Jordan et les Boulets Le Secret d`Alexia - Jean

Transcription

Jordan et les Boulets Le Secret d`Alexia - Jean
Jordan et les Boulets
Le Secret d’Alexia
Fiction animée en deux parties
Par Jean-Charles Massera
Réalisateur
Myron Meerson
Chansons/musique intégrées :
Comme un rêve d’enfant (Julien Clerc)
Dans la lune (Zazie)
Retour à toi (Étienne Daho)
Good Bye My Lover (James Blunt)
Natural Blues (Moby)
Alors c'est quoi (Les Rita Mitsouko)
Clubbed to Death (Bande-son de Matrix 1)
Pour les sons ou musiques d’ambiance :
Au choix du réalisateur.
Personnages ou « voix » par ordre d'apparition
Le guerrier = personnage type de film d'animation japonaise.
Jordan = élève de 5e.
Le narrateur = oscillant entre le narrateur, le narrateur dialoguant avec les personnages, le
conférencier et le journaliste de la radio.
Alexandre = élève de la classe de Jordan.
Alexia = élève de la classe de Jordan.
La mère de Jordan = mère un peu lourde, très présente, infantilisant son fils, qui ne voit pas le
problème.
Voix lisant un post sur un chat de préados = fille d'environ 14 ans.
Une fille parlant à ses copine = élève de 5e.
Le boulet = élève de 5e.
Les filles = filles de 5e.
Alicia = élève de la classe de Jordan.
Voix lisant un blog pour préados = élève de 5e.
Maître Tangoku = personnage de Manga.
Le Proviseur = la cinquantaine, complet veston
Monsieur Rouleau = [prof de SVT (Science de la Vie et de la Terre), anciennement Prof de
Sciences Nat, la trentaine]
Valentin = élève de 5e.
Une voix chuchotée = voix qui dicte ce que le personnage doit faire.
Le réalisateur = Myron Meerson ?
Voix de souvenirs d'enfance = voix d'un enfant au collège comme s'il échangeait des cartes
Pokémon ou Magic.
Yann = reporter radio.
Madame Legrand = prof de maths, la trentaine, sûre d'elle.
Un élève = élève de 5e
[Voix de fille 1] = trouver un ton pour signifier qu'il s'agit d'un post.
[Voix de fille 2] = idem.
[Voix de fille 3] = idem.
[Voix de garçon 1] = idem.
[Voix de fille 4] = idem.
[Voix de garçon 2] = idem.
[Voix de garçon 3] = idem.
Pierre-Jacques = jeune cadre dynamique aux dents longues (ancien de la classe de Jordan)
Charles-Antoine = idem.
La modératrice du congrès = la quarantaine, habituée des grands congrès.
Voix du patron enregistrée = un patron engueulant sa secrétaire au téléphone.
Valérie = la secrétaire engueulée.
Une voix féminine adulte qu’on n’a jamais entendu = la femme de Jordan adulte.
Une voix masculine adulte qu’on n’a jamais entendu = Jordan adulte (apparemment le vrai, qui
se réveille – vraiment – après une nuit où il a rêvé tout ce qu'on vient d'entendre).
PREMIÈRE PARTIE
Épisode 1. Le mystère de la honte.
[DANS UN RÊVE]
[Bruits de guerre, dessin animé japonais]
Le guerrier – C’est fini Jordan… Tu es perdu, le Troisième Monde t’as été fatal… De toute façon,
tu n’avais aucune chance avec ton short et tes sandales…
[Amplification du fond sonore de l’animation]
Tu vas avoir la honte Jordan… lorsque tes copains vont t’voir habillé comme ça… Le Troisième
monde est sans pitié pour les boulets.
