Ultimas noticias de la Flor en Argentina
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Ultimas noticias de la Flor en Argentina
Ultimas noticias de la Flor en Argentina Me voici de retour en France. Une année s’est écoulée, une année vécue à Santa Fe en Argentine, une année passionnante. En guise de conclusion et parce que cela fait plusieurs mois que je ne vous ai pas envoyé de nouvelles, je vais faire un petit focus sur les principaux espaces que j’ai eu la chance de connaître. Chaque lieu est riche d’histoires, d’anecdotes et de rencontres. Je tâcherai de me centrer à chaque fois sur une leçon de vie, sur un apprentissage marquant. Cette année fut en effet une école de vie, une école pour apprendre à aimer et se laisser aimer. Lâchage de lions Oser être soi-même en prison A partir du mois de mars, mon lundi après-midi a été consacré à un atelier théâtre dans la prison de las Flores. Entre 5 et 10 frères privés de liberté participaient à l’activité. Ensemble nous avons vécu une expérience de lâchage unique ! La première séance, je suis arrivée en claquant des dents, ne sachant pas bien quel type d’exercice leur proposer, s’ils allaient rentrer dans le jeu, si je n’allais pas lamentablement échouer dans l’animation du petit groupe. Mais quelle ne fut pas ma surprise de voir ces hommes de 40 à 50 ans s’enthousiasmer ! Dès les premières minutes les rires ont fusé, la glace était brisée et nous pouvions entrer sans difficulté dans les différents exercices. Depuis cette première fois, nous avons parcouru un petit bout de chemin tous ensemble ! Nous avons notamment pu faire une représentation le jour de la « fête de l’enfant ». Déguisés en clowns, nous avons fait un petit spectacle pour tous les enfants des prisonniers venus rendre visite à leur père, grand-père, frère ou cousin. Ce fut une magnifique expérience, où pour la première fois mes « ptits » gars ont pu se lancer, se donner sur scène, rire et faire rire. Quelle fierté pour eux et pour moi de pouvoir vaincre peur et timidité pour se donner en beauté ! Ce que je retiens de cet atelier: - la porte symbolique : au début de chaque atelier je proposais à tout le monde passer par la « Porte », ce qui consistait à mimer l’ouverture d’une porte entre deux chaises. Chacun l’ouvrait à sa manière : délicatement, en la défonçant, en forçant la serrure, de côté, par le haut…. C’est une invitation à laisser à l’entrée toutes nos préoccupations quotidiennes, à sortir de la prison pour entrer dans un autre lieu, celui de l’imagination et de la liberté intérieure. Surpris au début, mes gars s’y sont habitués et me disaient à la fin « Bon allez on commence, on veut passer par la porte ! ». - Me laisser surprendre : je préparais avec soin les ateliers, mais ils ne se déroulaient jamais comme je le voulais, car il pouvait y avoir 2 gars comme 10, l’ambiance pouvait être au beau fixe ou à l’autre extrémité, l’un d’eux pouvait être complètement drogué….Mais surtout, les exercices que je proposais se trouvaient toujours un peu modifiés par les gars eux-mêmes. Ils me proposaient des variantes très intéressantes. - Rire ! L’atelier est vraiment un lieu où nous avons beaucoup ri (mais avec beaucoup de respect, une des règles fixée dès le début ensemble). Les gars font parfois des interprétations si drôles ! Pepe est le roi de dans ce domaine ! Je crois que ça fait du bien à tout le monde de rire ainsi. - Se lâcher : je crois que cet atelier nous a tous appris à nous lâcher. Je pense à Miguel, si réservé au début, qui sautait dans tous les sens et fasait des mimiques incroyables à la fin. Je pense à Rodolfo, qui ne voulait pas prononcer un mot et qui était ensuite le premier volontaire dans tous les exercices. Moi-même je devais me lancer à l’eau, car les gars voulaient que je fasse moi aussi les exercices (et ils me faisaient ensuite une série de remarques… !). - Des frères : au fur et à mesure des séances, j’ai appris à connaître ces frères de liberté et une véritable amitié