le programme détaillé (dossier de presse) 2015
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le programme détaillé (dossier de presse) 2015
5e édition Germaine de Staël naît en 1766 et meurt en 1817. Elle participe à tous les mouvements de son époque: les Lumières, elle fréquente les philosophes que sa mère reçoit dans son salon, la Révolution, elle échappe de peu à la guillotine et essaie de sauver la reine, la Terreur, le Directoire, le Consulat, l’Empire pendant lequel elle connaît l’exil, la Restauration. Fille des Lumières, elle est élevée dans le respect de la Raison. En elle pourtant dès son plus jeune âge bouillonne une passion, une soif d’absolu qu’elle va en un premier temps reconnaître dans l’idéal de la Révolution. Toute sa vie elle aimera l’emphase, l’exagération, le drame et le mélodrame, les grands sentiments. Elle fuit médiocrité et banalité. Dans sa vie comme dans son œuvre, elle réunit l’héritage du XVIIIe siècle et les grandes aspirations romantiques. L’exécution de la famille royale puis la Terreur signent un changement radical irréversible qui l’effraie. Elle dénonce alors toutes les passions, y compris celle de la liberté et de l’égalité qui mènent à la violence et publie ses Réflexions sur le procès de la reine et De l’Influence des passions. Elle dénonce les excès, les aveuglements, mais, dans sa vie intime, elle ne peut vivre sans. Elle est dans sa personnalité une héroïne romantique et perçoit et ressent un mal nouveau: la mélancolie. Un monde est mort, celui de l’Ancien Régime. Un autre monde est en train de naître. Il est le produit de déceptions successives ainsi que des guerres napoléoniennes... Pendant ses années d’exil, elle voyage en Angleterre et en Allemagne où naît un nouveau mouvement: le romantisme. En France, avec Chateaubriand, elle en sera la pionnière. La programmation de cette 5e édition élargit la portée de l’œuvre de Germaine de Staël en présentant cette année des œuvres emblématiques de son époque. Le dernier combat de Marie-Antoinette commence le jour de l’exécution de Louis XVI. Marie-Antoinette est en prison. Récit poignant d’une femme qui fut conduite en France à 14 ans pour y épouser le futur roi et qui quelques années plus tard, abandonnée de tous, n’est plus que «la veuve Capet». L’Ancien Régime et ses privilèges ont disparu. Comment va-t-elle se comporter face au Tribunal Révolutionnaire? Pour traduire cette transition d’un monde à un autre, Raphaël Enthoven s’interroge: Y aurait-il une part cachée de romantisme déjà dans l’œuvre de Rousseau? Bertrand Farge dans La Confession d’un enfant du siècle d’Alfred de Musset incarne Octave qui trahi par sa maîtresse et son meilleur ami s’oublie dans la débauche et la jouissance et fait partie de ces premières bandes de jeunes que l’on appelle «les Romantiques». Sur scène, la rupture esthétique du romantisme s’est illustrée avec le théâtre de Victor Hugo qui donna lieu à la fameuse bataille d’Hernani. Me Bonnant nous racontera cette querelle des Anciens et des Modernes. Nous en prendrons toute la mesure avec Ruy Blas de Victor Hugo dans une mise en scène dynamique et originale. Toute à la passion romantique, Germaine de Staël voulut rencontrer Goethe en qui elle voyait Werther, mais c’est Faust qu’elle trouva à Weimar. Cette rencontre sera évoquée par le meilleur connaisseur de la littérature allemande qu’est le professeur Bernard Böschenstein grand lecteur et commentateur de Goethe et de la poésie allemande à l’université de Genève. Alain Carré et François-René Duchâble, à travers Les Souffrances du jeune Werther et les œuvres de Liszt mettront un point d’orgue à cette 5e édition consacrée à Mme de Staël et au romantisme. Pascale Méla Directrice du festival Membre fondateur de l’AMS Cinq soirées différentes : – Une plaidoirie offerte par le plus grand orateur genevois, Me Bonnant. – Une soirée historique avec Marie-Antoinette. – Une soirée romantique avec le philosophe Raphaël Enthoven et le spectacle La Confession d’un enfant du siècle d’Alfred de Musset. – Une soirée grand public avec Ruy Blas de Victor Hugo revisité par un metteur en scène inspiré par un cinéaste populaire. – Une soirée musicale et littéraire avec Liszt et Goethe. LUNDI 15 20h30 x Cour d’honneur Maître Marc Bonnant Querelle des Anciens et des Modernes: La bataille d’Hernani. Traditionnellement, la Bataille d’Hernani fait acte fondateur du romantisme en France. La première représentation de la pièce écrite par Victor Hugo en 1830, donne lieu à une polémique qui oppose les «classiques» partisans de la règle antique des 3 unités («qu’en un lieu, qu’en un jour, un seul fait accompli tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli»Boileau) et la nouvelle génération des «romantiques» aspirant à une évolution et un mélange des genres à l’intérieur de la même œuvre. La lutte contre les dogmes du classicisme débute déjà au XVIIe siècle avec Corneille, se poursuit avec Molière, Marivaux, Diderot, Beaumarchais et Lessing en Allemagne. Dans son ouvrage De l’Allemagne (1810) Mme de Staël établit une distinction entre deux systèmes théâtraux en Europe: le système français avec la tragédie classique coupée des intérêts du peuple, dit aristocratique et lié à la monarchie, et d’autre part le système allemand (dont fait partie Shakespeare) avec le drame historique. Le premier renforce la division sociale. Le second, issu de la Révolution, condamne cette division à disparaître et rend caduc le système esthétique qui en était l’émanation. P. M. Maître Marc