Le vignoble champenois - La Champagne Viticole

Transcription

Le vignoble champenois - La Champagne Viticole
ÉCONOMIE
Le vignoble
champenois
Une AOC, 15 000 vignerons,
321 millions de bouteilles
321 millions de bouteilles de champagne ont été vendues
en 2006 pour un chiffre d’affaires de 4,1 milliards d’euros.
L’économie de la fi lière connaît depuis une dizaine d’années
une phase de croissance continue. Grâce à l’appellation
d’origine contrôlée et à un bon équilibre interprofessionnel,
cette prospérité est partagée entre les producteurs de raisins et les maisons et groupes qui commercialisent le champagne. En 2007, c’est toute une région qui bénéficie de la
réussite actuelle du vin des fêtes et des célébrations. Il s'est
vendu cette année 339 millions de bouteilles.
Le champagne est un vin d’appellation d’origine contrôlée. Il est élaboré sur un territoire délimité et selon des
règles de production qui sont codifiées et dont le respect
est contrôlé. Grâce à l’implication constante des vignerons
et des élaborateurs dans la qualité et l’image de leur production, mais aussi grâce aux institutions très fortes qu’ils
se sont donnés et qui constituent le cadre d’une véritable
gestion collective de l’AOC, le champagne a acquis une
notoriété internationale. En 2007, c’est une production qui
crée de la richesse et qui pèse de manière significative dans
l’économie régionale.
«
Le vignoble champenois
est exploité par
15 291 vignerons
et couvre 32 341 ha.
»
Cette surface totale du vignoble est répartis sur cinq
départements : la Marne avec 23 555 ha de surface en
production, l’Aube avec 6 498 ha, l’Aisne avec 2 236 ha, la
Haute-Marne avec 31 ha, et la Seine-et-Marne avec 21 ha.
4 803 des vignerons champenois commercialisent du
champagne. Les autres, appelés « vendeurs de raisins »,
vendent leur récolte à 291 maisons de champagne.
Les exploitations viticoles champenoises sont en général
de petite taille : la surface moyenne d’une exploitation est
en effet de 2,12 ha, alors que celle de l’exploitation viticole
française est de l’ordre de 7 ha. Cette situation s’explique
par le fait qu’il s’agit d’un vignoble ancien et très morcelé :
55 % des vignerons mettent en valeur moins d’un hectare, et
environ 69 % moins de 2 ha. À ce niveau d’activité, la vigne
apporte un complément de revenu à des personnes qui exercent un autre métier. La double activité constitue ainsi une
réalité très importante du vignoble champenois.
Compte tenu du nombre important de petites exploitations, la coopération est très présente. 137 coopératives
fournissent des prestations de pressurage et de vinification
à 13 000 viticulteurs. 43 coopératives vendent elles-mêmes
du champagne sous leur propre marque.
Quelques Unions de coopératives ont développé des marques importantes, dont la notoriété commence à s’affirmer
et qui, par le volume vendu, pèsent de manière significative
sur les marchés du champagne.
Zoom sur…
Les chiffres du vignoble champenois
Marne
• 211 communes dans l’aire
de production
• 79 % des exploitations et 73 %
des surfaces viticoles
en AOC Champagne
• 1,96 ha en superficie moyenne
des exploitations
• 12 026 exploitants
• 23 555 ha en surface de production
• 102 coopératives locales
• 3 coopératives régionales
• 2 unions soit 12 450 adhérents
Aube
• 63 communes dans l’aire
de production
• 16 % des exploitations et 20 %
des surfaces viticoles totales
en AOC Champagne
• 2,65 ha en superficie moyenne
des exploitations
• 2456 exploitants
• 6498 ha en surface de production
• 12 coopératives et 686 adhérents
au SGV
• 1 union de coopératives
(Union Auboise)
Aisne
• 39 communes en zone AOC
• 5 % des exploitations et 7 % des
surfaces viticoles
en AOC Champagne
• 2,85 ha en superficie moyenne
des exploitations
• 785 exploitants
• 2236 ha en surface de production
• 14 coopératives représentant
696 adhérents au SGV et 1233 ha
• 1 union de coopératives
(la Covama)
ÉCONOMIE
L'emploi
en Champagne
Un état des lieux de la situation actuelle
La viticulture champenoise génère 9 724 CDI (Contrat à
Durée Indéterminée) dont 7 702 dans la Marne, 1 426 dans
l’Aube, 580 dans l’Aisne et 16 dans la Haute-Marne. Ces CDI
sont occupés à 80 % par des personnes travaillant à temps
complet, les 20 % restant faisant l’objet de temps partiel. La
viticulture emploie également un grand nombre de saisonniers, en particulier au moment des vendanges. En 2007, le
département de la Marne a fait appel à 78 821 vendangeurs,
l’Aube à 24 039, l’Aisne à 8 319. Depuis 2002, les contrats
à plus de 181 jours sont en augmentation dans les trois
départements. Dans la Marne, ils ont progressé de 36 %,
dans l’Aube de 56 % et dans l’Aisne de 26 %. À l’inverse, les
contrats de 31 à 90 jours ont diminué. C’est le signe que
l’emploi se pérennise. Le personnel recruté est majoritairement masculin.
