BULLETIN - `Institut fribourgeois d`héraldique et de généalogie
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BULLETIN - `Institut fribourgeois d`héraldique et de généalogie
BULLETIN INSTITUT FRIBOURGEOIS d'HÉRALDIQUE et de GÉNÉALOGIE N° 35 – FEVRIER 2004 BULLETIN DE L'INSTITUT FRIBOURGEOIS D'HERALDIQUE ET DE GENEALOGIE Rédaction et édition: Dominic Pedrazzini, président Ch. des Falaises 1, CH-1722 Bourguillon Ont collaboré à ce numéro: Pierre Brodard,, Dominic Pedrazzini, Pierre Zwick Abonnement: Le bulletin est envoyé gratuitement à tous les membres de l'Institut, cotisation annuelle CHF 40.- par membre individuel, CHF 50.- par couple. Les demandes d'adhésions sont à faire parvenir à Mario Oppizzi, trésorier Rte des Vulpillères 22, 1741 Cottens Des numéros isolés peuvent être commandés pour le prix de CHF 10.-. Les articles sont publiés sous la seule responsabilité de leurs auteurs. © La reproduction intégrale ou partielle est soumise à l'autorisation de la rédaction. SOMMAIRE N° 35, février 2004 AGENDA Prochaines réunions de l'Institut 2 Chez nos voisins 3 EDITORIAL 4 HISTOIRE Les 40 ans de l'Institut fribourgeois d’héraldique et de généalogie 6 HERALDIQUE L'armorial de l'Institut 19 A LIRE … 26 SUR LE WEB 29 VIE DE L'INSTITUT Assemblée générale du 26 février 2003 1 30 agenda prochaines réunions de l'Institut Programme provisoire Jeudi 19 février 18.30 Maison bourgeoisiale Assemblée générale, suivie d'une conférence de Pierre-Alain Menoud: "La génétique: mode d'emploi pour la généalogie" Jeudi 25 mars 18.30 Collège St-Michel A la recherche des armoiries dans la maison des Jésuites Jeudi 29 avril 20.00 Maison bourgeoisiale causerie sur une famille fribourgeoise juin sortie d'été à Romont et dans ses environs selon programme détaillé qui suivra Jeudi 30 septembre 20.00 Maison bourgeoisiale Le thème ornithologiques dans l'armorial fribourgeois Jeudi 28 octobre 18.30 Maison bourgeoisiale Recherche des propriétaires de voitures anciennes, similitudes avec la démarche généalogique Jeudi 25 novembre 18.30 Maison bourgeoisiale Sigillographie fribourgeoise 2 communication Notre Institut à pour but de favoriser l'entraide en matière de recherches généalogiques notamment. La question de la diffusion de la liste membres a été débattue lors de la dernière assemblée générale. Conformément à l'avis majoritairement exprimé, les noms et adresses seront fournis à l'avenir, sur demande, exclusivement aux adhérents de l'Institut. Les personnes qui seraient opposées à la transmission de leur identité peuvent demander que leur nom ne soit pas communiqué à des tiers. Elles doivent le faire jusqu'au 28 février 2004 auprès du trésorier qui tient à jour le registre de la société sur la base du payement des cotisations: M. Mario Oppizzi, rte des Vulpillères 22, 1741 Cottens. chez nos voisins Genealogisch-Heraldische Gesellschaft Bern 9. März 19.00 Restaurant Beaulieu, Bern: Am Anfang stand die Kirchgemeinde; Referent: Hansruedi Spichiger 22. April 19.00 Restaurant Beaulieu, Bern: Die Hartmann von Biel und ihre Auswanderungsgeschichte in die Pfalz; Referent: Helmut Hartmann, Ludwigshafen 8. Mai 11. Juni Ausflug nach Grindelwald (Details folgen) 19.00 25. Septem. 5. Oktober Restaurant Beaulieu, Bern: Geld und Gut kulturgeschichtliche Streiflichter; Referent: Rudolf Etter Ausflug nach Rüeggisberg (Details folgen) 19.00 Restaurant Beaulieu, Bern: Pommern, Ostpreussen und ihre Auslandschweizer; Referent: Egon Trachsel 3 éditorial Poursuivre, découvrir, réunir Après quarante ans d’existence, notre Institut se trouve dans la force de l’âge. Il n’en va pas de même de la présidence qu’il s’agit, après dix ans, de renouveler. La charge, si gratifiante soit-elle, est bien réelle. Elle nécessite, à l’issue de deux mandats, d’autres impulsions, d’autres idées, d’autres réactions. Grâce à l’appui, à la collaboration aussi active que compétente du Comité, j’ai essayé de poursuivre, d’élargir même la voie tracée par mes prédécesseurs, singulièrement le Dr Jean Dubas et Monsieur Hamoir qui m’ont fort aimablement convaincu d’accepter, en 1994, une succession périlleuse, à la vice-présidence d’abord, après tant d’illustres aînés. Je fus aussitôt rassuré, tant votre accueil, votre intérêt pour l’héraldique et la généalogie furent soutenus et cordiaux. Encore fallaitil savoir ce que nos membres souhaitaient. Après une large consultation, première du genre, nous avons rapidement établi des priorités. Il s’agissait manifestement de développer nos connaissances en matière d’application concrète de l’héraldique et de la généalogie. Aussi dans la première discipline, avons-nous porté une attention particulière à la reprise de l’étude des principes et la présentation du blason dans les arts décoratifs : livre, argenterie, poêles en catelles, notamment. Plusieurs conférences données par des experts, suisses et étrangers, ou la recension dans le Bulletin des éléments héraldiques les plus fréquents de l’armorial fribourgeois, ont été présentées à toutes fins utiles d’élaboration et d’identification. De nombreuses visites de bâtiments publics ou privés en ville de Fribourg, dans ses environs ou hors canton, ont joint à l’agrément de l’excursion les surprises de la découverte. 