ASIA n°2

Transcription

ASIA n°2
ASIA
TOKYO
JAKARTA
HONG-KONG
N°2
Hõ CHI MINH ville
SINGAPOUR
Bangkok
Décembre 2006
- Journal collégien et lycéen d’établissements français de la zone Asie-Pacifique / AEFE -
Éditorial
Petite histoire
des Transports au japon
Et de deux ! Après la
sortie du premier numéro d’ASIA en mai 2006,
voici un nouveau numéro
du seul journal collégien
et lycéen francophone
paraissant en Asie. Aux
rédactions des lycées participant à l’édition de cette publication commune
(Tokyo, Jakarta, HongKong, Hô Chi Minh Ville et
Singapour), se sont joints
des élèves du Lycée de
Bangkok. Bienvenue à ces nouveaux journalistes qui
ont été confrontés à une actualité très riche dans leur
pays, comme vous pourrez le lire dans nos pages intérieures. ASIA remercie ses nombreux lecteurs pour
les encouragements, les remarques ou les critiques
reçus. Un grand merci aussi à l’Agence pour l’enseignement français à l’Etranger (AEFE) qui, en soutien
à notre initiative de presse scolaire, a accordé à ASIA
une subvention pour accompagner son développement. Notre journal couvre déjà six pays asiatiques et
représente un tiers des établissements français d’Asie.
Comme annoncé dans le premier numéro, nous essaierons d’élargir notre audience à d’autres lycéens
et collégiens de la zone mais aussi à ceux d’Océanie
pour les futures parutions.
Bonne lecture !
Un des premiers tramways à Tokyo en 1882
Situé à une station de métro du Lycée franco-japonais
de Tokyo, le musée des Transports d’Akihabara a fermé ses
portes au printemps dernier. Ce Musée, créé avant-guerre,
a longtemps présenté au public des exemplaires authentiques ou des modèles réduits de tous les moyens de transport
ayant circulé au Japon : locomotives, bateaux, automobiles,
avions … Avant la dispersion des collections du Musée entre
plusieurs musées thématiques, une équipe d’élèves japonais
et franco-japonais a réalisé cet ultime reportage.
Les trois moyens de transport qui ont été privilégiés ici - le
train, l’automobile et l’avion - sont ceux qui correspondent à
l’introduction de technologies occidentales dans le Japon de
la fin du XIXème siècle et à leur développement au XXème
siècle.
ASIA est une publication commune aux collégiens et lycéens des Etablissements scolaires français d’Asie - Pacifique. Pour contacter le journal
ASIA : [email protected]
Rédaction du Lycée franco-japonais de Tokyo (Japon) : E.Mikura, C.Felus,
L.Sumino, R.Ito, K.Fonck, T.Ikeda, (journalistes). J.-P.Crimpet, J.-Y. Pranchère, M.Séguéla (conseillers de la rédaction). Rédaction du Lycée français de Jakarta (Indonésie) : P. et J.Le Bret, Y.Penduff, J.B.Ricarrere (journalistes). P.Rigaux, A.Faye (Conseillers de la rédaction). Rédaction de
l’Ecole Colette d’Hô Chi Minh (Viêt-Nam) : A.Chu Quang Thy, R.Letellier,
E.Verstrate, B.de Montalembert, R.Michaudel, Do Duc Hoang, Ju Young
Baek, L.Methais (Journalistes). F.Drémeaux (Conseiller de la rédaction).
Rédaction du Lycée Victor Segalen de Hong-Kong (Chine) : S.Poirot,
G.Labarre (Journalistes). F.Lefèvre (Conseiller de la rédaction). Rédaction du Lycée français de Singapour : A.Lê, N.Renevey, C.de Zulueta,
H.Monsaingeon, M.Delvallée (Journalistes). M.Beaudet, D.Weiler, M.Pilon,
M.Lajou (Conseillers de la rédaction). Rédaction du Lycée français international de Bangkok : E.Arnaud, C.Zuckmeyer, T.Bremard, M.Subbachi,
L.Heras-Gomez, C.Vavasseur, A.Ky, L.Lasquier, P.F.Martin, G.Lubeigt,
G.Jeandenand, M.Bonnaud, C.Del Corso, M.Gaudin, F.Roisné, A.Lahalle,
A.Auber, S.Brenny, E.Lassus, S.Nosten, M.Tendil, C.Pellequer (Journalistes). P.Courtine, S.Flament (Conseillers de la rédaction). Maquettistes du
journal : P.Perez, M.Séguéla. Directeur de la publication : M.Séguéla
Train, tramway et métro au Japon
Les premières locomotives, symboles de la Révolution industrielle et donc d’un âge révolu, ne subsistent aujourd’hui
que dans les musées. Pour nous, il ne s’agit là que d’une invention parmi tant d’autres de l’âge industriel, en Europe puis au
Japon. Cependant, pour les contemporains de l’époque, ce fut
une invention qui les bouleversa. Pour rappel, la locomotive
ou machine à vapeur a été inventée par James Watt en 1765
au Royaume-Uni, pays où a débuté la Révolution industrielle. L’arrivée du train au Japon est très tardive étant donnée sa
politique d’isolement national jusqu’en 1868. Son retard par
rapport aux mutations industrielles occidentales est grand. Le
premier train que voient les Japonais est juste une maquette
mais cela suffit à les impressionner. Elle leur a été montrée en
1853 par l’amiral russe Puchachin, venu pour signer un traité
avec le Japon. Deux ans après, les Japonais réussissent à faire
Critiques, observations, conseils … ASIA attend vos
réactions et propositions d’articles à cette adresse :
[email protected]
-1-
N°2
TOKYO
eux-aussi une maquette. En 1872, soit 47 ans après le RoyaumeUni, le Japon construit un chemin de fer reliant Tokyo (gare de
Shinbashi) à Yokohama (le premier port). Les locomotives parcourant ces rails ne sont pas fabriquées au Japon - par manque de matières premières et de maîtrise technologique - mais
sont importées des Etats-Unis ou du Royaume-Uni. Après cette
première ligne de chemin de fer, d’autres seront créées comme
celle reliant Osaka à Kobe.
Les Japonais parviennent à construire leur première locomotive, en 1893, à Kobe. Cette locomotive ressemble beaucoup
à celles des Occidentaux mais certaines parties sont spécifiques au Japon, ce qui influencera les locomotives japonaises
construites par la suite.
Décembre 2006
liaison Japon-Europe.
Le 30 décembre 1927, le premier métro est ouvert entre Ueno
et Asakusa (ligne de Ginza actuellement). Cela fait sensation et
beaucoup de gens accourent. Au point qu’il fallait attendre une
heure pour prendre le métro en patientant dans une queue de
plus de 800 mètres en dehors de l’entrée.
Affiche de la première ligne de métro à Tokyo
Bien qu’arrivé tardivement, le train s’est donc rapidement développé dans l’Archipel, permettant au Japon de rattraper son
retard et d’arriver au même niveau que l’Europe et les EtatsUnis en moins d’un demi-siècle. Le Japon est un des pays qui
utilise le plus le train comme mode de transport. Si, pour les
gens de l’époque Meiji, la locomotive a d’abord représenté un
symbole de la puissance européenne et américaine, le transport ferroviaire est devenu pour les Japonais d’aujourd’hui, un
symbole de fierté, à l’image du Shinkansen (le « TGV » nippon)
qui égale - voire surpasse - les autres trains rapides des pays
développés.
Première locomotive ayant relié Tokyo à Yokohama
Dans les avenues de Tokyo, les premiers tramways, d’abord
tirés par des chevaux, (voir notre illustration en première page)
étaient de marque française et importés; ils ont ensuite été fabriqués localement et électrifiés.
Tsukassa Lévy, Toru Ikeda (Tle S -OIB)
Le 8 avril 1900 (l’an 33 de l’ère Meiji), le premier Shindaisha
(train avec des dortoirs) est apparu au Japon. C’est la société
de chemin de fer Sanyô qui l’a conçu, en prenant comme modèle; les wagons-lits américains et anglais. Au début, les chambres n’étaient pas séparées mais à partir d’octobre 1903, un
Shindaisha avec des compartiments séparés est créé, ressemblant de plus en plus aux trains européens. En 1904, à Osaka,
le premier train ayant deux étages fait son apparition au Japon.
Puis, le 24 août 1904, une partie de la ligne centrale de Tokyo
est utilisée simultanément par un train à vapeur et un train
électrique. Cela permet aux trains des banlieues de parcourir de
plus longues distances à une vitesse plus élevée.
L’Automobile : la naissance d’un Géant
Le Japon qui s’ouvre enfin, avec l’ère Meiji, voit l’importation de sa première voiture en 1898. Ce moment marque le début de l’expansion automobile dans l’Archipel. Un siècle après,
le Japon est en passe de devenir le premier pays producteur
d’automobiles au monde.
La première automobile importée a été un modèle britannique. Neuf ans après, la première voiture japonaise est produite:
la Takurie-gou. Le principe de fonctionnement du moteur de ce
modèle est le même que le moteur Benz, c’est-à-dire un moteur
à explosion à quatre temps. Mais la production est limitée. Car
si, aux Etats-Unis, la production à la chaîne s’est généralisée
avec la fameuse Ford T. d’Henry Ford, ce système de fabrication n’a été utilisé au Japon qu’à partir des années 1960. Jusque
là, l’automobile est un objet de luxe, quasi-impossible à obtenir
pour un simple Japonais. Cependant, même si l’automobile a
longtemps été un objet de rêve, le peuple y avait accès grâce aux
transports en commun, avec notamment le bus, qui a commencé à circuler à Kyoto (1903).
Pendant les guerres contre la Chine (1894-1895) et la Russie
(1904-1905), le train est mis au service de l’armée. Avant ces
conflits, il y avait 17 sociétés privées de chemin de fer mais
l’Etat prit la décision de les nationaliser pour faciliter le transport de soldats et de vivres. Auparavant, 70% des entreprises
ferroviaires étaient privées (après la guerre contre la Russie, il
n’en subsiste que 10%).
Vers 1910, les entreprises privées qui subsistent commencent à construire des parcs d’attraction aux alentours des gares. Deux ans plus tard, le premier train rapide (Kyukô) roule
entre Shinbashi et Shimonoseki. C’est un train spécial pour les
voyageurs aisés. Shimonoseki était une gare de correspondance
avec les bateaux qui venaient de Corée, de Mandchourie et de
Sibérie, dont la cargaison arrivait d’Europe par l’intermédiaire
du Transsibérien (ouvert en 1902). Cela permettait donc une
L’automobile a ainsi, petit à petit, pu s’introduire dans l’Archipel. Ceci a été rendu possible grâce à une envie très importante du côté japonais de vouloir rattraper le retard qui avait été
pris lors du régime d’Edo (1603-1867).
