Dossier pédagogique CHATROOM

Transcription

Dossier pédagogique CHATROOM
Chatroom
Chatroom
D’ Enda Walsh / Mise en scène Sylvie de Braekeleer
1h15
©Stéphanie Jassogne
DOSSIER PEDAGOGIQUE
SOMMAIRE
Chatroom, le spectacle
Enda Walsh, l’auteur
Sylvie de Brakeleer, metteure en scène
En savoir plus sur le spectacle
Normal vous avez dit normal ?
@ propos d’internet
Quelles identités sur le web ?
p.3
p.4
p.5
p.7
p.8
p.10
p.13
Dans le confort anonyme de leur chambre, six adolescents se
retrouvent sur un forum dédié au suicide. L’enfance est à peine derrière
eux mais ils se moquent de ce qu’ils ont pu aimer. Par frustration et
ennui, ils veulent poser un acte fort. Guidés par cette envie, ils vont
pousser l’un d’entre eux, dont le mal-être est patent, à commettre un
acte irréparable. Chatroom c’est l’histoire puissante d’un acte ultime de
rébellion adolescente.
« … On est des somnambules attendant que les choses se passent plutôt
que d’agir pour qu’elles bougent. Ce serait tellement génial d’accomplir
quelque chose d’important. D’avoir une véritable cause à défendre. »
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CHATROOM, LE SPECTACLE
« Chatter », s’exprimer librement dans le confort anonyme de sa chambre. Voici le
quotidien des 6 adolescents de Chatroom. On parle de tout, de mode, des parents, de
révoltes et même de Britney Spears !
©Stéphanie Jassogne
Avec légèreté, on rit
de ces sujets frivoles
ou quotidiens. Puis on
s’aventure sur un chat
plus sombre où l’on
parle de choses plus
graves, de « sujets
coriaces » et le jeu
dérape. Manipulation,
détresse ?
Quête
d’une cause ou simple
envie de partager ?
Livrés à eux-mêmes,
chacun des ados
dérivent et tente de
pousser les autres à
commettre
l’irréparable.
Quelles seront leurs limites ? Seront-ils capables de tout ? Cette comédie aux dialogues
courts et rythmés nous plonge dans une spirale de manipulation alimentée par l’ennui et la
frustration de ces six adolescents. Entre rire et larmes, très vite nous sommes conduits à
une impasse… Impasse à laquelle l’auteur réserve aux spectateurs une issue pour le moins
surprenante.
Je suis à l’âge… on est à l’âge où on doit défendre des choses, d’accord ? Pour moi, c’est pas
de se faire des potes, jouer au flipper ou aller au Mac Do griller des clopes et causer du
dernier CD merdique… C’est une putain de perte de temps. C’est maintenant qu’il faut faire
chier et se démarquer des autres. On est des jeunes ! Ça voulait dire quelque chose avant.
Ca parlait de rébellion, de révolution, non ? A part les Punks, qu’est-ce que les jeunes ont
fait ces trente dernières années ? Que dalle !
Interprété par des comédiens d’une grande justesse, au travers d’une mise en scène sobre
et efficace, cette pièce nous plonge dans des questions d’actualités, au cœur du monde
des ados d’aujourd’hui.
Distribution
De Enda Walsh / Traduction Xavier Mailleux / Mise en scène Sylvie de Braekeleer /
Assistée par Edwige Baily / Avec Bruno Borsu, Alice De Marchi, Fanny Donckels, Martin
Goossens, Elsa Poisot, Jordan Marty / Vidéo Emmanuel Jespers / Lumières Xavier
Lauwers / Scénographie Olivier Wiame / Maquillages Urteza Da Fonseca / Costumes
Carine Duarte / Décor sonore Nicolas Stroïnovsky / Séquences vidéos Olivier WIame et
Sébastien Fernandez / Production Théâtre de Poche de Bruxelles
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ENDA WALSH,
WALSH, L’AUTEUR
Chatroom est à l’origine une pièce de théâtre écrite par le dramaturge irlandais Enda
Walsh. Elle est ensuite adaptée au cinéma par le réalisateur Hideo Nakata mais toujours
sous la plume du dramaturge. Sylvie de Braekeleer est tombée sous le charme de
Chatroom et propose à son tour une adaptation de la pièce.
