BULLETIN - `Institut fribourgeois d`héraldique et de généalogie

Transcription

BULLETIN - `Institut fribourgeois d`héraldique et de généalogie
BULLETIN
INSTITUT FRIBOURGEOIS
d'HÉRALDIQUE et de
GÉNÉALOGIE
N° 35 – FEVRIER 2004
BULLETIN DE L'INSTITUT FRIBOURGEOIS
D'HERALDIQUE ET DE GENEALOGIE
Rédaction et édition:
Dominic Pedrazzini, président
Ch. des Falaises 1, CH-1722 Bourguillon
Ont collaboré à ce numéro:
Pierre Brodard,, Dominic Pedrazzini, Pierre Zwick
Abonnement:
Le bulletin est envoyé gratuitement à tous les membres de
l'Institut, cotisation annuelle CHF 40.- par membre individuel,
CHF 50.- par couple.
Les demandes d'adhésions sont à faire parvenir à
Mario Oppizzi, trésorier
Rte des Vulpillères 22, 1741 Cottens
Des numéros isolés peuvent être commandés pour le prix de
CHF 10.-.
Les articles sont publiés sous la seule responsabilité de leurs
auteurs.
© La reproduction intégrale ou partielle est soumise à
l'autorisation de la rédaction.
SOMMAIRE
N° 35, février 2004
AGENDA
Prochaines réunions de l'Institut
2
Chez nos voisins
3
EDITORIAL
4
HISTOIRE
Les 40 ans de l'Institut fribourgeois
d’héraldique et de généalogie
6
HERALDIQUE
L'armorial de l'Institut
19
A LIRE …
26
SUR LE WEB
29
VIE DE L'INSTITUT
Assemblée générale du 26 février 2003
1
30
agenda
prochaines réunions de l'Institut
Programme provisoire
Jeudi
19 février
18.30 Maison bourgeoisiale
Assemblée générale, suivie d'une conférence
de Pierre-Alain Menoud: "La génétique: mode
d'emploi pour la généalogie"
Jeudi
25 mars
18.30 Collège St-Michel
A la recherche des armoiries dans la
maison des Jésuites
Jeudi
29 avril
20.00 Maison bourgeoisiale
causerie sur une famille fribourgeoise
juin
sortie d'été à Romont et dans ses environs
selon programme détaillé qui suivra
Jeudi
30 septembre
20.00 Maison bourgeoisiale
Le thème ornithologiques dans l'armorial
fribourgeois
Jeudi
28 octobre
18.30 Maison bourgeoisiale
Recherche des propriétaires de voitures
anciennes, similitudes avec la démarche
généalogique
Jeudi
25 novembre
18.30 Maison bourgeoisiale
Sigillographie fribourgeoise
2
communication
Notre Institut à pour but de favoriser l'entraide en matière de
recherches généalogiques notamment. La question de la diffusion de la
liste membres a été débattue lors de la dernière assemblée générale.
Conformément à l'avis majoritairement exprimé, les noms et adresses
seront fournis à l'avenir, sur demande, exclusivement aux adhérents de
l'Institut.
Les personnes qui seraient opposées à la transmission de leur identité
peuvent demander que leur nom ne soit pas communiqué à des tiers.
Elles doivent le faire jusqu'au 28 février 2004 auprès du trésorier qui
tient à jour le registre de la société sur la base du payement des
cotisations: M. Mario Oppizzi, rte des Vulpillères 22, 1741 Cottens.
chez nos voisins
Genealogisch-Heraldische Gesellschaft Bern
9. März
19.00
Restaurant Beaulieu, Bern: Am Anfang stand die
Kirchgemeinde; Referent: Hansruedi Spichiger
22. April
19.00
Restaurant Beaulieu, Bern: Die Hartmann von Biel und ihre
Auswanderungsgeschichte in die Pfalz; Referent: Helmut
Hartmann, Ludwigshafen
8. Mai
11. Juni
Ausflug nach Grindelwald (Details folgen)
19.00
25. Septem.
5. Oktober
Restaurant Beaulieu, Bern: Geld und Gut kulturgeschichtliche Streiflichter; Referent: Rudolf Etter
Ausflug nach Rüeggisberg (Details folgen)
19.00
Restaurant Beaulieu, Bern: Pommern, Ostpreussen und ihre
Auslandschweizer; Referent: Egon Trachsel
3
éditorial
Poursuivre, découvrir, réunir
Après quarante ans d’existence, notre Institut se trouve dans la force
de l’âge. Il n’en va pas de même de la présidence qu’il s’agit, après dix
ans, de renouveler. La charge, si gratifiante soit-elle, est bien réelle.
Elle nécessite, à l’issue de deux mandats, d’autres impulsions, d’autres
idées, d’autres réactions.
Grâce à l’appui, à la collaboration aussi active que compétente du
Comité, j’ai essayé de poursuivre, d’élargir même la voie tracée par
mes prédécesseurs, singulièrement le Dr Jean Dubas et Monsieur
Hamoir qui m’ont fort aimablement convaincu d’accepter, en 1994, une
succession périlleuse, à la vice-présidence d’abord, après tant d’illustres
aînés.
Je fus aussitôt rassuré, tant votre accueil, votre intérêt pour
l’héraldique et la généalogie furent soutenus et cordiaux. Encore fallaitil savoir ce que nos membres souhaitaient. Après une large
consultation, première du genre, nous avons rapidement établi des
priorités. Il s’agissait manifestement de développer nos connaissances
en matière d’application concrète de l’héraldique et de la généalogie.
Aussi dans la première discipline, avons-nous porté une attention
particulière à la reprise de l’étude des principes et la présentation du
blason dans les arts décoratifs : livre, argenterie, poêles en catelles,
notamment. Plusieurs conférences données par des experts, suisses et
étrangers, ou la recension dans le Bulletin des éléments héraldiques les
plus fréquents de l’armorial fribourgeois, ont été présentées à toutes
fins utiles d’élaboration et d’identification. De nombreuses visites de
bâtiments publics ou privés en ville de Fribourg, dans ses environs ou
hors canton, ont joint à l’agrément de l’excursion les surprises de la
découverte.