4 En généalogie, les spécialistes comme les amateurs les plus fervents ont eu l’occasion d’expliquer leurs méthodes à l’aide des moyens d’investigation les plus récents. Quelle satisfaction pour le chercheur solitaire que de pouvoir livrer le résultat de son labeur, d’éclairer les débutants, de guider les hésitants ; de remonter au fil des siècles et des générations ! La publication dans le Bulletin assure la juste récompense de leurs efforts, la diffusion et la conservation de leur travail. Certes, regrettons-nous l’impossibilité actuelle d’éditer un Etat présent des familles bourgeoises de Fribourg, somme de recherches infinies dirigées par Monsieur Hamoir. Le dépôt du manuscrit aux Archives de la Ville de Fribourg en garantit la conservation. Des lois récentes de protection des données personnelles n’en facilitent, hélas, pas l’accès ni la publication. Si tous nos projets ne se sont pas réalisés, le chemin parcouru nous a réunis autour du même foyer, des mêmes échanges. Or, dans nos disciplines le temps travaille pour nous ; tout est possible, tout est passion. Dominic M. Pedrazzzini Président 5 histoire Regard sur l'Institut fribourgeois d’héraldique et de généalogie exposé présenté par Pierre Brodard le 26 février 2003 Lorsque j’ai découvert que notre Institut entrait dans sa quarantième année, l’idée m’est venue de publier un article dans notre bulletin pour en informer les membres et faire en quelque sorte le point sur le travail accompli. J’en parlai au Comité et c’est alors que l’on me proposa d’en faire un exposé dont le présent texte est la version remaniée. Cet article se base avant tout sur les sources écrites concernant l’Institut : les procès-verbaux (1963-2003), l’armorial des membres, les bulletins, l’état présent de la bourgeoisie de la ville de Fribourg et la bibliothèque. Mon travail est organisé en deux parties : la première, chronologique, présente les différentes étapes historiques depuis la fondation ; elle est subdivisée en trois périodes, selon la nature des activités de l’Institut. La seconde concerne le « patrimoine » laissé par l’Institut ; elle est subdivisée de manière thématique. On ne sera donc pas surpris de voir traiter certaines réalisations de l’Institut de façon succincte dans la première partie, étant donné qu’elles seront développées plus amplement dans la seconde. Historique de l’Institut Les cours d’héraldique (1963-1967) Le contexte de la fondation de notre Institut, le 24 février 1963, nous est relaté dans le premier procès-verbal de l’Assemblée constitutive : « Ce jour, au Café de la Viennoise, dans la salle no 3, à 14h15, sur l’initiative de quelques spécialistes et amis de la science et de l’art du blason, se sont réunis en assemblée, pour discuter de l’opportunité de 6 fonder une société ou institut d’héraldique les membres suivants au nombre de neuf ; par ordre alphabétique, ce sont M.M. Bosson Netton, artiste peintre, à Riaz. Dubas Jean, méd. chirurgien, à Bulle. Dafflon Firmin, rév. Père, à Chavannes-les-Forts Dietrich Joseph, bibliothécaire, à Fribourg Duruz Georges, professeur, à Fribourg Ducrest Laurent, agent d’assur. à Marly Fontaine Clément, inst retr. à Riaz Oberson Joseph, rue d’Arsent 3, à Fribg Page Louis, professeur à Romont (qui prennent ainsi le titre de membres fondateurs) »1 Le procès-verbal précise ensuite que « c’est toutefois sur l’initiative personnelle de Joseph Oberson, qui rêvait depuis des années de doter notre canton de cette institution, qu’elle est née »2. En effet, M. Oberson, véritable instigateur de l’Institut, s’investira beaucoup dans l’organisation des activités scientifiques depuis sa création jusqu’en 1967. Les raisons qui l’amenèrent lui et les autres membres fondateurs à créer cet Institut nous sont expliquées dans un prospectus distribué avant l’assemblée : « la principale mission [de cet Institut d’héraldique] sera l’enseignement de la science et de l’art du Blason, selon les lois les plus anciennes, afin de dénoncer et de corriger les erreurs qui se transmettent de siècle en siècle à travers les ouvrages d’auteurs pourtant fort réputés. La connaissance approfondie du « Noble Savoir » est donc indispensable à tous ceux qui font métier de dessiner, de peindre, de graver, de sculpter, de ciseler des armoiries, ainsi qu’aux ateliers qui brodent des bannières, des drapeaux. Les trois quarts des bannières de sociétés que l’on voit actuellement ne sont plus que de simples tapisseries ou des maquettes de vitraux et n’ont bientôt plus rien d’héraldique. »3 Comme l’on pouvait s’en douter, notre Institut a été créé avant tout pour préserver le patrimoine héraldique que l’on voulait mettre en 1 2 3 Procès-verbal du 24 février 1963, AEF. id. id. 7 valeur de façon didactique. Cependant, il s’agissait aussi d’assurer sa pérennité à travers les nouvelles créations artistiques en évitant une banalisation du « Noble savoir », tout en ayant à l’esprit l’idée de créer un organe de référence. Il y avait donc, dès le départ, une importante dimension artistique d’où la présence de M. Bosson parmi les membres fondateurs. L’assemblée constitutive fut l’occasion de voter les premiers statuts préparés par M. Oberson sur le modèle de ceux de la société d’héraldique suisse. On retint alors « le terme Institut héraldique au lieu de Société héraldique »4 en référence aux cours d’héraldique, mais aussi certainement pour rappeler le caractère scientifique de l’association. Peu de temps après, on modifia le nom de façon subtile : l’« Institut héraldique fribourgeois » devint l’« Institut fribourgeois d’héraldique ». Après l’approbation des statuts, les membres formèrent le premier Comité qui, élu pour trois ans, était composé de M. Page (président), M. Duruz (adjoint du président et conseiller de l’équipe technique), M. Dietrich (vice-président et bibliothécaire), M. Fontaine (secrétaire), M. Ducrest (caissier) et M. Oberson (recteur5). Cette assemblée fut encore l’occasion de fixer les cotisations : 10.- par année et 3.