compte rendu 6 juin 2013-4

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compte rendu 6 juin 2013-4
COMPTE RENDU
LE MÉCÉNAT CULTUREL : COMMENT ÇA MARCHE ?
RENCONTRE PROFESSIONNELLE DU 6 JUIN 2013
L’Agence Régionale de Développement Économique (ARDE) et LE TRANSFO, Art et Culture en
Région Auvergne, en partenariat avec la Fondation de l’Université d’Auvergne, ont convié des
entreprises, des banques et des assurances (directeurs, responsables de la communication…)
à une rencontre consacrée à la question du mécénat culturel. Un public nombreux était réuni à
La Jetée à Clermont-Ferrand (63) pour échanger autour de ce sujet.
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SOMMAIRE
Du mécénat au mécénat culturel. Le mécénat, de quoi parle-t-on ? Comment ça marche ?
A qui s’adresse-t-il ? Qui est concerné ?
Le cadre juridique et fiscal du mécénat
Découvrir les formes de mécénat
Comment devient-on entrepreneur-mécène ?
Comprendre les effets bénéfiques du mécénat
Sur le chemin de l’invention de nouvelles rencontres fructueuses entre les entreprises
et les artistes et de nouveaux modèles économiques
Conclusion
Retours sur la journée
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p.3
p.5
p.6
p.8
p.10
p.12
p.13
MOT D'ACCUEIL
Simon Pourret, directeur du TRANSFO (l’agence de développement culturel de la région Auvergne) et modérateur de
la rencontre, ouvre la séance et donne la parole, pour un mot d’accueil, à Benjamin Williams, secrétaire général de
la Fondation de l’Université d’Auvergne et à Elisabeth Durantin, directrice de l’ARDE.
« L’université et la culture vont de pair. Notre fondation s’occupe de mécénat scientifique et nous allons parler
aujourd’hui de mécénat culturel. La France a une fiscalité très avantageuse en matière de mécénat mais, pour autant,
dans notre pays, on n’a pas une culture du don très poussée. C’est donc quelque chose de culturel, les gens ne
comprennent pas forcément ce qu’il y a derrière le mécénat. C’est parce qu’il est important d’en débattre que notre
fondation est associée à cette initiative du TRANSFO », situe Benjamin Williams.
Benjamin Williams, Simon Pourret et Elisabeth Durantin
La parole est prise par Elisabeth Durantin. L’agence de développement économique de la région est une association
loi 1901. Elle en présente les quatre grandes missions :
- favoriser l’ouverture et l’accessibilité aux marchés pour les entreprises ;
- l’accueil de nouvelles activités économiques en Auvergne ;
- mission autour de l’innovation, particulièrement autour des clusters d’excellence ;
- production de services à forte valeur ajoutée pour les entreprises.
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« L’agence existe depuis 1984. Nous sommes essentiellement au service du collectif des entreprises, pour faire
en sorte que celles-ci se parlent, qu’elles trouvent de nouveaux marchés, mais aussi qu’elles s’ouvrent à d’autres
sujets. D’où l’intérêt de participer à cette rencontre », déclare Elisabeth Durantin. Elle précise que sa collaboratrice,
Sonia Lopez, en charge de l’accueil d’investisseurs internationaux et nationaux, est convaincue que l’ensemble des
composantes économiques (dont la culture fait partie) est au service de l’attractivité du territoire.
C’est au tour de Simon Pourret de présenter LE TRANSFO : « Notre travail consiste principalement à accompagner
les professionnels de la culture de la région Auvergne dans le secteur du spectacle vivant et du livre et de la lecture.
Notre spécificité est d’orienter nos actions et nos collaborations vers l’aspect économique de la culture et, en
particulier, le développement et la structuration des filières des industries culturelles et créatives. » LE TRANSFO
développe donc son projet autour de trois grands axes : soutien à la professionnalisation ; médiation ; faire vivre
l’enjeu culturel sur les territoires.
Simon Pourret rappelle que le mécénat a été consacré par une loi, la loi du 1er août 2003.
Il précise que c’est la première fois que LE TRANSFO s’adresse au type de public invité ce jour. « Une première
rencontre consacrée à ce sujet avait eu lieu à l’adresse des professionnels de la culture de la région et là, c’est le
match retour ! Nous avons été surpris par votre mobilisation massive et nous vous en remercions ».
Du mécénat au mécénat culturel.
Le mécénat, de quoi parle-t-on ? Comment ça marche ?
A qui s’adresse-t-il ? Qui est concerné ?
Fondamentaux, enjeux, règles du mécénat, spécificités du secteur culturel,
le rôle de chaque partie...
Intervenant : METROPOLE GESTION
François-Marie Wojcik,
président directeur général.
METROPOLE GESTION est une société de
gestion de portefeuille indépendante,
spécialisée dans le stock picking (actions
Europe et zone euro), le bond picking
(obligations zone euro) et la gestion diversifiée
(gestion convertibles et dédiée).
En préambule à cette première partie, une
vidéo est projetée. Il s’agit d’un micro-trottoir
autour de la question : « Que vous évoque le
mécénat culturel ? » On découvre que pour la
majorité des interviewés la réponse reste floue,
même si certains manient quelques préceptes.
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Simon Pourret invite François-Marie Wojcik à le rejoindre. Il se présente comme un pionnier du « value investing »
en Europe. Il est PDG de METROPOLE GESTION, société qu’il a créée en 2002.
