Votre Association en perpetuelle - Association des Français du Japon
Transcription
Votre Association en perpetuelle - Association des Français du Japon
EDITORIAL 1. “Travailler moins pour obtenir plus” Pour continuer d’améliorer le nombre et la qualité de nos services, nous élargissons hors du comité notre base de volontariat à des « Chargé d’Affaires» pour des sujets particuliers. Si vous avez un talent, une expertise, un hobby, un souhait personnel qui vous tient à coeur, parlez-en nous! 2. “Développement vers la jeunesse”: Augmentation de la participation des jeunes grâce des prestations plus adaptées : «Arbre de Noël» pour les plus petits, plus d’activités sportives (aventure, karting, tennis, plongée sous-marine et autres) et pop-culture « Néo-Japonisme » (Vidéo Games, Mangas, Animés et CosPlay). Jeunes français, venez nous aider à mieux vous servir ! V otre Association en perpetuelle Evolution. La France et le Japon ont fêté le 150ème anniversaire du premier traité établissant formellement leurs relations ce 9 octobre dernier. Et comme tous les ans à cette même époque, le nouveau comité d’administration que vous avez élu (page 2), commence son travail. Merci aussi à tous nos membres, dont les cotisations font vivre l’AFJ, aux entreprises bienfaitrices qui nous soutiennent tout au long de l’année par leurs dons financiers ou en nature (page 10-11), ainsi qu’aux organismes qui nous autorisent l’usage de leurs locaux à Tokyo : Ambassade, Institut Franco-Japonais, Lycée et Aumônerie. Au nom de ce nouveau comité et au nom de vous tous, membres de l’AFJ, j’adresse mes remerciements au comité sortant pour le travail qu’ils ont accompli. Grâce à eux, les manifestations de l’AFJ ont battu tous des records de participation : près de 200 nouveaux aux cafés accueil, plus de 200 skieurs sur les pistes, plus de 300 convives au gala, plus de 700 citoyens et amis pour la fête nationale en juillet. Je tiens à remercier tout particulièrement le président sortant, Bernard Anquetil, qui oeuvre pour l’AFJ depuis plus de trente ans! C’est donc avec grand plaisir que nous nommons ce fidèle serviteur de toujours : Vice-Président d’honneur. Etre membre de l’AFJ, c’est bien sûr bénéficier de ses services et participer aux nombreuses activités quelle propose tout au long de l’année. Mais c’est aussi nous faire connaître vos talents, vos compétences, vos initiatives; nous faire partager vos passions… L’AFJ a besoin de vous tous. J’adresse également nos remerciements les plus chaleureux à l’ancien consul Monsieur Philippe Le Corre et son épouse Thérèse, pour leur coopération et leur gentillesse durant les années passées avec nous. Nous souhaitons la bienvenue au nouveau consul pour le Japon de l’Est, Monsieur Philippe Martin (page 3). L’esprit de l’AFJ est immuable et ses buts sont toujours les mêmes: L’ACCUEIL des nouveaux compatriotes pour faciliter leur intégration (page 5); la CONVIVIALITE entre français et japonais francophones, avec l’organisation de nombreuses manifestations et activités quasi hebdomadaires (Voir les nombreux compte-rendus des nos membres dans ces pages); enfin la SOLIDARITE afin de venir en aide aux ressortissants français en difficulté. Mais l’AFJ continue d’évoluer. Ainsi, pour mon élection, j’ai annoncé un programme (ou « Manifesto » mot très à la mode actuellement), composé de cinq points que je vous rappelle ici: 3. “Coopération associative plus soutenue”: L’union faisant la force, l’AFJ renforce sa coopération avec les autres associations françaises. Je renouvelle aujourd’hui cet appel de coopération aux associations ayant des compétences spécifiques et complémentaires à celle de l’AFJ, qui se veut une association généraliste. 4. “Ouverture vers la population japonaise francophone”: Augmentation de la participation de membres japonais francophones en faisant appel pour cela à l’aide des nombreuses sociétés francojaponaises thématiques. Francophones du Japon, rejoignez les français du Japon! 5. “Amélioration de la couverture nationale” Amélioration de la couverture nationale, en particulier pour Japon Accueil. Et pour cela, français en province et sociétés franco-japonaises régionales, nous avons besoin de vous! En conclusion, ouvrez vos agenda et affutez vos crayons, car nous avons une année 2008/2009 riche en perspectives. D’ores et déjà, n’oubliez pas de noter les dates de nos plus grandes rencontres : La Fête du Beaujolais le 20 Novembre 2008, l’Arbre de Noël le 13 Décembre 2008, le Gala AFJ le 18 Avril 2009 et le Bal des Lampions le 12 Juillet 2009. Jean-Bernard Dumerc Président du Comité 2008/2009 Association des Français du Japon http://www.afj-japon.org Section consulaire, Ambassade de France 4-11-44 Minami-Azabu, Minato-ku, Tokyo 106-8514 Japon Composition 1 Vie de l’AFJ Français au Japon L’Administration de l’AFJ 2008/2009 J Membres d’Honneur Michel HAOUR e sais gré à l’Association des Français du Japon de m’avoir accueilli si chaleureusement dès mon arrivée à Tokyo. Pour un agent des Affaires étrangères les mots de bienvenue des compatriotes sont toujours réconfortants quand il prend ses nouvelles fonctions dans une ville inconnue. Et quelle ville que Tokyo pour un premier regard sur le Japon! Bernard ANQUETIL Président D’Honneur Je viens de servir trois années au consulat général de France au Caire (Egypte) et le contraste entre ces deux mégalopoles est des plus frappants. S’il illustre les multiples facettes du monde contemporain, il met aussi à l’épreuve la faculté d’adaptation des foyers français établis à l’étranger quand ceux-ci doivent, le plus souvent pour des raisons professionnelles, quitter un continent pour un autre après quelques années. Vice-Président D’Honneur Bureau Jean-Bernard DUMERC Président [email protected] Bernard SOUROQUE Sabine DELEMER Vice Président Secrétaire Generale [email protected] Pour mieux accompagner ces familles tout au long de leur périple à l’étranger et faciliter leurs démarches, l’administration consulaire s’est profondément réformée depuis 2002. Aujourd’hui elle recourt presqu’exclusivement au traitement informatique des données relatives aux personnes et peut offrir à l’usager un service parmi les plus rapides au monde pour délivrer des titres d’identité ou de Philippe MARTIN voyage, tout en observant les contraintes de la réglementation dans ce domaine. L’inscription au Chef de la Section consulaire registre mondial des Français établis hors de France (qui peut désormais s’effectuer avant même de quitter la France) permet en outre de comparaître une fois seulement au consulat de rattachement. En effet, le dépôt de sa photographie d’identité et de sa signature évite ensuite à l’usager d’avoir à se représenter systématiquement lors de démarches ultérieures, lesquelles se font couramment par voie postale ou électronique. Sylvain HEDDE Tresorier [email protected] [email protected] Administrateurs Elus Mathieu CYNOBER Nathalie DELEVILLE Attaché Jeunesse et Saitama Attachée Culturelle [email protected] [email protected] Guilhem DEPELLEY Attaché Bulletin, Sports et Nature [email protected] Gilles GAURY Antoine GRILLARD Rapporteur Comission Site & Attaché Chapitre Yokohama [email protected] Attaché Sports Adjoint [email protected] Carole HIRIART Hélène LAVRUT Hélène PLA Franck SYLVAIN Olivier RAGU Anne-Marie TEZENAS Attachée Gastronomie Webmester Ludisme Ataché Nature Ataché Societes FrancoJaponaises Attachée Sports, WE Ski [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] Administrateurs Cooptés Miyuki AWANO Atachée Relations Japonaises [email protected] [email protected] Commisaires Aux Comptes Junko FUKUDA Pierre SEVAISTRE Atachée Relations Culturelles [email protected] Commisaire aux comptes Emmanuel PRAT Commisaire aux comptes AFJ Kansai Secrétariat Secrétariat Alain BERNARD Kyoko TAKEDA Aline LECOMTE Président [email protected] Secrétaire [email protected] Gestion Adhérents [email protected] L’AFJ sur Facebook: http://www.facebook.com/group.php?gid=31920473104 Calendrier des activites AFJ 2008/2009: http://cms.afj-japon.org/index.php?id=125 2 Le Mot du Consul [email protected] Cette rationalisation des moyens consulaires veut également s’étendre à la gestion des crises que connaissent périodiquement des pays ou des régions dans lesquels nos ressortissants résident en nombre