Carissa Vales attire des collaborateurs de partout

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Carissa Vales attire des collaborateurs de partout
LE CANADA FRANÇAIS - WEEK-END - www.canadafrancais.com - LE JEUDI 3 AVRIL 2014
C-3
EN VUE DE SON PREMIER ALBUM
Carissa Vales attire des collaborateurs de partout
[email protected]
L
mis sur ton chemin pour te faire avancer et Raul, c’est une de ces personnes. Il
est devenu mon deuxième gérant. C’est
lui maintenant qui nous guide dans tout
ça», explique Carissa Vales. L’homme qui
compte une vingtaine d’années d’expérience a pris la jeune femme sous son aile,
lui ouvrant son carnet de contacts.
e rêve prend forme pour Carissa
Vales. Après plusieurs années
de démarches assidues, la chanteuse de Saint-Jean-sur-Richelieu lancera à l’automne son premier album.
L’événement devrait faire grand bruit
puisque l’artiste compte parmi ses colla- COLLABORATIONS DE RÊVE
Dans ce carnet, il y avait les noms des
borateurs les Diaz Brothers, duo connu
dans le milieu pour avoir propulsé Diaz Brothers. Le duo, dont le studio a
pignon sur rue à Miami, se spécialise dans
Pitbull au rang de star.
la composition de pièces hip-hop. Il est
Carissa Vales rêve d’une carrière entre autres célèbre pour sa collaboration
musicale depuis son enfance. Auteure- avec le rappeur Pitbull, dont le succès a
compositrice-interprète, elle compose ses commencé à croître lorsqu’il a fait appel
propres chansons en français, en anglais et au talent des deux frères au début de sa
en espagnol. Pourquoi ces trois langues? carrière.
Parce que l’artiste est née de l’union d’une
La chanteuse s’est envolée pour Miami
mère québécoise et d’un père mexicain et
qu’elle attache une grande importance à à la fin de l’année 2013 afin d’enregistrer
ses premières maquettes. Hugo Diaz, qui
ses racines.
habite au Texas, a décidé de faire le déplaSon tout premier simple, paru en cement pour la rencontrer. «Je sentais
2012, était d’ailleurs disponible à la fois qu’il m’observait. C’était intimidant!»,
en anglais (The Only Way) et en espagnol raconte avec humour la chanteuse. Ce fut
(Solo Asì). Il a fait l’objet d’un vidéoclip finalement le coup de foudre artistique
diffusé sur YouTube dans lequel on pou- et l’équipe des Diaz Brothers a accepté
vait voir un comédien de la région bien de s’impliquer plus sérieusement dans le
connu, Joey Scarpellino. Ce titre lui a projet.
ouvert les portes de Los Angeles où l’ar«Je suis retournée à Miami en mars
tiste a participé à plusieurs émissions.
pour enregistrer toutes les chansons de
Puis, à l’été 2013, ce fut le retour au l’album. L’objectif, c’est d’en faire entre
calme plat. Par l’entremise de Guy Berger, 15 et 20 et de garder les 12 meilleures»,
son gérant et beau-père Mario Lacaille a explique Carissa Vales. Cela dit, l’artiste
finalement été mis en contact avec un a déjà en banque deux chansons qu’elle
gérant de Montréal du nom de Raul Cuza. a écrites à New York l’automne dernier
«Je pense qu’il y a des gens qui sont avec une autre équipe à faire rêver, celle
(Photo Gracieuseté)
MARIE-PIER GAGNON
Carissa Vales a beaucoup voyagé au cours des derniers mois. De New York à Miami
en passant par Cannes, la chanteuse a rencontré plusieurs nouveaux collaborateurs
qui ont accepté de participer à la réalisation de son premier album.
de Philippe Dumais de X8 Music.
«Raul voulait que je rencontre plusieurs personnes pour choisir l’équipe
avec laquelle je me sentais le mieux»,
explique-t-elle. M. Dumais, un
Québécois qui travaille à Los Angeles,
en a réuni d’autres pour l’aider, dont
la parolière de Sony Music, Rachel
Rabin. L’expérience s’est avérée très
enrichissante.
dans les radios à temps pour la saison
estivale. D’ici là, l’artiste et son équipe
multiplient les démarches afin de dénicher une maison de disque et un distributeur intéressés par le projet. Quelques
négociations sont en cours avant d’importantes compagnies. «Disons que ça
augure bien», révèle la chanteuse qui était
d’ailleurs à Cannes en février afin de rencontrer des membres de l’industrie.
