DEPHY - Présentation du dispositif en Bretagne
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DEPHY - Présentation du dispositif en Bretagne
Réduire les produits phytosanitaires les DEPHY bretons Présentation du dispositif de démonstration, expérimentation et production de références en Bretagne 2 Les réseaux FERME en Bretagne Les projets EXPE en Bretagne 3 Edito Le dispositif DEPHY La profession agricole bretonne est engagée depuis plus de 20 ans dans des démarches de réduction d’utilisation des produits phytosanitaires. Cette mobilisation se poursuit depuis la mise en place du plan Ecophyto en Bretagne. Une des actions phare du plan Ecophyto est la mise en place d’un réseau de Démonstration, Expérimentation, Production de références sur les systèmes économes en pHYtosanitaires baptisé DEPHY. L’engagement des professionnels bretons est multiple, aussi bien sur des actions de recherche, de développement ou de formation. Parce qu’il relève de ces 3 volets, le dispositif DEPHY apparaît comme une plateforme incontournable en Bretagne. Aujourd’hui, ce sont près de 130 agriculteurs qui s’engagent et 8 sites expérimentaux qui permettent de tester de nouvelles solutions. Les réseaux et les projets qui ont été mis en place sont représentatifs de l'ensemble des systèmes de production et territoires bretons. Ils sont complémentaires les uns des autres et s’intègrent dans une démarche de progrès. Cela fait de DEPHY un formidable support d'évolution des pratiques. Faire évoluer les pratiques, répondre aux enjeux techniques, environnementaux et économiques, c’est un DEPHY que nous allons relever ! Alain Hindré, Président de la commission agronomie Ecophyto Ce réseau s’appuie sur 2 dispositifs complémentaires : • un réseau de démonstration et de production de références composé de groupes d’exploitations (FERME) • des expérimentations en stations expérimentales ou sites ateliers (EXPE) Chaque groupe FERME compte une dizaine d'exploitants qui s'engagent volontairement à réduire leur utilisation de produits phytosanitaires. Les objectifs sont individuels : chacun définit le pourcentage de réduction à atteindre, le temps qu'il se laisse et les moyens utilisés. Un animateur accompagne le groupe dans sa démarche. Les projets EXPE, plus ambitieux en termes de réduction des produits phytosanitaires, permettent de compléter les références acquises dans les exploitations DEPHY. Quelques chiffres en Bretagne • • • • • • • • 12 réseaux FERME : 10 en polyculture-élevage, 2 en légumes industrie près de 130 exploitations agricoles engagées dont 9 centres de formation ou lycées agricoles 18 exploitations en agriculture biologique Une vingtaine de portes ouvertes organisées depuis 2010 En 2013, une réduction moyenne de 20% de l’IFT pour les fermes engagées en 2010 et 2011 9 projets EXPE qui viennent compléter le dispositif 8 sites expérimentaux engagés Un point méthodologique Cette plaquette présente les Indices de Fréquence de Traitement (IFT) moyens des systèmes de cultures « références » des exploitations DEPHY bretonnes. Cet indicateur simple permet d’apprécier l’évolution des pratiques des agriculteurs. Néanmoins, il reste très dépendant des conditions pédoclimatiques et doit être complété par d’autres indicateurs techniques et économiques. En Bretagne, l’IFT de référence est de 2 en polyculture élevage, et de 3,1 en grandes cultures. Dans le réseau DEPHY, les systèmes de culture sont en polyculture élevage si on note la présence de cultures fourragères dans la rotation. Ainsi : • pour les exploitations sans cultures fourragères mais avec maïs grain, l’IFT de référence est de 3,1 • pour les exploitations avec cultures fourragères (maïs ensilage, prairie…), l’IFT de référence est de 2 Retrouvez les IFT de référence par culture et par région sur : http://agriculture.gouv.fr/les-produits-phytosanitaires 4 RÉSEAU POLYCULTURE - ELEVAGE Objectifs du groupe Depuis la création du groupe en 2010, tout en réduisant ou maintenant à faible niveau l’utilisation de produits phytosanitaires, les agriculteurs souhaitent faire connaître leurs systèmes déjà économes en phyto et les proposer comme une des pistes pour atteindre l’objectif fixé par le plan Ecophyto. Le groupe est constitué de 9 exploitations laitières où le système herbager domine, dont 3 sont en agriculture biologique. La participation au réseau DEPHY Ferme a permis de constituer un groupe dédié à la thématique, qui souhaite particulièrement travailler sur les rotations et les itinéraires techniques pour ramener plus d’agronomie dans leurs parcelles. Un des objectifs du groupe est de permettre aux agriculteurs de trouver ensemble, par les rencontres et les échanges entre eux, des solutions aux problématiques auxquelles ils se trouvent confrontés. Afin de faire évoluer leurs systèmes, les agriculteurs se basent notamment sur la co-conception et la formation sur des thématiques telles que la connaissance des sols, la fertilisation ou encore le désherbage mécanique. DEPHY FERME ADAGE 35 JEAN-YVES GUEMIN Agriculteur à Feins (35) “Je suis adhérent à l'ADAGE et engagé dans une MAE SFEI. J’ai commencé une conversion en agriculture biologique le 15 mai 2010. Pour moi il faut d'abord penser rotation et les diminutions de doses en découleront naturellement. Et je le vérifie de plus en plus depuis que je suis passé en agriculture biologique; les cultures qui suivent une vieille prairie sont plus propres et moins malades que dans une rotation maïs/céréales. Le groupe Grandes Cultures Economes m'apporte beaucoup en termes de partage d'expériences, surtout que les collègues sont aussi en système herbager. Et je pense aussi qu'il y a encore beaucoup à creuser et que le groupe est facilitateur de réflexion.” Indices de Fréquence de Traitement moyens du groupe ADAGE IFT H IFT HH 0,56 0,43 0,41 0,08 Initial 2010 0,28 0,39 0,69 0,53 0,11 0,16 2011 2012 IFT Total RÉSEAU POLYCULTURE - ELEVAGE DEPHY FERME AGROBIO 35 5 Objectifs du groupe Dans ce groupe de 11 fermes en élevage laitier, dont 9 