Andréas Gursky Stéphane Couturier

Transcription

Andréas Gursky Stéphane Couturier
Andréas Gursky
Stéphane Couturier
La photographie "Tableau"
ou
Le vertige de la réalité
J’ai choisi de vous présenter les œuvres de deux photographes européens contemporains, Andreas Gursky,
photographe allemand né en 1955 et Stéphane Couturier, photographe français né en 1957.
Ces deux photographes ont en commun des démarches artistiques plutôt convergentes notamment dans leur
façon de représenter le monde contemporain.
Si la notoriété de Stéphane Couturier n’atteint pas (encore) celle d’Andreas Gursky qui expose dans les plus grands
musées d’Art Moderne du monde (Moma, Centre Pompidou…) et détient le record de la photo la plus chère
(environ trois millions et demi de dollars), la démarche artistique de Stéphane Couturier mérite cette
confrontation.
Stéphane Couturier
San Diego
158x220cm
Andreas Gursky
Bundestag Bonn
207x284cm
Ces photographies prises à la chambre sont exposées en tirages de grand format, même de très grand format
pour les œuvres de Gursky atteignant parfois plus de 5m avec une qualité de détail particulièrement
impressionnante.
A.Gursky May Day IV
207,6 x 508 cm
A.Gursky Montparnasse
205 X421 cm
→
A.Gursky
Rimini
A. Gursky
Téléphérique, Dolomites. 104 x 128 cm
→
Stéphane
Couturier
Rue de
Chateaudun
Paris, IXeme
104x130 cm
"Pourtant claires et précisément détaillées les œuvres de Stéphane Couturier semblent pour la plupart ne rien offrir à voir de
patent, rien qui s’apparente à un sujet, saillant et hiérarchiquement isolé. Elles consistent essentiellement en une
prolifération articulées de formes, de couleurs et de textures, en un ré-agencement à la surface de l’image d’une multiplicité
d’éléments et évènements, générés par les bouleversements de la mutation. Remis en question, l’objet photographique
bascule insensiblement dans le régime de l’abstraction et paradoxalement, le réel en vient à se dissoudre dans l’implacable
exactitude de sa reproduction photographique."
(M. Poirier , «Stéphane Couturier, Photographies» Ed. L’insolite.)
Cette phrase de Matthieu Poirier pourrait tout aussi bien concerner nombre d’œuvres d’ Andreas Gursky.
C’est particulièrement intéressant, mais quelles peuvent être les raisons de cette « dissolution » du réel ?
Il y a bien évidemment de multiples réponses.
La première qui vient à l’esprit est que le cadrage est très souvent complètement frontal, sans plongée ni contre-plongée, et
lié à l’absence de présence du sol ou du ciel cela provoque la sensation d’un espace en deux dimensions seulement.
De plus, rares sont les perspectives ou les points de fuite permettant de s’échapper de l’image.
L’absence d’effets de lumière dramatisant la scène, le principe de répétition et parfois quelques manipulations
informatiques (Gursky, le Bundestag ou la série Melting Point de Couturier) participent également à cette déréalisation.
De même le grand format des tirages fait que l’œil ne se fixe jamais vraiment passant de l’infiniment grand à l’infiniment
petit, du lointain au proche, de la masse au détail (détail qui, notamment chez Gursky devient souvent l’homme …)
Enfin ces deux photographes nous montrent les réalités d’un monde que l’on aimerait parfois croire encore qu’à l’état de
projet, la société d’ultra-consommation de 99 Cents, le bourdonnement des ruches boursières de Chicago ou de Dubai ou
encore l’univers robotisé des usines Toyota ou l’homme n’a (presque) plus sa place…
A.Gursky Rhin
A.Gursky
Piscine à Rattigen
107,5 x 131 cm
A. Gursky
Dubaï (Iles artificielles)
A. Gursky
Circuit automobile de Bahreïn
William Turner Naples
A. Gursky Salerno
188 x 226 cm
S. Couturier
S. Couturier Seoul
A. Gursky
S. Couturier Moscou, Monument n°1,
triptyque
S. Couturier
Villa Noailles, Hyères
130 x 104 cm
S. Couturier Rue Boissy-d’Anglas, Paris VIII eme, diptyque
S. Couturier, Chandighar
S.Couturier
Dresde,
Frauenkirche
125 x 160 cm
S. Couturier , Paris,
Seine Rive Gauche
104 x 130 cm
S. Couturier
Grand Palais VIIIème
S. Couturier
Villa Noailles, Hyères
130 x 104 cm
S. Couturier
(Série Archéologie Urbaine)
« S’il n’y a volonté de ne pas célébrer ni déplorer le monde, il
n’est néanmoins pas question de neutralité au sens d’une
évidence de la composition, de cadrage. »
(S. Couturier)
A. Gursky
99 cents
207 x 336 cm
Bourse de Chicago II
A. Gursky
207 x 340 cm
Koweït Stock Exchange
A. Gursky
Pyongyang
(Festival d’ Arirang, Corée du Nord)
A. Gursky Usine en Chine
Toutes les photographies suivantes sont extraites de la série
« Melting Point » de Stéphane Couturier réalisée à l’usine Toyota de
Valenciennes .
Ces photos sont issues de manipulation à l’ordinateur pour " mixer" deux photos.
Melting Point c’est le point de fusion.
Elles sont exposées dans des formats de 182 cm pour la hauteur à 248 cm pour la
largeur.
J’ai glissé entre elles un tableau de Jackson Pollock, peintre américain célèbre pour ses
compositions de très grand format et qui utilise le principe de superposition…
Jackson Pollock