[Amplification du fond sonore de l’animation]
En plus, tu as 12 ans et ta mère t’accompagne encore à l’école…
Jordan [se débattant comme dans un cauchemar] – Tais-toi…
Le guerrier – Pardon, au Collège Jordan… au Collège…
Jordan – T’as pas l’droit…
Le guerrier – Tu vois, tu parles encore comme un petit garçon… « T’as pas l’droit »… : ce sont les
petits qui parlent comme ça Jordan… Tu parles encore comme quand tu étais en CE 2… C’est pour
ça que ta mère t’accompagne encore au Collège Jordan… Hein Jordan… ?
Jordan – Mais tais-toi… !
Le guerrier – Elle t’accompagne encore au Collège et quand tu lui fais au revoir de la main en
rentrant dans la cour, elle te dit très fort : « Et n’oublie pas de manger ton goûter mon
Jordanichou »…
Jordan – C’est pas vrai !!!!…
Le guerrier – Si c’est vrai, et tu l’sais… Tu l’sais et tu as la honte quand elle le dit bien fort devant
tous tes copains…
Jordan – J’m’en fous d’c’que tu dis !!!…
Le guerrier – De l’avis de tous Jordan, non seulement c'est vraiment la honte d'arriver devant le
portail du collège avec sa mère et son goûter, mais en plus, tu es le plus gros boulet d’l’école…
c’est ton destin.
[Voix amplifiées]
— La HONte… la HONte… la HONte… la HONte… la HONte… la HONte…
[En échos]
— Ton destin… ton destin…
Jordan – Je vais me réveiller, je suis dans un cauchemar… Le réveil va bientôt sonner… Je vais
m’réveiller… Je vais aller prendre ma douche, mes céréales… me brosser les dents… [imitant la
voix de sa mère] « Tu t’es bien brossé les dents mon Jordanichou… ? » Et dans une heure je serai
en SVT…
Le guerrier – Dans tes rêves Jordanichou, dans tes rêves…
Le narrateur – Ce matin-là, le réveil de Jordan ne sonna pas… Il ne prit ni douche ni céréales… ne
fit pas au revoir de la main à sa mère en rentrant dans la cour, ne se retrouva pas une heure plus tard
en SVT…
Jordan – Je vais me réveiller, je vais me réveiller…
Le guerrier – Dans tes rêves Jordan… dans tes rêves…
[Lancer Ça commence comme un rêve d’enfant de Julien Clerc (35 premières secondes sans rien
d'autre, puis reprendre le dialogue et laissant la chanson en fond sonore)]
Ça commence comme un rêve d’enfant,
On croit que c’est dimanche
Et que c’est le printemps…
Toi et moi on s’en va regarder le soleil sous les branches
Et puis parler de toi…
Alexandre [garçon de la classe de Jordan] – « regarder le soleil sous les branches », Non mais c’est
qui c’gros naze… avec son rêve où on croit qu’c’est dimanche ?
Alexia – Hé Alexandre, tu sais quoi ? Ma grand-mère, elle a l’CD, et elle trouve ça trop d’la balle…
Alexandre – Trop d’la balle ça ? J’y crois pas… Ça fait chanson qu’on apprend en CE 2… Elle est
bizarre ta grand-mère Alexia…
[Faire remonter Ça commence comme un rêve d’enfant un moment (environ 10') puis arrêter]
… Ah c’est nnuuuuuuuuullllle !!!!…
La mère de Jordan – Tu es prêt mon Jordanichou… ? Il faut y aller sinon tu vas être en r’tard…
Jordan – Non… non… non
[En échos]
— Ton destin… ton destin…
[SORTIE DU RÊVE. ESPACE DE DISCUSSION NEUTRE]
Le narrateur – Il y a un siècle, le Collège inventait la honte. La pire chose qui puisse arriver à
quelqu'un qui est au collège est d'avoir la honte.
