DOSSIER DE PRESSE - imageSingulières

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DOSSIER DE PRESSE - imageSingulières
DOSSIER DE PRESSE
L’ÉDITO DU DIRECTEUR ARTISTIQUE
Cinq ans ce n’est pas un anniversaire. Pas une date à cocher, simplement une fierté, celle d’avoir passé un
cap ! ImageSingulières s’est inscrit dans le paysage photographique en surmontant les obstacles et malgré
ses moyens limités veut continuer à être ambitieux pour proposer une programmation inédite.
Le monde est en fusion : guerres sans fin, explosions sociales, mafias, révolutions et parfois, au milieu de
ce magma, de trop rares bonnes nouvelles. Le rôle des photographes devient alors crucial, ils ont parmi
d’autres la lourde tâche d’écrire la mémoire de ces temps tourmentés. Il est important pour nous de leur
donner un écho, et de défendre leurs points de vue.
En 2013 nous avons donné carte blanche à Cédric Gerbehaye pour le sixième livre de la collection
ImageSingulières. Un retour au noir et blanc et un changement d’éditeur. Le Bec en l’Air sera notre nouveau
compagnon de route. Cédric, en habitué des reportages au long cours, s’est glissé dans son rôle de résident
avec toujours la même implication, le même désir de comprendre et d’analyser avant de photographier.
Roger Ballen, photographe américain installé depuis trente ans en Afrique du Sud, montrera à la Maison de
l’Image Documentaire des images inédites d’“Outland”, son travail sur les populations blanches déshéritées
de Johannesburg.
Claire Martin, jeune australienne de Perth, propose trois séries sur des communautés marginalisées aux
Etats-Unis, au Canada et en Australie, tandis que Martin Bogren a partagé l’ennui des ados du sud de la
Suède pour une fureur de vivre où les vieilles Volvo tiennent la vedette.
Au CRAC, la Méditerranée sera à l’honneur avec “So blue, so blue” de Ad van Denderen imposante somme
sur l’ensemble des pays riverains de la grande bleue...
Eugenia Maximova, et ses étonnants cimetières hérités de l’ex-URSS, et Adam Panczuk avec “In the rythm
of the land” sur la paysannerie polonaise proposent deux écritures distinctes venues de l’Est.
Une thématique sur le désert construite autour du film “Territoire perdu” de Pierre-Yves Vandeweerd,
avec le trop méconnu travail de Hugues de Wurstemberger sur le peuple sahraoui en lutte, les portraits
en majesté des rebelles tibestis de Marie-Laure de Decker et les images historiques (et panoramiques) du
studio Léon & Lévy.
“By numbers” une exposition collective sur les dérives du système de fichage anthropométrique imaginé par
Bertillon avec les images du bagne, de la grande terreur stalinienne, du génocide des Kmehrs ,de la Shoah
et celles des indiens Yanomani par la célèbre photographe brésilienne Claudia Andujar.
Comme à l’habitude, trois soirées de projection. La première sera consacrée au sport. Avec une rétrospective
du Tour de France avant-guerre et les précieuses archives de Roger-Viollet. Christian Caujolle sera en charge
de la deuxième soirée pour un hommage à Gabriele Basilico qui aurait dû être notre invité en résidence
cette année. Picturetank viendra fêter ses 10 ans pour la troisième et dernière soirée, dont une partie sera
consacrée à Éric Bouvet, rescapé de la grande époque des agences.
« Emmène-moi au bout du monde » disait Blaise Cendrars dans son roman éponyme. C’est ce que
nous tenterons de faire avec la complicité des photographes invités à Sète pour cette cinquième édition
d’ImageSingulières.
Gilles FAVIER
Directeur artistique d’ImageSingulières
est organisé par
en partenariat avec
L’ÉDITO DU MAIRE
Sète, par son caractère méditerranéen initie une politique culturelle originale, diverse, nourrie de toutes les
origines de sa population. La musique, le spectacle vivant, les arts plastiques, l’art contemporain, font se
rencontrer public comme artistes dans une communion culturelle reflet de l’identité sétoise. Depuis cinq
ans maintenant, avec l’association CéTàVOIR, la ville a ouvert la brèche sur la photographie documentaire en
s’associant pleinement à la création du festival ImageSingulières qui connaît d’année en année, un succès
grandissant touchant un large public venu de la France entière et même au-delà.
Une fois de plus, je remercie vivement les dirigeants du festival, Gilles Favier et Valérie Laquittant, qui avec
la complicité de Christian Caujolle réalisent à chaque édition un travail exemplaire avec le soutien sans faille
de toute une équipes de bénévoles, amoureux de la photographie, sans lesquels rien ne serait possible.
Chaque édition de ce festival a été une belle réussite. Expositions originales, découvertes de lieux insolites,
rencontres enrichissantes et débats de grande qualité ont attiré à Sète de nombreux visiteurs ce qui nous
prouve une fois encore que la culture, au-delà de ses missions essentielles, est un vrai moteur de l’économie
locale.
Cette année encore, ImageSingulières va se faire l’écho de tout ce qui se passe dans le Monde, car la
photographie demeure le témoin privilégié de nombreuses douleurs et misères. Heureusement le travail
de certains photographes, témoignages parfois drôles et légers, apportent une touche différente dans
l’ensemble de la programmation, à l’image de cette évocation du Tour de France d’avant-guerre qui sera
programmée cette année. Une quinzaine d’expositions, des projections, des échanges, des ateliers nous
seront proposés, le tout avec la convivialité et le sens de l’accueil dont toute l’équipe sait faire preuve.
Nous attendons à chaque édition le fruit du travail du résident. Cédric Gerbehaye sera le sixième à participer
aux éditions, “made in Sète”, offrant à son tour un autre regard sur la ville. Il sera passionnant d’apprécier
à la Chapelle du Quartier Haut la vision de Sète et des sétois de ce photographe belge qui a fait de la
photographie documentaire un véritable outil d’analyse et de compréhension des interrogations essentielles
que posent certains conflits mondiaux.
La suite du festival va nous entraîner dans un véritable périple au travers des continents, en traversant bien
sûr « notre votre vieille Europe ». Gilles Favier se plaît à évoquer la personnalité de Blaise Cendrars pour
parler du festival… Il est vrai qu’à l’image de ce “bourlingueur” infatigable, auteur de L’Or et de Rhum,
ImageSingulières prend plaisir à nous faire visiter les confins du Monde.
François COMMEINHES
Maire de Sète
Conseiller général de l’Hérault
LA PROGRAMMATION 2013
> Cédric GERBEHAYE
> Martin BOGREN
> Roger BALLEN
> Adam PANCZUK
> Claire MARTIN
> Eugenia MAXIMOVA
> Ad VAN DENDEREN
> Thomas VANDEN DRIESSCHE
> Gianni CIPRIANO
> Pierre-Yves VANDEWEERD
> Hugues DE WURSTEMBERGER
> Moyse LÉON et Georges LÉVY
> Marie-Laure DE DECKER
> Ferhat BOUDA
> SAHEL DIGITAL ART
> EXPOSITION COLLECTIVE “BY NUMBERS”
> SOIRÉES DE PROJECTION
> AUTRES TEMPS FORTS
LES ÉDITIONS D’IMAGESINGULIÈRES
10 mai 2009 - Sète
#1 30 AVRIL > 10 MAI 2009
13 278 visites
RENDEZ-VOUS
www.imagesingulieres.com
PHOTOGRAPHIQUE
30 avril
PHOTOGRAPHES EXPOSÉS :
© Bertrand Meunier - Tendance Floue
ALAIN BIZOS / ERNEST COLE / RENA EFFENDI / SOHRAB HURA / STEEVE IUNCKER / JENS OLOF LASTHEIN /
MARKET PHOTO WORKSHOP / GABRIEL MARTINEZ / BERTRAND MEUNIER / ANNE REARICK / ALI TAPTIK /
GUY TILLIM
imageSingulières
#2
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RENDEZ-VOUS PHOTOGRAPHIQUE SÈTE 2010
13 > 30 MAI 2010
39 042 visites
13 >30 MAI 2010
Voir avec le regard de l'autre
SNCF
Logotype version Quadri
27/03/2009
82, bd des Batignolles - 75017 Paris - FRANCE
Tél. : +33 (0)1 53 42 35 35 / Fax : +33 (0)1 42 94 06 78
Web : www.carrenoir.com
RÉFÉRENCES COULEUR
K 100%
DÉGRADÉ CMY
photographie © Juliana Beasley
PHOTOGRAPHES EXPOSÉS :
MICHAEL ACKERMAN / CHRISTOPHER ANDERSON / JULIANA BEASLEY / DOMINIQUE DELPOUX / JACOB
HOLDT / GLEB KOSORUKOV / YOHANNE LAMOULÈRE / RAJAK OHANIAN / ELSA ET NICOLAS QUINETTE /
THIBAULT STIPAL / TAROOP & GLABEL / PIETER TEN HOOPEN / LARS TUNBJÖRK / JACQUES WINDENBERGER
#3
03 > 19 JUIN 2011
45 608 visites
PHOTOGRAPHES EXPOSÉS :
LETIZIA BATTAGLIA / STEPHAN BIASCAMANO / ANDRÉ CERVERA / ELISABETH COSIMI / BRUCE GILDEN /
STANISLAS GUIGUI / CHRISTIAN POVEDA / VALERIO SPADA / DIEGO LEVY / LUDOVIC CARÈME / JUAN MANUEL
CASTRO PRIETO / RICKY DÁVILA / GEORGE GEORGIOU / MARC GOUBY / NADJA GROUX / DOROTHEA LANGE /
NICOLA LO CALZO / OLIVIER MIRGUET / JÜRGEN NEFZGER / TENDANCE FLOUE / VANESSA WINSHIP
#4 17 MAI > 03 JUIN 2012
47 141 visites
PHOTOGRAPHES EXPOSÉS :
Tél. : 04 67 74 16 43
SNCF
Logotype version Quadri
27/03/2009
82, bd des Batignolles - 75017 Paris - FRANCE
Tél. : +33 (0)1 53 42 35 35 / Fax : +33 (0)1 42 94 06 78
Web : www.carrenoir.com
RÉFÉRENCES COULEUR
K 100%
DÉGRADÉ CMY
CHRISTOPHER ANDERSON / ALBERT & VERZONE / TOM WOOD / JULES-ÉDOUARD MOUSTIC / SEBASTIAN
LISTE / RAFAEL TROBAT / PATRICK BARD / VLADIMIR VASILEV ET LÉO DELAFONTAINE / STEPHAN
VANFLETEREN / GILLES CARON / JAN BANNING / ANSEL ADAMS / BRUNO BOUDJELAL / OMAR D. / KATIA
KAMELI / MARC RIBOUD / LÉON GIMPEL
// RÉSIDENCE
SÈTE #13 / L’EXPO
CÉDRIC GERBEHAYE
AGENCE VU’ / BELGIQUE
Il est le sixième photographe invité en résidence à Sète. Pas si facile de
passer après les autres, sans leur emboîter forcément le regard ! Mais
Cédric Gerbehaye, certes plus habitué aux zones de conflits qu’aux
villes de bord de mer, sait provoquer les rencontres utiles à sa quête ou
plutôt son “en-quête”, car il s’impose avant toute chose un vrai travail
de journaliste. Il y a pour lui la nécessité vitale de comprendre, avant
de photographier. Le portrait sans concession qu’il nous dresse de Sète
est l’affirmation d’un point de vue. Sète n’est plus alors la villégiature
attendue, elle est bien plus que cela : une ville rude et solaire et
tellement humaine.