significatif. Partie intégrante de la nation, la communauté qu’ils constituent appelle alors toute l’attention des pouvoirs publics. La mise en place récente au Quai d’Orsay d’un Centre de crise, à vocation universelle et doté de puissants moyens, est destinée à répondre aux préoccupations légitimes quant à la sécurité de nos compatriotes dans de telles circonstances. De son côté, en période d’urgence, l’équipe consulaire continue d’assurer sur place un contact direct avec les foyers qui seraient touchés. Dans un pays comme le Japon où le risque, principalement sismique, n’est pas un vain mot, ce dispositif à deux niveaux cellule d’urgence à l’ambassade, centre de crise à Paris - repose d’abord sur l’image aussi exacte que possible de la population française alors présente sur le territoire: à cet égard, on mesure tout l’intérêt de se signaler à l’ambassade à travers l’inscription au registre. Au nom de toute la section consulaire de Tokyo, j’adresse aux membres de l’AFJ mes vœux pour un heureux séjour au Japon. Pourquoi et comment devenir membre de l’AFJ? L’AFJ, c’est : • L’accueil des Français venant vivre au Japon. (Japon Accueil) • L’organisation de nombreux événements et activités. • L’aide aux Français en difficulté grâce à la Caisse de Secours. Pour recevoir Le Bulletin et les détails pratiques des activités et des événements par courrier electronique, inscrivez-vous en ligne sur le site, rubrique "inscription." Adhérer à l’AFJ vous permet de bénéficier d’importantes réductions sur les activités et événements, de participer à l’entraide communautaire et aux frais de fonctionnement de l’association. L’adhésion est valable un an à compter de la date d’inscription. Montant de la cotisation: • Famille: 10.000 yens • Individuel: 6.000 yens • Famille-jeunes (chacun 29 ans ou moins): 5000 yens • Individuel-jeune (29 ans ou moins), Religieux et retraités: 3000 yens Au Sommaire Editorial......................................................................01 Le Comité 2008/2009................................................02 Le Mot du Consul......................................................03 Pourquoi et comment devenir membre de l’AFJ....03 Japon Accueil.......................................................04-05 Randonnée............................................................06 Sumo..........................................................07 Gala...........................................................08-09 Les responsables par quartier............................10-11 Raf ting........................................................12 Weekend moto.....................................................14-15 Karting...............................................................16 Bal des Lampions......................................................17 Fuji..........................................................18-19 Correspondances.........................................20-21 Théâtre Physique......................................................22 Ballet “Le Parc”.........................................................22 Café Accueil...............................................................23 Plus de détails sont disponibles sur le site web de l’association www.afj-japon.org ou par e-mail [email protected] 3 Français au Japon Français au Japon Japon Accueil Japon Accueil de quoi s’agit-il? L a première mission de l’AFJ est l’ACCUEIL de tous nos compatriotes et de nos amis francophones. Les très nombreuses visites de notre site : www.japon-accueil. org témoignent de sa grande utilité et l’efficacité de son réseau de correspondants locaux en font un service indispensable et très apprécié. Mais Tokyo n’est pas la seule et grande destination des français expatriés : nos grands groupes et sociétés françaises ont de nombreuses implantations dans les autres villes du Japon et l’enseignement de la langue et de la culture françaises se fait à travers tout le pays. C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité faire évoluer « Tokyo Accueil » en «Japon Accueil» (www.japon-accueil.org) et en coordonnant des relais existants ou nouveaux dans d’autres préfectures. Qui sont-ils? Merci à tous nos bénévoles qui facilitent votre installation et qui font preuve d’un dynamisme et d’une grande générosité. Il s’agit d’un réseau de correspondants locaux, proches de votre domicile, dans vos préfectures, villes ou quartiers. N’hésitez pas à les contacter. Toutes les coordonnées sont reprises sur notre site. Où les rencontrer? Des Cafés Accueil (gratuits) sont organisés deux fois par an (en septembre et en janvier) à Tokyo afin de mettre en contact les nouveaux arrivants avec leurs responsables de quartiers et leur 4 présenter l’ensemble du milieu associatif franco-japonais. Des initiatives vont être mises en place sur les autres villes et en particulier sur Yokohama. N’hésitez pas à vous inscrire. Correspondants Locaux Catherine MEKKAOUI Des Dîners Accueil (payants) en septembre et en janvier sont également prévus pour tous ceux qui ne peuvent se libérer en journée. Soyez donc les bienvenus ! Inscrivezvous rapidement, les places sont limitées. Des Cafés-Rencontres de quartier (gratuits) organisés à l’initiative des correspondants locaux. Ce sont des réunions d’informations où vous y rencontrerez ainsi rapidement des personnes de votre voisinage. Une permanence de Japon Accueil a lieu chaque premier mardi du mois (sauf vacances scolaires) de 10h00 à 12h00 à la bibliothèque de l’Ambassade de France à Tokyo. Tout e l’a n n é e p a r e -m a i l ou p a r t élé phon e. Qu’est-ce que la FIAFE ?Qu’estce que la FIAFE? Précisons que “Japon Accueil” est membre de la FIAFE (Fédération Internationale des Accueils des Français et des Francophones à l’Etranger). La FIAFE fêtera ses 25 ans en 2009. Elle est basée à Paris et composée de bénévoles qui ont bien souvent des expériences d’expatriation. On compte aujourd’hui 150 bureaux et antennes répartis dans le monde. La FIAFE vient de créer le « Relais retour en France » qui vous aide à « tourner la page lorsque l’on redevient français en France ». Une permanence le lundi de 11h à 13h (sauf juillet et août) est assurée dans leurs locaux : Banque Transatlantique située au 26 avenue Franklin Roosevelt à Paris 75008. Japon Accueil Coodinatrice Tél. 01 56 88 72 23 www.fiafe.org courriel : [email protected] Heidi CHERON Bunkyo-ku Nathalie THOMAS Catherine AUTEBERT Carole HIRIART Chiyoda-ku Chiyoda-ku Marie LERASLE Minato-ku Minato-ku Veronique MAEKAWA Setagaya-ku [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] Florence JOLY Isabelle MENARD Monica HENRY Clotilde JACKOW Aline LECOMTE Benedicte SERAIN Olivier RAGU Vous êtes-vous procuré le sésame indispensable? L’AFJ édite un ouvrage depuis plusieurs années maintenant: le Guide Tokyo Accueil, le sésame indispensable à toute installation à Tokyo et à Yokohama... un recueil de toutes les adresses utiles et pratiques. IMPORTANT: Nous travaillons sur la nouvelle édition 2009… Il s’agit de VOTRE édition alors n’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires, de vos bonnes adresses. Partageons ensemble toutes vos découvertes. Votre aide est précieuse. Contactez-nous rapidement! Rappel: “Japon Accueil” se veut un complément des services officiels des Consulats de France au Japon, qui restent le premier contact pour tous les résidants français, notamment pour se faire enregistrer: Japon Est (Circonscription de Tokyo) et Japon Ouest (Circonscription d’Osaka). Les Correspondants Locaux ont un rôle d’accueil, d’intégration et de communication pour les autres services de l’AFJ et plus particulièrement toutes les activités de convivialité et de solidarité. Ce rôle est différent du rôle sécuritaire des “Chefs d’îlots”, qui ne doivent donc être contactés uniquement en cas de sinistre. [email protected] Sabine DELEMER, Présidente de Japon Accueil 080 3126 1003 Catherine MEKKAOUI, Coordinatrice 080 3217 9951 Shibuya-ku Shinagawa-ku Shinjuku-ku Shinjuku-ku Shinjuku-ku Shinjuku-ku Suginami-ku [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] Pascale VRIGNAUD Beatrix SHIMIZU Laurent CARLIER Alain BERNARD Michel Ramser Stephan DUCOUP Marie-Jo YABUUCHI Toshima-ku Aichi-ken Chiba-ken Hyogo-ken Ashiya-shi Kobe-shi Nishinomiya-shi [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] Gilles