Bonnant, ancien bâtonnier au barreau de Genève, orateur hors pair, maître incontesté d'éloquence dans le monde francophone, participe au festival depuis sa création en 2011 dont il offre la plaidoirie d'ouverture. MARDI 16 20h30 x Cour d’Honneur x 1h30 Marie-Antoinette – Malesherbes Le dernier combat Une pièce écrite et mise en scène par Florence Camoin Avec: Olivia Demorge Laurent Feuillebois Anna Strelva Costumes: Marie-Antoinette Malesherbes Les geôlières Elisabeth de Sauverzac [email protected] La pièce Malesherbes, ministre et avocat de Louis XVI, rend visite à Marie-Antoinette dans sa prison juste après l’exécution du Roi. Il veut la convaincre de le choisir comme défenseur mais celle-ci ne l'aime pas. Ils vont donc s'affronter, revenir sur le passé, préparer l'avenir, chercher comment la sauver, elle et ses enfants, dans un climat de conspiration où certains cherchent encore à la faire évader, au moment où elle est isolée à la Conciergerie et que son fils, héritier de la couronne, est mis à l'isolement. Malesherbes, qui a écrit de nombreux mémoires à Louis XVI afin de le mettre en garde et le conseiller, notamment «Les Avertissements de Cassandre», va ainsi être le confident de la Reine pendant les mois qui vont précéder son exécution. Elle ne l’acceptera pas comme avocat mais elle pourra lui parler plus librement et se préparer ainsi à son destin. Malesherbes sera à ses côtés jusqu'à la fin. Il aurait pu quitter la France et sauver sa tête et celle de sa fille et ses petits-enfants... Il a dit «L'humanité est la première de toutes les lois». Les personnages Nous croyons connaître Marie-Antoinette, la Reine de France guillotinée, mais la connaissons-nous vraiment ? Elle prendra conscience de ses erreurs et s'armera de courage jusqu'à la fin pour défendre son honneur et sa famille! A son procès, le peuple qui haïssait la Reine, sera pris de compassion et d’admiration pour la femme et la mère ! On connaît peu Malesherbes finalement, lui qui, chef de la censure royale, protégea les encyclopédistes et créa des réseaux parallèles de librairies pour sauver des ouvrages... Ami de Voltaire, Rousseau, Diderot, grand lecteur, il entra à l'Académie Française en 1775 où il succéda à Nicolas-François Dupré de Saint-Maur. On lui doit le droit et le devoir de citation. Grand politicien, il se battit pour réformer l'impôt; grand humaniste, il se battit pour la liberté de religion et fut à l'origine de l'Edit de tolérance. Son entrée au ministère, avec celle de Turgot, suscita l’enthousiasme dans l’opinion libérale. Julie de Lespinasse écrit à un ami: «Oh, pour le coup, soyez assuré que le bien se fera et qu’il se fera bien, parce que ce sont les lumières qui dirigeront la vertu et l’amour du bien public. Jamais, non jamais, deux hommes plus vertueux, plus désintéressés, plus actifs, n’ont été réunis et animés plus fortement d’un intérêt plus grand et plus élevé. Vous le verrez, leur ministère laissera une profonde trace dans l’esprit des hommes. (...) Oh! Le mauvais temps pour les fripons et les courtisans !» L’équipe du spectacle Marie-Antoinette Florence Camoin Directrice artistique du Théâtre de Saint-Maur, metteur en scène, membre du CA du SNMS – Syndicat National des Metteurs en Scène, sociétaire adjointe de la SACD, Membre du CA des EAT – Ecrivains Associés du Théâtre, membre du réseau ACTIF, elle crée la Compagnie Théâtrotexte en 2009 et met en scène ses propres pièces, mais également Avant la cérémonie de Naïm Kattan avec Rufus et Michèle Brûlé, ainsi que des opéras. En 2012, elle crée Le bonheur des dames de Zola au Théâtre de Saint-Maur, en tournée avec Alexis Moncorgé dans le rôle d’Octave Mouret. Olivia Demorge Comédienne Formée au Cours Florent puis au Cours Michel Galabru, Olivia Demorge fait ses débuts sur scène en 1999, dans Le meunier d'Angibault d'après le roman de George Sand. En 2003 et 2004, c'est avec Michel Galabru qu'elle occupe le plateau dans On purge bébé et Le système Ribadier de Feydeau. Elle est également professeur d'art dramatique à Paris. Elle crée le personnage de Sœur Suzanne dans La religieuse de Diderot de Florence Camoin. Laurent Feuillebois Comédien Il débute dans la troupe de Théâtre et Culture animée par Marcelle Tassencourt et y joue les rôles de «jeunes premiers» de Molière, Marivaux ou Goldoni. Il est mis en scène par M. Tassencourt, Olivier Hermel, Gaston Vacchia, Fred Descamps, Francis Perrin mais aussi René Camoin, Gérard Savoisien, Maurice Rich, Cristophe Corréia, Philippe Delevingne. Il réalise également des mises en scène de pièce de Musset, Guitry, Courteline, Jules Renard et Molière au Théâtre de Boulogne, ainsi qu’à Versailles. Anna Strelva-Camoin Comédienne Pensionnaire de la Comédie Française pendant trois ans. Au théâtre: La comtesse de La Maison de Campagne – mise en scène Hélène Perdrière. Port Royal, Donogoo, Le Mariage de Figaro, mise en scène Jean Meyer et à l’Odéon Le Sexe Faible de E. Bourdet. Tournée de L'étiquette de Françoise Dorin, dans une mise en scène de Jean Piat. Au cinéma: Tant qu'il y aura des femmes d’Edmond T. Greville, Les femmes en blanc de A. Hunebelle, Tout est calme de J.