aident au quotidien à expliquer aux jeunes que les missions, même courtes, sont un tremplin, d’abord vers des missions plus longues, puis vers l’emploi durable” précise-t-il. Les agences d’emploi collaborent aussi étroitement avec les services locaux de l’État pour lutter contre le travail au noir. Enfin, pour saisir les opportunités offertes par le secteur du transport et de la logistique, elles mettent un accent particulier sur les formations de manutentionnaires et de préparateurs de commandes. “La position stratégique du Languedoc-Roussillon au sud de l’Europe pourrait vraiment permettre aux entreprises de logistique de se développer dans les prochaines années, explique Matthieu Ourliac. Notre rôle est de les accompagner dans leur développement.” 1 2 Source INSEE INSEE, 2014 Midi-Pyrénées Malgré un secteur aéronautique porteur, Midi-Pyrénées doit faire face à des difficultés en matière d’emploi. Avec plus de 60 000 salariés et une visibilité sur ses carnets de commande à quinze ans, l’industrie aéronautique est en effet, indéniablement, un secteur porteur pour le territoire. Au point qu’elle peine parfois à recruter. “Elle manque surtout de techniciens qualifiés”, souligne Joël Evrard, président régional de Prism’emploi. Surtout, le taux de chômage en Midi-Pyrénées reste supérieur à la moyenne nationale – 10,4 % au quatrième trimestre 2014, soit 0,4 point de plus2. “L’accès à l’emploi est difficile pour les actifs les moins qualifiés mais aussi plus largement pour tous ceux qui sont en dehors de l’aéronautique !” commente Joël Evrard. Les agences d’emploi sont mobilisées pour relever ces défis. En réponse aux besoins de l’aéronautique en techniciens qualifiés, elles forment ainsi de nombreux salariés intérimaires et demandeurs d’emploi. “Les câbleurs, ajusteurs cellule et tourneurs-fraiseurs sont les plus recherchés” précise Joël Evrard. Pour les autres secteurs, les agences d’emploi n’hésitent pas à monter des opérations “coup de poing”. “La plus emblématique est sans doute celle que nous avons menée en 2014, en Ariège. En partenariat avec les autorités locales², nous avons en effet contacté une par une toutes les industries du département pour connaître précisément leurs besoins.” L’opération s’est déroulée sur une semaine. Le résultat a été au rendez-vous. “Nous avons par exemple reçu douze demandes pour des opérateurs en métallurgie, pour lesquelles nous avons formé des demandeurs d’emploi en grande difficulté” se souvient Joël Evrard. Ces derniers ont débuté leur mission fin 2014 et ils pourraient ensuite obtenir un CDI. “De notre côté, nous nous sommes remis au travail pour reconduire l’opération” conclut Joël Evrard. Enfin, les salariés des entreprises en difficulté comptent aussi parmi les priorités des agences d’emploi, qui les orientent vers les entreprises les plus dynamiques - en particulier dans l’agroalimentaire et les transports. “Ces secteurs pourraient créer des emplois du fait de la position géographique stratégique du territoire, aux portes de l’Espagne” affirme Joël Evrard. NORD-PAS-DE-CALAIS / PICARDIE 1 2 REPRÉSENTANTS DES AGENCES D’EMPLOI EN NORD-PAS-DE-CALAIS / PICARDIE Président : Pierre LOMBARD (1) Vice-président : Loïc GROS (2) CHIFFRES CLÉS 2014 • Part de la région dans l’emploi salarié : 7,8 % • Part de l’intérim dans l’emploi salarié dans la région : 4,1 % • Nombre d’agences d’emploi : 525 • Nombre de salariés permanents : 1 649 Recrutement • Nombre de recrutements : 4 010 Répartition des recrutements par grand secteur d’activité Services 34,3 % Industrie 39,3 % Intérim • Intérimaires en ETP : 50 724 Répartition de l’emploi intérimaire par grand secteur d’activité Services Commerce Industrie 48,7 % BTP 16,4 % Formation • Nombre de salariés formés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : 1 412 dont 1 306 salariés intérimaires 9,5 % BTP 15 % Répartition de l’emploi intérimaire par département 8,8 % Aisne Nord 45,2 % 14,3 % Oise Pas-de-Calais 21,6 % 10,1 % Somme • Nombre de salariés intérimaires formés dans le cadre d’OPAL1 : 310 • Niveau initial de formation des salariés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : > I et II : 53 > III : 83 > IV : 279 > V : 549 > VI : 360 > Nr : 88 • Nombre de demandeurs d’emploi formés dans le cadre de POEC2 : 497 • Les trois premières spécialités de formation pour les dispositifs de professionnalisation : > Transport, manutention, magasinage : 484 > Technologies industrielles fondamentales : 302 > Bâtiment : construction et couverture : 96 • Les trois premières spécialités de formation pour les POEC : > Transport, manutention, magasinage : 242 > Structures métalliques : 61 > Commerce, vente : 49 1 2 Sources : DARES / Prism’emploi / FAF.TT 3,8 % 6,2 % 13,1 % Transport 13,4 % Commerce Transport OPAL : opération de professionnalisation en alternance inter-entreprises POEC : préparation opérationnelle à l’emploi collective ANALYSE Nord-Pas-de-Calais Le Nord-Pas-de-Calais est confronté à plusieurs grands défis, largement liés à la crise économique. Cette dernière a en effet eu des conséquences majeures sur l’emploi dans un secteur clef : la construction (les effectifs intérimaires dans ce secteur sont passés de 19,9 % en 2013 à 16,1 % en 2014). La part de l’industrie - deuxième secteur fournisseur d’emplois - dans la valeur ajoutée a par ailleurs été divisée quasiment par deux entre 1990 et 2011. Il faut dire que l’industrie textile a souffert - Vertbaudet ou La Redoute étant emblématiques à ce sujet. Enfin, au-delà des difficultés sectorielles, le Nord Pas-de-Calais pâtit d’un niveau de formation plus faible qu’ailleurs – les niveaux V (BEP, CAP, BFPA) et infra V sont prédominants. Le territoire possède pourtant quelques atouts pour relever ces défis. Son tissu économique d’abord, loin de l’image très industrielle qu’on lui prête, est diversifié : le tertiaire marchand et non-marchand représente 78,7 % des emplois en 2013. Le Nord Pas-de-Calais occupe par ailleurs une position géographique privilégiée – au carrefour terrestre et maritime de l’Europe, il est le deuxième territoire français en termes d’investissements directs étrangers en 2014. Face à ces particularités, les agences d’emploi ont un rôle central. Elles identifient notamment les secteurs les plus porteurs pour y réorienter les salariés. Ainsi, en réponse aux difficultés de l’industrie automobile, elles ont mis en place une cellule de reclassement pour les salariés intérimaires. “Plus de 1 000 intérimaires ont été réorientés et formés sur des métiers agroalimentaires et ferroviaires” souligne Pierre Lombard, président régional de Prism’emploi. Les agences d’emploi ont aussi une longue tradition de partenariat avec les acteurs publics de l’emploi (Pôle emploi, maison de l’emploi…). “Cela nous permet notamment de créer des formations spécifiques pour les besoins précis d’une filière” explique Pierre Lombard. Face à la montée en puissance de l’économie “verte”, une formation BTP-énergies renouvelables a ainsi été mise en place, consacrée aux nouvelles normes énergétiques du bâtiment. Pour les années à venir enfin, les ambitions ne manquent pas. “Nous voulons à la fois continuer à développer le CDI intérimaire via la collaboration avec les acteurs publics de l’emploi, favoriser la formation des salariés intérimaires, et jouer aussi le rôle d’intégrateur social sur le territoire” affirme Pierre Lombard. 1 INSEE Picardie Même si la Picardie est l’un des territoires français les plus touchés par le chômage, la disponibilité de la main-d’œuvre pourrait paradoxalement être un atout pour son redressement. En 2013 le territoire comptait en effet 11,7 % de demandeurs d’emploi, dont la moitié inscrits depuis plus d’un an. Un défi. “D’autant qu’il s’agit en général d’une population peu qualifiée et très éloignée du monde du travail”, regrette Loïc Gros, vice-président régional de Prism’emploi. Quelques industries ont néanmoins résisté à la crise. La chimie en fait partie (elle emploie 4 % des salariés industriels, contre 2,2 % au niveau national1), ainsi que la sous-traitance aéronautique. “La filière profite de l’effet d’entraînement d’Airbus” explique Loïc Gros. Surtout, la forte disponibilité de la main-d’œuvre picarde pourrait aussi, paradoxalement, aider au redressement du territoire. Ce dernier est en effet situé au cœur de l’axe Paris – Lille – Europe. “Un positionnement qui incite de nombreuses entreprises à y installer des activités de logistique et transport, décrypte Loïc Gros. C’est ce qu’a fait Auchan.” Les agences d’emploi picardes se mobilisent pour orienter les salariés intérimaires vers les secteurs les plus porteurs. Conscientes du potentiel associé au transport et à la logistique, elles offrent ainsi un tremplin aux salariés intérimaires peu qualifiés vers les emplois de ce secteur - préparateur de commande, cariste… Elles forment également les salariés intérimaires et les demandeurs d’emploi pour leur permettre d’effectuer des missions plus qualifiées. “Nous ciblons évidemment les secteurs qui recrutent, comme les technologies industrielles de base et la mécanique aéronautique, au-delà du transport” témoigne Loïc Gros. En 2014, les agences d’emploi picardes ont formé plus de 