nous unit à présent. J’ai oublié sincèrement que ce sont des prisonniers, aux peines très lourdes parfois. Ce sont simplement mes frères, avec qui je discute et me dispute, je ris et je pleure, je me réjouis et je compatis. J’ai tellement appris à leurs côtés ! Je les aime tellement ! Des fleurs au milieu du bitume Violence et réjouissances avec les enfants de Villa Hippodromo Tout au long de l’année j’ai pu vous faire part des péripéties vécues avec les enfants de ce quartier. D’un côté j’ai été confrontée à la dureté et la violence. Violence d’un ado de 14 ans qui en tue un autre ; violence de deux bandes qui se vengent et s’entre-tuent, violence qui rejaillit dans le langage et les gestes des enfants qui venaient à la Casita. Mais de l’autre, j’ai été témoin de nombreuses étincelles de tendresse et de beauté qui ont maintenu mon espérance. A titre d’exemple, nous avons repeint la Casita et réalisé une fresque avec tous les enfants. Ce fut un moment extraordinaire d’unité et de communion dans le quartier. Petits et grands venaient nous donner un coup de main et les couleurs vives exprimaient le sourire qui était sur les lèvres de tous. J’ai été très touchée par Yamil, un ptit gars de 11 ans qui joue normalement les gros durs, qui s’est pourtant transformé en un artiste incroyable ce jour là. Il fallait voir avec quel soin et quelle précision il peignait ! Derrière ses apparences de caïd, j’ai découvert l’âme sensible de Yamil. Comment ne pas aussi faire mention de la peluche que Javi, Dylan et Aron m’ont offerte au moment de mon départ. Trois petits auxquels le père proxénète ne fait pas de cadeau et qui ont malgré tout des gestes de tendresse et d’attention si étonnants ! Je pense enfin à Brisa, une ado de 13 ans qui a une culture surprenante, parle anglais couramment et se pose des questions existentielles. Elle a beau être élevée au milieu de la drogue et des tirs, elle rêve de devenir médecin ou historien et ses réflexions m’ont bien souvent interpellée. Des fleurs au milieu de la violence, symboles d’une espérance à cultiver et à ne pas perdre. Oui cela vaut le coup de travailler avec ces enfants, rien n’est jamais perdu ! Créer pour se recréer Chemin parcouru avec les enfants des barrios Belgrano et Nueva Pompeya Dans le cadre de mon travail avec l’ONG Acción Educativa, je me rendais une fois par semaine dans deux quartiers, le Barrio Belgrano le Mercredi et le Barrio Nueva Pompeya le Samedi. Nous animons ces espaces avec Guillermina, une assistante sociale de l’ONG et Marie Bail, qui a été stagiaire elle aussi à l’ONG durant 3 mois. Au travers d’ateliers créatifs et récréatifs nous tâchons d’aider ces enfants à vivre leur enfance et découvrir leur place dans la société. Qu’ils découvrent leurs droits et devoirs, l’histoire de leur pays, mais surtout les talents qui les habitent. A travers le chant, la danse, l’écriture ou les activités manuelles, nous créons tous ensemble, pour mieux nous recréer. J’ai en tête cette petite pièce de théâtre que les enfants de Nueva Pompeya ont écrite, puis mise en scène et jouée devant leurs parents. Belle aventure où ils ont pu mettre en scène leur quotidien, marqué par les tirs, le foot et le tri des ordures…La fierté et le sérieux de Mica ou de Mati le jour de la représentation vaut tout l’or du monde ! Comment ne pas oublier Luciano, une des petites terreurs du quartier Belgrano ? Je l’ai pris en affection. Lui encore cache une âme de timide et de sensible derrière son jeu de petit rebelle. Il était si fier de me montrer comment il dansait ou dessinait, si plein de gestes de tendresse lorsqu’il baissait les armes… A leurs côtés je me suis laissée moi aussi créer et recréer. Petite illustration : je ne suis pas du tout manuelle et j’ai toujours eu l’impression de n’avoir aucune capacité dans ce domaine. J’ai pourtant appris dans ces ateliers à faire des masques en papier, des colliers ou des boîtes à trésor, guidée par les enfants eux-mêmes. Je me suis retrouvée à