RECOMMANDATION CONCERNANT LES CHEVRES adoptée par

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RECOMMANDATION CONCERNANT LES CHEVRES adoptée par
RECOMMANDATION CONCERNANT LES CHEVRES
adoptée par le Comité Permanent à sa 25ème réunion
le 6 novembre 1992
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PREAMBULE
Le Comité Permanent de la Convention européenne sur la protection des animaux dans
les élevages,
Etant chargé, aux termes de l'article 9 de la Convention, d'élaborer et d'adopter des
recommandations aux Parties contenant des dispositions détaillées en vue de l'application des
principes énoncés au Titre I de ladite Convention, ces dispositions devant se fonder sur les
connaissances scientifiques concernant les différentes espèces ;
Conscient également de l'expérience acquise dans la mise en oeuvre des principes de
protection des animaux figurant aux articles 3 à 7 de la Convention ;
Considérant qu'en l'état actuel de l'expérience acquise et des connaissances scientifiques
sur les besoins biologiques essentiels des chèvres, certains systèmes d'élevage actuellement
commercialisés, et notamment ceux dans lesquels les animaux sont étroitement regroupés, ne
couvrent pas tous les besoins dont la satisfaction est essentielle au bien-être des animaux ;
Considérant dès lors que des efforts importants et continus doivent être faits pour
adapter les systèmes actuels d'élevage extensif et intensif, et pour développer de nouveaux
systèmes satisfaisants pour couvrir les besoins des chèvres dans les élevages ;
Conscient du fait que les exigences de base pour la santé et le bien-être du bétail sont un
bon entretien, des systèmes d'élevage adaptés aux besoins biologiques des animaux, ainsi que
des facteurs d'environnement appropriés, de manière à ce que les conditions d'élevage des
chèvres répondent au besoin d'une alimentation et de systèmes de nutrition appropriés, de liberté
de mouvement, de confort physique, de comportement normal tel que se lever, se coucher, se
reposer, dormir, se nettoyer, manger, ruminer, boire, déféquer et uriner, de contact social
adéquat et au besoin de protection contre les mauvaises conditions climatiques, les attaques
contre les prédateurs, les blessures, les parasites, et les maladies ou les troubles du
comportement, ainsi qu'à d'autres besoins qui peuvent être identifiés comme essentiels par
l'expérience acquise ou les connaissances scientifiques ;
CHEVRES
-2-
Préoccupé par la possibilité que les résultats de certains progrès en matière de
biotechnologie puissent nuire au bien-être des chèvres, et conscient de la nécessité de s'assurer
que de tels développements ne portent atteinte ni à la santé ni au bien-être des animaux ;
Conscient également de ce qu'il est tenu de réexaminer toute recommandation à la
lumière de l'information nouvelle pertinente, et par conséquent désireux d'encourager des
recherches par toutes les Parties en vue de développer des systèmes alternatifs plus susceptibles
d'apporter des solutions en accord avec les intentions de la Convention ;
A adopté la Recommandation suivante concernant les chèvres.
DISPOSITIONS GENERALES
Article 1
1.
La présente Recommandation s'applique à toutes les chèvres élevées ou détenues pour la
production de nourriture, de toison, ou de peau ou pour d'autres raisons d'élevage.
2.
Aux fins de la présente Recommandation, le terme "chèvre" se rapporte au bétail caprin,
les individus de moins de 6 mois étant considérés comme des chevreaux.
Article 2
Il devrait être tenu compte des quelques caractéristiques biologiques importantes
suivantes des chèvres (Capra hircus) :
a.
Elles obtiennent leur nourriture davantage en broutant qu'en pâturant et sont mieux
adaptées aux sols durs et secs. Leur aptitude à grimper est très développée et cela facilite
leur recherche de nourriture. Elles ont besoins de températures chaudes et tolèrent mal
les températures basses, en particulier quand celles-ci sont combinées à des conditions
climatiques humides et ventées.
b.
Elles émettent souvent des sons en réponse à un congénère et à l'homme. Elles
avertissent d'un danger perçu, qui peut être un homme, par des sons tels que des
grognements. Elles peuvent fuir ou se retourner et faire face au danger. Si elles ne sont
pas dérangées, elles passent beaucoup de temps à explorer. Dans les enclos et les
bâtiments, elles peuvent être facilement perturbées par exemple par des ombres, des
reflets et des bruits forts.
c.
Elles vivent en groupes sociaux, composés essentiellement de membres d'une même
famille et normalement ne recherchent l'isolement que lors de la mise-bas. Un isolement
forcé peut avoir des conséquences sérieuses, même fatales par suite d'un refus de
s'alimenter.
