Les Requins et la CITES
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Les Requins et la CITES
Oceana/LX Les Requins et la CITES Les populations de requins du monde entier diminuent en raison du commerce international. De nombreuses espèces sont en danger en raison de la demande d’ailerons, de chair, d’huile de foie de requin et d’autres produits dérivés. Selon la Liste rouge de l’UICN (Union mondiale pour la nature), près de 20 pour cent des requins et des raies du monde entier sont en danger d’extinction. En raison du rôle de super-prédateurs que jouent les requins, leur disparition des écosystèmes océaniques risque d’entraîner des dommages considérables et irréversibles dans nos océans. La régulation du commerce international des requins est un pas décisif pour la protection des ces espèces vulnérables au niveau mondial. La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) est un accord international dont l’objectif est de réguler le commerce international d’espèces menacées et repose sur une utilisation durable de ces espèces. CITES fixe une série de procédures afin d’assurer que le commerce international ne menace pas la survie de la flore et de la faune inscrite dans ses annexes. En raison du déclin de leurs populations, causé par les pressions du commerce international, le requin taupe commun, l’aiguillat commun, le requin à longues nageoires et le requin marteau halicorne doivent être inscrits à l’Annexe II de la CITES. Dans la mesure où le requin obscur, le requin gris, le grand requin marteau et le requin marteau commun ont des ailerons d’apparence semblable, Oceana propose qu’ils soient inscrits avec le requin marteau halicorne. Si ces propositions sont acceptées, le commerce ne sera permis que si les produits issus de ces espèces sont accompagnés d’un permis d’exportation preuve d’une capture légale et durable. Les huit espèces proposées actuellement sont toutes menacées en raison de la croissance du commerce international des produits du requin, et plus particulièrement des ailerons. La CITES a un rôle important à jouer pour la conservation des requins ; elle protège actuellement le grand requin blanc, le requin pèlerin, le requin baleine, et la famille entière des scies de mer. Oceana considère que les huit espèces de requins proposées actuellement répondent toutes aux critères d’inscription à l’Annexe II de la CITES et recommande fortement l’adoption de ces propositions. oceana.org/cites Un aperçu des espèces Les requins dont l’inscription à l’Annexe II de la CITES est proposée Le requin à longues nageoires { Carcharhinus longimanus } Proposition soutenue par les Palaos et les États-Unis •La Liste rouge de l’UICN classe le requin à longues nageoires dans la catégorie des espèces vulnérables à l’échelle mondiale. •Un comité d’experts formé par la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation Le requin taupe commun { Lamna nasus } Proposition soutenue par les Palaos et l’Union européenne • • • • Andy Murch • • La Liste rouge de l’UICN classe le requin taupe commun dans la catégorie des espèces en danger critique d’extinction dans l’Atlantique Nord-Est et la Méditerranée, et en danger d’extinction dans l’Atlantique Nord-Ouest. Un comité d’experts formé par la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) a conclu que des données existantes soutiennent la proposition d’inscription du requin taupe commun à l’Annexe II de la CITES.5 Les captures ciblées non durables de requins taupes communs sont influencées par la demande au niveau international de sa chair de grande valeur.6 Les populations de requins taupes communs de l’Atlantique Nord-Ouest ont diminué de plus de 80 pour cent ces dernières décennies.7 L’aiguillat commun { Squalus acanthias } Proposition soutenue par les Palaos et l’Union européenne • Andy Murch • et l’agriculture) a conclu que des données existantes soutiennent la proposition d’inscription du requin à longues nageoires à l’Annexe II de la CITES.1 Les prises accessoires et les captures pour le commerce international des ailerons représentent les plus grandes menaces à l’échelle mondiale.2 On estime que la