la norvège naturellement - Norway
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la norvège naturellement - Norway
la norvège naturellement norvège Photo cover: Knut Bry/tinagent.no Stegastein, Aurland Nom officiel Royaume de Norvège Régime politique Monarchie constitutionnelle Démocratie parlementaire Composition du gouvernement : www.regjeringen.no Maison royale Harald V, Roi de Norvège Sonja, Reine de Norvège Haakon, Prince héritier de Norvège Mette-Marit, Princesse héritière de Norvège Ingrid Alexandra, Princesse de Norvège Sverre Magnus, Prince de Norvège www.kongehuset.no Capitale Oslo (575 475 habitants) Population 4 799 300 habitants 12,5 habitants per km2 de terres Superficie 384 802 km2 Langues officielles Le norvégien (norvégien classique et néo-norvégien), Le sami (dans certaines communes du Troms et du Finnmark) Religion Le christianisme protestant. Eglise d’Etat. Unité monétaire La couronne norvégienne, NOK 1 EUR = NOK 8,79 en avril 2009 PNB 2 537 856 millions de couronnes (EUR 288 819 millions) Per habitant : 532 245 de couronnes Les chiffres sont du 1er janvier 2009 Pour en savoir plus, visitez le site du Bureau central de Statistique: www.ssb.no/minifakta/ 2 miniguide ....................................................................2 la norvège et la belgique...............................................4 economie ....................................................................6 vie politique...............................................................11 recherche ..................................................................16 enseignement supérieur .............................................18 culture ......................................................................20 tourisme en norvège ..................................................34 vivre et travailler en norvège ......................................40 apprendre le norvégien ? ............................................41 associations et entreprises norvégiennes en belgique ..42 3 Photo: Trym Ivar Bergsmo/Innovation Norway Le Cap Nord, Magerøya la norvège et la belgique À bien des égards, la Belgique sert de passerelle entre la Norvège et l’Europe: dans le domaine politique, grâce aux institutions internationales de l’OTAN et de l’Union européenne (UE); dans le domaine de l’énergie, le terminal de gaz naturel de Zeebrugge sert de hub pour les exportations de gaz vers d’autres destinations européennes et fournit environ 30 pour cent de la consommation belge. La navigation com- 4 merciale norvégienne dispose, avec Anvers et Zeebrugge, de ports importants pour ses transports internationaux. Les Belges font preuve d’un intérêt croissant pour l’architecture, la littérature et la musique norvégiennes. Fort heureusement, cet intérêt est réciproque; il y a un siècle déjà, les architectes Ces relations ne sont pas nouvelles. Il y a quelque 1200 ans, les vikings norvégiens faisaient des incursions dans cette région d’Europe, ramenant chez eux des marchandises importantes ainsi que des impressions culturelles. Il y a 800 ans, les marchands de la Hanse réunissaient des centres commerciaux tels que Bergen et Bruges, apportant le poisson séché norvégien en Europe, et transportant en Norvège des vêtements précieux ainsi que d’autres matériaux. À l’époque moderne, les échanges de marchandises et de personnes, qui se sont intensifiés, ont bénéficié à tous les peuples riverains de la mer du Nord. Habitants des confins du continent européen, les Norvégiens ont su apprécier ces ponts qui nous relient à l’Europe. À présent, au moins 1500 Norvégiens vivent et travaillent en Belgique. L’Accord de 1994 sur l’Espace economique européen (EEE) a établi des liens économiques plus étroits entre la Norvège et d’autres pays de l’Accord Européen sur le libre-échange (AELE) d’une part, et l’Union européenne de l’autre. Cet accord crée un espace économique commun englobant les vingt-sept États membres de l’UE ainsi que la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein. Même si elle n’est pas membre de l’UE, la Norvège est donc, en pratique, très étroitement intégrée au sein de l’économie européenne, et ce processus d’intégration ne fait que s’approfondir de jour en jour. Cette brochure a pour but de communiquer aux Belges et aux étrangers résidant en Belgique quelques impressions de la Norvège moderne, mais aussi certains indices visuels et électroniques à suivre. Nous espérons que cette brochure aiguisera votre appétit de découverte et vous incitera à venir explorer notre pays et à établir de nouveaux contacts commerciaux, économiques et sociaux. La brochure est également disponible sous forme électronique sur la page d’accueil de l’ambassade, à l’adresse: www.norvege.be Jostein Berhardsen Ambassadeur de Norvège Le Berlaymont et Norway house Photo: Rune Bjåstad / EU-delegasjonen norvégiens cherchaient leur inspiration chez leurs collègues de Belgique, à la tête de l’Art Nouveau. Aujourd’hui, les designers norvégiens se sentent attirés par le milieu de la mode anversoise, et l’admiration pour la danse et le théâtre belges d’avant-garde a conduit des instructeurs et des ensembles belges à se rendre en Norvège. 5 economie L’utilisation des ressources naturelles L’économie norvégienne a toujours été dépendante des abondantes ressources naturelles dont dispose le pays. La tradition de l’exportation de bois, de poisson et de minerais remonte au Moyen Âge. Autour de 1900, la domestication des nombreuses chutes d’eau du pays a ouvert la voie à des activités consommant beaucoup d’électricité, comme les papeteries et les industries métallurgiques et chimiques. La mer joue un rôle capital dans l’économie norvégienne. Le transport des matières premières a jeté les bases du rôle de grande nation maritime qui revient à la Norvège. Cette tradition du transport par mer, à son tour, a fourni le cadre dans lequel sont venues se placer les activités maritimes actuelles du pays, l'exploitation du gaz et du pétrole, ainsi que les industries de fabrication d'équipements maritimes et de denrées alimentaires à base de produits de la mer. Plus récemment, le tourisme est devenu l'un des secteurs économiques du pays qui se développe le plus rapidement. Le développement des régions les plus septentrionales (mer de Barents, partie Nord du socle continen- 6 tal, Svalbard et Arctique) est appelé à revêtir, dans l’avenir, une importance croissante. Cette évolution inclura l’exploration pétrolière, la biologie marine, la géologie de l’Arctique, la gestion des ressources en poisson, la recherche climatique et l’administration de ces régions d’une façon générale. Le secteur pétrolier Le secteur pétrolier joue un rôle très important en Norvège. Il représente un tiers des recettes de l’Etat. Quelque 80 000 