Eléments biographiques et bibliographiques
Stéphane Couturier
Photographe français, né en 1957, vit et travaille à Paris.
Lauréat du prix Niepce en 2003
Ses photographies sont dans les collections des plus grands musées, Centre Georges Pompidou, Los
Angeles County Museum, National Gallery of Canada, Grand-Duc Jean Museum in Luxembourg, Art
Institute of Chicago…
Représenté par : Galerie Polaris – Paris
Laurence Miller Gallery - New-York
Van Kranendonk Gallery - Den Haag
Bibliographie
Landscaping Ed. Ville ouverte 2002
Stéphane Couturier Photographies Ed. L’Insolite 2995
Melting Point Ed. Ville Ouverte
Site Internet
www.stephanecouturier.fr
Eléments biographiques et bibliographiques
Andreas Gursky
Andreas Gursky, né à Leipzig en 1955, grandit à Düsseldorf où son père est photographe
commercial. À la fin des années soixante-dix, il étudie à la Folkwangschule d’Essen,
établissement phare de l’enseignement photographique traditionnel en Allemagne,
alors dirigé par Otto Steinert qui y promeut une photographie fondée sur l’idée de
créativité personnelle, dans l’esprit du Bauhaus des années vingt.
Gursky complète cette première formation, en entrant, en 1980, à l’Académie des
Beaux-Arts de Düsseldorf, où Bernd Becher enseigne la photographie. Depuis la fin
des années cinquante, Bernd et son épouse Hilla Becher ont développé une esthétique
photographique particulière, s’intéressant à l’architecture industrielle anonyme.
Leur approche systématique, impersonnelle, est en complète opposition avec l’attitude
prônée par la Folkwangschule de Steinert.
Gursky adopte tout d’abord, le style et la méthode de travail des Becher, mais en
remplaçant le noir et blanc par la couleur. Parmi ses premières oeuvres figure une
série de photographies de gardiens d’immeubles de bureaux. À partir de 1984,
il s’affranchit peu à peu de l’influence des Becher et crée des images de marcheurs,
de nageurs et autres représentations du temps libre.
En 1990, à nouveau, son travail change radicalement. A l’occasion d’un voyage
au Japon, il photographie la bourse de Tokyo, s’inspirant en partie d’une image publiée
dans un quotidien. Cette œuvre est la première d’une longue suite d’images conçues
et «programmées» par avance.
A partir des années quatre-ving-dix, Gursky voyage beaucoup de part le monde à la
recherche de sujets qui incarnent notre temps: gigantesques immeubles d’habitation et
de bureaux , aéroports, événements sportifs, objets de consommation de masse, de luxe…
Il commence également à «manipuler», parfois de façon invisible, certaines
photographies sur ordinateur.
Expositions personnelles
1987
Aéroport de Düsseldorf
1988
Galerie Johnen et Schöttle, Cologne
1989
Centre genevois de gravure contemporaine, Genève
303 Gallery, New York
Musée Haus Lange, Krefeld
1991
Galerie Rüdiger Schöttle, Munich
Galerie Johnen et Schöttle, Cologne
303 Gallery, New York
Galerie Rüdiger Schöttle, Paris
Künstlerhaus Stuttgart
1992
Kunsthalle, Zurich
Victoria Miro Gallery, Londres
Galleria Lia Rumma, Naples
1993
Monika Sprüth Galerie, Cologne
1994
Andreas Gursky : Fotografien 1984 -1993. Deichtorhallen, Hambourg (4 février -10
avril) Itinérance : De Appel Foundation, Amsterdam (20 mai -3 juillet)
Le Case d’Arte, Milan
1995
303 Gallery, New York
Lumen Travo, Amsterdam
Rooseum - Center for Contemporary Art , Malmö
Andreas Gursky : Images. Tate Gallery, Liverpool
Galerie Mai 36, Zurich
Portikus, Frankfurt am Main
1996
Galerie Jean Bernier, Athènes
Galerie Ghislaine Hussenot, Paris
Galleri Specta, Copenhague
Victoria Miro Gallery, Londres
Monika Sprüth Galerie, Cologne (8 novembre 1996-11 janvier 1997)
1997
Galerie Mai 36, Zurich
Galerie Rüdiger Schöttle, Munich
Matthew Marks Gallery, New York (15 novembre 1997-3 janvier 1998)
1998
Currents 27:Andreas Gursky. Milwaukee Art Museum, Milwaukee (27 février -26 avril)
Itinérance:The Henry Art Gallery, University of Washington, Seattle (19 juin-20
septembre) ;Contemporary Arts Museum, Houston (13 novembre 1998-3 janvier 1999) ;
Colombus Museum of Art, Columbus, Ohio (24 janvier -28 mars 1999) ;
Andreas Gursky :Fotografien 1984-1998, Kunstmuseum Wolfburg (23 mai -23 août)
Itinérance:Fotomuseum Winterthur (7 novembre 1998-3 janvier 1999) ;Serpentine
Gallery, Londres (21 janvier -7 mars 1999) ;Scottish National Gallery of Modern Art,
Edinbourg (27 mars -16 mai 1999) ;Castello di Rivoli, Museo d’Arte Contemporanea,
Turin (4 juin-9 septembre 1999) ;Centro Cultural de Belém, Lisbonne (14 octobre
1999-2 janvier 2000)
Andreas Gursky:Fotografien 1984 bis heute, Kunsthalle, Düsseldorf
1999
Van Abbe entr’acte, Eindhoven
Matthew Marks Gallery, New York (3 décembre 1999-15 janvier 2000)
Regen Project, Los Angeles (9 décembre 1999-29 janvier 2000)
2001
Andreas Gursky, MoMA, New York (4 mars -15 mai 2001)
Centro de Arte Reina Sofia, Madrid (12 juillet -23 septembre 2001)
Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris (13 février -29 avril 2002)
2007
Andreas Gursky, KunstMuseum Bâle

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