-3d.
CHEVRES
Les chèvres de la plupart des races sont des reproducteurs saisonniers, mais à d'autres
moments de l'année, les mâles se rassemblent en sous-groupes distincts. Les difficultés à
la naissance sont relativement peu fréquentes. Il y a un chevreau ou plus par mère et ils
se cachent, restant en général près du lieu de mise bas plutôt que de suivre leur mère.
Des perturbations juste avant ou après la mise bas peuvent résulter en l'absence de
formation des liens maternels.
ENTRETIEN ET INSPECTION DES CHEVRES
Article 3
1.
Le type de chèvre, le nombre et la densité devraient dépendre de l'environnement et de la
probabilité de présence d'une nourriture suffisante pendant l'année. L'éleveur devrait être
suffisamment compétent pour sauvegarder le bien-être du troupeau, en tenant compte des
caractéristiques de la race et du système d'élevage utilisé, ainsi que de tous les aspects de
l'environnement. La dimension ou densité d'un troupeau ne devrait pas être trop grande et un
grand troupeau ne devrait pas être constitué si l'on n'est pas raisonnablement certain que
l'éleveur peut sauvegarder le bien-être de chaque individu.
2.
Le personnel chargé de l'élevage devrait être en nombre suffisant et posséder une
connaissance théorique et pratique satisfaisante des chèvres et du système d'élevage utilisé pour
pouvoir :
-
reconnaître si les animaux sont ou non en bonne santé ;
-
comprendre la signification des changements de comportement ;
-
apprécier dans quelle mesure l'environnement est adapté à la santé et au bien-être des
animaux.
3.
L'éleveur doit être compétent et devrait être expérimenté dans tous les domaines
concernant l'élevage de chèvres, y compris la manipulation des chèvres, la parturition, la traite,
les soins des pieds, la tonte et l'étrillage si nécessaire, et dans la mesure où cela est permis par le
droit interne, la vaccination, l'injection et l'administration orale des médicaments. Quand un
éleveur ayant un petit nombre de chèvres n'a pas l'expérience requise ou ne dispose pas de
l'équipement nécessaire, il doit s'assurer qu'il peut consulter un expert ou avoir accès à un tel
équipement lui permettant de résoudre d'une façon adéquate tout problème rencontré.
4.
Chaque race de chèvre a ses propres caractéristiques et l'éleveur devrait être conscient
des exigences particulières des animaux dont il a la charge. Les chèvres ont une tendance
naturelle à brouter et à se déplacer à la recherche de nourriture et ces facteurs doivent être pris
en considération pour choisir un environnement approprié.
5.
Les chèvres devraient toujours être traitées comme des individus séparés, même
lorsqu'elles vivent en vastes troupeaux. Lorsque les chèvres doivent être élevées séparément,
elles ont besoin de contacts plus fréquents avec l'éleveur et d'une surveillance par celui-ci.
Lorsque l'on constitue de nouveaux groupes, il faut veiller à éviter les combats et le stress.
CHEVRES
-4Article 4
1.
Afin de développer une relation positive entre l'homme et l'animal, l'animal doit être
manipulé de manière appropriée avec soin, et d'autres contacts doivent être établis dès le plus
jeune âge.
2.
L'éleveur devrait être expérimenté en matière de maniement et d'acheminement des
chèvres et comprendre leurs comportements.
3.
Les chèvres doivent être manipulées avec calme étant donné qu'elles ont plus tendance à
se laisser mieux guider ou conduire de cette façon plutôt que dans un état d'excitation. Lorsque
les animaux sont acheminés, leurs tendances grégaires devraient être exploitées. Les chèvres
devraient de préférence être menées par devant mais peuvent être menées par derrière à
condition de faire attention. Les mouvements qui peuvent effrayer, blesser ou agiter les animaux
doivent être évités. Les chèvres ne devraient pas être soulevées par la tête, les cornes, les pattes,
la queue ou la toison. Les instruments tels que des bâtons ne doivent être utilisés que pour
guider les animaux et ne doivent pas être utilisés s'ils causent des douleurs ou des souffrances
inutiles aux animaux.
Article 5
Les chèvres gardées à des fins d'élevage ne doivent pas être utilisées à d'autres fins,
telles que les spectacles publics ou les manifestations s'il est probable que cela nuise à leur santé
et leur bien-être.
Article 6
1.
