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VALLÉE DU DESSOUBRE
12 AU 22
JUILLET
DU
Dimanches et 14 juillet
inclus
Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon
www.presse-bisontine.fr JUILLET-AOÛT 2013
N° 145
2,50€
PORTES OUVERTES
à l’usine
MANÈGES
POUR
LES ENFANTS
PRIX
EXCEPTIONNELS
PORTES OUVERTES
SPÉCIAL ÉTÉ
Photo : David Lefranc.
COULISSES ET SECRETS
DE LA CITADELLE
LE DOSSIER en p. 23 à 28
p. 12
ENQUÊTE
Les nouveaux déserteurs de l’armée
Homme
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L’événement p. 6 et 7
Commerce : l’étude
qui minimise l’impact
futur du tramway
du 26/06/13
26/06/13 au 30/07/2013
30/07/2013 inclus
inclus
Kévin, Naïm, Guillaume… Ils ont décidé de déserter les
rangs de l’Armée de Besançon. Traduits devant les tribunaux, ils sont passibles de sanctions. Témoignages.
L’ÉVÉNEMENT
BESANÇON s CHATEAUFARINE s PONTARLIER
Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - [email protected]
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RETOUR SUR INFO - BESANÇON
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
Éditorial
Trêve
“Voilà l’été j’aperçois le soleil, les
nuages filent et le ciel s’éclaircit” disait
la chanson. Cette parenthèse estivale tombe sans doute plus que d’autres
années, à point nommé. Le printemps
aura été plombé non seulement dans
le ciel, mais surtout par un climat
délétère qui semble avoir sapé le
moral des Français, plus irascibles
que jamais. Il faut dire qu’outre la
météo, les motifs de colère étaient
nombreux en ce printemps calamiteux. Sur ce point, ce n’est pas terminé puisqu’on sent encore les
remugles des innombrables affaires
qui ont secoué la France flotter dans
l’atmosphère de ce début d’été : on
croyait le paroxysme atteint au moment
de la trahison d’État du fraudeur Cahuzac, mais au fil des semaines on voit
que cet exilé fiscal n’est peut-être
qu’un arbre qui cache une forêt plus
sombre encore. Puis a surgi
l’interminable feuilleton Tapie qui met
au jour une organisation quasi-mafieuse d’un État dont les têtes ont définitivement perdu leurs repères. Passons sur les pratiques validées au
profit d’un Claude Guéant qu’on croyait
être un des plus loyaux serviteurs de
l’État. On s’est là encore trompé. Arrêtons là cette litanie qui explique en
grande partie pourquoi en ce début
d’été enfin ensoleillé, les Français ont
plus que jamais l’impérieux besoin de
couper avec ce climat. Alors un conseil,
un seul : décrochez, relativisez, respirez et pour ceux qui le peuvent,
faites une trêve loin de votre quotidien et du marasme ambiant qui plombe le moral de la France. Pour les
autres, le conseil que nous leur suggérons est de profiter à plein des
innombrables animations et activités
qu’offre le Grand Besançon, comme
à son habitude, en période estivale.
Passer une journée à randonner dans
la vallée du Doubs ou sur les collines
bisontines, enchaîner avec la visite
d’un musée, s’échapper à l’assut de
la Citadelle qui offre tant à voir cet
été et terminer sa journée dans un
des nombreux festivals programmés
en région. Histoire d’égayer cette
période estivale qui doit se vivre ici
comme une parenthèse salutaire avant
une rentrée qui ne s’annonce peutêtre pas sous des auspices forcément
réjouissants sur tous les plans. D’ici
là, excellent été à tous. I
Jean-François Hauser
est éditée par
“Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie
B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX
Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81
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S.I.R.E.N. : 424 896 645
Directeur de la publication :
Éric TOURNOUX
Directeur de la rédaction :
Jean-François HAUSER
Directeur artistique : Olivier CHEVALIER
Rédaction :
Édouard Choulet,
Thomas Comte, Jean-François Hauser.
A collaboré à ce numéro :
Morgane Bretillot.
Régie Publicitaire :
François ROUYER au 06 70 10 90 04
Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641
Dépôt légal : Juin 2013
Commission paritaire : 0217I79291
Crédits photos : La Presse Bisontine,
C.G. 25, C.P.B.
L’actualité bouge, les dossiers évoluent.
La Presse Bisontine revient sur les sujets
abordés dans ses précédents numéros,
ceux qui ont fait la une de
l’actualité de Besançon. Tous les mois,
retrouvez la rubrique “Retour sur info”.
Chômage :
Besançon
s’en tire mieux
Bienvenue aux Terrasses
de la Gare d’Eau
e ciel joue des tours à
Manet Marcand. Lorsqu’il
pleut, la responsable des
Terrasses de la Gare d’Eau
est dans l’impossibilité d’ouvrir
la brasserie de plein air. Depuis
le début du printemps, Madame est servie ! “C’est le matin,
en fonction du temps que la
journée se décide. Je gère au
jour le jour” remarque Manet
Marcand qui entame sa quatrième saison dans cet établissement. Les Terrasses de la Gare
d’Eau sont la propriété du
Conseil général du Doubs. Dans
le cadre de sa politique de mise
en valeur et d’animation du parc,
L
le Département a mis en place
il y a cinq ans ce service de restauration rapide sur place et à
emporter dont il a délégué la
gestion à un prestataire privé,
la S.A.R.L. le Gouverneur de
Vauban en l’occurrence.
Dès qu’il fait beau, c’est un vrai
plaisir de venir s’installer sur la
terrasse en bois ombragée, qui
domine le plan d’eau. Le cadre
est tranquille, à l’abri de l’agitation
de la ville. Toute la journée, les
promeneurs s’attablent le temps
d’une pause-café ou d’un repas.
“Tous les midis, il y a un plat du
jour. Il est consultable sur facebook. Le samedi et le dimanche
La clientèle
s’installe aux
Terrasses de la
Gare d’Eau
pour profiter
du cadre.
L’établissemen
t est ouvert en
fonction de la
météo d’avril
à octobre.
nous proposons un brunch de
11 heures à 15 heures. Pour le
soir, il y a la planche apéritif”
détaille Manet Marcand. En juillet
et en août, les Terrasses de la
Gare d’Eau sont ouvertes jusqu’à 23 heures. Plusieurs animations musicales viennent
ponctuer la saison. Chaque mercredi soir, il y a même des cours
de salsa. L’été sera chaud ! Espérons-le. I
Renseignements :
06 22 16 74 42
Facebook Les Terrasses
de la Gare d’Eau
Besançon classée “meilleure” ville de France concernant l’augmentation du chômage depuis 2008.
ous l’avions indiqué
dans le précédent dossier de La Presse Bisontine consacré à l’emploi dans
le Grand Besançon et une
étude du très sérieux Centre
d’observation et de mesure
des politiques sociales (Compas) vient corroborer nos
chiffres. Selon l’organisme
spécialisé dans l’observation
sociale territoriale et l’analyse
des besoins sociaux, “c’est
la ville de Besançon qui
connaît la plus faible progression du chômage depuis
2008 : + 13 % tout de même”
souligne l’étude rendue en
avril dernier. Besançon arrive en effet en dernière position
concernant
l’augmentation du chômage
parmi 93 grandes villes de
France.
Parmi les dix communes où
le nombre de chômeurs a le
plus augmenté ces dernières
années, on retrouve des villes
qui étaient déjà en situation
très difficile fin 2008. À Vénissieux, Dunkerque et Cergy-
N
Pontoise, l’indice Compas
était déjà supérieur à 9 %.
Une commune comme Dunkerque, qui était déjà à plus
de 9,5 % de chômeurs, a vu
son nombre de demandeurs
d’emploi de catégorie A progresser de 66 %. Perpignan,
qui était déjà à 14,4 % enregistre + 39 % de chômeurs.
Et la progression n’est pas
mince même dans les communes les mieux situées en
2008. La ville de Mérignac
par exemple figure parmi
celles qui ont connu la plus
forte hausse de l’ensemble
des communes françaises,
avec + 53 %. “Le chômage
y a littéralement explosé” note
l’étude Compas.
Parmi les villes qui ont “limité la casse” comme Besançon qui partait tout de même
de 10,8 % de demandeurs
d’emploi en 2008, on trouve
aussi Mulhouse avec une des
hausses les plus modérées
(+ 24 %), mais avait déjà
15,7 % de chômeurs en
2008. I
Hôpital : la navette des employés fait réagir
D
ans son numéro d’avril, La Presse
Bisontine a rencontré une partie du
personnel de l’hôpital Minjoz de Besançon pour évoquer le nouvel établissement,
renforcé depuis octobre dernier par la venue
de 1 000 nouvelles supplémentaires suite
au déménagement de Saint-Jacques. Un
changement qui n’est pas sans conséquences : difficulté de stationnement, réorganisation dans les services, afflux de nouveaux patients…
Dans un de nos articles, nous évoquions
la possibilité pour le personnel de disposer d’une navette pour faciliter le stationnement. Patricia, aide-soignante dans les
blocs opératoires (niveau -1) est désabusée : “Employée à l’hôpital depuis 25 ans,
je lis que l'hôpital a mis à disposition du
personnel une navette pour faciliter le stationnement. Youpi, l’hôpital est merveilleux !
Mais vous avez oublié de mentionner que
ces navettes ont des horaires très restrictifs. À savoir de 7 heures à 9 heures, heures
où ça ne coince pas et de 16 heures à
18 heures !” Pour arriver à l’heure, l’employé
dit arriver à 12 h 15 pour travailler à 13 h 35.
“Et à 9 heures pour 10 heures parce que
plus de navette ! À mon avis, les navettes
du parking devraient avoir une amplitude
d’horaire de 8 heures à 13 h 15 le matin
avec un retour de 16 heures à 21 h 30. À
ma connaissance et au - 1 où je travaille,
un nombre important d’horaires existe :
6 h 25, 7 h 15, 7 h 30, 8 heures, 8 h 30,
9 heures, 10 heures, 10 h 30, 10 h 55,
12 h 30, 13 h 35. Certaines personnes
enchaînent journées de travail et gardes
ou astreintes, devant repartir à n’importe
quelle heure de la nuit” dit Patricia. Bref,
c’est l’anarchie du stationnement… L’arrivée
prochaine du tramway promet de régler
ces désagréments. Patricia avoue avoir
une technique : “Venir très tôt (à 9 heures
pour 10 heures et 12 h 15 pour 13 h 35),
tourner en attendant une place, me garer
dans ce fameux parking, et descendre à
pied… transpirante avant d’avoir com- Une aide-soignante au bloc opératoire de l’hôpital Minjoz estime que les
mencé le travail.” I
horaires de la navette destinée au personnel sont trop restrictifs.
Vallée du dessoubre
12 au 22
juillet
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dimanches et 14 juillet inclus
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4
L’INTERVIEW DU MOIS
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
POLITIQUE
Julie Baverel
“Le centre fera la différence aux municipales”
À 39 ans, la présidente
du MoDem du Doubs
fait partie de la nouvelle
garde du parti de
François Bayrou. Elle est
pleine d’enthousiasme
et d’espoir pour les
prochaines élections
municipales.
a Presse Bisontine : Philippe Gonon a
démissionné de la présidence du
MoDem du Doubs en février. Il a rejoint
l’U.D.I. Comment avez-vous réagi à sa
décision vous qui étiez assez proche de lui ?
Julie Baverel : Nous avons pris acte de
son départ. Ce n’est parce que Philippe Gonon a quitté notre parti politique
que plus rien ne se passe au MoDem.
Il était président départemental, soit,
mais il y a des militants et des sympathisants qui font la vie du Mouvement Démocrate.
L
L.P.B. : Était-ce dans vos projets à terme de
prendre la présidence du MoDem dans le
Doubs ?
J.B. : Initialement, ce n’était pas dans
mes projets. Quand Philippe Gonon
est parti, il fallait un président pour
le remplacer. Il était hors de question
d’organiser des élections internes à
une échéance aussi proches des municipales. Comme j’étais conseillère nationale MoDem, et ainsi cadre référent
dans le Doubs, j’ai été désignée pour
assumer cette fonction.
L.P.B. : Le départ de Philippe Gonon n’est-il
pas le signe d’une scission dans votre parti
qui a pour conséquence de l’affaiblir ?
J.B. : Non, c’est tout le contraire. Ceux
qui avaient une sensibilité centre droit
sont partis à l’U.D.I. Je suis moi-même
assez surprise, car on a retrouvé rapidement notre équilibre. Le départ de
Philippe Gonon a laissé place à un
bureau plus collégial avec des membres
qui sont devenus acteurs. Notre équipe est une alliance de la jeunesse et
de l’expérience. L’objectif de chacun
est d’imposer le MoDem comme une
force politique locale. Pour cela, on a
transformé notre site Internet, on est
présent sur les réseaux sociaux. Nous
sommes actifs.
L.P.B. : Mais dans les faits, le MoDem dispose d’assez peu d’élus il faut bien l’admettre ?
J.B. : Le MoDem a en effet un déficit
d’élus siégeant dans les assemblées
des collectivités locales. On espère
inverser la tendance lors des prochaines
élections en faisant entendre la voix
du MoDem.
L.P.B. : Serez-vous candidate à Besançon ?
J.B. : Non. En 2014, je serai candidate
pour siéger au conseil municipal de
Vorges-les-Pins, la commune où je réside. Philippe Gonon aurait souhaité
que je me présente à Besançon. Pour
cela, il aurait fallu que j’aie une adresse en ville, au minimum un garage.
Cela va à l’encontre de mes principes.
Je suis une citoyenne engagée. Je ne
triche pas avec les électeurs.
L.P.B. : Alors qui conduira la liste ?
J.B. : Le MoDem sera présent aux municipales de Besançon. La tête de liste
sera investie au niveau national. Pour
l’instant, il y a quatre voire cinq can-
Julie Baverel
estime que le
centre fera la
différence lors
des prochaines
municipales à
Besançon.
didats possibles. Ce qui est sûr, c’est permettre de déterminer les points sur
qu’il n’y aura pas de parachutage. Le lesquels nous ne transigerons pas. Le
plus important à mon sens, c’est le pro- centre fera la différence aux municijet pour la capitale régionale, sur lequel pales.
nous travaillons actuellement, et la
capacité que nous aurons à le défendre. L.P.B. : Jean-Louis Fousseret a tenté de
convaincre Michel Josse, un des piliers du
L.P.B. : Qu’est-ce qu’il faudrait changer à Besan- MoDem de rejoindre sa liste. Comment avezvous réagi ?
çon ?
J.B. : Besançon souffre d’un vrai défi- J.B. : Il est vrai que d’autres mouvecit d’image. Pourtant, elle profite d’une ments politiques ont contacté des pervie culturelle et associative, d’une bon- sonnes comme Michel Josse, président
ne situation géographique, d’une proxi- délégué, Odile Faivre-Petitjean,
mité avec la Suisse. Malgré cela, on ne conseillère municipale à Besançon et
parvient pas à vendre ce cadre de vie vice-présidente, ou moi-même.À l’heure
à des entreprises pour qu’elles actuelle, nous travaillons ensemble
s’installent ici. D’autres, qui sont en sur un projet MoDem pour les muniplace, ne parviennent pas à faire venir cipales qui offrira aux Bisontins des
des collaborateurs. Une campagne de propositions réalistes, humanistes et
communication pour vendre Besançon novatrices. Notre parti prône
suffirait-elle à changer les choses ? Je l’ouverture, l’union et le rassemblene le sais pas.
ment autour de nos valeurs, autour
des projets et autour des hommes. Dans
L.P.B. : Dans sa stratégie, le MoDem est-il prêt cet esprit, nous écoutons et échangeons
à faire alliance avec une autre liste aux muni- avec des représentants d’autres mouvements mais vous comprendrez que
cipales ?
J.B. : Nous ne sommes pas opposés à ce qui nous préoccupe aujourd’hui, c'est
des listes de rassemblement. Plus une bien notre projet pour les Bisontins.
majorité est diverse et meilleure est Ces échanges sont une reconnaissance du rôle que nous pourrons jouer lors
la représentativité des citoyens.
de ces municipales.
L.P.B. : Alors qui de Jean“Nous
Louis Fousseret ou de L.P.B. : Le tram est-il, selon vous, un sujet de
n’avons pas Jacques Grosperrin pour- débat dans la campagne ?
riez-vous soutenir lors d’un J.B. : Nous n’étions pas favorable à ce
la même
second tour ?
tracé du tramway. Maintenant qu’il
relation au J.B. : Nous verrons bien est là, il faut arrêter de ressasser ce
quel candidat est à débat. Faisons preuve de réalisme posipouvoir.”
même d’entendre nos tif par rapport à ce moyen de transpropositions. À nous de port. Nous dirons que c’est un beau
déterminer dans quel- projet. La seule chose sur laquelle il
le mesure les projets faudra être vigilant, c’est son exploide tel ou tel candidat tation. Le tram sera-t-il rentable ?
sont compatibles avec L’avenir le dira.
nos idées. C’est pour
cela que pour les élec- L.P.B. : D’autres infrastructures peuvent-elles
tions municipales nous susciter la controverse ?
préparons au MoDem, J.B. : A mon sens, le F.R.A.C. (fonds
une charte, qui est une régional d’art contemporain) est une
sorte de grille de lec- coquille vide. En revanche, la Rodia
ture. Cet outil doit nous est une réussite. Il manque toujours
à Besançon une salle de spectacle pour
accueillir des grosses
productions et ainsi
proposer à la population une offre culturelle complète.
sion m’effraie et m’inquiète.
L.P.B. : Est-ce que l’avènement de l’U.D.I.
n’ajoute pas de la confusion au centre ?
J.B. : Nous pouvons travailler au MoDem
avec les gens de gauche et de droite.
Qu’on ne dise pas que Jean-Louis Borloo (U.D.I.) est un centriste sachant
L.P.B. : Le MoDem est tou- qu’il a appelé à voter Nicolas Sarkojours plein de bonne volon- zy.
té. Cet enthousiasme ne
se retrouve pas dans les L.P.B. : Vous faites partie des femmes enga“Pas un
urnes. Lors des dernières gées en politique. Est-ce nécessaire selon
parti
législatives, vous avez vous de légiférer pour imposer la parité ?
financièrement recueilli 2,37 % des suf- J.B. : Oui, il fallait légiférer. À titre
frages sur la première cir- d’exemple, cinq femmes seulement sièpuissant.”
conscription du Doubs et gent au Conseil général du Doubs. C’est
Philippe Gonon, 1,78 % anormal. Beaucoup de femmes ne
sur la seconde. Quel est le problème ? Est-il s’engagent pas car, lorsqu’on leur prolié à la difficulté que les électeurs auraient à pose de le faire, elles pensent ne pas
situer la place du MoDem dans le paysage être à la hauteur. Ce qui est vrai, c’est
politique ?
que nous n’avons pas la même relaJ.B. : Nous n’avons pas les moyens des tion au pouvoir que les hommes poliautres partis comme le P.S. et l’U.M.P. tiques, mais nous avons des compéPour ma campagne aux législatives, tences. La loi sur la parité amorce un
j’ai dépensé 3 000 euros. Tout le temps changement des mentalités.
que j’ai passé à écrire ma profession
de foi, je ne l’ai pas passé sur le ter- L.P.B. : Vous êtes enseignante, mère de trois
rain à rencontrer des gens. Le MoDem enfants, comment faites-vous pour tout mener
n’est pas un parti financièrement puis- de front ?
sant. C’est une des explications à notre J.B. : Je dors peu ! J’en profite pour dire
échec aux législatives.
que je suis présidente bénévole du
MoDem Doubs. Dans le cadre de mes
L.P.B. : Rien ne permet de dire aujourd’hui que fonctions, j’assiste à beaucoup de
le MoDem obtiendra l’adhésion des électeurs réunions. J’ai la chance d’avoir un mari
lors des prochains scrutins…
disponible qui m’épaule. Je pensais
J.B. : Ce qui est clair, c’est que les citoyens avoir “dégoûté” ma grande fille de la
n’ont plus confiance en la politique. politique après les législatives qui m’ont
Soit ils s’abstiennent de voter, soit par accaparée. Et bien non ! Elle a douze
dépit, ils votent pour les extrêmes. Le ans, et elle est candidate au conseil
F.N. joue sur le populisme. Nous, au bisontin des jeunes.
MoDem, on joue sur un discours de
vérité, la seule valeur par laquelle il L.P.B. :Avez-vous d’autres ambitions politiques
est possible de recouvrer la confiance en plus de participer à la vie communale de
des citoyens. On peut encore inter- Vorges-les-Pins et de présider le MoDem ?
préter l’échec de la politique comme J.B. : Je ne suis pas carriériste. Je traun rejet du bipartisme. Il y a un mon- vaille pour faire entendre cette voix
de à changer et une place à prendre du MoDem qui est la voix du bon sens
pour le MoDem. Nous devons faire bou- et de la raison. I
ger les lignes et proposer une alterPropos recueillis par T.C.
native aux extrêmes dont la progres-
BESANÇON
ÉDUCATION
5
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
Yannick Moricci
a ouvert en juin
une formation
horlogère à
Besançon. Le
fonctionnement
de son école, déjà
présente dans le
Haut-Doubs,
a été décrié.
Quelle légitimité pour cette école de formation ?
La nouvelle école d’horlogerie
ne tourne pas rond
L’association de formation et de transmission des savoirs horlogers
(F.T.S.H.) qui s’implante à Besançon est sur le point d’être poursuivie par un de ses professeurs qui n’a jamais été payé pour les
cours dispensés. Des élèves évoquent “un manque de matériel”
pour des formations à 4 800 euros. Le créateur se défend.
horlogerie fait tourner
les aiguilles des gardetemps. Les têtes aussi.
Dans ce marché florissant, certains se sont lancés dans
le business de la formation : c’est
le cas de la F.T.S.H., autrement
connue sous le nom de Formation et de Transfert des Savoirs
Horlogers installée à Montbenoît, Maîche, et depuis juin à
Besançon dans les anciens locaux
de Breitling à Palente. Cette
association (loi 1901) créée il y
a huit mois fait réagir.
Sous couvert de transmission
de savoirs, elle fait payer des formations transmises par des professeurs qui sont soit des horlogers de renom soit des retraités
du domaine. Elle en a le droit.
Elle transmet ainsi les bases du
métier.Attention, elle n’offre pas
de diplôme mais prépare ses
élèves à l’examen. Prix de
l’heure : 10 euros. C’est moins
cher que les autres sur la place,
L’
société de recouvrement. “J’ai
moins efficace aussi ?
Premièrement, des élèves se sont été très déçu du système de forplaints de la formation distillée mation. Je suis arrivé en février
dans le Haut-Doubs : “Je ne suis mais j’ai décidé de partir car la
ni satisfait des cours, ni de cer- formation était trop désordontains professeurs. Il y avait sou- née et il manquait de matériel
vent un manque de matériel et et de programme. Les gens qui
un manque de présence des profs” travaillaient sur le chronographe
témoigne l’un d’entre eux qui a étaient mélangés avec ceux qui
déboursé 4 800 euros pour préparaient le C.A.P., dit Jean600 heures données à Montbe- Marie Tissot, expert en horlogerie, formateur au C.F.H. de
noît.
Ils sont dix à avoir passé le C.A.P. Genève et créateur de trois écoles
en candidat libre au lycée de de formation en Belgique. Je suis
Morteau dont les résultats seront triste pour les jeunes.”
connus le 4 juillet. Ce premier Beaucoup ont en effet fait un
couac est corroboré par le témoi- prêt pour suivre ces cours ou
gnage d’autres élèves qui disent demandé à leurs parents de les
“n’avoir pas eu ou peu de dessin aider. Ce professeur avoue avoir
technique dans leur formation”, appelé à plusieurs reprises le
élément principal pour valider président de l’association pour
régler la situation. “Je lui ai facle diplôme.
Un professeur va même plus turé mes prestations via ma sociéloin. Il décide de poursuivre té. Il ne respecte pas ses engagel’association présidée par Yan- ments. J’engage une procédure.”
nick Moricci qui, selon lui, lui La F.T.S.H. qui délivre dans les
doit plus de 4 000 euros, via une anciens locaux de la société Breit-
ling à Besançon des formations
en horlogerie et bientôt en polissage se défend. Pour montrer sa
légitimité, l’association montre
qu’elle est adoubée par la
C.A.G.B., par le P.L.I.E. (plan
local d’insertion par l’économie)
et l’A.F.P.I. (organisme de formation professionnel industriel).
L’agglo a notamment accompagné le responsable dans la finalisation du montage du projet
en lui proposant des locaux au
sein du site de Palente et en facilitant l’acquisition de matériel
à bas prix.
Yannick Moricci, président de
la F.T.S.H., répond aux accusations : “Ce que disent les élèves
est faux ! rétorque-t-il. Avec
600 heures, on n’est jamais assez
préparé. Certains élèves ne sont
pas venus à toute la formation
parce qu’ils étaient malades ou
ils ne voulaient pas venir le samedi matin aux examens blancs.
En plus, ils ont eu une organisation d’examen scandaleuse au
lycée de Morteau (lire ci-dessous)”
dit le président de l’association.
L’accusation du professeur à son
encontre, le président en a aus-
si sa vision : “Il a été payé, même
trop payé. Il n’est plus chez nous.
Je fais travailler les élèves dans
de bonnes conditions. Les professeurs sont avec moi” expliquet-il.
S’il a créé cette association,
M. Moricci dit l’avoir fait dans
le but de permettre à des personnes de retrouver un emploi.
“Je ne fais pas d’argent. J’en fais
pour payer les professeurs et les
locaux que nous louons. Ma formation (pour le C.A.P.) est à
4 800 euros, contre 9 600 euros
au G.R.E.T.A. et 15 600 euros à
l’A.F.P.A.. Je ne fais pas d’ombre
L
au
G.R.E.T.A., d’ailleurs je travaille
avec celui de Delle. Mon objectif
est de placer des jeunes en entreprises. Dix ont pu être placés. Je
vais d’ailleurs rencontrer d’autres
entreprises pour des partenariats.”
La F.T.S.H., qui devra comme
toutes les associations organiser une assemblée générale et
présenter ses comptes, seraitelle philanthrope ? Le verdict
tombera le 4 juillet avec le résultat des élèves admis ou non en
C.A.P. I
E.Ch.
L’examen du C.A.P. remis en question ?
es candidats au C.A.P. en horlogerie qui ont passé lʼexamen
au lycée de Morteau estiment “avoir bénéficié de mauvaises
conditions dʼexamens.” Ils se sont réunis en collectif et ont
adressé une lettre au recteur dʼacadémie dans laquelle ils pointent du doigt les dysfonctionnements : manque de matériel, nonrespect de lʼanonymat et ouverture des plis avant le début de
lʼépreuve ou encore travail sur un mouvement chinois. Le recteur
dʼacadémie a ordonné une enquête. Il nʼa pas donné suite à nos
questions. I
6
L’ÉVÉNEMENT
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
L’ÉTUDE OFFICIELLE
QUI MINIMISE
LES EFFETS DU TRAM
L’été s’annonce chaud pour le maire et
président d’agglo. Après la démission des
deux présidents de la commission
d’indemnisation du tramway, suivie de
l’annulation par la cour administrative de
Nancy du jugement du tribunal
administratif Besançon qui avait jugé non
recevable une requête contre la
déclaration d’utilité publique du tramway,
voilà qu’une étude que La Presse Bisontine
dévoile en exclusivité casse les espoirs et
les attentes. Selon le diagnostic établi par
un cabinet d’études missionné par la
S.E.D.D., la mise en service du tramway
n’incitera pas les Bisontins à venir
davantage au centre-ville pour consommer.
Coup dur. Le tram serait-il un mirage du
développement économique local ?
AFFAIRES
EXCLUSIF
500 Bisontins sondés et un
Les contours de
l’enquête choc
La Presse Bisontine s’est procuré une étude réalisée en mai sur le commerce en
centre-ville. On apprend que la fréquentation en cœur de ville ne changera pas pour
deux Bisontins sur trois après la mise en
service du tram. Un désaveu ?
es commerçants de la boucle, dont le moral est à l’image
de leurs prix, soldé, feront grise mine à la lecture de cette étude demeurée secrète jusque-là. La S.E.D.D. (Société d’équipement du département du Doubs) a commandé au cabinet C.2.J. Conseil un diagnostic sur le commerce en
centre-ville. Le maire Jean-Louis Fousseret, qui a toujours promis aux forces vives commerciales une augmentation de la fréquentation des chalands au centre une fois le tram en service,
devra revoir son discours. C’est en tout cas ce que révèle, à la
page 38, ladite étude. À la question “Viendrez-vous plus souvent
dans le centre-ville après la mise en service du tram ?”, 305 personnes qui disent “non” (soit 64 %) contre seulement 170 “oui”.
La fréquentation ne changerait donc pas pour environ 2 personnes sur 3.
Pour ceux qui utiliseront le tram, les arguments sont simples :
“Facilité d’accès (cité 35 fois), son caractère pratique (27 fois),
plus rapide que le bus (13), par curiosité (11 fois), plus de problème de stationnement (7 fois).”
Sur les 500 personnes interrogées, 274 annoncent en revanche
que le tram ne les incitera pas à venir plus souvent. Ils argumentent : “Le tram ne changera pas mon comportement (66 fois),
L
Plusieurs difficultés
Le tramway attaqué
dans sa légitimité
Décision de justice, étude sur le commerce défavorable,
démission des co-présidents de la C.I.A.T., des ennuis viennent
troubler la fin de chantier du tramway.
our ou contre le
tram ?” Le débat
autour de cette
question est anachronique et stérile. Au stade
où en sont les travaux, il faut
plutôt espérer, dans l’intérêt de
la collectivité, que ce nouveau
moyen de transport en commun
démontrera son utilité et son
efficacité une fois en fonctionnement. La mise en service du
tramway est prévue pour
décembre 2014. Le chantier
s’achèvera quelques mois plus
tôt, en mars. Mais alors que l’on
entrevoit le bout du tunnel, une
série d’ennuis ravive la polémique. Elle vient troubler une
apparente sérénité et entamer
la légitimité du projet.
La première vague vient du Tribunal administratif de Nancy
dont la décision du 10 juin autorise trois associations citoyennes
(Mouvement Franche-Comté,
Union civique des contribuables
citoyens de Franche-Comté et
Besançon Renouveau) à attaquer en justice l’enquête d’utilité publique du tramway. La
juridiction nancéienne contredit sur ce point le Tribunal administratif de Besançon qui le
“P
12 juillet 2012 avait jugé irrecevable la requête en annulation de la D.U.P. déposée par ces
trois associations représentées
par Jean-Philippe Allenbach,
Serge Grass et Jean-Pierre Soulier. “On repart de zéro. Le Tribunal administratif de Besançon va devoir juger sur le fond”
se félicite Jean-Philippe Allenbach. C’est une petite victoire
pour les détracteurs qui estiment avoir suffisamment de
preuves pour faire annuler la
déclaration d’utilité publique.
S’ils devaient y
parvenir, le tramway
ne sera pas
“Favoritisme
démonté pour
et
autant. “Si nous
corruption.” obtenons gain de
cause, nous pourrons considérer
qu’il
a
été
construit dans
l’illégalité avec
une responsabilité conjointe de
l’État et de l’Agglo” poursuit M.
Allenbach. Selon
lui, ce qui aurait
dû alerter le préfet à l’époque,
c’est le taux de rentabilité trop
bas du tramway (3,2 %) pour
qu’il puisse être considéré d’utilité publique. Un chiffre que
l’Agglo contredit puisqu’elle
annonce une rentabilité voisine des 8 % ! “Le préfet aurait dû
dire non. Mais au moins, s’il y
a des déficits, grâce à notre action,
la facture pourra être envoyée à
l’État” ironise Jean-Philippe
Allenbach.
À cette hypothèse judiciaire,
embarrassante si elle se confirme, s’ajoute une récente étude
de la Société d’équipement du
Doubs (S.E.D.D.). Au regard de
ses conclusions, l’Agglo aurait
sans doute préféré qu’elle reste dans un placard. Dans ce document qui détaille les habitudes
de consommation dans la capitale régionale, on apprend que
deux Bisontins sur trois ne viendront pas plus au centre-ville
après la mise en service du tram.
Un chiffre encore plus fort chez
les actifs.
