Dans l`anarchie des ombrages de Normand Chaurette
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Dans l`anarchie des ombrages de Normand Chaurette
LES REINES Dans l’anarchie des ombrages de Normand Chaurette LES REINES Ecoutez, écoutez C’est le carillon de l’horloge Quatre heures Retardons nos chagrins C’est l’heure de l’élévation Dans l’anarchie des ombrages Dont je proclame l’ouverture En ce jeudi vingt janvier de l’an 1483 " de Normand Chaurette Reine Marguerite Avec Anne Warwick : Sarah-Lise Salomon Maufroy Isabelle Warwick : Soizic Fonjallaz Anne Dexter : Caroline Valentin Elizabeth : Sophie Cartier Dodds La Reine Marguerite : Sophie Desvallons Duchesse d’York : Paulette Mbassa Mise en scène : Aude Ollier Musique : Stanislas Couix Durée approximative : 1h30 Jeudi 20 Janvier 1483. Une neige prodigieuse engloutit Londres, ne laissant émerger que la plus haute tour de la demeure royale. La nature convulse tandis que le Roi Edouard agonise. Richard III s’apprête à monter sur le trône. Dans le chaos qui règne, six femmes tentent de maîtriser un destin qui leur échappe. Elles se déchirent et sont prêtes à tout afin de devenir la future reine d’Angleterre et ne pas tomber dans l’oubli. Croyez-moi Anne Dexter Cette Tempête est la pire Que nous ayons jamais vue Depuis des Années Avez-vous marché vers le nord Face contre le vent ? J’aurais parié deux sous Que la Reine Elisabeth Allait être emportée " Comme un flocon dans l’espace Anne Warwick NORMAND CHAURETTE Auteur dramatique, écrivain et traducteur francophone québecois. Normand Chaurette est né en 1954 à Montréal. Il est l’auteur des pièces : Rêve d’une nuit d’hôpital (publiée en 1980) ; Provincetown Playhouse, juillet 1919, j’avais 19 ans (1981) Fêtes d’automne (1982) ; La Société de Métis (1983) ; Fragments d’une lettre d’adieu lus par des géologues (1986) ; Les Reines (1991) ; Je vous écris du Caire (1994) ; Le Passage de l’Indiana (pièce créée dans le cadre de la cinquantième édition du Festival d’Avignon en 1996) ; Stabat Mater I (1997) ; Petit Navire (1999) ; Stabat Mater II (1999) et Le Petit Köchel (2000). Il est aussi l’auteur d’un roman, Scènes d’enfants (1989), et de quelques nouvelles publiées principalement chez Leméac Éditeur. Son théâtre est coédité par Leméac et Actes Sud - Papiers. La plupart de ses pièces ont été produites à Toronto, Edmonton, Vancouver, New-York et dans de nombreuses villes aux États-Unis ; il a aussi été joué à Paris (dont Les Reines à la Comédie-Française en 1997), Bruxelles, Florence, Barcelone, Édimbourg. Ses textes les plus récents ont été traduits en anglais, en italien, en catalan, en espagnol et en allemand. Normand Chaurette a aussi signé de nombreuses traductions de pièces de Shakespeare, ainsi que des textes français à partir de traductions littérales d’Ibsen et de Schiller. Qui peut répondre de ce que vous deviendrez alors ? tout ce qu’ont fait les hommes, les hommes peuvent NOTE D’INTENTION le détruire ; Il n’y a de caractères ineffaçables que ceux qu’imprime la nature, et la nature ne fait ni princes, ni riches, ni grands seigneurs. (…) Heureux qui sait alors quitter l’état qui le quitte et rester homme en dépit du sort ! Qu’on loue tant qu’on voudra ce roi vaincu qui veut s’enterrer en furieux sous les débris de sont trône ; moi je le méprise ; je vois qu’il n’existe que par sa courrone et qu’il n’est rien du tout s’il n’est roi ; mais celui qui la perd et s’en passe est alors au dessus d’elle. Du rang de roi qu’un lâche, un méchant, un fou peut remplir comme un autre, il monte à l’état d’homme, que si peu