GUERRIN Muneshiro YAMAZAKI Gilles GAURY Genvieve KINTZEL Mathieu CYNOBER Isabelle MIYAZAWA Richard DELRIEU Yokohama-shi Yokohama-shi Gifu-ken [email protected] Kamakura-shi [email protected] Jean-Christoph HELARY [email protected] [email protected] Saitama-ken [email protected] Sendai-shi [email protected] Shiga-ken [email protected] Recherche des Volontaires, en particulier pour Chuo-ku, Koto-Ku, Meguro-ku, Nakano-ku, Ota-ku, Taito-ku, Saitama-ken, Kyoto-Fu et Kyushu. Shikoku [email protected] REGION TOKYO-TO KU Arakawa-ku Shibuya-ku Shinjuku-ku KANAGAWA-KEN Kawasaki-shi CHIBA-KEN Yachiyo-shi SHIZUOKA-KEN MIYAGI-KEN Osaka-fu NOM Laurence NICOLAS Nancy TREMBLOT Ines COBEE Florence DEBAUD Nathalie LE ROUX-SHIMADA Dominique YATA Isabelle MIYAZAWA Alexis d’HAUTCOURT EMAIL arakawa@afj-japo [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] 5 Le printemps 2008 de l’AFJ — AVRIL Le printemps 2008 de l’AFJ - MAI Randonnée Sumo 11 Mai 2008 N Asashoryu sous les coussins otre sortie SUMO, initialement annoncée pour le samedi 10 mai dans notre calendrier (oups ! Impossible puisque le tournoi ne débute que le dimanche…), a connu une fois encore un grand succès puisque nous étions 40 membres de l’AFJ à nous retrouver devant le stade de Ryogoku Kokugikan en ce dimanche 11 mai 2008 pour participer à une grande et belle première journée du tournoi NATSU BASHO de Tokyo. l’atmosphère shinto de Miyazaki, Totoro. J’avais l’impression que les dieux de la Nature jouaient à cache-cache derrière les grands pins et nous chatouillaient le cou à notre insu avec des brindilles magiques. 17 Avril 2008 UNE R ANDO SHINTO C e dimanche 17 avril restera inoubliable. C’était la première fois en quinze ans que votre serviteur, le chroniqueur mondain Bob Riviera, se levait avant 10h00 du matin. J’ai donc retrouvé une bande de joyeux lurons relax mais motivés, à une heure très matinale, gare de Shinjuku. Dès l’arrivée de notre train dans la vallée encaissée de la Tamagawa, la journée a pris la couleur tendre des cerisiers en fleurs. Hanami avait beau être terminé à Tokyo, la floraison s’étirait dans la fraîcheur des hauteurs. Le brouillard dansait en anneaux vaporeux autour de monts à l’intéressante géométrie de pains de sucre. Notre guide nous annonçait une petite marche sympathique de 7 kilomètres pour 538 mètres de dénivelé. Nous avons attaqué la Takamizusanzan avec enthousiasme. La bruine et une brise légère nous ont vite enveloppés ; l’ambiance évoquait celle du magnifique dessin animé à 6 Après quelques heures de marche, dont une descente un rien acrobatique sur des cailloux luisants de pluie, humides mais contents, nous sommes arrivés dans un lieu qui réussit à me surprendre (et pourtant, dans les nuits de Shibuya et de Roppongi, le mystère est mon lot quotidien). Dans un temple antique au fronton de bois ciselé et aux belles tuiles grises et patinées, une petite communauté s’était réunie pour un matsuri au parfum ancestral. Des danseurs nous ont offert une danse du lion et une histoire d’amour. Les costumes et les masques étaient splendides, leurs couleurs perçant le brouillard de flammèches joyeuses au son d’un orchestre de fifres et de tambours. Nos hôtes nous ont offert de l’amazake, un saké non filtré, légèrement sucré, à l’allure de bouillon de brume. On prend tout d’abord la direction du musée pour les explications de ce sport national si singulier et obtenir quelques savoureuses anecdotes distillées par notre Sensei: Sandra. Saviez-vous que: -les rikishi (lutteurs de sumo) se lèvent à 5 h du matin et que leur journée est jalonnée d’entrainements intensifs, de siestes et de repas (5 minimum). -un rikishi consomme entre 8 000 et 10 000 calories par jour (cela correspond à plus de 20 gros hamburgers par jour !) -le chanko nabe, grande marmite de légumes, viandes, poissons et bouillon, constitue le repas principal, riche en protéines et lipides. Ce sont les apprentis qui le préparent dès l’aurore. -les rikishi doivent garder les cheveux longs durant toute leur carrière afin de pouvoir arborer le chon mage (chignon haut en forme de feuille de gingko). Cela peut parfois poser problème à certains sumotoris étrangers à la calvitie naissante voire affirmée comme ce pauvre russe Hakurozan! -avant chaque combat, les lutteurs frappent le sol du pied pour chasser les esprits et jettent une poignée de sel en signe de purification sur le dohyo (cercle de 4,55 m de diamètre délimitant la zone de combat). Nous nous installons ensuite confortablement au premier étage de l’arène pour assister au premier combat dans une ambiance bien détendue: on mange, on boit, on bavarde, on se lève pour aller chercher pop-corn et glaces … tandis que les sumotoris, imperturbables, sont tout à leur rituel avant la confrontation physique. Le but de ces combats est d’éjecter l’adversaire hors du cercle délimité ou de lui faire toucher le sol par une autre partie du corps que la plante des pieds. Difficile d’identifier la prise (82 sont officiellement répertoriées) utilisée lorsque l’affrontement ne dure que quelques secondes! L’intensité des combats va crescendo car les meilleurs ne se présentent qu’en fin de journée. On vit alors un grand moment puisque arrive enfin le tour du champion en titre très attendu : ASASHORYU qui va combattre un challenger. Les spectateurs retiennent leur souffle à l’arrivée du Yokozuna (rang le plus élevé que peut atteindre un lutteur)... Malheureusement, celui-ci s’étale de tout son poids dès la première seconde. Bouh … Le voici conspué et hué par une foule déchaînée jetant les coussins de chaises en direction du dohyo. Alors, pas si impassibles que ça, nos amis japonais, non? Texte: Carole HIRIART Photos: Daniel CONDAMINAS Je me suis dit que je n’étais pas prêt à quitter le Japon, ce pays s’infiltrait trop subtilement dans mes nerfs, à coups de brouillard mystique et de soupe des origines. Une fois de retour dans la foultitude grouillante de la gare de Shinjuku, j’avais l’impression de flotter sur un petit nuage offert par le dieu du Vent. Texte: Bob RIVIERA Photos: Daniel CONDAMINAS 7 Le printemps 2008 de l’AFJ — MAI Le printemps 2008 de l’AFJ — MAI Gala Gala 17 Mai 2008 Le Gala qui m’a rendu gaga C ertaines nuits comptent double dans la vie d’un homme. Surtout dans celle des chroniqueurs mondains. Le public nous imagine une existence super zen et extra glamour, débordante de créatures de rêve et de cigares cubains comme dans un rêve produit par Bill Clinton. Le public s’illusionne. Tout a commencé par un appel en catastrophe du rédacteur en chef, samedi 17 mai. —Bob, je suis dans une ratatouille internationale. Laetitia m’a fait faux-bond. Il faut que tu me couvres le Gala de l’AFJ à sa place. —Quand ça, patron? —Dans deux heures. C’est le 150ème anniversaire des relations francojaponaises, une soirée soutenue par la Chambre de commerce et d’industrie française au Japon. Il y aura l’ambassadeur Philippe Faure et sa délicieuse épouse, Christine. Il me faut un papier qui dépote. À fond. —Où est Laetitia? —Partie à la concurrence. Cette traîtresse couvrira l’événement pour Vogue. J’ai expliqué à mon patron que vu les circonstances, il allait devoir m’autoriser une note de frais indécente. Il a accepté. Laetitia venait certes de plaquer le journal, mais deux semaines auparavant, c’était moi qu’elle avait largué sans merci. Sous le prétexte que « j’étais habillé comme l’as de pique ». Un plan germait déjà dans ma cervelle embrumée par ma dernière nuit à Roppongi. A côté de votre serviteur Bob Riviera, Patrick Bateman, l’infamant héros d’American Psycho, allait passer pour aussi inoffensif et mal sapé que Winnie l’Ourson. Laetitia et Vogue n’avaient qu’à bien se tenir. Chronique mondaine rimerait avec corrida, et revanche avec maestria. 