4
En généalogie, les spécialistes comme les amateurs les plus fervents
ont eu l’occasion d’expliquer leurs méthodes à l’aide des moyens
d’investigation les plus récents. Quelle satisfaction pour le chercheur
solitaire que de pouvoir livrer le résultat de son labeur, d’éclairer les
débutants, de guider les hésitants ; de remonter au fil des siècles et
des générations ! La publication dans le Bulletin assure la juste
récompense de leurs efforts, la diffusion et la conservation de leur
travail. Certes, regrettons-nous l’impossibilité actuelle d’éditer un Etat
présent des familles bourgeoises de Fribourg, somme de recherches
infinies dirigées par Monsieur Hamoir. Le dépôt du manuscrit aux
Archives de la Ville de Fribourg en garantit la conservation. Des lois
récentes de protection des données personnelles n’en facilitent, hélas,
pas l’accès ni la publication. Si tous nos projets ne se sont pas réalisés,
le chemin parcouru nous a réunis autour du même foyer, des mêmes
échanges.
Or, dans nos disciplines le temps travaille pour nous ; tout est possible,
tout est passion.
Dominic M. Pedrazzzini
Président
5
histoire
Regard sur l'Institut fribourgeois d’héraldique
et de généalogie
exposé présenté par Pierre Brodard
le 26 février 2003
Lorsque j’ai découvert que notre Institut entrait dans sa quarantième
année, l’idée m’est venue de publier un article dans notre bulletin pour
en informer les membres et faire en quelque sorte le point sur le travail
accompli. J’en parlai au Comité et c’est alors que l’on me proposa d’en
faire un exposé dont le présent texte est la version remaniée.
Cet article se base avant tout sur les sources écrites concernant
l’Institut : les procès-verbaux (1963-2003), l’armorial des membres, les
bulletins, l’état présent de la bourgeoisie de la ville de Fribourg et la
bibliothèque.
Mon travail est organisé en deux parties : la première, chronologique,
présente les différentes étapes historiques depuis la fondation ; elle est
subdivisée en trois périodes, selon la nature des activités de l’Institut.
La seconde concerne le « patrimoine » laissé par l’Institut ; elle est
subdivisée de manière thématique.
On ne sera donc pas surpris de voir traiter certaines réalisations de
l’Institut de façon succincte dans la première partie, étant donné
qu’elles seront développées plus amplement dans la seconde.
Historique de l’Institut
Les cours d’héraldique (1963-1967)
Le contexte de la fondation de notre Institut, le 24 février 1963, nous
est relaté dans le premier procès-verbal de l’Assemblée constitutive :
« Ce jour, au Café de la Viennoise, dans la salle no 3, à 14h15, sur
l’initiative de quelques spécialistes et amis de la science et de l’art du
blason, se sont réunis en assemblée, pour discuter de l’opportunité de
6
fonder une société ou institut d’héraldique les membres suivants au
nombre de neuf ; par ordre alphabétique, ce sont
M.M.
Bosson Netton, artiste peintre, à Riaz.
Dubas Jean, méd. chirurgien, à Bulle.
Dafflon Firmin, rév. Père, à Chavannes-les-Forts
Dietrich Joseph, bibliothécaire, à Fribourg
Duruz Georges, professeur, à Fribourg
Ducrest Laurent, agent d’assur. à Marly
Fontaine Clément, inst retr. à Riaz
Oberson Joseph, rue d’Arsent 3, à Fribg
Page Louis, professeur à Romont
(qui prennent ainsi le titre de membres fondateurs) »1
Le procès-verbal précise ensuite que « c’est toutefois sur l’initiative
personnelle de Joseph Oberson, qui rêvait depuis des années de doter
notre canton de cette institution, qu’elle est née »2. En effet, M.
Oberson, véritable instigateur de l’Institut, s’investira beaucoup dans
l’organisation des activités scientifiques depuis sa création jusqu’en
1967. Les raisons qui l’amenèrent lui et les autres membres fondateurs
à créer cet Institut nous sont expliquées dans un prospectus distribué
avant l’assemblée :
« la principale mission [de cet Institut d’héraldique] sera
l’enseignement de la science et de l’art du Blason, selon les lois les
plus anciennes, afin de dénoncer et de corriger les erreurs qui se
transmettent de siècle en siècle à travers les ouvrages d’auteurs
pourtant fort réputés.
La connaissance approfondie du « Noble Savoir » est donc
indispensable à tous ceux qui font métier de dessiner, de peindre, de
graver, de sculpter, de ciseler des armoiries, ainsi qu’aux ateliers qui
brodent des bannières, des drapeaux.
Les trois quarts des bannières de sociétés que l’on voit actuellement ne
sont plus que de simples tapisseries ou des maquettes de vitraux et
n’ont bientôt plus rien d’héraldique. »3
Comme l’on pouvait s’en douter, notre Institut a été créé avant tout
pour préserver le patrimoine héraldique que l’on voulait mettre en
1
2
3
Procès-verbal du 24 février 1963, AEF.
id.
id.
7
valeur de façon didactique. Cependant, il s’agissait aussi d’assurer sa
pérennité à travers les nouvelles créations artistiques en évitant une
banalisation du « Noble savoir », tout en ayant à l’esprit l’idée de créer
un organe de référence. Il y avait donc, dès le départ, une importante
dimension artistique d’où la présence de M. Bosson parmi les membres
fondateurs.
L’assemblée constitutive fut l’occasion de voter les premiers statuts
préparés par M. Oberson sur le modèle de ceux de la société
d’héraldique suisse. On retint alors « le terme Institut héraldique au lieu
de Société héraldique »4 en référence aux cours d’héraldique, mais
aussi certainement pour rappeler le caractère scientifique de
l’association. Peu de temps après, on modifia le nom de façon subtile :
l’« Institut héraldique fribourgeois » devint l’« Institut fribourgeois
d’héraldique ».
Après l’approbation des statuts, les membres formèrent le premier
Comité qui, élu pour trois ans, était composé de M. Page (président),
M. Duruz (adjoint du président et conseiller de l’équipe technique), M.
Dietrich (vice-président et bibliothécaire), M. Fontaine (secrétaire), M.