Les résultats de cette enquête
vont casser un peu plus le moral
des commerçants dont beaucoup
voient leur chiffre d’affaires reculer à cause des travaux. À moins
d’être sur le tracé, ils ne peu-
La première rame du tramway est arrivée le 6 juin à Besançon.
vent pas espérer la moindre compensation de la part de la commission d’indemnisation amiable
du tramway (C.I.A.T.). Un principe restrictif qui divise les
membres de la commission et
qui d’ailleurs a provoqué la
démission récente des deux coprésidents Daniel Tricot et
Gabriel Mignot. Ils ont réagi
ainsi suite à la proposition d’indemniser un commerçant qui
n’était pas directement sur le
parcours mais qui prétendait
faire les frais des travaux. Les
démissionnaires ont considéré
qu’il était inopportun de déroger aux règles d’éligibilité des
dossiers considérant avec des
termes très durs que cela ouvrait
la porte “au favoritisme et à la
corruption.” Nous avons sollicité Gabriel Mignot pour obtenir
des explications complémentaires. Il n’a pas donné suite.
Face à cette série d’écueils, les
langues se délient à l’Agglo sur
la manière dont le tramway a
été décidé. Stéphane Courbet,
le maire de Roche-lezBeaupré, regrette qu’à l’époque
le vote n’ait pas eu lieu à bul-
letin secret. “C’est pour moi la
vraie démocratie. Cela aurait
été tout à l’honneur de JeanLouis Fousseret de procéder ainsi car les membres de l’Agglo
auraient voté sans avoir de pression, et sans craindre des représailles en fonction de leur choix.
Le projet de tramway aurait sans
doute été accepté, mais il aurait
été beaucoup plus légitime. Maintenant, compte tenu de l’investissement, je souhaite que le tram
soit un succès.” Lorsqu’il a été
voté, le projet a recueilli 17 voix
contre. I
T.C.
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
7
résultat qui fait mal
À cette question posée aux Bisontins en mai, le “non” l’emporte.
il ne passera pas par chez nous (64), il m’a tellement embêté que je ne veux plus le prendre (10 fois).” Le constat est
pire lorsque le cabinet interroge les actifs : 226 personnes
(sur 300) déclarent qu’elles ne fréquenteront pas plus souvent le centre avec le
tram !
“Le tram ne
Remis le 2 mai dernier, ce travail d’enpasse pas
quête répond à une méthodologie rigoureuse : recensement du commerce sur le près de chez
centre-ville élargi et le long de l’axe du
moi.”
tram, analyse des études existantes, rencontre de techniciens, élus, président
d’unions commerciales et enquêtes téléphoniques auprès de 500 ménages de l’agglomération. 300 actifs travaillant en
centre-ville ont également été interrogés
RÉACTION
en face à face.
Le profil des ménages interrogés varie selon leur âge, lieu de
résidence (Besançon en particulier mais aussi Avanne-Aveney, Châtillon-le-Duc, Thise et Grand Besançon) ou selon leur
catégorie socioprofessionnelle.
L’étude évoque également les habitudes d’achats alimentaires
dans les grandes surfaces : le magasin Carrefour d’École-Valentin apparaît comme le plus cité. Elle traite du shopping : sans
surprise, Châteaufarine est en tête. L’analyse détaille également la fréquentation des marchés à l’instar des Beaux-Arts,
Palente et de Planoise.
Touchés, les professionnels de la vente peuvent entrevoir un
avenir meilleur. À 87 %, les actifs disent être globalement
“satisfaits du commerce en centre-ville.” Preuve que la boucle
reste ancrée dans le cœur des Bisontins… I
E.Ch.
Le MoDem s’y met aussi
Après lʼU.M.P., cʼest au tour du MoDem, avec un peu de retard, de se placer aux
chevets des commerçants bisontins en lançant une consultation sur Internet.
“Julie Baverel (présidente du MoDem du Doubs), Odile Faivre-PetitJean (conseillère municipale de Besançon) et Michel Josse (président délégué, ancien conseiller
municipal, chef dʼentreprise) entendent recueillir les attentes des commerçants
afin de les porter au sein du futur conseil municipal avec la volonté tenace de
construire une ville capitale, accueillante et rayonnante” disent-ils.
Information : http://www.modem25.fr/
consultation-des-commercants-de-besancon/
Commentaires et perspectives pour l’opposition
Michel Omouri : “Il faut passer
aux mesures d’urgence”
L’élu U.M.P. membre de l’opposition réagit
à l’étude que nous dévoilons. Selon lui, le maire a
manqué d’anticipation. Il propose que la Ville
achète les fonds de commerce vides.
a Presse Bisontine : Vous avez été l’un
des premiers à confier que le tram avait
occasionné la perte de nombreux
emplois en centre-ville. Cette étude
conforte-t-elle votre thèse selon laquelle le
maire aurait sous-estimé la gravité de la santé commerciale ?
Michel Omouri : D’abord, je voudrais réagir
à chaud sur la révélation d’une telle
étude. Je m’interroge clairement sur
le fonctionnement actuel de la municipalité, sur le système Fousseret en
place depuis maintenant 12 ans. De
nouveau un scandale de la gestion des
fonds publics ! Car quoi soyons clairs,
qui est à l’initiative de cette étude ?
La S.E.D.D., satellite en charge de
l’aménagement. Pour quelles raisons ?
Quelle est sa compétence dans le domaine ? Pourquoi une orientation si claire des questions quant au tramway ?
Qui finance le cabinet qui a réalisé ce
travail ? Combien cela a-t-il coûté ? De
40 000 à 70 000 euros ? Ce sont les
sommes habituellement mobilisées
pour se payer une étude de consommation… Le F.I.S.A.C. a-t-il été mobilisé pour cela ? Quel est l’objectif ?
Je pense que la municipalité prend
conscience de la gravité de la situa-
L
tion et qu’elle a cherché à se dédouaner dans l’urgence de la publication
des prochains bilans des commerces
en voulant démontrer que le tramway
viendrait améliorer la situation du
centre-ville… Mais cette étude ne
démontre rien ! Ou plutôt si, elle vient
appuyer ce que je déclare depuis longtemps maintenant : le tramway n’est
pas un facteur de développement et a
détruit des emplois et de l’activité en
centre-ville. Déjà 600 emplois selon
moi en septembre 2012 et nous sommes
en juin 2013. L’hémor“Je
ragie ne s’est pas arrêtée là. Les locaux vides m’interroge
s’entassent dans toutes
sur le
les rues. L’étude le dit :
système
le tramway ne vient pas
améliorer l’accessibili- Fousseret.”
té au centre-ville et les
travaux ont accéléré le
problème. Le maire n’est
pas un bâtisseur mais
un fossoyeur d’emplois.
L.P.B. : En quoi le maire
serait-il responsable de la
faillite commerciale ?
M.O. : Il est responsable
et à plusieurs titres. Sa première faute est de ne pas écouter. Les commerçants que l’on peut interroger, sans passer par des cabinets, nous l’affirment
simplement : l’accessibilité au centreville est primordiale pour permettre
l’activité commerçante. Les spécialistes
parlent de “marchabilité” : en combien
de temps allez-vous à un commerce à
pied ? 5 minutes, 10 minutes ? Au-delà
ce sont les zones commerciales extérieures qui attirent grâce à leur parking privatif. Nous n’avons donc pas
sur Besançon suffisamment de marchabilité ! Les parkings sont saturés
et payants. La réduction du nombre de
parkings par les aménagements urbains
et l’augmentation de 20 % du stationnement sont les premières causes des
difficultés actuelles.
La seconde erreur est d’avoir voulu
aller vite pour finir la mise en fonctionnement du tramway au plus tôt et
permettre ainsi aux électeurs de le voir
rouler avant mars 2014. Cela a précipité le planning des travaux et bloqué
plus encore l’accessibilité. Mieux, le
tramway ne viendra pas améliorer cet
état de fait car là où les voitures ne
passent plus aujourd’hui, elles ne passeront plus demain.
La troisième erreur est de penser que
le tramway est un facteur de développement de l’activité commerciale… Ou
plutôt de penser que le dogmatisme de
la “ville sans voiture” est un facteur de
développement économique. L’erreur
n’est pas que le tramway, mais l’en-
Conseiller municipal d’opposition et membre de l’équipe de campagne
de Jacques Grosperrin, Michel Omouri (U.M.P.) réagit et
propose une politique plus interventionniste.
semble de la politique d’urbanisme
actuelle : parkings-relais, stationnement prohibitif, manque de parkings…
L.P.B. :Vous critiquez, mais avez-vous des propositions à émettre pour relancer le commerce
en centre-ville ?
M.O. : Je ne suis d’ailleurs pas tout seul
à avoir des idées au sein de l’équipe
de campagne de Jacques Grosperrin.
Je pense que l’on aurait dû venir amortir le choc en prenant en charge la transition des travaux mais c’est trop tard.
Aussi nous sommes dans l’obligation
de passer à des mesures d’urgence : la
Ville doit acheter les fonds de commerce et les murs commerciaux à des
prix de marché raisonnables pour amortir la faillite des commerçants et des
bailleurs. En profiter d’ailleurs pour
rénover ces locaux souvent vétustes,
et faciliter la reprise de ces locaux en
activité commerçante au travers de
loyers progressifs. Il faut une politique
interventionniste. Inutile d’inventer
encore une taxe quelconque pour réguler le marché. I
Propos recueillis par E.Ch.
8
8
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
SÉCURITÉ
8 à Battant
Les caméras débarquent
à Besançon
L’installation de dispositifs de vidéo-protection
a démarré en ville. 30 caméras seront posées
dont une quinzaine au centre-ville. Pour tenter
de juguler les 280 faits de délinquance enregistrés
en moyenne tous les mois à Besançon.
a-t-il plus de faits de délinquance qu’avant à Besançon ?
À entendre certains élus de
l’opposition, l’insécurité serait
en augmentation constante
Y
L’emplacement des
premières
caméras sur
la ville
(première
tranche).
dans la capitale comtoise. Pour éviter précis que la Police nationale tient tous
toute polémique inutile, il suffirait de les mois sur la base des informations
communiquer publiquement tous les communiquées par les différents corfaits enregistrés par l’observatoire de respondants sécurité de Besançon :
la délinquance, un outil statistique plaintes à la police, chiffres de
l’Éducation Nationale, des bailleurs
sociaux, de Transdev et des correspondants de nuit mis en place par la
Ville. Problème : aucune autorité
n’entend diffuser ces chiffres au public.
La Presse Bisontine s’est procuré certains de ces chiffres, qui permettent
notamment de relativiser les choses,
en tout cas d’étouffer certains fantasmes sur une supposée dégradation
de la situation.
Depuis 2004, date à laquelle a été créé
cet observatoire, les chiffres restent à
peu près stables. En avril 2013, 287
faits de délinquance ont été enregistrés : agressions, cambriolages, dégradations, incendies ou troubles à l’ordre
public. Des plus banals comme le tapage nocturne, au plus grave comme cette saisie de 5 kg d’héroïne rue de
Bruxelles à Planoise. “On a enregistré
Les caméras
de vidéoprotection
vont se
multiplier
à Besançon.
par exemple 49 cambriolages sur ce
même mois d’avril, contre 40 en
avril 2012 et 25 en 2011. Sur ce point
précis, les chiffres sont en hausse. Mais
si on comptabilise tous les faits de délinquance, contrairement à ce que certains
affirment, les chiffres ne sont pas en
hausse, ils sont stables” déclare Frédéric Allemann, le conseiller municipal délégué à la tranquillité publique.
7 voitures ont été incendiées sur ce
même mois d’avril 2013.
À titre de comparaison,
Une
si on remonte les années,
283 faits de délinquance
caméra
avaient été enregistrés
installée
en moyenne mensuelle
en 2004, 257 par mois en
sur le
2008 ou encore 290 en
nouveau
2011. C’est à peu près
stable. Et la délinquanpont
ce ne sévit pas forcément
Battant.
là où les idées reçues la
situent : la Grande rue,
la rue des Granges ou
encore le square Saint-
Amour sont certainement moins sécurisants à certaines heures de la journée que l’avenue de l’Île-de-France à
Planoise par exemple.
Pour “permettre d’améliorer notre action
et rassurer la population”, une trentaine de caméras seront posées dans
un premier temps à Besançon. Les premières sont en cours d’installation,
elles seront opérationnelles en juillet.
5 caméras seront posées sur le quartier de la Grette, 7 dans la Boucle, 8 à
Battant, 5 à Palente et 5 à Planoise.
Par exemple, une caméra sera installée sur le nouveau pont Battant, une
autre à l’angle de la rue de la Madeleine et de la rue de Vigney, une rue
Claude-Pouillet, une place Saint-Pierre, etc. La majorité municipale n’a plus
de tabou vis-à-vis de cette question.
“C’est un outil qu’on n’a pas le droit de
ne pas utiliser” assume M. Allemann.
800 000 euros ont été débloqués par
la Ville pour cette première tranche.
“Et on en mettra d’autres” affirme l’élu. I
J.-F.H.
BESANÇON
POLITIQUE
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
9
8
Premières réunions de campagne de la droite
Jacques Grosperrin
au chevet des Bisontins ?
Le candidat investi par l’U.M.P. pour les municipales de 2014 termine
son marathon qui l’a conduit face aux habitants à 17 reprises. Qualité de
vie, transport, économie, sécurité et immigration ont été abordés lors de
ces réunions. La Presse Bisontine était présente à l’une d’elle, à Palente.
Le candidat a - déjà - fait une promesse…
es réunions, on les
commence à l’heure.
C’est une marque de
respect” attaque
Jacques Grosperrin.
Il est 19 h 30 ce jeudi 30 mai à la
maison de quartier de Palente. Pantalon noir, chemise impeccable, sans
cravate, le candidat se lance face à
soixante-dix personnes assises devant
lui, dont beaucoup sont âgées de plus
50 ans. Il y a pour les trois-quarts de
l’assistance des habitants du quartier, l’autre quart étant composé des
soldats de la droite locale que sont
Baptiste Serena, le responsable des
Jeunes populaires du Doubs, mais
aussi l’inusable conseiller municipal
Jean Rosselot. Pour la contradiction,
une figure locale du Parti socialiste
local est là : Claude Girard (conseiller
général de Besançon-Nord-Est), assis
en fond de salle, bloc-notes à la main
“L
et langue prête à s’agiter dès que
Grosperrin irait trop loin.Voilà pour
le cadre. Pour le contenu, c’est Ludovic Fagaut, le porte-parole du candidat qui présente - grâce à un diaporama - Palente et ses 12 000
habitants. 19 h 45, Jacques Grosperrin l’ancien député se lance enfin :
“Je rappelle mon objectif : je ne suis
pas là pour faire une critique du maire ni pour faire de la critique d’homme.
Les Bisontins n’attendent pas ça. Je
suis là pour vous écouter.” Silence
dans la salle. Très vite,
il argumente son choix
“Et avec d’avoir démarré si tôt la
“campagne” : “Certains
quel
me disent que je suis parargent ?”
ti trop tôt. Ce n’est jamais
trop tôt, surtout lorsque
je vois le nombre de personnes que vous êtes. On
était plus de 80 hier soir
(au foyer de la Cassotte le 29 mai).
Je ne suis pas là pour vous présenter mon programme mais pour collecter vos souhaits. J’aurai le courage de vous dire : ça, je peux faire, ça,
je ne pourrai pas faire ou je peux vous
le promettre.”
Premier état de fait : les Bisontins
répondent présents. Même dans le
quartier Battant, pas franchement
réputé à droite, environ 40 personnes
étaient là. À Velotte, la droite a dû
ajouter des chaises. Michel Vienet,
le responsable départemental de
l’U.M.P. montre les muscles : “On a
jamais été aussi prêts et aussi nombreux que pour cette élection.”
Leitmotiv des réunions de l’ancien
député : la concertation, l’écoute…
et le débat s’il le faut. Le premier
dans la salle à se lancer est Gérard.
Visiblement, il connaît le candidat
et l’interpelle sur la question du
contournement Est de la ville qu’il
juge “impératif” au vu des nombreux
bouchons. Jacques Grosperrin écoute et balance :“Je prends l’engagement
de faire ce contournement de l’Est
bisontin qui avait été refusé par les
Verts.” La phrase tout juste terminée qu’une voix surgit : “Et comment
vas-tu trouver les 170 millions ?”
questionne Claude Girard. Grosperrin, gentiment, lui demande de
lever la main pour intervenir. Il
répond : “Vous avez bien trouvé de
l’argent pour le tram…”
La suite de la réunion s’accélère. Il
est question de diminution du nombre
d’adjoints à la Ville et à l’agglo ou de
mutualiser des services comme la
culture.L’assistance acquiesce.Ensuite, viennent des questions plus terre à terre : l’avenir de Saint-Jacques
(Grosperrin émet peu de pistes), le
stationnement, l’avenir de la zone
commerciale des Marnières, la san-
té… et la sécurité. “Dans votre quartier, il y a 25 faits répertoriés par la
police” annonce Ludovic Fagaut. Un
habitant apporte son vécu après avoir
été volé à son domicile. Les chiffres
énoncés : est-ce du tapage nocturne,
des agressions, des vols ? On l’ignore.
En tout cas, les personnes présentes
disent “être inquiètes par rapport
aux vols qui se multiplient.” L’Umpiste
propose d’organiser autrement la
police municipale en la faisant travailler plus tard. Et les impôts dans
tout cela ? “Besançon fait partie de
5 villes qui ont vu leur taxe foncière
le plus augmenter” dit Grosperrin.
La soirée se termine après deux
heures d’échange et un apéritif…
auquel les membres de gauche n’ont
pas assisté… La bataille commence. Personne n’a encore sorti, pour
le moment, les dossiers douloureux
du placard. E.Ch.
17 réunions
de quartier
pour le
candidat
Grosperrin
(U.M.P.) dont
celle-ci à
PalenteOrchamps.
Le candidat
veut notamment diminuer
le nombre
d’élus, créer
le contournement Est de
Besançon,
organiser
différemment
la police
municipale
Zooms
Un discours à la droite de la droite
Jacques Grosperrin lʼa dit : “Besançon nʼa pas la capacité à accueillir toute la misère. Il y a
+ 26 % de personnes étrangères.” Nicolas Sarkozy disait la même chose. Un discours à la
droite de la droite corroboré par une phrase, sans chiffres à lʼappui du candidat, selon laquelle “Dijon nʼaurait plus la capacité à absorber de nombreux exilés, ce qui les conduirait à
venir ici.” Le conditionnel est employé par ce dernier qui dit néanmoins le tenir de sources
concordantes. On aurait souhaité plus dʼexplications. “Il faut tendre la main mais des personnes bloquent des places pour celles qui méritent de venir” conclut-il.
Accusé de manque de transparence, Gabriel Baulieu se dit “scandalisé”
Le torchon brûle. Resté muet jusque-là, le vice-président de lʼagglomération du Grand Besançon Gabriel Baulieu, en charge des finances, sort du silence et règle ses comptes avec
Jacques Grosperrin. Dans son tract de campagne envoyé en mai à tous les Bisontins, ce
dernier nʼy va pas avec le dos de la cuillère en pointant “le manque de transparence dans
les finances de la Ville et de lʼagglomération.”
Directement visé, Gabriel Baulieu répond. Il va écrire au candidat : “Nous avons notre
conscience et notre intégrité. La transparence est totale et je tiens à remercier les services
de cette maison. M. Grosperrin fait preuve de méconnaissance politique ou de mépris en
laissant planer le doute. Pour sa culture politique, je lʼinvite à travailler ses dossiers et consulter les rapports dʼorientations budgétaires, le rapport budgétaire et le rapport des comptes
administratifs. Je lui rappelle également quʼil nʼy a pas de clivage politique à lʼagglo. Sʼil
nʼarrive pas à apprécier la situation, je suis inquiet pour lui… Quʼil nʼoublie pas quʼil a voté
des décisions qui font que les agglos ont moins de moyens. Oser dire et écrire ce quʼil a dit,
cʼest stupéfiant. Je suis scandalisé.”
10
BESANÇON
EN BREF
Mariage
La Ville de Besançon
organise le 14 juillet à
11 h, au Kursaal, son
habituelle
manifestation en
l’honneur des couples
comptant 50, 60 et 65
ans de mariage au
cours de l’année 2013,
résidant à Besançon.
Les personnes
remplissant ces
conditions peuvent se
faire inscrire sur
présentation du livret
de famille et d’un
justificatif de domicile,
à la Mairie, 2 rue
Mégevand, entrée C,
bureau des Relations
Publiques, avant le
30 juin dernier délai
impératif.
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
PATRIMOINE
Les charpentiers
de la cathédrale
sont à l’œuvre
Actuellement, une équipe de l’entreprise Nouveau
de Salins-les-Bains rénove la charpente de l’abside
et du chœur de la cathédrale Saint-Jean. Une intervention sur ce patrimoine historique est technique.
Rencontre de ces charpentiers sur le toit de Saint-Jean.
Oricourt
L’association des Amis
d’Oricourt (HauteSaône, vers
Villersexel) organise
chaque année depuis
onze ans une grande
fête au château
médiéval. L'objectif
est de récolter des
fonds pour restaurer
ce remarquable édifice
du XIIème et XVème
siècles, classé
monument historique.
La onzième édition de
“Château en fête” a
lieu le dimanche
7 juillet de 10 à 20 h
et aura pour thèmes le
Moyen âge et le
cirque. Rens.
03 84 78 74 35.
Saint-Jean en chantier
Stéphane
Goubet chef
de chantier :
“Nous n’avons
pas
d’ordinateur,
ici on travaille
au cordeau.”
La charpente
de l’abside
sera
démontée et
transférée.
L’entreprise
Nouveau en
fabriquera
une nouvelle
conforme à
l’originale.
l est 9 heures quand la cathédrale
Saint-Jean ouvre ses portes au public.
À l’intérieur, des bruits sourds troublent le calme matinal des lieux.
Depuis une heure, les compagnons
s’affairent sur le toit de l’édifice qui est
en cours de rénovation. Le chantier se
déroule à plus de vingt mètres au-dessus du sol. Il faut grimper les échafaudages pour y accéder. À l’arrivée, on
pénètre sous ce grand chapiteau qui surmonte la charpente, entièrement mise à
nu, du chœur et de l’abside occidentale
de la cathédrale. Sous ce “parapluie” qui
protège l’édifice des intempéries, les
ouvriers travaillent à l’abri. Ce jour-là, ils
sont cinq à démonter, tracer, tailler, percer, clouer, assembler des pièces de bois
et à les ajuster. “On est dans l’ancien. Il
faut tricher. Ce n’est pas une science exacte. Nous n’avons pas d'ordinateur, ici on
travaille au cordeau” annonce le chef de
chantier Stéphane Goubet.
Construite entre 1127 et 1161, la cathédrale a vécu. Elle a traversé les siècles
non sans peine. En 1212, un incendie a
ravagé le toit. Depuis, il y a eu à plusieurs
reprises des grands travaux. Vu son âge,
il n’est pas surprenant que sa toiture présente quelques faiblesses. Fuites, pièces
de bois fracturées, désolidarisées des murs
pour certaines, bref, cette charpente a
souffert. “C’est la partie la plus ancienne.
Il faut la reprendre à 80 %. Au quotidien,
on cherche des solutions qui respectent
l’histoire de la construction. Nous pourrions mettre des systèmes boulonnés partout, mais ce serait un massacre par rapport à l’identité historique de la charpente.
Pour faire cela, et soumettre des propositions à l’architecte, il faut s’intéresser à
l’histoire de l'art” poursuit Stéphane Goubet.
Ce sont justement son expérience et ses
I
L
connaissances en la matière qui l’amènent
à émettre quelques doutes sur l’époque
à laquelle la charpente qu’il rénove a été
réalisée. “D’après les écrits, elle date du
XIII ème siècle. Mais par rapport aux techniques utilisées, il s'agirait plutôt du XVème
siècle. Pour le savoir, il faudrait réaliser une étude de dendrochronologie afin
de déterminer la date du chêne” dit-il.
Ce compagnon, sédentarisé depuis 20
ans dans le Doubs est salarié de
l’entreprise Nouveau de Salins-les-Bains
chargée du chantier. Il a avec lui Norman Lohr, Antoine Blanc, Éric Gavignet
et Olivier Ballay, ses quatre collaborateurs. La plupart d’entre eux sont des
compagnons charpentiers. L’équipe va
travailler là au moins jusqu’à la fin du
mois d’août. Elle a de quoi s’occuper sur
ce projet technique où elle manutentionne des pièces de bois monumentales
comme les entraits, des poutres porteuses
de 13 mètres de long, qui traversent la
nef. Les ouvriers en ont changé quatre.
Pour Stéphane Goubet et son équipe, un
des temps forts de l’été est le démontage de la charpente de l’abside qui est
trop endommagée pour être conservée
en l’état et rénovée sur place. Elle sera
donc transférée à Salins-les-Bains, dans
les ateliers de l’entreprise Nouveau qui
en fabriquera une nouvelle conforme à
l’originale. L’ossature presque entièrement neuve sera ensuite rapatriée à
Besançon et remontée.
Au total, le volume de bois de la charpente de la cathédrale Saint-Jean (hors
clocher) est de 210 mètres cubes dont 56
sont du bois neuf. Les charpentiers auront
déposé et reposé 55 % du bois ancien
pour l’assembler à du bois neuf. L’essence
de bois utilisée pour la construction est
du chêne de Haute-Saône. I
T.C.
Repères
Achèvement des travaux fin 2013
a cathédrale Saint-Jean, comme
toutes les cathédrales, appartient
à lʼÉtat. C'est donc la Direction
Régionale des Affaires Culturelles de
Franche-Comté qui a pris en main les
travaux de restauration des couvertures de la nef centrale de lʼédifice.
Ils se déroulent en trois tranches successives de 12 mois chacune, mais
qui se chevauchent. Actuellement,
cʼest la troisième et dernière tranche
du projet qui est en cours. Démarrés
à la fin de lʼannée 2011, les travaux
doivent sʼachever fin 2013 voire début
2014 en fonction des intempéries. Le
coût global du chantier est de 2,5 millions dʼeuros T.T.C. Ce projet est financé par lʼÉtat. La cathédrale Saint-Jean
a deux grandes absides : romane et
gothique à lʼouest, et classique à lʼest. I
Dans l’équipe,
la plupart
sont des
compagnons.
12
BESANÇON
ENQUÊTE
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
En 2013, la désertion existe toujours
Qui sont
les déserteurs
de l’armée ?
Pour la première fois, La Presse Bisontine
recueille le témoignage de déserteurs comme
Kévin, lassé de passer le balai au régiment,
Naïm qui a perdu son compagnon mort en
Afghanistan ou Guillaume, devenu frontalier.
Ce phénomène gangrène les rangs.
e son passage dans les
rangs de l’armée à Besançon, Maxime en a gardé
des traces, à l’image de
ses cheveux rasés et son
sac à dos couleur militaire qu’il ne
quitte pas. Pour le reste, il veut
oublier. Comme d’autres militaires
de son âge, souvent des jeunes de
moins de 25 ans, il se retrouve derrière la barre du tribunal de Besançon, poursuivi pour “désertion en
temps de paix.”
En ce mercredi 29 mai, le tribunal
correctionnel de Besançon juge 25
affaires militaires dans la salle B.
Oui, en 2013, la désertion est toujours d’actualité même si l’armée
est devenue professionnelle. Ce sujet
est même éludé par l’armée qui n’a
pas souhaité répondre à nos sollicitations. Et pourtant, le sujet lui
coûte de l’argent et du temps. C’est
même elle, via les chefs de corps,
qui demande au procureur de la
République de poursuivre les militaires défaillants. Ce jour-là, 15
d’entre eux sont derrière la barre
du tribunal, tous poursuivis pour
le même chef d’accusation. Mais à
chaque fois, les motifs de désertion
sont différents.
Pour Kévin, 22 ans, natif d’Épinaysur-Seine et attaché au 19ème régiment du génie de Besançon, la raison de son départ est simple : “J’en
avais marre de balayer, dit l’ancien
première classe. Je veux bien balayer,
ce n’est pas le souci, mais balayer
pour le plaisir de balayer, je ne vois
pas l’intérêt” avoue-t-il. Ce dernier
aurait demandé une mutation, non
acceptée. Las, il a déserté durant
un mois en juillet 2012, “fait que
D
Cʼ
vous reconnaissez ?” lui demande le
vice-procureur de la République
Margaret Parietti. “Oui” répond-il.
Il écopera d’un mois de prison avec
sursis.
Même si l’armée est devenue professionnelle, les déserteurs sont bien
présents : accidents de parcours,
manque de motivation, hiérarchie
zélée ou idées préconçues sont
quelques-unes des explications qui
les ont fait basculer dans “l’illégalité”.
Si Kévin possède un argument caduc,
celui de Guillaume est recevable.
Âgé de 21 ans, il ne s’est pas présenté dans son régiment de Besançon du 8 mars à mai 2012 après 15
jours de permission. “Je suis rentré
d’une opération en Guyane où j’ai
contracté une maladie, raconte-t-il.
J’ai eu un an d’arrêt de travail. Je
suis retourné au régiment du génie
et je voulais rompre mon contrat.
J’ai fait 4 demandes
et contacté un avocat
60 jours
spécialisé
pour
d’amende à connaître la procédure car j’avais trou3 euros.
vé un emploi en Suisse.” L’armée ne lui
aurait jamais répondu. Il a donc déserté
et a trouvé un job en
Suisse faute de
n’avoir pu casser son
engagement. Le procureur réclame 60
jours d’amende à
3 euros.
Alexis, 25 ans, originaire de Vitry-leFrançois incorporé
au régiment de Valdahon a fait le même
Ce militaire bisontin a déserté
car il trouvé un job en Suisse,
mieux payé. Le tribunal de
Besançon prononcera un mois
avec sursis.
choix que son camarade : après avoir
trouvé un “travail dans le bâtiment
en Suisse payé 3 500 euros par mois”
dit-il, il ne s’est pas présenté à son
chef de corps, entre le 9 mai et
3 juillet 2012. Conséquence immédiate : une convocation au tribunal.
Si la plupart des convoqués ne sont
pas accompagnés d’avocat, ils risquent à vrai dire peu de poursuites
(lire par ailleurs). Du sursis (entre
un et deux mois) est le plus souvent
prononcé.
“Engagez-vous qu’ils disaient ! Vous
verrez du pays.” Ou pas. Parce que
l’armée ne correspond pas aux
images que se sont projetées des
jeunes souvent sans repères, elle
déçoit. En 1917, aux Chemins des
Dames, les Poilus qui fuyaient
étaient fusillés pour désertion. La
comparaison s’arrête là. I
E.Ch.
“Mon client n’a pas peur”
est en partie parce que son frère dʼarme est tombé en Afghanistan que Naïm, militaire au 35 ème régiment dʼinfanterie de
Belfort, nʼa plus souhaité rentrer dans le rang alors que son
contrat de 5 ans était quasiment honoré. Lʼhistoire est peu banale. Envoyé
en opération extérieure, le jeune militaire rentre en urgence après que
sa petite amie ait perdu son enfant en 2009 suite à une fausse couche.
Rentré en France aux côtés de sa compagne, il va ensuite sʼentraîner
spécifiquement pour partir en Afghanistan. Au cours de ces six mois en
stage spécifique, il fait la connaissance dʼun autre militaire qui deviendra son ami. À quelques jours de son départ en juin 2012, Naïm apprend
quʼil nʼest pas retenu pour la mission. Son camarade lʼest. Direction
lʼAfghanistan. Le caporal Lionel Chevalier ne reviendra jamais après
sʼêtre blessé avec sa propre arme. “À partir de là, mon client ne voyait
plus sa raison dʼêtre dans lʼarmée” témoigne Maître Carpi, avocate au
barreau de Besançon qui lʼa défendu à la barre du tribunal.
Malgré les appels de son chef de section, Naïm fait la sourde oreille et
ne revient pas. “Il nʼavait pas peur dʼaller au front mais se questionne
sur son avenir” témoigne lʼavocate. Au final, il écope dʼun mois de prison avec sursis. Drôle de destin. I
Margaret
Parietti est
viceprocureur
au tribunal de
Besançon,
en charge des
affaires
militaires.
SANCTIONS
Quand et comment devient-on déserteur ?
L’armée la joue muette
L
Un militaire est déclaré déserteur après 15 jours d’absence.
Le phénomène touche surtout les premières classes. La viceprocureur de la République de Besançon, en charge des
affaires militaires, explique les sanctions encourues.
e 19ème régiment du génie de Besançon
et celui de Valdahon nʼont pas souhaité répondre à nos questions concernant
les conséquences de la désertion. Dommage, car il met, comme dʼautres en France,
des systèmes pour lʼéviter dans ses rangs.
Sur les 1 200 militaires, une infime partie
“sʼévade de la caserne.” Le rapprochement
familial ou le changement dʼaffectation sont
des exemples de solutions pour permettre
au militaire de mieux se sentir. La désertion
touche surtout les premières classes et quasiment jamais les officiers.
Les sanctions encourues par les militaires
sont à la fois pénales, disciplinaires et finan-
cières. Elles sont systématiquement dénoncées au procureur de la République, indépendamment de la situation individuelle du
déserteur, en lʼoccurrence Margaret Parietti, au tribunal de Besançon.