sont récemment passées en bio, nous nous intéressons à la façon dont les agriculteurs gèrent la transition entre la possibilité d’utiliser des produits phytos et la non utilisation en bio. La réflexion sur la mise en place de l’assolement est très importante. Pour limiter les risques d’adventices et de maladies, la place des cultures dans la rotation doit respecter des règles telles que l’introduction de cultures de luzerne comme rupture de rotation. Le groupe travaille également la gestion du salissement et du chaulage des prairies. Le point clé de ces systèmes est l’autonomie alimentaire, car lors du passage en bio les produits de vente de la ferme ne sont valorisés en bio qu’après deux ans de respect du cahier des charges. Les aliments bio du commerce étant très coûteux, la ferme doit préparer son système à être autonome pour obtenir une bonne rentabilité économique. Leur revenu est ainsi sécurisé durant les deux ans de conversion bio. BENEDICTE CLERMONT Agricultrice à Noyal Châtillon sur Seiche (35) “Etant déjà en Bio, le cahier des charges nous interdit d'utiliser des produits phytosanitaires. La clé de la réussite réside dans une rotation longue. Le groupe de travail Ecophyto a été l'occasion d'avoir une connaissance plus intime de nos système de production. Cela passe par une meilleure compréhension du fonctionnement de nos sols. Et pour ça nous avons suivit une formation sur l'étude des sols par une approche Herody. Indices de Fréquence de Traitement moyens du groupe AgroBio 35 Cela nous a permis d'évaluer nos pratiques, parfois de les modifier pour optimiser nos rendements.” Total 0 0 0 Initial 2011 2012 6 RÉSEAU POLYCULTURE - ELEVAGE DEPHY FERME CECAB / Coop de Broons Objectifs du groupe Réduire, d’ici à fin 2015, l’utilisation des produits phytosanitaires d’au moins 30% par rapport l’IFT régional. Les 8 exploitations qui constituent ce groupe sont toutes positionnées sur des territoires sensibles en termes de qualité de l’eau. Les exploitants du groupe partagent la même motivation : expérimenter de nouvelles pratiques et jouer un rôle de démonstration et de formation. Pour atteindre l’objectif, le groupe s’appuie sur 3 leviers : • l’efficience des traitements (optimisation de la dose et du moment de l’apport, prise en compte des conditions d’application, utilisation d’OAD pour le pilotage de la protection fongicide), • la substitution d’un traitement par une technique alternative (désherbinage ou biocontrôle par exemple) • la reconception globale du système de culture, en s’appuyant sur la recherche de moyens préventifs pour réduire la pression des bioagresseurs (rotation, travail du sol, choix variétal, date ou densité de semis…). FRANÇOIS NÉVANNEN Agriculteur à Pont Scorff (56) “J’ai accepté de participer au réseau DEPHY car cette démarche correspond à ma vision de l’agriculture. Une agriculture durable, me permettant d’aller vers l’avant en recherchant la cohérence globale de mon exploitation. Cette démarche est dans la droite ligne de ce que j’ai mis en place depuis une quinzaine d’années sur mon exploitation située sur le bassin versant du Scorff. J’attends de ce réseau un accompagnement afin d’optimiser le nombre de passages tout en gardant à l’esprit la qualité de mes productions et la rentabilité économique. J’ai voulu intégrer ce groupe pour échanger sur les différentes techniques utilisables et partager mon expérience. J’attends que nous puissions communiquer sur nos façons de produire et évoluer collectivement.” Indices de Fréquence de Traitement moyens du groupe Cecab / Coop de Broons 3,48 1,86 1,61 IFT H IFT HH IFT Total Initial RÉSEAU POLYCULTURE - ELEVAGE 7 Objectifs du groupe Les agriculteurs souhaitent n’utiliser des produits phytosanitaires qu’en cas d’échec des mesures préventives prises en amont. Les 8 exploitations qui composent ce groupe (1 en agriculture biologique, 3 en MAE Système Fourrager Econome en Intrants et 4 en MAEt phyto et limitation de la fertilisation) répondent déjà à l’objectif Ecophyto de réduction de 50% des phytosanitaires mais souhaitent aller plus loin dans la réduction des intrants malgré des contraintes particulières liées à l’élevage (besoins en fourrages). Leur travail porte principalement sur : • le réagencement des praires et luzernes sur l’exploitation pour introduire des prairies pâturables ou de fauche dans les rotations maïs / céréales, • l’introduction de mélanges céréaliers et/ou l’amélioration de la conduite du blé en système intégré, • le développement du désherbage mécanique. DEPHY FERME CEDAPA FRÉDÉRIC DARLEY Agriculteur à Ruca (22) “ Je pense qu’Ecophyto peut être un moyen d’avancer vers l’autonomie pour des systèmes qui ont plus de cultures que des systèmes herbagers classiques, du fait de contraintes structurelles (accessibilité ou surface limitante). Il s’agit de mettre en avant les leviers agronomiques qu’on a développés sur nos fermes pour réduire la fertilisations et les phytos. Sur le plan personnel, je souhaite avancer davantage sur la réduction des herbicides. C’est le point le plus délicat, car on arrive vite à limiter les engrais et les phytos hors herbicides, mais plus difficilement les herbicides. Cela passe par l’allongement des rotations, en introduisant d’autres cultures de vente ou fourragères, mais qui ne peuvent être en aucun cas pâturées, du fait de l’accessibilité des parcelles. ” Indices de Fréquence de Traitement moyens du groupe CEDAPA IFT H IFT HH IFT Total 0,65 0,35 Initial 0,50 0,16 2011 0,25 0,29 0,05 2012 8 RÉSEAU POLYCULTURE - ELEVAGE DEPHY FERME FD CETA 35 PASCAL MOISAN Objectifs du groupe Les 10 exploitations de polyculture élevage du réseau ont une expérience de travail en groupe CETA pour optimiser les marges nettes des productions végétales. Les enjeux environnementaux bretons sont bien connus, les agriculteurs sont acteurs pour exploiter durablement dans ce contexte. Les démarches mises en œuvre pour réduire les phytosanitaires sont l’optimisation des rotations, des couverts végétaux, des variétés, le