Le troupeau doit être observé de façon approfondie au moins une fois par jour, sauf
quand les chèvres sont gardées à l'extérieur dans des conditions extensives ne présentant pas de
risque et dans des conditions climatiques clémentes où la fréquence des observations peut être
réduite mais devrait être d'au moins une fois par semaine. Cependant, ces observations doivent
être plus fréquentes qu'une fois par jour ou une fois par semaine quand le bien être des animaux
peut être menacé, notamment pendant la période de mise bas, quand il y a risque substantiel
d'attaque par les mouches ou des prédateurs, et dans le cas de changements significatifs de
conduite d'élevage ou d'autres conditions. De telles observations doivent être effectuées
indépendamment de l'utilisation d'équipements de surveillance automatisés, et l'on doit disposer
à cet effet, d'une source de lumière.
2.
L'observation approfondie d'un troupeau n'exige pas que chaque animal soit examiné
individuellement. L'examen individuel ne sera effectué que lorsque l'observation générale en
démontre la nécessité.
3.
Pour cet examen individuel des chèvres, une attention spéciale doit être accordée à leur
état physique, leurs mouvements et postures, leur rumination, à l'état de leur toison, de leurs
oreilles, de leurs yeux, de leur queue, de leurs pattes et de leurs pieds, y compris aux
changements comportementaux, aux plaies, aux blessures, aux signes de claudication ou de
-5-
CHEVRES
maladie. Les animaux en bonne santé émettant des sons, ont des mouvements et des attitudes
correspondant à leur âge, leur sexe, leur race et leur état physiologique. Ils ont notamment: une
vivacité générale, une toison dans un bon état général, les yeux nets et brillants, de bonnes
dents, des mouvements libres, pas de claudication, un bon appétit, un comportement normal
lorsqu'ils boivent ou tètent une rumination normale, pas de parasites externes, pas de blessures
visibles, abcès ou autres lésions visibles.
Article 7
1.
Lors de toute observation, il faut se rappeler que les signes de mauvaise santé englobent:
apathie, perte d'appétit, baisse de la lactation, absence de rumination, écoulements des yeux, du
nez ou de la bouche, salivation excessive, toux persistante, inflammation des articulations ou
d'autres parties du corps, claudication, diarrhée, décoloration du lait ou de l'urine, gonflement,
prolapsus vaginal ou rectal, grattements ou frottements fréquents, perte de la condition
physique, modifications de comportement y compris perturbation de l'organisation hiérarchique
et, dans certains cas, le fait de se tenir éloigné du troupeau.
2.
Si des animaux ne semblent pas être en bonne santé ou s'ils montrent des signes évidents
de comportement indésirable, l'éleveur doit prendre sans tarder des mesures pour en établir la
cause et entreprendre une action appropriée. Si l'action immédiate entreprise par l'éleveur n'est
pas efficace, un vétérinaire doit être consulté, et, si nécessaire, l'avis d'un expert sur d'autres
problèmes techniques impliqués devrait être pris.
Des enclos séparés apportant le confort nécessaire, permettant la surveillance et, dans la
mesure du possible, autorisant l'animal à rester en contact visuel avec d'autres chèvres, doivent
être disponibles pour les animaux malades ou blessés.
3.
Les chèvres qui refusent de manger ou qui ne paraissent pas dans leur forme habituelle
doivent bénéficier d'un traitement spécial, et être changées de pâturages ou placées dans une
installation séparée au besoin. A celles qui ont de mauvaises dents, on doit donner une
nourriture qu'elles pourront absorber sans difficulté, et si cela n'est pas possible et que les
chèvres ne peuvent être soignées de façon satisfaisante, elles doivent être tuées.
4.
Si des chèvres sont malades ou blessées au point de ne pouvoir être transportées sans
que cela ne leur cause des souffrances supplémentaires considérables, elles doivent être traitées
ou tuées sur place. Si des chèvres doivent être tuées sur place, cela doit être fait de façon
humanitaire et sans délai et, quand cela est possible, par une personne expérimentée dans les
techniques d'abattage.
BATIMENTS, ENCLOS ET EQUIPEMENTS
Article 8
Les Parties devraient envisager de prendre des mesures pour que :
a.
lors de la construction de nouveaux enclos, logements ou équipements ou de la
modification d'enclos, logements ou équipements existants, il soit demandé conseil sur
CHEVRES
les questions de santé et de bien-être ;
-6-
-7b.
CHEVRES
des nouvelles méthodes d'élevage des chèvres ou des équipements soient testés et si ils
sont jugés satisfaisants, approuvés du point de vue de la santé et du bien-être des
animaux avant d'être commercialisés.
