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texto
numéro
spécial Rocher de Palmer
Biches en hiver... 2007, photographiées par David Bert
cenon au fil de l’info
Des Cenonnais, des artistes préparent l’ouverture du Rocher de Palmer / juillet 2010
le rocher
de palmer
Le Rocher de Palmer :
“avant les murs”
Une saison de rencontres entre artistes et habitants
Le Rocher de Palmer n’accueille pas encore des artistes et des spectateurs sous ses coques de métal rouge. Mais ce grand cœur bat déjà fort
au rythme des musiques du monde et fait circuler dans tout Cenon (et au delà) un flux puissant de créativité joyeuse. Grâce aux rencontres
et aux ateliers entre artistes et habitants… Du bonheur “avant les murs”, c’est aussi ça l’effet Rocher de Palmer !
Kahil, Perrine, Laura et Giana, les deux Christophe, Eric, Jacqueline, Mélanie, Manon, Emine, Réda , Maxime, Nacine…. La musique des prénoms, sonne déjà comme
une partition polyphonique, qui s’amplifie à travers différentes initiatives.
“Tout au long de cette année scolaire, l’équipe du Rocher de Palmer a organisé des rencontres entre musiciens, photographe, écrivains et familles Cenonnaises,
collégiens, seniors du foyer Ramadier, lycéens, résidents du foyer de vie du Cypressat …” relate Alain David, Maire. “Ces
concerts chez l’habitant ou dans des lieux d’études et de vie, ces ateliers d’écriture, de radio, de photographie… Toutes
ces occasions de rapprochement entre artistes et habitants sont très précieuses et importantes” insiste le Maire.
De septembre 2009 à ce printemps 2010, des concerts «avant les murs» ont composé un parcours musical inédit au
château Palmer. A 5 euros l’entrée, les spectateurs de Cenon et d’ailleurs pouvaient tester la future programmation
du Rocher de Palmer (et plus particulièrement celle du salon de musique). Comme le déclarait Patrick Duval (Directeur de
Musiques de Nuit, chargé du développement artistique du Rocher et de sa programmation), il y a un an dans un numéro spécial de
TEMPO : “Une des priorités du Rocher de Palmer est d’attiser l’envie d’aller voir des spectacles en famille et d’en faciliter
l’accès à tous.” . D’où une série de concerts de proximité et chez l’habitant au cours desquels des artistes tels que Perrine
Fifadji (France / Bénin), Kahil El Zabar (Chicago), Las Hermanas Caronni (France / Argentine), ont joué, dansé, chanté pour
leurs hôtes et leurs amis dans des salons et des séjours.
Dans ce même esprit de découverte, de participation et d’accessibilité, plasticiens, photographe, journaliste et écrivain
ont préparé son ouverture avec des habitants.Création d’affiches avec le collectif l’Ouvre-boite, écriture de fictions avec
Christophe Dabitch, auteur et journaliste, prise de vues dans la ville avec Christophe Goussard, photographe, artiste et auteur
enregistrements de cartes sonores et classes radio avec Eric Bonneau, enseignant, chargé de mission auprès du CLEMI.
“C’est dans ces moments privilégiés de partage et d’échanges que nombre de Cenonnais ont pu ressentir directement
et réellement, les bienfaits, les surprises, les émotions très positives produites par l’offre culturelle singulière du Rocher
de Palmer” conclut Alain David.
Vous pourrez découvrir ces créations le 24 septembre prochain à l’occasion de l’inauguration du Rocher de Palmer.
En attendant, ce numéro spécial de TEXTO en révèle quelques bribes, en dévoile quelques images.
reille
je prête l’o
au Rocher
.
qui s’éveille
“On travaille le rapprochement familles/Rocher…On a visité le chantier et ça leur a beaucoup plu”
Martine Plantard (Responsable de la MDSI)
“HautRegards
Bas croisés
Hautsur Bas”
la ville et son Rocher…
“Haut Bas Haut Bas”, action artistique et pédagogique menée
en milieu scolaire unit le Haut Cenon, le Bas Cenon, les arts et
les collégiens, dans une création collective et interactive...
De décembre à février, les élèves des collèges Jean Jaurès et Jean
Zay ont arpenté les rues cenonnaises en quête de matière et
d’inspiration. En fil rouge, la découverte d’une ville, de quartiers
et d’un projet : le Rocher de Palmer.
