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Bulletin du Barreau Numéro 21 Avril - Juin 2002 ORDRE DES AVOCATS DU BARREAU DE LA SEINE SAINT DENIS SOMMAIRE Hommage à Maître Marie-Hélène CALVIER p.23 L’HEURE DES CHOIX EDITORIAL par François DETTON, Bâtonnier de l’Ordre Le Dauphin de l’Ordre p. 23 Le nouveau site Internet de l’Ordre des Avocats pp. 2-3 DOSSIER : La réforme de la Cour d’Assises par Me Nathalie BARBIER pp.7-11 Activités du Conseil pp. 4-6 L’ ENTRETIEN : Jean-Pierre ROSENCZVEIG, Président du Tribunal pour Enfants pp 20-21 Carnet du Barreau p. 12 Bibliothèque Documentation pp. 17-19 Informations pratiques pp. 13-16 Remise de la Légion d’Honneur au Bâtonnier Charles GOURION p. 23 Concert du 15 juin p. 24 MUNDIAVOCAT 2002 p. 24 Agenda du Bâtonnier p. 22 Un chantier de travaux importants va inces- Non, pas du tout, vous n’y êtes pas ! C’est pour samment démarrer au Tribunal de Grande les étrangers qui ne peuvent pas rester en Instance de BOBIGNY. France, vous savez, ceux qu’il faut soustraire à nos regards tellement ils gênent, ceux qui ne Il semblerait qu’il soit en effet question d’y méritent ni une justice de qualité, ni le respect installer les comptoirs délocalisés des grandes des principes pourtant intangibles qui l’accomcompagnies aériennes desservant l’aéroport pagnent, ceux à qui il est utile de réserver un Charles-de-Gaulle, leurs banques d’enreg- sort judiciaire différent puisqu’ils sont difistrement, les services annexes : boutiques aux férents. produits détaxés, restauration rapide, etc… Leurs affaires sont d’importance, il y faut du Un service de navettes pourrait même être mis secret, pas de l’équité. en place pour assurer des transferts rapides et de qualité aux voyageurs pressés entre Aujourd’hui, pour ce contentieux de masse, la BOBIGNY et ROISSY jusqu’à la création d’une publicité des débats c’est pas “tendance”. piste pour gros porteurs, actuellement à l’étude Serait-ce même un rien vulgaire ? Dans le fond sur la dalle de l’A86. l’Europe n’a qu’à modifier sa convention des droits de l’homme puisque la France, terre On pourrait même demander aux avocats qui d’asile et d’accueil proclamée, ne voit pas où exercent traditionnellement leur ministère dans est le problème. ce Palais de prêter main forte aux exigences sans cesse croissantes du service public du À BOBIGNY, on gère des flux, pas des Hommes. transport aérien. On réfléchit à une grille des UV en fonction des kilos de bagages enreg- Peu importe alors les droits de la défense comme l’impartialité et l’indépendance des istrés… Juges. Il est même probable que le ministre de l’intérieur demandera que le code du Tribunal soit Les familles, les magistrats, les avocats, les greffiers, les interprètes, les éducateurs, les désormais : TGI BOB III A ! ! associations caritatives et tous ceux dont c’est Les périodes de vacances étant toujours prop- encore le métier de se préoccuper des autres, ices à ce genre de bouleversement, je vous surtout lorsqu’ils gèrent des situations livre mon plus récent cauchemar dès main- humaines douloureuses, n’auront qu’à se tenant, sans ménagement j’en conviens, mais D.E.B.R.O.U.I.L.L.E.R., ou changer de secteur pour qu’au moins vous ne soyez pas surpris à d’activités ! votre retour si d’aventure…vous vous posez…à Vous l’avez compris, cette deuxième partie de BOBIGNY. mon cauchemar est hélas la triste réalité d’un Cela suppose bien entendu un échange de bons projet en marche. procédés entre ministères responsables et œuvrant ensemble pour le bien de tous et des Je vous invite, toutes et tous, lecteurs assidus ou occasionnels de ce bulletin, professionnels libertés publiques réunis. du droit et démocrates de toutes tendances à Il est donc prévu qu’une annexe du Tribunal unir vos voix à celles de ceux qui depuis s’installe en bordure des pistes à ROISSY pour plusieurs mois se battent pour dénoncer et y rendre, au nom du peuple français, des déci- faire barrage à ce projet contraire aux règles sions de justice. de l’Etat de droit, méprisant pour les valeurs traditionnelles de notre justice. Mais pour qui donc ? quelques justiciables de qualité qui ne prendront ainsi aucun retard Elles sont dans ses Palais et nulle part ailleurs. entre leur audience devant la 1ère chambre civile, dite “noble” dans le jargon judiciaire, et À l’heure des choix, nous verrons où se trouleur prochain vol pour Sydney où les attendent vent les “principes d’humanité” dont le Premier ministre nous a dit qu’ils conduiraient son d’importantes négociations internationales ? action. Le nouveau site internet de l’Ordre des Avocats Les réponses aux interrogations les plus fréquentes concernant les avocats. A consulter absolument avant d’utiliser la rubrique “contact”. Page d’accueil Pour rechercher les coordonnées d’un avocat par nom, par ville ou par spécialité. Découvrez l’organigramme de l’Ordre des Avocats : le Bâtonnier, le Conseil de l’Ordre, les Commissions, les services de l’Ordre et de la CARPA. Liens utiles et autres sites à consulter suivant votre demande. Pour interroger le Bâtonnier ou les services sur le fonctionnement de l’Ordre ou les services à votre disposition (attention : en aucun cas il ne sera donné de consultation juridique). Qu’est-ce qu’un avocat ? quels sont ses droits et ses devoirs ? comment devient-on avocat ? à consulter également, l’Histoire du Barreau de la Seine-Saint-Denis et la possibilité de déposer et de consulter vos annonces diverses (secrétariat, collaboration, locaux). Accédez directement à la base de données du Ministère de la Justice, permettant d’obtenir les définitions de nombreux termes juridiques. Les consultations juridiques gratuites organisées par l’Ordre des Avocats. (voir détail ci-dessous) Consultez la carte des juridictions du département et accédez à toutes leurs coordonnées. Menu Intranet Pour être informé de l’actualité de la vie du Barreau (conférences, manifestations), consulter des informations juridiques pratiques et accéder aux derniers textes importants (lois, décrets,...). (réservé aux avocats du Barreau) Réservé aux avocats du Barreau de la Seine-Saint-Denis. Le menu Intranet permet aux avocats de la Seine-Saint-Denis de consulter en ligne toutes les informations portées à la connaissance de l’ensemble du Barreau : circulaires, dates et programmes des formations, etc..... Depuis le 13 mai 2002, elle est immédiatement actualisée dès que l’actualité le commande. Ce souci de réactivité s’accompagne d’une volonté de transparence et d’échange : les avocats peuvent consulter en ligne les comptes-rendus des Conseils de l’Ordre (depuis le 8 janvier 2001) et de la CARPA (depuis le 2 avril 2001). La rubrique “Page des syndicats - vos publications” permet de déposer directement des textes ou informations importantes et d’en proposer la mise en Fenêtre vidéo : découvrez le mot de bienvenue de Monsieur François DETTON, Bâtonnier de l’Ordre. ligne (à titre d’exemple récent, les professions de foi des candidats à la récente élection du Dauphin de l’Ordre, ou l’annonce des élections à la Présidence de l’UJA). Les avocats bénéficient également d’une rubrique “Bibliothèque - documents”, mise à jour dès que nécessaire, et proposant une sélection récente de jurisprudence et de textes importants ou marquants, et la possibilité d’accéder à ceux-ci par des liens directs. Enfin, les avocats peuvent télécharger quelques documents ou formulaires utiles : convention d’honoraires, formulaire de taxation d’honoraires.... Cette rubrique sera progressivement complétée. Menu Aide Juridique Le menu “Aide Juridique” offre un tour d’horizon des dispositifs mis en place par le Barreau de la Seine-Saint-Denis pour répondre aux attentes et aux interrogations des justiciables. Il explique ainsi le fonctionnement de la défense pénale d’urgence et de la permanence d’aide aux victimes d’infractions pénales. On y trouve également le détail et les informations utiles relatifs aux actions menées par le Barreau en faveur de l’accès au droit dans le département. La rubrique consacrée à l’aide juridictionnelle et à la commission d’office en rappelle les conditions et les démarches nécessaires pour en bénéficier. Elle offre également la possibilité de télécharger et d’imprimer directement les formulaires de demande d’aide juridictionnelle et de déclaration de ressources (voir ci-contre). Le nouveau site internet de l’Ordre des Avocats Le nouveau site Internet de l’Ordre des Avocats au Barreau de la tous ceux qui souhaitent les découvrir. La présentation (voir page Seine-Saint-Denis a été inauguré le 13 mai 2002 à la Maison de ci-contre) en offre un premier aperçu. l’Avocat et du Droit, en présence de Monsieur Jean ARIBAUD, A compter de septembre 2002, le site entrera dans sa deuxième Préfet de la Seine-Saint-Denis. phase : les avocats disposeront alors d’un code personnalisé pour Comme le rappelait Monsieur le Bâtonnier François DETTON accéder à l’Intranet, leur permettant à terme d’accéder aux dondans son discours de bienvenu (voir ci-dessous), il s’agissait de la nées personnelles les concernant (compte BSA, cotisations, première des manifestations organisées à l’occasion du trentième comptes CARPA,...). anniversaire du Barreau de la Seine-Saint-Denis. Ce nouveau site Internet marque, quant à lui, la volonté de faire entrer l’ensem- D’ici là, n’hésitez pas à aller découvrir les nombreuses informable du Barreau et des services de l’Ordre dans la communication tions et possibilités offertes. Toutes les suggestions sont les bienvenues ! électronique. Ce nouveau site a donc été conçu comme une plate-forme de travail pour l’avenir : d’ores et déjà, il contient un nombre important d’informations tant pour les avocats du Barreau que pour Bonne navigation à tous ! www.avocats-bobigny.com Discours de bienvenue de Monsieur le Bâtonnier François DETTON prononcé le 13 mai 2002 à l’occasion de l’inauguration du nouveau site Internet Monsieur le Préfet , Mes chers Confrères, Mesdames et Messieurs, C’est avec réel plaisir que je vous accueille aujourd’hui dans notre maison pour cette présentation du nouveau site Internet de l’Ordre des Avocats au barreau de la Seine-Saint-Denis. -mettre en place un système permettant des mises à jour régulières -permettre aux visiteurs, par un système de navigation simple et rapide, d’accéder aux informations souhaitées, de correspondre avec les services de l’Ordre par courrier électronique et d’accéder à d’autres sites utiles, -développer un intranet sécurisé aussi complet que possible, permettant à terme aux avocats d’effectuer de nombreuses formalités en ligne et d’y trouver toutes les informations dont ils peuvent avoir besoin pour leur exercice professionnel. Cet événement revêt pour les membres du Conseil de l’Ordre et pour moi-même un aspect tout particulier : il s’agit en effet du premier temps fort des manifestations que nous avons préparées pour fêter le 30e Notre commission a beaucoup travaillé depuis le début anniversaire de notre Barreau. de l’année pour pouvoir, dans le délai que nous nous D’autres rendez-vous nous attendent en effet jusqu’au étions fixé, aboutir à la mise en ligne dès demain matin terme de l’année 2002 pour un anniversaire que nous de ce nouveau site. avons souhaité célébrer autour des caractéristiques et des forces de ce barreau : sa jeunesse, son dynamisme, La présentation à laquelle nous vous convions ce soir est donc pour nous une première étape importante. sa créativité. Dès 1998, notre Barreau s’était doté d’un site Internet, sur l’initiative de notre ami et confrère Patrick GERVAIS, qui avait compris la nécessité de donner à l’Ordre cet outil de communication aujourd’hui indispensable à nos institutions. Ce site se veut un espace d’information aussi complet et attractif que possible, une « vitrine » de l’Ordre ouverte sur l’extérieur, un lieu d’échanges et de communication interactifs où le Barreau de la Seine-SaintDenis pourra exprimer toute sa richesse et sa diversité. Malheureusement, ce site n’a pas bénéficié d’un suivi J’ai également souhaité lui donner l’ambition d’être le suffisamment régulier et n’a pas connu l’évolution et la point de départ d’une véritable entrée de notre Barreau croissance qui sont nécessaires pour rester utile, attrac- dans la communication électronique. tif et intéressant. Ce qui vous est présenté ce soir constitue, je crois, un J’ai donc souhaité lui donner un nouveau souffle afin résultat déjà très satisfaisant. Il constitue bien le socle, d’en faire un instrument plus complet, plus réactif et le point de départ de l’évolution qui doit s’accomplir. surtout mieux adapté tant aux possibilités techniques que nous apporte Internet qu’aux besoins des avocats Notre travail doit encore se développer dans de multide ce Barreau et de tous ceux qui souhaitent mieux les ples directions. J’aurai l’occasion dans quelques semaines de vous faire part de nos projets, qu’il connaître. s’agisse de l’accès pour chaque avocat à ses comptes J’avais fait part de ce projet à tous mes confrères lors CARPA, à ses comptes BSA et cotisations, ou bien de notre assemblée générale du 7 décembre dernier et encore de la coopération électronique que je souhaite indiqué qu’il s’agissait pour moi d’une priorité pour proposer au greffe du TGI pour la gestion des mises en état et aux autres juridictions du département. l’année 2002. Avec le concours de nos prestataires informatiques, et notamment de Monsieur Alain LAFFONT, de la société ADWIN, qui va vous présenter ce site dans quelques instants, nous avons dès le mois de janvier défini les grandes idées directrices qui devaient guider notre action : Avocats dans sa mission de services rendus aux avocats pour faciliter leur exercice professionnel. Ils en ont grandement besoin, dans ce département que vous découvrez chaque jour, Monsieur le Préfet, depuis votre arrivée récente, car souvent tout y est plus complexe, plus lourd, même si la tâche y est aussi souvent plus exaltante. Chaque avocat de ce barreau, du plus jeune au plus ancien, quel que soit son choix professionnel, s’y investit avec courage et ténacité. Le pôle judiciaire et juridique dans lequel nous inscrivons nos actions individuelles et collectives sur le socle de notre serment doit rester une des plus belles références pour marquer la prééminence des valeurs de la démocratie auxquelles nous sommes si profondément attachés. Pour que nous puissions en rester des acteurs et des relais efficaces, il appartient aussi à l’Etat d’accepter de tout mettre en œuvre pour donner les moyens nécessaires et témoigner aux acteurs de justice, dans le respect de leur indépendance, la confiance de la République. Vous l’aurez compris, s’il reste beaucoup de tâches à accomplir, ce n’est pas sans une certaine fierté que nous pouvons aujourd’hui vous présenter ce nouveau site, où les compétences de chacune et de chacun se sont exprimées avec une grande rigueur : nos prestataires, Monsieur Alain LAFFONT avec les Sociétés ADWIN et CLIOR, nos confrères Frédéric GABET et Marie-Françoise CORNIETI, ainsi que Nathalie PETIT, responsable de notre centre de documentation et Benoît JOUTEUX, chargé de mission pour l’accès au droit et la communication. Je veux ici en votre nom les remercier chaleureusement du travail accompli. Je souhaite aussi, au nom du Conseil de l’Ordre, que ce site soit à l’image du dynamisme de notre Barreau, et De nouvelles possibilités d’échange et de communica- qu’il vous apporte autant de satisfaction qu’il nous a tion restent à explorer en direction des autres fourni d’enthousiasme dans sa conception et sa réaliBarreaux, des collectivités territoriales et de l’ensem- sation. ble de nos partenaires institutionnels. Je vous remercie. Il s’agit là encore d’affirmer le rôle de l’Ordre des Activités du Conseil de l’Ordre CONSEIL DU 8 AVRIL 2002 Le Bâtonnier a accueilli Madame Josine BITTON, élue en remplacement de Me Michel JOUET. Le Conseil de l’Ordre a procédé au tirage au sort pour les contrôles de comptabilité, après qu’en ait été rappelées et expliquées les modalités. Il a approuvé la nouvelle organisation du service des doléances. Il a également pris connaissance de la nouvelle structure du site internet de l’Ordre, dont l’inauguration aura lieu le 13 mai et sera la première manifestation du 30ème anniversaire du Barreau. Il a ensuite fait le point sur les discussions avec la Chancellerie au sujet de l’aide juridictionnelle. Le Conseil a donné son accord sur le principe de la participation financière de l’ordre aux Assises Nationales des avocats d’enfants. Il a examiné la question du poids financier de la formation professionnelle. Il a enfin fixé, sur proposition du Bâtonnier, la date de l’élection du Dauphin de l’Ordre au lundi 17 juin pour le premier tour et au mercredi 19 juin pour le second tour. CONSEIL DU 29 AVRIL 2002 Le Conseil de l’Ordre a autorisé le Bâtonnier à signer l’acte authentique d’acquisition du terrain contigü à celui de la Maison de l’avocat, à souscrire un prêt et à prendre une hypothèque pour financer l’achat du terrain et la construction de l’extension de la Maison de l’Avocat. Il a également adopté la proposition de la commission des travaux de maintenir le projet architectural initial et de demander une modification du POS. Le Bâtonnier a informé le Conseil de la prolongation du mandat des coordinateurs jusqu’au 31 décembre 2002, à l’exception de celui de Madame AOUN, remplacée par Madame CURT à compter du 1er juillet 2002. Le Conseil de l’Ordre a pris connaissance du programme des festivités du 30ème anniversaire du barreau. Il a enfin adopté une motion de soutien au barreau tunisien et une motion sur la situation politique au regard des résultats du premier tour des élections présidentielles (voir page 6). CONSEIL DU 13 MAI 2002 Le Conseil de l’Ordre a renouvelé l’adhésion du Barreau à la Fédération des barreaux d’Europe. Il a pris connaissance du mode de fonctionnement du point central d’accès au droit à l’Inspection d’Académie, créé à l’initiative du Barreau. Il a été informé de la visite au Bâtonnier du Sous-Préfet chargé des questions d’accès au droit, qui s’est inquiété de la nécessité de définir les conditions et champs d’intervention de chacun des organismes intervenant dans le domaine de l’accès au droit et notamment le CDAD, préoccupations qui rejoignent celles du Barreau. Il a enfin examiné le relevé d’étape de la réforme de l’aide juridictionnelle et mandaté le Bâtonnier pour écrire au CNB pour qu’il interpelle le gouvernement sur le texte actuellement présenté, qui n’est pas admissible pour la profession. Le Conseil a enfin été invité à rejoindre la salle polyvalente pour l’inauguration du nouveau site internet de l’Ordre en présence de Monsieur Jean ARIBAUD, Préfet de la Seine-Saint-Denis. CONSEIL DU 27 MAI 2002 Le Conseil de l’Ordre, après avoir pris connaissance de l’avis du Conseil national de la concurrence concernant le département des Bouches-duRhône, a décidé de mettre en place un groupe de réflexion sur la transparence de l’honoraire et l’information due aux clients. Il a examiné et accepté une proposition de la Commission des travaux d’extension de la Maison de l’Avocat d’augmenter la surface de construction. Le Conseil a ensuite pris connaissance de la situation de l’Association du contrôle judiciaire, dont la juridiction a décidé de reprendre les locaux et examinera, lors du prochain conseil, un projet de motion à ce sujet. Il a également, après débat, adopté un projet de délibération au sujet de la délocalisation des audiences “35 quater” dans les locaux de l’aéroport de Roissy (voir ci-contre, page 5). Enfin, au chapitre des questions diverses, le