- de finance d’entrée (les membres fondateurs étaient exempts de cette dernière). Les cours étaient organisés sur un cycle de trois ans. Bien que particulièrement actif, le recteur n’avait naturellement pas le monopole de l’enseignement héraldique. En effet, les cours étaient souvent suivis d’exposés donnés par les membres et à chaque séance, l’un d’entre eux présentait une question héraldique. Dans les mois qui suivirent, les membres se réunirent dans différents cafés de Fribourg et de Bulle ou aux domiciles de membres. Dès novembre 1963, la salle des Estampes fut mise à leur disposition par la bibliothèque cantonale et les séances s’y tinrent régulièrement. Cependant, comme les premiers membres venaient non seulement du district de la Sarine mais aussi de la Glâne et de la Gruyère, on décida d’organiser des sorties dans le sud du canton. 4 5 id. Le recteur était chargé des cours, alors que le reste du Comité s’occupait de la partie administrative. 8 Une première diversification des activités 1967-1987 Après la démission du recteur en mars 1967, les rencontres se poursuivirent jusqu’en juin 1968 puis s’interrompirent pendant dix-sept mois. A la reprise des activités, on procéda à l’élection d’un nouveau comité de trois membres, composé du Dr Jean Dubas (président) et de MM. Joseph Dietrich (vice-président) et Christophe de Reyff (secrétaire-trésorier). Décidé à donner un nouveau dynamisme à l’Institut, le Dr Dubas déclara alors : « (…) il s’agit de passer du niveau primaire au niveau secondaire et d’élargir le cadre de nos investigations ; car l’Héraldique ne se suffit pas à elle-même ; elle est impliquée dans plusieurs domaines : monnaies, sigillographie, histoire, généalogie, architecture, arts plastiques, etc. »6 Dans cette optique, on visita peu de temps après le cabinet de numismatique au Musée d’Art et d’Histoire sous la conduite de Charles Villard, conservateur du médailler et petit à petit, des membres présentèrent leurs familles (de Reyff, Jaccoud, de Vevey). Autre signe de la reprise des activités, de nouveaux projets héraldiques plus ou moins ambitieux vinrent s’ajouter à celui de la constitution de l’armorial des membres. En 1977, Hubert de Vevey rejoignit le Comité où il occupa la fonction de recteur, vacante depuis 1967. Il n’était cependant pas question de reprendre le système des cours d’héraldique. On peut en effet lire à cette occasion : « il sera notre guide et notre conseiller, notre expert et notre technicien »7. A partir de 1981, les membres eurent la chance de pouvoir se réunir à la Maison bourgeoisiale et dès 1984 débutèrent les consultations pour la constitution de l’état présent de la bourgeoisie, signe précurseur de l’élargissement futur de l’Institut à la généalogie. L’élargissement à la généalogie (1987-2003) L’extension du champ d’activité de l’Institut à la généalogie et aux autres disciplines voisines occupait depuis longtemps les esprits des membres. Cependant, peu avant cet événement, on parla dans la séance du 19 février 1986, de l’éventualité d’un rapprochement voire 6 7 Procès-verbal du 15 décembre 1969, AEF. Procès-verbal du 26 janvier 1977, AEF. 9 d’une « fusion » avec la Société d’histoire du canton de Fribourg. On peut en effet lire : « La société connaît des difficultés : l’apathie des membres, on est curieux du monde plutôt que du passé, de l’histoire générale et de l’actualité plutôt que de l’histoire locale. […] Le remède ? s’associer avec d’autres organismes (sté des beaux-arts, Amis du musée, sté d’Héraldique) ou fusionner avec l’Institut d’héraldique qui, quant à lui, songerait à inscrire une nouvelle activité à son programme : la généalogie. Affaire à suivre en méditant cette pensée de Gide : Il n’y a pas de problèmes…il n’y a que des solutions…»8 Notre Institut ne choisira finalement pas le « remède » ou la « solution » de la fusion pour toucher un plus large public, mais optera pour un élargissement de ses activités. Une séance d’information, le 20 janvier 1987, rassembla près de huitante personnes, engouement en partie imputable au succès de l’émission “Histoire des familles” diffusée sur la Radio Suisse Romande dont Marie-Thérèse Torche était la collaboratrice pour notre canton9. Différents membres firent des présentations et M. Szabolcs de Vajay, ancien président de la Confédération internationale de généalogie et d’héraldique, conclut la séance en ces termes : « la généalogie est la science la plus démocratique et la plus égalitaire du monde ; c’est une science sociale qui précède l’histoire et l’influence ; c’est le reflet du passé et l’espoir pour l’avenir. »10. Cette séance fut suivie le 18 février 1987 par une assemblée constitutive au cours de laquelle l’« Institut fribourgeois d’héraldique » devint l’« Institut fribourgeois d’héraldique et de généalogie ». L’assemblée approuva à l’unanimité les nouveaux statuts rédigés par Me Emmanuel de Reyff, qui prévoyaient l’élargissement du but social à la généalogie et à d’autres domaines connexes comme la sigillographie et la numismatique. Enfin, le 23 mai, notre Institut fut reçu comme section de la Société suisse d’Etudes généalogiques (SSEG). Cet élargissement entraîna des conséquences majeures pour notre Institut : le nombre de membres, d’une trentaine avant l’élargissement, frôla les huitante en 1987 et s’éleva à cent dix l’année suivante. De même, les moyens financiers de l’Institut augmentèrent et permirent la création d’un bulletin dès 1989 et le développement de la bibliothèque. 