Enda Walsh est né en 1967. Il est l’élève d’un grand auteur
contemporain, Roddy Doyle. Après avoir écrit pour le théâtre
jeunesse de Dubin, il déménage à Cork où il débute une
collaboration avec le réalisateur Pat Kiernan à la Corcadorca
Theatre Company. Sa principale percée vient du film Disco
Pigs, racontant une histoire d’amour passionnée entre deux
adolescents qui se termine en tragédie. Enda Walsh déménage
ensuite à Londres et devient de plus en plus prolifique à partir
de 2005. Il écrit pas moins de 17 pièces de théâtre, deux pièces
radiophoniques, trois scénarios et une comédie musicale pour
laquelle il remporte un Tony Award. Plusieurs de ses pièces sont
également traduites en 20 langues dont Chatroom. Il collabore à la rédaction du scénario
du film Hunger, dirigé par Steve McQueen, avec Michael Fassbender dans le rôle de
Bobby Sands, membre de l’IRA (armée républicaine irlandaise). Il écrit également
l’adaptation de sa pièce Chatroom pour le réalisateur Hideo Nakata. Le film est sélectionné
pour la catégorie Un Certain Regard du Festival de Cannes en 2010.
Enda Walsh est actuellement en train de tourner trois films, une adaptation d’un conte
pour enfants, un film intitulé Jules in the city basé sur la vie du musicien Rufus
Wainwright, et enfin une adaptation du livre de Gitta Sereny intutilé That Darkness à
propos de la vie de Franz Stangl, le commandant des camps d’extermination de Sobibor et
de Treblinka.
Sa majesté des Mouches a eu une influence majeure sur moi. Cette histoire nous suggère
que nous ne sommes des êtres moraux qu’à cause des limites que nous impose la société.
Enlevons-les et nous retournons à quelque chose de primitif. Je voulais que cette dimension
fasse partie de ma pièce…
Enda Wa
Wa lsh
Sa Majesté des Mouches est écrit par l’auteur anglais William Golding. Celui-ci imagine
dans les années 60, des enfants livrés à eux-mêmes dans une nature sauvage et
paradisiaque. D’abord, ils tentent de s’organiser en reproduisant les schémas sociaux qui
leur ont été inculqués. Mais bien vite le groupe disparait, supplanté par une organisation
tribale, sauvage et violente bâtie autour d’un chef charismatique avec des pulsions
archaïques. La civilisation s’estompe au profit d’un retour à un état proche de l’animal que
les enfants les plus fragiles ou les plus raisonnables paieront de leur vie.
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SYLVIE DE BRAECKELEER,
BRAECKELEER, METTEURE EN SCÈNE
Sylvie de Braekeleer1 fait ses études de théâtre à l’Institut des Arts de diffusion (IAD). Elle
passe une première saison à l’Atelier Théâtral de Louvain-la-Neuve en tant que
comédienne, assistante à la mise en scène et régisseure de plateau en Belgique et en
France.
En 1988, elle crée sa propre compagnie avec Michel Bernard « La Manufacture Théâtre ».
Dès 1989, elle rejoint le Théâtre Isocèle, compagnie Jeune public où elle écrit et met en
scène de très nombreux spectacles souvent primés. Elle est également professeur
d’interprétation dramatique et de mise en scène à l’institut des Arts de diffusion depuis
1996. Elle porte une attention toute particulière aux textes contemporains. Elle y est
Présidente du Conseil d’option et membre de la Commission de recrutement.
Interview
Extraits de l’interview réalisée par Sophie Schneider pour le Magazine Victoire, janvier 2009
Comment asas - tu découvert le texte de Chatroom ?
C’est Roland Mahauden qui me l’a fait découvrir, il avait vu la pièce à Londres. J’ai tout de
suite flashé sur la thématique. Dans l’écriture, j’ai aimé la brièveté des scènes, très
rythmées. J’aimais bien aussi le langage, qui n’est justement pas le langage msn, mais un
langage assez élaboré.
L’auteur défend le fait que ce sont des adolescents très intelligents, donc ils ont un
langage structuré, pas abrutissant. Ce qui me plaisait aussi dans le projet c’était la gageure
de mettre en scène des personnages qui chattent entre eux : j’ai voulu qu’ils ne se
regardent jamais, sans pour autant tomber dans le mime réaliste. Il y a donc une forme qui
est intéressante aussi.