Conseil a notamment approuvé un texte qui doit paraître dans l’Express. Il a également pris connaissance des difficultés dans certains commissariats où les avocats sont obligés de se soumettre à des fouilles et approuvé le projet du Bâtonnier d’alerter la Chancellerie et le Ministère de l’Intérieur à ce sujet. CONSEIL DU 10 JUIN 2002 Le Bâtonnier a salué les résultats de notre équipe de football qui s’est classée 8e du tournoi MUNDIAVOCAT à Malte et qui a en outre remporté la coupe du Fair-Play. Le Conseil de l’Ordre a examiné la demande de retransmission sur Internet du débat des candidats au dauphinat. Cette demande ayant été déposée tardivement et les moyens techniques n’ayant pas pu être étudiés, le Conseil n’a pas accueilli cette demande. Il a ensuite adopté un projet de délibération sur la désignation des commissaires aux comptes de la CARPA. Il a décidé, après débat, de renvoyer la question du comportement que la profession doit adopter sur la pratique des honoraires et autres clauses à l’égard des assurances de protection juridique devant une commission ad hoc présidée par le Bâtonnier Charles GOURION. Au chapitre des questions diverses, le Conseil de l’Ordre a adopté une motion à propos de l’Association de contrôle judiciaire. Il a également décidé de la participation de l’Ordre à la Maison de Justice et du Droit de Saint-Denis, après avoir examiné le problème des consultations données par les agents d’accès au droit et de la définition de leur champ de compétence contenu dans le projet de charte que le Bâtonnier présentera au Conseil du 24 juin. Il a débattu de la participation du Barreau à la Convention 2002. Enfin, il a validé la liste des candidatures déposées pour l’élection du Dauphin, qui aura lieu les 17 et 19 juin, et organisé les bureaux de vote. CONSEIL DU 24 JUIN 2002 Le Bâtonnier accueille officiellement Madame le Bâtonnier Brigitte MARSIGNY en ses fonctions de Bâtonnier désigné et lui adresse ses félicitations ainsi qu’à Monsieur Jean-Claude BENHAMOU. Il remercie également ses confrères pour leur présence nombreuse aux obsèques de Maître Marie-Hélène CALVIER, disparue dans des circonstances particulièrement douloureuses. Le Conseil de l’Ordre commence ses travaux par l’examen de la participation financière de l’Ordre à la formation au travers d’un courrier du CNB. Il apparaît que les termes de ce courrier sont obscurs. Par ailleurs, il apparaît que le coût de fonctionnement de notre formation continue n’a pas été pris en compte par le CNB alors que le budget de l’Institut de formation continue l’a probablement été compte tenu de son intégration au budget de l’EFB. Le Conseil approuve la proposition du Bâtonnier d’interroger le CNB sur cette question. Le Conseil a également approuvé, après débat et quelques modifications, la charte sur l’information et la consultation juridique élaborée par l’Ordre à la suite du débat sur la détermination des compétences des agents d’accès au droit. Enfin, le Conseil a pris connaissance de la signature d’une convention entre les avocats de Drancy et la Ville de Drancy. Le compte-rendu détaillé des Conseils est régulièrement porté à la connaissance des confrères, par voie d’affichage dans les locaux de l’Ordre et dans la rubrique intranet (accessible uniquement aux avocats du barreau) du site de l’ordre : www.avocats-bobigny.com CONSEIL DE L’ORDRE DU 27 MAI 2002 La délocalisation judiciaire a commencé : où va-t-elle s’arrêter ? Quand on délocalise dans le secteur commercial, on découvre le plus souvent qu’on a souscrit une assurance sur la médiocrité des conditions de travail et de la qualité du produit. Quand on éparpille les briques du Tribunal de Grande Instance à chaque coin d’un département selon les catégories de justiciables concernés, on peut craindre de voir l’institution judiciaire se fragiliser, et avec elle la fonction qu’elle doit assumer. Hier, c’était les riches au « pôle financier », puis les détenus devant le Juge d’Application des Peines, qui siège désormais en prison. Demain, les étrangers en « tongues » et boubous resteront invisibles, enfermés dans leur tribunal spécial. Les associations habilitées à visiter les zones d’attente nous ont informés de l’achèvement des travaux de la salle d’audience prévue pour les étrangers justiciables de la procédure de l’article 35 quater de l’Ordonnance du 2 novembre 1945 (étrangers non admis sur le territoire national français ou demandeurs d’asile en attente de l’instruction de leur demande) Modifié par les lois du 6 juillet 1992 (n° 92-625) et du 27 décembre 1994 (n° 94-1136), l’article 35 quater III – alinéa 1 dispose que le Président ou son délégué statue au siège du Tribunal de Grande Instance, sauf dans les ressorts définis par un décret en Conseil d’Etat. Dans ce cas, il statue publiquement dans une salle d’audience spécialement aménagée sur l’emprise ferroviaire (loi du 27 décembre 1994), portuaire ou aéroportuaire (loi du 6 juillet 1992), sous réserve de l’article 435 du Nouveau Code de Procédure Civile qui énonce le principe de la publicité des audiences, sauf à troubler la sérénité de la justice. Outre que la séparation des lieux d’enfermement et de jugement a une force symbolique, le risque de perte d’indépendance des Magistrats dans leur prise de décision est réel, comme le soulignait l’ANAAFE dans son rapport du 30 mars 2001 à Lionel JOSPIN, alors Premier Ministre, et la tenue d’audience en ce lieu ne peut répondre aux exigences de la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de l’Homme (CESDH). La Convention édicte en effet, en son article 6, le droit pour toute personne à être entendue équitablement et publiquement par un Tribunal impartial et indépendant. Or, juger les très nombreux étrangers présentés au Juge judiciaire, dans les locaux de l’aéroport ROISSY CHARLES DE GAULLE, aboutirait nécessairement à violer le principe de l’équité et de la publicité des débats, autant que celui de l’impartialité et de l’indépendance des Magistrats du siège. Comment garantir l’équité et la publicité des débats alors que ces Magistrats seront isolés, inféodés aux usages de la Police de l’Air et des Frontières, dans des locaux cernés de grilles, aux allures carcérales ? De leur coté, les avocats seront tout aussi seuls, incapables d’organiser, s’il le faut, une défense collective, ou d’en appeler à un membre du Conseil de l’Ordre en cas d’incident. Aussi chacun se trouvera-t-il démuni pour accomplir dignement et véritablement sa mission, de magistrat ou d’auxiliaire de justice, dans une salle d’audience lointaine, impossible à identifier, perdue au milieu des pistes de l’aéroport, quasiment inaccessible et, enfin, vide de tout public. Comme le soulignaient Monsieur BOUVIER et Madame LIAUZU, magistrats auprès du Tribunal de Grande Instance de BOBIGNY, dans leur compte-rendu de transport effectué le 14 janvier 2002 à la ZAPI 3, on pourra difficilement prétendre qu’une telle configuration ressemble à un lieu où se rendent des décisions juridictionnelles. L’Assemblée Générale des magistrats de Bobigny, dans une motion adoptée à l’unanimité le 14 janvier 2002 in fine, a d’ailleurs affirmé solennellement son refus de siéger dans de telles conditions. C’est la publicité des débats…sans public, la Justice…sans Palais et, avec elles, peut-être, la justice…sans procès ? Tout cela est dangereux et exorbitant du droit commun et au prétexte de moindres coûts, ou d’inconforts, ou de nouveaux tabous ou …. Car un procès digne de ce nom doit pouvoir être observé par tous, ce qui garantit son déroulement selon les règles d’un Etat de droit. Dans un Etat de droit, démocratique et républicain, comme on trouve sa Maison Commune, on doit pouvoir trouver, aussi vite, son Palais de Justice. Depuis toujours, l’architecture soutient le symbole. Elle reflète les choix d’une société et engendre des us et coutumes propres aux activités pour lesquelles elle a été conçue. C’est pourquoi, l’immeuble qui abrite les hommes dont la fonction est de juger ou de défendre n’est pas n’importe quel lieu. Faut-il rappeler que les missions judiciaires ne se confondent pas avec celles de la Police de l’Air aux Frontières et qu’elles sont par définition incompatibles avec celles qui s’exercent dans un lieu exclusivement affecté à la privation de liberté ? Comme ces magistrats, nous pensons également que ces conditions d’exercice de la fonction judiciaire ne garantissent ni l’impartialité ni l’indépendance du Juge. Le Juge, hébergé par l’une des parties au procès, requérant au maintien en zone d’attente (le Ministère de l’Intérieur), se trouverait dans la curieuse situation de rendre la justice dans des locaux appartenant audit Ministère, sous l’étroite surveillance des agents du pouvoir exécutif. Quant aux avocats, celui du Ministère sera peut-être plus à l’aise, mais celui de la défense se verra nécessairement affaibli par ce déséquilibre manifeste. A l’heure où l’on parle de la perte des valeurs et du lien social, l’usage de la salle d’audience de ZAPI 3 porterait atteinte à la force symbolique de l’institution judiciaire, dont les Palais de Justice sont la seule représentation qui affirme, par leur architecture et leur situation dans la Ville, l’autorité et la place de la Justice dans notre société. Quelle image aurait-on d’une Justice, qui jugerait, dans l’ombre et en secret, à l’abri de regards sans doute indiscrets, 12 000 personnes par an (c’est-à-dire autant que le volume du contentieux pénal annuel du Tribunal de Grande Instance de BOBIGNY) dans des lieux inaccessibles, à l’écart de toute zone urbaine, aux allures de camps militarisés? La sérénité de la Justice serait gravement troublée par cette banalisation de l’exception car une société qui brade ses symboles est en grand danger. C’est pourquoi, les Avocats au Barreau de la Seine-Saint-Denis s’opposent fermement et solennellement à cette délocalisation d’audiences civiles qui, en principe publiques et obéissant aux règles générales et fondamentales du procès judiciaire, ne seraient conformes ni à la Constitution ni aux exigences de la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de l’Homme. Texte adopté par le Conseil de l’Ordre des Avocats au Barreau de la Seine-Saint-Denis, réuni le 27 mai 2002 sous la présidence de Monsieur François DETTON, Bâtonnier de l’Ordre. CONSEIL DE L’ORDRE DU 29 AVRIL 2002 CONSEIL DE L’ORDRE DU 29 AVRIL 2002 Motion de soutien au Barreau de Tunisie Motion relative aux élections présidentielles Le conseil de l’Ordre des Avocats au Barreau de la Seine-Saint-Denis, réuni le 29 avril 2002, sous la présidence de Monsieur François DETTON, Bâtonnier de l’Ordre, a adopté la motion suivante : - Informé des difficultés graves rencontrées par le Barreau national de Tunisie à l’occasion du procès de Monsieur HAMMAMI, porte-parole d’un parti politique interdit, et de deux de ses compagnons, - Ayant pris connaissance de la violation flagrante des droits de la défense lors de ce procès et de la délibération du Barreau de Tunisie en date du 2 février 2002 décidant d’appeler les Confrères à une journée de grève, - Informé également de la décision prise par quelques avocats de critiquer cette délibération et de son examen par la Cour d’appel le 7 mai prochain, Le conseil de l’Ordre des avocats au Barreau de la Seine-Saint-Denis: - apporte son total soutien au Barreau national de Tunisie dans son combat pour les droits de l’Homme, - rappelle que les droits de la défense qui en sont une des expressions doivent être garantis pour tous et devant toutes les juridictions, - rappelle que les Barreaux doivent pouvoir s’organiser en toute indépendance des pouvoirs politiques. Qu’à cet égard le droit de grève est fondamental et que toute tentative de mainmise du pouvoir politique sur l’Ordre des Avocats constitue une atteinte grave aux valeurs qu’il défend et aux engagements internationaux de la Tunisie. Le conseil de l’Ordre des Avocats au Barreau de la Seine-Saint-Denis, réuni le 29 avril 2002, sous la présidence de Monsieur François DETTON, Bâtonnier de l’Ordre, a adopté à l’unanimité la motion suivante : - Comme l’ensemble des Barreaux français, celui de la Seine-Saint-Denis est fondamentalement attaché au respect des valeurs d’humanité et de fraternité qui fondent notre République et à la protection des libertés publiques et individuelles. - Il ne peut rester silencieux à la suite du scrutin présidentiel du 21 avril 2002 et des dérives que porte en lui-même son résultat. - Le Barreau de la Seine-Saint-Denis, fort de sa diversité et son implantation emblématiques, se bat chaque jour pour défendre ces valeurs de respect et de démocratie. - Il appelle à voter le 5 mai prochain pour Jacques CHIRAC, aujourd’hui seule condition pour mettre en échec le candidat du Front National et réduire à l’insignifiance ses projets attentatoires aux fondements de l’Etat de droit. Le jeudi 27 juin, la Maison de l’Avocat et du Droit accueillait une nouvelle conférence du cycle “Droit et Société”. L’annonce de l’intervention de Monsieur Alain GRESH, Rédacteur en Chef du Monde Diplomatique, venu présenter son dernier ouvrage sur le conflit israëlo-palestinien, avait suscité une certaine émotion de la part de membres du Barreau. C’est ainsi que Monsieur Philippe BOUKARA, professeur d’histoire à la faculté de Nancy II, spécialiste de l’histoire d’Israël, fut convié à intervenir conjointement. Devant une assistance nombreuse, Monsieur le Bâtonnier François DETTON prononçait en préambule un texte que nous reproduisons ci-dessous. Mesdames, Messieurs, Mes Chers Confrères, Il y a plus d’un an notre regretté Confrère Michel JOUET proposait l’idée d’un cycle de conférence dont l’ambition était d’offrir aux avocats de ce Barreau, en particulier les plus jeunes, un espace de réflexion, de débat et d’échange avec la société civile, hors de la sphère habituelle des activités qui nous accaparent au quotidien, dans le respect de notre serment, socle de notre éthique. Ce cycle a été mis en place avec mon accord et celui, unanime, du conseil de l’Ordre. Son objectif a été, j’en suis convaincu, pleinement atteint : ouvrir notre réflexion à celle des autres pour mieux appréhender les problèmes du monde contemporain qui nous préoccupent parce que ce sont aussi ceux des gens que nous tentons d’aider chaque jour. Nos exigences et notre envie de mieux comprendre nous ont portés au cours de cette année vers des sujets profonds ou complexes, parfois douloureux, en tout cas toujours susceptibles de nous enrichir et nous permettant d’accueillir des intervenants venant d’horizons différents, qui ont démontré une disponibilité et un investissement qu’il faut ici saluer. Tout cela me conforte dans l’idée que notre Ordre est et doit rester en toutes circonstances un lieu d’ouverture, de dialogue et de tolérance. sans toucher aux sentiments profonds et aux Il n’y a pas d’institution plus symbolique que la convictions que chacun peut légitimement nôtre pour accueillir, le temps d’un débat, la éprouver. libre expression de chacun sur un sujet aussi difficile et douloureux que celui qui est proposé Peut-être est ce là, Monsieur GRESH, le sens ce soir. de votre propos lorsque vous affirmez que “la neutralité relève de l’illusion”. Personne n’a ainsi vocation à s’approprier ce débat. Il appartient au contraire à la réflexion Pour répondre à tous les questionnements collective de tous, y compris ici de celles et majeurs que pose la situation au Proche- ceux qui, fiers de la même robe qu’ils portent, Orient, on constate que les diagnostics posés font de la défense des droits de l’homme un et les propositions de réflexion sont souvent combat quotidien. complexes et divergents. L’Ordre des Avocats, lorsqu’il favorise cette Il y a bien entendu la nécessité d’examiner et réflexion, lorsqu’il est le support de cette libd’analyser l’Histoire, mais aussi celle de rap- erté d’expression, est dans son rôle dont la peler le droit des peuples à vivre libres et en portée symbolique est forte et essentielle. paix, et plus généralement les règles du droit international comme source supérieure de J’ai déjà eu l’occasion de remercier Monsieur résolution des conflits et notamment des con- Alain GRESH, Rédacteur en chef du Monde flits de territoire. Diplomatique, d’avoir accepté d’être présent ce soir. J’ai bien conscience que ni ici ni maintenant nous n’apporterons de réponses et de solutions Je lui ai dit l’émotion qu’avait pu ressentir cerdéfinitives au drame du Proche-Orient. tains d’entre nous à la lecture de son ouvrage et des analyses qu’il contient. Les dimensions actuelles du conflit israélopalestinien, qui endeuille presque quotidien- Je lui ai dit aussi combien nous avions besoin nement les peuples de cette région, provoque collectivement de l’entendre, d’en débattre et une émotion intense qui dépasse largement un d’accueillir tous les points de vue. Je sais qu’il simple contexte polémique. a compris et adhéré à notre démarche. Dans nos Barreaux, comme en d’autres lieux, des sensibilités multiples s’expriment. Les Avocats confrontent leurs idées mais la communauté professionnelle à laquelle tous appartiennent, aux valeurs universelles qu’ils ont la Les exigences de mon mandat et les respons- passion de défendre, leur font rejeter l’affronabilités qui s’y attachent ont pour moi une tement. valeur fondamentale. Elles me portent à espérer que les échanges de toutes sortes qui ont Les avocats ont aussi besoin de comprendre et leur place ici continuent à s’y dérouler dans ce de se comprendre parce qu’ils approchent même esprit. chaque jour la réalité de la vie de ceux qu’ils défendent. On ne peut pas parler d’Israël et de la Palestine Je veux donc aussi remercier Monsieur Philippe BOUKARA, professeur d’histoire à la faculté de Nancy II, spécialiste de l’histoire d’Israël, d’avoir accepté de venir jusqu’ici pour nous aider dans notre réflexion. Votre présence nombreuse ce soir manifeste, j’en suis sûr, votre attachement à la dignité qui doit accompagner notre débat. Monsieur GRESH, vous avez la parole. Dossier : réforme de la Cour d’Assises Suite au dossier sur la réforme de l’instruction (voir Bulletin du Barreau n°19), nous publions, en deux parties, un nouveau volet de la synthèse par Me Nathalie BARBIER de la circulaire du 4 décembre 2000 sur les modalités d’application de la loi du 15 juin 2000, relatif à la réforme de la Cour d’Assises. Dans ce numéro sont présentés le déroulement du procès d’assises et l’appel des décisions de condamnations prononcées par les Cours d’Assises. Dans le prochain numéro, seront abordés les délais et formes de l’appel, la préparation et le déroulement du procès d’assises en appel et enfin les dispositions particulières à certaines cours d’appel. 4. DÉROULEMENT DU PROCÈS D’ASSISES la barre, sans devoir, comme le prévoyait l’ancien texte, passer par l’intermédiaire du Président (cette même règle figure désormais à l’article 442-1 applicable devant le tribunal correctionnel). 