8 9 Procès-verbal du 19 février 1986, AEF. Cette émission était suivie par environ 8000 auditeurs dans le canton. Procès-verbal du 20 janvier 1987, AEF. 10 10 L’Institut noua de nombreux contacts avec d’autres associations sœurs en pratiquant l’échange de bulletin et en organisant en 1990 une réunion annuelle de deux jours de la SSEG avec le Cercle vaudois. Cette année fut d’ailleurs celle des sorties en commun car on visita la collégiale de Beromünster en compagnie de la Société d’histoire. De plus, des rencontres d’un nouveau genre firent leur apparition : les séances d’entraide généalogique. L’Institut fêta donc son 25ème anniversaire dans les meilleures conditions. En 1994, le Dr Dubas quitta la présidence après un quart de siècle de dévouement et trouva un successeur en la personne de M. Dominic Pedrazzini. Ce dernier organisa un sondage auprès des membres pour connaître à la fois leurs intérêts et domaines de prédilection en vue du choix des activités futures. Les questionnaires retournés permirent de conclure à la nécessité de conserver un juste équilibre entre la part des activités généalogiques et héraldiques. L’attachement ainsi confirmé des membres pour les deux domaines de base de l’Institut ne signifia cependant nullement la fin de l’extension du champ de nos investigations ou de nos relations avec l’extérieur ! En effet, on accrut la collaboration avec d’autres sociétés partageant des intérêts communs avec l’Institut. Ce fut notamment le cas, lors d’un après-midi généalogique en présence de l’archiviste cantonal M. Morard, du président de la SSEG, M. Kälin et des présidents des deux sociétés d’histoire de notre canton, les Prof. Python et Tremp. D’autres liens furent aussi renforcés lors de sorties en commun avec nos sociétés sœurs vaudoise, neuchâteloise et valaisanne. Comme nous l’avons vu, les sorties étaient entrées dans les mœurs de l’Institut depuis ses débuts. A partir de 1995, les membres eurent le double privilège de visiter de nombreuses demeures inaccessibles au public (les châteaux de Delley, Surpierre, Estavayer-le Lac, Jetschwil, Barberêche et d’Affry à Givisiez) tout en y découvrant de nouvelles collections et des archives privées. En dehors de l’occasion faite aux membres de partager leurs expériences et d’affermir les liens lors du traditionnel repas réservé à cette occasion, ces excursions s’avérèrent particulièrement fructueuses sur le plan héraldique en permettant d’exercer ou de perfectionner « sur le terrain » nos connaissances de blasonnement. En 1997, l’Institut invita pour la première fois un conférencier de l’étranger, M. Jacques Michel, qui donna une conférence sur « Avignon et ses Suisses ». Cette expérience fut renouvelée en 2001, avec la collaboration de l’Alliance française et de la Société d’histoire, lors de la 11 conférence « Bleu, histoire d’une couleur », donnée par le Prof. Michel Pastoureau, membre de l’Académie internationale d’héraldique et viceprésident de la Société française d’héraldique. Ces dernières années furent l’occasion de poursuivre la diversification de nos activités tout en essayant de les faire coïncider avec les besoins des membres. Ceux-ci purent suivre avec intérêt les cours de paléographie que M. Albert Dumont donna en 2000 à la Bibliothèque cantonale, ou compléter leurs connaissances en vexillologie. D’autres rencontres s’organisèrent dans le but d’assister les membres dans leurs recherches. Ainsi, on présenta l’évolution des sites généalogiques sur internet ou les nouvelles lois sur la protection des données. Patrimoine de l’Institut Les armoriaux L’armorial des membres occupa dès le départ une place importante chez les membres de l’Institut, de sorte que l’on peut se demander lequel des deux projets -création de l’Institut ou d’un armorial- a précédé l’autre dans l’esprit des fondateurs. L’attention particulière portée à l’armorial s’explique en partie par le fait que sa réalisation était appelée à devenir la manifestation du niveau scientifique de l’Institut. C’est pour cette raison que le recteur Oberson communiqua des instructions très précises pour l’exécution des armoiries des membres qui contenaient non seulement les règles de l’art du blason, mais aussi des directives visant à uniformiser les nouvelles créations héraldiques de l’Institut. Malheureusement, ces directives semblent avoir retardé la réalisation du projet dans les années soixante si bien qu’en 1969, le Dr Dubas proposa : « de réaliser enfin notre armorial sous une forme plus simple, mais comprenant des rubriques variées : généalogie, chronique, historique, blason et histoire du blason de chacun des membres –qui pourraient y faire de plus figurer leurs ex-libris. »11 Bien que rarement mentionnées, les créations des armoiries semblent avoir eu lieu, pour l’essentiel, sous la présidence du Dr Dubas12. Leurs auteurs nous sont d’ailleurs généralement inconnus (on sait que MM Duruz, Gisler, Reichlen, Ruffieux, Chassot occupèrent successivement 11 12 Procès-verbal du 15 décembre 1969, AEF. On sait qu’en 1976, seuls neuf blasons de membres étaient terminés. 