Télécharger le PDF - La Presse Bisontine
Transcription
Télécharger le PDF - La Presse Bisontine
VALLÉE DU DESSOUBRE 12 AU 22 JUILLET DU Dimanches et 14 juillet inclus Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr JUILLET-AOÛT 2013 N° 145 2,50€ PORTES OUVERTES à l’usine MANÈGES POUR LES ENFANTS PRIX EXCEPTIONNELS PORTES OUVERTES SPÉCIAL ÉTÉ Photo : David Lefranc. COULISSES ET SECRETS DE LA CITADELLE LE DOSSIER en p. 23 à 28 p. 12 ENQUÊTE Les nouveaux déserteurs de l’armée Homme t +FBOT ,"103"- 4UPOF réf. 54552 t 54IJSU -&7*4 CMBOD réf. 54498 t $IBVTTVSF 5*.#&3-"/% OPJSF réf. 54463 t #BTLFU $0/7&34& SPVHF réf. 54789 t $IFNJTFUUF .$4 SPVHF réf. 54384 t 4XFBU 4$)055 SPVHF réf. 56334 t $IBVTTVSF '3&% 1&33: SPVHF réf. 54831 t 5TIJSU #-&/% KBVOF réf. 54961 … 95 29 115 75 85 85 € å å å å å å å 45 29 36 € å å å å å å å 'FNNF t $IBVTTVSF #&/4*.0/ MJCFSUZ SPVHF réf. 54804 t +FBO ,"103"- VTÏ DMBJS réf. 56386 t $IBVTTVSF 7*$503*" PSBOHF réf. 54840 t $IFNJTFUUF -&7*4 SPTF réf. 54508 t 5TIJSU *$)* CMBOD réf. 55354 t %ÏCBSEFVS - ."3$&- BOUISBDJUF réf. 55066 t 4IPSU -0-" &41&-&5" SPVHF réf. 54879 t 1BOUBMPO UPJMF #-&/% DPSBJM réf. 54991 … L’événement p. 6 et 7 Commerce : l’étude qui minimise l’impact futur du tramway du 26/06/13 26/06/13 au 30/07/2013 30/07/2013 inclus inclus Kévin, Naïm, Guillaume… Ils ont décidé de déserter les rangs de l’Armée de Besançon. Traduits devant les tribunaux, ils sont passibles de sanctions. Témoignages. L’ÉVÉNEMENT BESANÇON s CHATEAUFARINE s PONTARLIER Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - [email protected] 2 RETOUR SUR INFO - BESANÇON La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 Éditorial Trêve “Voilà l’été j’aperçois le soleil, les nuages filent et le ciel s’éclaircit” disait la chanson. Cette parenthèse estivale tombe sans doute plus que d’autres années, à point nommé. Le printemps aura été plombé non seulement dans le ciel, mais surtout par un climat délétère qui semble avoir sapé le moral des Français, plus irascibles que jamais. Il faut dire qu’outre la météo, les motifs de colère étaient nombreux en ce printemps calamiteux. Sur ce point, ce n’est pas terminé puisqu’on sent encore les remugles des innombrables affaires qui ont secoué la France flotter dans l’atmosphère de ce début d’été : on croyait le paroxysme atteint au moment de la trahison d’État du fraudeur Cahuzac, mais au fil des semaines on voit que cet exilé fiscal n’est peut-être qu’un arbre qui cache une forêt plus sombre encore. Puis a surgi l’interminable feuilleton Tapie qui met au jour une organisation quasi-mafieuse d’un État dont les têtes ont définitivement perdu leurs repères. Passons sur les pratiques validées au profit d’un Claude Guéant qu’on croyait être un des plus loyaux serviteurs de l’État. On s’est là encore trompé. Arrêtons là cette litanie qui explique en grande partie pourquoi en ce début d’été enfin ensoleillé, les Français ont plus que jamais l’impérieux besoin de couper avec ce climat. Alors un conseil, un seul : décrochez, relativisez, respirez et pour ceux qui le peuvent, faites une trêve loin de votre quotidien et du marasme ambiant qui plombe le moral de la France. Pour les autres, le conseil que nous leur suggérons est de profiter à plein des innombrables animations et activités qu’offre le Grand Besançon, comme à son habitude, en période estivale. Passer une journée à randonner dans la vallée du Doubs ou sur les collines bisontines, enchaîner avec la visite d’un musée, s’échapper à l’assut de la Citadelle qui offre tant à voir cet été et terminer sa journée dans un des nombreux festivals programmés en région. Histoire d’égayer cette période estivale qui doit se vivre ici comme une parenthèse salutaire avant une rentrée qui ne s’annonce peutêtre pas sous des auspices forcément réjouissants sur tous les plans. D’ici là, excellent été à tous. I Jean-François Hauser est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : [email protected] S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. A collaboré à ce numéro : Morgane Bretillot. Régie Publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Juin 2013 Commission paritaire : 0217I79291 Crédits photos : La Presse Bisontine, C.G. 25, C.P.B. L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Chômage : Besançon s’en tire mieux Bienvenue aux Terrasses de la Gare d’Eau e ciel joue des tours à Manet Marcand. Lorsqu’il pleut, la responsable des Terrasses de la Gare d’Eau est dans l’impossibilité d’ouvrir la brasserie de plein air. Depuis le début du printemps, Madame est servie ! “C’est le matin, en fonction du temps que la journée se décide. Je gère au jour le jour” remarque Manet Marcand qui entame sa quatrième saison dans cet établissement. Les Terrasses de la Gare d’Eau sont la propriété du Conseil général du Doubs. Dans le cadre de sa politique de mise en valeur et d’animation du parc, L le Département a mis en place il y a cinq ans ce service de restauration rapide sur place et à emporter dont il a délégué la gestion à un prestataire privé, la S.A.R.L. le Gouverneur de Vauban en l’occurrence. Dès qu’il fait beau, c’est un vrai plaisir de venir s’installer sur la terrasse en bois ombragée, qui domine le plan d’eau. Le cadre est tranquille, à l’abri de l’agitation de la ville. Toute la journée, les promeneurs s’attablent le temps d’une pause-café ou d’un repas. “Tous les midis, il y a un plat du jour. Il est consultable sur facebook. Le samedi et le dimanche La clientèle s’installe aux Terrasses de la Gare d’Eau pour profiter du cadre. L’établissemen t est ouvert en fonction de la météo d’avril à octobre. nous proposons un brunch de 11 heures à 15 heures. Pour le soir, il y a la planche apéritif” détaille Manet Marcand. En juillet et en août, les Terrasses de la Gare d’Eau sont ouvertes jusqu’à 23 heures. Plusieurs animations musicales viennent ponctuer la saison. Chaque mercredi soir, il y a même des cours de salsa. L’été sera chaud ! Espérons-le. I Renseignements : 06 22 16 74 42 Facebook Les Terrasses de la Gare d’Eau Besançon classée “meilleure” ville de France concernant l’augmentation du chômage depuis 2008. ous l’avions indiqué dans le précédent dossier de La Presse Bisontine consacré à l’emploi dans le Grand Besançon et une étude du très sérieux Centre d’observation et de mesure des politiques sociales (Compas) vient corroborer nos chiffres. Selon l’organisme spécialisé dans l’observation sociale territoriale et l’analyse des besoins sociaux, “c’est la ville de Besançon qui connaît la plus faible progression du chômage depuis 2008 : + 13 % tout de même” souligne l’étude rendue en avril dernier. Besançon arrive en effet en dernière position concernant l’augmentation du chômage parmi 93 grandes villes de France. Parmi les dix communes où le nombre de chômeurs a le plus augmenté ces dernières années, on retrouve des villes qui étaient déjà en situation très difficile fin 2008. À Vénissieux, Dunkerque et Cergy- N Pontoise, l’indice Compas était déjà supérieur à 9 %. Une commune comme Dunkerque, qui était déjà à plus de 9,5 % de chômeurs, a vu son nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A progresser de 66 %. Perpignan, qui était déjà à 14,4 % enregistre + 39 % de chômeurs. Et la progression n’est pas mince même dans les communes les mieux situées en 2008. La ville de Mérignac par exemple figure parmi celles qui ont connu la plus forte hausse de l’ensemble des communes françaises, avec + 53 %. “Le chômage y a littéralement explosé” note l’étude Compas. Parmi les villes qui ont “limité la casse” comme Besançon qui partait tout de même de 10,8 % de demandeurs d’emploi en 2008, on trouve aussi Mulhouse avec une des hausses les plus modérées (+ 24 %), mais avait déjà 15,7 % de chômeurs en 2008. I Hôpital : la navette des employés fait réagir D ans son numéro d’avril, La Presse Bisontine a rencontré une partie du personnel de l’hôpital Minjoz de Besançon pour évoquer le nouvel établissement, renforcé depuis octobre dernier par la venue de 1 000 nouvelles supplémentaires suite au déménagement de Saint-Jacques. Un changement qui n’est pas sans conséquences : difficulté de stationnement, réorganisation dans les services, afflux de nouveaux patients… Dans un de nos articles, nous évoquions la possibilité pour le personnel de disposer d’une navette pour faciliter le stationnement. Patricia, aide-soignante dans les blocs opératoires (niveau -1) est désabusée : “Employée à l’hôpital depuis 25 ans, je lis que l'hôpital a mis à disposition du personnel une navette pour faciliter le stationnement. Youpi, l’hôpital est merveilleux ! Mais vous avez oublié de mentionner que ces navettes ont des horaires très restrictifs. À savoir de 7 heures à 9 heures, heures où ça ne coince pas et de 16 heures à 18 heures !” Pour arriver à l’heure, l’employé dit arriver à 12 h 15 pour travailler à 13 h 35. “Et à 9 heures pour 10 heures parce que plus de navette ! À mon avis, les navettes du parking devraient avoir une amplitude d’horaire de 8 heures à 13 h 15 le matin avec un retour de 16 heures à 21 h 30. À ma connaissance et au - 1 où je travaille, un nombre important d’horaires existe : 6 h 25, 7 h 15, 7 h 30, 8 heures, 8 h 30, 9 heures, 10 heures, 10 h 30, 10 h 55, 12 h 30, 13 h 35. Certaines personnes enchaînent journées de travail et gardes ou astreintes, devant repartir à n’importe quelle heure de la nuit” dit Patricia. Bref, c’est l’anarchie du stationnement… L’arrivée prochaine du tramway promet de régler ces désagréments. Patricia avoue avoir une technique : “Venir très tôt (à 9 heures pour 10 heures et 12 h 15 pour 13 h 35), tourner en attendant une place, me garer dans ce fameux parking, et descendre à pied… transpirante avant d’avoir com- Une aide-soignante au bloc opératoire de l’hôpital Minjoz estime que les mencé le travail.” I horaires de la navette destinée au personnel sont trop restrictifs. Vallée du dessoubre 12 au 22 juillet du dimanches et 14 juillet inclus Portes ouvertes à l’usine prix exceptionnels Portes ouvertes · Manège pour les enfants vallée du dessoubre - la voyèze - Tél. 03 81 64 23 43 - www.meubles-bernardot.com 4 L’INTERVIEW DU MOIS La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 POLITIQUE Julie Baverel “Le centre fera la différence aux municipales” À 39 ans, la présidente du MoDem du Doubs fait partie de la nouvelle garde du parti de François Bayrou. Elle est pleine d’enthousiasme et d’espoir pour les prochaines élections municipales. a Presse Bisontine : Philippe Gonon a démissionné de la présidence du MoDem du Doubs en février. Il a rejoint l’U.D.I. Comment avez-vous réagi à sa décision vous qui étiez assez proche de lui ? Julie Baverel : Nous avons pris acte de son départ. Ce n’est parce que Philippe Gonon a quitté notre parti politique que plus rien ne se passe au MoDem. Il était président départemental, soit, mais il y a des militants et des sympathisants qui font la vie du Mouvement Démocrate. L L.P.B. : Était-ce dans vos projets à terme de prendre la présidence du MoDem dans le Doubs ? J.B. : Initialement, ce n’était pas dans mes projets. Quand Philippe Gonon est parti, il fallait un président pour le remplacer. Il était hors de question d’organiser des élections internes à une échéance aussi proches des municipales. Comme j’étais conseillère nationale MoDem, et ainsi cadre référent dans le Doubs, j’ai été désignée pour assumer cette fonction. L.P.B. : Le départ de Philippe Gonon n’est-il pas le signe d’une scission dans votre parti qui a pour conséquence de l’affaiblir ? J.B. : Non, c’est tout le contraire. Ceux qui avaient une sensibilité centre droit sont partis à l’U.D.I. Je suis moi-même assez surprise, car on a retrouvé rapidement notre équilibre. Le départ de Philippe Gonon a laissé place à un bureau plus collégial avec des membres qui sont devenus acteurs. Notre équipe est une alliance de la jeunesse et de l’expérience. L’objectif de chacun est d’imposer le MoDem comme une force politique locale. Pour cela, on a transformé notre site Internet, on est présent sur les réseaux sociaux. Nous sommes actifs. L.P.B. : Mais dans les faits, le MoDem dispose d’assez peu d’élus il faut bien l’admettre ? J.B. : Le MoDem a en effet un déficit d’élus siégeant dans les assemblées des collectivités locales. On espère inverser la tendance lors des prochaines élections en faisant entendre la voix du MoDem. L.P.B. : Serez-vous candidate à Besançon ? J.B. : Non. En 2014, je serai candidate pour siéger au conseil municipal de Vorges-les-Pins, la commune où je réside. Philippe Gonon aurait souhaité que je me présente à Besançon. Pour cela, il aurait fallu que j’aie une adresse en ville, au minimum un garage. Cela va à l’encontre de mes principes. Je suis une citoyenne engagée. Je ne triche pas avec les électeurs. L.P.B. : Alors qui conduira la liste ? J.B. : Le MoDem sera présent aux municipales de Besançon. La tête de liste sera investie au niveau national. Pour l’instant, il y a quatre voire cinq can- Julie Baverel estime que le centre fera la différence lors des prochaines municipales à Besançon. didats possibles. Ce qui est sûr, c’est permettre de déterminer les points sur qu’il n’y aura pas de parachutage. Le lesquels nous ne transigerons pas. Le plus important à mon sens, c’est le pro- centre fera la différence aux municijet pour la capitale régionale, sur lequel pales. nous travaillons actuellement, et la capacité que nous aurons à le défendre. L.P.B. : Jean-Louis Fousseret a tenté de convaincre Michel Josse, un des piliers du L.P.B. : Qu’est-ce qu’il faudrait changer à Besan- MoDem de rejoindre sa liste. Comment avezvous réagi ? çon ? J.B. : Besançon souffre d’un vrai défi- J.B. : Il est vrai que d’autres mouvecit d’image. Pourtant, elle profite d’une ments politiques ont contacté des pervie culturelle et associative, d’une bon- sonnes comme Michel Josse, président ne situation géographique, d’une proxi- délégué, Odile Faivre-Petitjean, mité avec la Suisse. Malgré cela, on ne conseillère municipale à Besançon et parvient pas à vendre ce cadre de vie vice-présidente, ou moi-même.À l’heure à des entreprises pour qu’elles actuelle, nous travaillons ensemble s’installent ici. D’autres, qui sont en sur un projet MoDem pour les muniplace, ne parviennent pas à faire venir cipales qui offrira aux Bisontins des des collaborateurs. Une campagne de propositions réalistes, humanistes et communication pour vendre Besançon novatrices. Notre parti prône suffirait-elle à changer les choses ? Je l’ouverture, l’union et le rassemblene le sais pas. ment autour de nos valeurs, autour des projets et autour des hommes. Dans L.P.B. : Dans sa stratégie, le MoDem est-il prêt cet esprit, nous écoutons et échangeons à faire alliance avec une autre liste aux muni- avec des représentants d’autres mouvements mais vous comprendrez que cipales ? J.B. : Nous ne sommes pas opposés à ce qui nous préoccupe aujourd’hui, c'est des listes de rassemblement. Plus une bien notre projet pour les Bisontins. majorité est diverse et meilleure est Ces échanges sont une reconnaissance du rôle que nous pourrons jouer lors la représentativité des citoyens. de ces municipales. L.P.B. : Alors qui de Jean“Nous Louis Fousseret ou de L.P.B. : Le tram est-il, selon vous, un sujet de n’avons pas Jacques Grosperrin pour- débat dans la campagne ? riez-vous soutenir lors d’un J.B. : Nous n’étions pas favorable à ce la même second tour ? tracé du tramway. Maintenant qu’il relation au J.B. : Nous verrons bien est là, il faut arrêter de ressasser ce quel candidat est à débat. Faisons preuve de réalisme posipouvoir.” même d’entendre nos tif par rapport à ce moyen de transpropositions. À nous de port. Nous dirons que c’est un beau déterminer dans quel- projet. La seule chose sur laquelle il le mesure les projets faudra être vigilant, c’est son exploide tel ou tel candidat tation. Le tram sera-t-il rentable ? sont compatibles avec L’avenir le dira. nos idées. C’est pour cela que pour les élec- L.P.B. : D’autres infrastructures peuvent-elles tions municipales nous susciter la controverse ? préparons au MoDem, J.B. : A mon sens, le F.R.A.C. (fonds une charte, qui est une régional d’art contemporain) est une sorte de grille de lec- coquille vide. En revanche, la Rodia ture. Cet outil doit nous est une réussite. Il manque toujours à Besançon une salle de spectacle pour accueillir des grosses productions et ainsi proposer à la population une offre culturelle complète. sion m’effraie et m’inquiète. L.P.B. : Est-ce que l’avènement de l’U.D.I. n’ajoute pas de la confusion au centre ? J.B. : Nous pouvons travailler au MoDem avec les gens de gauche et de droite. Qu’on ne dise pas que Jean-Louis Borloo (U.D.I.) est un centriste sachant L.P.B. : Le MoDem est tou- qu’il a appelé à voter Nicolas Sarkojours plein de bonne volon- zy. té. Cet enthousiasme ne se retrouve pas dans les L.P.B. : Vous faites partie des femmes enga“Pas un urnes. Lors des dernières gées en politique. Est-ce nécessaire selon parti législatives, vous avez vous de légiférer pour imposer la parité ? financièrement recueilli 2,37 % des suf- J.B. : Oui, il fallait légiférer. À titre frages sur la première cir- d’exemple, cinq femmes seulement sièpuissant.” conscription du Doubs et gent au Conseil général du Doubs. C’est Philippe Gonon, 1,78 % anormal. Beaucoup de femmes ne sur la seconde. Quel est le problème ? Est-il s’engagent pas car, lorsqu’on leur prolié à la difficulté que les électeurs auraient à pose de le faire, elles pensent ne pas situer la place du MoDem dans le paysage être à la hauteur. Ce qui est vrai, c’est politique ? que nous n’avons pas la même relaJ.B. : Nous n’avons pas les moyens des tion au pouvoir que les hommes poliautres partis comme le P.S. et l’U.M.P. tiques, mais nous avons des compéPour ma campagne aux législatives, tences. La loi sur la parité amorce un j’ai dépensé 3 000 euros. Tout le temps changement des mentalités. que j’ai passé à écrire ma profession de foi, je ne l’ai pas passé sur le ter- L.P.B. : Vous êtes enseignante, mère de trois rain à rencontrer des gens. Le MoDem enfants, comment faites-vous pour tout mener n’est pas un parti financièrement puis- de front ? sant. C’est une des explications à notre J.B. : Je dors peu ! J’en profite pour dire échec aux législatives. que je suis présidente bénévole du MoDem Doubs. Dans le cadre de mes L.P.B. : Rien ne permet de dire aujourd’hui que fonctions, j’assiste à beaucoup de le MoDem obtiendra l’adhésion des électeurs réunions. J’ai la chance d’avoir un mari lors des prochains scrutins… disponible qui m’épaule. Je pensais J.B. : Ce qui est clair, c’est que les citoyens avoir “dégoûté” ma grande fille de la n’ont plus confiance en la politique. politique après les législatives qui m’ont Soit ils s’abstiennent de voter, soit par accaparée. Et bien non ! Elle a douze dépit, ils votent pour les extrêmes. Le ans, et elle est candidate au conseil F.N. joue sur le populisme. Nous, au bisontin des jeunes. MoDem, on joue sur un discours de vérité, la seule valeur par laquelle il L.P.B. :Avez-vous d’autres ambitions politiques est possible de recouvrer la confiance en plus de participer à la vie communale de des citoyens. On peut encore inter- Vorges-les-Pins et de présider le MoDem ? préter l’échec de la politique comme J.B. : Je ne suis pas carriériste. Je traun rejet du bipartisme. Il y a un mon- vaille pour faire entendre cette voix de à changer et une place à prendre du MoDem qui est la voix du bon sens pour le MoDem. Nous devons faire bou- et de la raison. I ger les lignes et proposer une alterPropos recueillis par T.C. native aux extrêmes dont la progres- BESANÇON ÉDUCATION 5 La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 Yannick Moricci a ouvert en juin une formation horlogère à Besançon. Le fonctionnement de son école, déjà présente dans le Haut-Doubs, a été décrié. Quelle légitimité pour cette école de formation ? La nouvelle école d’horlogerie ne tourne pas rond L’association de formation et de transmission des savoirs horlogers (F.T.S.H.) qui s’implante à Besançon est sur le point d’être poursuivie par un de ses professeurs qui n’a jamais été payé pour les cours dispensés. Des élèves évoquent “un manque de matériel” pour des formations à 4 800 euros. Le créateur se défend. horlogerie fait tourner les aiguilles des gardetemps. Les têtes aussi. Dans ce marché florissant, certains se sont lancés dans le business de la formation : c’est le cas de la F.T.S.H., autrement connue sous le nom de Formation et de Transfert des Savoirs Horlogers installée à Montbenoît, Maîche, et depuis juin à Besançon dans les anciens locaux de Breitling à Palente. Cette association (loi 1901) créée il y a huit mois fait réagir. Sous couvert de transmission de savoirs, elle fait payer des formations transmises par des professeurs qui sont soit des horlogers de renom soit des retraités du domaine. Elle en a le droit. Elle transmet ainsi les bases du métier.Attention, elle n’offre pas de diplôme mais prépare ses élèves à l’examen. Prix de l’heure : 10 euros. C’est moins cher que les autres sur la place, L’ société de recouvrement. “J’ai moins efficace aussi ? Premièrement, des élèves se sont été très déçu du système de forplaints de la formation distillée mation. Je suis arrivé en février dans le Haut-Doubs : “Je ne suis mais j’ai décidé de partir car la ni satisfait des cours, ni de cer- formation était trop désordontains professeurs. Il y avait sou- née et il manquait de matériel vent un manque de matériel et et de programme. Les gens qui un manque de présence des profs” travaillaient sur le chronographe témoigne l’un d’entre eux qui a étaient mélangés avec ceux qui déboursé 4 800 euros pour préparaient le C.A.P., dit Jean600 heures données à Montbe- Marie Tissot, expert en horlogerie, formateur au C.F.H. de noît. Ils sont dix à avoir passé le C.A.P. Genève et créateur de trois écoles en candidat libre au lycée de de formation en Belgique. Je suis Morteau dont les résultats seront triste pour les jeunes.” connus le 4 juillet. Ce premier Beaucoup ont en effet fait un couac est corroboré par le témoi- prêt pour suivre ces cours ou gnage d’autres élèves qui disent demandé à leurs parents de les “n’avoir pas eu ou peu de dessin aider. Ce professeur avoue avoir technique dans leur formation”, appelé à plusieurs reprises le élément principal pour valider président de l’association pour régler la situation. “Je lui ai facle diplôme. Un professeur va même plus turé mes prestations via ma sociéloin. Il décide de poursuivre té. Il ne respecte pas ses engagel’association présidée par Yan- ments. J’engage une procédure.” nick Moricci qui, selon lui, lui La F.T.S.H. qui délivre dans les doit plus de 4 000 euros, via une anciens locaux de la société Breit- ling à Besançon des formations en horlogerie et bientôt en polissage se défend. Pour montrer sa légitimité, l’association montre qu’elle est adoubée par la C.A.G.B., par le P.L.I.E. (plan local d’insertion par l’économie) et l’A.F.P.I. (organisme de formation professionnel industriel). L’agglo a notamment accompagné le responsable dans la finalisation du montage du projet en lui proposant des locaux au sein du site de Palente et en facilitant l’acquisition de matériel à bas prix. Yannick Moricci, président de la F.T.S.H., répond aux accusations : “Ce que disent les élèves est faux ! rétorque-t-il. Avec 600 heures, on n’est jamais assez préparé. Certains élèves ne sont pas venus à toute la formation parce qu’ils étaient malades ou ils ne voulaient pas venir le samedi matin aux examens blancs. En plus, ils ont eu une organisation d’examen scandaleuse au lycée de Morteau (lire ci-dessous)” dit le président de l’association. L’accusation du professeur à son encontre, le président en a aus- si sa vision : “Il a été payé, même trop payé. Il n’est plus chez nous. Je fais travailler les élèves dans de bonnes conditions. Les professeurs sont avec moi” expliquet-il. S’il a créé cette association, M. Moricci dit l’avoir fait dans le but de permettre à des personnes de retrouver un emploi. “Je ne fais pas d’argent. J’en fais pour payer les professeurs et les locaux que nous louons. Ma formation (pour le C.A.P.) est à 4 800 euros, contre 9 600 euros au G.R.E.T.A. et 15 600 euros à l’A.F.P.A.. Je ne fais pas d’ombre L au G.R.E.T.A., d’ailleurs je travaille avec celui de Delle. Mon objectif est de placer des jeunes en entreprises. Dix ont pu être placés. Je vais d’ailleurs rencontrer d’autres entreprises pour des partenariats.” La F.T.S.H., qui devra comme toutes les associations organiser une assemblée générale et présenter ses comptes, seraitelle philanthrope ? Le verdict tombera le 4 juillet avec le résultat des élèves admis ou non en C.A.P. I E.Ch. L’examen du C.A.P. remis en question ? es candidats au C.A.P. en horlogerie qui ont passé lʼexamen au lycée de Morteau estiment “avoir bénéficié de mauvaises conditions dʼexamens.” Ils se sont réunis en collectif et ont adressé une lettre au recteur dʼacadémie dans laquelle ils pointent du doigt les dysfonctionnements : manque de matériel, nonrespect de lʼanonymat et ouverture des plis avant le début de lʼépreuve ou encore travail sur un mouvement chinois. Le recteur dʼacadémie a ordonné une enquête. Il nʼa pas donné suite à nos questions. I 6 L’ÉVÉNEMENT La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 L’ÉTUDE OFFICIELLE QUI MINIMISE LES EFFETS DU TRAM L’été s’annonce chaud pour le maire et président d’agglo. Après la démission des deux présidents de la commission d’indemnisation du tramway, suivie de l’annulation par la cour administrative de Nancy du jugement du tribunal administratif Besançon qui avait jugé non recevable une requête contre la déclaration d’utilité publique du tramway, voilà qu’une étude que La Presse Bisontine dévoile en exclusivité casse les espoirs et les attentes. Selon le diagnostic établi par un cabinet d’études missionné par la S.E.D.D., la mise en service du tramway n’incitera pas les Bisontins à venir davantage au centre-ville pour consommer. Coup dur. Le tram serait-il un mirage du développement économique local ? AFFAIRES EXCLUSIF 500 Bisontins sondés et un Les contours de l’enquête choc La Presse Bisontine s’est procuré une étude réalisée en mai sur le commerce en centre-ville. On apprend que la fréquentation en cœur de ville ne changera pas pour deux Bisontins sur trois après la mise en service du tram. Un désaveu ? es commerçants de la boucle, dont le moral est à l’image de leurs prix, soldé, feront grise mine à la lecture de cette étude demeurée secrète jusque-là. La S.E.D.D. (Société d’équipement du département du Doubs) a commandé au cabinet C.2.J. Conseil un diagnostic sur le commerce en centre-ville. Le maire Jean-Louis Fousseret, qui a toujours promis aux forces vives commerciales une augmentation de la fréquentation des chalands au centre une fois le tram en service, devra revoir son discours. C’est en tout cas ce que révèle, à la page 38, ladite étude. À la question “Viendrez-vous plus souvent dans le centre-ville après la mise en service du tram ?”, 305 personnes qui disent “non” (soit 64 %) contre seulement 170 “oui”. La fréquentation ne changerait donc pas pour environ 2 personnes sur 3. Pour ceux qui utiliseront le tram, les arguments sont simples : “Facilité d’accès (cité 35 fois), son caractère pratique (27 fois), plus rapide que le bus (13), par curiosité (11 fois), plus de problème de stationnement (7 fois).” Sur les 500 personnes interrogées, 274 annoncent en revanche que le tram ne les incitera pas à venir plus souvent. Ils argumentent : “Le tram ne changera pas mon comportement (66 fois), L Plusieurs difficultés Le tramway attaqué dans sa légitimité Décision de justice, étude sur le commerce défavorable, démission des co-présidents de la C.I.A.T., des ennuis viennent troubler la fin de chantier du tramway. our ou contre le tram ?” Le débat autour de cette question est anachronique et stérile. Au stade où en sont les travaux, il faut plutôt espérer, dans l’intérêt de la collectivité, que ce nouveau moyen de transport en commun démontrera son utilité et son efficacité une fois en fonctionnement. La mise en service du tramway est prévue pour décembre 2014. Le chantier s’achèvera quelques mois plus tôt, en mars. Mais alors que l’on entrevoit le bout du tunnel, une série d’ennuis ravive la polémique. Elle vient troubler une apparente sérénité et entamer la légitimité du projet. La première vague vient du Tribunal administratif de Nancy dont la décision du 10 juin autorise trois associations citoyennes (Mouvement Franche-Comté, Union civique des contribuables citoyens de Franche-Comté et Besançon Renouveau) à attaquer en justice l’enquête d’utilité publique du tramway. La juridiction nancéienne contredit sur ce point le Tribunal administratif de Besançon qui le “P 12 juillet 2012 avait jugé irrecevable la requête en annulation de la D.U.P. déposée par ces trois associations représentées par Jean-Philippe Allenbach, Serge Grass et Jean-Pierre Soulier. “On repart de zéro. Le Tribunal administratif de Besançon va devoir juger sur le fond” se félicite Jean-Philippe Allenbach. C’est une petite victoire pour les détracteurs qui estiment avoir suffisamment de preuves pour faire annuler la déclaration d’utilité publique. S’ils devaient y parvenir, le tramway ne sera pas “Favoritisme démonté pour et autant. “Si nous corruption.” obtenons gain de cause, nous pourrons considérer qu’il a été construit dans l’illégalité avec une responsabilité conjointe de l’État et de l’Agglo” poursuit M. Allenbach. Selon lui, ce qui aurait dû alerter le préfet à l’époque, c’est le taux de rentabilité trop bas du tramway (3,2 %) pour qu’il puisse être considéré d’utilité publique. Un chiffre que l’Agglo contredit puisqu’elle annonce une rentabilité voisine des 8 % ! “Le préfet aurait dû dire non. Mais au moins, s’il y a des déficits, grâce à notre action, la facture pourra être envoyée à l’État” ironise Jean-Philippe Allenbach. À cette hypothèse judiciaire, embarrassante si elle se confirme, s’ajoute une récente étude de la Société d’équipement du Doubs (S.E.D.D.). Au regard de ses conclusions, l’Agglo aurait sans doute préféré qu’elle reste dans un placard. Dans ce document qui détaille les habitudes de consommation dans la capitale régionale, on apprend que deux Bisontins sur trois ne viendront pas plus au centre-ville après la mise en service du tram. Un chiffre encore plus fort chez les actifs. Les résultats de cette enquête vont casser un peu plus le moral des commerçants dont beaucoup voient leur chiffre d’affaires reculer à cause des travaux. À moins d’être sur le tracé, ils ne peu- La première rame du tramway est arrivée le 6 juin à Besançon. vent pas espérer la moindre compensation de la part de la commission d’indemnisation amiable du tramway (C.I.A.T.). Un principe restrictif qui divise les membres de la commission et qui d’ailleurs a provoqué la démission récente des deux coprésidents Daniel Tricot et Gabriel Mignot. Ils ont réagi ainsi suite à la proposition d’indemniser un commerçant qui n’était pas directement sur le parcours mais qui prétendait faire les frais des travaux. Les démissionnaires ont considéré qu’il était inopportun de déroger aux règles d’éligibilité des dossiers considérant avec des termes très durs que cela ouvrait la porte “au favoritisme et à la corruption.” Nous avons sollicité Gabriel Mignot pour obtenir des explications complémentaires. Il n’a pas donné suite. Face à cette série d’écueils, les langues se délient à l’Agglo sur la manière dont le tramway a été décidé. Stéphane Courbet, le maire de Roche-lezBeaupré, regrette qu’à l’époque le vote n’ait pas eu lieu à bul- letin secret. “C’est pour moi la vraie démocratie. Cela aurait été tout à l’honneur de JeanLouis Fousseret de procéder ainsi car les membres de l’Agglo auraient voté sans avoir de pression, et sans craindre des représailles en fonction de leur choix. Le projet de tramway aurait sans doute été accepté, mais il aurait été beaucoup plus légitime. Maintenant, compte tenu de l’investissement, je souhaite que le tram soit un succès.” Lorsqu’il a été voté, le projet a recueilli 17 voix contre. I T.C. La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 7 résultat qui fait mal À cette question posée aux Bisontins en mai, le “non” l’emporte. il ne passera pas par chez nous (64), il m’a tellement embêté que je ne veux plus le prendre (10 fois).” Le constat est pire lorsque le cabinet interroge les actifs : 226 personnes (sur 300) déclarent qu’elles ne fréquenteront pas plus souvent le centre avec le tram ! “Le tram ne Remis le 2 mai dernier, ce travail d’enpasse pas quête répond à une méthodologie rigoureuse : recensement du commerce sur le près de chez centre-ville élargi et le long de l’axe du moi.” tram, analyse des études existantes, rencontre de techniciens, élus, président d’unions commerciales et enquêtes téléphoniques auprès de 500 ménages de l’agglomération. 