4.1. Suppression de l’obligation de se constituer prisonnier et mesures de contrainte pouvant être exercées contre l’accusé libre pendant le déroulement de l’audience Ce renforcement du caractère contradictoire de l’audience et des droits des parties consacre des pratiques largement répandues dans certaines cour d’assises. Il résulte de l’abrogation de l’article 215-1, dont les dispositions n’ont été que pour partie reprises à l’article 272-1, que l’obligation pour l’accusé de se constituer prisonnier la veille de l’audience a été supprimée, cette suppression entrant en vigueur le 1er janvier 2001. En contrepartie de cette suppression, le législateur a donné à la juridiction d’assises la possibilité d’user de mesure de contraintes contre les accusés libres, tant au cours de l’audience qu’au cours du délibéré (cf infra, art. 343) et au moment du prononcé de la décision (cf infra, art. 367). Pendant le déroulement de l’audience de la cour d’assises, en application des dispositions du deuxième alinéa de l’article 272-1, la cour pourra, sur réquisition du ministère public, ordonner la mise à exécution de l’ordonnance de prise de corps si l’accusé se soustrait aux obligations du contrôle judiciaire ou s’il apparaît que la détention est l’unique moyen d’assurer sa présence lors des débats. Le droit de poser directement des questions est toutefois établi sous réserve des dispositions de l’article 309 qui donne au Président les pouvoirs de police de l’audience et de direction des débats. Il s’ensuit que le Président a la possibilité d’interrompre une partie alors qu’elle est en train de poser sa question si celle-ci est de nature à compromettre la dignité des débats ou de les rallonger inutilement, sous réserve du droit pour la partie de saisir la cour de l’incident. Le Président pourrait de même demander à une partie de reposer sa question ultérieurement, si celle-ci porte sur des points qui, compte tenu des choix opérés par lui dans la direction des débats, doivent être examinés plus tard au cours de l’audience. Le second alinéa de l’article 312 précise que l’accusé et la partie civile ne peuvent quant à eux poser des questions que par l’intermédiaire du Président, ce qui ne modifie pas le droit antérieur. 4.4. Droit à un interprète pour la partie civile En application de ces mêmes dispositions, la cour pourra également, dès le début de l’audience et sur les réquisitions du ministère public, ordonner le placement de l’accusé sous contrôle judiciaire afin d’assurer sa présence au cours des débats ou empêcher des pressions sur les victimes ou les témoins. L’article 344 du CPP a été complété afin que les parties civiles ne parlant pas suffisamment le français aient au cours de l’audience droit à un interprète, de la même façon que l’accusé ou les témoins. Ces dispositions sont applicables aux personnes accusées de crime et aux personnes renvoyées pour délits connexes. L’article 37 de la loi a modifié l’article 345 du CPP relatif à l’audition des personnes atteintes de surdité. Le dernier alinéa de l’article 272-1 rappelle par ailleurs qu’à tout moment, la personne peut demander sa mise en liberté devant la cour. Ce rappel concerne évidemment les accusés renvoyés détenus comme ceux initialement renvoyés libres mais contre qui l’ordonnance de prise de corps aurait été mise à exécution avant, au début ou au cours de l’audience. Cet article dispose désormais que si l’accusé est atteint de surdité, le président nomme d’office pour l’assister lors du procès un interprète en langue des signes ou toute personne qualifiée maîtrisant un langage ou une méthode permettant de communiquer avec les sourds. Celui-ci prête serment d’apporter son concours à la justice en son honneur et en sa conscience. 4.2. Modification du serment des jurés 4.6. Questions spéciales sur les causes d’irresponsabilité pénale L’article 40 de la loi a modifié l’article 304 du code de procédure pénale (CPP) relatif au serment des jurés. Ce serment, dont le texte est lu par le président de la cour d’assises, fait désormais référence, à côté des intérêts de l’accusé et de la société, aux intérêts de la victime, et il rappelle que l’accusé est présumé innocent et que le doute doit lui profiter. 4.6.1. Conditions dans lesquelles ces questions doivent être posées 4.3. Questions directes des avocats des parties et du ministère public Cette dispositions rend ainsi caduque la jurisprudence de la chambre criminelle de la Cour de cassation qui, sous l’empire des anciens textes, estimait que la réponse à la question sur la culpabilité englobait la réponse concernant d’éventuelles causes d’irresponsabilité pénale. L’article 312 du CPP a été modifié afin de permettre au ministère public et aux avocats des parties de poser directement des questions à l’accusé, à la partie civile, aux témoins et à toutes les personnes appelées à 4.5. Dispositions concernant les personnes atteintes de surdité Le législateur a inséré dans le code de procédure pénale un nouvel article 349-1 prévoyant que devraient désormais être posées des questions spéciales sur les causes d’irresponsabilité pénale invoquées par l’accusé. Cette question spéciale portera sur l’existence de l’une des causes d’irresponsabilité pénale prévue par les articles 122-1 (premier alinéa), 122-2, 122-3, 122-4 (premier et second alinéas), 122-5 (premier et second alinéas) et 122-7 du code pénal, à savoir l’existence d’un trouble mental abolissant le discernement, l’ordre de la loi, l’erreur sur le droit, la légitime défense ou l’état de nécessité. En pratique, cette procédure concernera essentiellement les hypothèses de trouble mental et de légitime défense. La question spéciale ne devra être posée que si la cause d’irresponsabilité est expressément invoquée par la défense, en pratique au cours de l’audience, soit par dépôt de conclusions écrites, soit par demande orale actée au procès verbal des débats. A défaut d’une telle demande, la question n’a pas à être posée. Lorsqu’il sera fait application des dispositions de l’article 349-1, chaque fait spécifié dans le dispositif de la décision de mise en accusation devra faire l’objet de deux questions posées comme suit : “L’accusé a-t-il commis tel fait ? ; “L’accusé bénéficie-t-il pour ce fait de la cause d’irresponsabilité pénale prévue par l’article ... du code pénal selon lequel n’est pas pénalement responsable la personne qui ... ?” Ainsi, si plusieurs crimes sont reprochés à un accusé dont la défense soutient qu’il était atteint au moment des faits d’un trouble mental pouvant relever de l’article 122-1, une question spéciale devra être posée pour chacun de ces faits. Les nouvelles dispositions précisent que sauf si l’accusé ou son défenseur y renonce, il sera donné lecture de ces questions spéciales. 4.6.2. Conséquences lors du délibéré Pour tirer les conséquences de l’institution de ces questions spéciales au cours du délibéré, le législateur a modifié l’article 356 et créé un nouvel article 361-1. L’article 356 du même code prévoit désormais que la cour d’assises vote, s’il y a lieu, sur les causes d’irresponsabilité pénale, immédiatement après avoir voté sur le fait principal (dont la question sera rédigée comme le prévoit l’article 349-1, et non avec la formule : “L’accusé est-il coupable d’avoir commis...”). L’article 361-1 prévoit que, lorsqu’il est fait application des dispositions de l’article 349-1 relatives aux causes d’irresponsabilité, si la cour d’assises a répondu positivement à la première question et négativement à la seconde question, elle déclare l’accusé coupable. Si elle a répondu négativement à la première question ou positivement à la seconde question, elle déclare l’accusé non coupable. Compte tenu des termes généraux de l’article 359, une majorité qualifiée de “non” est alors nécessaire pour considérer que le moyen de défense lié à l’existence d’une cause d’irresponsabilité pénale a été rejeté. Il faut donc au moins 8 bulletins négatifs (et 10 bulletins si la cour d’assises statue en appel, cf infra) pour écarter ce moyen de défense, et déclarer ensuite l’accusé coupable. Lorsque la légitime défense sera invoquée comme moyen de défense, les nouvelles dispositions de l’article 349-1 permettent également à la cour d’assises de s’interroger de façon spécifique sur l’existence de cette cause d’irresponsabilité, ce qui peut être de nature à éviter que, comme par le passé, n’adviennent des acquittements dans des affaires où, en droit, ces conditions ne paraissaient pourtant pas réunies. 4.7. Pouvoirs du Président au moment du délibéré Afin de tirer les conséquences de la suppression de l’obligation pour l’accusé de se constituer prisonnier la veille de l’audience, le législateur a complété le premier alinéa de l’article 354. Les nouvelles dispositions ont pour objet d’éviter qu’un accusé libre ne prenne la fuite pendant le délibéré, afin d’échapper à la sanction que la cour d’assises s’apprête à prononcer. Si l’accusé est libre, le Président de la cour d’assises devra lui enjoindre de ne pas quitter le palais de justice pendant la durée du délibéré, en indiquant, le cas échéant, le ou les locaux dans lesquels il devra demeurer, et en invitant le chef du service d’ordre à veiller au respect de cette injonction. Cette règle s’applique à tous les accusés, même ceux à qui il n’est reproché que des faits de nature correctionnelle, et même ceux pour lesquels la décision qui sera vraisemblablement prononcée n’est pas de nature à les inciter à prendre la fuite, ou ceux dont la personnalité rend une telle fuite peu probable. Dans la plupart des cas, l’accusé devra donc rester, soit dans la salle d’audience soit dans un autre local du palais, dont les issues seront surveillées par le service d’ordre. 4.8. Décision de la cour d’assises 4.8.1. Décision sur l’action publique L’article 367 du CPP a été réécrit par l’article 85 de la loi afin de tirer notamment les conséquences de la suppression de l’obligation de se constituer prisonnier et du nombre plus important de procès concernant des accusés libres qui en résultera, ainsi que de l’institution d’un appel. 4.8.1.1. Exemption de peine, acquittement, peine privative de liberté couverte par la détention ou autres peines Le premier alinéa de l’article 367 prévoit que si l’accusé est exempté de peine ou acquitté, s’il est condamné à une peine autre qu’une peine ferme privative de liberté, ou s’il est condamné à une peine ferme privative de liberté couverte par la détention provisoire, il sera mis immédiatement en liberté s’il n’est retenu pour autre cause. 4.8.1.2. Peines fermes privatives de liberté non couvertes par la détention provisoire CAS GÉNÉRAL Le deuxième alinéa de l’article 367 prévoit que dans les autres cas, tant que l’arrêt n’est pas définitif et, le cas échéant, pendant l’instance d’appel, l’ordonnance de prise de corps est mise à exécution ou continue de produire ses effets, jusqu’à ce que la durée de détention ait atteint celle de la peine prononcée. Cette disposition n’est toutefois pas applicable à une condamnation du chef de délit lorsque la personne poursuivie comparaît libre, compte tenu des termes du troisième alinéa (cf infra). Elle s’applique en revanche tant à l’égard de la personne poursuivie pour crime, et condamnée à une peine de réclusion ou de détention criminelle ou à une peine d’emprisonnement ferme ou mixte (que cette personne soit détenue ou libre au moment de la décision), qu’à l’égard de la personne poursuivie pour délit et condamnée à une peine d’emprisonnement ferme ou mixte, si cette personne comparaît détenue. Il en découle en premier lieu que si la personne est déjà détenue, sa détention se poursuit sans qu’il soit besoin que la cour d’assises ne l’ordonne. En second lieu, il s’ensuit qu’en matière criminelle, en cas de condamnation à une peine criminelle ou à une peine d’emprisonnement ferme ou mixte d’un accusé libre, celui-ci doit être immédiatement incarcéré, l’ordonnance de prise de corps étant mise à exécution sans qu’il soit besoin que cette mise à exécution soit ordonnée par la cour d’assises, la cour ou son Président, cette mise à exécution résultant directement de la décision de condamnation. Le deuxième alinéa de l’article institue ensuite des délais de comparution devant la cour d’assises statuant en appel pour les accusés détenus. Ces dispositions ne s’appliquant que si un appel est interjeté, elles sont détaillées infra. PEINE D’EMPRISONNEMENT FERME PRONONCÉE CONTRE UNE PER- SONNE POURSUIVIE POUR DÉLIT CONNEXE ET COMPARAISSANT LIBRE DEVANT LA COUR D’ASSISES Le troisième alinéa de l’article 367 prévoit que la cour d’assises peut, par décision spéciale et motivée, décider que l’ordonnance de prise de corps sera mise à exécution contre la personne renvoyée pour délit connexe qui n’est pas détenue au moment où l’arrêt est rendu, si la peine prononcée est supérieure ou égale à un an d’emprisonnement et si les éléments de l’espèce justifient une mesure particulière de sûreté. 4.8.1.3. Exécution provisoire des peines alternatives ou complémentaires Le dernier alinéa de l’article 367 prévoit enfin que les sanctions pénales prononcées en application des articles 131-6 à 131-11 du code pénal peuvent être déclarées exécutoires par provision. Là encore, cette décision, similaire à ce qui existe en matière correctionnelle (art. 471, dernier alinéa), devra être prise par la cour d’assises. Il convient de considérer que les dispositions du dernier alinéa de l’article 367 concernent également le suivi socio-judiciaire qui, bien que prévu par les articles 131-36-1 et suivant du code pénal, constitue une peine complémentaire au sens de l’article 131-10, lequel vise expressément, depuis la loi du 17 juin 1998 ayant institué le suivi socio-judiciaire, les “injonctions de soins ou obligations de faire”. 4.8.1.4. Effets des dispositions de l’article 380-4 Les dispositions de l’article 367 doivent se combiner avec celle du nouvel article 380-4, alinéa premier, selon lesquelles, pendant les délais d’appel et durant l’instance d’appel, il est sursis à l’exécution de l’arrêt sur l’action publique. Le deuxième alinéa de l’article 380-4 précise en effet que l’ordonnance de prise de corps continue toutefois de produire ses effets à l’encontre de la personne condamnée à une peine privative de liberté conformément aux dispositions du deuxième alinéa de l’article 367. Les dispositions du deuxième alinéa de l’article 380-4, qui ne visent que le deuxième alinéa de l’article 367 concernant les peines privatives de liberté, comme celles du dernier alinéa de l’article 367, permettant l’exécution provisoire des peines alternatives ou complémentaires, constituent donc deux exceptions à la règle de l’effet suspensif de l’appel. 4.8.1.4. Acquittement En cas d’acquittement, le Président de la cour d’assises devra informer l’accusé de sa possibilité de demander l’indemnisation du préjudice matériel et moral résultant de la détention provisoire dont il a fait l’objet, devant le premier président de la cour d’appel, dans les six mois de la décision, conformément aux dispositions des articles 149 et suivants du code de procédure pénale. 4.8.2. Décision sur l’action civile L’article 374 du CPP a été rétabli par la loi du 15 juin 2000 pour préciser la portée de la décision rendue sur l’action civile, dans des conditions inspirées de ce qui est prévu par l’article 464 (deuxième alinéa) en matière correctionnelle, pour tenir compte du fait que l’exercice d’un appel est de nature à retarder le caractère définitif de la décision, ce qui peut porter préjudice au droit de la victime. Cet article précise ainsi que lorsqu’elle statue en premier ressort, la cour peut ordonner l’exécution provisoire de sa décision, si celle-ci a été demandée. Cette possibilité s’exerce sans préjudice des dispositions de l’article 380- 8 qui, comme l’article 515-1 en matière correctionnelle, permet de revenir en cause d’appel sur une exécution prononcée ou refusée en premier instance (cf infra). L’exécution provisoire doit être expressément prononcée par la cour si elle l’estime opportune, et cette décision ne peut intervenir qu’à la demande de la partie civile. En revanche, l’article 374 précise que l’exécution provisoire des mesures d’instruction est de droit, sans avoir besoin d’être ordonnée ou demandée. Si la cour accorde des dommages et intérêts à la partie civile, le Président de la cour d’assises devra informer cette dernière de sa possibilité de saisir les CIVI, en application des dispositions de l’article 706-15 (du moins s’il s’agit d’une infraction relevant de la compétence des CIVI ). Cet avis devra être mentionné dans le procès-verbal de l’article 378, à défaut de quoi le délai de saisine des CIVI ne pourra pas courir, en application des dispositions de l’article 706-5. 4.9. Avis concernant les voies de recours délivré par le Président L’article 370 du CPP a été modifié, afin de préciser que lors des procès intervenant en premier ressort, le Président devrait aviser l’accusé de sa possibilité non pas de se pourvoir en cassation, mais d’interjeter appel. Le Président doit alors informer l’accusé du délai d’appel, soit dix jours. Ce n’est que dans les procès intervenant en appel que l’accusé devra être avisé de sa possibilité de se pourvoir en cassation et du délai de ce pourvoi. Compte tenu de la spécificité de l’appel en matière criminelle (cf infra), le Président de la cour d’assises pourra, s’il l’estime opportun, compléter l’information de l’accusé en lui indiquant qu’en cas d’appel de sa part, la chambre criminelle de la cour de cassation désignera une autre cours d’assises qui sera chargée de réexaminer l’affaire. Il n’y aurait à cet égard que des avantages à ce que le Président de la cour d’assises informe également l’accusé que s’il interjette appel, lui-même ou son avocat pourront formuler par écrit d’éventuelles observations destinées à la chambre criminelle de la Cour de cassation, portant le cas échéant sur le choix de la cour d’assises qui sera désignée par cette chambre pour connaître de l’affaire en appel, et que ces observations devront soit être remises au moment de la déclaration d’appel, soit directement adressées, dans un délai de quinze jours, à la chambre criminelle (cf infra). Aucune des ces deux informations n’est toutefois exigée par la loi, et elles n’ont pour objet que de permettre à l’accusé de mieux apprécier l’opportunité de faire ou non appel, et de faciliter ensuite le déroulement de la procédure de désignation de la cour d’assises qui devra statuer en seconde instance. 4.10. Observations pratiques sur le déroulement des débats en première instance et la rédaction du procès-verbal Les décisions rendues par les cours d’assises en première instance ne pourront pas faire l’objet d’un pourvoi en cassation et ce n’est qu’après l’arrêt d’appel que le contrôle de la chambre criminelle de la Cour de cassation sera susceptible de s’exercer, ce contrôle ne portant a priori que sur le déroulement du procès tenu devant la cour d’assises statuant en appel (cf infra). Il est donc vraisemblable que les procès tenus en première instance devant les cours d’assises donneront moins fréquemment lieu que par le passé à des incidents contentieux ou à des demandes de donner acte, qui avaient essentiellement pour objet de fonder un éventuel pourvoi en cassation, désormais impossible à ce stade. D’une manière générale, lors du déroulement du procès de première instance, il devra être tenu compte du fait qu’en cas de condamnation, un deuxième procès d’assises sera toujours possible à la seule initiative des parties à qui la loi a reconnu le droit de faire appel. - les arrêts statuant sur la détention provisoire ou le contrôle judiciaire de l’accusé. Il sera dès lors particulièrement opportun de faire noter au procès-verbal des débats les déclarations majeures faites en première instance par l’accusé et les témoins (notamment la reconnaissance de culpabilité ou les accusations circonstanciées), pour qu’il en soit gardé trace en cas d’appel, même si le procès d’appel sera lui aussi gouverné par le principe de l’oralité. - les arrêts renvoyant l’affaire à une session ultérieure. Il appartiendra notamment au ministère public d’en faire la demande, s’il l’estime nécessaire, en se fondant sur les dispositions des articles 333 et 379 du CPP. 5 - APPEL DES DÉCISIONS DE CONDAMNATION PRONONCÉES PAR LES COURS D’ASSISES Les dispositions concernant les conditions et les modalités de l’appel en matière criminelle figurent aux articles 380-1 à 380-15 du CPP, dans un nouveau chapitre VIII intitulé “De l’appel des décisions rendues par la cour d’assises en premier ressort”. Celui-ci comporte trois sections consacrées aux dispositions générales, aux délais et formes de l’appel, et à la désignation de la cour d’assises statuant en appel. 