-2-
TOKYO
N°2
Décembre 2006
en compte, on vise à une meilleure protection de l’environnement. Pour améliorer les solutions à ce problème environnemental, renforcées aujourd’hui par des lois (pour ce qui est du
Japon), le Japonais achète sa voiture avec beaucoup d’attention
et avec une obligation : prouver que l’on possède une place de
parking. Sinon, interdiction d’avoir un véhicule.
Les applications militaires de l’automobile au Japon se sont
principalement limitées aux chars d’assaut. A partir de l’ère
Meiji, le Japon, se sentant beaucoup plus développé et puissant, cherche à rattraper son retard par rapport aux pays occidentaux économiquement, politiquement, industriellement, et
militairement.
Dès lors, le Japon connaît un renforcement de son potentiel
militaire s’accompagnant par de nombreuses victoires lors de la
guerre contre la Chine en 1895 ou encore celle contre la Russie
en 1905. C’est ainsi qu’il étend peu à peu son emprise sur une
grande partie de l’Extrême-Orient notamment avec la mise en
place d’un Empire basé sur un régime totalitaire et militariste. Malgré ce développement militaire important, l’armée nipponne n’attachera que peu d’importance à l’emploi du char. Ce
n’est qu’après la première guerre mondiale que le premier char
est importé au Japon : c’est un “Renault Ft 17” de France. On se
limite à l’importation au début car moins coûteuse que la fabrication locale : c’est un moyen d’obtenir rapidement une quantité voulue.
Omnibus de Kyoto (1903)
Les applications militaires et civiles
Comme évoqué ci-dessus, c’est avec la mise en place du système de bus que les Japonais commencent à intégrer l’automobile dans leur culture. A Tokyo, ce n’est en fait qu’à partir de 1919
que les bus circulent. A l’époque, le coût de transport est encore
cher. C’est la nationalisation, en 1924, des compagnies de bus
qui permet la démocratisation de ce mode de transport. Depuis,
le bus est le moyen de transport commun le plus utilisé après
le métro et le train (très développés au Japon). Le tourisme nécessite l’intervention du bus. Les déplacements dans les visites
touristiques nationales organisées se font par bus, les aéroports
nationaux sont reliés au centre-ville par des bus qui ont une fréquence de rotation impressionnante. En ce qui concerne l’aéroport international japonais de Tokyo (Narita), les Limousines
Bus (navettes) sont les moyens les plus rapides (80~90 minutes) pour arriver au centre de Tokyo.
D’autres modèles tels que le Garden Loyd Mk6 light, le
Straussler P. ou le Vickers 6t Tank sont ensuite importés du
Royaume-Uni, de l’Allemagne et des Etats-Unis. Toutefois,
l’utilisation du char reste très restreinte. Cet emploi limité est
principalement dû au fait que, le Japon étant un archipel recouvert de montagnes, le relief n’était pas favorable au déplacement de ce genre de véhicule.
De plus, les conflits se déroulant en dehors du pays, c’est-àdire outre-mer, le transport était une vraie contrainte. Les débarquements de chars ont été les plus nombreux en Chine mais
le climat ou le relief ont empêché le déploiement de cette arme.
L’application de l’automobile au Japon n’occupe donc pas
une grande importance au niveau militaire. En revanche, dans
le domaine civil, la réussite est considérable. L’automobile a été
pour le Japon de l’après-guerre une des clefs de sa réussite économique au niveau mondial. Longtemps isolé du monde qui
l’entourait et ignorant de toutes les découvertes occidentales,
le Japon a réussi, avec l’ouverture de l’ère Meiji, à se développer. Peu après sa création en Europe, l’automobile est arrivée
au Japon. Au fil du temps et aussi grâce à la volonté japonaise
de vouloir créer un réel marché, le secteur automobile s’est développé après la Seconde Guerre mondiale.
Malgré de grandes difficultés (avec notamment la crise japonaise des années 1990), le Japon a réussi à s’imposer dans
ce secteur. Son importance est telle que le groupe Toyota est
classé parmi les trois plus gros constructeurs du monde, dépassant l’américain General Motors. Le Japon qui avait dû, 150
ans auparavant, s’instruire auprès de l’étranger est désormais
le pays qui montre l’exemple. En effet, les constructeurs japonais sont aujourd’hui capables des meilleures capacités d’autonomies des véhicules ou encore des plus faibles émissions de
gaz d’échappements.
Bus japonais « à grande vitesse »
Le véhicule individuel est également à présent utilisé dans
tous les domaines, surtout la livraison par camion, très courante au Japon. Le taxi, qui existait déjà en 1912, reste néanmoins
un transport onéreux (près de 5 euros la seule prise en charge d’un client actuellement). Aujourd’hui, le but de l’industrie
automobile est orienté vers une fabrication de modèles qui polluent le moins possible.
Caroline Felus, Romain Ito, Kevin Fonck
(Tle S - OIB)
Maintenant que les problèmes environnementaux sont pris
-3-
TOKYO
N°2
L’Avion : l’ENVOL DU JAPON
Décembre 2006
tesse de 65km/h. Il avait été construit en France. Sur le modèle
du Farman, d’autres avions furent construits au Japon (le modèle « Narahara » du nom de son créateur Sanji Narahara est
considéré comme le premier avion national) mais le recours à
l’importation de modèles français continua. L’armée et la marine du Japon furent longtemps équipées de modèles français
ou anglais, du fait de l’avance de ces deux pays dans le domaine
aéronautique. Pourtant, dès 1916 après un voyage en Europe,
Chikuhei Nakajima conclut que l’aviation pourrait être un nouvel outil dans la défense nationale du Japon. C’est ainsi qu’en
1917 il créé son centre de recherche et ensuite sa propre société en 1931. Jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale,
Nakajima Hikoki produira des avions militaires dont le célèbre
Zéro mais aussi des moteurs dont le modèle “Homare” (signifie
“honneur”). C’est une fabrication japonaise pendant la Guerre
du Pacifique. A l’échelle mondiale et à l’époque, c’est l’un des
plus puissants moteurs malgré sa petite taille. Cependant, à
cause du manque de matériel et de techniciens et de la mauvaise qualité du carburant, Homare n’a pas été beaucoup employé
pendant la guerre.
Dans le domaine civil, en 1922, un centre de transports aériens fut créé avec un service régulier de trajets entre OsakaTokushima, Osaka-Takamatsu. En 1925, les Japonais réussirent
leur premier vol à l’étranger entre Tokyo et Rome avec l’avion
Hatukaze qui signifie « premier vent » et Higashikaze qui signifie «vent de l’est». Cela a représenté un parcours de 16 555
km, de nombreuses étapes en 95 jours, la durée du vol elle-même a été de 110 heures et 56 minutes. Deux ans plus tard, en
1937, l’avion Kamikaze (« vent divin ») réussit un vol de 15 356
km en 94 heures, 17 minutes et 56 secondes entre Tachikawa et
Londres, établissant un record international. C’est un réel exploit pour l’aviation japonaise car de nombreux modèles d’avions étrangers reconnus dans le monde avaient échoué sur ce
trajet auparavant. C’est la société du journal Asahi qui avait eu
l’idée du vol pour célébrer le couronnement du roi George VI au
Royaume Uni. En 1931, le premier aéroport de Tokyo, Haneda,
a été ouvert.
Le premier avion à avoir volé au Japon était français
L’inventeur du premier avion au monde aurait pu être un
Japonais. Douze années avant le premier vol du planeur motorisé des frères Wright, Chuhachi Ninomiya (1866-1936) avait
déjà réussi à faire voler un avion miniature à l’aide d’un moteur. Si Newton avait trouvé son inspiration en regardant une
pomme, lui, il l’avait trouvée dans un vol de corbeaux. C’est
ainsi qu’en 1891 la maquette de l’avion type « Karasu » (corbeau en japonais) vola sur une distance de 10m. Ensuite l’idée
de Ninomiya fut un engin volant transportant des hommes. Il
trouva la réponse sur la forme à lui donner dans le corps d’un
gros scarabée, le brupreste. Il pensa alors que cet avion de type
« Tamamushi » (brupreste) pourrait être employé dans l’armée.
Cependant cette proposition fut rejetée par les dirigeants militaires ignorant combien l’avion prendrait une place importante
dans les guerres qui allaient suivre. Malheureusement pour le
Japon qui aurait pu être une puissance dans le domaine de l’aéronautique dès le début, Ninomiya abandonna ces recherches
sur l’aéronautique au moment de la réussite des frères Wright.
La construction aéronautique au Japon a été interdite à la
suite de sa défaite lors de la seconde guerre mondiale. C’est
dans les années 1950 que le Japon repris son droit du ciel avec
la création de plusieurs compagnies aériennes (telles que JAL
ou ANA) mais en n’utilisant plus que des appareils américains
ou européens. L’aviation dans le Japon d’aujourd’hui est surtout un moyen de transport civil très emprunté et bien peu un
moyen d’action militaire.
Lila Sumino (Tle S - OIB)
L’avion Kamikaze de 1937
La maquette de l’avion type « Karasu »
Le modèle Zéro de Nakajima
Conseil de lectures - crédits photographiques
Le premier avion qui a volé au Japon était une construction
du pilote et constructeur français Henri Farman. Ce vol s’est déroulé à Tokyo, au parc de Yoyogi, le 19 décembre 1910 avec pour
pilote, Yoshitomo Tokugawa de la famille de l’ancien shôgun.
Cet homme était lieutenant dans l’armée de l’air japonaise et
avait appris à piloter en France. Le résultat de ce vol fut excellent : un parcours de 3 000 mètres avec une altitude de 70m en
quatre minutes. Cet avion faisait une longueur environ de 12 m
pour une largeur de 12,5 m. Il pesait 500 kg et volait d’une vi-
Pour les transferts de technologie de la France vers le Japon sous l’ère
Edo et surtout sous l’ère Meiji, ASIA vous recommande la lecture des
deux ouvrages de Christian Polak, Soie et Lumières, Hachette Funjingaho, 2001 et Sabres et Pinceau, Chambre de Commerce et d’Industrie
française au Japon.
La reproduction de l’estampe de la Une est extraite de Soie et Lumières, avec l’aimable autorisation de Christian Polak. Les autres photographies ont été prises au Musée des Transports par Ikeda Toru et Lévy
Tsukasa (page 2), Caroline Felus (page 3) et Lila Sumino (page 4).