« C’est une petite entreprise de trente-cinq personnes. On est dans la finance, plus précisément dans la gestion
d’actifs. Nos clients sont les caisses de retraite, les mutuelles et les assurances. Je suis ici pour parler de mécénat
parce que, d’abord, nous travaillons avec l’Université d’Auvergne depuis assez longtemps, mais aussi parce que, dès
le départ de la société, alors qu’on ne fait pas de bénéfices, nous avons créé une association pour aider la jeunesse
au niveau de la culture et de la lecture. On pense souvent que la motivation des mécènes est liée à la reconnaissance
et à la promotion de leur image ; il y a aussi la question des économies d’impôts. Nous, on ne voit pas ça comme ça.
Pour nous, il est question de promouvoir l’intérêt général. Nous sommes du côté de l’aide (financière et humaine).
C’est un don de l’entreprise. Un mécène, c’est d’abord quelqu’un qui demande à ses salariés, ses actionnaires, de
renoncer à quelque chose pour autre chose. Pour que les conditions soient bonnes, le projet soutenu doit remporter
l’adhésion de tous au sein de l’entreprise. En ce qui nous concerne, nous avons décidé de lier nos actions à la
jeunesse et la culture », explique François-Marie Wojcik.
METROPOLE GESTION est notamment mécène du Musée du Quai Branly à Paris. Grâce à ce mécénat, un lien s’établit
entre des lycéens, Montreuil et le quai Branly. Le but est de leur apprendre à lire et à écrire. La société est également
mécène du Grand Palais et du Musée des Confluences à Lyon.
« On finance un certain nombre d’acquisitions mais, surtout, on participe, y compris dans la définition du projet, au
lien entre les classes scolaires de secteurs défavorisés et les musées », souligne François-Marie Wojcik.
« Quelle est votre motivation ? » s’enquiert Simon Pourret.
« Notre motivation, c’est d’amener des enfants, des jeunes, à la culture. C’est de rendre à la société ce qu’elle nous a
donné en terme d’éducation et de chances », lui répond François-Marie Wojcik. « On choisit toujours des projets sur
lesquels on peut avoir une vision et qui engagent la responsabilité sociale de l’entreprise. En interne, cela motive tout
le monde. Il n’y a d’intérêt que si l’entreprise y voit un intérêt collectif. Finalement, la question fiscale est vraiment
en retrait. Il faut prendre conscience que c’est un don de l’entreprise. En France, on n’a pas cette culture du don.
L’adhésion interne est donc fondamentale, les personnes doivent être convaincues de l’intérêt de ce qui se passe. On
a alors que des bénéfices en terme de retour de motivation des collaborateurs », précise François-Marie Wojcik.
« On essaie de trouver des projets à notre taille, et la culture, l’éducation et la jeunesse sont des secteurs qui nous le
permettent », achève François-Marie Wojcik.
Benjamin Williams intervient pour rappeler que METROPOLE GESTION est aussi engagée dans du mécénat
scientifique et qu’il s’agit d’un partenaire important pour l’Université d’Auvergne.
« Vous êtes financier et l’on voit la passion que vous manifestez pour ces questions d’éducation et de jeunesse
défavorisée. Cela peut surprendre ! » s’interroge Simon Pourret.
« METROPOLE GESTION est effectivement atypique dans le monde de la finance. Je dois à l’école publique ma position
actuelle ; au sein de l’entreprise, on a tous cette reconnaissance vis-à-vis du système français », atteste FrançoisMarie Wojcik.
Simon Pourret engage alors Anne-Sophie de Sury, avocat, à évoquer la question du cadre juridique et fiscal du
mécénat, second temps de la rencontre.
Le cadre juridique et fiscal du mécénat
Quels sont les avantages fiscaux du mécénat pour l’entreprise ? Quelles sont les conditions
à remplir par l’association bénéficiaire ? Quelles sont les précautions à prendre par
l’entreprise dans le choix de l’association ou du projet soutenu ? L’entreprise peut-elle
bénéficier de « contreparties » ? Comment concrétiser un accord de mécénat ?
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Intervenante : FIDAL / Anne-Sophie de Sury /
Avocat
FIDAL est le premier cabinet d’avocats d’affaires
en France par la taille et le chiffre d’affaires. FIDAL
a développé une expertise spécifique au secteur
associatif conseillant de nombreux organismes sans
but lucratif. Anne-Sophie de Sury, avocat du cabinet
FIDAL de Clermont-Ferrand est totalement dédiée à
cette clientèle depuis de nombreuses années.
Qu’est-ce que le mécénat ?
C’est un soutien matériel qui est apporté, sans contrepartie directe de la part du bénéficiaire, à une œuvre ou à une
personne pour l’exercice d’activités présentant un intérêt général. C’est un don.
Il y a une différence entre parrainage et mécénat. Il faut bien les distinguer d’un point de vue juridique et fiscal. Le
mécénat n’a pas de bénéfice direct, on n’attend pas de contrepartie à l’inverse du sponsoring. Le sponsoring s’analyse
comme une dépense de publicité et on attend une contrepartie directe en terme de publicité et d’image. Le sponsoring
s’inscrit dans les charges de l’entreprise. Le mécénat permet des réductions d’impôts.
Du côté de l’organisme aidé : si le don reçu est bien du mécénat, cela entre dans ses ressources, tandis que s’il s’agit
de sponsoring, c’est comme si l’association faisait une prestation de publicité.
