« On parle plus des Bulls à Chicago que du Canadien à Montréal »

Transcription

« On parle plus des Bulls à Chicago que du Canadien à Montréal »
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DANS LA NFL
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LA NBA EN ACTION
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« On parle plus des Bulls à Chicago
que du Canadien à Montréal »
collaboration
spéciale
CHICAGO
Steve DeBerg, sans emploi depuis mardi.
Montana à
Taylor chez
l'infirmerie,
l'acupuncteur
M A R I O SIMMRD
Presse
Canadienne
• Le quart-arrière Steve DeBerg était jusqu'à cette semaine le joueur le plus âgé de
la NFL, à 39 ans. Mardi, les
Buccaneers de Tampa Bay
l'ont remercié, à sa 17e saison dans la NFL.
Les retours au jeu de Joe
Montana et Lawrence Taylor
devaient être les «success stories» de la saison 1993. À ce
jour les deux joueurs défraient plutôt la chronique
médicale. S'il existait une gérontologie du football, elle
concluerait que des joueurs
dans la trentaine avancée,
même les plus doués, feraient
mieux d'oublier un retour
après une absence prolongée.
Montana n'avait pas joué
régulièrement depuis 1990
avant de tenter un retour cette saison dans l'uniforme des
Chiefs de Kansas City, à l'âge
de 37 ans. Dimanche dernier
il a aggravé une blessure
musculaire à la cuisse sans
qu'aucun joueur adverse ne
lui touche, Jusqu'ici cette saison Montana n'a joué que
dans 14 quarts sur 28; il n'a
complété que deux des cinq
matches qu'il a commencés.
Dans la nuit qui a précédé
le match de dimanche contre
les Dolphins à Miami, Montana se tordait de douleur
dans sa chambre d'hôtel entre quatre et cinq heures. Un
membre de l'organisation
des Chiefs a confirmé que le
vétéran quart-arrière avait
évacué deux pierres aux reins
par voies urinaires.
Taylor, âgé de 34 ans, est
en danger de perdre son poste de régulier au sein de la
défensive, d e s . Q i p p d e Ne.w
York. Il traîne depuis le djé:
»
.
but de la saison une élongation musculaire à la cuisse
qui le ralentit considérablement. Il n'a réussi que trois
sacs du quart cette saison, lui
qui jusqu'à la semaine dernière était le meneur dans la
NFL avec 129 sacs et demi en
carrière (Reggie White l'a
maintenant devancé).
L'entraîneur-chef D a n
Reeves l'a avisé de céder sa
place dans la formation de
départ s'il n'est pas en mesure d'aider l'équipe. Taylor,
qui jusqu'à ce jour n'avait jamais eu à se soucier de sa
condition physique et trouvait chaque année le moyen:
de rater le camp d'entraînement, a décidé de s'en remettre à l'acupuncture pour guérir sa cuisse.
Taylor avait raté la majeure partie de la saison dernière en raison d'une rupture du
tendon d'Achille. 11 prendra
sa retraite à la fin de la présente saison.
Comme ces releveurs gauchers du baseball qui s'accrochent et rebondissent d'une
équipe à l'autre, DeBerg garde l'espoir qu'une équipe
quelque part aura besoin
d'un quart-arrière d'expérience comme réserviste.
11 n'a plus de bras depuis
au moins deux ans, mais certains entraîneurs-chefs pourraient l'embaucher pour son
intelligence du jeu, son influence auprès des jeunes
joueurs.
«Avec toutes les blessures
qui surviennent aux quartsarrière, je suis confiant que
Steve se trouvera du travail
avec une autre équipe comme quart réserviste», a dit
l'entraîneur-chef des Buccaneers, Sam Wyche, qui a pris
Ja décision d ^ c h i ç ^ n ^
congédier Un bon ami: '
• La nouvelle saison de la National Basketball Association
commence ce soir dans divers
stades à travers les États-Unis.
Cette saison sera bien différente, surtout à cause de l'absence
de la super-vedette Michael Jordan, l'ancien numéro 23 des
Bulls de Chicago aue certains
ont appelé le meilleur athlète
de l'histoire.
À Chicago, bien qu'on regrette la retraite de Jordan, les fanatiques des Bulls s'attendent
quand même à beaucoup de
leur équipe dans la 28e saison
de son existence. À Chicago,
avec ou sans Jordan, les Bulls
sont adorés. Leurs trois championnats consécutifs ont fait vibrer de fierté cette agglomération de plus de 7 m i l l i o n s
d'âmes au bord du lac Michigan. Car les Bulls, comme les
Canadiens de Montréal, sont
une des rares équipes professionnelles qui représentent
vraiment une ville.