-4-
TOKYO
N°2
Décembre 2006
Sources:
http://web-japan.org/ - http://ja.wikipedia.org/
http://gogen-allguide.com/ - http://www.soraben.com/
http://eki-ben.web.infoseek.co.jp/
Le Bento japonais
Le terme « Bento » qui est familier aux élèves japonais ou
franco-japonais de la cantine du Lycée franco-japonais de Tokyo
(LFJT) désigne un repas contenu dans une boîte appropriée
qu’on apporte à l’école ou au bureau, lors d’excursions ou encore pour des voyages. A quand l’origine du bento remonte-t-elle
? Dès le Vème s, les chasseurs, agriculteurs et guerriers mangeaient des boulettes de riz ou du riz cuit à la vapeur et séché
(hoshi-i), que l’on pouvait conserver dans n’importe quelle circonstance. Au XIIème siècle apparaît le mot , adapté du chinois
signifiant « la voie pratique » . Mais c’est seulement au XVIème
s que le bento se développe : le général Oda Nobunaga prend
l’habitude de donner
à tous ses Samouraïs
un repas simple et
plus tard, le général
Toyotomi Hideyoshi
organise des déjeuners sous les cerisiers (Hanami). Les
travailleurs se nourrissent principalement de riz et de
patates douces à l’extérieur. Hors du cadre du travail, durant l’ère Edo (1603-1868),
on emporte un bento pour une promenade, ou on en achète un,
confectionné avec beaucoup d’attention, que l’on déguste pendant la pause d’un spectacle (Makunouchi Bento). A l’ère Meiji
(1868-1912), des bento pour les voyageurs apparaissent dans
les gares (ekiben).
EN DIRECT DU Lycée
FRANCO-JAPONAIS
Nettoyage du quartier du Lycée par les collégiens
A vos balais !
Il est de tradition au Japon que les employés, les étudiants et
les élèves fassent régulièrement le nettoyage de leur quartier.
Cet acte citoyen et environnemental, les collégiens du LFJT
(6ème, 5ème et 4ème) l’ont accompli en octobre et novembre,
encadrés par leurs enseignants d’histoire-géographie-éducation civique et la responsable de l’action sociale du Lycée. Une
initiative appréciée par les habitants du quartier et par les élèves eux-mêmes qui en redemandent !
Le bento se compose de deux parties distinctes: l’une pour le
riz et l’autre pour de petits mets. Le plus souvent, on y met de
l’oeuf (omelette, oeuf sur le plat…), de la viande ou du poisson,
quelques
légumes
et parfois une prune
salée
(Umeboshi).
Il en existe de nombreuses variétés.
Pour les plus traditionnels, la présentation est primordiale,
certaines mères pouvant couper une
demi - saucisse en
forme de pieuvre ou bien une rondelle de carotte en fleur... Ces
Bento sont de moins en moins courants, laissant place au Bento
des supérettes (Combini) ouvertes 24 heures sur 24, des supermarchés ou encore des chaînes de magasins spécialisés en ce
domaine! (Origin Bento, Hokka hokka tei). On en trouve toujours dans les grandes gares, avec des spécialités ou des sushi
de la région (du riz farci dans du calamar à Hokkaido, du crabe
Médecins sans frontières
Pour remercier les élèves de la 5ème A qui avaient organisé,
en juin dernier, une semaine de collecte de fonds en faveur des
victimes du séisme du Cachemire (plus de 300 euros recueillis),
l’organisation humanitaire Médecins sans frontières a offert
des revues et des documents sur son action et sur les métiers de
l’humanitaire (consultables au CDI).
Une ministre à l’école
La ministre déléguée au commerce extérieur, Christiane
Lagarde, a rendu visite aux élèves de CM1 et CM2 du Lycée
franco-japonais de Tokyo, le jeudi 30 novembre, à l’occasion
d’une mission officielle au Japon.
Un écrivain au lycée
L’écrivain français Daniel Pennac, professeur de Lettres de
formation, est venu rencontrer les élèves du Collège (6ème) et
du Lycée (Seconde et Première) lors de conférences-débats très
riches et animées qui se sont tenues le lundi 7 novembre.
à Tottori…).
Et depuis 2003, sur les vols intérieurs, les sora-ben peuvent
se déguster dans les nuages! Il s’agit des bento que l’on achète
à l’aéroport, de taille réduite (d’après une publicité »pour que
ça ne déborde pas de la tablette! »). Si cela vous tente, allez à
cette adresse :
http://www.ajinomoto.co.jp/recipe/bentou/index.html
??OSallabout=bentouTop (en japonais) pour faire, à votre
tour, un Bento bien garni ou simplement pour en admirer la
présentation!
Emilie Mikura (2ndB)
Asie au cœur
Un concert a été organisé le jeudi 14 décembre par l’association humanitaire Asie au cœur pour recueillir des
fonds au profit d’un projet de reconstruction d’écoles détruites par le tsunami de décembre 2004 en Thaïlande.
(Cette rubrique n’est qu’une sélection, l’intégralité des manifestations du Lycée franco-japonais est sur : www.lfjt.or.jp).
-5-
N°2
SINGAPOUR
Singapour
durant la Seconde Guerre
Mondiale
Décembre 2006
dement militaire japonais comme des gangsters, des espions
ou des personnes supposées avoir des sentiments anti-japonais
sont tués.
Les exactions perpétrées par les Japonais et par leur police
secrète, la kempetai développent dans la population un très
fort sentiment anti-nippon. Pendant l’occupation japonaise,
des groupes de résistance chinoise vont alors s’organiser dans
la ville pour lutter contre les soldats; la principale étant la
Malayan People’s Anti-Japanese Army (MPAJA). Un des chefs
est Lim Bo Seng, un businessman qui va s’entraîner en Inde
Pendant la colonisation, les Anglais font de Singapour une
forteresse, notamment sur l’île de Sentosa où ils construisent
le Fort Siloso et une importante base navale. Après la déclaration de guerre à l’Empire britannique par le Japon, toutes les
colonies anglaises d’Asie du Sud-Est tombent rapidement sous
les coups de l’invasion lancée par l’Empire du Soleil Levant. A
Singapour, dès le 1er décembre, la mobilisation générale est ordonnée par Shenton Thomas, le gouverneur britannique, pour
faire face au conflit. Dans la nuit du 7 au 8 décembre 1941, à
l’instar de ce qui est arrivé à Pearl Harbor, les premières bombes japonaises tombent sur Singapour.
Jusqu’en février 1942, les Japonais entament la conquête de
la Malaisie. Le 1er février, l’artillerie nippone déverse une pluie
d’obus sur les forts anglais depuis Johor Bahru, sultanat situé
en Malaisie. Le 7 février les troupes impériales occupent Pulau
Ubin, une île entre Johor et Singapour. Un chef militaire britannique, le lieutenant-colonel Percival, décrète l’état d’urgence.
Durant tout le mois de février des combats acharnés se déroulent sur l’île pour en faire la conquête ou défendre chaque
parcelle de terrain, bataille qui se solde par la reddition de l’armée coloniale le dimanche 15 février 1942.
Arrestation de Chinois par les troupes japonaises
dans les troupes britanniques du Special Operations Executive
pour revenir en Malaisie et aider la MPAJA à lutter contre les
occupants.
Quant aux prisonniers anglais, ils sont envoyés sur la « voie
ferrée de la mort » reliant la Birmanie à la Chine.
L’occupation va durer jusqu’au 2 septembre 1945, date à laquelle, l’empire nippon capitule, ce qui met un terme à la seconde guerre mondiale. A partir du 5 septembre, les troupes
britanniques réinvestissent l’île. Le 12 septembre le général
Itagaki Seishiro, chef de la garnison japonaise de l’île, rend
les armes au Commandant allié de l’Asie du Sud-Est, Louis
Mountbatten. Pourtant ce n’est qu’en octobre que l’évacuation
des prisonniers japonais commence et que la Justice entame le
procès d’officiers japonais pour crimes de guerre et de ceux qui
ont collaboré avec les occupants nippons.
Antoine Lê (2nd B)
Reddition des forces britanniques aux Japonais le 15-02-42
Lectures ou sites internet recommandés :
Commence alors l’occupation japonaise de Singapour que les
Japonais vont renommer Syonan-to, (Lumière du Sud.). Juste
après la conquête de Singapour, ils ordonnent que tous les
hommes Chinois entre 18 et 50 ans se rendent dans des écoles
ou des commissariats pour y être interrogés. Ces hommes attendent alors leur tour durant des jours sans eau ni nourriture.
Après leur interrogatoire, les Japonais donnent un papier marqué d’un sceau prouvant que l’interrogé a subi cet interrogatoire, papier qu’il doit garder très soigneusement. Cependant,
plusieurs milliers de Chinois ne reçoivent jamais ce papier ; ils
sont emmenés secrètement sur la côte Est et sont exécutés froidement. Ainsi, plus de 5 000 Chinois présentés par le comman-
- Amy Chua, A picture history of Singapore, 3rd Edition, federal Publications, 2001
- http://en.wikipedia.org/wiki/history-of-singapore
- http://.country-studies.com/singapore/worldwarii.html
-6-
N°2
SINGAPOUR
Les réunions du FMI
et de la Banque
mondiale à Singapour
Décembre 2006
de Changi. Les autorités singapouriennes les ont arrêtés et interrogés alors qu’ils sont venus dans le seul but d’organiser une
conférence de presse pour Via Campesina. Les officiers ont seulement précisé qu’ils « obéissaient aux ordres », mais ceux-ci
venaient-ils vraiment du gouvernement de Singapour ?
Nombreux sont ceux à avoir critiqué le choix du FMI et de
la Banque mondiale, d’avoir accordé l’organisation de l’Assemblée à Singapour. Certains alter mondialistes pensent que ces
organisations en sont les principaux responsables et qu’ils ont
profité des lois singapouriennes. Le gouvernement défend son
action comme un moyen de protection face à la menace terroriste qui pèse sur l’île depuis la découverte d’un réseau terroriste de la Jemaah Islamiah en 2001. Il essayerait aussi d’éviter
des évènements comme ceux qui ont eu lieu à Seattle en 1999 et
à Prague en 2000, où les manifestations devenues violentes ont
provoqué la cessation des réunions.
L’Assemblée annuelle du Fond Monétaire International
(FMI) et de la Banque Mondiale a été organisée à Singapour,
la semaine du 14 au 20 septembre 2006. Cette institution des
Nations Unies a pour objectif d’améliorer le niveau de vie des
pays membres en assurant la stabilité du système financier international. La Banque mondiale lutte pour le développement
économique et contre la pauvreté. Pendant ces réunions annuelles, le futur économique, l’aide aux pays en développement
et d’autres questions économiques font objet de débats.
L’élection de Singapour comme ville hôte souligne l’importance de l’Asie dans l’économie planétaire et le dynamisme de
ce continent. Parmi les réformes mises en place lors des discussions qui ont eu lieu au Suntec Convention Center, il y a celle
d’une plus forte représentation des pays émergents. En effet,
aujourd’hui, la part de l’Asie dans les revenus globaux s’élève
à environ 40%, ce qui est conséquent par rapport aux 5% appartenant à l’Afrique. Beaucoup trouvent donc anormal que les
Etats-Unis et l’Europe dominent autant le système de vote et les
postes hauts placés du FMI.
Les réunions du FMI et de la Banque mondiale se sont toujours accompagnées de protestations de la part des organisations de sociétés civiles qui font souvent la une des médias.