« Le mécénat est un don mais certaines contreparties sont possibles. La loi sur le mécénat est très favorable
fiscalement et permet aussi à l’entreprise d’avoir quelques contreparties, même matérielles », explique Anne-Sophie
de Sury. La contrepartie peut aller jusqu’à 25% de la valeur du don. La première contrepartie du don pour l’entreprise
s’exprime en terme de communication : le nom de l’entreprise apparaît sur tous les supports de communication de
la structure aidée. Il y a également des contreparties matérielles : l’entreprise finance, par exemple, une exposition
dans un musée et, en échange, l’entreprise va pouvoir bénéficier de soirées privées, de salles mises à sa disposition…
« Le secteur culturel est un secteur propice à la mise en avant de ces possibles contreparties matérielles pour
l’entreprise », précise Anne-Sophie de Sury.
Le mécénat peut prendre différentes formes : faire un don en numéraire, financer une action, une œuvre ; faire des
dons en nature (biens périssables, matériel) ; mettre à disposition des locaux ; l’entreprise peut aussi mettre un
salarié à disposition de l’association (mécénat de compétences).
Quels sont les avantages fiscaux ?
La réduction d’impôts n’est pas le moteur principal du mécénat, mais il est quand même important de connaître les
avantages fiscaux pour l’entreprise. La réduction d’impôts pour l’entreprise est égale à 60% du montant du don.
« Le mécénat est net de taxe. L’organisme qui bénéficie du don doit délivrer un reçu fiscal à l’entreprise mécène »,
souligne Anne-Sophie de Sury.
Pour réaliser une opération de mécénat, l’entreprise peut faire le choix de financer un organisme qui existe déjà ou
bien, décider de créer un organisme spécifique.
Lorsque l’entreprise fait le choix de soutenir un organisme qui existe déjà, il est très important que les organismes
soient facilement identifiables. Le retour en terme d’image est important pour l’entreprise. Il faut qu’il y ait un
sentiment d’adhérence et d’appartenance, ainsi que des valeurs communes entre l’entreprise et l’organisme qu’elle
fait le choix de financer.
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« Les organismes qui peuvent bénéficier des dispositions du mécénat et desquels les entreprises peuvent obtenir
un reçu fiscal sont définis par le Code Général des Impôts », informe Anne-Sophie de Sury.
Dans le secteur culturel, peuvent bénéficier des fonds du mécénat :
- les œuvres ou organismes d’intérêt général (fondation, association…). L’organisme doit être géré à titre bénévole et
doit être non lucratif ;
- les organismes publics ou privés, dont la gestion est désintéressée, qui ont pour activité principale la présentation
au public de spectacles vivants.
Sont exclues les sociétés, sauf celles dont le capital est entièrement public.
Il est préconisé d’établir une convention de mécénat entre les structures et d’y définir clairement les contributions et
les engagements de chacun : montant du don et affectation de ce don.
Découvrir les formes de mécénat
Mécénat de compétences, mécénat technologique, apports en nature, apports financiers,
mécénats croisés... distinction mécénat de structure/d’opération
Intervenant : MICHELIN / Martial Busuttil /
Responsable Communication des sites de
Clermont-Ferrand.
Pour la troisième partie de ce temps
d’échange, Simon Pourret demande à
Martial Busuttil de présenter des exemples de
mécénat que MICHELIN a pu mettre en place.
« Quel intérêt trouve Michelin à s’engager dans le mécénat ? La circulation des idées, ainsi que la culture d’innovation
nous tiennent à cœur ; c’est pour cette raison que de nombreux employés Michelin sont mobilisés dans le mécénat
de compétences, notamment autour de ces questions, à la fois car eux-mêmes et l’entreprise y trouvent leur compte,
mais aussi parce qu’ils ont envie de participer à cette émulation locale », introduit Martial Busuttil.
Celui-ci va aujourd’hui se focaliser sur la question de la création et de l’art. Il nous expose les deux motivations
principales de Michelin :
- l’attractivité et le dynamisme des lieux d’implantation Michelin ;
- le fait que la culture soit un facteur d’enrichissement de la politique « responsabilité sociale » de l’entreprise et
de la politique en tant qu’employeur. « Le mécénat culturel est l’occasion d’honorer une dimension importante des
valeurs Michelin : le respect de l’homme », plaide Martial Busuttil.
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« En terme d’attractivité, il y a une problématique aiguë à Clermont-Ferrand liée au fait d’avoir le siège social en
région. Faire venir des cadres en région ne va pas de soi. S’impliquer dans le mécénat culturel, c’est aussi pour dire
que la qualité de vie en Auvergne ne tient pas seulement à la proximité de la nature mais aussi à la richesse de l’offre
culturelle, c’est mettre en valeur l’attractivité du territoire », souligne Martial Busuttil.
Michelin veille à être dans une logique d’émulation et identifie donc des acteurs-clés. L’entreprise a la volonté de
soutenir des pôles de dynamisme tels que Le festival de La Chaise-Dieu, La Comédie de Clermont, Le Festival du
court métrage, l’Opéra de Vichy, etc. « On peut aussi être sollicité de manière ponctuelle, comme par exemple par le
Musée d’art Roger-Quilliot ; on a été ravi de l’écho provoqué par les études autour du Radeau de la Méduse ; cela a été
important en termes d’attractivité pour Clermont », se réjouit Martial Busuttil.
« Ce qui me paraît fondamental en tant qu’employeur, c’est la question de l’identification de la culture comme étant un
biais pour mieux rencontrer nos employés, mieux les comprendre. La culture nourrit une véritable fierté en interne ; les
employés sont vus et reconnus au-delà de leur poste de travail », relate Martial Busuttil.
Martial Busuttil témoigne alors de l’expérience autour de l’exposition « Un corps inattendu », présentée par le FRAC
Auvergne.