vaincre mes propres blocages en aidant les enfants à vaincre les leurs. Je suis vulnérable, donc je suis Laisser tomber mon armure avec le groupe Confluencia de Boanerges J’ai eu la chance durant toute l’année d’être accompagnée, entourée, par de très bons amis formant partie du groupe « Confluencia de Boanerges », un groupe missionnaire regroupant les volontaires engagés dans les quartiers. Lorsqu’on vit des choses fortes, on a besoin de les partager, de les questionner, de les remettre en question avec d’autres personnes qui comprennent et connaissent la situation. Ce fut donc essentiel pour moi de pouvoir vivre cette belle amitié avec tous ces volontaires. Ils m’ont transmis deux choses en particulier : - le sens de la fête : savoir célébrer, fêter la vie, pour n’importe quel prétexte. Autour de repas, de danses ou de longues conversations, j’ai abandonné une partie de mon côté austère pour découvrir celui du bon vivant qui rend grâce à Dieu en tout temps ! - oser montrer ma vulnérabilité : avec eux j’ai appris à ne pas me présenter comme la super-woman et à oser exprimer mes doutes et mes peurs. Ils me remettaient en place lorsque j’essayais de tout contrôler, d’apparaître sans fissures, ni blessures. Ils m’ont appris à aimer ma vulnérabilité, à laquelle j’étais directement confrontée en allant dans les prisons, la rue ou les quartiers. L’univers de la prostitution et de l’exploitation sexuelle Une étude où les mots prennent corps Pendant la seconde partie de l’année, j’ai été en charge d’une étude à Acción Educativa sur les politiques publiques de lutte contre la Traite des personnes à but d’exploitation sexuelle. Une étude que j’ai menée à travers une série d’interviews et d’enquêtes auprès d’organisations sociales et de membres du Pouvoir exécutif, législatif et judiciaire des Provinces de Neuquén, Cordoba et Misiones. Ce fut passionnant…et terrifiant… La mafia tisse en effet sa toile d’araignée et gangrène tout le continent latino-américain pour faire disparaître et exploiter entre 700 000 et 2 millions de victimes chaque année. Cette étude était très théorique pour moi, jusqu’au moment où j’ai pu commencer à rencontrer des victimes de la traite et écouter leur témoignage ; jusqu’au moment où une amie de la rue m’a confiée toute sa vie ou survie dans le monde de la prostitution. L’étude a pris alors un autre tournant pour moi et mes écrits se sont incarnés. J’ai dû présenter les premiers résultats de cette étude lors du Congrès national de Villa Maria sur la lutte contre la traite des personnes. Un vrai défi, mais une belle expérience ! Silence, on tourne ! Persévérer face aux boutons de l’adolescence du village d’Arroyo Leyes Tous les jeudi après-midi je me rendais à 1h de Santa Fe dans un petit village nommé Arroyo Leyes. Village très étendu, regroupant à la fois des résidences secondaires de milieux plutôt aisés et des familles de milieu très simple, de pêcheurs, chauffeurs de bus, petits marchands ou femmes seules. J’ai été en charge avec l’assistante sociale du village d’animer un groupe d’ados ayant entre 15 et 17 ans nommé « La Fuerza de la Juventud ». C’était à l’origine un atelier théâtre, nous avons donc pendant la première partie de l’année fait des exercices d’expression orale et corporelle. Cependant, dans la seconde partie de l’année je me suis heurtée à un problème majeur : l’absentéisme. Sur un groupe d’une dizaine d’ados, venaient seulement deux ou trois jeunes, jamais les mêmes. Difficile dans ce contexte de construire quelque chose dans la durée. Je me suis souvent sentie découragée : faire une 1h30 de trajet pour des ados qui refusent de faire 2m pour sortir de leur maison car « ils ont la flemme », c’est un peu dur ! Nous avons tenté toutes les techniques possibles : visites à domicile, changement de lieu, nouvelles propositions…Ce fut en vain ! Nous avons pourtant gagné un concours présenté par la Province de Santa Fe, qui nous a octroyé 10.000 pesos pour réaliser notre projet de pièce