«Les Bulls ont un très bon
rapport avec leur ville», dit Michael Jordan va manquer aux fanatiques des Bulls
Sara Kalstone, directrice des
services communautaires des jouent. Mais au stade, presque sion de la NBA jusqu'à ToronBulls. «Nous —les Bulls— pen- tous les spectateurs sont des to, on pourrait penser que
sons que nous avons une res- blancs. »
Montréal peut aussi rêver
ponsabilité envers les gens de
Ruskin a ajouté qu'il pense d'avoir un jour sa propre équipe
Chicago. Nous avons l'impresNBA. La bonne réputation
sion que nous devons quelque que les Bulls ne font pas assez sportive de Montréal, des Canachose aux fanatiques. Après pour la ville. Le nouveau stade diens, et du Forum est bien contout, ils ont rempli notre stade. qui sera bientôt construit, dit-il, nue, même par des non-québéEn plus, les joueurs sentent ne bénéficiera qu'à quelques cois comme Kalstone et Ruskin.
qu'ils sont des modèles pour les personnes.
L'impact des Bulls ne se meMais Hémond, qui a vécu des
jeunes. Ils veulent rendre au public le respect qui leur a été sure pas seulement au niveau deux côtés de la frontière, penéconomique, social ou dans le se qu'il y aurait des problèmes
donné.»
Kalstone a énuméré les pro- classement de la NBA. L'effet pour une éauipe NBA à Montjets communautaires que les de l'équipe se ressent au niveau réal. Il a souligné les différences
Bulls patronnent ou organisent, psychologique, dans la vie quo- entre Toronto et Montréal.
«À Toronto, il sont derrière
y compris: billets gratuits pour tidienne de l'agglomération.
Louis-Philippe
Hémond,
venu
à
leurs équipes à 100 p. cent. Ce
les jeunes de familles à bas revenu, programmes de santé Chicago de Montréal il y a trois qui risque d'arriver à Montréal,
c'est que si l'équipe ne gagne
dans les écoles, bourses univer- ans, l'a remarqué.
«Des gens auxquels on ne pas, les gens n'iront pas. Ça sesitaires, et le grand projet, la réparation des terrains de basket- s'attendrait pas à ce qu'ils rait comme les Expos. En plus,
ball endommagés à Chicago. soient des fanatiques suivent les comme il n'y a pas énormément
Les Bulls ont déjà dépensé Bulls, dit Hémond. On parle de Québécois qui jouent au bas800000 $ en quatre ans pour plus des Bulls à Chicago que du ketball, ça pourrait causer des
restaurer 140 terrains où les Canadien à Montréal. Les Bulls problèmes. »
occupent une place beaucoup
Jordan du futur s'entraînent.
Si une éauipe de Toronto enplus
importante
dans
la
constre à la NBA, tôt ou tard on parS'il y a un problème pour les
Bulls. c'est l'inégalité qui existe cience publique. Le fanatisme lera de la possibilité d'une équià Chicago entre les noirs qui est plus important ici. L'adhé- pe à Montréal. Mais ce jour-là,
n'ont pas les moyens d'assister rence aux Bulls est presque au moins pour l'instant, semble
bien lointain. Les fanatiques de
aux parties et les blancs des fau- comme une religion.»
Hémond dit qu'il a adoré le basketball québécois vont debourgs qui peuvent se payer des
places. Pour James Ruskin, ha- match des Bulls auquel il a as- voir se contenter de parties télévisées, transmises par satellite
bitant de Chicago depuis 32 ans sisté la saison dernière.
« Entre les périodes, c'était un depuis les États-Unis.
et fanatique inconditionnel des
Mais dans les villes de la NBA
Bulls depuis environ dix ans, il vrai party. Les Bulls impliquent
plus les spectateurs qu'au Fo- comme Chicago, la saison est à
s'agit d'une véritable injustice.
«Ce sont les riches qui vont rum. 11 y a beaucoup plus d'am- l'immédiat. Dans la Ville des*aux parties, dit Ruskin. Les gens biance, c'est plus bruyant. Le Vents, on sent la saison des
que tu vois au stade, ils ne vi- Forum est plus tranquille, un Bulls approcher comme on sent
vent pas à Chicago, ils vivent peu plus civilisé... il y a même venir l'hiver. Ce soir, on oubliedans les faubourgs... Tu sais, des fanatiques d'autres équipes. ra les Blackhawks et les Bears
pour soutenir l'équipe qui a
N9A, ç'.est, la Ne- Rien de ça au Stadium.»
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I n y a presque que des noirs c\u\ les à Montréal? Avec l'expan- Basketball : les Bulls.

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