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Sommaire Avant-propos ....................................................4 Les avions de ligne à réaction........................5 Airbus A300 .....................................................8 Airbus A300-600ST........................................ 10 Airbus A310..................................................... 12 Airbus A318 .................................................... 14 Airbus A319 ..................................................... 16 Airbus A320 ................................................... 18 Airbus A321 ................................................... 20 Airbus A330 ................................................... 22 Airbus A340 ................................................... 24 Airbus A350WBX ............................................ 26 Airbus A380 ................................................... 28 Antonov An-124 et Antonov An-225 ............. 30 Bae 146 et RJ85/70/100 ............................. 32 Boeing 707 ..................................................... 34 Boeing 717 .................................................... 36 Boeing 727 ..................................................... 38 Boeing 737-100 et -200 ................................ 40 Boeing 737-300 à -900 ................................. 42 Boeing 747-100 et -200 ................................ 44 Boieng 747-300 à -8 Advanced .................... 46 Boeing 747 LCF .............................................. 48 Boeing 757 ..................................................... 50 Boeing 767 ..................................................... 52 Boeing 777 ..................................................... 54 Boeing 787 ..................................................... 56 Bombardier CRJ100/200/700/900 ............. 58 Douglas/MDD DC8 .........................................60 Douglas/MDD DC9 ............................. 62 Douglas/MDD DC10 ....................... 64 Douglas/MDD MD-11 .....................66 Douglas/MDD MD-80 et MD 90 ........................................ 68 Embraer ERJ-135/-145 ................ 70 Embraer ERJ-170/-190 ............... 72 Fokker 28 ...................................74 Fokker 70/100 ..................................... 76 Illyoushin Il-62 ............................................... 78 Illyoushin Il-86 ............................................. 80 Illyoushin Il-96 ...............................................82 Lockheed L-1011 Tristar.................................84 Tupolev Tu-134 ................................................ 86 Tupolev Tu-154 ................................................ 88 Tupolev Tu-204 ............................................... 90 Yakovlev Yak-40 ............................................. 92 Yakovlev Yak-42 ...................................... 94 Avant-propos L’HEURE EST AUX DÉBATS et controverses sur le devenir d’Airbus, la concurrence de Boeing, et le transport aérien se manifeste autrement que par ses destinations de rêve ou les crashs catastrophiques. Mais il faut se souvenir que le règne des long-courriers n’est vieux que d’un demi-siècle, et que l’histoire des jets de transport civil s’est accélérée durant la dernière décennie, notamment avec la mondialisation de l’économie, la popularisation des voyages d’agrément, et bien évidemment les formidables bonds en avant des technologies. Hommes d’affaires fortunés, cadres stressés ou vacanciers adeptes du « low cost », nous sommes tous devenus clients, et s’il est parfois un frein à nos rêves de voyage, c’est rarement au niveau du trajet en avion qu’il a sa source. Tous ces avions ont une histoire passionnante. Il y est souvent question de défis technologiques, de marchés à conquérir, et durant les balbutiements de cette ère qui s’ouvre, échecs commerciaux ou impasses techniques furent présents, mais également les plus belles résurrections, les plus flamboyantes réussites. Au fil des pages de ce livre, vous