-P. Mocky en 2000. Télévision: enquêtes pour Le Nouveau Vendredi – Annie Gaillard, Bel Ami - film TV de Pierre Cardinal, animations dans Coco Boy de Stéphane Collaro, La Souris – film de P. Soulier. Films publicitaires: Choco-BN d’Etienne Chatilliez, Afflelou d’Elie Chouraqui. Photos publicitaires: Campagne Mamie Nova de J-.B. Mondino. On la voit dans La minute vieille sur Arte pendant l’été 2012. Elisabeth de Sauverzac Costumes Elle travaille au théâtre aux côtés de Philippe Adrien, Dominique Lurcel, Christophe Thiry, Jacques Hadjaje… Elle signe les costumes de douze productions pour la compagnie lyrique Les Brigands (2001-2012); à l'opéra, elle collabore avec Brontis Jodorowsky à Besançon (Pelléas en 2009 et Rigoletto en 2011), collabore au Festival d’Aix-en-Provence avec Dmitri Tcherniakov (Don Giovanni en 2010), Vincent Boussard (La Finta Giardiniera en 2012), et est associée à l’activité scénique du Festival Musica Nigella (Puccini, Janacek, Holst, Offenbach, Schubert, Bizet). Entretien avec Florence Camoin Marie-Antoinette La Gazette: Pourquoi avez-vous choisi d’écrire une pièce sur Marie-Antoinette, dont l’action se situe après la mort de Louis XVI ? Florence Camoin: Le plaisir du dialogue théâtral, c’est de mettre en présence des personnages à un moment fort de leur existence. Ils savent que leur sort peut basculer d’un instant à l’autre. Il faut impérativement cultiver cette notion d’urgence qui crée le suspense même si, dans le cas de ces personnalités historiques célèbres, on connait leur destin. Or, à ce moment précis, Marie-Antoinette devient non seulement la veuve Capet mais surtout la mère d’un enfant roi non couronné qui représente un danger. La Gazette: Pourquoi avoir choisi un dialogue avec Malesherbes ? FC: Malesherbes a été, avec Turgot, l’un des grands ministres de Louis XVI. Les réformes mises en œuvre au début de son règne ont permis d’améliorer la situation du pays. Malheureusement, cela n’a pas été suffisant. Malesherbes est resté fidèle à Louis XVI jusqu’à la fin. Il a été son avocat. Il a demandé à être celui de Marie-Antoinette mais cela lui a été refusé. La situation racontée dans la pièce est donc probable d’autant plus qu’il était très facile pour tout un chacun, moyennant finances, d’aller voir la veuve Capet dans sa cellule de la Conciergerie. Ce qui était intéressant pour moi, en confrontant ces deux personnages, c’est que Marie-Antoinette n’aimait pas Malesherbes. Elle avait essayé d’influencer le Roi pour qu’il choisisse un autre ministre et avait échoué dans sa démarche. La Gazette: Qu’est-ce qui vous intéresse chez Marie-Antoinette ? FC: La femme ! Au cinéma, on a souvent montré cette reine comme un être superficiel, prolongeant ainsi les propos caricaturaux de la presse naissante d’avant la Révolution. Il fallait un bouc émissaire: une reine d’origine autrichienne accusée de dilapider l’argent de l’Etat était la cible idéale pour ce rôle. Quand on lit la correspondance de Marie-Antoinette, on découvre qu’elle n’était pas si légère que ça. Face au danger, elle a changé, eu une vraie prise de conscience. Alors qu’elle était très amaigrie, malade, perdant beaucoup de sang, elle a su faire face au tribunal qui la jugeait et a répondu avec beaucoup d’habileté. On peut alors imaginer que si elle avait pu rencontrer Malesherbes dans ses derniers jours de vie, elle aurait mieux compris le pourquoi de son destin. La Gazette: J’insiste, pourquoi justement Malesherbes, hormis le fait qu’elle ne l’aimait pas ? FC: Après avoir écrit sur Vauban en 2007, j’ai découvert que Malesherbes avait de nombreux points communs avec lui. Vauban a écrit Mémoire pour le rappel des Huguenots. Malesherbes est à l’origine de l’Édit de tolérance donnant la liberté de culte aux protestants et aux juifs et cela avec l’assentiment de Louis XVI et la désapprobation de MarieAntoinette, très fervente catholique. Les Oisivetés de Vauban et Les avertissements de Cassandre de Malesherbes sont des ouvrages conservés au fonds Rosanbo. Malesherbes a été également chef de la censure au début de sa carrière et a ainsi protégé de nombreux ouvrages dont l’Encyclopédie. Il s’est battu pour améliorer le sort des prisonniers dont les conditions de détention étaient terribles. Il a également proposé une réforme des impôts et la suppression des lettres de cachet. Vauban a alerté Louis XIV. Malesherbes a mis en garde Louis XVI : deux humanistes ayant un sens de l’humour certain malgré des préoccupations graves ! MERCREDI 17 20h30 x Cour d’Honneur x 40mn Raphaël Enthoven Jean-Jacques Rousseau: Immanence du romantisme. Musset est représentatif de cette génération perdue qui naît vers la fin de l’Empire. Il a 4 ans au moment de la défaite de Waterloo. Son père est l’un des premiers spécialistes de l’œuvre de Jean-Jacques Rousseau dont il a fourni une monumentale édition critique. L’œuvre de Musset garde le souvenir de La Nouvelle Héloïse et des Rêveries du promeneur solitaire. Comment ne pas évoquer Les Confessions en lisant La Confession tant le lyrisme de Musset se définit par la prééminence accordée à l’expression des sentiments personnels. La voix intérieure du poète est omniprésente. Octave, comme René ou Adolphe incarnent le héros romantique héritier de St-Preux et révèlent le poète blessé. P. M. Naît à Paris en 1975. Normalien (Ulm), agrégé de philosophie, professeur de philosophie à l’Université Jussieu-Paris VII et l’Université de Caen. Enseigne la philosophie politique à l’Ecole polytechnique. Animateur et producteur de nombreuses émissions de radio et de télévision. Auteur de nombreux ouvrages dont Rêves de collection avec Jean-Paul Barbier-Mueller, Le Dictionnaire amoureux de Proust (Prix Femina 2013). 