pilotage de la fertilisation, et les techniques avancées de pulvérisation. Sur ce dernier point, une attention toute particulière est apportée sur l’opportunité des adjuvants et sur le respect des conditions d’application. En effet, les membres du groupe s’interdisent de sortir le pulvérisateur après 9 heures du matin ! Pour donner un exemple des sujets travaillés, les agriculteurs réfléchissent à l’articulation entre les micro-doses et le désherbage mécanique sur la culture du maïs. L’objectif est bien de réduire au maximum les doses et les coûts d’intervention. Agriculteur à Bréal s/s Monfort (35) “Je suis adhérent d’un groupe CETA Culture où nous recherchons l’optimisation économique des cultures. J’exploite dans le bassin versant du Meu où les enjeux sur la conquête de la qualité de l’eau sont assez forts. Depuis 3 ans, je suis engagé dans une MAE réduction des phytosanitaires. Afin d’atteindre mes objectifs, j’ai décidé de rejoindre le groupe DEPHY afin d’aller encore plus loin sur la réduction des doses. Mon objectif est d’allier performance économique et diminution des produits phytosanitaires. Le travail en groupe permet de nombreux échanges sur les approches agronomiques permettant l’optimisation. Le groupe est de plus primordial pour se rassurer dans les pratiques et pour tenter des pratiques innovantes testées par les autres membres.” Indices de Fréquence de Traitement moyens du groupe FDCETA 2,08 2,04 1,88 IFT H IFT HH 1,15 1,14 0,75 Initial 2011 0,88 2012 IFT Total 9 RÉSEAU POLYCULTURE - ELEVAGE Objectifs du groupe Le groupe est constitué de 12 exploitations de la baie de St Brieuc. La démarche de ce groupe s’inscrit dans la continuité d’efforts déjà réalisés sur lesquels il est urgent de communiquer. L’utilisation fréquente de doses réduites de phytos en fonction des conditions pédoclimatiques, la volonté de ne pas utiliser d’insecticides (sauf seuils d’interventions dépassés) et d’éviter les régulateurs sur céréales du fait des faibles apports d’azote. Chacun exprime des seuils de tolérance différents avec le même objectif de cultiver des cultures rentables (marge brute). Conscient de pouvoir améliorer les itinéraires en intégrant des méthodes alternatives (désherbage sur le rang, binage, faux-semis, utilisation de produits non chimiques, etc.), chacun teste certaines de ces méthodes en enregistrant les atouts et contraintes. Les membres du groupe souhaitent également communiquer sur ces différents enseignements auprès des agriculteurs et non agriculteurs voisins. DEPHY FERME Le Gouessant PIERRE-YVES COLLET Agriculteur à Hillion (22) “Le GAEC étant situé au cœur de la baie de Saint Brieuc, la préservation de l’environnement et de la qualité de l’eau est une préoccupation de longue date. Ainsi, en intégrant le réseau DEPHY nous avons eu envie de témoigner auprès des agriculteurs mais aussi du grand public qu’il est possible de réduire l’utilisation des produits phytos en restant dans une optique de rendement et de rentabilité. Nous travaillons nos terres sans labour depuis 1999 et grâce à des semis précoces en céréales nous avons pu mieux maitriser les adventices et réduire l’apport de produits phytosanitaires. Nous avons également, avec l’appui du technicien réduits par 3 les doses d’herbicides et de fongicides. Nous expérimentons aussi le binage du maïs en substitution au deuxième traitement.” Indices de Fréquence de Traitement moyens du groupe Le Gouessant 2,46 IFT H 2,23 1,85 1,41 1,04 Initial 1,23 1,00 2012 1,03 IFT HH IFT total 0,82 Objectif 10 RÉSEAU POLYCULTURE - ELEVAGE DEPHY FERME Multipartenaires 22 Objectifs du groupe Constitué de 12 exploitations réparties sur l’est du département, ce réseau s’étend sur 7 bassins versants dont l’enjeu de la qualité de l'eau est primordial. Une exploitation en Agriculture biologique et 2 centres de formation font partie du groupe. La volonté d’intégrer le réseau de fermes Ecophyto émane d’une dynamique locale forte et du souhait d’aller plus loin dans la conduite des cultures plus économes en produits phytosanitaires. L’intérêt du groupe est de partager leurs expériences et notamment les moyens techniques mis en place pour atteindre les objectifs. Les agriculteurs souhaitent mettre en œuvre une combinaison d’actions sur plusieurs leviers agronomiques et techniques dont la réduction de doses, le désherbage mécanique et notamment le binage du maïs, la modification des rotations, l’utilisation de variétés adaptées et d’outils d’aide à la décision, la préservation des auxiliaires. CLAUDE BENOIT Agriculteur à Noyal (22) “ Suite à la construction d’une station de traitement sur mon exploitation, j’ai diminué ma quantité d’azote épandable j’ai pris conscience que je n’avais plus besoin d’intensifier mon système et que je pouvais réduire ma consommation de phytos. Je me suis alors engagé dans le réseau DEPHY afin de pouvoir échanger au sein d’un groupe et d’avoir le point de vue d’autres exploitants parfois plus avancés dans leur démarche de réduction. Je travaille notamment sur le désherbage du maïs en passant de 2 traitements chimiques à un passage à dose réduite suivi d’un binage. Pour les fongicides céréales, depuis 2011, j’ai réduit les doses après observation de mes parcelles et en tenant compte de l’année climatique. J’ai également introduit 3 ha de luzerne pour tester l’allongement de la rotation. Mon objectif est de concilier revenu, réduction des phytos et respect de l’environnement.” Indices de Fréquence de Traitement moyens du groupe Multipartenaires 22 2,45 IFT H 1,72 1,47 IFT HH IFT Total Initial 2011 2012 RÉSEAU POLYCULTURE - ELEVAGE 11 Objectifs du groupe Le réseau compte 12 exploitations réparties sur le centre et le sud du département. L’objectif est de rassembler des exploitations très diverses de par leur environnement de conseil, par leur production et par leur expérience acquise de la réduction d’utilisation des produits phytosanitaires. Plusieurs exploitations du réseau sont déjà engagées dans des démarches qui visent une