découvrirez combien l’histoire d’un avion – et le plus souvent d’une lignée d’avions – peut être complexe, longue, et à quel point un projet peut donner le jour à de multiples versions, parfois radicalement différentes, au gré des desiderata d’un client, ou des évolutions de la conjoncture internationale. A-380, 747, DC-10, et tant d’autres, mettez une image sur tous ces noms si souvent évoqués, découvrez leur histoire, leur avenir, grâce aux texte de Frédéric Marsaly. Passionné d’aviation, il a su ne pas être un simple «spotter» qui photographie sur tous les tarmacs chaque avion de ligne qui passe à portée d’objectif. Il analyse l’histoire d’un avion, en livre les clefs, la genèse et l’évolution, ainsi que les enjeux commerciaux. C’est un travail complet mais qui reste à la portée de chacun d’entre nous, sans terminologie rébarbative, ni informations inutiles. Gilles Garidel 4) Les avions de ligne à réaction SI L’AVIATION DE LIGNE EST PRESQUE AUSSI VIEILLE QUE L’AVIATION ELLEMÊME, c’est avec l’ère de la réaction qu’elle a commencé à se développer pour devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Les avions de ligne sont les représentants des technologies de pointe de notre époque et ce secteur est devenu éminemment stratégique, vital pour les économies de nombreux pays. Mais les avions de ligne ne peuvent se résumer à leurs principes techniques. Ils sont les fruits d’un monde économique et politique. Ils sont surtout une invitation permanente au voyage. L’aviation commerciale est née aux lendemains de la Grande Guerre, en 1919, une première liaison régulière est organisée entre Paris et Londres. Mais il faut attendre le Douglas DC-3 en 1936 pour voir arriver le premier avion de ligne digne de ce nom. Pour l’industrie aéronautique, le réacteur n’a pas été qu’une évolution mais bien une révolution. C’est en Grande-Bretagne que ce nouveau principe de motorisation trouve une première application dans le domaine de l’aviation civile. En 1949, le De Havilland Comet fait son premier vol propulsé à 800 km/h par quatre réacteurs de 2 000 kg de poussée. Si lors de ses premières années d’exploitation le Comet est victime de drames retentissants, le mode de propulsion n’est pas mis en cause. C’est véritablement avec le Boeing 707 que l’aviation commerciale entre dans une nouvelle ère. Cet avion quadriréacteur est le premier à posséder une capacité transatlantique. Il remplace sur ces lignes les magnifiques quadrimoteurs que sont les Constellation ou les DC-7C. Volant plus La Seconde Guerre mondiale a vu l’émergence de nouvelles technologies appliquées en premier lieu sur des machines militaires. (5 haut et plus vite que ses prédécesseurs, le 707 emporte aussi plus de passagers. L’aviation commerciale ne devient pas seulement confortable et sûre, elle devient rentable. Et cette notion économique, alliée à un développement technique important accélère son expansion. Moins de 15 ans après le 707, Boeing présente l’avion qui va définitivement faire entrer les compagnies aériennes dans l’ère du transport de masse. Le Boeing 747 est le roi des cieux depuis le début des années 70. Lorsque les compagnies décident de l’exploiter à son maximum, en serrant les sièges, en ajoutant des rangées, le 747 peut emporter jusqu’à presque 600 passagers. Il faut attendre 2005 pour que le concurrent du 747 voit le jour. L’A380 dont la version de base est prévue pour 550 passagers fait son premier vol en direct devant toutes les télés du monde. Bien sûr, d’autres avions, tels le DC-10, le Tristar, les Airbus A340 ont cherché à grappiller des parts de marché dans l’empire du 747, mais seul l’A380 laisse présager un développement qui pourrait laisser loin derrière les performances et capacités pourtant exceptionnelles du « Jumbo Jet ». Le marché des long-courriers à forte densité est celui qui monopolise le plus l’attention. Il est le marché phare, tant ces avions ont des performances à faire tourner la tête. Passagers par centaines, autonomie dépassant les 10 000 km, ils sont aussi fascinants par les destinations qu’ils desservent, synonymes de dépaysement total. Mais si ces avions de ligne sont incontournable, c’est peut-être sur les marchés plus modestes, en terme de performances, que se déroule la guerre technologique et économique à la fois la plus âpre mais également la plus rentable. 