5.1. Dispositions générales Les règles générales de l’appel criminel sont posées par le nouvel article 380-1, qui dispose d’abord que les arrêts de condamnation rendus par la cour d’assises en premier ressort peuvent faire l’objet d’un appel dans les conditions prévues par le présent chapitre. Le deuxième alinéa de cet article indique que cet appel est porté devant une autre cour d’assises désignée par la chambre criminelle de la Cour de cassation. Il précise que celle-ci procède au réexamen de l’affaire selon des modalités et des conditions similaires, sous réserve de certaines adaptations, à celles applicables lors des procès d’assises de première instance, à savoir celles prévues par les chapitres II à VII du titre du CPP concernant le jugement des crimes. La cour d’assises statuant en appel ne devra pas confirmer, réformer ou infirmer la décision rendue en premier ressort, mais elle devra réexaminer l’affaire dans son entier . Même s’il ne saurait en être fait abstraction au cours des débats en appel, notamment d’un point de vue pratique, le procès tenu en première instance ne servira pas véritablement de base juridique au procès d’appel. Ces différentes considérations, qui constituent une véritable innovation juridique, expliquent non seulement les règles concernant le déroulement du procès en appel, mais également certaines des dispositions relatives aux conditions et aux modalités de l’appel. 5.1.1. Arrêts de la cour d’assises susceptibles d’appel Aux termes de l’article 380-1, seuls les arrêts de condamnation rendus par la cour d’assises peuvent faire l’objet d’un appel. Il s’agit non seulement des arrêts de condamnation statuant sur l’action publique, mais également de ceux statuant sur l’action civile. Ne peuvent donc notamment pas faire l’objet d’un appel : - les arrêts prononçant un acquittement : la situation est ainsi similaire au principe traditionnel - et conservé s’agissant des arrêts d’assises prononcés en appel - interdisant le pourvoi en cassation contre un arrêt d’acquittement, sauf dans l’intérêt de la loi (art. 572 CPP). Un acquittement prononcé en premier ressort par une cour d’assises est donc nécessairement définitif, et ne peut être remis en cause . - les arrêts ordonnant de nouvelles mesures d’instruction. - les arrêts rendus sur l’action civile après un acquittement sur l’action publique. - de façon générale, les arrêts incidents rendus en application de l’article 316. Si l’accusé est déclaré coupable et condamné pour certains des faits qui lui étaient reprochés et acquitté pour les autres faits, seules les décisions de condamnation pourront faire l’objet d’un appel, mais non l’ensemble de la décision, afin que la cour d’assises statuant en appel ne puisse revenir sur l’acquittement partiel. En ce qui concerne les arrêts portant sur des incidents contentieux prévus par l’article 316, cet article a été modifié afin de préciser que lorsque la cour d’assises examine l’affaire en premier ressort, ces arrêts ne peuvent faire l’objet d’un recours, mais qu’en cas d’appel de l’arrêt sur le fond et de réexamen de l’affaire devant une autre cour d’assises, ils n’ont pas autorité de la chose jugée devant cette cour. Les questions tranchées par de tels arrêts, si elles sont de nouveau posées lors de l’audience d’appel, peuvent ainsi faire l’objet d’un nouvel arrêt incident statuant le cas échéant en sens contraire, et seule la régularité de cet arrêt pourra alors être contestée, par le biais du pourvoi en cassation, en même temps que l’arrêt sur le fond, comme l’indique l’article 316 (qui reprend ici la règle antérieurement applicable). Il en résulte qu’en l’absence d’appel de la décision de condamnation rendue en premier ressort, les éventuelles irrégularités survenues lors du premier procès ne pourront pas être sanctionnées en tant que telles . Cette règle découle logiquement de la nature spécifique de l’appel criminel, ci-dessus évoquée. 5.1.2. Personnes pouvant interjeter appel L’article 380-2 prévoit que la faculté d’appeler appartient : - à l’accusé - au ministère public - à la personne civilement responsable, quant à ses intérêts civils - à la partie civile, quant à ses intérêts civils - en cas d’appel du ministère public, aux administrations publiques, dans les cas où celles-ci exercent l’action publique. 5.1.2.1. Appel de l’accusé L’appel de l’accusé contre les décisions de condamnation constitue l’essence même de la réforme, consistant à donner une “seconde chance” aux personnes condamnées en matière criminelle. Cet appel peut porter sur l’arrêt rendu sur l’action publique comme sur l’arrêt rendu sur l’action civile. Il peut être formé à titre principal ou incident, même s’il ne présente pas grand intérêt dans cette seconde hypothèse. L’article 380-3 dispose que la cour d’assises statuant en appel sur l’action publique ne peut, sur le seul appel de l’accusé, aggraver le sort de ce dernier. La règle est similaire à celle prévue par l’article 515 en matière correctionnelle, et elle reprend un principe général du droit dégagé au siècle dernier par le Conseil d’Etat, auquel le législateur a considéré qu’il n’était pas possible de déroger en dépit de la plénitude de juridiction qui caractérise la cour d’assises. Elle ne joue donc pas en cas d’appel incident du parquet, qui permet à la cour d’assises statuant en appel de retrouver son entière liberté dans le choix de la peine. Il convient enfin de noter que les personnes poursuivies et condamnées pour délit connexe peuvent également former appel de leur condamnation, et que cet appel sera examiné par une autre cour d’assises désignée par la chambre criminelle de la Cour de cassation, même en l’absence d’appel formé, par les autres accusés ou le parquet, sur les accusations de nature criminelle. Il n’a en effet pas paru possible dans un tel cas de confier l’examen de l’affaire à la chambre des appels correctionnels - bien que le procès d’appel ne concernera plus que des faits de nature délictuelle - dans la mesure où la première condamnation a été pour partie rendue par des jurés populaires. 5.1.2.2. Appel du ministère public Si l’appel du ministère public a été prévu, y compris à titre principal, afin de préserver la défense de l’intérêt de la société que représente l’accusation, il est toutefois clairement apparu au cours des débats parlementaires que la faculté d’appel donnée au parquet avait en principe, hors l’hypothèse de l’appel incident, un caractère exceptionnel, et que cette possibilité ne devrait pas être employée dans les mêmes conditions qu’en matière correctionnelle. Ont notamment été donnés les exemples de peines manifestement insuffisantes au regard de la gravité des faits commis, ou d’appel formé par un co-accusé, justifiant alors un appel du parquet à l’encontre des condamnés n’ayant pas formé appel, afin de permettre à la cour d’assises devant statuer en appel de connaître de l’entier dossier. La nécessité de cantonner en pratique les appels du parquet formés à titre principal aux hypothèses dans lesquelles ils sont véritablement indispensables est justifiée à la fois par la force particulière qui s’attache aux arrêts des cours d’assises, dont la légitimité accrue découle de la présence des jurés et par la plus grande complexité (par rapport aux dispositions applicables en matière correctionnelle) de la procédure qui sera suivie en cas d’appel, l’affaire devant alors être entièrement ré-examinée par une seconde cour d’assises composée de 12 jurés. Les appels incidents du ministère public devront en revanche être systématiques, au moins à l’encontre des accusés ayant formé appel principal, pour permettre à la cour d’assises de conserver sa plénitude de juridiction. Il conviendra par ailleurs d’apprécier avec une particulière attention l’opportunité de former appel contre les décisions de condamnation concernant des co-accusés qui n’ont pas eux-même formé appel. Les parquets généraux pourront à cet égard décider que ces appels doivent intervenir sans qu’il soit besoin de leur en référer. Bien évidemment, comme en matière correctionnelle, le parquet ne peut faire appel de l’arrêt rendu sur l’action civile. 5.1.2.3. Appel de la personne civilement responsable ou de la partie civile Comme en matière correctionnelle, ces appels ne peuvent porter que sur la décision rendue sur l’action civile, et non sur celle rendue sur l’action publique. Ils peuvent être formés à titre principal ou incident. APPEL FORMÉ UNIQUEMENT SUR L’ARRÊT CIVIL L’article 380-5 envisage l’hypothèse d’un appel formé uniquement contre l’arrêt rendu sur l’action civile (que cet appel soit formé par l’accusé, le civilement responsable ou la partie civile). Il précise ainsi que lorsque la cour d’assises n’est pas saisie de l’appel formé contre le jugement rendu sur l’action publique, l’appel formé par une partie contre le seul jugement rendu sur l’action civile est porté devant la chambre des appels correctionnels. Les articles 380-14 et 380-15 prévoyant la désignation d’une cour d’assises par la chambre criminelle de la Cour de cassation ne sont alors pas applicables. DROITS DE LA PARTIE CIVILE EN APPEL L’article 380-6 reprend la règle traditionnelle selon laquelle la cour d’assises statuant en appel sur l’action civile ne peut, sur le seul appel de l’accusé, du civilement responsable ou de la partie civile, aggraver le sort de l’appelant, règle qui est évidemment applicable si l’appel est porté, en application de l’article 380-5 précité, devant la chambre des appels correctionnels. L’article 380-6 précise que la partie civile ne peut, en cause d’appel, former aucune demande nouvelle ; toutefois, elle peut demander une augmentation des dommages et intérêts pour le préjudice souffert depuis la première décision. Ces règles sont similaires à celles prévues par l’article 515 en matière correctionnelle. Le législateur a estimé utile de préciser les droits de la partie civile qui n’a pas formé appel, mais qui devra, du fait de l’appel de l’accusé, subir un nouveau procès d’assises en appel. L’article 380-6 dispose ainsi que, même lorsqu’il n’a pas été fait appel de la décision sur l’action civile, la victime constituée partie civile en premier ressort peut exercer devant la cour d’assises statuant en appel les droits reconnus à la partie civile jusqu’à la clôture des débats. Elle pourra également demander l’application des dispositions lui permettant d’obtenir une augmentation des dommages et intérêts pour le préjudice souffert depuis la première décision, ainsi que de celles de l’article 375 permettant le remboursement de ses frais irrépétibles. EXÉCUTION PROVISOIRE DE LA DÉCISION CIVILE RENDUE EN PREMIÈRE INSTANCE L’article 380-7 rappelle logiquement que pendant les délais d’appel et durant l’instance d’appel, il est sursis à l’exécution de l’arrêt sur l’action civile, sous réserve des dispositions de l’article 374 permettant l’assortir la condamnation prononcée en première instance de l’exécution provisoire (cf supra). L’article 380-8 précise toutefois que lorsque la cour d’assises statuant en premier ressort sur l’action civile a ordonné le versement provisoire, en tout ou en partie, des dommages intérêts alloués, cette exécution provisoire peut être arrêtée, en cause d’appel, par le premier président, statuant en référé si elle risque d’entraîner des conséquences manifestement excessives. 5.1.2.4. Appel des administrations publiques, dans les cas où celles-ci exercent l’action publique Cet appel, similaire à celui prévu par le 5E de l’article 497 en matière correctionnelle, n’est possible qu’à titre incident, en cas d’appel formé par le parquet. Il pourra notamment s’agir de l’appel formé par l’administration des douanes en cas d’amendes douanières prononcées dans une affaire criminelle de trafic de stupéfiants. Carnet du Barreau ADMISSIONS AU TABLEAU Me Marie-Catherine CHALEIL Me Sabine ROIG Me Sylvie SEMIATICKI Me Lydie NAVENNEC ADMISSIONS AU STAGE Me Ronit ANTEBI Collaboratrice de Me BOUTBOUL 76, avenue de la Résistance 93340 LE RAINCY Tél. : 01.43.81.83.35 / Fax : 01.43.01.91.77. Me Cyril ASSELIN Collaborateur de Me MAUGENDRE 2 bis, rue Jean Mermoz 93110 ROSNY SOUS BOIS Tél. : 01.48.94.34.21 / Fax : 01.48.94.00.07. Me Karine SHEBABO Collaboratrice de Me BARBIER 67, avenue Jean Jaurès 93700 DRANCY Tél. : 01.48.96.12.99 / Fax : 01.48.96.02.18 Me Akuyo TOUGLO Collaboratrice de l’association D. FRATACCI, N. VITEL 4, rue de la République 93260 LES LILAS Tél. : 01.43.60.73.60 / Fax : 01.43.60.73.43 CHANGEMENTS D’ADRESSE Me Isabelle COUDRAY-BLANCHET 27, avenue du Maréchal Foch 93360 NEUILLY PLAISANCE Tél. : 01.43.00.00.93 / Fax : 01.43.08.47.10. Me Audrey DELIRY 19, rue de l’Egalité 93000 BOBIGNY Tél. : 01.41.60.01.73 / Fax : 01.41.60.04.57. Me Frédérique DELPY-AULAR Résidence Les Bosquets 10, avenue Charlemagne 93420 VILLEPINTE Tél. : 01.49.63.32.84 / Fax : 01.49.63.81.30. Me Marion DODIER 411, La Closerie Mont Est 93160 NOISY LE GRAND Tél. : 01.43.05.10.07 / Fax : 01.45.92.96.44. Me Philippe GABURRO 126, avenue de la Résistance 93340 LE RAINCY Tél. : 01.43.81.78.78 / Fax : 01.43.01.83.94. Me Anne-Sophie GYRE-ARNOULT 126, avenue de la Résistance 93340 LE RAINCY Tél. : 01.43.01.02.52 / Fax : 01.43.01.83.94. Me Lionel FAURE 52, rue Gabriel Puech 93700 DRANCY Tél. : 01.41.60.87.81 / Fax : 01.41.60.87.89. Me Lydie NAVENNEC 3, rue des Polyanthas 93110 ROSNY SOUS BOIS Tél. : 01.48.55.87.22 / Fax : 01.48.55.68.81. Me Jane WERY 93, avenue Henri Barbusse 93150 LE BLANC MESMIL Tél. : 01.48.95.88.30. CONSTITUTION DE SCP SCP WUILQUE - KNINSKI - BOSQUE - TAOUIL 2, place de la République 93600 AULNAY SOUS BOIS Tél. : 01.48.66.75.00 / Fax : 01.48.69.71.47. DEMISSIONS Me Arthur BACH Me Fernando DA ROCHA FERREIRA admis au barreau de Paris Me Diana FRANCILLONNE admise au barreau de Guyane Me Marjorie MORISE admise au barreau de Meaux Le “Bulletin du Barreau” est ouvert à vos contributions ! Le Bulletin du Barreau est une publication éditée par l’Ordre des Avocats du Barreau de la Seine-Saint-Denis Maison de l’Avocat et du Droit 11-13, rue de l’Indépendance 93011 Bobigny Cedex Tél: 01.48.96.20.96 / Fax: 01.48.30.02.48 e-mail: [email protected] Directeur de la Publication: François DETTON, Bâtonnier de l’Ordre Rédaction: François DETTON, Nathalie PETIT, Benoît JOUTEUX Maquette et réalisation: Nathalie PETIT, Benoît JOUTEUX Crédits photos : Monsieur Philippe CHARBONNIER (page 23) PETITES ANNONCES Déposez directement vos annonces sur le site internet de l’Ordre des Avocats : www.avocats-bobigny.com (rubrique Le Barreau - Annonces en ligne) Informations pratiques Pratique professionnelle DROITS ET PREROGATIVES DES AVOCATS COLLABORATION SCP inter-barreaux 75/93 recherche collaborateur(trice) pour cabinet à Pantin, 2 ans d’expérience minimum (judiciaire et droit des entreprises). Association envisagée à court terme. Contacter : Me Philippe ARLAUD Tél : 01.40.41.12.13 - Fax : 01.40.41.12.34 Toque PB 46 e-mail : [email protected] Cabinet de 5 avocats, spécialisé en droit social (clientèle de salariés, de comités d’entreprise et d’organisations syndicales), doté également d’un secteur pluri-disciplinaire, recherche un(e) collaborateur(trice) disposant d’au moins une expérience, notamment en droit du travail, qui sera la dominante d’activité dans le cadre de cette collaboration. Merci d’adresser votre CV à : SCP JDS Avocats 17 rue de l’Indépendance - 93000 BOBIGNY Toque PB 187 Tél :01.48.96.14.48 - Fax : 01.48.96.13.27 e-mail : [email protected] LOCAUX Cabinet d’avocats loue bureaux à proximité du Palais de Justice à Bobigny. Merci de contacter la SCP JDS Avocats (voir coordonnées complètes ci-dessus). Sous-loue à deux confrères 2 bureaux de 15 m2 chacun, entièrement remis à neuf (parquet, peinture, électricité) dans immeuble d'affaires, au dessus du centre commercial Leclerc-Verpantin, au pied du M°Hoche, à 400 m du périphérique Porte de PantinCité des Sciences de la Villette. Loyer CC : 357 euros / mois + participation EDF. Possibilité parking en sus. Merci de contacter : Me Fouzia LOUHIBI 1, rue du Pré Saint Gervais - 93500 PANTIN Toque PB 18 Tél : 01.48.43.08.72 - Fax : 01.48.43.08.73 e-mail : [email protected] CESSION DE CABINET Cabinet généraliste à AGEN, créé il y a 12 ans, recherche successeur (cession effective au 1er septembre). Merci de contacter : Me Emeric LACROIX 19, bd Sylvain Dumon - 47000 AGEN Tél : 05.53.68.25.56 LA COMMISSION D’ACCÈS AUX DOCUMENTS ADMINISTRATIFS ET LES DOCUMENTS DEVANT ÊTRE COMMUNIQUÉS PAR LES ORDRES Monsieur le Bâtonnier a reçu communication par Monsieur Thomas BUFFIN, Bâtonnier de l’Ordre des Avocats au Barreau de Lille, d’une décision de la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) concernant les documents que les ordres ont obligation de communiquer à toute personne en faisant la demande. En l’espèce, un justiciable avait réclamé à l’ordre des avocats de Lille la copie des documents suivants : - règlement intérieur en vigueur, Périmètre du droit Une ordonnance de référé du Président du TGI de Toulouse en date du 5 avril 2002, a condamné une association d’aide aux victimes d’accidents corporels à cesser toute activité de consultation juridique et tout démarchage se rapportant à ces activités. En effet les documents publicitaires diffusés par l’association pouvaient s’analyser comme “de véritables propositions de consultation et d’assistance juridique moyennant au moins le versement d’une cotisation d’adhésion (…) La proposition porte bien sur des conseils personnalisés posant au préalable un problème de qualification juridique ainsi que sur une offre d’assistance juridique tout au long de la phase d’indemnisation”. L’association ne justifiant pas que les consultations sont confiées à un membre d’une profession juridique réglementée, “de tels agissements interdits par la loi causent un trouble manifestement illicite (…) tant à la profession d’avocat qu’a la collectivité en général qui est en droit d’attendre des renseignements obtenus une garantie minimale qui ne peut être assurée que par les membres des professions juridiques réglementées.”