gestion intégrée des adventices, des maladies et des ravageurs au travers la diversification ou l’allongement des rotations avec une recherche d’autonomie en protéine pour l’alimentation des bovins ou dans le cadre de mesures contractuelles (CTE ou MAE). D’autres exploitations ont initié la démarche depuis leur intégration au groupe et visent dans un premier temps à limiter les interventions systématiques par une adaptation des programmes de protection, des matières actives et des doses à la parcelle et au contexte climatique de l’année. Pour favoriser l’appropriation de la démarche par les agriculteurs de demain, le réseau intègre les exploitations de 2 centres de formation agricole. DEPHY FERME Multipartenaires 29 PAUL BOTHOREL Agriculteur à Penhoat-Mauguen (29) “J’ai souhaité prendre part au réseau car la démarche du groupe répondait à mon intérêt, déjà ancien, pour la réduction des phytos. Trois raisons complémentaires me poussent à réduire : l’économie, la santé et la biologie du sol. L’économie car il est possible de réduire les coûts et de maintenir voire d’améliorer les marges si la réduction est bien conduite. La santé car j’ai pris conscience il y a déjà plus de 10 ans de la nécessité de se protéger et d’utiliser systématiquement des équipements de protection individuels. Le groupe apporte de la technicité en culture afin de sécuriser la démarche de réduction des phytos, me permet de bénéficier de l’expérience déjà acquise dans ce domaine par les autres et de pouvoir partager les avancées sur mon exploitation.” Photo Indices de Fréquence de Traitement moyens du groupe Multipartenaires 29 2,62 2,37 1,94 1,52 1,11 IFT H 1,38 1,20 IFT HH 0,98 0,74 Initial 2011 2012 IFT Total 12 RÉSEAU POLYCULTURE - ELEVAGE DEPHY FERME Multipartenaires 35 Objectifs du groupe Constitué de 12 exploitations, le réseau s’étale sur l’ouest du bassin rennais dans un territoire à problématique phytosanitaire qui comprend un captage stratégique visé par un arrêté préfectoral de suppression ou de limitation de l’usage de certaines molécules. Sensibilisées par cette situation particulière, 11 des 12 exploitations ont signé une MAE réduction des phytos. Les agriculteurs du réseau souhaitent profiter du groupe et de l’accompagnement individuel pour faire évoluer leurs pratiques : • évolution des rotations par l’introduction de nouvelles cultures en lien avec le système d’élevage, • alternance du travail du sol, • désherbage mécanique, • choix variétaux pour plus de robustesse, • observations en lien avec le Bulletin de Santé du Végétal et les résultats des outils d’aide à la décision. Le lycée agricole du Rheu fait également partie de ce groupe. JULIEN COLLIN Agriculteur à Bédée (35) “La majorité de nos parcelles sont sur un territoire alimentant un captage stratégique pour l’alimentation en eau du bassin rennais, lequel présente des problèmes de qualité liés à la présence de phytosanitaires. Depuis 2009, le GAEC a signé une MAE de réduction des herbicides et nous avons intégré à la conduite du maïs l’utilisation d’outils de désherbage mécanique tels que la bineuse ou la houe rotative. Participer au groupe DEPHY c’est avant tout profiter des échanges et des essais menés par divers membres pour faire évoluer nos pratiques en conciliant besoin du troupeau et respect de l’environnement. Nous avons ainsi investi dans une bineuse pour optimiser le désherbage mécanique de nos parcelles. ” Indices de Fréquence de Traitement moyens du groupe Multipartenaires 35 2,75 2,02 1,98 1,53 1,22 1,21 1,10 0,88 Initial IFT HH IFT Total 0,81 2011 IFT H 2012 RÉSEAU POLYCULTURE - ELEVAGE 13 Objectifs du groupe Ce réseau est constitué de 12 exploitations, situées à l’est du département. Leur objectif : gagner en autonomie de décision, éviter les traitements systématiques et réduire l’utilisation des produits phytosanitaires d’au moins 30%. Les agriculteurs du groupe ont volontairement décidé de travailler sur le système de culture le plus consommateur de produits phytosanitaires sur chaque ferme : rotations à base de maïs et céréales (voire colza et pois), mais sans prairie longue durée. Les axes de travail portent notamment sur : • le choix de variétés tolérantes aux maladies, • le suivi des seuils et des avertissements du Bulletin de Santé du Végétal, • l’adaptation des programmes et doses à la parcelle et au contexte de l’année • l’allongement des rotations pour certains d’entre eux. Le lycée agricole de La Touche fait partie de ce réseau. DEPHY FERME Multipartenaires 56 JEAN-YVES BRIAND Agriculteur à Nivillac (56) “Nous nous sommes engagés dans ce réseau car nous avons pris conscience que l’on peut diminuer l’utilisation des pesticides et faire autrement sans pénaliser l’exploitation. Ce que je recherche dans le réseau ce sont surtout les échanges et discussions entre nous. Cela permet de confronter nos différentes pratiques et expériences, de tester de nouvelles techniques et d’avancer. Mon objectif c’est d’être plus autonome dans mes décisions : avoir les éléments pour ne pas faire du systématique et n’intervenir que si besoin. Il faut aussi élargir la réflexion à l’exploitation et à l’élevage, et pas seulement aux cultures. Sur la ferme nous avons introduit de la luzerne pour couper les rotations sur les parcelles éloignées. La récolte a un coût mais on s’y retrouve sur la santé des vaches. ” Indices de Fréquence de Traitement moyens du groupe Multipartenaires 56 3,36 2,69 1,84 1,52 2,59 1,75 1,67 1,53 IFT HH 1,33 1,16 IFT Total 0,92 0,42 Initial 2011 2012 IFT H 2012* IFT prenant en compte l’allongement des rotations 14 RÉSEAUX LEGUMES INDUSTRIE Objectifs du groupe Les 8 exploitations de ce groupe cherchent à mobiliser tous les moyens et connaissances disponibles pour réduire l’utilisation de produits phytosanitaires dans leurs systèmes de culture comportant des légumes industrie* et plantes aromatiques : • raisonnement variétal, • optimisation des systèmes de cultures, gestion de l’interculture, • utilisation d’outils d’aide à la décision, tests