personnes travaillent dans des entreprises en lien avec le pétrole, et les répercussions de ce secteur sur d'autres activités économiques sont importantes. La Norvège est le troisième exportateur mondial de pétrole et de gaz, et elle fournit à la Belgique un tiers de sa consommation de gaz naturel. D’après l’estimation comprise dans le budget de 2006, la valeur des ressources pétrolières restantes dont la présence est attestée sur le socle norvégien se monterait à 4210 milliards de couronnes. Moins d’un tiers des ressources estimées a été exploité. Le niveau d’activité en cours sur le socle norvégien est très élevé: en 2005 ont été produits 250 millions de mètres cubes standard d’équivalents pétroliers, ce qui 7 Photo: Siv Nerø/Innovation Norway Photo: Heidi Widerøe/Innovation Norway Une tour de forage correspond à la consommation énergétique annuelle de plus de 100 millions de ménages norvégiens. L’expérience née de bientôt 40 années d’exploitation du pétrole et du gaz, dans l’une des régions du monde exposées aux conditions climatiques les plus rudes, vaut à la Norvège un savoir-faire et une compétence spécifiques, tant en ce qui concerne 8 l'efficacité que la sécurité de l'exploitation. L’acquisition de cette compétence a toujours fait partie des objectifs principaux que s’est assignés la Norvège dans le cadre de sa politique pétrolière. Le secteur, compétitif sur le plan international, est à l'origine de fortes impulsions dans le sens de l’innovation et du développement technologique, y compris dans d’autres branches de l’économie norvégienne. Bourbon Orca, Chantier Ulstein La Norvège a l’ambition de se placer, au plan mondial, en tête des avancées dans les domaines de la technologie et de l’environnement. Il est important d'œuvrer pour que l'activité pétrolière n'entre pas en conflit avec les impératifs de la protection environnementale. Le fait de miser sur l’élaboration d’une chaîne de valeur du CO2 constitue un pas important dans ce sens. Les échanges avec l’étranger En 2007, les importations en provenance de Belgique constituaient 9670 millions de NOK (1127 millions d’euros), tandis que les exportations vers la Belgique comptaient 20329 millions de NOK (2369 millions d’euros). Par sa localisation et son rôle d’accueil des institutions européennes, le marché belge est très intéres- Copyright: Ulstein Group, photo: Tony Hall La Norvège exporte plus de 40 pour cent des biens et des services qu’elle produit. Ses importations représentent un bon tiers du produit national brut. Les marchés les plus importants sont ceux des pays nordiques et d’Europe, bien que certains produits, comme le pétrole, le gaz, les minerais et les produits de la pêche soient commercialisés avec succès dans l’ensemble du monde. Bien qu'elle ne fasse pas partie de l’Union européenne, la Norvège a pleinement accès, grâce à son adhésion à l’Espace économique européen, au marché unique de l’UE. A l’heure actuelle, ce marché représente les trois quarts des échanges commerciaux que la Norvège entretient avec l’étranger. sant pour les entreprises norvégiennes. Les produits d’exportation les plus importants sont le pétrole, le gaz naturel, le papier, les produits minéraux, les médicaments et les produits pharmaceutiques. La Norvège importe de Belgique des textiles, des machines, des produits chimiques, des produits pharmaceutiques, du fer, de l’acier et des véhicules. 9 Photo: Guri Dahl/tinagent.no 10 Projet d’architecture ”DÉTOUR”, Leirfjord, Nordland vie politique La politique européenne La société norvégienne et les acteurs de la vie culturelle, du monde politique et du secteur des affaires ont toujours entretenu des rapports étroits avec le reste de l'Europe. La politique étrangère norvégienne est axée depuis longtemps sur la coopération internationale. La Norvège a organisé à deux reprises, en 1972 et en 1994, un référendum sur une éventuelle adhésion du pays à l'Union Européenne, et les deux fois, une majorité des électeurs s’est opposée au projet. Cependant, la Norvège coopère étroitement avec l'Union européenne (UE) dans la plupart des domaines. Les rapports entre l'UE et la Norvège sont pour l'essentiel régis par l'Accord sur l'Espace economique européen (EEE), entré en vigueur en 1994. Grâce à celui-ci, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein font partie du marché unique de l'UE. Dans les domaines couverts par cet accord, les entreprises et les ressortissants de Norvège ont les mêmes droits que ceux de l'UE. Son adhésion à l'EEE signifie également que la Norvège peut participer à la rédaction de la législation communautaire sur les questions relatives au marché unique, par exemple, le transport et l'environnement, et que cette législation revêt pour elle un caractère obligatoire. La Norvège participe également aux programmes communautaires dans toute une série de domaines, tels que la culture, la recherche, la coopération en matière de politique régionale, et l'enseignement. En revanche, l'accord sur l'EEE ne couvre ni l'Union douanière, ni la politique commerciale vis-à-vis des pays tiers, ni la politique agricole ou de la pêche. Dans le domaine de la justice et de la politique intérieure, la Norvège met en œuvre une coopération complète avec l'UE. Au titre de la coopération dite de Schengen, elle fait partie d'une zone exempte de contrôles frontaliers entre les États qui y participent. La Norvège partage les positions et intérêts de l'UE sur de nombreuses questions de politique internationale, et elle coopère étroitement avec l'UE dans la mise en œuvre de la politique étrangère et de sécurité. Lors de l’élargissement de l’UE et de l’EEE, qui a eu lieu en mai 2004, deux dispositifs financiers ont été mis en place, l’un par l’EEE et l’autre par la Norvège 11 Photo: Petter Foss / MFA Norway Le Parlement, Oslo elle-même. Elle s’est engagé à fournir, par le biais de ces dispositifs (globalement désignés par le terme de « fonds EEE »), une contribution de plus de € 1,3 milliards pour la période 2004 - 2009, en vue de réduire les différences économiques et sociales dans les 12 nouveaux états membres de l’UE en 2004 et 2007, ainsi qu’en Grèce, au Portugal et en Espagne. Ce programme sera reneouvellé pour une nouvelle période de cinq ans. La protection de l’environnement La Norvège s’efforce de réduire les émissions de CO2 dans le monde et se fixe pour objectif d’être neutre en carbone d’ici 2030. Les partis politiques norvégiens se sont mis d’accord sur des objectifs ambitieux en matière de climat : • La Norvège sera neutre en carbone d’ici 2030, ce qui signifie que toutes les émissions en Norvège seront compensées par des réductions d’émissions ailleurs. • Les deux tiers environ des réductions des émissions norvégiennes vont être réalisées en Norvège. • La Norvège