Deux cent cinquante employés Michelin ont bénéficié de visites privées de l’exposition. Ceci a été l’occasion pour 62%
d’entre eux de découvrir l’existence du FRAC et qu’une exposition d’une telle qualité pouvait avoir lieu à ClermontFerrand. Cette expérience a fait naître une véritable fierté de la part des employés Michelin. Avoir eu cette possibilité de
découvrir des œuvres d’art a aussi modifié le regard porté par les employés sur leur entreprise. Un aller-retour se crée :
les employés voient leur entreprise autrement et l’entreprise voit ses employés de façon différente.
Michelin a également mené un projet avec le Festival du court métrage, autour de la thématique du festival 2013 :
l’Inde. Cette expérience de l’altérité a constitué un réel enrichissement pour chacun.
« On touche donc à l’humain, à la rencontre, à la découverte de l’autre, à l’émergence de personnalités. Ces différentes
expériences vous ont beaucoup appris », constate Simon Pourret.
« Oui, cela permet aux employés de se découvrir, de parler "culture", de révéler quelque chose de leur vie privée.
Au bout du compte, tout le monde se sent mieux et cela rejaillit sur la motivation professionnelle et l’efficacité dans le
travail. C’est tout bénéfice pour tout le monde ! » conclut Martial Busuttil.
Comment devient-on entrepreneur-mécène ?
Intervenante : LA CHAMBRE - GALERIE DE PHOTOS
À STRASBOURG / Catherine Redelsperger, mécène
de La Chambre.
La Chambre est une association dédiée à la
photographie. Elle développe son programme
d’expositions et de formations dans un espace de
180m² situé au cœur de la Krutenau à Strasbourg.
http://www.la-chambre.org/
Interview-vidéo : VILLE DE REIMS / Laura Exposito
del Rio, responsable mission mécénat à la Ville de
Reims.
Pour illustrer ce quatrième temps de la rencontre,
Simon Pourret invite Catherine Redelsperger à
témoigner de son expérience.
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La séquence est ouverte par la projection d’une vidéo réalisée à La Chambre à Strasbourg. Christophe Thiebaut, qui
en est le président, nous présente ce lieu. « L’objectif de La Chambre est de présenter la jeune photographie française
et européenne et de faire un travail général autour de la photographie. La Chambre effectue un travail d’exposition et
de médiation ; elle réalise également des missions photographiques », explique-t-il.
Nous apprenons que sur un budget global de 300 000 euros de revenus annuels, 50 000 euros proviennent du mécénat.
« L’enjeu est dans la pérennité financière de la structure. Nous avons fait le choix, car cela s’avère plus intéressant,
de trouver une pluralité de petits mécènes plutôt que quelques gros mécènes (qui, en outre, sont difficiles à repérer).
Ce qui nous intéresse, c’est la présence dans la cité et nos mécènes sont devenus une véritable force vive à l’intérieur
de la ville en termes de relais et de création de relationnel », précise Christophe Thiebaut.
Catherine Redelsperger est invitée à prendre la parole. Mécène, consultante et écrivain, elle confie : « Je n’ai jamais
décidé d’être mécène. Je suis devenue mécène sans jamais me demander pourquoi. Ça s’est produit ! » Une de ses
motivations à être mécène réside dans le fait de transmettre ce qu’elle a reçu grâce à son éducation car elle a eu la
chance d’être initiée à l’art contemporain.
Elle précise qu’elle est sur des formes de mécénat extrêmement modeste.
Catherine Redelsperger réalise à la fois du mécénat de compétences, du mécénat financier et du mécénat de
soutien. Christophe Thiebaut l’a contactée pour faire partie du club des mécènes de La Chambre. Avec La Chambre
– qui a des ateliers destinés aux photographes – elle a souhaité faire un transfert de compétences. Par exemple,
elle a passé deux jours avec quatre photographes de La Chambre, à Strasbourg, sous forme de mécénat technique
consistant à coacher les photographes pour les aider à communiquer à l’oral sur eux-mêmes, devant des galeristes,
lors de présentation de dossiers, etc.
« Je suis installée à Paris et j’avais besoin de m’inscrire aussi dans un tissu local. Je me suis donc rapprochée d’une
galerie à Paris, la Galerie Duboys », complète Catherine Redelsperger.
Catherine Redelsperger est donc également mécène de la Galerie Duboys. Elle a emmené, sur une séance de
créativité, quatre niveaux hiérarchiques différents de managers de la SNCF pour parler de créativité. Les intervenants,
Catherine Redelsperger (en tant qu’écrivain) et un peintre, ont discuté du processus de création artistique et de
la notion de contrainte, sous forme d’échanges avec les managers. Puis, ceux-ci se sont interrogés sur ce qu’ils
pouvaient mettre en œuvre au sein de la SNCF en terme de créativité. « Le constat de cette rencontre a été l’évidence
d’un bénéfice tant pour les managers que pour la galerie, le peintre et moi-même », assure Catherine Redelsperger.
La séance se poursuit par l’interview de Laura Exposito Del Rio, responsable mission mécénat à la Ville de Reims.
Elle n’a pu être présente mais une vidéo intitulée « A chacun son mécénat » a été réalisée.