Cʼest elle qui depuis le 1er janvier 2012 a
redynamisé les audiences militaires en organisant une séance par trimestre à Besançon. Auparavant, les militaires étaient cités
par voie dʼhuissier, un principe assez coûteux. “Quand lʼautorité militaire mʼenvoie un
dossier, je poursuis. La désertion est punie
de trois ans dʼemprisonnement par le code
de la justice militaire (article L 321-3). Si une
désertion est commise par un officier, cʼest
la destitution” explique le magistrat. Lorsquʼun militaire a plus de trois mois
dʼancienneté, il faut quʼil ait regagné dans
les 15 jours son affectation (après une absence autorisée) et dans les 6 jours en cas
dʼabsence non autorisée. Pour un militaire
de moins de trois ans dʼancienneté, il a le
droit à un mois. “En général, je préconise
des jours amendes”, confie Margaret Parietti qui connaît bien la vie militaire pour avoir
passé trois jours en immersion au camp du
Valdahon.
Plus généralement, les militaires sont condamnés à du sursis avec une inscription sur le
casier judiciaire. “Donner des jours amendes,
cela donne lʼexemple, car cela est porté à
connaissance des futurs engagés” dit Margaret Parietti. Les absences irrégulières
représentaient à peine 0,3 % des effectifs
de lʼarmée de terre en 2009. Les circonstances peuvent être aggravantes, notamment en temps de guerre.
À Besançon, le tribunal militaire a déjà jugé
des affaires de détournement ou de dissipation dʼobjets ou des violations de consignes
comme lʼintroduction de stupéfiants en caserne. En revanche, selon le vice-procureur, il
nʼa jamais jugé une automutilation pour se
rendre impropre au service, coupable de 5
ans dʼemprisonnement. I
BESANÇON
ART
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 13
SPORT
Les deux œuvres majeures de Cranach
La Lutte sort ses muscles
B.H.L. fait ses emplettes Pour que la lutte reste aux J.O.
au musée de Besançon Le cercle pugilistique
Le philosophe Bernard-Henri Lévy organise une exposition à retentissement international cet été à Saint-Paul-de-Vence. Pour réunir
ses œuvres, il a notamment fait appel au musée de Besançon.
dam et Ève trôneront
à côté d’autres chefsd’œuvre accrochés aux
cimaises de la célèbre fondation Maeght à Saint-Paulde-Vence (Alpes-Maritimes)
durant tout l’été. Les deux
œuvres “jumelles” signées
Lucas Cranach l’Ancien, un
des maîtres de la Renaissance allemande, constituent une des attractions
majeures (et sans doute trop
méconnues) du musée de
Besançon. Suffisamment en
tout cas pour susciter la
curiosité de B.H.L. qui les
a retenues parmi les œuvres
de son “musée idéal” éphémère où devraient se presser des dizaines de milliers
de visiteurs cet été. Pour
Emmanuel Guigon, le directeur du musée de Besançon, c’est un grand honneur.
“C’est par l’intermédiaire
d’un ami collectionneur chez
qui je dînais le 31 décembre
dernier que les premiers
contacts ont été pris avec
B.H.L. Nous nous sommes
ensuite échangés plusieurs
mails et coups de téléphone
A
Adam et Ève
de Lucas
Cranach
l’Ancien
vont prendre
la direction
de Saint-Paulde-Vence
(Photos
P. Guénat).
pour déterminer quelle
œuvre le musée de Besançon pourrait lui prêter. Nous
nous sommes mis d’accord
sur les deux tableaux de Cranach. Pour nous, c’est une
occasion unique de promouvoir notre musée au
cours de cette exposition
hypermédiatisée” se félicite M. Guigon.
Malgré ce prêt, trois autres
tableaux de Cranach seront
encore visibles à Besançon
tout l’été. Le musée des
beaux-arts et d’archéologie
de Besançon est sans contes-
te un des plus intéressants
de Province. B.H.L. et la fondation Maeght ne s’y sont
pas trompés. Les Bisontins
qui ne le connaissent pas
encore ont quelques mois
devant eux pour le découvrir. La fermeture du musée
devrait intervenir en fin
d’année pour deux ans et
demi. Pendant cette longue
période de travaux, les
œuvres du musée devraient
se balader à travers le monde, à commencer par Wuppertal en Allemagne. I
J.-F.H.
de Besançon se
mobilise pour que son
sport, menacé de ne
plus être retenu aux
Jeux Olympiques,
soit rétabli. Décision
en septembre.
es Bisontins se souviennent
encore avoir vibré en 1996
lorsque Ghani Yalouz, l’enfant
formé au C.P.B., décrocha aux Jeux
olympiques d’Atlanta la médaille
d’argent en moins de 69 kg.
L’histoire ne pourrait plus se répéter. Le comité olympique et sportif a mis la lutte, comme le squash et le baseball, sur la liste des
sports à supprimer des Jeux olympiques de 2020. Un coup dur.“Notre
sport fait partie des bases de
l’olympisme, s’empresse de préciser Joël Bozonet, membre du C.P.B..
Les Jeux, c’est le rêve de tout athlète” dit-il. Le C.P.B. représente
800 personnes dont 300 licenciés.
La lutte a donc sorti les muscles
afin de prouver qu’elle a toutes ses
raisons d’être. À Besançon, le club
a demandé à ses licenciés de se
mobiliser. “Nous avons reçu beaucoup de monde et avons été surpris par le poids de la lutte ici” dit
Joël Bozonet.
D
Les lutteurs mobilisés pour que leur sport reste aux Jeux.
Alors que l’on pensait le taekwondo
et le pentathlon moderne menacés, le Comité international olympique veut évincer la lutte du noyau
dur des sports au programme à
partir de l’édition de 2020. Un choix
surprenant car la lutte était pratiquée lors des
Jeux Olympiques
“En
antiques, en 708
avant J.C., alors concurrence
que la lutte grécoavec le
romaine figurait
Wushu.”
au programme des
premiers J.O.
modernes
à
Athènes en 1896.
Après les J.O. 2016
de Rio, la fédéra-
tion internationale de lutte devra
donc postuler à nouveau pour espérer figurer au programme olympique, au même titre que le squash, l’escalade, le karaté, le wushu
- un art martial -, le baseball-softball, le wakeboard - un sport nautique - et les sports de roller. Une
seule de ces huit disciplines sera
retenue pour les J.O. 2020, qui se
disputeront à Istanbul, Madrid ou
Tokyo. La décision sera prise en
septembre. D’ici là, les Bisontins
vont continuer de s’entraîner et
de faire pression. Quatre d’entre
eux ont participé aux Jeux Méditerranéens en Turquie fin juin. I
E.Ch.
BESANÇON
14 La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
INNOVATION
Recherche sur le froid
- 150 °C pour récupérer
Un Bisontin de la faculté
de sport met au point
avec une société la technique de cryostimulation
pour sportifs. L’appareil
diffuse du froid favorisant
la récupération des
coureurs du Tour de
France, de tennismen ou
des rugbymen. Les
particuliers pourront
bientôt en profiter pour
soigner de l’arthrose, le
sommeil voire l’humeur.
Dans le cadre
de sa thèse,
Romain Bouzigon
évalue les bienfaits du froid sur
les sportifs de
haut niveau.
ou se soigner
P
our vous, La Presse Bisontine a testé Cryantal. Et il
ne fallait pas avoir froid aux
yeux pour grimper dans la
cabine transformée en congélateur
géant. Mercredi 5 juin, à l’invitation
de l’enseignant-chercheur Frédéric
Grappe, notre journaliste a enfilé
gants de montagne et chaussures
adaptés pour passer trois minutes
à moins 110 °C, avec une pointe à
- 150 °C. Bizarrement, la sensation
n’est pas désagréable. Certes, à la
fin de l’exercice, la peau frissonne
et les jambes alourdies par une journée de travail paraissent anesthésiées. Ce froid, qui arrive jusqu’aux
épaules grâce à de l’azote et bientôt de l’électricité, est utilisé par
les sportifs de haut niveau cherchant à mieux récupérer après un
violent effort.
L’équipe cycliste de la Française
des Jeux le teste depuis deux ans
et le reconduira cette année sur le
Tour 2013. À Roland-Garros, les
tennismen en ont bénéficié.
Une fois la séance terminée, force
est de constater que les jambes sont
plus légères. “Notre but, c’est démocratiser la cryostimulation à toutes
les personnes, que ce soit des sportifs, des amateurs ou des non sportifs. Nous pouvons par exemple soi-
gner de l’arthrose mais aussi favoriser le sommeil. Nous pourrons proposer des séances entre 20 et 25 euros
ou louer à des associations ce matériel” évoque Samuel Quiénart, le
gérant de la société Cryantal, kinésithérapeute de formation. Selon
lui, son processus arrive au meilleur
moment, “période où l’on tente de
limiter la prescription de médicaments.”
À ses côtés, le Bisontin Romain Bouzigon, étudiant en thèse, apporte le
crédit scientifique à ce procédé.
“Nous ne sommes pas encore certains de l’optimisation sur la performance sportive. À nous d’étudier
les effets physiologiques et psychologiques” concède le jeune thésard
dont une partie de sa thèse est financée par l’entreprise depuis octobre
dernier. Du gagnant-gagnant à la
fois pour l’université et la société
dont le siège est basé en région parisienne. Le froid, les Égyptiens
l’utilisait déjà. Puis, il y eut les bacs
à glaçons dans lesquels plongeaient
les rugbymen de l’équipe de France après un match. Avec cette technique de refroidissement par azote et maintenant par électricité
(moins coûteux et moins dangereux), les sportifs profitent de l’effet
anti-inflammatoire, du pouvoir analgésique et de la diminution de la
fréquence cardiaque. Les fédérations de basket, de judo, de karaté
et les équipes cyclistes (F.D.J., Astana) ainsi que le club de
foot du P.S.G. sont deveLouer le nus fans.
matériel à Après les champions,
des asso- n’importe qui pourra
refroidir son noyau corciations. porel d’un degré dans
des centres adaptés ou
centre de bien-être. Il y
gagnera en bien-être.
Le froid : un nouveau
médicament contre le
mal… E.Ch.
Jérôme
Gannat,
directeur
sportif du
club cycliste
d’Étupes a
testé comme
deux de ses
coureurs, la
cryothérapie. On aperçoit le froid
monter jusqu’à ses
épaules.
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 15
SOCIAL
Le F.J.T. : un quinquagénaire
avec des projets plein la tête
Le Foyer des jeunes travailleurs les Oiseaux
fête ses 50 ans d’existence. Une façon de
dresser le bilan et de se tourner vers l’avenir
avec de nouveaux projets.
est dans les années cinquante pendant l’exode
rural qu’une arrivée massive de main-d’œuvre a
envahi les villes. Beaucoup de jeunes
garçons sont arrivés à Besançon
pour travailler et il leur a fallu un
logement pour y vivre. Le F.J.T. est
donc né sous l’impulsion du patronat avec Gérard Vieille qui est à
l’origine des fondements de
l’association en 1957.
C’est en 1963 que l’association voit
le jour avec un financement, un terrain et le nécessaire dont elle a
besoin. Elle a pour vocation d’assurer
C’
Depuis 50 ans
le foyer n’offre
pas seulement un
logement, il
procure aussi un
environnement
social avec des
animations et une
vraie vie en
communauté.
l’accueil, l’hébergement, l’éducation
et d’une façon générale toute l’aide
matérielle et morale aux jeunes
travailleurs. Depuis son origine et
l’ouverture de ses portes en 1963,
le foyer est toujours à la même
adresse. Au départ ouvert uniquement aux garçons, le passage à la
mixité se fait en 1974 pour le plus
grand plaisir des jeunes garçons.
À l’époque, c’est 143 lits pour l’accueil
de jeunes en situation de travail
qui ont entre 16 et 30 ans. Les objectifs du foyer sont de favoriser l’accès
au logement et d’accompagner les
jeunes dans leurs activités sociales
et professionnelles.
Le contexte a évolué et aujourd’hui
la structure accueille des jeunes
en formation par apprentissage ou
par alternance, des jeunes étudiants en B.T.S., qui n’ont pas accès
au C.R.O.U.S., des Européens qui
viennent en stage dans des entreprises et des étudiants du C.L.A.
À ce jour, 182 lits dont 162 logements simples sont ouverts dans
l’établissement. Les chambres sont
simples, doubles, sous forme de studettes ou appartements T3 pour les
personnes en colocation. En 2012,
36 % des jeunes venaient de la
région, 29 % des autres régions de
France, 17 % de l’Union Européenne,
1 % des D.O.M.-T.O.M. et 17 %
d’autres pays hors Union européenne. “Il y en a qui se sentent bien
ici, certains sont là depuis deux ans
mais en moyenne les gens restent 5
mois” confie Emmanuel Vantard,
directeur du foyer depuis deux ans
et demi. Il insiste sur le fait que le
foyer est un lieu de socialisation où
un brassage social s’effectue. “Le
foyer est plutôt calme, il y a quelques
incivilités mais très peu. Pour y
entrer, les jeunes doivent avoir un
projet et des ressources” énonce le
directeur. Il y a toujours quelqu’un
dans la maison comme le dit M.
Vantard, il y a le personnel de journée et des veilleurs de nuit.
Mis à part un toit, le foyer offre également à manger dans le restau-
rant qui se trouve au sein même
du bâtiment. Le restaurant est
ouvert à tout le monde, les jeunes
du foyer comme les personnes de
l’extérieur et produit entre 300 et
400 repas par jour. “Il y a toujours
de la vie dans la maison, nous
veillons à se que personne ne soit
isolé en misant sur
le côté collectif” insisLe foyer est te le directeur. Des
activités sont propotrès ouvert sées au sein de
sur
l’enceinte, des parl’extérieur. ties de ping-pong,
karaoké, etc. Le foyer
est très ouvert sur
l’extérieur, une association du club du 3ème
âge y vient même
toutes les semaines.
Une mixité sociale
s’installe alors et permet une cohabitation
intergénérationnelle sans stigmatisation.
Le foyer est une asso-
ciation à but non lucratif financé
par les redevances et par
l’autofinancement. Il vit avec un
budget de 2 millions d’euros dont
200 000 euros de subvention. Le
plus bas prix pour la location d’un
logement est des 377 euros par mois,
des A.P.L. peuvent être perçues par
les locataires allant de 180 à
250 euros. Aujourd’hui, plusieurs
projets sont en cours, le foyer entame un projet de modernisation des
locaux qui avaient été réhabilités
en 1993. La transformation de certains logements est également entreprise avec l’ajout de kitchenettes
ainsi que la création de studios. À
la rentrée, un projet mixte entre le
quartier et le foyer devrait voir le
jour : une plateforme de compostage accéléré pour rejeter les déchets
organiques.
Pour le cinquantième anniversaire, quelques anciens résidents sont
venus et sur 10 jours le foyer a montré ce qu’il a accompli au cours de
l’année. M.B.
“Il y a
toujours de la
vie dans
la maison”
affirme
Emmanuel
Vantard.
16
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
MUSIQUE
La saga d’un groupe de copains
L’incroyable histoire de Cassidee
se poursuit à Los Angeles
Quatre étudiants bisontins vont vivre un conte de fée.
Ils partent à Los Angeles enregistrer un album dont l’ensemble
des frais sera supporté par la production. Drôle de destin…
eur vie se résumait à ça :
cours à la faculté de Besançon et répétitions le soir.
Huit mois plus tard, Tristan
Renault le chanteur, Romain
Dufrenoy le guitariste, Kévin
Cessin le batteur et Rémi Bablan
le bassiste, préparent leur valise pour Los Angeles. Aux ÉtatsUnis, le groupe Cassidee va enregistrer après l’été un album sans
débourser le moindre centime.
Eux-mêmes avouent ne pas encore croire à cette chance qui leur
est réservée d’autant qu’ils ne
sont pas connus. “Nous faisons
peu de scène mais beaucoup
d’enregistrement” disent-ils. Ils
vont donc quitter leur appartement située rue Mégevand pour
une vraie salle d’enregistrement.
Outre son talent, le groupe Cassidee a eu un coup de chance. Il
remonte à mai 2012. Rémi, un
des membres, poste sur le réseau
social Twitter la chanson enregistrée en studio. Le son est repéré par le chanteur Markus Huston qui le renvoie à Chris Stokes,
L
SCIENCES
un directeur de film, manager
et producteur américain de
musique urbaine. Ni une, ni deux,
les Américains demandent aux
“Frenchies” de débarquer “dans
les plus brefs délais” aux U.S.A.
“Franchement, on n’y croyait pas,
avoue Tristan Renault, le chanteur et fondateur de ce groupe
pop. Nous étions à l’époque tous
en cours, on a laissé un peu traîné jusqu’en décembre. Ils sont
revenus à la charge et c’est à ce
moment que nous leur avons
demandé s’ils étaient sérieux.”
La boîte américaine ne semble
pas vouloir s’amuser. Elle leur
adresse un contrat en bonne et
due forme. Par chance, le groupe fait la connaissance de Lee
Catterson, un Anglais domicilié
à Ornans et connaisseur du monde musical qui devient leur “grand
frère”, ou agent, c’est selon. En
relation avec des avocats, ils épluchent le contrat. “On ne perdra
pas d’argent à aller là-bas. Tout
est pris en charge. À la signature, nous toucherons 10 000 dol-
lars. Mais nous savons que nous
devrons être bons dès le début.
Si on ne correspond pas, ils nous
renverront à la maison” souffle
Romain.
Les quatre garçons, spécialisés
dans le style pop, décident en
début d’année 2013 de stopper
les cours pour répéter encore et
encore. “Nos parents l’ont mal
pris au début. Mais pour nous,
c’est une vie professionnelle qui
débute” témoignent en chœur les
membres. Rémi était en B.T.S.
de commerce, Kévin en B.T.S.
automatisme, Romain en D.U.T.
gestion des entreprises et Tristan en langues étrangères appliquées. Ils partiront de l’autre
côté de l’Atlantique pour environ 6 mois, voire un an. “Pour en
arriver là, on a travaillé. Il ne
faut pas croire que c’est gagné”
conclut Cassidee, qui, pour se
rôder, a fait des concerts en acoustique. Ce fut le cas en juin dernier à Valdahon. À eux de montrer leur talent. I
E.Ch.
À un an de l’ouverture
Témis sciences,
le “futur Massachusetts
Institut of Technology” ?
Visite de chantier du bâtiment
dédié à la recherche dont l’objectif
est de conforter la Franche-Comté
à sa place de pôle européen des
microtechniques et nanotechnologies. Livraison de la salle blanche
dans quelques semaines et fin des
travaux au second trimestre 2014.
e chantier Témis sciences est à mi-parcours.
Hors d’eau, hors d’air, le bâtiment situé aux
Montboucons sous maîtrise d’ouvrage de la
Région Franche-Comté est dans les temps. Et
l’architecte du cabinet Groupe 6 (Lyon) plutôt
confiant quant à la tenue des délais d’ouverture
de l’établissement. Car l’attente est là : les financeurs bien sûr (collectivités) mais surtout les chercheurs. Témis sciences, non loin du campus universitaire, sera “le plus grand bâtiment de recherche
publique de Franche-Comté à Besançon. Sans
recherche, il n’y a pas de développement économique” dit la Région. Marie-Guite Dufay, la présidente, en est fière, elle qui a insufflé (avec
d’autres) la construction de cette œuvre de 33 millions d’euros dont 16 millions de fonds européens.
La socialiste l’est d’autant plus que Nicolas Chaillet,
directeur du renommé institut Femto-S.T. décrit
le bâtiment comme le futur “M.I.T.”. “Cela peut
paraître prétentieux de se comparer au M.I.T.
(N.D.L.R. : Massachusetts Institut of technology,
meilleure école d’ingénieurs au monde) mais nous
le pensons vraiment” dit le directeur qui viendra
avec tous ses équipes de recherche investir les
bâtiments de recherche (5 300 m2 de surface utile), les 2 175 m2 de laboratoires, la salle blanche
L
Rémi, Tristan, Romain (de gauche à droite) et Kévin (en haut) partent aux États-Unis après
avoir été repérés par une société de production. Ils stoppent les cours.
Écouter sur youtube : tapez Cassidee
Les perles du conseil
Les phrases-cultes
des élus bisontins
Conseil municipal du 17 juin 2013
Pascal Bonnet (U.M.P.) choisit un porte-parole du P.S. : “Monsieur le
Maire, vous êtes meilleur que la porte-parole du gouvernement” (N.D.L.R. :
Najat Vallaud-Belkacem).
Pirouette de Jean-Louis de Fousseret : “J’ai moins de charme…”
Le conseil approuve les tarifs du columbarium. “Bien sûr, je vous souhaite
d’y aller le moins vite possible” lâche J.-L.F. Humour… noir.
Jean-Louis Fousseret et Jean Rosselot (U.M.P.), éternelles prises de
becs : “Monsieur Rosselot, vous croyez vraiment ce que vous dites ? (au sujet
d’un B.H.N.S. plutôt qu’un tram). J'espère que le candidat désigné (N.D.L.R. :
J. Grosperrin) va vous prendre sur sa liste… D’après ce que j’ai entendu, ça ne
semble pas le cas.”
Le maire veut couper aux rumeurs que certains colporteraient selon
lui : “J’ai entendu dire que j’étais malade. Et bien le maire, il pète le feu !”
Quand Edgar Faure s’invite au débat. “Monsieur le maire, les véritables
choix ne sont plus entre les idéaux mais entre les moyens” dit Jean Rosselot de
l’emprunt et de l’investissement de la commune en citant un de ses mentors.
L’agacement du premier magistrat lorsque Mireille Péquignot énonce
des augmentations de 2,92 % de la taxe d’habitation à Besançon.
Chiffres faux, selon lui. “Trop, c’est trop, comment fait-on pour avoir tant de
mauvaise foi ?”
Guidée par l’architecte (2ème en partant
de la gauche), la présidente de Région
(à gauche) visite le chantier
de Témis Sciences.
(850 m )…
Au total, plus de 260 personnes des équipes bisontines de Femto seront regroupées sur ce site. Ils
laisseront leurs locaux vides, et trop exigus de la
Bouloie, à l’Université de Franche-Comté qui
engagera leur reconversion. “Notre but est de faire venir d’autres équipes” enchérit Serge Ormaux,
vice-président à l’Université en charge de
l’immobilier “et accueillir des chefs d’entreprise.”
“Pour Femto qui va fêter ses 10 ans, c’est un beau
cadeau d’anniversaire” poursuit Nicolas Chaillet,
qui intégrera avec ses équipes des locaux à énergie positive avec des panneaux photovoltaïques.
“Avec cet établissement, l’union des chercheurs
fera la force” conclut le recteur d’académie Éric
Martin. Le bâtiment fait l’unanimité. Aux chercheurs de prouver la confiance que les collectivités ont mis en eux. I
E.Ch.
2
Le maire brandit La Presse Bisontine pour réagir à des propos tenus
par l’opposition selon laquelle des milliers d’emplois ont été détruits :
“Lisez La Presse Bisontine qui évoque la création d’emplois.”
À Jean Rosselot d’utiliser nos archives pour argumenter le fait qu’un
bus à haut niveau de service était plus judicieux qu’un tram : “Je vous
renvoie à l’interview de La Presse Bisontine…”
Jean-Louis Fousseret au ministère de la Défense. Le maire le dit pour
information. Et surtout pas pour gonfler le torse. “J’ai rencontré Jean-Yves Le
Drian, ministre de la Défense et je vais rencontrer le ministre de la Ville.” Le
maire aurait-il le bras long ?
Encore le tram. “Vous ne croyez pas qu’un mode de transport égalitaire aurait
été plus glamour que le tram ?” demande Rosselot à J.-L.F.
Attention, vous êtes enregistrés. Jean-Louis Fousseret a mis en garde
tous ceux qui colporteraient de fausses informations : “Je sais que dans
des réunions publiques, il se dit des choses. J’ai même des enregistrements.
Faites attention…”
Christophe Lime, un communiste rassembleur. Le dossier sur l’eau est voté
à l’unanimité. “Bravo Monsieur Lime” lui dit Fousseret.
La motion présentée par les groupes P.S., E.E.L.V., P.C. et les Alternatifs
en faveur du droit de votes des étrangers divise le conseil. Deux
abstentions, dont celle d’Yves-Michel Dahoui, qui estime “que c’est offrir au F.N.
la manière de s’étendre.” MoDem et U.M.P. ont également voté contre. Martine
Jeannin n’a pas pris part au vote.
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BESANÇON
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
18
SANTÉ
Ouverture au printemps 2014
La Maison des familles
est en construction
Dans quelques mois, les familles qui ont un proche
hospitalisé au C.H.U. pourront être hébergées
dans la Maison des familles située à deux pas de l’hôpital.
a construction de la Maison des familles a démarré au mois de janvier pour
une ouverture prévue au
printemps 2014. Avec ses 34
chambres, cette structure portée par l’association “Semons
l’espoir” hébergera des familles
dont un proche est hospitalisé
au C.H.U. “Il s’agit aussi bien
d’un conjoint, d’un frère, d’une
sœur ou d’un enfant. Elle est pré-
L
vue pour accueillir également les
malades qui suivent un traitement ambulatoire et qui pourront retrouver leurs proches dans
ce lieu. On veut créer une dynamique pour instaurer de la vie”
annonce Pierre Dornier, fondateur de l’association. Celle-ci était
déjà à l’origine de la Maison des
parents située dans l’enceinte de
l’hôpital Saint-Jacques qui est
toujours opérationnelle, malgré
le déménagement des services
hospitaliers du centre-ville. Jusqu’à l’ouverture de la nouvelle
structure, elle reste un pied-àterre pour les parents des enfants
malades (en moyenne, elle
accueille plus de 1 000 familles
par an).
Entourée de verdure, la Maison
des familles sort de terre à
quelques centaines de mètres du
C.H.U. La vue est dominante sur
Debout sur la pelleteuse,
Pierre Dornier a accueilli le public lors d’une visite
du chantier le vendredi 21 juin.
DÉBAT
Bientôt devant le Parlement ?
L’euthanasie,
c’est mourir dans la dignité ?
L’association pour le droit de mourir dans la dignité (A.D.M.D.) milite depuis
trente ans pour que soit reconnue la possibilité du “suicide assisté”.
Son nouveau délégué départemental justifie les positions de l’association.
a Presse Bisontine : Prochainement, le
Parlement doit rouvrir le sensible dossier de l’euthanasie, ce que vous nommez plus posément, “droit à mourir
dans la dignité”. Or, un texte existe déjà, la loi
“Léonetti” que certains affirment comme étant
largement suffisante pour gérer tous les cas
difficiles. Il faudrait donc aller plus loin selon
vous ?
Jean-Pierre Simon : Dans son programme
électoral, François Hollande a consacré sa proposition numéro 21 à la possibilité que chacun aurait de pouvoir
disposer de sa vie en cas de conditions
médicales insupportables. En tant que
laïc, j’estime que chacun peut en effet
disposer de sa vie. Le problème de la
loi Léonetti en effet, c’est qu’elle n’est
pas suffisamment connue. Il y a un
défaut de formation du personnel hospitalier et d’information des patients.
Ceci dit, cette loi est insuffisante parce qu’elle ne fait que donner la possibiJean-Pierre Simon est le nouveau président départemental de
lité de cesser les soins curatifs pour
l’association pour le droit de mourir dans la dignité.
entamer des soins palliatifs, des soins
qui n’ont pas que des conséquences souhaitables pour la personne qui souffre ve fréquemment qu’on aide à mourir décider dans la collégialité. La loi bel(dessèchements, dérives mentales…). un patient mais le risque, c’est quand ge est idéale à mes yeux. Et après 10
Il faut donc aller plus loin. un membre de la famille n’est pas ans d’application, les chiffres montrent
d’accord, il peut porter plainte. Une loi qu’il n’y a aucune dérive.
encadrant ce droit à mourir éviterait
L.P.B. : Jusqu’où ?
“La loi
L.P.B. :Vous pensez que les Français sont prêts
J.-P.S. : Des pays comme certaines choses.
belge est
les Pays-Bas ou la Belà une telle loi ?
gique ont un bon systè- L.P.B. : Mais quelle est la frontière à partir de J.-P.S. : Selon un récent sondage, 91 %
idéale, il
me basé sur l’écriture par laquelle on peut estimer que l’état du patient des Français sont favorables à une loi.
n’y a
le patient d’une directive est désespéré. Ce n’est pas la porte ouverte à Cette loi aurait dû être discuté à
l’Assemblée Nationale courant juin. À
anticipée, ou pour les per- toutes les dérives ?
aucune
sonnes non capables, par J.-P.S. : On s’en remet systématiquement mon avis, le gouvernement a été un peu
dérive.”
des référents qu’elles aux experts médecins qui sont seuls refroidi par les débats autour du mariaauront désigné aupara- aptes à dire qu’il y a une souffrance ge gay. Mais cette question sociétale
vant, selon laquelle en extrême, irréversible, avec une attein- sera lancée, peut-être avec quelques
cas de situation irrémé- te physique et morale de la personne. mois de décalage, mais elle le sera. Rien
diable (coma, Alzheimer, On revendique simplement qu’à un cer- qu’au Sénat, il y a 5 projets préparés
état grabataire…), ils tain moment, dans le cadre de la liber- sur ce sujet. Il y a aussi une proposidemandent à appliquer té de conscience, quelqu’un puisse dire tion de loi gouvernementale avec des
cette directive qui ouvre “je veux mourir.” La loi que l’on propo- commissions qui travaillent déjà sur la
le droit au suicide assis- se se passe avec un médecin qui fait le rédaction d’un texte. J’espère que d’ici
té. En France, il y a une constat. S’il a un doute, il peut faire la fin de l’année, un texte sera voté. I
Propos recueillis par J.-F.H.
grande hypocrisie. Il arri- appel à un autre médecin. Cela doit se
L
les alentours. C’est l’architecte
bisontin François-Xavier Cahn
qui a imaginé ce bâtiment à ossature bois. Tout le long du processus d’élaboration du projet, il
a partagé ses idées avec Pierre
Dornier qui avait des attentes
assez précises sur le style de
construction. Objectif : créer un
havre de paix pour les occupants
afin de les aider à mieux vivre
la maladie. “Nous avons voulu
refaire une maison comme chez
soi, confortable, pour que les gens
soient bien. Il y aura des espaces
privatifs mais également des
espaces communs car ce lieu a
pour vocation de permettre aux
personnes de se rencontrer, de se
soutenir mutuellement dans
l’épreuve” poursuit Pierre Dornier. On trouvera par exemple
dans cette maison une salle de
relaxation, mais également un
jardin de l’espoir. “Quand quelqu’un vit la maladie, il n’a plus
de repères. Lorsque les gens sortiront du “bloc de béton”, nous
avons souhaité qu’ils arrivent
dans un hall de verdure. Il y aura
sur ce site un jardin potager et
des vignes.”
Le coût prévisionnel de l’opération est
de 4,2 millions
d’euros. “Semons
l’espoir” a reçu le
soutien de nombreux partenaires
“Une
dont celui les collectivités locales ou
maison
du comité des ligues
comme contre le cancer de
chez soi.” Franche-Comté qui
verse 300 000 euros.
“Nous avons reçu
également un engagement fort
de la part de la Fondation des
Hôpitaux de Paris-pièces jaunes”
précise Mélodie Chabod, chargée de mission de l’association.
Il n’est d’ailleurs pas impossible
que Bernadette Chirac lance les
25 ans de l’opération pièces jaunes
à Besançon en 2014. Ce projet
est celui de la solidarité. Des
entreprises comme De Giorgi et
Simonin qui interviennent sur
le chantier ont travaillé gracieusement sur l’étude de la
construction. I
T.C.
Spectacle à Micropolis
des Étoiles Noires samedi 29 juin
Réservation : 03 81 38 27 38
EN BREF
Anniversaire
Le centre Omnisports Pierre Croppet fête cette année ses
quarante ans. Créée en décembre 1972, l’association alors
appelée Cercle Sportif de l’institution Nationale des
invalides, a démarré ses activités au cours de l’année 1973.
L’association fête cet anniversaire samedi 29 juin à partir
de 17 heures Renseignements au 03 81 47 42 50.
Pèlerinage
Du 16 au 21 septembre, le Service interdiocésain des
Pèlerinages des diocèses de Besançon et BelfortMontbéliard organise un pèlerinage au Mont Saint-Michel.
les pèlerins s’arrêteront à Lisieux, ville de Sainte-Thérèse et
dans la cité corsaire de Saint-Malo. Renseignements et
inscriptions : Service des Pèlerinages au 03 81 25 28 22.
