Marseille CR de voyage

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Marseille CR de voyage
Promo 63
Un voyage dans la région de MASSALIA
En cet automne 2006 nos Marseillais Irène et Michel Jourdan nous avaient concocté un
magnifique petit circuit de 3-4 jours, du 12 au 15 octobre, qui regroupa 51 participants,
comme le pastis du cru, mais c’est une pure coïncidence. Les Franciliens, largement
majoritaires comme toujours, ont retrouvé, après 3 heures de TGV, leurs camarades à la gare
St-Charles où le car nous attendait.
1ère étape : Fos-s/mer, avec les usines sidérurgiques Sollac du groupe Arcélor, devenu francoindien depuis peu. Après une présentation de la société et des cycles de production, on fit la
visite de plusieurs ateliers : cokerie, hauts fourneaux, aciéries, coulées continues, train à
bandes, finissages.
Le retour s’effectua par la Côte Bleue située entre l’Estaque et Carro, côte rocheuse
entrecoupée de calanques et de plages. La proximité de Marseille, de Martigues et des centres
industriels a transformé les communes qui la constituent en agglomérations
résidentielles nichées dans une nature encore préservée. Un arrêt à Carry-leRouet où Fernandel y habitait une très belle propriété et allait retrouver ses
copains au Family Bar ; ensuite passage au Rove, puis à l’Estaque, quartier
célèbre de Marseille mis à l’honneur dans le film Marius et Jeannette en 1997.
L’après-midi se termine sur la Canebière à l’hôtel Mascotte, sis à 50 m du Vieux
Port, qui nous ouvre ses portes. Nous nous retrouvons pour le dîner autour d’un
buffet provençal aux Arcenaulx, ancien atelier de réparation des galères royales devenu
restaurant-librairie-maison d’édition Jeanne-Laffitte, spécialisée notamment dans les livres
rares. Dans un cadre typique, Pierre Échinard, auteur de nombreux livres sur la cité
phocéenne, nous présente l’histoire de la ville, non exhaustive mais assortie de nombreuses
anecdotes savoureuses. Il nous évoque les gloires littéraires et artistiques de la ville : Edmond
Rostand, Fernandel, Marcel Pagnol natif d’Aubagne, Yves Montand, Marseillais d’adoption
et surtout l’incontournable Pierre Puget, célèbre peintre, sculpteur et architecte du XVIIé,
et…bien d’autres.
La fondation de Massalia vers 600 av.JC par les Phocéens avec la légende de Protis et Gyptis
et l’histoire (mythe?) incroyable de Pythéas, hardi navigateur et géographe du 4è siècle av.JC
qui aurait franchi les colonnes d’Hercule (Gibraltar), parcouru le fleuve océan jusqu’en
Cornouailles et abordé les rivages de l’Islande et de la Scandinavie en découvrant et en
racontant le découpage des fjords et des glaciers baignés de lumière irréelle (pour un
Marseillais) ; à son retour beaucoup mirent en doute les récits de Pythéas et on affirme que
cette odyssée serait à l’origine de la réputation de "blagueurs" des Marseillais.
Comment ne pas évoquer aussi la Grande Peste de 1720 que Pagnol a relatée dans son œuvre
posthume Le Temps des Amours ? Dans un registre plus insolite l’histoire du Rhinocéros
offert au roi du Portugal qui décide d’en faire don au Pape Léon X. Durant le voyage de
Lisbonne à Rome, la bête fait escale en 1516 à l’île d’If où François Ier, comme de nombreux
Français, vient l’admirer. In fine c’est empaillé que l’animal fut offert au Pape car le navire
qui le transportait essuya une violente tempête où il succomba.
Enfin on ne peut passer sous silence l’histoire (marseillaise) de la sardine gigantesque qui a
bouché l’entrée du Vieux Port : il s’agissait en réalité d’un bateau de transport La Sartine qui
s’est échoué en 1780 bloquant de fait l’accession au port….
Le lendemain visite de la COMEX, société spécialisée dans les matériels destinés à
l’exploration et aux travaux sous-marins et vidéos en situation. Fondée en 1961 par
l’ingénieur HG Deleuze, ami de Cousteau mais avec des conceptions différentes sur les
techniques de plongée. Nous avons admiré la piscine d’expérimentation où d’ailleurs le
personnel a la possibilité de se baigner le week-end.
Ensuite halte à Cassis et La Ciotat par la route des crêtes, d’où l’on
découvre de splendides panoramas et déjeuner au Yacht Club. Passage
à la calanque de Port Miou pour rejoindre Marseille où nous
découvrons la Cité Radieuse conçue par le Fada plus connu en Suisse
et à Paris sous le nom de Le Corbusier. Le soir, réception de gala sur
Le Marseillois amarré dans le Vieux Port où nous attendait Gilbert
Baux, responsable du groupe Supélec-Provence ; selon la tradition marseillaise et pas
seulement marseilloise on nous servit une bouillabaisse conforme à la charte.
La matinée du samedi fut consacrée à une visite panoramique de la ville : Vieux Port,
Canebière, Abbaye St-Victor, ND de la Garde et palais Longchamp. A midi les amateurs ont
pu savourer les fameux pieds-paquets
(sortes de tripes) dans un
petit restaurant. L’après-midi nous
mîmes, non pas la main au
panier, mais le pied au quartier du
Panier, unique vestige
actuel du Vieux Marseille ; la visite se
termina
chez
un
santonnier : les fameux santons, grande
fierté de Marseille, auraient
été inventés en Provence à la Révolution.
En réalité ils remonteraient
à St-François-d’Assise et à des moines
Franciscains qui les
auraient introduits en Provence dès le XIIIè siècle …
En fin d’après-midi le voyage se termina pour certains d’entre nous.
Pour les autres les réjouissances se poursuivirent le lendemain aux
îles du Frioul : après un passage au château d’If, que nous ne fîmes
qu’effleurer durant quelques nanosecondes avec un souvenir ému
pour Alexandre Dumas et Edmond Dantès, François Labande, grand
marcheur devant l’Éternel, nous proposa une longue balade à pied
sur les îles Pomègues et Ratonneau reliées par le nouveau port du
Frioul. Ainsi se termina notre escapade automnale phocéenne.
Jean-Christophe Delville
(63)
Notre groupe devant le Château Borély

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