A la tête de cette entreprise, un trio : Christophe Goussard
(photographe), Christophe Dabitch (écrivain et scénariste de bande
dessinée) et Éric Bonneau (enseignant et intervenant classes radio
CLEMI). Le projet est d’envergure : choisir, avec les jeunes, 5 lieux de
Cenon (la résidence Henri Sellier, la gare multi-modale, le marché de la
place François Mitterrand, le parc Palmer et son Rocher) et en faire les
décors de fictions écrites, lues et photographiées.
Quand la photo prend le relais
Crédit photo : classe relais, Christophe Goussard
Christophe Goussard est le premier à intervenir en classe relais. Les
élèves doivent d’abord photographier 3 des lieux sélectionnés. Retour
des prises de vue, la moisson d’images est excellente et la sélection
difficile. “Il faut alterner les ambiances. Des paysages, des actions, des
personnes et des photos plus mystérieuses qui ouvrent sur l’imaginaire
car même le flou dit quelque chose...” conseille Christophe Goussard.
Pour l’enseignante Catherine Thomas, l’expérience est formidable :
“Haut Bas Haut Bas est enrichissant et rejoint d’autres projets
pédagogiques que nous menons avec la classe relais : sur l’architecture
avec Arc en rêve et sur la réalisation d’un roman photo d’après une
nouvelle de François Mauriac. Ce genre d’action canalise les énergies et
l’attention des élèves. Elles les poussent à rencontrer des gens qu’ils ne
rencontreraient pas d’ordinaire et à s’intéresser à leur environnement
urbain ; les mobiliser est d’autant plus facile, qu’il s’agit de les sensibiliser
à l’ouverture d’une salle de spectacles et qu’ils aiment la musique.
S’inscrire dans une création artistique basée sur la correspondance avec
Eric Bonneau, Christophe Dabitch, Christophe Goussard
une autre classe tout en étant accompagné
d’un photographe professionnel, leur montre
qu’ils peuvent produire des choses de qualité.
Participer de la sorte au projet du Rocher de
Palmer est vraiment gratifiant.”
L’écrit sur les murs
Aux premiers jours de janvier, les 3ème D du
collège Jean Jaurès aiguisent leurs crayons et
leur sens de l’observation. Parmi les 5 groupes
établis, Mélanie, Emine, Marine, Reda et
Maxime ont la responsabilité d’écrire sur la
résidence Henri Sellier, qu’ils découvrent.
“Parmi le paysage, quels sont les éléments
marquant qui devront être intégrés à vos
récits ?”, questionne Christophe Dabitch.
Timides, les jeunes se lancent : “L’accès à
la résidence par la passerelle piétonne, son
emplacement en sandwich entre la voie ferrée
et la voie rapide, la mosaïque comme lieu de
rassemblement, la forêt de bambous...”. Par la
suite et durant 3 semaines d’atelier d’écriture,
Christophe Dabitch, les invite à reprendre leurs
notes en se laissant aller à l’imaginaire et à la
fiction. Il guide et conseille...Enquête policière
autour du marché, histoire fantastique dans
le parc Palmer, souvenirs d’enfance à Henri
Sellier, annonce mystérieuse d’un concert... les
sujets sont variés, écrits seul ou à plusieurs.
11 textes que leurs auteurs s’apprêtent à
enregistrer. Mais la lecture à haute voix est
difficile “Prenez votre temps, si vous buttez
sur un mot ne vous en faites pas, reprenez la
phrase, servez-vous des points et des virgules
pour ralentir et respirer”, rassure Éric Bonneau.
Dans la foulée, les élèves sont initiés au montage
sonore, qu’ils maîtrisent très rapidement.
L’occasion de se heurter à un phénomène bien
étrange : “J’aime pas ma voix, je parle vraiment
comme ça ? Je reconnais celle des autres, mais
pas la mienne.” Entre la première sortie sur le
terrain et cet ultime atelier radio, l’intérêt est
monté crescendo. Une expérience riche et
nourrissante “un work in progress” construit
par ricochet pour le Rocher.
...“Pourtant, la description qu’on nous a donné du lieu est formelle :
en face d’une zone d’un chantier (bien commencé d’ailleurs, le chantier !)
qui couvre un peu un “gymnase” en ruine (ou presque) ; à la gauche
d’une grande barre de 18 étages qui n’a pas l’air toute neuve non plus
soit dit en passant. La route est toute défoncée et à sens unique.”...
Lucie - Enquète étrange -
Crédit photo : Christophe Goussard
“Sa construction nous intriguant, nous avons essayé de nous y intéresser.