300 actifs travaillant en centre-ville ont également été interrogés RÉACTION en face à face. Le profil des ménages interrogés varie selon leur âge, lieu de résidence (Besançon en particulier mais aussi Avanne-Aveney, Châtillon-le-Duc, Thise et Grand Besançon) ou selon leur catégorie socioprofessionnelle. L’étude évoque également les habitudes d’achats alimentaires dans les grandes surfaces : le magasin Carrefour d’École-Valentin apparaît comme le plus cité. Elle traite du shopping : sans surprise, Châteaufarine est en tête. L’analyse détaille également la fréquentation des marchés à l’instar des Beaux-Arts, Palente et de Planoise. Touchés, les professionnels de la vente peuvent entrevoir un avenir meilleur. À 87 %, les actifs disent être globalement “satisfaits du commerce en centre-ville.” Preuve que la boucle reste ancrée dans le cœur des Bisontins… I E.Ch. Le MoDem s’y met aussi Après lʼU.M.P., cʼest au tour du MoDem, avec un peu de retard, de se placer aux chevets des commerçants bisontins en lançant une consultation sur Internet. “Julie Baverel (présidente du MoDem du Doubs), Odile Faivre-PetitJean (conseillère municipale de Besançon) et Michel Josse (président délégué, ancien conseiller municipal, chef dʼentreprise) entendent recueillir les attentes des commerçants afin de les porter au sein du futur conseil municipal avec la volonté tenace de construire une ville capitale, accueillante et rayonnante” disent-ils. Information : http://www.modem25.fr/ consultation-des-commercants-de-besancon/ Commentaires et perspectives pour l’opposition Michel Omouri : “Il faut passer aux mesures d’urgence” L’élu U.M.P. membre de l’opposition réagit à l’étude que nous dévoilons. Selon lui, le maire a manqué d’anticipation. Il propose que la Ville achète les fonds de commerce vides. a Presse Bisontine : Vous avez été l’un des premiers à confier que le tram avait occasionné la perte de nombreux emplois en centre-ville. Cette étude conforte-t-elle votre thèse selon laquelle le maire aurait sous-estimé la gravité de la santé commerciale ? Michel Omouri : D’abord, je voudrais réagir à chaud sur la révélation d’une telle étude. Je m’interroge clairement sur le fonctionnement actuel de la municipalité, sur le système Fousseret en place depuis maintenant 12 ans. De nouveau un scandale de la gestion des fonds publics ! Car quoi soyons clairs, qui est à l’initiative de cette étude ? La S.E.D.D., satellite en charge de l’aménagement. Pour quelles raisons ? Quelle est sa compétence dans le domaine ? Pourquoi une orientation si claire des questions quant au tramway ? Qui finance le cabinet qui a réalisé ce travail ? Combien cela a-t-il coûté ? De 40 000 à 70 000 euros ? Ce sont les sommes habituellement mobilisées pour se payer une étude de consommation… Le F.I.S.A.C. a-t-il été mobilisé pour cela ? Quel est l’objectif ? Je pense que la municipalité prend conscience de la gravité de la situa- L tion et qu’elle a cherché à se dédouaner dans l’urgence de la publication des prochains bilans des commerces en voulant démontrer que le tramway viendrait améliorer la situation du centre-ville… Mais cette étude ne démontre rien ! Ou plutôt si, elle vient appuyer ce que je déclare depuis longtemps maintenant : le tramway n’est pas un facteur de développement et a détruit des emplois et de l’activité en centre-ville. Déjà 600 emplois selon moi en septembre 2012 et nous sommes en juin 2013. L’hémor“Je ragie ne s’est pas arrêtée là. Les locaux vides m’interroge s’entassent dans toutes sur le les rues. L’étude le dit : système le tramway ne vient pas améliorer l’accessibili- Fousseret.” té au centre-ville et les travaux ont accéléré le problème. Le maire n’est pas un bâtisseur mais un fossoyeur d’emplois. L.P.B. : En quoi le maire serait-il responsable de la faillite commerciale ? M.O. : Il est responsable et à plusieurs titres. Sa première faute est de ne pas écouter. Les commerçants que l’on peut interroger, sans passer par des cabinets, nous l’affirment simplement : l’accessibilité au centreville est primordiale pour permettre l’activité commerçante. Les spécialistes parlent de “marchabilité” : en combien de temps allez-vous à un commerce à pied ? 5 minutes, 10 minutes ? Au-delà ce sont les zones commerciales extérieures qui attirent grâce à leur parking privatif. Nous n’avons donc pas sur Besançon suffisamment de marchabilité ! Les parkings sont saturés et payants. La réduction du nombre de parkings par les aménagements urbains et l’augmentation de 20 % du stationnement sont les premières causes des difficultés actuelles. La seconde erreur est d’avoir voulu aller vite pour finir la mise en fonctionnement du tramway au plus tôt et permettre ainsi aux électeurs de le voir rouler avant mars 2014. Cela a précipité le planning des travaux et bloqué plus encore l’accessibilité. Mieux, le tramway ne viendra pas améliorer cet état de fait car là où les voitures ne passent plus aujourd’hui, elles ne passeront plus demain. La troisième erreur est de penser que le tramway est un facteur de développement de l’activité commerciale… Ou plutôt de penser que le dogmatisme de la “ville sans voiture” est un facteur de développement économique. L’erreur n’est pas que le tramway, mais l’en- Conseiller municipal d’opposition et membre de l’équipe de campagne de Jacques Grosperrin, Michel Omouri (U.M.P.) réagit et propose une politique plus interventionniste. semble de la politique d’urbanisme actuelle : parkings-relais, stationnement prohibitif, manque de parkings… L.P.B. :Vous critiquez, mais avez-vous des propositions à émettre pour relancer le commerce en centre-ville ? M.O. : Je ne suis d’ailleurs pas tout seul à avoir des idées au sein de l’équipe de campagne de Jacques Grosperrin. Je pense que l’on aurait dû venir amortir le choc en prenant en charge la transition des travaux mais c’est trop tard. Aussi nous sommes dans l’obligation de passer à des mesures d’urgence : la Ville doit acheter les fonds de commerce et les murs commerciaux à des prix de marché raisonnables pour amortir la faillite des commerçants et des bailleurs. En profiter d’ailleurs pour rénover ces locaux souvent vétustes, et faciliter la reprise de ces locaux en activité commerçante au travers de loyers progressifs. Il faut une politique interventionniste. Inutile d’inventer encore une taxe quelconque pour réguler le marché. I Propos recueillis par E.Ch. 8 8 BESANÇON La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 SÉCURITÉ 8 à Battant Les caméras débarquent à Besançon L’installation de dispositifs de vidéo-protection a démarré en ville. 30 caméras seront posées dont une quinzaine au centre-ville. Pour tenter de juguler les 280 faits de délinquance enregistrés en moyenne tous les mois à Besançon. a-t-il plus de faits de délinquance qu’avant à Besançon ? À entendre certains élus de l’opposition, l’insécurité serait en augmentation constante Y L’emplacement des premières caméras sur la ville (première tranche). dans la capitale comtoise. Pour éviter précis que la Police nationale tient tous toute polémique inutile, il suffirait de les mois sur la base des informations communiquer publiquement tous les communiquées par les différents corfaits enregistrés par l’observatoire de respondants sécurité de Besançon : la délinquance, un outil statistique plaintes à la police, chiffres de l’Éducation Nationale, des bailleurs sociaux, de Transdev et des correspondants de nuit mis en place par la Ville. Problème : aucune autorité n’entend diffuser ces chiffres au public. La Presse Bisontine s’est procuré certains de ces chiffres, qui permettent notamment de relativiser les choses, en tout cas d’étouffer certains fantasmes sur une supposée dégradation de la situation. Depuis 2004, date à laquelle a été créé cet observatoire, les chiffres restent à peu près stables. En avril 2013, 287 faits de délinquance ont été enregistrés : agressions, cambriolages, dégradations, incendies ou troubles à l’ordre public. Des plus banals comme le tapage nocturne, au plus grave comme cette saisie de 5 kg d’héroïne rue de Bruxelles à Planoise. “On a enregistré Les caméras de vidéoprotection vont se multiplier à Besançon. par exemple 49 cambriolages sur ce même mois d’avril, contre 40 en avril 2012 et 25 en 2011. Sur ce point précis, les chiffres sont en hausse. Mais si on comptabilise tous les faits de délinquance, contrairement à ce que certains affirment, les chiffres ne sont pas en hausse, ils sont stables” déclare Frédéric Allemann, le conseiller municipal délégué à la tranquillité publique. 7 voitures ont été incendiées sur ce même mois d’avril 2013. À titre de comparaison, Une si on remonte les années, 283 faits de délinquance caméra avaient été enregistrés installée en moyenne mensuelle en 2004, 257 par mois en sur le 2008 ou encore 290 en nouveau 2011. C’est à peu près stable. Et la délinquanpont ce ne sévit pas forcément Battant. là où les idées reçues la situent : la Grande rue, la rue des Granges ou encore le square Saint- Amour sont certainement moins sécurisants à certaines heures de la journée que l’avenue de l’Île-de-France à Planoise par exemple. Pour “permettre d’améliorer notre action et rassurer la population”, une trentaine de caméras seront posées dans un premier temps à Besançon. Les premières sont en cours d’installation, elles seront opérationnelles en juillet. 5 caméras seront posées sur le quartier de la Grette, 7 dans la Boucle, 8 à Battant, 5 à Palente et 5 à Planoise. Par exemple, une caméra sera installée sur le nouveau pont Battant, une autre à l’angle de la rue de la Madeleine et de la rue de Vigney, une rue Claude-Pouillet, une place Saint-Pierre, etc. La majorité municipale n’a plus de tabou vis-à-vis de cette question. “C’est un outil qu’on n’a pas le droit de ne pas utiliser” assume M. Allemann. 800 000 euros ont été débloqués par la Ville pour cette première tranche. “Et on en mettra d’autres” affirme l’élu. I J.-F.H. BESANÇON POLITIQUE La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 9 8 Premières réunions de campagne de la droite Jacques Grosperrin au chevet des Bisontins ? Le candidat investi par l’U.M.P. pour les municipales de 2014 termine son marathon qui l’a conduit face aux habitants à 17 reprises. Qualité de vie, transport, économie, sécurité et immigration ont été abordés lors de ces réunions. La Presse Bisontine était présente à l’une d’elle, à Palente. Le candidat a - déjà - fait une promesse… es réunions, on les commence à l’heure. C’est une marque de respect” attaque Jacques Grosperrin. Il est 19 h 30 ce jeudi 30 mai à la maison de quartier de Palente. Pantalon noir, chemise impeccable, sans cravate, le candidat se lance face à soixante-dix personnes assises devant lui, dont beaucoup sont âgées de plus 50 ans. Il y a pour les trois-quarts de l’assistance des habitants du quartier, l’autre quart étant composé des soldats de la droite locale que sont Baptiste Serena, le responsable des Jeunes populaires du Doubs, mais aussi l’inusable conseiller municipal Jean Rosselot. Pour la contradiction, une figure locale du Parti socialiste local est là : Claude Girard (conseiller général de Besançon-Nord-Est), assis en fond de salle, bloc-notes à la main “L et langue prête à s’agiter dès que Grosperrin irait trop loin.Voilà pour le cadre. Pour le contenu, c’est Ludovic Fagaut, le porte-parole du candidat qui présente - grâce à un diaporama - Palente et ses 12 000 habitants. 19 h 45, Jacques Grosperrin l’ancien député se lance enfin : “Je rappelle mon objectif : je ne suis pas là pour faire une critique du maire ni pour faire de la critique d’homme. Les Bisontins n’attendent pas ça. Je suis là pour vous écouter.” Silence dans la salle. Très vite, il argumente son choix “Et avec d’avoir démarré si tôt la “campagne” : “Certains quel me disent que je suis parargent ?” ti trop tôt. Ce n’est jamais trop tôt, surtout lorsque je vois le nombre de personnes que vous êtes. On était plus de 80 hier soir (au foyer de la Cassotte le 29 mai). Je ne suis pas là pour vous présenter mon programme mais pour collecter vos souhaits. J’aurai le courage de vous dire : ça, je peux faire, ça, je ne pourrai pas faire ou je peux vous le promettre.” Premier état de fait : les Bisontins répondent présents. Même dans le quartier Battant, pas franchement réputé à droite, environ 40 personnes étaient là. À Velotte, la droite a dû ajouter des chaises. Michel Vienet, le responsable départemental de l’U.M.P. montre les muscles : “On a jamais été aussi prêts et aussi nombreux que pour cette élection.” Leitmotiv des réunions de l’ancien député : la concertation, l’écoute… et le débat s’il le faut. Le premier dans la salle à se lancer est Gérard. Visiblement, il connaît le candidat et l’interpelle sur la question du contournement Est de la ville qu’il juge “impératif” au vu des nombreux bouchons. Jacques Grosperrin écoute et balance :“Je prends l’engagement de faire ce contournement de l’Est bisontin qui avait été refusé par les Verts.” La phrase tout juste terminée qu’une voix surgit : “Et comment vas-tu trouver les 170 millions ?” questionne Claude Girard. Grosperrin, gentiment, lui demande de lever la main pour intervenir. Il répond : “Vous avez bien trouvé de l’argent pour le tram…” La suite de la réunion s’accélère. Il est question de diminution du nombre d’adjoints à la Ville et à l’agglo ou de mutualiser des services comme la culture.L’assistance acquiesce.Ensuite, viennent des questions plus terre à terre : l’avenir de Saint-Jacques (Grosperrin émet peu de pistes), le stationnement, l’avenir de la zone commerciale des Marnières, la san- té… et la sécurité. “Dans votre quartier, il y a 25 faits répertoriés par la police” annonce Ludovic Fagaut. Un habitant apporte son vécu après avoir été volé à son domicile. Les chiffres énoncés : est-ce du tapage nocturne, des agressions, des vols ? On l’ignore. En tout cas, les personnes présentes disent “être inquiètes par rapport aux vols qui se multiplient.” L’Umpiste propose d’organiser autrement la police municipale en la faisant travailler plus tard. Et les impôts dans tout cela ? “Besançon fait partie de 5 villes qui ont vu leur taxe foncière le plus augmenter” dit Grosperrin. La soirée se termine après deux heures d’échange et un apéritif… auquel les membres de gauche n’ont pas assisté… La bataille commence. Personne n’a encore sorti, pour le moment, les dossiers douloureux du placard. E.Ch. 17 réunions de quartier pour le candidat Grosperrin (U.M.P.) dont celle-ci à PalenteOrchamps. Le candidat veut notamment diminuer le nombre d’élus, créer le contournement Est de Besançon, organiser différemment la police municipale Zooms Un discours à la droite de la droite Jacques Grosperrin lʼa dit : “Besançon nʼa pas la capacité à accueillir toute la misère. Il y a + 26 % de personnes étrangères.” Nicolas Sarkozy disait la même chose. Un discours à la droite de la droite corroboré par une phrase, sans chiffres à lʼappui du candidat, selon laquelle “Dijon nʼaurait plus la capacité à absorber de nombreux exilés, ce qui les conduirait à venir ici.” Le conditionnel est employé par ce dernier qui dit néanmoins le tenir de sources concordantes. On aurait souhaité plus dʼexplications. “Il faut tendre la main mais des personnes bloquent des places pour celles qui méritent de venir” conclut-il. Accusé de manque de transparence, Gabriel Baulieu se dit “scandalisé” Le torchon brûle. Resté muet jusque-là, le vice-président de lʼagglomération du Grand Besançon Gabriel Baulieu, en charge des finances, sort du silence et règle ses comptes avec Jacques Grosperrin. Dans son tract de campagne envoyé en mai à tous les Bisontins, ce dernier nʼy va pas avec le dos de la cuillère en pointant “le manque de transparence dans les finances de la Ville et de lʼagglomération.” Directement visé, Gabriel Baulieu répond. Il va écrire au candidat : “Nous avons notre conscience et notre intégrité. La transparence est totale et je tiens à remercier les services de cette maison. M. Grosperrin fait preuve de méconnaissance politique ou de mépris en laissant planer le doute. Pour sa culture politique, je lʼinvite à travailler ses dossiers et consulter les rapports dʼorientations budgétaires, le rapport budgétaire et le rapport des comptes administratifs. Je lui rappelle également quʼil nʼy a pas de clivage politique à lʼagglo. Sʼil nʼarrive pas à apprécier la situation, je suis inquiet pour lui… Quʼil nʼoublie pas quʼil a voté des décisions qui font que les agglos ont moins de moyens. Oser dire et écrire ce quʼil a dit, cʼest stupéfiant. Je suis scandalisé.” 10 BESANÇON EN BREF Mariage La Ville de Besançon organise le 14 juillet à 11 h, au Kursaal, son habituelle manifestation en l’honneur des couples comptant 50, 60 et 65 ans de mariage au cours de l’année 2013, résidant à Besançon. Les personnes remplissant ces conditions peuvent se faire inscrire sur présentation du livret de famille et d’un justificatif de domicile, à la Mairie, 2 rue Mégevand, entrée C, bureau des Relations Publiques, avant le 30 juin dernier délai impératif. La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 PATRIMOINE Les charpentiers de la cathédrale sont à l’œuvre Actuellement, une équipe de l’entreprise Nouveau de Salins-les-Bains rénove la charpente de l’abside et du chœur de la cathédrale Saint-Jean. Une intervention sur ce patrimoine historique est technique. Rencontre de ces charpentiers sur le toit de Saint-Jean. Oricourt L’association des Amis d’Oricourt (HauteSaône, vers Villersexel) organise chaque année depuis onze ans une grande fête au château médiéval. L'objectif est de récolter des fonds pour restaurer ce remarquable édifice du XIIème et XVème siècles, classé monument historique. La onzième édition de “Château en fête” a lieu le dimanche 7 juillet de 10 à 20 h et aura pour thèmes le Moyen âge et le cirque. Rens. 03 84 78 74 35. Saint-Jean en chantier Stéphane Goubet chef de chantier : “Nous n’avons pas d’ordinateur, ici on travaille au cordeau.” La charpente de l’abside sera démontée et transférée. L’entreprise Nouveau en fabriquera une nouvelle conforme à l’originale. l est 9 heures quand la cathédrale Saint-Jean ouvre ses portes au public. À l’intérieur, des bruits sourds troublent le calme matinal des lieux. Depuis une heure, les compagnons s’affairent sur le toit de l’édifice qui est en cours de rénovation. Le chantier se déroule à plus de vingt mètres au-dessus du sol. Il faut grimper les échafaudages pour y accéder. À l’arrivée, on pénètre sous ce grand chapiteau qui surmonte la charpente, entièrement mise à nu, du chœur et de l’abside occidentale de la cathédrale. Sous ce “parapluie” qui protège l’édifice des intempéries, les ouvriers travaillent à l’abri. Ce jour-là, ils sont cinq à démonter, tracer, tailler, percer, clouer, assembler des pièces de bois et à les ajuster. “On est dans l’ancien. Il faut tricher. Ce n’est pas une science exacte. Nous n’avons pas d'ordinateur, ici on travaille au cordeau” annonce le chef de chantier Stéphane Goubet. Construite entre 1127 et 1161, la cathédrale a vécu. Elle a traversé les siècles non sans peine. En 1212, un incendie a ravagé le toit. Depuis, il y a eu à plusieurs reprises des grands travaux. Vu son âge, il n’est pas surprenant que sa toiture présente quelques faiblesses. Fuites, pièces de bois fracturées, désolidarisées des murs pour certaines, bref, cette charpente a souffert. “C’est la partie la plus ancienne. Il faut la reprendre à 80 %. Au quotidien, on cherche des solutions qui respectent l’histoire de la construction. Nous pourrions mettre des systèmes boulonnés partout, mais ce serait un massacre par rapport à l’identité historique de la charpente. Pour faire cela, et soumettre des propositions à l’architecte, il faut s’intéresser à l’histoire de l'art” poursuit Stéphane Goubet. Ce sont justement son expérience et ses I L connaissances en la matière qui l’amènent à émettre quelques doutes sur l’époque à laquelle la charpente qu’il rénove a été réalisée. “D’après les écrits, elle date du XIII ème siècle. Mais par rapport aux techniques utilisées, il s'agirait plutôt du XVème siècle. Pour le savoir, il faudrait réaliser une étude de dendrochronologie afin de déterminer la date du chêne” dit-il. Ce compagnon, sédentarisé depuis 20 ans dans le Doubs est salarié de l’entreprise Nouveau de Salins-les-Bains chargée du chantier. Il a avec lui Norman Lohr, Antoine Blanc, Éric Gavignet et Olivier Ballay, ses quatre collaborateurs. La plupart d’entre eux sont des compagnons charpentiers. L’équipe va travailler là au moins jusqu’à la fin du mois d’août. Elle a de quoi s’occuper sur ce projet technique où elle manutentionne des pièces de bois monumentales comme les entraits, des poutres porteuses de 13 mètres de long, qui traversent la nef. Les ouvriers en ont changé quatre. Pour Stéphane Goubet et son équipe, un des temps forts de l’été est le démontage de la charpente de l’abside qui est trop endommagée pour être conservée en l’état et rénovée sur place. Elle sera donc transférée à Salins-les-Bains, dans les ateliers de l’entreprise Nouveau qui en fabriquera une nouvelle conforme à l’originale. L’ossature presque entièrement neuve sera ensuite rapatriée à Besançon et remontée. Au total, le volume de bois de la charpente de la cathédrale Saint-Jean (hors clocher) est de 210 mètres cubes dont 56 sont du bois neuf. Les charpentiers auront déposé et reposé 55 % du bois ancien pour l’assembler à du bois neuf. L’essence de bois utilisée pour la construction est du chêne de Haute-Saône. I T.C. Repères Achèvement des travaux fin 2013 a cathédrale Saint-Jean, comme toutes les cathédrales, appartient à lʼÉtat. C'est donc la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Franche-Comté qui a pris en main les travaux de restauration des couvertures de la nef centrale de lʼédifice. Ils se déroulent en trois tranches successives de 12 mois chacune, mais qui se chevauchent. Actuellement, cʼest la troisième et dernière tranche du projet qui est en cours. Démarrés à la fin de lʼannée 2011, les travaux doivent sʼachever fin 2013 voire début 2014 en fonction des intempéries. Le coût global du chantier est de 2,5 millions dʼeuros T.T.C. Ce projet est financé par lʼÉtat. La cathédrale Saint-Jean a deux grandes absides : romane et gothique à lʼouest, et classique à lʼest. I Dans l’équipe, la plupart sont des compagnons. 12 BESANÇON ENQUÊTE La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 En 2013, la désertion existe toujours Qui sont les déserteurs de l’armée ? Pour la première fois, La Presse Bisontine recueille le témoignage de déserteurs comme Kévin, lassé de passer le balai au régiment, Naïm qui a perdu son compagnon mort en Afghanistan ou Guillaume, devenu frontalier. Ce phénomène gangrène les rangs. e son passage dans les rangs de l’armée à Besançon, Maxime en a gardé des traces, à l’image de ses cheveux rasés et son sac à dos couleur militaire qu’il ne quitte pas. Pour le reste, il veut oublier. Comme d’autres militaires de son âge, souvent des jeunes de moins de 25 ans, il se retrouve derrière la barre du tribunal de Besançon, poursuivi pour “désertion en temps de paix.” En ce mercredi 29 mai, le tribunal correctionnel de Besançon juge 25 affaires militaires dans la salle B. Oui, en 2013, la désertion est toujours d’actualité même si l’armée est devenue professionnelle. Ce sujet est même éludé par l’armée qui n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations. Et pourtant, le sujet lui coûte de l’argent et du temps. C’est même elle, via les chefs de corps, qui demande au procureur de la République de poursuivre les militaires défaillants. Ce jour-là, 15 d’entre eux sont derrière la barre du tribunal, tous poursuivis pour le même chef d’accusation. Mais à chaque fois, les motifs de désertion sont différents. Pour Kévin, 22 ans, natif d’Épinaysur-Seine et attaché au 19ème régiment du génie de Besançon, la raison de son départ est simple : “J’en avais marre de balayer, dit l’ancien première classe. Je veux bien balayer, ce n’est pas le souci, mais balayer pour le plaisir de balayer, je ne vois pas l’intérêt” avoue-t-il. Ce dernier aurait demandé une mutation, non acceptée. Las, il a déserté durant un mois en juillet 2012, “fait que D Cʼ vous reconnaissez ?” lui demande le vice-procureur de la République Margaret Parietti. “Oui” répond-il. Il écopera d’un mois de prison avec sursis. Même si l’armée est devenue professionnelle, les déserteurs sont bien présents : accidents de parcours, manque de motivation, hiérarchie zélée ou idées préconçues sont quelques-unes des explications qui les ont fait basculer dans “l’illégalité”. Si Kévin possède un argument caduc, celui de Guillaume est recevable. Âgé de 21 ans, il ne s’est pas présenté dans son régiment de Besançon du 8 mars à mai 2012 après 15 jours de permission. “Je suis rentré d’une opération en Guyane où j’ai contracté une maladie, raconte-t-il. J’ai eu un an d’arrêt de travail. Je suis retourné au régiment du génie et je voulais rompre mon contrat. J’ai fait 4 demandes et contacté un avocat 60 jours spécialisé pour d’amende à connaître la procédure car j’avais trou3 euros. vé un emploi en Suisse.” L’armée ne lui aurait jamais répondu. Il a donc déserté et a trouvé un job en Suisse faute de n’avoir pu casser son engagement. Le procureur réclame 60 jours d’amende à 3 euros. Alexis, 25 ans, originaire de Vitry-leFrançois incorporé au régiment de Valdahon a fait le même Ce militaire bisontin a déserté car il trouvé un job en Suisse, mieux payé. Le tribunal de Besançon prononcera un mois avec sursis. choix que son camarade : après avoir trouvé un “travail dans le bâtiment en Suisse payé 3 500 euros par mois” dit-il, il ne s’est pas présenté à son chef de corps, entre le 9 mai et 3 juillet 2012. Conséquence immédiate : une convocation au tribunal. Si la plupart des convoqués ne sont pas accompagnés d’avocat, ils risquent à vrai dire peu de poursuites (lire par ailleurs). Du sursis (entre un et deux mois) est le plus souvent prononcé. “Engagez-vous qu’ils disaient ! Vous verrez du pays.” Ou pas. Parce que l’armée ne correspond pas aux images que se sont projetées des jeunes souvent sans repères, elle déçoit. En 1917, aux Chemins des Dames, les Poilus qui fuyaient étaient fusillés pour désertion. La comparaison s’arrête là. I E.Ch. “Mon client n’a pas peur” est en partie parce que son frère dʼarme est tombé en Afghanistan que Naïm, militaire au 35 ème régiment dʼinfanterie de Belfort, nʼa plus souhaité rentrer dans le rang alors que son contrat de 5 ans était quasiment honoré. Lʼhistoire est peu banale. Envoyé en opération extérieure, le jeune militaire rentre en urgence après que sa petite amie ait perdu son enfant en 2009 suite à une fausse couche. Rentré en France aux côtés de sa compagne, il va ensuite sʼentraîner spécifiquement pour partir en Afghanistan. Au cours de ces six mois en stage spécifique, il fait la connaissance dʼun autre militaire qui deviendra son ami. À quelques jours de son départ en juin 2012, Naïm apprend quʼil nʼest pas retenu pour la mission. Son camarade lʼest. Direction lʼAfghanistan. Le caporal Lionel Chevalier ne reviendra jamais après sʼêtre blessé avec sa propre arme. “À partir de là, mon client ne voyait plus sa raison dʼêtre dans lʼarmée” témoigne Maître Carpi, avocate au barreau de Besançon qui lʼa défendu à la barre du tribunal. Malgré les appels de son chef de section, Naïm fait la sourde oreille et ne revient pas. “Il nʼavait pas peur dʼaller au front mais se questionne sur son avenir” témoigne lʼavocate. Au final, il écope dʼun mois de prison avec sursis. Drôle de destin. I Margaret Parietti est viceprocureur au tribunal de Besançon, en charge des affaires militaires. SANCTIONS Quand et comment devient-on déserteur ? L’armée la joue muette L Un militaire est déclaré déserteur après 15 jours d’absence. Le phénomène touche surtout les premières classes. La viceprocureur de la République de Besançon, en charge des affaires militaires, explique les sanctions encourues. e 19ème régiment du génie de Besançon et celui de Valdahon nʼont pas souhaité répondre à nos questions concernant les conséquences de la désertion. Dommage, car il met, comme dʼautres en France, des systèmes pour lʼéviter dans ses rangs. Sur les 1 200 militaires, une infime partie “sʼévade de la caserne.” Le rapprochement familial ou le changement dʼaffectation sont des exemples de solutions pour permettre au militaire de mieux se sentir. La désertion touche surtout les premières classes et quasiment jamais les officiers. Les sanctions encourues par les militaires sont à la fois pénales, disciplinaires et finan- cières. Elles sont systématiquement dénoncées au procureur de la République, indépendamment de la situation individuelle du déserteur, en lʼoccurrence Margaret Parietti, au tribunal de Besançon. Cʼest elle qui depuis le 1er janvier 2012 a redynamisé les audiences militaires en organisant une séance par trimestre à Besançon. Auparavant, les militaires étaient cités par voie dʼhuissier, un principe assez coûteux. “Quand lʼautorité militaire mʼenvoie un dossier, je poursuis. La désertion est punie de trois ans dʼemprisonnement par le code de la justice militaire (article L 321-3). Si une désertion est commise par un officier, cʼest la destitution” explique le magistrat. Lorsquʼun militaire a plus de trois mois dʼancienneté, il faut quʼil ait regagné dans les 15 jours son affectation (après une absence autorisée) et dans les 6 jours en cas dʼabsence non autorisée. Pour un militaire de moins de trois ans dʼancienneté, il a le droit à un mois. “En général, je préconise des jours amendes”, confie Margaret Parietti qui connaît bien la vie militaire pour avoir passé trois jours en immersion au camp du Valdahon. Plus généralement, les militaires sont condamnés à du sursis avec une inscription sur le casier judiciaire. “Donner des jours amendes, cela donne lʼexemple, car cela est porté à connaissance des futurs engagés” dit Margaret Parietti. Les absences irrégulières représentaient à peine 0,3 % des effectifs de lʼarmée de terre en 2009. Les circonstances peuvent être aggravantes, notamment en temps de guerre. À Besançon, le tribunal militaire a déjà jugé des affaires de détournement ou de dissipation dʼobjets ou des violations de consignes comme lʼintroduction de stupéfiants en caserne. En revanche, selon le vice-procureur, il nʼa jamais jugé une automutilation pour se rendre impropre au service, coupable de 5 ans dʼemprisonnement. I BESANÇON ART La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 13 SPORT Les deux œuvres majeures de Cranach La Lutte sort ses muscles B.H.L. fait ses emplettes Pour que la lutte reste aux J.O. au musée de Besançon Le cercle pugilistique Le philosophe Bernard-Henri Lévy organise une exposition à retentissement international cet été à Saint-Paul-de-Vence. Pour réunir ses œuvres, il a notamment fait appel au musée de Besançon. dam et Ève trôneront à côté d’autres chefsd’œuvre accrochés aux cimaises de la célèbre fondation Maeght à Saint-Paulde-Vence (Alpes-Maritimes) durant tout l’été. Les deux œuvres “jumelles” signées Lucas Cranach l’Ancien, un des maîtres de la Renaissance allemande, constituent une des attractions majeures (et sans doute trop méconnues) du musée de Besançon. Suffisamment en tout cas pour susciter la curiosité de B.H.L. qui les a retenues parmi les œuvres de son “musée idéal” éphémère où devraient se presser des dizaines de milliers de visiteurs cet été. Pour Emmanuel Guigon, le directeur du musée de Besançon, c’est un grand honneur. “C’est par l’intermédiaire d’un ami collectionneur chez qui je dînais le 31 décembre dernier que les premiers contacts ont été pris avec B.H.L. Nous nous sommes ensuite échangés plusieurs mails et coups de téléphone A Adam et Ève de Lucas Cranach l’Ancien vont prendre la direction de Saint-Paulde-Vence (Photos P. Guénat). pour déterminer quelle œuvre le musée de Besançon pourrait lui prêter. Nous nous sommes mis d’accord sur les deux tableaux de Cranach. Pour nous, c’est une occasion unique de promouvoir notre musée au cours de cette exposition hypermédiatisée” se félicite M. Guigon. Malgré ce prêt, trois autres tableaux de Cranach seront encore visibles à Besançon tout l’été. Le musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon est sans contes- te un des plus intéressants de Province. B.H.L. et la fondation Maeght ne s’y sont pas trompés. Les Bisontins qui ne le connaissent pas encore ont quelques mois devant eux pour le découvrir. La fermeture du musée devrait intervenir en fin d’année pour deux ans et demi. Pendant cette longue période de travaux, les œuvres du musée devraient se balader à travers le monde, à commencer par Wuppertal en Allemagne. I J.