Ce sera pour ce livre un retour au noir et blanc et à une Sète bien plus
“sociale” que l’an dernier, quand Christopher Anderson avait mis la ville
en triptyques et en couleurs. Et aussi la démonstration de la diversité des
approches qui font la richesse de la collection ImageSingulières.
LE PHOTOGRAPHE
© Cédric Gerbehaye / Agence VU’
Né en Belgique et membre de l’agence VU’, Cédric Gerbehaye est
journaliste de formation. La photographie s’est imposée à lui comme
une forme d’écriture qu’il a commencé à pratiquer en 2002, lorsqu’il
choisit de travailler sur le conflit israélo-palestinien. Un travail qu’il a
prolongé par la suite en effectuant plusieurs séjours dans les territoires
palestiniens et en Israël. Il s’est également intéressé à la question
kurde tant en Turquie qu’en Irak. Il se rend ensuite au Burundi et
en République centrafricaine et commence sa série de reportages en
République Démocratique du Congo. Depuis juillet 2010, il s’intéresse
plus particulièrement au Sud Soudan.
www.agencevu.com
SÈTE #13 / LE LIVRE
CÉDRIC GERBEHAYE
LE BEC EN L’AIR ÉDITIONS
En 2008, CéTàVOIR a donné naissance à une collection de livres de
photographie consacrée aux résidences qu’elle organise.
Sète devient ainsi peu à peu un “laboratoire” de la photographie
documentaire contemporaine.
Cette année le Bec en l’Air éditions sera notre co-éditeur.“Sète #13”,
le livre sortira en librairie en mai 2013. Il sera disponible à la boutique
du festival.
expositions
© Cédric Gerbehaye / Agence VU’
www.becair.com
96 pages / 20x24 cm
Français - English
25 € TTC
À commander bientôt sur :
www.la-mid.fr/editions.php
SÈTE #13 / L’EXPO
CÉDRIC GERBEHAYE
AGENCE VU’ / BELGIQUE
Sète en hiver.
La vue est ample, large. L’espace à la fois immense et bouché sur lequel, du blanc au noir le plus profond, toutes les nuances de gris se
déclinent pour installer les matières dans la structure imparable des lignes de fuite. Sur la droite le triangle qui correspond au haut mur
arrêtant les embruns occupe exactement le même espace que la roche sur laquelle avance le photographe. Droit devant, au point précis où
la perspective fait se jointer les lignes, le phare sert d’axe au regard et l’installe. La masse grise de mer et de ciel ainsi délimitée dans le cadre
est envahie par un vol d’oiseaux, noirs parce qu’en contrejour. Comme en négatif.
C’est Sète en hiver. Sète en noir et blanc telle que l’a vue Cédric Gerbehaye. Sète comme une découverte en terre inconnue pour celui qui
nous a davantage habitués aux travaux au long cours loin, en Palestine ou au Congo, pour des travaux ambitieux documentant des univers
en crise en proie à leur histoire. Sète comme un retour vers l’Europe, vers des racines aussi, Sète comme une pause dans le travail entrepris
en Belgique, pour la première fois, chez lui après avoir passé tant de temps ailleurs.
Sète – comme tous les travaux antérieurs – se retrouve cadrée au plus près, au plus précis, on dirait au scalpel si l’on ne craignait de laisser
croire qu’il y a là quelque chose de froid, de sec. La redoutable acuité du regard se nuance en effet des vibrations de la lumière d’hiver, qui
révèle sans exalter, qui module sans caresser. Pas de bavardage, de verbiage, de joliesses ou de tentative de narration, d’explication, aucun
carnet de route. Le contraire, en somme de ces grands ensembles entrepris après un énorme travail de documentation sur les enjeux socio
politiques, sur la façon dont l’histoire traverse le présent. Non, il s’agit d’arpenter, de voir, de donner à voir ce que l’on a perçu, croisé et vu.
D’espérer que la rigueur permettra de donner à tout cela une consistance. De documenter au vrai sens du terme, en assumant l’impossibilité
à être « objectif » ou exhaustif autant qu’en revendiquant l’envie de se confronter à un inconnu si proche comme à des inconnus qui nous
sont contemporains.
Les portraits stricts, ceux qui s’affirment dans la verticalité, apparaissent comme les piliers d’un parcours qui, même s’il se donne les
pistes de la pêche ou de l’immigration, est en attente des images. Car ces portraits, francs, directs, qui osent la proximité et obligent à une
confrontation aussi directe que dénuée d’animosité pratiquent la retenue comme mode de respect. Tenir la distance et laisser passer le
regard, le soutenir de près, l’accepter dans le rectangle impeccable sans déranger ni être dérangé, ne porter aucun jugement, ne se laisser
aller à aucune lecture psychologique, à aucun romantisme, continuer à documenter, tel devient le propos.
Etrangement, ces portraits disent de façon encore plus claire que les images prises sur le vif quel est le sens de l’ensemble, ce qu’est la
démarche adoptée, là où se trouve l’enjeu. Il s’agit de ne rien dissimuler, finalement, de la position du photographe, à tous les sens du
terme. Extérieur, élément introduit dans un monde qu’il ignore et ne veut pas perturber par sa présence, il sait tenir sa place, tenir la
distance, respectueuse, modeste finalement, en évitant de nous entrainer dans des interprétations. Il nous renvoie directement au constat.
Pas du réel, de sa mise en forme. Et, parce qu’il est seul maître à bord, parce qu’il est celui qui choisit dans la ville des moments et des
gens il nous propose non pas d’adhérer à sa vision de Sète, mais de l’interroger. De faire en quelque sorte comme lui lorsqu’il est allé à la
découverte.
Sète en hiver, en noir et blanc, cadrée au plus juste est tout naturellement à l’opposé des images reçues, des envies de chaleur, de carte
postale, de couleur, d’outrance, de Méditerranée. La mer est aussi grise que le ciel et les oiseaux se sont teintés de noir lorsqu’ils sont
devenus image. Le temps est étrangement lourd, semble avoir du mal à s’écouler, il stagne dans des durées impossibles à déterminer, dans
des territoires qui, lorsqu’ils laissent apparaître la mer ne lui permettent jamais de conquérir l’espace. Sans être vraiment douloureuse, Sète
en hiver éprouve des difficultés, comme une panne. Peut-être que Sète hiberne. Alors, ceux qui l’habitent apparaissent seuls. Isolés. Même
le chien ou le chat sont seuls. Est-ce parce que l’espace, au port comme en bord de mer, même sur le canal traversé par une seule barque,
se structure autour des seules lignes que fait luire ou assombrit ce que le ciel filtre du zénith ? Sète plus singulière et énigmatique que jamais
parce que nous ne voulons jamais la voir ou la regarder en hiver, finalement. Mais Sète étonnamment forte de ses axes, de ses directions
qui emportent le regard. Jusqu’au moment où un mur, une façade tremblée, comme un doute massif, interdisent d’en savoir davantage.
Le cinéma « Rio » est fermé, cadrée de face, sa façade n’est plus que le souvenir esthétique d’un temps. Une dame âgée, voutée, passe
devant l’inscription « Libre service de la solidarité ». Elle rentre peut-être de faire ses courses. Elle rentre sans doute chez elle. Seule.
expositions
Christian Caujolle.
VERNISSAGE LE SAMEDI 11 MAI À 11H
CHAPELLE DU QUARTIER HAUT
DU 3 JUIN 26 JUILLET 2013
MAISON L’IMAGE DOCUMENTAIRE
DAYBREAKERS
MARTIN BOGREN
SUÈDE
LE PHOTOGRAPHE
© Martin Bogren
Martin Bogren est né en Suède en 1967. Dans les années 1990, il
photographie des artistes. Son premier livre The Cardigans _Been It est
publié en 1996 après plusieurs années de tournée avec le groupe. Son
travail gagne en notoriété dans les années 2000 avec la publication de
l’ouvrage Ocean. Celui-ci reçoit le prix du meilleur livre photo en Suède
en 2009. Son travail compte parmi plusieurs collections prestigieuses aussi
bien privées que publiques dont la bibliothèque nationale de France,
l’Oregon Fine Art Museum. Il est représenté par Fotografiska à Stockholm
et la Photographie suédoise à Berlin.
www.martinbogren.se
Épuisés ou apaisés, les deux peut-être, ils dorment derrière la vitre de la voiture au travers de laquelle le photographe les surprend
tendrement. Lumière grise, filtrée, grain sensible, quelques brillances, tout est alors douceur. Abandonnés, ils semblent encore plus jeunes
qu’ils ne sont, partis dans un monde qui leur appartient en propre et que les reflets séparent du nôtre encore plus surement que la vitre.
L’explication tient dans les autres images, celles qui situent la scène, dès que le regard élargit le champ à une forêt de résineux que la lumière
fait vibrer, à de grands espaces de nature déserte, à ces territoires du Nord qui respirent amplement et dont la nudité, qui peut être exaltante,
n’en est pas moins pénible à des adolescents que guette l’ennui. Ils ont besoin de libérer l’énergie qui est en eux et de faire exploser cet
ennui qui les mine. Alors, il se sont emparés de ces « car-tractors », ces voitures transformées en outils agricoles dont ils bricolent les moteurs
pour libérer la vitesse, dont ils font crisser les pneus, pour lesquels ils exagèrent l’usage de l’huile afin de se livrer aux ivresses de la vitesse.