21h x Cour d’Honneur x 1h20 La Confession d’un enfant du siècle Alfred de Musset adapté par Frédéric Vossier Mise en scène Interprétation Scénographie Marie-Claude Morland Bertrand Farge Elsa Belenguier Création sonore Hervé Guérande-Imbert Création lumière Jean-Baptiste Herry www.theatredutrefle.com / [email protected] La pièce Roman autofictionnel, un des livres phare du XIXe siècle, cette «confession» porte les traces encore fraîches de la rupture avec George Sand. Octave appartient à cette jeunesse dorée qui, persuadée de l’inutilité de tout engagement à l’égard du pouvoir, cherche ailleurs ce que les ancêtres cherchaient dans les batailles et les faits d’armes... En pleine crise de valeur, voué à l’inaction, il se réfugie dans le cynisme, les fêtes galantes, la jouissance à tout prix. Ce sont peut-être les premières «bandes de jeunes» que l’on appelle «Les Romantiques». Notre héros, trahi par sa maîtresse et son meilleur ami se lance à corps perdu dans la débauche et la corruption. La mort de son père et son retour à la campagne dans la maison familiale vont lui permettre de rencontrer une femme, la Femme. Elle s’appelle Brigitte Pierson... Loin de la ville corruptrice, le rêve d’un bonheur bucolique à la Rousseau semble possible ainsi que le sentiment d’exister. Personnage troublant, mère, amante et soeur, Brigitte reste mystérieuse et impénétrable. Octave ne peut résister à l’enfer de la jalousie et s’obstine à tout gâcher. «Paradoxalement, c'est à une forme de vertu que le héros accède par l'ascèse de sa douleur: jalousie, torture, fuite, il échoue toujours intensément sur cette ligne de crête amoureuse où il s'est laborieusement hissé.» «Un texte à la fois romantique et intemporel, redonnant pleinement sa place aux sentiments humains exprimés sans peur ni calcul. Un monologue vivant, théâtral et généreux.» «Quand le passé n'éclaire plus l'avenir, l’esprit marche dans les ténèbres...» Tocqueville L’équipe du spectacle La Confession d’un enfant du siècle Frédéric Vossier Auteur Frédéric Vossier est né à Saint-Martin de Ré en 1968. Il vit à Orléans et est titulaire d’un doctorat de philosophie politique sur Hannah Arendt. Il écrit pour le théâtre depuis le début des années 2000. Ses pièces sont éditées à Théâtre Ouvert, Quartett, Espaces 34 et Les Solitaires Intempestifs. Elles ont été lues, mises en espaces ou créées par Jacques Vincey, Stanislas Nordey, Robert Cantarella, Madeleine Louarn, Françoise Lebrun, Jérôme Kirscher, Mireille Perrier, Sébastien Eveno, Christophe Lemaitre, Jean-christophe Vermot-Gauchy. Il a adapté pour le Studio de la Comédie française Le Banquet de Platon créé par Jacques Vinceyen 2010. Il a écrit des posts-faces pour Fabrice Melquiot, Christophe Pellet et Michaël Glïck. Il dirige à Poitiers avec Jean-Pierre Berthomier L’Atelier de Lecture Contemporaine. Il enseigne la dramaturgie au Conservatoire de Poitiers et les Sciences humaines dans une école de graphisme à Blois. Il intervient régulièrement en milieu universitaire (Rennes, Parsi III, Poitiers, Tours). Marie-Claude Morland Metteur en scène et co-fondatrice du Théâtre du Trèfle en 1979, elle a mis en scène depuis 1981, plus d’une vingtaine de spectacles, alternant textes du répertoire et auteurs contemporains (Victor Hugo, Yves Reynaud, Pirandello, Lydie Salvayre, Musset, Moni Grégo…). Elle a enseigné pendant neuf ans aux Arts du Spectacle, a été pendant douze ans membre du Conseil d’Administration de l’ANRAT à l’échelon national, elle est de ceux qui ont mis en place dans la Région Poitou-Charentes les actions d’éducation artistique: ateliers, rencontres, festivals, stages de formation des artistes intervenants à l’école, Collèges au Théâtre… Bref, tout ce qui défendait le partenariat artiste – enseignant, où chacun travaille aux objectifs de l’autre… Formation Maîtrise de lettres modernes. Théâtre. Bertrand Farge Comédien A travaillé pour le théâtre avec Thomas Condemine, Anton Kouznetsov, Christelle Derré, Nordine Lahlou, Régis Braun... dans des répertoires classiques (Goethe, Ovide, Beaumarchais, Hugo, Pouchkine…) et contemporains (Koenig, Schisgal, Ionesco, Maurel, Williams, Vian, Duras...) dans de nombreuses compagnies, scènes nationales, centres dramatiques. Collabore depuis les années 1990 avec le Théâtre du Trèfle, à Poitiers sous la direction de Marie Claude Morland sur de nombreux projets (Jour de Fête de Reynaud, Les Caprices de Marianne, Le Chandelier de Musset, La Répétition de Jean Anouilh, Ce soir on improvise de Pirandello, Lucrèce Borgia de Hugo, etc...) et aujourd’hui sur La Confession d’un enfant du siècle de Musset, adapté par Frédéric Vossier. Maïa Jarville Assistante à la mise en scène Arrivée dans l’équipe en 2011 pour Les Caprices de Marianne, assistante à la mise en scène de La Confession d’un enfant du siècle, porteuse du projet Bobin qu’elle mettra en scène en 2014. Formation: Ecole Régionale des acteurs de Cannes. Stages dirigés par Mario Bucciarelli, Manufacture de Lausanne Parcours :Youri Pogrebnitchko, d’Alain Zaepffel, Julien Anselmino, François Chatot. Elsa Belenguier Scenographe Arrivée dans l’équipe en 2011 pour La Confession d’un enfant du siècle. Formation: 2011 ENSATT (Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre) troisième année département scénographie décors, diplôme obtenu fin juin 2011. Sa première réalisation professionnelle lui fut offerte au Théâtre du Trèfle avec la scénographie de La Confession d’un enfant du siècle. L’équipe du spectacle La Confession d’un enfant du siècle Hervé Guérande-Imbert Créateur sonore Arrivé dans l’équipe en 1994. Comédien professionnel depuis 1988, il s’intéresse également à la direction d’acteur, à la musique (piano, accordéon, voix) et aux techniques