8 Je suis arrivé au Hilton Tokyo au volant d’un Concept Car Peugeot qui aurait ravalé Daniel Craig dans Casino Royale au rang de plouc. Le pare-brise avait un petit côté Golden Boy de retour de Wall Street avec ses autocollants Shinsei Bank, Société Générale, Calyon, Natixis et Euro Japan. J’avais mon smoking Dior, avec au revers quelques chouettes pin’s Valeo, Barco, Nissan, Saint-Gobain, Air France, Total et B&B. Ma montre Tag Heuer groupe LVMH rutilait à mon poignet, j’étais parfumé par Guerlain et coiffé par L’Oréal. Et j’avais ma bombe à oxygène en plaqué or Air Liquide pour me réveiller les neurones en cas de besoin. Bref, j’aurais pu jouer dans Ocean’s Eleven les doigts dans le nez et sans prononcer une ligne de dialogue, mais en volant la vedette à George Clooney et Brad Pitt réunis. La soirée a littéralement démarré tambour battant. Les organisateurs avaient engagé un groupe de joueurs de taiko, d’énormes percussions traditionnelles japonaises qui auraient électrisé des limaces sous neuroleptiques si elles avaient pu avoir un carton d’invitation. C’est beau à pleurer des larmes de saké. J’ai joué des coudes pour rejoindre le bar. Et reconnu illico presto la chute de rein de Laetitia. Elle s’est retournée et a fait mine de ne pas me voir. Elle était sexy à hurler dans sa robe noire Céline et un tour de cou en forme de grenouille signé Hozumi Collection. Elle buvait du Pernod Ricard sans glace pour faire sa singulière. J’ai demandé une eau gazeuse au barman pour contrer le coup et jouer la radicalité. —ÇA GAZE AVEC VOGUE? ai-je hurlé pour dominer le chant lancinant du tambour. —EST-CE QUE JE TE DEMANDE SI TA SŒUR A DES SKIS ROSSIGNOL, HE PATATE! —Ma sœur a des skis Salomon, et elle glisse où elle a envie, ai-je répliqué d’une voix posée. Les yeux de Laetitia étincelaient de colère. De fait, j’ai eu une illumination. J’ai compris qu’elle ne m’avait pas quitté pour mon soi-disant manque de goût vestimentaire, mais parce qu’elle avait eu vent de mon aventure avec une monitrice de ski à Hakuba, l’hiver dernier. —Laetitia, je crois qu’il faut que nous parlions sérieusement, toi et moi. —PLUTOT AVALER UNE POUTRELLE ARCELOR MITTAL. Elle filait déjà vers la salle à manger. Le sort a voulu que nous soyons placés à la même table. Nous avons eu droit à quelques discours bien troussés, les people étaient en verve. Laetitia a essayé de me faire sortir de mes gonds en draguant ostensiblement son voisin de droite, un ponte de Saint-Gobain fort bien de sa personne. Le défilé de mode a été à la fois une petite merveille et un profond supplice. De ravissantes jeunes femmes ont présenté une ligne exquise de kimonos. Et l’affaire aurait été un sans faute si un gaijin, trop bien bâti pour être honnête, n’avait fait partie de la distribution. Sa façon de porter la casquette dans un mixte « Titi Parisien rencontre Beat Takeshi », est allé droit au cœur du public féminin. À la fin de sa prestation, le jeune homme est venu saluer Laetitia, et mon sang n’a fait qu’un tour. Ce type était mieux habillé que moi. Jamais je n’aurais eu l’idée de faire dans l’esthétique fusion. Je me suis mordu l’intérieur des joues trois fois pour éviter de balancer mon poing dans sa petite gueule d’amour. Le tirage de la tombola a été une crucifixion. Le jeune dandy à la sauce nipponne a gagné le gros lot: une virée romantique en Bretagne au volant d’une Porsche. Il n’a pas eu de meilleure idée que de proposer à Laetitia de l’accompagner. Ils se sont tortillés pendant des heures sur la piste de danse, et ce, grâce aux bons soins d’un DJ Fabrice en trop grande forme pour mon petit cœur meurtri. Quand Juanes a entonné La camisa negra, une chanson d’amour désespérée, Laetitia et son nouveau partenaire étaient serrés langoureusement l’un contre l’autre. Mes voisins de table étant rentrés chez eux, je n’ai pas hésité à finir les verres d’autant que le divin breuvage était offert par le Baron Philippe de Rothschild. J’ai quitté la salle avec pour seule compagnie un ticket de tombola, et suis allé récupérer mon lot surprise auprès des gentils organisateurs. Un garçon hilare m’a remis un énorme tigre en peluche de deux mètres de haut offert par Asian Tiger. J’a i insta llé le tigre su r le siège passager de ma Peugeot et lui a i passé la ceint u re de sécu r ité. —La nuit est à nous, t u con na is un ba r sympa où tout oublier? lui a i-je dema ndé. Là-dessus, j’ai entendu la voix de mon boss comme s’il me parlait à l’oreille. «Tu rentres au bercail et tu écris ton foutu papier, Riviera. Je ne te paye pas pour faire la causette à des peluches à 2h00 du mat’ dans une voiture de location.» J’ai mis le contact. Arrivé chez moi, je me suis attelé à cette foutue chronique. Deux jours plus tard, mon patron m’a appelé alors que je prenais mon bain, le tigre posé sur le rebord de la baignoire. J’avais trouvé un nom à mon nouveau compagnon : Bob Junior. —Tu as lu la chronique de Laetitia dans Vogue, Bob ? —Non, patron. —Dommage. C’est une leçon de journalisme. Précision, densité, élégance. Tu vois ce que je veux dire? —Pas vraiment, non. —Pas mal ton papier sur le Gala AFJ. Mais tu m’avais habitué à mieux. Je te donne encore une chance. Tu vas me couvrir la rando AFJ dans la montagne. Six heures de marche, gentil petit dénivelé, pluie annoncée. Bonne route, petit. J’ai reposé mon mobile sur le bord de la baignoire avant d’interpeller mon tigre. —Tu pars en rando avec papa, ça nous changera des galas. Bob Junior ne m’a pas contredit. Texte: Bob RIVIERA Photos: Daphnee HAOUR & Daniel CONDAMIAS 9 Sponsors AFJ 2008 Merci à nos généreux bienfaiteurs PLATINE ARGENT BRONZE OR Hyatt, Dalpayrat Foreign Law Office, Le Tanneur Japan, Eurocopter, NichiFutsu Boeki-SCETI, Rougier, SBA Consulting, Schneider Electric Japan, Villeroy et Boch, Windsor Golf Park Club, Agnès B, Club Med K. K., Five Japan, G. K. Japan Agency Co. Ltd, Legris K. K., Louis Vuitton, Pecs Reality, Benoit Aoyama, Lugdunum, Pachon, Valrhona IVOIRE Air Tahiti, Berthier Associés, Clestra Hauserman K. K., Deniau Sogokenkyusho Ltd, Dis Export, Espace Langue Tokyo, Esprit Bigot, French F&B Japan, Kotoba Editions, Tokyo Prevention, Baccarat Pacific K. K, Danone Waters of Japan Co. Ltd, Shingen Japan, Lecomte Co. Ltd, Nippon Express, Les patisseries Pommier, Wakaba Co. Ltd, et les restaurants L’Osier,Le Cordon Bleu Daikayama, « JJ » Roppongi, Chez Pierre, Frenchdining, La brasserie de l’Institut, le 6eme sens, Le Brin Muguet, le Petit Tonneau 10 11 L’événement de l’AFJ — MAI Rafting 24 Mai 2008 On s’est amusé, non moins sans quelques petites frayeurs, à contrôler tant bien que mal nos embarcations pneumatiques joyeusement ballotées par les eaux vives qui venaient parfois flirter un peu trop près des rochers. s’est invitée à l’heure du digestif... sur nos pauvres motards qui reprenaient la route pour Tokyo alors que les automobilistes partaient profiter des joies du grand Onsen situé dans l’hôtel voisin: un moment de détente agréable et très apprécié par tous. Nous avons ainsi profité d’un superbe et long parcours de rafting sur la rivière TONE grâce notamment à la fonte des neiges avoisinantes, encore bien visibles sur les sommets. Quelle vue magnifique! Malgré nos nombreux efforts, souvent maladroits et désynchronisés sur les pagaies, nous n’avons pu éviter une glissade très originale sur une pente de barrage… On appelle cela: « la cerise sur le gâteau! » ou une poussée d’adrénaline très agréable. Nous étions tous, motards et familles, casqués et bien isolés d’une eau plutôt glaciale… par du néoprène de la pointe des pieds jusqu’au cou! Le soleil était heureusement au rendez-vous et nous a réchauffés durant le barbecue très attendu et bien mérité! Mais notre joie fût de courte durée car la pluie Un très grand merci à toute l’équipe organisatrice: nos fidèles « GO de l’AFJ » bien sûr et plus particulièrement à notre charmante hôtesse japonaise qui a su nous recevoir avec une pédagogie et un sourire très américains. Une pensée particulière pour l’organisation du barbecue: on sent l’expérience! Sensations pures C omme tous les ans, l’AFJ nous offrait les joies et l’excitation du rafting. Texte: Nicolas HUGODOT Photos: AFJ > Cambodia > China > Hong Kong Asian Tigers Move Management Specialists > Indonesia > Japan > Laos 12 CONTACT: Sandra Van Gessel-Yoda > Malaysia Asian Tigers Premier Worldwide Movers Co.,Ltd. 6th Floor, Nakata Mac Toranomon Building 1-1-10 Atago, Minato-ku Tokyo 105-0002, Japan > Philippines Phone: (81-3) 6402 2371 Fax: (81-3) 6402 2305 [email protected] www.asiantigers-japan.com > Taiwan > Singapore > South Korea > Thailand > Vietnam Le printemps 2008 de l’AFJ — MAI Le printemps 2008 de l’AFJ — MAI Weekend Moto Weekend Moto(Suite) tellement l’endroit semble reculé. Après le repas et une micro-sieste, nos montures nous rappellent pour la descente vers le lac de Chûzenji. Le soleil daigne enfin se montrer et la route devient, pour le coup, vraiment très agréable pour arriver au lac. Tokyo étant encore loin, on se passera de visiter les temples de la dernière étape de Nikkô. C’est un peu dommage mais une autre occasion se présentera sans doute. La célèbre descente à sens unique depuis le lac est assez difficile, surtout avec une chaussée un peu mouillée, mais elle reste plaisante. Quel plaisir de pouvoir doubler sans contrainte la longue file de voiture qui roulent au pas sur des kilomètres. 