Laura Exposito Del Rio livre ses réflexions autour du mécénat : « On ne naît pas mécène, on le devient. Beaucoup
d’entreprises ont comme premier réflexe de dire "le mécénat, ce n’est pas pour moi, je ne suis pas Vinci" ; on leur
répond que nous ne sommes pas Versailles. Il y a beaucoup d’inquiétudes de la part des entreprises et il est capital
de leur expliquer l’intérêt commun de développement et de rayonnement du territoire », émet-elle. Elle souligne
également l’importance de la notion d’engagement : être acteur et être dans une logique de mécénat territorial. Il
est fondamental de permettre à l’entreprise de s’engager dans des projets « qui lui parlent », que les projets soient
porteurs de sens et qu’ils soient de qualité. « Il est important de bien connaître les entreprises pour proposer des
projets qui leur correspondent ; chacun doit trouver son intérêt pour qu’un mécénat ait un bénéfice appréciable »,
conclut Laura Exposito Del Rio.
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Comprendre les effets bénéfiques du mécénat
Les bénéfices du mécénat sous forme de résidence pour l’entreprise.
Les bénéfices du mécénat sous forme de résidence pour les artistes.
L’entreprise MANUTAN est LE généraliste européen de la vente à distance d’équipements et
de consommables pour les entreprises et les collectivités.
Intervenants :
Catherine Redelsperger, Consultante et Écrivaine.
MANUTAN / Judicaële Letscher, Responsable du Centre Culturel de l’Université de Manutan / côté entreprise.
Loïc Trujillo, photographe / côté artiste.
Simon Pourret invite les intervenants à le rejoindre pour la cinquième partie de cette rencontre et les présente :
« Judicaële, vous travaillez chez MANUTAN, une entreprise familiale créée en 1966. Aujourd’hui, le groupe MANUTAN
affiche une ambition visionnaire qui en fait sa grande force : entreprendre pour un monde meilleur en mettant en
place des actions concrètes et responsables. Une de ces actions emblématiques est la création de son Université
d’entreprise en janvier 2012 », annonce-t-il.
Loïc Trujillo, photographe, vit et travaille à Paris. « Vous finalisez actuellement un reportage au long cours, entrepris
en 2011, pour le compte de la société MANUTAN se préparant au défi du troisième millénaire pour l’application
du développement durable. L’objectif est de contribuer au développement personnel de chaque individualité dans
l’univers professionnel. Ce travaille intitulé "L’Autre" contribue à mettre en transparence la réalité de l’entreprise en
transition, à travers le quotidien des salariés et l’ensemble des corps de métiers représentés », situe Simon Pourret.
C’est Catherine Redelsperger qui dirige ensuite la conversation car elle connaît bien les intervenants.
Catherine Redelsperger, Loïc Trujillo et Judicaël Letscher
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« Loïc, par rapport à tes projets antérieurs qui t’avaient
nourri, tu étais dans quel état d’esprit quand tu as rencontré
Judicaële et l’entreprise MANUTAN ? » s’enquiert Catherine
Redelsperger.
Loïc Trujillo et Judicaël Letscher
« J’étais dans un état d’esprit de détachement car je terminais
un projet, qui avait duré cinq ans, à travers l’Inde, le Népal
et la France, qui s’intitulait "Vies en transit". Le but de ce
projet était de m’intéresser à la notion de détachement, aux
moments de rupture dans la vie d’un individu et de comprendre
les ressources qu’il peut avoir pour faire face », relate Loïc
Trujillo.
Judicaële Letscher poursuit :
« Au moment de la rencontre avec Loïc, MANUTAN était
elle-même en transit. L’entreprise était en pleine passation
de pouvoir puisque le grand-père et le père fondateurs
transmettaient l’entreprise aux fils héritiers.
Des questions géographiques, de locaux… se posaient
également. MANUTAN était donc en pleine mutation et en
pleine interrogation au moment de la rencontre avec Loïc. Le
PDG de MANUTAN a été séduit et frappé par le parallèle de ces
expériences de transit qui existait entre l’entreprise et Loïc.»
« Comment s’est déroulée cette expérience ? » demande Catherine Redelsperger.
« Ce qui était intéressant, c’était l’ouverture d’esprit du directeur, ouverture grâce à laquelle j’ai pu photographier
le quotidien des salariés en toute transparence. La difficulté était d’être accepté dans l’espace vital des employés.
Or, il n’y avait pas d’interdits et il existait une confiance réciproque. J’ai eu la chance de pouvoir évoluer dans les
différents secteurs de l’entreprise et j’ai pu, au quotidien, observer, être accepté, et à partir de là accomplir un travail
photographique sur le thème de "L’Autre" », relate Loïc Trujillo.
« Au début du projet, pendant un an, Loïc est intervenu sur divers événements organisés en interne par l’entreprise. Cela
a constitué un travail préparatoire au commencement de ce reportage. Le moteur de MANUTAN ce sont des valeurs de
bienveillance, de responsabilité, de respect de l’humain. Loïc partage ces valeurs basées sur l’authenticité », explicite
Judicaële Letscher.
« Nous étions tous au service d’un projet, un projet au service des salariés », atteste Loïc Trujillo.
« Au départ, on ne pensait pas spécialement faire du mécénat. Ce projet est d’abord né d’une rencontre humaine.
MANUTAN parle d’aventure, pas de mécénat », pointe Judicaële Letscher.
« Le projet est encore en cours mais nous sommes convaincus des retombées bénéfiques qui en découleront », conclut
Judicaële Letscher.
« Ce type de projet permet à l’artiste, en le confrontant au réel, d’avoir une meilleure compréhension de l’humain et de
notre société », achève Loïc Trujillo.
Simon Pourret constate qu’il a été très peu question de promotion de l’entreprise dans ces témoignages ; un peu de la
promotion du territoire mais surtout du cœur du projet de mécénat.