Hommage
Réunis en assemblée générale, à Miserey-Salines, les officiers
de réserve de l’Armée de l’air de Franche-Comté, ont réélu le
colonel Robert Demougeot à la tête de l’association qui les
regroupe. À cette occasion, les officiers et les sous-officiers de
réserve ont rendu publiquement hommage au Capitaine
Ludovic Arrachart, héros et pionnier de l’aviation. Il y a 80
ans cette année disparaissait, le 13 mai 1933, l’une des plus
grandes figures de l’aviation française. Dès 1934 son nom est
donné à une rue de Besançon, rue reliant l’actuel boulevard
Diderot à la rue du Funiculaire.
BESANÇON
AFFAIRE
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
EN BREF
Arnaque à la pub
Les commerçants se tournent vers la justice
C’est parce qu’ils estiment avoir été victimes d’une
escroquerie en achetant un encart publicitaire dans
une publication dont ils n’ont jamais vu la couleur
que des commerçants bisontins décident de réagir.
es commerçants de Besançon ment j’ai pu signer un truc comme ça”
s’organisent à l’égard de ce que dit-elle.Véronique Pourcelot n’a pas encobeaucoup considèrent désormais re porté plainte. En revanche, elle s’est
comme une arnaque. Ils sont nom- rapprochée de Michèle Chabod, du magabreux à avoir acheté un espace publici- sin Histoire de Marques, qui a entrepris
taire dans “l’annuaire des plans des com- une action collective. “Je suis en train de
munes”, une publication dont ils n’ont constituer un dossier dans lequel je regroujamais vu la couleur. En revanche, les pe des attestations de commerçants qui
chèques versés pour cette prestation ont comme moi, ont été abusés. J’ai déjà une
bien été encaissés.
dizaine de noms. Personnellement, je me
Gérante du magasin Joce-Laine à Pla- suis fait avoir de 700 euros moins d’un
noise, Jocelyne Mortet est une des plai- mois après l’ouverture de mon magasin.
gnantes. Elle a payé la somme de 956 euros Je suis presque convaincue que je ne reveren septembre à la société M’Concept de rai jamais mon argent. Mais il faut mainBesançon qui la démarchait. Depuis, plus tenant empêcher cette société de contirien. “Sur le coup, je ne me suis pas méfiée
nuer” estime Michèle
une seconde. Le produit paraissait séduiPourcelot. Elle a prépasant. Je me suis laissée convaincre. Avec “L’empêcher ré un courrier qu’elle
le recul, je m’aperçois qu’il n’y a même
s’apprête à transmettre
de continuer.” au procureur de la Répupas de date de livraison sur le bon de commande et personne n’a jamais entendu
blique de Besançon.
parler de ce bouquin” peste la commerLes reproches à l’égard
çante. Jocelyne Mortet a porté plainte au
de José Martinez, de la
commissariat de Besançon, bien disposociété
M’Concept,
sée à ne rien lâcher.
s’accumulent. Mais le
Elle n’est pas la seule à fulminer. Inscommercial se défend,
tallée au centre-ville Véronique Pourceaffirmant qu’une “prelot de la Fée Tricot est amère. “En janmière série d’annuaires
vier, j’ai fait un chèque de 350 euros. Il a
a été distribuée la preété encaissé le jour même. Je n’ai jamais
mière semaine de juin à
reçu de bon à tirer. Je me demande coml’extérieur de Besançon.
19
D
École-Valentin
La première pierre de
la future Maison
d’Accueil Rurale pour
Personnes Âgées
(M.A.R.P.A.) Les
Valentines a été posée
mardi 25 juin au 26,
rue de la Combe du
Puits. Le dossier est
porté depuis plusieurs
années par Brigitte
Andreosso, adjointe au
maire.
Train
Jocelyne
Mortet
a porté
plainte, elle
ne lâchera
pas l’affaire.
La deuxième série de 10 000 exemplaires
sera distribuée fin juillet à Besançon intra
muros” assure-t-il, concédant des retards
qu’il justifie notamment par “une restructuration” de sa société.“Tous les gens qui
ont été lésés recevront une proposition
commerciale” affirme-t-il.“L’annuaire du
plan des communes” se serait bien vendu selon lui dans divers points de vente
au prix de 2 euros l’unité. Pour le vérifier, José Martinez, joint par téléphone,
nous a proposé de nous fournir le nom
de quelques-uns des distributeurs de la
publication en question.À l’heure où nous
bouclons cette édition, nous ne l’avons
toujours pas reçu. En début d’année, il
nous avait déjà assuré que l’annuaire
sortirait mi-mars. “Il a toujours de bonnes
excuses. Il ne raconte que des salades”
soupire Véronique Pourcelot qui comme
Jocelyne Mortet et d’autres commerçants
sont certains de se faire enfumer sur des
dates de sortie sans cesse repoussées.
La police de Besançon a ouvert une enquête. “Il y a eu plusieurs dépôts de plainte
qui ont pour motif l’escroquerie. Plusieurs
dossiers le concernent” précise le commissariat de la Gare d’Eau. Affaire à
suivre. I
T.C.
La future halte
ferroviaire d’ÉcoleValentin prend forme.
Les travaux de la halte
d’École-Valentin ont
commencé au
printemps 2012, pour
une durée de 18 mois
environ. La dernière
étape de ce chantier
consiste à aménager le
quai n° 1 et à réaliser
la passerelle de
franchissement des
voies. La prochaine
opération d’envergure
est prévue mi-juillet
pour la mise en place
de la passerelle et des
escaliers. L’ensemble de
ces travaux est
supervisé par Systra,
maître d’œuvre de
l’opération. La
réalisation de la halte
d’École-Valentin
représente un coût de
3,05 millions d’euros.
Sa mise en service
commerciale est prévue
le 3 septembre
prochain.
20
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
ANNIVERSAIRE
Information jeunesse
Le C.R.I.J. : 30 ans
au service des jeunes
Hélène
Berthod et
Delphine
Issartel
invitent les
jeunes à
venir vers le
C.R.I.J. pour
s’informer.
Le Centre régional d’information jeunesse fête
ses 30 ans cette année. Pour fêter cela, le C.R.I.J.
a ouvert ses portes les 12 et 13 juin derniers.
e C.R.I.J. a été créé sous
l’initiative de l’État et de
la Région Franche-Comté en 1983. Il permet aux
jeunes de trouver des réponses
à leurs questions quel que soit
le domaine. Les services du
C.R.I.J. sont gratuits, sans rendez-vous et anonymes. “Les jeunes
y viennent pour exprimer leurs
préoccupations, on leur remet
alors de la documentation et si
besoin on les envoie vers
l’organisme concerné pour leur
recherche” livre Sébastien
Maillard, directeur du C.R.I.J.
Pour exporter l’information, le
journal Topo est édité à 160 000
exemplaires pour les jeunes
francs-comtois de 15 à 30 ans.
Un portail Internet est également mis à disposition de la jeunesse pour qu’elle trouve les
réponses à ses questions. Le
C.R.I.J. propose de nombreux
services tels que la proposition
de jobs d’été, un service de logement pour aider les jeunes à se
L
loger, un service civique, etc. Il
accompagne les jeunes dans plusieurs instants de leur vie.
Un des services du C.R.I.J. aide
les jeunes francs-comtois à partir faire des stages à l’étranger.
Cela permet aux jeunes d’avoir
une expérience professionnelle
à l’étranger et d’inscrire une
expérience supplémentaire sur
leur C.V. Les stages sont financés par le Conseil régional. Ils
durent entre 3 à 5 mois dans
tous les domaines. En moyenne, 160 francs-Comtois partent
à l’étranger et une trentaine
d’étrangers viennent en FrancheComté. Les pays d’accueil sont
surtout les pays d’Europe et le
Québec. “Que se soit un stage en
boulangerie, dans un métier
d’artisanat, pour être jardinier
botaniste, nous trouvons un stage qui correspond au jeune, il
faut qu’il ait moins de 30 ans
qu’il vive sur le territoire franccomtois et qu’il ait un réel projet professionnel” explique Del-
phine Issartel, responsable des
mobilités internationales. Les
jeunes sont aidés dans leur préparation avant le départ. Pour
ceux qui préfèrent partir en groupe, c’est aussi possible. La mobilité internationale est très appréciée par les jeunes qui peuvent
ainsi apprendre la langue de différentes façons. Soit en suivant
des cours approfondis, en stage, ou en travaillant. Plusieurs
opportunités s’offrent à eux.
Un des services phares du
CULTURE
CALLIER Raphaël
(Successeur de Me Bernard HUTIN)
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de 1ha. La bâtisse principale de 400
m2 environ a conservé son caractère
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hauteur sous plafond. 4 chambres, 3
salles de bain, salle à manger, séjour,
petit salon, grand salon. Cuisine spacieuse, lingerie. DPE : D.
La grange entièrement rénovée récemment d’environ 130 m2 est composée de 3 ch, d’une très belle
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ferme dispose de grandes pièces,
salon, séjour, 6 chambres, un vaste
bureau, cuisine, deux salles de bain,
une véranda, dépendances, grange,
carrière et 3 box pour chevaux.
DPE : D
depuis le
21 juin 2013
d’entreprise pour réaliser leur
projet. Une aide qui se fait sur
différents plans, méthodologique,
logistique, technique, financier
avec l’obtention de bourse (jusqu’à 1 500 euros).
Les 12 et 13 juin derniers le
C.R.I.J. a fêté ses 30 ans
d’existence avec des animations,
des échanges, des témoignages,
la présentation de ses services
sous forme de stand, la présence d’une scène jeunes talents… I
M.B.
Difficultés budgétaires
Le sort du Pavé dans la Mare
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C.R.I.J. est la Carte avantages permet de gagner une certaine
jeunes. Cela fait 20 ans qu’elle autonomie” confie Hélène Berexiste, elle procure des gratui- thod, responsable de ce dispotés et des réductions. 110 000 sitif. Des applications ont été
personnes la possèdent, elle coû- mises en place pour faciliter
te 7 euros et offre un bon de l’accès aux gratuités et réducréduction de 6 euros de réduc- tions.
tion dans une librairie. 2 000 Le C.L.A.P. est une branche du
avantages avec 1 500 parte- C.R.I.J. Le comité local d’aide
naires.
au projet s’adresse aux personnes
À travers les avantages de cet- qui ont entre 11 et 30 ans. Cette carte, les jeunes ont plus faci- te organisation permet de les
lement accès à la culture, au accompagner en dehors de leur
sport, au loisir, etc. “Cela leur étude ou de la création
2 rue des Frères Lumière - BESANÇON
(à l’angle avec la rue de VESOUL)
scellé le 3 juillet
Le nouveau président de l’association
Marc Lerale-Alexandre refuse pour l’instant de parler
de la fermeture du Pavé dans la Mare, mais il reconnaît
que la situation est préoccupante.
e sort du Pavé dans la Mare sera scellé le 3 juillet lors de l’assemblée générale de l’association. Deux scénarios
sont possibles : soit le centre d’art contemporain trouve des moyens financiers complémentaires pour pallier le désengagement
de l’État et la Région et ainsi continue à
fonctionner, soit il tire la conclusion que son
futur est compromis à court terme. Pour
l’instant, Marc Lerale-Alexandre refuse de
parler de fermeture de la structure qui
emploie cinq personnes, même s’il reconnaît que la situation est délicate. “Le 3 juillet,
nous allons faire un état des lieux et parler
de l’avenir. Le problème est que nous assurons une mission de service public depuis
presque vingt ans. On vient de terminer par
exemple l’opération “collège et art contemporain”. Pour assurer nos missions, nous
avons besoin d’une lisibilité budgétaire et
on nous la refuse” dénonce le nouveau président. Marc Lerale-Alexandre qui assure
la fonction par intérim depuis la démission
récente de Grégoire Hugel. Ce dernier a jeté
l’éponge déplorant que dans toute cette affaire, il n’était “plus question d’art, mais de
politique.”
Tout est parti du conseil municipal de Besançon. À différentes reprises, des élus ont jeté
les suspicions sur les liens entre la Ville et
cette association au motif que l’adjoint à la
culture, Yves-Michel Dahoui, est le mari de
la directrice du Pavé dans la Mare, Corinne Lapp-Dahoui. Philippe Gonon (U.D.I.)
est le premier à avoir dégainé. Il a déposé
un recours “pour prise illégale d’intérêts”,
demandant l’annulation de la délibération
du conseil municipal du 22 mars qui actait
l’attribution d’une subvention de 40 000 euros
au Pavé. Le Tribunal Administratif de Besançon a rejeté cette requête le 7 mai indiquant
dans le jugement que “M. Gonon qui se borne à invoquer le seul lien conjugal entre M.
Dahoui et la directrice, n’établit pas la réalité d’une participation de l’élu aux travaux
préparatoires ayant précédé les délibéra-
L
tions attaquées.” A l’automne dernier, contre
toute attente, c’est l’élu socialiste JeanSébastien Leuba qui a déstabilisé sa propre
majorité, en questionnant le fonctionnement du Pavé et l’usage qu’il faisait des subventions municipales. Son intervention a
déclenché la mise en place par le maire,
d’une commission transparence composée
de 9 élus de tous bords. Les conclusions de
son rapport lavent de tout soupçon de favoritisme l’association.
Mais voilà, le mal est fait. La Direction des
affaires culturelles et le Conseil régional de
Franche-Comté, ont décidé de réduire leur
subvention versée au Pavé. “Ils l’ont divisé
par deux. L’aide de la D.R.A.C. est de
14 000 euros, et autant pour la Région” observe Marc Lerale-Alexandre qui précise que
le budget du Pavé est de 300 000 euros. Le
centre d’art contemporain ne vit pas au crochet des collectivités locales, puisque sa part
d’autofinancement atteint 60 % certains
exercices ! Alors que la Ville de Besançon
renouvelle son soutien au Pavé, on ne peut
pas s’empêcher de penser que
la polémique tombe à point
nommé pour la D.R.A.C. et à
“Besoin
la Région qui décident de
d’une
réduire des subventions (selon
nos informations, la D.R.A.C.
lisibilité
pourrait encore réexaminer
budgétaire.” le dossier). Ces deux institutions ont d’autres projets.
Désormais, elles doivent
concentrer leurs efforts sur le
Fonds Régional d’Art Contemporain, une structure coûteuse
qui a tout à prouver sur sa
capacité à capter le public
notamment. Le F.R.A.C.
emploie 22 personnes, pour
un coût de fonctionnement
estimé à 1,5 million d’euros
par an ! Par comparaison, le
Pavé est une goutte d’eau, au
maximum, une mare. I
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
INFRASTRUCTURES
URBANISME
Faut-il obliger les établissements ?
21
Destin de l’ancien marché
Qu’est devenu
Collège des Clairs-Soleils :
le marché couvert ?
la piscine fait des remous
C’est le seul collège
public du Doubs à
bénéficier d’une piscine
au sein de
l’établissement. Un luxe
et des soucis. Le
Conseil général incite la
mise à disposition.
n bassin de 12,5 mètres de long,
quatre lignes d’eau, une eau
chauffée à 26 degrés. Au collège des Clairs-Soleils à Besançon, la
piscine, avant d’être un outil ludique,
est un atout pédagogique. “Toutes
nos classes l’utilisent” explique le
principal Jean-Luc Gorgl. C’est un
atout. Aussi un casse-tête à gérer.
Son entretien coûte 10 000 euros par
an à l’établissement, qui reçoit en
contrepartie des subventions de fonctionnement du Conseil général.
Mis à part par les scolaires qui nagent
environ 4 heures par jour, elle est
sous-utilisée. Il y a bien Profession
Sport 25 qui l’utilise 12 heures par
semaine pour le compte de la maison de quartier de Palente, mais cela
paraît bien peu. “On aimerait qu’elle
soit ouverte à plus d’associations”
U
La piscine du
collège des
Clairs-Soleils est
mise à disposition des élèves
et à la maison
de quartier,
12 heures par
semaine. Trop
peu ?
témoigne un habitant du quartier.
Le principal du collège explique les
raisons qui, selon lui, l’obligent à
réduire l’ouverture : “Il faut deux
agents habilités pour contrôler la
qualité de l’eau, un maître nageursauveteur. Ce personnel en plus, je
ne peux pas le mettre à disposition.
Il y a aussi la sécurité des élèves. Il
faudrait un gardien à plein-temps.”
Les frais supplémentaires limiteraient les ardeurs même si la mise
à disposition rapporte. Le collège facture l’utilisation de la piscine 50 euros
de l’heure sur un créneau de 2 heures
consécutives. S’agissant de Profession Sports, le collège a perçu une
recette de 7 550 euros pour la période d’utilisation sur l’année 2012. Et
a perçu 1 400 euros de l’école JeanMacé (à 50 m de là) qui l’utilisait jus-
qu’à l’année dernière. Mais faute
d’avoir trouvé un maître-nageur, les
enfants prennent le bus pour Mallarmé ou Lafayette…
Le Conseil général milite pour que
les établissements engagent des mises
à disposition. “Sur les 44 collèges du
Doubs, 83 locaux sont mis à disposition, rappelle Gilles Chartraire, directeur de l’éducation. Sur ces 83 locaux
(9 murs d’escalade, 11 gymnases, 15
plateaux sportifs, etc.), 53 conventions ont été signées. Cette mutualisation des équipements se passe
bien, notamment avec Besançon grâce à une convention signée avec la
Ville.” Si le Conseil général joue le
jeu, les conseil d’administration des
collèges gardent toutefois le dernier
mot.. I
E.Ch.
À l’époque de sa démolition, deux camps s’étaient écharpés : l’un
pour la préservation du marché couvert à Besançon, l’autre pour
sa démolition. La ferraille a finalement été vendue à un artiste du
Haut-Doubs qui n’a, pour l’instant, pu lui donner une autre vie.
es nostalgiques trouvent encore à
redire : le marché d’avant, c’était
mieux avant. Mais à y regarder de
plus près, l’actuel marché couvert, lumineux, fait quasiment l’unanimité. Des
personnes se demandent néanmoins ce
qu’est devenu leur ancien marché version Baltard qui a laissé en place en 2003
à la structure que l’on connaît.
Le marché, scindé en deux, fonctionnait
mal, et la place de la Révolution était
essentiellement occupée par un parking
de surface, qui a aujourd’hui disparu.
La structure a longtemps croupi dans
les ateliers municipaux de la Ville de
Besançon, qui l’a vendu après une délibération du 15 mars 2007 à Claude Mainy, un artiste de Dompierre-les-Tilleuls,
D
dans le Haut-Doubs. Ce dernier avait
fait part de son engagement de remonter cette structure pour créer un musée
de la vapeur et des énergies renouvelables. “À ce jour, toutes les structures se
trouvent chez Claude Mainy, elles ont été
restaurées et stockées au sec, rapporte la
Ville. L’artisan disposait d’un délais de
cinq ans environ pour mener à bien son
projet. Mais malheureusement, il a souffert de problèmes de santé et par conséquent son projet n’a pas pu aboutir. Nous
essayons de reprendre contact avec lui
et lui avons adressé un courrier afin qu’il
puisse nous indiquer si ce projet pourra
être mené à bien et qu’il puisse nous transmettre le planning modifié du déroulé
des différentes phases.” I
La Ville a pris
des nouvelles
de la ferraille
de l’ancien
marché
couvert
démontée…
(photo Ville).
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DOSSIER
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
23
À L’ASSAUT DES SECRETS
DE LA CITADELLE
À VENDRE
PRESSING - LE LOCLE
(SUISSE)
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Le site le plus visité de Franche-Comté n’a peutêtre pas livré tous ses secrets. Dans son numéro
de l’été, La Presse Bisontine vous propose de
découvrir ou (re)découvrir ce qui fait l’attrait des
lieux, à savoir un but de visite idéal pour
apprendre mille choses sur la biodiversité et le
patrimoine régional, dans un site naturel à la
valeur patrimoniale exceptionnelle. Mais La Presse Bisontine va plus loin en faisant découvrir les
coulisses de ce haut lieu du tourisme, les métiers
parfois surprenants qu’il abrite et lève le voile sur
les projets ambitieux nourris par les responsables
bisontins pour augmenter encore sa fréquentation. L’arrivée d’un nouveau directeur général à la
tête de l’établissement Citadelle donne un prétexte de plus pour monter à l’assaut du site, chouchou des Bisontins et phare du tourisme régional.
ÉTAT DES LIEUX
Le spectacle historique en 2014
La Citadelle condamnée
aux investissements à perpétuité
Avec ses 250 000 visiteurs annuels, la Citadelle de Besançon reste le phare
culturel de la région. Pour autant, malgré le classement à l’Unesco, le site doit
toujours innover s’il veut un jour passer la barre des 300 000 visiteurs.
e 15 février dernier, l’ancien directeur général de la Citadelle annonçait à la surprise générale son
départ après moins de deux ans de
présence. Il quittait Besançon pour
Brest où il a pris les rênes d’une des
plus grosses sociétés d’économie mixte de France. Ce départ intervient alors
que la Citadelle s’apprêtait à lancer
les festivités autour des cinq ans du
classement à l’Unesco des fortifications de Vauban et alors que des voix
s’élèvent contre l’absence supposée
d’effet Unesco sur la fréquentation touristique de Besançon.
Ces interrogations et ces petits remous
L
n’ébranlent cependant pas l’édifice qui
reste, encore de loin, le premier site
touristique de Franche-Comté en
termes de fréquentation, avec 250 000
visiteurs anuuels de moyenne, avec
des pics à 280 000 certaines années,
encore loin devant le gouffre de Poudrey et le Dino-Zoo (150 000 visiteurs)
et la saline royale d’Arc-et-Senans,
l’autre site classé par l’Unesco dans le
Doubs (un peu plus de 100 000).
Avec un printemps gris et humide,
l’année 2013 n’a pas bien démarré pour
la Citadelle. “Nous accusons un retard
d’environ 3 000 entrées par rapport à
l’an dernier à la même époque” confie
Roland Billot, directeur par intérim
du site. Rien de grave pourtant, sachant
qu’une seule belle journée peut attirer jusqu’à 4 000 visiteurs. Si le nombre
d’entrées à la Citadelle ne continue
pas à grimper malgré toutes les attractions que le site offre, c’est aussi en
partie à cause de l’éternelle question
de son accessibilité. Là encore, le sujet
fait actuellement l’objet de nouvelles
études (voir en page suivante).
Cette année, malgré ces handicaps
plus ou moins lourds à surmonter, la
Citadelle a décidé de mettre tous les
atouts de son côté pour élargir son
attractivité : un programme
d’animations élargi pour l’été à
l’occasion des 5 ans du classement
Unesco, plusieurs expositions
d’envergure nationale ou internationale (François Riou, Ousmane Sow)
et les projets d’investissements engagés, comme ce spectacle historique en
3 D qui sera installé dans la chapelle
Saint-Étienne à partir d’avril 2014.
“Ce spectacle multimédia immersif
devrait avoir un impact important. À
travers cette nouveauté, l’objectif est de
gagner 5 à 10 % de visiteurs en plus”
note Roland Billot.
Si l’Unesco n’a pas eu pour effet de faire exploser les compteurs de la fréquentation touristique à Besançon,
La principale motivation des visiteurs de la Citadelle cette reconnaissance internationale a
reste la découverte des animaux. déjà eu le mérite de mobiliser un certain nombre d’acteurs et notamment
La Citadelle a déjà vendu plus de 1 700 abonnements
depuis le début de l’année (photo Citadelle, et celle du haut).
les financeurs publics qui investissent
chaque année plusieurs millions d’euros
au plan de gestion du site qui peut ainG Fréquentation moyenne :
si bénéficier de phases de rénovation
désormais .
250 000 visiteurs.
Un des autres axes stratégiques pour
G Meilleure année :
la Citadelle, c’est l’approfondissement
2003, avec 277 777 visiteurs (année
de l’orientation donnée depuis plude
la rénovation du jardin zoologique).
sieurs années au muséum et à son jarG Provenance des visiteurs :
din zoologique en lien avec la sauveBesançon (19 %), C.A.G.B. (32 %),
garde des espèces et la biodiversité.
“On a prévu de créer une nouvelle salFranche-Comté (50 %), autres régions
le, dédiée à la biodiversité, dans les
françaises (40 %), étranger (11 % :
combles de l’arsenal. Ce
Suisses en premier, puis Allemands,
devrait être la thémapuis Hollandais).
Objectif :
tique forte de la CitaG Nombre de salariés permanents :
delle en 2015. L’idée est
de gagner
100 (une trentaine de saisonniers).
de donner un vrai sens
5 à 10 %
scientifique à ce
de visiteurs. muséum. Nous sommes de la résistance et de la déportation.
tous convaincus que la “Il y aura toujours ce souci que la CitaCitadelle a un bel ave- delle reste accessible et populaire. Nous
nir en tant qu’outil édu- n’en ferons jamais un parc d’attraction,
catif” ajoute le direc- mais on aura toujours cette logique
teur. Dernier élément grand public et éducative.” Autant
de développement du d’actions que devra coordonner le nousite : la rénovation com- veau directeur Pascal Porte qui arriplète envisagée, à plus ve sur les lieux début juillet. I
J.-F.H.
long terme, du Musée
La Citadelle en bref
24
DOSSIER
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
RENCONTRE
Le nouveau directeur du site
“La notion de parc culturel
vaut pour la Citadelle”
Patrick Porte quitte le musée Dobrée de Nantes pour prendre
la fonction de directeur de la Citadelle le 1er juillet. Il succède
à Philippe Mathieu à la tête de la forteresse Vauban.
a Presse Bisontine : Qu’estce qui vous a motivé à postuler au poste de directeur
de la Citadelle ?
Patrick Porte : Je suis originaire
des pré-Alpes. Les paysages
francs-comtois et la culture
régionale sont plus proches de
mes racines que ceux de LoireAtlantique. Il y a longtemps que
je voulais venir à Besançon.
L’opportunité s’est présentée
avec le départ du directeur du
site. Je l’ai saisie.
L
delle de Besançon ?
P.P. : Je connais la Citadelle
depuis longtemps. En tant que
professeur associé en valorisation touristique et culturelle du
patrimoine à l’Université de
Lyon II, je suis cet édifice comme site expérimental pilote.
Très peu de sites en France peuvent affirmer un aspect patrimonial aussi fort et une telle
diversité à l’intérieur. La notion
de parc culturel vaut pour la
Citadelle. En ce sens, elle est
unique.
L.P.B. : Vous quittez la direction du
musée Dobrée à Nantes alors qu’il
fait l’objet d’un vaste projet de restructuration. Pourquoi ?
P.P. : En effet, je suis arrivé il y
a un an à Dobrée. Il y avait pour
ce musée un grand projet architectural qui a eu le tort de rencontrer des problèmes d’urbanisme. Il est remis en cause
pour une dizaine d’années je
pense. Finalement, c’est un
concours de circonstances entre
la situation de Dobrée et le poste de directeur de la Citadelle
qui se libérait qui m’a poussé à
partir.
L.P.B. : Vous prenez vos fonctions le
1er juillet, au début de la saison touristique. Vous serez tout de suite dans
l’ambiance ?
P.P. : J’ai souhaité commencer
rapidement. Je ne voulais pas
prendre mes fonctions à l’automne, car l’été est une période importante pour la Citadelle. Je veux profiter de ces deux
mois d’intense activité pour
observer la manière dont avance ce grand bateau et qui à ma
connaissance fonctionne plutôt
bien.
L.P.B. : Quels grands chantiers allezvous engager ?
L.P.B. : Que saviez-vous de la Cita-
AMÉNAGEMENT
P.P. : Je vais travailler dans la
continuité de ce qui a été fait.
La priorité, ce sont les dossiers
en cours. L’idée est de rendre
la Citadelle à Vauban. Le projet multimédia que le public
pourra découvrir à partir de
2014 à la chapelle Saint-Étienne est très important.
L.P.B. : On entend dire aussi que le jardin zoologique prend trop de place et
qu’il a tendance à “étouffer” les autres
activités. Qu’en pensez-vous ?
P.P. : Ce n’est pas le jardin zoologique qui est le problème, mais
l’absence de valorisation de tout
le reste. J’espère que le spectacle multimédia qui est en préparation sera de nature à être
L.P.B. : Il y a beaucoup de questions promu en tant que tel.
également autour des musées et en
particulier autour de celui de la résis- L.P.B. : Un des chantiers à entreprendre
est également celui des collections.
tance qui doit être restructuré ?
P.P. : Le Musée de la résistance Quels sont vos projets ?
doit faire l’objet d’une nouvel- P.P. : Je serai attentif à la conserle implantation. Ceci étant, à vation des collections qui n’est
mon sens, on ne parle jamais peut-être pas des meilleures à
assez du Musée comtois. J’ai la Citadelle. Je remarque que
proposé aux élus de réunir tous l’emplacement pris par les
les musées du site autour de la réserves empêche l’évolution du
notion de biodiversité. Ce thè- site. Des bâtiments prestigieux
me sous-entend une cohabita- sont occupés par des cartons.
tion des espèces, des cultures C’est dans l’intérêt de la Citaet finalement une certaine tolé- delle et des collections d’envirance. La faiblesse de la Cita- sager des solutions.
delle est que les gens viennent
pour voir tel ou tel musée et en L.P.B. : Comment promouvoir davanparticulier celui de la résistance. tage la Citadelle ?
Il manque l’expression d’un site P.P. : C’est surtout par l’apport
global. On peut trouver une de nouvelles activités que la procohérence à tout cela et la fai- motion du site se fera. Il manque
à mon sens un lieu pour accueillir
re partager.
des expositions temporaires. On
Un choix à affiner
L’ascenseur, futur moyen
d’accès à la Citadelle
Pour améliorer
l’accessibilité
à la forteresse,
l’Agglo préconise
l’aménagement
d’un ascenseur. Exit
donc la télécabine
et l’escalator.
étude réalisée pour le
compte de la Communauté d’Agglomération
du Grand Besançon avance
plusieurs scénarios. Finalement, après analyse, l’Agglo
opte pour un ascenseur pour
acheminer le public à la Citadelle. “Nous avions comme
autre choix une télécabine
depuis Rivotte. Cette idée est
abandonnée car elle est incompatible avec les exigences de
la Direction régionale des
affaires culturelles” remarque
Jean-Claude Roy, vice-président de la C.A.G.B. Exit également le projet d’escalator,
“un système fragile, qui vit mal
L’
TRANSFERT
Patrick Porte : “Je vais travailler dans la
continuité de ce qui a été fait.”
ne trouve pas 800 mètres car- sur la clientèle touristique. Mais
rés d’un seul tenant à la Cita- elle est d’abord un lieu culturel
delle pour recevoir des exposi- à animer toute l’année. En ce
tions qui pourraient être sens, il doit être tourné plus
organisées en partenariat avec encore vers les Bisontins et les
des musées parisiens. La Cita- enfants. I
Propos recueillis par T.C.
delle s’est beaucoup polarisée
Un souhait de la D.R.A.C.
Les babouins de Guinée
devraient déménager
C’est parce qu’ils dégradent le rempart contre lequel leur enclos
est adossé, que ces primates doivent changer de place.
La solution la plus probable pour régler le problème consisterait
à transférer la communauté dans un autre parc animalier.
L’ascenseur partirait du tunnel fluvial et s’arrêterait
au niveau de la demi-lune du Front Royal.
les intempéries.”
La collectivité n’est pas allée
plus loin dans la réflexion. On
sait simplement que l’ascenseur partirait du tunnel fluvial et arriverait au niveau de
la demi-lune du Front Royal.
Le dossier n’est pas plus avancé. Selon Jean-Claude Roy, il
est prématuré d’évoquer un
calendrier et un budget pour
ce projet qui, selon nos informations, avoisinerait les
10 millions d’euros. “Nous n’en
sommes pas encore là. Une étude complémentaire est nécessaire. Elle doit être conduite
désormais soit par la Ville de
Besançon, soit par l’établissement Citadelle. Cette étude
permettra de déterminer la faisabilité du projet, le montant
de l’investissement et le coût
de fonctionnement.”
En moyenne, chaque année,
la Citadelle accueille 250 000
visiteurs. L’accessibilité à la
forteresse Vauban est le problème récurrent depuis des
années. Les scénarios de l’ascenseur et de la télécabine
avaient déjà été évoqués dans
les années quatre-vingt-dix
au cours du mandat de Robert
Schwint et on n’a pas encore
trouvé sa solution. I
a Citadelle de Besançon devra peut-être
se séparer de ses babouins de Guinée, à
moins qu’elle ne leur trouve un nouvel
enclos pour les loger dans la forteresse.