. TGI Toulouse (Référés) 5 avril 2002, Gazette du Palais des 24 et 25 mai, page 15. Dans le même numéro, figurent : - un arrêt de la Cour d’appel de Paris sur l’admission à la profession avec les observations de Mme B. GIZARDIN (page 10) - des sommaires de jurisprudence sur la profession d’avocat (discipline, honoraires, admission à la profession - pages 21 à 23.) PROFESSION D’AVOCAT Fixation des honoraires par le Bâtonnier et exécution provisoire ACCÈS À LA PROFESSION D’AVOCAT Distinction entre “chargé de cours” et “chargé d’enseignement” Dans un arrêt du 9 avril 2002, commenté par R. MARTIN à la JCP éd. générale n° 23, II-10 086, la 1ère chambre civile a jugé, semble t-il pour la première fois, que les décisions du Bâtonnier en matière de fixation des honoraires ne peuvent pas être assorties de l’exécution provisoire. Dans son arrêt du 12 février 2002, la 1ère chambre civile de la Cour de cassation précise que l’article 98-2 du décret du 27 novembre 1991 qui dispense de formation théorique et pratique et du certificat d’aptitude à la profession d’avocat les maîtres de conférence, maîtres assistants et chargés de cours qui ont exercé leurs fonctions pendant au moins cinq années en ayant le grade de docteur en droit, en sciences économiques ou en gestion ne s’applique pas aux “chargés d’enseignement”, terme qui désigne actuellement tous les enseignants vacataires à l’université, même s’ils ont le grade de docteur en droit. Cet arrêt a également été commenté par B. BEIGNIER au Dalloz n° 22, jurisprudence page 1 787. - liste des avocats inscrits au tableau du barreau - contrat d’assurance - procès verbal relatif à la dernière élection des membres du Conseil de l’Ordre. La CADA a rendu le 8 avril 2002 un avis estimant que les deux premiers documents réclamés ont un caractère administratif et doivent donc être communiqués en application de l’article 2 de la loi du 17 juillet 1978 modifiée par la loi du 12 avril 2000. Il est à noter que les documents en question étaient accessibles librement sur le site internet du barreau de Lille. Cet arrêt a été publié et commenté par B. BEIGNIER au Dalloz n° 16, jurisprudence page 1 297. INSTRUCTIONS PRATIQUES AUX PARTIES Le Tribunal de Première Instance des Communautés européennes a élaboré un document pratique afin de faciliter le règlement des litiges. Ces conseils sont destinés aux avocats et agents des parties et concernent la manière de présenter les mémoires et les pièces relatives à la procédure écrite devant le tribunal. Instructions pratiques aux parties - Journal officiel n° L 087 du 04/04/2002 p. 0048 - 0051 A consulter sur le site du JOCE : http://europa.eu.int/eur-lex/fr/ ou sur www.legifrance.gouv.fr (droit communautaire / journal officiel des communautés européennes). Informations pratiques En direct du Palais Important Transfert provisoire du service des affaires familiales du TGI de Paris Renseignements pratiques SERVICE PÉNAL Cour d’Assises de la Seine-Saint-Denis Les travaux de création de la seconde salle d’audience des Assises vont débuter en août 2002. Ils obligeront la juridiction à fermer temporairement la salle actuelle à compter du 1er juillet 2002, pendant une année environ. Pendant cette période, les audiences se tiendront dans les locaux de la Cité administrative n°2, Bâtiment K, où seront également installées les dépendances (bureau des magistrats, greffe). L’Ordre des Avocats disposera d’un bureau réservé aux avocats. Comparutions immédiates A compter du 8 juillet 2002, pendant la période de service allégé, l’audience des comparutions immédiates du samedi est supprimée et remplacée par une audience du Juge délégué. Le service des affaires familiales du TGI de Paris fait l’objet, depuis la mi-avril, d’une restructuration afin d’améliorer les conditions de travail des magistrats, des agents du greffe, des avocats, ainsi que l’accueil du public. Ces travaux devraient durer 12 mois. Depuis le 29 avril, le service est situé au 5e étage de l’immeuble du 30 rue du Château des Rentiers (Paris 13e). La concertation entre le Barreau de Paris et les représentants du TGI a permis d’arrêter les mesures pratiques et procédurales suivantes : 8 jours avant l’audience. -dépôt des dossiers possible avant la date de l’audience de plaidoiries dans les affaires où aucun des avocats ne souhaite plaider. 2. S’agissant des mesures urgentes, les avocats peuvent envoyer la demande de convocation par e-mail ou par télécopie au service ; l’envoi de la convocation par le service à l’avocat pourra s’effectuer par le même moyen. 3. Les avocats peuvent, à titre exceptionnel, envoyer par fax leurs conclusions signifiées en dernier jour (première page), à partir du service des huissiers-audienciers au Palais. 4. Les envois groupés de dossiers par un avocat peuvent donner lieu à des convocations successives dans le même cabinet du juge sur une même demi-journée. I. Mesures pratiques 5. Pour les procédures sur requête conjointe en divorce ou en séparation de corps : à l’issue de la première audience, la 1. L’accueil général civil du Palais de Justice est en charge, date de la seconde est immédiatement donnée (mention est pour le service des affaires familiales, de l’accueil des avocats portée sur l’ordonnance initiale). et des justiciables. Il renseigne également sur l’état des procédures. Les avocats peuvent y déposer leurs pièces et III. Quelques informations et recommandations dossiers, et consulter les décisions sur informatique. 1. Pour des raisons de sécurité, seuls les justiciables con2. Un système de navette est mis en place : compter un voqués à une audience seront reçus. Ceux-ci ne pourront délai de précaution de 3 jours. pas pénétrer dans le bâtiment plus de 15 minutes avant l’heure de convocation. Ils devront produire leur convoca3. Mise en place d’une boîte aux lettres électronique : tion à l’accueil, munis d’une pièce d’identité. [email protected] 2. Pour contacter le service des affaires familiales, les 4. Diffusion des e-mails des magistrats et installation de numéros de téléphone actuels restent inchangés. deux fax supplémentaires. 3. Pour le courrier, l’adresse postale ne change pas. Il est II. Mesures procédurales cependant souhaitable que le nom du service et le numéro de la section figurent sur les enveloppes. Par contre, l’adresse 1. Le développement de la mise en état dans son mode écrit : du Château des Rentiers doit figurer sur les assignations ou -les avocats n’auront à se déplacer que s’ils entendent faire convocations en justice pendant la période provisoire. valoir un problème particulier ou pour plaider -mise en place de bulletins de procédure spécifiques pour 4. Il n’a malheureusement pas été possible d’obtenir des lesquels il est recommandé de répondre au plus tard 3 jours places de parking. avant l’audience ; le dépôt des conclusions doit intervenir LE PALAIS LITTERAIRE Le “Palais Littéraire”, association fondée par Merci d’adresser votre ouvrage avant le 15 septembre Raymond POINCARE, décerne un prix chaque 2002 à : année. Le jury, présidé par le Bâtonnier Henri ADER, rappelle que tout membre de la famille judiPatrick de FONTBRESSIN ciaire auteur d’un ouvrage sur quelque sujet que ce Avocat à la Cour soit, publié en 2000 ou 2001, peut concourir pour le Secrétaire Général du Prix du Palais Littéraire prix 2002 qui sera décerné à la fin de l’automne 2002. aux bons soins de l’Ordre des Avocats de Paris Peut aussi concourir tout auteur (même non-membre Bureau des associations de la famille judiciaire) d’un livre qui traite de la 11, place Dauphine Justice et/ou des problèmes des professions judici75053 Paris RP SP aires et qui a été publié en 2000 ou 2001. A NOTER CONFÉRENCE DU JEUNE BARREAU DE LA SEINE-SAINT-DENIS Résultats du deuxième tour - 10 juin 2002 Mme BOUSCANT, Vice-Président du TGI de Bobigny, chargée de la coordination des Juges aux Affaires Familiales, a informé Monsieur le Bâtonnier qu’à compter du 1er septembre 2002, les urgences JAF se tiendront : LES LUNDI, MARDI ET JEUDI DE 10H À 12H ET DE 14H À 16H A l’issue du deuxième tour du concours de la conférence du jeune Barreau et après en avoir délibéré, le jury a admis pour concourir en finale le 4 octobre 2002 : Madame Maude BECKERS Madame Claire BIELAKOFF Madame Frédérique DELPY-AULAR Madame Marie MATHIAUD Madame Yohanna WEIZMANN Monsieur Arnaud LIBAUDE Monsieur Yacine ZEMMAM Informations pratiques L’Europe en bref M odèle uniforme de titre de séjour pour les ressortissants de pays tiers Le règlement établissant un modèle uniforme de titre de séjour pour les ressortissants de pays tiers, du 13 juin 2002 et récemment publié au JOCE, précise que le modèle uniforme peut être utilisé sous la forme de vignette adhésive ou de document séparé. Les Etats Membres peu- vent rajouter certaines mentions sur le modèle uniforme telles que la nature du titre et le statut juridique de la personne concernée. Le règlement comprend également des spécifications techniques. que prises sous l’apparence d’un règlement ou d’une décision adressée à une autre personne, la concerne directement et individuellement “. Elle considère en l’emunautaire ? spèce que la société requérante n’est pas considUn arrêt du Tribunal de première instance des érée comme étant individuellement concernée communautés européennes agite le milieu au sens du Traité. juridique communautaire à tel point que la Délégation des Barreaux de France organise un Le TPI a décidé “qu’une personne physique ou morale colloque consacré à l’étude de cet arrêt le 21 juin doit être considérée comme individuellement concernée par 2002 à Bruxelles sur le thème : l’arrêt du TPI du une disposition communautaire qui la concerne directe3 mai 2002 (T-177/01) : Révolution, évolution posi- ment, si la disposition en question affecte d’une manière certaine et actuelle, sa situation juridique en restreignant tive ou erreur de parcours ? ses droits ou en lui imposant des obligations “ En l’espèce, une société d’armement à la pêche établie en France demandait l’annulation de Le milieu juridique considère qu’il y a dans ces deux dispositions du règlement CE 1162/2001 dispositions un élargissement de l’ouverture des qui imposent aux navires de pêche opérant dans voies de l’annulation aux particuliers, par rapcertaines zones déterminées un maillage mini- port à la jurisprudence antérieure et s’interroge mal pour les différentes techniques de pêche. La sur les conséquences pratiques de cet arrêt. Commission des communautés européennes concluait au rejet de ces demandes au motif que TPI 3 mai 2002 (T-177/01), Jégo-Quéré et Cie S.A. selon le Traité CE, “toute personne physique ou / Commission morale peut former (…) un recours contre les décisions A consulter sur le site http://europa.eu.int/ dont elle est le destinataire et contre les décisions qui, bien ers un élargissement des conditions V d’accès des particuliers au juge com- L cès à un tribunal dans le cadre d’une a France sanctionnée pour refus d’ac- au motif que la réalité de l’infraction n’avait pas été établie. procédure pénale pour excès de vitesse. La Cour relève que l’officier du ministère public Par un arrêt rendu le 21 mai 2002, la Cour avait outrepassé les pouvoirs qui lui étaient coneuropéenne des droits de l’homme condamne la férés par l’article 530-1 du code pénal et qu’il France à réparation à l’égard d’un requérant qui était tenu de saisir le tribunal de police de la avait fait l’objet d’une sanction pour dépasse- réclamation du requérant et que par conséquent, ment de la vitesse maximale autorisée, sur le celui-ci avait été privé, pour des raisons illicites, fondement de la violation de l’article 6 § 1 de la du contrôle sur la réalité de l’infraction. CESDH. Le requérant, qui avait fait l’objet d’une condamnation à une amende forfaitaire, La Cour estime que “le requérant a subi une entrave avait déposé une réclamation contre l’avis de excessive à son droit d’accès à un tribunal” en violarecouvrement et demandé à être convoqué tion de l’article 6 §1 de la CESDH et condamne devant le tribunal compétant pour contester la la France au paiement de dommages et intérêts au titre du préjudice matériel correspondant au réalité de l’infraction. montant de l’amende forfaitaire majorée acquitSa demande avait été rejetée par l’officier du tée et au paiement des frais exposés pour sa ministère public comme “irrecevable car juridique- défense mais rejette la demande au titre du ment infondée (…) l’infraction étant parfaitement con- préjudice moral stituée et le procès-verbal transmis au Ministère public parfaitement régulier en la forme”. Entre temps, le CEDH, 21 mai 2002 (réf 00003663), affaire requérant s’était vu notifier un retrait de 3 PELTIER c. FRANCE points de son permis de conduire et avait introA consulter sur le site de la CEDH: duit un recours devant le tribunal administratif http://hudoc.echr.coe.int/ qui avait annulé la décision de retrait de points La Cour Européenne des droits de l’homme se prononce contre l’euthanasie D ans l’affaire PRETTY contre RoyaumeUni (requête n° 2346/02), appelée à se prononcer sur le doit à la vie (article 2 de la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de l’Homme) et sur l’interdiction des traitements inhumains et dégradants (interdits par l’article 3 de la CESDH), la Cour européenne des droits de l’Homme dans son arrêt du 29 avril 2002, a jugé que l’article 3 de la CESDH ne crée pas l’obligation pour un Etat de cautionner des actes visant à interrompre la vie même pour éviter les souffrances et la perte de dignité liées à une maladie incurable. Texte disponible sur le site www.legifrance.gouv.fr (jurisprudence / CEDH) Notion de “voyages à forfait” CJCE 30.04.2002 Club-Tour, Viagens e Turismo SA et A Lobo Gonçalves Garrido - Aff. C-400/00 La Cour, saisie à titre préjudiciel, a été amenée à se prononcer sur la notion de “voyage à la carte” dans le cadre de la directive 90/314/CEE du Conseil du 13 juin 1990, qui vise à protéger le consommateur de services touristiques en rendant les opérateurs responsables du préjudice causé à ce consommateur par suite de l’exécution incorrecte d’un contrat. Le litige principal opposait un touriste à une agence de voyage ayant elle-même sous-traité la prestation et qui contestait l’application de la directive. Résumé sur le site de la CJCE : http://curia.eu.int/fr/ (presse et informations / activités / n° 13/02). __________________ Conseil Justice et Affaires Intérieures Le Commissaire européen responsable de la Justice et des Affaires Intérieures, Monsieur Antonio Vitorino, a présenté, lors du Conseil JAI du 13 juin dernier, la proposition de règlement sur la création d’un titre exécutoire pour les créances incontestées adoptées par la Commission Européenne le 18 avril dernier. Le but de ce texte est de garantir un recouvrement rapide de dettes civiles et commerciales dans l’Union européenne en supprimant la procédure d’exequatur de toute décision rendue dans ce domaine dans un Etat membre. Par ailleurs, le Conseil a adopté formellement la proposition de décision-cadre relative à un mandat d’arrêt européen. Des avancées ont, en outre, été réalisées dans le domaine de l’aide judiciaire, de la drogue, du terrorisme et de la lutte contre la criminalité. Informations pratiques Données utiles LA JUSTICE EN FRANCE ET EN EUROPE Quelques chiffres (disponibles sur le site de la Conférence des Bâtonniers : www.avocatfrance.com) 39 282 avocats en FRANCE en 2001 En 2001, en France, le budget de la justice est de 29,1 soit un avocat pour 1532 habitants, contre : Milliards de francs, soit 1,7% du budget total. - un pour 99 aux PAYS-BAS Il est proportionnellement 3 fois moins important que celui de - un pour 293 en ESPAGNE l’Allemagne, 2 fois moins important que celui du Royaume-Uni. - un pour 427 en ITALIE - un pour 571 au ROYAUME-UNI En France, le budget de la justice représente 0,3% du PIB Contre 1,64% en Allemagne, 0,8% au Royaume-Uni - un pour 594 au PORTUGAL - un pour 744 en ALLEMAGNE 185 établissements pénitentiairesen France Sur ce point, la France fait partie des 4 derniers pays de l’Union 49 043 places au 1er juillet 2001 Européenne. 51 549 détenus en mars 2002 7 027 magistrats en FRANCE en 2001 dont 17 648 prévenus en détention provisoire soit un magistrat pour 8565 habitants, contre : - un pour 3 055 en ALLEMAGNE 698 778 admissions à l’aide juridictionnelle en 2000 - un pour 6 332 en ITALIE dont 411 855 au civil et en administratif, et 286 924 en pénal. - un pour 7 738 aux PAYS-BAS - un pour 7 888 en ESPAGNE Dans une lettre du 18 février 2002, faisant suite à de fréquentes sollicitations de la part des avocats du Barreau, Monsieur le Bâtonnier François DETTON interrogeait Monsieur le Président de la Chambre Interdépartementale des Notaires sur les modalités d’intervention des notaires au titre de l’aide juridictionnelle dans les procédures de liquidation de communauté. Il expliquait que “lorsqu’une liquidation amiable devant [un notaire] échoue ou s’avère impossible parce que l’un des époux ne peut être retrouvé, pour pouvoir poursuivre son mandat le notaire sollicite une provision dont une partie est destinée à couvrir les frais d’intervention de @ l’huissier chargé de signifier la convocation. Dans la mesure où en même temps qu’il désigne l’avocat, le BAJ désigne également un huissier au titre de l’AJ, il m’apparaît que le règlement de ces frais doivent être pris en charge dans les règles fixées par les dispositions relatives à l’AJ. Le notaire doit notamment s’abstenir de réclamer une provision correspondant à ces frais.”. Dans sa réponse, Monsieur Jean-Marc MATEU indiquait à Monsieur le Bâtonnier qu’il partageait son analyse et que, par principe, “[les notaires] n’ont pas à être approvisionnés des frais de l’huissier chargé de signifier sa convocation à la partie défaillante dans la mesure où ces frais seront acquittés par le BAJ”. Internet Le CIP (Centre d’Information et de Prévention des difficultés des entreprises), sous l’égide de l’Ordre des experts-comptables d’Ile-de-France, a mis en place une consultation en direction des entreprises en difficulté, qui regroupe un expert-comptable, un avocat et un magistrat honoraire du Tribunal de Commerce. l’Ordre des Avocats du Barreau de la Seine-Saint-Denis. Le Bâtonnier a exprimé au nom du Barreau son accord pour la mise en place de cette expérience, qui ne peut que répondre à la préoccupation de l’accès au droit de tous les acteurs de la vie économique du département et notamment du chef d’entreprise. Cette consultation a pour objectif d’ori- Une nouvelle réunion de travail réunira enter les chefs d’entretous ces partenaires le 10 prise vers les professionseptembre prochain au Mieux prévenir nels susceptibles d’apporter Tribunal de Commerce. Par les difficultés ailleurs, une grande séance une solution aux difficultés qu’ils rencontrent. Cette permettant de des entreprises : inaugurale, consultation existe déjà à présenter cette nouvelle iniParis et se tient dans les tiative, devrait se tenir le 22 locaux du CIP Ile-deoctobre, peut-être à la France, et la même expériMaison de l’Avocat (date et ence démarre à Créteil. lieu restant à confirmer). LE CIP Le Bâtonnier a été contacté pour que cette expérience puisse se mettre en place avec les partenaires locaux. Une première réunion a eu lieu avec le Président du Tribunal de Commerce de Bobigny, les experts-comptables, la Chambre de Commerce de Seine-Saint-Denis et Cette consultation permettra à notre Barreau d’apporter sa compétence dans ce domaine du droit qui encore aujourd’hui nous échappe. Hamama BABACI Le site de la Conférence Internationale des Barreaux de tradition juridique commune est en ligne : www.cib.asso.fr INDICE DES PRIX A LA CONSOMMATION (série hors tabac) www. insee.fr Ménages urbains Ensemble des ménages Date de parution au Journal Officiel Janvier 104,4 104,4 02.03.2002 Février 104,6 104,6 30.03.2002 Mars 105,0 105,0 27.04.2002 Avril 105,5 105,24 31.05.2002 Mai 105,6 105,6 28.06.2002 2002 LE SMIC AUGMENTE DE 2,4 % AU 1er JUILLET 2002 Le montant mensuel du salaire minimum s’élève à 1 155,27 euros brut sur la base de 39 heures par semaine (soit 169 heures par mois), le taux horaire passe à 6,83 euros. La garantie mensuelle de rémunération est revalorisée de 1,80% au 1er juillet. Décret no 2002-941 du 25 juin 2002 portant relèvement du salaire minimum de croissance (http://www.legifrance.gouv.fr) TAUX D’INTERET LEGAL 2002 : 4,26% (J.O. du 10.02.2002) Bibliothèque - Documentation TEXTES Décret n° 2002-361 du 15.03.2002 modifiant le nouveau code de procédure civile et relatif à l’assistance éducative J.O. du 17.03.2002, page 4 860. Décret n° 2002-366 du 18.03.2002 modifiant les décrets n° 91-1266 