du son (création sonore et régie). En 1994, il rejoint le Théâtre du Trèfle où parallèlement à la comédie, il compose la musique de la plupart des spectacles. Allaoua Chettab Directeur technique Arrivé dans la compagnie en 2000. C’est au Confort Moderne à Poitiers qu’il a fait ses premières armes et depuis, il se dédouble entre le Théâtre du Trèfle, la Comédie de Poitou Charentes, la Compagnie de la Trace, Prisme, le TAP, la Clique d’Arsène. Jean-Baptiste Herry créateur lumière et co-fondateur de la compagnie Directeur du Colibri à Avignon jusqu’en 2002, il travaille avec la compagnie Les Matapestes (Francis Lebarbier), La Mouline (Jean-Pierre Bodin), Jean-Louis Hourdin, Moni Grego, François Chattot. Le propos de Marie-Claude Morland Le projet Musset La Confession d’un enfant du siècle est la source à laquelle nous sommes venus puiser, tout au long d’un «laboratoire ouvert autour de Musset» qui a commencé en 2009 avec Le Chandelier puis Les Caprices de Marianne en 2010. La Confession d’un enfant du siècle est donc au centre d’un voyage en compagnie de Musset et de sa «bande» de personnages, profondément ambigus, insaisissables, polyvalents, habités qu’ils sont par une multiformité de désirs et de plaisirs, inspirés sans doute de la Renaissance, aussi bien que du XVIIIe siècle. Etrangement on y trouve un vague soupçon de féminité qui vient de leur raffinement ou du fait qu’ils se trouvent à l’aise dans les lieux d’intimité avec les femmes. Et cela entraîne une fluctuation ou un brouillage de la ligne de démarcation précise qui sépare les hommes et les femmes.«Peut-être était-ce l’ange avant-coureur des sociétés futures qui semait déjà dans le cœur des femmes, les germes de l’indépendance humaine, que quelque jour elles réclameront. Mais il est certain que tout d’un coup, chose inouïe, dans tous les salons de Paris, les hommes passèrent d’un côté et les femmes de l’autre, et ainsi, les unes vêtues de blanc comme des fiancées, les autres vêtus de noir comme des orphelins, ils commencèrent à se mesurer des yeux. Pour La Confession d’un enfant du siècle, il y avait depuis le début du projet, comme une évidence, la présence d’un comédien qui m’accompagne depuis longtemps, et qui est entré dans la compagnie pour jouer Octave dans Les Caprices de Marianne que j’avais déjà monté en 1985. Et même si l’Octave des Caprices de Marianne et l’Octave de La Confession d’un enfant du siècle ne sont pas les mêmes personnages, ils sont de la même veine et j’avais envie de cette connivence-là, de ce fil rouge de compagnonnage, de cette expérience-là… Expérience de vie et de métier. Bertrand Farge sera donc au centre de ce travail. JEUDI 18 Matinée pour les écoles à 14 heures 20h30 x Cour d’Honneur x 1h30 Ruy Blas Victor Hugo adaptation et mise en scène: Axel Drhey Avec: Julien Jacob Mathieu Alexandre Paola Secret Roland Bruit Bertrand Saunier Camille Demoures Jonathan Jolin Dario Mandracchia Ruy Blas Don Salluste La Reine d’Espagne Le Roi d’Espagne Don César Piano Clarinette Guitare Création Lumière Décors Costumes Photos Masques Chorégraphies Création Musicale Alice Gill-Kahn Stefano Perroco Emmanuelle Bredoux Éditions Austréales Yannick Laubin Iris Mirnezami Patrick Boukobza www.lesmoutonsnoirs.fr La pièce Ruy Blas, un simple valet, est utilisé par son maître Don Salluste, un grand d’Espagne déchu de ses titres, pour se venger de la Reine d’Espagne. Don Salluste invite son laquais Ruy Blas à se faire passer pour son neveu Don César, dans le but de séduire la Reine et ainsi la confondre. Ruy Blas, secrètement amoureux de la Reine, se prête volontiers au jeu. Les premiers jalons du piège machiavélique de Salluste sont posés. Intrigues, pouvoir, vengeances, amour impossible. Tous les éléments du drame romantique ont présents. Que fera Don Salluste pour assouvir sa vengeance? Que deviendront nos deux amants? Les Moutons Noirs vous racontent l’hitoire de Ruy Blas, ce «ver de terre amoureux d’une étoile», avec fantaisie, humour, modernité et vous offrent un véritable voyage musical et théâtral au rythme haletant dans la pure tradition du théâtre populaire. Note sur la mise en scène «Le point de départ de cette aventure est un souvenir d’enfant. Comme de nombreuses petites «têtes blondes» au milieu des années 1980, La Folie des Grandeurs de Gérard Oury est un de mes films de chevet. Gérard Oury, ancien membre de la Comédie Française, adapte avec maestria le chef d’œuvre de Victor Hugo, faisant de cette tragédie romantique, une comédie hilarante désormais au panthéon du cinéma Français. Pour le troisième spectacle de la Compagnie des Moutons Noirs, le choix de Ruy Blas s’est imposé presque naturellement. Une nouvelle fois l’envie était de rendre hommage à un des plus grands auteurs de la littérature française et tenter d’y apporter notre patte, notre fantaisie. Revisiter la tragédie de Victor Hugo, pour en faire une comédie burlesque et jubilatoire. La véritable base de notre comédie, la source de notre fantaisie se trouve avant tout dans les personnages d’Hugo. Dans leurs drames, dans leurs excès, dans leurs travers. Notre travail est de défendre le plus fidèlement possible les intentions originelles des personnages de la pièce, tout en les détournant légèrement, en grossissant certains traits et de jouer subtilement sur le fil étroit qui sépare la tragédie de la comédie. Mais surtout de surprendre le public, en offrant un visage original de l’œuvre de Victor Hugo». Axel Drhey/metteur en scène L’équipe du spectacle Ruy Blas Axel Drhey Metteur