l`église du monastère de la Visitation

Transcription

l`église du monastère de la Visitation
L’église du monastère de la Visitation
le côté culturel et un signe de foi
Architecte, Jean-François Reyff
Sculpteur, Jean-Jacques Reyff
CONSTRUCTION
25 mai 1653 : pose la 1ère pierre.
16 juillet 1656 : consécration de l’église.
Construite pour les sœurs de la Visitation mais aussi PAR elles. Les pierres furent
extraites de la carrière de molasse ouverte dans les falaises : 6 religieuses marchaient
dans une roue afin de lever les matériaux de la Sarine. 6 autres criblaient le sable et
portaient les cailloux nécessaires aux maçons, 2 autres, avec l’aide d’un seul ouvrier
assurèrent le moulage des voûtes.
1970-1971 : restauration par les sœurs.
STYLE
RENAISSANCE : le plan centré à 4 absides en forme de croix grecque
GOTHIQUE : les voûtes à nervures
BAROQUE : la façade incurvée
QUELQUES ELEMENTS
Un Groupe
Visitation
sculpté
de
la
au-dessus de l’entrée, côté extérieur.
L’oeuvre de Jean-Jacques Reyff
frère de l’architecte, s’inscrit en
pendant au grand tableau de la
Visitation au-dessus du maître autel,
copie (XVIIème)
de celui de
Sebastiano del Piombo (1485-1547)
qui se trouve au Louvre.
le dallage
4 cœurs autour de la croix,
8 autres,
plus grands sur le pourtour,
a été retrouvé lors de la restauration
de 1971.
Il est une œuvre originale
et unique en Suisse.
Pour la créer J-F Reyff s’inspire de
l’emblème de le Visitation :
le cœur transpercé de flèches et
entouré de la couronne d’épines.
Essayez de suivre les dessins et entrelacs, vous tournerez sans fin. Expression
artistique de la foi de St François de Sales, Fondateur de la Visitation qui dit
« l’amour est mouvement ». Pas moyen de sortir de l’amour que Dieu a pour nous !
La coupole
tout en haut du lanternon :
peinture représentant
Dieu le Père, Créateur,
source de la Vie
et de la Lumière.
Quand le regard se détache de cette représentation et redescend sur terre, il trouve,
toujours au centre, la croix du Christ. A mi-chemin entre ciel et terre, au dessus du
tabernacle, se trouve la colombe, l’Esprit Saint, l’Esprit du père et du fils, qui est
actif, à la création, à l’incarnation et à la rédemption. Ainsi notre église se veut
trinitaire.
Le tabernacle du
maître-autel
est en poirier peint
avec appliques
d’argent,
œuvre de J-F Reyff.
Offert en 1658,
vendu au XIXe
siècle
et racheté en 1901.
Le scagliola
peinture sous le maîtreautel
vient du Tessin,
date du 17è siècle
et a été installé à la
restauration par le
Service des biens
culturels.
Les 2 autels
latéraux
sont surmontés d’un
triangle, symbole de
la Trinité, dans
lequel est inséré un
œil, le regard de
Dieu qui englobe
toute la création.
Ce regard ne nous
lâche pas ! Il n’est
pas inquisiteur mais
protecteur ; je ne
suis jamais seul (e).
Le regard aimant de
Dieu m’accompagne
partout, où que
j’aille, quoi que je
fasse… !
Les tableaux sont tous en lien avec la spiritualité de la Visitation
Chapelle centrale
Le tableau de la Visitation
au-dessus du maître autel
date de 1650 ou 1653.
Il est une copie de celui de
Sebastiano del Piombo
(1485-1547)
dont l’original est au Louvre,
à Paris.
La Visitation! L’Evangéliste Luc
nous dit que Marie enceinte de
Jésus s’en va visiter sa vieille
cousine Elisabeth, enceinte de
Jean-Baptiste. Si François de Sales nous a mises sous ce nom en 1610 c’est
qu’il signifie tout le mystère de la rencontre de Dieu et de l’homme, tel
qu’il se passe en Marie. C’est Dieu qui vient vers l’homme. La Visitation ?
C’est d’abord se laisser visiter par Dieu. Il fait le premier pas, il vient vers
nous et trouve sa joie parmi nous, « Il se réjouit, il danse et crie de joie, à
cause de toi » écrit le prophète Sophonie au chapitre 3.
Saint Luc rapporte dans son Evangile la rencontre de deux femmes enceinte :
Elisabeth et Marie. Elles savent que la vie est l’œuvre de Dieu, et la joie est leur
action de grâce. Jean-Baptiste en sa mère tressaille : il reconnaît en l’enfant caché
en Marie, Jésus, le Sauveur.
En toute rencontre humaine savons-nous reconnaître la présence de Dieu à l’œuvre
en l’autre et tressaillir de joie, quelles que soient les situations parfois humainement
impossibles ?
Chapelle de droite
présentation des Fondateurs de la
Visitation,
François de Sales (1567-1622),
évêque de Genève exilé à Annecy à
cause de la réforme
et Jeanne de Chantal (1572-1641),
jeune veuve et mère de 4 enfants.
L’un et l’autre à côté du Christ en
croix. Date, 1667.
Auteur inconnu
La passion du Christ est très présente dans la spiritualité salésienne. Non
comme un souvenir de souffrance mais comme une certitude d’amour.
Dieu-père nous a aimés jusqu’à nous donner son Fils. Et ce Fils a accepté
la mort imposée par les hommes pour rejoindre l’homme jusqu’au fond de
sa souffrance et de sa misère.