24 25 Mai 2008 Balade Alpine en Moto C ette année, l’AFJ proposait une balade motorisée de deux jours dans les Basses Alpes Japonaises afin d’apprécier les charmes de l’arrivée du printemps dans les montagnes. La journée s’annonçait difficile avec un réveil très matinal : 4h45. C’était un peu tôt pour un samedi matin. Un dernier coup d’œil sur les prévisions météo, ça s’annonce moyen-moyen, mais qu’importe, allons-y! Le sommeil résiduel s’estompe néanmoins pendant les 15km qui nous mènent, ma passagère et moi, au point de rendez-vous à proximité de l’Institut. Nous arrivons à l’heure pile : 6h30. Le groupe est des plus faciles à identifier avec une dizaine d’engins, plutôt des grosses cylindrées… on est tout de suite dans le bain : on n’est pas là pour rire. Ce groupe impressionant de 20 motards donne une sérieuse impression d’expérience et je me sens un peu « vert » avec mon permis tout frais… Une fois la dernière moto arrivée, nous prenons la route direction la Kanetsu Express Way. Ce petit parcours urbain permet de s’habituer à rouler en convoi et nous croisons déjà quelques confrères nippons. Une fois sur l’autoroute, nous lançons les chevaux et le cortège s’étiole. Je me cale aux environs de 140 km/h, une vitesse confortable pour un début mais sans comme mesure avec les fonceurs qui roulent eux à des vitesses non avouables. La route n’est pas des plus passionnantes mais heureusement ça défile et j’ai hâte que l’on arrive sur les routes plus accueillantes de la préfecture du Gunma. Première pause sur l’aire de repos de Kamisato et nous nous préparons à nous séparer des « rafteurs » motocyclistes, qui ont choisi l’option rafting en eau fraiche pour le matin. Encore 40 km et nous sortons enfin de l’autoroute. L’asphalte commence à prendre des courbes et des reliefs plus séduisants. Nous ne rencontrons aucun problème jusqu’à la traversée de Karuizawa, Murphy et son impitoyable loi nous aurait-il oubliés? Et bien non ! Après la ville, la montée est des plus agréables à travers les régions de Ikaho, Minakawani et Nozoriko avec un arrêt au lac de Harunako. Les virages sont bien marqués, à tel point que les plus rapides, dont nos gentils organisateurs, décideront de s’en payer une bonne tranche en la refaisant. Cependant l’escouade des limaçons (à laquelle j’appartiens) déjouera les pronostiques sur sa vitesse d’ascension et, ce faisant, nous nous tromperons de route à l’embranchement suivant que nous atteignons avant le retour des bolides. Alors que les fonceurs tardent à nous rattraper, un doute sérieux nous étreint, nous nous arrêtons pour attendre un peu puis faire demi-tour. Au moment de repartir la guigne frappe, une Yamaha refuse de redémarrer. On tente la poussette, une gageure avec un engin de ce poids, sans succès. Heureusement, les secours arrivent et le maître mécanicien de la sortie nous arrange la chose (un mauvais contact au niveau de la batterie). Nous croisons un duo de notre bande arrêté un peu plus loin. Nous apprendrons plus tard que là aussi le circuit électrique était en cause, le coupe-circuit de sécurité était coupable sur ce coup. Finalement nous arrivons à Minakami et son barbecue avec à peu près une heure de retard sur les prévisions. Heureusement, les rafteurs n’ont pas tout mangé et nous savourons un repas et un repos bien mérités. Alors que les premières gouttes tombent, on décide de reprendre la route pour un petit ride digestif. Nous parcourons tout au plus une dizaine de kilomètres avant de rebrousser chemin face aux intempéries. L’évènement marquant sera la seule chute du week-end, sur l’alsphate mouillée des tortueuses routes de montagnes, heureusement sans gravité mise à part de la taule rayée, du textile déchiré et des courbatures pour les journées à venir. Les prudents qui avaient préféré allez à la pêche dans la rivière Tone ont bien eu raison! Pour se remettre de nos émotions, nous partons à la recherche du meilleur onsen « rotenburo » du village, qui s’avère être très bien caché ou pas trop bien indiqué. C’est donc déjà bien fatigués que 14 Une fois en bas, on prend directement la Nikkô Express way et nous libérons une nouvelle fois les chevaux. Ce n’est qu’arrivés à la barrière de péage que nous nous regroupons de nouveau. Le temps de se quitter est arrivé, et chacun repart. Un grand tour sur le shutô nous permet d’apprécier la nuit tombante sur Tokyo, et la vue est là aussi magnifique. 600km plus tard, je suis de retour à la maison, fatigué mais content de mon week-end. nous apprécions les bienfaits du rotenburo à l’air libre et à la vue imprenable. Retour pour y passer la nuit à l’Alpine Lodge, une auberge complètement atypique, tenue par un New Zelandais implanté de longue date dans la région. Au menu ce sera « Hamburger set » et nomihodai, avec une grande première dans une formule « boisson à volonté», un barman incitant largement à boire, ravi d’avoir tant de français en un seul soir! Après le diner, certains se dechaînent au billard, mais la journée a été bien remplie et vers 22h je me décide à écouter l’appel de Morphée. marquons une halte à l’impresionnante retenue d’eau du barrage de Navanmata. La vue sur la vallée y est majestueuse. Nous nous arrêtons pour déjeuner, près du Col du Konsei, le restaurant donnant sur une piste de ski où un peu de neige subsiste en cette fin de mois de mai. On s’interroge sur la fréquentation possible de ce site par des touristes en hiver Pour conclure, je souhaiterais remercier Jean-Bernard, Fernand et Ludovic, les gentils organisateurs de ce week-end qui a été, plein de découvertes. Comme je voulais parcourir la « romantic road » locale, le choix du parcours a été, pour moi, des plus judicieux. Et j’attends la sortie de l’année prochaine avec une réelle impatience!! Texte: Christopher HANIN Photos: Volker SCHEUER Dimanche matin, la salle du petitdéjeuner se remplit au fur et à mesure des réveils. On devine que la nuit a été plutôt courte pour certains, et la soirée un peu difficile… Vers 10h30, la pluie a cessé et on reprend la route vers la préfecture de Toshigi. Si la « romantic road » japonaise que nous suivons n’a pas le charme architectural de son homonyme teutonne, elle n’en offre pas moins des décors majestueux et magnifiques. La végétation est printanière et les arbres à flancs de montagnes sont bien pourvus en feuilles ombrageant. Nous continuons à monter en altitude. Nous 15 Le printemps 2008 de l’AFJ — JUIN L’été de l’AFJ — JUILLET Karting Bal des Lampions 6 Juin 20 0 8 Sur les traces d’Alain PROST… G rande première : sortie KARTING ! Shinagawa, 7h15, un samedi matin… Est-ce vraiment une heure pour aller faire du karting, après un vendredi soir bien arrosé entre amis et une nuit aussi courte que ma mémoire sur ce qu’il s’est passé la veille? Il faut croire que si pour certains car le nombre de participants présents au point de rendez-vous est pour le moins impressionnant pour une heure aussi matinale. Et je ne suis pas le seul à avoir une petite mine… Je me dis vraiment que beaucoup de gens sont bien motivés par cette activité karting de l’AFJ!! Une nouveauté cette année paraît-il. Mais pourquoi n’y avaient-ils pas pensé plus tôt me direz-vous? Allez savoir… certains ou de totale découverte pour d’autres. Un japonais qui ne payait pas de mine nous a donné les explications pendant que Guilhem, notre GO du jour pour l’AFJ, nous faisait une traduction simultanée pour le moins singulière et toute personnelle de ces règles de sécurité. Le japonais, pensant que tout se passait à merveille, continuait ses explications, impérturbable et souriant. Une vraie tranche de rire! Nous voilà donc une quarantaine de « gaijins » à partir en train vers Hiratsuka, de bon matin, et à occuper l’espace vital des japonais qui pour