Ducrest (caissier) et M. Oberson (recteur5). Cette assemblée fut encore
l’occasion de fixer les cotisations : 10.- par année et 3.- de finance
d’entrée (les membres fondateurs étaient exempts de cette dernière).
Les cours étaient organisés sur un cycle de trois ans. Bien que
particulièrement actif, le recteur n’avait naturellement pas le monopole
de l’enseignement héraldique. En effet, les cours étaient souvent suivis
d’exposés donnés par les membres et à chaque séance, l’un d’entre
eux présentait une question héraldique.
Dans les mois qui suivirent, les membres se réunirent dans différents
cafés de Fribourg et de Bulle ou aux domiciles de membres. Dès
novembre 1963, la salle des Estampes fut mise à leur disposition par la
bibliothèque cantonale et les séances s’y tinrent régulièrement.
Cependant, comme les premiers membres venaient non seulement du
district de la Sarine mais aussi de la Glâne et de la Gruyère, on décida
d’organiser des sorties dans le sud du canton.
4
5
id.
Le recteur était chargé des cours, alors que le reste du Comité s’occupait de la partie
administrative.
8
Une première diversification des activités 1967-1987
Après la démission du recteur en mars 1967, les rencontres se
poursuivirent jusqu’en juin 1968 puis s’interrompirent pendant dix-sept
mois. A la reprise des activités, on procéda à l’élection d’un nouveau
comité de trois membres, composé du Dr Jean Dubas (président) et de
MM. Joseph Dietrich (vice-président) et Christophe de Reyff
(secrétaire-trésorier). Décidé à donner un nouveau dynamisme à
l’Institut, le Dr Dubas déclara alors :
« (…) il s’agit de passer du niveau primaire au niveau secondaire et
d’élargir le cadre de nos investigations ; car l’Héraldique ne se suffit
pas à elle-même ; elle est impliquée dans plusieurs domaines :
monnaies, sigillographie, histoire, généalogie, architecture, arts
plastiques, etc. »6
Dans cette optique, on visita peu de temps après le cabinet de
numismatique au Musée d’Art et d’Histoire sous la conduite de Charles
Villard, conservateur du médailler et petit à petit, des membres
présentèrent leurs familles (de Reyff, Jaccoud, de Vevey). Autre signe
de la reprise des activités, de nouveaux projets héraldiques plus ou
moins ambitieux vinrent s’ajouter à celui de la constitution de l’armorial
des membres.
En 1977, Hubert de Vevey rejoignit le Comité où il occupa la fonction
de recteur, vacante depuis 1967. Il n’était cependant pas question de
reprendre le système des cours d’héraldique. On peut en effet lire à
cette occasion : « il sera notre guide et notre conseiller, notre expert et
notre technicien »7. A partir de 1981, les membres eurent la chance de
pouvoir se réunir à la Maison bourgeoisiale et dès 1984 débutèrent les
consultations pour la constitution de l’état présent de la bourgeoisie,
signe précurseur de l’élargissement futur de l’Institut à la généalogie.
L’élargissement à la généalogie (1987-2003)
L’extension du champ d’activité de l’Institut à la généalogie et aux
autres disciplines voisines occupait depuis longtemps les esprits des
membres. Cependant, peu avant cet événement, on parla dans la
séance du 19 février 1986, de l’éventualité d’un rapprochement voire
6
7
Procès-verbal du 15 décembre 1969, AEF.
Procès-verbal du 26 janvier 1977, AEF.
9
d’une « fusion » avec la Société d’histoire du canton de Fribourg. On
peut en effet lire :
« La société connaît des difficultés : l’apathie des membres, on est
curieux du monde plutôt que du passé, de l’histoire générale et de
l’actualité plutôt que de l’histoire locale. […] Le remède ? s’associer
avec d’autres organismes (sté des beaux-arts, Amis du musée, sté
d’Héraldique) ou fusionner avec l’Institut d’héraldique qui, quant à lui,
songerait à inscrire une nouvelle activité à son programme : la
généalogie. Affaire à suivre en méditant cette pensée de Gide : Il n’y a
pas de problèmes…il n’y a que des solutions…»8
Notre Institut ne choisira finalement pas le « remède » ou la
« solution » de la fusion pour toucher un plus large public, mais optera
pour un élargissement de ses activités. Une séance d’information, le 20
janvier 1987, rassembla près de huitante personnes, engouement en
partie imputable au succès de l’émission “Histoire des familles” diffusée
sur la Radio Suisse Romande dont Marie-Thérèse Torche était la
collaboratrice pour notre canton9. Différents membres firent des
présentations et M. Szabolcs de Vajay, ancien président de la
Confédération internationale de généalogie et d’héraldique, conclut la
séance en ces termes :
« la généalogie est la science la plus démocratique et la plus égalitaire
du monde ; c’est une science sociale qui précède l’histoire et
l’influence ; c’est le reflet du passé et l’espoir pour l’avenir. »10.
Cette séance fut suivie le 18 février 1987 par une assemblée
constitutive au cours de laquelle l’« Institut fribourgeois d’héraldique »
devint l’« Institut fribourgeois d’héraldique et de généalogie ».
L’assemblée approuva à l’unanimité les nouveaux statuts rédigés par
Me Emmanuel de Reyff, qui prévoyaient l’élargissement du but social à
la généalogie et à d’autres domaines connexes comme la sigillographie
et la numismatique. Enfin, le 23 mai, notre Institut fut reçu comme
section de la Société suisse d’Etudes généalogiques (SSEG).
Cet élargissement entraîna des conséquences majeures pour notre
Institut : le nombre de membres, d’une trentaine avant l’élargissement,
frôla les huitante en 1987 et s’éleva à cent dix l’année suivante. De
même, les moyens financiers de l’Institut augmentèrent et permirent la
création d’un bulletin dès 1989 et le développement de la bibliothèque.
8
9
Procès-verbal du 19 février 1986, AEF.
Cette émission était suivie par environ 8000 auditeurs dans le canton.
Procès-verbal du 20 janvier 1987, AEF.
10
10
L’Institut noua de nombreux contacts avec d’autres associations sœurs
en pratiquant l’échange de bulletin et en organisant en 1990 une
réunion annuelle de deux jours de la SSEG avec le Cercle vaudois.