Article 9
Lorsque l'on envisage la construction de locaux pour les chèvres, tous les risques de
perturbation occasionnés par l'environnement extérieur comme le bruit, la lumière, les
vibrations, les conditions atmosphériques et la pollution et les risques tels que les incendies et
les inondations devraient être pris en compte.
Article 10
Pour les chèvres logées, toutes les précautions raisonnables doivent être prises afin de
réduire le risque d'incendie et un avis spécialisé devrait être obtenu auprès des autorités
compétentes.
L'installation de systèmes d'alarme pour l'incendie pouvant être entendus à tout moment
du jour et de la nuit devrait être prise en considération. Un matériel de lutte contre l'incendie en
état de fonctionnement devrait être facilement accessible.
Des dispositions doivent être prises pour dégager et évacuer le bétail en cas d'urgence.
Article 11
1.
Les bâtiments et les équipements doivent être conçus, construits et entretenus de
manière à minimiser les risques de blessures ou de détresse. Ils ne devraient pas prédisposer les
animaux aux maladies. Les chèvres étant très curieuses, toutes les portes et les attaches de
barrières devraient être à l'épreuve des chèvres. Les surfaces ne doivent pas être traitées avec des
peintures ou des conservateurs du bois qui présentent un risque pour la santé ou le bien-être des
chèvres.
2.
Les râteliers à foin et à ensilage doivent être conçus, positionnés et utilisés de façon à
éviter le risque de blessures, de dommage aux yeux ou de chute de râteliers ou de balles sur les
chèvres ou les chevreaux. Les filets à foin ne devraient pas être utilisés pour les jeunes
chevreaux et les chèvres à cornes afin d'éviter qu'ils ne s'y empêtrent.
3.
Les abreuvoirs, les mangeoires et les tétines doivent être construits et posés de manière à
minimiser la contamination par les urines et les fèces, à minimiser le risque de gel de l'eau ou de
renversement et à éviter les blessures. Ils devraient être soigneusement nettoyés et vérifiés au
moins une fois par jour et plus fréquemment dans des conditions climatiques extrêmes, afin de
s'assurer qu'ils fonctionnent bien.
Lorsque l'approvisionnement en eau est automatisé, les abreuvoirs sont à préférer aux
tétines ; un nombre suffisant d'abreuvoirs ou de tétines doit être accessible dans chaque enclos.
Lorsque l'eau est fournie à l'aide de tétines, les chèvres qui n'en ont pas l'habitude devraient être
CHEVRES
entraînées à s'en servir.
-8-
-9-
CHEVRES
4.
Les sols doivent être conçus, construits et entretenus de manière à éviter inconfort,
détresse ou blessure. Les sols en dur devraient être bien drainés et on doit fournir aux chèvres
des aires couvertes d'une litière convenable et adaptée, suffisamment grandes pour que tous les
animaux puissent se coucher simultanément. Les planchers en caillebotis ou perforés ne doivent
pas pouvoir coincer ou blesser les pieds des chèvres. Les caillebotis ne devraient pas être utilisés
comme aire de repos pour les chèvres laitières de façon à éviter les blessures des trayons. Les
planchers en caillebotis ne devraient pas être utilisés pour les chevreaux.
CONDUITE DE L'EXPLOITATION
Article 12
1.
La santé des troupeaux doit être assurée grâce à des pratiques d'élevage et une conduite
de l'exploitation soigneuses. L'avis d'un vétérinaire devrait être suivi pour la planification de la
rotation des pâturages pour minimiser le risque de propagation de maladies, mettre en place un
plan de traitement adapté aux besoins du troupeau et incluant en particulier, une vaccination
appropriée, des soins des pieds, l'emploi de vermifuges et autres traitements. Avant de mélanger
des troupeaux ou avant d'introduire dans un troupeau des chèvres nouvellement acquises, elles
devraient être contrôlées pour s'assurer qu'elles sont en bonne santé, qu'elles sont exemptes de
maladies infectieuses ou contagieuses et d'infestations.
2.
Toutes les mesures nécessaires doivent être prises pour éviter et contrôler les parasites
externes et internes. En cas de risques d'infestation, les chèvres doivent être traitées
préventivement. Après l'emploi, les produits chimiques de traitement et leurs conteneurs doivent
être évacués de manière à éviter toute atteinte à d'autres espèces ou à l'environnement.
3.
Des mesures doivent être prises pour minimiser les risques de brutalisation qui sont
particulièrement importants avec les chèvres. L'hébergement commun de chèvres étrangères les
unes aux autres peut avoir des conséquences fatales à la suite de violences physiques ou d'accès
à la nourriture et à l'eau refusé aux chèvres subordonnées.