certains partent au travail. Après un trajet dès plus agréable, à faire connaissance avec de nouveaux venus, nous sommes arrivés au karting club à l’heure, vers 8h45. Quelle prouesse pour des français! Après quelques mises au point par notre GO, redevenu sérieux, de peur que personne n’ai véritablement intégré les règles de conduite et qu’un embouteillage ne se forme au premier virage, c’est la séquence habillage: pantalon, gants, T-shirt long et hop, dans le bolide! Je passe avec la première vague, les mains crispées sur le volant, la visière rabaissée, Sur place, nous avons signé les décharges (obligatoires pour une activité comme celle-ci) et rempli les feuilles d’émargement nécessaire à notre identification, ou plutôt à notre “écorchage de prénom” devrais-je dire, par les lieutenants du club. le regard sur le kart devant moi et l’esprit vif, prêt à en découdre. A ma droite, un autre bolide, le moteur déja vrombissant. L’ambiance est là. Un petit sourire crispé à la caméra pour la postérité et les feux s’allument. Rouge… rouge… rouge… vert, c’est parti! S’en est suivie une explication des règles d’usage et de bonne conduite (au sens propre et figuré du terme) qui permettent de passer un moment agréable sur la piste, moment tant attendu pour La course commence : un virage à droite, un virage à gauche, une bonne ligne droite pour savourer les plaisir de la vitesse et… un mur de pneus pour me rappeler à la dure réalite des lois de 16 assister aux concerts ou se prélasser en goûtant une assiette de fromage avec un verre de vin. Une ambiance très familiale et décontractée dans les jardins côtoyait l’atmosphère plus électrique de la brasserie grâce à son DJ. la physique: “Qui joue au casse-cou, se prend le caoutchouc“. Implacable théorème!!! Après quelques tours de piste plus calmes et calculés, je passe le volant à mon partenaire et vais l’encourager avec les autres, relatant au passage à mes copilotes d’un jour les sensations pures qui m’ont envahies. 3 heures se sont écoulées, tantôt sur la piste, tantôt au stand et c’est comme si nous n’avions commencé qu’il y a 5 minutes. Rarement le temps a passé si vite. Il n’en a d’ailleurs pas fallu longtemps à notre GO pour remporter le meilleur temps de tous les temps! Podium bien merité cela dit. Je suis rentré à Tokyo ravis et sans trop penser aux courbatures qui 2 jours après, m’ont parcouru les bras de toute part… Ce fut une belle réussite pour une première. Une activité AFJ comme on les aime! Texte: Guilhem DEPELLEY Photos: IFJ 13 Juillet 2008 Bal des Lampions [Version Longue] C omme tout bon film, il en apparaît plusieurs versions. Nous avons eu le « bal aux lampions » qui est devenu, suite à une évolution étymologique et non, comme le disent certaines mauvaises langues, suite à la perte de notre belle langue par certains membres du comité après un séjour trop prolongé au Japon, le « bal des lampions ». Et cette année, nous avons eu «les célébrations du 14 juillet et le bal des lampions». L’amicale des Cuisiniers et Pâtissiers français au Japon, l’Union des Français de l’Etranger et les Bretons du Japon ont répondus présent pour aider à organiser. Les tentes furent prêtées par l’Institut et le Lycée Franco-Japonais, le champagne fut fourni par monsieur l’Ambassadeur, les services techniques de l’Ambassade nous ont activement aidés et les entreprises ont aussi beaucoup contribué par le biais du sponsoring. Je souhaite remercier particulièrement: L’ecruse, Bigot, Hotel de Mikuni, Coca-cola, le style Viron, Danone, Nakazawa, Napoli Ice cream, Nescafé, Valrhona, Paratos, Lactalis, FMB, le Petit Bedon et un accessit particulier à la Maison Kayser qui nous a dépanné à la volée alors que nous ne leur avions pas communiqué la bonne date... Un remerciement particulier à Bernard Anquetil qui nous a aidé en tant qu’ancien membre du comité de l’AFJ, que membre du comité de ACPFJ, que chef restaurateur et que citoyen actif. Et pour finir, nous féliciterons nos amis de la Mission Militaire qui furent les premiers et surtout les derniers participants à ces cérémonies. Rendezvous en 2009. Texte: Bernard SOUROQUE Photos: AFJ Comme pour les DVD, beaucoup de « bonus » furent ajoutés : début à 15:00 au lieu de 20:30, des stands de boissons, des plats sucrés, des plats salés, plusieurs concerts, le kanpaï suite aux discours des célébrations et l’hymne national. L’Institut Franco-Japonais d’Iidabashi et l’AFJ ont été partenaires sur ce projet. Mais le risque financier et d’organisation étant très grand, toutes les autres associations françaises ont été invitées à participer. Eh bien le résultat en fut d’autant plus remarquable, ce fut un superbe événement ! Et ce grâce aux efforts de tous. Plus de 700 personnes sont venues pour profiter des pelouses de l’Institut, 17 L’été de l’AFJ — JUILLET L’été de l’AFJ — JUILLET Fuji 18 Juillet 2008 L’EPREUVE INITIATIQUE M on rédacteur en chef n’y est pas allé par quatre chemins. Il m’a appelé en urgence pour m’envoyer escalader le mont Fuji en compagnie des joyeux drilles de l’AFJ et tenir chronique de cette montée mythique. « Bob, tu t’y colles et pas de discussion! » a-t-il braillé dans le combiné du téléphone alors que j’énumérais mille excuses pour échapper à l’impensable: faire marcher un chroniqueur mondain qui ne se déplace qu’en taxi et à l’horizontale. Mon rédacteur en chef croit dur comme fer en la polyvalence. Le vendredi 18 juillet dernier, l’esprit embrumé par ma dernière sortie en club, je me suis retrouvé sur la Sotobori, devant le British Council, à l’heure du dîner, et en compagnie de 46 Français et 2 Japonais bien décidés à poursuivre cette délicieuse coutume en vogue depuis quelques années: gravir le mirifique mont nippon de nuit pour profiter de la vue imbattable à l’aube. Chacun sa joie: personnellement je préfère lever mes coupes de Krug assis derrière un bar en matant les filles. Les deux guides équipés de mollets en béton et d’un moral idoine ont pris le temps de nous offrir un petit topo. En résumé : on fait demi-tour au lever du soleil et on tourne à gauche au T (une jonction maléfique et enchantée à la descente, où l’AFJ perd des marcheurs chaque année, lesquels se retrouvent à Osaka un mois plus tard). Ça commençait bien. Je me suis retrouvé dans un autobus, un type de véhicule dans lequel je n’avais pas mis les pieds depuis mes années de collège. Sensation exotique garantie. Comble de joie, une fois dans l’autobus, les nuages se sont dissous pour laisser apparaître la pleine lune que j’imaginais fendue par un sourire géant et moqueur. J’ai serré les dents en pensant aux loups-garous sur les pentes de la montagne et remonté la capuche de mon blouson en Goretex acheté à prix d’or à Kanda la veille, moins seyant qu’une veste Heidi Slimane, croyez-moi sur parole. Fuji (Suite) Au bout d’une heure, je me suis laissé gagner par l’ambiance. Et l’impensable s’est produit: j’ai cessé de me demander ce que je faisais dans cette galère. Il faut dire que je m’étais mis derrière une blonde participante qui avait eu la bonne idée d’effectuer la montée dans un pantalon moulant à souhait. Je dois avouer que sa plastique m’a aidé à tenir le coup jusqu’au sommet. Une bombe humaine a mis trois heures à effectuer l’escalade. La blonde, et moi, juste un peu plus. Le soleil s’est délicatement levé au dessus d’une mer de nuages et ses premiers rayons ont éclairé d’un rouge tiède le dessus des cumulus et d’un orange mordoré les flancs des vallées au fond desquelles quelques lacs dispersaient leurs regards argentés dans les brumes matinales. Evidemment c’est un poil plus beau qu’une aube glauque dans une ruelle d’Aoyama quand je sors pas très clair d’une after bien décadente. Sauf que la pleine lune et le soleil levant n’étaient pas copains ce jour là et s’étaient mis dans des coins de ciel opposés, vu le froid ambiant… c’était un coup à choper un torticolis. J’ai dévoré un bol de ramen comme s’il s’agissait de la dernière invention de Robuchon en profitant de la vue émouvante et nous sommes repartis en sens inverse. La descente s’est déroulée sans problème. A part nos deux amis japonais dont l’un s’était un peu tordu la cheville. Son stoïcisme m’a impressionné. Je ne crois pas que j’aurais réagi aussi bien. Un plâtre sur le dance floor, c’est assez délicat à placer. 