Voix lisant un post sur un chat de préados – L’autre jour, comme chaque samedi, je vais faire les
courses avec ma grand mère pour l’aider à porter ses commissions. Il faut dire qu’elle a une voix
assez "forte" et est toujours pressée. Donc, à un moment, on passe à la caisse et là, le caddie
n'avance pas, alors elle me dit : – « Avance plus le caddie là-bas ma chérie ». Je me suis dis « Tais
toi s’il te plaît tais toi ! ». Seulement, dans la file d’attente, y avait des filles qui sont dans mon
collège !!! La honte déjà !!! Mais c'est pas tout !!! Après ma grand-mère me dit – « Avance ma
nénette !!!!! ». Tout le monde dans le magasin a entendu !!! Là je me suis sentie rougir d'un coup
mais grave !!!
Le narrateur – Maintenant attardons-nous sur le boulet. Pour bien comprendre ce qu’est un boulet,
avant toute chose, il est essentiel de savoir qu’un boulet rate la plupart des choses que tous les
autres arrivent à faire. Sinon, en règle générale, il vient vers toi, te copie, a la même opinion que toi,
mais peut avoir exactement l'opinion contraire cinq minutes après si la personne avec qui il discute
à ce moment là à une opinion contraire ; il dit les choses qu’il croit qu’il faut dire, mais ne les dit
jamais au bon moment…
Alexandre – C’est clair…
Le narrateur – … éclate de rire quand il n’y a rien d’drôle, n’éclate pas d’rire quand les autres
éclatent de rire parce qu’il n’a pas compris ce qu’il avait d’drôle ; vient coller tout l’monde, un
monde qu’en a rien à faire de lui, exemple :
Une fille parlant à ses copines [parlant vite et bas sur un ton super excitées] – Il était trognon dans
son pyjama… !!!!!
Le boulet : Salut…
Les filles – Euh, dis-donc, t’as pas une galaxie à sauver ou un truc du style… ? Parce que tu nous
déranges là…
Le boulet : Pfffff…
Les filles – Allez, dégage…
Le narrateur – Un boulet est souvent seul au milieu d’la cour… Dès qu’il s’avance vers nous, nous
fuyons. S’il insiste, nous attendons qu’il y ait du monde autour de nous pour bien l'casser. Dès lors,
une fois qu’il est bien cassé, le boulet s’en retourne seul… seul contre la grille, le mur du préau, ou
tout simplement dans son monde, son monde de boulet.
[Lancer Dans la lune de Zazie (1'40'')]
Planent, planent sur nos tête
Des soleils tout-puissants
Planent et brûlent la planète
On s'éclipse un instant
Dans la lune / Dans la lune / On est
Dans la lune / Dans la lune / On part
Loin de la vie terre - à - terre
On dépose la croix
Les crimes commis par nos pères
Ne nous pèserons pas
Dans la lune / Dans la lune / On est
Dans la lune / Dans la lune / On part
Analysons maintenant le mouvement du boulet au ralenti avant que ne lui soit intimé l’ordre de
dégager : seul au milieu d’la cour, le boulet cherche du regard quelqu’un qui pourrait devenir son
ami. Une fois que sa proie entre dans son champ d’vision, le boulet hésite un peu, puis s’approche,
et là, ses yeux te regardent et te disent : Toi qui me regarde avec des yeux qui me demandent de
dégager, veux-tu devenir mon ami ?
Alexandre – M’sieur comment on dit quand l’boulet c’est une fille… Une boulette ?
Le narrateur – Euh, ben… un boulet. « Boulet » n’a pas d’féminin… Mais ça ne veut pas dire que
seuls les garçons peuvent être des boulets…
Alexandre – Ah ça c'est sûr… Par exemple Sonia, elle, c’est un boulet… !
Le narrateur – … Ce qui en fait voudrait dire que boulet est une qualité masculine et non
féminine… Et donc, quand on dit d’une fille, « c’est un boulet », on lui prête en fait une qualité
masculine… Vous m’suivez… ? Nan… J’veux dire par là, que le boulet est une invention mentale,
pas une réalité… Vous comprenez ? Et surtout que c’est une invention mentale MASculine… Oui
oui masculine… Une pure construction mentale, absolument pas une réalité existante en dehors de
notre regard… Non, vous voyez pas c’que j’veux dire… ?