12 la charge d’expert technique prévue à cet effet). L’armorial des membres comprend vingt-quatre armoiries de membres13 sans compter celles de l’Institut qui firent l’objet d’un concours en 1963 : le projet de Louis Oberson fut retenu et ce dernier fut honoré d’un prix de 10 francs. L’armorial perdit de son importance avec l’augmentation du nombre de généalogistes au sein de l’Institut de sorte que l’on ne donna pas suite à l’idée d’une réactualisation régulièrement remise à l’ordre du jour. L’Institut n’abandonna cependant pas son activité fondatrice et participa à différentes publications héraldiques comme celle de « L’Armorial du livre des Donations d’Hauterive » en collaboration avec le Prof. Ernst Tremp en 1981 ou la publication des modifications des armoiries de communes survenues suite aux fusions, en 1996. Bibliothèque L’idée d’une bibliothèque apparaissait déjà dans les buts fixés par les premiers statuts de l’Institut. On peut ainsi lire en 1963 : « il est question de la fondation d’une bibliothèque héraldique de l’Institut, lorsqu’on en aura les moyens. M. Dietrich met à notre service celle de la Société suisse d’héraldique dont il est le bibliothécaire dévoué. »14. Ce dernier constitua, à partir de la bibliothèque héraldique suisse, un répertoire de 350 fiches sur l’héraldique dans le canton de Fribourg, qui fit l’objet d’une présentation aux membres. En 1987, suite à l’augmentation des moyens financiers, on évoqua alors « la bibliothèque naissante de l’Institut »15. Celle-ci fut placée provisoirement à la librairie de Benoît de Diesbach, avant d’être déposée en 1992 à la Bibliothèque Cantonale Universitaire (BCU)16. 13 Les armoiries des membres présentes dans l’armorial sont les suivantes : Bula, Cuennet, Dietrich, Dubas, Ducrest, Eichhorn, Foerster, Girod, Haering, Hamoir, Jaccoud, Juillerat, Kupper, Michel, Neuhaus, Page, Pedrazzini, Reichlen, de Reyff, Ruffieux, de Steiger, Tinguely, de Vevey, Ward. 14 Procès-verbal du 24 mars 1963, AEF. 15 Procès-verbal du 17 juin 1987, AEF. 16 Elle se trouve actuellement depuis décembre 2002 dans les nouveaux dépôts de Beauregard à la rue de la Carrière 22 et est accessible aux membres de l’Institut de 13h00 à 17h00 tous les jours ouvrables. 13 Les ouvrages qui la composent sont en majorité des périodiques consacrés à la généalogie17. La bibliothèque héraldique suisse -voisine de celle de l’Institut et aussi consultable par les membres- contient plusieurs milliers d’ouvrages (4000 en 1987) et a l’avantage d’avoir un répertoire manuel. Elle ne se limite d’ailleurs pas à l’héraldique, mais contient de nombreux ouvrages de généalogie et d’autres domaines connexes. Etat présent de la bourgeoisie A l’initiative du Dr Dubas, l’Institut décida dans sa séance du 30 novembre 1983, de se lancer dans un projet audacieux : réaliser un état présent de la bourgeoisie de la ville de Fribourg à l’instar des Wappenbuch et Burgerbuch bernois, ce dernier paraissant tous les cinq ans. Les recherches débutèrent l’année suivante et s’étendirent sur une période de dix ans. Ce travail titanesque se distinguait des entreprises précédentes par son ampleur et par le nombre de personnes qui s’y investirent. Maria Simonet, Eugène Gross, Benoît de Diesbach et Eric Hamoir s’occupèrent de la plus grande partie du travail et furent aidés par Claude Aeby, Julie Biolley, Bernard et Pascale Chobaz, Mathilde Forestier, Françoise Rabiolio et Jacqueline de Zurich qui collaborèrent pour leurs familles respectives. La dactylographie était assurée par Marie-Louise Theytaz. Le registre des bourgeois de la ville de Fribourg, principale source de ce travail, est composé de deux séries. La première, dite détaillée, correspond au registre des familles créé dans toute la Suisse le 1er janvier 1929. Les officiers d’état civil doivent y inscrire « toutes les personnes qui (…) ont droit de cité [dans la commune] »18 ainsi que « des personnes qui, sans être bourgeoises de la commune, font partie d’une famille originaire de ce lieu »19. La deuxième série dite sommaire concerne uniquement la période qui a précédé l’organisation des communications d’état civil par la loi fédérale entrée en vigueur en 1876. Cette série a été rédigée par le fonctionnaire de la bourgeoisie 17 En décembre 2002, elle comptait 431 ouvrages dont 92% de périodiques concernant principalement la généalogie (78%), l’héraldique (17%) et l’histoire (4%). 18 er OEC, art. 113, 1 al. cité dans HAMOIR Eric, Etat présent de la bourgeoisie de la ville de Fribourg : dépôt de nos travaux, p.4 19 Id. 14 dans le but de remonter à l’origine des droits de cité mais ses lacunes, inévitables, sont de plus en plus nombreuses en remontant dans le temps20. Le registre des bourgeois mis à part, le travail se basa sur les fonds généalogiques présents aux Archives de l’Etat et fut enrichi par des blasonnements et divers renseignements (positions officielles, fonctions et mandats privés, professions, ordres, décorations, prix littéraires…) dans la mesure des connaissances des rédacteurs. Malheureusement, la publication d’un premier volume dactylographié fut empêchée par la promulgation de nouvelles lois sur la protection des données21. Dès lors, la rédaction fut interrompue et le travail déposé en 1997 aux Archives de la Ville de Fribourg, où il est consultable par les membres de l’Institut et de la bourgeoisie sous le respect de la protection des données. Il compte quinze volumes de deux à trois cents pages chacun22 à l’état de manuscrit (la lettre A est entièrement dactylographiée de même qu’une partie des lettres B et C), ainsi qu’un texte introductif qui explique la démarche et l’organisation de ce travail. M. Hamoir y rappelle non sans humour un précédent historique qui laisse songeur : « Nous nous inspirons ainsi de la sagesse de Louis LALIVE d’EPINAY qui, dans les Etrennes fribourgeoises pour l’an 1809, en des temps réputés d’obscurantisme, écrit dans un avis au lecteur, à la page 148 où aurait dû trouver place “ son Catalogue alphabétique des familles patriciennes du canton de Fribourg ” : “ Je suis donc, à mon grand regret, forcé de le supprimer, sans me permettre aucune réflexion ”. »23. Bulletin La création du bulletin à l’initiative de Benoît de Diesbach put voir le jour en 1989 grâce au travail d’un premier comité de rédaction composé de Mmes Evelyne Maradan, Marie-Madeleine Neuhaus, Maria Simonet et de MM. Alain-Jacques Tornare et de Diesbach. Le Dr Dubas écrivit alors dans le premier éditorial : 20 HAMOIR Eric, op. cit. Les lois fédérales du 19 juin 1992 et cantonale du 25 novembre 1994 sur la protection des données personnelles. 