va renforcer son soutien aux énergies 12 renouvelables, à la recherche sur l’environnement et aux développements technologiques. • La Norvège s’est engagée à encourager les autres pays à diminuer leurs émissions. • Dans le cadre des engagements de Kyoto, la Norvège va de surcroît financer des mesures de réduction d’émissions dans les pays en développement. • En 2007, le gouvernement norvégien a annoncé qu’il allait consacrer trois milliards de couronnes (374 millions d’euros) par an à la lutte contre la déforestation dans les pays en développement. La capture et stockage du carbone (CSC) politique de la Norvège Selon l’hypothèse de base de l’Agence internationale de l’énergie, la demande mondiale d’énergie va augmenter de 55 pour cent d’ici à 2030, et 74 pour cent de cette croissance devraient venir des pays en voie de développement. Nous ne pouvons relever le défi d’une future alimentation en énergie durable qu’en réduisant les émissions dues à la production et à la consommation de combustibles fossiles. La capture et le stockage du carbone sont parmi les technologies les plus prometteuses pour y parvenir. Ces technologies viendront compléter d’autres actions d’atténuation des changements climatiques en permettant l’utilisation de combustibles fossiles, dont le charbon, dans la phase de transition vers une économie à faible consommation de carbone. Elles permettent d’envisager une réduction de 85 à 95 pour cent des émissions de CO2 provenant des centrales au gaz ou au charbon. Elles pourraient aussi permettre une forte réduction des émissions générées par d’autres processus industriels. Il sera impossible d’atteindre l’objectif de limiter à 2ºC la hausse de la température mondiale moyenne, ce qu’approuvent l’Union Européenne (UE) et la Norvège, si nous n’assistons pas à un large déploiement international de la capture et du stockage du carbone. L’expérience de la Norvège Photo: Petter Foss/MFA Norway • Depuis 1996, un million de tonnes de CO2 par an ont été séparées de la production de gaz sur le champ Sleipner West pour être stockées dans une formation géologique à 1000 mètres sous la surface du fond marin. C’est le seul site au monde où d’importantes quantités de CO2 ont été stockées dans une formation géologique sous le niveau de la mer pendant plusieurs années. • Le champ de pétrole Snøhvit en mer de Barents fournit le gaz traité dans la première usine de liquéfaction de gaz au monde qui capte et stocke le carbone. 700 000 tonnes de CO2 seront séparées chaque année du gaz naturel, puis réinjectées et stockées dans une formation du champ Snøhvit située à 2 600 mètres sous le fond de la mer. • En octobre 2006, le gouvernement et Statoil ont Vågsøy, Nordfjord 13 convenus de créer un centre de test et une installation CSC à échelle réelle avant 2014. Les principaux objectifs de l’installation de test sont: - La mise au point de concepts pour réduire les coûts et les risques liés à la capture du CO2 sur la central électrique au gaz à Mongstad. - Le développement d’une technologie de capture du CO2 pour une application internationale plus large. • À la central électrique au gaz à Kårstø, le gouvernement souhaite prendre en charge la réalisation d’une installation de capture à pleine échelle. L’énergie renouvelable La Norvège est un grand producteur d’énergie, non seulement de gaz et de pétrole, mais aussi de sources d'énergie renouvelable. 99 pour cent de la consommation d'électricité en Norvège est fournie par des sources hydro-électriques. 5 pour cent de la production mondiale d’hydroélectricité se trouve en Norvège, qui est le sixième producteur du monde. Think « Nous voulons changer la manière dont les gens réfléchissent à propos des voitures. En changeant notre état d’esprit, nous pouvons faire progresser le monde. Toutefois, nous souhaitons rendre ce changement facile ». Le premier prototype qui fut le prédécesseur de la TH!NK city d’aujourd’hui a été élaboré en 1991. Faisant appel à 18 années d’expérience du développement et de la production de véhicules électriques, Think n’est pas une start-up classique du secteur de l’automobile. Think combine les technologies nouvelles et le design scandinave pour fournir des véhicules pratiques et modernes – 100 pour cent électriques, sans émissions de gaz carbonique et trois fois plus efficaces en énergie que les voitures utilisées de nos jours. www.think.no Les variations extrêmes de la géographie et du climat constituent un potentiel énorme pour le développement d’énergie renouvelable en Norvège. Parmi les nouvelles formes d'énergie renouvelable que développe actuellement la Norvège, nous pouvons citer l'énergie houlomotrice, l'énergie éolienne, les pompes à chaleur ainsi que de nouvelles formes de bioénergie. 14 Think Photo: Knut Bry L’utilisation quasi-exclusive de l’hydroélectricité permet à la Norvège d’exploiter ses installations industrielles dans des conditions économiques et peu polluantes. Photo: Per Eide / Innovation Norway La cascade Hesjedal, Vaksdal 15 recherche Les priorités nationales Le Conseil norvégien de la recherche est le principal acteur dans le domaine de la stratégie de recherche en Norvège: www.forskningsradet.no Quatre domaines thématiques prioritaires ont été identifiés: • Énergie et environnement: l’industrie norvégienne du pétrole se trouve à l’avant-garde en ce qui concerne le forage off-shore ainsi que la production d’énergie électrique provenant du gaz, grâce à la capture et au stockage du CO2. Des recherches énergétiques prometteuses sont actuellement menées sur l’hydrogène en tant que porteur d’énergie et sur l’énergie éolienne off-shore en haute mer. La Norvège dispose également d’excellents établissements de recherche dans le domaine de l’environnement. Sur l’archipel de Svalbard, en mer Arctique, la Norvège accueille des laboratoires internationaux pour la recherche polaire et climatique. • Poissons et fruits de mer: le pays est un des principaux exportateurs mondiaux de poissons et fruits de mer. La recherche a été un facteur central du développement de l’aquaculture d’aujourd’hui, et il sera nécessaire d’intensifier les efforts de recherche pour faire en sorte que ces ressources puissent continuer 16 d’être exploitées à l’avenir. Il existe un formidable potentiel, encore inexploité, de synergies entre les productions alimentaires marine et terrestre. • Industrie maritime: la situation géographique de la Norvège, ses traditions et ses institutions scientifiques ont contribué à sa solide position internationale dans le domaine de l’industrie maritime. Ce secteur représente près de la moitié des exportations de services de la Norvège. • Santé: de bons registres de santé ainsi que de vastes enquêtes sanitaires effectuées sur la population ont fait de la Norvège un pays