Comment avez
avezez- vous travaillé sur le texte d’Enda Walsh ?
Je ne voulais pas que les adolescents se sentent singés sur scène mais qu’ils puissent
s’identifier avec les personnages. L’écriture d’Enda Walsh permet beaucoup de choses :
ses protagonistes n’existent que par leurs discours et ne sont pas du tout typés. J’ai ainsi
beaucoup travaillé sur les propositions des comédiens et j’ai pris les possibilités qui me
semblaient à la fois les plus nuancées, intéressantes et ambiguës.
Chatroom nous parle, entre autres choses,
choses , du danger que représente Internet pour
les jeunes… Tu fais partie des gens qui ont une pleine confiance en la jeunesse et en
son esprit critique, ou de ceux qui s’en méfient ?
Je ne penche ni d’un côté ni de l’autre. Je pense que chaque être humain, qu’il soit enfant,
adolescent, adulte, porte en lui le meilleur et le pire, et tout dépend du contexte. Si je
travaille beaucoup pour les enfants, si j’adore travailler à l’IAD, c’est parce que j’ai une foi
énorme dans la jeunesse. L’éducation a beaucoup d’importance : plus on ouvre des portes
aux gens, plus ils vont être inventifs, créatifs. Après, comme le dit l’auteur de Chatroom,
c’est sûr qu’on porte chacun un bourreau en nous et qu’à certains moments nos pulsions
sadiques vont prendre le dessus. Si je devais choisir, je me situerais quand même
davantage du côté de la confiance…
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http://www.lacoupole.fr/medias/article/328/pdf/dossier_pedagogique_chatroom.pdf
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Qu’apprenonsQu’apprenons -nous du rapport au virtuel dans Chatroom ?
Ce que la pièce montre très bien c’est que dans le virtuel, on transgresse plus rapidement
certaines barrières sans s’en rendre compte. Ce sont les adolescents entre eux qui se
rendent compte in fine qu’il y a eu dérapage. Aucun adulte ne vient leur dire que les limites
ont été ici dépassées.
En parlant du théâtre jeune public, qu’est ce qui t’a poussée dans cette voie ?
C’est avant tout des rencontres. Les premières compagnies qui sont venues me demander
de les mettre en scène étaient des compagnies jeune public. C’était un monde que
j’estimais mais que je ne connaissais pas bien. Par la suite, j’ai vraiment eu un engouement
pour ce théâtre qui en Belgique est très dynamique, extrêmement créatif, et dans lequel
on peut parfois prendre des risques beaucoup plus grands.
Je trouve que le théâtre est un média fabuleux. Pour moi, c’est celui qui est le plus humain.
Même si le théâtre est dans la marge actuellement, ça reste un art fondamental. Je pense
que si tout disparaissait, il y aurait toujours quelqu’un pour monter sur une caisse et
raconter des histoires aux autres.
Tu as pensé un public idéal pour cette pièce ?
Non, justement. Pour moi c’était très clair : je ne voulais pas que ce soit un spectacle «ado».
C’est évident que ça va parler aux adolescents, mais moi j’ai été interpellée en tant
qu’adulte. Il y a plusieurs degrés de lecture possible. C’est ce qui m’intéresse aussi quand
je travaille dans le théâtre jeune public : j’essaie toujours qu’il y ait plusieurs lectures et que
chacun puisse s’y retrouver...
Qu’estQu’est- ce que tu répondrais aujourd’hui à un jeune qui te dirait qu’il a envie d’être
comédien ?
Je trouve ça formidable qu’il y ait tellement de jeunes qui veulent être comédiens
aujourd’hui. En tant que professeur à l’IAD, je suis toujours émue de voir le nombre de
jeunes qui ont envie de faire ça. C’est par ailleurs un métier dur, où il faut être
extrêmement exigeant par rapport à soi-même. Il faut placer la barre très haut et en même
temps ne pas être trop narcissique, accepter de se remettre en question. Il y a plein
d’écoles,
plein
de
manières de commencer
©Stéphanie Jassogne
à faire ce métier… tout
dépend du désir très
profond de faire ça.