6) Parce que si le 707 ou le 747 tiennent l’affiche, c’est bien avec le Boeing 727, un moyen courrier, et surtout avec le 737 que Boeing a assuré l’essentiel de son activité. De son côté, Douglas avec son DC-9 faisait de même. Les ventes assurées par ces avions moins impressionnants sont particulièrement intéressantes. En dépit de son changement de nom dicté par des motifs de marketing, la famille DC-9 compte plus de 3 000 membres. C’est selon le même schéma que Airbus a finalement réussi son pari en devenant le deuxième constructeur aéronautique derrière Boeing. Car si l’A380 est le fer de lance de la politique marketing de la firme, c’est bien sur le succès de la famille A320 que la force d’Airbus repose. Avec cette gamme dont le carnet de commande continue à se remplir, le consortium européen assure l’essentiel de ses capacités de production. Les avions les plus courants sont ceux qui se vendent le plus. La technologie aidant, et essentiellement celle de la propulsion, les réacteurs ont finalement gagné les avions de ligne régionaux. L’émergence d’un marché pour les avions de 50 places environ a permit l’émergence rapide de deux constructeurs avec lesquels il faudra compter dans l’avenir. Il paraît étonnant d’avoir à citer le Brésil comme l’une des grandes nations de l’aéronautique, mais les faits sont là. Avec ses E-Jets mais surtout le chemin tracé par le Brazilia et les ERJ, Embraer, fruit d’un opportunisme industriel, est devenu le quatrième constructeur mondial derrière Bombardier. La présence de la firme canadienne est plus évidente. Héritière de DeHavilland Canada et ayant absorbé Canadair, le Groupe Bombardier, qui œuvre également dans le ferroviaire, a une véritable tradition aéronautique. Mais l’importance prise par cette entreprise lors des 15 dernières années est due au développement de la famille CRJ. La concurrence est acharnée avec Embraer car les produits sont directement rivaux. Pour contrer l’émergence de la nouvelle gamme brésilienne E-Jets, Bombardier œuvre actuellement à la définition de ses avions de l’avenir... les avions Cseries. à la crise en quelques mois, tellement sensible à l’évolution des relations internationales où du prix du pétrole fait que les paris d’aujourd’hui sont justement des paris, avec les risques que cela comporte. La situation des constructeurs aéronautiques n’est jamais figée. Douglas a fini par être absorbé par Boeing, Lockheed a recentré son activité sur le domaine militaire, Fokker a disparu... Certes Boeing est toujours là, mais son concurrent direct, Airbus, n’a que 35 ans, le bel âge. Quelle sera la situation dans dix ans ? Toujours plus performants, plus économiques, dotés de systèmes de navigations et de sécurité particulièrement pointus, les avions de ligne d’aujourd’hui sont à la pointe de la technologie de leur époque. Avec le 787 qui a engrangé plus de 500 commandes avant même son premier vol, et face à l’A350WBX, il est possible que Boeing remporte une nouvelle manche. Ces nouveaux avions, essentiellement construits en matériaux composites, sont l’avenir de l’aviation commerciale. Mais il ne faut pas que les constructeurs pensent qu’ils sont à l’abri. Le caractère cyclique de l’aviation commerciale, qui passe de la prospérité D’autres facteurs peuvent entrer en compte. En Russie et en Chine, l’industrie aéronautique est en train de prendre de l’ampleur. Plusieurs projets prennent forme dans ces pays. Il faudra les suivre avec attention... (7 Airbus A300 “ Succès EN 1967, L’INDUSTRIE AÉRONAUTIQUE EUROPÉENNE n’arrive toujours pas à concurrencer les géants industriels américains. L’expérience en cours, entre la France et l’Angleterre, autour