leader en matière de recherche épidémiologique et d’analyse des causes et des risques. La Norvège dispose d’excellents établissements dans les domaines de la technologie médicale, de la neurobiologie, de la recherche contre le cancer et de la médecine préventive. Son service public de santé bien développé en fait un pays attractif pour y effectuer des recherches cliniques. Les efforts privés en matière de recherche Presque la moitié (47 pour cent) des efforts nationaux en matière de recherche proviennent du secteur privé. Les entreprises et l’industrie norvégiennes sont encore en premier lieu constituées d’industries basées sur les matières premières, dans des secteurs où, tra- ditionnellement, les dépenses de recherche et de développement sont faibles. Néanmoins, les entreprises norvégiennes sont classées parmi celles ayant le plus recours à la recherche dans les domaines du papier, des métaux légers, des textiles, des équipements électroniques, de la bureautique et des ordinateurs. Il est à noter que les femmes représentaient, en 2005, 32 pour cent de la main-d’œuvre totale dans le secteur de la recherche, et que, cette même année, les femmes se sont vu décerner 40 pour cent des doctorats dans le pays. Photo: Nils Petter Dale Centre de recherche de Svalbard par les architectes Jarmund/Vigsnæs Les prix scientifiques La Norvège décerne de grands prix scientifiques à des chercheurs de pointe: le prix Abel, décerné dans le domaine des mathématiques, le prix Kavli dans les domaines de l’astrophysique, des nanosciences et des neurosciences, et le prix Holberg, dans les domaines des arts et des humanités, du droit, des sciènces sociales et de la théologie. www.abelprisen.no www.kavliprize.no www.holbergprisen.no 17 Photo: Nancy Bundt/Innovation Norway L’Université d’Oslo enseignement supérieur 18 En Norvège il existe sept universités, huit instituts universitaires spécialisés, plus de trente écoles nationales supérieures, deux écoles nationales des beauxarts et plusieurs établissements privés d’enseignement supérieur. À l'automne 2007, plus de 211 000 étudiants étaient inscrits dans les universités et écoles supérieures de Norvège, dont plus que la majorité étant des femmes. Les établissements d’enseignement supérieur norvégiens sont ouverts aux étudiants qualifiés du monde entier. Plus de 14 000 étudiants de nationalité étrangère y sont actuellement inscrits. L’entrée dans ces établissements est généralement soumise à la condition d'avoir suivi jusqu'à son terme l'enseignement dispensé dans les lycées. Une bonne maîtrise de l’anglais ou du norvégien est exigée de tous les étudiants inscrits dans l'enseignement supérieur norvégien. À l’exception de quelques écoles privées, l’ensemble de l'enseignement supérieur dépend de l'État. En règle générale, la scolarité est gratuite. Toutefois, certains programmes de formation professionnelle, d'enseignement spécialisé et de formation continue, ainsi que certains cursus privés, peuvent être payants. Par ailleurs, la Norvège participe aussi à tous les programmes éducatifs de l’Union européenne tels qu’Erasmus, Socrates et Leonardo da Vinci. Certaines universités participent aussi aux masters Erasmus Mundus. • Plus d’informations sur l’enseignement supérieur: www.norvege.be/education/ • Guide de la vie étudiante en Norvège et liste exhaustive des établissements d’enseignement supérieur: www.studyinnorway.no • Admission pour la plupart des programmes www.samordnaopptak.no • Centre pour l’internationalisation de l’enseignement supérieur: www.siu.no • Financement: www.lanekassen.no • Site publié par l’Union des étudiants étrangers en Norvège (ISU): www.isu-norway.no • Erasmus Mundus : www.ec.europa.eu/education • Le Festival étudiant international de Trondheim: www.isfit.no Folkehøgskole: Les universités populaires En passant une année au sein d’une des 77 universités populaires en Norvège, dont 30 sont chrétiennes, vous pourrez découvrir la culture norvégienne et apprendre la langue aux côtés de jeunes gens provenant de Norvège et des quatre coins de la planète. Il s’agit de programmes d’internat d’une durée d’un an proposant des matières créatives, intellectuelles ou sportives. La plupart des étudiants qui intègrent les universités populaires sont de jeunes adultes ayant entre 18 et 25 ans. www.folkehogskole.no 19 culture Musique Pourquoi découvrir la scène musicale norvégienne? Celle-ci est aussi diverse que celle de n’importe quel autre pays, et il est donc difficile de répondre à cette question. Nous estimons toutefois que grâce à la qualité exceptionnelle des musiciens norvégiens, vous en trouverez bien un qui pourra devenir votre nouvel artiste favori, et ce, que vous préfériez l’intensité du « heavy metal », la douceur du jazz « polaire », ou bien les musiques électroniques. Le « heavy metal » est-il la première chose que vous associez à la musique norvégienne? Vous n’êtes pas le seul. Les groupes norvégiens, comme le très connu Satyricon, sont effectivement compté parmi les précurseurs de ce genre, et ils font aujourd’hui encore partie des leaders mondiaux. En Norvège, les sources d’inspiration sont nombreuses: l’obscurité et le froid des longs hivers, de même que les légendes de la 20 Photo: Anette Berentsen/NRK Le pianiste Leif Ove Andsnes sur le mont Rosness (1800m au-dessus du niveau de la mer) 21 Photo: Kim Saatvedt mythologie nordique. Découvrez donc Dimmu Borgir, Enslaved et Mayhem. Le rock norvégien va plus loin que le côté sombre du « heavy metal ». Si vous êtes à la recherche d’un groupe plein d’énergie, découvrez Kaizers Orchestra, Motorpsycho, Datarock, Ida Maria ou Turboneger. 22 Et lorsqu’il vous faut quelque chose de plus calme, Thomas Dybdahl, Kings of Convenience, The National Bank et Ane Brun s’imposent. Si vous préférez la pop music, Marit Larsen, Madcon, Maria Mena ou Sondre Lerche pourraient bien vous convenir à merveille. Au cours de la décennie écoulée, les musiques élec- Les musiciens de jazz norvégiens ont activement participé, au cours des cinquante dernières années, au renouveau et à l’amélioration de la scène jazz internationale. Des artistes tels que Jan Garbarek, Nils Petter Molvær ou Bugge Wesseltoft sont devenus des personnalités de renom, qui ont contribué à la popularité du jazz norvégien. Grâce à de jeunes artistes talentueux tels que Tord Gustavsen, Silje Nergaard, Arve Henriksen, Supersilent ou Mathias Eick, la scène jazz semble promise à un avenir radieux. La musique classique doit beaucoup au compositeur Edvard Grieg. Les musiciens classiques d’aujourd’hui s’inspirent souvent de Grieg, mais ils veillent toujours à apporter une touche moderne à leurs œuvres. Les orchestres philharmoniques d’Oslo et de Bergen sont des excellents orchestres, et le pianiste Leif Ove Andsnes, le trompettiste Ole Edvard Antonsen et le Vertavo Quartet sont souvent vus à l’étranger. Bruxelles est en fait la ville où Andsnes a donné le plus de concerts hors de Norvège. Tine Thing Helseth est quant à elle une jeune trompettiste qui mérite qu’on s’y intéresse. Turbonegro Photo: Stian Andersen troniques sont devenues un genre musical dans lequel les artistes norvégiens ont remporté les plus grands succès. Tout a commencé avec Röyksopp, qui s’est distingué par sa musique dynamique, mélodique et chaleureuse. Mais la musique électronique norvégienne a bien plus à offrir; Diskjokke, Lindstrøm, Casiokids, The Whitest Boy Alive et Bjørn Torske ont également contribué à la vitalité de la scène électronique d’aujourd’hui, tant en studio que sur scène. 