Ces gamins se mettent en scène en petits durs pour épater les filles, se retrouvent pour s’affronter – aux autres, à eux-mêmes -, tenter de
se définir dans un univers qui ne les contraint pas. Ils fument crânement, roulent des mécaniques, prennent des risques, mais quelque
chose ne colle pas. Comme dans tous ces moments complexes de l’adolescence, enfance et âge adulte s’affrontent, s’affirment comme
indispensable et impossible contradiction.
Tout cela a des airs de spectacle mis en scène par les acteurs même. Ce qui importe, et qui rend ce travail si prenant, c’est le regard porté.
Martin Bogren, qui a réussi à se faire accepter dans un monde évidemment interdit aux adultes ne se laisse aller ni à l’exubérance de ce qu’il
voit, aux excès, ni à une quelconque complaisance. Témoin silencieux – il est vraiment remarquable que ces images de moments de fureur
soient à ce point silencieuses – il prend note. Il s’attache, dans des cadrages aussi souples que précis, aussi naturels et instinctifs qu’ils sont
sans fioriture, à rendre compte et de ce qu’il voit et de ce qu’il perçoit. Il trouve, à chaque instant, la distance juste, celle qui n’affirme rien
d’autre que la subjectivité de son point de vue et il réussit à combiner approche documentaire et affirmation sensible de la vision. On pense,
naturellement, à tous ces photographes qui, depuis Robert Franck, de Anders Petersen à Michael Ackerman, ont su nous faire don de leur
regard en nous disant qu’ils ne voulaient rien démontrer mais qu’ils avaient besoin de montrer et de dire.
Entre portrait de groupe dans lequel il isole finement des visages et des expressions et chronique de vie rêvant de filer au plus vite, le
photographe réussit à ne pas perturber le monde dans lequel il pénètre sur la pointe des yeux, avec pudeur, avec attention et acuité, avec
respect aussi, sans jugement aucun, en retenant son souffle. On sent cela à l’attention aux lumières, à cette tonalité grise qui contraste
sereinement avec l’intensité de l’action.
expositions
Premiers baisers et premiers flirts, cigarettes aspirées à fond, traces enlacées sur le goudron, cheveux au vent, la vie à tombeau ouvert,
comme une parenthèse que l’on répète sur rendez-vous avec les fumées des usines en toile de fond. Nous ne pourrons rien savoir de
ce monde, il n’est pas à partager, il appartient à ces jeunes qui sortent de l’enfance et veulent croire qu’ils sont devenus grands. Mais le
photographe, parce qu’il a compris qu’il devait garder sa place entrouvre la porte. C’est lui qui pointe ces instants infimes qui font sens et
que nous avons envie de relier entre eux pour tenter de reconstruire des relations dont nous ne pouvons comprendre que ce que nous allons
puiser dans nos propres souvenirs.
Il y a quelque chose d’irréel et de pourtant bien présent dans ces images. Quelque chose qui ressemble vraiment à la photographie dans
sa dépendance au réel. Il y a aussi une musique singulière. Elle ressemble peut-être à celle de The Cardigans, le groupe que Martin Bogren
accompagna et dont le titre « Been it » commence par « baby boy », garçon bébé.
Christian Caujolle.
Exposition réalisée en partenariat avec l’Institut suédois
VERNISSAGE VENDREDI 10 MAI À 17H
MAISON DE L’IMAGE DOCUMENTAIRE
OUTLAND
ROGER BALLEN
AGENCE VU’ / ÉTATS-UNIS
Dans la série “Outland” (1995 – 2000), Roger Ballen se concentre sur les
populations blanches et marginalisées aux alentours de Johannesburg
en Afrique du Sud. Déjouant peu à peu les codes de la photographie
documentaire classique utilisée dans ses séries précédentes, il
aborde dans la construction de ces images une approche originale.
Cette nouvelle orientation marque une transformation majeure dans
le processus créatif de Ballen, dans lequel la réalité et la fiction
s’entremêlent.
© Roger Ballen / Agence VU’
www.agencevu.com
www.rogerballen.com
Dans “Outland” – qui signifie “en marge de la société” ou “aux limites
de la psyché” - Ballen intègre la théâtralité de certaines situations
de la vie quotidienne des personnes qu’il photographie. Celles-ci
commencent à participer activement à la production des images en
fictionnalisant leur propre représentation. Pour autant, ça n’en fait pas
des acteurs, ni de simples modèles. Ballen créé une image hybride dans
laquelle s’entremêlent portrait et tableau. Le rapport à la prise de vue
qu’ont les personnes photographiées se révèle multiple et complexe,
tout comme le sont les relations qui régissent la société contemporaine.
Dans “Outland”, un sentiment d’aliénation est mis en évidence et cette
relation entre ordre et chaos éclaire le questionnement de Ballen sur le
fonctionnement du monde.
Outland représente l’aboutissement de presque vingt ans de travail
pour l’artiste-photographe Roger Ballen, et constitue l’une des plus
extraordinaires séries de photographies documentaires du XXIe siècle.
Ballen a commencé à documenter les petits « dorps » ou villages
d’Afrique du Sud rurale avant de s’intéresser à ses habitants ; des
blancs marqués par l’histoire qui vivent dans des endroits ruraux et
isolés et qui sont en train de perdre tous les privilèges de l’Apartheid
qui leur avait fourni avec des moyens d’existence et nourri leur identité
pendant une génération. Les résultats sont des critiques sociales
puissantes et des études psychologiques perturbantes.
Depuis la fin des années 90 jusqu’à aujourd’hui, le travail de Ballen a
encore une fois évolué ; même s’il continue à prendre en photographe
les blancs marginalisés de la société sud africaine, ses sujets agissent
et jouent. Alors qu’avant ses photographies, aussi troublantes qu’elles
furent, étaient indéniablement des œuvres documentaires, son
nouveau travail entre dans le domaine de la fiction. Les personnages
de Ballen jouent des tableaux noirs et perturbants, créant des images
qui sont à la fois passionnantes et dérangeantes. On se demande s’il
s’agit de victimes exploitées qui se tournent sciemment en figures de
ridicule, ou des individus récemment investis de pouvoir qui jouent le
drame de leur représentation
expositions
LE PHOTOGRAPHE
Né à New York en 1950, Roger Ballen travaille depuis 1982 en Afrique du
Sud. Son style a évolué du photojournalisme vers une vision artistique
plus singulière. Son travail a été exposé dans d’importantes institutions
à travers le monde et fait partie de nombreuses collections, comme celles
du Centre Georges-Pompidou, de la Tate Gallery à Londres, ou encore du
musée d’Art moderne de New York. Il a été lauréat du Prix des Rencontres
internationales de la photographie d’Arles en 2002. « N’appartenant à
aucun genre photographique précis , bien qu’habitée d’une indiscutable
force documentaire sociale, (son œuvre) est devenue , au fil du temps,
incontestable tout en ne cessant de gagner en complexité », Dominique
Eddé, Photo Poche N°140, éditions Actes Sud.
VERNISSAGE VENDREDI 10 MAI À 17H
MAISON DE L’IMAGE DOCUMENTAIRE
DESTINATION ETERNITY
EUGENIA MAXIMOVA
BULGARIE
À la fin du XXe siècle, peu de temps après l’effondrement de l’Union
soviétique, une toute nouvelle culture du cimetière a tout d’un coup
émergé dans ses anciens territoires. Cette tendance se matérialise dans
des gravures d’un naturalisme excentrique, qui surgissent des plaques
noires en marbre, certaines énormes, d’autres plus petites.
Les motifs peuvent varier de manière incroyable. Du simple portrait au
paysage luxuriant, en passant par les mises en scène grandioses et les
montages étranges.
L’origine de cette nouvelle mode n’est pas vraiment connue. La
tendance aurait été lancée, comme certains le suggèrent, par la mafia
post-soviétique, qui est devenue un modèle de référence dans le début
des années 90.
© Eugenia Maximova
www.emaxphotography.com
Cependant, ses racines peuvent se trouver plus loin dans le passé,
dans l’étroite relation qui existait entre le totalitarisme et le kitsch.
Auparavant, au temps du soviétisme, le kitsch était la forme esthétique
et décorative la plus répandue et la plus abordable. Il a façonné le
quotidien et les mentalités des soviétiques pendant de nombreuses
années.
Beaucoup de ces cimetières ne sont pas seulement une expression du
chagrin, ils sont aussi une célébration du mode de vie, du statut social,
ainsi que de la richesse des défunts et de la famille qui reste.
Grâce aux innovations technologiques, il existe de plus en plus de
possibilités esthétiques pour les adeptes de cette mode ; des nouveaux
styles de gravures en couleur pour remplacer les ordinaires plaques en
noir et blanc, jusqu’à la commande de véritables installations, conçues
avec toutes les formes et les matériaux imaginables.
LA PHOTOGRAPHE
Eugenia Maximova est née en Bulgarie. Elle a étudié le journalisme à
l’Université de Vienne et a commencé à s’intéresser à la photographie
en 2005 après la mort inattendue de sa mère, peintre bulgare de renom.
expositions
« Regarder à travers le viseur et appuyer sur le déclencheur m’a aidé
à m’échapper de la réalité douloureuse de sa mort, surmonter le choc
et apaiser la peine accablante. Au fil du temps, la photographie est
devenue mon moyen de communication préféré ; un nouvel exutoire
d’expression créative pour mes sentiments et ma perception du
monde », dit-elle. Eugenia voyage partout dans le monde en quête de
compréhension et de la vérité visuelle. En 2010 Eugenia a participé au
SEE NEW PERSPECTIVES Masterclass organisé par World Press Photography
et la Fondation Robert Bosh. En 2011 elle était sélectionnée pour le NOOR
– NIKON Masterclass en Photographie Documentaire.
DU 8 AU 26 MAI 2013
MAISON DE L’IMAGE DOCUMENTAIRE [COUR]
SO BLUE, SO BLUE
EDGES OF THE MEDITERRANEAN
AD VAN DENDEREN
AGENCE VU’ / PARADOX / PAYS-BAS
Depuis longtemps, Ad van Denderen se consacre essentiellement à de
longs photos-essays dans la tradition humaniste du photojournalisme.
C’est le cas de GO NO GO, sept années passées aux côtés des migrants
qui souhaitent rejoindre le « rêve européen » à l’heure du tourisme de
masse et de la création de l’Europe. Ce travail a donné lieu à un livre
publié chez Actes sud en 2004 et à une installation d’envergure (photos,
vidéos et interviews).