18 Nous avons aussi récupéré certains participants dont la dernière marche à pied remontait à leur passage sous l’uniforme… Notre arrivée en force au onsen a eu un succès fou. Nous avons réussi à faire fuir l’intégralité des clients. Les organisateurs en ont profité pour nous déclarer « que c’était la première fois qu’on avait autant de marcheurs à l’aller qu’au retour ». Nous n’avions même pas oublié les 2 japonais qui s’étaient perdus en achetant des omiyage ni la blonde qui avait lu « Guerre et Paix » puis « A la Recherche du Temps Perdu » dans l’onsen pendant que 45 français et 2 japonais attendaient bien gentiment en constatant que la bière après l’onsen et le Fuji, finalement ça se laisse boire. Dans l’autobus du retour, j’étais fier de moi et m’attendais à être félicité par les filles. Mais elles n’en avaient que pour un blondinet bellâtre qu’elles chouchoutaient comme s’il était de retour d’Irak. A la question : « alors, ce soir, encore en boîte? », le blondinet a rétorqué : « moi, je fais tout, les boîtes et le mont Fuji ». Je déteste être attaqué sur mon propre terrain, je me suis donc drapé dans ma cape de dignité invisible jusqu’à Tokyo. En retrouvant, le bitume et les vapeurs tokyoïtes, j’ai senti que quelque chose en moi avait changé et me suis demandé si je ne pourrais pas proposer une idée de reportage à mon irascible rédacteur en chef : un trek de quinze jours en Islande, sans savon, sans téléphone mobile, sans Krug, mais pas sans blondes. Lui, au moins, je réussirais à l’étonner. Texte: Bob RIVIERA Photo: AFJ 19 Perspective historique Perspective historique Correspondances S o u v e n i r s d ’u n Fr a n ç a i s Chinois au J ap on II Par l e Pè re H e nri M alin L ’année qui suivit notre arrivée au Japon (1953) mes confrères venus de Chine et moi-même, nous nous sommes mis à la disposition de l’évêque de Yokohama, Monseigneur Arai. Il me demanda d’aller, avec un compagnon, dans la province de Nagano, à Matsumoto, pour aider un prêtre japonais qui en avait la charge, le Père Kyuno. La ville située au pied des alpes du nord ne connut pas les bombardements des avions américains, les rues y étaient étroites et sinueuses. Au centre ville l’église était une assez belle construction en bois déjà ancienne. La résidence où nous avons eu notre logement, édifiée par un de nos prédécesseurs des Missions Etrangères, est devenue depuis, un « Trésor culturel » de la province. En plusieurs endroits subsistaient les fossés qui entouraient un château de l’époque féodale. Ce qui restait de cette construction était dans un état lamentable. J’ai eu le plaisir de voir commencer la restauration de cet édifice pendant mon séjour dans cette région et le château a retrouvé sa splendeur. Dans un quartier de la ville il y a des sources d’eau chaude, nous étions heureux d’y aller faire un tour de temps en temps. A la paroisse, nous avons tout de suite été adoptés et l’ambiance était chaleureuse. Mon compagnon, poussé par les circonstances, s’était mis en Chine à faire du pain. S’en était-il vanté? On lui demanda dans une boulangerie de montrer ses talents. Peu de temps après, 20 nous avons été invités à un repas dans cette boulangerie, on nous servit une tasse de thé et ... un petit pain! Je pensais bien rester quelques années à Matsumoto, mais dès l’année suivante les circonstances me firent changer de district (printemps 1954). Une église avait été édifiée juste après la guerre dans la ville d’Ina, à 60 kilomètres de Matsumoto. Le prêtre qui en avait été chargé eut des ennuis de santé, il fallait un remplaçant. Je reçus une lettre de notre évêque qui me demandait d’aller dans ce district d’Ina. La ville est située au pied des Alpes du Centre, versant Est. Dépendaient d’Ina à ce moment là, les villes de Tatsuno, Shiojiri, Okaya, Kamisuwa. C’est la première région dont j’avais toute la responsabilité. Quand on est devant une carte du Japon, en mettant le doigt sur le centre géographique on le met sur la ville d’Ina. L’église bâtie sur une hauteur se voit de loin. Une école enfantine attenante accueillait une cinquantaine de petits élèves dont trois institutrices prenaient soin. Les chrétiens étaient alors peu nombreux. Ils accueillirent avec toute leur gentillesse le jeune missionnaire que j’étais. Le climat était assez rigoureux, si l’été n’était pas désagréable, il y avait un mètre de neige au milieu de l’hiver. Aucune route n’était goudronnée, il y avait heureusement une ligne de chemin de fer qui n’était pas trop mal desservie. Un confrère venu me faire visite me fit don d’une petite moto française qui avait déjà bien roulé, elle me rendit de grands services. Les chrétiens étaient dispersés et j’allais en visiter plusieurs dans les hôpitaux. Pou r ten i r ma ma ison, j’ava is une paysa n ne de la région que les ch rétiens m’avaient présentée. Veuve avec une f ille un peu ha ndicapée, elle ne pouva it plus s’occuper de sa fer me. Je leu r ga rde une gra nde recon na issa nce pou r leu rs bons soins. Penda nt l’été, j’ava is souvent des visites de mes con f rères. Avec eux j’a i fa it plusieu rs fois l’ascension des A lpes du cent re qui culm inent à 30 0 0 mèt res. Nous n’étions pas bien équipés et ce n’éta it pas une ascension a isée, ma is nous étions jeunes. La présence Correspondances je descendis et pris quelques poignées de sable, au soleil de petites parcelles brillaient comme de l’or. J’ai appris ensuite que la rivière était aurifère, c’était bien de l’or qui était répandu sur le sable. J’y suis retourné peu de temps après, mais les pluies avaient élevé le niveau de l’eau et recouvert le sable. Il aurait fallu, je pense, beaucoup de ces petites parcelles pour avoir un gramme d’or! Je suis resté près de trois ans à Ina et je commençais à bien connaître ce district parcouru en tous sens. J’y avais un bon nombre d’amis. Vers la fin de 1956 venu pour une réunion à Yokohama, mon Evêque me demanda de passer chez lui. Il me dit alors qu’il pensait confier une grande partie de la province de Nagano et ce district d’Ina à des Pères Franciscains espagnols. En me montrant sa satisfaction il me demanda de me tenir prêt à ce changement. Il me dirait d’un jeune français dans cette ville écartée défraya la chronique. Des professeurs d’une école supérieure de la ville vinrent me faire visite et me demandèrent de leur donner des cours de français. Ce fut mon premier groupe d’étude, et par la suite dans mes différents districts, j’ai toujours eu des personnes me demandant de les initier à notre langue. Un certain nombre m’a ensuite demandé de les préparer au Baptême. ensuite ce qu’il attendait de moi. Vous pouvez deviner ce que fut la période des adieux. Pour finir, j’ai envoyé mes quelques bagages à Shizuoka et suis parti d’Ina à moto, de bon matin. J’avais assez gros coeur. Je ne garde que de bons souvenirs des années passées dans cette région du Japon. Même après avoir quitté le district j’ai gardé des relations très amicales avec les chrétiens. Dans une famille toute chrétienne, j’ai connu cinq générations! Je garde le souvenir d’un des professeurs de ce groupe qui était descendant de samurai. Invité chez lui, il me montra les beaux sabres et l’équipement de son aïeul. Un autre souvenir assez particulier me reste de mon séjour à Ina. Un après-midi où j’avais été visiter des chrétiens, je revenais en suivant la berge de la rivière Tenryu. Il faisait très beau temps. Le sable qui bordait la rivière étincelait au point que les yeux me faisaient mal. Intrigué, Au moment où je revenais à Shizuoka, notre Evêque fit part de ses projets à notre responsable de la province, le Père Fonteneau. Plusieurs districts étaient très étendus, particulièrement ceux de Numazu et de Hamamatsu, et il désirait les diviser. Comme j’étais revenu de la province de Nagano, il pensait me confier la partie Est du district de Numazu, avec comme centre la ville de Gotemba, au pied du mont Fuji. Le Père Fonteneau lui dit qu’il approuvait ce projet mais il fit remarquer, que notre règlement de société prévoyait que les membres des Missions Etrangères pouvaient prendre un congé de six mois en France après dix ans en mission. En tenant compte de mon séjour en Chine j’arrivais à ma neuvième année d’activité. Il fut donc décidé que le Père Amédée Sueur, responsable de Numazu et plus ancien, prendrait le