23 The National Bank Festivals C’est à l’occasion d’un des 200 festivals musicaux norvégiens de toutes tailles consacrés aux genres musicaux les plus variés que l’on découvre mieux la musique norvégienne. Certains de ces événements se déroulent sur fond d'exotisme - soleil de minuit, nuit polaire, théâtres naturels formés de paysages grandioses - et méritent à ce titre un détour. La musique folklorique norvégienne traditionnelle a été, et reste encore, un élément important de la scène musicale norvégienne. Elle s’est transmise de génération en génération, et a donc subi une évolution et un renouveau constants. Nous vous invitons à découvrir Majorstuen et Valkyrien Allstars, deux groupes de jeunes artistes qui jouent de la musique folk d’aujourd’hui. Si vous êtes curieux des traditions musicales des Samis, intéressez-vous à Adjagas et à Mari Boine, connus pour avoir ajouté des éléments de rock et de jazz aux « yoiks » traditionnels (ou vice versa). Pour mieux connaître la musique norvégienne, veuillez consulter le site de l’ambassade de Norvège: http://www.norvege.be/culture/music/ - ou le site du Centre norvégien d’information de musique: www.mic.no 24 Durant de longues années, en Norvège, le mot « festival » a fait exclusivement référence au Festival international de Bergen. Le festival, qui se déroule chaque année aux mois de mai et de juin, est un événement couru où sont représentés des langages musicaux très divers, et la meilleur de théâtre et danse. Le principal festival de musique contemporaine baptisé Ultima a choisi de privilégier les jeunes compositeurs. À Oslo, Risør et Stavanger, les festivals de musique de chambre sont organisés par des musiciens de renommé comme Leif Ove Andsnes et Truls Mørk. Parmi les festivals de jazz qu’accueille la Norvège, le Festival de jazz de Kongsberg, le Festival international de jazz de Molde et le Festival Punkt de jazz improvisé à Kristiansand couvrent la plupart des styles de musiques pouvant être classés dans cette rubrique. Vossa Jazz combine jazz et musique folklorique, tandis que le Sildajazz Festival, organisé à Haugesund, met l’accent sur le jazz traditionnel. Outre le Concours de musique et de danse traditionnelles de Norvège, qui se tient chaque année dans un lieu différent, les festivals de musique folklorique les plus importants sont ceux de Førde et de Bø, De plus, le festival Folkelarm à Oslo accueille des jeunes musiciens de musique folklorique. Parmi les manifestations dans le domaine du rock, les plus populaires sont le Quart Festival, le Festival d'Øya et le Festival Hove. Des séries de concerts populaires plus spécialisées existent également, tel le Festival de métal Inferno qui a lieu (choix ironique) le Vendredi Saint. Photo: Liv Øvland Festival de musique de chambre à Risør 25 Photo: Lesley Leslie-Spinks / Det norske teateret Le Peer Gynt d’Ibsen mise en scène par Robert Wilson 26 Une littérature empathique et proche de nous Jean-Baptiste Coursaud, traducteur de littérature norvégien L'intérêt du monde francophone pour les lettres norvégiennes ne s'est jamais démenti depuis la fin du XIXe siècle. À quoi cela tient-il? Peut-on du même coup dresser un portrait de la spécificité de cette littérature, que notamment James Joyce ou Walter Benjamin ont voulu lire dans le texte après avoir découvert Ibsen en traduction, apprenant ainsi le norvégien? Ou bien doit-on visiter la Norvège pour comprendre son âme littéraire et ensuite s'interroger, comme l'a fait le poète belge William Cliff: « pourquoi faut-il revenir à Bergen? » Le dramaturge Henrik Ibsen est non seulement passé la postérité, mais reste l’auteur norvégien découvert sous nos latitudes avec le plus d’enthousiasme. Si pour les Norvégiens Peer Gynt demeure le personnage identificatoire par excellence; si pour les Chinois la Nora de Maison de poupée a incarné une réalité au point que féminisme se dit noraïsme en chinois; les Français ont toujours adulé Hedda Gabler, personnage-titre de « l’une des pièces les plus jouées en français », ainsi que le rappelle le dramaturge et écrivain belge Jacques De Decker dans son ouvrage consacré à Ibsen. Le caractère moderne sinon visionnaire de l’œuvre d’Ibsen ne cesse de se révéler au fil de l’Histoire; pour preuve la récente production franco-allemande par Thomas Ostermeier de John Gabriel Borkman, un banquier déchu dont la ruine financière évoque étonnamment la crise économique actuelle. Le théâtre norvégien contemporain connaît aujourd’hui un engouement similaire en la personne de Jon Fosse, dramaturge écrivant en néo-norvégien dont l’œuvre est la plus jouée actuellement en Europe. Traduit dans plus de quarante langues, grand lecteur de Beckett, Fosse s’illustre par une écriture épurée que restitue une scénographie minimale où il donne à voir les affres du couple, quand le désir brûlant mais morcelé va de pair avec une incommunicabilité destructrice. Les conflits de famille et d’intérêt, le poids de l’Histoire et l’épreuve du temps sur nos vies: autant de motifs au cœur des pièces d’Arne Lygre, autre auteur norvégien qu’affectionne Claude Régy, le célèbre metteur en scène qui a fait découvrir les auteurs norvégiens contemporains au public francophone. Enfin, nommé en 2008 dramaturge officiel du Théâtre national d’Oslo, Johan Harstad, cet artiste pluridisciplinaire (cf. ci-dessous), promet dans ses pièces encore à découvrir chez nous une relecture de l’actualité et de l’Histoire récentes qui le fascinent tant. La Norvège a pour l’heure offert trois Prix Nobel de littérature: Bjørnstjerne Bjørnson en 1908, tombé chez nous dans l’oubli; Knut Hamsun en 1920, dont Faim reste le chef d’œuvre; mais surtout Sigrid Undset en 1928, célèbre dans nos contrées francophones grâce à Kristin Lavransdatter. Cette trilogie se situe dans la droite ligne des sagas, des récits en prose sur les membres d’une famille, d’un village ou d’une communauté dont le lecteur suit la destinée. Plus proche de nous, Herbjørg Wassmo propose avec sa saga devenue best-seller une « diablesse », Dina, qui impose son tempérament fougueux à un monde 27 d’hommes, dans cette Norvège du nord à la fin du XIXe siècle. Le récit épique, volontiers en plusieurs volumes, souligne aussi le talent de conteur dont font preuve les auteurs scandinaves et a fortiori norvégiens. Ainsi en va-t-il des récits d’enfance de Lars Saabye Christensen qui évoque l’Oslo des années 60 rythmées par les tubes des Beatles – Beatles, un roman générationnel publié en 1984 et dans lequel s’identifie depuis chaque Norvégien, quel que soit l’âge auquel il le découvre. Le romancier est à ce jour le seul écrivain norvégien que la France ait élevé en 2008 au rang de Chevalier des Arts et des Lettres. Per Petterson se situe lui aussi dans cette tradition épique, lui qui a l’art de dépeindre des figures de la classe ouvrière et de lever le voile sur la psyché norvégienne à travers des expériences traumatiques. Impossible de relire les classiques sans évoquer Tarjei Vesaas qui, s’il n’était mort prématurément en 1971, aurait obtenu le prix Nobel que d’aucuns lui promettaient. Vesaas est l’un des grands artisans du renouvellement de l’écriture littéraire au XXe siècle, et notamment du néo-norvégien dont il a su magnifier le lyrisme que de nombreux locuteurs norvégiens lui prêtent, grâce aussi à une écriture resserrée à l’extrême. Palais de glace reste aujourd’hui encore le livret de chevet de tous les enfants et adolescents sensibles de Norvège, émus par l’histoire d’amour tragique entre deux petites filles – et c’est d’ailleurs une constante dans les lettres norvégiennes, qui offrent en outre une remarquable littérature pour la jeunesse: les auteurs ne dédaignent pas à présenter des enfants comme personnages principaux. Les francophones, eux, se sont pris d’affection pour Mattis, dans Les oiseaux, ce simple d’esprit qui sait que la vérité dans 28 cette vie se situe plutôt dans les empreintes des bécasses que dans les pas des humains. Le silence voire le mutisme, la solitude voire l’isolement, la nature impressionnante voire menaçante: toute l’imagerie, réelle ou fantasmée, que les étrangers aiment à associer à la Norvège se trouve chez Vesaas. À tel point que le romancier issu du Telemark continue d’influencer les auteurs contemporains, Jon Fosse en est l’exemple. La Norvège s’est radicalement transformée au cours du XXe siècle, passant d’un jeune pays (enfin indépendant en 1905) de pêcheurs à une riche nation pétrolière. Nul mieux que Gunnar Staalesen n’a su retracer ces changements socio-économiques et humains dans son Roman de Bergen, une trilogie, à l’instar des polars de l’auteur, qu’utilisent de nombreux lecteurs également en guise de guides touristiques pour mieux visiter la ville. Le bouleversement le plus marquant de l’histoire du pays concerne bien sûr la mise en place puis la mise au rebut (impossible?) de la social-démocratie dont Roy Jacobsen a subtilement dépeint l’histoire dans Les Vainqueurs, un roman précieux encore non traduit en français mais que peuvent lire nos voisins néerlandophones. Comme lui, beaucoup d’auteurs norvégiens se sont attachés à décrire le quotidien sinon des petites gens, en tout cas des gens ordinaires tels ceux qu’affectionnait Vesaas – vous et moi, en somme; ce qui explique aussi le succès international des polars scandinaves (citons encore Staalesen mais aussi Jo Nesbø ou Karin Fossum): les héros ne sont pas extraordinaires, c’est notre vie que nous lisons. Dans ses romans dits sociaux du début des années 80 puis à travers son personnage d’Elling, un monomaniaque Photo: Chris Johnsen Photo: Finn Ståle Felberg Erlend Loe Lars Saabye Christensen Photo: John Erik Riley Johan Harstad Photo: Siv-Elin Nærø Per Petterson 29 hystérique et délirant, Ingvar Ambjørnsen brosse aussi le portrait des exclus viscéralement attachés à la social-démocratie norvégienne durant ces trente dernières années. Et Frode Grytten lui emboîte le pas quand il décrit la longue grève consécutive au démantèlement du tissu industriel de la ville d’Odda, dans la décennie 90, qui nous rappelle ici la fermeture des charbonnages belges. À l’autre bout de cet échiquier politique se situe l’ancien communiste révolutionnaire Dag Solstad dont les romans récents, rappelant l’imprécation d’un Thomas Bernhard, voient des hommes ressasser leur « souffrance d’être social » dans cette une société individualiste et « déculturée ». Quoi qu’on en pense, l’humour est loin d’être absent de la fiction norvégienne – Ambjørnsen n’est pas en reste avec ses histoires consacrées à Elling. Si la décennie 1990 voit la famille au centre des interrogations littéraires (Petterson, Ragnar Hovland, Hanne Ørstavik, Jonny Halberg), elle est aussi celle la dérision truculente. Traduit dans presque trente langues, Naïf. Super. crée la sensation à plus d’un titre. Avec ce roman post-féministe, Erlend Loe invente un archétype de personnages masculins loufoques dont la détresse existentielle est mise en sourdine par un ton absurde et des situations cocasses. Fortement influencé par l’écrivain belge Jean-Philippe Toussaint, Erlend Loe a brouillé les frontières entre littérature pour adultes et littérature pour enfants – puisque de nombreux romanciers norvégiens évoluent dans les deux genres – et a remporté chez nous de très nombreux prix littéraires pour toute son œuvre. Dans cette veine, ces dernières années ont également vu surgir une génération de jeunes écrivaines: Olaug Nilssen, Gunnhild Øyehaug, Agnes Ravatn ou Inger 30 Bråtveit. Toutes viscéralement attachées à leur langue néo-norvégienne, elles ont le chic pour se jouer des conventions littéraires et sociales par des portraits cocasses de personnages souvent issus de la campagne, en butte à la modernité urbaine et (pseudo) intellectuelle. Mais les trois nouvelles voix qui se distinguent de ces années 2000 ont en commun de proposer une écriture blanche, proche du langage quotidien, mais aussi de plonger le lecteur directement dans la tête, sinon dans le cerveau des protagonistes. Carl Frode Tiller souligne combien nos névroses sont constitutives de nos personnalités; avec Faire le bien, Trude Marstein, dans la lignée d’Ulysse de Joyce, nous transporte dans la pensée en mouvement d’une petite centaine de personnages tous liés à l’énigmatique Karoline. Enfin, Johan Harstad peut être considéré comme l’instigateur de ces romans très empathiques, lui qui a replacé l’humanisme au rang de motif littéraire, s’oriente de plus en plus vers l’étrange à la David Lynch voire vers la science-fiction – un genre quasi absent les lettres scandinaves – et nous dit dans son recueil de nouvelles, Ambulance: « Il y a tout le temps des gens qui naissent, des gens que tu peux aimer, tout le temps ». www.norvege.be/culture/literature/ www.norla.no Photo: Nils Petter Dale Villa au