Le problème est que cette communauté de primates qui compte une quinzaine d’individus
dégrade le rempart. “Les babouins ne le démontent pas évidemment, mais ils enlèvent des
cailloux” reconnaît Gérard Galliot, conservateur en chef du muséum. Le comportement des
singes fait sourciller la D.R.A.C. (direction régionale des affaires culturelles). Il devient incompatible avec la protection de ce patrimoine bâti
qui fait l’objet d’un important programme de
rénovation. La D.R.A.C. invite donc l’établissement à trouver une solution de relogement pour
ces singes.
Pour répondre à cette demande, l’option la plus
probable que retiendrait la Citadelle consisterait finalement à transférer dans un autre parc
animalier les babouins de Guinée. “Nous agissons ici dans un processus de conservation d’espèce. Nous n’allons pas céder ces singes à n’importe qui. Nous sommes à la recherche d’un
partenaire. Cela peut durer des mois” rappelle
L
Gérard Galliot. Quand ils auront déménagé,
leur enclos ne restera pas vide. Une autre espèce de primates, moins agitée, prendra leur place.
D’autres singes de la Citadelle pourraient être
amenés à changer de lieu. Il s’agit des géladas
qui vivent dans les fossés au pied du Front Royal.
Dans leur cas, c’est un projet de nouveau parcours touristique qui est en jeu. Il
s’agit de permettre au public qui
Et les
emprunte la communication 110 de
géladas poursuivre la visite en descendant
dans le fossé où se trouvent les gélaaussi… das. Pour l’instant, ce parcours est
hypothétique. “On peut aussi imaginer trouver des clôtures qui permettent de contenir les singes afin de les
laisser là” explique le conservateur.
Il en veut pour preuve que la cohabitation entre les primates et les travaux de rénovation de la demi-lune
se passent bien. Les échafaudages
descendent dans le fossé, et les singes
sont tenus à l’écart par des palissades. I
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
TRAVAUX
25
La demi-lune
La Citadelle,
Depuis 2007,
d’importantes
rénovations du
bâtiment militaire ont
été entreprises.
Celle qui est en cours
concerne la demilune, une fortification
qui servait à protéger
le front royal.
un chantier perpétuel
une année à l’autre, on
déplace les échafaudages
le long des murs de la
Citadelle. La forteresse,
Patrimoine Mondial de l’Humanité, propriété de la Ville de Besançon, est en chantier permanent
depuis cinq ans. Actuellement, c’est
la demi-lune qui est en cours de rénovation. À l’origine, dans le système
de défense imaginé par Vauban, cette fortification protégeait le front
royal par lequel on accède au cœur
de la forteresse. “Cette opération est
la cinquième du contrat de projets
État-Région (C.P.E.R.) qui a démar-
D’
ré en 2007 et qui s’achèvera en 2013”
observe Patrick Devillers du département architecture et bâtiments
de la mairie de Besançon. Le chantier de la demi-lune a débuté en
2011 et se terminera au mois d’octobre. Il consiste à reconstruire à
l’identique les murs de l’édifice dégradés par le temps.
Sur les échafaudages, des maçons
s’affairent méthodiquement. Le rempart est démonté et la plupart des
pierres anciennes sont remplacées
par des pierres neuves qui sont leur
clone. “Avant les travaux, toutes les
pierres ont été répertoriées dans leur
position et dans leur dimension. Elles
ont été numérotées. On appelle cela
le calepinage” poursuit Patrick Devillers. Les maçons manipulent des
blocs qui pèsent entre 200 et 600 kg.
Au total, 270 mètres cubes de pierre neuve servent à la rénovation de
la demi-lune. La matière minérale
vient de l’Ain. Elle présente une
double caractéristique.Tout d’abord,
cette pierre se rapproche de celle
utilisée lors de la construction de la
Citadelle. Ensuite, elle résiste au
gel. “Avec du neuf, on fait du vieux”
résume avec humour le chef de chantier Séverin Zuccone. Il travaille
pour l’entreprise bisontine du bâtiment Pateu et Robert chargée dans
La couverture en lave est entièrement reprise. Dans quelques ce projet de la maçonnerie. Cette
mois, le public découvrira la demi-lune telle qu’elle avait été société est une habituée des lieux
construite par Vauban. puisque c’est elle qui a déjà rénové
le Front Saint-Étienne qui surplombe
le quartier Rivotte.
Dans le cadre de l’opération, elle est
chargée également de reprendre
l’ensemble de la couverture en pierre de lave. Le mot d’ordre est toujours le même : reconstruire à l’identique à un détail près. “Là où on
triche avec l’histoire, c’est que l’on
pose une étanchéité avant de mettre
le parement. L’eau qui s’infiltre est
ainsi rejetée à l’extérieur. De cette
manière, l’édifice va gagner en longévité” poursuit Séverin Zuccone.
Les intempéries des six derniers
mois ont rendu impossible la réalisation de finitions comme les joints
en couverture.
Mais la météo n’est pas le seul élément qui interrompt les travaux. La
rénovation du mur d’escarpe, au pied
de la guérite du roi, côté faubourg
Rivotte, a été suspendue du 15 février
au 15 juin pour respecter la période de nidification d’espèces comme
le choucas des tours ou le faucon
pèlerin, qui nichent dans les remparts de la citadelle. “Le respect de
l’environnement fait partie du chantier. Lors de la rénovation des murs,
des trous de différents diamètres sont
percés dans la pierre de façon à favoriser la nidification de diverses espèces.
Nous travaillons sur ce point en collaboration avec la Ligue de protection des oiseaux” précise Patrick
Devillers.
Le chantier de la demi-lune coûte
2,3 millions d’euros hors taxes. C’est
une des dernières opérations
conduites dans le cadre de ce C.P.E.R.
dont le montant s’élève à 9 millions
d’euros (N.D.L.R. : les partenaires
sont la D.R.A.C. à 40 %, la C.A.G.B.,
le Département, la Région, financent à hauteur de 10 % chacun, et
la ville de Besançon 30 %). Un dernier chantier viendra clore le contrat
de projets d’ici 2015. Il concerne la
rénovation du rempart de la Tour
du Roi, celui de la Tour de la Reine
et du demi-bastion 80, le tout pour
un coût d’1,9 million d’euros hors
taxes. Le début du chantier est programmé à l’automne. Ce ne sera pas
la dernière opération de rénovation
de la Citadelle. D’autres suivront.
Elles seront définies et programmées par ordre de priorité dans le
cadre d’un prochain contrat de projets. à mes concitoyens. I
T.C.
Les maçons
de la société
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reconstruisent les murs
à l’identique.
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DOSSIER
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
LES COULISSES
Des mygales à Besançon
Dans la maternité
Au cœur de
l’insectarium, il existe
un laboratoire pas
comme les autres où
on élève les insectes.
Le quotidien de
Christian Domon, un
passionné de ces
petites bêtes pas
toujours ragoûtantes…
des insectes
Â
mes sensibles, ne levez
pas la tête. Au-dessus
de vous, le plafond est
couvert de toiles sur lesquelles vivent, en quasi-liberté, de belles araignées colorées :
les néphiles de Madagascar. A
priori inoffensives… Comme la
Citadelle abrite dans son insectarium de drôles de bébêtes comme les mygales, les grenouilles
ou les mantes religieuses, il faut
bien élever des proies pour nourrir ces prédateurs. C’est le travail au quotidien de Christian
Domon. Une mygale ou un énorme phasme qui grimpe sur son
bras, ça ne lui a jamais fait peur.
Il est technicien animalier et à
ce titre, un des référents du laboratoire d’insectes, un lieu fermé au public qui abrite des mil-
Christian Domon est technicien animalier à la Citadelle.
Un beau phasme grimpe sur son avant-bras…
liers de larves et d’insectes. “Les
néphiles de Madagascar, c’est
un peu nos collaboratrices, elles
nous aident en mangeant les
petites bestioles qui se perdent
dans le labo” indique avec un
étonnant détachement cet amoureux des petites bêtes tombé
dans la bassine d’insectes dans
son plus jeune âge. “Depuis tout
gamin, j’élevais des insectes et
des mygales. L’observation m’a
toujours fasciné. Un jour, j’ai
décidé d’en faire mon métier.”
Les grillons domestiques font
partie de ces proies qu’élève
Christian Domon. “Plus d’un
millier par semaine. C’est la base
de la nourriture ici. Nous élevons aussi des criquets pour
nourrir les mygales et les
néphiles.” Les repas des grenouilles, c’est un peu plus loin,
Le laboratoire d’élevage
fait partie
des lieux
méconnus
de la Citadelle, où la vie
grouille.
LES MÉTIERS
les collemboles, des insectes primitifs qu’élève le technicien. Et
sur les étagères de ce laboratoire un peu spécial, des boîtes
contenant des mygales de toutes
sortes et d’énormes blattes. “Les
blattes me passionnent car ce
sont des insectes très sociaux
dotés d’un mode de
communication
La taille
très intéressant. À
elles, on leur donde ces
ne des fruits et des
blattes : croquettes pour
quasiment chat.” La taille de
ces blattes du
10 cm.
Mexique : quasiment 10 cm…
Froussards,
s’abstenir.
Les mygales, pour
la plupart, sont
inoffensives. “Il
faut tout de même toujours s’en
méfier car on ne connaît pas
vraiment l’effet de leur venin.
On peut trouver certaines mygalomorphes dans le Sud de la
France, et même à Besançon”
révèle le spécialiste qui en a déjà
trouvé dans son jardin, vivant
sous la terre. Plus loin encore,
Christian Domon dévoile ces
étonnants phasmes, insectesbranches ou insectes-feuilles
qui, à regarder de plus près,
comme les mygales et même les
blattes, peuvent aussi être considérées comme des merveilles de
la nature. C’est certainement
ainsi que les appréhende Christian Domon, un amoureux de
ces petites bêtes qui font un des
attraits indéniables de la Citadelle de Besançon. I
J.-F.H.
Profession costumière
En costumes
d’époque avec
Jessica Geraci
Se prendre pour Vauban, voire Louis XIV et sa famille, le temps d’une séance photo. C’est l’animation
mise en place cette année à la Citadelle grâce au
talent de la costumière Jessica Geraci.
nfiler l’espace d’une vingtaine
de minutes un costume d’époque.
Le rêve de toute petite fille sans
doute, peut-être aussi celui d’une
maman, voire d’un papa, et immortaliser l’instant grâce à un photographe
professionnel. À partir du 2 juillet et
ce jusqu’au 1er septembre, Jessica Geraci peut exaucer ce vœu. Jeune costumière professionnelle, elle a passé de
longues semaines à créer des tenues,
fidèles reproductions de costumes figurant sur des tableaux historiques de
l’époque emblématique pour la Citadelle, 1660 à 1710.
Cette jeune Bisontine est une diplômée des métiers d’art qui s’est spécialisée dans les costumes historiques
à l’E.S.A.T. (école supérieure des arts
E
et techniques) de Lyon. Elle a récemment pris le statut d’autoentrepreneuse
pour tenter de voler de ses propres
ailes dans le monde de la création. Jessica Geraci a déjà travaillé pour le
théâtre, pour l’opéra. Cette première
collaboration avec la Citadelle vient à point nom10 euros mé pour elle, comme un qu’à Lyon. “J’ai souhaité faire un vrai
formidable coup de pro- travail iconographique et historique
pour une jecteur à son travail. Pour avec de vrais tissus de qualité. Je ne
ou deux les besoins de cette ani- voulais pas faire des costumes de pacomation de l’été, elle a créé tille” commente Jessica. Soucieuse du
personnes. pas moins de 14 costumes. moindre détail, elle n’a pas non plus
Pour chacun d’eux, deux hésité à courir les vide-greniers pour
à trois semaines de tra- dénicher les dentelles au crochet qui
vail au contact des plus donnent un peu plus de patine à ses
nobles étoffes qu’elle a par- réalisations. Pour s’adapter aisément
fois dû aller chercher jus- à la taille des futurs photographiés,
Jessica
Geraci
a créé et
vendu ces
costumes à
la Citadelle
pour une
animation
inédite.
Jessica Geraci a équipé ses costumes
de tout un système de réglages fait de
lacets, de bretelles ajustables et de
scratchs.
Pour une photo de famille dans les costumes de Jessica, compter un minimum de 10 euros pour une ou deux
personnes, et 5 euros par personne
supplémentaire (forfait famille à
20 euros jusqu’à 5 enfants). L’animation
aura lieu tous les jours sauf le lundi.
“C’est la seule occasion d’avoir un vrai
souvenir pérenne de sa journée à la
Citadelle autre qu’un souvenir gadget”
commente Pascal Schultz, responsable
“publics et développement” à la Citadelle. La Citadelle a acheté à la jeune
créatrice ses costumes. La jeune fille
qui se lance dans la mode a deux mois
pour promouvoir ses talents de créatrice. I
J.-F.H.
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
LES MÉTIERS
27
Au musée comtois
Marie Boley,
profession “récoleuse”
Faire l’inventaire et numériser les collections des musées de la Citadelle
fait partie de ces métiers peu connus du public. Marie Boley est rattachée
au Musée comtois, un espace qui souhaite dépoussiérer son image.
ai été embauchée sur re mais qui ne déplaît pas à cetun crédit de “récole- te diplômée en ethnologie et en
ment”. C’est une anthropologie.
demande de la D.R.A.C. que Arrivée à la Citadelle il y a deux
chaque musée fasse un compte ans, elle doit y rester jusqu’à la
rendu de ses collections d’ici fin de sa mission programmée
2014” explique Marie Boley, en juin 2014. D’ici là, elle pourchargée de mission au Musée suit avec ses collègues ce tracomtois. Un travail de titan vail de bénédictin qui consiste
qu’elle n’est pas à la seule à fai- à établir la carte d’identité, pho-
“J’
Lionel
François,
conservateur,
devant cette
rarissime
calèche
miniature
pour enfants,
fabriquée à
Besançon
il y a deux
cents ans.
tographier et numériser les
dizaines de milliers de pièces
qui dorment dans les réserves
de la Citadelle. “Pas loin de
100 000 objets éparpillés dans
Marie Boley au milieu de cartons dans lesquels dorment des centaines d’habits religieux.
plusieurs réserves” dit-elle. Dans
ce travail de fourmi, il y a parfois de belles surprises. “On était la poche d’un vêtement un petit petit Lionel François depuis son organisée il y a deux ans. Notre
en train de récoler des vêtements bijou en forme de cœur conte- arrivée à la tête du musée il y idée, c’est de mettre l’accent sur
de religieuses. On a trouvé dans nant un message passionnel a un an. “Nous sommes en train des sujets d’ethnographie, mais
adressé par la religieuse à Dieu, de passer un cap, celui d’être modernes. Les jeunes ont besoin
d’une émotion et d’une puissance beaucoup plus en phase avec le de repères. Nous souhaitons explirare. Il y a parfois au milieu de public d’aujourd’hui. On veut quer les profils de la société
ce “bazar” des petites pépites très faire du Musée comtois un musée d’aujourd’hui et faire le comémouvantes.” Au début de sa de société en se demandant sys- paratif avec la société d’hier”
mission, Marie Boley a com- tématiquement en quoi les objets développe Lionel François.
mencé par envoyer en numériprésentés ont un Le Musée comtois capte envisation quelque 66 000 photos
intérêt pour le ron un tiers des visiteurs de la
sous forme de négatifs, prises “Plus en
spectateur
Citadelle. Un résultat honorable,
en son temps par l’abbé Gard’aujourd’hui. mais le Musée comtois passe
phase avec
neret, l’inspirateur de ce musée
On ne s’interdit encore trop pour le lieu de visiaujourd’hui dirigé par Lionel le public
plus non plus te que l’on fait si on a encore un
François.
d’aujourd’hui.” d’organiser des peu de temps. Ses responsables
Le conservateur s’est donné pour
expositions sur travaillent à changer cette vision
mission de dépoussiérer l’image
des thèmes pour des choses. Et les choses comd’un musée dont l’image folklesquels on n’a mencent à changer. Il manque
lorique colle encore trop à la
pas de collec- encore le financement d’un pospeau. C’est un vrai musée
tions, comme te de guide à ce musée pour qu’il
d’ethnographie régionale ouvert
cette grande devienne
définitivement
sur le monde et sur son époque
exposition sur “vivant”. I
J.-F.H.
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28
DOSSIER
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
INVESTISSEMENT
A l’horizon 2018
Un projet ambitieux
pour la Musée
de la résistance
Le Musée de la résistance et de la déportation a
vu lui aussi sa conservatrice quitter le navire après
9 mois seulement de présence. Marie-Claire Ruet
est désormais aux commandes, en charge de
réfléchir à la refonte complète des lieux.
arie-Claire Ruet connaît les
lieux comme sa poche, elle
qui y travaille depuis 25 ans
comme bibliothécaire et qui
a déjà assuré trois fois l’intérim au gré
des changements de conservateur.Après
le départ précipité de Gaby Sonnabend,
9 mois seulement après son arrivée à
la tête du musée, c’est donc elle qui en
prend les rênes. “Je connais la maison,
les difficultés des collections, la complexité de ce musée qui a une thématique très difficile à expliquer et à montrer avec des collections compliquées à
traiter et à conserver, faite de dessins,
de tissus, de photo, de matériaux comme le cuir, le bois” dit Marie-Claire Ruet,
en poste depuis février.Au total, 120 000
pièces en stock, dont les plus chargées
M
d’émotion sont ces 500 dessins et peintures d’art concentrationnaire, réalisées par des détenus en déportation.
Le Musée de la résistance et de la déportation créé en 1974 est
abrité depuis 1982 dans
Il a reçu
le bâtiment des Cadets
de
la
Citadelle.
la visite
L’exposition permanende 57 000 te, toujours aussi poivisiteurs. gnante, est logiquement
vieillissante. La difficulté
supplémentaire pour ce
musée, c’est son intégration dans la politique
Marie-Claire Ruet dans une salle presque jamais ouverte au public, consacrée à l’art concentrationnaire.
de communication globale de la Citadelle. Impensable bien sûr de faire cohabiter sur une même affiche des lémuriens et des déportés…
Le lieu de mémoire, un des plus anciens
du genre en France, a reçu l’an dernier la visite de 57 000 visiteurs, il
capte donc un visiteur Citadelle sur
cinq. Les élus bisontins ont validé
l’idée de repenser complètement les
ANIMATIONS
MUSÉUM
Les lémuriens
Faire cohabiter
le vivant et
le naturalisé
La Citadelle est un des seuls
muséums de France à présenter sur
un même lieu des collections naturalisées et des animaux vivants. C’est
toute l’originalité du concept.
l faut que ça serve à quelque chose, et pas seulement à amuser les gosses.” De cette réflexion
émise par Gérard Galliot est née toute la philosophie du muséum d’histoire naturelle de la Citadelle qui allie le vivant et les collections naturalisées.
D’un espace à l’autre, les 1 700 vertébrés naturalisés,
les 235 000 planches de botanique, les 200 m3 de
paléontologie côtoient les insectes vivants, les poissons et les primates. Le fil conducteur de ce muséum
qui s’étale sur 8 hectares, c’est donc l’aspect pédagogique en même temps que ludique.
La naissance rare au printemps d’un bébé Grand Hapalémur résume à elle seule cet état d’esprit. Faire voir
et faire comprendre la biodiversité à travers la présence d’animaux, comme ces lémuriens dont la Citadelle s’est fait une spécialité, notamment sous l’impulsion
du conservateur Jean-Yves Robert, décédé il y a deux
ans.
Gérard Galliot et ses équipes auront mis plus de trente ans à faire évoluer la Citadelle qui est passée d’une
simple ménagerie sans autre intérêt à un musée vivant
et structuré autour de thématiques. La création d’une
salle de la biodiversité d’ici deux ans, grâce notamment aux opérations de mécénat engagées par la Citadelle, devrait faire franchir à la Citadelle une marche
de plus vers la reconnaissance nationale. D’après
Gérard Galliot, “il faudrait un nouveau projet tous les
deux ans” pour donner à la Citadelle une impulsion
nouvelle. Charge à ses successeurs d’entendre le message. Gérard Galliot quittera la Citadelle en début
d’année prochaine après 34 ans consacrés à construire son muséum. I
“I
lieux, de fond en comble. “On ne peut
pas faire les choses a minima. L’idée
est de rénover toutes les installations,
travailler sur l’accessibilité, repenser
la déambulation et refaire l’écriture
historique de l’exposition permanente
en fonction de la réécriture de l’histoire
depuis trente ans. Il faudra aussi imaginer une nouvelle scénographie. Un
lourd travail qui devrait voir le jour
au minimum en 2018, lors du prochain
mandat” indique la conservatrice. Un
cabinet d’étude travaille déjà sur le
projet afin de pouvoir chiffrer le montant des investissements à consentir,
en attendant le feu vert définitif des
élus. Un investissement de plus censé renforcer encore le rayonnement
de la Citadelle. I
J.-F.H.
Notre sélection
Un été bien rempli à la Citadelle
Pour marquer les 5 ans de
l’inscription de la Citadelle
au patrimoine mondial, la
programmation culturelle a
été élargie et étendue dans
le temps. La Presse
Bisontine présente les principaux temps forts de l’été.
G Festival Orgue en ville
Pour la troisième année, le festival Orgue
en ville de Besançon s’invite à la Citadelle.
Thématisée autour du XVIIème siècle, la soirée “Gavotte et Mousqueton” évoque à travers un enchaînement de tableaux la guerre et la fête, deux marqueurs incontournables
de l’époque. Un bal participatif ouvre cette
soirée.
Samedi 6 juillet, à 20 h 30,
Cour des Cadets. Gratuit pour tous.
Réservations conseillées auprès de
l’Office du Tourisme : 03 81 80 92 55.
G Combats à l’épée et héraldique
L’après-midi du 7 juillet, des ateliers et
démonstrations de combat à l’épée, de calligraphie et d’héraldique (science des blasons), de cuisine du XVIIème, des spectacles
de contes et des visites vous sont proposés
dans le Parc Saint-Étienne.
Animations de l’après-midi :
de 11 h à 18 h 30, Parc Saint-Étienne.
Gratuit pour tous.
Pique-nique : de 19 h 30 à 22 h,
Cour des Cadets.
G Balades nocturnes estivales
Découvrez la Citadelle autrement au gré de
balades nocturnes animées tour à tour par
les compagnies “Théâtre Envie” et “Keichad”. Deux créations théâtrales pensées
pour la Citadelle, qui dévoilent les mystères
et surprises dont regorge le chef-d’œuvre
de Vauban dès la nuit tombée.
Tarifs : adulte 8,20 euros
réduit 7,10 euros
(y compris abonnés Citadelle), enfant 4-17
ans 5,10 euros, moins de 4 ans gratuit.
Du mercredi au samedi, du 10 au
27 juillet puis du 14 au 24 août, à 21 h et
22 h 30. Nombre de places limité,
réservations conseillées au 03 81 87 83 33.
G Spectacles nocturnes de l’été
I
Les 30 et 31 juillet puis 6 et 7 août.
C’est sous les étoiles que la Citadelle révèle ses plus beaux attraits…
I Les 30 et 31 juillet
- “Cavale” par la compagnie Yohann Bourgeois. Acrobate, acteur, jongleur, danseur,
Yohann Bourgeois propose une forme nouvelle d’écriture, sort de l’exploit et du spectaculaire pour mettre en scène l’apesanteur
et la poésie. Avec “Cavale”, Yohann Bourgeois revient aux sources de l’acrobatie
jouant avec les élans, les déséquilibres et
les envols.
- “L’homme qui perdait des boutons”, Circ
Panic.Jordi Panareda donne à voir un spectacle d’une grande puissance poétique. Avec
légèreté et humour, cet acrobate emmène
le public dans un monde imaginaire où son
partenaire de jeux n’est autre qu’un mât
chinois.
I Les 6 et 7 août
- “Mégaoctet”, compagnie Lunatic. Ballet
aérien aux sons du groupe Mam’Sika, “Méga”
allie danse verticale et jazz nomade. Le cocktail de cette équipe donne une rencontre
magique, fruit d’une complicité de longue
date.
- “Suspend’s”, compagnie In-Senso.
C’est un spectacle poétique entre danse
aérienne, performance vidéo et musique
classique.
Nouveauté 2013 à ne pas manquer…
G Portraits d’époque
Le photographe Ame Quetzalame et la costumière Jessica Geraci vous immortalisent
en costume du XVIIème. Une photo comme
un tableau réalisée dans un studio-décor
monté pour l’occasion, un souvenir unique
à rapporter de votre visite.
Du mardi 2 juillet au dimanche
1er septembre, de 11 h à 13 h
et de 14 h à 18 h.
G Exposition “Regards d'enfants”
Les élèves de plusieurs écoles de Besançon
ont été invités à poser leur regard et l’objectif
de leur appareil photo sur la Citadelle. Cette exposition de plein air vous donne à voir
le fruit de leur travail.
Contrebas de la Tour de la Reine.
Jusqu’au 15 septembre.
G L’été au Muséum
Cet été, tous les animaux du Muséum de la
Citadelle de Besançon sont rois. Tous les
jours, vous êtes invités à participer à des
visites commentées avec un médiateur scientifique qui vous accompagne dans la découverte d’une espèce ou d’un secteur animalier. Il répond à vos questions et vous donne
des clés pour comprendre l’importance de
la biodiversité et du vivant.
Tous les jours du 6 juillet
au 1er septembre.
G Visite animée par un comédien
“Sur les traces de Vauban ” : l’illustre architecte vous dévoile tous les secrets de l’enceinte
et vous fait partager ses connaissances sur
l’histoire passionnante de la Citadelle.
Tarifs en complément de l’entrée Citadelle
Durée 1 heure.
Soirées sur réservations :
En juillet : dimanches 7, 14, 21, 28
03 81 87 83 33 (nombre de places limité,
et mercredis 17, 24, 31 juillet.
réservationsvivement conseillées).
En août : dimanches 4, 11, 18, 25
et mercredis 7, 14, 21 août.
Citadelle, 15 h.
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> 5 & 6 juillet
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Poêlée Comtoise (soir)
Brocante
30
RETOUR SUR INFO - LE GRAND BESANÇON
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
L’actualité bouge, les dossiers évoluent.
La Presse Bisontine revient sur les
sujets abordés dans ses précédents
numéros, ceux qui ont fait la une
de l’actualité du Grand Besançon.
Tous les mois, retrouvez
la rubrique “Retour sur info”.
Thise :
le P.L.U. repoussé,
le maire désavoué
e dossier agite les Thisiens depuis plusieurs mois.
Après avoir été repoussé une première fois et provoqué la division dans l’équipe municipale emmenée par Bernard Moyse (voir La Presse Bisontine d’avril
dernier), le dossier du P.L.U. de Thise était à nouveau à
l’ordre du jour du conseil municipal du 14 juin. Deuxiè-
L
Badge obligatoire pour les
usagers des déchetteries
e dispositif visant à réglementer l’accès aux 18
déchetteries du Sybert sera
opérationnel le 1er juillet. À partir de cette date, tous les usagers, particuliers et professionnels, devront présenter leur badge
pour entrer sur le site et se débarrasser de leurs déchets. En théorie seulement, car en réalité la
transition se fera en douceur. Le
Sybert a prévu un temps
d’adaptation qui permettra à chacun de prendre les bonnes habitudes. Car tous les usagers n’ont
pas encore reçu leur badge. Puis
il y a ceux qui viennent d’en faire la demande, auxquels s’ajoutent
L
À partir du 31 août, les usagers ne
pourront plus accéder aux déchetteries sans badge. Il est encore
temps pour les retardataires de
faire la demande au Sybert.
les retardataires qui n’ont pas
encore rempli le formulaire pour
l’obtenir. Pendant les mois de
juillet et août, les déchetteries
feront donc preuve de bienveillance à l’égard des usagers.
“Nous recevons actuellement entre
50 et 60 dossiers par jour”
remarque Christophe Lime, président du Sybert. Le syndicat estime à 40 000 le nombre de badges
à émettre (35 000 demandes ont
déjà été enregistrées). “En
revanche, à partir du 31 août, ceux
qui n’auront pas leur badge ne
pourront plus entrer dans les
déchetteries” prévient Christophe
Lime.
Pendant l’été, un travail
d’information sera donc fait auprès
des usagers qui n’auront pas
encore effectué les démarches
nécessaires auprès du Sybert. Il
faut compter un peu plus d’une
semaine pour obtenir un badge.
Rappelons que le Syndicat Mixte de Traitement des déchets a
décidé de réglementer l’accès
aux déchetteries dans le but de
contrôler les “non-ménages” (les
artisans par exemple) qui utilisent
ce service. Ceux-là (20 % des utilisateurs) sont censés se déclarer à l’entrée et payer pour déposer leur cargaison. Or, ils sont peu
à le faire. Le Sybert estime le montant de la fraude à 500 000 euros
par an. Les badges doivent permettre de lutter contre cette dérive. Les petites entreprises pourront toujours déposer leurs
déchets, mais le service leur sera
facturé. I
Rens. : 03 81 21 15 60
“Le rideau est tombé sur Clochemerleles-Thise” commente un habitant.
me tentative et deuxième échec. Après trois heures d’un
débat d’abord très respectueux puis progressivement
houleux voire violent, cruelle désillusion pour Bernard
Moyse : par 12 voix contre et 9 voix pour, le P.L.U. a de
nouveau été rejeté par la majorité de son conseil, contre
son avis.
Bernard Moyse n’avait pas ménagé sa peine ni lésiné
sur les moyens : Christian Terreaux, patron de l’Agence
d’urbanisme “Ambiance Art” de Tarcenay, ainsi que sa
collaboratrice Valérie Colleu, avaient fait le déplacement
et menaient les débats, défendant le projet de P.L.U.,
diaporamas à l’appui, avec force conviction et sans manquer de remettre en cause les compétences du Commissaire enquêteur accusé d’avoir “induit des fantasmes
dans la population, par exemple concernant la servitude de mixité sociale.” Ces propos ont semble-t-il mis le
feu aux poudres. Soixante-dix Thisiens installés au fond
de la salle commencent à manifester leur mécontentement. Puis quelques élus en ont pris pour leur grade
avant de s’envoyer des noms d’oiseaux mutuellement.
Le maire y est aussi allé de son commentaire à l’adresse
du public : “Quand je pense qu’il y a en Iran des gens
qui aimeraient bien profiter de la démocratie, et c’est ça
que vous en faites !”
Depuis le rejet du P.L.U. en février, aucune autre réunion
d’information n’avait été organisée à l’attention des Thisiens. Le vote a donc été une nouvelle fois défavorable.
Furieux de ce dénouement, le maire lève la séance dont
l’ordre du jour n’est pourtant pas épuisé. Bernard Moyse annonce ensuite qu’il va retirer les délégations aux
adjoints qui l’ont trahi. “Le rideau tombe sur Clochemerle-les-Thise” résume un des participants à cette séance qui sonne le glas de l’équipe municipale actuelle. I
Aéroport de Dole :
pas de liaison avec Paris
M
arie-Guite Dufay, intransigeante dans
l’art de la négociation, a réussi à
contraindre le président du Jura Christophe Perny d’abandonner sa liaison DoleParis par les airs. “Il n’y a pas de divorce entre
la Région et le Jura. Nous n’avons pas la même
méthode de langage, c’est tout” dit la présidente de Région, parvenue à demander au président P.S. du Jura de ne pas lancer cette liaison via les airs, potentiel concurrent du T.G.V.
Perny doit donc revoir son plan de vol pour son
L’aéroport de Dole-Jura attire
des voyageurs. La Région veut étude
d’impact économique quant aux
retombées de l’infrastructure.
aéroport qui aurait accueilli 45 000 passagers.
Il prend acte “même si cette liaison avec 19 passagers n’aurait pas concurrencé le T.G.V., juget-il. Il ne s’agissait pas de la même clientèle.”
Si cet abandon n’est pas vécu comme un trou
d’air pour l’aéroport, la décision prise vendredi 21 juin en assemblée plénière de la Région
de ne pas allouer 600 000 euros de subventions mais seulement 150 000 euros à l’aéroport
Dole-Jura est nettement plus embêtante. Même
si Marie-Guite Dufay, en charge des transports,
a conscience que le Jura se “sent maltraité en
terme de transports”, elle ne veut pas verser
de subventions sans garanties. “Je n’ai pas
changé de position par rapport à cet aéroport.
Je reconnais qu’il a le mérite de permettre à
des Francs-Comtois de partir en vacances, mais
ce que j’attends, c’est qu’il amène du développement économique à la Franche-Comté.