-F.H. de Besançon se mobilise pour que son sport, menacé de ne plus être retenu aux Jeux Olympiques, soit rétabli. Décision en septembre. es Bisontins se souviennent encore avoir vibré en 1996 lorsque Ghani Yalouz, l’enfant formé au C.P.B., décrocha aux Jeux olympiques d’Atlanta la médaille d’argent en moins de 69 kg. L’histoire ne pourrait plus se répéter. Le comité olympique et sportif a mis la lutte, comme le squash et le baseball, sur la liste des sports à supprimer des Jeux olympiques de 2020. Un coup dur.“Notre sport fait partie des bases de l’olympisme, s’empresse de préciser Joël Bozonet, membre du C.P.B.. Les Jeux, c’est le rêve de tout athlète” dit-il. Le C.P.B. représente 800 personnes dont 300 licenciés. La lutte a donc sorti les muscles afin de prouver qu’elle a toutes ses raisons d’être. À Besançon, le club a demandé à ses licenciés de se mobiliser. “Nous avons reçu beaucoup de monde et avons été surpris par le poids de la lutte ici” dit Joël Bozonet. D Les lutteurs mobilisés pour que leur sport reste aux Jeux. Alors que l’on pensait le taekwondo et le pentathlon moderne menacés, le Comité international olympique veut évincer la lutte du noyau dur des sports au programme à partir de l’édition de 2020. Un choix surprenant car la lutte était pratiquée lors des Jeux Olympiques “En antiques, en 708 avant J.C., alors concurrence que la lutte grécoavec le romaine figurait Wushu.” au programme des premiers J.O. modernes à Athènes en 1896. Après les J.O. 2016 de Rio, la fédéra- tion internationale de lutte devra donc postuler à nouveau pour espérer figurer au programme olympique, au même titre que le squash, l’escalade, le karaté, le wushu - un art martial -, le baseball-softball, le wakeboard - un sport nautique - et les sports de roller. Une seule de ces huit disciplines sera retenue pour les J.O. 2020, qui se disputeront à Istanbul, Madrid ou Tokyo. La décision sera prise en septembre. D’ici là, les Bisontins vont continuer de s’entraîner et de faire pression. Quatre d’entre eux ont participé aux Jeux Méditerranéens en Turquie fin juin. I E.Ch. BESANÇON 14 La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 INNOVATION Recherche sur le froid - 150 °C pour récupérer Un Bisontin de la faculté de sport met au point avec une société la technique de cryostimulation pour sportifs. L’appareil diffuse du froid favorisant la récupération des coureurs du Tour de France, de tennismen ou des rugbymen. Les particuliers pourront bientôt en profiter pour soigner de l’arthrose, le sommeil voire l’humeur. Dans le cadre de sa thèse, Romain Bouzigon évalue les bienfaits du froid sur les sportifs de haut niveau. ou se soigner P our vous, La Presse Bisontine a testé Cryantal. Et il ne fallait pas avoir froid aux yeux pour grimper dans la cabine transformée en congélateur géant. Mercredi 5 juin, à l’invitation de l’enseignant-chercheur Frédéric Grappe, notre journaliste a enfilé gants de montagne et chaussures adaptés pour passer trois minutes à moins 110 °C, avec une pointe à - 150 °C. Bizarrement, la sensation n’est pas désagréable. Certes, à la fin de l’exercice, la peau frissonne et les jambes alourdies par une journée de travail paraissent anesthésiées. Ce froid, qui arrive jusqu’aux épaules grâce à de l’azote et bientôt de l’électricité, est utilisé par les sportifs de haut niveau cherchant à mieux récupérer après un violent effort. L’équipe cycliste de la Française des Jeux le teste depuis deux ans et le reconduira cette année sur le Tour 2013. À Roland-Garros, les tennismen en ont bénéficié. Une fois la séance terminée, force est de constater que les jambes sont plus légères. “Notre but, c’est démocratiser la cryostimulation à toutes les personnes, que ce soit des sportifs, des amateurs ou des non sportifs. Nous pouvons par exemple soi- gner de l’arthrose mais aussi favoriser le sommeil. Nous pourrons proposer des séances entre 20 et 25 euros ou louer à des associations ce matériel” évoque Samuel Quiénart, le gérant de la société Cryantal, kinésithérapeute de formation. Selon lui, son processus arrive au meilleur moment, “période où l’on tente de limiter la prescription de médicaments.” À ses côtés, le Bisontin Romain Bouzigon, étudiant en thèse, apporte le crédit scientifique à ce procédé. “Nous ne sommes pas encore certains de l’optimisation sur la performance sportive. À nous d’étudier les effets physiologiques et psychologiques” concède le jeune thésard dont une partie de sa thèse est financée par l’entreprise depuis octobre dernier. Du gagnant-gagnant à la fois pour l’université et la société dont le siège est basé en région parisienne. Le froid, les Égyptiens l’utilisait déjà. Puis, il y eut les bacs à glaçons dans lesquels plongeaient les rugbymen de l’équipe de France après un match. Avec cette technique de refroidissement par azote et maintenant par électricité (moins coûteux et moins dangereux), les sportifs profitent de l’effet anti-inflammatoire, du pouvoir analgésique et de la diminution de la fréquence cardiaque. Les fédérations de basket, de judo, de karaté et les équipes cyclistes (F.D.J., Astana) ainsi que le club de foot du P.S.G. sont deveLouer le nus fans. matériel à Après les champions, des asso- n’importe qui pourra refroidir son noyau corciations. porel d’un degré dans des centres adaptés ou centre de bien-être. Il y gagnera en bien-être. Le froid : un nouveau médicament contre le mal… E.Ch. Jérôme Gannat, directeur sportif du club cycliste d’Étupes a testé comme deux de ses coureurs, la cryothérapie. On aperçoit le froid monter jusqu’à ses épaules. BESANÇON La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 15 SOCIAL Le F.J.T. : un quinquagénaire avec des projets plein la tête Le Foyer des jeunes travailleurs les Oiseaux fête ses 50 ans d’existence. Une façon de dresser le bilan et de se tourner vers l’avenir avec de nouveaux projets. est dans les années cinquante pendant l’exode rural qu’une arrivée massive de main-d’œuvre a envahi les villes. Beaucoup de jeunes garçons sont arrivés à Besançon pour travailler et il leur a fallu un logement pour y vivre. Le F.J.T. est donc né sous l’impulsion du patronat avec Gérard Vieille qui est à l’origine des fondements de l’association en 1957. C’est en 1963 que l’association voit le jour avec un financement, un terrain et le nécessaire dont elle a besoin. Elle a pour vocation d’assurer C’ Depuis 50 ans le foyer n’offre pas seulement un logement, il procure aussi un environnement social avec des animations et une vraie vie en communauté. l’accueil, l’hébergement, l’éducation et d’une façon générale toute l’aide matérielle et morale aux jeunes travailleurs. Depuis son origine et l’ouverture de ses portes en 1963, le foyer est toujours à la même adresse. Au départ ouvert uniquement aux garçons, le passage à la mixité se fait en 1974 pour le plus grand plaisir des jeunes garçons. À l’époque, c’est 143 lits pour l’accueil de jeunes en situation de travail qui ont entre 16 et 30 ans. Les objectifs du foyer sont de favoriser l’accès au logement et d’accompagner les jeunes dans leurs activités sociales et professionnelles. Le contexte a évolué et aujourd’hui la structure accueille des jeunes en formation par apprentissage ou par alternance, des jeunes étudiants en B.T.S., qui n’ont pas accès au C.R.O.U.S., des Européens qui viennent en stage dans des entreprises et des étudiants du C.L.A. À ce jour, 182 lits dont 162 logements simples sont ouverts dans l’établissement. Les chambres sont simples, doubles, sous forme de studettes ou appartements T3 pour les personnes en colocation. En 2012, 36 % des jeunes venaient de la région, 29 % des autres régions de France, 17 % de l’Union Européenne, 1 % des D.O.M.-T.O.M. et 17 % d’autres pays hors Union européenne. “Il y en a qui se sentent bien ici, certains sont là depuis deux ans mais en moyenne les gens restent 5 mois” confie Emmanuel Vantard, directeur du foyer depuis deux ans et demi. Il insiste sur le fait que le foyer est un lieu de socialisation où un brassage social s’effectue. “Le foyer est plutôt calme, il y a quelques incivilités mais très peu. Pour y entrer, les jeunes doivent avoir un projet et des ressources” énonce le directeur. Il y a toujours quelqu’un dans la maison comme le dit M. Vantard, il y a le personnel de journée et des veilleurs de nuit. Mis à part un toit, le foyer offre également à manger dans le restau- rant qui se trouve au sein même du bâtiment. Le restaurant est ouvert à tout le monde, les jeunes du foyer comme les personnes de l’extérieur et produit entre 300 et 400 repas par jour. “Il y a toujours de la vie dans la maison, nous veillons à se que personne ne soit isolé en misant sur le côté collectif” insisLe foyer est te le directeur. Des activités sont propotrès ouvert sées au sein de sur l’enceinte, des parl’extérieur. ties de ping-pong, karaoké, etc. Le foyer est très ouvert sur l’extérieur, une association du club du 3ème âge y vient même toutes les semaines. Une mixité sociale s’installe alors et permet une cohabitation intergénérationnelle sans stigmatisation. Le foyer est une asso- ciation à but non lucratif financé par les redevances et par l’autofinancement. Il vit avec un budget de 2 millions d’euros dont 200 000 euros de subvention. Le plus bas prix pour la location d’un logement est des 377 euros par mois, des A.P.L. peuvent être perçues par les locataires allant de 180 à 250 euros. Aujourd’hui, plusieurs projets sont en cours, le foyer entame un projet de modernisation des locaux qui avaient été réhabilités en 1993. La transformation de certains logements est également entreprise avec l’ajout de kitchenettes ainsi que la création de studios. À la rentrée, un projet mixte entre le quartier et le foyer devrait voir le jour : une plateforme de compostage accéléré pour rejeter les déchets organiques. Pour le cinquantième anniversaire, quelques anciens résidents sont venus et sur 10 jours le foyer a montré ce qu’il a accompli au cours de l’année. M.B. “Il y a toujours de la vie dans la maison” affirme Emmanuel Vantard. 16 BESANÇON La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 MUSIQUE La saga d’un groupe de copains L’incroyable histoire de Cassidee se poursuit à Los Angeles Quatre étudiants bisontins vont vivre un conte de fée. Ils partent à Los Angeles enregistrer un album dont l’ensemble des frais sera supporté par la production. Drôle de destin… eur vie se résumait à ça : cours à la faculté de Besançon et répétitions le soir. Huit mois plus tard, Tristan Renault le chanteur, Romain Dufrenoy le guitariste, Kévin Cessin le batteur et Rémi Bablan le bassiste, préparent leur valise pour Los Angeles. Aux ÉtatsUnis, le groupe Cassidee va enregistrer après l’été un album sans débourser le moindre centime. Eux-mêmes avouent ne pas encore croire à cette chance qui leur est réservée d’autant qu’ils ne sont pas connus. “Nous faisons peu de scène mais beaucoup d’enregistrement” disent-ils. Ils vont donc quitter leur appartement située rue Mégevand pour une vraie salle d’enregistrement. Outre son talent, le groupe Cassidee a eu un coup de chance. Il remonte à mai 2012. Rémi, un des membres, poste sur le réseau social Twitter la chanson enregistrée en studio. Le son est repéré par le chanteur Markus Huston qui le renvoie à Chris Stokes, L SCIENCES un directeur de film, manager et producteur américain de musique urbaine. Ni une, ni deux, les Américains demandent aux “Frenchies” de débarquer “dans les plus brefs délais” aux U.S.A. “Franchement, on n’y croyait pas, avoue Tristan Renault, le chanteur et fondateur de ce groupe pop. Nous étions à l’époque tous en cours, on a laissé un peu traîné jusqu’en décembre. Ils sont revenus à la charge et c’est à ce moment que nous leur avons demandé s’ils étaient sérieux.” La boîte américaine ne semble pas vouloir s’amuser. Elle leur adresse un contrat en bonne et due forme. Par chance, le groupe fait la connaissance de Lee Catterson, un Anglais domicilié à Ornans et connaisseur du monde musical qui devient leur “grand frère”, ou agent, c’est selon. En relation avec des avocats, ils épluchent le contrat. “On ne perdra pas d’argent à aller là-bas. Tout est pris en charge. À la signature, nous toucherons 10 000 dol- lars. Mais nous savons que nous devrons être bons dès le début. Si on ne correspond pas, ils nous renverront à la maison” souffle Romain. Les quatre garçons, spécialisés dans le style pop, décident en début d’année 2013 de stopper les cours pour répéter encore et encore. “Nos parents l’ont mal pris au début. Mais pour nous, c’est une vie professionnelle qui débute” témoignent en chœur les membres. Rémi était en B.T.S. de commerce, Kévin en B.T.S. automatisme, Romain en D.U.T. gestion des entreprises et Tristan en langues étrangères appliquées. Ils partiront de l’autre côté de l’Atlantique pour environ 6 mois, voire un an. “Pour en arriver là, on a travaillé. Il ne faut pas croire que c’est gagné” conclut Cassidee, qui, pour se rôder, a fait des concerts en acoustique. Ce fut le cas en juin dernier à Valdahon. À eux de montrer leur talent. I E.Ch. À un an de l’ouverture Témis sciences, le “futur Massachusetts Institut of Technology” ? Visite de chantier du bâtiment dédié à la recherche dont l’objectif est de conforter la Franche-Comté à sa place de pôle européen des microtechniques et nanotechnologies. Livraison de la salle blanche dans quelques semaines et fin des travaux au second trimestre 2014. e chantier Témis sciences est à mi-parcours. Hors d’eau, hors d’air, le bâtiment situé aux Montboucons sous maîtrise d’ouvrage de la Région Franche-Comté est dans les temps. Et l’architecte du cabinet Groupe 6 (Lyon) plutôt confiant quant à la tenue des délais d’ouverture de l’établissement. Car l’attente est là : les financeurs bien sûr (collectivités) mais surtout les chercheurs. Témis sciences, non loin du campus universitaire, sera “le plus grand bâtiment de recherche publique de Franche-Comté à Besançon. Sans recherche, il n’y a pas de développement économique” dit la Région. Marie-Guite Dufay, la présidente, en est fière, elle qui a insufflé (avec d’autres) la construction de cette œuvre de 33 millions d’euros dont 16 millions de fonds européens. La socialiste l’est d’autant plus que Nicolas Chaillet, directeur du renommé institut Femto-S.T. décrit le bâtiment comme le futur “M.I.T.”. “Cela peut paraître prétentieux de se comparer au M.I.T. (N.D.L.R. : Massachusetts Institut of technology, meilleure école d’ingénieurs au monde) mais nous le pensons vraiment” dit le directeur qui viendra avec tous ses équipes de recherche investir les bâtiments de recherche (5 300 m2 de surface utile), les 2 175 m2 de laboratoires, la salle blanche L Rémi, Tristan, Romain (de gauche à droite) et Kévin (en haut) partent aux États-Unis après avoir été repérés par une société de production. Ils stoppent les cours. Écouter sur youtube : tapez Cassidee Les perles du conseil Les phrases-cultes des élus bisontins Conseil municipal du 17 juin 2013 Pascal Bonnet (U.M.P.) choisit un porte-parole du P.S. : “Monsieur le Maire, vous êtes meilleur que la porte-parole du gouvernement” (N.D.L.R. : Najat Vallaud-Belkacem). Pirouette de Jean-Louis de Fousseret : “J’ai moins de charme…” Le conseil approuve les tarifs du columbarium. “Bien sûr, je vous souhaite d’y aller le moins vite possible” lâche J.-L.F. Humour… noir. Jean-Louis Fousseret et Jean Rosselot (U.M.P.), éternelles prises de becs : “Monsieur Rosselot, vous croyez vraiment ce que vous dites ? (au sujet d’un B.H.N.S. plutôt qu’un tram). J'espère que le candidat désigné (N.D.L.R. : J. Grosperrin) va vous prendre sur sa liste… D’après ce que j’ai entendu, ça ne semble pas le cas.” Le maire veut couper aux rumeurs que certains colporteraient selon lui : “J’ai entendu dire que j’étais malade. Et bien le maire, il pète le feu !” Quand Edgar Faure s’invite au débat. “Monsieur le maire, les véritables choix ne sont plus entre les idéaux mais entre les moyens” dit Jean Rosselot de l’emprunt et de l’investissement de la commune en citant un de ses mentors. L’agacement du premier magistrat lorsque Mireille Péquignot énonce des augmentations de 2,92 % de la taxe d’habitation à Besançon. Chiffres faux, selon lui. “Trop, c’est trop, comment fait-on pour avoir tant de mauvaise foi ?” Guidée par l’architecte (2ème en partant de la gauche), la présidente de Région (à gauche) visite le chantier de Témis Sciences. (850 m )… Au total, plus de 260 personnes des équipes bisontines de Femto seront regroupées sur ce site. Ils laisseront leurs locaux vides, et trop exigus de la Bouloie, à l’Université de Franche-Comté qui engagera leur reconversion. “Notre but est de faire venir d’autres équipes” enchérit Serge Ormaux, vice-président à l’Université en charge de l’immobilier “et accueillir des chefs d’entreprise.” “Pour Femto qui va fêter ses 10 ans, c’est un beau cadeau d’anniversaire” poursuit Nicolas Chaillet, qui intégrera avec ses équipes des locaux à énergie positive avec des panneaux photovoltaïques. “Avec cet établissement, l’union des chercheurs fera la force” conclut le recteur d’académie Éric Martin. Le bâtiment fait l’unanimité. Aux chercheurs de prouver la confiance que les collectivités ont mis en eux. I E.Ch. 2 Le maire brandit La Presse Bisontine pour réagir à des propos tenus par l’opposition selon laquelle des milliers d’emplois ont été détruits : “Lisez La Presse Bisontine qui évoque la création d’emplois.” À Jean Rosselot d’utiliser nos archives pour argumenter le fait qu’un bus à haut niveau de service était plus judicieux qu’un tram : “Je vous renvoie à l’interview de La Presse Bisontine…” Jean-Louis Fousseret au ministère de la Défense. Le maire le dit pour information. Et surtout pas pour gonfler le torse. “J’ai rencontré Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense et je vais rencontrer le ministre de la Ville.” Le maire aurait-il le bras long ? Encore le tram. “Vous ne croyez pas qu’un mode de transport égalitaire aurait été plus glamour que le tram ?” demande Rosselot à J.-L.F. Attention, vous êtes enregistrés. Jean-Louis Fousseret a mis en garde tous ceux qui colporteraient de fausses informations : “Je sais que dans des réunions publiques, il se dit des choses. J’ai même des enregistrements. Faites attention…” Christophe Lime, un communiste rassembleur. Le dossier sur l’eau est voté à l’unanimité. “Bravo Monsieur Lime” lui dit Fousseret. La motion présentée par les groupes P.S., E.E.L.V., P.C. et les Alternatifs en faveur du droit de votes des étrangers divise le conseil. Deux abstentions, dont celle d’Yves-Michel Dahoui, qui estime “que c’est offrir au F.N. la manière de s’étendre.” MoDem et U.M.P. ont également voté contre. Martine Jeannin n’a pas pris part au vote. ! VUE À PRENDRE OFFREZ-VOUS CETTE VUE EXCEPTIONNELLE SUR BESANÇON Sur les quais de Besançon, La résidence Doubs Regard est composée de 5 appartements d’exception entièrement rénovés et offre une vue unique sur le Doubs, le centre historique et la Citadelle. Cette résidence de standing est proche de toutes les commodités et du futur tramway, au pied de l’immeuble, qui facilitera vos déplacements urbains. ENTS 5 APPARTEM D’EXCEPTION • RÉSIDENCE EUR AVEC ASCENS RARE&UNIQUE ARD QUAI VEIL PIC • ENTS 5 APPARTEMION D’EXCEPT • RÉSIDENCE R SEU AVEC ASCENN ET BALCO S Service commercial 12, rue Gambetta 25 000 Besançon | tél. : 03 81 25 05 25 www.smci-fc.fr Sur les quais de Besançon, cette résidence de standing entièrement rénovée offre une vue unique sur le Doubs et la Citadelle, et vous permet de profiter du centre ville en toute quiétude. BESANÇON La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 18 SANTÉ Ouverture au printemps 2014 La Maison des familles est en construction Dans quelques mois, les familles qui ont un proche hospitalisé au C.H.U. pourront être hébergées dans la Maison des familles située à deux pas de l’hôpital. a construction de la Maison des familles a démarré au mois de janvier pour une ouverture prévue au printemps 2014. Avec ses 34 chambres, cette structure portée par l’association “Semons l’espoir” hébergera des familles dont un proche est hospitalisé au C.H.U. “Il s’agit aussi bien d’un conjoint, d’un frère, d’une sœur ou d’un enfant. Elle est pré- L vue pour accueillir également les malades qui suivent un traitement ambulatoire et qui pourront retrouver leurs proches dans ce lieu. On veut créer une dynamique pour instaurer de la vie” annonce Pierre Dornier, fondateur de l’association. Celle-ci était déjà à l’origine de la Maison des parents située dans l’enceinte de l’hôpital Saint-Jacques qui est toujours opérationnelle, malgré le déménagement des services hospitaliers du centre-ville. Jusqu’à l’ouverture de la nouvelle structure, elle reste un pied-àterre pour les parents des enfants malades (en moyenne, elle accueille plus de 1 000 familles par an). Entourée de verdure, la Maison des familles sort de terre à quelques centaines de mètres du C.H.U. La vue est dominante sur Debout sur la pelleteuse, Pierre Dornier a accueilli le public lors d’une visite du chantier le vendredi 21 juin. DÉBAT Bientôt devant le Parlement ? L’euthanasie, c’est mourir dans la dignité ? L’association pour le droit de mourir dans la dignité (A.D.M.D.) milite depuis trente ans pour que soit reconnue la possibilité du “suicide assisté”. Son nouveau délégué départemental justifie les positions de l’association. a Presse Bisontine : Prochainement, le Parlement doit rouvrir le sensible dossier de l’euthanasie, ce que vous nommez plus posément, “droit à mourir dans la dignité”. Or, un texte existe déjà, la loi “Léonetti” que certains affirment comme étant largement suffisante pour gérer tous les cas difficiles. Il faudrait donc aller plus loin selon vous ? Jean-Pierre Simon : Dans son programme électoral, François Hollande a consacré sa proposition numéro 21 à la possibilité que chacun aurait de pouvoir disposer de sa vie en cas de conditions médicales insupportables. En tant que laïc, j’estime que chacun peut en effet disposer de sa vie. Le problème de la loi Léonetti en effet, c’est qu’elle n’est pas suffisamment connue. Il y a un défaut de formation du personnel hospitalier et d’information des patients. Ceci dit, cette loi est insuffisante parce qu’elle ne fait que donner la possibiJean-Pierre Simon est le nouveau président départemental de lité de cesser les soins curatifs pour l’association pour le droit de mourir dans la dignité. entamer des soins palliatifs, des soins qui n’ont pas que des conséquences souhaitables pour la personne qui souffre ve fréquemment qu’on aide à mourir décider dans la collégialité. La loi bel(dessèchements, dérives mentales…). un patient mais le risque, c’est quand ge est idéale à mes yeux. Et après 10 Il faut donc aller plus loin. un membre de la famille n’est pas ans d’application, les chiffres montrent d’accord, il peut porter plainte. Une loi qu’il n’y a aucune dérive. encadrant ce droit à mourir éviterait L.P.B. : Jusqu’où ? “La loi L.P.B. :Vous pensez que les Français sont prêts J.-P.S. : Des pays comme certaines choses. belge est les Pays-Bas ou la Belà une telle loi ? gique ont un bon systè- L.P.B. : Mais quelle est la frontière à partir de J.-P.S. : Selon un récent sondage, 91 % idéale, il me basé sur l’écriture par laquelle on peut estimer que l’état du patient des Français sont favorables à une loi. n’y a le patient d’une directive est désespéré. Ce n’est pas la porte ouverte à Cette loi aurait dû être discuté à l’Assemblée Nationale courant juin. À anticipée, ou pour les per- toutes les dérives ? aucune sonnes non capables, par J.-P.S. : On s’en remet systématiquement mon avis, le gouvernement a été un peu dérive.” des référents qu’elles aux experts médecins qui sont seuls refroidi par les débats autour du mariaauront désigné aupara- aptes à dire qu’il y a une souffrance ge gay. Mais cette question sociétale vant, selon laquelle en extrême, irréversible, avec une attein- sera lancée, peut-être avec quelques cas de situation irrémé- te physique et morale de la personne. mois de décalage, mais elle le sera. Rien diable (coma, Alzheimer, On revendique simplement qu’à un cer- qu’au Sénat, il y a 5 projets préparés état grabataire…), ils tain moment, dans le cadre de la liber- sur ce sujet. Il y a aussi une proposidemandent à appliquer té de conscience, quelqu’un puisse dire tion de loi gouvernementale avec des cette directive qui ouvre “je veux mourir.” La loi que l’on propo- commissions qui travaillent déjà sur la le droit au suicide assis- se se passe avec un médecin qui fait le rédaction d’un texte. J’espère que d’ici té. En France, il y a une constat. S’il a un doute, il peut faire la fin de l’année, un texte sera voté. I Propos recueillis par J.-F.H. grande hypocrisie. Il arri- appel à un autre médecin. Cela doit se L les alentours. C’est l’architecte bisontin François-Xavier Cahn qui a imaginé ce bâtiment à ossature bois. Tout le long du processus d’élaboration du projet, il a partagé ses idées avec Pierre Dornier qui avait des attentes assez précises sur le style de construction. Objectif : créer un havre de paix pour les occupants afin de les aider à mieux vivre la maladie. “Nous avons voulu refaire une maison comme chez soi, confortable, pour que les gens soient bien. Il y aura des espaces privatifs mais également des espaces communs car ce lieu a pour vocation de permettre aux personnes de se rencontrer, de se soutenir mutuellement dans l’épreuve” poursuit Pierre Dornier. On trouvera par exemple dans cette maison une salle de relaxation, mais également un jardin de l’espoir. “Quand quelqu’un vit la maladie, il n’a plus de repères. Lorsque les gens sortiront du “bloc de béton”, nous avons souhaité qu’ils arrivent dans un hall de verdure. Il y aura sur ce site un jardin potager et des vignes.” Le coût prévisionnel de l’opération est de 4,2 millions d’euros. “Semons l’espoir” a reçu le soutien de nombreux partenaires “Une dont celui les collectivités locales ou maison du comité des ligues comme contre le cancer de chez soi.” Franche-Comté qui verse 300 000 euros. “Nous avons reçu également un engagement fort de la part de la Fondation des Hôpitaux de Paris-pièces jaunes” précise Mélodie Chabod, chargée de mission de l’association. Il n’est d’ailleurs pas impossible que Bernadette Chirac lance les 25 ans de l’opération pièces jaunes à Besançon en 2014. Ce projet est celui de la solidarité. Des entreprises comme De Giorgi et Simonin qui interviennent sur le chantier ont travaillé gracieusement sur l’étude de la construction. I T.C. Spectacle à Micropolis des Étoiles Noires samedi 29 juin Réservation : 03 81 38 27 38 EN BREF Anniversaire Le centre Omnisports Pierre Croppet fête cette année ses quarante ans. Créée en décembre 1972, l’association alors appelée Cercle Sportif de l’institution Nationale des invalides, a démarré ses activités au cours de l’année 1973. L’association fête cet anniversaire samedi 29 juin à partir de 17 heures Renseignements au 03 81 47 42 50. Pèlerinage Du 16 au 21 septembre, le Service interdiocésain des Pèlerinages des diocèses de Besançon et BelfortMontbéliard organise un pèlerinage au Mont Saint-Michel. les pèlerins s’arrêteront à Lisieux, ville de Sainte-Thérèse et dans la cité corsaire de Saint-Malo. Renseignements et inscriptions : Service des Pèlerinages au 03 81 25 28 22. Hommage Réunis en assemblée générale, à Miserey-Salines, les officiers de réserve de l’Armée de l’air de Franche-Comté, ont réélu le colonel Robert Demougeot à la tête de l’association qui les regroupe. À cette occasion, les officiers et les sous-officiers de réserve ont rendu publiquement hommage au Capitaine Ludovic Arrachart, héros et pionnier de l’aviation. Il y a 80 ans cette année disparaissait, le 13 mai 1933, l’une des plus grandes figures de l’aviation française. Dès 1934 son nom est donné à une rue de Besançon, rue reliant l’actuel boulevard Diderot à la rue du Funiculaire. BESANÇON AFFAIRE La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 EN BREF Arnaque à la pub Les commerçants se tournent vers la justice C’est parce qu’ils estiment avoir été victimes d’une escroquerie en achetant un encart publicitaire dans une publication dont ils n’ont jamais vu la couleur que des commerçants bisontins décident de réagir. es commerçants de Besançon ment j’ai pu signer un truc comme ça” s’organisent à l’égard de ce que dit-elle.Véronique Pourcelot n’a pas encobeaucoup considèrent désormais re porté plainte. En revanche, elle s’est comme une arnaque. Ils sont nom- rapprochée de Michèle Chabod, du magabreux à avoir acheté un espace publici- sin Histoire de Marques, qui a entrepris taire dans “l’annuaire des plans des com- une action collective. “Je suis en train de munes”, une publication dont ils n’ont constituer un dossier dans lequel je regroujamais vu la couleur. En revanche, les pe des attestations de commerçants qui chèques versés pour cette prestation ont comme moi, ont été abusés. J’ai déjà une bien été encaissés. dizaine de noms. Personnellement, je me Gérante du magasin Joce-Laine à Pla- suis fait avoir de 700 euros moins d’un noise, Jocelyne Mortet est une des plai- mois après l’ouverture de mon magasin. gnantes. Elle a payé la somme de 956 euros Je suis presque convaincue que je ne reveren septembre à la société M’Concept de rai jamais mon argent. Mais il faut mainBesançon qui la démarchait. Depuis, plus tenant empêcher cette société de contirien. “Sur le coup, je ne me suis pas méfiée nuer” estime Michèle une seconde. Le produit paraissait séduiPourcelot. Elle a prépasant. Je me suis laissée convaincre. Avec “L’empêcher ré un courrier qu’elle le recul, je m’aperçois qu’il n’y a même s’apprête à transmettre de continuer.” au procureur de la Répupas de date de livraison sur le bon de commande et personne n’a jamais entendu blique de Besançon. parler de ce bouquin” peste la commerLes reproches à l’égard çante. Jocelyne Mortet a porté plainte au de José Martinez, de la commissariat de Besançon, bien disposociété M’Concept, sée à ne rien lâcher. s’accumulent. Mais le Elle n’est pas la seule à fulminer. Inscommercial se défend, tallée au centre-ville Véronique Pourceaffirmant qu’une “prelot de la Fée Tricot est amère. “En janmière série d’annuaires vier, j’ai fait un chèque de 350 euros. Il a a été distribuée la preété encaissé le jour même. Je n’ai jamais mière semaine de juin à reçu de bon à tirer. Je me demande coml’extérieur de Besançon. 