bord de l’océan, Stavanger, par les architectes Jarmund/Vigsnæs L’architecture et le design en Norvège Raf De Saeger, Professeur d’Architecture, Sint-Lucas Hoogeschool La Norvège est connue du grand public comme un pays sillonné de vallées et de fjords grandioses. Les touristes étrangers sont surtout émerveillés par des évocations indissociablement liées aux paysages norvégiens, la « cabane en rondins » et la « stavkirke », église médiévale en bois. Ces traditions très localisées ne suscitent pas la nostalgie, mais sont plutôt perçues comme des innovations respectueuses des acquisitions du passé. Au tournant du XXe siècle, alors que des métropoles européennes menaient de nombreuses expériences dans le style baptisé Art nouveau, des villes comme Oslo et Trondheim voyaient aussi s’ériger différentes œuvres majeures issues de ce nouveau mouvement architectonique. L’Europe était perçue comme un immense creuset artistique et la Norvège y avait également conquis sa place. Une petite localité comme Ålesund fut en grande partie reconstruite en Art nouveau après un incendie qui la ravagea presque entièrement en 1904, et ce, grâce à un soutien européen avant la lettre. 31 Photo: Nynorsk Kultursentrum Photo: Bjørn Eirik Østbakken/Innovation Norway Le nouvel Opéra, Oslo 32 Le centre d’Ivar Aasen par Sverre Fehn "Northern Lightning" Au sein du courant moderniste allant des années 1930 jusqu’à la fin des années 1950, des architectes comme Arnstein Arneberg et Arne Korsmo ont signé des ‘monuments’ impressionnants. La Villa Stenersen de Korsmo est devenue un passage obligé pour les touristes à Oslo et peut être visitée sur rendez-vous avec la fondation Norsk Form. Ce mouvement a ceci de particulier qu’il allie indissociablement architecture et design. Plus tard, le design gagnera une certaine autonomie et finira même ces dernières années par constituer une entité séparée sous l’égide de Norsk Form. Une visite à ce centre artistique permet aux visiteurs de se rendre compte à quel point le design norvégien occupe une place de premier plan depuis de nombreuses années sur la scène internationale et s’inspire essentiellement de la vie quotidienne. La célèbre chaise « trip trap » témoigne de cette constance durable. L’architecture continue toutefois à revendiquer elle aussi un chapitre à part autour de l’œuvre de Sverre Fehn. Ce Norvégien peut se prévaloir de plus d’un demi-siècle de réalisations marquantes allant du pavillon norvégien de l’Expo 58 à Bruxelles au musée de l’architecture à Oslo terminé en 2008. Son œuvre, où tradition et innovation vont de pair, lui a valu de recevoir en 1997 le prix Pritzker, considéré comme le prix Nobel de l’architecture. Un bon nombre de jeunes architectes norvégiens ont signé au cours des deux dernières décennies des réalisations internationales tout en continuant à mettre en chantier des projets dans leur propre pays. Le bureau d’architecture Snøhetta en est une parfaite illustra- tion. Son palmarès impressionnant inclut la construction de la bibliothèque de la ville d’Alexandrie en Égypte et le superbe opéra d’Oslo. Ce dernier édifice est aujourd’hui considéré dans le monde entier comme un exemple de la manière dont un programme de construction complexe et universel peut s’intégrer à un cadre spécifique en en respectant les conditions. Un exemple par exellence du soin apporté aux détails architectoniques et le dialogue avec le paysage est l’exposition « DÉTOUR ». Celle-ci propose un parcours de quelque 1800 km à travers la Norvège, en mettant en exergue de petites installations réalisées sur des aires de repos, des points de vue panoramiques ou au-dessus de petits cours d’eau. Ce ne sont que quelques illustrations de concepts sans prétention mais au grand pouvoir évocateur, qui font pénétrer le voyageur en lui-même au sein du monde architectural créé et l’incite à jeter un regard émerveillé sur ce qui l’entoure. Différentes dimensions sociales ont acquis une place particulière au sein de l’urbanisme, de l’architecture et du design, conférant à la Norvège une position unique sur la scène internationale et dans le débat sur le développement durable, l’écologie et l’attention apportée à l’individu et à son cadre de vie. www.nasjonalmuseet.no www.norskform.no www.turistveg.no 33 Photo: Nils-Erik Bjørholt/Innovation Norway tourisme en norvège Rafting, Voss 34 La Norvège est un pays très long qui s'étend vers le nord bien au-delà du Cercle polaire. Si vous la tournez à l'envers, du nord au sud, elle traversera l'Europe jusqu'à la Méditerranée. Cette ampleur des distances est le gage d’une variété spectaculaire de paysages. La vie citadine que vous trouvez à Oslo est très différente de celle que vous rencontrerez dans une ville côtière de l'Atlantique. Dans la capitale vous pouvez faire une randonnée de ski de fond le jour, et choisir parmi cinq restaurants Michelin le soir. Sur la côte norvégienne vous pouvez visiter les fjords les plus célèbres du monde, les communautés de pêche prospères et les cabanes de pêcheurs authentiques. tions pour les activités en plein air. L’association norvégienne des randonneurs (DNT) gère environ 450 chalets surveillés ou non en forêt et en montagne. Le DNT a balisé plus de 20 000 kilomètres de sentiers à travers le pays. On peut aussi visiter des phares sur le littoral norvégien. www.turistforeningen.no Pour les informations touristiques, veuillez contacter: Office National du Tourisme de Norvège BP 497 F-75366 Paris Cedex 08 France E-mail: [email protected] Tél. + 33 1 53 23 00 50 Oslo Sognefjorden, Sogn og Fjordane Photo: Jens Henrik Nybo/Innovation Norway Photo: Nancy Bundt/Innovation Norway Plus de 95 pour cent de la terre norvégienne est n’est pas cultivée. Avec ses nombreux plateaux et chaînes de montagnes, la Norvège offre de très bonnes condi- 35 36 Photo: Johan Wildhagen/Innovation Norway La pêche en eau douce, Finnmark Questions fréquentes Faut-il un visa pour se rendre en Norvège? Quel temps fait-il en Norvège? En règle générale, tout citoyen non norvégien a besoin d’un visa pour se rendre en Norvège. Il existe néanmoins des exceptions, par exemple pour les ressortissants des pays Schengen, tels que la Belgique. Le site www.yr.no de l’Institut Norvégien de Météorologie vous donne en ligne la météo en temps réel. Depuis l’accord de Schengen, il n’y a plus de contrôle des passeports aux frontières entre les pays ayant signé l’accord. Les ressortissants de ces pays peuvent par conséquent entrer en Norvège sans visa, mais munis d’un passeport ou d’une carte d’identité valables. Un ressortissant d’un pays tiers titulaire d’un permis de résidence dans l’un des pays Schengen, ainsi que d’un passeport national, peut également se rendre en Norvège sans visa. Vous trouverez de plus amples renseignements