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EN SAVOIR PLUS SUR LE
LE SPECTACLE
Six adolescents se retrouvent dans le confort anonyme de leur chambre pour chatter. Très
vite ils discutent sur un forum dédié aux « sujets coriaces » et le jeu dérape…
Les personnages, portraits
Laura : elle est un peu la psychologue de service, interprétée par Adriana da Fonseca.
Jack : le baba cool, interprété par Cédric Lombard
William : le BCBG de la bande, interprété par Olivier Lenel
Eva : la provocatrice et fan de Britney Spears, interprétée par Elsa Poisot
Emily : ressemble un peu à Fifi Brindacier, interprétée par Deborah Rouach
Jim : le paumé dont le père est parti lorsqu’il avait six ans et qui se croit détesté par sa
mère, interprété par Julien Vargas.
L e plateau
Sur le plateau se trouvent six chaises de métal alignées sur deux rangées. Une musique
techno vient animer les différents intermèdes et les comédiens ont tous en leur possession
un sac d’accessoires.
Chaque personnage est assis face à un ordinateur que l’on ne voit pas, chacun chez eux et
pourtant ils communiquent les uns avec les autres.
Partenaire des comédiens, l’outil technologique est omniprésent avec des vidéos qui
prolongent le jeu théâtral.
Les comédiens ne se parlent pas directement, ils parlent dans le vide, au public qui se
trouve être au final directement concerné.
La pièce fonctionne également par courtes séquences : Jack chatte avec William, Eva
chatte avec Emily et ensuite Jim avec Laura. Les conversations finissent par s’entrecroiser.
©Stéphanie Jassogne
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NORMAL? VOUS AVEZ DIT
DIT NORMAL
NORMAL?
Les normes
Si nous prenons la définition du dictionnaire Larousse en ligne, nous avons pour le mot
« normalité » : « État, caractère de ce qui est conforme à la norme, à ce qui est considéré
comme l'état normal. »
Au vu de cette définition, il est important de définir le concept de « norme ». Voici
comment le sociologie2 définit ce terme :
Les normes constituent les moyens qui permettent d’atteindre les fins que sont les
valeurs ; elles peuvent être :
- Non écrites : coutumes, traditions ;
- Écrites ; elles se transforment alors en règles, les règles institutionnalisant les
normes. On peut alors distinguer trois types de normes :
• Normes de type axiologique : il est
impératif de les respecter sous peine
de sanction (loi)
• Normes
de
type
fonctionnel :
l’obligation de les respecter et moins
forte (code de déontologie)
• Normes de type coutumier : on est
libre de les respecter plus ou moins, il
n’y a guère de sanctions.
L’anormalité
Nombreux sont ceux qui se sont déjà posés la question de la normalité.
Elle peut être définie de différentes manières et selon différentes approches :
L’approche statistique par laquelle les comportements partagés par une majorité de la
population sont considérés comme normaux et comme anormaux ceux qui sont
minoritaires.
Plusieurs problèmes se posent avec cette définition : où placer la limite entre majorité et
minorité ? Quels seront les comportements adoptés suivant l’époque, la culture, … face à
des personnes qualifiées d’anormales ?
L’a
L’ approche culturelle : Les personnes sont considérées comme normales si elles
correspondent aux valeurs culturelles du groupe auquel elles appartiennent. A l’inverse,
celles qui ne correspondent pas aux critères culturels sont considérées comme anormales.
L’approche
L’approche individuelle où l’individu n’est plus comparé au reste de la population mais à
lui-même. Le comportement est alors qualifié d’anormal s’il est différent de ceux mis en
œuvre dans le passé par cette même personne.
http://etablissements.ac-amiens.fr/0600001a/SPIP-v1-81/IMG/pdf/DEFINITIONS_DE_BASE_EN_SOCIOLOGIE.pdf
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L’approche
L’approche environnementale qui considère une personne comme normale si elle
parvient à agir de manière autonome et adaptée dans les différentes situations de la vie :
travail, vie amoureuse, famille, conduite,… Cette personne est qualifiée d’anormale si elle
ne parvient plus à gérer la situation.
Cependant, il faut souligner qu’aucune de ces définitions n’est totalement satisfaisante car
elles comportent toutes des avantages et des inconvénients. Il n’est pas évident d’en
privilégier une plutôt qu’une autre car elles sont complémentaires.