«Je suis à un doigt de réaliser mon
rêve. Je le vois!», de conclure avec enthouUn premier simple devrait être envoyé siasme Carissa Vales. n
UN SIMPLE AU PRINTEMPS
Pour ne plus jamais voir les Roms de la même façon
VALÉRIE LEGAULT
fureur de vivre. Après tout, les gitans ne
sont-ils pas reconnus pour savoir faire la
fête? Oui, mais on dit aussi d’eux qu’ils
vivent en nomades et sentent mauvais.
«Si vous vous déhanchiez pendant deux
heures comme nous sur scène, vous aussi,
vous sentiriez mauvais!», trouvent-ils le
tour de nous répondre avec le sourire.
[email protected]
S
erge Denoncourt, leur metteur en
scène, est tombé en amour avec
eux dès leur première rencontre.
Le 29 mars, c’était au tour des spectateurs du Théâtre des Deux Rives de tomber sous le charme des jeunes artistes
de GRUBB. Fraîchement débarquée
de Yougoslavie, la troupe de 25 jeunes
Roms a ébloui son public, mais l’a aussi
touché droit au coeur. Plus jamais nous
ne pourrons ignorer la ségrégation que
vit leur peuple partout où il s’installe.
Parce que, tous les jours, ils essuient
des insultes et sont victimes de racisme.
Personne ne les emploie, sous prétexte
qu’ils sont des voleurs, des «crottés» et des
fainéants. Contraints à mendier et à jouer
aux «squeegees», les occasions de sortir
du cercle vicieux de la pauvreté sont quasi
inexistantes.
Un metteur en scène n’a pas l’habitude
d’intervenir avant le lever du rideau.
Heureusement que Serge Denoncourt
nous a mis en contexte cette fois-ci, car les
sous-titres superposés à des projections
vidéos étaient bien souvent illisibles
durant le spectacle.
Heureusement pour eux, un metteur en
scène québécois a accepté de croire en eux
et de leur offrir un rêve plus grand que
nature. La dernière chose que désirent ces
Roms, c’est de se faire prendre en pitié.
Ils veulent être reconnus à leur juste
valeur et ont trouvé la plus belle façon
Malgré toute l’exclusion sociale dont les Roms sont victimes, GRUBB respire la
de nous le dire, même s’ils doivent avoir
fureur de vivre.
envie de le crier quand ils retournent à
la maison. Tout récemment, la troupe de
INFLUENCE ARABE
Pour briser cette spirale de misère, chaque GRUBB a évacué une scène yougoslave
Le rideau s’ouvre sur une poignante artiste de GRUBB doit fréquenter l’école. en catastrophe sous les huées du public
complainte aux influences arabes. Pas C’est une condition sine qua non, à défaut après seulement une chanson.
étonnant: les Roms, qui proviendraient du de quoi la place sera attribuée à un autre.
GRUBB est un spectacle bouleversant.
nord de l’Inde, ont beaucoup bourlingué Comme à Selver Uka, le plus petit comédien
La
beauté et l’énergie de ces jeunes-là
de
la
troupe,
qui
habitait
dans
une
«maison
avant de poser leurs pénates un peu partout
en carton» jusqu’à ce que le gouvernement ne peuvent que nous faire sourire. C’est
en Europe.
offre à sa famille de déménager dans un plutôt leur dure réalité qui nous hante
depuis samedi soir dernier. Les spectateurs
On remarque aussi que les décors sont conteneur!
comme nous qui croiseront un jour des
entièrement faits de carton. Les jeunes
mendiants roms à Paris ou des vendeuses
artistes se surnomment eux-mêmes les FUREUR DE VIVRE
Malgré toute l’exclusion sociale dont itinérantes de romarin à Barcelone ne les
«enfants-cartons» pour faire référence à la
les Roms sont victimes, GRUBB respire la verront plus jamais de la même manière. n
précarité de leur mode de vie.
(Photo Stéphanie Brûlé)
Comme son nom l’indique, GRUBB
(pour Gypsy Roma Urban Balkan Beats)
est un heureux mélange de hip hop et
de musique d’influence balkanique. Les
artistes y jouent tous les rôles, de musiciens
à chanteurs, comédiens et danseurs. Ils ont
tous les talents, mais pourquoi n’entend-on
jamais parler d’eux?
Les Roms n’ont pas non plus l’allure du
gitan timbré que Brad Pitt incarne dans
le film Snatch. Leur peau basanée est un
autre obstacle auquel ils sont confrontés.
Si seulement ils pouvaient se faire passer
pour des Mexicains! entonnent-ils dans
une autre de leurs chansons au rythme
endiablé.

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