Difficiles à mettre en place cette année car la loi singapourienne
interdit tout rassemblement de plus de cinq personnes dans les
lieux publics. Ces organisations non-gouvernementales (ONG)
manifestent contre des politiques de développement qu’elles
jugent imposées aux pays pauvres les moins avancés. En effet, ces derniers ont à l’Assemblée un moindre poids comparé
à celui des pays plus développés. Elles exigent aussi une croissance durable, qui aurait moins d’effets négatifs sur l’écologie
et le développement. Si le gouvernement refuse les manifestations dans les rues, il accorde aux manifestants une salle de 50
mètres carrés et a même prévu des panneaux pour qu’ils puissent écrire leurs messages. Néanmoins, les manifestants ont
l’obligation de ne porter aucune atteinte à l’ordre public et de
ne tenir aucun propos pouvant blesser les sensibilités religieuses, raciales ou ethniques. Certains activistes ont tout de même eu l’audace de défier les autorités singapouriennes. Le 16
septembre, l’opposant Chee Soon Juan a organisé une marche
pour la liberté d’expression et la justice sociale, mais la police
a réussi à l’en empêcher. « Ils savent que le monde les regarde.
C’est une facette de Singapour qu’ils ne veulent pas que le monde connaisse. Ils ne veulent pas que les gens sachent que nous
n’avons aucun droit à Singapour », déclare avec force cet opposant actif. Six autres dirigeants d’opposition ont également tenté de rassembler environ 200 partisans en direction du Suntec
Convention Center, mais ce fut sans succès.
Vue de nuit du Suntec Convention Center. Source : personales.unican.es
Les membres d’ONG pensent différemment. “Singapour montre sa face obscure, celle qui ne respecte pas les droits civils, qui
traite les gens comme des gosses”, s’exprime Walden Bello, directeur exécutif de Focus on the Global South. L’organisation
Amis de la Terre affirme que la société civile internationale “a
réagi avec aigreur” aux restrictions mises en place. En effet, celles-ci ne donnent pas une bonne image de Singapour, déjà réputée en dehors de ses frontières comme étant un pays restrictif
et autoritaire comme le disait l’activiste Chee Soon Juan. Même
le président de la Banque mondiale, Paul Wolfowitz a demandé
aux autorités singapouriennes de se montrer plus souples. Les
protestations anti-mondialistes ont donc été menées à Batam,
en Indonésie, île proche de Singapour.
Toutefois, les réunions ont été un succès pour les dirigeants
économiques, avec l’assistance record de plus de 20 000 participants. Sous la pression internationale, les autorités singapouriennes se sont montrées plus indulgentes à la dernière minute,
à la grande satisfaction des organisateurs.
Cristina de Zulueta,
Hanaë Monsaingeon (Tle ES)
Sources: Strait Times, Le Monde, International Herald Tribune,
Independent Media Center, www.imf.org, http://asia.news.yahoo.com,
http://infoblog.samizdat.net, Newsweek (25 septembre 06)
De plus, l’entrée sur le territoire singapourien a été interdite à 28 délégués d’ONG, ce chiffre étant finalement réduit à 5
individus. Deux activistes de la Fédération des Syndicats des
Paysans/Via Campesina, une organisation alter mondialiste,
n’ont même pas eu le temps de sortir de l’aéroport international
-7-
N°2
SINGAPOUR
Un mois d’octobre festif…
Décembre 2006
La communauté juive célèbre également deux fêtes importantes : Roch Hachana, le 22-23 septembre 2006 , le jour du
jugement divin ( le « nouvel an » juif) qui ouvre la période de
dix jours de pénitence. Cette fête est suivie de Yom Kippour (le
1 octobre 2006), le « Grand Pardon » , et l’on observe à cette
occasion un jeûne qui dure vingt-cinq heures, durant lesquelles
l’on prie avec ferveur. C’est la seule fête à avoir préséance sur le
Shabbat, qui est fêté tous les vendredis selon la coutume juive.
Singapour est une ville cosmopolite où se côtoient de nombreuses religions comme le bouddhisme, le confucianisme, l’islam, l’hindouisme, ou encore le christianisme et le judaïsme...
Dans un contexte où la confrontation idéologique mine les relations internationales, l’atmosphère de tolérance et d’harmonie qui règne dans l’île est remarquable. Ainsi, chaque religion
observe ses cultes et pratiques en toute liberté, et ce mois d’octobre s’annonce chargé en fêtes de toutes convictions qui se manifestent un peu partout dans la ville, notamment du côté des
quartiers typiques comme Chinatown ou Little India.
Une ambiance festive donc pour Singapour et ses habitants,
qui préparent ces célébrations avec ferveur ! Ce mois chargé en
festivités religieuses s’explique principalement par le hasard
des calendriers lunaire et solaire qui servent de référence dans
le choix des dates. Si l’on n’est pas croyant, cela reste un beau
spectacle pour les yeux.
Deepavali est une fête hindoue très importante qui a lieu entre octobre et novembre. Cette année, elle est célébrée le samedi
21 octobre 2006. Les temples de Little India sont décorés et illuminés. C’est la fête de la lumière, durant laquelle des lanternes
sont allumées, afin de remercier Krishna ( le dieu hindou) pour
la santé, la richesse, le savoir, la paix…Avant la fête, les croyants
prennent un bain d’huile pour se parfumer et se purifier. Cette
fête est un moyen de réunir toutes les générations et d’effacer
pour un moment les frontières sociales : qu’ils soient pauvres
ou riches, c’est la même ferveur qui anime les croyants.
Noemi Renevey (Tle L)
Les musulmans pratiquent en ce moment le mois de jeûne
qu’est le ramadan. Il se termine par une fête importante qui est
appelée Hari Raya Puasa (le mardi 24 octobre 2006). Durant ce
mois, les musulmans sont tenus de jeûner de l’aube au coucher
du soleil, de ne pas avoir de relations sexuelles, de ne pas fumer, de ne pas boire… Les préparatifs de la fête sont le plus souvent familiaux : les mères préparent de beaux habits, on décore
la maison, les plats traditionels se vendent en grande quantité
dans les bazars ( curry, beef rendang, et autres petits gâteaux à
l’ananas…)
Le jour de la fête, le jeûne est rompu aux alentours de 5h15
le matin, et les croyants se retrouvent à la mosquée pour prier,
remercier Allah et présenter leurs excuses aux plus âgés selon la coutume. Le soir, les familles acceuillent leurs proches
et s’échangent des présents, dans une ambiance festive et
familiale.
En direct de SINGAPOUR
Du 4 septembre au 12 novembre : la première Singapore biennale
(exposition d’art moderne et contemporain dans toute la Cité-Etat).
Du 14 au 20 septembre 2006 : assemblée annuelle du FMI et de la
Banque mondiale à Suntec City.
Pendant les mois de septembre et octobre, le «Haze» (brouillard de
pollution) a touché Singapour.
Du 30 septembre au 9 octobre : séjour de MM Lee à Paris pendant
lequel il a rencontré le Président Chirac.
Du 6 au 15 octobre : le 22ème festival du film français à Singapour.
Du 14 au 23 octobre 2006 : le 16ème Festival du film de l’Union
européenne.
Le samedi 21 octobre : Deepavali, la fête des lumières hindoues,
Le mardi 24 Octobre : Hari Raya Puasa, la fin du Ramadan.
Un festival plus culturel que religieux est fêté par la communauté chinoise à cette même période de l’année, le 6 octobre
selon le calendrier lunaire:le mooncake festival. Il qui tire son
origine d’un complot organisé sous la dynastie Yuan. En effet,
des révolutionnaires planifiaient d’usurper le trône, mais ils se
virent confrontés à un problème majeur : comment unifier le
peuple et l’inciter à se rebeller ? Un message fut passé dans les
mooncakes, « Rebellez-vous au quinzième jour de la huitième
lune ». Ainsi informé, le peuple se rebella et l’empereur fut déchu. Depuis ce jour, les mooncakes font partie intégrante du
festival d’automne, qui célèbre aussi les moissons.
En direct du LFS
Du 24 au 30 septembre 2006 : voyage des élèves de 4ème à Bintan
en Indonésie.
Visite du lycée le 10 octobre 2006 par M. l’Ambassadeur de France.
Semaine du 16 octobre 2006 : élections des délégués élèves pour les
classes du secondaire.
Chez les chrétiens catholiques, il y a la Toussaint que l’on fête
le 1er novembre, fête qui célèbre l’ensemble des saints reconnus
par l’église catholique romaine. Elle tire son origine de la fête
celtique du Samain, célébration païenne des défunts qui perdure longtemps après l’évangélisation de l’Irlande, de la Grande
Bretagne ou encore de la France. C’est un jour de congé durant
lequel les croyants se recueillent au cimetière. Ils fleurissent les
tombes de leurs défunts. Le 2 novembre il y a la fêtes des Ames
qui est associée à tous ceux qui sont morts et qui ne sont pas
saints !
D’autres informations sont disponibles sur le site :
www.lyceefrancais.edu.sg/
Page réalisée avec la participation de
Maximilien Delvallée (2nde B)
-8-
JAKARTA
N°2
Le Wayang golek,
outil de propagation de
l’islam en Indonésie
Décembre 2006
L’intégration des valeurs de l’islam
dans le Wayang golek
Le Wayang golek très répandu dans l’ouest de Java a des liens
incontestables dans la propagation de l’islam.
Tout d’abord les
marchands
musulmans
introduisent
un certain nombre de
leurs légendes populaires arabes écrites par
Harun Al-Rachid , calife Abbasside à Bagdad
(766-809). Celles-ci racontent seize histoires
dont le héros principal est le guerrier Amir
Hamzah, l’oncle du
prophète Mohammed.
Ces épopées décrivent les guerres menées contre différents
royaumes,
obligeant
les rois des royaumes
conquis à se convertir à
l’islam. Par la suite, ces Deux marionnettes de style Wayang
histoires seront utili- golek (DR)
sées pour relater l’expansion musulmane sur l’île de Java.
Le Wayang golek, est une marionnette en bois qui remonterait au 10ème siècle. Originaire du nord de Java, son aspect ludique ainsi que la conservation de son caractère sacré, en font
toujours sa grande popularité. Le Wayang golek, dont les récits ont relaté dans un premier temps la mythologie hindoue
(Mahabarata, Ramayana), a par la suite intégré les valeurs de
l’islam. En effet, lors de la poussée de l’islam dans l’archipel,
pendant les 15 ème et 16 ème siècles, le Wayang golek a été utilisé comme outil de propagande dans la diffusion des valeurs
islamiques.
De plus, il a joué un rôle très important dans la préservation
des différentes cultures qui ont traversées l’archipel indonésien, faisant de lui un sujet riche en héritage. C’est pourquoi, les
grands récits de l’époque hindoue sont encore très populaires
et les représentations de Wayang golek n’hésitent pas à mélanger les répertoires d’histoires traditionnelles à celles issues du
Moyen-Orient, montrant le syncrétisme qui règne sur l’île de
Java.