du 19 décembre 1991 (...) et n° 96-887 du 10 octobre 1996 et relatifs à l’aide juridique - J.O. du 20.03.2002, page 4 954. Décret n° 2002-373 du 19.03.2002 relatif à l’allocation de présence parentale - J.O. du 21.03.2002, page 5 005. Décret n° 2002-395 relatif aux élections prud’homales et aux conseils des prud’hommes - J.O. du 24.03.2002, page 5 234. Décret n° 2002-400 du 25.03.2002 relatif au contrat intiative-emploi - J.O. du 27.03.2002, page 5 384. Décret n° 2002-420 fixant le barème des indemnités en capital dues pour les incapacités permanentes inférieures à 10 % consécutives à un accident du travail - J.O. du 30.03.2002, page 5 640. Décret n° 2002-544 du 19.04.2002 relatif aux travailleurs français expatriés et aux pensionnés français résidant à l’étranger pris pour l’application de l’article 19 de la loi n° 2002-73 du 17.01.2002 de modernisation sociale - J.O. du 21.04.2002, page 7 129. Décret n° 2002-575 du 18.04.2002 relatif aux organismes autorisés et habilités pour l’adoption - J.O. du 25.04.2002, page 7 383. Décret n° 2002-576 du 23.04.2002 portant création de tribunaux pour enfants - J.O. du 25.04.2002, page 7 390. Décret n° 2002-590 du 24.04.2002 (…) relatif à la validation des acquis de l’expérience par les établissements d’enseignement supérieurs - J.O. du 26.04.2002, page 7 513. Décret n° 2002-638 du 29.04.2002 relatif à l’Office national d’indemnisation des infections iatrogènes et des infections nosocomiales, institué par l’art. L.1142-22 du code de la santé publique - J.O. du 30.04.2002, page 7 792. Décret n° 2002-663 du 30.04.2002 modifiant le code pénal et portant création des centres pour peines aménagées J.O. du 02.05.2002, page 7 952. Décret n° 2002-668 du 24.04.2002 portant publication de la Convention internationale pour la répression des attentats terroristes à l’explosif, faite à New York le 12 .01.1998 - J.O. du 02.05.2002, page 7 961. Décret n° 2002-675 du 30.04.2002 relatif à la formation à la conduite et à la sécurité routière modifiant le code de la route - J.O. du 02.05.2002, page 7 972. Décret n° 2002-676 du 30.04.2002 relatif à la redevance pour création de locaux de bureaux ou de recherche en région d’Ile-de-France et modifiant le code d’urbanisme - J.O. du 02.05.2002, page 7 973. Décret n° 2002-689 du 30.04.2002 fixant les conditions d’application du livre IV du code de commerce relatif à la liberté des prix et de la concurrence - J.O. du 03.05.2002, page 8 055. Décret n° 2002-694 du 30.04.2002 relatif au plafonnement des frais bancaires applicables aux chèques sans provision d’un montant inférieur à 50 euro J.O. du 03.05.2002, page 8 065. Décret n° 2002-697 du 30.04.2002 modifiant le code de procédure pénale et relatif au Fichier national automatisé des empreintes génétiques - J.O. du 03.05.2002, page 8 138. Décret n° 2002-783 du 03.05.2002 relatif au médiateur pris pour l’application de l’article L.432-1-3 du code du travail (Loi de modernisation sociale) - J.O. du 05.05.2002, page 8 645. Décret n° 2002-785 du 03.05.2002 portant modification de l’article R 122-2 du code du travail relatif au taux des indemnités de licenciement (Loi de modernisation sociale) - J.O. du 05.05.2002, page 8 648. Décret n° 2002-787 du 03.05.2002 relatif au congé de reclassement (Loi de modernisation sociale) - J.O. du 05.05.2002, page 8 649. Décret n° 2002-799 du 03.05.2002 relatif à la prise en charge anonyme et gratuite des interruptions volontaires de grossesse pratiquées sur des mineures sans consentement parental - J.O. du 05.05.2002, page 8 661. Décret n° 2002-801 du 03.05.2002 modifiant le code de procédure pénale et relatif à l’habilitation des délégués et médiateurs du procureur de la République, des contrôleurs judiciaires et des enquêteurs de personnalité et à l’amende forfaitaire - J.O. du 05.05.2002, page 8 716. Décret n° 2002-803 du 03.05.2002 portant application de la troisième partie de la loi n° 2001-420 du 15 mai 2001 relative aux nouvelles régulations économiques - J.O. du 05.05.2002, page 8 718. Décret n° 2002-814 du 03.05.2002 pris pour l’application de l’article 21 de la loi n° 2000-321 du 12.04.2000 et relatif aux délais faisant naître une décision implicite de rejet - J.O. du 05.05.2002, page 8 742. Décret n° 2002-824 du 03.05.2002 pris pour l’application de la loi n° 20011062 du 15.11.2001 relative à la sécurité quotidienne et modifiant le code de la construction et de l’habitation - J.O. du 05.05.2002, page 8 760. Décrets n° 2202-869, 2002-870 et 2002-871 du 03.05.2002 relatifs à la fonction publique territoriale - J.O. du 05.05.2002, page 8 937. Décret n° 2002-886 du 03.05.2002 relatifs aux commissions régionales de conciliation et d’indemnisation des accidents médicaux, des affections iatrogènes et des infections nosocomiales prévues à l’article L.1142-5 du code de la santé publique - J.O. du 06.05.2002, page 9 025. Décret n° 2002-916 du 30.05.2002 relatif aux secrétariats généraux pour l’administration de la police - J.O. du 01.06.2002, page 9 895. Décret n° 2002-917 relatif aux préfets délégués pour la sécurité et la défense auprès des préfets de zone - J.O. du 01.06.2002, page 9 896. Règlement CE n° 743-2002 du 25 avril 2002, établissant un cadre général communautaire en vue de faciliter la coopération judiciaire en matière civile (JOCE L 115, 01.05.2002, p. 1) - Dalloz n° 22, législation page 1 812. copropriété 3/2002, n°3, page 4. Consécration du droit à la reconnaissance de ses origines - M.C. LE BOURSICOT - RJPF 3/2002, page 6. La loi du 6 juillet 1989 : chronique de trois années de jurisprudence (19982000) - J. REMY - Gazette du Palais n° 86/87, page 3. Le fonds libéral en droit patrimonial de la famille - G. CHABOT - Petites affiches n° 61 page 4. Les attributions économiques du CE depuis la loi sur les régulations économiques - M. COHEN - Droit ouvrier février 2002, page 55. Loi MURCEF : les enjeux de l’ “administrativisation” des marchés publics - G. CLAMOUR - JCP éd. générale n°13, I-123. Loi sur les sectes - A. DORSNER- DOLIVET - Dalloz n° 13, doctrine page 1 086. Le sort des créances en cas d’extension d’une procédure collective - P.M. LE CORRE - Dalloz n° 13 (Cahier de droit des affaires), doctrine page 1 122. De la preuve de la qualité d’héritier M. DAGOT - JCP éd. notariale et immobilière n° 13, n° 1 221 Les spécificités rédactionnelles d’un bail commercial en galerie marchande C. PROOST et P. BRISARD - JCP éd. notariale et immobilière n° 13, n° 1 226. Responsabilité civile - Gazette du Palais n° 111/113, numéro spécial. Chronique de droit de la circulation routière - F. SAMSON et B. GUILLLON - Gazette du Palais n° 118/120, page 3. Adoption internationale : changement DOCTRINE-ETUDESCHRONIQUES Copropriété - Gazette du Palais n° 74/75, numéro spécial. Des exceptions que la caution peut opposer au créancier : pour un retour aux sources - A. SCHNEIDER - JCP éd. générale n° 12, I-121. Loi de modernisation sociale - Aperçu rapide de certaines dispositions - JCP éd. entreprise et affaires n° 12, actualité n° 56. Loi de modernisation sociale et contrat à durée déterminée - P. RICHARD - JCP éd. entreprise et affaires n° 12, n° 490. Protection des consommateurs dans les contrats à distance - F. MOREAU - Petites affiches n° 57, page 4. L’ouverture du compte bancaire ou postal séparé depuis la loi SRU du 13 décembre 2000 - C. GIVERDON - Loyers et Bibliothèque - Documentation de logique - M. JOSSELIN-GALL - JCP éd. notariale et immobilière n° 17, n° 1 255. La loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades (…) - III / L’indemnisation des accidents médicaux - Y. LAMBERT-FAIVRE - Dalloz n° 17, doctrine page 1 367. La nouvelle procédure éducative. Décret n° 2002-361 du 15 mars 2002 - M. HUYETTE - Dalloz n° 18, doctrine page 1 433. La protection du conjoint collaborateur … un leurre - N. COCQUEMPOTCAULIER - JCP éd. entreprise et affaires n° 16/17, n° 676. Le statut du fonctionnaire stagiaire : entre précarité et renforcement de ses droits - C. CLEMENT - Petites Affiches n° 87/88, page 12. La mise à la retraite - C. BOUDINEAU Petites Affiches n° 89, page 5. Droit de la santé - Gazette du Palais n° 121 / 124, numéro spécial. La loi de modernisation sociale - Aperçu rapide par F. TAQUET - JCP éd. générale n° 18, actualité n° 200. Les lois NRE et MURCEF : l’influence réciproque du droit des sociétés et du statut libéral. A propos des SELAS et des SPFPL - F. MAURY, JCP éd. générale n°18, I-131. Les délibérations sociales par télétransmission : une innovation de la loi NRE. Conseils et formules - M. C. GLOTIN JCP éd. entreprise et affaires n° 18/19, n° 722. Le statut social des dirigeants des sociétés - L. NURIT PONTIER - JCP éd. notariale et immobilière n° 18/19, n° 1 274. L’obligation solidaire des époux à la dette fiscale - D. GRILLET-PONTON - JCP éd. notariale et immobilière n° 18/19, n° 1 280. Amnistie : Le choix dans les dates - B. PY - Droit pénal 04/2002, page 4. Responsabilité hospitalière : de nouveaux droits pour les victimes d’accidents médicaux (loi du 4 mars 2002) - S. DEYGAS - Procédures 04/2002, page 3. Quel avenir pour les lots transitoires après la réforme de la loi SRU ? - J. M. ROUX - Construction - Urbanisme 04/2002, page 5. La défense des intérêts de l’enfant victime de maltraitance commise par ses représentants légaux - H. K. GABA - Droit de la famille 04/2002, page 9. Feu le reçu pour solde de tout compte - F. J. PANSIER - CSBP 05/2002, page 212. La distinction du contrat de travail et des services bénévoles fournis dans le cadre d’une association - J. SAVATIER - Droit social 05/2002, page 494. La loi MURCEF, les baux commerciaux et la Cour de cassation - C. MUTELET et J.P. FORESTIER - Revue des loyers 04/2002, page 192. Le point sur la garde à vue du conducteur en état d’ivresse - Jurisprudence automobile 04/2002, page 163. Solidarité entre époux et entre partenaires d’un PACS (aspects comparatifs) I. SOULEAU-TRAVERS - Defrénois 9/2002, n° 37533. Séparation des couples non mariés et logement d’habitation - Dossier, AJF 05/2002, page 164. Vers une nouvelle définition de la faute inexcusable - Conclusions A. BENMAKHLOUF et note S. PETIT sous Cass. Soc. 28.02.2002 (amiante) - Gazette du Palais n° 125/127, page 3. Droit de la presse et internet - Gazette du Palais numéro spécial presse 132/134. D’une réforme à l’autre : Les contradictions du règlement des conséquences pécuniaires du divorce - C GIRAULT et D. HOUTCIEFF - Petites Affiches n° 92/93, page 4 et 94, page 4. Le fabuleux destin du concept de harcèlement moral - B. PLATEL et T. VIALA - JCP éd. entreprise et affaires n° 20, n° 762. Les nouveaux droits des parents en l’absence de conjoint successible - D. BOULANGER - JCP éd. notariale et immobilière n° 20, n° 1 286. Présentation de la loi du 4 mars 2002 complétant la loi du 15 juin 2000 - Aperçu rapide par F. LE GUNEHEC - JCP éd. générale n° 19/20, actualité n° 206. Vie privée : retour sur quelques images - J. RAVENAS - Dalloz n° 19, doctrine page 1 502. Modernisation ou utopie ? : la réforme de l’autorité parentale par la loi du 4 mars 2002 - F. BOULANGER - Dalloz n° 20, doctrine page 1 571. Nouvelles régulations économiques : commentaire du décret n° 2002-803 du 3 mai 2002 - A. LIENHARD - Dalloz n° 20 (Cahier de droit des affaires), doctrine page 1 649. La loi du 3 décembre 2001 : La qualité d’héritier et sa preuve - B. BEIGNIER Droit de la famille 5/2002, page 4. La réforme de la responsabilité médicale après la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades … - C. RADE Responsabilité civile et assurances 05/2002, page 4. Brèves remarques sur l’article premier de la loi du 4 mars 2002 (anéantissement de la jurisprudence “Perruche”) - P. BRUN - Responsabilité civile et assurances 5/2002, page 13. La loi du 4 mars 2002 relative à l’autorité parentale ou la recherche d’une véritable coparentalité - S. THOURET Procédures 5/2002, page 8. Le décret du 15 mars 2002 modifie la procédure d’assistance éducative à compter du 1er septembre 2002 - H. CROZE - Procédures 05/2002, page 20. Le droit de la durée du travail : une déréglementation anarchique - M. MORAND - Travail et Protection sociale 05/2002, page 5. Les conflits entre conventions internationales devant le juge administratif français - M. GAUTIER - Droit administratif 05/2002, page 5. Le renvoi pour réexamen : A propos de quatre décisions de la Commission de réexamen - C BARBEROT - Droit pénal 05/2002, page 7. Les rapports locatifs à l’épreuve de la modernisation sociale - S. BEAUGENDRE AJDI 5/2002, page 350. A propos du décret du 30 janvier 2002 relatif aux caractéristiques du logement décent - P. BRIAND - AJDI 5/2002, page 357. Actualité des procédures d’urgence 1/Les référés administratifs : bilan et enjeux de la réforme, 2/Etudes, 3/Jurisprudence - Dossier - RFDA 2/2002, pages 245 à 340. L’accident survenu en service - Le processus d’imputation de l’accident au service - J. L. PECCHIOLI - AJDA 5/2002, page 393. La loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002 et la fonction publique - S. SALON et J. C. SAVIGNAC - AJDA 5/2002, page 439. Economie mixte : une réforme du cadre juridique des SEM locales (analyse de la loi 2002-1 du 2 janvier 2002) - E. DELACOUR - JCP éd. entreprise et affaires n° 22, n° 850. L’indemnité d’occupation et la jouissance exclusive d’un bien indivis par un époux pendant la procédure de divorce A. BATTEUR - JCP éd. notariale et immobilière n° 23, n° 1 332. La charge des frais et dépens de l’exécution forcée - G. TAORMINA - JCP éd. générale n°23, I-139. La revanche de la jurisprudence perruche ou “l’inconventionnalité” de la loi anti-Perruche - M.E. BOURSIER - Petites Affiches n° 108, page 4. Les obligations alternatives en droit privé - L. BINEAU - Petites Affiches n° 113, page 9. La loi de financement de la sécurité sociale pour 2002 - F. TAQUET - Gazette du Palais n° 146/148, page 3. La loi NRE et le droit des sociétés - J. DUPICHOT - Gazette du Palais n° 149/150, page 3. Statut des dirigeants sociaux - Gazette du Palais n° 153/155, numéro spécial. cle L 145-33 par la loi MURCEF n’a qu’un caractère interprétatif et rend par conséquent ces dispositions applicables aux instances en cours - Note J. D. BARBIER Gazette du Palais n° 76/78, page 39. Civ. III 26.09.2001 - Le locatairegérant d’un fonds de commerce n’est pas fondé à réclamer une indemnité d’éviction au bailleur commercial au cas de congé avec refus de renouvellement - Note O. BARRET - JCP éd. entreprise et affaires n° 12, n° 495. Civ. II 23.05.2001 et Civ. II 07.06.2001 - Propos autours des con- trôles d’identité - Note E. CORNUT - Dalloz n° 12, jurisprudence page 992. Civ. I 29.01.2002 - L’obligation alimentaire n’est pas une obligation solidaire - Note S. VALORY - RJPF 3/2002, page 25. C.E. avis du 11.07.2001 - Les ouvrages immobiliers de France Télécom n’ont plus la qualité d’ouvrages publics - Note J. DUFAU - AJDA 3/2002, page 266. Paris 27.10.2000 - A propos de l’obligation de la caution lorsque son engagement est manifestement disproportionné à ses biens et revenus - Note H. VRAY Gazette du Palais n° 86/87, page 35. JURISPRUDENCE Soc. 08.01.2002 - La partie variable de la rémunération est un élément du contrat de travail - Note P. Y. VERKINDT Travail et protection sociale 3/2002, n°79, page 11. Civ. II 13.12.2001 (2 arrêts) Prestation compensatoire : La rente est vraiment exceptionnelle - Note H. LECUYER - Droit de la famille 3/2002, n° 32, page 18. Soc 05.03.2002 - Le harcèlement sexuel impliquant un abus d’autorité est nécessairement une faute grave - Liaisons sociales, jurisprudence n° 760. Civ. III 27.02.2002 (3 arrêts) - Baux commerciaux : la modification de l’arti Bibliothèque - Documentation TA Marseille 26.11.2001 (ordonnance de référé) - Expulsion des étrangers, vie privée et familiale et nécessité impérieuse pour l’ordre public - Note L. MARCOVICI - Petites affiches n° 61, page 18. Soc. 28.02.2002 - De la faute inexcusable de l’employeur à l’obligation de sécurité de résultat en matière de maladies professionnelles - Note G. PICCA et A. SAURET, Petites affiches n° 62, page 15 - Conclusions A. BENMAKHLOUF, JCP éd. générale n° 13, II-10 053. Soc 06.11.2001 - Conditions d’application de la présomption de salariat en faveur de l’époux qui exerce une activité au profit de l’autre - Note D. CORRIGNANCARSIN - JCP éd. entreprise et affaires n° 13, n° 548. Civ. I 16.10.2001 - Le rejet de l’adoption simple de petits-enfants par leur grand-mère - Note F. BOULANGER - Dalloz n° 13, jurisprudence page 1 097. Crim. 03.10.2001 - Audition des enfants victimes - Note M. REDON - Dalloz n° 13, jurisprudence page 1 099. Com. 05.03.2002 - La Cour de cassation prend parti sur la portée de la revendication des choses fongibles Observations A. LIENHARD - Dalloz n° 13 (Cahier de droit des affaires), actualité jurisprudentielle page 1 139. Bordeaux 20.11.2001 - Vente du logement : nouveau privilège reconnu au locataire - Note J. BELLON - JCP éd. notariale et immobilière n° 17, n° 1 254. Civ. III 28.11.2001 - L’action du maître de l’ouvrage à l’encontre du fabricant lié contractuellement au sous-traitant est nécessairement de nature délictueuse - Note J. P. KARILA - Dalloz n° 18, jurisprudence page 1 442. Soc. 06.11.2001 - Une mise à pied prononcée pour un temps déterminé présente un caractère disciplinaire - Note C. PUIGELIER - Dalloz n° 18, jurisprudence page 1 454. Civ. II 04.04.2002 - Le taux majoré d’intérêt légal court à compter de la notification de la décision de condamnation - Observations A. LIENHARD - Dalloz n° 18 (Cahier de droit des affaires), actualité jurisprudentielle page 1 484. Com. 27.11.2001 (3 arrêts) - Les écritures “de dernière heure” au regard de la Cour de cassation - Note A. PERDRIAU - JCP éd. entreprise et affaires n° 18, II-10 068. Civ III 21.11.2001 - Le devoir de conseil du notaire face à un client inexpérimenté - note J. P. KUHN - JCP éd. notariale et immobilière n° 18/19, n° 1 266. Crim 11.12.2001 (3 arrêts) - Presse : A qui et où notifier les actes de procédure Note M. VERON - Droit pénal 04/2002, page 12. Crim 22.01.2002 - Le placement sous contrôle judiciaire exige des réquisitions préalables du procureur de la République - Note J BUISSON - Procédures 04/2002, page 11. Crim 12.12.2001 - La défaillance d’une télécopie caractérise une circonstance imprévisible et insurmontable Note J. BUISSON - Procédures 04/2002, page 12. Nancy 18.01.2002 - Survie de la personnalité morale d’une association pour les besoins de sa liquidation - Note F. X. LUCAS - Droit des sociétés 04/2002, page 13. Civ. II 02.05.2002 - Un mineur étranger n’est pas un incapable… - Note M. FARGE et A. GOUTTENOIRE-CORNUT - Droit de la famille 04/2002, page 25. Licenciement avant le transfert d’entreprise : revirement de jurisprudence Note A MAZEAUD - Droit social 05/2002, page 516. Soc 27.02.2002 - Prescription trentenaire des actions liées au licenciement Observations F. J. PANSIER - CSBP 05/2002, page 238. Soc 03.07.2001 - L’abandon de poste lié à l’état de santé pour consulter un médecin n’est pas constitutif d’une faute - Note C. RODRIGUEZ - Droit ouvrier 04/2002, page 180. Soc. 28.02.2002 - En marge des “affaires de l’amiante” : l’obligation de sécurité du salarié - Note R VATINET - Droit social 05/2002, page 533. CE 06.02.2002 - Illégalité des dispositions législatives prévoyant le “gel” des pensions de retraite attribuées aux anciens combattants français devenus “étrangers” à la suite de l’accession à l’indépendance au regard des dispositions de l’article 14 de la CESDH - RJS 5/2002, page 479. Civ. II 14.03.2002 - L’époux musulman de nationalité française ne peut répudier son épouse - AJF 5/2002, page 179. Civ II 28.03.2002 - Prestation compensatoire : le cumul entre le capital et une rente est impossible - AJF 5/2002, page 181. Civ. III 28.03.2001 - Le juge civil accueille toutes les règles d’urbanisme (démolition des constructions illicites) Note D MORENO - Petites Affiches n° 103, page 17. Cass. Avis du 21.01.2002 - Régime des créances privilégiées du syndicat de copropriétaires postérieures à l’ouverture de la liquidation judiciaire d’un copropriétaire - Note J.J. FRAIMOUT - JCP éd. entreprise et affaires n° 20, n° 766. Soc. 03.07.2001 - Interdiction du cumul des fonctions de conseillers prud’hommes et des fonctions d’assistance ou de représentation des parties Note M.J ARCAUTE-DESCAZEAUX,et N COIRET JCP éd. entreprise et affaires n° 20,n° 768. CEDH 26.02.2002 - La réponse de la CEDH à la question de l’adoption par un parent homosexuel - Note A. GOUTTENOIRECORNUT et F. SUDRE - JCP éd. générale n° 19/20, II10 074. Soc. 11.07.2002 - La mise en œuvre d’une clause de mobilité n’entraîne pas une modification du contrat de travail Note C. PUIGELIER - JCP éd. générale n° 21, II-10 079. Com. 03.04.2002 - Le cautionnement indéfini s’étend de plein droit aux accessoires de la dette - Observations V. AVENAROBARDET - Dalloz n° 19 (Cahier de droit des affaires), actualité jurisprudentielle page 1 547. C.E. 09.06.2001 - Couvre feu pour les mineurs - Note A. LEGRAND - Dalloz n° 20, jurisprudence page 1 582. Civ. II 04.10.2001 - Dans le cadre d’une saisie-attribution, le juge de l’exécution perd le pouvoir d’accorder des délais de grâce - Note P. SOUSTELLE - Dalloz n° 20 (Cahier de droit des affaires), jurisprudence page 1 658. Cass. ch. mixte 12.04.2002 - Dette de loyer, remboursement de charges indues et prescription - Observations Y. ROUQUET Dalloz n° 20 (Cahier de droit des affaires), actualité jurisprudentielle page 1 676. Civ. I 27.11.2001 - L’indivisibilité du consentement à l’adoption et du jugement prononçant l’adoption - Note P MURAT - Droit de la famille 5/2002,page 19. Civ. I 22.01.2002 - Le taux effectif global doit être mentionné dans tout écrit constatant un contrat de prêt - Note L. LEVENEUR - Contrats, concurrence, consommation 05/2002, page 13. Com. 08.01.2002 - La réception sans réserve couvre les défauts de conformité apparents - Note L. LEVENEUR - Contrats, concurrence, consommation 05/2002, page 16. Civ. I 01.02.2002 - Faute professionnelle du notaire qui méconnaît une obligation légale de consigner une somme Contrats, concurrence, consommation 05/2002, page 21. Civ.I 12.02.2002 - Responsabilité du notaire qui n’a pas vérifié la qualité de propriétaire du vendeur - Contrats, concurrence, consommation 05/2002, page 21. Civ. III 20.02.2002 - Qualité d’associé de l’époux d’un associé de société civile commun en biens - Note F. X. LUCAS - Droit des sociétés 05/2002, page 15. Crim. 15.01.2002 - Les juridictions du fond apprécient souverainement la légalité des actes de procédure critiqués - Note J. BUISSON - Procédures 05/2002, page 30. C.E. 26.03.2002 - Référé -liberté. Une interprétation restrictive de la notion d’atteinte à une liberté fondamentale (en l’occurrence une interdiction d’exercer) - Note S. DEYGAS Procédures 05/2002, page 34. Soc. 12.02.2002 - L’insuffisance de résultat n’est une cause de licenciement que si elle résulte d’une faute professionnelle ou d’une faute établie - Note P. Y. VERKINDT - Travail et Protection sociale 05/2002, page 12. Soc. 15.01.2002 - La fin de la résolution judiciaire du contrat de travail est confirmée - Note P. Y. VERKINDT - Travail et Protection sociale 05/2002, page 15. Soc. 12.03.2002 - La rupture d’un CDD avant le début de son exécution ouvre droit aux dommages-intérêts de l’article L122-3-8 du code du travail - RJS 06/2002, page 527. Com. 20.03.2001 - Compensation légale entre loyers commerciaux impayés et dépôt de garantie en cas de procédure collective - Observations C. H. GALLET - AJDI 5/2001, page 371. Civ. III 06.02.2002 - Conditions d’incorporation d’un lot de copropriété à un autre - Observations C. GIVERDON - AJDI 5/2001, page 384. C.E. 22.02.2002 - L’annulation d’un arrêté de reconduite à la frontière n’implique pas la délivrance d’un titre de séjour - AJDA 5/2002, page 415. Soc.21.11.2001 - Un salarié peut exécuter un préavis lors d’une fermeture de l’entreprise pour congés annuels - Note C. PUIGELIER - JCP éd. entreprise et affaires n° 23, n° 892. TGI Nanterre 22.05.2002 - La tarification en matière de téléphonie mobile Observations V. AVENA-ROBARDET - Dalloz n° 22 (Cahier de droit des affaires), actualité jurisprudentielle page 1 832. Com. 14.05.2002 - Fixation de la date de cessation de paiements en cas de redressement judiciaire précédé d’un règlement amiable - Observations A. LIENHARD - Dalloz n° 22 (Cahier de droit des affaires), actualité jurisprudentielle page 1 837. L’entretien : Jean-Pierre ROSENCZVEIG, Président du Tribunal pour Enfants de Bobigny Le décret n° 2002-361 du 15 mars 2002 (J.O. n°65 du 17 mars 2002, p. 4860) vient singulièrement modifier la procédure d’assistance éducative (articles 1181 à 1200-1 NCPC). Ce texte fait suite au rapport du groupe de travail présidé par Jean-Pierre DESCHAMPS, Président du Tribunal pour Enfants (TE) de Marseille, institué en avril 2000 par Elisabeth GUIGOU. Outre l’institution de garanties judiciaires nouvelles, son objectif est d’adapter la procédure au principe du contradictoire, notamment en permettant aux parties de prendre connaissance des pièces du dossier. Le TE de Bobigny a décidé d’appliquer dès maintenant certaines de ces nouvelles modalités, sous l’impulsion de son Président, Monsieur Jean-Pierre ROSENCZVEIG*. Nous l’avons rencontré le 13 juin dernier afin qu’il présente le dispositif mis en place et les implications de ce décret. Dans votre esprit, ce décret constitue-t-il une révolution ou une simple mais nécessaire adaptation de la législation française, notamment à la jurisprudence de la Cour Européenne des Droits de l’Homme ? période de transition où les rapports qui seront consultables n’auront pas été soumis à cette nouvelle façon de faire ; à l’échéance de 5 ans, tous les dossiers seront rédigés de manière à pouvoir être communiqués aux intéressés. Le débat va donc se déplacer : les gens qui vont aujourd’hui apprendre des choses en ouvrant les dossiers, les apprendront demain de la bouche même des travailleurs sociaux. C’est un autre rapport qui va se nouer entre eux et les usagers. L’onde de choc prévisible de cette réforme est donc bien plus importante que certains ne le croient. Ce n’est pas seulement une charge de travail pour les tribunaux, une liberté nouvelle pour les avocats ou pour les personnes intéressées par la procédure : les travailleurs sociaux vont être amenés à demander aux magistrats quelle est leur attente, quelle est la nature et la qualité des informations qui leur sont nécessaires ; inversement, ceux-ci leur indiqueront de quel type d’information ils ont ou non besoin. Ils devront aussi apprendre à communiquer avec des gens qui n’ont pas envie d’entendre certaines choses. Bien sûr, la phase devant le juge sera elle aussi bouleversée car si la personne a pris connaissance du dossier, l’entretien devient totalement différent : la phase d’information factuelle disparaît au profit d’une phase de “traduction”. Il s’agira pour le juge de remettre les enjeux en perspective : vous connaissez le dossier, voilà maintenant la gamme de décisions que je peux être amené à prendre, du classement sans suite jusqu’au placement dans une institution ; que pensez-vous du contenu du dossier ? Monsieur Jean-Pierre ROSENCZVEIG : Je dirais qu’il s’agit des deux. Ce décret s’imposait, bien sûr du fait de la jurisprudence de la Cour Européenne des Droits de l’Homme, mais aussi parce que, depuis Ce décret va donc largement au-delà des petits détails techniques qu’il 10 ans, nous pointions les limites, les failles de la procédure d’assistance suscite. Il faudra bien sûr quelques années pour le mettre en œuvre dans éducative, et nous souhaitions que la procédure judiciaire applicable toute sa potentialité. Mais une dynamique existe : la justice doit aujours’améliore. Il fallait donc mettre notre droit en conformité à la fois avec d’hui incarner ce pour quoi elle est instituée. A la judiciarisation de cette le droit européen et avec les idées qui sont les nôtres, notamment en procédure doit correspondre une pratique judiciaire : le contradictoire, garantissant les droits des personnes qui sont concernées par cette le respect des droits de la défense, le droit d’appel, etc… Les magistrats procédure. A l’époque de l’élaboration de la loi du 6 juin 1984 sur les sont convaincus que la réforme va dans le bon sens. droits des familles dans leurs rapports avec les services sociaux, je faiAu-delà de la communication des dossiers, le décret sais déjà le constat que le code de la famille est en introduit également un certain nombre de garanties judiavance sur le code civil. Il fallait notamment que le contradictoire, qui existe dans le social, existe à “ Ce décret contient un cer- ciaires dans le fonctionnement de la justice au quotidien. tain nombre d’exigences tout le moins dans le champ judiciaire. Nous réclamions que soit clairement énoncée la formelles qui sont de nature à Mais c’est également, potentiellement, une révo- dynamiser la justice des durée de validité des ordonnances du Procureur lution. Pour certains, c’est une source d’ennuis mineurs et à garantir qu’elle de la République confiant des enfants à l’ASE. J’aurais d’ailleurs souhaité que le texte prévoit car il faudra des moyens supplémentaires pour fonctionnera selon une procé- que le procureur n’ait ce pouvoir, bien sûr en appliquer ce que prévoit le décret ( par exemple la urgence, mais uniquement en l’absence du juge. délivrance de copies des dossiers de procédure dure juridictionnelle réelle.” Au TGI de Bobigny, il y a un juge des enfants de aux avocats). En profondeur, un certain nombre permanence de 9h à 20h, le samedi comme le de ressorts du décret vont révolutionner les pradimanche ; donc les pouvoirs du Procureur de la République ne tiques judiciaires au quotidien en introduisant réellement un débat contradictoire, une connaissance du dossier par les usagers, des recours, en devraient être utilisés qu’en son absence, c’est-à-dire la nuit. Le décret luttant contre l’accusation d’arbitraire qui peut parfois être faite à la jus- prévoit que le tribunal doit être saisi dans les 8 jours, et que lui-même a tice des mineurs, même si globalement elle fonctionne plutôt bien. A un délai très court pour confirmer ou infirmer la décision prise. De la partir du moment où les services sociaux qui signalent à l’autorité judi- même manière, il doit y avoir un délai quand le juge des enfants est ciaire savent qu’il n’y aura plus de “connivence” entre celui qui signale amené à prendre des mesures en urgence, sans pouvoir recevoir les et le juge, et que les intéressés vont avoir connaissance des informations gens ; il se doit dans un délai de 15 jours de recevoir les intéressés. En qui les concernent, les écrits seront rédigés avec des précautions nou- d’autres termes, ces délais ont pour souci de veiller à ce qu’aucune décivelles, sur les éléments factuels comme sur les interprétations. Les tra- sion ne soit maintenue sans que les intéressés aient été entendus, et donc vailleurs sociaux devront repenser leur rapport à l’écrit. Or il y aura une éventuellement défendus, dans le cadre du débat contradictoire, et avec accès au dossier. Ces dispositions sont de première importance compte tenu de la montée en puissance du “Parquet nouveau” et d’une gestion *Monsieur Jean-Pierre ROSENCZVEIG est né le 7 novembre administrative de la justice par le Procureur (de la composition pénale 1947 à Paris. Il a pris ses fonctions le 1er février 1972. Successivement Juge des Enfants à Versailles et Nanterre, il a ensuite aux délégués du Procureur en passant par les ordonnances de placedirigé l’Institut de l’Enfance et de la Famille. Depuis le 30 octobre 1992, ment) : on est dans une période où la justice doit intervenir avec effiil est Vice-Président du TGI de Bobigny, Chargé de la Présidence du cacité, donc rapidement ; il faut donc rester vigilants sur les débats et Tribunal pour Enfants. Il est par ailleurs Président-Délégué du Conseil les procédures contradictoires. Départemental de l’Aide Juridique (CDAJ). Autre élément important au plan des garanties : si une décision de placement est prise sans que les délais soient respectés, les mesures deviennent caduques et les parents ont donc le droit de récupérer leur enfant ; si on ne leur donne pas, on se trouve dans le régime de la voie de fait. La question est d’ailleurs de savoir si le délai de 3 mois qui a été imposé à la cour d’appel pour se prononcer sur les appels concernant les décisions de placement provisoire est aussi sanctionné par la caducité. En d’autres termes, ce décret contient un certain nombre d’exigences formelles qui sont de nature à dynamiser la justice des mineurs et à garantir qu’elle fonctionnera selon une procédure juridictionnelle réelle, et non pas sur une procédure affichée judiciaire mais plus ou moins administrative et sans contradictoire. Vous avez décidé d’anticiper l’entrée en application du décret et de permettre aux parties, depuis le 1er mai, d’accéder aux dossiers. D’autres TE de France ont-ils adopté la même démarche ? Le TE de Créteil a été le premier à tenter l’expérience, voici déjà un an, même si nous avons mis en place un groupe de travail depuis 2 ans. Notre démarche est délibérément anticipatrice - le décret n’entrant en application qu’au 1er septembre - mais il s’agit aussi de faire monter en puissance le dispositif. Tous les cabinets des juges sont concernés. Le TE de Créteil a considéré qu’il était plus facile de travailler et d’expérimenter sur les dossiers bien connus du tribunal ; il nous a semblé que ce serait plus facile sur les dossiers nouveaux. Et nous avons choisi un dispositif particulier, incarné par la mise en place d’une juriste au sein d’un Point d’Accès au Droit (PAD). Nous avons donné des instructions à la juriste, bien entendu d’être accueillante, mais de ne pas “débattre” avec les gens, au risque de se retrouver en porte-à-faux. Il faut qu’émerge petit à petit une culture de service, que ce dispositif ne soit pas dans l’improvisation permanente mais qu’il sédimente les expériences positives comme négatives et qu’il en tire les enseignements. Il y a un élément essentiel à ne pas oublier : le dossier est propriété du greffe, donc toute l’opération doit être faite dans le cadre du travail des greffiers, qui ont par ailleurs la responsabilité de l’accueil. Le dispositif est donc placé à l’accueil, sous la responsabilité du greffier en chef. En revanche, il s’agit en créant un PAD à l’accueil de bien montrer qu’il y a là une fonction nouvelle. La juriste que nous avons recrutée se destine à la magistrature, elle a suivi un stage de formation dans les bureaux des juges des enfants, et elle a pu assister à l’expérience menée à Créteil. Comme le veut le décret, les gens sont informés, par l’avis d’ouverture, de la possibilité d’accéder aux informations qui les concernent dans le dossier soit avant d’être reçu par le juge en premier entretien, soit avant chaque entretien ; ils sont aussi avisés qu’ils peuvent être assistés d’un avocat (ce que nous leur indiquions déjà auparavant). Ils nous contactent et nous leur proposons une date à 8 jours, ce laps de temps permettant à la juriste d’étudier le dossier et d’en repérer les difficultés, mais aussi de demander au juge s’il voit un obstacle de principe à cet accès ou s’il souhaite retirer tel ou tel élément du dossier. Même s’il nous semble que, par principe, il faut limiter au maximum cette éventualité. Pour accueillir les personnes, nous avons aménagé la salle des délibérés, qui permet la communication avec l’accueil en cas de difficulté. La consultation se fait le matin, sous l’autorité du greffier en chef, sur original côté et avec la présence d’une personne qui en surveille le bon déroulement. La présence de la juriste répond à la démarche fondamentale d’un PAD, c’est-à-dire informer les gens de leurs droits, les rassurer, les guider, et délivrer le cas échéant un bon de consultation pour un avocat. Nous pensons que la consultation doit être comprise entre 30 minutes et une heure. Le décret n’autorise pas les photocopies, mais nous permettons une prise de note succincte tout en évitant que celle-ci se focalise sur tel ou tel nom et coordonnées de la personne (assistante sociale, professeur,…) qui a établi le signalement. “ Les avocats solliciteront certainement, en vertu de la CEDH, la communication de l’intégralité du dossier pour le justiciable. ” Tout cela peut évidemment se prêter aux critiques : sur quelle base allons-nous retirer des pièces, fixer la durée maximum de consultation à une heure, contrôler la prise de notes ? mais il faut être conscient qu’il s’agit d’un dispositif expérimental, et que nous devons mettre toutes les chances de notre côté pour qu’il réussisse. C’est déjà une avancée ; les choses se libéreront à l’expérience. Quel tout premier bilan tirez-vous de l’expérience ? Quelles en sont les perspectives ? Nous avons déjà reçu environ 25 demandes. Les premiers entretiens se passent bien : il n’y a pas de conflit, pas d’incident, soit au niveau de la communication des dossiers, soit au niveau des audiences. On peut imaginer que dans l’avenir le dispositif fonctionnera dans son essence et donc avec des greffiers, sous la responsabilité de chaque cabinet, chaque greffier organisant la consultation. Dans l’attente, nous avons choisi ce “pool” commun fondé sur un dispositif d’accueil renforcé. Un comité de pilotage se consacre, dans un premier temps, à la communication des dossiers ; dans un deuxième temps - à partir du mois de septembre - il se préoccupera de l’autre volet du décret, c’est-à-dire toutes les garanties procédurales. Ce comité réunit le Parquet et le Siège, le Barreau, l’ASE, la PJJ, les associations, bientôt l’Inspection d’Académie, le Greffe ; il veille également à ce que l’information des usagers et la formation des travailleurs sociaux se mette en place. Le décret soulève par ailleurs mille difficultés : certes, les avocats ont le droit d’avoir copie du dossier, mais ne doivent pas le délivrer aux clients. C’est une question déontologique ! de la même façon, le décret, même s’il est révolutionnaire, est également très timide : la Convention Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) permet à toute personne d’accéder à toute information le concernant dans tous les dossiers qui le concernent, voire de se faire remettre une copie. Le décret reste donc de ce point de vue trop timoré. Il y aura obligatoirement à terme un nouveau texte, et entre-temps du contentieux sur ce décret : les avocats solliciteront certainement, en vertu de la CEDH, la communication de l’intégralité du dossier pour le justiciable. Il faudra alors que les juges répondent à ces questions. Certains de mes collègues sont dans une position où ils se retrancheront derrière le décret stricto sensu ; mais il y aura sans doute un contentieux dans lequel la Cour européenne des Droits de l’Homme sera amenée à trancher. Cette nouvelle possibilité offerte aux gens peut générer le meilleur comme le plus dur. Nous n’avons pas suffisamment de recul pour le dire aujourd’hui. Je pense que cette démarche, sur le volet procédural et sur le volet communication des dossiers, est une chose positive, qui va modifier les pratiques des travailleurs sociaux, leurs