Cette année fut d’ailleurs celle des sorties en commun car on visita la
collégiale de Beromünster en compagnie de la Société d’histoire. De
plus, des rencontres d’un nouveau genre firent leur apparition : les
séances d’entraide généalogique. L’Institut fêta donc son 25ème
anniversaire dans les meilleures conditions.
En 1994, le Dr Dubas quitta la présidence après un quart de siècle de
dévouement et trouva un successeur en la personne de M. Dominic
Pedrazzini. Ce dernier organisa un sondage auprès des membres pour
connaître à la fois leurs intérêts et domaines de prédilection en vue du
choix des activités futures. Les questionnaires retournés permirent de
conclure à la nécessité de conserver un juste équilibre entre la part des
activités généalogiques et héraldiques. L’attachement ainsi confirmé
des membres pour les deux domaines de base de l’Institut ne signifia
cependant nullement la fin de l’extension du champ de nos
investigations ou de nos relations avec l’extérieur !
En effet, on accrut la collaboration avec d’autres sociétés partageant
des intérêts communs avec l’Institut. Ce fut notamment le cas, lors d’un
après-midi généalogique en présence de l’archiviste cantonal M.
Morard, du président de la SSEG, M. Kälin et des présidents des deux
sociétés d’histoire de notre canton, les Prof. Python et Tremp. D’autres
liens furent aussi renforcés lors de sorties en commun avec nos
sociétés sœurs vaudoise, neuchâteloise et valaisanne.
Comme nous l’avons vu, les sorties étaient entrées dans les mœurs de
l’Institut depuis ses débuts. A partir de 1995, les membres eurent le
double privilège de visiter de nombreuses demeures inaccessibles au
public (les châteaux de Delley, Surpierre, Estavayer-le Lac, Jetschwil,
Barberêche et d’Affry à Givisiez) tout en y découvrant de nouvelles
collections et des archives privées. En dehors de l’occasion faite aux
membres de partager leurs expériences et d’affermir les liens lors du
traditionnel repas réservé à cette occasion, ces excursions s’avérèrent
particulièrement fructueuses sur le plan héraldique en permettant
d’exercer ou de perfectionner « sur le terrain » nos connaissances de
blasonnement.
En 1997, l’Institut invita pour la première fois un conférencier de
l’étranger, M. Jacques Michel, qui donna une conférence sur « Avignon
et ses Suisses ». Cette expérience fut renouvelée en 2001, avec la
collaboration de l’Alliance française et de la Société d’histoire, lors de la
11
conférence « Bleu, histoire d’une couleur », donnée par le Prof. Michel
Pastoureau, membre de l’Académie internationale d’héraldique et viceprésident de la Société française d’héraldique.
Ces dernières années furent l’occasion de poursuivre la diversification
de nos activités tout en essayant de les faire coïncider avec les besoins
des membres. Ceux-ci purent suivre avec intérêt les cours de
paléographie que M. Albert Dumont donna en 2000 à la Bibliothèque
cantonale, ou compléter leurs connaissances en vexillologie. D’autres
rencontres s’organisèrent dans le but d’assister les membres dans
leurs recherches. Ainsi, on présenta l’évolution des sites généalogiques
sur internet ou les nouvelles lois sur la protection des données.
Patrimoine de l’Institut
Les armoriaux
L’armorial des membres occupa dès le départ une place importante
chez les membres de l’Institut, de sorte que l’on peut se demander
lequel des deux projets -création de l’Institut ou d’un armorial- a
précédé l’autre dans l’esprit des fondateurs. L’attention particulière
portée à l’armorial s’explique en partie par le fait que sa réalisation était
appelée à devenir la manifestation du niveau scientifique de l’Institut.
C’est pour cette raison que le recteur Oberson communiqua des
instructions très précises pour l’exécution des armoiries des membres
qui contenaient non seulement les règles de l’art du blason, mais aussi
des directives visant à uniformiser les nouvelles créations héraldiques
de l’Institut. Malheureusement, ces directives semblent avoir retardé la
réalisation du projet dans les années soixante si bien qu’en 1969, le Dr
Dubas proposa :
« de réaliser enfin notre armorial sous une forme plus simple, mais
comprenant des rubriques variées : généalogie, chronique, historique,
blason et histoire du blason de chacun des membres –qui pourraient y
faire de plus figurer leurs ex-libris. »11
Bien que rarement mentionnées, les créations des armoiries semblent
avoir eu lieu, pour l’essentiel, sous la présidence du Dr Dubas12. Leurs
auteurs nous sont d’ailleurs généralement inconnus (on sait que MM
Duruz, Gisler, Reichlen, Ruffieux, Chassot occupèrent successivement
11
12
Procès-verbal du 15 décembre 1969, AEF.
On sait qu’en 1976, seuls neuf blasons de membres étaient terminés.
12
la charge d’expert technique prévue à cet effet). L’armorial des
membres comprend vingt-quatre armoiries de membres13 sans compter
celles de l’Institut qui firent l’objet d’un concours en 1963 : le projet de
Louis Oberson fut retenu et ce dernier fut honoré d’un prix de 10 francs.
L’armorial perdit de son importance avec l’augmentation du nombre de
généalogistes au sein de l’Institut de sorte que l’on ne donna pas suite
à l’idée d’une réactualisation régulièrement remise à l’ordre du jour.
L’Institut n’abandonna cependant pas son activité fondatrice et participa
à différentes publications héraldiques comme celle de « L’Armorial du
livre des Donations d’Hauterive » en collaboration avec le Prof. Ernst
Tremp en 1981 ou la publication des modifications des armoiries de
communes survenues suite aux fusions, en 1996.
Bibliothèque
L’idée d’une bibliothèque apparaissait déjà dans les buts fixés par les
premiers statuts de l’Institut. On peut ainsi lire en 1963 :
« il est question de la fondation d’une bibliothèque héraldique de
l’Institut, lorsqu’on en aura les moyens. M. Dietrich met à notre service
celle de la Société suisse d’héraldique dont il est le bibliothécaire
dévoué. »14.
