La Perle de la Canebière P.BOULANGER
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La Perle de la Canebière P.BOULANGER
LA PERLE DE LA CANEBIERE Patrick Boulanger 5 Avril 2012 Chères Consœurs, Chers Confrères, Je remercie le Bureau de l’Académie de m’avoir permis avec cette chronique d’évoquer une Perle de la Canebière..., non pas la Chambre de Commerce en son Palais de la Bourse à laquelle je suis tant attaché…, non pas la concrétion sphérique qui se forme dans certains mollusques bivalves chers à Hubert Ceccaldi…, mais une pièce de théâtre remontant au milieu du XIXe siècle. La Perle de la Canebière est une oeuvre d’Eugène Labiche, qui mérite d’être jouée, même si les Marseillais n’y sont guère à la fête. Cependant, il faut rappeler que Labiche n’en est pas l’unique auteur. Ce texte a été écrit à deux mains, avec Marc-Michel, son collaborateur de l’époque. Marc-Michel, un pseudonyme, un prénom et un patronyme avec un tiret pour les lier. Eugène Labiche avait fait la rencontre vers 1835 de Marc-Antoine Michel, un jeune Marseillais « monté à Paris » comme on le disait familièrement. A ses débuts, Michel, romantique provençal, avait publié des poèmes mélancoliques dans le quotidien d’informations économiques Le Sémaphore de Marseille sous le pseudonyme énigmatique de Scribomane Job. A Paris, il changea de style, de genre et de muse…. Michel se mit à écrire pour le théâtre et devint Marc-Michel. Les deux auteurs, qui maîtrisaient parfaitement la mécanique théâtrale, s’étaient entendus en 1838 avec le directeur d’une scène parisienne jouxtant les jardins du Palais Royal, Après divers succès, Labiche et Marc-Michel remportèrent leur premier et véritable triomphe en 1851 avec Un Chapeau de paille d’Italie. Leur « grande époque » allait correspondre à celle du Second-Empire. La Perle…, en un seul acte et dix-neuf scènes mêlées de chants, fut créée le 10 février 1855. Les bourgeois de la moitié du XIXe siècle, que Labiche et Marc-Michel s’amusaient « à croquer », étaient la cible de leur pièce. Ce sont des portraits en effet, que l’on découvre avec cette « Perle » lors d’une réunion inopinée à Paris rassemblant un commerçant (Beautendon, ancien parfumeur veuf), une femme chef d’entreprise (Marcasse, riche veuve responsable d’une savonnerie), une aristocrate (Mme de Sainte-Poule, leurs deux enfants et leurs domestiques. Si l’on veut résumer la comédie, pourquoi ne pas s’en remettre à un critique de l’époque qui, à défaut d’avoir lu son texte, eut le privilège d’assister à l’une des toutes premières représentation?« La Perle de la Cannebière est une amusante bouffonnerie à la provençale, une bouillabaisse servie toute chaude, toute bouillante par MM. MarcMichel et Labiche, et l’un des meilleurs plats de leur métier d’auteurs comiques. Le mari de Mme Marcas a été mangé par les Cafres jusqu’à son dernier morceau, - car il était bon comme le bon pain, - sans laisser à sa veuve d’autre relique qu’un bout de bretelle. Pour calmer sa douleur, il ne reste à la Marseillaise que la ressource de chercher un remplaçant au défunt et c’est ainsi qu’elle vient de tomber comme le mistral chez Beautendon le parfumeur, dont le grand benêt de fils la ganterait fort bien. Mais ce jeune drôle s’est presque marié ailleurs avec le consentement paternel, et la veuve est aussi pressée que pressante ; il faudrait un dérivatif aux feux de son volcan. C’est alors que le père Beautendon s’avise d’un de ces subterfuges risibles, que M. Grassot exécute si bien. Sous la casaque d’un matelot que les Cafres n’ont pu manger qu’à moitié - tant il leur a paru coriace, il vient au nom de feu Mr Marcas défendre à sa veuve de se remarier ; autrement il serait capable de revenir de l’autre monde pour la tourmenter. Au bout du conte, il se trouve que l’histoire est vraie ; Mr Marcas est ressuscité d’entre les Cafres, de sorte que tout le monde est enchanté, y compris le public. M. Grassot est toujours l’homme aux grimaces splendides, et le jargon de la Cannebière est très amusant, quand c’est Mlle Duval qui le baragouine » (L’Illustration, 24 février 1855). L’intrigue tourne donc autour de l’union de l’héritier Beautendon. Faut-il s’en étonner ? La bourgeoisie comme la noblesse, était tributaire des contrats de mariage, des dots, des successions… Elle est décrite par deux auteurs, fins observateurs, peintres de la société française d’alors, qu’elle soit de la capitale ou de la province. En les écoutant, on ne peut s’empêcher de penser aux dessinateurs de leur temps et en particulier à Honoré Daumier, lui aussi Marseillais de naissance…, mais Labiche et Marc-Michel n’ont ni sa noirceur, ni sa férocité ou sa passion politique. Deux observateurs, oui ! Caricaturistes… non. ■ La perle de la Canebière ? « Les gens de Marseille, ils s’expliquent toujours avec une grosse franchise » (Scène X). 2 De cette « Perle », parlons-en : la veuve Marcasse cherche à refaire sa vie, dix-huit mois après la disparition de son regretté époux. Une femme d’affaires à n’en pas douter, mais qui n’hésite pas à abandonner momentanément son usine tant son désir de convoler - ou d’être consolée - est grand. Il ne faut pas s’étonner de savoir la veuve Marcasse placée à la tête d’une savonnerie ! Nombre de sociétés d’Ancien Régime étaient régies par des femmes… Comme la veuve Amphoux, distillatrice renommée pour avoir créé des liqueurs des Antilles dans la première moitié du XVIIIe siècle, ou comme Magdelaine Avon, maître(sse) de la poste à cheval de Marseille. Pensons encore à ces personnalités féminines du XIXe siècle, dont Rosine NoillyPrat, chère à Eliane Richard, est la plus connue, celle qui, après le décès de son mari et de son père, prit la direction de la plus grande fabrique de vermouths et l’exerça pendant 37 ans. On pourrait aussi citer Eugénie Pastré, la mère de Jean-Baptiste Pastré reprenant les affaires de feu son époux, et Isabelle-Marie Fournier, pendant quelques années à la tête d’une imposante fabrique de bougies. Théréson Marcasse, patronne à 23 ans ! Une maîtresse femme, mais qui se révèle dulcinée. Le goût de la franchise, la parole prompte sans détours s’ajoutent aux enthousiasmes et aux élans généreux de cette Marseillaise, expressive dans son langage, comme dans ses gestes… Envahissante, un peu naïve et « fleur bleue » également, qui finit par être grugée et renvoyée à sa fabrique ! ■ Une ville-port en mutation « La Belle-Théréson… son bâtiment, il portait mon nom » (Scène IV) Dans la pièce, Marseille est identifiée à La Canebière. La rue symbolise la ville ! Ainsi pour Beautendon père : l’aïoli, « C’est l’affreuse pâtée de cette Canebière », et pour son fils Godefroid : Théréson Marcasse, « Il s’agit de la renvoyer à sa Canebière, et vivement ! » On pouvait le dire sur la scène du Théâtre du Palais-Royal sans plus d’explication en 1855. La rue commençait à posséder cette renommée qui allait l’inscrire parmi les « célébrités nationales », devenant ce que les « Boulevards » étaient à Paris. On attribuait à Joseph Méry d’être à l’origine de cette réputation pour avoir popularisé la boutade : « Si Paris avait une Canebière, ce serait un petit Marseille » ? La Canebière devenait l’artère centrale d’une cité en expansion, débouchant depuis peu avec la disparition des bâtiments de l’Arsenal sur le « Port-Vieux » et sa forêt de mâtures, non loin de l’Hôtel de Ville et de la rue Impériale (alors en construction), le « Port Auxiliaire » de la Joliette étant achevé depuis 1853. Marseille était connue à Paris par sa Canebière, mais aussi, sinon plus encore, par ses savons, par sa cuisine mais aussi par son « baragouin ». 