Quand les murs, les couvertures, les salles ont pris forme,
nous avons mieux perçu ce que l’ensemble du bâtiment allait donner.”
Mr et Mme Bié (habitants)
Concert chez l’habitant
de Perrine Fifadji
Affiches créatives
pour la diversité culturelle
Crédit photo : ???????????
“Croisons nos cultures”, “Ecoutons nos différences”, “N’oublions pas nos racines”... Ces invitations au
partage s’affichaient en janvier dans les rues de Cenon. Les modules d’affichage urbain présentaient
en grand format des créations graphiques aux couleurs du Rocher de Palmer, en écho à la déclaration
universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle.
Réalisées par des élèves de SPVL (Service de proximité et vie locale) du LP La Morlette, par des familles du
Centre social et culturel La Colline et par des aînés du foyer
Ramadier, 18 affiches ont été conçues lors d’ateliers d’arts
plastiques animés par le collectif d’artistes l’Ouvre- boîte.
Récuperer, déchirer, découper, assembler, superposer,
composer et coller… L’image se forme, plastique et vivante.
“Ce principe a l’avantage de fonctionner à tous les âges. Il
est peu onéreux et écolo puisque nous utilisons des papiers
de récupération” commentent Carine Jannet et Benoît
Carry de l’Ouvre-boîte.
“Et parce qu’elles sont “faites mains”, ces créations sont
uniques et originales”.
“Echangeons nos savoirs” propose l’affiche de Jacqueline,
86 ans, qui ajoute : “J’aime la musique, la vie, la nature, je
m’accroche à tout, j’écoute le monde, les actualités... Avec
l’âge et selon le milieu dans lequel nous évoluons, les goûts
diffèrent. Mais chacun peut apporter aux autres et recevoir
en échange. J’ai appris à faire leurs premiers dessins à mes
petits-enfants, aujourd’hui je continue avec mes arrières
petits-enfants.”
Un prolongement de l’être
Le 26 novembre, Perrine Fifadji rencontrait 40 élèves du Lycée professionnel de
La Morlette émus, face à ses interprétations chantées et dansées, délicates et
spectaculaires. Le dialogue s’engage autour de l’Art comme “prolongement de
l’être” : “Il faut chercher à l’intérieur de ses terres intimes, chercher à connaître
cette personne intérieure pour être libre au milieu des autres. Une manière d’être
spontanée, unique, différente.” L’évolution, la transformation perpétuelle est un
thème récurrent de son inspiration où se côtoient également deux reprises : l’une
issue du répertoire basque, l’autre de Billy Hollyday en hommage aux femmes.
Une heure musicale raffinée
Laura et Gianna, Las Hermanas Caronni, après un concert chez l’habitant,
ont poursuivi leur traversée musicale au foyer Ramadier. Leur répertoire, entre
compositions originales et adaptations, prend ses sources sur le continent sudaméricain. Lorsqu’elles entonnent le tango “mi longa”, l’étonnante association
du violoncelle et de la clarinette sonne comme une évidence “Il est appris de notre
grand-mère, elle- même chanteuse de tango”. Pour ne pas troubler l’instant, les
compliments se susurrent à l’oreille : “C’est vraiment bien, de grande qualité,
elles chantent bien, ça donne envie de découvrir d’autres musiques au Rocher
de Palmer.”
Ancrer la musique dans la vie quotidienne
Les émotions s’installent lors du concert de Kahil El Zabar au foyer de vie du
Cypressat qui accueille des adultes déficients mentaux. Musicien américain,
membre de l’Ethnic Heritage Ensemble, son sens de l’improvisation et son
talent pour ancrer la musique dans le quotidien, s’accordent à merveille avec la
sensibilité exacerbée du public. Dès les premières mesures, l’atmosphère se teinte
de fragilité et de sursauts. Transe, souffle africain, blues, scat et jazz sont tour à
tour accompagnés d’une écoute recueillie, de frappe dans les mains, de danse
spontanée. Accolades et embrassades clôturent ce moment fort et rare dans les
vies d’artiste et de spectateur.
www.kahilelzabar.net
www.myspace.com/lashermanacaronni
www.myspace.com/perrinefifadji
Concert chez l’habitant de Las Hermanas Coronni
Crédit photo : Christophe Goussard
...“À l’entrée, il n’y avait personne sauf quelques ouvriers
qui par ailleurs, plongés dans leurs travaux, semblaient m’ignorer.