en scène Axel Drhey commence sa formation à l’EICAR et suit deux ans en formation intensive aux Studio Alain Debock. Il participe à de nombreux stages ou master class, notamment avec Carlo Boso (commedia dell’arte), Richard Cross et Jasmine Roy (comédie musicale). Il joue dans Grand peur et misère du IIIe Reich sous la direction de Jean Hache en 2002, puis dans Les Chevaliers de la Rose de Carlo Boso en 2003. En 2004 il intègre la compagnieViva la Commedia avec laquelle il joue: La Princesse Folle, L’Illusion comique, Le Songe d’une nuit d’été, Hamlet or not Hamlet. Il joue actuellement, avec cette même compagnie, Sganarelle dans Dom Juan de Molière et Arlequin dans Les Jumeaux Vénitiens de Carlo Goldoni. Il est un des cinq membres fondateurs de la Compagnie des Moutons Noirs avec laquelle il a joué L’Avare de Molière. Ruy Blas ou La Folie des Moutons Noirs est sa première mise en scène. Mathieu Alexandre Comédien Mathieu Alexandre se forme à l’Ecole Charles Dullin. Il commence à jouer dans les courts métrages de fin d’année de la Femis: Alice de Suzanna Pedro, Ceci est une prise d’otage ainsi que L’Aventure mystérieuse de Baptiste Ribrault. Après deux années de tournage sur une web série qu’il co-écrit Boxer Boxer, il joue dans Francois à la mairie de Rose et Alice Philippon produit par Asa film, et obtient le rôle principal d’un pilote de programme court produit par Cinétévé. En 2011, il joue dans Italienne scène, de Jean-Francois Sivadier, mise en scène par Victorien Robert. Puis rejoint en 2012 la compagnie Viva La Commedia pour Les Jumeaux Vénitiens. Roland Bruit Comédien Après une formation à l’EICAR, école de réalisation et d’actorat, il poursuit son cursus dans des cours intensifs au studio Alain Debock qui se concluent par un spectacle Grand peur et misère du IIIe Reich à Avignon 2002. Il intègre en 2006 la compagnie Viva La Commedia et joue dans Le Songe d’une nuit d’été et dans Tartuffe. Depuis 2000 il fait partie du collectif 4-16 Prod, avec lequel il collabore sur de nombreux courts métrages. Il travaille régulièrement avec Michael Youn et Dak Tirak sur plusieurs clips musicaux (Fous ta cagoule, Parle à ma main) et publicités TV. Il est un des cinq membres fondateurs de la Compagnie des Moutons Noirs et joue dans les deux premiers spectacles, L’Avare de Molière et Des Amours de Tchekhov. Julien Jacob Comédien Après avoir suivi durant trois années les Cours Florent à Paris, Julien Jacob intègre la Compagnie Viva La Commedia avec laquelle il joue La Princesse Folle, Le Songe d’une nuit d’été, puis Tartuffe et Cyrano. Julien collabore aussi avec la Compagnie Tutti Quanti depuis 2012, pour laquelle il joue dans Le Roi Nu. Julien poursuit ses propres projets d’écriture et de spectacle. L’équipe du spectacle Ruy Blas Paola Secret Comédienne Après une formation à l’école Claude Mathieu, Paola participe à la création de la compagnie Les Plaisirs chiffonnés en 2003. Elle joue dans L’Homonyme, L’Opéra du dragon, Le Songe d’une nuit d’été, Gustave et Antoine, Suzy, et dernièrement Antigone, spectacle crée et représenté au Burkina Faso en coproduction avec une compagnie Ouagalaise. Parallèlement, elle intègre la compagnie Viva la Commedia et joue depuis 2003 dans La Princesse folle, L’Illusion comique, Bellissimo, Le Songe d’une nuit d’été et Hamlet or not Hamlet. Parallèlement à ce parcours professionnel, Paola suit différentes formations, telles que le clown, la danse Butô et le chant. Elle enseigne le théâtre. Elle a dirigé plusieurs stages et notamment en Afrique de l’Ouest. Elle est un des cinq membres fondateurs de la Compagnie des Moutons Noirs et joue dans les deux premiers spectacles, L’Avare de Molière et Des Amours de Tchekhov. Bertrand Saunier Comédien Après une formation universitaire, il cofonde Le Théâtre de l’Esprit de Sel, compagnie dans laquelle il est comédien et metteur en scène entre 1993 et 1999. Il travaille ensuite la commedia dell’arte avec Carlo Boso (Scaramouche) et Anthony Magnier (La Princesse Folle, L’Illusion comique, Bellissimo, Le Songe d’une Nuit d’Eté, Hamlet or not Hamlet). Parallèlement, il suit de nombreux stages. Il met aussi en scène (Hachachi le Menteur, Dis-moi) ou joue des spectacles pour enfants. Il fait également de la formation (ateliers créations, cours pour enfants...). Régisseur et concepteur lumière, régisseur de tournée, il complète depuis le tout début de sa carrière son travail artistique par un savoir-faire technique. Il est un des cinq membres fondateurs de la Compagnie des Moutons Noirs et jouent dans les deux premiers spectacles, L’Avare de Molière et Des Amours de Tchekhov. Et aussi: Alice Gill-Kahn • Création Lumière Formation PRISME dédiée aux différents métiers techniques du spectacle vivant. Elle se spécialise dans l’éclairage au sein de L’Institut Général des Techniques du Spectacle de Grenoble et du théâtre de Bobigny MC93. Emmanuelle Bredoux • Création Costumes Diplôme des métiers d’Arts Costumier-Réalisateur au lycée de la mode et du textile Paul Poiret. Ses diverses expériences professionnelles lui ont appris à travailler sur chaque étape de création d’un costume, de l’invention d’une silhouette jusqu’à l’habillage en coulisse lors des représentations. Elle travaille dans le milieu du théâtre, du cinéma et de la mode. Iris Mirnezami • Chorégraphe Iris Mirnezami est une artiste issue de différentes techniques de danses (classique, jazz américain, contemporain et hip-hop). Elle se spécialise dans les danses du monde (danse bharata-Natyam, orientale, traditions