d’hommes savent remplir.” Jean-Jacques Rousseau [Emile ou De l’éducation] Les Reines, c’est l’histoire du Roi Edouard qui agonise au palais juste à côté ; sans qu’on le voit. C’est L’histoire de Richard qui, malgré son absence, n’en finit pas de terroriser le palais. L’histoire de leur frère George qui se noie dans un tonneau en bas dans les entrepôts. L’histoire de ces hommes absents, mais dont la seule existence bouleverse tout autour d’eux. Et c’est l’histoire de six femmes au milieu de tout cela. Six femmes qui se battent, luttent, détruisent tout sur leur passage pour tenter de maîtriser un destin qui leur échappe et de donner un sens à leur vie. Ces femmes, nées pour être épouses, mères ou filles de Roi et qui ne savent rien faire d’autre. Leur course effrenée pour un peu de pouvoir. Au-delà d’une lutte futile pour la couronne, c’est une lutte pour l’existence que mènent ces six reines. Sinon c’est la perte de soi. C’est aussi l’histoire de leur chute. Que reste-t-il après le néant, la perte du pouvoir ? La mort ? L’oubli ? Ou la résignation ? Il ne reste que des femmes. Prendre le point de vue de ces grandes Reines Shakespeariennes, ne plus les rendre spectatrices mais actrices de cette histoire grandiose et monstrueuse est le point le plus remarquable de cette pièce et celui auquel j’attache le plus d’importance. C’est aussi un formidable cadeau d’auteur pour les comédiennes qui l’interprètent. La langue quant à elle est rapide, instinctive et rythmée par une versification très imposante, précise et parfois contraignante. On sent dans les vers que le temps presse, qu’il n’y a pas de temps à perdre. Tout va très vite. Trop vite même. On passe de grands moments d’éclats et de folie absolue à des instants de désespoir intense créant souvent des situations très comiques nées de l’absurdité de l’état des choses. Ce projet c’est aussi la volonté délibérée de monter un projet féminin, de donner la parole aux femmes et à elles seules. De leur donner le contrôle et le pouvoir sur scène." Aude Ollier AVIS DE TEMPÊTE La pièce commence sur un élément scénique très fort… la tempête ; élément incarné par le Babil des reines. Sur le plateau doit régner une ambiance de chaos. Tout est désordonné, les Reines elles-mêmes sont dispersées sur le plateau comme de légères broutilles que le vent aurait semées. Il y a un amoncellement de choses, d’affaires, d’habits, de breloques que les Reines ont perdus pendant la tempête. Et des valises aussi, des malles partout. Vides au début, grandes ouvertes, exposées au vu de tous, refermées aussitôt par leurs propriétaires pour en cacher les secrets, les peurs et les manigances qu’elles recèlent. À mesure que la pièce avance, les Reines tentent de ranger, d’ordonner, de classer ce brouhaha, de mettre de l’ordre dans leurs affaires, et aussi dans leur vie pour garder le contrôle sur les évènements qui les bouleversent elles, et le monde.. Au centre de la scène s’élève une robe ; c’est LA robe que portera la reine d’Angleterre. Elle est suspendue et omniprésente tout au début de la pièce, sujet de toutes les convoitises. La scénographie est volontairement simple et peu élaborée ; elle est centrée sur trois objets essentiels : La Courrone de la Reine, le Landeau des enfants ; et une Robe. Ces trois objets, accessoires de théâtre par excellence, incarnent respectivement le pouvoir, l’avenir et l’espoir que recherchent désespérément les Reines. LES REINES SOIZIC FONJALLAZ Comédienne avant tout, Soizic est aussi metteur en scène et auteur. Sa dernière pièce La Motte Beuvron Blues fût représentée