population de l’Atlantique Nord a diminué de 70 pour cent ces 10 dernières années.3 Depuis les années 1950, les populations de requins à longues nageoires du golfe du Mexique ont diminué de plus de 99 pour cent.4 Le requin marteau halicorne { Sphyrna lewini } Proposition soutenue par les Palaos et les États-Unis •La Liste rouge de l’UICN classe le requin marteau halicorne dans la catégorie des espèces en danger • • • • à l’échelle mondiale et vulnérables dans l’Atlantique du Centre-Est et l’Atlantique Sud-Ouest. Un comité d’experts formé par la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) a conclu que des données existantes soutiennent la proposition d’inscription du requin marteau halicorne à l’Annexe II de la CITES.11 Les prises accessoires et les captures pour le commerce international des ailerons, qui ont contribué à des diminutions d’au moins 15 à 20 pour cent par rapport aux niveaux historiques, représentent les plus grandes menaces pour cette espèce.12 Des évaluations de stocks suggèrent une diminution de 83 pour cent, de 1981 à 2005, dans l’Atlantique Nord-Ouest.13 Des campagnes d’évaluation au large des côtes de l’État de la Caroline du Nord ont permis de constater une diminution de 98 pour cent du nombre de requins marteaux halicornes. Ces requins traversent cette zone lors de leurs migrations saisonnières, ce qui indique un éventuel déclin des populations tout le long de la côte.14 oceana.org/cites Rob Stewart/Sharkwater L a Liste rouge de l’UICN classe l’aiguillat commun ou « chien de mer » dans la catégorie des espèces en danger critique d’extinction dans l’Atlantique Nord-Est et en danger dans la Méditerranée. • Un comité d’experts formé par la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) a conclu que les populations d’aiguillats communs de la mer Méditerranée et de l’océan Atlantique Nord-Est ont décliné au point qu’elles remplissent les conditions requises pour être inscrites à l’Annexe II de la CITES.8 • Le commerce international – visant principalement à répondre à la demande de chair d’aiguillat commun sur le marché européen – est la raison principale des captures non durables à l’échelle mondiale.9 •La biomasse de l’aiguillat commun a diminué de plus de 95 pour cent dans l’Atlantique Nord-Est.10 Andy Murch Requin marteau commun {Sphyrna zygaena} Statut sur la Liste rouge de l’UICN: vulnérable. Andy Murch Grand requin marteau {Sphyrna mokarra} Statut sur la Liste rouge de l’UICN: en danger. Todd Stailey/TN Aquarium Requin gris {Carcharhinus plumbeus} Statut sur la Liste rouge de l’UICN: vulnerable. Peter Lamberti/Sharkwater Le requin obscur, le requin gris, le grand requin marteau et le requin marteau commun, ayant des ailerons d’apparence semblable, Oceana propose qu’’ils soient inscrits à l’Annexe II de la CITES avec le requin marteau halicorne. Le but principal est d’assurer que les ailerons de requin marteau commun ne soient pas vendus sous le nom d’une autre espèce d’aspect semblable, mais elle aurait également pour avantage de protéger quatre espèces de requins dont les populations sont en danger. Requin de sable {Carcharhinus obscurus} Statut sur la Liste rouge de l’UICN: vulnerable. La CITES, qu’est-ce que c’est ? La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) est un accord international entré en vigueur en 1975 afin d’éviter que le commerce international n’entraîne l’extinction d’espèces de faune et de flore. La CITES, dont la réglementation repose sur des permis d’exportation et d’importation, s’applique à des espèces dont les populations pourraient être menacées par le commerce international. Il y a environ 5000 espèces animales et 28 000 espèces végétales qui sont inscrites aux trois annexes de la CITES. Les propositions d’inscription d’espèces aux Annexes I et II sont étudiées par les 175 pays de la CITES lors d’une Conférence des parties qui a lieu tous les deux à trois ans. Ces 30 dernières années, aucune des espèces inscrites à la CITES n’a disparu, ce qui illustre sa capacité de réussite.15 L’inscription à l’Annexe I est la plus stricte : elle interdit le commerce international des espèces les plus