© Ad van Denderen / Agence VU’
www.paradox.nl
www.agencevu.com
www.advandenderen.nl
Il démarre en 2003 un nouveau projet en Israël et dans les Territoires
Occupés, arpentant alors pendant 5 ans tous les pays du pourtour
méditerranéen et mettant en évidence les effets flagrants et désopilants
de la mondialisation sur les comportements humains.
Cette immense zone est soumise à un grand nombre de problèmes issus
de l’industrie du tourisme grandissante ainsi qu’aux tensions politiques,
culturelles et religieuses.
Ad van Denderen pose la question de l’influence de ces tensions sur
les populations de la région et comment elles se manifestent dans leur
vie quotidienne. Certaines réponses se trouvent dans ces surprenantes
images de touristes russes en Turquie et en Egypte ou de travailleurs
coréens en Lybie… Il se penche aussi sur la question des problèmes en
eau, aggravés par le tourisme de masse en Afrique du nord et dans les
pays européens comme l’Espagne ou la Grèce.
Ad Van Denderen choisit de troquer son traditionnel appareil photo
et ses films noir et blanc pour un moyen format et des films couleur,
un matériel exigeant un travail et des cadrages différents. Il conduit sa
recherche avec une curiosité authentique et un regard « extérieur ».
Ses représentations sont contemplatives, jamais stigmatisées et agissent
comme un contre-pied aux représentations simplifiées d’un point de
vue politique durci et dominé par les médias.
Voyageant le long des côtes, il se laisse inspirer par l’Histoire et par ce que
les gens ont fait et créé à ces endroits. Vision désenchantée, en couleur.
En co-commissariat avec Noëlle Tissier, nous montrerons soixante
images grand format au Centre régional d’art contemporain. Un livre est
consacré à cet imposant travail.
LE PHOTOGRAPHE
expositions
Ad van Denderen est né en 1943, en Hollande. Après un premier travail sur
les conditions de vie en prison, il se consacre essentiellement à de longs
photos-essais ayant pour sujet l’apartheid en Afrique du sud, la paix en
terre sainte, ou encore l’immigration dans l’espace Schengen. Luttant
contre toute forme de discrimination, sa photographie s’inscrit dans la
tradition humaniste du photojournalisme.
VERNISSAGE MERCREDI 8 MAI À 16H
CENTRE RÉGIONAL D’ART CONTEMPORAIN LANGUEDOC-ROUSSILLON
IN THE RYTHM OF THE LAND / KARCZEBY
ADAM PANCZUK
PICTURETANK / POLOGNE
Les deux séries “Karczeby” et «In the rythm of the land» présentent
la vie dans les villages polonais, en s’attachant plus particulièrement
sur la relation des hommes à la nature. Dans le dialecte parlé
dans l’est de la Pologne - un mixte de polonais et de biélorusse ‘Karczeb’ désigne en argot les personnes très attachées à la terre
qu’elles cultivent. Un ‘Karczeb’ indique aussi une souche dont les
racines sont toujours bien accrochés à la terre, après que l’arbre ai
été coupé - une allégorie se référant aux problèmes rencontrés par
les autorités ayant tenté en vain de chasser ces fermiers, de disloquer
leurs communautés.
© Adam Panczuk / Picturetank
www.picturetank.com
www.adampanczuk.pl
Malgré les menaces, les ‘Karcezb’ restent fièrement debout sur leurs
terres. Quand un fermier ‘Karcezb’ s’éteint, il est enterré dans son
village, suivi des années plus tard par ses enfants et petits-enfants.
Les fermiers polonais gèrent généralement des fermes de taille
modeste, typique de l’agriculture locale. Alors que de nombreux
changements sont à l’œuvre depuis l’entrée de la Pologne dans
l’Union Européenne, peu de choses ont changé dans l’est du pays.
Les ‘Karcezb’ continuent de vivre en accord avec leurs traditions.
C’est ce monde paysan, fier de son histoire et de ses racines,
conscient de ce qu’il représente et des valeurs qu’il perpétue, que
les photographies d’Adam Panczuk nous proposent de découvrir. Un
humour distancié perce souvent dans ses oeuvres : fruit de la vision
du photographe tout autant que symbole de la gaité revendiquée par
ces agriculteurs simples d’apparence mais libres d’un choix de vie
qu’ils assument.
LE PHOTOGRAPHE
expositions
Adam Panczuk est né en 1978 en Biala Podlaska et vit à Varsovie. Il est
diplômé de l’Académie des Beaux-arts de Poznan. La série «Karczeby»
a reçu de nombreux prix internationaux : Magnum Expression Award,
Grand Press Photo Award, Sony World Photo Award (2009), PhotoEspana
(PHE) OjodePez Award for Human Values, BZWBK PressPhoto.
VERNISSAGE DIMANCHE 11 MAI À 11H
SALLE TARBOURIECH / THÉÂTRE DE LA MER
LES DÉCLASSÉS
CLAIRE MARTIN
OCCULI / AUSTRALIE
LA PHOTOGRAPHE
Claire Martin a commencé sa carrière en poursuivant un master en
sciences sociales avant de se lancer dans la photographie quand elle
a pris conscience que le changement pouvait aussi s’effectuer grâce à
ce médium. Depuis le début de sa carrière en 2007, elle poursuit des
projets personnels et s’est consacrée aux communautés marginalisées
au sein de nations prospères.
Elle a rencontré des habitants du quartier Est de Vancouver, qui habitent
dans les pires conditions possibles d’Amérique du Nord, ironiquement,
dans une ville connue comme « là où il fait le mieux vivre dans le
monde. ».
© Claire Martin / Occuli
www.oculi.com.au
www.clairemartinphotography.com
Aux Etats-Unis, elle s’est fixée sur les habitants de la Ville de Slab, au
sein d’une communauté de squatters qui habitent dans une ancienne
base militaire du désert de Californie.
Plus récemment, en Australie, elle a documenté la vie des gens qui
choisissent une vie de pauvreté dans les communes forestières du
secteur de Nimbin.
Ce travail a été reconnu par une nomination au Prix Pictet en 2012, un
Prix d’académie Lead en 2011, par le Magnum et la Récompense de la
Inge Morath Foundation en 2010, par Reportages de Getty Images et
le Prix de la Photographie Sony en 2009, et avec une nomination d’IPA
(International Photography Award) en 2008. Claire est membre du
Collectif Australien Oculi et son travail est distribué par l’agence VU en
Europe et Redux aux USA.
Ce travail en triptyques explore la marginalisation sociale au sein de pays développés et se concentre sur des communautés au Canada, aux
USA et en Australie. Comment la culture d’une communauté peut- elle affecter la relation entre les stigmates et la discrimination ressentie?
expositions
Les premières séries du triptyque ont été réalisées dans les quartiers Est de Vancouver. Le pâté de maison n’est autre qu’un bidonville qui
concentre un grand nombre de problèmes sociaux, l’extrême pauvreté, la perte de logement, un taux de SIDA estimé à plus de 30%, et où la cause
principale de mortalité est l’overdose. La proximité directe avec le quartier des affaires de Vancouver est un rappel constant de l’écart entre les
revenus, créant une culture ou les préjugés, la crainte et l’incompréhension sont lourdement ancrés chez le citoyen moyen. Des slogans comme
« Voie de Dérapage » ou « Enfer sur Terre » sont utilisés par les habitants de Vancouver pour décrire les communautés du quartier de DTES.
La ville de Slab est, par opposition, une communauté isolée de squatters située dans le Désert du Colorado en Californie. On y rencontre
chroniquement les mêmes problèmes socio-économiques. Ils sont aggravés par l’éloignement, la pauvreté, la drogue et les habitants
dépendants ou malades mentaux vivent sans eau, électricité, égouts et ramassage des poubelles. Toutefois, la culture de la communauté est
telle que bien que les habitants reconnaissent leur désavantage, ils ne se sentent pas définis par lui. L’isolement de leur communauté signifie
que le préjugé lié à leurs problèmes n’existe pas, qu’il n’est le fait que de l’extérieur, et la culture dans la communauté est celle de la tolérance
et l’acceptation. C’est un lieu où les gens peuvent gérer leur vie et y trouvent une forme de stabilité et de la tolérance, alors que dans d’autres
communautés ils auraient été jugés et persécuté pour leurs actions, leurs comportements et leurs modes de vie.
Nimbin, la dernière série dans le triptyque, abrite une communauté éclectique de communautés créées et alimentées par l’expérimentation
des drogues et le mouvement hippie des années 70 en Australie. Pour échapper à la marginalisation et aux préjugés de la société au sens plus
large ces communautés hébergent les tenants de la contre-culture. La nature de cette communauté est telle que la pauvreté est soutenue par
le rejet d’une économie monétaire. Les communautés gay, lesbienne et transsexuelle sont les bienvenues et respectées et les drogues sont
considérées comme ouvrant les esprits. Beaucoup de marginaux ont afflué dans le secteur afin d’échapper aux normes et de remplacer la dure
vie de préjugés et de désavantage social par la tolérance et la guérison.
Démographiquement Nimbin se présente comme une communauté marginalisée où beaucoup vivent de manière significative en dessous du
seuil de pauvreté. C’est aussi le plus grand marché aux drogues de l’Australie, qui attire les personnes dépendantes et les malades mentaux. Toutefois, les gens relégués aux marges de la société peuvent trouver un lieu sans préjugés où on les encourage à poursuivre dans leurs choix
fondamentaux de mode de vie. Nimbin n’est cependant pas sans problèmes, mais les inconvénients sont perçus comme un aspect positif
par la communauté. Les communautés comme celles-ci peuvent être plus dangereuses et moins attrayantes, mais elles remplissent un rôle
important. Elles fournissent un réel soutien émotionnel pour les gens pris au piège dans les cycles de pauvreté et de destruction de soi. Elles
apportent la solidarité, et un foyer pour ceux qui ne sont pas acceptés dans la société, où il est possible de vivre sans crainte du jugement ou
VERNISSAGE MERCREDI 8 MAI À 18H30
CHAIS DES MOULINS
sans la persécution. Alors que chacune de ces communautés est démographiquement marginalisé, d’une manière indépendante elles servent
d’études de cas pour montrer comment la culture d’une communauté peut diminuer de manière significative le traumatisme psychologique
associé à la marginalisation dans les pays développés.