4.
L'éleveur doit veiller tout particulièrement à ce que tout le matériel utilisé pour
l'étrillage, la tonte, l'identification, l'administration des médicaments, le cas échéant la
vaccination et le traitement soit maintenu dans un bon état. Le matériel pour les injections
pratiquées par l'éleveur en accord avec la législation nationale doit être nettoyé et stérilisé avant
et après l'emploi et souvent pendant l'emploi. Les canules des pistolets d'administration des
médicaments doivent être d'une taille adaptée à l'âge et à la race des chèvres sur lesquelles elles
sont utilisées.
5.
Lorsque des installations mécaniques sont utilisées pour immobiliser des chèvres, elles
doivent être entretenues et ajustées convenablement.
L'électro-immobilisation ne doit pas être utilisée.
6.
L'électroéjaculation ne doit pas être utilisée dans des circonstances autres que pour un
diagnostic vétérinaire lorsqu'aucune autre méthode n'est disponible. Dans de telles conditions
exceptionnelles, elle ne doit être pratiquée que sous strict contrôle vétérinaire.
CHEVRES
- 10 Article 13
1.
Les chèvres devraient être maintenues propres.
2.
Les parties des installations avec lesquelles les animaux sont en contact devraient être
soigneusement nettoyées et, si nécessaire, désinfectées chaque fois qu'elles sont vidées et avant
d'y introduire de nouveaux animaux. Pendant la période d'occupation, les surfaces intérieures et
tous les équipements qu'elles contiennent doivent être maintenus dans un état de propreté
satisfaisant.
3.
Toute chèvre morte doit être enlevée rapidement et détruite de façon hygiénique
conformément à la loi nationale.
Article 14
1.
Lorsqu'il existe un risque d'attaque par des prédateurs, des mesures doivent être prises
pour minimiser ce risque, conformément au droit interne et autres instruments juridiques pour la
protection des animaux ou pour la conservation des espèces sauvages menacées.
2.
Lorsque les chèvres doivent être marquées, cela doit être fait de la façon la moins
douloureuse possible en utilisant des aérosols ou des peintures non toxiques, par tatouage, en
mettant une plaque à l'oreille ou en implantant une puce électronique lorsque cela est permis par
la législation nationale. Dans le cas où ces opérations pourraient entraîner des souffrances chez
les animaux, elles ne doivent être effectuées que par un éleveur qualifié utilisant des instruments
en bon état et ne devraient pas être entreprises dans des circonstances défavorables telles que
pendant la saison des mouches ou des tiques.
3.
Les chèvres devraient être laissées en liberté, en groupe quand cela est possible. Elles ne
doivent pas être immobilisées en permanence. Si elles sont attachées temporairement, ce qui ne
devrait être autorisé que pendant une courte période, cela ne doit pas être fait lorsqu'il y a des
obstacles ou que la longe risque de s'emmêler; les chèvres ne doivent pas non plus être attachées
lorsqu'elles risquent d'être attaquées par des chiens ou par d'autres prédateurs. Les longes
doivent être faites dans un matériau adapté, être fixées correctement et ajustées pour garantir le
confort des animaux et éviter qu'elles ne frottent. Il faut veiller particulièrement à fournir de
l'eau, de la nourriture et un abri. Si des systèmes de contention doivent être utilisés pour les
chevreaux, ces derniers doivent être parqués et non attachés.
Article 15
1.
Si la tonte est pratiquée, elle doit être faite par un opérateur compétent, de la façon la
moins douloureuse ou angoissante possible pour l'animal. Les instruments de tonte doivent être
régulièrement désinfectés, en bonne condition de marche et adaptés à la taille et à l'âge de
l'animal. Avant et pendant la tonte, les chèvres doivent être manipulées avec soin pour éviter les
blessures. Toute blessure de tonte doit être soignée immédiatement.
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CHEVRES
2.
Les chèvres élevées pour la production de laine devraient être tondues au moins une fois
par an. Sauf lorsqu'elles sont logées, les chèvres ne doivent être tondues que dans des conditions
climatiques convenables. Si des intempéries surviennent après la tonte, les chèvres tondues
doivent être protégées en les hébergeant ou avec un manteau chaud adapté et solidement fixé.
3.
Les chèvres qui sont logées ne devraient pas être mises au pré dans les deux mois
suivant la tonte, à moins que le temps s'y prête et que des brise-vents naturels ou artificiels
soient disponibles pour les abriter.