dangereusement menacées d’extinction. L’inscription à l’Annexe II vise des espèces qui pourraient être menacées d’extinction si leur commerce n’est pas strictement réglementé. De plus, des espèces dont l’apparence est semblable à celle d’autres espèces inscrites à l’Annexe II pourraient également y être inscrites. Le commerce international des espèces inscrites exige un permis d’exportation. L’Annexe III comprend des espèces pour lesquelles une Partie a demandé à d’autres Parties un soutien dans la réglementation du commerce. Le commerce des espèces inscrites exige un permis d’exportation et un certificat d’origine. Références Résumé préliminaire du comité consultatif spécial d’experts de la FAO. Récupéré le 17/12/09 http://www.fao.org/fileadmin/user_upload/newsroom/docs/panel_preliminary_summary.pdf 2 Considération des propositions pour l’amendement des Annexes I et II. Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction. p.1. 3 Baum, J.K., et al. 2003. Collapse and conservation of shark populations in the Northwest Atlantic. Science 299: 389-392. 4 Baum, Julia K. et Ransom A. Myers. 2004. Shifting baselines and the decline of pelagic sharks in the Gulf of Mexico. Ecology Letters 7: 135-145. 5 Résumé préliminaire du comité consultatif spécial d’experts de la FAO. Récupéré le 17/12/09 http://www.fao.org/fileadmin/user_upload/newsroom/docs/panel_preliminary_summary.pdf 6 Proposition d’inscription du Lamna nasus à l’Annexe II. Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction. 2009. p.1. 7 Stevens, J., Fowler, S.L., Soldo, A., McCord, M., Baum, J., Acuña, E., Domingo, A. et Francis, M. 2006. Lamna nasus. In: IUCN 2009. IUCN Red List of Threatened Species. Version 2009.1. <www.iucnredlist.org>. Téléchargé le 7 août 2009 8 Résumé préliminaire du comité consultatif spécial d’experts de la FAO. Récupéré le 17/12/09 http://www.fao.org/fileadmin/user_upload/newsroom/docs/panel_preliminary_summary.pdf 9 Proposition d’inscription du Squalus acanthias à l’Annexe II de la CITES. Amendements aux Annexes I et II de la CITES, CoP XV, 2010. Août 2009. p.2. 10 Fordham, S., Fowler, S.L., Coelho, R., Goldman, K.J. & Francis, M. 2006. Squalus acanthias. In: IUCN 2009. IUCN Red List of Threatened Species. Version 2009.1. <www.iucnredlist.org>. Téléchargé le 7 août 2009. 11 Résumé préliminaire du comité consultatif spécial d’experts de la FAO. Récupéré le 17/12/09 http://www.fao.org/fileadmin/user_upload/newsroom/docs/panel_preliminary_summary.pdf Proposition d’inscription du Sphryna lewini à l’Annexe II de la CITES. Amendements aux Annexes I et II de la CITES, CoP XV, 2010. Août 2009. p.2. 12 Proposition d’inscription du Sphryna lewini à l’Annexe II de la CITES. Amendements aux Annexes I et II de la CITES, CoP XV, 2010. Août 2009. p.3. 13 Myers, Ransom A., Julia K. Baum, et al. 2007. Apex predatory sharks from a coastal ocean. Science 315: 1846-1850. 14 Sheikh, P.A. et Corn, M.L. Congressional Research Service Report for Congress: The Convention on International trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora (CITES): Background and Issues. Mis à jour le 5 février 2008. p. 12. 15 Sheikh, P.A. et Corn, M.L. Congressional Research Service Report for Congress: The Convention on International trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora (CITES): Background and Issues. Mis à jour le 5 février 2008. p. 12. 1 Sur Oceana Oceana oeuvre pour la protection et la récupération des océans du monde. Notre équipe de scientifiques marins, d’économistes, d’avocats et autres collaborateurs est en voie d’obtenir des modifications de législation spécifiques et concrètes pour réduire la pollution et prévenir l’épuisement irréversible des stocks halieutiques, protéger les mammifères marins et les autres formes de vie marine. Dans une perspective mondiale et pour la conservation, Oceana dispose de bureaux en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud et en Amérique Centrale. Plus de 300 000 collaborateurs et cyber-activistes de 150 pays ont déjà rejoint Oceana. Pour plus d’informations, visitez www.oceana.org. 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