Ce dernier constitua, à partir de la bibliothèque héraldique suisse, un
répertoire de 350 fiches sur l’héraldique dans le canton de Fribourg, qui
fit l’objet d’une présentation aux membres.
En 1987, suite à l’augmentation des moyens financiers, on évoqua
alors « la bibliothèque naissante de l’Institut »15. Celle-ci fut placée
provisoirement à la librairie de Benoît de Diesbach, avant d’être
déposée en 1992 à la Bibliothèque Cantonale Universitaire (BCU)16.
13
Les armoiries des membres présentes dans l’armorial sont les suivantes : Bula,
Cuennet, Dietrich, Dubas, Ducrest, Eichhorn, Foerster, Girod, Haering, Hamoir,
Jaccoud, Juillerat, Kupper, Michel, Neuhaus, Page, Pedrazzini, Reichlen, de Reyff,
Ruffieux, de Steiger, Tinguely, de Vevey, Ward.
14
Procès-verbal du 24 mars 1963, AEF.
15
Procès-verbal du 17 juin 1987, AEF.
16
Elle se trouve actuellement depuis décembre 2002 dans les nouveaux dépôts de
Beauregard à la rue de la Carrière 22 et est accessible aux membres de l’Institut de
13h00 à 17h00 tous les jours ouvrables.
13
Les ouvrages qui la composent sont en majorité des périodiques
consacrés à la généalogie17.
La bibliothèque héraldique suisse -voisine de celle de l’Institut et aussi
consultable par les membres- contient plusieurs milliers d’ouvrages
(4000 en 1987) et a l’avantage d’avoir un répertoire manuel. Elle ne se
limite d’ailleurs pas à l’héraldique, mais contient de nombreux ouvrages
de généalogie et d’autres domaines connexes.
Etat présent de la bourgeoisie
A l’initiative du Dr Dubas, l’Institut décida dans sa séance du 30
novembre 1983, de se lancer dans un projet audacieux : réaliser un
état présent de la bourgeoisie de la ville de Fribourg à l’instar des
Wappenbuch et Burgerbuch bernois, ce dernier paraissant tous les cinq
ans.
Les recherches débutèrent l’année suivante et s’étendirent sur une
période de dix ans. Ce travail titanesque se distinguait des entreprises
précédentes par son ampleur et par le nombre de personnes qui s’y
investirent. Maria Simonet, Eugène Gross, Benoît de Diesbach et Eric
Hamoir s’occupèrent de la plus grande partie du travail et furent aidés
par Claude Aeby, Julie Biolley, Bernard et Pascale Chobaz, Mathilde
Forestier, Françoise Rabiolio et Jacqueline de Zurich qui collaborèrent
pour leurs familles respectives. La dactylographie était assurée par
Marie-Louise Theytaz.
Le registre des bourgeois de la ville de Fribourg, principale source de
ce travail, est composé de deux séries. La première, dite détaillée,
correspond au registre des familles créé dans toute la Suisse le 1er
janvier 1929. Les officiers d’état civil doivent y inscrire « toutes les
personnes qui (…) ont droit de cité [dans la commune] »18 ainsi que
« des personnes qui, sans être bourgeoises de la commune, font partie
d’une famille originaire de ce lieu »19. La deuxième série dite sommaire
concerne uniquement la période qui a précédé l’organisation des
communications d’état civil par la loi fédérale entrée en vigueur en
1876. Cette série a été rédigée par le fonctionnaire de la bourgeoisie
17
En décembre 2002, elle comptait 431 ouvrages dont 92% de périodiques concernant
principalement la généalogie (78%), l’héraldique (17%) et l’histoire (4%).
18
er
OEC, art. 113, 1 al. cité dans HAMOIR Eric, Etat présent de la bourgeoisie de la ville
de Fribourg : dépôt de nos travaux, p.4
19
Id.
14
dans le but de remonter à l’origine des droits de cité mais ses lacunes,
inévitables, sont de plus en plus nombreuses en remontant dans le
temps20.
Le registre des bourgeois mis à part, le travail se basa sur les fonds
généalogiques présents aux Archives de l’Etat et fut enrichi par des
blasonnements et divers renseignements (positions officielles, fonctions
et mandats privés, professions, ordres, décorations, prix littéraires…)
dans la mesure des connaissances des rédacteurs.
Malheureusement, la publication d’un premier volume dactylographié
fut empêchée par la promulgation de nouvelles lois sur la protection
des données21. Dès lors, la rédaction fut interrompue et le travail
déposé en 1997 aux Archives de la Ville de Fribourg, où il est
consultable par les membres de l’Institut et de la bourgeoisie sous le
respect de la protection des données. Il compte quinze volumes de
deux à trois cents pages chacun22 à l’état de manuscrit (la lettre A est
entièrement dactylographiée de même qu’une partie des lettres B et C),
ainsi qu’un texte introductif qui explique la démarche et l’organisation
de ce travail. M. Hamoir y rappelle non sans humour un précédent
historique qui laisse songeur :
« Nous nous inspirons ainsi de la sagesse de Louis LALIVE d’EPINAY
qui, dans les Etrennes fribourgeoises pour l’an 1809, en des temps
réputés d’obscurantisme, écrit dans un avis au lecteur, à la page 148
où aurait dû trouver place “ son Catalogue alphabétique des familles
patriciennes du canton de Fribourg ” : “ Je suis donc, à mon grand
regret, forcé de le supprimer, sans me permettre aucune
réflexion ”. »23.
Bulletin
La création du bulletin à l’initiative de Benoît de Diesbach put voir le
jour en 1989 grâce au travail d’un premier comité de rédaction
composé de Mmes Evelyne Maradan, Marie-Madeleine Neuhaus,
Maria Simonet et de MM. Alain-Jacques Tornare et de Diesbach. Le Dr
Dubas écrivit alors dans le premier éditorial :
20
HAMOIR Eric, op. cit.
Les lois fédérales du 19 juin 1992 et cantonale du 25 novembre 1994 sur la protection
des données personnelles.
22
La famille Jungo est d’ailleurs de loin la plus nombreuse (un volume lui est entièrement
consacré).