500 salariés intérimaires et demandeurs d’emploi. NORMANDIE 1 REPRÉSENTANTS DES AGENCES D’EMPLOI EN NORMANDIE 2 Président : Christian BURNICHON (1) Vice-présidente : Aline WINTENBERGER (2) CHIFFRES CLÉS 2014 • Part de la région dans l’emploi salarié : 4,5 % • Part de l’intérim dans l’emploi salarié dans la région : 4,6 % • Nombre d’agences d’emploi : 419 • Nombre de salariés permanents : 1 316 Recrutement • Nombre de recrutements : 3 164 Répartition des recrutements par grand secteur d’activité Services 19,8 % 3,6 % Intérim • Intérimaires en ETP : 32 984 Transport Répartition de l’emploi intérimaire par grand secteur d’activité Commerce Industrie 37,4 % 5,7 % BTP Services 12,7 % 33,5 % Transport 7,9 % Commerce Industrie 54 % 5,9 % Formation • Nombre de salariés formés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : 570 dont 493 salariés intérimaires BTP 19 % Répartition de l’emploi intérimaire par département 18,7 % Calvados Eure 20,7 % 12 % Manche Orne 7,2 % 41,5 % Seine-Maritime • Nombre de salariés intérimaires formés dans le cadre d’OPAL1 : 50 • Niveau initial de formation des salariés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : > I et II : 16 > III : 63 > IV : 123 > V : 170 > VI : 118 > Nr : 80 • Nombre de demandeurs d’emploi formés dans le cadre de POEC2 : 58 • Les trois premières spécialités de formation pour les dispositifs de professionnalisation : > Transport, manutention, magasinage : 161 > Technologies industrielles fondamentales : 87 > Énergie, génie climatique : 64 • Les trois premières spécialités de formation pour les POEC : > Commerce, vente : 30 > Transport, manutention, magasinage : 24 > Mécanique générale et de précision : 4 1 2 Sources : DARES / Prism’emploi / FAF.TT OPAL : opération de professionnalisation en alternance inter-entreprises POEC : préparation opérationnelle à l’emploi collective ANALYSE Haute-Normandie Si le poids des industries traditionnelles est encore important en Haute-Normandie, de nouveaux relais de croissance semblent émerger. Basse-Normandie Si la Basse-Normandie a su exploiter son sol et son littoral au profit de quelques industries, la ruralité du territoire reste un défi économique. Près d’une personne sur cinq travaille en effet dans l’industrie en Haute-Normandie, contre une sur six en France1, et plus particulièrement dans les secteurs historiques comme la pétrochimie, l’automobile, l’agroalimentaire, et, bien sûr, la logistique portuaire liée aux ports du Havre et de Rouen. Le développement du secteur agroalimentaire (4,6 % du PIB2) s’est en effet appuyé sur un climat favorable à l’agriculture – et en particulier à l’élevage bovin - tandis que des entreprises de logistique (portuaire, aéroportuaire), de construction navale ou d’énergie nucléaire ont profité du littoral et de la mer. Lactalis, Danone, DCNS ou Areva sont ainsi présentes sur le territoire. L’industrie des éoliennes marines pourrait par ailleurs rapidement se développer. “Le projet d’un parc de 62 mâts au large du Tréport et l’usine de fabrication d’éoliennes marines, prévue en 2018 au Havre, peuvent être des accélérateurs d’emplois majeurs” affirme ainsi Christian Burnichon, président régional de Prism’emploi Les agences d’emploi ont alors un rôle clef : mettre en place les passerelles pour que les salariés issus de l’industrie et notamment de la métallurgie se reconvertissent vers des secteurs plus porteurs ou émergents. Elles sont signataires en 2010 de la Charte Auto qui a pour objectif d’accompagner et de favoriser une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences cohérente avec les orientations industrielles stratégiques de la filière automobile française. L’objectif est de soutenir l’activité et l’emploi dans ce secteur. Elles participent ainsi : • à la construction de passerelles professionnelles au sein de la filière ou vers d’autres métiers, • au développement des compétences des salariés, • à l’accompagnement des salariés dans leurs parcours professionnels… Par ailleurs, dans le cadre de la “Charte Emploi Estuaire”, elles permettent aux entreprises normandes de se développer et de renforcer leur position sur les marchés en disposant des compétences humaines nécessaires à la réussite de leur chantier. Elles ont aussi proposé à des jeunes peu expérimentés et des personnes éloignées de l’emploi des formations sur la maintenance de site pétrochimique. “Plus de 1 000 personnes concernées ont été suivies de façon individuelle par les agences d’emploi” précise Christian Burnichon. Grâce aux agences d’emploi, les centrales nucléaires de Penly et Paluel peuvent compter sur les compétences des salariés intérimaires issus de la pétrochimie pour satisfaire à leur “grand carénage”. 