Alexandre – Mais M’sieur, qu’est-ce qu’est mental là-d’dans ? Vous avez déjà vu un boulet en vrai
M’sieur ?
Alexia – Pffffffff… Arrêtez là… Vous êtes vraiment relous… Et les parents, vous en parlez des
parents ? Ben faudrait p'être en parler des parents… Jordan, tous les matins sa mère elle
l’accompagne jusqu'au portail du collège… Toi t’aimerais qu’ta mère t’accompagne le matin… ?
Jusque devant le portail ?
Alexandre – T’ain la hoonnnte !…
Alicia [Une fille de la classe] – C’est vrai qu’les parents de Jordan… Une fois on est allé à son
anniv…
Le narrateur – Alicia, je peux continuer ?… Merci. Donc, références premières du boulet,
effectivement : Les parents. De par la manière dont ils éduquent leur enfant, de par la manière dont
ils vont se comporter devant lui, les parents vont le préparer à tout rater… à te copier, à ne jamais
comprendre ce qu'il y a comprendre…
Axelandre – Pffff… M'sieur, on l’sait ça…
Le narrateur – … Et il va morfler grave leur enfant… Et vous savez pourquoi il va morfler grave ?
Tous [imitant des enfants en insistant sur le ton gnangnan] – Nooooon…
Le narrateur – Il va morfler grave parce que ses parents ne font rien pour qu'il prenne confiance en
lui… Voilà pourquoi.
Tous [imitant des enfants en insistant sur le ton gnangnan] – Ohhh le pauvre…
Alexia – C’est vrai qu’à son anniv…
La narrateur – Quoi à son anniv. ?
Alexia – Ben, sa mère…
La mère de Jordan – Mon plus grand a 12 ans et je n'envisage pas du tout de lui faire des annivs
style boum avec slows et lumières qui clignotent. Ce n'est pas du tout d’son âge. Nous faisons des
annivs jeux…
Alicia – Mais, c’est trop horrible…
Alexandre – Ouais, et elle disait des trucs comme… : « Allez les enfants vous vous concentrez : Qui
a écrit Maître Renard tenait en son bec un fromage… ? »
Le narrateur – Dans certains cas, la honte peut s’acharner sur toi toute l’année, sans répits.
La mère de Jordan – Nous faisons des annivs jeux !!!
[En échos]
— Ton destin… ton destin…
Le narrateur – Mais la honte peut aussi frapper quand on ne l’attend pas.
Voix lisant un blog pour préados – Cancer - 22 juin / 22 juillet. Il va y avoir un fâcheux incident
dans ta vie vers la fin avril. Un gros malaise où t’auras trop pas de chance ! : Ta sœur, qui
s'entraîne pour le championnat de rollers de son collège, va malencontreusement te rouler sur la
tronche. Tu vas garder des traces des roues pendant un mois, et tes copines te surnommeront
« L'Autoroute ».
Le narrateur – La honte peut donc frapper n’importe qui.