Si on me démontre qu’il rapporte de l’argent
via une étude d’impact, alors je reverrai ma position. Il faut aussi prendre contact avec les Bourguignons qui ont leur aéroport à Dijon.” Christophe Perny a envoyé (le 28 mars) un courrier
à François Patriat, président de la Région Bourgogne, pour lui demander de réfléchir à une
coordination des deux entités. Il n’a pas encore eu de réponse. Selon la présidente de Région,
les deux régions ont intérêt à “travailler sur un
axe touristique commun.” Dont acte. I
LE GRAND BESANÇON
SAÔNE
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
31
Une construction sur la place centrale
Un collectif déterminé
à faire capoter le projet
Depuis plusieurs semaines, un collectif d’habitants est mobilisé
contre la construction du bâtiment de 1 200 mètres au centre de
Saône. Le maire réaffirme sa volonté d’aller au bout de cette
opération. À un an des élections, l’affaire devient très politique.
n collectif d’habitants
s’est constitué à Saône
pour s’opposer à la
construction du bâtiment “Saône centre bourg” place Charles-de-Gaulle dont les
travaux doivent démarrer en
septembre. La mobilisation est
étonnamment tardive puisque
légalement, rien n’empêche la
société d’équipement du Doubs
(S.E.D.D.) qui porte le projet
d’engager le chantier à la date
prévue. Le permis de construire a été déposé et accepté. Il n’a
fait l’objet d’aucun recours. Ces
éléments n’entament pas la
détermination des opposants au
projet qui sont décidés à le faire capoter. “Malgré le bornage
et la pression des élus, nous
sommes certains que cet
immeuble ne se fera pas. Il faut
surseoir à la construction de ce
bâtiment et attendre qu’une nouvelle équipe réexamine cette ques-
U
tion” estime Monique Billamboz qui anime ce collectif avec
Pierre Marguier.
Dans la commune, ils ne sont
pas les seuls à partager cet avis.
“Nous avons une liste de plus
de 300 familles qui s’opposent
à cette construction. Cela représente un quart de la population”
affirment les représentants du
collectif. À l’évidence, à un an
des municipales, cette affaire
devient très politique. Si la mobilisation est aussi forte, ce projet peut rapidement devenir un
enjeu des prochaines élections
pour l’équipe sortante.
Peu importe, le maire Alain Vienet est ferme (N.D.L.R. : il n’a
pas encore pris la décision de
se représenter). “Si les élus
devaient faire machine arrière
à chaque fois que des voix
s’élèvent contre un projet, il ne
se ferait plus de chantiers comme le tramway à Besançon. Le
conseil municipal ne reviendra
pas sur sa décision. La mairie
a donné son feu vert pour céder
le terrain à la S.E.D.D. Le permis de construire est purgé. Les
travaux démarreront comme prévu en septembre.” Le maire a
d’ailleurs refusé de recevoir une
délégation du collectif qui le sollicitait pour un rendez-vous. “Il
n’y a aucun discrédit à revenir
sur une décision.
Ce ne serait pas la
Un espace première fois. Pourquoi s’obstiner
central
d’autant que toute
sacrifié.
la surface n’est pas
commercialisée”
répond Monique
Billamboz.
Ce que reprochent
les opposants au
futur bâtiment de
1 200 mètres carrés qui abritera au
rez-de-chaussée
Monique Billamboz et Pierre Marguier prétendent détenir la preuve
que plus de 300 foyers saônois sont contre le projet.
une salle polyvalente commu- sions sont sans appel : construinale de 375 mètres carrés et à re ce bâtiment revient à “sacril’étage un espace de bureaux, fier un bel espace central, ouvert,
c’est son emplacement. Ils qui pourrait être un lieu de renn’avaient pas mesuré disent-ils contre et de manifestations
son emprise au sol, ce qui diverses.” Ce projet revient égaexplique qu’ils réagissent tar- lement à “réduire considéradivement. Pour que chacun puis- blement les places de parking
se se rendre compte du volume, déjà trop rares” lit-on sur le tract
ils ont matérialisé le bâtiment distribué aux habitants. Ce que
sur la place Charles-de-Gaulle proposent Monique Billamboz
au mois de mai. Leurs conclu- et Pierre Marguier, c’est de
construire ailleurs ce bâtiment,
et “d’aménager la place en place centrale dans l’esprit de celle de Valdahon.”
Le collectif se dit prêt maintenant à aller devant la justice
pour faire entendre ses arguments. Fin juin, le collectif devait
être reçu par Vincent Fuster,
président de la S.E.D.D. pour
discuter du dossier. I
T.C.
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30 JUILLET 2013
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LE GRAND BESANÇON
32
GENEUILLE
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
Un nouveau concept
Buller dans une bulle
Le Château de la Dame Blanche à Geneuille
vient de lancer un nouveau concept
d’hébergement : la “Bubble suite”. Le charme
du camping, sans les inconvénients, et une
prestation haut de gamme. Détendez-vous…
Une chambre
douillette
et design
accueille les
clients de la
Bubble.
IMMOBILIER
endormir, bercé par le
doux ronron de l’air pulsé qui maintient la bulle gonflée. Admirer la voûte
S’
La tendance s’accentue
Les professions libérales
Avocats, comptables, désertent le centre-ville
dentistes, notaires, les
professions libérales
quittent le centre-ville
pour s’installer dans les
zones d’activité
périphériques. Elles sont
plus accessibles et
plus valorisantes
en terme d’image.
a tendance n’est pas propre à
Besançon. Globalement en France, dans les grandes agglomérations on voit migrer les professions
libérales des centres-villes vers les
quartiers périphériques, en particulier les zones d’activité et les centres
d’affaires. “Comptables, dentistes, avocats, notaires, médecins, à moins qu’ils
aient une patientèle de centre-ville, la
fuite est totale” observe Annie Courbet
de l’agence immobilière éponyme spécialisée dans les transactions commerciales et dans l’immobilier
d’entreprise à Besançon.
Il n’existe pas de statistiques pour
appuyer ce constat. Mais cette professionnelle affirme que le phénomène
s’accentue au fil des années pour plusieurs raisons. “Tous les immeubles de
la Boucle ne sont pas équipés
d’ascenseurs, ce qui pose un problème
par rapport aux normes à respecter
pour les personnes à mobilité réduite.
Ensuite, les professionnels recherchent
L
Il y a une
concentration de
cabinets
d’avocats
zone
Lafayette.
aujourd’hui des bureaux fonctionnels
qui valorisent leur image. Ils vont donc
plus facilement vers des immeubles
neufs de bureau et moins vers des
immeubles mixtes avec habitat” ditelle. Les facilités de stationnement, les
nouvelles normes de construction,
l’accessibilité du quartier, sont d’autres
critères sur lesquels le centre ancien
ne peut pas rivaliser avec la modernité de Témis ou de Lafayette.
Randall Schwerdorffer est avocat. Il y
a cinq ans, il a choisi de déménager
son cabinet pour s’installer parc Lafayette à Planoise. Le magistrat se souvient
qu’à l’époque, sa décision a surpris plusieurs de ses confrères. “Le quartier
avait une image assez négative. Quand
je me suis installé là, nous étions deux
cabinets d’avocat. Aujourd’hui, il y a
une concentration de cabinets” dit-il.
Cette évolution ne surprend pas Randall Schwerdorffer. Tout d’abord, elle
est la conséquence de contraintes techniques. “Nous sommes neufs salariés.
La recherche de 200 ou 300 mètres carrés de bureaux est quasiment impossible au centre-ville.” Ensuite, ce qui
fait la différence, c’est le contexte du
quartier. “La zone Lafayette est beaucoup plus dynamique dans sa présentation que le centre-ville. Les entreprises
de pointe sont là. Cela crée une sorte
de synergie d’affaires. Nous sommes
enfin à cinq minutes de l’autoroute et
à cinq minutes du centre-ville.”
L’avantage fiscal temporaire dont bénéficient les entreprises qui s’implantent
dans la zone franche de Planoise arrive au second plan, selon les professionnels contactés, par rapport aux
autres atouts du quartier.
Conséquence de cette évasion, lorsqu’ils sont libérés, les bureaux aménagés dans les immeubles anciens trouvent rarement preneurs. “Il y a des
mètres carrés de libres. Je conseille souvent à mes investisseurs de les transformer en appartements” conclut Annie
Courbet. I
céleste depuis son lit. Et se faire réveiller par le chant des
oiseaux. La “Bubble suite” installée depuis quelques semaines
dans le parc du Château de la
Dame Blanche à Geneuille est
un concept unique en FrancheComté qui complète à merveille
les prestations offertes par
l’établissement créé part Michel
Bitard. Après les cabanes haut
de gamme dans les arbres, c’est
une attraction de plus à mettre
à l’actif de cet investisseur qui
complète intelligemment les
prestations de cet hôtel-restaurant situé à 10 minutes de
Besançon.
D’extérieur, c’est un peu la maison des Barbapapas. Une fois
le zip de la porte d’entrée ouvert
et le premier sas franchi, vous
voici dans un autre monde. Une
première bulle d’une dizaine de
mètres carrés, au plafond transparent, abrite la chambre : lit
circulaire blanc 160 X 200 cm,
miroir gainé de cuir blanc et
table de chevet dans le même
ton. Sur la gauche, une autre
bulle abrite le salon avec canapé et lampe design, saut à champagne éclairant pour la circonstance. À côté de la chambre,
un autre sas mène à la salle de
bain, tout en bois et en charme
La salle de bains
est équipée d’une
baignoire balnéo.
cossu, dotée d’une opportune
baignoire balnéo. La classe.
La “Bubble suite”, c’est surtout
le sentiment de couper avec le
quotidien. C’est une parenthèse de douceur, une bulle d’air
pour décompresser l’espace d’une
soirée et d’une nuit. “Nous cherchions un concept qui allie
l’originalité et l’aspect haut de
gamme. Les premiers clients qui
ont testé le concept en sont ressortis enchantés” commente
Michel Bitard qui a investi plus
de 30 000 euros dans
l’aménagement de cette Bubble.
Le tarif de cette demeure
d’exception est à l’avenant :
175 euros la nuit pendant la
semaine, 205 euros pendant le
week-end. Le prix de l’originalité
et de l’exclusivité. I
J.-F.H.
À l’initiative
de ce concept,
Michel Bitard,
le propriétaire
du Château de
la Dame
Blanche.
LE GRAND BESANÇON
FOUCHERANS
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
33
Réalisation d’un court-métrage
Coups de feu et cascades
à la chapelle Saint-Maximin
Une équipe de cinéma a investi pendant trois jours le site
de la chapelle Saint-Maximin pour réaliser un
court-métrage “Légendes d’étangs”. Diffusé en septembre
sur Internet, ce film a pour but de promouvoir les studios
de cinéma du même nom en projet à “Bataville”.
es moines qui gardent l’entrée
de la chapelle sont froidement abattus par des mercenaires. Ils sont venus chercher leur butin et libérer une jeune
femme en captivité, attachée à une
croix dressée derrière l’autel. Ce
qui les intéresse, ce n’est pas la fille,
L
L’haltérophile
David Matam
(au second
plan)
décroche son
premier rôle
dans ce courtmétrage.
mais l’épée “Légendes d’étangs”.
Cette histoire est le synopsis du
court-métrage tourné les 23, 24 et
25 juin sur le site de la chapelle
Saint-Maximin à Foucherans.
Coups de feu, cascade de voiture,
vitesse, bagarre, bref, du grand spectacle pour ce film autoproduit par
une équipe de passionnés. Ce court-métrage a
pour but de promouvoir
les studios “Légendes
d’étangs” dont l’aménagement est
prévu sur l’ancien site industriel
de “Bataville” en Moselle. À la
manœuvre, on retrouve Boris Pierret. Cet habitant de Tarcenay est
l’instigateur avec Hervé Renaud
de ce projet un peu fou de studios
de cinéma qu’il a d’abord tenté de
concrétiser en Franche-Comté. Mais
à défaut d’avoir trouvé une oreille
attentive, il a répondu à l’appel du
pied que lui faisait la Moselle, un
territoire en quête de nouveaux
souffles économiques. En un an, le
projet a pris de l’ampleur puisque
le cascadeur Rémy Julienne est
venu s’y greffer, entre autres.Actuellement, l’État examine le dossier.
“L’idée de ce court-métrage est de
montrer l’esprit des studios et
l’étendue de leur savoir-faire. Nous
tournons à la chapelle le premier
des trois volets. Dans les deux pro-
chains, nous allons monter en puissance et sans doute tourner en ville” annonce Boris Pierret. Il a pris
le rôle d’un des mercenaires dans
ce premier court-métrage réalisé
par Cédric Deneubourg, l’auteur
de Svolta, un film dont la sortie est
prévue le 16 septembre. “Avec Boris,
nous sommes un
“Des
peu des guerriers
guerriers de de l’impossible.
l’impossible.” Avant d’être à la
recherche d’argent,
nous sommes des
passionnés de cinéma. C’est notre
moteur”
lance
Cédric Deneubourg
entre deux scènes.
Sur le tournage, on
Boris Pierret
et Hervé
Renaud sont
à l’origine du
projet de studios
Légendes
d’étangs.
Ils sont
acteurs
dans le courtmétrage.
L’épée est le
symbole
des studios.
croise les comédiens Marcel Hammad et Joël Villy, mais également
l’haltérophile bisontin David Matam.
Le sportif de haut niveau est plus
habitué à lever des haltères qu’à
jouer les tueurs devant la caméra
avec une arme de poing. Pourtant,
le garçon a le physique de l’emploi.
“Je
quitte
les
plateaux
d’entraînement où je soulève des
tonnes de charge et j’ai un rôle. C’est
une première pour moi, et un beau
challenge” dit-il. Le tournage a réuni
pendant trois jours une cinquantaine de personnes entre les acteurs,
les techniciens, et les services de
secours. Le court-métrage de présentation des futurs studios
Légendes d’étangs sera visible sur
Internet à partir du mois de septembre. I
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LE GRAND BESANÇON
34
TOURISME
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
La Véloroute, lieu de découverte et de défis
Patrick et Arlette
roulent pour le handicap
Paraplégique après une chute à cheval, Patrick Gentilhomme se lance
un défi : relier Nantes à Budapest en handbike cet été via la Véloroute.
Arlette son épouse le suivra à vélo. Les fonds récoltés aideront à
équiper en matériel d’autres handicapés en Franche-Comté.
I
l roule. Pour lui et surtout pour
les autres. Patrick, ancien militaire de carrière ne marche plus
depuis une chute à cheval. C’était
en 2000. L’animal s’est cabré, il
a chuté puis s’est fracassé le dos
contre un caillou. “Ça aurait pu être
la mort si ma tête avait frappé le caillou.”
Patrick Gentilhomme est ainsi : optimiste et courageux. “Pendant les quatre
années passées au centre de rééducation de Navenne (proximité de Vesoul),
j’ai eu l’occasion de côtoyer un grand
nombre d’accidentés de la vie. Beaucoup trop d’entre eux n’ont pas trouvé
les ressources nécessaires pour reprendre
goût à la vie et quelques-uns, malheureusement, ont fait le choix de ne plus
se battre” dit celui qui se bat pour offrir
aux autres la possibilité de faire du
sport, de s’occuper l’esprit.
Dans quelques jours, il relèvera un
nouveau défi. Après s’être rendu à
Lourdes depuis la Haute-Saône en
2008 à cheval (1 250 km
en 7 semaines) et le
Étapes dans Mont-Saint-Michel en
le Doubs le vélo à bras (950 km en
3 semaines), il reliera
23 et
Nantes à Budapest. Ces
24 juillet.
deux premiers défis
auront
permis
l’acquisition
de
45 000 euros de matériels sportifs spécifiques.
Avec l’aventure NantesBudapest à vélo du
10 juillet au 14 août, il
espère en faire de même.
Ce ne sont pas ses
jambes qui le porteront,
mais ses bras. Sa femme Arlette sera là, à vélo
“pour l’assister et partager l’aventure avec lui”
sur les 36 étapes au pro-
gramme, soit 2 550 kilomètres au total.
Quand certains se lancent des défis
pour eux-mêmes, voire pour la gloire,
Patrick, lui, choisit de suer pour les
autres. L’argent que le Haut-Saônois
aura récolté sera intégralement reversé au comité régional de handisport
qui pourra se doter de nouveaux matériels. C’est souvent le paradoxe : faire
du sport pour un handicapé physique
demeure délicat s’il n’est pas équipé
d’un engin spécifique. Pour organiser
cette épopée, il a budgétisé 20 000 euros
de dépenses entre la location des hôtels,
les repas, la location des parkings.
De démarches en démarches, il a envoyé
plus de 500 lettres à des entreprises
qui souhaiteraient le parrainer. Peu
ont répondu avoue-t-il amèrement. Des
sportifs de renom ont toutefois prêté
leur nom à cette noble cause. C’est le
cas du cycliste haut-saônois Thibaut
Pinot (10ème du dernier Tour de France) et du champion handisport Julien
Casoli. “Tous les fonds qui nous seront
confiés et non utilisés seront intégralement consacrés, par l’intermédiaire
du comité régional de Handisport, à
l’accompagnement des associations
sportives de Franche-Comté” annonce
le Haut-Saônois (Melincourt) qui regrette que tous les départements francscomtois ne se soient pas impliqués.
Lui, c’est certain, le sera.
Les Bisontins pourront l’encourager
mardi 23 et mercredi 24 juillet pour
ces deux étapes dans le Doubs. Ensuite, il prendra la direction de l’Est pour
arriver le 14 août à Budapest. Son
aventure, le sportif l’a retracée sur un
blog. Patrick et Arlette sont désormais
prêts pour écrire de nouvelles lignes,
encore plus belles, de leur promotion
du handisport à l’échelle régionale.
Bonne route. E.Ch.
Arlette suivra à vélo son mari dans son périple
“pour l’aider et partager l’aventure avec lui.”
Pour aider et soutenir Patrick Gentilhomme ou le suivre
dans son périple : handicap-cap.ev6.overblog.com ou 06 80 24 52 31
Patrick, prêt à dévorer
les kilomètres jusqu’à Budapest
afin de récolter des fonds
pour le handicap.
INFRASTRUCTURES
Le tracé en chiffres
135 kilomètres dans le Doubs
De Besançon à
Boussières, la
Véloroute est en
majeur partie en
site propre.
Il n’y a qu’à
la sortie de
Boussières que
l’on doit
emprunter un
tracé de route
départementale
(photos C.G. 25).
EV 6 : C’est le sigle de la Véloroute, dénommée “la route des fleuves”.
3 653 : C’est le nombre de kilomètres
entre Saint-Nazaire en France à
Constanta en Roumanie, itinéraire
de l’EV6.
10 : Comme le nombre de dix pays
traversés : la France, la Suisse,
l’Allemagne, l’Autriche, la Slovaquie,
la Hongrie, la Croatie, la Serbie, la
Bulgarie et la Roumanie.
135 : c’est le nombre de kilomètres de
Véloroute dans le Doubs.
300 000 : c’est le nombre de passages tous modes confondus par an
dans le Doubs.
16,8 : c’est en millions le coût total
La qualité
du bitume
permet aussi
de faire
de la
trottinette…
de la Véloroute pour le Conseil général, maître d’ouvrage. Un nouveau
relevé sera fait à l’automne 2013 et
sera l’occasion de mesurer l’évolution
des données.
75 % : Dans le Doubs, la Véloroute
a comme atout particulier d’être réalisée aujourd’hui à 75 % en site propre,
alors que la moyenne, entre Nantes
et la frontière allemande, est de 68 %.
8 : c’est le nombre de vélogardes.
Leur rôle : renseigner et sensibiliser
les utilisateurs sur la vitesse (pas
plus de 30 km/h), le port du casque
des enfants. Quatre font BesançonSaint-Vit et les quatre autres Baume-les-Dames-Montbéliard.
La plage d’Osselle
prend une nouvelle
dimension
“Avec la Véloroute, on sent
depuis un an une recrudescence dʼarrivées de touristes” constate Frédéric Michel, le responsable du camping et de la plage
dʼOsselle, lieu idéalement au
bord de la Véloroute. “80 % des
personnes viennent ici pour passer une nuit. Cʼétait le cas dʼun
Anglais et dʼAllemands qui étaient
là récemment pour visiter un jour
Dole et lʼautre jour Besançon.
Je les conseille.” À la plage
dʼOsselle, ils peuvent camper
ou stationner leur camping-car
ou leur caravane et bénéficier
de douches et de sanitaires dans
le box créé par le Grand Besançon. Ouvert depuis le 1er mai,
le site attend les beaux jours.
Certains ont déjà piqué une tête
dans lʼeau bleue du lac, qui était
déjà à 20 °C mi-juin. À deux pas
de la Véloroute, Osselle se met
en selle touristique… LE GRAND BESANÇON
TRAVAUX
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
35
Un chantier bientôt terminé
Dans le Doubs, la Véloroute
est réalisée à presque 100 %
E
mprunter la Véloroute (NantesBudapest) dans notre département, c’est du bonheur pour cycliste. Pas ou peu de nids de poule,
pas de chemins en terre mais un revêtement correct pour ne pas dire en très
bon état à certains endroits. À Besançon
et son agglomération, l’itinéraire est parfait, que ce soit à l’est en direction de
Deluz ou à l’ouest vers Saint-Vit.
Cette qualité de tracé est supportée par
le budget du Conseil général du Doubs.
Dans les aménagements récents, citons
la passerelle de Baume-les-Dames réalisée par la commune de Baume-lesDames et financée par le Conseil général pour un montant de
657 000 euros (sur un
Cette
total d’1,7 million), la passerelle de Voujeaucourt
Véloroute
(réalisée en avril 2012).
coûtera
Actuellement, des tra16,8 millions vaux sont opérés au
niveau de la Malate à
d’euros.
Montfaucon, à la sortie
de Besançon. Le pont
© MMAP- Museum of Fine Arts, Budapest - RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
L’aménagement de la Véloroute terminé, il faut désormais financer
le fauchage et le balayage (ici à Allenjoie, près de Montbéliard).
enjambant le Doubs permet de rejoindre
les Prés-de-Vaux.
Plus à l’est, vers Montbéliard, “l’acte 2”
de la Véloroute du Doubs est engagé, au
niveau des études. Il consiste à aménager deux nouvelles sections en voie verte sur 6 km entre Dampierre-sur-le-Doubs
et Colombier-Fontaine et entre Appenans
et l’Isle-sur-le-Doubs, faisant alors passer le taux de site propre dans le Doubs
de 75 à 80 %. Les travaux sont envisagés “à compter de 2014 si toutes les conditions sont réunies (environnement, foncier…)” témoigne le Conseil général, pour
un montant prévisionnel de 3 millions
d’euros, qui intègre notamment une passerelle nouvelle piétons-cycles à l’entrée
dans l’Isle-sur-le-Doubs pour garantir la
sécurité des usagers.
Au total, cette Véloroute coûtera 16,8 millions d’euros. En termes d’entretien et
de maintenance, la politique spécifiquement dédiée à cette liaison (fauchage,
balayage) se poursuit afin de garantir
des conditions optimales d’utilisation.
Chaque année, des travaux plus lourds
de reprises du revêtement, de confortement de berges comme cela a été le cas
à Novillars, sont programmés au gré des
constats opérés sur le terrain, des dégradations et des nécessités. Une étude sera
lancée en septembre pour connaître la
fréquentation de cette piste, atout touristique du département. I
En sécurité entre Montferrand-le-Château et Besançon. 300 000
personnes transitent chaque année dans le Doubs (photos C.G. 25).
Le Conseil général du Doubs a réalisé les travaux
nécessaires pour rejoindre Appenans.
la véritééOOrnans
en peinturedu
29 juin
au 14 octobre 2013
www.musee-courbet.fr
COURBET
CÉZANNE
Cette exposition est reconnue d’intérêt
national par le ministère de la Culture et
de la Communication/Direction générale
des patrimoines/Service des musées de
France. Elle bénéficie à ce titre d’un soutien
financier exceptionnel de l’Etat.
36
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
BESANÇON
LES POINTURES DE LA RECHERCHE
Psychologie sociale et géographie
Pourquoi vivre ici
plutôt qu’ailleurs ?
Qu’est-ce qui nous influence lorsque l’on choisit son lieu
d'habitation ? Au-delà du prix de l’immobilier et des facteurs
géographiques, d’autres aspects entrent en jeu comme les
souvenirs d’enfance. Chercheurs à l’Université,
Pierre Frankhauser et Dominique Ansel ont mené l’enquête.
ette question de savoir pourquoi ils résident ici, des Bisontins se la posent encore. Surtout lorsqu’ils lèvent les yeux
au ciel en espérant apercevoir un rayon de soleil après un hiver
trop long. L’envie de beau temps est
tout sauf le premier critère qui fait
que l’on décide d’habiter ici et pas
ailleurs.
Pour la première fois, des chercheurs
français tentent de répondre à cette
question. Deux Bisontins sont à l’origine
de cette étude qui a été réalisée dans
le cadre d’un projet de recherche pluridisciplinaire financé par l’Agence
Nationale de la recherche : Dominique
Ansel, docteur en psychologie sociale
et enseignant-chercheur à l’Université
de Besançon et Pierre Frankhauser,
professeur de géographie. Les deux
universitaires ont réussi le pari
d’interviewer près de 500 personnes avec l’aide d'étudiants - demeurant à
Besançon et Strasbourg, en ville ou en
C
périphérie. “La nouveauté dans notre
travail est la multidisciplinarité. Nous
avons collaboré avec des géographes,
des sociologues, des psychologues, des
économistes, des médecins” témoigne
Dominique Ansel. “Cela n’a pas été
simple mais nous sommes heureux
d’avoir pu associer différentes disciplines” ajoute de son côté Pierre Frankhauser. Les deux ont co-édité un
ouvrage paru il y a six mois, destiné
avant tout à la recherche en associant
une vingtaine d’auteurs issus des différentes disciplines.
Si les critères économiques et l’aspect
travail incitent à poser ses valises dans
un lieu, “ce principe est loin d’être le
premier critère” témoigne l’un des
auteurs. “Le bien-être de l’individu ne
se limite pas au prix du foncier, au
nombre de pièces dans le logement, ou
à l’image donnée par le fait d’habiter
dans tel ou tel espace.” Non, il n’est pas
rare que la décision finale du choix de
logement réponde “au phénomène de
Pierre
Frankhauser,
professeur en
géographie :
“Le choix
d’habiter là
n'est pas
toujours
rationnel…”
coup de cœur” avoue le géographe Pierre Frankhauser. Ce n’est pas nouveau.
Ce qui l’est davantage, c’est notre façon
de se remémorer son enfance.
“L’éducation mais aussi les lieux où
nous avons grandi, le temps que nous
y avons passé, nous ont façonnés de
manière particulière. On essaye de le
reproduire ou de le retrouver.”
Selon les études des psychologues, lorsqu’il s’agit d’aller habiter de nouveau
quelque part, “nous nous projetons
dans ce futur lieu, en tenant compte
des aspects émotionnels liés aux expériences passées. Ainsi, un type d’habitat
peut être fui si l’affect L’appartenance
et les souvenirs sont
à un groupe
trop douloureux.
S’installer quelque
social, autre
part, c’est en sorte
facteur.
dire : “je viens de là.”
Un autre aspect
essentiel dans le
choix résidentiel est
lié à la possibilité de
se construire une
identité spatiale à
travers l’implication
dans les différents
groupes sociaux. La
perception de ces
espaces n’est pas la
même selon qu’ils sont vécus de
l’intérieur ou vus d’un autre quartier.
Exemple avec le quartier des ClairsSoleils à Besançon. Malgré une réhabilitation, son étiquette de quartier
difficile le poursuit. Mais à chaque fois,
les résidents évoquent des arguments
pour montrer qu’ils ont un attachement au lieu.
L’appartenance à un groupe social est
un autre facteur déterminant du choix
d’habitation. Perdre son réseau de
connaissances, c’est aussi perdre un
statut au sein d’un groupe. “Se construire une identité spatiale à travers
l’implication dans les différents groupes
sociaux est un enjeu essentiel” admet
Dominique Ansel. L’ouvrage sera bientôt publié en anglais et les données
sont en cours d’analyses.
Si les chercheurs ne peuvent pas affirmer s’il fait mieux vivre à Besançon
ou à Strasbourg, ils ont réussi à développer un schéma permettant de modéliser la prise de décision. Un principe
important pour penser l’aménagement
de l’espace ou les flux migratoires de
demain. I
E.Ch.
Les Cordons
Bleus en direct
de la cuisine
de France Bleu
Besançon
vu d'ici
© Arnaud Castagné
francebleu.fr
Dominique Ansel apporte le regard “psychologique” à l’étude.
LE GRAND BESANÇON
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 37
L’HÔPITAL-DU-GROSBOIS
Une association réhabilite un autorail
Un train touristique
débarque sur
les rails du Plateau
Les passionnés l’appellent l’autorail X-2800. Pour les voyageurs,
c’est une Micheline. À L’Hôpital-du-Grosbois, une association de
passionnés remet sur les rails un train destiné à la casse. Ils espèrent en 2014 l’utiliser pour conduire les touristes sur la ligne des
horlogers. Ils l’appelleront “Le Train des saveurs et des savoirs”.
L’Hôpital-du-Grosbois, une
voie de chemin de fer désaffectée revit, même si de la
mauvaise herbe cache une
partie du ballast. Abandonné par Réseau Ferré de France, le tronçon accolé à la ligne Morteau-Besançon est aujourd’hui le lien qui relie une
dizaine de personnes à leur rêve : faire rouler à nouveau leur Autorail X2800.
Comme tous les samedis ou presque,
Gilbert, André, Michaël, Patrick, Jean,
Frédéric et Nathalie, viennent au chevet de cette “Micheline” arrivée en gare
de L’Hôpital-du-Grosbois en octobre 2012
après un long chemin de croix. Destiné à finir en boîte de conserve ou dans
une casse, le train qui n’était plus utilisé depuis 2008 a droit à une nouvelle vie. Un destin quasi inespéré. “Le
dernier autorail à avoir circulé en France, c’était ici, sur la ligne Morteau-Besançon, en 2009” rappelle Gilbert Painblanc, le vice-président de l’association.
Les autorails ont été construits à 119
exemplaires de 1957 à 1962 et
l’association a “longuement négocié avec
la S.N.C.F. pour avoir cette machine”
explique le président de l’association
Autorail X-2800 Michaël Billerey. C’est
un peu lui le conducteur du projet. Lui,
l’illuminé, qui a réussi à conduire d’autres
passionnés sur le même chemin et surtout obtenir toutes les autorisations
pour que la machine stationne ici.
Tous les week-ends ou presque, les bénévoles se retrouvent donc au chevet de
leur machine dont le moteur n’a plus
ronronné depuis 2008. En juillet, ils
espèrent bien entendre le doux son des
À
825 chevaux (V12) vrombir. “On attend proposer un circuit de découverte. On
ce moment. On le redoute aussi” assu- souhaite ne pas faire que de la balade
re André Loriot, cheminot à la retrai- mais proposer des visites à Morteau.”
te, qui vérifie la compression du moteur. Tous devront demander des sillons à
Originaire de Lyon, l’homme âgé de 63 Réseau Ferré de France puis suivre un
ans a choisi de s’impliquer dans cette protocole de formation à la conduite
aventure folle. Les travaux paraissent d’engins.
énormes. L’équipe a déjà réussi à dépla- Des conducteurs de métier (de la
cer des montagnes : “On a refait toute S.N.C.F.) seront là pour épauler les
la voie de garage… qui était complète- bénévoles. Un jour, Gilbert Painblanc
ment pourrie, à la force de nos mains” (Arc-et-Senans), Michaël Billerey (Valtémoigne M. Billerey. Pour avoir le droit dahon), Frédéric Arnold (Lure), Jean
de stationner leur machine, l’équipe Lavalley (Besançon), Nathalie Tissefait preuve de patience, d’abnégation : rand, Patrick Poirson et Bruno Brey“Nous avons envoyé des courriers à R.F.F. ton (Valence) seront dans leur machiqui ne nous répondait pas. Nous avons ne, transportés à 90 km/h sur la ligne
fait appel au député de l’époque des horlogers. Ils imaginent ce moment
(N.D.L.R. : Jean-Marie Binétruy) qui a et le préparent… dans la convivialité.
remonté notre demande jusqu’au minis- Rendez-vous l’année prochaine. Reste
tère des Transports… 15 jours après, on à composter les billets. I
E.Ch.
avait l’autorisation d’utiliser cette voie
pourrie” s’amuse après coup le président. L’association paie 700 euros par
an pour louer la voie. Le train, elle ne
l’a pas acheté, mais loué à la S.N.C.F.
au prix de 3 000 euros tous les cinq ans.
La réfection du moteur, onéreuse, oblige les adhérents à multiplier les actions
afin de trouver des ressources financières. L’année dernière, ils ont organisé à Valdahon le salon des miniatures. Plus de 4 000 visiteurs sont venus.
Ils reconduisent donc l’opération en
novembre prochain.
Si la commune de Valdahon et la communauté de communes aident financièrement l’association, les membres
recherchent toujours des aides. Ils foisonnent de projets : “Le but est de créer
ce train touristique. L’idée serait de
conduire les touristes à Morteau, de leur
Le dernier
autorail a
circulé en
France en
2009 sur la
ligne des
horlogers
(MorteauBesançon).