Il n’est peut être pas accessible à chacun d’entre nous de comprendre les causes initiales de ces inégalités, mais nous pouvons toutefois tous
considérer la façon par laquelle nous réagissons face aux marginaux de nos propres communautés. Ce serait une façon de rendre moins
traumatiques les effets négatifs de nos préjugés dans leurs vies déjà difficiles.
Slab city
La ville de Slab a été créée par un petit groupe de squatteurs engagés. La communauté est située dans le Désert du Colorado au sud-est de la
Californie et tire son nom des dalles de béton laissées là lors de l’abandon d’une base militaire de la Seconde Guerre mondiale.
C’est un paysage véritablement atroce et romantique qui ordonne à ses habitants de s’accorder sur le même équilibre entre beauté et
brutalité. Les températures insupportablement hautes l’été favorisent l’abandon estival du lieu et laissent place aux plus résistants ou aux plus
malchanceux. Ce sont aussi ces gens qui maintiennent l’infrastructure improvisée et qui créent le désir de s’y rendre pendant les mois d’hiver.
Les gens qui restent toute l’année pourraient être décrits comme étant pauvres, habitant dans les pires conditions des États-Unis, comme le
confirmeraient certains habitants. D’autres défendent férocement leur mode de vie comme un choix intentionnel de refuser la société. Pour
eux, Slab offre une liberté qu’ils n’avaient jamais éprouvée auparavant. Il y en a d’autres qui ont été forcés ici par les circonstances : la société
ne les tolère pas en raison de leurs passés de criminels, drogués ou vagabonds. Ici ils peuvent vivre au sein d’une communauté qui ne les
juge pas.
Slab est un lieu pour les bras cassés, les désespérés et pour les féroces défenseurs de la liberté. Mais plus qu’autre chose c’est un lieu considéré
comme la «maison».
Quartier Est de la ville
Pendant mon séjour à Vancouver, au Canada, j’ai décidé de poursuivre un projet personnel qui documente les vies d’habitants du quartier Est
du centre ville. Ayant commencé ma carrière dans le social, cette banlieue de Vancouver m’a immédiatement intéressée parce qu’elle est un
microcosme de maladies socialement apparentes. Celles-ci incluent - mais ne sont pas limitées à : la pauvreté extrême, le fait d’être sans-abri,
la dépendance, la prostitution et un taux de SIDA a estimé à plus de 30%.
Une étude par « Le Tyee » a conclu que le quartier DTES connaissait la crise des sans-abri la plus rapide d’Amérique du Nord. Cette situation
s’explique d’abord par l’embourgeoisement du DTES en raison de sa proximité du centre et le développement de la zone pour les jeux
Olympiques de 2010.
Le temps, plus chaud que dans le reste du Canada, invite les sans-abri, les fugueurs adolescents et les vagabonds dans ce secteur où il est plus
facile de survivre dans la rue qu’ailleurs. De plus, une politique assouplie sur les drogues a créé une tolérance pour un marché en plein air
de toutes substances, invitant les drogués et les sans-abri à la recherche de dope bon marché. La dépendance est certainement le problème
le plus évident dans le DTES. Selon la PIVOT legal Society à Vancouver, plus de 5000 utilisateurs de drogues injectées habitent le quartier. La
principale cause de mortalité est l’overdose et 1/3 de la population est dépendant aux drogues illicites. Ce taux très haut de dépendance
contribue au taux incroyablement élevé de criminalité dans le secteur.
Le gouvernement expérimente différentes techniques et de nouvelles approches, en abordant par exemple la dépendance comme un
problème de santé publique plutôt qu’un problème criminel. Un lieu d’injection médicalement contrôlé (le seul en Amérique du Nord) est par
exemple mis en place dans le DTES. Avec un taux de SIDA à 35%, rivalisant avec celui du Botswana, c’est évident que nous avons besoin de
réfléchir et d’inventer. Les programmes d’échange d’aiguille se sont révélés un outil efficace pour réduire la diffusion du VIH. La prostitution
de femmes qui vendent leur corps pour subvenir à leurs besoins immédiats entraîne une infection encore plus grande dans cette population
L’hépatite C atteint 90% de la population du DTES.
Les médias, qui viennent régulièrement sur place, adoptent hélas une attitude générale de stigmatisation de cette population marginalisée. Il
est facile d’oublier qu’il s’agit d’une vraie banlieue habitée par des individus qui souffrent de problèmes de santé tout comme de dégradation
profonde de leurs conditions de vie. Une plainte formelle quant aux conditions de vie dans le DTES a été déposée aux Nations unies par Michael
Byers, professeur de l’université de la Colombie-Britannique. L’étude du cas par le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies prendra
au moins deux ans.
Comme le disait Mahatma Gandhi « Le test décisif pour toute société civilisée est la manière dont elle traite ses minorités. »
expositions
Nimbin
Les Hameaux de la région d’Arc-en-ciel en Australie poursuivent le rêve : la promesse d’une vie meilleure, peut-être même d’un monde
meilleur. Des rêveurs, des idéalistes à la recherche de quelque chose de plus – ils veulent construire une nouvelle existence à partir de leur
expérience réelle et de leurs tentatives – sont attirés par ces vallées brumeuses et fécondes. C’était au temps du réveil – l’Age de Verseau –,
celui de l’appel de la terre, chuchotant des sagesses anciennes de destruction et de création au travers des gommiers et des fougères. Une fois
un puissant volcan puissant fit exploser les barrières disposées autour de lui, il les a brisées de façon intrépide, les murs se sont écroulés en
créant un nouveau cratère accueillant – et, autour de lui, c’est une nouvelle vision d’un monde plus vaste qui s’est établie.
Avec une conviction profonde, une véritable foi, les gens ont pris soin des terres pour installer leur révolution, réduisant les limites entre corps
et esprit et les distinctions entre société et culture. Ils abolissaient un monde qui les avait limités et réprimés. Ce qui s’est construit à sa place
est une belle utopie, certes peu fonctionnelle, mais qui existe aujourd’hui. Une communauté qui accueille et accepte ceux qui se sentent
étouffés et refusés par les définitions conventionnelles de la normalité.
VERNISSAGE MERCREDI 8 MAI À 18H30
CHAIS DES MOULINS
HOW TO BE A PHOTOGRAPHER IN 4 LESSONS
THOMAS VANDEN DRIESSCHE
OUT OF FOCUS / PICTURETANK / BELGIQUE
Début 2012, une veille machine photomaton argentique est installée
à Bruxelles dans un lieu culturel situé à proximité du domicile du
photographe documentaire belge membre du collectif Out Of Focus,
Thomas Vanden Driessche.
Dans la lignée d’un Topor, Thomas décide d’utiliser ce medium et ses
contraintes pour raconter par l’intermédiaire de ces bandes de 4 images
des histoires sur le petit monde de la photographie qu’il côtoie depuis
quelques années.
Ces «How to be a photographer in 4 lessons» réalisés sur une base
hebdomadaire et diffusé au plus grand nombre via internet finissent
par prendre la forme d’un véritable petit guide de la photographie
contemporaine.
Muni de sa veille machine à écrire Valentine, Thomas dispense ses
leçons avec un humour très personnel et une douce ironie soulignant
les stéréotypes et les dérives de certains courants de la photographie
contemporaine.
© Thomas Vanden Driessche / Out of Focus / Picturetank
www.phototvdd.be
www.outoffocus.be
www.picturetank.com
L’auteur qui embrasse à titre personnel de nombreuses influences de la
photographie documentaire dans ses travaux personnels ne s’épargne
pas dans ses mises en scène et interroge d’une certaine manière sa
propre démarche photographique.
LE PHOTOGRAPHE
expositions
Thomas Vanden Driessche est né à Louvain en 1979. Il est diplômé en
journalisme et management humanitaire. Actuellement photographe
freelance membre du collectif Out of Focus et nominé au sein de l’agence
Picturetank, il collabore pour l’hebdomadaire belge Le Vif l’Express.
Inscrite dans la tradition documentaire, sa photographie est souvent
frontale et décompose la réalité, avec une attention particulière au
portrait. Ses projets les plus récents traitent de l’Inde contemporaine
et de son industrialisation galopante. Thomas poursuit aussi un long
travail sur la banalisation de la violence en Europe. Après avoir reçu
de nombreuses récompenses, Thomas Vanden Driessche devient, en
2011, membre du Jury du Visa d’Or Humanitaire du CICR. Soutenu par
l’Association Fêtart en charge de la promotion de la jeune photographie
européenne, il travaille actuellement à Bruxelles.
VERNISSAGE JEUDI 9 MAI À 16H
ESPACE DON QUICHOTTE / VILLAGE CENTER
PERFECT
GIANNI CIPRIANO
ITALIE
Partant du postulat (Aristote) que l’imperfection est la plus grande des
perfections, Gianni Cipriano, photographe sicilien mais qui partage
son temps entre New York et Palerme, nous propose un tour de l’Italie
berlusconienne et de ses beautés siliconées.
Il a voyagé un peu partout en Italie, à la recherche de reines de beauté
improbables dans six concours de miss “non conventionnels”.
© Gianni Cipriano
www.giannicipriano.com
En Italie nous dit-il : « La beauté est devenue un outil politique
pendant l’ère Berlusconi. Depuis les années quatre-vingt, son empire
médiatique a introduit une culture du luxe et du sexe afin de façonner
son électorat ».
L’Italie est devenue un pays où les vedettes féminines de télévision
sont parachutées vers le pouvoir, et cette culture moderne a entraîné
une vague sans précédent de concours de beauté en tous genres.
Exposition réalisée en partenariat avec Gares & Connexions.
LE PHOTOGRAPHE
expositions
Né en 1983 en Sicile, Gianni Cipriano est un photographe indépendant
qui partage son temps entre New York et Palerme. Il étudie au Centre
de Photographie à New York, et se forme auprès des photojournalistes
Ron Haviv et Christopher Anderson. En 2008, il figurait parmi les
«Talents émergents» de la catégorie Reportage de Getty Images. Depuis
2009, Gianni Cipriano fait partie du Reflexions Masterclass, séminaire
international pour l’enseignement de la photographie contemporaine.
Pendant trois ans de suite, il a été nominé au Joop Swart World Press
Photo Masterclass. Son œuvre porte sur des thématiques sociales,
politiques et économiques. Il s’intéresse au lien entre l’identité et
l’influence de la culture de masse. Il a notamment été publié, dans le
New York Times, Le Monde, D Repubblica et Vanity Fair. Son travail est
distribué par OnOffPicture.