Plus tard, lorsque l’islam prit son essor en Indonésie, la représentation de Dieu et des humains fut interdite. Le théâtre
fut menacé. Le roi Raden Patah de Demak, un passionné du
Wayang se vit refuser par les chefs religieux le droit à ce type
de distraction. Le Wayang golek fut remplacé par le Wayang kulit purwa fait de cuir et qui mettait l’accent sur l’ombre et non
sur la figurine. (C’est un théâtre d’ombre qui se joue derrière un
drap blanc tendu)
La propagation de l’islam en Indonésie
L’islamisation de l’Indonésie du 13ème au 15ème siècle marque un tournant décisif dans l’histoire de l’archipel qui est
encore aujourd’hui resté fidèle en grande majorité à cette religion. Lentement et progressivement, l’islam va s’imposer dans
l’archipel.
Cette
conversion
s’est faite par le biais
des marchands musulmans. C’est au milieu
du 13ème siècle, avec
l’importante
poussée de l’islam en Inde,
que les souverains
Indonésiens commencent à adopter cette
nouvelle religion.
Ainsi, selon le récit traditionnel de l’islamisation de Java,
c’est par l’intermédiaire du wayang kulit que neuf saints musulmans, « les Wali Songo » envoyés par Allah auraient propagé
l’islam. Ils auraient introduit la proclamation de la foi musul-
La conversion à l’islam présente plusieurs
avantages pour les
royaumes de l’archipel.
Sur le plan commercial, cette adhésion leur
permet de s’intégrer au
réseau musulman, qui
Harun Al-Rachid (DR)
prend de l’importance.
Egalement, elle leur assure une protection contre deux puissances régionales particulièrement agressives : les Thaïs et le puissant royaume javanais de Majapahit qui est un empire fondé en
1293 et qui s’appuie sur un développement de l’agriculture et
du commerce.
Les 9 saints musulmans : les « Wali Songo » (DR)
mane et la lecture des prières coraniques dans les représentations des épopées indiennes du Ramayana et du Maha barata.
Cette version des faits expliquerait en partie le syncrétisme qui
-9-
JAKARTA
N°2
règne à Java.
Mais la popularité du Wayang golek et la passion de certains
rois pour le théâtre, vont éviter sa disparition et il sera alors
utilisé comme propagande pour diffuser les valeurs islamiques,
donnant naissance au Wayang golek menak.
Décembre 2006
Ce type de musique appartient à un registre musical complètement différent du gamelan traditionnel.
Cette différence se retrouve également dans l’environnement
du spectacle ; cadre décoratif plus sobre, ton plus grave. Le
spectacle débute systématiquement par une prière islamique :
le Bismillah.
De nos jours, le Wayang golek menak est encore joué dans
les régions de Cirebon et de Kebumen (centre de Java) et tend
à disparaître sur le reste de l’île sous la pression des religieux
islamiques.
Exemplaires de marionnettes noires (DR)
Progressivement, le Wayang golek menak est remplacé par le
Wayang golek cepak, qui intègre le répertoire issu du MoyenOrient avec les histoires traditionnelles du Wayang purwa
(wayang qui relate les épopées hindoues du Ramayana et du
Mahabarata).
Description du Wayang golek ménak
Le terme « ménak » vient du langage Kawi (le sanscrit de l’île)
et désigne les grands de ce monde.
C’est à Java Central et Est que les représentations de Wayang
golek puisent leurs sources d’inspiration dans les aventures des
ménak, dont la plus célèbre est celle d’Amir Hamzah. L’histoire
d’Amir Hamzah s’est répandue avec l’expansion musulmane
au 16ème siècle. Les principaux personnages mis en scène sont
les amis d’Amir : Umar Maya, Alam Daur, sa première femme
nommée Putri Muniggar, son beau-père Nursewan et les rois
de l’époque. Les références pré-musulmanes ne sont pas pour
autant exclues.
Le théâtre en lui-même subit quelques modifications.
Les marionnettes peuvent avoir un corps noir (une des couleurs de l’islam) ou crème, des vêtements plus sobres et des
coiffures simples. Le corps du couvre chef a souvent la forme
d’un fez agrémenté d’éléments de décorations.
Dans le wayang golek menak, les yeux ne sont pas stylisés
mais ouverts et vivants.
Aujourd’hui le Wayang golek menak, présente des marionnettes avec des visages proches de celui d’un être humain.
Le Wayang cepak est très populaire et il est pratiqué comme
divertissement lors d’évènements ou de cérémonies religieuses
(mariage, circoncision). A la fin de chaque représentation, le
dalang peut introduire une morale musulmane.
Des instruments nouveaux font aussi leur apparition dans le
gamelan (ensemble instrumental traditionnel indonésien qui
accompagne le théâtre du Wayang Golek). Ces instruments
sont utilisés pour les représentations en relation avec la religion
musulmane. On retrouve des instruments typiquement arabes comme le rebab, instrument emblématique de la musique
arabo-andalouse.
Priscilla et Jeromine Le Bret
(1ere ES – promotion 2005-2006)
Jean Baptiste Ricarrere
(1ere ES – promotion 2005-2006)
- 10 -
JAKARTA
N°2
La civilisation
disparue du Tambora
Décembre 2006
tenir au groupe des langues Mon-Khmer)
Des chercheurs américains de l’université de Rhode Island
en Caroline du Nord sous la direction du professeur Haraldur
Sigurdsson, et la Direction indonésienne de volcanologie ont
récemment entrepris des fouilles dans un ravin où des habitants locaux avaient trouvé des céramiques et des ossements.
Ils ont mis à jour les vestiges d’une maison, des poteries, des
objets en bronze et les os carbonisés de deux personnes, le tout
dans une couche de sédiment datant de l’éruption.
Le 10 avril 1815 l’explosion du gunung Tambora sur l’île de
Sumbawa devait à tout jamais enterrer ses habitants et par la
même occasion rayer de la carte la curieuse civilisation qui s’y
était développée.
On dénombrait dans toute la zone environ 83 000 morts.
L’éruption, au moins quatre fois plus puissante que celle du gunung Krakatoa en 1883, provoqua un refroidissement mondial.
Haraldur Sigurdsson pense prochainement pouvoir mettre
à jour l’ensemble du village, y compris un palais construit en
bois. Pour lui, l’ensemble des gens, leurs maisons et leur culture ont été figé dans le temps en 1815, faisant ainsi de la civilisation du Tambora, potentiellement, le Pompéi de l’Orient.
Certains restes, découverts lors des fouilles laissent penser que
les habitants de Tambora avaient des liens commerciaux avec
l’Indochine. Des céramiques identiques aux céramiques vietnamiennes ont été trouvées sur place.
Dans un prochain numéro d’Asia nous nous proposons de publier les comptes rendus des contacts que nous essayons d’établir avec l’équipe de chercheurs qui travaille sur place. Affaire
à suivre…
Yann Penduff (1ère S)
Localisation de l’île de Sumbawa et du Gunung Tambora
près Gunung Tambora, sur l’ile de Sumbawa, de Bali created
by PD NASA World Wind
Cette année 1815 est restée dans l’histoire comme « l’année
sans été ». Par exemple l’État du Maine au nord-est des ÉtatsUnis a connu des gelées en juin, juillet et août qui ont détruit les
récoltes. En France et en Allemagne, des cultures de raisin et de
maïs n’ont pas résisté, et des récoltes ont été retardées.
L’éruption du Tambora est tout à fait comparable avec celle
du Vésuve en 1822 mais en beaucoup plus forte.
Les volcanologues évaluent à 363 millions de tonnes le gaz
soufré rejeté dans l’atmosphère, ce qui en fait une des plus
violentes éruptions volcaniques jamais enregistrée dans
l’histoire.
L’explosion était telle que le
volcan a largement diminué en
taille, sa hauteur estimée avant
l’éruption était de 4000 mètres, alors qu’il ne mesure seulement aujourd’hui que 2850
mètres. Trace toujours visible
de cette éruption aujourd’hui,
il reste une caldeira de 6 kilomètres de diamètre et de 1100
mètres de profondeur.
Les céramiques sont identiques aux céramiques vietnamiennes - Photo Haraldur Sigurdsso
Gravure représentant l’éruption du Vésuve en 1822
V. Day & fils, in G. Poullet Scrope, Masson, 1864.
Depuis lors la civilisation du Tambora n’a cessé d’intriguer
les chercheurs, car la catastrophe a fait disparaître cette société peu de temps après que les Occidentaux aient découvert son
existence.
Les spécialistes estiment que 10.000 personnes vivaient
autour du volcan au moment du désastre.
Les récits des explorateurs néerlandais et britanniques l’ont
décrite au début du XIXe siècle, comme une société originale
parlant une langue en tout point différente des langues indonésiennes. (Certains avancent l’hypothèse qu’elle aurait pu appar-
Le professeur Haraldur Sigurdsson et son équipe en train de
fouiller - Photo Haraldur Sigurdsson
- 11 -
Ho Chi Minh-Ville
N°2
Visite de la résidence
du consul à Saigon
Décembre 2006
le lieu de résidence du Consul général. La maison a été entièrement rénovée en 2000. Nous sommes passés par un couloir
ouvert sur le jardin qui fait le tour de la maison.
Des vitrines présentent l’argenterie du consulat conservée
depuis les premières années de la colonisation (on peut voir
sur les différents objets les armes de Napoléon III). En arrivant
dans les cuisines, on remarque un escalier en métal qui provient
d’un bateau de la marine nationale ! On entre ensuite dans le
grand salon avec quelques œuvres d’art, des grands vases en céramique bleue et surtout, une immense laque sculptée rouge de
Nguyen Gia Tri, un des plus fameux artistes du genre… La visite
se poursuit dans la salle à manger principale qui peut recevoir
douze convives lors des réunions très importantes.
Entrée de la Résidence consulaire
A l’occasion des journées du Patrimoine, les classes de quatrième, de seconde et de première de l’Ecole française d’Ho Chi
Minh-Ville (Viêt-Nam) sont allées visiter la résidence du Consul
de France dans le quartier historique de l’ancienne Saigon. Ils
nous font découvrir un témoignage architectural du passé mais
aussi un bâtiment officiel de la France qui est toujours utilisé.
Une vue du grand salon
Là , il y a un très grand paravent derrière lequel nous sommes
passés. Suivent la petite salle à manger et le petit salon, des pièces plus tranquilles et très jolies avec du mobilier asiatique collecté il y a très longtemps par un professeur qui a tout donné au
consulat. Enfin, nous sommes sortis dans les jardins, très vastes
en plein cœur de la ville… ce qui est très rare ! Le consulat nous
a offert une glace près de la piscine pour terminer ce tour de la
Résidence.
Do Duc Hoang (4e)
avec l’aide de Ju Young Baek
et Laurenna Methais (2nde).