L’intérieur
du train est
en bon état.
Il peut
transporter
une
soixantaine
de
personnes.
L’équipe de
bénévoles qui
remet en
marche
l’autorail à
L’Hôpital-duGrosbois.
Le moteur
développe
825 chevaux
et consomme
1 litre au
kilomètre.
38
ÉCONOMIE
C.H.U. MINJOZ
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
L’intersyndicale
a fait part de ses
inquiétudes
lors d’une
conférence de
presse organisée l’avantveille de la
venue de la
ministre Marisol
Touraine à
Besançon.
Après les grèves
Les syndicats
maintiennent
la pression
La tension est vive au sein du
personnel hospitalier. Après des
grèves qui ont touché plusieurs
services, les syndicats réclament
de nouvelles embauches.
On sent une partie du personnel
au bord de la rupture.
l y a des petits feux d’artifice qui se déclenchent un peu partout dans l’hôpital” entame Pascale Letombe, représentante C.G.T.
du personnel au C.H.U. Minjoz. Des “petits
feux d’artifice” comme autant de bombes à retardement pour des personnels qui se disent exténués et “la montée de Saint-Jacques à Minjoz n’a
fait qu’aggraver les choses. L’hôpital n’est plus en
capacité de gérer les situations de débordement”
affirment en chœur les membres de l’intersyndicale
qui tenaient conférence de presse fin mai. Indice de ce mal-être : la grève entamée par le laboratoire de bactériologie du C.H.U. dont les effectifs absents n’étaient pas suffisamment remplacés.
Deux personnes arrêtées plus d’un mois n’ont pas
été remplacées. Une des conséquences concrètes
de ces questions de non-remplacement des personnes en arrêt (maladie ou maternité), c’est
l’engorgement des salles de réveil en chirurgie.
Faute de places en salles de réveil, un des blocs
opératoires a dû être fermé. “La direction avait
“I
promis de recruter 15 infirmiers-anesthésistes,
elle en a recruté 8 et doit encore en recruter 7, mais
ce n’est pas encore assez” ajoute un des membres
de l’intersyndicale. Selon le personnel, la remontée de Saint-Jacques à Minjoz aurait eu comme
conséquence une augmentation de l’activité hospitalière pour le personnel. “Avec quelques créations de postes, mais à la marge.”
Comme l’explique Alain Touyard, autre représentant syndical secrétaire du C.H.S.C.T. (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), “avant, il y avait des pools de remplacements.
Mais aujourd’hui, ces pools sont absorbés dans
l’activité des services. Il n’y a plus aucune souplesse pour s’adapter.” Le gros problème selon
Aurélien Fourneret, infirmier F.O.,
est que “le C.H.U. a un besoin maladif de réduire les déficits à tout prix.
“Ils
Et la variable d’ajustement, c’est forcément le personnel.” “Les personnels tiennent,
sont dans une situation de “surmais
adaptation”. Ils tiennent, mais jusqu’à quand ?” interroge un autre syn- jusqu’à
dicaliste. D’autres syndicalistes quand ?”
avancent même que le “directeur général obtient des primes en fonction des
résultats financiers du C.H.U.”, ce qui
n’inciterait pas à de nouvelles
dépenses fussent-elles en personnel.
Les “petits feux d’artifice” concerneraient plusieurs services, notamment
À partir du 26 juin
À partir du 3 juillet
Jusqu’ici peu loquace sur
la question, le directeur
général du C.H.R.U.
Patrice Barberousse
répond longuement aux
questions de La Presse
Bisontine. Selon lui, on ne
peut pas remplacer tout
le monde “au pied levé.”
a Presse Bisontine : Selon les syndicats, le
budget 2012 du C.H.R.U. serait en déficit de
400 000 euros mais le déficit cumulé de
l’hôpital atteindrait les 20 millions. Quels
sont les chiffres précis ?
Patrice Barberousse : Avec un déficit de
218 000 euros pour un budget total de
458,7 millions d’euros, le résultat financier
pour 2012 est en quasi-équilibre. Cela traduit le redressement financier progressif
du C.H.R.U., qui connaissait en 2008 un
déficit de 6,2 millions d’euros.
En 2012, l’établissement a continué à développer son activité tout en assumant le déménagement d’une partie des services de SaintJacques vers le site de Jean Minjoz. Il a créé
de l’emploi et investi 60 millions d’euros. Il
a respecté ces deux dernières années les
trois critères de suivi de l’équilibre financier évaluant : le résultat financier, le poids
des
emprunts
et
la
capacité
d’autofinancement.
La somme des déficits des années précé-
L
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ARTS
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POUR UNE FEMME
Le directeur
“Le C.H.U. ne
aussi les urgences où l’activité serait en augmentation de 5 % depuis un an. “Encore insuffisant d’après l’A.R.S. pour donner des sous.” Aujourd’hui, 50 % des patients hospitalisés arrivent à
l’hôpital de Besançon par les urgences. “Ce n’est
pas de l’abus. S’ils viennent aux urgences, c’est
que tous ces gens n’ont pas pu voir un médecin,
inutile de chercher des boucs émissaires” réagit
Leslie Casenove, du syndicat Sud-Santé. Le personnel reconnaît que la France “devient le recours
à un phénomène d’austérité encore plus grave
dans certains autres pays en Europe”, prenant
l’exemple de ce ressortissant espagnol venu se
faire opérer au C.H.U. Minjoz après trois ans de
vaine attente dans son pays. Résultat de cette
surcharge, à en croire les syndicats hospitaliers,
“il y a des personnes en situation de burn-out,
avec des reprises de travail de plus en plus délicates.” Les syndicats mettent aussi la lumière sur
ce personnel qui est “rappelé quand il est en congés,
ou ces infirmières appelées tous les jours pour faire des remplacements de nuit. Et quand on a le
courage de dire non, on se fait insulter. Même nos
temps de récupération ne sont plus sereins” commente une infirmière.
Le malaise est vraiment palpable chez ce personnel de plus en plus inquiet du fossé qui semble
s’être creusé entre la direction - qui est restée sur
le site de Saint-Jacques - et ces milliers de salariés qui s’estiment débordés et pire, désabusés. I
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ÉCONOMIE
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
39
général répond
peut pas se permettre de
vivre au-dessus de ses moyens”
dentes s’élève à 20 millions d’euros. Ce
montant ne représente que 4 % des
recettes, ce qui est inférieur à la moyenne des déficits cumulés des C.H.U.
L’équilibre du budget atteint en 2012 a
permis de ne pas alourdir le déficit cumulé. Dans un contexte de contrainte économique et financière accrue, il sera crucial de maintenir cette dynamique.
Comme les autres collectivités publiques,
le C.H.R.U. ne peut se permettre de vivre
au-dessus de ses moyens. Tout dépendra aussi des aides qui lui seront accordées par comparaison aux autres C.H.U.
L.P.B. : Qu’est-ce qui explique la grève récente
du laboratoire de bactériologie ?
P.B. : Les syndicats C.G.T. et C.F.D.T. ont
effectivement déposé un préavis de grève pour les personnels du laboratoire de
bactériologie. Sur un effectif total de 44
agents, 20 se sont déclarés grévistes. Les
personnels ont été rencontrés par les
médecins et les cadres responsables de
ce secteur. Les principaux motifs de
mécontentement ont été analysés objectivement.
En ce qui concerne l’absentéisme, sur 25
techniciens de laboratoire, on note
l’absence simultanée de 3 agents pour
congés maternité. Un seul restera non
remplacé pendant la période des vacances
d’été. De même, seule une secrétaire sur
5 ne sera pas remplacée pendant 3
semaines en juin.
Il convient de reconnaître les efforts faits
par la collectivité. Néanmoins, certains
professionnels, de par leur niveau de
technicité élevé, ne peuvent être remplacés “au pied levé”.
Par ailleurs, les 11 laboratoires du
C.H.R.U. seront transférés en 2015 dans
de nouveaux locaux en cours de construction sur le site des Hauts-du-Chazal. Cet
investissement, d’un coût
total de 65 millions
“L’absentéis- d’euros, implique de réfléchir à une organisation
me, une
du travail aussi perfordépense de mante que le seront les
13 millions locaux et les équipements.
Cela peut être une sourd’euros.”
ce d’inquiétude. Le
C.H.R.U. y répondra en
mettant en place les
groupes de réflexion associant les personnels et
les cadres du pôle biologie afin de développer
une gestion prévisionnelle des emplois et des
compétences.
Enfin, le pôle biologie est
actuellement confronté
ZOOM
à la préparation de la certification. Il
s’agit d’une démarche qui s’impose à tous
les laboratoires publics et privés. Elle
vise à garantir la qualité et la sécurité
des examens produits pour nos patients.
Cette démarche, certes contraignante,
a pour échéance 2020. Il n’y a donc pas
motif à inquiétude puisque ce secteur se
modernise et que les personnels seront
associés aux évolutions qui, par ailleurs,
sont incontournables et nécessaires. Le
rôle des responsables et des partenaires
sociaux doit être d’accompagner le changement, non de s’y opposer.
L.P.B. : Une salle de réveil est fermée à cause du
manque d’infirmiers anesthésistes. Combien sonnels accompagnée de leurs organisations représentatives et en concertad’embauches sont prévues cette année ?
P.B. : Compte tenu d’un taux d’absentéisme tion avec le comité de pilotage du bloc
particulièrement élevé parmi les infir- opératoire, j’ai décidé de réduire temmiers et infirmiers anesthésistes des porairement l’offre opératoire pour concisalles de réveil (8 absences longues sur lier le niveau d’activité avec les effectifs
78 agents), et de la difficulté à trouver disponibles et garantir ainsi la sécurité
des remplaçants sur ce secteur hyper des soins qui doit être notre objectif comspécialisé, 10 places de surveillance post- mun prioritaire.
interventionnelle sur 38 ont été tempo- Le regroupement des blocs opératoires
rairement fermées.
et des salles de réveil lors du transfert
Cette réduction de capacité a entraîné de Saint-Jacques sur le site de Jean Mindes difficultés de fonctionnement des joz en octobre 2012 a permis de concenblocs opératoires et explique le mécon- trer les moyens humains et d’améliorer
tentement exprimé par les personnels. les organisations du travail. De plus, 10
Après avoir reçu une délégation des per- postes d’infirmiers ont été créés en 8
mois dans le secteur d’anesthésie pour
accompagner cette restructuration. Dans
le contexte économique que nous traversons, ces créations d’emplois sont une
avancée considérable qui doit être reconnue.
En complément de ces mesures et pour
faire face à une situation exceptionnelle, le C.H.R.U. a eu recours à des professionnels intérimaires en juin et des
emplois supplémentaires d’infirmiers
anesthésistes sont prévus dans le cadre
du budget 2013. Leur nombre dépendra
des moyens que nous pourrons dégager
en fonction de notre activité.
Le recrutement de ces personnels hautement spécialisés sera envisageable à
la sortie de la prochaine promotion de
l’école d’I.A.D.E. (infirmier anesthésismanque de moyens (voir page préte diplômé d’État) en octobre 2013 car
cédente).
l’établissement finance chaque année
Le maire dont les paroles étaient
des études promotionnelles. À titre
entrecoupées par les cris des manid’exemple, en 5 ans, l’établissement a
festants a dit regretter que “cerfinancé la formation de 21 I.A.D.E. et 17
tains n’aient pas compris, malgré
I.B.O.D.E. (infirmier de bloc opératoire
les difficultés, que ce moment est du
diplômé d’État) pour un montant de
bonheur pour la Franche-Comté.”
3,2 millions d’euros.
6 000 nouveaux cas de cancer sont
détectés chaque année dans notre
L.P.B. : Quel est le taux d’absentéisme des perrégion et 2 800 décès sont attribués
sonnels de l’hôpital et est-il en hausse ou en
à cette pathologie. L’hôpital bénébaisse. Selon les syndicats il n’aurait pas “flamficiera d’un superbe outil sur
bé” ?
19 000 m2. À lui de se donner les
P.B. : Le taux d’absentéisme des 5 000
moyens de le faire fonctionner. I
agents non médicaux du C.H.R.U. a été
E.Ch.
de 6,8 % en 2012 contre 7 % en 2011.
L’absentéisme représente donc une dépense moyenne annuelle de 13 millions
d’euros à la charge du C.H.R.U.
Il faut toutefois relativiser car
l’absentéisme est en grande partie lié à
des arrêts maternité ou maladies de
longue durée. En effet, le C.H.R.U. emploie
une population jeune et à 80 % féminine, ce qui explique un taux plus élevé
que dans d’autres secteurs économiques.
En réalité, ce qui pose difficulté, c’est la
concentration des absences sur un secteur particulier. C’est le cas en ce moment
au bloc opératoire dont le taux
d’absentéisme atteint
9 % avec beaucoup de congés maternité, donc des absences de longue durée.
Cet épiphénomène a complètement absorbé les créations d’emplois faites en 2012
en faveur des I.A.D.E. (10 postes) ou les
renforts mis en place 2,5 I.B.O.D.E.).
Pour lutter contre ce phénomène connu
et récurrent, le C.H.R.U. a mis en place
Le Pôle cancérologie sera parmi
“les plus performants de France”
Le cancer n’a qu’à bien se tenir. Le 31 mai, la ministre de la Santé
Marisol Touraine est venue à Besançon poser la première pierre du
bâtiment de l’institut régional fédératif du cancer, à côté de l’hôpital Minjoz.
a Presse Bisontine avait évo- un accueil plus chaleureux pour la
qué l’année dernière les retards ministre de la Santé. À son arrivée,
du chantier, liés à un problè- Marisol Touraine a en effet été
me de sous-sol. Aujourd’hui, tout
accueillie par des
est rentré dans l’ordre. Les travaux
banderoles et des
ont repris.
revendications.
Un accueil
En 2015, le bâtiment accueillera
mouvementé Environ 500 proles activités du pôle cancérologie
fessionnels de sandu C.H.R.U., les laboratoires de bio- pour la
té, avec les syndilogie et l’institut fédératif du can- ministre.
cats en tête, ont
cer. “Ce sera l’un des 5 centres les
en effet rappelé à
plus performants de France” s’est
la ministre les difempressé d’annoncer Jean-Louis
ficultés croisFousseret, maire de Besançon et
santes renconprésident du centre hospitalier.
trées. Manque de
L’édile aurait sans doute préféré
personnel,
L
Arrivée de la
ministre à
l’hôpital de
Besançon
sous les
revendications des
salariés.
Marisol Touraine est
venue poser
la première
pierre de
l’I.R.F.C.
Patrice Barberousse répond point par point
aux questions soulevées par les syndicats. Pas sûr que ces
derniers soient satisfaits… (photo archive L.P.B.).
un pool de remplacement dont la gestion est déconcentrée aux chefs de pôle
et cadres supérieurs infirmiers. Ces
moyens de remplacement permanents
représentent l’équivalent de 100 équivalents temps plein sur le C.H.R.U. À
cela s’ajoutent 206 mensualités de remplacement pour les congés d’été.
Enfin, le C.H.R.U. a mis en place une
politique de prévention très volontariste pour enrayer l’évolution de
l’absentéisme. Il s’agit, d’une part, de 26
actions pour lutter contre les risques
psycho-sociaux et, d’autre part, de la
création d’un service dédié aux pathologies professionnelles pour réduire le
taux des troubles musculo-squelettiques
(T.M.S.).
Le C.H.R.U., tant par les moyens financiers qu’il engage que par le temps que
ses cadres lui consacrent, est ainsi pleinement investi dans la lutte contre
l’absentéisme qui est vraisemblablement
une des principales difficultés rencontrées dans la gestion des ressources
humaines à l’hôpital.
L.P.B. : Selon les syndicats, la direction prévoit
de supprimer les badgeuses tellement il y aurait
d’heures supplémentaires. Qu’en est-il ?
P.B. : Le système de badgeage a été installé début des années 2000 en remplacement du système archaïque de la pointeuse. Un sondage auprès des syndicats
montre que trois d’entre eux sont favorables à sa suppression, un seul y serait
opposé. La suppression du badgeage offre
pour avantage de permettre une autonomie plus importante et donc de responsabiliser les équipes dans le fonctionnement quotidien. Cela me paraît
aller dans le sens de la modernité. Il ne
s’agit cependant pas d’un enjeu pour la
direction générale. Cette proposition est
révélatrice d’un état d’esprit qui repose
sur la confiance. Quant aux heures supplémentaires, elles sont limitées à
44 heures par trimestre et les agents
sont incités à récupérer de façon régulière. Il est cependant vrai que le cumul
d’un fort taux d’absentéisme sur certains
secteurs ou sur des professions à faible
effectif peut poser des difficultés.
L’organisation de l’hôpital en pôles
d’activité a pour objectif de limiter une
approche trop balkanisée de la gestion
des ressources humaines.
L.P.B. : Quels sont les salaires de base d’une
aide-soignante, d’une infirmière et leur maximum en fin de carrière ?
P.B. : La rémunération brute d’une aidesoignante est de 1 890 euros en début
de carrière et de 2 560 euros en fin de
carrière. Pour une infirmière, elle est de
2 030 euros et 3 330 euros, toujours en
salaire brut mensuel. Pour une infirmière de bloc opératoire (I.B.O.D.E.), le
salaire est respectivement de 2 230 et
de 3 500 euros. Pour une infirmière anesthésiste (I.A.D.E.), il est de 2 400 euros
et 3 700 euros bruts mensuels. I
Propos recueillis par J.-F.H.
40
ÉCONOMIE
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
INDUSTRIE
Déménagement en août
“Imagine l’entreprise
du XXIème siècle”
Dans le cadre de la construction de ses
nouveaux locaux à Témis, l’entreprise Cryla
lance un grand concours estival à l’attention
des jeunes de 6 à 25 ans.
n texte, un dessin, une taires de 6 à 25 ans. Le règlesculpture ou une ment, téléchargeable sur le site
maquette, ou encore un www.cryla.fr, donnera toutes les
montage vidéo : dans indications pratiques pour posune de ces quatre catétuler à cette vasgories, les participants à ce
te boîte à idées
concours ouvert à tous les jeunes Faire
dans laquelle les
(répartis en quatre catégories
jeunes devront
d’âge également) trouveront de travailler les exprimer
le
quoi occuper leur été s’ils crai- imaginaires mieux possible la
gnent d’être guettés par l’oisiveté.
vision qu’ils ont
La société Cryla (80 salariés à
de l’entreprise
Besançon) lance ce grand
industrielle. Pour
concours ouvert à tous les voloanThierry Bisiaux,
U
le directeur général de Cryla, ce
concours est une façon d’ouvrir
l’entreprise vers l’extérieur car
“l’entreprise doit aussi être
citoyenne. On n’a pas qu’une fonction de production. Il y a tout un
environnement qui fait que des
familles entières sont concernées.
Notre objectif est vraiment
d’ouvrir le plus largement le
concept d’entreprise, de faire travailler les imaginaires. Ce
concours doit y contribuer” ditil.
À la clé de ce concours, des récompenses offertes par les partenaires de Cryla : quelques gra-
tifications en chèques, mais aussi des cadeaux en lien avec le
monde de l’industrie encore une
fois, comme ce voyage à Paris
pour la visite de la Cité des
sciences et de l’industrie. La date
limite de participation à ce
concours est fixée au 31 août, la
remise des prix aura lieu le
25 septembre, deux jours avant
l’inauguration des nouveaux
bâtiments de l’entreprise bisontine. “Nous avons envoyé des
affiches de ce concours à toutes
les associations et les centres
aérés de Besançon pour qu’ils
fassent participer les jeunes
durant l’été” complète M. Bisiaux,
très impliqué dans la démarche. I
J.-F.H.
Lʼ
Dernières finitions avant déménagement
Thierry Bisiaux (à gauche) a été aidé à la mise en place de ce concours
par Paul-Henri Triponney, B.T.S. assistant de gestion chez Cryla.
SANTÉ
entreprise Cryla est installée depuis sa création
en 1951 rue de Fontaine-Écu dans des locaux devenus beaucoup trop exigus au
fil des années et des recrutements. Thierry Bisiaux a donc
décidé dʼinvestir la bagatelle de
4 millions dʼeuros (aidés à hauteur de 400 000 euros par les
pouvoirs publics) dans la construction dʼun bâtiment de 3 200 m2
en cours de finition sur la zone
de Témis, rue Sophie-Germain.
Lʼentreprise spécialisée dans le
découpage, lʼusinage de précision, lʼinjection-surmoulage et
lʼassemblage de petites pièces
poursuit sa croissance. Après un
petit trou dʼair en 2008, la croissance est continue. Le chiffre
dʼaffaires de Cryla a atteint lʼan
dernier les 7,5 millions dʼeuros,
Le bâtiment Cryla sur Témis
sera opérationnel dès le 19 août.
contre 6,8 millions lʼannée précédente et 5,3 millions en 2010.
Le
déménagement
qui
sʼeffectuera début août doit donner une nouvelle impulsion au
développement de cette société
bisontine de pointe qui travaille
essentiellement
pour
lʼaéronautique, le médical et le
luxe. La production démarrera
sur le nouveau site dès le
19 août. Les actuels locaux de
la rue Fontaine-Écu seront repris
par lʼA.D.A.P.E.I. I
Enquête
Les médecins énervés par trop de rendez-vous manqués
Selon une étude menée par l’union des
médecins libéraux de Franche-Comté, six
consultations par semaine ne sont pas
honorées ni excusées par les patients, surtout bénéficiaires du tiers payant. Les
médecins réclament des mesures. Les spécialistes sont les plus touchés.
L’U.R.P.S.-M.L.F.C. représentée
par le docteur
Christine
Bertin-Belot,
Gilles Boursaly et
Martial
Olivier-Koehret,
parle d’un
manque de civisme des patients.
es patients évoquent les minutes
interminables à attendre le médecin
dans une salle d’attente souvent bondée où le voisin de chaise postillonne ses microbes. Ils évoquent plus rarement leurs rendez-vous manqués et non
excusés. Les médecins libéraux, représentés par l’Union régionale des professionnels de santé Médecins Libéraux de FrancheComté, ont voulu mesurer ce que leur
coûtent, en temps, ces “oublis” ou ce manque
L
de civisme. “Nous avons été interpellés par
de nombreux confrères, relate le docteur
Christine Bertin-Belot, présidente de
l’U.R.P.S.-M.L.-F.C. Nous avons réalisé une
enquête afin de mesurer et décrire ce phénomène. Sur les 1 900 médecins questionnés en mars, 339 réponses ont été obtenues
soit 1 médecin sur 5 en Franche-Comté.
C’est une bonne moyenne.”
Le taux de réponse est plus élevé chez les
spécialistes que les généralistes. Normal,
les spécialistes sont davantage exposés aux
annulations sachant qu’ils connaissent peu
ou pas les patients Surtout, leur rendezvous souvent à trois ou six
mois favorisant de fait les
oublis. Ces derniers perdent
137
7,4 patients par semaine
médecins
contre 4,2 pour les généraperdus
en
listes. “La relation avec le
médecin généraliste, que l’on équivalent
connaît, limite forcément ses
temps
oublis” précise le docteur Martial Olivier-Koehret, vice-préplein.
sident de l’Union.
Selon l’étude, 6 patients par
semaine n’honorent pas leur
rendez-vous et 88 % sont
annulés le jour même. On
ignore en revanche combien de patients
sont auscultés par un médecin chaque
semaine et du même coup la propension
de l’impact. “Cela représente 1 h 55 de perdue” poursuit la présidente de l’Union.
Le phénomène irait en grandissant analysent les professionnels mais épargne le
milieu rural, moins touché. En revanche,
aucune différentiation entre les départements. Quant au profil des mauvais élèves,
il est assez bien établi : “Ce sont des patients
du tiers payants (C.M.U.). Ils représentent
60 % des rendez-vous non honorés” dit
l’étude. Des solutions, les médecins en ont,
comme les rappels sur les téléphones portables des patients. Un processus coûteux.
Une amende au patient ? L’Union n’en est
pas encore là. Cette dernière a d’ailleurs
extrapolé son étude au niveau national :
il en résulte que 5 500 consultations de
spécialistes sont perdues par semaine, soit
137 médecins spécialistes en équivalents
temps plein. Et 4 800 consultations de généralistes sont perdues par semaine, soit 60
médecins en équivalent. “De quoi faire disparaître nombre de déserts médicaux” prédisent les médecins. Sur le terrain, l’équation
semble plus difficile à résoudre… I
E.Ch.
ÉCONOMIE
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
BESANÇON
La caution des collectivités
COMMERCE
41
8
Les 5 et 6 juillet
Les comptes de la S.E.D.D.
pas exactement dans le rouge
“À vos sacs,
prêts ? Bradez !”
Sur le site “societe.com” qui publie les bilans des
entreprises, la S.E.D.D. apparaît dans une situation
financière compromettante. Selon la direction, il s’agit là
d’une erreur d’interprétation à laquelle elle est habituée.
Le centre-ville de Besançon devrait connaître
l’affluence des beaux jours, le vendredi 5 et samedi
6 juillet grâce à la grande braderie annuelle organisée par l’Union des Commerçants de Besançon.
i l’on se fie aux informations publiées
sur le site Internet “societe.com”
qui met en ligne le bilan des entreprises, la S.E.D.D. (Société
d’équipement du Doubs) est un malade
presque à l’agonie. C’est écrit en rouge :
“La situation financière de l’entreprise est
fortement dégradée” résume societe.com.
Des dizaines de millions d’euros de dettes,
une rentabilité défavorable, le constat est
en parfaite contradiction avec celui de la
Chambre régionale des comptes qui en
2009 adressait un satisfecit à la S.E.D.D.
dans son rapport qui portait sur l’examen
de la gestion sur la période 2002-2006.
Que s’est-il passé entre-temps pour que
les indicateurs qui étaient au vert virent
au rouge ? Rien ! Si ce n’est un fléchissement de l’activité lié à la crise qui affecte la plupart des aménageurs.
Selon Dominique Mesnier, directeur général adjoint de la S.E.D.D., tout est question d’interprétation. Il n’est pas surpris
du commentaire de societe.com. “Tous les
ans, nous avons droit à de mauvaises cotations de la Banque de France car toutes
les données comptables sont mélangées.
Les premières années, je passais du temps
à la Banque de France à expliquer notre
fonctionnement pour obtenir une autre
S
cotation. Dans notre cas, il n’y a pas d’alerte
si l’analyse est faite comme il se doit, par
métier” affirme-t-il.
Car la S.E.D.D. n’est pas une société comme les autres et à ce titre les critères
d’analyses financières utilisés traditionnellement ne peuvent pas s’appliquer dans
son cas sans créer des anomalies à l’image
de celles qui apparaissent sur le site societe.com.
Créée en 1959, la Société d’équipement
du Doubs est un organisme parapublic
dont plus de la moitié du capital est détenu par les collectivités. Elles missionnent
la S.E.D.D. pour qu’elle porte à leur compte des projets tel que la caserne Brûlard
à Besançon, des collèges, des lycées, des
écoles maternelles. La majorité des projets de la S.E.D.D. sont engagés par les
mairies, la Région, le Département. Les
investissements sont publics et nourrissent la dette. “Notre dette est de 90 millions d’euros. Mais elle est garantie par
les collectivités locales à 80 %. Ce sont elles
qui portent le risque” ajoute Dominique
Mesnier.
Le stock de l’entreprise dépasse les 40 millions d’euros ! Là encore, le directeur adjoint
s’explique. “Le stock est l’ensemble des terrains et des travaux à céder. Quand une
occasion pour les commerçants, qui seront rejoints par des
commerçants non sédentaires, d’attirer un maximum
d’acheteurs au centre-ville, mais aussi pour les bars et restaurants de faire terrasses pleines. Comme à l’accoutumée, une
partie du centre-ville accueillera les étals de la braderie et une
autre partie sera réservée aux brocanteurs (square Saint-Amour).
Chaque année l’U.C.B. essaie d’améliorer le choix et la qualité
des produits proposés par les 500 exposants afin que les clients
puissent trouver des produits innovants et qui répondent à vos
envies.
Quelques nouveautés ont été introduites cette année : au square Saint-Amour, sous un chapiteau de 200 m²,
le chocolatier Jacques Belin propose un petitdéjeuner plein de saveurs. Pascal Colas, du resAméliorer le
taurant l’Affineur Comtois attend les visiteurs
choix et la
autour d’un buffet comtois le midi et d’une poêlée comtoise le soir.
qualité des
La rue Morand est transformée en “rue verte”
produits.
comprenant des stands composés de produits
exclusivement à nature écologique (panneaux
solaires, véhicules électriques, vélos électriques,
nouvelles énergies, produits bio…).
Plus loin, l’animation de la rue Battant par un
professionnel est prévue, qui distribuera aux
clients des “Bons cafés”via des jeux. “L’objectif
de cette animation est de dynamiser la rue Battant et ses commerces en donnant une dimension humoristique et humaine à l’événement”
souligne Jérôme Cart, le directeur de l’Union.
D’autres enseignes de la rue Battant animeront cette artère commerçante. I
L’
La S.E.D.D. emploie
une quarantaine de personnes.
collectivité nous demande d’aménager
Témis par exemple, nous achetons les terrains, on les aménage et on les revend. Le
stock est l’ensemble des acquisitions qui
n’ont pas encore été vendues.” Là encore,
la collectivité assume le risque. Ce sont
donc ces dettes liées à des chantiers publics
qui faussent l’analyse. Il est évident que
sans la caution des collectivités ce fonctionnement ne serait pas viable.
Mais la S.E.D.D. a un autre métier pour
lequel le bilan est bien différent. Elle
n’intervient pas que pour les collectivités.
Cette société dispose de 7 millions d’euros
de fonds propres qui lui permettent de
mener des opérations en propre. Elle développe ses programmes comme c’est le cas
actuellement à Saône. Par rapport à ces
opérations, seulement la moitié de ses
fonds propres sont consommés. I
P R É PAR E Z DÈ S À P R É S E N T VOTR E
R E N TR É E AU GR E TA D E B ESAN Ç O N !
rivez
Insc !
vous
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3RXU OHV VDODULpV ¿QDQFHPHQW SRVVLEOH GDQV OH FDGUH GX &,)
GH OD SpULRGH FRQWUDW GH SURIHVVLRQQDOLVDWLRQ
DATE DE
DÉBUT
DATE DE
FIN
HEURE
CENTRE
HEURE
ENTREPRISE
Agent administratif
06/01/14
04/07/14
770
140
Agent magasinier
12/11/13
16/05/14
560
245
CAP cuisine
23/09/13
30/05/14
600
420
Diagnostiqueur immobilier
06/01/14
20/06/14
574
210
Façadier peintre
25/11/13
27/06/14
840
140
Gestionnaire de paie
16/09/13
30/06/14
473
735
Monteur dépanneur frigoriste
12/11/13
11/07/14
910
210
3UpTXDOL¿FDWLRQ
25/11/13
14/02/14
105
280
Technicien en énergies
renouvelables
07/10/13
23/05/14
768
280
Vendeur spécialisé en chauffage,
sanitaire et climatisation
30/09/13
15/05/14
760
280
INTITULÉ
0pWLHUV GH OD UHVWDXUDWLRQ
LICENCE PROFESSIONNELLE
Bâtiment et construction
option économie de la construction
(en partenariat avec le CNAM)
BTS
> BTS Assistant de Gestion PME/PMI
> BTS Études et Économie de la Construction
> BTS Assurances
> BTS Services Informatiques aux Organisations
VERSION 2008
,QVWDOODWHXU PDLQWHQDQFH V\VWqPHV VRODLUHV
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42
JUSQU’AU 15 SEPTEMBRE
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
UN ÉTÉ
À BESANÇON ?
Et pourquoi pas !
Le service culturel de la Ville de Besançon a mis les petits
plats dans les grands pour égayer l’été bisontin.
Qui a dit qu’il ne passait rien l’été à Besançon ?…
Demandez le programme.
Joe Driscoll et Sékou Kouyaté.