C’est donc une croix qui ne répugne pas ; on peut s’y appuyer comme le
font les 1ères visitandines représentées sur le tableau.
Les fleurs symbolisent les vertus de charité, d’humilité envers Dieu, de
douceur envers le prochain, de simplicité …que François de Sales désirait
nous voir vivre.
Chapelle de gauche
François de Sales avait compris tout l’amour que recèle le cœur de Dieu.
Quand il nous donne comme emblème le cœur percé d’une flèche, c’est
bien ce qu’il veut exprimer.
50 ans après sa mort, une visitandine de Paray-le-Monial, sainte
Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690), est en prière devant le Saint
Sacrement. Le Christ la visite et lui révèle son cœur, un cœur entouré de
flammes: l’amour est un feu dévorant.
Ce tableau de 1864 est d’Antoine de Gottrau.
Le message du tableau ? Au cœur de la Trinité, bat un cœur d’homme,
celui du Christ Jésus, homme et Dieu, un cœur blessé d’amour pour tout
homme, toute femme, tout enfant.
L’orgue
tout comme celui de la cathédrale,
est d’Aloys Mooser
et date de 1826.
Il a été restauré à la façon
primitive.
La grille
était à l’origine incurvée. Les deux battants ont été redressés lors le
l’installation de la tribune et de l’orgue. Le couronnement de la grille a été
reconstitué à partir de la croix retrouvée au cimetière de la communauté.
Les parties plates de la grille allient la fantaisie à un symbolisme
audacieux. Des gnomes rougeoyants évocateurs du feu purificateur. Plus
haut, des dauphins plongeant rappellent l’eau qui durcit le fer.
L'AUTEL, L’AMBON,
LE PORTE-CIERGE PASCAL ET LE SIEGE DU CELEBRANT,
Sculpteur, Roger Gerster
Oeuvre de Roger Gerster, elle est réalisée pour le 24 janvier 2010,
solennité de Saint François de Sales ouvrant l’année jubilaire du 4ème
centenaire de l’Ordre et 375 d’existence du monastère.
En bronze oxydé brut et en bronze poli, matériau noble sans être luxueux,
le bronze permet une création sans armature, simple, unique et une à
l’image de Dieu. Dans toute l’œuvre il y a du bronze poli comme dans tout
humain il y a la marque de Dieu.
L’autel
en forme d’amande reprend un élément du dallage.
Le bronze poli s’installe dans une œuvre oxydée :
Dieu, par l’incarnation du Verbe, vient à la rencontre de l’homme. Et
l’homme est rencontré dans tout ce qu’il est et vit.
« Je suis venu pour que les hommes aient la vie et la vie en abondance »
dit Jésus le Christ (Jn 10,10). Le bronze oxydé est mis en valeur par le
bronze poli. Et tout est accueilli pour être reflété dans le bronze poli.
Au centre, un petit carré découpé, le reliquaire. Enchâssées dans ‘un
sépulcre en étain, scellé du sceau de l’évêché les reliques des saints
François de Sales, Jeanne de Chantal, Margurite-Marie Alacoque,
Gabriella et ses sœurs visitandines martyres de la guerre d’Espagne,
Nicolas de Flue, Pierre Canisius et la bienheureuse Marguerite Bays ainsi
qu’un billet signé par toutes les visitandines vivant en ce lieu en cette
année 2010.
L’ambon
dans sa partie
‘soutien’ est en
bronze oxydé la face
qui porte la Bible,
Parole de Dieu, est
toute polie. Ainsi
toute la luminosité
est renvoyée en
pleine figure du
lecteur ou de la
lectrice !
Recevoir La Parole
de Dieu en pleine
figure, en être
transformé pour la
laisser transparaître
dans ce que nous
sommes et vivons !
Le porte-cierge
pascal
avec sa face oxydée
et sa face polie
supporte le Cierge
pascal, symbole du
Christ Lumière et
Vie et Résurrection.
Allumé durant tout le
temps pascal, aux
grands passages de
nos vies humaines,
du baptême à la
sépulture.
Le siège
du célébrant
à la fois présent et en
retrait pour laisser
toute la place à
l’autel.
Il soutient le prêtre,
humain fragile mais
investi de la
présence agissante
du Christ.
A nouveau bronze
oxydé et bronze
poli.
François
de Sales
Joseph
Paul
patronnes de Fribourg
***
Barbe
Catherine d’Alexandrie
Jude
Jean
Simon
Vincent de Paul
Anne
***
André
Jean Baptiste
Les statues
Joachim
Pierre
Augustin
François Xavier
Entrée/Eingang
* Les statues polychromées sont taillées dans un unique tronc d’arbre. Elles sont de JeanJacques Reyff et datent de 1680.
François de Sales et Augustin sont du début du XVIIIème.
* Les autres de moindre valeur datent de 1825 et sont peut-être de Matthieu Ferrière SAUF…
* Joseph et Jean-Baptiste qui sont vraiment très faibles sur le plan artistique et datent de 1865.
Toute l’église est animée
par la présence des
Saints de tous les
temps liés au Christ :
- parents de Marie ***
-époux de Marie et ‘père
adoptif’ de Jésus
-précurseur du Christ
-apôtres
-docteurs de l’Eglise
-missionnaire
-prêtre, ami de pauvres
Les saintes et les saints
sont des hommes et des
femmes comme nous : ils
ont décidé de vivre à
fonds de l’amour du
Christ. Hommes et
femmes heureux!
Non pas sans épreuves
et souffrances mais
heureux au plus profond
d’eux-mêmes.
Voilà pourquoi ils nous
fascinent.