19 D École-Valentin La première pierre de la future Maison d’Accueil Rurale pour Personnes Âgées (M.A.R.P.A.) Les Valentines a été posée mardi 25 juin au 26, rue de la Combe du Puits. Le dossier est porté depuis plusieurs années par Brigitte Andreosso, adjointe au maire. Train Jocelyne Mortet a porté plainte, elle ne lâchera pas l’affaire. La deuxième série de 10 000 exemplaires sera distribuée fin juillet à Besançon intra muros” assure-t-il, concédant des retards qu’il justifie notamment par “une restructuration” de sa société.“Tous les gens qui ont été lésés recevront une proposition commerciale” affirme-t-il.“L’annuaire du plan des communes” se serait bien vendu selon lui dans divers points de vente au prix de 2 euros l’unité. Pour le vérifier, José Martinez, joint par téléphone, nous a proposé de nous fournir le nom de quelques-uns des distributeurs de la publication en question.À l’heure où nous bouclons cette édition, nous ne l’avons toujours pas reçu. En début d’année, il nous avait déjà assuré que l’annuaire sortirait mi-mars. “Il a toujours de bonnes excuses. Il ne raconte que des salades” soupire Véronique Pourcelot qui comme Jocelyne Mortet et d’autres commerçants sont certains de se faire enfumer sur des dates de sortie sans cesse repoussées. La police de Besançon a ouvert une enquête. “Il y a eu plusieurs dépôts de plainte qui ont pour motif l’escroquerie. Plusieurs dossiers le concernent” précise le commissariat de la Gare d’Eau. Affaire à suivre. I T.C. La future halte ferroviaire d’ÉcoleValentin prend forme. Les travaux de la halte d’École-Valentin ont commencé au printemps 2012, pour une durée de 18 mois environ. La dernière étape de ce chantier consiste à aménager le quai n° 1 et à réaliser la passerelle de franchissement des voies. La prochaine opération d’envergure est prévue mi-juillet pour la mise en place de la passerelle et des escaliers. L’ensemble de ces travaux est supervisé par Systra, maître d’œuvre de l’opération. La réalisation de la halte d’École-Valentin représente un coût de 3,05 millions d’euros. Sa mise en service commerciale est prévue le 3 septembre prochain. 20 BESANÇON La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 ANNIVERSAIRE Information jeunesse Le C.R.I.J. : 30 ans au service des jeunes Hélène Berthod et Delphine Issartel invitent les jeunes à venir vers le C.R.I.J. pour s’informer. Le Centre régional d’information jeunesse fête ses 30 ans cette année. Pour fêter cela, le C.R.I.J. a ouvert ses portes les 12 et 13 juin derniers. e C.R.I.J. a été créé sous l’initiative de l’État et de la Région Franche-Comté en 1983. Il permet aux jeunes de trouver des réponses à leurs questions quel que soit le domaine. Les services du C.R.I.J. sont gratuits, sans rendez-vous et anonymes. “Les jeunes y viennent pour exprimer leurs préoccupations, on leur remet alors de la documentation et si besoin on les envoie vers l’organisme concerné pour leur recherche” livre Sébastien Maillard, directeur du C.R.I.J. Pour exporter l’information, le journal Topo est édité à 160 000 exemplaires pour les jeunes francs-comtois de 15 à 30 ans. Un portail Internet est également mis à disposition de la jeunesse pour qu’elle trouve les réponses à ses questions. Le C.R.I.J. propose de nombreux services tels que la proposition de jobs d’été, un service de logement pour aider les jeunes à se L loger, un service civique, etc. Il accompagne les jeunes dans plusieurs instants de leur vie. Un des services du C.R.I.J. aide les jeunes francs-comtois à partir faire des stages à l’étranger. Cela permet aux jeunes d’avoir une expérience professionnelle à l’étranger et d’inscrire une expérience supplémentaire sur leur C.V. Les stages sont financés par le Conseil régional. Ils durent entre 3 à 5 mois dans tous les domaines. En moyenne, 160 francs-Comtois partent à l’étranger et une trentaine d’étrangers viennent en FrancheComté. Les pays d’accueil sont surtout les pays d’Europe et le Québec. “Que se soit un stage en boulangerie, dans un métier d’artisanat, pour être jardinier botaniste, nous trouvons un stage qui correspond au jeune, il faut qu’il ait moins de 30 ans qu’il vive sur le territoire franccomtois et qu’il ait un réel projet professionnel” explique Del- phine Issartel, responsable des mobilités internationales. Les jeunes sont aidés dans leur préparation avant le départ. Pour ceux qui préfèrent partir en groupe, c’est aussi possible. La mobilité internationale est très appréciée par les jeunes qui peuvent ainsi apprendre la langue de différentes façons. Soit en suivant des cours approfondis, en stage, ou en travaillant. Plusieurs opportunités s’offrent à eux. Un des services phares du CULTURE CALLIER Raphaël (Successeur de Me Bernard HUTIN) 06 85 21 94 40 - www.callier.notaires.fr Sûrement et pour longtemps Secteur FONDREMAND Maison de Maitre ainsi qu’une dépendance rénovée en maison d’habitation datant du 18ème situés dans un parc de 1ha. La bâtisse principale de 400 m2 environ a conservé son caractère d’origine : boiseries, cheminées avec trumeaux, escalier en pierre, belle hauteur sous plafond. 4 chambres, 3 salles de bain, salle à manger, séjour, petit salon, grand salon. Cuisine spacieuse, lingerie. DPE : D. La grange entièrement rénovée récemment d’environ 130 m2 est composée de 3 ch, d’une très belle piece de vie en mezzanine, bureau. Une sdb et salle d’eau. Une terrasse. DPE : C CONVIENDRAIT À DES CHAMBRES D’HÔTES. À 1/2 heure de BESANÇON et 1h30 de LAUSANNE ferme traditionnelle sur 1 hectare rénovée, sans voisinage proche. La ferme dispose de grandes pièces, salon, séjour, 6 chambres, un vaste bureau, cuisine, deux salles de bain, une véranda, dépendances, grange, carrière et 3 box pour chevaux. DPE : D depuis le 21 juin 2013 d’entreprise pour réaliser leur projet. Une aide qui se fait sur différents plans, méthodologique, logistique, technique, financier avec l’obtention de bourse (jusqu’à 1 500 euros). Les 12 et 13 juin derniers le C.R.I.J. a fêté ses 30 ans d’existence avec des animations, des échanges, des témoignages, la présentation de ses services sous forme de stand, la présence d’une scène jeunes talents… I M.B. Difficultés budgétaires Le sort du Pavé dans la Mare Office notarial NOUVELLE ADRESSE C.R.I.J. est la Carte avantages permet de gagner une certaine jeunes. Cela fait 20 ans qu’elle autonomie” confie Hélène Berexiste, elle procure des gratui- thod, responsable de ce dispotés et des réductions. 110 000 sitif. Des applications ont été personnes la possèdent, elle coû- mises en place pour faciliter te 7 euros et offre un bon de l’accès aux gratuités et réducréduction de 6 euros de réduc- tions. tion dans une librairie. 2 000 Le C.L.A.P. est une branche du avantages avec 1 500 parte- C.R.I.J. Le comité local d’aide naires. au projet s’adresse aux personnes À travers les avantages de cet- qui ont entre 11 et 30 ans. Cette carte, les jeunes ont plus faci- te organisation permet de les lement accès à la culture, au accompagner en dehors de leur sport, au loisir, etc. “Cela leur étude ou de la création 2 rue des Frères Lumière - BESANÇON (à l’angle avec la rue de VESOUL) scellé le 3 juillet Le nouveau président de l’association Marc Lerale-Alexandre refuse pour l’instant de parler de la fermeture du Pavé dans la Mare, mais il reconnaît que la situation est préoccupante. e sort du Pavé dans la Mare sera scellé le 3 juillet lors de l’assemblée générale de l’association. Deux scénarios sont possibles : soit le centre d’art contemporain trouve des moyens financiers complémentaires pour pallier le désengagement de l’État et la Région et ainsi continue à fonctionner, soit il tire la conclusion que son futur est compromis à court terme. Pour l’instant, Marc Lerale-Alexandre refuse de parler de fermeture de la structure qui emploie cinq personnes, même s’il reconnaît que la situation est délicate. “Le 3 juillet, nous allons faire un état des lieux et parler de l’avenir. Le problème est que nous assurons une mission de service public depuis presque vingt ans. On vient de terminer par exemple l’opération “collège et art contemporain”. Pour assurer nos missions, nous avons besoin d’une lisibilité budgétaire et on nous la refuse” dénonce le nouveau président. Marc Lerale-Alexandre qui assure la fonction par intérim depuis la démission récente de Grégoire Hugel. Ce dernier a jeté l’éponge déplorant que dans toute cette affaire, il n’était “plus question d’art, mais de politique.” Tout est parti du conseil municipal de Besançon. À différentes reprises, des élus ont jeté les suspicions sur les liens entre la Ville et cette association au motif que l’adjoint à la culture, Yves-Michel Dahoui, est le mari de la directrice du Pavé dans la Mare, Corinne Lapp-Dahoui. Philippe Gonon (U.D.I.) est le premier à avoir dégainé. Il a déposé un recours “pour prise illégale d’intérêts”, demandant l’annulation de la délibération du conseil municipal du 22 mars qui actait l’attribution d’une subvention de 40 000 euros au Pavé. Le Tribunal Administratif de Besançon a rejeté cette requête le 7 mai indiquant dans le jugement que “M. Gonon qui se borne à invoquer le seul lien conjugal entre M. Dahoui et la directrice, n’établit pas la réalité d’une participation de l’élu aux travaux préparatoires ayant précédé les délibéra- L tions attaquées.” A l’automne dernier, contre toute attente, c’est l’élu socialiste JeanSébastien Leuba qui a déstabilisé sa propre majorité, en questionnant le fonctionnement du Pavé et l’usage qu’il faisait des subventions municipales. Son intervention a déclenché la mise en place par le maire, d’une commission transparence composée de 9 élus de tous bords. Les conclusions de son rapport lavent de tout soupçon de favoritisme l’association. Mais voilà, le mal est fait. La Direction des affaires culturelles et le Conseil régional de Franche-Comté, ont décidé de réduire leur subvention versée au Pavé. “Ils l’ont divisé par deux. L’aide de la D.R.A.C. est de 14 000 euros, et autant pour la Région” observe Marc Lerale-Alexandre qui précise que le budget du Pavé est de 300 000 euros. Le centre d’art contemporain ne vit pas au crochet des collectivités locales, puisque sa part d’autofinancement atteint 60 % certains exercices ! Alors que la Ville de Besançon renouvelle son soutien au Pavé, on ne peut pas s’empêcher de penser que la polémique tombe à point nommé pour la D.R.A.C. et à “Besoin la Région qui décident de d’une réduire des subventions (selon nos informations, la D.R.A.C. lisibilité pourrait encore réexaminer budgétaire.” le dossier). Ces deux institutions ont d’autres projets. Désormais, elles doivent concentrer leurs efforts sur le Fonds Régional d’Art Contemporain, une structure coûteuse qui a tout à prouver sur sa capacité à capter le public notamment. Le F.R.A.C. emploie 22 personnes, pour un coût de fonctionnement estimé à 1,5 million d’euros par an ! Par comparaison, le Pavé est une goutte d’eau, au maximum, une mare. I BESANÇON La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 INFRASTRUCTURES URBANISME Faut-il obliger les établissements ? 21 Destin de l’ancien marché Qu’est devenu Collège des Clairs-Soleils : le marché couvert ? la piscine fait des remous C’est le seul collège public du Doubs à bénéficier d’une piscine au sein de l’établissement. Un luxe et des soucis. Le Conseil général incite la mise à disposition. n bassin de 12,5 mètres de long, quatre lignes d’eau, une eau chauffée à 26 degrés. Au collège des Clairs-Soleils à Besançon, la piscine, avant d’être un outil ludique, est un atout pédagogique. “Toutes nos classes l’utilisent” explique le principal Jean-Luc Gorgl. C’est un atout. Aussi un casse-tête à gérer. Son entretien coûte 10 000 euros par an à l’établissement, qui reçoit en contrepartie des subventions de fonctionnement du Conseil général. Mis à part par les scolaires qui nagent environ 4 heures par jour, elle est sous-utilisée. Il y a bien Profession Sport 25 qui l’utilise 12 heures par semaine pour le compte de la maison de quartier de Palente, mais cela paraît bien peu. “On aimerait qu’elle soit ouverte à plus d’associations” U La piscine du collège des Clairs-Soleils est mise à disposition des élèves et à la maison de quartier, 12 heures par semaine. Trop peu ? témoigne un habitant du quartier. Le principal du collège explique les raisons qui, selon lui, l’obligent à réduire l’ouverture : “Il faut deux agents habilités pour contrôler la qualité de l’eau, un maître nageursauveteur. Ce personnel en plus, je ne peux pas le mettre à disposition. Il y a aussi la sécurité des élèves. Il faudrait un gardien à plein-temps.” Les frais supplémentaires limiteraient les ardeurs même si la mise à disposition rapporte. Le collège facture l’utilisation de la piscine 50 euros de l’heure sur un créneau de 2 heures consécutives. S’agissant de Profession Sports, le collège a perçu une recette de 7 550 euros pour la période d’utilisation sur l’année 2012. Et a perçu 1 400 euros de l’école JeanMacé (à 50 m de là) qui l’utilisait jus- qu’à l’année dernière. Mais faute d’avoir trouvé un maître-nageur, les enfants prennent le bus pour Mallarmé ou Lafayette… Le Conseil général milite pour que les établissements engagent des mises à disposition. “Sur les 44 collèges du Doubs, 83 locaux sont mis à disposition, rappelle Gilles Chartraire, directeur de l’éducation. Sur ces 83 locaux (9 murs d’escalade, 11 gymnases, 15 plateaux sportifs, etc.), 53 conventions ont été signées. Cette mutualisation des équipements se passe bien, notamment avec Besançon grâce à une convention signée avec la Ville.” Si le Conseil général joue le jeu, les conseil d’administration des collèges gardent toutefois le dernier mot.. I E.Ch. À l’époque de sa démolition, deux camps s’étaient écharpés : l’un pour la préservation du marché couvert à Besançon, l’autre pour sa démolition. La ferraille a finalement été vendue à un artiste du Haut-Doubs qui n’a, pour l’instant, pu lui donner une autre vie. es nostalgiques trouvent encore à redire : le marché d’avant, c’était mieux avant. Mais à y regarder de plus près, l’actuel marché couvert, lumineux, fait quasiment l’unanimité. Des personnes se demandent néanmoins ce qu’est devenu leur ancien marché version Baltard qui a laissé en place en 2003 à la structure que l’on connaît. Le marché, scindé en deux, fonctionnait mal, et la place de la Révolution était essentiellement occupée par un parking de surface, qui a aujourd’hui disparu. La structure a longtemps croupi dans les ateliers municipaux de la Ville de Besançon, qui l’a vendu après une délibération du 15 mars 2007 à Claude Mainy, un artiste de Dompierre-les-Tilleuls, D dans le Haut-Doubs. Ce dernier avait fait part de son engagement de remonter cette structure pour créer un musée de la vapeur et des énergies renouvelables. “À ce jour, toutes les structures se trouvent chez Claude Mainy, elles ont été restaurées et stockées au sec, rapporte la Ville. L’artisan disposait d’un délais de cinq ans environ pour mener à bien son projet. Mais malheureusement, il a souffert de problèmes de santé et par conséquent son projet n’a pas pu aboutir. Nous essayons de reprendre contact avec lui et lui avons adressé un courrier afin qu’il puisse nous indiquer si ce projet pourra être mené à bien et qu’il puisse nous transmettre le planning modifié du déroulé des différentes phases.” I La Ville a pris des nouvelles de la ferraille de l’ancien marché couvert démontée… (photo Ville). Notre agence, basée à Morteau, est spécialisée dans la création de sites Internet. Nous mettons nos compétences à votre disposition pour mener à bien votre projet Web quelle que soit sa nature : web design, développement, programmation d’applications tactiles, référencement et accroissement de votre visibilité sur Internet et les réseaux sociaux … Groupe Bonnefoy Travaux publics www.groupe-bonnefoy.fr Château de la Dame Blanche Hôtel Spa Restaurant www.chateau-de-la-dame-blanche.fr Dev Diffusion Vente en ligne d’accessoires de décoration www.dev-diffusion.com La Chaumière Laser Cheval Hôtel Restaurant www.lachaumiere-dole.fr Industrie www.lasercheval.fr Greta Besançon Organisme de formation www.greta-besancon.com Domaines & Patrimoine Défiscalisation, gestion de patrimoine www.domaines-et-patrimoine.fr Découvrez d’autres réalisations sur notre site Internet: www.groupe-publipresse.com Val de Pesmes Communauté de communes www.ccvaldepesmes.fr Contactez-nous : François ROUYER | 06 70 10 90 04 | 1, rue de la Brasserie - BP 83143 - 25503 MORTEAU Cedex | www.groupe-publipresse.com DOSSIER La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 23 À L’ASSAUT DES SECRETS DE LA CITADELLE À VENDRE PRESSING - LE LOCLE (SUISSE) t ÉRVJQFNFOU IBVU EF HBNNF t 7ÏIJDVMF FU QBSLJOH DPVWFSU t $MJFOUÒMF GJEÒMF QBSUJDVMJFST FU FOUSFQSJTFT EFQVJT BOT å 5FM )FVSFT EPVWFSUVSFT Le site le plus visité de Franche-Comté n’a peutêtre pas livré tous ses secrets. Dans son numéro de l’été, La Presse Bisontine vous propose de découvrir ou (re)découvrir ce qui fait l’attrait des lieux, à savoir un but de visite idéal pour apprendre mille choses sur la biodiversité et le patrimoine régional, dans un site naturel à la valeur patrimoniale exceptionnelle. Mais La Presse Bisontine va plus loin en faisant découvrir les coulisses de ce haut lieu du tourisme, les métiers parfois surprenants qu’il abrite et lève le voile sur les projets ambitieux nourris par les responsables bisontins pour augmenter encore sa fréquentation. L’arrivée d’un nouveau directeur général à la tête de l’établissement Citadelle donne un prétexte de plus pour monter à l’assaut du site, chouchou des Bisontins et phare du tourisme régional. ÉTAT DES LIEUX Le spectacle historique en 2014 La Citadelle condamnée aux investissements à perpétuité Avec ses 250 000 visiteurs annuels, la Citadelle de Besançon reste le phare culturel de la région. Pour autant, malgré le classement à l’Unesco, le site doit toujours innover s’il veut un jour passer la barre des 300 000 visiteurs. e 15 février dernier, l’ancien directeur général de la Citadelle annonçait à la surprise générale son départ après moins de deux ans de présence. Il quittait Besançon pour Brest où il a pris les rênes d’une des plus grosses sociétés d’économie mixte de France. Ce départ intervient alors que la Citadelle s’apprêtait à lancer les festivités autour des cinq ans du classement à l’Unesco des fortifications de Vauban et alors que des voix s’élèvent contre l’absence supposée d’effet Unesco sur la fréquentation touristique de Besançon. Ces interrogations et ces petits remous L n’ébranlent cependant pas l’édifice qui reste, encore de loin, le premier site touristique de Franche-Comté en termes de fréquentation, avec 250 000 visiteurs anuuels de moyenne, avec des pics à 280 000 certaines années, encore loin devant le gouffre de Poudrey et le Dino-Zoo (150 000 visiteurs) et la saline royale d’Arc-et-Senans, l’autre site classé par l’Unesco dans le Doubs (un peu plus de 100 000). Avec un printemps gris et humide, l’année 2013 n’a pas bien démarré pour la Citadelle. “Nous accusons un retard d’environ 3 000 entrées par rapport à l’an dernier à la même époque” confie Roland Billot, directeur par intérim du site. Rien de grave pourtant, sachant qu’une seule belle journée peut attirer jusqu’à 4 000 visiteurs. Si le nombre d’entrées à la Citadelle ne continue pas à grimper malgré toutes les attractions que le site offre, c’est aussi en partie à cause de l’éternelle question de son accessibilité. Là encore, le sujet fait actuellement l’objet de nouvelles études (voir en page suivante). Cette année, malgré ces handicaps plus ou moins lourds à surmonter, la Citadelle a décidé de mettre tous les atouts de son côté pour élargir son attractivité : un programme d’animations élargi pour l’été à l’occasion des 5 ans du classement Unesco, plusieurs expositions d’envergure nationale ou internationale (François Riou, Ousmane Sow) et les projets d’investissements engagés, comme ce spectacle historique en 3 D qui sera installé dans la chapelle Saint-Étienne à partir d’avril 2014. “Ce spectacle multimédia immersif devrait avoir un impact important. À travers cette nouveauté, l’objectif est de gagner 5 à 10 % de visiteurs en plus” note Roland Billot. Si l’Unesco n’a pas eu pour effet de faire exploser les compteurs de la fréquentation touristique à Besançon, La principale motivation des visiteurs de la Citadelle cette reconnaissance internationale a reste la découverte des animaux. déjà eu le mérite de mobiliser un certain nombre d’acteurs et notamment La Citadelle a déjà vendu plus de 1 700 abonnements depuis le début de l’année (photo Citadelle, et celle du haut). les financeurs publics qui investissent chaque année plusieurs millions d’euros au plan de gestion du site qui peut ainG Fréquentation moyenne : si bénéficier de phases de rénovation désormais . 250 000 visiteurs. Un des autres axes stratégiques pour G Meilleure année : la Citadelle, c’est l’approfondissement 2003, avec 277 777 visiteurs (année de l’orientation donnée depuis plude la rénovation du jardin zoologique). sieurs années au muséum et à son jarG Provenance des visiteurs : din zoologique en lien avec la sauveBesançon (19 %), C.A.G.B. (32 %), garde des espèces et la biodiversité. “On a prévu de créer une nouvelle salFranche-Comté (50 %), autres régions le, dédiée à la biodiversité, dans les françaises (40 %), étranger (11 % : combles de l’arsenal. Ce Suisses en premier, puis Allemands, devrait être la thémapuis Hollandais). Objectif : tique forte de la CitaG Nombre de salariés permanents : delle en 2015. L’idée est de gagner 100 (une trentaine de saisonniers). de donner un vrai sens 5 à 10 % scientifique à ce de visiteurs. muséum. Nous sommes de la résistance et de la déportation. tous convaincus que la “Il y aura toujours ce souci que la CitaCitadelle a un bel ave- delle reste accessible et populaire. Nous nir en tant qu’outil édu- n’en ferons jamais un parc d’attraction, catif” ajoute le direc- mais on aura toujours cette logique teur. Dernier élément grand public et éducative.” Autant de développement du d’actions que devra coordonner le nousite : la rénovation com- veau directeur Pascal Porte qui arriplète envisagée, à plus ve sur les lieux début juillet. I J.-F.H. long terme, du Musée La Citadelle en bref 24 DOSSIER La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 RENCONTRE Le nouveau directeur du site “La notion de parc culturel vaut pour la Citadelle” Patrick Porte quitte le musée Dobrée de Nantes pour prendre la fonction de directeur de la Citadelle le 1er juillet. Il succède à Philippe Mathieu à la tête de la forteresse Vauban. a Presse Bisontine : Qu’estce qui vous a motivé à postuler au poste de directeur de la Citadelle ? Patrick Porte : Je suis originaire des pré-Alpes. Les paysages francs-comtois et la culture régionale sont plus proches de mes racines que ceux de LoireAtlantique. Il y a longtemps que je voulais venir à Besançon. L’opportunité s’est présentée avec le départ du directeur du site. Je l’ai saisie. L delle de Besançon ? P.P. : Je connais la Citadelle depuis longtemps. En tant que professeur associé en valorisation touristique et culturelle du patrimoine à l’Université de Lyon II, je suis cet édifice comme site expérimental pilote. Très peu de sites en France peuvent affirmer un aspect patrimonial aussi fort et une telle diversité à l’intérieur. La notion de parc culturel vaut pour la Citadelle. En ce sens, elle est unique. L.P.B. : Vous quittez la direction du musée Dobrée à Nantes alors qu’il fait l’objet d’un vaste projet de restructuration. Pourquoi ? P.P. : En effet, je suis arrivé il y a un an à Dobrée. Il y avait pour ce musée un grand projet architectural qui a eu le tort de rencontrer des problèmes d’urbanisme. Il est remis en cause pour une dizaine d’années je pense. Finalement, c’est un concours de circonstances entre la situation de Dobrée et le poste de directeur de la Citadelle qui se libérait qui m’a poussé à partir. L.P.B. : Vous prenez vos fonctions le 1er juillet, au début de la saison touristique. Vous serez tout de suite dans l’ambiance ? P.P. : J’ai souhaité commencer rapidement. Je ne voulais pas prendre mes fonctions à l’automne, car l’été est une période importante pour la Citadelle. Je veux profiter de ces deux mois d’intense activité pour observer la manière dont avance ce grand bateau et qui à ma connaissance fonctionne plutôt bien. L.P.B. : Quels grands chantiers allezvous engager ? L.P.B. : Que saviez-vous de la Cita- AMÉNAGEMENT P.P. : Je vais travailler dans la continuité de ce qui a été fait. La priorité, ce sont les dossiers en cours. L’idée est de rendre la Citadelle à Vauban. Le projet multimédia que le public pourra découvrir à partir de 2014 à la chapelle Saint-Étienne est très important. L.P.B. : On entend dire aussi que le jardin zoologique prend trop de place et qu’il a tendance à “étouffer” les autres activités. Qu’en pensez-vous ? P.P. : Ce n’est pas le jardin zoologique qui est le problème, mais l’absence de valorisation de tout le reste. J’espère que le spectacle multimédia qui est en préparation sera de nature à être L.P.B. : Il y a beaucoup de questions promu en tant que tel. également autour des musées et en particulier autour de celui de la résis- L.P.B. : Un des chantiers à entreprendre est également celui des collections. tance qui doit être restructuré ? P.P. : Le Musée de la résistance Quels sont vos projets ? doit faire l’objet d’une nouvel- P.P. : Je serai attentif à la conserle implantation. Ceci étant, à vation des collections qui n’est mon sens, on ne parle jamais peut-être pas des meilleures à assez du Musée comtois. J’ai la Citadelle. Je remarque que proposé aux élus de réunir tous l’emplacement pris par les les musées du site autour de la réserves empêche l’évolution du notion de biodiversité. Ce thè- site. Des bâtiments prestigieux me sous-entend une cohabita- sont occupés par des cartons. tion des espèces, des cultures C’est dans l’intérêt de la Citaet finalement une certaine tolé- delle et des collections d’envirance. La faiblesse de la Cita- sager des solutions. delle est que les gens viennent pour voir tel ou tel musée et en L.P.B. : Comment promouvoir davanparticulier celui de la résistance. tage la Citadelle ? Il manque l’expression d’un site P.P. : C’est surtout par l’apport global. On peut trouver une de nouvelles activités que la procohérence à tout cela et la fai- motion du site se fera. Il manque à mon sens un lieu pour accueillir re partager. des expositions temporaires. On Un choix à affiner L’ascenseur, futur moyen d’accès à la Citadelle Pour améliorer l’accessibilité à la forteresse, l’Agglo préconise l’aménagement d’un ascenseur. Exit donc la télécabine et l’escalator. étude réalisée pour le compte de la Communauté d’Agglomération du Grand Besançon avance plusieurs scénarios. Finalement, après analyse, l’Agglo opte pour un ascenseur pour acheminer le public à la Citadelle. “Nous avions comme autre choix une télécabine depuis Rivotte. Cette idée est abandonnée car elle est incompatible avec les exigences de la Direction régionale des affaires culturelles” remarque Jean-Claude Roy, vice-président de la C.A.G.B. Exit également le projet d’escalator, “un système fragile, qui vit mal L’ TRANSFERT Patrick Porte : “Je vais travailler dans la continuité de ce qui a été fait.” ne trouve pas 800 mètres car- sur la clientèle touristique. Mais rés d’un seul tenant à la Cita- elle est d’abord un lieu culturel delle pour recevoir des exposi- à animer toute l’année. En ce tions qui pourraient être sens, il doit être tourné plus organisées en partenariat avec encore vers les Bisontins et les des musées parisiens. La Cita- enfants. I Propos recueillis par T.C. delle s’est beaucoup polarisée Un souhait de la D.R.A.C. Les babouins de Guinée devraient déménager C’est parce qu’ils dégradent le rempart contre lequel leur enclos est adossé, que ces primates doivent changer de place. La solution la plus probable pour régler le problème consisterait à transférer la communauté dans un autre parc animalier. L’ascenseur partirait du tunnel fluvial et s’arrêterait au niveau de la demi-lune du Front Royal. les intempéries.” La collectivité n’est pas allée plus loin dans la réflexion. On sait simplement que l’ascenseur partirait du tunnel fluvial et arriverait au niveau de la demi-lune du Front Royal. Le dossier n’est pas plus avancé. Selon Jean-Claude Roy, il est prématuré d’évoquer un calendrier et un budget pour ce projet qui, selon nos informations, avoisinerait les 10 millions d’euros. “Nous n’en sommes pas encore là. Une étude complémentaire est nécessaire. Elle doit être conduite désormais soit par la Ville de Besançon, soit par l’établissement Citadelle. Cette étude permettra de déterminer la faisabilité du projet, le montant de l’investissement et le coût de fonctionnement.” En moyenne, chaque année, la Citadelle accueille 250 000 visiteurs. L’accessibilité à la forteresse Vauban est le problème récurrent depuis des années. Les scénarios de l’ascenseur et de la télécabine avaient déjà été évoqués dans les années quatre-vingt-dix au cours du mandat de Robert Schwint et on n’a pas encore trouvé sa solution. I a Citadelle de Besançon devra peut-être se séparer de ses babouins de Guinée, à moins qu’elle ne leur trouve un nouvel enclos pour les loger dans la forteresse. Le problème est que cette communauté de primates qui compte une quinzaine d’individus dégrade le rempart. “Les babouins ne le démontent pas évidemment, mais ils enlèvent des cailloux” reconnaît Gérard Galliot, conservateur en chef du muséum. Le comportement des singes fait sourciller la D.R.A.C. (direction régionale des affaires culturelles). Il devient incompatible avec la protection de ce patrimoine bâti qui fait l’objet d’un important programme de rénovation. La D.R.A.C. invite donc l’établissement à trouver une solution de relogement pour ces singes. Pour répondre à cette demande, l’option la plus probable que retiendrait la Citadelle consisterait finalement à transférer dans un autre parc animalier les babouins de Guinée. “Nous agissons ici dans un processus de conservation d’espèce. Nous n’allons pas céder ces singes à n’importe qui. Nous