« Je crois qu’il faut aborder l’entreprise comme un écosystème complexe et tous les témoignages entendus aujourd’hui
nous montrent qu’aborder le mécénat uniquement sous l’angle du marketing et de la rentabilité n’est pas forcément la
meilleure façon de le faire. On a pu constater ici que cela part systématiquement d’une rencontre, ou de quelque chose
de viscéral, ou de quelque chose qui fait partie des valeurs de l’entreprise. Et puis, être vus, être reconnus, c’est aussi
quelque chose qui compte et que désirent les salariés », atteste Elisabeth Durantin.
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Sur le chemin de l’invention de nouvelles rencontres fructueuses entre les
entreprises et les artistes et de nouveaux modèles économiques
Le mécénat participatif : le crowdfunding, les dons innovants…
Intervenants :
ARDE / Sonia Lopez, Responsable prospection et accueil d’entreprises.
EDF AUVERGNE / Hervé Poher, Directeur de la communication et du développement durable
C’est Sonia Lopez qui ouvre le dernier
temps de cette rencontre autour du
mécénat.
« Nous avons travaillé, avec Natacha
Sibellas (adjointe au directeur chargée
de la communication et de l’information
au TRANSFO), sur l’organisation de cette
journée et sur cette partie consacrée aux
nouveaux outils pour le mécénat.
On a fait une rencontre ; celle d’une personne qui a développé une application pour iPad : "Le rêve de Van Gogh"
(Van Gogh’s Dream www.vangoghsdream.org). A l’origine de ce projet, il y a une histoire : celle de Dominique-Charles
Janssens. Cet homme a eu un très grave accident de voiture en 1985 devant l’Auberge Ravoux à Auvers-sur-Oise. Lors
de sa convalescence il s’est aperçu que cette auberge avait abrité Van Gogh pendant les deux derniers mois de sa vie.
Dominique-Charles Janssens s’est alors passionné pour le peintre et a lu toute la correspondance entretenue avec son
frère Théo. Il a découvert, dans une lettre du 10 juin 1890, que le rêve de Van Gogh était d’avoir une exposition à lui dans
un café.
« Un jour ou un autre, je crois que je trouverai moyen de faire
un exposition à moi dans un café »
Lettre de Vincent van Gogh à son frère Théo. Auberge Ravoux, 10 juin 1890
Dominique-Charles Janssens a tout quitté ; il était directeur marketing dans le groupe Danone et il a décidé de tout
mettre en œuvre pour réaliser le rêve de Van Gogh », retrace Sonia Lopez. Il a racheté l’Auberge Ravoux et a souhaité en
faire ce qu’elle était initialement, c’est-à-dire un café d’artistes. Sonia Lopez relate que Van Gogh a peint quatre-vingts
toiles sur 70 jours passés dans ce lieu. L’objectif de Dominique-Charles Janssens est de faire revenir l’une de ces toiles
dans la chambre de l’auberge. Son objectif est double ; maintenir l’activité commerciale de l’auberge et, parallèlement,
faire vivre l’institution qu’il a créée : l’Institut Van Gogh, qui lui permet de collecter les fonds nécessaires à la réalisation
du rêve.
Pour collecter les fonds nécessaires, il a dû multiplier les moyens. Il y a bien sûr les dons, mais il a choisi de développer
un autre moyen qui est cette application pour iPad. L’application présente l’œuvre de Van Gogh, l’Auberge Ravoux, le
dernier rêve de Van Gogh. Cette application a un coût (8,99 euros) et chacun, en l’achetant, contribue à réaliser le rêve de
Van Gogh.
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Il a lancé ce projet en décembre 2011. Il parcourt le monde entier pour tenter de fédérer le plus de monde possible
autour du projet. Il est aussi en contact avec des sociétés. Il s’agit de crowdfunding, de mécénat participatif : approche
permettant le financement de projets en faisant appel à un grand nombre de personnes (internautes, réseaux de contact,
etc.) pour faire de petits investissements qui, une fois cumulés, permettront de financer le projet. Pour DominiqueCharles Janssens, cette démarche est très importante car il est ainsi fidèle à ce qu’était Van Gogh. Son objectif est de
réaliser ce rêve avant décembre 2014.
« Le partage » : tel est, pour lui, le mot qui symbolise ce qu’est le mécénat innovant.
Simon Pourret annonce la prochaine intervention et invite Hervé Poher à venir nous parler des nouvelles tendances en
matière de mécénat ?
L’une de ces nouvelles tendances qui a le vent en poupe: c’est le crowdfunding, (en français le financement par la
foule). Le financement participatif, toutes plates-formes confondues, a permis de collecter 2,7 milliards de dollars
dans le monde, en 2012. Un bond de 81 % par rapport à 2011. Et ce marché devrait quasiment doubler en 2013 prédit le
cabinet américain Massolution (selon l’article de La Tribune du 4 juin 2013).
« Nous allons aborder un exemple de financement participatif qui est une expérience régionale ; il s’agit de la plateforme Ulule. »
Hervé Poher prend la parole :
« Je vais témoigner en tant que l’un des financeurs
d’un projet proposé via Auvergne Nouveau Monde sur la
plate-forme Ulule. Depuis deux ans, une dynamique se
met en place à travers un certain nombre de partenaires,
notamment des entreprises, pour faire en sorte que
l’attractivité de notre région soit externe. Parmi les actions
menées par Auvergne Nouveau Monde, il y en a une qui
consiste à favoriser le financement de projets novateurs
favorables à l’image de l’Auvergne, en faisant partager la
connaissance des idées qu’un certain nombre de porteurs
de projets peuvent avoir sur la région. Il s’agit de partager
cette dynamique et que chacun puisse trouver un intérêt à
financer les opérations », explique-t-il.