juives, bollywood). Iris est la directrice artistique et chorégraphe de Mojgan’Arts Company, pour laquelle elle crée Milan With You. Stefano Perroco • Création Décors Stefano Perocco rencontre les masques en 1977, pendant les stages théâtraux de la Bienale di Venezia dans le cours dirigé par Donato Sartori qui le conduira à la fondation du groupe Strutture Gestuali di Scaltenigo. Il réalise des masques pour un grand nombre de compagnies et écoles, dessine et construit également des scénographies ainsi que des machines théâtrales. Yannick Laubin • Création masques Formation à l’école Florent, Yannick découvre la commedia dell’arte avec Carlo Boso. Il intègre en 2002 la compagnie Viva la Commedia dirigé par Anthony Magnier et joue dans plusieurs pièces. Il crée en 2010 avec Bertrand Saunier, Paola Secret, Axel Drhey et Romain Chesnel, la Compagnie les Moutons Noirs. Depuis 2004 il est assistant de Stefano Perocco di Meduna, créateur de masque et scénographe. Il enseigne le théâtre ainsi que la fabrication de masques. A propos du spectacle Ruy Blas L’univers musical au cœur du projet Une autre particularité de notre projet, la musique. Elle sera omniprésente dans notre spectacle. Elle ne sera pas seulement accompagnatrice de notre histoire mais aussi actrice à part entière. Nous voulons faire participer nos spectateurs à un véritable voyage musical, au cœur de l’Espagne du XVIIe siècle. Cette histoire sera contée par nos musiciens comédiens présents sur scène, un peu comme les bonimenteurs d’autrefois. Comme en commedia dell’arte, les influences seront multiples, surprenantes et parfois anachroniques. La musique tiendra aussi un rôle prépondérant dans la mécanique comique du spectacle. «Ce qui a servi de point de départ à cette création musicale, c’est ma volonté de donner vie et parole à un acteur essentiel de la pièce: l’Espagne. L’Espagne dans sa noblesse, ses passions, ses folies. Mettre en musique Ruy Blas me donnait l’occasion de lui rendre hommage. Cette Espagne, je l’imagine comme une terre dure mais libre, une terre d’aventure et de héros, une terre de Western en quelque sorte. C’est donc vers la musique de films que j’ai orienté mes recherches. Une musique qui à elle seule nous raconte des histoires à la manière d’une chanson. Une musique comme un fil invisible qui relie l’intérieur du personnage et l’intérieur du spectateur.» (Peter Brook). Patrick Boukobza/compositeur Victor Hugo et Ruy Blas Victor Hugo a un peu plus de 25 ans lorsque, le 5 décembre 1827, il fait son entrée dans l’univers du théâtre. Entrée fracassante, s’il en est, non pas à cause de Cromwell, la pièce qu’il publie alors – elle est énorme et injouable – mais grâce à sa Préface qui l’accompagne. Dans cette Préface, Hugo, qui a vu représenter Shakespeare à Paris cette même année et qui connait les deux Racine et Shakespeare de Stendhal (1823 et 1825) s’en prend à la dramaturgie classique et définit un nouveau genre pour la scène (aujourd’hui communément appelé «drame romantique»), dont il analyse et justifie les principes esthétiques: mise en pièce de la règle des trois unités, mélange des genres, liberté dans l’expression et le ton, libération de l’alexandrin qui s’assouplit, refus des modèles. La Préface de Cromwell, véritable manifeste, enthousiasme la jeune génération d’écrivains autour d’Hugo, dont la plupart sont d’ailleurs ses amis, et le pose comme chef de file d’un nouveau théâtre. C’est sans doute le succès de la pièce d’Alexandre Dumas, Henri III et sa cour, premier drame écrit selon les principes de la Préface à être applaudi en février 1829 à la Comédie Française, qui donne à Hugo l’envie de revenir à la création dramatique. Victor Hugo écrit sa pièce Ruy Blas en quelques semaines du 5 juillet au 11 août 1838. Il apporte un soin jaloux aux décors qu’il dessine en bonne partie. La première a eu lieu le 8 novembre 1838 et est applaudie. Même si au cours des représentations suivantes (surtout la 4e), il y a des remous et des sifflets à la fin du troisième acte et durant le quatrième, Ruy Blas est joué une cinquantaine de fois jusqu’au 26 mai 1839 et s’avère être un succès, tant populaire que financier. Seuls, comme cela avait déjà été souvent le cas pour les pièces précédentes d’Hugo, les critiques professionnels, pour des raisons politiques ou esthétiques, se montrent virulents. VENDREDI 19 18h x Salle de l’Ancien Pressoir x 40mn x entrée libre Conférence Bernard Böschenstein Madame de Staël et Goethe. Illustration d’un désaccord. Madame de Staël, disciple fervente de Rousseau, admire le jeune Goethe à travers Werther, Götz von Berlichingen, Egmont, mais désapprouve les chefs-d’œuvre que sont Wilhelm Meisters Lehrjahre, Die Wahlverwandtschaften, Faust I, les trouvant immoraux, voire méphistophéliques, alors que la moralité oratoire de Schiller l’enchante. Ce désaccord vaut la peine d’être élucidé. Bernard Böschenstein est né à Berne. Enfance à Berlin et Paris. Etudes à Paris et à Berne en langue et littérature allemande, littérature française et grecque à Paris, Zürich et Cologne. Docteur dans ces trois branches avec une thèse sur l’Hymne sur le Rhin de Hölderlin. Assistant aux universités de Berlin, Göttingen, chargé de cours à Harvard puis professeur de littérature allemande moderne et de littérature comparée à l’université de Genève de 1964 à 1998. Ses principaux livres ont porté sur Hölderlin, Celan, Goethe, Musil et Stefan George. 