sommes à la recherche d’un partenaire. Cela peut durer des mois” rappelle L Gérard Galliot. Quand ils auront déménagé, leur enclos ne restera pas vide. Une autre espèce de primates, moins agitée, prendra leur place. D’autres singes de la Citadelle pourraient être amenés à changer de lieu. Il s’agit des géladas qui vivent dans les fossés au pied du Front Royal. Dans leur cas, c’est un projet de nouveau parcours touristique qui est en jeu. Il s’agit de permettre au public qui Et les emprunte la communication 110 de géladas poursuivre la visite en descendant dans le fossé où se trouvent les gélaaussi… das. Pour l’instant, ce parcours est hypothétique. “On peut aussi imaginer trouver des clôtures qui permettent de contenir les singes afin de les laisser là” explique le conservateur. Il en veut pour preuve que la cohabitation entre les primates et les travaux de rénovation de la demi-lune se passent bien. Les échafaudages descendent dans le fossé, et les singes sont tenus à l’écart par des palissades. I La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 TRAVAUX 25 La demi-lune La Citadelle, Depuis 2007, d’importantes rénovations du bâtiment militaire ont été entreprises. Celle qui est en cours concerne la demilune, une fortification qui servait à protéger le front royal. un chantier perpétuel une année à l’autre, on déplace les échafaudages le long des murs de la Citadelle. La forteresse, Patrimoine Mondial de l’Humanité, propriété de la Ville de Besançon, est en chantier permanent depuis cinq ans. Actuellement, c’est la demi-lune qui est en cours de rénovation. À l’origine, dans le système de défense imaginé par Vauban, cette fortification protégeait le front royal par lequel on accède au cœur de la forteresse. “Cette opération est la cinquième du contrat de projets État-Région (C.P.E.R.) qui a démar- D’ ré en 2007 et qui s’achèvera en 2013” observe Patrick Devillers du département architecture et bâtiments de la mairie de Besançon. Le chantier de la demi-lune a débuté en 2011 et se terminera au mois d’octobre. Il consiste à reconstruire à l’identique les murs de l’édifice dégradés par le temps. Sur les échafaudages, des maçons s’affairent méthodiquement. Le rempart est démonté et la plupart des pierres anciennes sont remplacées par des pierres neuves qui sont leur clone. “Avant les travaux, toutes les pierres ont été répertoriées dans leur position et dans leur dimension. Elles ont été numérotées. On appelle cela le calepinage” poursuit Patrick Devillers. Les maçons manipulent des blocs qui pèsent entre 200 et 600 kg. Au total, 270 mètres cubes de pierre neuve servent à la rénovation de la demi-lune. La matière minérale vient de l’Ain. Elle présente une double caractéristique.Tout d’abord, cette pierre se rapproche de celle utilisée lors de la construction de la Citadelle. Ensuite, elle résiste au gel. “Avec du neuf, on fait du vieux” résume avec humour le chef de chantier Séverin Zuccone. Il travaille pour l’entreprise bisontine du bâtiment Pateu et Robert chargée dans La couverture en lave est entièrement reprise. Dans quelques ce projet de la maçonnerie. Cette mois, le public découvrira la demi-lune telle qu’elle avait été société est une habituée des lieux construite par Vauban. puisque c’est elle qui a déjà rénové le Front Saint-Étienne qui surplombe le quartier Rivotte. Dans le cadre de l’opération, elle est chargée également de reprendre l’ensemble de la couverture en pierre de lave. Le mot d’ordre est toujours le même : reconstruire à l’identique à un détail près. “Là où on triche avec l’histoire, c’est que l’on pose une étanchéité avant de mettre le parement. L’eau qui s’infiltre est ainsi rejetée à l’extérieur. De cette manière, l’édifice va gagner en longévité” poursuit Séverin Zuccone. Les intempéries des six derniers mois ont rendu impossible la réalisation de finitions comme les joints en couverture. Mais la météo n’est pas le seul élément qui interrompt les travaux. La rénovation du mur d’escarpe, au pied de la guérite du roi, côté faubourg Rivotte, a été suspendue du 15 février au 15 juin pour respecter la période de nidification d’espèces comme le choucas des tours ou le faucon pèlerin, qui nichent dans les remparts de la citadelle. “Le respect de l’environnement fait partie du chantier. Lors de la rénovation des murs, des trous de différents diamètres sont percés dans la pierre de façon à favoriser la nidification de diverses espèces. Nous travaillons sur ce point en collaboration avec la Ligue de protection des oiseaux” précise Patrick Devillers. Le chantier de la demi-lune coûte 2,3 millions d’euros hors taxes. C’est une des dernières opérations conduites dans le cadre de ce C.P.E.R. dont le montant s’élève à 9 millions d’euros (N.D.L.R. : les partenaires sont la D.R.A.C. à 40 %, la C.A.G.B., le Département, la Région, financent à hauteur de 10 % chacun, et la ville de Besançon 30 %). Un dernier chantier viendra clore le contrat de projets d’ici 2015. Il concerne la rénovation du rempart de la Tour du Roi, celui de la Tour de la Reine et du demi-bastion 80, le tout pour un coût d’1,9 million d’euros hors taxes. Le début du chantier est programmé à l’automne. Ce ne sera pas la dernière opération de rénovation de la Citadelle. D’autres suivront. Elles seront définies et programmées par ordre de priorité dans le cadre d’un prochain contrat de projets. à mes concitoyens. I T.C. Les maçons de la société Pateu et Robert reconstruisent les murs à l’identique. Les nouvelles pierres sont taillées. Elles pèsent plus de 200 kg chacune. ET VOUS, qu’avez-vous prévu pour vos vacances ? *Offre facultative liée à la souscription d’un contrat LR4089+GSR. Remboursement intégral après 40 rencontres effectuées sans concrétisation. N°1 en France du service rencontres sélectives à deux et loisirs, Unicis vous accompagne depuis 40 ans dans une démarche réservée aux personnes libres. + Unicis N°1 de la double prestation rencontres et loisirs + Des loisirs régionaux et nationaux toute l’année + Unicis 1er réseau Matrimonial : 26 Trophées du Meilleur Franchisé de France + Une expérience reconnue : depuis 40 ans avec plus de 90 agences Tél. 03 81 25 01 25 e ire anniversa www.unicis-besancon.com 8 rue Alfred de Vigny - 25000 BESANÇON 2013 40 1973 Agence Matrimoniale 26 DOSSIER La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 LES COULISSES Des mygales à Besançon Dans la maternité Au cœur de l’insectarium, il existe un laboratoire pas comme les autres où on élève les insectes. Le quotidien de Christian Domon, un passionné de ces petites bêtes pas toujours ragoûtantes… des insectes  mes sensibles, ne levez pas la tête. Au-dessus de vous, le plafond est couvert de toiles sur lesquelles vivent, en quasi-liberté, de belles araignées colorées : les néphiles de Madagascar. A priori inoffensives… Comme la Citadelle abrite dans son insectarium de drôles de bébêtes comme les mygales, les grenouilles ou les mantes religieuses, il faut bien élever des proies pour nourrir ces prédateurs. C’est le travail au quotidien de Christian Domon. Une mygale ou un énorme phasme qui grimpe sur son bras, ça ne lui a jamais fait peur. Il est technicien animalier et à ce titre, un des référents du laboratoire d’insectes, un lieu fermé au public qui abrite des mil- Christian Domon est technicien animalier à la Citadelle. Un beau phasme grimpe sur son avant-bras… liers de larves et d’insectes. “Les néphiles de Madagascar, c’est un peu nos collaboratrices, elles nous aident en mangeant les petites bestioles qui se perdent dans le labo” indique avec un étonnant détachement cet amoureux des petites bêtes tombé dans la bassine d’insectes dans son plus jeune âge. “Depuis tout gamin, j’élevais des insectes et des mygales. L’observation m’a toujours fasciné. Un jour, j’ai décidé d’en faire mon métier.” Les grillons domestiques font partie de ces proies qu’élève Christian Domon. “Plus d’un millier par semaine. C’est la base de la nourriture ici. Nous élevons aussi des criquets pour nourrir les mygales et les néphiles.” Les repas des grenouilles, c’est un peu plus loin, Le laboratoire d’élevage fait partie des lieux méconnus de la Citadelle, où la vie grouille. LES MÉTIERS les collemboles, des insectes primitifs qu’élève le technicien. Et sur les étagères de ce laboratoire un peu spécial, des boîtes contenant des mygales de toutes sortes et d’énormes blattes. “Les blattes me passionnent car ce sont des insectes très sociaux dotés d’un mode de communication La taille très intéressant. À elles, on leur donde ces ne des fruits et des blattes : croquettes pour quasiment chat.” La taille de ces blattes du 10 cm. Mexique : quasiment 10 cm… Froussards, s’abstenir. Les mygales, pour la plupart, sont inoffensives. “Il faut tout de même toujours s’en méfier car on ne connaît pas vraiment l’effet de leur venin. On peut trouver certaines mygalomorphes dans le Sud de la France, et même à Besançon” révèle le spécialiste qui en a déjà trouvé dans son jardin, vivant sous la terre. Plus loin encore, Christian Domon dévoile ces étonnants phasmes, insectesbranches ou insectes-feuilles qui, à regarder de plus près, comme les mygales et même les blattes, peuvent aussi être considérées comme des merveilles de la nature. C’est certainement ainsi que les appréhende Christian Domon, un amoureux de ces petites bêtes qui font un des attraits indéniables de la Citadelle de Besançon. I J.-F.H. Profession costumière En costumes d’époque avec Jessica Geraci Se prendre pour Vauban, voire Louis XIV et sa famille, le temps d’une séance photo. C’est l’animation mise en place cette année à la Citadelle grâce au talent de la costumière Jessica Geraci. nfiler l’espace d’une vingtaine de minutes un costume d’époque. Le rêve de toute petite fille sans doute, peut-être aussi celui d’une maman, voire d’un papa, et immortaliser l’instant grâce à un photographe professionnel. À partir du 2 juillet et ce jusqu’au 1er septembre, Jessica Geraci peut exaucer ce vœu. Jeune costumière professionnelle, elle a passé de longues semaines à créer des tenues, fidèles reproductions de costumes figurant sur des tableaux historiques de l’époque emblématique pour la Citadelle, 1660 à 1710. Cette jeune Bisontine est une diplômée des métiers d’art qui s’est spécialisée dans les costumes historiques à l’E.S.A.T. (école supérieure des arts E et techniques) de Lyon. Elle a récemment pris le statut d’autoentrepreneuse pour tenter de voler de ses propres ailes dans le monde de la création. Jessica Geraci a déjà travaillé pour le théâtre, pour l’opéra. Cette première collaboration avec la Citadelle vient à point nom10 euros mé pour elle, comme un qu’à Lyon. “J’ai souhaité faire un vrai formidable coup de pro- travail iconographique et historique pour une jecteur à son travail. Pour avec de vrais tissus de qualité. Je ne ou deux les besoins de cette ani- voulais pas faire des costumes de pacomation de l’été, elle a créé tille” commente Jessica. Soucieuse du personnes. pas moins de 14 costumes. moindre détail, elle n’a pas non plus Pour chacun d’eux, deux hésité à courir les vide-greniers pour à trois semaines de tra- dénicher les dentelles au crochet qui vail au contact des plus donnent un peu plus de patine à ses nobles étoffes qu’elle a par- réalisations. Pour s’adapter aisément fois dû aller chercher jus- à la taille des futurs photographiés, Jessica Geraci a créé et vendu ces costumes à la Citadelle pour une animation inédite. Jessica Geraci a équipé ses costumes de tout un système de réglages fait de lacets, de bretelles ajustables et de scratchs. Pour une photo de famille dans les costumes de Jessica, compter un minimum de 10 euros pour une ou deux personnes, et 5 euros par personne supplémentaire (forfait famille à 20 euros jusqu’à 5 enfants). L’animation aura lieu tous les jours sauf le lundi. “C’est la seule occasion d’avoir un vrai souvenir pérenne de sa journée à la Citadelle autre qu’un souvenir gadget” commente Pascal Schultz, responsable “publics et développement” à la Citadelle. La Citadelle a acheté à la jeune créatrice ses costumes. La jeune fille qui se lance dans la mode a deux mois pour promouvoir ses talents de créatrice. I J.-F.H. La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 LES MÉTIERS 27 Au musée comtois Marie Boley, profession “récoleuse” Faire l’inventaire et numériser les collections des musées de la Citadelle fait partie de ces métiers peu connus du public. Marie Boley est rattachée au Musée comtois, un espace qui souhaite dépoussiérer son image. ai été embauchée sur re mais qui ne déplaît pas à cetun crédit de “récole- te diplômée en ethnologie et en ment”. C’est une anthropologie. demande de la D.R.A.C. que Arrivée à la Citadelle il y a deux chaque musée fasse un compte ans, elle doit y rester jusqu’à la rendu de ses collections d’ici fin de sa mission programmée 2014” explique Marie Boley, en juin 2014. D’ici là, elle pourchargée de mission au Musée suit avec ses collègues ce tracomtois. Un travail de titan vail de bénédictin qui consiste qu’elle n’est pas à la seule à fai- à établir la carte d’identité, pho- “J’ Lionel François, conservateur, devant cette rarissime calèche miniature pour enfants, fabriquée à Besançon il y a deux cents ans. tographier et numériser les dizaines de milliers de pièces qui dorment dans les réserves de la Citadelle. “Pas loin de 100 000 objets éparpillés dans Marie Boley au milieu de cartons dans lesquels dorment des centaines d’habits religieux. plusieurs réserves” dit-elle. Dans ce travail de fourmi, il y a parfois de belles surprises. “On était la poche d’un vêtement un petit petit Lionel François depuis son organisée il y a deux ans. Notre en train de récoler des vêtements bijou en forme de cœur conte- arrivée à la tête du musée il y idée, c’est de mettre l’accent sur de religieuses. On a trouvé dans nant un message passionnel a un an. “Nous sommes en train des sujets d’ethnographie, mais adressé par la religieuse à Dieu, de passer un cap, celui d’être modernes. Les jeunes ont besoin d’une émotion et d’une puissance beaucoup plus en phase avec le de repères. Nous souhaitons explirare. Il y a parfois au milieu de public d’aujourd’hui. On veut quer les profils de la société ce “bazar” des petites pépites très faire du Musée comtois un musée d’aujourd’hui et faire le comémouvantes.” Au début de sa de société en se demandant sys- paratif avec la société d’hier” mission, Marie Boley a com- tématiquement en quoi les objets développe Lionel François. mencé par envoyer en numériprésentés ont un Le Musée comtois capte envisation quelque 66 000 photos intérêt pour le ron un tiers des visiteurs de la sous forme de négatifs, prises “Plus en spectateur Citadelle. Un résultat honorable, en son temps par l’abbé Gard’aujourd’hui. mais le Musée comtois passe phase avec neret, l’inspirateur de ce musée On ne s’interdit encore trop pour le lieu de visiaujourd’hui dirigé par Lionel le public plus non plus te que l’on fait si on a encore un François. d’aujourd’hui.” d’organiser des peu de temps. Ses responsables Le conservateur s’est donné pour expositions sur travaillent à changer cette vision mission de dépoussiérer l’image des thèmes pour des choses. Et les choses comd’un musée dont l’image folklesquels on n’a mencent à changer. Il manque lorique colle encore trop à la pas de collec- encore le financement d’un pospeau. C’est un vrai musée tions, comme te de guide à ce musée pour qu’il d’ethnographie régionale ouvert cette grande devienne définitivement sur le monde et sur son époque exposition sur “vivant”. I J.-F.H. que souhaite instaurer petit à les cercueils Santa Maria RESTAURANT - PIZZERIA - PASTA - GRILL Venez profiter de notre terrasse ! 1 repas acheté = votre place de cinéma Megarama Valentin à 4 € 50 Restaurant - Pizzéria - Grill - Pizzas à emporter Espace Valentin - BESANÇON 03 81 40 00 44 - www.santamaria.fr 07235337AC1318 CHI MANGE SANO, VIVE LONTANO ! 28 DOSSIER La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 INVESTISSEMENT A l’horizon 2018 Un projet ambitieux pour la Musée de la résistance Le Musée de la résistance et de la déportation a vu lui aussi sa conservatrice quitter le navire après 9 mois seulement de présence. Marie-Claire Ruet est désormais aux commandes, en charge de réfléchir à la refonte complète des lieux. arie-Claire Ruet connaît les lieux comme sa poche, elle qui y travaille depuis 25 ans comme bibliothécaire et qui a déjà assuré trois fois l’intérim au gré des changements de conservateur.Après le départ précipité de Gaby Sonnabend, 9 mois seulement après son arrivée à la tête du musée, c’est donc elle qui en prend les rênes. “Je connais la maison, les difficultés des collections, la complexité de ce musée qui a une thématique très difficile à expliquer et à montrer avec des collections compliquées à traiter et à conserver, faite de dessins, de tissus, de photo, de matériaux comme le cuir, le bois” dit Marie-Claire Ruet, en poste depuis février.Au total, 120 000 pièces en stock, dont les plus chargées M d’émotion sont ces 500 dessins et peintures d’art concentrationnaire, réalisées par des détenus en déportation. Le Musée de la résistance et de la déportation créé en 1974 est abrité depuis 1982 dans Il a reçu le bâtiment des Cadets de la Citadelle. la visite L’exposition permanende 57 000 te, toujours aussi poivisiteurs. gnante, est logiquement vieillissante. La difficulté supplémentaire pour ce musée, c’est son intégration dans la politique Marie-Claire Ruet dans une salle presque jamais ouverte au public, consacrée à l’art concentrationnaire. de communication globale de la Citadelle. Impensable bien sûr de faire cohabiter sur une même affiche des lémuriens et des déportés… Le lieu de mémoire, un des plus anciens du genre en France, a reçu l’an dernier la visite de 57 000 visiteurs, il capte donc un visiteur Citadelle sur cinq. Les élus bisontins ont validé l’idée de repenser complètement les ANIMATIONS MUSÉUM Les lémuriens Faire cohabiter le vivant et le naturalisé La Citadelle est un des seuls muséums de France à présenter sur un même lieu des collections naturalisées et des animaux vivants. C’est toute l’originalité du concept. l faut que ça serve à quelque chose, et pas seulement à amuser les gosses.” De cette réflexion émise par Gérard Galliot est née toute la philosophie du muséum d’histoire naturelle de la Citadelle qui allie le vivant et les collections naturalisées. D’un espace à l’autre, les 1 700 vertébrés naturalisés, les 235 000 planches de botanique, les 200 m3 de paléontologie côtoient les insectes vivants, les poissons et les primates. Le fil conducteur de ce muséum qui s’étale sur 8 hectares, c’est donc l’aspect pédagogique en même temps que ludique. La naissance rare au printemps d’un bébé Grand Hapalémur résume à elle seule cet état d’esprit. Faire voir et faire comprendre la biodiversité à travers la présence d’animaux, comme ces lémuriens dont la Citadelle s’est fait une spécialité, notamment sous l’impulsion du conservateur Jean-Yves Robert, décédé il y a deux ans. Gérard Galliot et ses équipes auront mis plus de trente ans à faire évoluer la Citadelle qui est passée d’une simple ménagerie sans autre intérêt à un musée vivant et structuré autour de thématiques. La création d’une salle de la biodiversité d’ici deux ans, grâce notamment aux opérations de mécénat engagées par la Citadelle, devrait faire franchir à la Citadelle une marche de plus vers la reconnaissance nationale. D’après Gérard Galliot, “il faudrait un nouveau projet tous les deux ans” pour donner à la Citadelle une impulsion nouvelle. Charge à ses successeurs d’entendre le message. Gérard Galliot quittera la Citadelle en début d’année prochaine après 34 ans consacrés à construire son muséum. I “I lieux, de fond en comble. “On ne peut pas faire les choses a minima. L’idée est de rénover toutes les installations, travailler sur l’accessibilité, repenser la déambulation et refaire l’écriture historique de l’exposition permanente en fonction de la réécriture de l’histoire depuis trente ans. Il faudra aussi imaginer une nouvelle scénographie. Un lourd travail qui devrait voir le jour au minimum en 2018, lors du prochain mandat” indique la conservatrice. Un cabinet d’étude travaille déjà sur le projet afin de pouvoir chiffrer le montant des investissements à consentir, en attendant le feu vert définitif des élus. Un investissement de plus censé renforcer encore le rayonnement de la Citadelle. I J.-F.H. Notre sélection Un été bien rempli à la Citadelle Pour marquer les 5 ans de l’inscription de la Citadelle au patrimoine mondial, la programmation culturelle a été élargie et étendue dans le temps. La Presse Bisontine présente les principaux temps forts de l’été. G Festival Orgue en ville Pour la troisième année, le festival Orgue en ville de Besançon s’invite à la Citadelle. Thématisée autour du XVIIème siècle, la soirée “Gavotte et Mousqueton” évoque à travers un enchaînement de tableaux la guerre et la fête, deux marqueurs incontournables de l’époque. Un bal participatif ouvre cette soirée. Samedi 6 juillet, à 20 h 30, Cour des Cadets. Gratuit pour tous. Réservations conseillées auprès de l’Office du Tourisme : 03 81 80 92 55. G Combats à l’épée et héraldique L’après-midi du 7 juillet, des ateliers et démonstrations de combat à l’épée, de calligraphie et d’héraldique (science des blasons), de cuisine du XVIIème, des spectacles de contes et des visites vous sont proposés dans le Parc Saint-Étienne. Animations de l’après-midi : de 11 h à 18 h 30, Parc Saint-Étienne. Gratuit pour tous. Pique-nique : de 19 h 30 à 22 h, Cour des Cadets. G Balades nocturnes estivales Découvrez la Citadelle autrement au gré de balades nocturnes animées tour à tour par les compagnies “Théâtre Envie” et “Keichad”. Deux créations théâtrales pensées pour la Citadelle, qui dévoilent les mystères et surprises dont regorge le chef-d’œuvre de Vauban dès la nuit tombée. Tarifs : adulte 8,20 euros réduit 7,10 euros (y compris abonnés Citadelle), enfant 4-17 ans 5,10 euros, moins de 4 ans gratuit. Du mercredi au samedi, du 10 au 27 juillet puis du 14 au 24 août, à 21 h et 22 h 30. Nombre de places limité, réservations conseillées au 03 81 87 83 33. G Spectacles nocturnes de l’été I Les 30 et 31 juillet puis 6 et 7 août. C’est sous les étoiles que la Citadelle révèle ses plus beaux attraits… I Les 30 et 31 juillet - “Cavale” par la compagnie Yohann Bourgeois. Acrobate, acteur, jongleur, danseur, Yohann Bourgeois propose une forme nouvelle d’écriture, sort de l’exploit et du spectaculaire pour mettre en scène l’apesanteur et la poésie. Avec “Cavale”, Yohann Bourgeois revient aux sources de l’acrobatie jouant avec les élans, les déséquilibres et les envols. - “L’homme qui perdait des boutons”, Circ Panic.Jordi Panareda donne à voir un spectacle d’une grande puissance poétique. Avec légèreté et humour, cet acrobate emmène le public dans un monde imaginaire où son partenaire de jeux n’est autre qu’un mât chinois. I Les 6 et 7 août - “Mégaoctet”, compagnie Lunatic. Ballet aérien aux sons du groupe Mam’Sika, “Méga” allie danse verticale et jazz nomade. Le cocktail de cette équipe donne une rencontre magique, fruit d’une complicité de longue date. - “Suspend’s”, compagnie In-Senso. C’est un spectacle poétique entre danse aérienne, performance vidéo et musique classique. Nouveauté 2013 à ne pas manquer… G Portraits d’époque Le photographe Ame Quetzalame et la costumière Jessica Geraci vous immortalisent en costume du XVIIème. Une photo comme un tableau réalisée dans un studio-décor monté pour l’occasion, un souvenir unique à rapporter de votre visite. Du mardi 2 juillet au dimanche 1er septembre, de 11 h à 13 h et de 14 h à 18 h. G Exposition “Regards d'enfants” Les élèves de plusieurs écoles de Besançon ont été invités à poser leur regard et l’objectif de leur appareil photo sur la Citadelle. Cette exposition de plein air vous donne à voir le fruit de leur travail. Contrebas de la Tour de la Reine. Jusqu’au 15 septembre. G L’été au Muséum Cet été, tous les animaux du Muséum de la Citadelle de Besançon sont rois. Tous les jours, vous êtes invités à participer à des visites commentées avec un médiateur scientifique qui vous accompagne dans la découverte d’une espèce ou d’un secteur animalier. Il répond à vos questions et vous donne des clés pour comprendre l’importance de la biodiversité et du vivant. Tous les jours du 6 juillet au 1er septembre. G Visite animée par un comédien “Sur les traces de Vauban ” : l’illustre architecte vous dévoile tous les secrets de l’enceinte et vous fait partager ses connaissances sur l’histoire passionnante de la Citadelle. Tarifs en complément de l’entrée Citadelle Durée 1 heure. Soirées sur réservations : En juillet : dimanches 7, 14, 21, 28 03 81 87 83 33 (nombre de places limité, et mercredis 17, 24, 31 juillet. réservationsvivement conseillées). En août : dimanches 4, 11, 18, 25 et mercredis 7, 14, 21 août. Citadelle, 15 h. Grande Braderie d’été à Besançon > 5 & 6 juillet > De 9h à 19h > Plus de 500 commerçants et exposants > Square Saint-Amour > Rue Morand "La rue verte" > Rue Battant Nombreuses animations présentées par Nino www.commercants-besancon.com PARKINGS CONSEILLÉS Mairie, Marché Beaux-Arts, Isenbart, Cusenier, Saint-Paul, Chamars, Battant 3 PARKINGS-RELAIS et plus de 15 LIGNES DE BUS Ginko NOVA MUNDI - BESANÇON / Photo : Yves Perton Petits déjeuners Buffet comtois (midi) Poêlée Comtoise (soir) Brocante 30 RETOUR SUR INFO - LE GRAND BESANÇON La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Grand Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Thise : le P.L.U. repoussé, le maire désavoué e dossier agite les Thisiens depuis plusieurs mois. Après avoir été repoussé une première fois et provoqué la division dans l’équipe municipale emmenée par Bernard Moyse (voir La Presse Bisontine d’avril dernier), le dossier du P.L.U. de Thise était à nouveau à l’ordre du jour du conseil municipal du 14 juin. Deuxiè- L Badge obligatoire pour les usagers des déchetteries e dispositif visant à réglementer l’accès aux 18 déchetteries du Sybert sera opérationnel le 1er juillet. À partir de cette date, tous les usagers, particuliers et professionnels, devront présenter leur badge pour entrer sur le site et se débarrasser de leurs déchets. En théorie seulement, car en réalité la transition se fera en douceur. Le Sybert a prévu un temps d’adaptation qui permettra à chacun de prendre les bonnes habitudes. Car tous les usagers n’ont pas encore reçu leur badge. Puis il y a ceux qui viennent d’en faire la demande, auxquels s’ajoutent L À partir du 31 août, les usagers ne pourront plus accéder aux déchetteries sans badge. Il est encore temps pour les retardataires de faire la demande au Sybert. les retardataires qui n’ont pas encore rempli le formulaire pour l’obtenir. Pendant les mois de juillet et août, les déchetteries feront donc preuve de bienveillance à l’égard des usagers. “Nous recevons actuellement entre 50 et 60 dossiers par jour” remarque Christophe Lime, président du Sybert. Le syndicat estime à 40 000 le nombre de badges à émettre (35 000 demandes ont déjà été enregistrées). “En revanche, à partir du 31 août, ceux qui n’auront pas leur badge ne pourront plus entrer dans les déchetteries” prévient Christophe Lime. Pendant l’été, un travail d’information sera donc fait auprès des usagers qui n’auront pas encore effectué les démarches nécessaires auprès du Sybert. Il faut compter un peu plus d’une semaine pour obtenir un badge. Rappelons que le Syndicat Mixte de Traitement des déchets a décidé de réglementer l’accès aux déchetteries dans le but de contrôler les “non-ménages” (les artisans par exemple) qui utilisent ce service. Ceux-là (20 % des utilisateurs) sont censés se déclarer à l’entrée et payer pour déposer leur cargaison. Or, ils sont peu à le faire. Le Sybert estime le montant de la fraude à 500 000 euros par an. Les badges doivent permettre de lutter contre cette dérive. Les petites entreprises pourront toujours déposer leurs déchets, mais le service leur sera facturé. I Rens. : 03 81 21 15 60 “Le rideau est tombé sur Clochemerleles-Thise” commente un habitant. me tentative et deuxième échec. Après trois heures d’un débat d’abord très respectueux puis progressivement houleux voire violent, cruelle désillusion pour Bernard Moyse : par 12 voix contre et 9 voix pour, le P.L.U. a de nouveau été rejeté par la majorité de son conseil, contre son avis. Bernard Moyse n’avait pas ménagé sa peine ni lésiné sur les moyens : Christian Terreaux, patron de l’Agence d’urbanisme “Ambiance Art” de Tarcenay, ainsi que sa collaboratrice Valérie Colleu, avaient fait le déplacement et menaient les débats, défendant le projet de P.L.U., diaporamas à l’appui, avec force conviction et sans manquer de remettre en cause les compétences du Commissaire enquêteur accusé d’avoir “induit des fantasmes dans la population, par exemple concernant la servitude de mixité sociale.” Ces propos ont semble-t-il mis le feu aux poudres. Soixante-dix Thisiens installés au fond de la salle commencent à manifester leur mécontentement. Puis quelques élus en ont pris pour leur grade avant de s’envoyer des noms d’oiseaux mutuellement. Le maire y est aussi allé de son commentaire à l’adresse du public : “Quand je pense qu’il y a en Iran des gens qui aimeraient bien profiter de la démocratie, et c’est ça que vous en faites !” Depuis le rejet du P.L.U. en février, aucune autre réunion d’information n’avait été organisée à l’attention des Thisiens. Le vote a donc été une nouvelle fois défavorable. Furieux de ce dénouement, le maire lève la séance dont l’ordre du jour n’est pourtant pas épuisé. Bernard Moyse annonce ensuite qu’il va retirer les délégations aux adjoints qui l’ont trahi. “Le rideau tombe sur Clochemerle-les-Thise” résume un des participants à cette séance qui sonne le glas de l’équipe municipale actuelle. I Aéroport de Dole : pas de liaison avec Paris M arie-Guite Dufay, intransigeante dans l’art de la négociation, a réussi à contraindre le président du Jura Christophe Perny d’abandonner sa liaison DoleParis par les airs. “Il n’y a pas de divorce entre la Région et le Jura. Nous n’avons pas la même méthode de langage, c’est tout” dit la présidente de Région, parvenue à demander au président P.S. du Jura de ne pas lancer cette liaison via les airs, potentiel concurrent du T.G.V. Perny doit donc revoir son plan de vol pour son L’aéroport de Dole-Jura attire des voyageurs. La Région veut étude d’impact économique quant aux retombées de l’infrastructure. aéroport qui aurait accueilli 45 000 passagers. Il prend acte “même si cette liaison avec 19 passagers n’aurait pas concurrencé le T.G.V., juget-il. Il ne s’agissait pas de la même clientèle.” Si cet abandon n’est pas vécu comme un trou d’air pour l’aéroport, la décision prise vendredi 21 juin en assemblée plénière de la Région de ne pas allouer 600 000 euros de subventions mais seulement 150 000 euros à l’aéroport Dole-Jura est nettement plus embêtante. Même si Marie-Guite Dufay, en charge des transports, a conscience que le Jura se “sent maltraité en terme de transports”, elle ne veut pas verser de subventions sans garanties. “Je n’ai pas changé de position par rapport à cet aéroport. Je reconnais qu’il a le mérite de permettre à des Francs-Comtois de partir en vacances, mais ce que j’attends, c’est qu’il amène du développement économique à la Franche-Comté. Si on me démontre qu’il rapporte de l’argent via une étude d’impact, alors je reverrai ma position. Il faut aussi prendre contact avec les Bourguignons qui ont leur