3 ■ L’industrie traditionnelle des savons « Est-ce que je pouvais bouger… avec une fabrique de savon sur le dos ? » (Scène IV) Du savon, Marseille était devenue la capitale mondiale. Une cité portuaire et un produit industriel étaient assimilés l’un à l’autre : désormais, on ne parlait que du Savon de Marseille, suprématie qui allait s’affirmer plus encore à l’Exposition Universelle de cette même année 1855. Depuis dix ans, tous les savonniers marseillais utilisaient les huiles de graines oléagineuses, d’un coût bien inférieur à celle tirée de l’olive. La soude à l’ammoniaque accéléra encore les mutations. Avec elle allait triompher le savon de Marseille « Extra pur à 72 % » de matières grasses, essentiellement de coprah et de palmiste et non plus d’huile d’olive. Pas étonnant que le capitaine Marcasse se soit embarqué, « huit jours après » son mariage, pour aller chercher avec le bâtiment « la Belle-Théréson » du coprah, devenu une matière première indispensable à la saponification, avant de disparaître quelque part en Afrique australe. Quels étaient les savonniers marseillais de 1855 ? On en compte trente-neuf dans l’Indicateur Marseillais, le Bottin de l’époque. S’y relèvent des noms connus, ou appelés à le devenir : Arnavon, Court de Payen, Estrangin, Roberty, Fournier, Marquis, Paranque, Roulet et un Roux (Charles, le père de Jules Charles-Roux qui comme Marc-Michel liera son nom et son prénom par un tiret). Aucune Théréson Marcasse, aucune « fabricante de savon » n’y apparaît naturellement…, ni aucun comptoir de vente sur La Canebière. Quant aux parfumeurs, confrères des Beautendon parisiens, on en comptait seize à Marseille, dont la société Nicolas père et fils, rue de l’Evêché « fabricant de savons de toilette ». On note également la présence d’une « Veuve » Philipier, au 36 de la rue des Minimes, qui aurait pu devenir une « correspondante » de la fabrique Marcasse… si celle-ci avait existé. Les savons de luxe… parfumés n’étaient pas, il est vrai, spécialité des Marseillais, versés par tradition dans la « grosse production » des savons de ménage. ■ La cuisine traditionnelle de Marseille « Ayoli, bouillabaisse » (Chanson de la scène X) L’alimentation tient sa place dans la pièce pour souligner le côté provincial des protagonistes venus du Sud. Les ingrédients de leur cuisine ont même accompagné les Marseillaises dans le déplacement à Paris. Comme cadeaux à remettre aux Beautendon, Théréson Marcasse et sa jeune bonne n’ont pas emporté avec elles des cubes ou des barres de savon de Marseille, mais se sont « chargées de salaisons, saucissons » et même d’un baril d’huile d’Aix, la plus appréciéé. Depuis le XVIIIe 4 siècle, la France culinaire se partageait en deux. N’a-t-on pas parlé d’une civilisation de l’huile et d’une civilisation du beurre ? Les spécialités provençales étaient connues et installées elles-aussi dans la capitale depuis la Révolution française. Ce n’était pas une cuisine uniquement à l’ail et à l’huile, comme Labiche et Marc-Michel semblent la réduire. Elle se composait de plats aux produits de base variés, souvent transcendés par une savante alchimie d’aromates et d’épices, à déguster accompagnés de vins du terroir. L’« ailloli » décrié dans la pièce était pourtant le plat qui semblait le plus « ensoleillé » de la cuisine méridionale. « L’Ayoli » explique Théréson : « Çà se fabrique avec de l’ail et de l’huile qu’on