Je continuais à m’aventurer dans la gargantuesque bâtisse
et je me rendis compte de mon erreur lorsque je remarquai
que seul le grabuge des travaux se faisait entendre.”...
Alexandre - Concert enfoui -
“Sa spécificité cultures du monde sera d’autant plus intéressante à exploiter
que nos jeunes sont eux-mêmes d’origines très différentes.”
Marie Boyer (coordinatrice de l’association FAIRE)
Laïla Merjoui
et le Conseil Municipal des Jeunes
“La culture est essentielle
car elle nous enrichit”
Le Rocher de Palmer ouvrira ses portes le 24 septembre prochain et
jouera ses premières notes de musique. Je veux remercier les Cenonnais,
présents dans ce TEXTO spécial (les jeunes de la classe relais, les
élèves du collège Jean Jaurès et du LEP la Morlette, les aînés du foyer
Ramadier, les résidents du foyer de vie du Cypressat) et tous ceux qui
ont participé aux actions artistiques “Avant les murs”. Leur créativité et
leur implication montrent qu’ils croient en cet équipement culturel qui
va, indéniablement, être un plus pour Cenon et la Rive Droite. Notre
petite ville a le droit, elle aussi, de bénéficier d’une structure culturelle
pour tous les publics.
Le Rocher de Palmer, fait l’émerveillement de ceux qui le visitent. En
plus d’être une belle réalisation architecturale, il représente la diversité,
le métissage et l’ouverture sur le monde. Il est à l’image de la ville, de
ses habitants et de ce qu’elle a de plus dynamique et innovant.
Ce que je retiens des images et des paroles réunies dans ce TEXTO est
que chacun doit avoir accès à la culture car elle est essentielle et nous
enrichit. Alors, plus qu’une salle de spectacles, le Rocher de Palmer
sera un véritable lieu de création et d’échanges artistiques. Des stages
et des ateliers seront ouverts à tous, des studios accueilleront des
artistes locaux... Dès maintenant, des partenariats prennent forme avec
l’Éducation Nationale, les associations et les commerçants afin qu’ils
inscrivent ce pôle culturel dans leurs pratiques et leurs habitudes.
Il me tarde son inauguration et d’assister, avec le public, aux premiers
concerts. Nous partagerons de bons moments car la musique rythme
notre quotidien et nous accompagne dans notre vie. Elle est une
mémoire et nous rappelle à notre histoire.
J’aime, par exemple, faire la fête et danser sur
de bons morceaux de Raï, laisser courir mes
émotions en écoutant Francis Cabrel et je suis
touchée par la chanson “Désolé” du groupe
Sexion d’assaut car elle évoque les difficultés
de l’enfance confrontées à l’intégration et à
la différence... C’est aussi toute la diversité
de nos goûts musicaux qui fera la force de la
programmation du Rocher de Palmer.
Pour ça, je fais confiance au talent de
programmateur de Musiques de Nuit qui,
à travers ces actions “Avant les murs”, le
Festival des Hauts de Garonne et le carnaval
des 2 rives, nous amène avec générosité à la
découverte et au plaisir artistique.
Je suis fière de faire partie de ce projet car
je le pense novateur et riche de valeurs
humaines et humanistes. J’attends donc avec
impatience son ouverture afin de vous le faire
découvrir et aimer.
Laïla Merjoui
adjointe au Maire chargée de la culture
et de la communication
Crédit photo : classe relais, Christophe Goussard
...“En entrant, le lieu était désert, j’ai continué à m’avancer
et je suis tombée sur un technicien à qui j’ai demandé si le concert
de “Tokio hôtel” était annulé. Il s’est moqué de moi et m’a dit que
“Tokio hôtel” ne viendrait jamais dans ce genre d’endroit.
Il m’a dit que le Rocher était destiné aux Musiques du monde.”...
Manon - Sale blague -
spécial Rocher de Palmer/ juin-juillet 2010 : Cenon (33) / Directeur de la Publication :
Alain David, Maire de Cenon - Rédaction et photos : Direction Communication 05 57 80 70 30,
B. Aubin (Lequabel édition), M.H. Filleau et C. Dotigny. Maquette : D. Gimenez. Impression 15000
exemplaires - Imprimerie Korus. Distribution. Mairie de Cenon. 1 avenue Carnot BP 20097 33151
Cenon cedex / courriel : [email protected] / Dépôt légal à parution.

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