HISTOIRE
De Saigon à Ho Chi Minh-Ville
Occupée par les Nguyên annamites dès 1698, la ville de
Saigon fut investie par les troupes françaises de l’amiral
Rigault de Genouilly qui s’en emparèrent le 17 février 1859.
De 1887 à 1902, Saigon fut la capitale de l’Indochine française qui comprenait alors le Viêt-Nam actuel, le Cambodge et
le Laos. Après les accords de Genève en 1954 qui mettait fin
à la première guerre d’Indochine, Saigon devint la capitale
du Sud Viêt-Nam. Les troupes françaises évacuèrent définitivement la ville en 1956. Au cours de la seconde guerre d’Indochine (ou guerre du Viêt-Nam), Saigon fut le théâtre de
nombreux coups d’Etat, attentats et immolations volontaires
de bonzes qui manifestaient ainsi leur opposition au gouvernement pro-américain. Après la chute militaire du Sud-ViêtNam en 1975, Saigon fut renommé Ho Chi Minh-Ville et il fut
décidé que Hanoï serait la capitale du Viêt-Nam réunifié.
Une vue de l’arrière de la Résidence, depuis les jardins
Cette demeure, construite en 1872, a été attribuée au chef de
l’armée française présente dans la région, c’est-à-dire le commandant supérieur des troupes de Cochinchine. Durant toute
la durée de la colonisation (présence française), le commandant
en chef du contingent militaire français en Cochinchine y a habité. Après la guerre d’Indochine, la bâtisse est devenue la résidence de l’ambassadeur de France auprès de la République
du Sud Viêt-nam… mais après la réunification du Viêt-nam
en 1975, la fonction du bâtiment change encore pour devenir
- 12 -
Ho Chi Minh-Ville
N°2
INTERVIEW DE M. WARNERY,
CONSUL DE France
Décembre 2006
de l’importance de notre action dans ce pays) en liaison
avec le service de coopération et d’action culturelle, et un
volet économique (soutien aux entreprises françaises au
Viêt-nam) en liaison avec la mission économique.
Les consuls sont placés sous l’autorité de l’ambassadeur, qui est le chef de tous les fonctionnaires français
affectés dans le pays.
Après la visite du Consulat, les questions étaient également
nombreuses sur la fonction et le rôle du Consul. Nous avons
questionné l’intéressé pour qu’il nous en apprenne un peu plus
sur son métier.
- Monsieur Warnery, pouvez-vous vous présenter à nos
lecteurs?
Je suis un diplomate de 44 ans, affecté à Ho Chi MinhVille en qualité de consul général de France depuis deux
ans. Je vis au Viêt-nam avec ma femme, qui est enseignante, et nos quatre enfants. C’est ma première et peutêtre dernière expérience consulaire car les diplomates
ont vocation à servir en ambassade bilatérale (auprès
d’un pays), en délégation multilatérale (auprès d’une organisation internationale comme l’ONU ou l’Union européenne) ou dans un service de coopération et d’action
culturelle.
Monsieur Warnery,
Consul de France à Ho Chi Minh-Ville
- Quel est votre parcours?
Après des études de droit et de sciences politiques, j’ai
fait l’ENA. J’ai commencé ma carrière dans les services du Premier ministre avant de bifurquer vers le Quai
d’Orsay. Je m’y suis occupé de désarmement avant d’être
affecté à Zagreb à l’époque de la fin de la guerre et du processus de paix en ex-Yougoslavie. J’ai ensuite été nommé
à Paris pour m’occuper de la sécurité et de la protection
de Français à l’étranger puis au cabinet du ministre des
affaires étrangères à l’époque de Dominique de Villepin.
Quand celui-ci a changé de portefeuille ministériel, j’ai
été affecté à Saigon.
- Comment devient-on consul?
En intégrant le ministère des affaires étrangères par
concours lorsque l’on devient consul de carrière, c’est à
dire fonctionnaire affecté dans un pays étranger pour une
période de 3 ou 4 ans. Les consuls honoraires, en revanche, ne sont pas fonctionnaires (ils sont souvent hommes
d’affaires) et assistent le consul dans des villes de la circonscription éloignées du consulat. Nous n’en avons pas
au Viêt-nam mais on pourrait en imaginer à Can Tho, par
exemple.
- Quel est le rôle du consul?
Propos recueillis par
Roxanne Michaudel, (4e),
d’après les interrogations de la classe.
La mission du consul consiste à apporter un service public et à défendre les intérêts des Français à l’étranger.
Le volet strictement consulaire de cette mission va d’un
service administratif classique comparable à celui apporté par les mairies en France (délivrance de papiers
d’identité, état-civil, aide sociale, bourses scolaires, organisation des élections...) à la protection consulaire apportée aux prisonniers, à l’aide aux familles venues au
Viêt-nam adopter un enfant, à la délivrance des visas aux
ressortissants vietnamiens désirant venir en France.
A côté de ce volet consulaire, il y a dans les consulats
situés en dehors de la capitale du pays (ce qui est donc
le cas au Viêt-nam puisque la capitale est Hanoï et que le
consulat est à Saigon), un rôle politique (contact avec les
autorités locales, en l’occurrence les comités populaires
des provinces du sud), un volet de coopération et d’action culturelle (très important au Viêt-nam compte tenu
Le drapeau rouge du Viêt-Nam était déjà celui du Vietminh
en lutte contre les Japonais durant la Seconde Guerre
mondiale.
- 13 -
Ho Chi Minh-Ville
N°2
Décembre 2006
A la découverte des
tunnels de Cuchi !
L’IDECAF,
la médiathèque de Saïgon
Les tunnels de Cuchi ont été construits à la fin des années
1940, ils se situent à 35 km au Nord de Saïgon. Ces tunnels sont
très longs, plus de 40 km mais leur hauteur n’excède jamais un
mètre vingt pour une largeur de 80 cm.
Voici une médiathèque pas comme une autre ! Il s’agit de la
médiathèque de l’Idécaf (l’Institut D’Échanges Culturels Avec
la France). Elle se situe au Viêt-Nam, à Ho-Chi-Minh Ville.
Contrairement à beaucoup de centres de français, il ne dépends
pas du gouvernement français mais du Viêt-nam.
L’Idécaf a été fondé en 1982. L’institut a pour mission première d’enseigner le français et de mettre en œuvre des activités
franco-vietnamiennes dans le domaine culturel. Il se nommait
auparavant “Institut Français de Saigon” et dépendait plus largement de l’Ambassade de France au Viêt-nam. Placé ensuite
sous la direction du Ministère des Affaires Etrangères du Viêtnam, il prend alors son nouveau nom. Après des années d’efforts, l’Idécaf a inauguré sa nouvelle médiathèque il y a quelques
mois ! Elle est aménagée dans un espace de plus de 800 m2.
C’est aujourd’hui parmi les plus importants centres de ressources francophones en Asie du Sud-Est. Elle propose une
collection renouvelée de plus de 20 000 documents multi -supports (dont 600 CD- audio, 100 cédéroms et 300 DVD). Nous,
les élèves, nous y allons souvent pour regarder des films français. Cette médiathèque est aussi le lieu pour les programmes
d’animations (ateliers de création), de rencontres (lectures,
conférences, café littéraires) et de grands rendez-vous du livre,
de la musique et du cinéma.
Un guide de Cuchi montre l’entrée d’un tunnel
Ces constructions ont joué un grand rôle pendant la guerre du Viêt-nam; elles permettaient aux Vietnamiens du Nord
de se défendre contre les attaques aériennes des Américains
mais aussi de contrôler des zones proches du front. Les communications étaient ainsi facilitées même lorsque les soldats
étaient isolés dans des zones américaines ou sud-vietnamiennes. Dans les années 1965, les Viet-cong pouvaient ainsi livrer
des attaques surprises et s’évaporer sans laisser de traces. Les
Américains décidèrent alors de frapper fort et transformèrent
la zone de Cuchi en un terrible champ de bataille, restée par
la suite « la région la plus bombardée, gazée, défoliée et dévastée » ; on surnomme cette zone le « Triangle de fer ». Les
Américains déversèrent des défoliants comme « l’agent orange
» sur les rizières, ils rasèrent une énorme superficie de jungle et
évacuèrent les villages. Quelques mois plus tard, ils arrosèrent
la région de Napalm. Rien n’y a fait…
Très souvent, les Américains ne pouvaient pas rentrer dans
les tunnels pour une simple histoire de corpulence… et ils lâchèrent des chiens. Les Viet-congs ont alors fait preuve de malice en mettant du poivre sur leur chemin des animaux et en se
lavant avec du savon américain, parfois même en revêtant les
uniformes des prisonniers pour tromper l’odorat des chiens !
Vue intérieure de l’IDECAF
La médiathèque se compose de :
Ce n’est qu’à la fin des années 1960, à force d’acharnement
que les réussirent à détruire une grande partie des tunnels, en
faisant appel aux B52 (énormes avions bombardiers)…Il était
trop tard d’un point de vue tactique puisque après la fameuse offensive du Têt 1967, le retrait des troupes se préparait déjà… La victoire des tunnels de Cuchi a coûté cher… La vie des
soldats y était très pénible et seuls 6.000 des 16.000 combattants survécurent. Les villages du district de Cuchi ont, encore
aujourd’hui, droits à de nombreux honneurs de la part du gouvernement qui les a déclaré « Villages héroïques ».
► Une grande salle de lecture
Un lieu où, comme son nom l’indique, on lit.
► Le « Pôle Image »
Un espace de ressources spécialisées sur l’image avec une salle de projection, un espace de lecture et un espace dédié à l’exposition de photographies.
► Un Espace jeunesse
Lieu connu de tous les jeunes où il y a des bandes dessinées
Bertrand de Montalembert (4e B)
- 14 -
Ho Chi Minh-Ville
N°2
Décembre 2006
mais aussi des romans, des magazines, etc.
Qu’est-ce qui vous plait dans ce métier ?
► Un Espace pédagogique et de recherche
Un espace pour les chercheurs de toutes les disciplines qui
y trouvent des dictionnaires spécialisés et des ouvrages de recherche (médecine, géographie, histoire, économie, sociologie,
science et technologie…).
C’est rencontrer un public, pas assez nombreux mais
diversifié, composé de jeunes, d’adultes, d’employés et de
retraités. C’est la volonté de donner le goût de lire, de faire partager ses coups de coeur, ses découvertes, de faire
connaître le bonheur de l’écriture par des rondes de livres, des lectures, des présentations d’auteurs.
Quels sont vos projets ?
Accomplir le grand projet de renouvellement de la bibliothèque de l’Idécaf qui a commencé depuis 2005
et mettre en œuvre la bibliothèque numérique sur
l’Indochine.
Un espace propice au travail et aux échanges
Plus personnellement, quels sont vos romans préférés ? Vos
films préférés ?