23
HAMOIR Eric, op.cit., p.2
21
15
« Donc, bon succès à ce premier fascicule, qui nous en sommes
certains, marquera le début d’une longue série de publications
originales »24.
Il ne s’est pas trompé sur la pérennité du bulletin (trente-cinq à ce jour)
ni d’ailleurs sur son originalité à croire son succès parmi les
membres25.
Le rythme de la publication varia fortement : le record revient à 1989 où
parurent pas moins de cinq bulletins. Par la suite, la publication du
bulletin se poursuivit à une cadence trimestrielle jusqu’en 1993. Suite à
la démission du comité de rédaction, alors que l’avenir de notre bulletin
semblait condamné, il fallut réduire les publications à une parution
semestrielle puis annuelle (à noter que les bulletins furent aussi plus
conséquents). A partir de 1997, le bulletin fut informatisé et depuis
2002, celui-ci paraît à nouveau de façon semestrielle.
Cet article se voulait être la présentation des principaux événements de
l’histoire de l’Institut ainsi que l’expression du travail considérable
accompli pendant ces quarante années. C’est dire qu’à côté des
diverses réalisations de l’Institut, on se doit de rendre hommage à ceux
qui ont accompli dans l’ombre, avec compétence et rigueur, un travail,
parfois bien ingrat et fastidieux, mais indispensable au bon
fonctionnement de l’Institut. On trouvera donc, à la suite de cet article,
la liste des membres du Comité de 1963 à nos jours.
Cela dit, l’Institut peut maintenant préparer avec confiance ses activités
futures. En dehors de la remise en valeur du patrimoine découvert (ou
redécouvert) à cette occasion, les membres peuvent former des projets
pour des publications futures qui manifesteraient notre savoir et notre
savoir-faire.
Indépendamment de ses acquis, l’Institut peut développer ses activités.
Dans cet esprit, il a ainsi repris depuis 2001 son rôle de conseiller pour
les questions héraldiques lors des fusions de communes. L’histoire de
l’Institut témoigne, en effet, que la poursuite de l’intensification de ses
relations avec les autres sociétés ainsi que la diversification de ses
sujets de réunion assurent depuis quarante ans sa longévité.
24
25
0
Bulletin n 1, p.1
Pour les articles parus dans le bulletin, on se référera au répertoire réalisé par M.
Patrick Kupper.
16
Membres du Comité
Cette liste comporte toutes les personnes qui ont fait partie du Comité
de l’IFHG et a été organisée par fonction. Par souci de simplicité, les
personnes qui ont participé au Comité sans exercer une des fonctions
mentionnées par le cahier des charges, ont été réunies dans le dernier
ensemble sous l’appellation « membres du comité ». La liste a été
dressée à partir des procès-verbaux et des bulletins ce qui ne
l’empêche pas de pouvoir contenir des erreurs ou d’être incomplète. En
conséquence, j’invite toute personne à me signaler les éventuelles
erreurs ou modifications qui s’imposent.
Recteurs :
Joseph Oberson (1963-1967)
Hubert de Vevey (1977-1984)
Présidents :
Louis Page (1963-1969)
Dr Jean Dubas (1969-1994)
Dominic Pedrazzini (depuis 1994)
Vice-présidents :
Georges Duruz (1963- ?)
Joseph Dietrich (1963-1978)
Charles-Frédéric de Steiger (1978-1985)
Eric Hamoir (1985-1998) a.i.
Dominic Pedrazzini (1992-1994)
Evelyne Maradan (1998-2002) et membre du comité (1989-2002)
Pierre Zwick (depuis 2002)
17
Trésoriers :
Laurent Ducrest (1963-1966)
Christophe de Reyff (1966-1980) et secrétaire (1965-1980)
Mlle Marie-Madeleine Neuhaus (1980-1996)
Mme Imelda Maradan-Schorderet (1996-1998)
Marcel von der Weid (1998-2001)
Pierre Zwick (2001-2003) a.i.
Mario Oppizzi (depuis 2003) et membre du comité (2001-2003)
Secrétaires :
Clément Fontaine (1963-1965)
Christophe de Reyff (1965-1980) et trésorier (1966-1980)
Paul Simonet (1980-1987) a.i.
Patrick Kupper (1987-1992) a.i.
Maria Simonet (1992-1996) et membre du comité (1987-1996)
Pierre Zwick (1996-2000)
Pierre Brodard (depuis 2000)
Membres du comité :
Benoît de Diesbach (1987-1994)
Marie-Thérèse Torche (1989-1991)
Alain-Jacques Tornare (1989-1994)
Claude Aeby (1991-1998)
Maurice Dougoud (1994-2000)
Léon Lozouet (1998-2000)
Luc Balleyguier (depuis 2000)
Hubert Foerster (depuis 2002)
18
héraldique
L'armorial de l'Institut
La progression de l'œuvre de l'armorial de l'Institut s'est trouvé freinée
à la suite de l'élargissement aux activités généalogiques. Les vingtquatre armoiries rassemblées jusqu'à ce jour sont représentées dans
les pages qui suivent.
Il nous intéresse de connaître l'avis de nos membres quant à l'objectif
qui pourrait être fixé pour la reprise et la poursuite de ce travail.
19
BULA
CUENNET
DIETRICH
DUBAS
20
DUCREST
EICHORN
FOERSTER
GIROD
21
HAERING
HAMOIR
JACCOUD
JUILLERAT
22
KUPPER
MICHEL
NEUHAUS
PAGE
23
PADRAZZINI
REICHLEN
de REYFF
RUFFIEUX
24
de STEIGER
TINGUELY
de VEVEY
WARD
25
à lire …
Nous avons reçu :
Archives héraldiques suisses, édité par
d'héraldique, 117e année, numéro 2003-I, 96 p.
la
Société
suisse
Le cycle de vitraux de la famille d'Erlach provenant de l'Église du
château de Spiez
La série des vitraux réalisée vers 1520 dans la chapelle du château de
Pérolles pour la famille de Diesbach, est la plus remarquable des
cycles de ce genre. Elle a inspiré d'autres oeuvres marquantes.