rapports avec les usagers, le mode de fonctionnement de l’audience où les gens seront mieux informés de leur situation et donc de leurs droits. Par ailleurs, dans l’avenir, les gens accepteront plus souvent d’être assistés d’un avocat car ils comprendront que même si on n’est pas dans le registre pénal, il s’agit d’évoquer ici le devenir de leurs enfants. Il nous faudra dans l’avenir affiner les termes de ce que nous pensons pouvoir être communicable à telle ou telle personne : est-ce l’accès au dossier ou l’accès aux informations qui concernent l’intéressé ? de mon point de vue, et abstraction faite du décret, il s’agit de l’accès aux informations qui concernent l’intéressé et qui lui permettent loyalement, parce qu’elles lui sont communiquées, d’exercer la défense de ses propres droits. Ces nouvelles questions auxquelles nous sommes confrontés méritent d’être posées car elles illustrent la conquête d’une nouvelle liberté. Je pense qu’il faut donner accès au dossier et assumer les conséquences de cette liberté. Les avocats, comme les magistrats et les travailleurs sociaux, doivent eux aussi se situer dans une démarche déontologique nouvelle. Agenda du Bâtonnier : quelques dates... AVRIL 02.04 03.04 04.04 05.04 08.04 09.04 10.04 11.04 12.04 15.04 16.04 17.04 18.04 19.04 20.04 23.04 29.04 30.04 Réunion des Anciens Bâtonniers Déjeuner à la Maison de l’Avocat avec Monsieur Jean ARIBAUD, Préfet de la Seine-Saint-Denis, et les Anciens Bâtonniers Réunion pour l’EFB à l’Ordre des Avocats de Paris Dîner de l’EFB à la Maison du Barreau de Paris Rendez-vous avec M. MONDINO, Trésorier de l’EFB Rendez-vous avec M. CASTELLOT (BNP-PARIBAS) Réunion du CDAJ pour le projet avec l’Inspection d’Académie Conseil d’administration de l’IEJ Commission de l’Exercice Professionnel Conseil de l’Ordre Réunion du CDAJ Réunion pour la cantine du Palais Réunion à la Maison de Justice et du Droit d’Epinay-sur-Seine Conseil d’Administration de l’EFB Rencontre avec les élèves de Livry-Gargan Réunion du jury de la Conférence du Jeune Barreau Rendez-vous avec Mme MADEIRA (Conseil Général) Réunion de la Commission des relations avec la juridiction Rendez-vous avec M. BUISSON (France 3 Ile-de-France) Rendez-vous avec M. TREDAN (Le Parisien) Rendez-vous avec M. CARCOPINO (maintenance du Palais) Réunion du comité de pilotage de la Chambre de Commerce (cf. Me BABACI) Premier tour de la Conférence du Jeune Barreau Réunion du jury de la Conférence du Jeune Barreau Rendez-vous avec les Affiches Parisiennes Réunion de la Commission des travaux de la Maison de l’Avocat Réunion de la Commission du Jumelage Réunion avec l’Union des Maires de l’Opposition Réunion pour le site Internet avec N. Petit et B. Jouteux Convention préparatoire à Marseille Conférence des Cent à Marseille Réunion du bureau de SOS-Victimes 93 (cf. Me DURIER) Conseil d’administration de SOS-Victimes 93 Conseil de l’Ordre Rendez-vous avec M. LAUNAY (L’Express) Rendez-vous avec M. LAFFONT pour le site Internet Rendez-vous avec M. SETBON, Sous-Préfet à la Ville Réunion du conseil de la MJD d’Aubervilliers JUIN 01.06 03.06 04.06 05.06 06.06 07.06 08.06 10.06 11.06 13.06 14.06 15.06 17.06 18.06 19.06 20.06 24.06 25.06 26.06 27.06 28.06 29.06 Conférence des Cent à Versailles Séance de formation assuére par les juges des tutelles Réunion d’organisation du débat à l’élection du Dauphin Rendez-vous avec CADENCE Architectes MUNDIAVOCAT à Malte Réunion du CLS de Noisy-le-Sec (cf. Me GRIMAUD) MUNDIAVOCAT à Malte Rentrée solennelle Marseille Rentrée solennelle Marseille Deuxième tour de la Conférence du Jeune Barreau Conseil de l’Ordre Débat des candidats à l’élection du Dauphin de l’Ordre Réunion du CDAJ Réunion avec Me TAMET, Me CHABAUTY et Mme DUPRE Rendez-vous avec M. LE GOFF (BNP-PARIBAS) Rendez-vous avec M. MASIA, Greffier en chef du TGI Réunion à l’Inspection d’Académie (cf. Me CORNIETI et B. Jouteux) Rentrée solennelle Montpellier Concert au Palais de Justice Premier tour de l’élection du Dauphin de l’Ordre Rendez-vous avec Mme FONTANILLE Deuxième tour de l’élection du Dauphin de l’Ordre Réunion de la Commission des Honoraires Rendez-vous avec M. LAFFONT pour le site Internet Obsèques de Me Marie-Hélène CALVIER et de sa fille Marie Conseil de l’Ordre Rendez-vous avec M. SIMONNOT, Procureur de la République Rendez-vous avec Me ATTALI (Commission du stage) Déjeuner avec M. GUIGUE et M. MASIA Conseil d’administration du CDAJ Rendez-vous avec M. NOEL (CNBF) Réunion de la Commission des ventes Pot de départ des magistrats Conférence “Droit et Société” à la Maison de l’Avocat Rentrée de la Conférence du stage de Bordeaux Rentrée de la Conférence du stage de Bordeaux Sur l’agenda de l’Ordre MAI 03.05 06.05 07.05 13.05 14.05 15.05 21.05 22.05 23.05 24.05 26.05 27.05 29.05 31.05 Conférence des Cent à Rennes Rendez-vous avec M. AUZELLE (Contrôle judiciaire) Réunion pour le CIP au Tribunal de Commerce Conseil de l’Ordre Inauguration du nouveau site Internet à la Maison de l’Avocat Rendez-vous avec M. BIRSINGER (Maire de Bobigny) pour l’extension de la Maison de l’Avocat Conférence à l’IEJ Réunion du comité de pilotage du CPI Réunion de la BIF à Meaux Rendez-vous avec M. MONDINO, Trésorier de l’EFB Rendez-vous avec Me WARET (projet ENADEP) Rendez-vous avec la SCP Montiel (Commissaires aux comptes) Réunion de la Commission publicité de la BIF Réunion du CDAD Réunion de la Conférence du Jeune Barreau Assemblée Générale de la Conférence des Bâtonniers Cérémonie de remise de la Légion d’Honneur à Charles GOURION Match de l’Equipe de football du Barreau à Créteil Conseil de l’Ordre Réunion à l’IEJ de Paris 13 Réunion des JAF avec Mme BOUSCANT PROCHAINES FORMATIONS Commission Droit Social Mardi 9 juillet 19h-21h Maison de l’Avocat Réunion de synthèse Discrimination au sens du droit du travail, par Me Christophe BAUMGARTEN La réunion sera suivie d’un buffet autour du bilan et des perspectives de la Commission. Groupe Majeurs Protégés Lundi 16 septembre 9h - 12h Maison de l’Avocat Thème et intervenants à préciser Se reporter au tableau d’Affichage et au site Internet de l’Ordre (Menu Intranet - rubrique Formations) Cérémonie de remise de la Légion d’Honneur au Bâtonnier Charles GOURION Le Dauphin de l’Ordre Le 24 mai dernier, la Maison de l’Avocat et du Droit accueillait la cérémonie de remise à Monsieur le Bâtonnier Charles GOURION des insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur. En présence de nombreuses personnalités, les insignes lui furent remises par Monsieur le Bâtonnier Michel BENICHOU (photo), ancien Président de la Conférence des Bâtonniers de France et d’Outre-Mer. Le 19 juin 2002, l’Assemblée Générale élective de l’Ordre a élu Madame le Bâtonnier Brigitte MARSIGNY au poste de Bâtonnier désigné pour les années 2003-2004. UJA A l’issue du scrutin du 18 juin 2002, Me Sabine ROIG a été élue nouveau Président de la section UJA de Bobigny. Hommage à Maître Marie-Hélène CALVIER Nous avons du mal à trouver les mots pour dire notre chagrin et décrire ce sentiment d’injustice qui nous a envahi depuis le 27 mai dernier, jour du décès de Marie-Hélène et de sa fille Marie. C’est d’abord vers sa famille que se tournent nos pensées, son mari, Louise et Sophie. Avec eux, nous partageons cette douleur, si profonde, si dure. Nous voudrions leur apporter le réconfort de la famille professionnelle que MarieHélène avait rejointe il y a près de 10 ans. Elle y avait trouvé un épanouissement et l’occasion de s’investir au service du droit et au service des autres. Discrète, avec son expression faite de douceur, nous la savions d’une rigueur professionnelle sans faille, aimant son métier et l’exerçant dans le respect d’une confraternité accomplie. Au-delà de ses relations professionnelles elle avait trouvé avec ses plus proches Confrères et notamment ceux de son cabinet, des relations d’amitié sincères et fortes qui sont si nécessaires pour affronter les situations difficiles auxquelles cette profession d’avocat nous expose chaque jour. Son Barreau, qu’elle avait choisi, partage avec sa famille et ses amis cette même émotion, d’une disparition brutale, inacceptable, à laquelle on voudrait ne pas se résoudre. La peine de ses Confrères est aujourd’hui la seule vraie façon de dire combien nous partageons les souffrances de ce drame. Je viens, au nom du Barreau de la SeineSaint-Denis, rendre à Marie-Hélène et à Marie, ce dernier hommage, simple et ému. Elles vivront dans nos pensées et dans nos cœurs. François DETTON Texte prononcé aux obsèques de Marie-Hélène CALVIER et de sa fille Marie, le 24 juin 2002 en l’Eglise Sainte-Elisabeth de Freinville à Sevran. Cher Philippe, Chères Louise et Sophie, une réputation d’avocate pugnace et c’est là, portant de lourds dossiers qu’on la croiVous êtes frappés par le mal- sait le plus souvent. heur le plus injuste, le plus Optimiste, elle ne s’avouait inconcevable, le plus jamais vaincue. douloureux. A la barre du tribunal, MarieNous pleurons avec vous Hélène ne faisait jamais de tous, son papa, ses frères, la concession sauf, parfois, celle mort de Marie-Hélène et de de son joli sourire. C’était une Marie. avocate passionnée qui était toujours soucieuse de mettre Marie-Hélène était notre con- sa conscience et son talent au soeur, notre amie. Pendant six service de ses clients. ans, elle a été ma plus proche collaboratrice . Nous avons Rien ne trahissait jamais chez connu et partagé des joies elle ses doutes comme ce congrès « interjuris » ni son embarà Nice il y a deux ans avec ras. Toutefois Karima TAOUIL et Karina ceux qui la conAZZI. Nous avons aussi naissaient bien partagé des peines comme savaient que lorsqu’elle a accompagné sa lorsque son maman dans une longue et cœur battait terrible agonie. trop fort, que son effort était Marie-Hélène avait la vocation trop intense ou de devenir avocate et s’est son émotion inscrite au Barreau en 1993. A trop grande, on allait voir ses partir de 1995, elle a intégré pommettes d’ordinaire si notre cabinet pour travailler pâles, rosir ou franchement avec Monsieur le Bâtonnier s’empourprer. Mais elle trouJacques WUILQUE, Me vait toujours en elle l’énergie Daniel KNINSKI et moi- qui fait la force des grands même. avocats pour continuer de défendre avec ardeur. Discrète, Marie-Hélène avait développé de grandes compé- C’est comme cela que nous tences en droit des affaires. l’aimions : douce et forte, Elle excellait par sa minutie et intransigeante et pourtant si sa parfaite maîtrise des règles bienveillante. Au cabinet, de droit. Elle savait démêler Marie-Hélène savait toujours l’écheveau des affaires les plus trouver le mot, le geste, le ardues. Au Tribunal de regard qui la faisait apprécier Commerce, elle s’était forgée de tout le personnel. Ici aujourd’hui, sont présents toutes les secrétaires et toutes les collaboratrices ou collaborateurs qui l’ont connue. Marie-Hélène fut comblée par l’annonce plus tard de l’arrivée des jumeaux. J’ai encore en mémoire son regard si bleu, « plus clair que jamais » comme le chante Claude Marie-Hélène nous avait pro- Nougaro, lorsqu’elle est venue visoirement quitté pour s’oc- nous présenter, il y a huit mois cuper de ses trois enfants mais à peine, Sophie et Louise. nous espérions tous secrètement la retrouver un jour. Marie-Hélène nous laisse donc cette belle image de Elle nous manque tant. femme passionnée, sachant concilier vie professionnelle et Au Palais de Justice, dans les vie familiale. C’est pourquoi locaux de l’Ordre ou dans la nous sommes aujourd’hui si salle des pas perdus, mes con- proches de toute sa famille. frères se sou- C’est pourquoi sa famille proviennent aussi fessionnelle, son barreau, ses de Marie- confrères et consoeurs, est H é l è n e aujourd’hui présente à côté de comme d’une vous. «Avocatemaman». Elle Nous avons revêtu notre cosélevait Marie tume professionnel, cette avec bonheur. robe que Marie-Hélène a si souvent endossée pour que Que ce soit au vous sentiez toute la force du cabinet ou aux soutien que nous vous expriaudiences, on savait bien que mons. Monsieur le Bâtonnier Marie-Hélène avait, deux fois de l’Ordre est venu lui aussi par jour, d’impérieux rendez- témoigner de notre profonde vous. On ne s’étonnait pas de compassion. la voir s’éclipser vers midi ou vers 16h. Elle allait retrouver Marie et Marie-Hélène ont été Marie pour lui faire ainsi pen- tragiquement enlevées à notre dant plus de deux ans le plus affection. beau cadeau d’une maman à son enfant : celui du lait Sachez Philippe, entendez maternel. Louise et Sophie, que MarieHélène et Marie resteront touEt on retrouvait ensuite jours tendrement au fond de Marie-Hélène, belle et mali- nos cœurs. cieuse, rejoignant tel tribunal ou telle réunion. Manuel BOSQUE Mundiavocat 2002 L’équipe de football “Avocats Ile-de-France” (Bobigny-Pontoise-Créteil), soutenue par les Affiches Parisiennes, a brillamment participé à la 11e édition de la Coupe du Monde de Football des Avocats, qui s’est déroulée à Malte du 31 mai au 9 juin 2002. L’équipe peut être fière de son parcours puisqu’elle est parvenue jusqu’aux quarts de finale de la compétition est s’est finalement classée 8e (sur un total de 42 équipes inscrites). Lors de notre premier match, nous avons concédé une défaite très serrée face a Vienne (0-1), a la suite d’un but plus que litigieux. Le second match nous vit battre l’équipe du barreau d’Alger (2-1) dans des conditions beaucoup plus conformes à l’esprit de la compétition. Grâce à cette victoire, nous étions qualifiés pour les 16e de finale, au titre de 2e de ce groupe de 3 équipes. La confrontation contre Edimboug fut très équilibrée et à la fin du temps réglementaire, les deux équipes étaient a égalité (0-0). S’en suivit une séance de penalties (le règlement du tournoi ne prévoit pas de prolongations) pendant laquelle notre gardien de but fut impérial et nous offrit la victoire finale ! il faut saluer la sportivité du barreau d’Edimbourg, qui nous félicita et nous donna le titre de “clean team” : en effet, nous n’avions écopé depuis le départ d’aucun carton jaune et nos adversaires du jour apprécièrent notre fair-play. Le 8e de finale fut alors le sommet de notre parcours, et aux dires de certains spectateurs l’un des plus beaux matches du tournoi. L’équipe du barreau argentin de Rosario menait 3-1 à la mi-temps. La seconde période fut haletante et nous vit occuper majoritairement leur partie de terrain. Un but à l’arraché nous permit de revenir au score, puis un autre d’égaliser dans les toutes dernières minutes. La séance de penalties vit les tireurs de Rosario frapper par deux fois les montants; nos joueurs, eux, ne manquèrent qu’un tir au but. Nous étions alors qualifiés pour les quarts de finale et certains de finir dans les huit premiers du classement final! Le mercredi 5 juin fut une journée de repos. Monsieur François DETTON nous faisait ce même jour l’honneur de nous rendre une courte visite. Lors d’une soirée de gala organisée le soir même au Casino “Venezia” de La Vallette, Maître Vincent PINATEL, organisateur du tournoi, ainsi que les autres bâtonniers spécialement présents (notamment le Bâtonnier du Barreau d’Algérie, voir photo), le félicitèrent pour le parcours de l’équipe. Le quart de finale nous vit affronter l’équipe du barreau d’Amsterdam. Malheureusement, le match fut gâché par les nombreuses fautes de nos adversaires (qui écopèrent de 4 cartons jaunes) et surtout par un tacle “assassin” sur notre meilleur joueur, lourdement touché au genou. On peut regretter cet état d’esprit, d’autant plus que l’équipe d’Amsterdam, d’un niveau largement supérieur, n’avait pas besoin de cela. Au final, ils nous éliminaient sur le score sans appel de 5-1. Le règlement de la compétition prévoit qu’une fois éliminées dans la course au titre , les équipes disputent une série de matches de classement permettant d’établir la hiérarchie finale. Le premier de ceux-ci nous faisait affronter l’équipe de Latina (l’une des nombreuses équipes du barreau de Rome). Là encore, la partie fut on ne peut plus serrée et émaillée d’occasions franches des deux côtés. Les deux équipes se quittaient sur un score vierge (0-0) ; il nous fallait une fois de plus nous en remettre aux tirs au but ! mais cette fois, le sort ne nous souriait plus et Latina l’emportait après une séance disputée (5 tirs au but à 4, mais à l’issue du système de la « mort subite » ou du « penalty en or »). Le 7e et ultime match nous opposait à la « Roma Dream Team ». Fatigue et nette domination des adversaires aidant, nous concédions une nouvelle défaite (3-1). Qu’importe, et à l’instar du match précédent, l’essentiel avait été respecté : avant la partie, les deux capitaines s’étaient engagés à ce que le match se déroule sans engagement excessif. Et c’est ainsi qu’eut lieu le traditionnel échange de maillots final….. Le même jour avait lieu la grande finale, qui opposait l’équipe de Rome, déjà victorieuse en 1998, au Barreau de Budapest, qui accédait à ce stade pour la troisième fois sans jamais avoir inscrit son nom au palmarès. Les deux équipes avaient réussi des parcours brillants et le match fut de très haut niveau. Même si, en prenant l’avantage dès le premier quart d’heure, Rome s’assurait au final une assez nette victoire (3-1). La soirée de clôture était, tradition oblige, l’occasion de consacrer l’ensemble des équipes présentes et de distribuer certains trophées particuliers. Le podium final réunissait, dans l’ordre, Rome, Budapest et Amsterdam. L’équipe de Bobigny-Pontoise-Créteil remportait donc le trophée de la 8e équipe, remis par Maître Vincent Pinatel à Me David MARTINS, capitaine de la délégation (photo). A ce titre, elle terminait première équipe française du classement, juste devant Marseille. Surtout, et ce pour la deuxième édition consécutive, l’équipe “Avocats Ile-de-France” remportait la Coupe du Fair-Play, à égalité avec Edimbourg, ces deux équipes étant les seules à n’avoir écopé d’aucun carton jaune au cours de la compétition. Il faut saluer la qualité de l’organisation du Mundiavocat, qui permet aux avocats passionnés de football de se rencontrer pendant 10 jours dans les meilleures conditions. Rendez-vous dans deux ans pour le prochain Mundiavocat ! Concert au Palais de Justice Le 15 juin dernier, l’Ensemble Orchestral “LES PALAIS MUSICAUX” transformait l’espace d’une soirée la salle des pas perdus du Palais de Justice de Bobigny en véritable salle de concert, pour le deuxième temps fort des festivités du 30e anniversaire du Barreau de la Seine-Saint-Denis. Le programme proposait un voyage musical du 18e au 20e siècle, d’Europe en Amérique du Nord. La suite Holberg, du compositeur norvégien Edvard GRIEG (1843-1907), fut suivie par le concerto en mi mineur pour 2 flûtes et orchestre de Georg Philip TELEMANN (1681-1767), qui réunissait Monsieur Jean GUIGUE, Président du TGI, et François DETTON (photo). La ballade pour trombone basse, harpe et cordes (1999) du compositeur américain Eric EWASEN permettait aux nombreux spectateurs présents d’apprécier la partie soliste au trombone de Thomas ROCTON. Enfin, le concert s’achevait sur la syhphonie n°45 “Les Adieux” de Joseph HAYDN (1732-1809). L’ensemble orchestral donnait quelques jours plus tard ce même programme dans la grande salle des Procureurs de l’ancien Parlement de Normandie, invité par le Barreau de Rouen à l’occasion de la semaine “Avoc’art”. L’ensemble orchestral, composé de musiciens professionnels issus des conservatoires nationaux et supérieurs de musique, s’est déjà produit à de nombreuses reprises à Bobigny et se présentait ce soir-là dans sa formation de chambre élargie, sous la direction de François DETTON.