22 La famille Jungo est d’ailleurs de loin la plus nombreuse (un volume lui est entièrement consacré). 23 HAMOIR Eric, op.cit., p.2 21 15 « Donc, bon succès à ce premier fascicule, qui nous en sommes certains, marquera le début d’une longue série de publications originales »24. Il ne s’est pas trompé sur la pérennité du bulletin (trente-cinq à ce jour) ni d’ailleurs sur son originalité à croire son succès parmi les membres25. Le rythme de la publication varia fortement : le record revient à 1989 où parurent pas moins de cinq bulletins. Par la suite, la publication du bulletin se poursuivit à une cadence trimestrielle jusqu’en 1993. Suite à la démission du comité de rédaction, alors que l’avenir de notre bulletin semblait condamné, il fallut réduire les publications à une parution semestrielle puis annuelle (à noter que les bulletins furent aussi plus conséquents). A partir de 1997, le bulletin fut informatisé et depuis 2002, celui-ci paraît à nouveau de façon semestrielle. Cet article se voulait être la présentation des principaux événements de l’histoire de l’Institut ainsi que l’expression du travail considérable accompli pendant ces quarante années. C’est dire qu’à côté des diverses réalisations de l’Institut, on se doit de rendre hommage à ceux qui ont accompli dans l’ombre, avec compétence et rigueur, un travail, parfois bien ingrat et fastidieux, mais indispensable au bon fonctionnement de l’Institut. On trouvera donc, à la suite de cet article, la liste des membres du Comité de 1963 à nos jours. Cela dit, l’Institut peut maintenant préparer avec confiance ses activités futures. En dehors de la remise en valeur du patrimoine découvert (ou redécouvert) à cette occasion, les membres peuvent former des projets pour des publications futures qui manifesteraient notre savoir et notre savoir-faire. Indépendamment de ses acquis, l’Institut peut développer ses activités. Dans cet esprit, il a ainsi repris depuis 2001 son rôle de conseiller pour les questions héraldiques lors des fusions de communes. L’histoire de l’Institut témoigne, en effet, que la poursuite de l’intensification de ses relations avec les autres sociétés ainsi que la diversification de ses sujets de réunion assurent depuis quarante ans sa longévité. 24 25 0 Bulletin n 1, p.1 Pour les articles parus dans le bulletin, on se référera au répertoire réalisé par M. Patrick Kupper. 16 Membres du Comité Cette liste comporte toutes les personnes qui ont fait partie du Comité de l’IFHG et a été organisée par fonction. Par souci de simplicité, les personnes qui ont participé au Comité sans exercer une des fonctions mentionnées par le cahier des charges, ont été réunies dans le dernier ensemble sous l’appellation « membres du comité ». La liste a été dressée à partir des procès-verbaux et des bulletins ce qui ne l’empêche pas de pouvoir contenir des erreurs ou d’être incomplète. En conséquence, j’invite toute personne à me signaler les éventuelles erreurs ou modifications qui s’imposent. Recteurs : Joseph Oberson (1963-1967) Hubert de Vevey (1977-1984) Présidents : Louis Page (1963-1969) Dr Jean Dubas (1969-1994) Dominic Pedrazzini (depuis 1994) Vice-présidents : Georges Duruz (1963- ?) Joseph Dietrich (1963-1978) Charles-Frédéric de Steiger (1978-1985) Eric Hamoir (1985-1998) a.i. Dominic Pedrazzini (1992-1994) Evelyne Maradan (1998-2002) et membre du comité (1989-2002) Pierre Zwick (depuis 2002) 17 Trésoriers : Laurent Ducrest (1963-1966) Christophe de Reyff (1966-1980) et secrétaire (1965-1980) Mlle Marie-Madeleine Neuhaus (1980-1996) Mme Imelda Maradan-Schorderet (1996-1998) Marcel von der Weid (1998-2001) Pierre Zwick (2001-2003) a.i. Mario Oppizzi (depuis 2003) et membre du comité (2001-2003) Secrétaires : Clément Fontaine (1963-1965) Christophe de Reyff (1965-1980) et trésorier (1966-1980) Paul Simonet (1980-1987) a.i. Patrick Kupper (1987-1992) a.i. Maria Simonet (1992-1996) et membre du comité (1987-1996) Pierre Zwick (1996-2000) Pierre Brodard (depuis 2000) Membres du comité : Benoît de Diesbach (1987-1994) Marie-Thérèse Torche (1989-1991) Alain-Jacques Tornare (1989-1994) Claude Aeby (1991-1998) Maurice Dougoud (1994-2000) Léon Lozouet (1998-2000) Luc Balleyguier (depuis 2000) Hubert Foerster (depuis 2002) 18 héraldique L'armorial de l'Institut La progression de l'œuvre de l'armorial de l'Institut s'est trouvé freinée à la suite de l'élargissement aux activités généalogiques. Les vingtquatre armoiries rassemblées jusqu'à ce jour sont représentées dans les pages qui suivent. Il nous intéresse de connaître l'avis de nos membres quant à l'objectif qui pourrait être fixé pour la reprise et la poursuite de ce travail. 