Le guerrier – Haaaaaarrrrrrrrrrgggggggggghhhhhhhhh !!!!!!!…
[Lancer Retour à toi d’Étienne Daho (1'20'')]
Ennemie de soi-même, comment aimer les autres
Étranger à soi-même, étranger pour les autres
Qui réduit au silence, le fracas de l'enfance
Et avance masqué, en attendant sa chance
Et sous les apparences, le prix du vêtement
Personne ne voit les plaies et le sang de celui qui survit
Mais quand demain se lèvera, ah, je serai libre, retour à toi
Et quand demain de lèvera, ah, je serai libre, retour à moi
Épisode 2. Jordan s’énerve, mais Monsieur Rouleau donne un cours de SVT fatal
Résumé de l'épisode précédent : Jordan, un jeune boulet arrive au collège en short et en sandales
après avoir rêvé qu'un guerrier du Troisième monde lui annonçait qu'il allait avoir la honte. Notre
jeune boulet s'efforce d'oublier ce terrible cauchemar et inlassablement, essaye de se faire des amis
en s'approchant des autres et en rigolant quand ils rigolent, son short et ses sandales qui font pite [il
n'y a pas de faute de frappe, c'est la version contemporaine préado de « faire pitié »] et surtout sa
mère qui l'accompagne encore à l'école comme s'il avait six ans ne font qu'attirer les railleries des
garçons et des filles de sa classe… Commence alors pour ce boulet marqué par le sceau de la honte
un véritable enfer. Mais cet enfer va permettre d'ouvrir un réel débat sur la responsabilité de la mère
de Jordan dans le destin de son fils. Seul au milieu des filles et des garçons qui n'arrêtent pas de lui
mettre la honte, notre courageux boulet en sandales parviendra-t-il à sortir de l'enfer ?
[RETOUR DANS LE RÊVE]
Le guerrier – Qu’est-ce qui se passe… Il… il n’a pas encore atteint son maximum et je sens une
puissance terrible…
Jordan – Je vais métamorphoser la Prof de Maths…
Alexandre – Tu peux pas : la métamorphose est pas au programme !
Jordan – M’en fous !
Le guerrier – Jordan ! Il semblerait que le moment soit venu pour toi d’aller dans la salle de
l’esprit et du temps.
Jordan – Je n’ai besoin ni de toi, ni de ta salle de l'esprit et du temps, ni de tes choux d’Bruxelles !
Il suffit que je m’entraîne et je te pulvérise !
Le guerrier – Choux d’Bruxelles ?… Mais de quoi tu parles Jordan ? Jordan, depuis que tu portes
un short et des sandales, tu m’déçois beaucoup… Je pensais m’amuser plus que ça en me battant
contre toi.
Jordan – Je vais t’fumer, toi et Monsieur Rouleau… !!!!!
Alexandre – T’as pas l’rituel Jordan !…
[En échos]
— T’as pas l’rituel… T’as pas l’rituel… T’as pas l’rituel…
Jordan – Qu’est-ça fait ?????
Alexandre – Si t’as pas l’rituel, ton attaque, elle te sert à rien !!
Jordan – M’en fous !! La puissance du Prof de SVT vient d’diminuer… !!!
La maman de Jordan – Jordanichou… ? Jordanichou… ? Debout mon Jordanichou…
Maître Tangoku [Personnage de Manga] – Le Proviseur s’entraîne aussi. Il viendra sûrement
t’affronter demain. Il réussira là où Madame Lebranchu a échoué, j’en suis sûr.
Tous [Ton de la surprise] – SAO TANGOKU !!!
Jordan – Madame Lebranchu n’a aucune chance contre moi !
Tous – Attention, v’là l’proviseur !…
Le Proviseur [La cinquantaine, complet veston] – Messieurs, veuillez anesthésier cet élève en short
et en sandales et le placer sous blocage psychique.
Tous – Jordanichou ! Sauve-toi…
Jordan – JE M’APPELLE PAS JORDANICHOU… !!
Le narrateur – En fait, chers auditeurs, chères auditrices, Jordan est un mytho qui refuse la réalité
de sa mère qui l'accompagne jusqu'à la grille du collège, la réalité de son short et de ses sandales…
Chaque jour, le monde du collège et des parents lui pèse un peu plus… Chaque jour, il se dit qu’il a
trop pas d’chance… Chaque jour, quand il franchit le portail du collège après avoir dit au revoir à sa
mère, il serre son cœur et ses poings pour entrer dans le monde sans pitié de ceux qu’en ont rien à
faire de lui… Mais un matin, dans le cours de Monsieur Rouleau – le prof de SVT qui remplace
Madame Lebranchu – tout bascule…