La plate-forme Ulule est donc un site de financement participatif européen (système de crowdfunding).
Quelles raisons ont amené EDF à financer à l’intérieur d’un système de crowdfunding ?
Hervé Poher en donne l’explication : « Le mécénat EDF se présente sous deux aspects ; un aspect national et un aspect
local. La Fondation EDF est parisienne mais nous avons aussi des actions de mécénat sur les régions, au bénéfice, d’une
part, de notre relation au territoire et, d’autre part, de la reconnaissance par les collectivités locales d’une implication
pas seulement financière mais aussi dans le repérage de projets qui sont intéressants pour le développement de la
région et sur lesquels EDF peut apporter de la compétence. »
Hervé Poher soutient que ce n’est pas la raison fiscale qui pousse les entreprises à faire du mécénat. EDF a une
politique de recherche d’accompagnement de projets sous la forme qui est la plus adaptée. « Autant concentrer nos
moyens sur des choses qui donneront de l’ampleur aux actions qui sont déjà réalisées sur la région », stipule-t-il. Hervé
Poher estime qu’il y a un devoir d’expérimentation. « Auvergne Nouveau Monde nous a sollicités et EDF, par principe, a
souhaité être mécène de cette opération », achève-t-il.
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Conclusion
Cette rencontre, par la qualité et la diversité des témoignages et réflexions qui l’ont
parcourue, a permis d’apporter un éclairage conséquent sur la question du mécénat
culturel. Simon Pourret clôt ce temps d’échange en soulignant que toutes les personnes qui
sont intervenues aujourd’hui l’ont fait bénévolement et il les en remercie.
Projection d’un court métrage
L’après-midi s’achève par la projection d’un court métrage inédit, réalisé par Jean-Louis
Garçon, Simon François et Roland Delabaudière : « Le Miroir de Van Gogh ». Tourné à l’Auberge
Ravoux, le film présente le projet mené par Dominique-Charles Janssens dans ce lieu.
Pour plus de renseignements :
Natacha SIBELLAS / LE TRANSFO, Art et Culture en Région Auvergne
[email protected]
Sonia LOPEZ / ARDE, Agence Régionale de Développement Economique
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Compte rendu : Sybille Soulier
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Qu’avez-vous retenu de cet
après-midi ?
« Le mécénat culturel est porteur
d’espoir pour la mise en place de projets innovants, en dépassant la sphère
politique locale parfois très fermée à
la création culturelle de proximité. Les
nouvelles formes de montage de projet
obligeant un porteur de projet à se (re)
positionner. »
« L’accessibilité des petites entreprises
au mécénat culturel notamment via le
partage de compétences. »
« Belle découverte à travers des
témoignages qualitatifs et divers, en
Auvergne et sur le reste du territoire. »
« Projet commun et co-construit
Valeur-socle commun du partenariat
Rencontre des différents mondes
Partage
Ouverture d’esprit
Implication personnelle
Intérêt général (…) »
« Le mécénat chez les PME
Les bénéfices du mécénat
la notion de don chez les PME »
heureuse que cette vision soit partagée
par le monde de l’entreprise. Bien sûr
que j’en étais consciente mais parler de
l’humain et de son bien-être tant dans
l’entreprise que dans son territoire ou
dans sa vie personnelle fait toujours du
bien. »
« Le projet, l’humain est bel et bien
au cœur du mécénat, bien avant le
don et son intérêt fiscal. Témoignages
enrichissants. Journée à rééditer. »
« J’ai retenu et compris en détail le
mode de fonctionnement du mécénat.
De la part de quelques intervenants,
des sociétés j’ai mieux compris leur
volonté de faire dans le mécénat. »
« Le mécénat revêt de nombreux
aspects techniques. Au -delà des
aspects fiscaux, relativement simples à
comprendre grâce aux différents intervenants ( plus particulièrement grâce
à Fidal et au premier intervenant). Le
mécénat revêt de nombreuses formes à
explorer et l’expérience partagée est un
bon support d’éveil des consciences. »
les salariés. C’est aussi une façon de
décupler les forces pour développer
plus rapidement les projets ou à en
développer de plus nombreux.
Une idée que notre entreprise va
creuser. »
« Un champ des possibles large et
ouvert à l’expérimentation. »
« Une concentration des mécènes
les plus importants sur des projets
institutionnels
un besoin d’intermédiaires qui font
remonter les projets culturels et les
aiguillent vers les entreprises qui pourraient être intéressées (exemple de
Reims avec un périmètre qui ne se restreint pas aux seuls projets cofinancés
et cautionnés par les collectivités). »
« Des témoignages clairs, concrets et
variés et un contexte fiscal clair. »
« Les diverses formes possibles du
mécénat.
Les notions importantes de rencontre,
de partage et de réciprocité. »
« L’échelle territoriale quelle que soit
la taille du territoire. »
« Le mécénat n’est pas une démarche
fiscale mais la construction d’un projet « Le mécénat culturel semble désincommun pour partager et fédérer. »
téressé et surtout basé sur l’échange,
« Rôle central de l’impulsion de la
l’humain. »
rencontre
« Les dispositifs divers qui corresEffet miroir sur l’interne
pondent à la notion de mécénat
« La frontière entre mécénat et markeElément juridique de cadrage, moins
Les règles générales juridico-fiscales
ting / sponsoring est très fine.
contraignant que prévu
du mécénat
Les avantages fiscaux et la tolérance
Les éléments concrets donnés par
un éclaircissement des notions de
en termes de communication en sont
Michelin et EDF sur leurs critères de
sponsors et de mécènes. »
la preuve. Pour moi, le vrai mécénat n’a
sélection de projets. «
pas de finalité commerciale.