VERNISSAGE VENDREDI 10 MAI À 16H
GARE SNCF
// THEMA ”DÉSERT”
TERRITOIRE PERDU [PROJECTION]
PIERRE-YVES VANDEWEERD
BELGIQUE
Après avoir réalisé la plupart de mes films précédents dans l’ouest
saharien (Némadis, des années sans nouvelles / Racines lointaines / Le
Cercle des noyés / Les Dormants), il m’est apparu évident de réaliser un
film sur le peuple sahraoui, sur son territoire, sur son enfermement
dans les rêves des uns et des autres.
© Pierre-Yves Vandeweerd
www.territoireperdu.com
LE RÉALISATEUR
Né le 13 novembre 1969.
Pierre-Yves Vandeweerd est un cinéaste belge. Ses films
s’inscrivent dans le cinéma du réel et ont été, pour la plupart,
tournés en Afrique : en Mauritanie (Némadis, des années sans
nouvelles / Racines lointaines / Le Cercle des noyés), au Sahara
occidental (Les Dormants / Territoire perdu), au Soudan (Closed
district).
Né de la rencontre, parfois aussi de la confrontation avec le
réel, son cinéma tente de tisser des liens entre les hommes et
le monde, entre des histoires singulières et universelles. A la fois
esthétiques, philosophiques et politiques, ses films sont autant
de questionnements sur le monde et ses enjeux, sur l’existence
ici et ailleurs.
Après des études en Information, Journalisme et Communication,
ainsi qu’en Anthropologie et Civilisations africaines, Pierre-Yves
Vandeweerd a enseigné, jusqu’en 2003, comme assistant à la
Faculté de Philosophie et Lettres de l’Université Libre de Bruxelles.
De 2004 à 2008, il développe et dirige dans le cadre de la
coopération bilatérale entre la Communauté française de
Belgique, la Région wallonne et le Sénégal, une résidence
annuelle d’écriture et de réalisation documentaire destinée à des
jeunes cinéastes sénégalais : Cinéma(s) d’Afrique(s).
De 1998 à 2008, il est co-directeur de la biennale du cinéma
documentaire de la Communauté française de Belgique : Filmer
à tout prix.
expositions
Depuis 2008, il est professeur à l’IHECS (Institut des Hautes Etudes
de Communication Sociale).
Il est directeur artistique de la collection Fragments d’une œuvre
aux Editions Doc Net, depuis 2010.
Depuis 2011, il dirigera la sélection Expériences du regard du
festival Les Etats Généraux du documentaire de Lussas.
VERNISSAGE JEUDI 9 MAI À 18H
BOULODROME AGROCANET
De tradition et de culture nomade, les Sahraouis sont en exil pour
la plupart, depuis 1976, dans un bout de désert en Algérie. Ils sont
aujourd’hui près de 160 000 à survivre dans ces camps de réfugiés. Leur
territoire, sous occupation espagnole jusqu’en 1976, fait l’objet depuis
lors d’une guerre qui oppose le Front de Libération du Sahara occidental
(POLISARIO) à la Mauritanie jusqu’en 1979 et au Royaume du Maroc
jusqu’à aujourd’hui ; et ce malgré le droit à l’autodétermination qui a été
reconnu au peuple sahraoui par la Cour internationale de Justice.
Pour empêcher les embuscades menées par le POLISARIO, l’armée
marocaine a achevé en 1989 la construction d’un mur de 2400 km qui
traverse le territoire sahraoui. Ce mur, sous haute surveillance militaire,
permet depuis lors au Maroc d’occuper une partie de ce territoire et de
l’exploiter. Un cessez-le-feu maintient depuis 1991 les deux camps dans
une guerre de l’attente et de l’usure, sans qu’une solution politique
à ce conflit parvienne à voir le jour et sans que la communauté
internationale ne s’en soucie véritablement. En tant que cinéaste, j’ai
voulu témoigner de cette situation méconnue pour la plupart, mal
connue pour ceux qui se souviennent de ce conflit dont il fut surtout
question avant la fin de la guerre froide.
Ce projet de film est né il y a trois ans. Pour le mettre en chantier,
j’ai réalisé plusieurs repérages de part et d’autre du mur. A l’origine,
mon idée était de reconstituer au travers de relevés topographiques à
l’intérieur du territoire sahraoui l’histoire du Sahara occidental. Au cours
des repérages qui se sont déroulés dans les camps de réfugiés et dans la
partie du territoire sous contrôle du POLISARIO, j’ai eu l’occasion de faire
de nombreuses rencontres avec des Sahraouis. En devenant le témoin
des récits de leur exil, de leur lien à la terre et au territoire en tant
que nomades, j’ai pris conscience de l’ampleur de leur enfermement.
Un enfermement physique mais aussi un enfermement de la pensée et
de l’imaginaire. Il est ainsi devenu évident que je devais construire le
film géographiquement à partir des camps de réfugiés et des zones sous
contrôle du POLISARIO. Autrement dit, sans cesse se rapprocher du mur
et ne jamais le dépasser, rendre compte de l’imaginaire des Sahraouis,
lorsqu’il est question du territoire sous occupation marocaine, et ne
jamais y pénétrer.
Bien que le sujet de ce film soit politique, mon idée a toujours été
de permettre aux enjeux du conflit de se révéler à travers une forme
cinématographique, tant pour la narration que pour l’image et le son.
Je suis en effet convaincu que la force d’un film réside dans sa capacité
à sublimer par l’esthétique le propos et à octroyer au spectateur une
place à partir de laquelle il pourra se mouvoir en pensée.
// THEMA ”DÉSERT”
L’expérience humaine des images et des sons
Si l’élaboration de ce film a débuté après mon documentaire Le Cercle des noyés, tourné en vidéo haute définition, j’ai terminé un autre film
Les Dormants, tourné en super 8 mm, avant que ne débute le tournage de Territoire perdu. L’expérience du tournage en super 8 mm sur Les
Dormants fut fondamentale dans mon parcours de cinéaste et déterminante pour le filmage de Territoire perdu.
En effet, tourner avec une caméra super 8 mm, donc à la main, s’est révélé être une façon pour moi de prolonger le ressenti de mon
corps dans un geste, celui de filmer, de permettre aux frémissements intérieurs, ceux du ressenti et non plus seulement de l’intellect, de
s’incarner dans des images. Ceci est d’autant plus vrai lorsque – comme c’est le cas en pellicule – le nombre de bobines est limité et que par
conséquent l’acte de filmage agit comme un rituel.
Dès le début du tournage de Territoire perdu, mon intention fut de mailler des images de corps et de visages avec des images d’espaces.
Comme l’écrivait Julien Gracq dans son ouvrage, Carnets du grand chemin, il y a deux manières de regarder : à la façon du presbyte qui se
met à distance pour regarder ou à la façon du myope qui doit se rapprocher pour voir plus clairement. En travaillant à partir de ces deux
formes de regard, j’ai voulu inscrire davantage la relation qui unit les Sahraouis à l’espace, à la terre, au territoire.
Si le tournage a duré plusieurs semaines, quelques heures seulement d’images ont été tournées. Cette manière de tourner à l’économie est
un choix de réalisation. Il témoigne pour moi de la nécessité de ne filmer que dans une forme d’état d’éveil, d’attention, de vigilance, qui
aiguise le regard au point d’être en quête sans cesse de l’image unique, essentielle.
Parallèlement, après avoir construit des liens privilégiés avec les témoins, j’ai enregistré sur le vif des récits de vie, de disparitions et d’exil.
L’idée était de conserver par l’entremise de ces enregistrements en situation la fébrilité qui habite les histoires que l’on raconte pour la
première fois ou presque, de donner aussi autant d’importance aux souffles et aux hésitations qu’aux mots. La création sonore du film s’est
élaborée sous la forme de deux expériences.
Durant le tournage proprement dit, des sons purs et isolés, propres au désert, à sa nudité et à ses vents, ont été récoltés. Ces sources sonores
ont ensuite été rejouées à l’aide d’enceintes dans des cavités (prismes, globes en verre…) et réenregistrées de manière transformée.
Dans un second temps, en Lozère (Fance) cette fois, les ambiances sonores ramenées du Sahara occidental ont été mises au travail dans
des chambres d’écho naturelles (grottes, avens, cheminées). Il était important pour moi que les sons dans le film soient éloignés du réel,
évoquent un univers mental, deviennent une forme de pensée, celle qui naît de la solitude et de l’oubli.
Le montage du film quant à lui s’est déroulé à la manière de la fabrication d’un tricot ; à savoir monter l’image en même temps que la
narration sonore avec l’idée que chaque son choisi induise l’image qui va suivre et inversement.
expositions
Mais il est une expérience plus belle encore, née de ces gestes de cinéma, celle d’avoir rencontré des hommes et des femmes au Sahara
occidental et d’avoir pu imaginer avec eux un film, le rêver, le désirer, comme une renaissance.
VERNISSAGE JEUDI 9 MAI À 18H
BOULODROME AGROCANET
// THEMA ”DÉSERT”
SAHRAOUIS
HUGUES DE WURSTEMBERGER
AGENCE VU’ / SUISSE
Au cours de plusieurs séjours au Sahara occidental, refusant les
voyages de presse et la propagande naïve, Hugues de Wurstemberger a
longuement partagé la vie quotidienne des Sahraouis.
Dès 1991, il en a rapporté un portrait qui exprime toute sa sympathie
pour ces gens et la cause qu’ils défendent, mais qui, en s’attachant
aux instants ordinaires et apparemment anecdotiques de leur vie au
jour le jour, révèle aussi la beauté immémoriale de ce peuple et de son
mode de vie ancestral. Entre le sable et le ciel vivent des hommes, loin
de l’exotisme des caravanes de dromadaires et des regards maquillés
au kôhl.
© Hugues de Wurstemberger / Agence VU’
www.agencevu.com
Leurs gestes sont centenaires, répétés de génération en génération pour
sauver une culture en péril. Les cadrages précis, subtilement composés,
jouent avec le déséquilibre et les vibrations de la lumière pour donner
une dimension magique aux situations les plus triviales et en dégager
la fragile et précaire beauté.
Ce travail s’inscrit dans un renouveau documentaire qui bouscule les
règles traditionnelles du genre pour proposer une nouvelle vision de
la réalité, légèrement décalée, mais qui ébranle profondément les
conventions de notre représentation du réel. Son regard invente une
nouvelle approche ethnologique par la photographie.