En 1676, Sigismond d'Erlach, avoyer de Berne, baron de Spiez et l'une
des figures de proue de la Confédération, enrichit l'église du château et
de la communauté de Spiez d'un cycle de vitraux armoriés dédié à sa
famille. Conçu comme une galerie d'ancêtres héraldique, cet ensemble
ne constitue de loin pas le seul témoignage des efforts de Sigismond
pour faire de l'église du château de Spiez un monument des Erlach, au
sens premier, mais il en est le plus impressionnant. Eloignée de l'église
au milieu du XIXe siècle et conservée aujourd'hui, pour sa plus grande
part, dans les dépôts du musée du château, cette série de vitraux est
publiée ici pour la première fois dans sa totalité sous forme de
catalogue.
L'étude qui précède le catalogue proprement dit tente de faire toute la
lumière sur l'histoire de la commande de ces vitraux, jamais encore
abordée de manière conséquente. Il en ressort, entre autres, que le
projet et le financement de cette suite de vitraux baroques n'ont pas
impliqué le seul Sigismond d'Erlach, mais aussi d'autres représentants
éminents de sa famille. Il résulte en outre de l'analyse des œuvres que
le maître Jakob II Weber, de Winterthour, a travaillé à leur confection
aux côtés des deux principaux peintres verriers alors actifs à Berne,
Hans Jakob Gùder et Matthias Zwirn.
26
Archives héraldiques suisses, édité par la
d'héraldique, 117e année, numéro 2003-II, 104 p.
Société
suisse
Les armoiries vaudoises de la baronnie au canton, par Pierre-Yves
Favez.
Le 14 avril 2003, la nouvelle Constitution du canton de Vaud est entrée
en vigueur. Contrairement aux sept qui l'ont précédée, la nouvelle
charte fondamentale comporte un volet héraldique en consacrant son
second article aux armoiries cantonales. Il est remarquable de
constater que les armoiries de 1803, entérinées constitutionnellement
en 2003, se rencontrent déjà chez les mineurs de Bex en 1798, à un
détail près …
Les possessions savoyardes du Pays de Vaud avaient été érigées en
bailliage vers 1260. En 1286, la baronnie de Vaud fut concédée en
apanage à Louis Ier de Savoie, frère cadet du comte Amédée V. Ses
armes furent par conséquent celles de son titulaire, qui portait d'or à
l'aigle de sable, becquée et armée de gueules, au lambel de cinq
pendants de gueules brochant. Il avait repris l'aigle de l'Empire portée
par la maison de Savoie pour des fiefs qu'elle tenait directement de
l'empereur, en brisant l'écu d'un lambel en tant que cadet. En 1302,
Louis II reprit les armes traditionnelles des Savoie en y ajoutant une
autre brisure, de gueules à la croix d'argent, au filet en bande componé
d'or et d'azur brochant sur le tout.
A l'époque bernoise, il n'est plus question d'armoiries pour un pays de
Vaud devenu sujet.
Les couleurs vertes et blanches apparaissent lors de cérémonies
officielles, sur des drapeaux à l'époque de la révolution. Elles se
retrouvent avec des dispositions différentes sur les deux plus anciens
drapeaux conservés de nos jours, ceux de deux compagnies militaires
qui faisaient partie d'un corps des mineurs et chasseurs de Bex. L'un
des deux, parti de sinople et d'argent porte déjà la devise Liberté et
Patrie. Le Grand Conseil élu en 1803 adopte les armoiries que nous
connaissons aujourd'hui.
La dernière Assemblée constituante avait proposé en l'an 2000 une
nouvelle devise: Liberté et Solidarité. Devant la forte opposition
populaire qui s'était manifestée à ce sujet et qui aurait pu conduire au
rejet de la nouvelle constitution, on renonça à tout changement.
27
Genealogisch- Heraldische Gesellschaft Bern, Mitteilungsblatt Nr.
25, Juni 2003, 44 S.
Zoologisches über Berns Wappentier den Braunbären, Als Zoologen
tappen wir ratlos um das Wappentier, vom Prof. Dr W. Huber.
Intéressante contribution à la représentation des mammifères en
héraldique, à partir du cas de l'ours de Berne.
Wappenbuch der Burgergemeinde Bern, 21 x 28 cm, 352 pages,
plus de 1200 illustrations en couleurs, CHF 95.-, Stämpfli Verlag AG.
L'armorial des familles bernoises est une tradition qui remonte au XVIIe
siècle. La bourgeoisie de Berne tient en effet un registre officiel des
armoiries de ses membres depuis 1684. La dernière publication
remonte à 1932. Depuis lors, 600 familles ont demandé leur
enregistrement.
Sous un graphisme unifié, les armoiries des 1176 familles bourgeoises
vivantes ont été redessinées, et pour la première fois elles sont
accompagnées de leur blasonnement.
L'introduction comporte une brève introduction à l'héraldique et à
l'histoire du blason bernois.
erratum
Une malheureuse erreur s'est glissée dans l'article dédié à "L'Inconnu
d'Autigny" paru dans le bulletin numéro 33. A la page 19, il s'agit bien
entendu du Père Canisius, et non pas du Père Girard. Nous prions nos
lecteurs de nous en excuser.
28
sur le web
La Société genevoise de généalogie a été créée le 31 décembre
2001.
Son but principal est d'établir la "cartographie" la plus complète
possible des habitants de Genève d'aujourd'hui et d'autrefois. Ses
membres en ont déjà relié plus de 147'000, et quelques centaines s'y
ajoutent chaque semaine!
Imaginez-vous découvrir, en quelques clics de souris, quels chemins
nous mènent à… Rousseau, Philibert Berthelier ou la Mère Royaume?
Des résultats de recherches sont déjà disponibles sur Internet. Une
liste permet aux chercheurs de publier de quelles familles ils
s'occupent, et le forum permet de poser des questions à la ronde.
La Société cherche encore des volontaires pour l'aider à accomplir ses
objectifs!
Son adresse: http://www.gen-gen.ch/
La Société suisses d'héraldique a ouvert un site
Internet sous l'adresse
http://www.schweiz-heraldik.ch/
En le parcourant, nous avons découvert par
hasard un intéressant armorial des rues de Paris
qui reproduit les armes des personnages célèbres
qui ont laissé leur nom à une rue de la capitale.