La normalité n’est pas simple à définir car selon le caractère, la culture, l’environnement,…,
un comportement peut être tout autant qualifié de normal que d’anormal.
C’est quoi « être normal » ?
Qu’y a-t-il de « dérangeant » dans l’(a)normalité ?
Comment vivre ensemble ?
Quels sont les fonctionnements et les réflexes en groupe ?
S’adapter aux valeurs du groupe en reniant ses propres valeurs,
n’est-ce pas dangereux ?
Est-ce que les normes montrent le chemin de la normalité ?
Les normes représentent-elles quelque chose de contraignant ou
sont-elles utiles pour le respect des droits de chacun ?
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@ PROPOS D’INTERNET
Une question de génération 3
Une génération est un groupe de personnes qui peut être identifié par des tendances
démographiques et des expériences communes. La classification en génération est un outil
souvent utilisé par le département « Ressources Humaines » d’une entreprise pour cibler
au mieux les personnes que l’entreprise désire recruter ; et d’adapter ainsi parfaitement
son message.
Cependant, cet outil n’est pas celui à privilégier car même si il y a quelques similitudes
entre les personnes d’une même génération, beaucoup de différences subsistent. Pour
illustrer l’utilisation d’internet, la classification en génération est parfois utilisée. Il y la
génération des Papy Boomers, la génération X mais surtout les générations Y et Z qui sont
particulièrement intéressantes dans le cas présent.
Pourquoi ? Car ces deux dernières générations ont en commun une parfaite utilisation des
outils informatiques4.
La génération Y
Elle englobe les gens qui sont nés au début des années 1980 jusqu’en 1995. Ces
personnes ont une maitrise intuitive de l’informatique et plus de la moitié sont
considérés comme étant des créateurs de contenus (blog, Myspace, …). Les
personnes liées à cette génération seraient très créatives.
La génération Z
Elle englobe ceux qui sont nés de 1995 à 2010 et commence seulement à émerger.
Ce sont des Digitales Natives, c’est-à-dire qu’ils sont nés avec un ordinateur dans
les mains. Il s’agit de la génération Internet. Plusieurs études ont été réalisées sur
ces Digital Natives et souvent la question de la compétence est au centre des
préoccupations.
D’après une étude réalisée par le CRIOC5, plus de 9 jeunes sur 10 utilisent Internet.
3 jeunes sur 4 déclarent se sentir en sécurité en ligne sauf pour les enfants de 10 et
11 ans.
Une étude6 réalisée par Elodie Kredens et Barbara Fontar montre que 72,8 % des
jeunes interrogés ne savent pas dater l’arrivée d’Internet dans leur foyer ou
considèrent que cette technologie a toujours été présente chez eux. Cependant, il
ne faut pas avoir une image des parents complétement dépassés car parents, frères
et sœurs jouent massivement le rôle de professeurs ou conseillers.
La plupart des jeunes ont surtout tendance à faire ce que font leurs amis : ils
s’imitent, se conseillent, fonctionnent par bouche-à-oreille,…
La sphère amicale constitue le premier moyen de découvrir les nouveautés sur le
web. Les jeunes semblent bien maitriser leur navigation. Même s’il ressort lors des
entretiens que les connaissances d’Internet sur le plan technique ne sont pas
http://www.rhinfo.com/actualites/dossiers/la-diversite-dans-lentreprise/la-diversite-danslentreprise/enm/18295/65/619230/generation-y-et-approches-rh-par-groupes-dage
4
http://www.pedagogeeks.fr/download/documents_pdf/generationxv1.pdf
5
http://www.crioc.be/FR/doc/x/y/document-4689.html
6
http://www.generationcyb.net/IMG/pdf/Synthese_Frequence_Ecoles.pdf
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toujours solides. S’ils maitrisent l’architecture globale d’Internet, ils sont loin
d’appréhender sa structure de fond ainsi que ses principes de fonctionnement et
d’organisation.
Vous reconnaissez vous dans une de ces générations ?
Depuis quand Internet est-il installé chez vous ?
Quelle utilisation en faites-vous ?
Avez-vous l’impression de maitriser l’entièreté de l’outil Internet ou
reste-t-il des zones d’ombre ?