1 2 INSEE, 2013 Ibid Pourtant, le caractère très rural de la Basse-Normandie reste un défi économique. “D’abord car beaucoup d’industries sont dépendantes du climat et ont donc peu de visibilité à long terme, explique Aline Wintenberger, vice-présidente régionale Prism’emploi. Ensuite parce que les réseaux routiers sont peu denses, ce qui est un frein à la mobilité des salariés et à leur reconversion.” Les agences d’emploi se sont adaptées à ces particularités locales. Elles orientent ainsi les salariés intérimaires vers les industries les plus porteuses et leur proposent des formations pour accéder à certaines missions - en particulier, dans le transport et l’énergie (près de la moitié des intérimaires formés en 2014). Elles mobilisent les outils du Fonds d’action sociale du travail temporaire (Fastt) pour lever certains freins à l’emploi, tels que ceux liés à la mobilité. Le Fastt propose notamment des locations de voiture à prix réduit le temps d’une mission. “Il joue un rôle clef” commente Aline Winterberger. Enfin, les agences accompagnent les industriels sur des projets de grande ampleur. “Nous participons notamment au comité emploi du chantier de l’EPR de Flamanville”, raconte ainsi Aline Wintenberger. “Lorsque le gros œuvre a touché à sa fin, nous avons rencontré un à un tous les salariés intérimaires concernés pour anticiper la fin de mission. Ceci nous a permis de proposer des nouvelles missions à 80 % d’entre eux, soit sur une autre partie du chantier de l’EPR soit sur des postes requérant des compétences proches, par exemple chez DNCS.” PAYS DE LA LOIRE REPRÉSENTANT DES AGENCES D’EMPLOI EN PAYS DE LA LOIRE Président : Patrice VINET CHIFFRES CLÉS 2014 • Part de la région dans l’emploi salarié : 5,5 % • Part de l’intérim dans l’emploi salarié dans la région : 4,4 % • Nombre d’agences d’emploi : 513 • Nombre de salariés permanents : 1 611 Recrutement • Nombre de recrutements : 2 974 Répartition des recrutements par grand secteur d’activité Services Transport Intérim • Intérimaires en ETP : 38 696 40,7 % 3,1 % Industrie 33,6 % Commerce 12,2 % Répartition de l’emploi intérimaire par grand secteur d’activité BTP Services 11,5 % 10,4 % Transport 6,1 % Commerce Industrie 55,2 % 7,9 % Formation • Nombre de salariés formés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : 776 dont 677 salariés intérimaires BTP 18,8 % Répartition de l’emploi intérimaire par département 17,3 % Vendée Sarthe 16,4 % 8,7 % Mayenne Maine-et-Loire 18 % 39,6 % Loire-Atlantique • Nombre de salariés intérimaires formés dans le cadre d’OPAL1 : 127 • Niveau initial de formation des salariés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : > I et II : 20 > III : 61 > IV : 135 > V : 236 > VI : 224 > Nr : 100 • Nombre de demandeurs d’emploi formés dans le cadre de POEC2 : 442 • Les trois premières spécialités de formation pour les dispositifs de professionnalisation : > Transport, manutention, magasinage : 221 > Mécanique générale et de précision : 80 > Électricité, électronique : 59 • Les trois premières spécialités de formation pour les POEC : > Mécanique aéronautique et spatiale : 87 > Technologies industrielles fondamentales : 76 > Mécanique générale et de précision : 71 1 2 Sources : DARES / Prism’emploi / FAF.TT OPAL : opération de professionnalisation en alternance inter-entreprises POEC : préparation opérationnelle à l’emploi collective ANALYSE Pays de la Loire Si les Pays de la Loire ont légèrement perdu de leur dynamisme du fait de la crise économique, la région possède de nombreux atouts pour repartir. Les agences d’emploi sont aussi aux côtés des entreprises en difficulté, pour que leur personnel soit reclassé. “150 emplois ont ainsi été sauvés en 2014 dans la menuiserie” se souvient Patrice Vinet. Comme sur l’ensemble du territoire, le taux de chômage a en effet augmenté depuis 2008. Résultat d’un ralentissement de l’activité industrielle et de la crise du BTP avant tout. En 2014 néanmoins, il reste inférieur à la moyenne nationale (9 %, contre 10,4 %). Il faut dire que les Pays de la Loire possèdent sur leur territoire un tissu économique diversifié. L’aéronautique, l’industrie navale et l’agroalimentaire ont ainsi traditionnellement porté l’activité de grands groupes comme Danone, Bahlsen, Bénéteau (construction navale), mais aussi une multitude de PME-PMI familiales parfois connues (Sodebo, Fleury-Michon) sont présents dans les Pays de la Loire. Les défis, évidemment, restent nombreux, mais les agences d’emploi sont