Mémento de l`Hydrogène FICHE 1.3
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Mémento de l`Hydrogène FICHE 1.3
Mémento de l’Hydrogène FICHE 1.3 PRODUCTION ET CONSOMMATION D’HYDROGENE AUJOURD’HUI Sommaire 1 – Les principaux usages chimiques et pétroliers de l’hydrogène aujourd’hui 2 – L’hydrogène en Europe 3 - L’hydrogène dans le monde 4 - L’hydrogène et la demande mondiale d’énergie Si l’utilisation massive de l’hydrogène comme vecteur énergétique se limite aujourd’hui au domaine spatial, sa production et sa consommation dans l’industrie représentent, de longue date, des quantités notables, tout particulièrement dans les industries chimiques et pétrochimiques et dans le raffinage des hydrocarbures. 1/ Les principaux usages chimiques et pétroliers de l’hydrogène aujourd’hui a. L’hydrogène dans l’industrie chimique L’hydrogène est une des matières de base des industries chimique et pétrochimique. Il est : - soit fabriqué spécifiquement dans des unités dédiées à sa production (vaporeformage du méthane, électrolyse de l’eau, …) - soit co-produit dans des fabrications d’autres produits chimiques, tels que l’éthylène ou le chlore. Sa valorisation en tant que matière première étant très supérieure à sa valeur calorifique, les disponibilités d’hydrogène sont généralement regroupées sur chaque site dans un « réseau hydrogène » et redistribuées dans les diverses unités de fabrications du site consommatrices d’hydrogène. Dans les zones géographiques où l’industrie chimique est fortement implantée (Benelux, Texas …), ces « réseaux hydrogène » de sites sont eux-mêmes interconnectés par des réseaux de « pipelines » (cf. Fiche 4.1 – Les réseaux de pipelines à hydrogène dans le monde) reliant entre eux les sites producteurs et consommateurs d’hydrogène. Ammoniac Le produit chimique dominant sur le plan de la consommation d’hydrogène est l’ammoniac NH3, matière première de base dans l’industrie des engrais. Ensemble des autres produits chimiques La quantité d’hydrogène utilisée aujourd’hui pour la fabrication de produits chimiques tels que les amines, le méthanol, l’eau oxygénée, etc… est très inférieure à celle nécessitée par la fabrication d’ammoniac. b. L’hydrogène dans l’industrie pétrolière Les raffineries s’efforcent de produire à partir de pétroles bruts variés le maximum de produits commercialisables (essence, diesel, kérosène, naphta, …) qui doivent répondre à des normes précises. Dans le schéma de raffinage, un certain nombre d’unités de traitement sous-produisent de l’hydrogène (cracking thermique ou catalytique, reformeur catalytique…) alors que d’autres en sont consommatrices (hydrocracking, hydrotraitement, désulfuration…). Fiche 1.3 – Révision : février 2008 Source : AFH2 – L. Debiais La tendance vers des spécifications de plus en plus sévères pour les carburants et les produits pétroliers fait croître la demande en hydrogène et conduit à des bilans globaux déficitaires en hydrogène. C’est pourquoi la plupart des raffineries sont amenées à produire dans des unités de « vaporeformage », l’hydrogène complémentaire dont elles ont besoin. C’est ainsi qu’en Europe et dans le monde les besoins de l’industrie pétrolière pour le raffinage sont devenus au cours de ces dernières années la plus importante source de consommation d’hydrogène. 2/ L’hydrogène en Europe Tableau 1 Répartition en Europe de la consommation d’hydrogène dans l’industrie chimique et le raffinage Consommation (milliards de Nm3/an) Consommation (millions de tonnes /an) % Production d’ammoniac 36 3,2 39 Autres produits chimiques 13 1,15 14 Raffinage 44 3,9 47 93 8,25 100 Total Source : Alphéa Hydrogène 2007 3/ L’hydrogène dans le monde Tableau 2 Répartition mondiale de la consommation d’hydrogène dans l’industrie chimique et le raffinage Secteur industriel Consommation (milliards de Nm3/an) Consommation (millions de tonnes / an) % Production d’ammoniac 212 19 34 Autres produits chimiques 98 8,8 15 (dont 1% pour l’espace) Raffinage 320 28,8 51 630 56,7 100 Total 4/ L’hydrogène et la demande mondiale d’énergie c. La demande mondiale d’énergie En 2005, la demande mondiale en énergie primaire exprimée en tonnes d’équivalent pétrole (tep) a été, selon le World Energy Outlook 2007, de l’ordre de : 11,4 milliards de tep ou 470 EJ (exajoules)1 1 1 exajoule (EJ) = 1018 joules Fiche 1.3 – Révision : février 2008 Source : AFH2 – L. Debiais Poussée par l’augmentation de la consommation dans les pays en voie de développement, elle croit à un rythme voisin de 1,7 % /an, ce qui pourrait conduire à son doublement à l’horizon 2050. Le détail par source d’énergie primaire pour l’année 2005 (World Energy Outlook 2007) est donné dans le tableau 3 ci-dessous : Tableau 3 Origine des consommations d’énergie primaire en 2005 (en millions de Tep) Mtep % Pétrole 4 000 35 Charbon 2 900 25 Gaz naturel 2 350 21 Nucléaire 720 6 Hydraulique 250 2 Renouvelables 1 200 11 Consommation totale 11 420 100 Mais pour des raisons liées tout d’abord à la réduction des émissions de CO2 afin de limiter l’ampleur des changements climatiques, puis à l’épuisement progressif des réserves de combustibles fossiles et en particulier du pétrole, cette répartition va évoluer profondément au cours des prochaines décennies. d. L’hydrogène aujourd’hui et les besoins mondiaux en énergie primaire On l’a vu, les 630 milliards de Nm3 (8,2 EJ) d’hydrogène produits aujourd’hui ne contribuent quasiment pas à la consommation d’énergie primaire et à l’exception des besoins pour l’espace, ils sont employés pour des utilisations essentiellement chimiques. Toutefois, s’ils étaient employés à satisfaire des besoins énergétiques, on constate qu’ils ne représenteraient que 1,7 % de la consommation mondiale d’énergie primaire. Ceci met en perspective le défi quantitatif de la production d’hydrogène en tant que vecteur énergétique. e. L’hydrogène demain Si l’hydrogène-énergie est amené à devenir un vecteur énergétique largement répandu en complément du vecteur électrique, les besoins en hydrogène augmenteront considérablement. Il faut changer d’ordre de grandeur pour sa production ! Pour qu’en 2050, l’utilisation du vecteur hydrogène représente une proportion notable de la couverture des besoins énergétiques de la planète (disons 20%, soit 170 EJ), les capacités actuelles de production d’hydrogène devraient être multipliées par un facteur de l’ordre de 20, ce qui correspondrait à une production de l’ordre de : 12 600 milliards de Nm3/an ou 1135 millions de t/an Ces chiffres sont considérables, ils sont à la mesure de l’appétit énergétique de la planète. Mais, il ne semble pas y avoir d’obstacle majeur à les atteindre avec les technologies aujourd’hui connues et conduisant à de l’hydrogène propre c'est-à-dire produit avec des émissions très réduites de CO2. Et, bien entendu, certaines des voies nouvelles, faisant aujourd’hui l’objet de recherches, complèteront en 2050 la panoplie des procédés de production d’hydrogène – énergie propre. Fiche 1.3 – Révision : février 2008 Source : AFH2 – L. Debiais