sur les documents nécessaires pour se rendre à l’étranger sur le site du Service Public Fédéral: www.diplomatie.be En vacances avec votre chien? Vous trouverez la réglementation pour l’importation d’animaux (chiens, chats et furets) en Norvège sur le site Internet de l’Autorité norvégienne de sécurité alimentaire: www.mattilsynet.no Je vais me déplacer en voiture ou mobile home, où puis-je trouver l’information sur les routes en Norvège? L’administration publique de la route, www.vegvesen.no, et le site www.camping.no offrent des informations utiles à ce sujet. Des sites internet intéressants pour planifier votre séjour en Norvège Guide touristique: www.visitnorway.com Informations générales: www.norway.com Les fjords: www.fjordnorway.com Restaurants: www.spisekartet.no Camping: www.camping.no Bed & Breakfast: www.bbnorway.com Auberges de jeunesse: www.vandrerhjem.no Trains: www.nsb.no Association norvégienne des randonneurs (DNT): www.turistforeningen.no Bureau Scandinavia: www.bureauscandinavia.be Voyages et expéditions exclusifs: www.norwegianhideaways.com Que puis-je emmener en Norvège et sortir de Norvège? La douane norvégienne reprend à l’adresse suivante: www.toll.no 37 Photo: Johan Wildhagen/Innovation Norway 38 Jæren, Rogaland Photo: Petter Foss/MFA Norway Course des chiens à Finnmark Photo: Siv Nærø/Innovation Norway Photo: Casper Tybjerg/Innovation Norway La plage d’Ervik, Stad Photo: Lars Verket/[email protected] Photo: Jens Henrik Nyno / Innovation Norway Photo: Nancy Bundt/Innovation Norway Station de ski de Tryvann, Oslo Le quai à Bergen Ski de fond Safari de ”King crabe”, Kirkenes, Finnmark Photo: Nancy Bundt/Innovation Norway Cyclisme à Oslo Photo: Hege M. Kolshus / Innovation Norway Photo: Marta B. haga/MFA Norway Photo: Johan Wildhagen/Innovation Norway Photo: Bjørn Jørgensen/Innovation Norway La Norvège de Sud Ours blanc, Svalbard Photo: Paul Smit / IMAGO Photo: Arild Lyssand/MFA Norway Besseggen, Valdres L’aurore boréale, Troms Stavanger 17 mai, fête nationale 39 vivre et travailler Photo: Frithjof Fure / Innovation Norway en norvège période de 90 jours. Si le demandeur d’emploi trouve un travail, il doit, dans la semaine qui suit son entrée en fonctions, se présenter en personne au Commissariat de police de l’endroit où il réside. Si le nouveau venu ne trouve pas d’emploi dans un délai de trois mois et qu’il n’a pas de travail en perspective, il peut être prié de quitter la Norvège, à moins de fournir la preuve qu’il peut légalement couvrir ses frais de séjour et bénéficier d’une assurance maladie. Si le séjour dépasse trois mois, l’autorisation de séjour reste nécessaire. - Informations utiles pour l’immigration en Norvège sur le site de UDI : www.udi.no - Vivre et travailler en Norvège, le guide : http://www.norvege.be/Travailler+en+Norvège/ Ålesund, la ville de l’art nouveau Trouver un travail et m’installer en Norvège: quelle est la procédure à suivre? Le principe de la libre circulation des personnes dans la zone de l’Espace economique européen (EEE) signifie qu’un ressortissant d’un pays EEE, peut y circuler librement, y résider et y travailler pendant 90 jours. Les demandeurs d’emploi peuvent y élire domicile librement pour une 40 - Emplois vacants: www.nav.no - Les maisons et appartements à louer font généralement l'objet d'une annonce dans le journal local. En outre il y a le site www.finn.no - L’ambassade de Belgique à Oslo: www.diplomatie.be/oslo apprendre le norvégien? Plusieurs universités belges, ainsi que des écoles de langues, offrent des études ou des cours du Norvégien. Pour suivre un cours intensif, pourquoi ne pas opter pour un séjour d’été aux universités norvégiennes? En Belgique Dans les universités Université de Gand Photo: Nils-Erik Bjørholt Tél. 09-2643796 www.scandinavistiek.ugent.be Université d'Anvers Tél. 03-8202788 www.linguapolis.be Dans les écoles de langues Ecole Scandinave des Langues En Norvège – cours d’été Institut Culturel Danois, Bruxelles Tél. 04 87 414 691 www.scandinavianschool.be International summerschool – University of Oslo Tél. +47 22 85 63 86 E-mail: [email protected] www.uio.no/iss/ Borealis Language Center, Overijse Tél: 02-768.08.21 GSM : 0475-45.37.69 E-mail: [email protected] www.borealis-language-center.be University of Bergen Tél. +47 55 58 24 07 E-mail: [email protected] www.uib.no 41 la norvège en belgique La Norvège est représentée en Belgique aux niveaux politique, économique et culturel. Environ 1500 norvégiens y habitent, la plupart à Bruxelles. L’Ambassade Royale de Norvège à Bruxelles Rue Archimède 17 1000 Bruxelles Tél : 02 238 73 00 Fax : 02 238 73 90 E-mail : [email protected] Web : www.norvege.be Consulats Consulat Général Royal de Norvège à Anvers Consul Géneral Baudouin Lagrange Schaliënstraat 3 2000 Antwerpen Tél. 03/247 61 11 E-mail: [email protected] Mission de la Norvège auprès de l’UE Rue Archimède 17 1000 Bruxelles Tél. 02 238 74 00 Fax. 02 238 74 90 E-mail: [email protected] Web : www.eu-norway.org 42 Consulat Royal de Norvège à Liège Consul Didier Bronne Rue de l'Espérance 42 4000 Liège Tél. 04/224 99 20 E-mail : [email protected] Web : http://norcons.etilux.be/ Délégation permanente de Norvège auprès de l’OTAN Consulat Royal de Norvège à Zeebrugge Boulevard Léopold III 1110 Bruxelles Tél- 02 707 63 11 Fax. 02 726 56 30 E-mail: [email protected] Web : www.norway-nato.org Consul Vincent De Saedeleer Port Authority Zeebrugge/MBZ Isabellalaan 1 8380 Zeebrugge Tél: 050/54 32 11 E-mail: [email protected] Associations norvégiennes L'église norvégienne à Bruxelles South Norway European Office Tél. 02 387 56 50 E-mail: [email protected] Tél. 02 511 4855 Web: www.south-norway.be E-mail: [email protected] L'église norvégienne à Anvers West Norway European Office Tél. 03 201 19 90 E-mail: [email protected] Tél. 02 285 00 00 Web : www.west-norway.no E- mail: [email protected] L’Association norvégienne en Belgique www.norske.be Régions Mid-Norway European Office Tél. 02 235 02 35 Web : www.mid-norway.no E-mail: [email protected] Entreprises Pour une liste des entreprises norvégiennes en Belgique visitez : www.norvege.be/norgebelgia/entreprises/entreprises .htm Hydro Tél. 02 280 24 64 E-mail : [email protected] NorthNorway European Office Tél. 02 237 6902 Web : www.northnorway.org E-mail: [email protected] Oslo Region European Office Tél. 02 501 08 31 Web : www.osloregion.org E-mail: [email protected] Statkraft Tél. 02 280 24 64 Statoilhydro EU Affairs Office Tél. 02 234 54 20 E-mail : [email protected] Yara Tél. 02 773 55 00 Stavanger Region European Offfice Tél. 02 231 18 84 Web : www.one-market.org E- mail: [email protected] 43 Rédactrice: Noor Mahmoud. Design grafique: Space Invaders. Imprimeur: Imprimerie Jan Verhoeven N.V. Imprimé en Belgique 2009. www.norvege.be