19 BULA CUENNET DIETRICH DUBAS 20 DUCREST EICHORN FOERSTER GIROD 21 HAERING HAMOIR JACCOUD JUILLERAT 22 KUPPER MICHEL NEUHAUS PAGE 23 PADRAZZINI REICHLEN de REYFF RUFFIEUX 24 de STEIGER TINGUELY de VEVEY WARD 25 à lire … Nous avons reçu : Archives héraldiques suisses, édité par d'héraldique, 117e année, numéro 2003-I, 96 p. la Société suisse Le cycle de vitraux de la famille d'Erlach provenant de l'Église du château de Spiez La série des vitraux réalisée vers 1520 dans la chapelle du château de Pérolles pour la famille de Diesbach, est la plus remarquable des cycles de ce genre. Elle a inspiré d'autres oeuvres marquantes. En 1676, Sigismond d'Erlach, avoyer de Berne, baron de Spiez et l'une des figures de proue de la Confédération, enrichit l'église du château et de la communauté de Spiez d'un cycle de vitraux armoriés dédié à sa famille. Conçu comme une galerie d'ancêtres héraldique, cet ensemble ne constitue de loin pas le seul témoignage des efforts de Sigismond pour faire de l'église du château de Spiez un monument des Erlach, au sens premier, mais il en est le plus impressionnant. Eloignée de l'église au milieu du XIXe siècle et conservée aujourd'hui, pour sa plus grande part, dans les dépôts du musée du château, cette série de vitraux est publiée ici pour la première fois dans sa totalité sous forme de catalogue. L'étude qui précède le catalogue proprement dit tente de faire toute la lumière sur l'histoire de la commande de ces vitraux, jamais encore abordée de manière conséquente. Il en ressort, entre autres, que le projet et le financement de cette suite de vitraux baroques n'ont pas impliqué le seul Sigismond d'Erlach, mais aussi d'autres représentants éminents de sa famille. Il résulte en outre de l'analyse des œuvres que le maître Jakob II Weber, de Winterthour, a travaillé à leur confection aux côtés des deux principaux peintres verriers alors actifs à Berne, Hans Jakob Gùder et Matthias Zwirn. 26 Archives héraldiques suisses, édité par la d'héraldique, 117e année, numéro 2003-II, 104 p. Société suisse Les armoiries vaudoises de la baronnie au canton, par Pierre-Yves Favez. Le 14 avril 2003, la nouvelle Constitution du canton de Vaud est entrée en vigueur. Contrairement aux sept qui l'ont précédée, la nouvelle charte fondamentale comporte un volet héraldique en consacrant son second article aux armoiries cantonales. Il est remarquable de constater que les armoiries de 1803, entérinées constitutionnellement en 2003, se rencontrent déjà chez les mineurs de Bex en 1798, à un détail près … Les possessions savoyardes du Pays de Vaud avaient été érigées en bailliage vers 1260. En 1286, la baronnie de Vaud fut concédée en apanage à Louis Ier de Savoie, frère cadet du comte Amédée V. Ses armes furent par conséquent celles de son titulaire, qui portait d'or à l'aigle de sable, becquée et armée de gueules, au lambel de cinq pendants de gueules brochant. Il avait repris l'aigle de l'Empire portée par la maison de Savoie pour des fiefs qu'elle tenait directement de l'empereur, en brisant l'écu d'un lambel en tant que cadet. En 1302, Louis II reprit les armes traditionnelles des Savoie en y ajoutant une autre brisure, de gueules à la croix d'argent, au filet en bande componé d'or et d'azur brochant sur le tout. A l'époque bernoise, il n'est plus question d'armoiries pour un pays de Vaud devenu sujet. Les couleurs vertes et blanches apparaissent lors de cérémonies officielles, sur des drapeaux à l'époque de la révolution. Elles se retrouvent avec des dispositions différentes sur les deux plus anciens drapeaux conservés de nos jours, ceux de deux compagnies militaires qui faisaient partie d'un corps des mineurs et chasseurs de Bex. L'un des deux, parti de sinople et d'argent porte déjà la devise Liberté et Patrie. Le Grand Conseil élu en 1803 adopte les armoiries que nous connaissons aujourd'hui. La dernière Assemblée constituante avait proposé en l'an 2000 une nouvelle devise: Liberté et Solidarité. Devant la forte opposition populaire qui s'était manifestée à ce sujet et qui aurait pu conduire au rejet de la nouvelle constitution, on renonça à tout changement. 27 Genealogisch- Heraldische Gesellschaft Bern, Mitteilungsblatt Nr. 25, Juni 2003, 44 S. Zoologisches über Berns Wappentier den Braunbären, Als Zoologen tappen wir ratlos um das Wappentier, vom Prof. Dr W. Huber. Intéressante contribution à la représentation des mammifères en héraldique, à partir du cas de l'ours de Berne. Wappenbuch der Burgergemeinde Bern, 21 x 28 cm, 352 pages, plus de 1200 illustrations en couleurs, CHF 95.-, Stämpfli Verlag AG. L'armorial des familles bernoises est une tradition qui remonte au XVIIe siècle. La bourgeoisie de Berne tient en effet un registre officiel des armoiries de ses membres depuis 1684. La dernière publication remonte à 1932. Depuis lors, 600 familles ont demandé leur enregistrement. Sous un graphisme unifié, les armoiries des 1176 familles bourgeoises vivantes ont été redessinées, et pour la première fois elles sont accompagnées de leur blasonnement. L'introduction comporte une brève introduction à l'héraldique et à l'histoire du blason bernois. erratum Une malheureuse erreur s'est glissée dans l'article dédié à "L'Inconnu d'Autigny" paru dans le bulletin numéro 33. A la page 19, il s'agit bien entendu du Père Canisius, et non pas du Père Girard. Nous prions nos lecteurs de nous en excuser. 28 sur le web La Société genevoise de généalogie a été créée le 31 décembre 2001. Son but principal est d'établir la "cartographie" la plus complète possible des habitants de Genève d'aujourd'hui et d'autrefois. Ses membres en ont déjà relié plus de 147'000, et quelques centaines s'y ajoutent chaque semaine! Imaginez-vous découvrir, en quelques clics de souris, quels chemins nous mènent à… Rousseau, Philibert Berthelier ou la Mère Royaume? Des résultats de recherches sont déjà disponibles sur Internet. Une liste permet aux chercheurs de publier de quelles familles ils s'occupent, et le forum permet de poser des questions à la ronde. La Société cherche encore des volontaires pour l'aider à accomplir ses objectifs! Son adresse: http://www.gen-gen.ch/ La Société suisses d'héraldique a ouvert un site Internet sous l'adresse http://www.schweiz-heraldik.ch/ En le parcourant, nous avons découvert par hasard un intéressant armorial des rues de Paris qui reproduit les armes des personnages célèbres qui ont laissé leur nom à une rue de la capitale. 