Les dangers d’internet
Internet a beaucoup de bons côtés mais parfois cela peut aussi se transformer en jeux
dangereux. En effet, de nombreux faits divers7 illustrent parfaitement cette problématique.
Les risques de chantage ou d’arnaques sont bien présents, même si l’on pense avoir une
totale maitrise d’Internet. Dans tous les cas, il faut rester vigilant.
Facebook n’échappe pas à la règle et connait aussi pas mal de
Facebook et la
dérives. Pour éviter les ennuis, il y a quelques règles simples à
confidentialité à l’épreuve :
respecter :
www.takethislollipop.com
- Limiter la diffusion des informations : paramétrer son
compte pour le rendre confidentiel au plus grand
nombre. Opter pour diffuser les différents types d’informations de manière sélective.
- Utiliser un mot de passe correct : éviter les mots courts (supérieurs à 6 caractères).
Utiliser plutôt une combinaison de lettres majuscules, minuscules et de chiffres et
éviter les mots de passe facile.
- Ne pas mentionner des informations trop personnelles qui pourraient faciliter la tâche
de personnes mal intentionnées. Un exemple : « je pars en vacance » et un excellent
indice pour d’éventuels voleurs.
- Ne jamais oublier de se déconnecter de Facebook sur un ordinateur partagé.
Etre net sur le net !
Chacun est responsable de sa réputation sur Internet, il faut donc veiller à avoir une bonne
e-réputation. Les recruteurs sont nombreux à aller faire des recherches sur leurs candidats.
Il ne faut pas oublier que les paramètres de confidentialité sont parfois modifiés et que
toute photo postée par exemple sur « Instagram » pourrait être reprise par la presse pour
illustrer n’importe quel article…
Pensez-vous avoir une bonne e-réputation ?
Que faire à l’avenir pour améliorer votre web-réputation ?
Plusieurs moyens pour vérifier sa réputation sur internet :
1) taper son nom et prénom dans Google et regarder les résultats. Certaines
peuvent surprendre
2) Aller sur le site de la mairie de Paris qui met à disposition des jeunes un outil
intéressant leur permettant de mesurer leur réputation sur Facebook :
http://ereputation.paris.fr/
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Voir annexe
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Internet au bal masqué
Réf : Serge Tisseron, Virtuel, mon amour, Albin Michel, 2008
Si quelques récents faits divers tragiques ont mis en lumière le danger que peut
représenter Internet pour les adolescents suicidaires, cela ne doit pas pour autant
conduire à ne voir que la face sombre d’internet. Cette technologie peut représenter
une très grande aide pour les adolescents souvent réticents à solliciter des adultes
par ailleurs peu disponibles à leur écoute. Ils vont pouvoir aller y chercher des
informations, des conseils, de l’aide, en catimini.
Certains adolescents vont utiliser ces nouvelles technologies pour explorer des
aspects extrêmes d’eux-mêmes et les proposer à autrui.
En effet, il est courant que les adolescents aient plusieurs blogs. Sur l’un ils
cultiveront leur côté morbide, sur l’autre, ils feront partager leurs gouts musicaux ou
cinématographiques, sur un autre encore, leurs peines de cœur. Les jeunes
apprennent au travers de ces blogs à jouer avec leurs différentes identités et
cherchent avant tout à capter l’attention de leurs interlocuteurs, y compris en
forçant le trait.
Les règles qui régissent Internet ne sont pas les mêmes que dans la vie réelle. Une
rencontre peut y être réduite au plus petit dénominateur commun, sur lequel est
bâtie l’illusion d’une communication totale. C’est ainsi que des pactes suicidaires
vont pouvoir se sceller. Internet est un bal masqué où tout le monde joue à
emprunter des identités et à tenir des propos auxquels ils ne croient pas forcément.
Il faudrait l’expliquer, dès les classes primaires, aux enfants.
©Stéphanie Jassogne
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QUELLES IDENTITÉS SUR
SUR LE WEB ?
L’ identité sur Internet varie en fonction des sites sur lesquels chacun s’inscrit. Ces sites
ont différentes plateformes d’enregistrement qui nécessitent certaines informations pour
la navigation. Bien entendu, ces informations sont différentes d’une plateforme à l’autre.