LE PHOTOGRAPHE
expositions
Hugues de Wurstemberger est né en 1955 en Suisse. Il a réuni sous le
titre Pauline et Pierre, prénoms de ses deux enfants, un émouvant
album de famille. Une tonalité juste tournée vers une enfance qui fait
l’apprentissage du monde. Tout cela en noir et blanc et en carré, avec
une attention particulière à la lumière et une étonnante et élégante
respiration d’un cadre qui refuse l’effet autant que la répétition.
Hugues de Wurstemberger est photographe comme il respire. Garde
suisse au Vatican, compagnon des populations sahraouies, immergé en
Afrique et en Amérique latine ou chroniqueur en Suisse de la petite
paysannerie en déclin, il conserve toujours cette fraîcheur de regard,
combinée à une exigence extrême, qui font que toutes ses images nous
semblent des évidences.
VERNISSAGE JEUDI 9 MAI À 18H
BOULODROME AGROCANET
// THEMA ”DÉSERT”
LE MUR
1975 - Fin de la colonisation espagnole. La cour internationale de justice se prononce pour l’autodétermination du peuple sahraoui. Hassan
II réalise habilement l’union sacrée autour de son trône en organisant la marche verte, invasion “pacifique“ des provinces du Sud.
1976 - Le Front Polisario réclame l’indépendance du Sahara Occidental. Conflit.
1979 - Les Forces Armées Royales marocaines (FAR) se replient sur le “triangle utile”, Laayoune-Smara-Bou Craa (mine de phosphates). Un
premier mur de défense de 450 km est construit.
1980 - Avec l’aide de la France les FAR construisent cinq autres murs. L’ensemble rappelle une ligne Maurice dans le désert. 160.000 hommes
défendent ces 2200 km de mur. Il est constitué de 3 à 4 fossés creusés au bulldozer, séparés de remblais de 4 mètres, protégés de champs
de mines et de barbelés. Tous les 5 kilomètres y est construit un point d’appui avec 250 hommes, radar, artillerie lourde. Entre ces postes se
trouvent des “sonnettes” destinés à repérer les infiltrations. Tout ceci coûte cher, occupe beaucoup d’hommes, crée une zone de non droit.
Dans ce huis clos le pouvoir royal réprime, enlise le plan de paix, se paie sur la bête.
1990 – Las Palmas ne s’éveille qu’à la nuit. Ville embrouillée. Didier Schmutz, journaliste et moi cherchons le contact donné par Salek à
Genève. Coups de téléphone, rendez-vous manqués, nouveaux coups de fil… « Non, il n’est pas là ! » Toujours cette même voix...Les
Canaries sont infiltrées par la Sécurité marocaine. Salek avait prévenu. « S’ils acceptent de vous rencontrer, vous êtes un danger pour les
nôtres à Las Palmas. » Inutile de rester plus longtemps sur l’île.
El Ayoun, capitale d’un pays sous la botte. Ville poussière. Là-bas, à l’est du pays, les murs de défense qui balafrent le désert sur plus de
2000 kilomètres ont mis la guerre en veilleuse. Comme aux Canaries, les Sahraouis se font discrets à notre approche.
Septembre 1991 marque l’entrée en lice de la Mission des Nations Unies pour un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Un espoir.
Nous sommes à Agadir pour l’arrivée au compte gouttes de ce contingent et constater surtout que l’espoir sera de courte durée. Cédant à
la pression internationale, Hassan II a libéré 600 disparus. Libres ? Allons les voir. Ils ne sont pas libres, les rencontres ont lieu dans le plus
grand secret. Rendus encore plus nerveux par la présence onusienne sur le territoire, les marocains resserrent le filet. “Les libérés“, hommes
et femmes, parlent la peur au ventre.
“La Minurso devrait nous protéger“ pensent-ils. Foutaise ! Les récits font frémir, photos des traces de torture. Une femme raconte le supplice
du chien. Nous sommes en face des “morts-vivants“ dont parle Gilles Perrault dans son livre “Notre ami le roi“ (Gallimard 1990).
La transmission d’un papier en Europe (Instauration d’un cessez-le-feu au Sahara occidental – L’ONU dans le guêpier marocain est son titre.
Publication le 12 septembre 1991 dans divers quotidiens) met le feu aux poudres. La meute des policiers marocains se déchaine. Arrestations
et interrogatoires musclés se succèdent. Panique parmi les Sahraouis d’Agadir. Nous planquons les bobines. Quelqu’un se chargera de les
faire sortir d’ici, via l’Espagne ou l’Algérie. Précieux témoignages, elles disparaissent à jamais. Pour nous, la cavale se termine à Rabat, à
l’ambassade de Suisse. Nous pouvons enfin quitter le Maroc, laissant derrière nous Abdeslam, un ami traqué. Il s’en sortira dans une fuite
à la vie à la mort. Il vit aujourd’hui dans les camps de réfugiés de la région de Tindouf en Algérie.
1992 – Camps de réfugiés sahraouis (Sahara algérien). Abdeslam nous fait le récit de sa fuite. Nous partons vers le Sud, tout au long du mur
de l’armée marocaine. Nous vivons le désert. La dune est la fois rempart et assaillant. Elle vient de loin, très loin là-bas à l’Est, et s’en ira
se noyer dans l’océan. Rien n’arrête sa marche inexorable. Ni l’arbre, ni la pierre, ni l’homme peu à peu englouti dans ce sablier géant.
Nous retournerons au Sahara occidental.
2009 – Vingt ans après nos premiers reportages, nous retournons dans la région de Tindouf (Algérie) à la rencontre de la génération qui n’a
connu que la fournaise des camps. Ils n’ont aucune perspective d’avenir. Leurs parents, réfugiés, combattants, ont été contraint de s’y fixer.
Le référendum est en berne. Les campements ont changé avec l’arrivée de l’argent, des commerces, des routes, de l’électricité. L’information
circule de part et d’autre du mur grâce aux portable, au net, à la TV. Les familles divisées ont un droit de visite distillé au compte goutte par
le pouvoir marocain. Le plan de paix est bloqué, l’attente interminable, le retour improbable. Les jeunes, désespérés, font des “rezzous”
contre le mur. Ils courent au travers des champs de mines, prennent un poste marocain, l’investissent quelques heures et rentrent.
10 avril 2009 - Nous accompagnons une marche contre le mur, beaucoup de jeunes sahraouis, quelques sympathisants, espagnols surtout.
A la vue des fortifications et des lointaines silhouettes marocaines, la marche se précipite, s’affole soudain, déborde le mince cordon de
sécurité du Polisario, traverse les champs de mines sous les tirs de semonce des FAR. Dans le plus grand chaos les uns tentent de contenir les
autres, certains arrachent les barbelés, d’autres déminent à mains nues, sanglotent, hurlent, l’un d’eux saute sur une des ses saloperies.
Tous rentrent. Mur sans fin.
expositions
Trente huit ans. Trente huit ans d’occupation, de disparitions, passages à tabac, tortures, assassinats, mensonges, simulacre de procès,
condamnations arbitraires, trente huit ans de désinformation, avec le soutien indéfectible de l’ami français. Le pouvoir marocain n’a pas
bougé d’un iota. Il affirme comme toujours la “marocanité“ du Sahara Occidental, appelle à l’union nationale autour de ce thème sacré,
feint la trêve, gagne du temps, pourrit tout accord.
Vingt-deux ans que la MINURSO s’est installée, complice de fait, elle protège les intérêts du plus fort. Son mandat vient d’être renouvelé sans
volet pour les droits de l’homme, elle reste la seule mission qui n’en aie pas. Après une tentative de déblocage les Etats-Unis viennent de
reculer devant la colère royale. La France, pour une fois, n’a pas usé de son véto au conseil de sécurité. La France préserve ses intérêts, droit
de survol pour le Mali, forages prospectifs de TOTAL ...etc.
Fin avril 2009, fin du reportage et gueule de bois. Rien n’a changé. Le Maroc ensable toutes solutions. La situation des sahraouis empire
comme une gangrène. L’équation est inique, petits peuples + gros intérêts = mort lente programmée d’un peuple sous le regard benoît de
la communauté internationale, à l’instar du Tibet.
Hugues de Wurstemberger, avril 2013
VERNISSAGE JEUDI 9 MAI À 18H
BOULODROME AGROCANET
// THEMA ”DÉSERT”
COMBATTANTS DU FROLINAT
MARIE-LAURE DE DECKER
FRANCE
LA PHOTOGRAPHE
© Marie-Laure de Decker
Au cours de sa carrière de reporter, Marie-Laure De Decker s’est rendue
bien souvent là où s’écrivait l’histoire contemporaine. Tout d’abord
pour Newsweek, elle part au Vietnam de 1970 à 1972. Ensuite dès 1973,
elle couvre l’actualité pour l’agence Gamma. En 1975 elle se rend au
Tchad, puis en URSS et aux États-Unis. Destination le Chili en 1983 juste
après la naissance de son premier enfant, Pablo. En 1985 elle fera de
nombreux séjours en Chine et au Mozambique où elle effectuera de
nombreux reportages de sociétés. En 1986 elle entreprend son premier
voyage en Afrique du Sud, à une époque où l’on se demandait si
l’apartheid allait tomber un jour. Puis elle collabore au magazine
Studio, et débute une activité de photographe de plateau, en particulier
sur les films de Maurice Pialat (Van Gogh, Sous le soleil de Satan, Le
Garçu…). Sur le tournage d’Indochine, elle se lie d’amitié avec Catherine
Deneuve et accompagnera l’actrice à l’occasion d’autres films. En 1987
après la naissance de Balthazar, son second fils, elle se lance dans la
photographie de mode et la publicité pour de nombreux magazines.
Pour s’occuper de ses deux enfants, la photographe de Gamma passe
du grand reportage au glamour. C’est le temps des clichés de mode
pour “Vogue”, celui des portraits d’autres personnalités artistiques
comme Jacques Prévert, Marguerite Yourcenar et Duras, Orson Welles,
Gainsbourg ou Charlotte Rampling. Mais Marie-Laure se sent comme
un diable en boîte. Elle repart de temps en temps en séjour pour
poursuivre son travail en Afrique du sud, où elle rencontrera Nelson
Mandela en 1993. Dès 1995 elle s’installe à Rabastens, non loin du Tarn,
une rivière qui la fascine depuis son enfance, et poursuit sa carrière de
photographe. Elle se consacre depuis quelques années aux Woodaabe,
une tribu du sud du Tchad.