Voici quelques chiffres:
1.666 : le nombre de documents didactiques (pour enseigner
ou pour apprendre)
4.545 : le nombre de nouveautés reçues au début de 2006
23.000 : le nombre de prêts depuis le début de cette année
jusqu’à aujourd’hui
Mes romans préférés : It happened to Nancy, Souvenir
du Vietnam de Daniel Steel, Les vacances de Nicolas de
Sempé mais aussi Harry Potter de J.K. Rowling, les nouvelles de Nguyen Ngoc Tu,... Mes films préférés : Rain
Man (Oscar 1989 ; avec les acteurs : Dustin Hoffman,
Tom Cruise), L’amant de Jean-Jacques Arnaud, Cánh
dong hoang de Hông Sen (Lotus d’or du Festival film
du Viêt-nam en 1980. Médaille d’or du festival film de
Moscou en 1981) !
INTERVIEW DE
LA RESPONSABLE DE L’IDECAF
Chu Quang Thy Anne,
Letellier Rambert
et Verstrate Edward (5eme)
Nous avons rencontré la responsable de la médiathèque, Mme Vũ Thi My Hanh, qui a accepté de répondre à nos
questions.
En direct du Viêt-nam
Depuis combien de temps êtes-vous responsable de l’Idecaf ?
Les 18 et 19 novembre dernier, Hanoï accueillait le quatorzième sommet de l’APEC (Asia-Pacific Economic Cooperation)
sur le thème «Vers une communauté dynamique, pour le développement durable et la prospérité». Les dirigeants des pays
de la zone ont discuté de deux sujets principaux : promotion
du commerce et de l’investissement dans un monde plein de
changements ; facteurs principaux pour assurer le dynamisme,
la croissance et le développement durable au sein de l’APEC.
Après ces très sérieuses discussions, une «photo de famille» a
été prise de tous les dirigeants, en tenue traditionnelle vietnamienne: l’ao dai - prononcez «ao zai» - (photo ci-dessous).
Je suis responsable de l’Institut D’Échanges Culturels
Avec la France depuis 1 an.
En quoi consiste votre métier ?
Les activités des bibliothécaires peuvent être réparties
en 5 grands ensembles de métiers. Il s’agit des métiers
liés au public (accueil, orientation), aux collections (sélection, acquisitions, catalogue, indexation, développement
et gestion des documents) à l’animation (organisation
d’activités de valorisation des collections et services) et
à la formation ainsi qu’à l’étude et à la recherche (organisation d’activités et de formation pour d’autres bibliothécaires, mise en œuvre et exploitation d’enquêtes sur
les publics) et enfin à la conduite de projet et du service
(conception et mise en oeuvre de projets, direction d’un
service, etc).
- 15 -
N°2
HONG-KONG
Une nouvelle impulsion
Décembre 2006
dues représentées, mais aussi la littérature et l’ethnologie. C’est
pourquoi, si les deux premieres disciplines restent essentielles,
d’autres aspects de la Chine contemporaine ne sont pas laissés
pour compte. Les champs d’études sont renouvelés au fur et à
mesure que l’effectif du centre se transforme, permettant à celui-ci de changer perpétuellement de points de vue.
au Centre d’Etudes Français sur la Chine
Contemporaine
La récente nomination de M. Huchet à la direction du
Centre d’Etudes Français sur la Chine contemporaine nous a
incité à lui solliciter une entrevue. Cet entretien nous a permis de préciser son parcours universitaire, les différents objectifs du CEFC, et enfin d’avoir un aperçu des orientations
que le centre va suivre sous sa direction.
Un autre but du CEFC est de nouer des contacts entre les
milieux universitaires Chinois et Français : par exemple, une
bourse de 1 000 000 HK$ (soit 101000 €), sera répartie entre
quatre équipes franco-chinoises, dans le cadre d’un concours
que le CEFC organise.
L’étude de la Chine n’était pas une vocation pour M. Huchet :
en effet, rien ne le prédestinait à étudier la Chine après son DEA
de sciences économiques. Mais une rencontre fortuite entre son
directeur de thèse et un professeur de Chinois va le décider à
partir étudier en Chine dans le cadre d’une bourse.
A ce rôle de passerelle entre les mondes universitaires chinois
et français, s’ajoute une coopération active avec le ministère des
affaires étrangères, qui, par l’intermédiaire du consulat, peut
demander au centre de répondre à une question précise sur la
Chine contemporaine.
L’arrivée d’un nouveau directeur est souvent synonyme de
changement : ce dernier est en effet choisi à partir des projets
qu’il entend réaliser une fois à la direction du centre. Les nouvelles orientations du CEFC que M. Huchet entend réaliser portent à la fois sur la revue et sur le centre lui-même.
De 1987 à 1991, M. Huchet eut à apprendre le Chinois (qu’il
ne parlait pas du tout auparavant), et à effectuer des recherches pour sa thèse portant sur les transferts de technologies effectués en Chine Populaire. Après l’avoir terminée, il partit de
Pékin pour le Japon, en tant que chercheur à la maison FrancoJaponaise (un centre de recherches similaire au CEFC) avec
pour thème les investissements japonais en Chine. Enfin, de
1997 à 2001, M. Huchet fut chercheur au CEFC, avant de repartir pour la France, en tant que maître de conférence à Rennes
(en économie) tout en donnant parfois des cours à Langues
O’. En septembre 2006, M. Huchet prend la succession de M.
Guiheux au poste de directeur du CEFC.
Premièrement, le bimestriel Perspectives Chinoise pourrait
devenir une publication trimestrielle, afin de publier des numéros en phase avec l’actualité tout en restant académique. Par
exemple, à partir de janvier 2007, des thèmes tel que l’environnement en Chine, le bilan de 10 années de rétrocession à HongKong ou encore le 17eme congrès du Parti Communiste Chinois
pourraient être abordés au fil des numéros.
De plus, si le centre dispose déjà d’une antenne à Taïpeï de
deux chercheurs, l’un des objectifs du directeur est d’avoir une
plus grande ouverture sur la Chine continentale, en ouvrant
peut-être des activités à Pékin ou à Shanghaï. Ainsi, le centre
pourrait profiter de la qualité du monde universitaire Chinois,
et organiser des conférences dans ces villes. Toutefois, les sujets
sensibles seraient toujours traités à Hong-Kong.
Ces changements, encore à un stade embryonnaire (cela ne
fait que 3 semaines que M. Huchet est arrivé), ont été initiés par
le nouveau directeur. A ces objectifs s’ajoutent bien sûr des tâches administratives, mais aussi un travail de recherches, tout
comme les autres membres du CEFC. Bien sûr, ces projets font
encore l’objet de débats, et pourraient donc être modifiés dans
les mois à venir.
Grégoire Labarre,
Nans-Sébastien Poirot (Tle ES-L)
Monsieur Huchet nous a accueillis dans son nouveau bureau
du CEFC à Hong Kong.
Lien :
Centres d’Etudes Français sur la Chine Contemporaine :
http://www.cefc.com.hk/
Le CEFC a plusieurs objectifs : tout d’abord, c’est un centre qui acceuille des chercheurs pour une durée de 3 à 4 ans.
Pendant cet intervalle de temps, ils développent des thèmes
(selon leurs études), qu’ils choisissent de publier, soit dans des
livres, soit par l’intermédiaire de Perspectives Chinoises. Le
CEFC est surtout connu pour cette revue, car à l’inverse d’autre
centres, il édite ou dirige peu d’ouvrages : chaque centre a ses
spécifités, mais publie toujours ses travaux de recherches, que
se soit par l’intermédiaire de livres ou de revues.
Les huit chercheurs du CEFC ont tous un cursus universitaire différent : ainsi, l’économie et la politique sont bien enten- 16 -
BANGKOK
N°2
LES 60 ans de règne
DU roi de Thaïlande
Décembre 2006
Muay Thai :
La boxe des Rois
Nous sommes Vendredi soir , il est 6h30, nous avons acheté
nos tickets à 120 baths pour assister à une séance de combats
de Muay Thai au stade de Lumphini. Nous entrons dans l’arène
où se déroulent les combats et nous nous installons à mi-hauteur dans les gradins. En bas les paris vont de bon train allant
de sommes modestes à des enjeux assez élevés. Enfin le bruit
est interrompu par l’arrivée des combattants. Ils montent sur
le ring couvert de toile de 5 a 7 mètres de côté, vêtus seulement
d’un short et de leurs gants. Ils ont posé sur leur tête la coiffure
sacrée le « monkon » qui honore leurs entraîneurs et les forces
spirituelles et qui devra être retiré après le rituel qui précède
chaque match.
La fête des soixante ans de règne du Roi Rama IX, appelé encore Bhumibol Adulyadej, est exceptionnelle ! C’est actuellement
le plus long règne du monde !
Plus d’un million de Thaïlandais
se sont réunis devant le palais
royal, le lundi 9 juin 2006, pour
rendre hommage à leur roi. Tous
les princes et rois sont venus du
monde entier pour assister aux
cérémonies. Les Thaïlandais
portaient le tee-shirt jaune, symbole de la couleur du roi, couleur
du lundi jour de sa naissance.
Le pays respecte et vénère beauEmblème royal avec la si- coup son roi qui est comme un
demi-dieu pour les Thaïlandais.
gnature du souverain
Il ne faut jamais dire de mal de
Sa Majesté le roi Rama IX qui fait le bien pour son peuple.
Après le « Wai Kru » la prière à genoux et la danse autour du
ring, le combat commence. Les boxeurs de ce soir font partie
de la catégorie poids Mi-moyens qui va d’environ 61 kg à 66 kg
(il existe en tout 8 catégories de poids vérifiées avant chaque
combat). En observant leurs gestes, on peut voir que les combattants utilisent aussi bien les poings, les pieds, les coudes et
les genoux. Leurs coups sont précis, puissants et rapides; en effet les 2 juges attribuent des points aux combattants pour ces
aspects de leur performance ainsi que pour leur habileté à la
défense et leur agressivité à l’attaque afin de les départager à la
fin du combat. Le match se déroule en 5 reprises de 3 minutes
séparées par 2 minutes de pause.
Elsa Arnaud,
Camille Zuckmeyer (6ème C)
Le Roi BHUMIBOL ADULYADEJ
Le Roi de Thaïlande s’appelle Bhumibol Adulyadej ou Rama
IX. Il est né le 5 décembre 1927, à Cambridge (Massachusetts)
aux Etats-Unis. Il a suivi ses études à Lausanne en Suisse, c’est
pour cela qu’il parle le français. Il monte sur le trône le 5 mai
1950 pour succeder à son frère Rama VIII. Il est le souverain,
le chef de l’Etat
et le protecteur
des religions,
il est marié à la
Reine
Sirikit
Kitiyakorn ; ils
ont quatre enfants. Il se déplace dans toutes les régions de
Thaïlande pour
aider les plus pauvres : c’est le
roi le plus vénéré
de Thaïlande.