Article 16
Les clôtures devraient être suffisamment hautes pour empêcher les chèvres de
s'échapper, être convenablement érigées et entretenues pour éviter les risques de blessures. Les
fils barbelés ne devraient pas être utilisés. Lorsque l'on utilise un type quelconque de treillis,
notamment pour les chèvres à cornes, celui-ci doit être inspecté fréquemment et tendu pour
minimiser le risque d'enchevêtrement. Pour les chevreaux, l'utilisation de treillis devrait être
évitée et des installations de clôture à claire-voie mobiles ou fixes sont recommandées. Les
clôtures électriques doivent être conçues et entretenues de manière à ce que le contact avec elles
ne cause qu'une gêne momentanée aux chèvres. Les treillis électrifiés ne doivent pas être utilisés
pour les chèvres à cornes s'ils peuvent présenter un risque pour les animaux.
Article 17
Pour les chèvres logées, l'espace disponible par animal, la surface totale disponible pour
tous les animaux et la taille du groupe doivent être calculés en fonction de l'âge, de la taille et
d'autres caractéristiques biologiques des chèvres. Les chèvres à cornes et sans cornes ne
devraient pas être mises dans le même enclos à moins qu'elles n'aient été élevées ensemble.
Dans les systèmes intensifs, les mâles adultes devraient être logés individuellement au moins
pendant la saison de reproduction, mais devraient avoir la possibilité de voir d'autres chèvres.
Article 18
1.
Les chèvres ne devraient de préférence pas être gardées en bergerie pendant toute
l'année. Si elles sont maintenues à l'intérieur une partie considérable de l'année, elles devraient
pouvoir voir et entendre des chèvres ou d'autres animaux et disposer d'un espace suffisant pour
l'exercice. Elles devraient pouvoir sortir régulièrement.
2.
Les pâtures et les enclos devraient être sélectionnés et entretenus de manière à s'assurer
que les chèvres ne sont pas soumises à des dangers physiques, chimiques, parasitaires ou tout
autre danger nuisible à leur santé qui peuvent être raisonnablement évités et l'on devrait tenir
compte des risques présentés par les chemins d'accès.
3.
Des précautions raisonnables doivent être prises pour assurer que le bien-être des
chèvres n'est pas détérioré par des conditions climatiques défavorables, y compris en fournissant
un abri approprié.
CHEVRES
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4.
On devrait empêcher les chèvres de paître dans des zones où elles peuvent être bloquées
par la neige et on devrait les conduire dans des endroits plus sûrs quand cela est possible. Toutes
les chèvres doivent être éloignées à temps des terres qui risquent d'être inondées.
Article 19
1.
On doit prendre soin d'assurer que chaque chèvre ait accès à une nourriture suffisante,
nutritive, hygiénique et équilibrée chaque jour, y compris un complément minéral convenable si
nécessaire. Les grands besoins nutritionnels pendant la lactation, en particulier dans les élevages
intensifs chez les chèvres laitières à forte production, doivent être couverts le plus exactement
possible, en considérant leurs variations au cours du cycle annuel de reproduction.
2.
Les besoins biologiques en eau des chèvres doivent être couverts chaque jour, soit en
permettant l'accès à une quantité adéquate d'eau d'une qualité satisfaisante, soit en leur
fournissant une nourriture ayant une teneur en eau appropriée ou les deux. Cependant, dans le
cas des chèvres en lactation, de l'eau d'une qualité satisfaisante doit être disponible en
permanence. On devrait s'assurer de la consommation possible par les chèvres de toute eau
provenant de forages, de puits, de rivières, de ruisseaux ou de barrages.
3.
La nourriture doit être agréable au goût. Quand les chèvres sont nourries en groupe, la
taille des mangeoires doit être suffisante pour permettre à toutes les chèvres de se nourrir
simultanément et éviter une compétition excessive pour la nourriture, sauf si elle est disponible
en permanence. La nourriture altérée ou contaminée doit être enlevée des mangeoires avant
qu'une nouvelle nourriture n'y soit ajoutée. Les changements brutaux dans la composition ou la
quantité de nourriture devraient être évités et des fibres en quantité suffisante doivent être
disponibles lorsque les chèvres ont un régime riche en céréales.
4.
Les chèvres doivent recevoir une quantité adéquate de nourriture grossière comprenant
de préférence des fourrages grossiers et des branches feuillues. La pâture devrait comporter une
variété de plantes pour assurer une consommation appropriée de fourrage et de minéraux. Si la
pâture est pauvre, ou si les conditions climatiques sont mauvaises, une alimentation
complémentaire devrait être prévue.
5.