premier son congé et que ce serait moi qui le remplacerait. La division du district n’aurait lieu qu’après mon retour de France. même age. L’année que je passerai là aura tout pour être une année heureuse. Depuis la fin de la guerre il y avait eu des moments difficiles, mais c’était maintenant une époque de renouveau. Le travail ne manquait pas, la vie devenait plus facile et tout le monde appréciait de vivre dans un pays qui avait retrouvé la paix. Les chrétiens savaient que nous étions plusieurs à être venus de Chine. Etait-ce une recommandation supplémentaire? Nous trouvions partout un grand accueil. J’eus vite fait connaissance avec ceux qui devenaient mes « ouailles ». Le Pour moi, après la montagne, la mer. Quand nous étions à l’étude du Japonais j’avais eu l’occasion d’aller deux ou trois fois aider ou remplacer le Père Sueur, je connaissais donc déjà un peu le district. La ville de Numazu, sur la côte du Pacifique, est à l’entrée de la presqu’île d’Izu. C’est une des vielles chrétientés de la province. L’église, située en centre ville, près de la gare, avait brûlé pendant la guerre, quand les avions américains étaient venus plusieurs fois jeter leurs bombes sur ce secteur. Un bâtiment de fortune avait été édifié au même endroit après les hostilités. Une école enfantine, « Ecole Sainte Marie, accueillait une centaine de petits élèves. dimanche, le bâtiment qui servait d’église était trop petit pour accueillir tous ceux qui s’y pressaient. Je ne suis pas seul à penser que ce fut une année heureuse. De fait, toute cette année 1957 il n’y eut aucun décès dans la paroisse, et mieux encore, je me suis trouvé à célébrer une série de mariages comme cela ne s’était jamais vu. Je suis venu m’installer à Numazu en Janvier 1957. Au Japon je m’étais bien adapté. J’allais avoir 35 ans, age de la maturité, et je retrouvais dans cette chrétienté nombreuse et dynamique, un bon nombre de chrétiens à peu près du J’ai le plaisir maintenant, 50 ans après, de revoir des époux, de qui j’ai béni le mariage et qui viennent me donner des nouvelles de leurs enfants, petits enfants et même arrière petits enfants! Comme je l’ai dit, l’année suivante sera celle de mon premier congé. Je fis mes adieux aux paroissiens le dimanche après Noël. Ils furent nombreux à venir m’accompagner jusqu’au bateau à Yokohama. C’est le « VietNam » des messageries maritimes qui m’emmena revoir la France. Texte et photos: Père Henri MALIN 21 L’été de l’AFJ — AVRIL OFFRES PARTENAIRES Théâtre Physique Café Accueil 4 Avril 2008 par Ryunosuke Akutagawa – et reprise par Akira Kurosawa dans son célèbre film Rashômon. 18 Septembre 2008 L Combinant butô, nihon buyô et Mime, Ahuri theatre a utilisé quatre langues différentes et cinq corps, dans cette production au caractère unique, inspirée de techniques japonaises traditionnelle afin de mettre en scène sept versions contradictoires du meurtre d’un samouraï. algré une météo un peu capricieuse en ce jeudi 18 septembre, nous avons atteint un record de participants puisque nous avons accueilli 180 personnes dont 44 nouvelles familles récemment installées au Japon. “Dans le bosquet” ors d’un séjour précédent au Japon en 2005, “Ahuri Théâtre” avait présenté trente-six évènements théâtraux à Tokyo, Kyoto et Osaka, attirant plus de 2 200 spectateurs... Ils nous ont contacté pour aller les voir et nous ne l’avons pas regretté! Après le succès public et critique de la tournée au Canada à l’été 2007 votée “Best Ensemble” au Festival Fringe de Toronto 2007, l’Ahuri Théâtre nous a joué Yabu No Naka (“Dans le bosquet”): Distruthed, une nouvelle incontournable de la littérature japonaise moderne, écrite Grand Café Accueil de la rentrée M Nous avons pu, à l’issue de la représentation, participer à une séance de questions-réponses parfois en anglais, en français, en japonais... , discuter avec l’actrice française et le directeur artistique et passer ainsi une très agréable soirée. Nous sommes très fiers d’avoir accueilli trois nouvelles personnalités qui nous ont fait l’honneur de présider cet évènement et que nous remercions très sincèrement: Madame Christine FAURE, épouse de notre nouvel ambassadeur, Monsieur Philippe MARTIN, notre nouveau Consul Texte: Nathalie DELEVILLE Photos: AFJ Ballet “Le Parc” 25 Mai 2008 services pouvant être proposés à tous. Au nom de toute l’équipe de « Japon Accueil » nous souhaitons vous adresser nos remerciements les plus sincères. Vous avez tous contribué à rendre cette manifestation amicale très chaleureuse, pragmatique et utile. Monsieur Robert LACOMBE, nouveau Directeur de l’Institut Franco-Japonais où s’est déroulé ce grand rendez-vous incontournable de la rentrée. Compte-tenu d’un grand nombre d’associations présentes (23), nous avons innové cette année en installant les stands à l’extérieur sur la terrasse; ce qui a permis une plus grande f luidité des déplacements et une plus grande convivialité. La nouveauté a été également de créer un « Accueil personnalisé » pour tous les nouveaux arrivants pour qu’ils puissent être informés au plus vite des activités proposées et rencontrer ainsi la personne en charge de leur quartier. Ce sont tous nos correspondants locaux (35) aidés par des « Marraines d’un jour » qui ont aidé nos compatriotes à s’intégrer au plus vite au sein de notre communauté de plus en plus nombreuse et dynamique. La matinée s’est terminée par un déjeuner très agréable où les discussions ont été riches et fructueuses en matière de nouveaux A vos agendas! Notre prochain Grand Café Accueil aura lieu le mardi 13 janvier 2009! IMPORTANT: Nous travaillons sur l’Edition 2009 du Guide Tokyo Accueil! Il s’agit de VOTRE GUIDE, de NOTRE GUIDE à tous! Aidez-nous à vérifier toutes les bonnes adresses et à l’enrichir… Nous recherchons 110 personnes… Chaque personne choisit 1 page ! Contactez-nous: [email protected] Merci et à très bientôt. Sabine DELEMER Catherine MEKKAOUI Présidente de Japon Accueil Coordinatrice de Japon Accueil L’Opéra dans tout ses états Offre préferentielle télévisions francophones érus d’opéras ou plus jeunes spectateurs, nous nous sommes tous émerveillés devant la représentation du ballet “Le Parc” de l’Opéra National de Paris, en tournée au Japon. Ce programme contemporain d’Anjelin Preljocaj, chorégraphe de référence est une réussite chorégraphique et musicale. Profitez dés à présent des offres exclusives entre l’AFJ et la société WOD « World On Demand ». Grâce à votre adhésion à l’AFJ, vous bénéficiez de 20% de réduction sur tous les produits proposés par « World On Demand ». F Musicale par ses extraits d’oeuvre de Mozart, de chants d’oiseaux, de cris d’enfants, de bruits de pas ou de chuchotements rendent l’atmosphère d’un parc, entre deux actes. Résolument moderne, cet opéra nous a permis de suivre l’intensité dramatique des sentiments avec un “jeu de l’amour dans un jardin français” notamment avec un jeu de chaises musicales où l’on se fait la course et où quatre jardiniers semblent vouloir mettre en scène toute l’intrigue. Texte: Nathalie DELEVILLE Photos: AFJ Diffuseur principal au Japon des chaînes de télévision internationales, World On Demand vous donne la possibilité de recevoir des programmes télévisés en français sur votre PC ou sur votre téléviseur. Tarif normal Offres spéciales AFJ * Set Up Box 15,000 yens 15,000 yens Rental Set up box 1,000 yens 800 yens (- 20%) French Family Pack (1 mois) 2,000 yens 1,600 yens (- 20%) French Family Pack (3 mois) 6,000 yens 3 + 3 (3 mois souscrits, 3 mois offerts) French Family Pack (12 mois) 22,000 yens 17,600 yens (- 20%) Offre yahoo BB: souscrivez à notre partenaire Yahoo BB et vous bénéficiez de 2 mois gratuits World On Demand Pour souscrire à cette offre, il vous suffit de visiter notre site web : www.worldondemand.net et lors de votre inscription, enregistrez les codeås : Affinity code= tganet et Promocode= AFJWOD *Cette offre est strictement réservée aux membres de l’association concernée jusqu’au 20 décembre 2008. En outre elle n’est valable qu’une seule fois et n’est pas cumulable pour le renouvellement des packages (contenus visuels). Les offres peuvent être cumulables dans certains cas. Nécessité d’ une connexion Internet de 4 mbs minimum. => Pour tous renseignements, merci de contacter [email protected] ou appeler au 080-1048-7876 22 23