Dominique Cardon8, chercheur au laboratoire des usages de France Telecom R&D s’est
intéressé à la cartographie du web 2.0 et en a dégagé plusieurs formes de visibilités9 :
Le paravent
Les individus masquent leur identité derrière plusieurs critères qui ne se révèlent
qu’auprès d’individus choisis. Ex : sites de rencontres
Le clairclair- obscur ou navigation à la torche
La présentation de soi est contrainte par le regard et le jugement potentiel des autres.
La quantité d’informations personnelles mises sur la plateforme augmente le nombre
d’amis numériques. Cependant, deux problèmes se posent avec l’extension du nombre
d’amis, c’est d’une part la définition de l’amitié et surtout de sa fiabilité.
Ex : Facebook
Le phare
Les utilisateurs vont proposer un contenu sur base de leur expérience des produits
culturels proposés. Il y a souvent un élargissement de l’espace de conversation au-delà
du partage de contenu. L’accumulation de contacts mène à la constitution d’une
audience et d’un capital « réputationnel » Ex : MySpace, Wikipédia, Youtube
La visibilité en postpost- it
Il s’agit de micro-blogging, C’est une micro-narration contextuelle qui sera publiée.
Ainsi, un individu qui suit une personne particulière, sait ce que cette personne fait ou
où elle se trouve à un certain moment, … Ex : Twitter
La Lanterna Magica.
Cette visibilité est totalement virtuelle. L’identité est autoproduite et n’a pas forcément
de liens avec l’identité réelle. Il s’agit des jeux en réseaux où un avatar, qui peut être
totalement différent de ce que l’individu est dans la réalité, est créé.
Ex: World of Warcraft, Second life,…
Où pensez-vous vous situer ?
Qu’est-ce que ça peut impliquer dans la relation aux autres ?
Quelles peuvent être les conséquences de ces multiples identités ?
Cardon Dominique, « Le design de la visibilité » Un essai de cartographie du web 2.0 ,
Réseaux, 2008/6 n° 152, p. 93-137. DOI : 10.3917/res.152.0093
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Schéma
Schéma de la visibilité sur le web :
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PISTES PÉDAGOGIQUES
× Le virtuel au théâtre : comment le mettre en scène
× L’utilisation d’Internet : ses dangers, ses avantages, ses conséquences sur le
quotidien
× Les réseaux sociaux ou l’amitié en question sur la toile
× La question de la normalité
Pistes de lectures :
W. Golding., Sa majesté des mouches, Belin Gallimard, volume 2, 2006
F. Andriat., Je voudrais que tu…, Grasset-Jeunesse, 2011
SOURCES
Cardon Dominique, « Le design de la visibilité » Un essai de cartographie du web 2.0 ,
Réseaux, 2008/6 n° 152, p. 93-137. DOI : 10.3917/res.152.0093
http://en.wikipedia.org/wiki/Enda_Walsh
http://ereputation.paris.fr/
http://etablissements.ac-amiens.fr/0600001a/SPIP-v1-81/IMG/pdf/DEFINITIONS_DE_BASE_EN_SOCIOLOGIE.pdf
http://icampus.uclouvain.be/claroline/backends/download.php?url=L1By6XNlbnRhdGlvbn
NfZHVfcHJvZi9URVNUTTIwMTEtY2g2LnBkZg%3D%3D&cidReset=true&cidReq=COMU2
661
http://www.abcdijon.org/1213/ESPACEPEDAGOGIQUE/dossierspedagogiques/Chatroo
m.pdf
http://www.crioc.be/FR/doc/x/y/document-4689.html
http://www.focusrh.com/tribunes/classement-des-generations-encore-dactualite.html
http://www.generationcyb.net/IMG/pdf/Synthese_Frequence_Ecoles.pdf
http://www.lacoupole.fr/medias/article/328/pdf/dossier_pedagogique_chatroom.pdf
http://www.pedagogeeks.fr/download/documents_pdf/generationxv1.pdf
http://www.psycho-coaching.com/FAQ-therapie-normalite-psychopathologiepsychotherapie.php
ttp://www.rhinfo.com/actualites/dossiers/la-diversite-dans-lentreprise/la-diversite-danslentreprise/enm/18295/65/619230/generation-y-et-approches-rh-par-groupes-dage
http://www.takethislollipop.com/
http://www.theatre-contemporain.net/spectacles/Chatroom/ensavoirplus/idcontent/18715
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Pour tout renseignement complémentaire ou pour organiser les animations dans les classes,
n’hésitez pas à contacter : Isabelle Peters – [email protected] – 0493/093.011
ANNEXE
A Brest, un adolescent se suicide après avoir été victime de chantage
sur Internet.