aéroport à Dijon.” Christophe Perny a envoyé (le 28 mars) un courrier à François Patriat, président de la Région Bourgogne, pour lui demander de réfléchir à une coordination des deux entités. Il n’a pas encore eu de réponse. Selon la présidente de Région, les deux régions ont intérêt à “travailler sur un axe touristique commun.” Dont acte. I LE GRAND BESANÇON SAÔNE La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 31 Une construction sur la place centrale Un collectif déterminé à faire capoter le projet Depuis plusieurs semaines, un collectif d’habitants est mobilisé contre la construction du bâtiment de 1 200 mètres au centre de Saône. Le maire réaffirme sa volonté d’aller au bout de cette opération. À un an des élections, l’affaire devient très politique. n collectif d’habitants s’est constitué à Saône pour s’opposer à la construction du bâtiment “Saône centre bourg” place Charles-de-Gaulle dont les travaux doivent démarrer en septembre. La mobilisation est étonnamment tardive puisque légalement, rien n’empêche la société d’équipement du Doubs (S.E.D.D.) qui porte le projet d’engager le chantier à la date prévue. Le permis de construire a été déposé et accepté. Il n’a fait l’objet d’aucun recours. Ces éléments n’entament pas la détermination des opposants au projet qui sont décidés à le faire capoter. “Malgré le bornage et la pression des élus, nous sommes certains que cet immeuble ne se fera pas. Il faut surseoir à la construction de ce bâtiment et attendre qu’une nouvelle équipe réexamine cette ques- U tion” estime Monique Billamboz qui anime ce collectif avec Pierre Marguier. Dans la commune, ils ne sont pas les seuls à partager cet avis. “Nous avons une liste de plus de 300 familles qui s’opposent à cette construction. Cela représente un quart de la population” affirment les représentants du collectif. À l’évidence, à un an des municipales, cette affaire devient très politique. Si la mobilisation est aussi forte, ce projet peut rapidement devenir un enjeu des prochaines élections pour l’équipe sortante. Peu importe, le maire Alain Vienet est ferme (N.D.L.R. : il n’a pas encore pris la décision de se représenter). “Si les élus devaient faire machine arrière à chaque fois que des voix s’élèvent contre un projet, il ne se ferait plus de chantiers comme le tramway à Besançon. Le conseil municipal ne reviendra pas sur sa décision. La mairie a donné son feu vert pour céder le terrain à la S.E.D.D. Le permis de construire est purgé. Les travaux démarreront comme prévu en septembre.” Le maire a d’ailleurs refusé de recevoir une délégation du collectif qui le sollicitait pour un rendez-vous. “Il n’y a aucun discrédit à revenir sur une décision. Ce ne serait pas la Un espace première fois. Pourquoi s’obstiner central d’autant que toute sacrifié. la surface n’est pas commercialisée” répond Monique Billamboz. Ce que reprochent les opposants au futur bâtiment de 1 200 mètres carrés qui abritera au rez-de-chaussée Monique Billamboz et Pierre Marguier prétendent détenir la preuve que plus de 300 foyers saônois sont contre le projet. une salle polyvalente commu- sions sont sans appel : construinale de 375 mètres carrés et à re ce bâtiment revient à “sacril’étage un espace de bureaux, fier un bel espace central, ouvert, c’est son emplacement. Ils qui pourrait être un lieu de renn’avaient pas mesuré disent-ils contre et de manifestations son emprise au sol, ce qui diverses.” Ce projet revient égaexplique qu’ils réagissent tar- lement à “réduire considéradivement. Pour que chacun puis- blement les places de parking se se rendre compte du volume, déjà trop rares” lit-on sur le tract ils ont matérialisé le bâtiment distribué aux habitants. Ce que sur la place Charles-de-Gaulle proposent Monique Billamboz au mois de mai. Leurs conclu- et Pierre Marguier, c’est de construire ailleurs ce bâtiment, et “d’aménager la place en place centrale dans l’esprit de celle de Valdahon.” Le collectif se dit prêt maintenant à aller devant la justice pour faire entendre ses arguments. Fin juin, le collectif devait être reçu par Vincent Fuster, président de la S.E.D.D. pour discuter du dossier. I T.C. DU 26 JUIN AU 30 JUILLET 2013 *sur articles signalés en magasin BESANÇON Centre Commercial Valentin - (à coté de RocheBobois) www.solea.fr 03 81 88 37 87 LE GRAND BESANÇON 32 GENEUILLE La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 Un nouveau concept Buller dans une bulle Le Château de la Dame Blanche à Geneuille vient de lancer un nouveau concept d’hébergement : la “Bubble suite”. Le charme du camping, sans les inconvénients, et une prestation haut de gamme. Détendez-vous… Une chambre douillette et design accueille les clients de la Bubble. IMMOBILIER endormir, bercé par le doux ronron de l’air pulsé qui maintient la bulle gonflée. Admirer la voûte S’ La tendance s’accentue Les professions libérales Avocats, comptables, désertent le centre-ville dentistes, notaires, les professions libérales quittent le centre-ville pour s’installer dans les zones d’activité périphériques. Elles sont plus accessibles et plus valorisantes en terme d’image. a tendance n’est pas propre à Besançon. Globalement en France, dans les grandes agglomérations on voit migrer les professions libérales des centres-villes vers les quartiers périphériques, en particulier les zones d’activité et les centres d’affaires. “Comptables, dentistes, avocats, notaires, médecins, à moins qu’ils aient une patientèle de centre-ville, la fuite est totale” observe Annie Courbet de l’agence immobilière éponyme spécialisée dans les transactions commerciales et dans l’immobilier d’entreprise à Besançon. Il n’existe pas de statistiques pour appuyer ce constat. Mais cette professionnelle affirme que le phénomène s’accentue au fil des années pour plusieurs raisons. “Tous les immeubles de la Boucle ne sont pas équipés d’ascenseurs, ce qui pose un problème par rapport aux normes à respecter pour les personnes à mobilité réduite. Ensuite, les professionnels recherchent L Il y a une concentration de cabinets d’avocats zone Lafayette. aujourd’hui des bureaux fonctionnels qui valorisent leur image. Ils vont donc plus facilement vers des immeubles neufs de bureau et moins vers des immeubles mixtes avec habitat” ditelle. Les facilités de stationnement, les nouvelles normes de construction, l’accessibilité du quartier, sont d’autres critères sur lesquels le centre ancien ne peut pas rivaliser avec la modernité de Témis ou de Lafayette. Randall Schwerdorffer est avocat. Il y a cinq ans, il a choisi de déménager son cabinet pour s’installer parc Lafayette à Planoise. Le magistrat se souvient qu’à l’époque, sa décision a surpris plusieurs de ses confrères. “Le quartier avait une image assez négative. Quand je me suis installé là, nous étions deux cabinets d’avocat. Aujourd’hui, il y a une concentration de cabinets” dit-il. Cette évolution ne surprend pas Randall Schwerdorffer. Tout d’abord, elle est la conséquence de contraintes techniques. “Nous sommes neufs salariés. La recherche de 200 ou 300 mètres carrés de bureaux est quasiment impossible au centre-ville.” Ensuite, ce qui fait la différence, c’est le contexte du quartier. “La zone Lafayette est beaucoup plus dynamique dans sa présentation que le centre-ville. Les entreprises de pointe sont là. Cela crée une sorte de synergie d’affaires. Nous sommes enfin à cinq minutes de l’autoroute et à cinq minutes du centre-ville.” L’avantage fiscal temporaire dont bénéficient les entreprises qui s’implantent dans la zone franche de Planoise arrive au second plan, selon les professionnels contactés, par rapport aux autres atouts du quartier. Conséquence de cette évasion, lorsqu’ils sont libérés, les bureaux aménagés dans les immeubles anciens trouvent rarement preneurs. “Il y a des mètres carrés de libres. Je conseille souvent à mes investisseurs de les transformer en appartements” conclut Annie Courbet. I céleste depuis son lit. Et se faire réveiller par le chant des oiseaux. La “Bubble suite” installée depuis quelques semaines dans le parc du Château de la Dame Blanche à Geneuille est un concept unique en FrancheComté qui complète à merveille les prestations offertes par l’établissement créé part Michel Bitard. Après les cabanes haut de gamme dans les arbres, c’est une attraction de plus à mettre à l’actif de cet investisseur qui complète intelligemment les prestations de cet hôtel-restaurant situé à 10 minutes de Besançon. D’extérieur, c’est un peu la maison des Barbapapas. Une fois le zip de la porte d’entrée ouvert et le premier sas franchi, vous voici dans un autre monde. Une première bulle d’une dizaine de mètres carrés, au plafond transparent, abrite la chambre : lit circulaire blanc 160 X 200 cm, miroir gainé de cuir blanc et table de chevet dans le même ton. Sur la gauche, une autre bulle abrite le salon avec canapé et lampe design, saut à champagne éclairant pour la circonstance. À côté de la chambre, un autre sas mène à la salle de bain, tout en bois et en charme La salle de bains est équipée d’une baignoire balnéo. cossu, dotée d’une opportune baignoire balnéo. La classe. La “Bubble suite”, c’est surtout le sentiment de couper avec le quotidien. C’est une parenthèse de douceur, une bulle d’air pour décompresser l’espace d’une soirée et d’une nuit. “Nous cherchions un concept qui allie l’originalité et l’aspect haut de gamme. Les premiers clients qui ont testé le concept en sont ressortis enchantés” commente Michel Bitard qui a investi plus de 30 000 euros dans l’aménagement de cette Bubble. Le tarif de cette demeure d’exception est à l’avenant : 175 euros la nuit pendant la semaine, 205 euros pendant le week-end. Le prix de l’originalité et de l’exclusivité. I J.-F.H. À l’initiative de ce concept, Michel Bitard, le propriétaire du Château de la Dame Blanche. LE GRAND BESANÇON FOUCHERANS La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 33 Réalisation d’un court-métrage Coups de feu et cascades à la chapelle Saint-Maximin Une équipe de cinéma a investi pendant trois jours le site de la chapelle Saint-Maximin pour réaliser un court-métrage “Légendes d’étangs”. Diffusé en septembre sur Internet, ce film a pour but de promouvoir les studios de cinéma du même nom en projet à “Bataville”. es moines qui gardent l’entrée de la chapelle sont froidement abattus par des mercenaires. Ils sont venus chercher leur butin et libérer une jeune femme en captivité, attachée à une croix dressée derrière l’autel. Ce qui les intéresse, ce n’est pas la fille, L L’haltérophile David Matam (au second plan) décroche son premier rôle dans ce courtmétrage. mais l’épée “Légendes d’étangs”. Cette histoire est le synopsis du court-métrage tourné les 23, 24 et 25 juin sur le site de la chapelle Saint-Maximin à Foucherans. Coups de feu, cascade de voiture, vitesse, bagarre, bref, du grand spectacle pour ce film autoproduit par une équipe de passionnés. Ce court-métrage a pour but de promouvoir les studios “Légendes d’étangs” dont l’aménagement est prévu sur l’ancien site industriel de “Bataville” en Moselle. À la manœuvre, on retrouve Boris Pierret. Cet habitant de Tarcenay est l’instigateur avec Hervé Renaud de ce projet un peu fou de studios de cinéma qu’il a d’abord tenté de concrétiser en Franche-Comté. Mais à défaut d’avoir trouvé une oreille attentive, il a répondu à l’appel du pied que lui faisait la Moselle, un territoire en quête de nouveaux souffles économiques. En un an, le projet a pris de l’ampleur puisque le cascadeur Rémy Julienne est venu s’y greffer, entre autres.Actuellement, l’État examine le dossier. “L’idée de ce court-métrage est de montrer l’esprit des studios et l’étendue de leur savoir-faire. Nous tournons à la chapelle le premier des trois volets. Dans les deux pro- chains, nous allons monter en puissance et sans doute tourner en ville” annonce Boris Pierret. Il a pris le rôle d’un des mercenaires dans ce premier court-métrage réalisé par Cédric Deneubourg, l’auteur de Svolta, un film dont la sortie est prévue le 16 septembre. “Avec Boris, nous sommes un “Des peu des guerriers guerriers de de l’impossible. l’impossible.” Avant d’être à la recherche d’argent, nous sommes des passionnés de cinéma. C’est notre moteur” lance Cédric Deneubourg entre deux scènes. Sur le tournage, on Boris Pierret et Hervé Renaud sont à l’origine du projet de studios Légendes d’étangs. Ils sont acteurs dans le courtmétrage. L’épée est le symbole des studios. croise les comédiens Marcel Hammad et Joël Villy, mais également l’haltérophile bisontin David Matam. Le sportif de haut niveau est plus habitué à lever des haltères qu’à jouer les tueurs devant la caméra avec une arme de poing. Pourtant, le garçon a le physique de l’emploi. “Je quitte les plateaux d’entraînement où je soulève des tonnes de charge et j’ai un rôle. C’est une première pour moi, et un beau challenge” dit-il. Le tournage a réuni pendant trois jours une cinquantaine de personnes entre les acteurs, les techniciens, et les services de secours. Le court-métrage de présentation des futurs studios Légendes d’étangs sera visible sur Internet à partir du mois de septembre. I Renseignements : http://www.legendes-d-etangs.fr > GRAND JEU TIRAGE AU SORT* À GAGNER : 50 invitations avec accès VIP (valeur unitaire : 48,50 ) € PRINCIPAL ACTEUR DU > RETROUVEZ-NOUS SUR LE FESTIVAL Information, animations, goodies Eurockéennes à gagner... DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL SOUTIENT > EN EXCLUSIVITÉ e 25 che de CR * Voir conditions en agence. ** Carte bancaire MasterCard Débit Immédiat Collector 25 ans des Eurockéennes 2013. Offre réservée à toute personne physique majeure, capable, résidant en France, sous réserve d’acceptation du dossier par le Crédit Agricole Franche-Comté. Caisse Régionale de Crédit Agricole Mutuel de Franche-Comté - Siège social : 11, avenue Elisée Cusenier 25084 Besançon Cedex 9 - Société coopérative à capital et personnel variables agréée en tant qu’établissement de crédit - 384 899 399 RCS Besançon - Société de courtage d’assurance immatriculée au Registre des Intermédiaires en Assurances sous le n° ORIAS 07 024 000. n Fra té À l’occasion du festival, testez votre Carte Mastercard collector ** avec fonctionnalité de Paiement Express Sans Contact Com Plus d’infos : www.ca-franchecomte.fr LE GRAND BESANÇON 34 TOURISME La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 La Véloroute, lieu de découverte et de défis Patrick et Arlette roulent pour le handicap Paraplégique après une chute à cheval, Patrick Gentilhomme se lance un défi : relier Nantes à Budapest en handbike cet été via la Véloroute. Arlette son épouse le suivra à vélo. Les fonds récoltés aideront à équiper en matériel d’autres handicapés en Franche-Comté. I l roule. Pour lui et surtout pour les autres. Patrick, ancien militaire de carrière ne marche plus depuis une chute à cheval. C’était en 2000. L’animal s’est cabré, il a chuté puis s’est fracassé le dos contre un caillou. “Ça aurait pu être la mort si ma tête avait frappé le caillou.” Patrick Gentilhomme est ainsi : optimiste et courageux. “Pendant les quatre années passées au centre de rééducation de Navenne (proximité de Vesoul), j’ai eu l’occasion de côtoyer un grand nombre d’accidentés de la vie. Beaucoup trop d’entre eux n’ont pas trouvé les ressources nécessaires pour reprendre goût à la vie et quelques-uns, malheureusement, ont fait le choix de ne plus se battre” dit celui qui se bat pour offrir aux autres la possibilité de faire du sport, de s’occuper l’esprit. Dans quelques jours, il relèvera un nouveau défi. Après s’être rendu à Lourdes depuis la Haute-Saône en 2008 à cheval (1 250 km en 7 semaines) et le Étapes dans Mont-Saint-Michel en le Doubs le vélo à bras (950 km en 3 semaines), il reliera 23 et Nantes à Budapest. Ces 24 juillet. deux premiers défis auront permis l’acquisition de 45 000 euros de matériels sportifs spécifiques. Avec l’aventure NantesBudapest à vélo du 10 juillet au 14 août, il espère en faire de même. Ce ne sont pas ses jambes qui le porteront, mais ses bras. Sa femme Arlette sera là, à vélo “pour l’assister et partager l’aventure avec lui” sur les 36 étapes au pro- gramme, soit 2 550 kilomètres au total. Quand certains se lancent des défis pour eux-mêmes, voire pour la gloire, Patrick, lui, choisit de suer pour les autres. L’argent que le Haut-Saônois aura récolté sera intégralement reversé au comité régional de handisport qui pourra se doter de nouveaux matériels. C’est souvent le paradoxe : faire du sport pour un handicapé physique demeure délicat s’il n’est pas équipé d’un engin spécifique. Pour organiser cette épopée, il a budgétisé 20 000 euros de dépenses entre la location des hôtels, les repas, la location des parkings. De démarches en démarches, il a envoyé plus de 500 lettres à des entreprises qui souhaiteraient le parrainer. Peu ont répondu avoue-t-il amèrement. Des sportifs de renom ont toutefois prêté leur nom à cette noble cause. C’est le cas du cycliste haut-saônois Thibaut Pinot (10ème du dernier Tour de France) et du champion handisport Julien Casoli. “Tous les fonds qui nous seront confiés et non utilisés seront intégralement consacrés, par l’intermédiaire du comité régional de Handisport, à l’accompagnement des associations sportives de Franche-Comté” annonce le Haut-Saônois (Melincourt) qui regrette que tous les départements francscomtois ne se soient pas impliqués. Lui, c’est certain, le sera. Les Bisontins pourront l’encourager mardi 23 et mercredi 24 juillet pour ces deux étapes dans le Doubs. Ensuite, il prendra la direction de l’Est pour arriver le 14 août à Budapest. Son aventure, le sportif l’a retracée sur un blog. Patrick et Arlette sont désormais prêts pour écrire de nouvelles lignes, encore plus belles, de leur promotion du handisport à l’échelle régionale. Bonne route. E.Ch. Arlette suivra à vélo son mari dans son périple “pour l’aider et partager l’aventure avec lui.” Pour aider et soutenir Patrick Gentilhomme ou le suivre dans son périple : handicap-cap.ev6.overblog.com ou 06 80 24 52 31 Patrick, prêt à dévorer les kilomètres jusqu’à Budapest afin de récolter des fonds pour le handicap. INFRASTRUCTURES Le tracé en chiffres 135 kilomètres dans le Doubs De Besançon à Boussières, la Véloroute est en majeur partie en site propre. Il n’y a qu’à la sortie de Boussières que l’on doit emprunter un tracé de route départementale (photos C.G. 25). EV 6 : C’est le sigle de la Véloroute, dénommée “la route des fleuves”. 3 653 : C’est le nombre de kilomètres entre Saint-Nazaire en France à Constanta en Roumanie, itinéraire de l’EV6. 10 : Comme le nombre de dix pays traversés : la France, la Suisse, l’Allemagne, l’Autriche, la Slovaquie, la Hongrie, la Croatie, la Serbie, la Bulgarie et la Roumanie. 135 : c’est le nombre de kilomètres de Véloroute dans le Doubs. 300 000 : c’est le nombre de passages tous modes confondus par an dans le Doubs. 16,8 : c’est en millions le coût total La qualité du bitume permet aussi de faire de la trottinette… de la Véloroute pour le Conseil général, maître d’ouvrage. Un nouveau relevé sera fait à l’automne 2013 et sera l’occasion de mesurer l’évolution des données. 75 % : Dans le Doubs, la Véloroute a comme atout particulier d’être réalisée aujourd’hui à 75 % en site propre, alors que la moyenne, entre Nantes et la frontière allemande, est de 68 %. 8 : c’est le nombre de vélogardes. Leur rôle : renseigner et sensibiliser les utilisateurs sur la vitesse (pas plus de 30 km/h), le port du casque des enfants. Quatre font BesançonSaint-Vit et les quatre autres Baume-les-Dames-Montbéliard. La plage d’Osselle prend une nouvelle dimension “Avec la Véloroute, on sent depuis un an une recrudescence dʼarrivées de touristes” constate Frédéric Michel, le responsable du camping et de la plage dʼOsselle, lieu idéalement au bord de la Véloroute. “80 % des personnes viennent ici pour passer une nuit. Cʼétait le cas dʼun Anglais et dʼAllemands qui étaient là récemment pour visiter un jour Dole et lʼautre jour Besançon. Je les conseille.” À la plage dʼOsselle, ils peuvent camper ou stationner leur camping-car ou leur caravane et bénéficier de douches et de sanitaires dans le box créé par le Grand Besançon. Ouvert depuis le 1er mai, le site attend les beaux jours. Certains ont déjà piqué une tête dans lʼeau bleue du lac, qui était déjà à 20 °C mi-juin. À deux pas de la Véloroute, Osselle se met en selle touristique… LE GRAND BESANÇON TRAVAUX La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 35 Un chantier bientôt terminé Dans le Doubs, la Véloroute est réalisée à presque 100 % E mprunter la Véloroute (NantesBudapest) dans notre département, c’est du bonheur pour cycliste. Pas ou peu de nids de poule, pas de chemins en terre mais un revêtement correct pour ne pas dire en très bon état à certains endroits. À Besançon et son agglomération, l’itinéraire est parfait, que ce soit à l’est en direction de Deluz ou à l’ouest vers Saint-Vit. Cette qualité de tracé est supportée par le budget du Conseil général du Doubs. Dans les aménagements récents, citons la passerelle de Baume-les-Dames réalisée par la commune de Baume-lesDames et financée par le Conseil général pour un montant de 657 000 euros (sur un Cette total d’1,7 million), la passerelle de Voujeaucourt Véloroute (réalisée en avril 2012). coûtera Actuellement, des tra16,8 millions vaux sont opérés au niveau de la Malate à d’euros. Montfaucon, à la sortie de Besançon. Le pont © MMAP- Museum of Fine Arts, Budapest - RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski L’aménagement de la Véloroute terminé, il faut désormais financer le fauchage et le balayage (ici à Allenjoie, près de Montbéliard). enjambant le Doubs permet de rejoindre les Prés-de-Vaux. Plus à l’est, vers Montbéliard, “l’acte 2” de la Véloroute du Doubs est engagé, au niveau des études. Il consiste à aménager deux nouvelles sections en voie verte sur 6 km entre Dampierre-sur-le-Doubs et Colombier-Fontaine et entre Appenans et l’Isle-sur-le-Doubs, faisant alors passer le taux de site propre dans le Doubs de 75 à 80 %. Les travaux sont envisagés “à compter de 2014 si toutes les conditions sont réunies (environnement, foncier…)” témoigne le Conseil général, pour un montant prévisionnel de 3 millions d’euros, qui intègre notamment une passerelle nouvelle piétons-cycles à l’entrée dans l’Isle-sur-le-Doubs pour garantir la sécurité des usagers. Au total, cette Véloroute coûtera 16,8 millions d’euros. En termes d’entretien et de maintenance, la politique spécifiquement dédiée à cette liaison (fauchage, balayage) se poursuit afin de garantir des conditions optimales d’utilisation. Chaque année, des travaux plus lourds de reprises du revêtement, de confortement de berges comme cela a été le cas à Novillars, sont programmés au gré des constats opérés sur le terrain, des dégradations et des nécessités. Une étude sera lancée en septembre pour connaître la fréquentation de cette piste, atout touristique du département. I En sécurité entre Montferrand-le-Château et Besançon. 300 000 personnes transitent chaque année dans le Doubs (photos C.G. 25). Le Conseil général du Doubs a réalisé les travaux nécessaires pour rejoindre Appenans. la véritééOOrnans en peinturedu 29 juin au 14 octobre 2013 www.musee-courbet.fr COURBET CÉZANNE Cette exposition est reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture et de la Communication/Direction générale des patrimoines/Service des musées de France. Elle bénéficie à ce titre d’un soutien financier exceptionnel de l’Etat. 36 La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 BESANÇON LES POINTURES DE LA RECHERCHE Psychologie sociale et géographie Pourquoi vivre ici plutôt qu’ailleurs ? Qu’est-ce qui nous influence lorsque l’on choisit son lieu d'habitation ? Au-delà du prix de l’immobilier et des facteurs géographiques, d’autres aspects entrent en jeu comme les souvenirs d’enfance. Chercheurs à l’Université, Pierre Frankhauser et Dominique Ansel ont mené l’enquête. ette question de savoir pourquoi ils résident ici, des Bisontins se la posent encore. Surtout lorsqu’ils lèvent les yeux au ciel en espérant apercevoir un rayon de soleil après un hiver trop long. L’envie de beau temps est tout sauf le premier critère qui fait que l’on décide d’habiter ici et pas ailleurs. Pour la première fois, des chercheurs français tentent de répondre à cette question. Deux Bisontins sont à l’origine de cette étude qui a été réalisée dans le cadre d’un projet de recherche pluridisciplinaire financé par l’Agence Nationale de la recherche : Dominique Ansel, docteur en psychologie sociale et enseignant-chercheur à l’Université de Besançon et Pierre Frankhauser, professeur de géographie. Les deux universitaires ont réussi le pari d’interviewer près de 500 personnes avec l’aide d'étudiants - demeurant à Besançon et Strasbourg, en ville ou en C périphérie. “La nouveauté dans notre travail est la multidisciplinarité. Nous avons collaboré avec des géographes, des sociologues, des psychologues, des économistes, des médecins” témoigne Dominique Ansel. “Cela n’a pas été simple mais nous sommes heureux d’avoir pu associer différentes disciplines” ajoute de son côté Pierre Frankhauser. Les deux ont co-édité un ouvrage paru il y a six mois, destiné avant tout à la recherche en associant une vingtaine d’auteurs issus des différentes disciplines. Si les critères économiques et l’aspect travail incitent à poser ses valises dans un lieu, “ce principe est loin d’être le premier critère” témoigne l’un des auteurs. “Le bien-être de l’individu ne se limite pas au prix du foncier, au nombre de pièces dans le logement, ou à l’image donnée par le fait d’habiter dans tel ou tel espace.” Non, il n’est pas rare que la décision finale du choix de logement réponde “au phénomène de Pierre Frankhauser, professeur en géographie : “Le choix d’habiter là n'est pas toujours rationnel…” coup de cœur” avoue le géographe Pierre Frankhauser. Ce n’est pas nouveau. Ce qui l’est davantage, c’est notre façon de se remémorer son enfance. “L’éducation mais aussi les lieux où nous avons grandi, le temps que nous y avons passé, nous ont façonnés de manière particulière. On essaye de le reproduire ou de le retrouver.” Selon les études des psychologues, lorsqu’il s’agit d’aller habiter de nouveau quelque part, “nous nous projetons dans ce futur lieu, en tenant compte des aspects émotionnels liés aux expériences passées. Ainsi, un type d’habitat peut être fui si l’affect L’appartenance et les souvenirs sont à un groupe trop douloureux. S’installer quelque social, autre part, c’est en sorte facteur. dire : “je viens de là.” Un autre aspect essentiel dans le choix résidentiel est lié à la possibilité de se construire une identité spatiale à travers l’implication dans les différents groupes sociaux. La perception de ces espaces n’est pas la même selon qu’ils sont vécus de l’intérieur ou vus d’un autre quartier. Exemple avec le quartier des ClairsSoleils à Besançon. Malgré une réhabilitation, son étiquette de quartier difficile le poursuit. Mais à chaque fois, les résidents évoquent des arguments pour montrer qu’ils ont un attachement au lieu. L’appartenance à un groupe social est un autre facteur déterminant du choix d’habitation. Perdre son réseau de connaissances, c’est aussi perdre un statut au sein d’un groupe. “Se construire une identité spatiale à travers l’implication dans les différents groupes sociaux est un enjeu essentiel” admet Dominique Ansel. L’ouvrage sera bientôt publié en anglais et les données sont en cours d’analyses. Si les chercheurs ne peuvent pas affirmer s’il fait mieux vivre à Besançon ou à Strasbourg, ils ont réussi à développer un schéma permettant de modéliser la prise de décision. Un principe important pour penser l’aménagement de l’espace ou les flux migratoires de demain. I E.Ch. Les Cordons Bleus en direct de la cuisine de France Bleu Besançon vu d'ici © Arnaud Castagné francebleu.fr Dominique Ansel apporte le regard “psychologique” à l’étude. LE GRAND BESANÇON La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 37 L’HÔPITAL-DU-GROSBOIS Une association réhabilite un autorail Un train touristique débarque sur les rails du Plateau Les passionnés l’appellent l’autorail X-2800. Pour les voyageurs, c’est une Micheline. À L’Hôpital-du-Grosbois, une association de passionnés remet sur les rails un train destiné à la casse. Ils espèrent en 2014 l’utiliser pour conduire les touristes sur la ligne des horlogers. Ils l’appelleront “Le Train des saveurs et des savoirs”. L’Hôpital-du-Grosbois, une voie de chemin de fer désaffectée revit, même si de la mauvaise herbe cache une partie du ballast. Abandonné par Réseau Ferré de France, le tronçon accolé à la ligne Morteau-Besançon est aujourd’hui le lien qui relie une dizaine de personnes à leur rêve : faire rouler à nouveau leur Autorail X2800. Comme tous les samedis ou presque, Gilbert, André, Michaël, Patrick, Jean, Frédéric et Nathalie, viennent au chevet de cette “Micheline” arrivée en gare de L’Hôpital-du-Grosbois en octobre 2012 après un long chemin de croix. Destiné à finir en boîte de conserve ou dans une casse, le train qui n’était plus utilisé depuis 2008 a droit à une nouvelle vie. Un destin quasi inespéré. “Le dernier autorail à avoir circulé en France, c’était ici, sur la ligne Morteau-Besançon, en 2009” rappelle Gilbert Painblanc, le vice-président de l’association. Les autorails ont été construits à 119 exemplaires de 1957 à 1962 et l’association a “longuement négocié avec la S.N.C.F. pour avoir cette machine” explique le président de l’association Autorail X-2800 Michaël Billerey. C’est un peu lui le conducteur du projet. Lui, l’illuminé, qui a réussi à conduire d’autres passionnés sur le même chemin et surtout obtenir toutes les autorisations pour que la machine stationne ici. Tous les week-ends ou presque, les bénévoles se retrouvent donc au chevet de leur machine dont le moteur n’a plus ronronné depuis 2008. En juillet, ils espèrent bien entendre le doux son des À 825 chevaux (V12) vrombir. “On attend proposer un circuit de découverte. On ce moment. On le redoute aussi” assu- souhaite ne pas faire que de la balade re André Loriot, cheminot à la retrai- mais proposer des visites à Morteau.” te, qui vérifie la compression du moteur. Tous devront demander des sillons à Originaire de Lyon, l’homme âgé de 63 Réseau Ferré de France puis suivre un ans a choisi de s’impliquer dans cette protocole de formation à la conduite aventure folle. Les travaux paraissent d’engins. énormes. L’équipe a déjà réussi à dépla- Des conducteurs de métier (de la cer des montagnes : “On a refait toute S.N.C.F.) seront là pour épauler les la voie de garage… qui était complète- bénévoles. Un jour, Gilbert Painblanc ment pourrie, à la force de nos mains” (Arc-et-Senans), Michaël Billerey (Valtémoigne M. Billerey. Pour avoir le droit dahon), Frédéric Arnold (Lure), Jean de stationner leur machine, l’équipe Lavalley (Besançon), Nathalie Tissefait preuve de patience, d’abnégation : rand, Patrick Poirson et Bruno Brey“Nous avons envoyé des courriers à R.F.F. ton (Valence) seront dans leur machiqui ne nous répondait pas. Nous avons ne, transportés à 90 km/h sur la ligne fait appel au député de l’époque des horlogers. Ils imaginent ce moment (N.D.L.R. : Jean-Marie Binétruy) qui a et le préparent… dans la convivialité. remonté notre demande jusqu’au minis- Rendez-vous l’année prochaine. Reste tère des Transports… 15 jours après, on à composter les billets. I E.Ch. avait l’autorisation d’utiliser cette voie pourrie” s’amuse après coup le président. L’association paie 700 euros par an pour louer la voie. Le train, elle ne l’a pas acheté, mais loué à la S.N.C.F. au prix de 3 000 euros tous les cinq ans. La réfection du moteur, onéreuse, oblige les adhérents à multiplier les actions afin de trouver des ressources financières. L’année dernière, ils ont organisé à Valdahon le salon des miniatures. Plus de 4 000 visiteurs sont venus. Ils reconduisent donc l’opération en novembre prochain. Si la commune de Valdahon et la communauté de communes aident financièrement l’association, les membres recherchent toujours des aides. Ils foisonnent de projets : “Le but est de créer ce train touristique. L’idée serait de conduire les touristes à Morteau, de leur Le dernier autorail a circulé en France en 2009 sur la ligne des horlogers (MorteauBesançon). L’intérieur du train est en bon état. Il peut transporter une soixantaine de personnes. L’équipe de bénévoles qui remet en marche l’autorail à L’Hôpital-duGrosbois. Le moteur développe 825 chevaux et consomme 1 litre au kilomètre. 