de Stimulateurs de Défenses Naturelles, • maîtrise des densités de semis, évaluation du désherbage mécanique, • maitrise de l’irrigation et de la fertilisation Des diagnostics sont également réalisés chez chacun des membres du groupe, afin d’appréhender les thèmes de la qualité de l’eau, l’incidence économique, la performance environnementale. DEPHY FERME St Yvi Pas de données IFT disponibles pour ce réseau DEPHY FERME UOPLI 6,28 5,95 3,65 3,48 IFT HH 2,62 2,47 IFT H Objectifs du groupe Ce réseau est constitué de 12 exploitations, réparties entre le Finistère, les Côtes d’Armor et le Morbihan. L’objectif du groupe est de réduire l’utilisation de produits phytosanitaires dans leurs systèmes de culture comportant des légumes d’industrie*, via : • des conditions d’application optimisées, la modulation de doses • l’observation des cultures, la consultation du Bulletin de Santé du Végétal et la prise en compte des seuils de traitement. • le désherbage mécanique, le broyage des résidus après récolte, la pratique du faux semis. • la modification des rotations, l’introduction de cultures nettoyantes ou peu exigeantes en traitements phytosanitaires • la gestion de l’irrigation et de la fertilisation IFT Total Initial 2012 Attention au changement d’échelle sur ce graphique * En moyenne les systèmes légumes d’industrie comptent plus d’une culture par an PROJET EXPERIMENTAL HORTICULTURE 15 HORTIFLOR - Mise au point d’itinéraires culturaux innovants pour réduire l’utilisation de produits phytosanitaires en production de fleurs coupées sous abri Année de démarrage : 2012 Structure porteuse : ASTREDHOR Objectifs du projet • Réduire d’au moins 50 % les intrants phytosanitaires à échéance de 6 années par la mise au point de nouveaux itinéraires culturaux en production de fleurs coupées. • Pouvoir généraliser les solutions issues de ces expérimentations aux attentes de l’ensemble de la floriculture française. CATE CREAT Sites engagés 3 stations expérimentales du réseau Astredhor • CATE, St Pol de Léon (29) : fleurs coupées pleine terre • CREAT, La Gaude (06) et SCRADH, Hyères (83) : fleurs coupées conversion de la pleine terre vers culture hors sols SCRADH Description / Méthodologie 3 systèmes de culture représentatifs des entreprises de fleurs coupées sont testés : • un système de production hors sol depuis plusieurs années, avec des cultures de fleurs à cycle long (S1), testé par le Scradh sur Rose et Gerbera ; • un système passant d’une production de pleine terre à une production hors sol, en testant des cultures de fleurs à cycle court (S2), testé par la Creat sur des cultures alternées de renoncules, de lisianthus, d’anémones et de limonium en hors sol sur substrat de fibre de coco ; • un système de production de pleine terre, avec des cultures de fleurs à cycle court (S3), testé par le Cate, sur des cultures de giroflée, tournesol, célosie, chrysanthème, etc. Les objectifs et moyens visés dans ces 3 systèmes sont identiques : • Lutte contre les ravageurs : développer une méthode de gestion des ravageurs des cultures par la mise au point de stratégie de protection biologique intégrée • Lutte contre les maladies du sol et les adventices : développer 2 stratégies de gestion des maladies du sol et des adventices. • Lutte contre les maladies aériennes : développer une méthode de gestion des champignons aériens des cultures Rotation Tournesol / Célosie en 2012 - Station du CATE 16 PROJET EXPERIMENTAL HORTICULTURE HORTIPEPI - Mise au point d’itinéraires culturaux innovants pour réduire l’utilisation de produits phytosanitaires en production de pépinière hors sol Année de démarrage : 2012 Structure porteuse : ASTREDHOR Objectifs du projet Mettre en œuvre et évaluer pour les productions de pépinière ornementale des itinéraires de culture combinant des méthodes alternatives à l’utilisation d’herbicides, d’insecticides et de fongicides afin de limiter le plus possible l’utilisation des intrants phytosanitaires et répondre à l’objectif de réduction de 50 % fixé par les pouvoirs publics tout en assurant la rentabilité du système de production. AREXHOR CATE CDHR GIE FPSO Sites engagés 4 stations expérimentales du réseau Astredhor • AREXHOR Seine-Manche, Fauville en Caux (76) • Comité de développement horticole de la région Centre-Val-deLoire, St Cyr en Val (45) • GIE Fleurs et Plantes du Sud-Ouest, Villenave d’Ornon (33) • CATE, St Pol de Léon (29) Description / Méthodologie Pour des productions d’arbustes cultivés en hors-sol, on compare dans chaque station impliquée 2 systèmes de culture : • Système conventionnel (référence) : désherbage chimique, lutte chimique raisonnée contre maladies et ravageurs • Système innovant : gestion des adventices par paillage des conteneurs, Protection Biologique Intégrée contre ravageurs, réduction des doses, prophylaxie (type de conteneur, type de substrat…), produit alternatif contre pathogènes racinaires et aériens. Ces systèmes sont étudiés sur 4 espèces ornementales : Photinia, Viburnum tinus - rosiers (sensibles aux pucerons) Choisya (sensibles aux acariens et au complexe Phytophtora/Fusarium), rosiers sensibles aux maladies et pathogènes. De 1ers résultats En 2012, il a été possible d’atteindre l’objectif de réduction de 50% des pesticides sans perte de qualité. La suppression des herbicides grâce au paillage pourrait être envisagée mais nécessitera des investissements en mécanisation dans les entreprises. Les conditions ont été assez favorables à l’installation des auxiliaires naturelles pour lutter contre les ravageurs des cultures. En 2013, les premiers résultats laissent envisager des conclusions différentes selon les espèces cultivées et leur sensibilité. Les conditions climatiques au printemps ont été moins favorables à l’installation des auxiliaires naturelles pour la PBI par conservation et des ravageurs ont pu se développer. De même, les risques de Phytophthora ont été plus élevés et les espèces sensibles ont été plus touchées par cette maladie bien que la protection