29 la vie de l'Institut Assemblée générale ordinaire du 26 février 2003 Présidée par M. Dominic Pedrazzini, elle s'est tenue à 20.00 heures en la salle des Grenadiers de la Maison bourgeoisiale. Vingt-cinq membres et deux invités y ont assisté; deux personnes se sont excusées. Le Président ouvre cette séance en excusant les absences de Mme la Conseillère d’Etat Isabelle Chassot, de M. Dominique de Buman, syndic de la Ville de Fribourg et de M. Roger de Diesbach, rédacteur en chef de La Liberté. Il salue les présences de M. le Professeur Francis Python et de M. Marc-Roland Zoellig qui représente M. de Diesbach. En voici le procès-verbal. 1. Procès-verbal de la dernière assemblée Le procès-verbal de l'assemblée générale ordinaire du 20 février 2002 est adopté avec remerciements à son auteur. 2. Rapport du président Notre Institut compte à ce jour 129 membres dont 3 membres collectifs, nous avons cette année 2 admissions et 8 démissions. Sept réunions ont été organisées sur les thèmes suivants : − − − − − − − 20 février « Recherches sur la famille Badoux de Prévondavaux » par M. A. Maillard 24 avril «La généalogie et l’informatique » par M. P. Zwick 22 mai « Timbres et ornements extérieurs de l’écu » par M. D..M. Pedrazzini 29 juin « Sortie annuelle à l’abbaye de Saint-Maurice » 25 septembre « Visite de la Burgerbibliothek et de la Bibliothèque militaire fédérale » par M. D.M. Pedrazzini 23 octobre « Ecueils et dérives en généalogie successorale » par M. L. Balleyguier 20 novembre « La famille Maradan : les émigrés en France » par Mme E. Maradan 30 M. Pedrazzini fait remarquer à l’Assemblée que par rapport au programme 2001 qui comprenait neuf rencontres dont cinq consacrées à la généalogie et quatre à l’héraldique, nous n’avons eu en 2002 qu’une séance d’héraldique mais deux excursions au lieu d’une et dont les centres d’intérêt- que ce soit à St-Maurice ou à Berne- touchaient aussi l’héraldique. Le programme 2003 comprendra aussi sept rencontres et deux excursions. Le Président cède la parole à M. Zwick qui présente la légère modification graphique de la couverture du Bulletin. Le Président annonce que le Comité a été approché par M. D. Buchs, conservateur du Musée gruérien à Bulle au sujet des armoiries de la nouvelle commune résultant de la future fusion entre Bulle et La Tourde-Trême. 3. Elections statutaires Le Président remercie le Comité pour le travail fourni durant l’année écoulée et informe l’Assemblée que tous les membres se représentent dans leurs fonctions actuelles à l’exception de M. Mario Oppizzi qui a accepté de prendre la charge de trésorier. Le Président annonce que lui et M. Pierre Brodard, secrétaire ne demandent le renouvellement de leur mandat que pour un an et invitent d’ores et déjà les intéressés à faire acte de candidature d’ici au 31 décembre 2003. Après approbation unanime de l’Assemblée, le Comité se compose de la façon suivante: M. Dominic Pedrazzini, président, M. Pierre Zwick, vice-président, M. Pierre Brodard, secrétaire, M. Mario Oppizzi, trésorier et MM. Luc Balleyguier et Hubert Foerster, assesseurs. MM Raymond Cavin et Alfred Uldry sont reconduits dans leurs fonctions de vérificateurs des comptes. 4. Admissions Le Président soumet à l’assemblée les admissions de Mme Annick Prieur à Mouzeil en France et de Lucienne Mauron à Onnens. 5. Comptes 2002, rapport des vérificateurs, approbation et décharge Les comptes pour l'année 2002 se bouclent avec un excédent de recettes de fr. 37.65. La fortune de la société au moment de la clôture se monte à fr. 11'831.00 dont fr. 1'500 de réserve pour le prochain 31 bulletin. M. Cavin lit le rapport des vérificateurs des comptes et les comptes 2002 sont approuvés à l'unanimité par l’Assemblée. 6. Budget 2003 M. Zwick présente le budget pour l'année 2003 qui ne prévoit pas d’excédents de recettes; les montants des cotisations restent inchangés. Ce budget est approuvé à l'unanimité. 7. Divers M. Nicolas von der Weid présente son projet d’inventaire photographique des portraits fribourgeois et invite les membres à lui signaler les œuvres en leur possession. M. Oppizzi propose de transmettre la liste des membres de l’Institut aux autres membres. Le Président sonde l’Assemblée sur ce sujet. Aucun membre présent ne s’opposant à cette transmission, celle-ci est acceptée. M. Hamoir suggère de faire paraître dans le prochain bulletin une annonce à ce sujet qui proposerait aux membres ne voulant pas figurer sur cette liste de bien vouloir s’annoncer. M. Dougoud demande au Comité d’examiner lors de sa prochaine séance, la possibilité de faire l’assemblée générale chaque année dans un chef-lieu de district différent. Les assemblées pourraient ainsi se tenir un samedi matin et une visite du chef-lieu serait organisée l’aprèsmidi. Au le cas où cette proposition ne serait pas retenue, il propose que les séances soient tenues à 18h00 ce qui permettrait aux membres de l’extérieur de rentrer plus tôt. Le Président lui répond que la question sera examinée en séance de comité mais fait d’ores et déjà remarquer qu’il est difficile pour les membres qui travaillent à l’extérieur du canton de s’absenter pour 18h00. Après avoir demandé à l’Assemblée si elle avait encore d’éventuelles questions ou remarques à faire, le Président remercie les membres pour leur fidélité à l’Institut ainsi que les membres du Comité pour leur engagement et le travail consenti et effectué au cours de l’année écoulée et passe la parole à M. Pierre Brodard pour son exposé sur : « L’histoire de l’Institut fribourgeois d’héraldique et de généalogie» PB 32 33 34