prêtes. “Nous allons certainement devoir mettre en place de nouvelles formations, pour répondre aux besoins des industries de la région, en perpétuelle évolution, explique ainsi Patrice Vinet. Il nous faudra d’ailleurs aller peut-être au-delà, en recherchant des compétences dans les entreprises en difficulté, pour les orienter vers des sociétés du même secteur, mais en meilleure santé.” Les agences d’emploi accompagnent ce redémarrage. Elles agissent ainsi sur deux leviers en particulier : la montée en compétence de salariés intérimaires, mais aussi la facilitation de l’accès à l’emploi pour des personnes qui en sont éloignées (POEC). “Depuis plusieurs années nous formons des personnels sur des métiers très spécifiques dont l’industrie aéronautique a besoin – chaudronnier, drapeur, soudeur – et qui nécessitent des formations longues” précise Patrice Vinet, président régional de Prism’emploi. 1 2 INSEE, 2013 Ibid PROVENCE-ALPESCÔTE D’AZUR REPRÉSENTANT DES AGENCES D’EMPLOI EN PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR Président : Fabrice GREFFET CHIFFRES CLÉS 2014 • Part de la région dans l’emploi salarié : 7,1 % • Part de l’intérim dans l’emploi salarié dans la région : 2,8 % • Nombre d’agences d’emploi : 598 • Nombre de salariés permanents : 1 878 Recrutement • Nombre de recrutements : 2 894 Répartition des recrutements par grand secteur d’activité Industrie 23 % Intérim • Intérimaires en ETP : 31 298 Services 44,7 % 7,7 % Répartition de l’emploi intérimaire par grand secteur d’activité Services BTP Transport 16,7 % Industrie 30,3 % Transport 14,3 % 7,6 % Commerce 17 % Formation • Nombre de salariés formés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : 1 128 dont 1 004 salariés intérimaires Commerce 11,6 % BTP 26,5 % Répartition de l’emploi intérimaire par département Alpes-deHaute-Provence 6,5 % 1,5 % Hautes-Alpes Alpes-Maritimes 15,8 % 52 % Bouches-du-Rhône Var 11,3 % 13% Vaucluse • Nombre de salariés intérimaires formés dans le cadre d’OPAL1 : 116 • Niveau initial de formation des salariés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : > I et II : 49 > III : 38 > IV : 152 > V : 320 > VI : 379 > Nr : 190 • Nombre de demandeurs d’emploi formés dans le cadre de POEC2 : 111 • Les trois premières spécialités de formation pour les dispositifs de professionnalisation : > Transport, manutention, magasinage : 599 > Commerce, vente : 89 > Bâtiment : construction et couverture : 82 • Les trois premières spécialités de formation pour les POEC : > Animation culturelle, sportive et de loisirs : 43 > Technologies industrielles fondamentales : 17 > Transport, manutention, magasinage : 16 1 2 Sources : DARES / Prism’emploi / FAF.TT OPAL : opération de professionnalisation en alternance inter-entreprises POEC : préparation opérationnelle à l’emploi collective ANALYSE PACA La région PACA souffre de plusieurs handicaps en matière d’emploi. Son économie repose en effet sur deux secteurs : le tertiaire (83,3 % des emplois en 2013) - principalement le tourisme et le commerce (13,7 % de l’emploi en 2012) - et l’industrie (8,3 % des emplois en 2013). Or, tous deux ont été particulièrement affectés par la crise économique. 80 % des entreprises ont par ailleurs moins de 10 salariés. “La région manque d’un pôle industriel capable de dynamiser le territoire” constate Fabrice Greffet, président régional de Prism’emploi. Enfin, l’activité économique est majoritairement concentrée autour de Marseille (60 % des emplois), une des villes les plus pauvres de France – le taux de pauvreté y atteignait 25 % en 2011, voire 75 % dans certains quartiers défavorisés1. 1 Le défi majeur des agences d’emploi est alors celui de la formation. Malgré la crise, elles reçoivent en effet des demandes très concrètes pour du personnel de niveau Bac +2,+3 de la part d’entreprises du bâtiment (plombier, électricien, soudeur) et de la grande distribution (boucher, boulanger, etc.). “Nous avons mis en place des dispositifs de formations spécifiques pour répondre à ces demandes, confirme Fabrice Greffet, même si les candidats ne sont pas nombreux.” Dans la continuité des actions menées, depuis des années, avec les missions locales, les agences d’emploi de PACA ont aussi décliné sur le territoire le dispositif national “Mission jeunes” (cf. page 11) qui prévoit un accompagnement et un suivi personnalisés de jeunes âgés de 18 à 25 ans très éloignés de l’emploi. “Ce dispositif leur permet de faire un premier pas en entreprise, condition sine qua non d’une réelle insertion” explique Fabrice Greffet. Étude Compas, Les taux de pauvreté des 100 plus grandes