La réunion est instructive sur les
« Une très belle pluralité des interve- « Bon panorama des motivations
inhérentes à la démarche de mécénat retombées de ces actions au sein des
nants, avec des exemples très divers
entreprises et riche de témoignages. »
et riches. Cela fait du bien d’entendre de la part des entreprises. Des arguments qui peuvent être soumis pour
les entreprises sur leurs valeurs et
leur intérêt pour le territoire. Là encore convaincre les entreprises d’aller vers « Le mécénat est peu connu et souvent
confondu avec le parrainage. C’est
deux mots-clés importants à retenir « le mécénat. »
avant tout une pratique altruiste de
redonner ce que l’on a reçu, partager »
la part d’une entreprise envers un ou
et « découverte et respect de l’altérité « Outre le mécénat « financier »,
l’intérêt et la richesse du mécénat de plusieurs artistes. »
». Je travaille pour une collectivité
compétence. Il ya sans doute beauoù l’on pense « intérêt général », «
coup de projets à porter par ce biais,
accompagnement de l’émergence ou
du maintien de la culture » et je suis de manière à impliquer et à fédérer
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Comment peut-on continuer à
vous accompagner ?
« Organiser d’autres rencontres avec
une climatisation, des cas concrets,
avec des interactions vidéo plus
poignantes. Les intervenants ont une
place importante mais avec des discours lus courts et de la modestie. »
« Organiser une/plusieurs rencontre(s)
entre entreprises/mécènes et institutions culturelles. »
« En recensant les mécènes culturels
potentiels, par territoire et nous faire
connaitre ceux correspondants au
projet porté.
Organiser des rencontres du type
speed-dating entre entreprises mécènes et porteurs de projets culturels.
En continuant à proposer ces initiatives. Merci »
« A creuser :
En dehors du soutien « hors les murs
», c’est-à-dire du financement de projets ou de manifestations culturelles
à l’extérieur de l’entreprise. Quelle est
la place de la culture dans l’entreprise,
sous quelle forme, avec quel espace et
quel budget ?
Un débat pour questionner et lever les
freins. »
« En nous communiquant les structures existantes (fondations, fonds de
dotation).
En dédiant une rubrique spécifique sur
le site. »
« Nous mettre en réseau.
Organiser des rencontres en comités
plus restreints qui mobilisent les
porteurs de projet culturels (absents
ce jour).
Se projeter dans l’avenir du mécénat. »
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« Organiser d’autres séances sur le
monde du mécénat : l’éthique et le
mécène, le mécénat de compétence,
monter un dossier de mécénat. »
« Nous présenter, mettre en relation
avec des organismes locaux et des
responsables du mécénat au sein de
différentes structures notamment
des collectivités à l’image de Reims.
« Permettre la rencontre entre les
Faire intervenir des « mécènes de
acteurs culturels et les professionnels. compétences » qui pourraient partager
Pourquoi ne pas faire un speed-dating. leurs facteurs de succès et les points à
»
améliorer. »
« Des rendez-vous d’échange entre
porteurs de projets et entreprises.
Un colloque avec des ateliers.
Faire que les Hommes se rejoignent
« Sensibiliser le « grand » public à la
autour de projets d’envergure (est-ce à
notion de mécénat qui a une image
dire viable économiquement ?)
parfois négative.
Coordonner l’approche mécénat vis-à- En les accompagnants tels des
vis des entreprises locales pour mon- guides et en les aidant à trouver leurs
trer la variété des domaines et éviter la mécènes : c.a.d en partageant les
mêmes valeurs et les mêmes rêves,
« chasse » aux mécènes. »
pour ma part utiliser la culture comme
un lien de partage. »
« Continuer d’organiser ce type de
réunion d’information. Image positive
« Pourquoi ne pas avoir un organisme
dynamique auprès des entreprises
qui met en relation et accompagne les
de la région. Contribuer à tisser un
mécènes et les bénéficiaires. »
réseau. »
« Donner des idées de projets.
Mettre en relation des entreprises et
porteurs de projets
Organiser plus d’évènements autour de
cette thématique. »
« Rencontrer ceux qui sont intéressés
par la démarche de mécénat du côté
des entreprises. Bien connaitre leur «
ADN » pour affiner nos propositions.
Une forme d’atelier ? »
« L’attractivité du territoire et le
partage de connaissances à travers
nos activités est un enjeu important.
Devant la baisse des subventions
pour les associations, le mécénat est
aujourd’hui une méthode importante
pur soutenir les associations dans
leur projets. Même si le Groupement
d’Employeurs Associatifs d’Auvergne
(GE2A) n’est pas à part entière dans le
domaine culturel, nous sommes partie
prenante pour développer des projets
mettant en avant le territoire. »
« Mettre en relation des territoires
culturels et touristiques avec des
entreprises à la recherche de projets et
de partenariats.
Rencontres ? Bases de données ?
Groupes de réflexion ? »
« Merci pour cette rencontre et à vos
intervenants pour leur sincérité et le
partage de leur expériences.
De perpétuer ces rencontres dans la
région. De donner des opportunités de
dialogue entre porteurs de projets en
entreprises. »
« Merci de continuer à garder « nos
esprits ouverts » avec de telles journées/rencontres. »
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