Depuis les années 2000, on assiste toutefois à une légère
féminisation de l’emploi. L’embauche est relativement tournée vers les jeunes : les moins de 30 ans représentent 49 %
des salariés en activité, les 30-40 ans 22 %.
Autre aspect concernant
le profil des salariés de la viticulture
Le recours au personnel cadre est en constante augmentation. Leur nombre s’élève à 296 dans la Marne, 51 dans
l’Aube, et 21 dans l’Aisne.
En tout, la viticulture champenoise compte 7 664 employeurs, dont 72 % se trouvent dans la Marne.
«
Le département
de la Marne est en tête
du recrutement salarié
en viticulture.
»
La Champagne Viticole - mai 2007
Zoom sur…
La pluriactivité
Au recensement agricole de 2000, près de 4 600 exploitants
sont identifiés comme pluriactifs dans le département de
la Marne, traduction de l’exercice simultané d’une activité
agricole et d’une activité non agricole. En nombre d’exploitations, 4 370 structures sont concernées, se partageant à
égalité entre exploitations professionnelles et non professionnelles. 47 % des exploitants pluriactifs déclarent être
agriculteurs à titre principal, 49 % considèrent leur activité agricole comme secondaire. Ce sont essentiellement
des exploitants de 30 à 60 ans travaillant majoritairement
moins d’un mi-temps dans leur exploitation. Les salariés
contribuent pour moitié au travail réalisé dans les exploitations pluriactives. En revanche, les chefs d’exploitation ne
réalisent qu’un tiers du travail.
Trois exploitations pluriactives sur quatre sont principalement viticoles. La prise en compte de l’activité de commerçant comme activité secondaire mais aussi la valeur
très élevée du foncier en viticulture et la faible cession de
celui-ci en sont deux facteurs explicatifs. Ainsi, dans une
exploitation viticole sur trois, au moins un des exploitants
exerce une profession principale ou une activité secondaire
non agricole.
Les exploitations pluriactives les plus grandes en terme
de dimension économique moyenne sont les exploitations
de polyculture et de grandes cultures, suivies par les exploitations viticoles. La moitié de ces dernières est de très petite
dimension économique mais elles coexistent avec de très
grandes exploitations.
Agreste Champagne-Ardenne n° 4 mars 2007
Les industries connexes
au champagne
De la vigne à la flûte, le secteur du champagne fait travailler
un vaste panel d’industries connexes : fabrication de matériels viticoles, d’équipements d’emballage, de verre, de bouchons et de pièces de surbouchage, de carton, de machines
pour l’industrie agroalimentaire, de produits œnologiques.
S’y ajoutent les prestations de travaux viticoles, la logistique-conditionnement, l’imprimerie, le transport et diverses
activités de services : banques, assurances, agences de communication et de publicité, agences de conseil…
Cette fi lière des entreprises connexes au champagne, ou
fournisseurs habituels du champagne regroupe environ 120
entreprises employant 2 500 salariés pour un chiffre d’affaires exprimé à 540 millions d'euros.
Source : CCIRE
ÉCONOMIE
Quelques
chiffres clés
Les expéditions en 2007
En bouteilles de 75 cl
MAISONS
VIGNERONS
COOPÉRATIVES
ENSEMBLE
Du 1er janvier 2006
au 31 décembre 2006
217 676 304
74 653 176
29 460 318
321 789 798
Du 1er janvier 2007
au 31 décembre 2007
229 727 440
77 308 140
31 671 612
338 707 192
Différence en volume
+ 12 051 136
+ 2 654 964
+ 2 211 294
+ 16 917 394
+ 5,5 %
+ 3,6 %
+ 7,5 %
+ 5,3 %
Différence en %
Expéditions de vins de Champagne
et situation des stocks
«
Les expéditions de
champagne ont atteint
122,42 millions
d'équivalent-bouteilles au
premier trimestre 2007.
»
Soit une augmentation de 5,4 % par rapport au premier trimestre 2006.