phytosanitaire ait due être renforcée. PROJET EXPERIMENTAL HORTICULTURE 17 HORTIPOT - Mise au point d’itinéraires culturaux innovants pour réduire l’utilisation de produits phytosanitaires en production de plantes en pots, hors sol et sous abri Année de démarrage : 2012 Structure porteuse : ASTREDHOR Objectifs du projet • Développer des itinéraires techniques permettant de réduire l’utilisation des produits phytosanitaires • Sensibiliser les professionnels et promouvoir des stratégies de protection plus durables et moins gourmandes en produits phytosanitaires • Evaluer l'impact global des solutions proposées. Les coûts et l’efficacité de ces nouvelles stratégies doivent rester compétitifs avec ceux des stratégiques actuelles pour avoir un impact réel sur la motivation des professionnels. STEPP Bretagne AREXHOR Pays de Loire GIE FPSO AREXHOR Grand Est CDHR Sites engagés 5 stations engagées : • AREXHOR Pays de Loire, Les Ponts de Cé (49) • AREXHOR Grand Est, Roville aux chênes (88) • CDHR Centre, , St Cyr en Val (45) • GIE Fleurs et Plantes du Sud-Ouest, Villenave d’Ornon (33) • STEPP Bretagne, Langueux (22) Description / Méthodologie Le projet vise à évaluer en réseau différents itinéraires techniques incluant les techniques alternatives décrites cidessous seules et en combinaison. L’expérimentation porte sur Pelargonium, Chrysanthèmes, Hibiscus et Poinsettia. Les multicultures évaluées comportent au moins 2 à 3 taxons communs sur chaque site. L’application des stratégies ainsi que les notations seront similaires sur chaque site pour pouvoir comparer les résultats entre les sites. Deux approches sont envisagées : 1. Itinéraire de culture conventionnel mais raisonné pour la lutte chimique 2. Itinéraire de culture avec réduction des intrants chimiques (objectif de réduction de 50% des produits phytosanitaires) et autres (chauffage, fertilisants, eau etc.…) • régulateurs de croissance remplacés par une culture conduite à températures basses, par une gestion des apports en eau, par l'utilisation des filtres lumineux. • lutte contre les champignons du sol : incorporation de mycorhizes ou de bactéries dans les substrats de rempotage, utilisation des stimulateurs racinaires et des SDN, et réduction de la fertilisation. • lutte contre les champignons aériens : déshumidification de l'air, utilisation de méthodes alternatives comme PNPP, SDN, stimulateurs de croissance et champignon ou bactéries • lutte contre les insectes : PBI et autres méthodes alternatives 18 PROJET EXPERIMENTAL LEGUMES BREIZLEG - Systèmes de production de légumes frais à « très bas intrants phytosanitaires » en Bretagne Année de démarrage : 2012 Structure porteuse : AOP CERAFEL Objectifs du projet • Améliorer la conduite des systèmes de culture légumiers dans une optique de réduction des intrants phytosanitaires préservant les niveaux de performances économiques, agronomiques, qualitatives, environnementales requises par le marché, d’une part ; sociales et de revenus des producteurs, d’autre part, • Identifier les limites maximales de rupture au-delà desquelles ces conditions ne seraient plus atteintes, • Comparer les évolutions et résultats en systèmes de production légumiers conventionnels et bio afin de progresser dans les 2 systèmes de production, d’exploiter au mieux les synergies et d’optimiser la valorisation et la diffusion des résultats Sites engagés Stations expérimentales de : • CATE, St Pol de Léon (29) • Station d’Essais de Cultures Légumières, Pleumeur Gautier (22) Description / Méthodologie Les rotations doivent, à la fois, ne pas être déconnectées des pratiques des producteurs et permettre de tester des itinéraires à bas intrants et les leviers listés. Quatre niveaux de ruptures sont retenus : • Une rotation conventionnelle en conduite « raisonnée », • Une rotation conventionnelle en conduite « bas intrants », à moins 50 % comparativement à la conduite « raisonnée », • Une rotation AB en conduite « bas intrants », • Une rotation AB en conduite « 0 intrants ». Une évaluation de leviers potentiels est effectuée sur les verrous techniques principaux : Verrous Leviers potentiels Choux Artichaut Echalote Mycosphaërella Ravageurs Mouche du chou Adventices Mildiou Pucerons Adventices Maladies du feuillage Variétés tolérantes ou résistantes, modèle de prévision des risques Seuil de nuisibilité, faune auxiliaire naturelle, Diminution de dose et périodes de production Binage mécanique (kress) Variétés (prog. de sélection en cours), modèle de prévision des risques, éliciteurs Seuils de nuisibilité en fonction de la faune auxiliaire spontanée ou apportée Rotations, binage Variétés tolérantes, modèles de prévision des risques, éliciteurs Une analyse multifactorielle des résultats sera réalisée sur des indicateurs agronomiques, environnementaux, économiques et sociaux. PROJET EXPERIMENTAL POLYCULTURE-ELEVAGE 19 Mise au point de systèmes de culture dans les exploitations laitières dans un objectif de réduction de l’utilisation de produits phytosanitaires Année de démarrage : 2012 Structure porteuse : IDELE Partenaires : Arvalis-Institut du Végétal, Pôle Herbivore des Chambres d’Agriculture de Bretagne, Chambre d’agriculture de Loire Atlantique / Chambre régionale d’agriculture des Pays de la Loire, association de la ferme expérimentale de Blanche-Maison et la Chambre d’Agriculture de la Manche / Chambre Régionale d’Agriculture de Normandie Objectifs du projet : Mettre au point des systèmes de culture économes en produits phytosanitaires en exploitation laitière, dans un réseau de fermes expérimentales présentant des systèmes de production et des contextes pédoclimatiques contrastés. Ce travail est réalisé précisément à l’échelle des systèmes de culture, mais dans le cadre d’une évaluation multicritères globale à différentes échelles (systèmes de cultures et systèmes de production) afin de s’assurer que les modifications apportées ne dégradent pas d’autres indicateurs environnementaux, économiques et sociaux. Sites engagés Stations expérimentales