Le
peuple
Thaïlandais
adore son roi et
le reste de la
famille
royale,
plusieurs
fêtes célèbrent le
roi : le 5 décembre qui est le
jour de sa nais- Des portraits du roi sont sance et le 5 mai
qui correspond visibles partout dans le au jour de son
couronnement pays
Vue du ring depuis la salle
A la fin du match, les juges et l’arbitre déclarent les vainqueurs grâce aux points, à cause d’un K.O. ou d’un K.O. technique (impossibilité pour un joueur de reprendre le combat).
A l’origine, le Muay Thai était une technique de combat utilisée par les rois qui s’est transmise ensuite aux militaires et qui
est devenue à la fin un sport à part entière, présent partout dans
le monde et qui possède même ses propres compétitions mondiales... la soirée fur pleine de rebondissements.
Thanawat Bremard, Marco Subbachi (6ème C)
Leket Heras-Gomez, Clement Vavasseur,
Anthony Ky, Leonard Lasquier (2nde B)
- 17 -
N°2
BANGKOK
Décembre 2006
Le coup d’Etat
militaire en Thaïlande
La nuit du 19 septembre semblait être une nuit comme les
autres dans Bangkok, la capitale de la Thaïlande. Pourtant, vers
21 heures, des régiments de l’armée thaïlandaise font leur entrée dans le nord de Bangkok et se positionnent sur tous les
points stratégiques de la ville comme l’aéroport, les ponts ainsi
que le siège du gouvernement.
Soldats de l’armée thaïlandaise arborant la couleur jaune,
couleur de fidélité au roi (photo C.Pellequer)
Le 22 Septembre 2006
Les militaires qui ont pris le pouvoir en Thaïlande ont désigné une commission de neuf personnes chargée d’enquêter sur
les pratiques de corruption présumées.
Le 25 Septembre 2006
Une liste de quatre candidats au poste de premier ministre
circule. Le plus pressenti serait, selon la presse thaïe, Supachai
Panitchpakdi, ancien directeur de l’OMC en Thaïlande,
aujourd’hui président de la Conférence des Nations Unies sur le
Commerce et le Développement (CNUCED).
Chars devant le Parlement thaïlandais à Bangkok (photo
C.Pellequer)
Le 1er Octobre 2006
Près de deux semaines après le coup d’État, la Thaïlande
amorce une autre période de transition. D’abord, le général à
la retraite Surayud Chulanont, 63 ans, devient le 24ème premier ministre du pays. M. Surayud était conseiller du roi depuis 2003. Il avait été nommé à ce poste après un conflit avec
M. Thaksin.
Le général Sonthi Boonyartshin déclare peu de temps après
à la télévision qu’il a décidé de renverser le régime en place. «
Je suis celui qui a décidé d’organiser ce coup d’Etat. Personne
ne m’a soutenu » déclare-t-il mettant en avant comme raisons
de l’action de l’armée les troubles dans le sud du pays et la corruption. Au Palais royal, le souverain vénéré par le peuple semble favorable à cette prise du pouvoir ainsi qu’une majorité de
la population d’après les sondages (85%). Ce coup d’Etat n’a
engendré aucune victime, ni aucune conséquence sur la vie
quotidienne.
Pierre Francois Martin, Gabriel Lubeigt,
Guillaume Jeandenand, Mélanie Bonnaud,
Clara Del Corso, Mathilde Gaudin,
Fanny Roisné (1ère ES)
Dans l’attente d’une nouvelle Constitution et d’élections futures, les militaires contrôlent la Thaïlande. Sans prendre position face à ce premier coup d’Etat intervenu depuis 15 ans
de démocratie, voici un rappel des onze jours qui ont suivi cet
événement, avec des photographies prises par des élèves du
Lycée :
Le 19 Septembre 2006
Des forces militaires s’emparent du siège du gouvernement.
De New York, où il assiste à l’Assemblée générale des Nations
Unies, le Premier ministre thaïlandais Thaksin, décrète l’état
d’urgence. Ses ordres ne sont pas exécutés en Thaïlande où la
télévision annonce qu’une Commission dirigée par les chefs de
la police et de l’armée contrôle le pays. M. Thaksin décide de
rester en exil à Londres.
Le 20 Septembre 2006
Peu de voix s’élèvent en Thaïlande pour regretter la prise du
pouvoir par les militaires. Les généraux promettent un gouvernement civil dans quinze jours et des élections dans un an.
Char dans les rues de Bangkok (photo C.Pellequer)
Le 21 Septembre 2006
L’opposition thaïlandaise réclame la tenue d’élections dans
un délai de six mois.
- 18 -
BANGKOK
N°2
Souvenirs du pays aux
mille éléphants
Décembre 2006
petites pirogues à moteur, admirant les berges cultivées ou sablonneuses. Parfois nos bateliers avaient l’esprit compétitif et
des bateaux en doublaient d’autres. Nous nous sommes même
arrêtés sur des dunes de sable où nous avons eu droit à la photo
souvenir et à la compagnie de buffles ! Et certains d’entre nous
en ont même profité pour se baigner, quoi de plus relaxant que
de se laisser emporter par le courant, sauf quand il s’agit de le
remonter pour regagner les bateaux !
Au mois de mars 2006, MM. Courtine et Marechalen, professeurs d’histoire-géographie et de physique-chimie au
Lycée français international de Bangkok, ont emmené les
27 élèves de la classe de Seconde dans un voyage d’une semaine au Laos. Le but de ce voyage était, entre autres, l’étude du barrage en construction « Nam Theung 2 », situé dans
la région de Nakai, et la visite du Laos du Sud. Voici le récit
de cette découverte du « pays aux mille éléphants » - ancien
nom du Laos - par une des élèves ayant participé à ce voyage
épique.
Après 12 heures de bus nous étions arrivés à Nakhom Phanom,
une ville située sur le Mékong. Après un réveil assez matinal et
peu d’heures de sommeil, malgré le couvre-feu imposé par nos
professeurs, nous avons quitté les lieux et marché le long du
fleuve en traînant nos bagages sur quelques 3 kms, avant de traverser le fleuve en bateau pour gagner le point d’immigration
laotien. Nous avons été pris en charge par une équipe d’EDF qui
parrainait une partie de notre voyage et qui avait mis à notre
service une dizaine de 4x4 pour notre transport à travers la région de Thakek. La multitude de véhicules nous donnait un air
de convoi exceptionnel, ce qui était assez amusant !
Vue partielle des travaux sur le plateau
Dans la région des karsts, l’action de l’eau sur les roches a formé des grottes ou des dolines. Cette étape nous a donc permis de
découvrir des grottes dont le relief a rendu notre ascension difficile, ce qui présentait néanmoins un certain charme. Certaines
offraient des reflets magiques et un instant de fraîcheur.
Le barrage situé sur le plateau de Nakkai devrait être mis en
œuvre en 2009. Un beau défi ce projet : 39 mètres de haut, un
réservoir de 450 km2, une hauteur de chute de 350 m pour générer 6000 GW/an.
Un « challenge » liant contraintes et enjeux : 40% du plateau
submergé et 17 villages engloutis, déplacement de population,
impact sur la flore et la faune et la pêche, mais constructions de
fermes et de maisons pour les habitants, d’écoles et de dispensaires, la production apportera 1/5 du budget laotien de quoi
financer d’autres projets et de créer des emplois.
La vaste étendue des travaux nous a fait comprendre l’importance du projet.
Entrée de grotte
Les filles ont été obligées de mettre des sarongs pour entrer
dans la grotte « aux mille Bouddhas ». Certaines statues y ont
été cachées durant des siècles et ne sont accessibles qu’en période sèche, ce qui a certainement permis leur conservation
étonnante, surtout quand on sait que ces représentations de
Bouddha datent du 13e siècle.
Le chantier du barrage
Le lendemain a été consacré à un dernier aperçu de Thakek,
ancienne ville coloniale française, dont le nom signifie « point
d’amarrage des hôtes », en référence aux navires de commerce
étrangers : visite du Vat Sikhotabong (18e siècle), petite balade au marché local Tat Lak Sawng, aux curiosités colorées et
La région de Khammouane est un paradis pour les amoureux
de la nature : karsts (labyrinthes de calcaire érodé), balades paresseuses sur les rivières façonnées au cours du temps.
Nous avons ainsi eu la possibilité de faire des balades sur de
- 19 -
N°2
BANGKOK
où nous avons trouvé des baguettes françaises et acheté divers
souvenirs.
Décembre 2006
Le passage de la frontière thaïlandaise s’est fait en bateau. En
revanche, notre moyen de transport vers l’aéroport était un tuk
tuk (d’une contenance de dix personnes) ou « skylab ». Nous
étions de retour à Bangkok, deux heures après, avec plein d’histoires à raconter et de merveilleux souvenirs.
Aude Lahalle (1ère S)
Suvarnabhumi,
nouvel aéroport
de Bangkok
Le nouvel aéroport de Bangkok, capitale du royaume de Thaïlande,
appelé Suvarnabhumi, a ouvert ses portes le 28 septembre 2006.
Construit afin de remplacer l’ancien aéroport et pour permettre à la
Thaïlande d’accueillir le nouvel A 380, le futur avion géant d’Airbus, il
monopolise désormais tous les vols au départ et à l’arrivée sur Bangkok.
Don Muang, l’ancien aéroport, conserve à présent des fonctions militaires et gouvernementales.
La grotte des Bouddhas, un sanctuaire souterrain
La veille, le voyage s’est terminé par une soirée dans une «
boîte » dans laquelle tout le monde a dansé, même nos profs !
Là, on a fêté l’anniversaire de Thibault avec un gros gâteau et
…. de l’eau !
Une des structures futuristes : le hall d’accueil
Notre groupe devant un stupa du Laos
Bien plus vaste que l’ancien aéroport, il possède la tour de contrôle
la plus haute du monde, ainsi qu’un terminal principal, long d’un kilomètre et bondé de boutiques duty free. Nécessité absolue du fait du
climat, cet aéroport moderne, est équipé d’un système de climatisation
très élaboré. Par ailleurs, son architecte a mis en place une structure
autonettoyante circulaire. Pour ce qui est des avions, il existe deux pistes parallèles, longues respectivement de 4 et 3,7km.
L’aéroport peut également gérer 76 vols par heure. On estime à 45
millions le nombre de passagers attendus par an et à 100 millions lorsque sa construction sera complètement achevée.
Suvarnabhumi connait toutefois quelques problèmes d’organisation,
notamment pour les bagages des passagers ou en ce qui concerne le retard d’un grand nombre de vols. Mais la situation s’améliore progressivement. Grâce à un plus grand nombre d’avions atterrissant sur les
pistes de ce nouvel aéroport, la Thaïlande espère bien dépasser son chiffre d’affaires actuel dans le domaine du tourisme. Avec Suvarnabhumi,
voilà donc une avancée technologique importante pour le pays et une
source de devises étrangères accrue dans le futur.
Anaïs Auber, Sophie Brenny, Estelle Lassus,
Stanley Nosten, Margot Tendil (2nde B)
A bord des Tuk Tuk
- 20 -