de Concorde est donc peut-être un exemple à suivre. Les industriels français, anglais, allemands, hollandais s’unissent au sein d’un Groupement d’Intérêt Économique pour concevoir un appareil adapté aux lignes aériennes européennes. En 1972, le « roll out » du premier Airbus A300B1, à Toulouse, est l’occasion d’entériner officiellement la naissance d’un futur géant de l’aéronautique. Mais les débuts sont difficiles, l’Airbus A300 ne se vend pas. Ce biréacteur possède pourtant des atouts importants. Son fuselage est presque aussi large que celui du 747, et ses deux réacteurs lui permettent d’être particulièrement économique sur les vols moyens courriers (7 000 km) à haute densité, d’ailleurs c’est sur la ligne ParisLondres qu’Air France effectue le vol inaugural du premier Airbus. La crise économique change alors la donne. L’intérêt pour l’Airbus A300 prend une ampleur qui permet au constructeur de commencer son évolution. À l’entrée des années quatre-vingt, Airbus introduit de nombreuses modifications dans la version la plus avancée de l’appareil, l’A300B4-600. En outre, cet avion se voit doté d’une porte cargo optionnelle pour élargir les capacités de l’avion et son attractivité. Une commande importante de Fedex donne l’élan pour l’A300 pour une seconde carrière dans le transport de fret, domaine ou la largeur 3 de son fuselage est parfaitement 3 adaptée aux conteneurs employés. De nombreux A300, remplacés par des avions plus modernes, trouvent ainsi de nouveaux acquéreurs en seconde main. La production cesse avec la sortie du dernier 3 avion en avril 2007. inespéré et déterminant 8) Janvier Lundi 3 Janvier Lundi er Janvi Lundi Janvier Lundi ” Janvier Lundi Moyen-courrier Europe 1972 2 réacteurs 3 561 Janvier Lundi 3 266 à 375 Cet Airbus A300-600 cargo est exploité par la compagnie chinoise Air Hongkong pour le compte du transporteur DHL. (Airbus) (9 Airbus A300-600ST Beluga LE MODÈLE INDUSTRIEL D’AIRBUS EST TRÈS PARTICULIER. À l’origine, les différentes entreprises impliqués dans cette aventure sont indépendantes les unes des autres. Ainsi, chacun œuvrant dans son domaine de prédilection ou dans une spécialité choisie, les différentes pièces des avions sont construites sur des sites éparpillés sur l’ensemble de l’Europe. Pour convoyer ces morceaux d’avions jusqu’aux halls d’assemblage à Hambourg ou Toulouse, il faut à Airbus, employer une flotte de 5 Guppy, de lointains dérivés du Boeing C-97, qui ont subit une modification pour augmenter de façon radicale le volume disponible en soute. Avec les évolutions de la gamme, il s’avère nécessaire de remplacer ces vénérables avions à moteurs à pistons au début des années quatre-vingt-dix. Cette version spéciale est dérivée de l’avion cargo Airbus A300-600F encore en production et modifié pour obtenir un volume en soute de 1 400 m3 et une charge utile de 47 t. Ainsi les Beluga peuvent convoyer aussi bien des fuselage d’A320 assemblés que des voilures complètes d’A330. Cinq avions sont ainsi construits et font des liaisons quotidiennes entre les différents centres de production. Ils sont ainsi les chevilles ouvrières essentielles au bon fonctionnement d’Airbus. Si le Beluga est particulièrement bien pensé avec son cockpit surbaissé et sa porte avant permettant un chargement aisé, la largeur disponible en soute, calquée sur la largeur standard des fuselages d’Airbus (A300-A330/A340), est bien trop faible pour les tronçons de fuselage 3 de l’A380, pour lesquels un 3 acheminement maritime et routier est organisé. Plus lent et doté d’une autonomie moindre qu’un A300 standard, le Beluga est l’un des plus volumineux 3 avions cargos au monde, et cette particularité lui permet d’être loué parfois pour certaines opérations spéciales. “La ‘baleine’ toulousaine 10) Janvier Lundi 3 Janvier Lundi er Janvi Lundi Janvier Lundi ” Janvier Lundi Avion cargo Europe 1994 2 réacteurs 3 5 Janvier Lundi 3 0 Le volume du Beluga lui permet d’emporter des pièces aussi imposantes que la dérive de l’A380. (Airbus) (11