Les chèvres devraient ne pas pouvoir avoir accès aux arbustes, arbres et plantes
vénéneuses.
Article 20
Pendant les heures du jour, le niveau de l'éclairage, naturel ou artificiel, devrait
permettre aux chèvres logées de voir et d'être vues distinctement.
Article 21
Les locaux doivent être convenablement aérés, naturellement ou artificiellement, pour
éviter une humidité élevée, de la condensation et des courants d'air. Le taux de circulation de
l'air devrait être suffisant pour respirer confortablement et devrait permettre d'éliminer les excès
de chaleur, d'hygrométrie et de gaz nocifs, et de minimiser les effets de la poussière.
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CHEVRES
Article 22
1.
Tous les équipements, y compris les trayeuses, les ventilateurs, les unités de chauffage et
d'éclairage, devraient être tenus propres, inspectés quotidiennement et maintenus en bon état de
marche. Les systèmes de contrôle doivent être vérifiés chaque jour. Les extincteurs d'incendie et
les systèmes d'alarme devraient être vérifiés et testés régulièrement. L'éleveur doit s'assurer que
des mesures soient rapidement prises afin d'empêcher des souffrances en cas de panne électrique
ou mécanique.
2.
Tout équipement automatisé doit comporter un dispositif de sécurité maintenu en bon
état de marche et lorsque la vie des chèvres dépend d'un tel équipement, un système d'alarme
doit également être installé qui avertira l'éleveur d'une panne de l'équipement automatisé. Ces
systèmes d'alarme doivent être régulièrement testés. Les défauts doivent être corrigés
immédiatement ou des mesures de rechange doivent être prises pour sauvegarder la santé et le
bien-être des chèvres.
3.
Toutes les installations électriques sur secteur doivent être inaccessibles aux chèvres,
bien isolées, à l'abri des rongeurs et avec bonne mise à la terre.
Article 23
On doit tenir compte du bien-être des animaux lorsqu'il est question d'installer des
équipements plus complexes ou plus perfectionnés que les précédents. On ne doit faire
fonctionner des systèmes comportant une haute maîtrise du milieu que quand un personnel
consciencieux, connaissant bien l'élevage et l'emploi des équipements est disponible.
Article 24
Pour les chèvres en bergerie, l'éleveur devrait prévoir suffisamment à l'avance la
manière de faire face aux situations d'urgence telles que les inondations, les coupures ou les
défauts d'approvisionnement, ou les défaillances d'équipement automatique et doit veiller à ce
que tout le personnel sache agir en cas d'urgence. Au moins un membre du personnel devrait
être toujours prêt à prendre les mesures nécessaires.
GESTATION ET MISE BAS
Article 25
1.
Les femelles en gestation avancée doivent être manipulées avec un soin particulier pour
leur éviter détresse et blessure qui pourraient entraîner une mise bas prématurée.
2.
On doit s'assurer que les chèvres en gestation et celles qui allaitent reçoivent une
nourriture suffisante afin d'assurer le maintien de leur santé et de leur condition physique, et
favoriser le développement de chevreaux sains. Ceci est particulièrement important pendant les
six dernières semaines de la gestation au cours desquelles la nourriture devrait être
CHEVRES
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soigneusement ajustée pour éviter la toxémie gravidique.
- 15 -
CHEVRES
Article 26
1.
L'éleveur devrait être suffisamment familiarisé avec les signes de mise bas difficiles et
devrait être capable d'intervenir ou devrait pouvoir être assisté par une personne compétente.
Une attention particulière doit être accordée à l'hygiène au moment de la mise bas et des
quantités adéquates d'eau d'une qualité satisfaisante, de désinfectant et de lubrifiant obstétrique
devraient être disponibles. Si des aires de mise bas sont utilisées, elles doivent être librement
accessibles à tout moment. Aucun effort ne devrait être épargné pour empêcher l'apparition et la
propagation d'une infection en fournissant une litière propre appropriée, et en veillant
régulièrement au nettoyage et à la désinfection des cases de mise bas. Le cordon ombilical doit
être désinfecté si nécessaire. Les chevreaux morts et les délivres tombés doivent être enlevés
immédiatement et détruits de façon hygiénique, en accord avec la législation interne. Les causes
de mortalité devraient faire l'objet de recherche.
2.
L'éleveur devrait être familiarisé avec les techniques de réanimation. On devrait prévoir
un chauffage quelconque pour réanimer des chevreaux chétifs, et des boxes adéquats devraient
être disponibles pour les cas d'urgence. Les animaux doivent être maintenus sous surveillance
pour s'assurer que des liens maternels s'établissent.