38 ÉCONOMIE C.H.U. MINJOZ La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 L’intersyndicale a fait part de ses inquiétudes lors d’une conférence de presse organisée l’avantveille de la venue de la ministre Marisol Touraine à Besançon. Après les grèves Les syndicats maintiennent la pression La tension est vive au sein du personnel hospitalier. Après des grèves qui ont touché plusieurs services, les syndicats réclament de nouvelles embauches. On sent une partie du personnel au bord de la rupture. l y a des petits feux d’artifice qui se déclenchent un peu partout dans l’hôpital” entame Pascale Letombe, représentante C.G.T. du personnel au C.H.U. Minjoz. Des “petits feux d’artifice” comme autant de bombes à retardement pour des personnels qui se disent exténués et “la montée de Saint-Jacques à Minjoz n’a fait qu’aggraver les choses. L’hôpital n’est plus en capacité de gérer les situations de débordement” affirment en chœur les membres de l’intersyndicale qui tenaient conférence de presse fin mai. Indice de ce mal-être : la grève entamée par le laboratoire de bactériologie du C.H.U. dont les effectifs absents n’étaient pas suffisamment remplacés. Deux personnes arrêtées plus d’un mois n’ont pas été remplacées. Une des conséquences concrètes de ces questions de non-remplacement des personnes en arrêt (maladie ou maternité), c’est l’engorgement des salles de réveil en chirurgie. Faute de places en salles de réveil, un des blocs opératoires a dû être fermé. “La direction avait “I promis de recruter 15 infirmiers-anesthésistes, elle en a recruté 8 et doit encore en recruter 7, mais ce n’est pas encore assez” ajoute un des membres de l’intersyndicale. Selon le personnel, la remontée de Saint-Jacques à Minjoz aurait eu comme conséquence une augmentation de l’activité hospitalière pour le personnel. “Avec quelques créations de postes, mais à la marge.” Comme l’explique Alain Touyard, autre représentant syndical secrétaire du C.H.S.C.T. (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), “avant, il y avait des pools de remplacements. Mais aujourd’hui, ces pools sont absorbés dans l’activité des services. Il n’y a plus aucune souplesse pour s’adapter.” Le gros problème selon Aurélien Fourneret, infirmier F.O., est que “le C.H.U. a un besoin maladif de réduire les déficits à tout prix. “Ils Et la variable d’ajustement, c’est forcément le personnel.” “Les personnels tiennent, sont dans une situation de “surmais adaptation”. Ils tiennent, mais jusqu’à quand ?” interroge un autre syn- jusqu’à dicaliste. D’autres syndicalistes quand ?” avancent même que le “directeur général obtient des primes en fonction des résultats financiers du C.H.U.”, ce qui n’inciterait pas à de nouvelles dépenses fussent-elles en personnel. Les “petits feux d’artifice” concerneraient plusieurs services, notamment À partir du 26 juin À partir du 3 juillet Jusqu’ici peu loquace sur la question, le directeur général du C.H.R.U. Patrice Barberousse répond longuement aux questions de La Presse Bisontine. Selon lui, on ne peut pas remplacer tout le monde “au pied levé.” a Presse Bisontine : Selon les syndicats, le budget 2012 du C.H.R.U. serait en déficit de 400 000 euros mais le déficit cumulé de l’hôpital atteindrait les 20 millions. Quels sont les chiffres précis ? Patrice Barberousse : Avec un déficit de 218 000 euros pour un budget total de 458,7 millions d’euros, le résultat financier pour 2012 est en quasi-équilibre. Cela traduit le redressement financier progressif du C.H.R.U., qui connaissait en 2008 un déficit de 6,2 millions d’euros. En 2012, l’établissement a continué à développer son activité tout en assumant le déménagement d’une partie des services de SaintJacques vers le site de Jean Minjoz. Il a créé de l’emploi et investi 60 millions d’euros. Il a respecté ces deux dernières années les trois critères de suivi de l’équilibre financier évaluant : le résultat financier, le poids des emprunts et la capacité d’autofinancement. La somme des déficits des années précé- L BEAUX ARTS cinéma cœur ville Votre POUR UNE FEMME Le directeur “Le C.H.U. ne aussi les urgences où l’activité serait en augmentation de 5 % depuis un an. “Encore insuffisant d’après l’A.R.S. pour donner des sous.” Aujourd’hui, 50 % des patients hospitalisés arrivent à l’hôpital de Besançon par les urgences. “Ce n’est pas de l’abus. S’ils viennent aux urgences, c’est que tous ces gens n’ont pas pu voir un médecin, inutile de chercher des boucs émissaires” réagit Leslie Casenove, du syndicat Sud-Santé. Le personnel reconnaît que la France “devient le recours à un phénomène d’austérité encore plus grave dans certains autres pays en Europe”, prenant l’exemple de ce ressortissant espagnol venu se faire opérer au C.H.U. Minjoz après trois ans de vaine attente dans son pays. Résultat de cette surcharge, à en croire les syndicats hospitaliers, “il y a des personnes en situation de burn-out, avec des reprises de travail de plus en plus délicates.” Les syndicats mettent aussi la lumière sur ce personnel qui est “rappelé quand il est en congés, ou ces infirmières appelées tous les jours pour faire des remplacements de nuit. Et quand on a le courage de dire non, on se fait insulter. Même nos temps de récupération ne sont plus sereins” commente une infirmière. Le malaise est vraiment palpable chez ce personnel de plus en plus inquiet du fossé qui semble s’être creusé entre la direction - qui est restée sur le site de Saint-Jacques - et ces milliers de salariés qui s’estiment débordés et pire, désabusés. I J.-F.H. CINÉMA MOI MOCHE ET MÉCHANT 2 RÉACTION WOLVERINE LE COMBAT DE L’IMMORTEL À partir du 24 juillet au de la 300 LA NAISSANCE D’UN EMPIRE JEUNE ET JOLIE À partir du 7 Août À partir du 21 Août ECRANS GÉANTS. SON NUMÉRIQUE. PARKING 1000 PLACES. MARCHE BEAUX ARTS - BESANÇON - Répondeur programme : 0892 696 696 (0,34e TTC/min) BEAUX ARTS www.cinemaspathe.com ÉCONOMIE La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 39 général répond peut pas se permettre de vivre au-dessus de ses moyens” dentes s’élève à 20 millions d’euros. Ce montant ne représente que 4 % des recettes, ce qui est inférieur à la moyenne des déficits cumulés des C.H.U. L’équilibre du budget atteint en 2012 a permis de ne pas alourdir le déficit cumulé. Dans un contexte de contrainte économique et financière accrue, il sera crucial de maintenir cette dynamique. Comme les autres collectivités publiques, le C.H.R.U. ne peut se permettre de vivre au-dessus de ses moyens. Tout dépendra aussi des aides qui lui seront accordées par comparaison aux autres C.H.U. L.P.B. : Qu’est-ce qui explique la grève récente du laboratoire de bactériologie ? P.B. : Les syndicats C.G.T. et C.F.D.T. ont effectivement déposé un préavis de grève pour les personnels du laboratoire de bactériologie. Sur un effectif total de 44 agents, 20 se sont déclarés grévistes. Les personnels ont été rencontrés par les médecins et les cadres responsables de ce secteur. Les principaux motifs de mécontentement ont été analysés objectivement. En ce qui concerne l’absentéisme, sur 25 techniciens de laboratoire, on note l’absence simultanée de 3 agents pour congés maternité. Un seul restera non remplacé pendant la période des vacances d’été. De même, seule une secrétaire sur 5 ne sera pas remplacée pendant 3 semaines en juin. Il convient de reconnaître les efforts faits par la collectivité. Néanmoins, certains professionnels, de par leur niveau de technicité élevé, ne peuvent être remplacés “au pied levé”. Par ailleurs, les 11 laboratoires du C.H.R.U. seront transférés en 2015 dans de nouveaux locaux en cours de construction sur le site des Hauts-du-Chazal. Cet investissement, d’un coût total de 65 millions “L’absentéis- d’euros, implique de réfléchir à une organisation me, une du travail aussi perfordépense de mante que le seront les 13 millions locaux et les équipements. Cela peut être une sourd’euros.” ce d’inquiétude. Le C.H.R.U. y répondra en mettant en place les groupes de réflexion associant les personnels et les cadres du pôle biologie afin de développer une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. Enfin, le pôle biologie est actuellement confronté ZOOM à la préparation de la certification. Il s’agit d’une démarche qui s’impose à tous les laboratoires publics et privés. Elle vise à garantir la qualité et la sécurité des examens produits pour nos patients. Cette démarche, certes contraignante, a pour échéance 2020. Il n’y a donc pas motif à inquiétude puisque ce secteur se modernise et que les personnels seront associés aux évolutions qui, par ailleurs, sont incontournables et nécessaires. Le rôle des responsables et des partenaires sociaux doit être d’accompagner le changement, non de s’y opposer. L.P.B. : Une salle de réveil est fermée à cause du manque d’infirmiers anesthésistes. Combien sonnels accompagnée de leurs organisations représentatives et en concertad’embauches sont prévues cette année ? P.B. : Compte tenu d’un taux d’absentéisme tion avec le comité de pilotage du bloc particulièrement élevé parmi les infir- opératoire, j’ai décidé de réduire temmiers et infirmiers anesthésistes des porairement l’offre opératoire pour concisalles de réveil (8 absences longues sur lier le niveau d’activité avec les effectifs 78 agents), et de la difficulté à trouver disponibles et garantir ainsi la sécurité des remplaçants sur ce secteur hyper des soins qui doit être notre objectif comspécialisé, 10 places de surveillance post- mun prioritaire. interventionnelle sur 38 ont été tempo- Le regroupement des blocs opératoires rairement fermées. et des salles de réveil lors du transfert Cette réduction de capacité a entraîné de Saint-Jacques sur le site de Jean Mindes difficultés de fonctionnement des joz en octobre 2012 a permis de concenblocs opératoires et explique le mécon- trer les moyens humains et d’améliorer tentement exprimé par les personnels. les organisations du travail. De plus, 10 Après avoir reçu une délégation des per- postes d’infirmiers ont été créés en 8 mois dans le secteur d’anesthésie pour accompagner cette restructuration. Dans le contexte économique que nous traversons, ces créations d’emplois sont une avancée considérable qui doit être reconnue. En complément de ces mesures et pour faire face à une situation exceptionnelle, le C.H.R.U. a eu recours à des professionnels intérimaires en juin et des emplois supplémentaires d’infirmiers anesthésistes sont prévus dans le cadre du budget 2013. Leur nombre dépendra des moyens que nous pourrons dégager en fonction de notre activité. Le recrutement de ces personnels hautement spécialisés sera envisageable à la sortie de la prochaine promotion de l’école d’I.A.D.E. (infirmier anesthésismanque de moyens (voir page préte diplômé d’État) en octobre 2013 car cédente). l’établissement finance chaque année Le maire dont les paroles étaient des études promotionnelles. À titre entrecoupées par les cris des manid’exemple, en 5 ans, l’établissement a festants a dit regretter que “cerfinancé la formation de 21 I.A.D.E. et 17 tains n’aient pas compris, malgré I.B.O.D.E. (infirmier de bloc opératoire les difficultés, que ce moment est du diplômé d’État) pour un montant de bonheur pour la Franche-Comté.” 3,2 millions d’euros. 6 000 nouveaux cas de cancer sont détectés chaque année dans notre L.P.B. : Quel est le taux d’absentéisme des perrégion et 2 800 décès sont attribués sonnels de l’hôpital et est-il en hausse ou en à cette pathologie. L’hôpital bénébaisse. Selon les syndicats il n’aurait pas “flamficiera d’un superbe outil sur bé” ? 19 000 m2. À lui de se donner les P.B. : Le taux d’absentéisme des 5 000 moyens de le faire fonctionner. I agents non médicaux du C.H.R.U. a été E.Ch. de 6,8 % en 2012 contre 7 % en 2011. L’absentéisme représente donc une dépense moyenne annuelle de 13 millions d’euros à la charge du C.H.R.U. Il faut toutefois relativiser car l’absentéisme est en grande partie lié à des arrêts maternité ou maladies de longue durée. En effet, le C.H.R.U. emploie une population jeune et à 80 % féminine, ce qui explique un taux plus élevé que dans d’autres secteurs économiques. En réalité, ce qui pose difficulté, c’est la concentration des absences sur un secteur particulier. C’est le cas en ce moment au bloc opératoire dont le taux d’absentéisme atteint 9 % avec beaucoup de congés maternité, donc des absences de longue durée. Cet épiphénomène a complètement absorbé les créations d’emplois faites en 2012 en faveur des I.A.D.E. (10 postes) ou les renforts mis en place 2,5 I.B.O.D.E.). Pour lutter contre ce phénomène connu et récurrent, le C.H.R.U. a mis en place Le Pôle cancérologie sera parmi “les plus performants de France” Le cancer n’a qu’à bien se tenir. Le 31 mai, la ministre de la Santé Marisol Touraine est venue à Besançon poser la première pierre du bâtiment de l’institut régional fédératif du cancer, à côté de l’hôpital Minjoz. a Presse Bisontine avait évo- un accueil plus chaleureux pour la qué l’année dernière les retards ministre de la Santé. À son arrivée, du chantier, liés à un problè- Marisol Touraine a en effet été me de sous-sol. Aujourd’hui, tout accueillie par des est rentré dans l’ordre. Les travaux banderoles et des ont repris. revendications. Un accueil En 2015, le bâtiment accueillera mouvementé Environ 500 proles activités du pôle cancérologie fessionnels de sandu C.H.R.U., les laboratoires de bio- pour la té, avec les syndilogie et l’institut fédératif du can- ministre. cats en tête, ont cer. “Ce sera l’un des 5 centres les en effet rappelé à plus performants de France” s’est la ministre les difempressé d’annoncer Jean-Louis ficultés croisFousseret, maire de Besançon et santes renconprésident du centre hospitalier. trées. Manque de L’édile aurait sans doute préféré personnel, L Arrivée de la ministre à l’hôpital de Besançon sous les revendications des salariés. Marisol Touraine est venue poser la première pierre de l’I.R.F.C. Patrice Barberousse répond point par point aux questions soulevées par les syndicats. Pas sûr que ces derniers soient satisfaits… (photo archive L.P.B.). un pool de remplacement dont la gestion est déconcentrée aux chefs de pôle et cadres supérieurs infirmiers. Ces moyens de remplacement permanents représentent l’équivalent de 100 équivalents temps plein sur le C.H.R.U. À cela s’ajoutent 206 mensualités de remplacement pour les congés d’été. Enfin, le C.H.R.U. a mis en place une politique de prévention très volontariste pour enrayer l’évolution de l’absentéisme. Il s’agit, d’une part, de 26 actions pour lutter contre les risques psycho-sociaux et, d’autre part, de la création d’un service dédié aux pathologies professionnelles pour réduire le taux des troubles musculo-squelettiques (T.M.S.). Le C.H.R.U., tant par les moyens financiers qu’il engage que par le temps que ses cadres lui consacrent, est ainsi pleinement investi dans la lutte contre l’absentéisme qui est vraisemblablement une des principales difficultés rencontrées dans la gestion des ressources humaines à l’hôpital. L.P.B. : Selon les syndicats, la direction prévoit de supprimer les badgeuses tellement il y aurait d’heures supplémentaires. Qu’en est-il ? P.B. : Le système de badgeage a été installé début des années 2000 en remplacement du système archaïque de la pointeuse. Un sondage auprès des syndicats montre que trois d’entre eux sont favorables à sa suppression, un seul y serait opposé. La suppression du badgeage offre pour avantage de permettre une autonomie plus importante et donc de responsabiliser les équipes dans le fonctionnement quotidien. Cela me paraît aller dans le sens de la modernité. Il ne s’agit cependant pas d’un enjeu pour la direction générale. Cette proposition est révélatrice d’un état d’esprit qui repose sur la confiance. Quant aux heures supplémentaires, elles sont limitées à 44 heures par trimestre et les agents sont incités à récupérer de façon régulière. Il est cependant vrai que le cumul d’un fort taux d’absentéisme sur certains secteurs ou sur des professions à faible effectif peut poser des difficultés. L’organisation de l’hôpital en pôles d’activité a pour objectif de limiter une approche trop balkanisée de la gestion des ressources humaines. L.P.B. : Quels sont les salaires de base d’une aide-soignante, d’une infirmière et leur maximum en fin de carrière ? P.B. : La rémunération brute d’une aidesoignante est de 1 890 euros en début de carrière et de 2 560 euros en fin de carrière. Pour une infirmière, elle est de 2 030 euros et 3 330 euros, toujours en salaire brut mensuel. Pour une infirmière de bloc opératoire (I.B.O.D.E.), le salaire est respectivement de 2 230 et de 3 500 euros. Pour une infirmière anesthésiste (I.A.D.E.), il est de 2 400 euros et 3 700 euros bruts mensuels. I Propos recueillis par J.-F.H. 40 ÉCONOMIE La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 INDUSTRIE Déménagement en août “Imagine l’entreprise du XXIème siècle” Dans le cadre de la construction de ses nouveaux locaux à Témis, l’entreprise Cryla lance un grand concours estival à l’attention des jeunes de 6 à 25 ans. n texte, un dessin, une taires de 6 à 25 ans. Le règlesculpture ou une ment, téléchargeable sur le site maquette, ou encore un www.cryla.fr, donnera toutes les montage vidéo : dans indications pratiques pour posune de ces quatre catétuler à cette vasgories, les participants à ce te boîte à idées concours ouvert à tous les jeunes Faire dans laquelle les (répartis en quatre catégories jeunes devront d’âge également) trouveront de travailler les exprimer le quoi occuper leur été s’ils crai- imaginaires mieux possible la gnent d’être guettés par l’oisiveté. vision qu’ils ont La société Cryla (80 salariés à de l’entreprise Besançon) lance ce grand industrielle. Pour concours ouvert à tous les voloanThierry Bisiaux, U le directeur général de Cryla, ce concours est une façon d’ouvrir l’entreprise vers l’extérieur car “l’entreprise doit aussi être citoyenne. On n’a pas qu’une fonction de production. Il y a tout un environnement qui fait que des familles entières sont concernées. Notre objectif est vraiment d’ouvrir le plus largement le concept d’entreprise, de faire travailler les imaginaires. Ce concours doit y contribuer” ditil. À la clé de ce concours, des récompenses offertes par les partenaires de Cryla : quelques gra- tifications en chèques, mais aussi des cadeaux en lien avec le monde de l’industrie encore une fois, comme ce voyage à Paris pour la visite de la Cité des sciences et de l’industrie. La date limite de participation à ce concours est fixée au 31 août, la remise des prix aura lieu le 25 septembre, deux jours avant l’inauguration des nouveaux bâtiments de l’entreprise bisontine. “Nous avons envoyé des affiches de ce concours à toutes les associations et les centres aérés de Besançon pour qu’ils fassent participer les jeunes durant l’été” complète M. Bisiaux, très impliqué dans la démarche. I J.-F.H. Lʼ Dernières finitions avant déménagement Thierry Bisiaux (à gauche) a été aidé à la mise en place de ce concours par Paul-Henri Triponney, B.T.S. assistant de gestion chez Cryla. SANTÉ entreprise Cryla est installée depuis sa création en 1951 rue de Fontaine-Écu dans des locaux devenus beaucoup trop exigus au fil des années et des recrutements. Thierry Bisiaux a donc décidé dʼinvestir la bagatelle de 4 millions dʼeuros (aidés à hauteur de 400 000 euros par les pouvoirs publics) dans la construction dʼun bâtiment de 3 200 m2 en cours de finition sur la zone de Témis, rue Sophie-Germain. Lʼentreprise spécialisée dans le découpage, lʼusinage de précision, lʼinjection-surmoulage et lʼassemblage de petites pièces poursuit sa croissance. Après un petit trou dʼair en 2008, la croissance est continue. Le chiffre dʼaffaires de Cryla a atteint lʼan dernier les 7,5 millions dʼeuros, Le bâtiment Cryla sur Témis sera opérationnel dès le 19 août. contre 6,8 millions lʼannée précédente et 5,3 millions en 2010. Le déménagement qui sʼeffectuera début août doit donner une nouvelle impulsion au développement de cette société bisontine de pointe qui travaille essentiellement pour lʼaéronautique, le médical et le luxe. La production démarrera sur le nouveau site dès le 19 août. Les actuels locaux de la rue Fontaine-Écu seront repris par lʼA.D.A.P.E.I. I Enquête Les médecins énervés par trop de rendez-vous manqués Selon une étude menée par l’union des médecins libéraux de Franche-Comté, six consultations par semaine ne sont pas honorées ni excusées par les patients, surtout bénéficiaires du tiers payant. Les médecins réclament des mesures. Les spécialistes sont les plus touchés. L’U.R.P.S.-M.L.F.C. représentée par le docteur Christine Bertin-Belot, Gilles Boursaly et Martial Olivier-Koehret, parle d’un manque de civisme des patients. es patients évoquent les minutes interminables à attendre le médecin dans une salle d’attente souvent bondée où le voisin de chaise postillonne ses microbes. Ils évoquent plus rarement leurs rendez-vous manqués et non excusés. Les médecins libéraux, représentés par l’Union régionale des professionnels de santé Médecins Libéraux de FrancheComté, ont voulu mesurer ce que leur coûtent, en temps, ces “oublis” ou ce manque L de civisme. “Nous avons été interpellés par de nombreux confrères, relate le docteur Christine Bertin-Belot, présidente de l’U.R.P.S.-M.L.-F.C. Nous avons réalisé une enquête afin de mesurer et décrire ce phénomène. Sur les 1 900 médecins questionnés en mars, 339 réponses ont été obtenues soit 1 médecin sur 5 en Franche-Comté. C’est une bonne moyenne.” Le taux de réponse est plus élevé chez les spécialistes que les généralistes. Normal, les spécialistes sont davantage exposés aux annulations sachant qu’ils connaissent peu ou pas les patients Surtout, leur rendezvous souvent à trois ou six mois favorisant de fait les oublis. Ces derniers perdent 137 7,4 patients par semaine médecins contre 4,2 pour les généraperdus en listes. “La relation avec le médecin généraliste, que l’on équivalent connaît, limite forcément ses temps oublis” précise le docteur Martial Olivier-Koehret, vice-préplein. sident de l’Union. Selon l’étude, 6 patients par semaine n’honorent pas leur rendez-vous et 88 % sont annulés le jour même. On ignore en revanche combien de patients sont auscultés par un médecin chaque semaine et du même coup la propension de l’impact. “Cela représente 1 h 55 de perdue” poursuit la présidente de l’Union. Le phénomène irait en grandissant analysent les professionnels mais épargne le milieu rural, moins touché. En revanche, aucune différentiation entre les départements. Quant au profil des mauvais élèves, il est assez bien établi : “Ce sont des patients du tiers payants (C.M.U.). Ils représentent 60 % des rendez-vous non honorés” dit l’étude. Des solutions, les médecins en ont, comme les rappels sur les téléphones portables des patients. Un processus coûteux. Une amende au patient ? L’Union n’en est pas encore là. Cette dernière a d’ailleurs extrapolé son étude au niveau national : il en résulte que 5 500 consultations de spécialistes sont perdues par semaine, soit 137 médecins spécialistes en équivalents temps plein. Et 4 800 consultations de généralistes sont perdues par semaine, soit 60 médecins en équivalent. “De quoi faire disparaître nombre de déserts médicaux” prédisent les médecins. Sur le terrain, l’équation semble plus difficile à résoudre… I E.Ch. ÉCONOMIE La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 BESANÇON La caution des collectivités COMMERCE 41 8 Les 5 et 6 juillet Les comptes de la S.E.D.D. pas exactement dans le rouge “À vos sacs, prêts ? Bradez !” Sur le site “societe.com” qui publie les bilans des entreprises, la S.E.D.D. apparaît dans une situation financière compromettante. Selon la direction, il s’agit là d’une erreur d’interprétation à laquelle elle est habituée. Le centre-ville de Besançon devrait connaître l’affluence des beaux jours, le vendredi 5 et samedi 6 juillet grâce à la grande braderie annuelle organisée par l’Union des Commerçants de Besançon. i l’on se fie aux informations publiées sur le site Internet “societe.com” qui met en ligne le bilan des entreprises, la S.E.D.D. (Société d’équipement du Doubs) est un malade presque à l’agonie. C’est écrit en rouge : “La situation financière de l’entreprise est fortement dégradée” résume societe.com. Des dizaines de millions d’euros de dettes, une rentabilité défavorable, le constat est en parfaite contradiction avec celui de la Chambre régionale des comptes qui en 2009 adressait un satisfecit à la S.E.D.D. dans son rapport qui portait sur l’examen de la gestion sur la période 2002-2006. Que s’est-il passé entre-temps pour que les indicateurs qui étaient au vert virent au rouge ? Rien ! Si ce n’est un fléchissement de l’activité lié à la crise qui affecte la plupart des aménageurs. Selon Dominique Mesnier, directeur général adjoint de la S.E.D.D., tout est question d’interprétation. Il n’est pas surpris du commentaire de societe.com. “Tous les ans, nous avons droit à de mauvaises cotations de la Banque de France car toutes les données comptables sont mélangées. Les premières années, je passais du temps à la Banque de France à expliquer notre fonctionnement pour obtenir une autre S cotation. Dans notre cas, il n’y a pas d’alerte si l’analyse est faite comme il se doit, par métier” affirme-t-il. Car la S.E.D.D. n’est pas une société comme les autres et à ce titre les critères d’analyses financières utilisés traditionnellement ne peuvent pas s’appliquer dans son cas sans créer des anomalies à l’image de celles qui apparaissent sur le site societe.com. Créée en 1959, la Société d’équipement du Doubs est un organisme parapublic dont plus de la moitié du capital est détenu par les collectivités. Elles missionnent la S.E.D.D. pour qu’elle porte à leur compte des projets tel que la caserne Brûlard à Besançon, des collèges, des lycées, des écoles maternelles. La majorité des projets de la S.E.D.D. sont engagés par les mairies, la Région, le Département. Les investissements sont publics et nourrissent la dette. “Notre dette est de 90 millions d’euros. Mais elle est garantie par les collectivités locales à 80 %. Ce sont elles qui portent le risque” ajoute Dominique Mesnier. Le stock de l’entreprise dépasse les 40 millions d’euros ! Là encore, le directeur adjoint s’explique. “Le stock est l’ensemble des terrains et des travaux à céder. Quand une occasion pour les commerçants, qui seront rejoints par des commerçants non sédentaires, d’attirer un maximum d’acheteurs au centre-ville, mais aussi pour les bars et restaurants de faire terrasses pleines. Comme à l’accoutumée, une partie du centre-ville accueillera les étals de la braderie et une autre partie sera réservée aux brocanteurs (square Saint-Amour). Chaque année l’U.C.B. essaie d’améliorer le choix et la qualité des produits proposés par les 500 exposants afin que les clients puissent trouver des produits innovants et qui répondent à vos envies. Quelques nouveautés ont été introduites cette année : au square Saint-Amour, sous un chapiteau de 200 m², le chocolatier Jacques Belin propose un petitdéjeuner plein de saveurs. Pascal Colas, du resAméliorer le taurant l’Affineur Comtois attend les visiteurs choix et la autour d’un buffet comtois le midi et d’une poêlée comtoise le soir. qualité des La rue Morand est transformée en “rue verte” produits. comprenant des stands composés de produits exclusivement à nature écologique (panneaux solaires, véhicules électriques, vélos électriques, nouvelles énergies, produits bio…). Plus loin, l’animation de la rue Battant par un professionnel est prévue, qui distribuera aux clients des “Bons cafés”via des jeux. “L’objectif de cette animation est de dynamiser la rue Battant et ses commerces en donnant une dimension humoristique et humaine à l’événement” souligne Jérôme Cart, le directeur de l’Union. D’autres enseignes de la rue Battant animeront cette artère commerçante. I L’ La S.E.D.D. emploie une quarantaine de personnes. collectivité nous demande d’aménager Témis par exemple, nous achetons les terrains, on les aménage et on les revend. Le stock est l’ensemble des acquisitions qui n’ont pas encore été vendues.” Là encore, la collectivité assume le risque. Ce sont donc ces dettes liées à des chantiers publics qui faussent l’analyse. Il est évident que sans la caution des collectivités ce fonctionnement ne serait pas viable. Mais la S.E.D.D. a un autre métier pour lequel le bilan est bien différent. Elle n’intervient pas que pour les collectivités. Cette société dispose de 7 millions d’euros de fonds propres qui lui permettent de mener des opérations en propre. Elle développe ses programmes comme c’est le cas actuellement à Saône. Par rapport à ces opérations, seulement la moitié de ses fonds propres sont consommés. I P R É PAR E Z DÈ S À P R É S E N T VOTR E R E N TR É E AU GR E TA D E B ESAN Ç O N ! rivez Insc ! vous )RUPDWLRQV ¿QDQFpHV SDU OH &RQVHLO UpJLRQDO GH )UDQFKH&RPWp SRXU OHV GHPDQGHXUV G¶HPSORL 3RXU OHV VDODULpV ¿QDQFHPHQW SRVVLEOH GDQV OH FDGUH GX &,) GH OD SpULRGH FRQWUDW GH SURIHVVLRQQDOLVDWLRQ DATE DE DÉBUT DATE DE FIN HEURE CENTRE HEURE ENTREPRISE Agent administratif 06/01/14 04/07/14 770 140 Agent magasinier 12/11/13 16/05/14 560 245 CAP cuisine 23/09/13 30/05/14 600 420 Diagnostiqueur immobilier 06/01/14 20/06/14 574 210 Façadier peintre 25/11/13 27/06/14 840 140 Gestionnaire de paie 16/09/13 30/06/14 473 735 Monteur dépanneur frigoriste 12/11/13 11/07/14 910 210 3UpTXDOL¿FDWLRQ 25/11/13 14/02/14 105 280 Technicien en énergies renouvelables 07/10/13 23/05/14 768 280 Vendeur spécialisé en chauffage, sanitaire et climatisation 30/09/13 15/05/14 760 280 INTITULÉ 0pWLHUV GH OD UHVWDXUDWLRQ LICENCE PROFESSIONNELLE Bâtiment et construction option économie de la construction (en partenariat avec le CNAM) BTS > BTS Assistant de Gestion PME/PMI > BTS Études et Économie de la Construction > BTS Assurances > BTS Services Informatiques aux Organisations VERSION 2008 ,QVWDOODWHXU PDLQWHQDQFH V\VWqPHV VRODLUHV Option énergies renouvelables FLASHEZ-MOI GRETA de BESANÇON 35 avenue de Montrapon - 25000 BESANÇON Tél : 03 81 88 25 94 - [email protected] www.greta-besancon.com 42 JUSQU’AU 15 SEPTEMBRE La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 UN ÉTÉ À BESANÇON ? Et pourquoi pas ! Le service culturel de la Ville de Besançon a mis les petits plats dans les grands pour égayer l’été bisontin. Qui a dit qu’il ne passait rien l’été à Besançon ?