de théâtre itinérante, mais la main d’œuvre nous a fait faux bond ! Nous avons tout de même parvenu à mobiliser cette petite bande d’ados autour de la production d’un court-métrage sur la violence familiale. Ils ont été les auteurs, réalisateurs et acteurs de ce petit film. Ce fut une belle aventure ! Beaucoup d’improvisation, de changements et d’arrangements de dernière minute, mais surtout, beaucoup de fous-rire et de bons moments passés ensemble ! Auprès d’eux j’ai appris à persévérer, à me donner sans attendre de reconnaissance en retour, à me remettre en question, à accepter l’échec ou du moins que les résultats ne soient pas à la hauteur de mes attentes. Une belle école de patience ! « La mesure de l’Amour c’est d’aimer sans mesure » Se mettre à l’école de Saint-Augustin avec le groupe San Lucas Le petit groupe San Lucas de la paroisse San José de los Agustinos Recoletos m’a offert la possibilité de prier, me former et partager une fois par semaine avec eux. Un milieu très différent des autres lieux que je fréquentais, plutôt aisé et plutôt étranger à tout ce qui est travail social. Cependant, j’ai été ravie de les connaître et partager avec eux. Ils m’ont aidé à approfondir ma vie de foi, mon engagement dans l’Eglise, ma pratique des sacrements. Le groupe étant d’une sensibilité augustinienne, j’ai aussi pu découvrir un peu plus ce Père de l’Eglise et ses enseignements. J’ai été particulièrement touchée par la fraternité et l’attention mutuelle qui nous unissait dans le groupe. Des rois d’humanité dans un cachot avilissant A la rencontre de frères privés de liberté dans le commissariat 5a Le commissariat 5a est une prison de pas plus de 20 m2 dans laquelle sont enfermés entre 12 à 20 frères privés de liberté en attente d’un jugement, de leur transfert en prison ou de leur remise en liberté. Nous nous y rendions une fois par semaine avec Blanca, une autre volontaire, pour partager un moment avec eux. Un lieu de mission et un lieu de grande révélation. Quel paradoxe…Dieu se révèle à moi à travers ces ptits gars emprisonnés pour assassinat, viol, vente de drogue, vols, agressions etc. Je découvre l’amour de Dieu dans un lieu où règnent la violence, la misère et l’angoisse. Je fais l’expérience d’une Paix et d’une Joie immenses là où l’amertume et la haine semblent victorieuses. Je pourrais continuer ainsi pendant longtemps cette liste antithétique. Ce n’est pas une figure de style c’est une expérience de vie. . Je suis habitée par leurs noms et leurs visages : - Cristian, qui me disait qu’il se levait tous les jours à 5h rendant grâce à Dieu pour la nouvelle journée qui s’offrait à lui…et qu’il priait tous les jours pour nous ! - Diego, qui était si nerveux, mais si plein d’attention et de politesse à notre égard. J’ai été marquée par ce qu’il m’a dit un jour au sujet de Dieu « El camina delante de nosotros » (Il nous précède). Une belle leçon pour moi qui ai tant de mal à faire confiance et à ne pas m’inquiéter pour le futur ! - Ivan, silencieux et timide, mais profondément présent lors des échanges autour de la Parole de Dieu. Il avait un regard qui en disait tellement long sur son histoire ! Comme je voudrais continuer la liste, vous faire connaître en détails chacun de ces frères que j’aime tant. Je ne sais pas comment vous expliquer, mais ils sont si beaux ! J’étais tellement émerveillée chaque fois que j’allais leur rendre visite ! Je n’ai jamais été aussi heureuse qu’assise à leurs côtés dans ce cachot couvert de graffitis. En eux j’ai admiré le Christ souffrant, à travers eux j’ai touché l’être humain dans sa plus profonde authenticité. Comme c’est difficile de mettre des mots….c’est si fort, si bouleversant…. C’est l’histoire d’un Chinois, d’un Zéro et d’un petit Casque La rue comme lieu d’ouverture à l’instant présent. Mon expérience dans la rue a été elle aussi extraordinaire. Un lieu d’apprentissage, de dépaysement et d’ouverture au présent. De manière à être plus concrète, je vais vous raconter