LA MUSIQUE
Du 5 au 14 jui llet
CONCERTS
Dimanc he 7 juillet
Orgue en ville
our sa cinquième édition, le festival Orgue
en Ville vous invite à découvrir trois spectacles insolites créés à cette occasion, à
voyager en musique du Moyen Âge au XXIème
siècle et à déambuler sur des rythmes de jazz et
de fanfare, sans oublier les Routes des Chapelles
du dimanche. Orgue en Ville, un mélange d’exigence et de convivialité, une gourmandise musicale et artistique ! P
Les soirées
à Granvelle
Musique médiévale
à l’église Saint-Pierre
À 15 heures, route des chapelles
Danse et musique
Renaissance et baroque à la
chapelle de la Charité
À 16 heures, 6, rue des Martelots
Musique Renaissance dans la
cour du Palais Granvelle
Déambulation dans le
centre-ville de Besançon
12 h 30
Orgue et jazz
Vendredi 5 juillet
Concert d’ouverture par la
n
t-Jea
vendredi 5 juillet à la cathédrale Sain
Orgue, percussions et cuivres
Église Sainte-Madeleine à 20 h 30
de Chopin
théâtral et mis en lumière
20 h 30, la Citadelle en musique
Mardi 9 jui llet
Auditorium du conservatoire (Cité des
arts)
Dimanc he 14 jui llet
Concert Vesontio, Abend
Concert de clôture avec
Musiken (avec Isabelle Druet)
le Stabat Mater de Poulenc
aône)
À 20 h 30 à l’église de Pesmes (Haute-S
Prowpuskovic
Le groupe bisontin continue de distiller une
musique festive inspirée des Balkans et du klezmer. Un univers surprenant et original, intense
et festif, sombre et envoûtant.
Composé de trois jeunes musiciens locaux, le
trio sʼattache à diffuser le répertoire du trio à
cordes, des grands classiques à la musique
française plus proche.
Vendredi 2 août
Elliott Murphy
Église Sainte-Madeleine à 18 heures
DÉCOUVERTE
Derrière ce duo se cachent Frédéric Jouhannet, violoniste et Sébastien Palis, accordéoniste. Ils croisent les musiques classiques et
traditionnelles dʼEurope de lʼEst.
Trio Puchberg
Concertos pour piano
Bal-spectacle musical,
Relectures hongroises
Samedi 27 jui llet
Samedi 13 jui llet
Samedi 6 jui llet
Artiste multiple, souvent comparé à Bob Dylan
ou à Lou Reed, ce chanteur-compositeurguitariste inspiré a produit pas moins de 40
albums.
Renseignements complémentaires
sur www.besancon.fr
Les flâneries insolites, théâtre et musique
travers le théâtre ou la musique, les spectacles proposés parmi lesquels des créations inédites, sont l’occasion de redécouvrir Besançon de manière insolite. À
Besançon
Lecture en lien avec une série de cartes
postales sensibles et sonores évocatrices de divers points de vue et lieux
insolites de Besançon.
au fil des mots
Vendredi 19 jui llet, 2, 9 et 16 août,
samedi 3 et 10 août
À la recherche de Victor H
Un spectacle déambulatoire proposé par la compagnie du Colibri sur les traces de Victor Hugo.
Rendez-vous à 18 heures au square
Vendredi 19, 26 jui llet et 16 août,
samedi 20, 27 jui llet et 17 août
Castan
Rendez-vous à 18 heures
devant le parking Petit Chamars
Le duo Voï-Voï.
Samedi 3 août
Vendredi 26 jui llet
Cour du Palais Granvelle à 18 heures
maîtrise de Notre-Dame de Paris
FM Laeti,
De la pop soul française. La jeune chanteuse
à la présence solaire et à la voix éclatante et
émouvante délivre des mélodies séduisantes.
par le duo Voï-Voï
Vendredi 12 jui llet
Départ du pont Battant de 11 h 30 à
Vendredi 19 jui llet
Samedi 20 juillet
libre
à 17 heures, place Granvelle - Entrée
Orgue en ville, une gourmandise musicale.
Du 19 jui llet au 17 août à 21 heures
Vendredi 26 et samedi 27 jui llet
À vendre
Un spectacle théâtral et déambulatoire
par la compagnie Thé à la Rue. Et si lʼespace public était une marchandise comme les autres ? Deux agents immobiliers de lʼagence Luximmo sont mandatés
pour vendre Besançon.
Rendez-vous à 18 heures dans la
cour de la Médiathèque
Quatuor de saxophones
Ce quatuor bisontin a été créé autour de Cécile Dubois, professeur au conservatoire. Répertoire baroque et classique.
Vendredi 9 août
Joe Driscoll et Sékou Kouyaté
Un tandem formé dʼun rappeur folk new-yorkais et dʼun joueur de kora guinéen. Le pari de
la fusion musicale.
Samedi 10 août
Tamara
Un concert de piano consacré aux compositeurs romantiques.
Gozalichvili
Vendredi 16 août
Maissiat
Une artiste à la voix douce et grave, aux textes
sombres et ciselés, à la croisée des chemins
entre Alain Bashung et Françoise Hardy.
Samedi 17 août
Tétraktys
Une fusion entre classique et chanson médiévale épique.
invite Archael
Samedi 17 août
Quatuor de cuivres par l’ensemble Tétraktys
Un parcours musical festif et rutilant, au fil dʼun répertoire de compositions originales ou arrangées, de Bach à Gerschwin.
R.V. à 18 h square Saint-Amour
C lôture vendredi 23 août
La Foirce
Par la compagnie le Nom du Titre. Du
théâtre de rue à lʼhumour décalé et
déjanté qui se joue avec le public.
Place de la Révolution à 21 heures
L’ensemble Tétraktys.
Miroir d’huManité
muséum d’histoire
naturelle
musée
comtois
musée de la résistance
et de la déportation
toute l’information sur www.citadelle.com
44
Agenda
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
EXPOSITION - EXPOSITION OUSMANE SOW JUSQU’AU 15 SEPTEMBRE
“Besançon est une ville qui
compte vraiment pour moi”
Le sculpteur expose à Besançon avant le retour définitif de ses œuvres dans son pays
natal, le Sénégal. L’occasion unique de converser avec cet immense artiste, aussi
talentueux que réservé. Il parle de son art, mais plus largement de l’Afrique, sa terre.
a Presse Bisontine : Vous avez
été accueilli à Besançon pour
une de vos premières expositions en France. C’était en 1994.
Depuis, vous avez toujours gardé un lien
étroit avec cette ville. Pour quelles raisons ?
Ousmane Sow : Besançon est une
ville qui compte vraiment pour
moi. Ma liaison à Besançon est
ancienne en effet. C’est un peu
comme l’amour, ça ne s’explique
pas. Les choses demeurent, ou
pas. Avec Besançon, l’histoire
continue. J’ai reçu dès le départ
un accueil très chaleureux. Avec
le maire Jean-Louis Fousseret,
les liens sont très forts, il est devenu un de mes amis. La statue de
Victor Hugo en 2002 est venue
encore renforcer ces liens et depuis,
ils ne se sont jamais défaits. À
chaque fois que je fais quelque
chose à Besançon, il y a toujours
de belles surprises pour moi. Je
ne suis pas quelqu’un de blasé,
c’est ce qui me pousse certaine-
L
ment à continuer.
me suis permis de le faire car à
mes yeux, c’était un grand homme. Il sera exposé dans mon futur
musée de Dakar et il y restera.
L.P.B. : Vos personnages qui dégagent
tous une forte émotion sont presque
toujours plus grands que nature. Y a-til une raison à cela ?
L.P.B. : À l’occasion de l’installation de
O.S. : C’est ma manière à moi de votre sculpture “L’homme et l’enfant”
m’exprimer. Comme je ne parle au nouveau monument aux morts de
pas beaucoup et jamais à haute Besançon, c’était la première fois que
voix, je m’exprime sans doute com- vous acceptiez de participer à un
concours dans le cadre d’une commande
me cela.
publique. Pourquoi l’avez-vous fait ?
L.P.B. : Parmi les grands hommes à qui O.S. : En effet je n’accepte jamais
vous avez consacré une sculpture, on les commandes publiques
trouve Nelson Mandela, De Gaulle, bien- d’habitude. Là, je l’ai fait un peu
tôt Mohamed Ali, Martin Luther-King et comme un jeu. Même le maire
Gandhi. Et il y a votre père. Pourquoi ? n’était pas au courant et il a découO.S. : Cette sculpture n’aura peut- vert que j’avais été retenu. C’est
être d’intérêt pour personne, à un peu un clin d’œil pour Besanpart pour moi, mais je considère çon d’avoir participé à ce concours
qu’il fait aussi partie de ces grands et avoir été retenu.
hommes. Il était quelqu’un de très
discret, il n’y a aucune photo de L.P.B. : Vous avez soigné vos contemlui car il refusait d’être photo- porains dans le passé avec votre ancien
graphié. Quand on se rencontre- métier de kinésithérapeute. Vos œuvres
ra à nouveau, il va certainement peuvent-elles aussi avoir une vertu curame tirer les oreilles (rires)… Je tive ?
O.S. : Une dame un jour m’envoie
une lettre à Dakar. Elle me dit :
“Avant mon opération, j’avais telle photo d’une de vos œuvres devant
moi. Maintenant que je suis guérie, je souhaite avoir une photo
d’une autre de vos œuvres.” Alors
si mon travail peut servir aussi
pour ça, j’ai réussi ma mission.
L.P.B. : Il ressort pourtant souvent du
regard de vos personnages une certaine crainte, voire une angoisse… Pourquoi ?
O.S. : C’est tout à fait étonnant la
manière dont les gens peuvent
interpréter mes œuvres. On m’a
déjà dit tout le contraire, que mes
personnages dégageaient de la
sérénité, de la paix, de la douceur
voire de la joie. Tant mieux, chacun voit donc des choses différentes, c’est que j’ai réussi mon
coup…
L.P.B. : Un certain président de la République française a déclaré récemment
que “l’homme africain n’était pas suffisamment entré dans l’histoire.” Comment aviez-vous perçu ce fameux discours de Dakar ?
O.S. : C’est la plus grosse bêtise
qui ait jamais été prononcée sur
l’Afrique. C’est un profond mépris
de l’Afrique, Nicolas Sarkozy n’a
jamais cherché à approfondir ce
sujet. On parle de la naissance de
l’humanité justement sur le sol
africain. Si on a tenu jusque-là,
c’est qu’on a un minimum participé à l’histoire de l’Afrique et du
monde.
L.P.B. : À la fin de l’année, vous allez être
reçu à l’académie française des beauxarts. Un honneur ?
O.S. : À travers cette réception à
l’académie, c’est aussi toute
l’Afrique qui est reconnue. Certaines de mes œuvres qui ont
sillonné le monde ont peut-être
Une scène
familiale
peulh.
Le journal d’information qui
aborde tous les mois les sujets
d’actualité de Besançon et de
sa région : événements, société,
actu, sport, vie associative et
culturelle, dossier …
Ousmane Sow
à Besançon :
un événement
pour la capitale
comtoise.
acquis une sorte de valeur universelle. C’est sans doute aussi
cela que reconnaît l’académie. Un
jour, aux Antilles, quelqu’un m’a
dit en voyant ma sculpture du
général De Gaulle, “tu as fait un
De Gaulle martiniquais.” Tous
mes personnages sont universels.
En tout cas, ce n’est pas De Gaulle qui aurait prononcé des imbécillités pareilles sur les Africains.
complexe de néo-colonialisme
qu’auraient certains.
L.P.B. : Le néo-colonialisme en Afrique
ne viendrait-il pas plutôt sur le plan économique, de la part des Chinois ou des
Américains ?
O.S. : Avec l’arrivée des Chinois,
on s’était dit qu’ils avaient les
mêmes mœurs que nous. En réalité, les Africains s’aperçoivent
que les Chinois commencent un
L.P.B. : Pour parler d’un autre président, peu à gêner… Nos attaches sont
en tant qu’Africain, comment avez-vous indéniablement plus solides et
vécu l’intervention française au Mali ? profondes avec les Européens, c’est
O.S. : Cette intervention est aussi le poids de l’histoire qui veut cela.
une manière de contribuer à ce
que les Africains se réapproprient L.P.B. : L’Afrique est-il le continent du
leur destin. Le président Hollan- XXIème siècle ?
de a fait quelque chose de vrai- O.S. : J’ai toujours eu confiance en
ment très bien, il faut le remer- l’Afrique. Je suis persuadé, avec
cier. S’il n’était pas intervenu, les toute la jeunesse qui y vit, que
extrémistes seraient peut-être au l’Afrique est le continent de l’avenir.
Sénégal. Je ne sais pas comment Certains pensent que je suis utosera jugé le mandat de François pique en affirmant cela, je ne le
Hollande, mais en crois pas. En plus, le développeAfrique il a vrai- ment de l’Afrique sera quelque
“François
ment montré l’âme chose de modéré et de réfléchi.
Hollande a d’un chef. Et audelà, dans toute L.P.B. : Il va falloir d’abord éradiquer
vraiment
l’Afrique. Je ne toutes les questions de corruption…
montré l’âme pensais pas qu’il O.S. : Il y en a toujours, mais je
d’un chef.” pouvait être aussi pense de moins en moins.Au Sénérapide dans ses gal, le nouveau président Macky
décisions, comme Sall est en train de faire le ménaquoi, l’image qu’on ge par exemple. Quand il est arria des gens… En vé, je me disais, il va échouer. Je
plus, il n’a pas ce fais un peu le parallèle avec le
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La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
45
Musique
Une soirée chez Rossini avec Justiniana
L’ensemble vocal Justiniana est en tournée du 22 au 30 août avec “La petite messe solennelle” de Rossini. La
vocation de Justiniana, compagnie nationale de théâtre lyrique créée il y a trente ans, est de démocratiser et de
l’amener là où il ne va pas. Sur les routes cet été, la compagnie prendra la direction des petits villages de
Franche-Comté pour élire domicile, le temps d’un soir, dans les cours de château.
Le spectacle sera précédé d’une déambulation musicale et culinaire à travers le village. Une idée venue de la
personnalité même de Rossini, bon vivant, amateur de bonne chère et de bon vin. Douze soliste uniront leurs
voix pour magnifier la partition exceptionnelle du maestro. Cette adaptation inédite de “La petite messe
solennelle” prend le spectateur par la main et le guide sur le chemin facétieux imaginé par Rossini.
cette année, la tournée passera par cinq villages (à partir de 19 h 30) : Ollans (Doubs) le 22 août, Magny-lèsJussey (Haute-Saône) le 28, Brans (Jura) le 24, Montigny-lès-Arsures (Jura) le 26 et Morvillars (Territoire-deBelfort) le 30.
Renseignements au 03 81 82 34 43
Sculptures
Antoine Aranda expose à Dole
président Hollande qu’on pensait
mou et manquant
de volonté et qui
peu à peu s’affirme
et qui a la volonté
d’avancer. Je fais ce
parallèle amusant
entre Nicolas Sarkozy qui me fait
“Tous
penser à Abdoulaye
Wade (l’ancien prémes
sident) en plus jeupersonnages ne, et Macky Sall
ressemblerait donc
sont
universels.” plus à François Hollande. Des gens qui
prennent des décisions et qui avancent alors qu’on
n’aurait pas cru cela d’eux.
L.P.B. : Le musée dont vous terminez la
construction à Dakar a été financé grâce à la vente de certaines de vos œuvres.
Qui achète du Ousmane Sow ?
O.S. : Il y a des collectionneurs un
peu partout, en France, au Japon
notamment. Et un seul au Sénégal. Le lieu d’exposition de Dakar
a été entièrement financé sur mes
fonds propres, sans aucune aide
publique. Sa construction est bientôt terminée. Ceci dit, mes œuvres
pourront continuer à voyager et
être exposées à travers le monde.
L.P.B. : Êtes-vous sensible à d’autres
formes d’art contemporain ?
O.S. : Parmi les artistes que j’admire,
je cite volontiers Rodin pour les
plus anciens, Giacometti ou encore Kandinsky. J’avoue avoir un peu
plus de réticences avec d’autres
formes d’art contemporain comme
par exemple cette œuvre qui consisterait à empiler un frigo et un coffre.
Ce genre d’œuvres est une sorte
d’usurpation. Il y a aussi beaucoup
d’artistes fumistes. Un des critères
essentiels pour moi, c’est quand
un ouvrier qui ne fréquente jamais
les musées commente mes sculptures et qu’ils disent, “ah là, il y a
du boulot !” Le jugement est là. Il
y a des artistes qui parlent beaucoup peut-être pour compenser le
manque de travail… I
Propos recueillis par J.-F.H.
Exposition Ousmane Sow
Besançon, jusqu’au 15 septembre
Citadelle, hangar aux manœuvres (grandes sculptures)
Musée des beaux-arts (petits formats)
BULLETIN D’ABONNEMENT
Le sculpteur bisontin est l’invité d’honneur d’une ambitieuse exposition d’art contemporain qui se tient cet été à
Dole, à plusieurs endroits de la ville à travers une déambulation urbaine. Il exposera sur trois sites. En extérieur
porte d’Arans avec un bronze de 2,77 m logé dans une fontaine au centre d’un rond-point, au musée et à la
chapelle des jésuites.
Au total, 36 artistes français et étrangers ont produit les créations originales de cette manifestation artistique et
culturelle, qui investit le centre-ville de Dole et ses espaces publics, sur le circuit touristique et patrimonial du
“Chat perché”. Une véritable exposition urbaine à ciel ouvert, où les œuvres présentées sont de tous les styles, de
toutes “les griffes” et de toutes les techniques (peintures, graffs, sculptures, installations), mais résolument
contemporaine. À découvrir également 200 chaises réalisées par des jeunes de Dole et de l’agglomération dans le
cadre d’un projet pédagogique mené au printemps 2013. Les artistes vous invitent à “ronronner”, à “miauler” ou
à vous détendre auprès de leurs œuvres singulières.
Jusqu’au 15 septembre à Dole (Jura) - Renseignements au 03 84 72 11 22
Théâtre
Soirs d’été au Centre diocésain
Au cœur de Besançon, le Théâtre de la Clairière et le Centre diocésain proposent un festival pour retrouver les
joies sereines du théâtre populaire, explorer quelques-unes de nos racines à travers un théâtre qui “n’empêche
pas la musique” du 18 juillet au 2 août.
Le jeudi 18 et le vendredi 26 juillet à 21 heures, “Cabaret pour un été”, du théâtre musical avec le concours
involontaire de Bach, Anton Tchékhov, Jean de la Fontaine, Nino Rota, Kurt Tucholsky, Serge Gainsbourg, Ray
Ventura, Michel Legrand, Yann Tiersen, Haendel, Charles Aznavour, etc. par le Théâtre de la Clairière (6 acteurs
et musiciens).
Mardi 23, mercredi 24, lundi 29 et mardi 30 juillet à 21 heures “L’Annonce faite à Marie” de Paul Claudel mise
en scène Pierre Louis. La pièce de Claudel la plus jouée dans le monde donnée ici dans sa version définitive
pour la scène.
Jeudi 1er août à 18 h 15, Fragments de l’Ecclésiaste et Le Sermon sur la mort de Bossuet, lecture théâtralisée
par deux comédiens du Théâtre de la Clairière. D’autres animations sont programmées jusqu’au 2 août.
Renseignements et réservations au 03 81 25 17 17 ou au 06 63 65 18 58
Édition
La Franche-Comté, en mots fléchés
Découvrir la Franche-Comté par le jeu, en résolvant des grilles de mots fléchés, retrouver les noms des
communes, des cours d’eau, des châteaux, des petites cités comtoises de caractère, des quartiers de grandes villes,
mais aussi des célébrités franc-comtoises, des personnages et des événements historiques, tel est le but de ce
recueil.
Ce livre ne s’adresse pas seulement aux personnes connaissant la Franche-Comté et désirant tester leur savoir,
mais aussi à celles qui souhaitent la découvrir. En effet, seuls les noms à inscrire sur fond gris répondent à des
questions sur la Franche-Comté. Les autres mots ou noms répondent à des questions relatives à la culture
générale, comme dans toute autre grille de mots fléchés.
Bulletin à remplir et à retourner accompagné de votre règlement à l’adresse suivante :
LA PRESSE BISONTINE
B.P 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX
La Franche-Comté par les mots fléchés
Georges Bidalot - 9,90 euros - Éditions du Belvédère
1 an (12 numéros) = 27,50€
au lieu de 30€ soit 1 numéro gratuit
2 ans (24 numéros) = 52,50€
au lieu de 60€ soit 3 numéros gratuits
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Prénom ..................................................................................................
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Bisontine. Vous pouvez vous opposer à ce que vos nom et adresse soient cédés ultérieurement. Tarifs étrangers et DOM TOM : nous consulter.
Exposition
À la découverte de l’habitat bisontin d’autrefois
Jusqu’au 31 décembre, le Musée du Temps accueille une exposition originale intitulée “Besançon et ses
demeures, du moyen âge au XIXème”. Agrémentée de photographies et de textes, cette exposition est directement
inspirée du livre du même nom que la Région publie aux éditions “Lieux-dits.” L’ouvrage retrace l’histoire de
l’habitat bisontin du Moyen Âge au XIXème siècle, de la maison ordinaire à l’hôtel particulier : cours intérieures,
jardins, escaliers, caves, greniers, annexes, intérieurs de maisons et autres aspects architecturaux. Toutes ces
photographies et les textes ont été réalisés par la Région Franche-Comté. Le service Ville d’art et la Direction des
musées du Centre se sont chargés de la mise en scène de l’exposition.
Palais Granvelle à Besançon, du 28 juin au 31 décembre, du mardi au samedi de 9 h 15 à 12 heures
et de 14 heures à 18 heures, le dimanche de 10 heures à 18 heures, fermé le lundi
46
AGENDA
MUSIQUE
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
Des projets pour le groupe bisontin
Archael,
la chevauchée fantastique
Le trio folk se produira sur scène cet été avec les musiciens
de l’ensemble Tétraktys. Une rencontre qui donne à la
musique d’Archael une dimension harmonique nouvelle.
rchael ne répond pas aux codes des
musiques trop formatées qui envahissent les ondes avant de se délaver. Le trio composé de deux guitaristes et d’un claviériste chasse sur d’autres
terres que celles de la mode éphémère. Un
sol fertile qui se travaille sur la durée, dans
lequel germent des textes et des mélodies
qui nous entraînent dans une chevauchée
vers l’horizon lointain d’un monde passé
ou à venir, allez savoir. Il y a dans la musique
d’Archael un accent médiéval, presque chevaleresque. C’est une fresque teintée
d’influences diverses. Des amateurs du
genre y retrouveront le style de Malicorne, un groupe majeur de la scène folk.
David Bing, guitariste et co-fondateur de
ce groupe au nom céleste, assume ce parti pris musical. “Notre musique est folk,
épique, avec quelques influences celtiques
et médiévales. Dans notre dernier album,
“Les rêves d’ailleurs”, nous avons traité la
thématique de l’héroïsme sous toutes ses
formes” dit-il. Sorti en 2011, cet album est
le troisième du groupe bisontin qui a dix
ans cette année.
Le trio continue d’explorer un univers qui
lui est cher. Le fil conducteur à ses com-
A
Nicolas Lesouhaitier, Thomas
Vuillemin, David Bing, le trio Archael.
positions est un dialogue entre les guitares
acoustiques qui s’envolent sur les harmonies puissantes du clavier de Nicolas Lesouhaitier. Puis il y a l’association des voix de
David Bing et Thomas Vuillemin, qui donnent de la force aux textes. En revanche,
il n’y a ni batterie, ni basse, des instruments qui auraient sans doute leur place
dans des chansons d’Archael pour cuirasser les ambiances et structurer le rythme.
Là encore, c’est un choix artistique qui en
amène d’autres. En effet, le groupe bisontin a travaillé plusieurs mois avec l’orchestre
universitaire de Besançon et ses quarante musiciens dirigés par Loïc Sébile. “À la
base, notre musique est faite pour être orchestrée. Nous avons dû arranger, écrire, ajuster les morceaux, pour greffer l’orchestre.”
Les répétitions ont débouché au printemps
sur quatre concerts symphoniques qui ont
réuni plus de 800 spectateurs. “C’était
magnifique” raconte David Bing. L’histoire
ne s’arrête pas là. Archael a des projets
avec l’ensemble de musique de chambre
Tétraktys. Les premiers liens se sont tis-
sés entre eux lors de l’enregistrement de
l’album “Les rêves d’ailleurs” auquel la violoniste Dominique Miton et le violoncelliste Thomas Nicol ont apporté leur concours.
Le 16 août, Archael et Tétraktys seront
ensemble sur la scène de la cour du palais
Granvelle pour un concert exceptionnel.
Trois jours plus tôt, ils seront aux forges
de Fraisans pour une résidence suivie d’un
concert le 14 août.
Dès la rentrée, le trio Archael poursuivra
sa route. Plusieurs dates sont déjà calées,
et en particulier des show cases dans les
magasins Cultura partout en France. Le
groupe part à la rencontre de son public
et fait vivre son album. Peut-être croisera-t-il sur sa route un manager qui le prendra sous son aile pour une échappée belle
dans le paysage musical où il faut batailler
pour trouver sa place. I
T.C.
La rencontre
avec l’orchestre
universitaire
de Besançon
pourrait être le
point de départ
à un quatrième
album.
Concert Archael - Tétraktys, le 16 août, cour du Palais
Granvelle à Besançon - www.archael.net/site/
LE PORTRAIT
RELIGION
La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013
47
L’exorciste du diocèse
Max de Wasseige
a rendez-vous
avec le “Diable”
Max de
Wasseige
est devenu
franciscain
après avoir
entendu une
voix qui ne l’a
jamais quitté.
Sa grand-mère
avait
elle-même
vu la Vierge.
Des rites et une parole forte, sans oublier
l’humour. C’est avec cela que le frère Max de
Wasseige panse des blessures de l’âme des
personnes qui le consultent.
Exorciste du diocèse depuis 17 ans,
il passe son temps à “désangoisser” les gens.
Besançon, dans le hall d’accueil
du Centre Diocésain, une inscription sur une porte intrigue.
Sur la plaque on lit : “Service
de l’exorcisme”. Tiens, cette pratique
religieuse qui consiste à libérer un
individu entravé par des forces démoniaques n’a donc pas disparu ? En
tout cas, ceux qui pensent qu’elle est
d’une autre époque seront surpris du
contraire. Dans son petit cabinet,
sobrement meublé de deux fauteuils
et d’une table basse, le père franciscain Max de Wasseige reçoit jusqu’à
cinq personnes par après-midi, du
mardi au samedi. Il est l’exorciste du
diocèse de Besançon depuis 17 ans.
“Dès que je dis que je suis exorciste,
cela provoque chez mon interlocuteur
une angoisse et plein de questions”
observe-t-il. La fonction n’est pas
banale et suscite une curiosité naturelle immédiate.
Elle renvoie à un sentiment confus
de crainte et de fascination pour la
chose diabolique qui traverse les
siècles. Mais elle fait surtout écho à
beaucoup de fantasmes dont s’est
nourri le cinéma d’horreur. Dans le
genre, le film “l’Exorciste” (1973) de
William Friedkin est un des plus
célèbres. “Je l’ai vu. C’est mauvais
comme tout. Il y a plus de violence
À
que de vérité. Je ne crois évidemment
pas à cela” commente le frère franciscain dans un accent belge à peine dissimulé qui le trahit sur sa nationalité.
Ce sensationnalisme effrayant est
bon pour le 7ème art. Car sa vie n’est
pas celle d’un prêtre en lutte quotidienne avec le diable personnifié.
“L’exorciste est un homme saisi par
Dieu qui sent le besoin d’aider les gens
à se désangoisser de ce qui est négatif, de tout ce qui est mal.”
Le plus souvent, ceux qui poussent
la porte de Max de Wasseige le font
pour exprimer un mal-être, une détresse profonde, plus que pour se débarrasser du diable. Des souffrances qu’ils
ont enfouies en eux, et dont beaucoup
n’ont jamais parlé. Ils se présentent
rue Mégevand dans l’espoir de rencontrer enfin quelqu’un capable de
les libérer de leur fardeau. Ils arrivent là sur les conseils d’un ami, d’un
prêtre, d’un voyant et parfois même
de leur psy. “Certaines personnes me
disent “j’ai tout raté, et vous êtes la
dernière porte à laquelle je frappe.”
Les “patients” qui l’appellent parfois
“docteur” viennent avec cette idée que
l’exorciste a un pouvoir libérateur. Le
franciscain ne juge jamais, il ne moralise pas. Là où la société condamne,
lui écoute. Son statut même d’homme
d’Église crée un contexte propre à la
confidence. “Des gens que je n’ai jamais
rencontrés auparavant me racontent
leur vie. J’entends beaucoup de choses
par rapport à des enfances difficiles,
à la sexualité, à l’argent. C’est assez
incroyable.” Le dialogue s’établit, et
la parole du prêtre soulage au moins.
“Par expérience, lorsqu’on parvient à
verbaliser une souffrance, on met de
l’ordre
dans
le
“Je ne
désordre.Avec des mots
suis pas un choisis, j’essaie de susgourou, mais citer en la personne le
désir de vivre. Je ne
un passeur
suis pas un gourou,
de vie.”
mais un passeur de vie.
Je suis très humble par
rapport à mon travail.
J’ai souvent le sentiment que mes paroles
passent par moi, mais
ne sont pas de moi”
explique Max de Wasseige qui a collaboré
pendant dix ans avec
un psychiatre. La crédibilité de l’exorciste
passe aussi par quelques rites nécessaires et attendus qu’il a “bricolés” à
partir de prières et de bougies et qu’il
adapte à chaque interlocuteur.
80% des gens qui prennent rendezvous ne sont pas des chrétiens. Ce
sont des hommes et des femmes de
tous les âges (y compris des enfants)
et de toutes les classes sociales. “J’ai
de tout : salarié de sex-shop, gendarme, médecin, pilote de ligne, des musulmans, des patrons d’entreprise. Je passe mon temps à désangoisser les gens.
C’est tout le contraire de certains charlatans qui exploitent cette misère
humaine.” L’activité de son cabinet
est finalement le reflet des turpitudes
de la société dans laquelle il est “plus
commode de se dire possédé que de
reconnaître qu’on va mal et qu’on est
plus capable de gérer sa vie.”
Dans son carnet de rendez-vous bien
rempli, ceux qui se disent habités par
le malin ou sont convaincus d’être
frappés de malédiction sont rares.
Mais le fransciscain qui avait mis
Lucifer au placard quand l’évêque lui
a demandé de devenir exorciste, est
préparé à les accueillir. Il a longtemps
étudié le diable dans la spiritualité.
“J’ai entendu des personnes me dire :
“le diable m’a griffé” ou “quand je me
regarde dans la glace, je me vois avec
des yeux diaboliques.” D’autres encore m’expliquent qu’il les a violés, qu’il
est assis à côté de leur lit la nuit. Ils
prétendent sentir son parfum, et me
le décrivent : “il a la forme d’un chien.”
Une personne m’a dit un jour : “je lui
ai coupé une patte. Il a des pieds de
biche et de longs ongles noirs.” Une
autre encore m’a rapporté que le diable
lui a demandé de se donner trois coups
de couteau.”
Pour Max de Wasseige, ces manifestations démoniaques sont là encore
l’expression d’une grande souffrance
à la frontière avec la maladie mentale. Il n’est pas impressionné par ces
propos qui en dérouteraient plus d’un.
En revanche, il fait preuve d’une grande compassion à l’égard de ces personnes. “Chacun a son diable imaginaire. Pour ma part, je ne personnalise
pas le diable, mais je crois aux puissances du mal qui s’expriment à travers le monde. Par exemple, le génocide du Rwanda en est une illustration”
analyse le prêtre qui collabore étroitement avec les psychiatres. D’ailleurs
des médecins de la place lui ont déjà
adressé des personnes qui prétendent
être habitées et qui demandent à être
exorcisées. L’eau bénite plus forte que
les neuroleptiques ? Nous dirons que
ces deux accompagnements se complètent. “En 17 ans, je n’ai fait que
trois exorcismes avec tous les rituels
qui vont autour. La plupart m’avaient
été demandés par des psychiatres. Une
fois, j’ai fait venir le S.A.M.U. pour
une personne qui délirait. Je n’ai pas
le pouvoir de régler quarante ans de
souffrance d’un coup de baguette
magique” avoue-t-il.
Max de Wasseige se déplace rarement
dans le diocèse. Mais il lui arrive de
se rendre chez des particuliers, à leur
demande, car ils sont effrayés par les
bruits étranges qu’ils entendent dans
leur maison. Le franciscain connaît
bien ce phénomène de “l’esprit frappeur”. Méthodiquement, il bénit
chaque pièce et clôt la séance par cette parole forte et immédiatement efficace : “C’est terminé.” Très souvent,
il a recours à l’humour pour apprendre
aux gens à tourner en dérision ce qui
génère l’angoisse, comme si le rire
était le meilleur pied-de-nez qui puisse être fait au diable.
S’il devait faire payer ses consultations, le frère Max serait assis sur
une mine d’or. En 17 ans, l’homme
avoue s’être enrichi, mais seulement
de ces rencontres diverses, qui lui ont
donné une profondeur de vie et qui
le grandissent humainement. Il remercierait presque Dieu, d’avoir mis le
“Diable” sur son chemin. I
T.C.