avec succès en avril 2008 à Paris. Son autre pièce, L’enfant Bouton d’or sera jouée dans le sud de la France en août 2008 puis en septembre au théâtre de l’Aktéon. Elle a également participé en qualité de comédienne à la pièce Dogville, une adaptation du film de Lars Von Trier et Pacamambo de Wajdi Mouawouad. CAROLINE VALENTIN Issue du cours Florent, Caroline a été assistante à la mise en scène du spectacle de clown Bénédiction et comédienne dans Histoires de famille de Biljana Srbjanovic mis en scène par Cédric Viéra. Elle retrouve aujourd’hui, Aude Ollier pour le spectacle Les Reines. Elle travaille aussi actuellement à l’écriture d’une mini série destinée au web PAULETTE MBASSA SOPHIE GILBERT-DESVALLONS Parfaitement bilingue après avoir vécu en Afrique et en Angleterre, Sophie se partage entre le théâtre et le cinéma. Elle a joué dans de nombreuses pièces, en anglais ou en français, dont True Love de Charles Mee, After Miss Julie de Patrick Marber ou encore Sainte Famille de Michel Azama. Elle a tourné plus récemment dans Citizen Hero de Christophe Perie et Micmacs à Tire-larigot de JeanPierre Jeunet. Elle aime l’eau, la montagne, les voyages et les imprévus... Comédienne, danseuse, metteur en scène mais aussi photographe, Paulette est aussi à l’aise à la scène que devant la caméra, sa première mise en scène Les Muses Orphelines a été récompensée à sept reprises dans le cadre du festival Festhea. SOPHIE CARTIER DODDS Aussi à l’aise en Anglais qu’en Français, Sophie passe très facilement d’un répertoire à un autre que ce soit dans Ode to Love de Anna Orford ou Le Dindon de Georges Feydeau. Elle participe aussi à de nombreuses créations de jeunes auteurs dont La Motte Beuvron Blues de Soizic Fonjallaz. Egalement chanteuse et danseuse, Sophie prend part à plusieurs comédies musicales, comme West Side Story ou Cabaret, mises en scène par Michel Durand SARAH-LISE SALOMON MAUFROY Comédienne mais aussi auteur, Sarah-Lise vient de mettre en scène sa toute première pièce Zoo de sexes Parisiens publiée chez Alna Editeurs. Elle travaille en qualité d’assistante ou metteur en scène pour plusieurs compagnies telles que le Talon Pourpre ou la compagnie Pourquoi Pas ? Elle prépare actuellement Les quatre petites filles de Pablo Picasso en tant que comédienne. J’ai régné dix secondes Et j’ai vu ce que je voulais voir Je me suis élevée Sur le sort impitoyable du monde Et j’ai eu le sentiment bref De pouvoir le corriger Dressée au point de trouver Mon siècle minuscule De lui parler pour ce qu’il vaut Et pour ce que ses enfants vaudront Mon destin m’a permis " De régner avant de mourir. Duchesse D’York AUDE OLLIER Issue de la Classe Libre du cours Florent, Aude signe ici sa première mise en scène. Principalement comédienne elle participe à plusieurs projets dont Peanuts de Fausto Paravidino, John and Mary de Pascal Rambert, Britannicus de Racine ou Zoo de sexes Parisiens de Sarah-Lise Salomon Maufroy. Elle travaille activement avec la Yi-compagnie et s’apprête à co-signer la mise en scène d’Orféo, nouveau projet de la compagnie de la Porte au trêfle. Aude est actuellement en Master de droit et gestion des affaires culturelles à l’université Paris porte Dauphine. Je veux être damnée. Si la paix. Règne un jour. " Sur notre île. Babil des reines � COMPAGNIE POURQUOI PAS ? Aude Ollier 8 rue Coysevox 75018 Paris 01 77 13 60 84 | 06 70 70 87 26 [email protected] numéro siret : 505 260 448 00012 code ape : 9001 Z LES REINES Dans l’anarchie des ombrages de Normand Chaurette LES REINES Dans l’anarchie des ombrages de Normand Chaurette