pile ! qu’on pile ! qu’on pile ! ». Pour elle, l’aïoli : « C’est excellent pour le corps » ; pour Beautendon père : « C’est de la pommade à l’ail », qui devient plus tard dans la pièce : « l’affreuse pâtée de cette Canebière… » ■ Le parler traditionnel des Marseillais « Canebièro, bagasso ! Troun de l’air ! Troun de l’air ! » (Chanson de la scène X) Il faut également évoquer « la langue locale » telle qu’elle est révélée dans la comédie. Labiche et Marc-Michel truffent les dialogues de Théréson et de Miette, sa « bonne », d’expressions issues d’un milieu populaire qui tissent autour d’elles un stéréotype socioculturel. Le trait humoristique porté sur les deux Marseillaises est ainsi grossi. Les gens du Nord affirment leur condescendance pour « ces Méridionales », qui parlent une langue traitée par Antoine, le domestique, de « baragouin » : un vrai dédain, qui s’affiche tout au long de la pièce. A Marseille, en ce milieu du XIXe siècle, le provençal restait encore d’un usage courant dans toutes les classes de la société, même si le français gagnait du terrain, synonyme d’éducation et de promotion sociale. Le « petit peuple » continuait à s’exprimer couramment en « provençal maritime », cette langue savoureuse comme l’écrivit Jean Chélini. Avec le français si peu orthodoxe de Théréson la savonnière, les auteurs soulignaient son extraction. Son nom patronymique est déjà des plus expressifs, une invention à n’en pas douter. N’y trouve-t-on pas le radical de Marc… Michel. Quant à sa désinence en « asse », elle est sonore, pittoresque, cocasse, comme il se doit dans une comédie cosignée par Labiche. Bien des expressions provençales parsèment les tirades : « Piler » l’aïoli, « Pauvre pitchoun… », « Qu’és aco ? », « Ah ! Pécaïre ! ». Marcasse distille des interjections et des vocables provençaux au milieu de ses phrases en français courant. Avec Miette, Théréson dialogue quelquefois directement en langue provençale : pour mieux se faire comprendre d’elle, ou par habitude. La domestique n’est pas en reste, utilisant le provençal plus souvent encore. La comédie se termine d’ailleurs avec un refrain qui égrène des vocables considérés comme spécifiques à Marseille : « Canebièro, Bagasso ! / Troun dé l’air !... ». 5 La langue provençale était en effet vivante dans la Marseille du Second-Empire ; elle renaissait, défendue en particulier par de jeunes poètes ambitieux, les « félibres ». C’est à Marseille que Frédéric Mistral viendra lire pour la première fois en public des extraits de sa « Mireille », qu’il achevait - Mireille… le grand poème vengeur d’une Provence méprisée. Frédéric Mistral sera d’ailleurs reçu membre de notre Académie en 1887. Marc-Michel, ce Marseillais « monté à Paris », ne réglait-il pas ainsi ses comptes avec la société où il avait grandi, avec sa famille, ses proches, sa jeunesse ? De ses rapports ambigus, affectifs, entretenus avec sa ville natale qui l’inspira, nous n’en saurons guère plus ! ■ En conclusion, aujourd’hui « Té ! Vous savez où je réside. Venez me voir à ma bastide… » (Chant final) Théréson Marcasse allait s’en retourner à Marseille dans l’espoir d’y retrouver son mari revenu de la « Côte des Cafres ». Avec elle, une Marseille active, expansive et simple, avait été tournée en dérision au fil d’une pièce jouée au centre de Paris. La Perle de la Canebière participa à la construction du stéréotype des Méridionaux, Marc-Michel contribuant à sa façon à répandre la vision fausse que l’on se faisait d’eux dans la capitale. Sa collaboration avec Labiche s’acheva sept ans plus tard, en 1862, avec La Station Chambaudet. Au final, les deux compères laissèrent une œuvre prolifique. Ensemble « à deux mains », ils écrivirent 48 pièces ! Avouons-le, La Perle de la Canebière n’est pas la pièce la plus subtile du duo Labiche et Marc-Michel, mais c’est l’une des plus drôles, même si l’on s’y moque allègrement des Marseillais. De nos jours, La Perle de la Canebière continue d’être représentée en France ; elle l’était encore il y a peu, en février 2012, à Bandol. La Canebière en 2012 ? Paouré Canebièro… Pauvre Canebière ! Elle s’est pourtant allongée depuis 1855 en absorbant la rue Noailles, puis les allées de Meilhan, courant ainsi sur 925 mètres. Avec le XXIe siècle, refaite, « requalifiée », la grande voie a retrouvé le tramway et des trottoirs élargis, mais que de changements ! Disparus les grands magasins, les grands cafés, les grands hôtels et leurs tables d’hôte, si fréquentés au XIXe siècle… Bien trop de lieux de restauration rapide, de banques impersonnelles et même un commissariat de police les ont remplacés. Certes un renouveau s’observe grâce au récent ravalement du Palais de la Bourse comme sur d’autres immeubles existants tel le magasin Baze, ou à reconstruire. Partiellement piétonnisée, la Canebière restera à n’en pas douter la plus célèbre des artères de la ville, le cœur de Marseille qu’elle est depuis bien des décennies. 6 Le savon de Marseille en 2012 ? Pauvre Savon, lui aussi ! Il ne sait plus « se faire mousser »… Aujourd’hui, il n’y a plus que deux véritables fabricants de savons à chaud, travaillant selon la formule traditionnelle de la « grande chaudière avec liquidation » : tous deux établis dans le quartier de Sainte-Marthe. Les autres « savonniers » se contentent de colorer, de parfumer, de mouler et de conditionner des pâtes importées de… Singapour, de Malaisie et depuis peu du Brésil. Marc-Michel, le compère de Labiche, est aujourd’hui bien oublié dans sa ville natale. Faut-il y voir la vengeance de ses concitoyens gardant rancune à cet auteur d’avoir tourné en dérision leur cité avec le personnage de Théréson Marcasse et sa « fabrique de savon sur le dos » ? La cuisine marseillaise en 2012 ? Comme l’hymne national, comme le savon, avec sa bouillabaisse, avec son aïoli, cette cuisine a porté partout le renom de Marseille ! Marc-Michel aurait pu encore citer les pieds-et-paquets, la tapenade, les panisses dont le seul énoncé aurait fait rire des générations de Parisiens ! Ces recettes locales, avec d’autres, ont été remises au goût du jour par des cuisiniers imaginatifs qui les recomposent, tant dans les portions que les présentations, les adaptant avec bonheur aux envies des consommateurs contemporains. Ainsi s’affirme une cuisine colorée, riche de ses saveurs et arômes, qui doit se partager dans une ville qui aime la convivialité : une gastronomie populaire, devenue un véritable patrimoine culinaire ! La « tchache » en 2012 ? Là, pas de problème, semble-t-il. Le parler marseillais du XIXe siècle n’a pas disparu ; il a évolué. Les « mots » entendus dans la Marseille d’aujourd’hui sont ceux d’une métropole ouverte aux influences culturelles et linguistiques de ses minorités, reflétant une sociabilité urbaine particulière. Les jeunes ont su puiser dans le provençal, employant en français des expressions formées de mots régionaux des temps passés, enrichis des apports de différentes communautés (italienne, arménienne, comorienne, gitane, maghrébine…) ; de nouvelles manières de dire les choses en partant d’un fonds ancien, dans une cité mosaïque, dans une ville-monde. Aussi, pour conclure, permettez-moi de lancer l’interjection rituelle de salutation qu’utilisent désormais de nombreux Marseillais désireux d’affirmer leur identité: « Aïoli ! » « Aïoli sur vous ! ». P.B. 7