20h30 x Cour d’Honneur x 1h30 Goethe Un homme pour toutes les passions Création Alain Carré: comédien François-René Duchâble: piano. Œuvres de Franz Liszt. Goethe se montre étonné du succès à la fois immense, foudroyant et universel des Souffrances du jeune Werther. Il ne semble pas en tirer gloire ni vanité mais tente d’expliquer cet enthousiasme des lecteurs : «Il suffit d’une petite étincelle pour faire sauter une mine, l’explosion qui se produisit dans le public à cette occasion ne fut si puissante que parce que la jeunesse était déjà minée elle-même; et la secousse ne fut si grande que parce que chacun trouva une occasion de faire éclater ses passions non satisfaites et ses souffrances imaginaires». (Extrait du Goethe de Joël Schmidt. Folio). C’est Schiller qui à l’automne 1803 annonce à Goethe l’arrivée imminente de la voyageuse Germaine de Staël en Thuringe, avec un rien d’inquiétude: «Mme de Staël est en ce moment à Francfort et il nous faut nous attendre à la voir nous arriver bientôt. A la condition qu’elle comprenne l’allemand, je ne doute pas que nous ne mettions la main sur elle.» Goethe répond: «Si Mme de Staël désire venir me voir, elle sera la bienvenue, pourvu que j’en sois prévenu vingt-quatre heures par avance. Elle trouvera une table bourgeoise, nous nous arrangerons pour nous voir comme il faut et pour causer, et elle restera le temps qu’il lui plaira». A l’âge de douze ans, à Francfort, Goethe entend Mozart de cinq ans plus jeune que lui. La musique le délasse et l’apaise du travail fourni à l’écriture de son œuvre qui inspira Franz Liszt dans ses Méphisto Valses. A. C. A propos de... Goethe François-René Duchâble Pianiste de renommée internationale, encouragé en 1973 par Arthur Rubenstein à se lancer dans une carrière de soliste, s’est délivré des parcours obligés. Trente années de concerts dans les temples de la musique lui ont valu la reconnaissance du public, celle de prestigieux chefs d’orchestre comme Karajan, Herreweghe, Sawallisch, Svetlanov, Janowski, Plasson, Dutoit, Casadessus, Lombard, Gardiner..., et de nombreuses distinctions musicales pour les Vingt-quatre Etudes de Chopin, les Douze Etudes Transcendantes de Liszt, les sonates de Beethoven, les concertos de Ravel, sans oublier la parution du DVD consacré aux cinq concertos de Beethoven, qui lui valut à nouveau, Les Victoires de la musique en 2004. Aujourd’hui, il forme avec Alain Carré, comédien, un duo incontournable. Alain Carré Comédien, metteur en scène, professeur de théâtre, a assuré la direction artistique du Théâtre Les Salons à Genève, se produit régulièrement au théâtre du Crève-Cœur de Cologny. Alain Carré est un homme de défis. Ainsi pour la première édition du festival, il a mis en scène, en création mondiale, une pièce écrite par Germaine de Staël. Il se produit régulièrement au Grand Théâtre de Genève aux côtés de Me Bonnant et Bernard-Henri Lévy. Il adapte et met en scène de nombreux auteurs ( Amélie Nothomb, Rimbaud, Baudelaire, Villon, Nietzsche, Duras entre autres) et intègre la musique dans la plupart de ses spectacles. Il travaille sous la direction de Charles Dutoit, John Nelson en tant que récitant avec orchestre et a assuré la création française d'Axion Esti de M. Theodorakis avec l'OSR. Avec le pianiste François-René Duchâble il crée une soixantaine de spectacles. www.lisiere.com/carre Crédits photos: Yves Perradin/Didier Gouda/Ed. Austréales/Elisabeth de Sauverzac/DR L’Association Autour de Mme de Staël (AMS) Conseil: Présidente: Antoinette Mir Vice-Présidente: Anika Gaud Membre fondateur Trésorière: Wally Meylan Secrétaire: Charles Méla Maître Gérald Page Eric Wegmann Caroline Bich Renzo Baldino, Directeur de la Fondation d’Haussonville, Membre fondateur Isabelle Naville, municipale de Coppet en charge de la culture, Membre fondateur Pascale Méla, Directrice du festival, Membre fondateur Maya Page et Gilbert Meylan. L’équipe 2015 Communication: Stéphanie Chassot SCCOMMUNICATION ● Photolithographe et mise en page: Chrysoula Bouachrine ● Site internet: Yoann Givry ● Cameraman: Alain Gonthier STUDIO CAP VIDEO ● Technicien son-lumières: Pascal Geiger MDM et Léo ● Photographe: Yves Perradin ● Responsable de la billetterie sur place: Anika Gaud ● Nous remercions le Directeur du château de Coppet Monsieur Renzo Baldino pour toute l’organisation au château ● Infos pratiques Billetterie Ticket Corner dans tous les points de vente Ticket Corner: Manor, Coop, La Poste, et dans les gares. www.ticketcorner.com Aussi par téléphone au 079 451 64 06 ou sur le site: www.autourdemmedestael.com Nouveau: Bar à tapas - ouvert dès 18h et jusqu’à minuit. et restaurant de 19h à 20h30. Accès: En train: 5mn à pied de la gare de Coppet jusqu’au château. En voiture: parking du château - parking du lac - parking de la gare. Les conférences du Festival 2014 sont publiées aux Editions Zoé Nous remercions pour leur soutien au festival 2015 La Fondation de bienfaisance de la banque PICTET, La Fondation Othenin d’Haussonville, La commune de Coppet, La Fondation Pro Scientia et Arte, Institut Le Rosey, Ambassade de France en Suisse à Berne, Collège du Léman, Commission culturelle de Terre Sainte, Compagnie vinicole Edmond de Rothschild, Régionyon - Conseil régional, Société Littéraire de Genève, Ecole Germaine de Staël, L’Hôtel de Chavannes, Mme Inge Clivaz, Mme Turincev, M. Claude Gonet, M. Georges Testard, Société Générale Private Banking Genève, Château de la Bruyère, Cave de la Charrue, Jean Louis David, Banque Mirabaud, Les donateurs et bienfaiteurs qui souhaitent rester anonymes. Ainsi que nos partenaires presse Journal de COPPET