de : 1. Trévarez (29) 2. Blanche Maison (50) 3. Derval (44) Description / Méthodologie • Volet 1 : Conception de nouveaux systèmes de cultures optimisant la gestion des produits phytosanitaires. Les impacts environnementaux de nouvelles pratiques (semis de maïs sous couvert, traitement sur le rang associé à un désherbage mécanique, gestion des rotations, …) visant à optimiser la protection phytosanitaire des cultures seront analysés, notamment par le biais de modélisation. • Volet 2 : Mise en œuvre des systèmes de cultures optimisant la gestion des produits phytosanitaires. Les systèmes de cultures et pratiques phytosanitaires optimisées retenus dans le volet 1 seront mis en œuvre sur les 3 fermes expérimentales. Une analyse multicritère permettra de juger de la pertinence des itinéraires techniques proposés et d’identifier les freins et les leviers d’action pour un déploiement de ces systèmes, à grande échelle, dans les exploitations laitières. • Volet 3 : Test de techniques innovantes à l’échelle de la parcelle. Des tests analytiques conduits sur les fermes expérimentales vont concerner des techniques innovantes, mises en œuvre selon des modalités très ouvertes : essais randomisés en microparcelles, comparaisons en parcelles agricoles avec répétitions. Ces essais seront complémentaires des deux volets précédents et ont pour objectif d’alimenter une boucle de progrès. • Volet 4 : Transfert des connaissances acquises dans le cadre des volets 1 et 2, sous forme de recommandations techniques, à destination des techniciens et des éleveurs laitiers. 20 PROJET EXPERIMENTAL GRANDES CULTURES Res0Pest - Réseau expérimental de systèmes de culture « zéro pesticide » en Grande Culture et Polyculture-Elevage Année de démarrage : 2012 Structure porteuse : INRA Unité Expérimentale Domaine d’Epoisses UE 0115 Objectifs du projet • Eprouver et concevoir des systèmes de culture « zéro pesticide » dans différents contextes de production, en évaluer leurs performances agronomiques, économiques, environnementales et sociales. Produire des connaissances mobilisables pour la conception de systèmes de culture innovants. • Analyser l’évolution des communautés, notamment les bioagresseurs et les régulations biologiques sous l’effet de systèmes de culture « zéro pesticide ». Sites engagés 8 dispositifs situés sur des Unités Expérimentales INRA et un lycée agricole. Une large gamme de contextes de production avec 3 sites en polycultureélevage, en climat océanique : Le Rheu (35), Nouzilly (37) et Lusignan (86). Description / Méthodologie Il ne s’agit pas de tester un même système de culture sur tous les sites expérimentaux, mais des systèmes de culture différents, adaptés à chaque situation de production, et répondant à un même cahier des charges : Contraintes : 1/ Ne pas recourir aux pesticides - 2/ Maintenir les cultures représentatives de la région. Objectifs : • Maximiser, sous ces contraintes, une production commerciale respectant les cahiers des charges des filières, • Limiter les impacts environnementaux autres que ceux liés à l’utilisation des pesticides, • Préserver la marge de l’agriculteur. Les systèmes de culture ont été construits selon les principes de la protection intégrée pour limiter les pressions biotiques, en combinant des techniques de contrôle génétique, contrôle cultural, lutte physique et lutte biologique. La fertilisation minérale est autorisée. Un tronc commun de mesures et d’observations sur tous les sites : caractérisation du milieu, suivi des cultures, de la présence et des dégâts de maladies et de ravageurs, des adventices, suivi de la présence d’auxiliaires, mesure du rendement et de la qualité des récoltes, enregistrement des interventions culturales et de leurs conditions de mise en œuvre. Chanvre, espèce couvrante présente sur l'essai de Grignon PROJET EXPERIMENTAL GRANDES CULTURES 21 Expérimenter et évaluer des Systèmes « Grandes Cultures » économes en intrants (de l’intégré au biologique) en Bretagne Année de démarrage : 2013 Structure porteuse : Chambre régionale d’Agriculture de Bretagne Partenaires du projet : INRA (Institut de Génétique Environnement et Protection des Plantes, SAD-Paysage Rennes), ARVALIS Institut du Végétal, CETIOM, Agrocampus Ouest, ESA Angers, Inter Bio Bretagne, Centres de formation (CA Bretagne), Lycées agricoles Objectifs du projet • Tester et évaluer 2 systèmes de culture intégrés et 1 système de culture biologique, avec un gradient de réduction d’usage des pesticides allant de -50 % à -100 %, • Ajuster les règles de décision et optimiser les systèmes étudiés grâce à l’acquisition de connaissances complémentaires sur les choix variétaux, sur les modèles de déclenchement des interventions fongicides, sur la biodiversité fonctionnelle (action de régulation biologique des ravageurs) en lien avec les pratiques et les infrastructures agro écologiques, • Diffuser les connaissances aux acteurs de la filière grandes cultures en Bretagne, voire au-delà, pour accompagner les agriculteurs vers une réduction de 50 % minimum de leur usage de produits phytosanitaires. Sites engagés • Systèmes de cultures en place dans les stations expérimentales de Kerguéhennec (Bignan, 56) et Crécom (St Nicolas du Pélem, 22) • Essais complémentaires (variétés, modèles de déclenchement des fongicides, régulation biologique des ravageurs) conduits en réseau sur les quatre zones pédoclimatiques définies pour la Bretagne. Description / Méthodologie Après une première phase de conception des 3 systèmes de culture engagés dans ce projet, l’optimisation recherchée passe par une phase d’expérimentation au champ (réalisation d’un diagnostic agronomique pour chaque culture) et une évaluation multicritère à mi- étape et en fin de projet. Les essais complémentaires ont pour but d’ajuster les règles de décision pour rendre les systèmes plus performants. Techniques agronomiques CO-CONCEPTION TEST DES SdC PROMETTEURS Diagnostic et proposition de SdC (experts, acteurs de terrain) Expérimentation au champ et