l’une de mes semaines : - Lundi soir : je rentre chez moi par Boulevard et croise toujours plusieurs petits gars sur le trajet. Aujourd’hui je trouve Marcos et Michael au feu de las Heras. Ils sont là pour jongler, mais vue leur attitude avachie sur le trottoir, ils cuvent davantage je ne sais quelle drogue. Je m’assois à côté de Marcos, en silence. Ce petit, je ne le connais que drogué. Il a 15 ans mais a un corps qui en paraît 10. J’échange quelques mots avec lui. Pour la première fois il me répond sans ricaner, avec une toute petite voix. Nous échangeons des banalités. Je ne sais comment expliquer, mais je me sens à ma place à ses côtés. Rien d’extraordinaire ne se place, je suis juste avec lui. Echange de présences. - Mardi soir : je retrouve Isaias, Héctor, Sebita, Javi, Javier et Claudio au feu de Belgrano. Ils ont tous des surnoms incroyables : le Zéro, le Polonais, la Dent, le petit Casque…Mais moi j’aime mieux les appeler par leur prénom. Tandis qu’à chaque feu rouge l’un d’eux court faire un petit numéro de jonglage pour gagner quelques pièces, nous partageons des matés. Je m’essaie au jonglage guidée par les conseils d’Héctor et de Sebita. L’un d’eux récupère des biscochos et les partage avec tout le monde. Une joie règne entre nous. - Mercredi soir : en allant au groupe de prière, je rencontre Alberto y Roberto, qui ont tellement besoin de parler. Je croise ensuite Clemente, qui m’interroge sur le groupe de prière. Je croise un peu plus loin Joni, qui va malheureusement en direction de Villa del parque pour se fournir en drogue. Enfin je rencontre Luis, qui vend des journaux au coin de la rue 4 de enero et qui me donne des nouvelles de son boulot. Ce collier de rencontres illumine ma soirée. Je les aime tellement ces petits amis des rues ! - Jeudi soir : il est près de minuit, mais Isaias est toujours au feu pour essayer de gagner quelques pièces. Je l’appelle « Hombre fuego » car il jongle avec une roue qu’il enflamme. Ce soir il me confie que ça ne va pas très bien chez lui. Je lui promets mes prières. - Vendredi soir : David, Cesar, Diego, Chrsitian, Cesar et Pablo jouent au basket sur une place lorsque je les retrouve. Je me sens un peu mal à l’aise, je ne veux pas les déranger. Mais au moment de les quitter, ils m’invitent à jouer avec eux. Notez l’évènement : ce sont les premiers hommes argentins à m’inviter à faire du sport avec eux. Le machisme fait que la plupart du temps les gars ne jouent qu’entre eux… Je saute donc sur l’occasion ! Ils jouent bien, je joue très mal, mais peu importe. Leur respect, encouragements et gentillesse me touchent. Bon d’accord, je me foule la cheville au milieu du match, mais peu importe, j’ai passé un très bon moment ! Encore une fois, les mots me manquent pour exprimer cette marque que tous ces petits gars ont à jamais imprimée en moi. Je suis habitée par tant de noms, tant de visages ! Des petits anges aux vies si difficiles qui m’ont enseigné à regarder vers le Ciel… Je voudrais terminer cette newsletter par une prière écrite par un frère privé de liberté, prière que je fais mienne…. Oh Dios, dame el coraje de llamarte Padre. Sabes que no siempre logro pensar en Ti con la atención que mereces. Tú no te has olvidado de mí, aunque vivo a menudo lejos de la luz de tu rostro. Muéstrate cercano, a pesar de todo, a pesar de mi pecado ya sea grande o pequeño, secreto o público. Dame la paz interior, la que solo Tú sabes dar. Dame la fuerza de ser verdadero, sincero; Arranca de mi rostro las máscaras que oscurecen La conciencia de que yo valgo porque soy tu hijo. Perdona mis culpas y dame además La posibilidad de hacer el bien. Acorta mis noches insomnes; dame la gracia de la conversión del corazón. Acuérdate, Padre, de quiénes están fuera de aquí y que me quieren todavía, Para que pensando en ellos, recuerde que solo el amor da vida, Mientras que el odio destruye y el rencor transforma en infierno, Las largas e interminables jornadas. Acuérdate de mi, oh Dios, amén.