29
la vie de l'Institut
Assemblée générale ordinaire
du 26 février 2003
Présidée par M. Dominic Pedrazzini, elle s'est tenue à 20.00 heures en
la salle des Grenadiers de la Maison bourgeoisiale. Vingt-cinq
membres et deux invités y ont assisté; deux personnes se sont
excusées.
Le Président ouvre cette séance en excusant les absences de Mme la
Conseillère d’Etat Isabelle Chassot, de M. Dominique de Buman,
syndic de la Ville de Fribourg et de M. Roger de Diesbach, rédacteur en
chef de La Liberté. Il salue les présences de M. le Professeur Francis
Python et de M. Marc-Roland Zoellig qui représente M. de Diesbach.
En voici le procès-verbal.
1.
Procès-verbal de la dernière assemblée
Le procès-verbal de l'assemblée générale ordinaire du 20 février 2002
est adopté avec remerciements à son auteur.
2.
Rapport du président
Notre Institut compte à ce jour 129 membres dont 3 membres collectifs,
nous avons cette année 2 admissions et 8 démissions.
Sept réunions ont été organisées sur les thèmes suivants :
−
−
−
−
−
−
−
20 février « Recherches sur la famille Badoux de Prévondavaux »
par M. A. Maillard
24 avril «La généalogie et l’informatique » par M. P. Zwick
22 mai « Timbres et ornements extérieurs de l’écu » par M. D..M.
Pedrazzini
29 juin « Sortie annuelle à l’abbaye de Saint-Maurice »
25 septembre « Visite de la Burgerbibliothek et de la Bibliothèque
militaire fédérale » par M. D.M. Pedrazzini
23 octobre « Ecueils et dérives en généalogie successorale » par
M. L. Balleyguier
20 novembre « La famille Maradan : les émigrés en France » par
Mme E. Maradan
30
M. Pedrazzini fait remarquer à l’Assemblée que par rapport au
programme 2001 qui comprenait neuf rencontres dont cinq consacrées
à la généalogie et quatre à l’héraldique, nous n’avons eu en 2002
qu’une séance d’héraldique mais deux excursions au lieu d’une et dont
les centres d’intérêt- que ce soit à St-Maurice ou à Berne- touchaient
aussi l’héraldique. Le programme 2003 comprendra aussi sept
rencontres et deux excursions.
Le Président cède la parole à M. Zwick qui présente la légère
modification graphique de la couverture du Bulletin.
Le Président annonce que le Comité a été approché par M. D. Buchs,
conservateur du Musée gruérien à Bulle au sujet des armoiries de la
nouvelle commune résultant de la future fusion entre Bulle et La Tourde-Trême.
3.
Elections statutaires
Le Président remercie le Comité pour le travail fourni durant l’année
écoulée et informe l’Assemblée que tous les membres se représentent
dans leurs fonctions actuelles à l’exception de M. Mario Oppizzi qui a
accepté de prendre la charge de trésorier. Le Président annonce que
lui et M. Pierre Brodard, secrétaire ne demandent le renouvellement de
leur mandat que pour un an et invitent d’ores et déjà les intéressés à
faire acte de candidature d’ici au 31 décembre 2003.
Après approbation unanime de l’Assemblée, le Comité se compose de
la façon suivante:
M. Dominic Pedrazzini, président, M. Pierre Zwick, vice-président, M.
Pierre Brodard, secrétaire, M. Mario Oppizzi, trésorier et MM. Luc
Balleyguier et Hubert Foerster, assesseurs. MM Raymond Cavin et
Alfred Uldry sont reconduits dans leurs fonctions de vérificateurs des
comptes.
4.
Admissions
Le Président soumet à l’assemblée les admissions de Mme Annick
Prieur à Mouzeil en France et de Lucienne Mauron à Onnens.
5. Comptes 2002, rapport des vérificateurs, approbation et
décharge
Les comptes pour l'année 2002 se bouclent avec un excédent de
recettes de fr. 37.65. La fortune de la société au moment de la clôture
se monte à fr. 11'831.00 dont fr. 1'500 de réserve pour le prochain
31
bulletin. M. Cavin lit le rapport des vérificateurs des comptes et les
comptes 2002 sont approuvés à l'unanimité par l’Assemblée.
6.
Budget 2003
M. Zwick présente le budget pour l'année 2003 qui ne prévoit pas
d’excédents de recettes; les montants des cotisations restent
inchangés. Ce budget est approuvé à l'unanimité.
7.
Divers
M. Nicolas von der Weid présente son projet d’inventaire
photographique des portraits fribourgeois et invite les membres à lui
signaler les œuvres en leur possession.
M. Oppizzi propose de transmettre la liste des membres de l’Institut aux
autres membres. Le Président sonde l’Assemblée sur ce sujet. Aucun
membre présent ne s’opposant à cette transmission, celle-ci est
acceptée. M. Hamoir suggère de faire paraître dans le prochain bulletin
une annonce à ce sujet qui proposerait aux membres ne voulant pas
figurer sur cette liste de bien vouloir s’annoncer.
M. Dougoud demande au Comité d’examiner lors de sa prochaine
séance, la possibilité de faire l’assemblée générale chaque année dans
un chef-lieu de district différent. Les assemblées pourraient ainsi se
tenir un samedi matin et une visite du chef-lieu serait organisée l’aprèsmidi. Au le cas où cette proposition ne serait pas retenue, il propose
que les séances soient tenues à 18h00 ce qui permettrait aux membres
de l’extérieur de rentrer plus tôt. Le Président lui répond que la question
sera examinée en séance de comité mais fait d’ores et déjà remarquer
qu’il est difficile pour les membres qui travaillent à l’extérieur du canton
de s’absenter pour 18h00.
Après avoir demandé à l’Assemblée si elle avait encore d’éventuelles
questions ou remarques à faire, le Président remercie les membres
pour leur fidélité à l’Institut ainsi que les membres du Comité pour leur
engagement et le travail consenti et effectué au cours de l’année
écoulée et passe la parole à M. Pierre Brodard pour son exposé sur :
« L’histoire de l’Institut fribourgeois d’héraldique et de généalogie»
PB
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