communes de France, janvier 2014. CORSE REPRÉSENTANT DES AGENCES D’EMPLOI EN CORSE Présidente : Caroline EPERT CHIFFRES CLÉS 2014 • Nombre d’agences d’emploi : 2 Intérim • Intérimaires en ETP : 149 Répartition de l’emploi intérimaire par grand secteur d’activité Services 10,8 % Industrie 14,2 % Transport 11,7 % Commerce 13 % BTP 50,2 % Formation • Nombre de salariés formés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : 5 salariés intérimaires • Niveau initial de formation des salariés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : > I et II : 0 > III : 1 > IV : 0 >V:0 > VI : 2 > Nr : 2 • Les deux premières spécialités de formation pour les dispositifs de professionnalisation : > Transport, manutention, magasinage : 3 > Mines et carrières, génie civil : 1 Sources : DARES / estimations Prism’emploi / FAF.TT ANALYSE La situation insulaire de la Corse est un véritable challenge pour les entreprises et les habitants de l’île. La Haute-Corse est faite de petites industries, notamment alimentaires (fromageries, brasseries…). Au Sud, l’activité est portée principalement par l’industrie de pièces pour l’aéronautique d’Ajaccio, notamment Corse Composite Aéronautique ou Labinal. Elle profite depuis plusieurs années de la bonne santé de l’aéronautique française. Au point qu’elle peine à recruter les compétences dont elle a besoin. “Sa pyramide des âges est en effet vieillissante et les formations dont auraient besoin les candidats n’existent pas sur l’île” explique Caroline Epert, présidente régionale de Prism’emploi. Les agences d’emploi corses ont répondu à ce défi en proposant à la plus grosse industrie de l’île une solution “à la carte”. En partenariat avec les missions locales, elles ont ainsi permis à sept jeunes en insertion de se rendre sur le continent pour suivre une formation longue aux métiers de l’aéronautique. “En 2015 ils ont tous rejoint le site Corse Composite Aéronautique pour une mission d’intérim de neuf mois qui peut à terme se pérenniser en CDI” affirme Caroline Epert. GUADELOUPE REPRÉSENTANT DES AGENCES D’EMPLOI EN GUADELOUPE Délégué : Yann POGAM CHIFFRES CLÉS 2014 • Nombre d’agences d’emploi : 10 Intérim • Intérimaires en ETP : 833 Répartition de l’emploi intérimaire par grand secteur d’activité Services 15,3 % Industrie 11 % Transport 4,1 % Commerce 14,3 % BTP 55,1 % ANALYSE Avec un taux de chômage supérieur à 23 %, la Guadeloupe est dans une situation difficile. En 2014, la Guadeloupe est le département français d’Amérique (DFA) où le chômage est le plus élevé. Il faut dire que le territoire subit pleinement la crise du BTP, survenue plus tardivement qu’en métropole – le secteur ne représente plus que 7,7 % de la richesse créée sur l’île en 2012, contre près de 10 % dans les années 1990. L’industrie agroalimentaire, malgré quelques fleurons locaux, ne suffit pas à créer une dynamique de redressement. Le tourisme enfin, malgré une hausse du nombre de visiteurs en 2013 (17 % de plus qu’en 20111), pâtit du fait que ces derniers recherchent des hébergements de plus en plus économiques comme les gîtes et les locations - le secteur de l’hôtellerie ne représente plus que 34 % des hébergements choisis en 2013, contre 45 % en 2005. “Seuls le commerce et la distribution ainsi que le secteur des services à la personne pourraient être à l’origine d’une nouvelle dynamique”, explique Yann Pogam, délégué régional de Prism’emploi. Sources : DARES / FAF.TT Formation • Nombre de salariés intérimaires formés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : 31 • Niveau initial de formation des salariés intérimaires dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : > I et II : 0 > III : 0 > IV : 0 >V:0 > VI : 13 > Nr : 18 • Les trois premières spécialités de formation pour les dispositifs de professionnalisation : > Spécialités pluritechnologiques des transformations : 18 > Transport, manutention, magasinage : 8 > Informatique, traitement de l’information, réseaux de transmission des données : 3 Dans ce contexte, les agences d’emploi font preuve d’initiatives Elles mettent ainsi en place des programmes spécifiques de formations qualifiantes. “En particulier dans les secteurs du BTP, qui reste demandeur de compétences malgré la crise, et dans le commerce, pour des postes de bouchers et employés libre-service” détaille Yann Pogam. Surtout, elles renforcent leur collaboration avec les acteurs publics de l’emploi, afin d’optimiser l’efficacité de leurs actions. Un partenariat a déjà été mis en place avec les missions locales et les mairies sur la question du chômage des jeunes - certaines communes ont d’ailleurs créé des annexes dédiées à l’insertion et à l’emploi (ex : le pôle FIER-Formation Intégration Emploi Resocialisation sur la ville des Abymes). Et un projet de renforcement des liens avec Pôle Emploi est sur les rails. “Notre objectif est de conclure un vrai partenariat” affirme Yann Pogam. 