… Demandez le programme. Joe Driscoll et Sékou Kouyaté. LA MUSIQUE Du 5 au 14 jui llet CONCERTS Dimanc he 7 juillet Orgue en ville our sa cinquième édition, le festival Orgue en Ville vous invite à découvrir trois spectacles insolites créés à cette occasion, à voyager en musique du Moyen Âge au XXIème siècle et à déambuler sur des rythmes de jazz et de fanfare, sans oublier les Routes des Chapelles du dimanche. Orgue en Ville, un mélange d’exigence et de convivialité, une gourmandise musicale et artistique ! P Les soirées à Granvelle Musique médiévale à l’église Saint-Pierre À 15 heures, route des chapelles Danse et musique Renaissance et baroque à la chapelle de la Charité À 16 heures, 6, rue des Martelots Musique Renaissance dans la cour du Palais Granvelle Déambulation dans le centre-ville de Besançon 12 h 30 Orgue et jazz Vendredi 5 juillet Concert d’ouverture par la n t-Jea vendredi 5 juillet à la cathédrale Sain Orgue, percussions et cuivres Église Sainte-Madeleine à 20 h 30 de Chopin théâtral et mis en lumière 20 h 30, la Citadelle en musique Mardi 9 jui llet Auditorium du conservatoire (Cité des arts) Dimanc he 14 jui llet Concert Vesontio, Abend Concert de clôture avec Musiken (avec Isabelle Druet) le Stabat Mater de Poulenc aône) À 20 h 30 à l’église de Pesmes (Haute-S Prowpuskovic Le groupe bisontin continue de distiller une musique festive inspirée des Balkans et du klezmer. Un univers surprenant et original, intense et festif, sombre et envoûtant. Composé de trois jeunes musiciens locaux, le trio sʼattache à diffuser le répertoire du trio à cordes, des grands classiques à la musique française plus proche. Vendredi 2 août Elliott Murphy Église Sainte-Madeleine à 18 heures DÉCOUVERTE Derrière ce duo se cachent Frédéric Jouhannet, violoniste et Sébastien Palis, accordéoniste. Ils croisent les musiques classiques et traditionnelles dʼEurope de lʼEst. Trio Puchberg Concertos pour piano Bal-spectacle musical, Relectures hongroises Samedi 27 jui llet Samedi 13 jui llet Samedi 6 jui llet Artiste multiple, souvent comparé à Bob Dylan ou à Lou Reed, ce chanteur-compositeurguitariste inspiré a produit pas moins de 40 albums. Renseignements complémentaires sur www.besancon.fr Les flâneries insolites, théâtre et musique travers le théâtre ou la musique, les spectacles proposés parmi lesquels des créations inédites, sont l’occasion de redécouvrir Besançon de manière insolite. À Besançon Lecture en lien avec une série de cartes postales sensibles et sonores évocatrices de divers points de vue et lieux insolites de Besançon. au fil des mots Vendredi 19 jui llet, 2, 9 et 16 août, samedi 3 et 10 août À la recherche de Victor H Un spectacle déambulatoire proposé par la compagnie du Colibri sur les traces de Victor Hugo. Rendez-vous à 18 heures au square Vendredi 19, 26 jui llet et 16 août, samedi 20, 27 jui llet et 17 août Castan Rendez-vous à 18 heures devant le parking Petit Chamars Le duo Voï-Voï. Samedi 3 août Vendredi 26 jui llet Cour du Palais Granvelle à 18 heures maîtrise de Notre-Dame de Paris FM Laeti, De la pop soul française. La jeune chanteuse à la présence solaire et à la voix éclatante et émouvante délivre des mélodies séduisantes. par le duo Voï-Voï Vendredi 12 jui llet Départ du pont Battant de 11 h 30 à Vendredi 19 jui llet Samedi 20 juillet libre à 17 heures, place Granvelle - Entrée Orgue en ville, une gourmandise musicale. Du 19 jui llet au 17 août à 21 heures Vendredi 26 et samedi 27 jui llet À vendre Un spectacle théâtral et déambulatoire par la compagnie Thé à la Rue. Et si lʼespace public était une marchandise comme les autres ? Deux agents immobiliers de lʼagence Luximmo sont mandatés pour vendre Besançon. Rendez-vous à 18 heures dans la cour de la Médiathèque Quatuor de saxophones Ce quatuor bisontin a été créé autour de Cécile Dubois, professeur au conservatoire. Répertoire baroque et classique. Vendredi 9 août Joe Driscoll et Sékou Kouyaté Un tandem formé dʼun rappeur folk new-yorkais et dʼun joueur de kora guinéen. Le pari de la fusion musicale. Samedi 10 août Tamara Un concert de piano consacré aux compositeurs romantiques. Gozalichvili Vendredi 16 août Maissiat Une artiste à la voix douce et grave, aux textes sombres et ciselés, à la croisée des chemins entre Alain Bashung et Françoise Hardy. Samedi 17 août Tétraktys Une fusion entre classique et chanson médiévale épique. invite Archael Samedi 17 août Quatuor de cuivres par l’ensemble Tétraktys Un parcours musical festif et rutilant, au fil dʼun répertoire de compositions originales ou arrangées, de Bach à Gerschwin. R.V. à 18 h square Saint-Amour C lôture vendredi 23 août La Foirce Par la compagnie le Nom du Titre. Du théâtre de rue à lʼhumour décalé et déjanté qui se joue avec le public. Place de la Révolution à 21 heures L’ensemble Tétraktys. Miroir d’huManité muséum d’histoire naturelle musée comtois musée de la résistance et de la déportation toute l’information sur www.citadelle.com 44 Agenda La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 EXPOSITION - EXPOSITION OUSMANE SOW JUSQU’AU 15 SEPTEMBRE “Besançon est une ville qui compte vraiment pour moi” Le sculpteur expose à Besançon avant le retour définitif de ses œuvres dans son pays natal, le Sénégal. L’occasion unique de converser avec cet immense artiste, aussi talentueux que réservé. Il parle de son art, mais plus largement de l’Afrique, sa terre. a Presse Bisontine : Vous avez été accueilli à Besançon pour une de vos premières expositions en France. C’était en 1994. Depuis, vous avez toujours gardé un lien étroit avec cette ville. Pour quelles raisons ? Ousmane Sow : Besançon est une ville qui compte vraiment pour moi. Ma liaison à Besançon est ancienne en effet. C’est un peu comme l’amour, ça ne s’explique pas. Les choses demeurent, ou pas. Avec Besançon, l’histoire continue. J’ai reçu dès le départ un accueil très chaleureux. Avec le maire Jean-Louis Fousseret, les liens sont très forts, il est devenu un de mes amis. La statue de Victor Hugo en 2002 est venue encore renforcer ces liens et depuis, ils ne se sont jamais défaits. À chaque fois que je fais quelque chose à Besançon, il y a toujours de belles surprises pour moi. Je ne suis pas quelqu’un de blasé, c’est ce qui me pousse certaine- L ment à continuer. me suis permis de le faire car à mes yeux, c’était un grand homme. Il sera exposé dans mon futur musée de Dakar et il y restera. L.P.B. : Vos personnages qui dégagent tous une forte émotion sont presque toujours plus grands que nature. Y a-til une raison à cela ? L.P.B. : À l’occasion de l’installation de O.S. : C’est ma manière à moi de votre sculpture “L’homme et l’enfant” m’exprimer. Comme je ne parle au nouveau monument aux morts de pas beaucoup et jamais à haute Besançon, c’était la première fois que voix, je m’exprime sans doute com- vous acceptiez de participer à un concours dans le cadre d’une commande me cela. publique. Pourquoi l’avez-vous fait ? L.P.B. : Parmi les grands hommes à qui O.S. : En effet je n’accepte jamais vous avez consacré une sculpture, on les commandes publiques trouve Nelson Mandela, De Gaulle, bien- d’habitude. Là, je l’ai fait un peu tôt Mohamed Ali, Martin Luther-King et comme un jeu. Même le maire Gandhi. Et il y a votre père. Pourquoi ? n’était pas au courant et il a découO.S. : Cette sculpture n’aura peut- vert que j’avais été retenu. C’est être d’intérêt pour personne, à un peu un clin d’œil pour Besanpart pour moi, mais je considère çon d’avoir participé à ce concours qu’il fait aussi partie de ces grands et avoir été retenu. hommes. Il était quelqu’un de très discret, il n’y a aucune photo de L.P.B. : Vous avez soigné vos contemlui car il refusait d’être photo- porains dans le passé avec votre ancien graphié. Quand on se rencontre- métier de kinésithérapeute. Vos œuvres ra à nouveau, il va certainement peuvent-elles aussi avoir une vertu curame tirer les oreilles (rires)… Je tive ? O.S. : Une dame un jour m’envoie une lettre à Dakar. Elle me dit : “Avant mon opération, j’avais telle photo d’une de vos œuvres devant moi. Maintenant que je suis guérie, je souhaite avoir une photo d’une autre de vos œuvres.” Alors si mon travail peut servir aussi pour ça, j’ai réussi ma mission. L.P.B. : Il ressort pourtant souvent du regard de vos personnages une certaine crainte, voire une angoisse… Pourquoi ? O.S. : C’est tout à fait étonnant la manière dont les gens peuvent interpréter mes œuvres. On m’a déjà dit tout le contraire, que mes personnages dégageaient de la sérénité, de la paix, de la douceur voire de la joie. Tant mieux, chacun voit donc des choses différentes, c’est que j’ai réussi mon coup… L.P.B. : Un certain président de la République française a déclaré récemment que “l’homme africain n’était pas suffisamment entré dans l’histoire.” Comment aviez-vous perçu ce fameux discours de Dakar ? O.S. : C’est la plus grosse bêtise qui ait jamais été prononcée sur l’Afrique. C’est un profond mépris de l’Afrique, Nicolas Sarkozy n’a jamais cherché à approfondir ce sujet. On parle de la naissance de l’humanité justement sur le sol africain. Si on a tenu jusque-là, c’est qu’on a un minimum participé à l’histoire de l’Afrique et du monde. L.P.B. : À la fin de l’année, vous allez être reçu à l’académie française des beauxarts. Un honneur ? O.S. : À travers cette réception à l’académie, c’est aussi toute l’Afrique qui est reconnue. Certaines de mes œuvres qui ont sillonné le monde ont peut-être Une scène familiale peulh. Le journal d’information qui aborde tous les mois les sujets d’actualité de Besançon et de sa région : événements, société, actu, sport, vie associative et culturelle, dossier … Ousmane Sow à Besançon : un événement pour la capitale comtoise. acquis une sorte de valeur universelle. C’est sans doute aussi cela que reconnaît l’académie. Un jour, aux Antilles, quelqu’un m’a dit en voyant ma sculpture du général De Gaulle, “tu as fait un De Gaulle martiniquais.” Tous mes personnages sont universels. En tout cas, ce n’est pas De Gaulle qui aurait prononcé des imbécillités pareilles sur les Africains. complexe de néo-colonialisme qu’auraient certains. L.P.B. : Le néo-colonialisme en Afrique ne viendrait-il pas plutôt sur le plan économique, de la part des Chinois ou des Américains ? O.S. : Avec l’arrivée des Chinois, on s’était dit qu’ils avaient les mêmes mœurs que nous. En réalité, les Africains s’aperçoivent que les Chinois commencent un L.P.B. : Pour parler d’un autre président, peu à gêner… Nos attaches sont en tant qu’Africain, comment avez-vous indéniablement plus solides et vécu l’intervention française au Mali ? profondes avec les Européens, c’est O.S. : Cette intervention est aussi le poids de l’histoire qui veut cela. une manière de contribuer à ce que les Africains se réapproprient L.P.B. : L’Afrique est-il le continent du leur destin. Le président Hollan- XXIème siècle ? de a fait quelque chose de vrai- O.S. : J’ai toujours eu confiance en ment très bien, il faut le remer- l’Afrique. Je suis persuadé, avec cier. S’il n’était pas intervenu, les toute la jeunesse qui y vit, que extrémistes seraient peut-être au l’Afrique est le continent de l’avenir. Sénégal. Je ne sais pas comment Certains pensent que je suis utosera jugé le mandat de François pique en affirmant cela, je ne le Hollande, mais en crois pas. En plus, le développeAfrique il a vrai- ment de l’Afrique sera quelque “François ment montré l’âme chose de modéré et de réfléchi. Hollande a d’un chef. Et audelà, dans toute L.P.B. : Il va falloir d’abord éradiquer vraiment l’Afrique. Je ne toutes les questions de corruption… montré l’âme pensais pas qu’il O.S. : Il y en a toujours, mais je d’un chef.” pouvait être aussi pense de moins en moins.Au Sénérapide dans ses gal, le nouveau président Macky décisions, comme Sall est en train de faire le ménaquoi, l’image qu’on ge par exemple. Quand il est arria des gens… En vé, je me disais, il va échouer. Je plus, il n’a pas ce fais un peu le parallèle avec le Recevez chez vous Abonnez-vous à un tarif préférentiel. au lieu de 30€ 27 €50 les 12 numéros 1 numéro GRATUIT au lieu de 60€ 52 €50 3 numéros GRATUITS les 24 numéros Ou abonnez-vous en ligne : www.presse-bisontine.fr Rende z-Vous La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 45 Musique Une soirée chez Rossini avec Justiniana L’ensemble vocal Justiniana est en tournée du 22 au 30 août avec “La petite messe solennelle” de Rossini. La vocation de Justiniana, compagnie nationale de théâtre lyrique créée il y a trente ans, est de démocratiser et de l’amener là où il ne va pas. Sur les routes cet été, la compagnie prendra la direction des petits villages de Franche-Comté pour élire domicile, le temps d’un soir, dans les cours de château. Le spectacle sera précédé d’une déambulation musicale et culinaire à travers le village. Une idée venue de la personnalité même de Rossini, bon vivant, amateur de bonne chère et de bon vin. Douze soliste uniront leurs voix pour magnifier la partition exceptionnelle du maestro. Cette adaptation inédite de “La petite messe solennelle” prend le spectateur par la main et le guide sur le chemin facétieux imaginé par Rossini. cette année, la tournée passera par cinq villages (à partir de 19 h 30) : Ollans (Doubs) le 22 août, Magny-lèsJussey (Haute-Saône) le 28, Brans (Jura) le 24, Montigny-lès-Arsures (Jura) le 26 et Morvillars (Territoire-deBelfort) le 30. Renseignements au 03 81 82 34 43 Sculptures Antoine Aranda expose à Dole président Hollande qu’on pensait mou et manquant de volonté et qui peu à peu s’affirme et qui a la volonté d’avancer. Je fais ce parallèle amusant entre Nicolas Sarkozy qui me fait “Tous penser à Abdoulaye Wade (l’ancien prémes sident) en plus jeupersonnages ne, et Macky Sall ressemblerait donc sont universels.” plus à François Hollande. Des gens qui prennent des décisions et qui avancent alors qu’on n’aurait pas cru cela d’eux. L.P.B. : Le musée dont vous terminez la construction à Dakar a été financé grâce à la vente de certaines de vos œuvres. Qui achète du Ousmane Sow ? O.S. : Il y a des collectionneurs un peu partout, en France, au Japon notamment. Et un seul au Sénégal. Le lieu d’exposition de Dakar a été entièrement financé sur mes fonds propres, sans aucune aide publique. Sa construction est bientôt terminée. Ceci dit, mes œuvres pourront continuer à voyager et être exposées à travers le monde. L.P.B. : Êtes-vous sensible à d’autres formes d’art contemporain ? O.S. : Parmi les artistes que j’admire, je cite volontiers Rodin pour les plus anciens, Giacometti ou encore Kandinsky. J’avoue avoir un peu plus de réticences avec d’autres formes d’art contemporain comme par exemple cette œuvre qui consisterait à empiler un frigo et un coffre. Ce genre d’œuvres est une sorte d’usurpation. Il y a aussi beaucoup d’artistes fumistes. Un des critères essentiels pour moi, c’est quand un ouvrier qui ne fréquente jamais les musées commente mes sculptures et qu’ils disent, “ah là, il y a du boulot !” Le jugement est là. Il y a des artistes qui parlent beaucoup peut-être pour compenser le manque de travail… I Propos recueillis par J.-F.H. Exposition Ousmane Sow Besançon, jusqu’au 15 septembre Citadelle, hangar aux manœuvres (grandes sculptures) Musée des beaux-arts (petits formats) BULLETIN D’ABONNEMENT Le sculpteur bisontin est l’invité d’honneur d’une ambitieuse exposition d’art contemporain qui se tient cet été à Dole, à plusieurs endroits de la ville à travers une déambulation urbaine. Il exposera sur trois sites. En extérieur porte d’Arans avec un bronze de 2,77 m logé dans une fontaine au centre d’un rond-point, au musée et à la chapelle des jésuites. Au total, 36 artistes français et étrangers ont produit les créations originales de cette manifestation artistique et culturelle, qui investit le centre-ville de Dole et ses espaces publics, sur le circuit touristique et patrimonial du “Chat perché”. Une véritable exposition urbaine à ciel ouvert, où les œuvres présentées sont de tous les styles, de toutes “les griffes” et de toutes les techniques (peintures, graffs, sculptures, installations), mais résolument contemporaine. À découvrir également 200 chaises réalisées par des jeunes de Dole et de l’agglomération dans le cadre d’un projet pédagogique mené au printemps 2013. Les artistes vous invitent à “ronronner”, à “miauler” ou à vous détendre auprès de leurs œuvres singulières. Jusqu’au 15 septembre à Dole (Jura) - Renseignements au 03 84 72 11 22 Théâtre Soirs d’été au Centre diocésain Au cœur de Besançon, le Théâtre de la Clairière et le Centre diocésain proposent un festival pour retrouver les joies sereines du théâtre populaire, explorer quelques-unes de nos racines à travers un théâtre qui “n’empêche pas la musique” du 18 juillet au 2 août. Le jeudi 18 et le vendredi 26 juillet à 21 heures, “Cabaret pour un été”, du théâtre musical avec le concours involontaire de Bach, Anton Tchékhov, Jean de la Fontaine, Nino Rota, Kurt Tucholsky, Serge Gainsbourg, Ray Ventura, Michel Legrand, Yann Tiersen, Haendel, Charles Aznavour, etc. par le Théâtre de la Clairière (6 acteurs et musiciens). Mardi 23, mercredi 24, lundi 29 et mardi 30 juillet à 21 heures “L’Annonce faite à Marie” de Paul Claudel mise en scène Pierre Louis. La pièce de Claudel la plus jouée dans le monde donnée ici dans sa version définitive pour la scène. Jeudi 1er août à 18 h 15, Fragments de l’Ecclésiaste et Le Sermon sur la mort de Bossuet, lecture théâtralisée par deux comédiens du Théâtre de la Clairière. D’autres animations sont programmées jusqu’au 2 août. Renseignements et réservations au 03 81 25 17 17 ou au 06 63 65 18 58 Édition La Franche-Comté, en mots fléchés Découvrir la Franche-Comté par le jeu, en résolvant des grilles de mots fléchés, retrouver les noms des communes, des cours d’eau, des châteaux, des petites cités comtoises de caractère, des quartiers de grandes villes, mais aussi des célébrités franc-comtoises, des personnages et des événements historiques, tel est le but de ce recueil. Ce livre ne s’adresse pas seulement aux personnes connaissant la Franche-Comté et désirant tester leur savoir, mais aussi à celles qui souhaitent la découvrir. En effet, seuls les noms à inscrire sur fond gris répondent à des questions sur la Franche-Comté. Les autres mots ou noms répondent à des questions relatives à la culture générale, comme dans toute autre grille de mots fléchés. Bulletin à remplir et à retourner accompagné de votre règlement à l’adresse suivante : LA PRESSE BISONTINE B.P 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX La Franche-Comté par les mots fléchés Georges Bidalot - 9,90 euros - Éditions du Belvédère 1 an (12 numéros) = 27,50€ au lieu de 30€ soit 1 numéro gratuit 2 ans (24 numéros) = 52,50€ au lieu de 60€ soit 3 numéros gratuits Nom ....................................................................................................... Prénom .................................................................................................. N°/Rue .................................................................................................. Code ......................... Ville ....................................................................... Téléphone ................................. Email .................................................... En application de l’article 27 de la loi du 6 janvier 1978, les informations ci-dessus sont indispensables au traitement de votre commande et sont communiquées aux destinataires la traitant. Elles peuvent donner lieu à l’exercise du droit d’accès et de rectification auprès de La Presse Bisontine. Vous pouvez vous opposer à ce que vos nom et adresse soient cédés ultérieurement. Tarifs étrangers et DOM TOM : nous consulter. Exposition À la découverte de l’habitat bisontin d’autrefois Jusqu’au 31 décembre, le Musée du Temps accueille une exposition originale intitulée “Besançon et ses demeures, du moyen âge au XIXème”. Agrémentée de photographies et de textes, cette exposition est directement inspirée du livre du même nom que la Région publie aux éditions “Lieux-dits.” L’ouvrage retrace l’histoire de l’habitat bisontin du Moyen Âge au XIXème siècle, de la maison ordinaire à l’hôtel particulier : cours intérieures, jardins, escaliers, caves, greniers, annexes, intérieurs de maisons et autres aspects architecturaux. Toutes ces photographies et les textes ont été réalisés par la Région Franche-Comté. Le service Ville d’art et la Direction des musées du Centre se sont chargés de la mise en scène de l’exposition. Palais Granvelle à Besançon, du 28 juin au 31 décembre, du mardi au samedi de 9 h 15 à 12 heures et de 14 heures à 18 heures, le dimanche de 10 heures à 18 heures, fermé le lundi 46 AGENDA MUSIQUE La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 Des projets pour le groupe bisontin Archael, la chevauchée fantastique Le trio folk se produira sur scène cet été avec les musiciens de l’ensemble Tétraktys. Une rencontre qui donne à la musique d’Archael une dimension harmonique nouvelle. rchael ne répond pas aux codes des musiques trop formatées qui envahissent les ondes avant de se délaver. Le trio composé de deux guitaristes et d’un claviériste chasse sur d’autres terres que celles de la mode éphémère. Un sol fertile qui se travaille sur la durée, dans lequel germent des textes et des mélodies qui nous entraînent dans une chevauchée vers l’horizon lointain d’un monde passé ou à venir, allez savoir. Il y a dans la musique d’Archael un accent médiéval, presque chevaleresque. C’est une fresque teintée d’influences diverses. Des amateurs du genre y retrouveront le style de Malicorne, un groupe majeur de la scène folk. David Bing, guitariste et co-fondateur de ce groupe au nom céleste, assume ce parti pris musical. “Notre musique est folk, épique, avec quelques influences celtiques et médiévales. Dans notre dernier album, “Les rêves d’ailleurs”, nous avons traité la thématique de l’héroïsme sous toutes ses formes” dit-il. Sorti en 2011, cet album est le troisième du groupe bisontin qui a dix ans cette année. Le trio continue d’explorer un univers qui lui est cher. Le fil conducteur à ses com- A Nicolas Lesouhaitier, Thomas Vuillemin, David Bing, le trio Archael. positions est un dialogue entre les guitares acoustiques qui s’envolent sur les harmonies puissantes du clavier de Nicolas Lesouhaitier. Puis il y a l’association des voix de David Bing et Thomas Vuillemin, qui donnent de la force aux textes. En revanche, il n’y a ni batterie, ni basse, des instruments qui auraient sans doute leur place dans des chansons d’Archael pour cuirasser les ambiances et structurer le rythme. Là encore, c’est un choix artistique qui en amène d’autres. En effet, le groupe bisontin a travaillé plusieurs mois avec l’orchestre universitaire de Besançon et ses quarante musiciens dirigés par Loïc Sébile. “À la base, notre musique est faite pour être orchestrée. Nous avons dû arranger, écrire, ajuster les morceaux, pour greffer l’orchestre.” Les répétitions ont débouché au printemps sur quatre concerts symphoniques qui ont réuni plus de 800 spectateurs. “C’était magnifique” raconte David Bing. L’histoire ne s’arrête pas là. Archael a des projets avec l’ensemble de musique de chambre Tétraktys. Les premiers liens se sont tis- sés entre eux lors de l’enregistrement de l’album “Les rêves d’ailleurs” auquel la violoniste Dominique Miton et le violoncelliste Thomas Nicol ont apporté leur concours. Le 16 août, Archael et Tétraktys seront ensemble sur la scène de la cour du palais Granvelle pour un concert exceptionnel. Trois jours plus tôt, ils seront aux forges de Fraisans pour une résidence suivie d’un concert le 14 août. Dès la rentrée, le trio Archael poursuivra sa route. Plusieurs dates sont déjà calées, et en particulier des show cases dans les magasins Cultura partout en France. Le groupe part à la rencontre de son public et fait vivre son album. Peut-être croisera-t-il sur sa route un manager qui le prendra sous son aile pour une échappée belle dans le paysage musical où il faut batailler pour trouver sa place. I T.C. La rencontre avec l’orchestre universitaire de Besançon pourrait être le point de départ à un quatrième album. Concert Archael - Tétraktys, le 16 août, cour du Palais Granvelle à Besançon - www.archael.net/site/ LE PORTRAIT RELIGION La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 47 L’exorciste du diocèse Max de Wasseige a rendez-vous avec le “Diable” Max de Wasseige est devenu franciscain après avoir entendu une voix qui ne l’a jamais quitté. Sa grand-mère avait elle-même vu la Vierge. Des rites et une parole forte, sans oublier l’humour. C’est avec cela que le frère Max de Wasseige panse des blessures de l’âme des personnes qui le consultent. Exorciste du diocèse depuis 17 ans, il passe son temps à “désangoisser” les gens. Besançon, dans le hall d’accueil du Centre Diocésain, une inscription sur une porte intrigue. Sur la plaque on lit : “Service de l’exorcisme”. Tiens, cette pratique religieuse qui consiste à libérer un individu entravé par des forces démoniaques n’a donc pas disparu ? En tout cas, ceux qui pensent qu’elle est d’une autre époque seront surpris du contraire. Dans son petit cabinet, sobrement meublé de deux fauteuils et d’une table basse, le père franciscain Max de Wasseige reçoit jusqu’à cinq personnes par après-midi, du mardi au samedi. Il est l’exorciste du diocèse de Besançon depuis 17 ans. “Dès que je dis que je suis exorciste, cela provoque chez mon interlocuteur une angoisse et plein de questions” observe-t-il. La fonction n’est pas banale et suscite une curiosité naturelle immédiate. Elle renvoie à un sentiment confus de crainte et de fascination pour la chose diabolique qui traverse les siècles. Mais elle fait surtout écho à beaucoup de fantasmes dont s’est nourri le cinéma d’horreur. Dans le genre, le film “l’Exorciste” (1973) de William Friedkin est un des plus célèbres. “Je l’ai vu. C’est mauvais comme tout. Il y a plus de violence À que de vérité. Je ne crois évidemment pas à cela” commente le frère franciscain dans un accent belge à peine dissimulé qui le trahit sur sa nationalité. Ce sensationnalisme effrayant est bon pour le 7ème art. Car sa vie n’est pas celle d’un prêtre en lutte quotidienne avec le diable personnifié. “L’exorciste est un homme saisi par Dieu qui sent le besoin d’aider les gens à se désangoisser de ce qui est négatif, de tout ce qui est mal.” Le plus souvent, ceux qui poussent la porte de Max de Wasseige le font pour exprimer un mal-être, une détresse profonde, plus que pour se débarrasser du diable. Des souffrances qu’ils ont enfouies en eux, et dont beaucoup n’ont jamais parlé. Ils se présentent rue Mégevand dans l’espoir de rencontrer enfin quelqu’un capable de les libérer de leur fardeau. Ils arrivent là sur les conseils d’un ami, d’un prêtre, d’un voyant et parfois même de leur psy. “Certaines personnes me disent “j’ai tout raté, et vous êtes la dernière porte à laquelle je frappe.” Les “patients” qui l’appellent parfois “docteur” viennent avec cette idée que l’exorciste a un pouvoir libérateur. Le franciscain ne juge jamais, il ne moralise pas. Là où la société condamne, lui écoute. Son statut même d’homme d’Église crée un contexte propre à la confidence. “Des gens que je n’ai jamais rencontrés auparavant me racontent leur vie. J’entends beaucoup de choses par rapport à des enfances difficiles, à la sexualité, à l’argent. C’est assez incroyable.” Le dialogue s’établit, et la parole du prêtre soulage au moins. “Par expérience, lorsqu’on parvient à verbaliser une souffrance, on met de l’ordre dans le “Je ne désordre.Avec des mots suis pas un choisis, j’essaie de susgourou, mais citer en la personne le désir de vivre. Je ne un passeur suis pas un gourou, de vie.” mais un passeur de vie. Je suis très humble par rapport à mon travail. J’ai souvent le sentiment que mes paroles passent par moi, mais ne sont pas de moi” explique Max de Wasseige qui a collaboré pendant dix ans avec un psychiatre. La crédibilité de l’exorciste passe aussi par quelques rites nécessaires et attendus qu’il a “bricolés” à partir de prières et de bougies et qu’il adapte à chaque interlocuteur. 80% des gens qui prennent rendezvous ne sont pas des chrétiens. Ce sont des hommes et des femmes de tous les âges (y compris des enfants) et de toutes les classes sociales. “J’ai de tout : salarié de sex-shop, gendarme, médecin, pilote de ligne, des musulmans, des patrons d’entreprise. Je passe mon temps à désangoisser les gens. C’est tout le contraire de certains charlatans qui exploitent cette misère humaine.” L’activité de son cabinet est finalement le reflet des turpitudes de la société dans laquelle il est “plus commode de se dire possédé que de reconnaître qu’on va mal et qu’on est plus capable de gérer sa vie.” Dans son carnet de rendez-vous bien rempli, ceux qui se disent habités par le malin ou sont convaincus d’être frappés de malédiction sont rares. Mais le fransciscain qui avait mis Lucifer au placard quand l’évêque lui a demandé de devenir exorciste, est préparé à les accueillir. Il a longtemps étudié le diable dans la spiritualité. “J’ai entendu des personnes me dire : “le diable m’a griffé” ou “quand je me regarde dans la glace, je me vois avec des yeux diaboliques.” D’autres encore m’expliquent qu’il les a violés, qu’il est assis à côté de leur lit la nuit. Ils prétendent sentir son parfum, et me le décrivent : “il a la forme d’un chien.” Une personne m’a dit un jour : “je lui ai coupé une patte. Il a des pieds de biche et de longs ongles noirs.” Une autre encore m’a rapporté que le diable lui a demandé de se donner trois coups de couteau.” Pour Max de Wasseige, ces manifestations démoniaques sont là encore l’expression d’une grande souffrance à la frontière avec la maladie mentale. Il n’est pas impressionné par ces propos qui en dérouteraient plus d’un. En revanche, il fait preuve d’une grande compassion à l’égard de ces personnes. “Chacun a son diable imaginaire. Pour ma part, je ne personnalise pas le diable, mais je crois aux puissances du mal qui s’expriment à travers le monde. Par exemple, le génocide du Rwanda en est une illustration” analyse le prêtre qui collabore étroitement avec les psychiatres. D’ailleurs des médecins de la place lui ont déjà adressé des personnes qui prétendent être habitées et qui demandent à être exorcisées. L’eau bénite plus forte que les neuroleptiques ? Nous dirons que ces deux accompagnements se complètent. “En 17 ans, je n’ai fait que trois exorcismes avec tous les rituels qui vont autour. La plupart m’avaient été demandés par des psychiatres. Une fois, j’ai fait venir le S.A.M.U. pour une personne qui délirait. Je n’ai pas le pouvoir de régler quarante ans de souffrance d’un coup de baguette magique” avoue-t-il. Max de Wasseige se déplace rarement dans le diocèse. Mais il lui arrive de se rendre chez des particuliers, à leur demande, car ils sont effrayés par les bruits étranges qu’ils entendent dans leur maison. Le franciscain connaît bien ce phénomène de “l’esprit frappeur”. Méthodiquement, il bénit chaque pièce et clôt la séance par cette parole forte et immédiatement efficace : “C’est terminé.” Très souvent, il a recours à l’humour pour apprendre aux gens à tourner en dérision ce qui génère l’angoisse, comme si le rire était le meilleur pied-de-nez qui puisse être fait au diable. S’il devait faire payer ses consultations, le frère Max serait assis sur une mine d’or. En 17 ans, l’homme avoue s’être enrichi, mais seulement de ces rencontres diverses, qui lui ont donné une profondeur de vie et qui le grandissent humainement. Il remercierait presque Dieu, d’avoir mis le “Diable” sur son chemin. I T.C.