Internet. Par Vincent Durupt - Brest Correspondant
Le 10 octobre, Gauthier, 18 ans, s'est pendu à Brest (Finistère). Il ne supportait pas un
chantage sur le réseau Facebook. Il est décédé une semaine plus tard à l'hôpital. Ses
parents, surmontant leur deuil, ont témoigné le samedi 27 octobre dans les journaux locaux,
Le Télégramme et Ouest-France, afin d'alerter les familles sur les dangers que peuvent
courir les adolescents.
Ce mercredi 10 octobre, Gauthier, élève de terminale dans un lycée brestois, revient en
début d'après-midi au pavillon familial où se trouvent sa maman et ses deux soeurs, de 10 et
15 ans. En chemin, il s'arrête à la boulangerie. Son comportement est tout à fait normal
quand il arrive chez lui et qu'il monte dans sa chambre. Mais deux heures après, il en ressort
précipitamment, discutant au téléphone. "Il avait l'air absent", raconte sa mère, dans Le
Télégramme. Moins d'une demi-heure plus tard, ses proches le retrouvent entre la vie et la
mort, dans l'abri de jardin.
C'est l'ordinateur qui renseignera sur le drame qui s'est noué dans le huis clos de la
chambre. Tout a commencé sur un site de discussions entre adolescents. Le principe en est
simple : les interlocuteurs, qui ne se connaissent pas, entament une conversation, et
zappent sur le contact suivant si elle ne leur convient pas. C'est ainsi que le jeune homme
entre en relation avec une fille. Qui demande à prolonger l'échange sur Facebook, sans
doute pour avoir accès à sa liste d'amis. Se dévêtant, elle lui demande d'en faire autant. Il
s'étonne d'être le seul "ami" sur son mur. Elle explique que son profil ayant été piraté, elle
vient d'en créer un nouveau.
Le jeu sexué continue par webcam interposée, l'échange n'aurait duré que dix minutes.
Jusqu'à ce qu'elle l'interrompe brusquement, en anglais : "J'ai une vidéo porno de toi, si tu
ne me donnes pas 200 euros, je vais détruire ta vie." Avec la menace de diffuser les images
à ses amis si le jeune homme refuse. Un chantage que Gauthier ne supportera pas. Dans un
SMS d'adieu, où il s'excuse, il écrit à l'adresse de ses parents que "tout est de [sa] faute".
"DESCENTE EXPRESS"
Quelques instants auparavant, il a eu un cousin de son âge, et confident, pendant plusieurs
minutes au téléphone. Celui-ci n'aurait pas perçu dans les propos une telle panique.
"Les psychologues ont parlé de "raptus", de descente express", tente d'expliquer son père
dans Le Télégramme. Gauthier n'était pas un geek, un accro du réseau. Ses proches le
décrivent comme "prudent, sensible" et "protecteur envers ses soeurs". Sportif, il donnait un
coup de main pour s'occuper des jeunes d'une équipe de basket, discipline dans laquelle sa
famille est investie. Et quand il était à l'hôpital, ses camarades de classe sont venus en
nombre.
Une plainte contre X a été déposée. L'ordinateur, identifié, émettait d'un cybercafé
d'Abidjan (Côte d'Ivoire). Dimanche, le parquet de Brest a confirmé qu'une enquête était
ouverte. La tâche pour remonter jusqu'aux instigateurs du chantage s'annonce difficile... Le
lendemain du drame de Brest, une jeune Canadienne de 15 ans, Amanda Todd, mettait elle
aussi fin à ses jours. Elle ne supportait plus les conséquences de la diffusion sur le Net
d'images la montrant la poitrine dénudée.
"Par le biais d'un ordinateur, quelqu'un est entré sous le toit de notre maison pour
commettre des atrocités. Et il n'y avait pas de moyens pour l'arrêter", témoignaient samedi
les parents de Gauthier.
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