3.
Tout chevreau nouveau-né devrait recevoir une quantité adéquate de colostrum de sa
mère ou d'une autre source, fourni à température du corps. Lorsqu'il peut y avoir un risque de
transmission de maladie, ce qui peut être le cas lorsque l'on utilise du colostrum provenant d'une
autre ferme, il devrait être soumis à un traitement approprié, par exemple être chauffé pendant
une heure à 56°C, mais dans tous les cas, il ne doit pas être chauffé excessivement car cela
détruit les anticorps. Le colostrum devrait être fourni le plus rapidement possible et en tout cas
dans les quatre heures qui suivent la naissance. Des réserves suffisantes de colostrum devraient
être stockées dans des conditions hygiéniques pour les cas d'urgence.
4.
Lorsque les chevreaux doivent être élevés artificiellement, on devrait leur donner du lait
ou à un substitut approprié, environ quatre fois par jour pendant approximativement les deux
premières semaines de vie, l'alimentation liquide étant réduite après les 3ème et 4ème semaines
pour encourager la prise d'aliments solides. L'apport de lait doit être maintenu au moins pendant
les huit premières semaines de vie. Cependant, à partir de la fin de la première semaine de vie,
les chevreaux devraient avoir accès à de l'herbe ou à une autre nourriture fraîche et fibreuse et à
de l'eau d'une qualité satisfaisante. Lorsqu'il est prévu de donner une alimentation concentrée
après le sevrage, les chevreaux devraient y être accoutumés avant d'être sevrés.
En cas de systèmes d'alimentation automatiques, les chevreaux devraient être habitués à
leur utilisation pour assurer une consommation alimentaire appropriée. Les systèmes
automatiques d'approvisionnement en lait doivent être soigneusement et régulièrement nettoyés,
de préférence quotidiennement.
5.
Les chevreaux qui ne sont pas destinés à l'élevage doivent être traités aussi
humanitairement que les autres, et s'ils sont destinés à être tués, cela doit être fait en accord avec
les dispositions de l'article 7 paragraphe 4.
CHEVRES
- 16 TRAITE
Article 27
1.
Pour éviter les blessures des trayons et les mammites, une attention particulière doit être
accordée à l'hygiène, aux techniques de traite et au fonctionnement efficace des trayeuses. Dans
une bonne pratique de la traite, on devrait procéder à une manipulation minutieuse, à un examen
du premier lait fourni et éviter de traire jusqu'à la dernière goutte. Avant et après la traite, des
mesures d'hygiène devraient être prises pour réduire le risque de propagation de maladie.
2.
Les chèvres en lactation doivent être traites suffisamment souvent selon la production,
afin d'éviter que les mamelles restent désagréablement pleines.
CHANGEMENTS DE PHENOTYPE ET/OU DE GENOTYPE
Article 28
1.
Les opérations entraînant la perte d'une quantité significative de tissus ou la
modification de la structure osseuse, ou pouvant causer une douleur ou une détresse
significatives doivent être interdites.
2.
Des exceptions aux interdictions prévues au paragraphe 1 peuvent être faites:
a.
pour des opérations effectuées exclusivement à des fins vétérinaires, dans le but
d'atténuer ou d'éviter la douleur ou la souffrance;
b.
pour le marquage de l'oreille par pose d'une plaque ou tatouage; le marquage à froid et
l'implantation d'un système électronique à des fins d'identification;
c.
quand cela est encore autorisé par la législation nationale existante, pour l'entaillage et le
poinçonnage des oreilles, l'ébourgeonnage des cornes et le décornage, et, si nécessaire,
pour la castration.
3.
En raison de l'anatomie crânienne des chevreaux, l'ébourgeonnage, même sous
anesthésie, est une opération difficile. Si l'ébourgeonnage doit être pratiqué, il devrait être
réalisé dès que le bourgeon est suffisamment développé pour que l'opération soit effective. Le
décornage et la césarienne ou toute autre laparotomie et, à moins que le système juridique
national ne permette leur réalisation dans d'autres conditions, l'ébourgeonnage et la castration ne
doivent être pratiqués que par un vétérinaire utilisant un anesthésique. La castration des les
chèvres devrait être évitée. Les autres opérations prévues au paragraphe 2 a) ne doivent être
pratiquées que par un vétérinaire ou, si la législation nationale l'autorise, sous contrôle
vétérinaire.
Article 29
L'élevage ou les programmes d'élevage qui causent ou sont susceptibles de causer une
souffrance ou d'être nuisibles à tout animal impliqué ne doivent pas être pratiqués.

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