declaration fo au comite national du 8 juillet 2014.
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declaration fo au comite national du 8 juillet 2014.
DECLARATION FO AU COMITE NATIONAL DU 8 JUILLET 2014. Le 9 décembre 2013, la Direction Générale du Groupe annonçait la suppression de 5804 emplois pour l’essentiel en Europe. Cette annonce a généré la désapprobation de toutes les organisations syndicales d’autant que ces annonces ont immédiatement été suivies d’une forme de chantage à l’emploi que notre organisation syndicale a dénoncée fermement tout en affirmant qu’elle s’opposera à tout licenciement sec. Malgré quelques évolutions positives consécutives aux discussions pendant la procédure issue de l’accord de méthode, notamment concernant la diminution du nombre de suppressions de postes au sein d’Astrium et de Cassidian et l’annulation de toute mesure de licenciement économique jusqu’à 2017, FO désapprouve le plan dans son ensemble et réitère sa position à savoir : - Opposition stricte au chantage à l’emploi au titre de la compétitivité. Opposition stricte à tous licenciements dans le cadre du PSE. Au-delà du plan de suppression de postes, de toute évidence le Groupe s’engage résolument dans une restructuration profonde dont les organisations syndicales découvrent au coup par coup les conséquences. La sortie du périmètre groupe d’une entité comme Test et Services, l’annonce de création d’une JV entre AIRBUS Group et SAFRAN dans le secteur spatial prémices de la constitution d’une entité autonome, les rumeurs non démenties de sortie du Groupe de la Société CIMPA, la vente programmée du site de Val de Reuil, le plan social de la SECA sans projet industriel parallèle permettant d’envisager plus sereinement l’avenir…. Autant de faits qui font craindre aux salariés du Groupe et à notre organisation syndicale l’amorce d’un tsunami industriel et social pour les entités françaises du Groupe et pour ses salariés. Pour FO, la STRATEGIE 2.0 n’a pas dévoilée son objectif final ce que nous déplorons. Malgré sa bonne santé globale, jamais dans l’histoire du Groupe nous avons été confrontés à une telle situation d’insécurité pour la cohérence industrielle de notre Groupe, pour la situation professionnelle et sociale des salariés et pour la pérennité des emplois en France. La restructuration de l’industrie spatiale et de défense européenne peut avoir du sens mais quel en sera le prix pour le Groupe AIRBUS et pour les sites Français qui en constituent le socle de par la volonté historique de l’Etat ? Pour FO, la mondialisation n’a d’intérêt que si elle sert le développement industriel des nations et l’emploi des salariés en l’occurrence en France. Dans ce contexte économique tendu, l’internationalisation d’AIRBUS GROUP souhaitée par notre PDG conjuguée aux amorces de restructuration nationale et européenne dans notre secteur industriel ne manque pas d’inquiéter les personnels du Groupe. Syndicat réformiste, FO entend par-dessus tout défendre l’intérêt d’un des derniers joyaux de l’industrie nationale et européenne, à savoir l’industrie aéronautique, spatiale et de défense dont AIRBUS GROUP est le principal porte-drapeau. Le manque de vision stratégique donné aux représentants du personnel nous oblige à être non seulement vigilants mais à être aussi sur la défensive par rapport aux différentes annonces successives de la DG. Si nous partageons l’objectif théorique de compétitivité des entreprises et de la nôtre en particulier, nous voulons aussi qu’il serve les intérêts du plus grand nombre et en priorité ceux des personnels que nous représentons. La compétitivité portée en dogme et en opportunité pour baisser le coût du travail en France ne correspond pas à cette finalité c’est pourquoi nous refusons d’y adhérer. FO regrette de ne pas avoir été entendu quand nous avons émis notre désaccord sur l’externalisation et la soustraitance de pans entiers de nos activités. Aujourd’hui le programme A350 est en difficulté car des fournisseurs et en particulier la Société SPIRIT rencontre d’importants problèmes. Les difficultés réelles rencontrées par Premium AEROTECH et dans une moindre mesure par AEROLIA n’existeraient pas si les sites de production de ces entités étaient restés sous contrôle exclusif d’AIRBUS. Ceci confirme que les aérostructures doivent rester au plus près du donneur d’ordre AIRBUS en ayant les budgets d’investissement nécessaires au maintien de leur performance économique et industrielle. D’une façon générale, compte tenu du haut niveau de technicité et de complexité du processus d’assemblage de nos produits, l’éclatement des fabrications dans des entités externes au Groupe constitue de façon « mécanique » un risque industriel majeur qu’il serait grave de sous-estimer. Ainsi, FO continue d’affirmer que la sortie du Groupe de T&S est une erreur et en contradiction avec les objectifs annoncés de la DG (et approuvés par FO) de se renforcer dans les services. Sur le même plan, FO s’étonne du projet de vente annoncé de CIMPA. Cette décision amputera un peu plus notre capacité de développement et d’ingénierie de production. Ces sous-traitances accumulées au fil du temps ne sont sans doute pas étrangères à l’émergence des problèmes industriels que nous rencontrons cycliquement sur les nouveaux programmes et en particulier sur l’A380. S’agissant des activités spatiales, nous prenons acte de la volonté affirmée d’asseoir nos ambitions dans les activités civiles et militaires avec le soutien du gouvernement. La création de la Joint-Venture entre Airbus et Safran pour les lanceurs civils ne doit pas être le début d’un démantèlement industriel au sein d’Airbus Group même si ce choix nous parait raisonnable pour préserver nos sites, nos compétences et nos emplois et redonne un réel rôle de « prime à l’industriel ». Il a toute sa pertinence également en termes de coûts face à la concurrence. Pour autant, la première étape qui consiste à créer une société autour des programmes pourrait aboutir vers une société Européenne intégrée mutualisant les actifs de chacun qui aura pour conséquence de redéfinir les périmètres juridiques, industriels et sociaux et là, FO s’attachera, quand les enjeux stratégiques et intérêts transnationaux seront clairs, à garantir à l’ensemble des salariés concernés leurs intérêts. Une interrogation majeure subsiste cependant quant au futur de nos activités satellites. Bien que nous vous ayons interpellé régulièrement, nous pouvons craindre que cette partie, une fois isolée, soit vouée à des rapprochements avec d’autres industriels dans ce domaine en France. Si cela devait aboutir, ce ne serait pas sans conséquences lourdes en termes de doublons d’activités et donc de suppressions de postes alors que c’est une directive Européenne qui en son temps, avait imposé cette double source profitable à l’industrie Française. Concernant les activités stratégiques de Défense, notamment le programme M51. Nous nous interrogeons quant à l’absence de notification à ce jour, de la tranche M51 .3. Au-delà de l’aspect militaire, l’attentisme ou la remise en cause du programme M51.3 est susceptible d’avoir des impacts sérieux sur la filière civile Ariane 5 et Ariane 6, de par les liens techniques étroits entre ces programmes. Au sein d’Airbus Group, de par la nature de ses activités, Airbus Defence & Space risque d’être l’éternelle variable d’ajustement puisque son portefeuille d’activités est en partie institutionnel. Airbus Defence & Space aura déjà largement contribué aux objectifs économiques et payé un coût social important au travers du PSE en cours, il serait dangereux de ne pas consolider encore davantage nos cœurs de métiers et de compétences. Paris, le 8 juillet 2014.