optimisation des SdC EVALUATION Notations, observations Atouts / Contraintes SdC performants Objectifs Perspectives : conseil, formation Règles de décisions 22 PROJET EXPERIMENTAL LEGUMES Production sous serres tomates et concombres : tendre vers le zéro intrant phytosanitaire Année de démarrage : 2013 Structure porteuse : AOPN Tomates et concombres de France Partenaires du projet : pour la bonne conduite de ce projet, sont partenaires des acteurs de la filière et des partenaires privés reconnus en matière de reconnaissance d’insectes, fournisseurs d’auxiliaires et/ou de produits antagonistes, sociétés de gestion climatique, semenciers... Objectifs du projet Les filières tomates et concombres sous serre sont parmi les moins consommatrices en produits phytosanitaires. Ce projet vise la mise en place de systèmes de productions innovants pour la protection des cultures sous serres, avec une diminution encore plus significative des intrants phytosanitaires et le développement de solutions écologiquement acceptables. CATE CVETMO Sites engagés • Association Régionale d'Expérimentations Légumières en Pays-de-Loire (ARELPAL), Pont Saint Martin (44) • APREL, Saint Rémy de Provence (13) • CATE, Saint Pol de Léon (29) • Centre De Vulgarisation Et Etudes Techniques Maraichères Région Orléans (CVETMO), Saint Demis en Val (45) • SAVEOL Nature, Guipavas (29) SAVEOL Nature ARELPAL APREL Description / Méthodologie Le projet permettra d’harmoniser les pratiques au sein d’une même région. En intégrant toutes les méthodes alternatives, le but est de tendre vers le zéro traitement sans supprimer totalement les produits phytosanitaires, afin de pouvoir faire face par exemple à de nouveaux parasites. Ce projet se réalisera en plusieurs étapes : • l’étude des pratiques et problématiques existantes en sites de production et dans les différentes régions par les structures ARELPAL, APREL, LCA/CVETMO et SAVEOL NATURE ; • des expérimentations en stations avec comparaison des systèmes de culture de tomate par le CATE et de concombre par le CVETMO ; • des essais sur des exploitations afin de valider des solutions qui auront été testées en station (ARELPAL, APREL, CVETMO, SAVEOL NATURE). PROJET EXPERIMENTAL FRAISES 23 Vers une protection biologique intégrée des cultures de fraises sous abris Année de démarrage : 2013 Structure porteuse : INVENIO Objectifs du projet : La production de fraise est confrontée à une diversité importante de bioagresseurs aériens qui nécessite un grand nombre d’interventions phytosanitaires. Des solutions pour réduire les fréquences de traitement et des moyens alternatifs de lutte existent mais elles sont généralement évaluées dans des approches expérimentales analytiques. Le projet a pour ambition de combiner l’ensemble de ces méthodes de lutte dans une stratégie globale de protection, avec un objectif de suppression maximale des interventions chimiques. Sites engagés : Un réseau national avec 5 sites expérimentaux • INVENIO, Villenave d’Ornon (33) • APREL, Saint Rémy de Provence (13) • Légumes Centre Actions, Tour en Sologne (41) • SAVEOL Nature / GIE La Croix, Guipavas (29) Description / Méthodologie • Action 1 : expérimentation de stratégies globales de protection biologique intégrée (PBI) en production de fraises précoces hors-sol chauffée sous serre verre. Trois sites d’expérimentation situés : • en Provence, chez un producteur (suivi assuré par l’APREL), • dans le Lot-et-Garonne, en station d’expérimentation (suivi assuré par INVENIO), • dans le Finistère, chez un producteur (suivi assuré par SAVEOL Nature / GIE Lacroix). • Action 2 : expérimentation de stratégies globales de protection biologique intégrée (PBI) en production de fraises remontantes hors-sol à froid sous grands tunnels multichapelles. Deux sites d’expérimentation situés : • en Dordogne, en station d’expérimentation (suivi assuré par INVENIO), • dans le Loir-et-Cher, en station d’expérimentation (suivi assuré par LCA). Parmi les principaux bioagresseurs aériens du fraisier à gérer dans ce projet, l’oïdium et les pucerons Colonie de pucerons sur hampe florale Dégâts d’oïdium sur fruits 24 Le plan Ecophyto Le plan Ecophyto mis en place par le Ministère chargé de l’agriculture vise à la fois à réduire l’usage des produits phytosanitaires et à limiter l’impact de ceux qui resteront indispensables pour protéger les cultures des parasites, des mauvaises herbes et des maladies. Ce plan est mis en place depuis 2009 dans chaque région, et se décline en 9 axes : • Axe 1 : Evaluer les progrès en matière de diminution de l’usage des pesticides • Axe 2 : Recenser et généraliser les systèmes agricoles et les moyens connus permettant de réduire l’utilisation des pesticides en mobilisant l’ensemble des partenaires de la recherche, du développement et du transfert • Axe 3 : Innover dans la conception et la mise au point d’itinéraires techniques et des systèmes de cultures économes en pesticides • Axe 4 : Former à la réduction et à la sécurisation de l’utilisation des pesticides • Axe 5 : Renforcer les réseaux de surveillance sur les bio-agresseurs et sur les effets non intentionnels de l’utilisation des pesticides • Axe 6 : Prendre ne compte les spécificités de DOM • Axe 7 : Réduire et sécuriser l’usage des produits phytopharmaceutiques en zone non agricole • Axe 8 : Organiser le suivi national du plan et sa déclinaison territoriale et communiquer sur la réduction de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques • Axe 9 : Renforcer la sécurité pour les utilisateurs Emilie Labussière Chambre d’agriculture de Bretagne [email protected] 02 23 48 27 94 Pascal Michon DRAAF Bretagne [email protected] 02 99 28 21 98 Action pilotée par le Ministère chargé de l’agriculture, avec l’appui financier de l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques, par les crédits issus des la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto Document réalisé par P. Boutteaux et E. Labussière, CRA Bretagne – Novembre 2013 Animation Ecophyto en Bretagne