1 INSEE MARTINIQUE REPRÉSENTANT DES AGENCES D’EMPLOI EN MARTINIQUE Déléguée : Marie-Rose DUBOIS CHIFFRES CLÉS 2014 • Nombre d’agences d’emploi : 6 Intérim • Intérimaires en ETP : 782 Répartition de l’emploi intérimaire par grand secteur d’activité Services 16,2 % Industrie 18,2 % Transport 3,5 % Commerce 23 % BTP 38,7 % Formation • Nombre de salariés intérimaires formés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : 12 • Niveau initial de formation des salariés intérimaires dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : > I et II : 0 > III : 0 > IV : 0 >V:0 > VI : 1 > Nr : 11 • Les trois premières spécialités de formation pour les dispositifs de professionnalisation : > Commerce, vente : 8 > Spécialités pluri technologiques des transformations: 3 > Structures métalliques : 1 ANALYSE La Martinique fait face à des enjeux complexes en matière d’emploi. Son taux de chômage (22,8 %) est en effet deux fois supérieur à celui de la France métropolitaine, avec une situation particulièrement critique pour les jeunes - 68,2 % des moins de 25 ans sont au chômage.1 La population est par ailleurs vieillissante - pour la première fois en 2005 le taux de natalité est passé sous le seuil de 2 enfants par femme2, alors que l’émigration des jeunes martiniquais en âge de travailler est de plus en plus forte. Enfin, le tourisme, qui pourrait constituer un levier de croissance, ne décolle pas. “Les visiteurs vont d’avantage chez l’habitant qu’à l’hôtel” indique Marie-Rose Dubois, déléguée régionale de Prism’emploi. Seuls le commerce et la distribution semblent offrir quelques opportunités de développement - le commerce est en effet le premier secteur d’activité créateur de richesses (24 %) de la Martinique alors que le chiffre d’affaires de la grande distribution croît (+ 6,7 % au 3e trimestre 2014, après + 3,7 % au 2e trimestre et + 5,4 % au 1er trimestre 2014)3. Sources : DARES / FAF.TT Face à cette situation, les agences d’emploi mettent en place des actions de fond. “Nous travaillons avec les jeunes sur les bases de la recherche d’emploi - faire un CV, passer un entretien, explique Marie-Rose Dubois, tout en recherchant des centres de formation spécialisés pour développer les compétences dans la grande distribution, très demandeuse.” Objectif premier : former des personnes polyvalentes adaptées à ce secteur. “Plus de 100 personnes sont aujourd’hui concernées, ajoute Marie-Rose Dubois. Il y aura en outre des opportunités de CDI intérimaire pour ces postes. Pour atteindre cet objectif, les agences d’emploi se mobilisent en nouant des partenariats avec les missions locales et Pôle emploi. Nous devons aussi nous préparer au développement des services à la personne, qui ne peuvent qu’augmenter du fait du vieillissement de la population” commente Marie-Rose Dubois. 1 2 3 INSEE Ibid IMSEPP GUYANE REPRÉSENTANT DES AGENCES D’EMPLOI EN GUYANE Déléguée : Marie-Cécile GRAVIER CHIFFRES CLÉS 2014 • Nombre d’agences d’emploi : 6 Intérim • Intérimaires en ETP : 609 Répartition de l’emploi intérimaire par grand secteur d’activité Services 7,8 % Transport 4,1 % Industrie 14,6 % Commerce 13,6 % BTP 59,8 % Formation • Nombre de salariés intérimaires formés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : 2 • Niveau initial de formation des salariés intérimaires dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : > I et II : 0 > III : 0 > IV : 0 >V:0 > VI : 1 > Nr : 1 • Les spécialités de formation pour les dispositifs de professionnalisation : > Spécialités pluritechnologiques des transformations : 1 > Transport, manutention, magasinage : 1 ANALYSE La Guyane doit relever le défi de son urbanisation et faire face à la croissance rapide d’une population éloignée de l’emploi. Enclave française en Amérique du Sud, la Guyane doit en effet développer ses infrastructures malgré un territoire difficile d’accès et peu habité dans certaines zones – avec 250 000 habitants pour une superficie représentant 10 % de la métropole, sa densité urbaine est encore très faible. “Ce potentiel de développement fait de la construction un secteur important de l’économie guyanaise, même si la Guyane n’échappe pas totalement à la crise du secteur” précise Marie-Cécile Gravier, déléguée régionale de Prism’emploi. Ce dernier occupe ainsi 8,5 % des salariés, contre 