Les volumes ont été répartis comme suit : 55,7 % à destination du marché français (contre 55,8 % en 2006), 25,1 % à
destination de l’Union européenne (contre 24,4 % en 2006),
19,2 % à destination des pays tiers (contre 19,8 % en 2006).
Le prix moyen hors taxes départ Champagne de ces
expéditions a atteint 13,44 €.
Quant au chiffre d’affaires, il a progressé de 9,8 % par rapport à celui de 2006, pour dépasser 1,64 milliards d’euros.
«
Un stock en appellation
Champagne estimé
à 1 039 millions
d'équivalent-bouteilles
au 31 juillet 2007.
»
Soit 39 millions de plus que l’année précédente.
Le stock des maisons s’élevait à 619 millions d’équivalentbouteilles et le stock total des vignerons et coopératives à
420 millions d’équivalent-bouteilles.
Les quantités bloquées représentaient environ 9,8 % du
stock total (12,1 % du stock des vignerons et coopératives et
8,1 % du stock des maisons).
Le ratio stock disponible / stock total diminue à 0,47
(après 0,51 en 2006).
ÉCONOMIE
Quelques chiffres clés
Vendanges 2006
À la vendange 2006, la surface en appellation Champagne
couvre 33 542 hectares, dont 32 341 hectares en production
(96 %) et concerne 20 087 déclarants. 15 291 exploitants
assurent la mise en valeur du vignoble morcelé en 278 447
parcelles. 57 % des surfaces sont exploitées par 3 092 sociétés. La majorité des autres récoltants est âgée de 36 à 50 ans.
Ils exploitent 18 % des surfaces en production.
potentiel de 364,24 millions d’équivalent-bouteilles. Aucune
mesure de blocage n’a été prise cette année.
Les maisons ont récolté 33,25 millions d’équivalent-bouteilles sur leurs propres exploitations, soit 9,1 % des volumes récoltés. À leur récolte-maison s’ajoutent les raisins ou
les vins issus de 13 488 hectares engagés par les vignerons
ou les coopératives dans le cadre de contrats pluriannuels.
Sur les 330,99 millions d’équivalent-bouteilles récoltées par
les vignerons, 151,94 millions, soit 45,9 %, étaient destinés
dès la vendange par contrats pluriannuels à être vendus aux
maisons. 22,4 millions d’équivalent-bouteilles supplémentaires, soit 6,8 %, ont complété cet approvisionnement dans
le cadre de contrats ponctuels.
Trois cépages principaux sont utilisés : le pinot noir
(38,4 % de la surface plantée), le meunier (33 %) et le chardonnay (28,3 %). Quelques autres cépages traditionnels persistent dans quelques parcelles.
8 544 hectares sont exploités directement par leurs propriétaires (25,5 % de la surface plantée), 14 262 hectares
en fermage (42,5 %), 4 998 hectares en métayage espèce
(14,9 %) et 5 738 hectares en métayage nature (17,1 %).
La mesure de déblocage prise en septembre 2006 (pour
sortie de la réserve au 22 janvier 2007) a permis de compléter l’approvisionnement des maisons à hauteur de 3,86 millions de bouteilles.
À la vendange 2006, le rendement moyen en appellation Champagne a atteint 12 997 kilos par hectare, soit un
Zoom sur…
Les pratiques viticoles en Champagne en 2006
Pratiques d’entretien des sols
• 50 % d’enherbement des fourrières (depuis cette enquête,
un arrêté préfectoral interdépartemental oblige
tous les viticulteurs champenois à laisser enherber
de manière permanente les contours des parcelles).
• 95 % des parcelles reçoivent des herbicides.
• 4 % des parcelles sont enherbées de façon permanente.
• 3 % des surfaces sont désherbées mécaniquement.
• 25 % des surfaces reçoivent un épandage d’écorces.
Équipement des pulvérisateurs
Bonnes pratiques agricoles
chez les viticulteurs champenois
• 65 % gestion correcte des fonds de cuve.
• 35 % gestion correcte des eaux de lavage externe.
• 40 % discontinuité hydraulique.
• 35 % local de stockage des produits phytosanitaires
conforme.
• 50 % participation aux opérations de récupération
des produits phytosanitaires non utilisables.
• 70 % participation aux opérations de récupération
des emballages vides phytosanitaires.
• 60 % disposent de cuve de rinçage embarquée.
• 65 % possèdent des anti-gouttes de désherbage.
• 50 % disposent d’anti-dérive désherbage.
Centre de documentation
Tél. : 03 26 59 55 00 - Fax : 03 26 54 97 27
Mél. : [email protected]
La filière viti-vinicole
champenoise
Janvier 2008