6,5 % au niveau national1. La population guyanaise est par ailleurs jeune – elle devrait doubler d’ici à 2040 - et peu qualifiée. Près d’un jeune actif sur deux est en effet au chômage (44, 8 %2). Seul le centre spatial de Kourou représente un pôle dynamique pour l’emploi. Il draine à la fois les ingénieurs qualifiés formés dans le pays et des travailleurs venus de métropole. Sources : DARES / FAF.TT Les agences d’emploi jouent donc un rôle important en accompagnant les projets d’infrastructures et en améliorant le niveau de qualification des personnes. Pour trouver des ouvriers susceptibles de travailler sur des centaines de kilomètres de route en plein milieu de la forêt amazonienne, les agences d’emploi font un travail d’orfèvre: “C’est toujours du sur mesure et du cas par cas”, raconte Marie-Cécile Gravier, “nous utilisons beaucoup le bouche à oreille, par exemple en appelant les Maires des villages traversés par le chantier pour savoir s’ils connaissent des personnes qui pourraient y travailler.” Les agences d’emploi apportent également des réponses à la faible qualification des personnes en menant des actions de formation aux métiers “de base” comme électricien par exemple. 1 2 INSEE Ibid LA RÉUNION REPRÉSENTANT DES AGENCES D’EMPLOI EN RÉUNION Délégué : Eric MATZ CHIFFRES CLÉS 2014 • Nombre d’agences d’emploi : 33 Intérim • Intérimaires en ETP : 2 435 Répartition de l’emploi intérimaire par grand secteur d’activité Services Transport Commerce 15 % Industrie 28 % 7% 19 % BTP 30 % Formation • Nombre de salariés intérimaires formés dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : 30 • Niveau initial de formation des salariés intérimaires dans le cadre de dispositifs de professionnalisation : > I et II : 0 > III : 0 > IV : 6 > V : 10 > VI : 14 > Nr : 0 • Les spécialités de formation pour les dispositifs de professionnalisation : > Transport, manutention, magasinage : 16 > Mines et carrières, génie civil et topographie : 12 > Bâtiment : construction et couverture : 2 ANALYSE Si la situation de l’emploi semble s’améliorer depuis quelques mois à La Réunion, elle reste handicapée par des problèmes structurels Une exception. C’est ainsi qu’est apparue La Réunion en 2014. Dans un environnement national plutôt morose, l’île a en effet accumulé les bons résultats : l’emploi salarié marchand, d’abord, a renoué avec une dynamique de croissance forte (+ 3,7 %, contre + 0,4 % en 2013), grâce essentiellement au secteur des services (+5,2 % en 20141). “L’emploi est notamment reparti dans le tourisme malgré une conjoncture difficile, remarque Eric Matz, délégué régional de Prism’emploi, signe que La Réunion se remet enfin de la crise du chikungunya, qui avait conduit à la fermeture et à la transformation de plusieurs hôtels en 2007.” Même le secteur de la construction est reparti à la hausse, largement porté par le démarrage du chantier de la Route du Littoral – un viaduc en mer de 5 400 mètres de long, 6 700 mètres de digues, un second viaduc de 240 mètres et un échangeur à trois niveaux doivent être construits d’ici à 2020. Ces bonnes nouvelles, pourtant, ne peuvent masquer les problèmes structurels que rencontre La Réunion en matière d’emploi. Le taux de chômage dépasse ainsi les 26 % en 2014. Surtout, même s’il a légèrement décru pour les jeunes, Sources : DARES / FAF.TT il reste handicapé par la forte démographie de l’île. “Le retour d’un certain dynamisme économique ne suffit pas à absorber les quelques 9 000 jeunes qui arrivent sur le marché du travail chaque année” explique Eric Matz. Une large partie de la population est par ailleurs quasiment exclue de l’emploi, du fait notamment d’un taux d’illettrisme très important, 21 %, contre 7 % en métropole. Face à cette situation, les agences d’emploi sont conscientes à la fois de la nécessité d’innover et de mieux structurer leurs actions. En faisant preuve d’initiative et d’inventivité, les agences d’emploi ont ainsi mené différentes actions : une dizaine de personnes ont ainsi pu trouver un emploi de chauffeur de bennes dans des déchetteries publiques en 2014. La création d’une formation spécifique a aussi permis à huit autres, qui vivaient du RSA, de trouver un emploi au sein d’une pépinière. “La situation de l’emploi nous force à effectuer un travail d’orfèvre” souligne Eric Matz. Plus largement, la mise en place, en 2013, d’un plan intitulé “socle de compétences clés” a permis à 240 salariés intérimaires de devenir plus autonomes dans leurs missions et /ou d’accéder à une formation qualifiante. 1 INSEE www.prismemploi.eu R.C. PARIS 493 291 108 Edité par Sogestt.