Si on la connaît surtout pour ses grands reportages sur les terrains de
l’actualité, Marie-Laure De Decker, qui a toujours été proche des artistes,
a également réalisé de très nombreux portraits d’hommes politiques,
d’hommes de cinéma et de littérature. En 1967 elle photographie Man
Ray, Duchamp, Arrabal et Topor. Puis vers la fin des années 70 elle
immortalisera des écrivains et penseurs comme Gilles Deleuze, PierreJean Jouve, Patrick Modiano ou Gabriel Garcia-Marquez. D’importants
musées lui ont consacré des expositions rétrospectives, reconnaissant
son travail au niveau international. Après sa rétrospective à la Maison
Européenne de la Photographie en 2000 elle a retrouvé le même lieu
en juin 2012 dans le cadre de l’exposition Charlotte Rampling.
expositions
Elle a reçu en 2012 le prix Planète Albert Kahn – PIPAK – pour l’ensemble
de son œuvre.
DU 8 AU 26 MAI 2013
BOULODROME AGROCANET
// THEMA ”DÉSERT”
Le 21 avril 1974 l’ethnologue et archéologue française Françoise Claustre, le coopérant français Marc Combe et le Dr Christophe Staewen,
un Allemand, sont enlevés dans le Tibesti (Tchad) par des rebelles des tribus nomades toubous et anakasas, menés par Hissène Habré et
Goukouni Oueddei, chef des Forces Armées du Nord (FAN), après un raid sur l’oasis de Bardaï (la femme de Staewen et deux soldats tchadiens
sont tués dans la fusillade). Les rebelles, qui maîtrisent le nord du Tchad mais ne parviennent pas à s’emparer de la capitale N’Djamena,
réclament à l’Allemagne et à la France une rançon et l’accès aux médias. Leur allié, la Libye du colonel Kadhafi, s’éloigne alors des rebelles
en se rapprochant du régime dictatorial de François Tombalbaye. Les rebelles manquent donc d’armes et de soutien international. La prise
d’otages les ramène au premier plan. Bonn cède rapidement, et le Dr Christophe Staewen est libéré.
Mais la France, en pleine campagne présidentielle (le président du Sénat Alain Poher assure alors l’intérim), attend l’élection de Valéry
Giscard d’Estaing pour agir véritablement. Celui-ci entame des négociations secrètes avec le dictateur tchadien François Tombalbaye. Avec
le feu vert de N’Djamena, Giscard envoie le commandant Galopin libérer les otages. Celui-ci, longtemps coopérant à la tête de la Garde
nationale tchadienne puis au sein des services de renseignements de l’ancienne colonie française, est accusé par les rebelles de brutalité et
d’un raid mortel sur des proches de Goukouni Oueddei. Il est finalement capturé le 4 août. Désormais, les rebelles demandent en plus des
armes. Devant le refus de Paris, ils tuent Galopin en avril 1975 après l’avoir fait condamner par un « tribunal révolutionnaire », tandis que
Marc Combe parvient à s’évader le 23 mai 1975.
Pierre Claustre, le mari de Françoise et directeur de la Mission de réforme administrative au Tchad, tente alors de négocier directement
avec les rebelles, mais il est enlevé à son tour le 26 août 1975. Ceci amène les rebelles à demander désormais une rançon de 10 millions de
francs ; Hissène Habré menace d’exécuter les époux Claustre s’il ne reçoit pas l’argent avant le 23 septembre. Le reporter Raymond Depardon
et Marie-Laure de Decker, partis accompagner Pierre Claustre avant son enlèvement, filment les rebelles et leurs chefs, dont Hissène Habré,
avant d’être autorisés à interviewer Françoise Claustre. La diffusion de cet entretien émeut l’opinion publique, et Paris cède, payant la
rançon. Mais les rivaux Hissène Habré et Goukouni Oueddei se disputent alors, entraînant une prolongation de la détention des otages.
expositions
Marie-Laure De Decker passera deux années au Tchad avec les rebelles du Frolinat. Elle y réalise entre autres cette série de portraits posés,
d’une grande beauté et pleins de dignité, qui ne seront pas publiés par la presse. Ils sont pourtant en avance sur les traitements de
l’actualité qui interviendront des années plus tard et qui sont aujourd’hui monnaie courante, même s’ils ne vont généralement pas jusqu’à
l’utilisation du fond blanc qui fonde leur élégance. Il est intéressant de les rapprocher de ceux réalisés récemment par Ferhat Bouda avec
des combattants de l’Azawad.
DU 8 AU 26 MAI 2013
BOULODROME AGROCANET
// THEMA ”DÉSERT”
CHRONIQUES DE L’AZAWAD
FERHAT BOUDA
ALGÉRIE
L‘AZAWAD - LE RÊVE D‘UN ÉTAT INDÉPENDANT
Le colonialisme français a délimité les frontières régionales en occultant
la réalité des groupes ethniques et des populations locales. La première
rébellion touareg eu lieu lieu en 1963 pour revendiquer l’Azawad , un
grand territoire regroupant cinq pays.C’est leur zone de transhumance
et de liberté.
© Ferhat Bouda
www.bouda-photographie.com
Après plusieurs années de guerre civile et de rébellion les Touaregs
ont négocié avec le gouvernement central de Bamako des traités de
paix sous l‘égide des pays voisins, mais le gouvernement malien n‘a
jamais respecté ces accords et beaucoup d’exactions furent commises
par l’armée malienne dans le nord du pays. La population du nord est
toujours délaissé, faiblement scolarisés, manque d‘infrastructures et de
routes, le nord regorge de richesse mais exploité par les multinationales
sous l’œil bienveillant du gouvernement malien, les Touaregs sont
marginalisé.
Après la chute de Kadhafi, les milices touaregs lourdement armées de
retour de Lybie débarquent au Mali avec l ferme l’intention de -reconquérir l’Azawad.
En janvier 2012 le MNLA (le Mouvement National pour la Libération de
l’Azawad ) déclare la guerre contre l‘armée malienne dans le Nord
du Mali, trois mois plus tard un coup d‘état a eu lieu à Bamako et le
MNLA a profité du chaos pour proclamer l‘indépendance de l’Azawad.
L‘Union africaine et la communauté internationale condamnet cette
autoproclamation...
Les islamistes entrent alors en scène et toutes les villes du nord du
Mali tombent entre les mains des sanguinaires de l’AQMI et du MUJAO.
En juin 2012 les rebelles touaregs sont pourchassés par les groupes
islamistes partout dans les grandes villes de l’Azawad
LE PHOTOGRAPHE
Ferhat Bouda, photographe berbère installé à Francfort en Allemagne,
s’attache depuis qu’il est devenu photographe à documenter tous les
aspects de la culture berbère. Cela l’a amené début 2012 à partager
le quotidien des combattants touaregs du Mouvement National de
Libération de l’Azawad (MNLA).
expositions
Il en a ramené des images rares de ce conflit qui désormais touche la
France impliquée auprès de l’État malien.
DU 8 AU 26 MAI 2013
BOULODROME AGROCANET
// THEMA ”DÉSERT”
© Léon & Lévy / Roger-Viollet
www.roger-viollet.fr
EN PAYS TOUAREG
LÉON & LÉVY
ROGER-VIOLLET / FRANCE
C’est un véritable tour de force technique que les opérateurs du studio
Léon & Levy ont réalisé en allant photographier la communauté
touareg dans le Sahara central à la chambre panoramique vers 1900.
Les images de la vie quotidienne des “hommes bleus” sont
impressionnantes tant par leur précision que par leur mise en scène
sophistiquée. Nous présenterons des tirages au format 16x42, celui
des plaques photographiques originales.
Moyse Léon et Isaac dit Georges Lévy débutent sous le Second Empire
comme assistants au sein du studio photographique parisien FerrierSoulier. Ils fondent leur propre studio en 1864. Le fonds comporte
plus de 60 000 plaques stéréoscopiques noir et blanc ou colorisées
à la main, un véritable “grand tour” du monde en 1900 diffusé par
l’agence Roger-Viollet.
Exposition réalisée en partenariat avec Rogier-Viollet
expositions
LES PHOTOGRAPHES
Moyse Léon et Isaac dit Georges Lévy débutent sous le Second Empire
comme assistants au sein du studio photographique parisien
Ferrier-Soulier. Ils fondent leur propre studio en 1864. À l’arrivée
des deux fils de Georges Lévy en 1895, la société prend de l’ampleur
et devient Lévy & fils. Le studio a une activité intense, éditant et
vendant sous la marque LL des tirages à l’unité, des albums de
photographies de voyages et des cartes postales jusqu’en 1917, date
à laquelle il cesse son activité.
DU 8 AU 26 MAI 2013
BOULODROME AGROCANET
// THEMA ”DÉSERT”
SAHEL DIGITAL ART
PROJECTION & INSTALLATION
COMPTOIR GÉNÉRAL / MAURITANIE / MALI / NIGER
www.sahel-digital-art.org
www.lecomptoirgeneral.com
La région du Sahel connaît depuis peu des bouleversements politiques
causés par la rébellion qui sévit actuellement au nord du Mali et par
la création, en juin 2012, d’une nation indépendante connue sous le
nom d’»Azawad».
Depuis quelques années, l’introduction d’outils de
création numérique bon marché y a engendré une déferlante d’images
graphiques éphémères circulant via Facebook, les cyber-cafés et les
puces des téléphones portables. Interrogeant le concept d’art populaire
et d’ethnographie, “L’Art Digital du Sahel” présente ces créations
numériques d’Afrique de l’Ouest collectées à travers le pays et sur Internet
: avatars réalisés soi-même, propagande virale, géographies imaginaires
d’états non-existants... Cette attraction interroge non seulement le rôle
des nouveaux médias et la démocratisation des outils de création, mais
aussi la beauté d’une inspiration décomplexée. En utilisant des templates*
préfabriqués pour PCs, des outils de montage automatisés disponibles
en ligne et des applications de retouche photo, et en soumettant leurs
photos personnelles à des surimpositions graphiques, les designers
auto-proclamés de ce nouveau monde numérique nous dévoilent leur
esthétique unique. Leur identité est transformée et ré-imaginée sous de
nouvelles formes, traduisant ainsi des désirs, des espoirs et des fantasmes
en manifestations hyper-réelles — et invoquant un univers de montage,
de distorsion numérique, de diffraction et de pixellisation, à l’aspect
coloré voire parfois criard.
Nombre des images présentées ici expriment un
rêve collectif, rêve désormais plongé dans le chaos avec la prise de pouvoir
des extrémistes fondamentalistes.
* maquettes
Scénographie: le Comptoir Général
expositions
D’après une sélection de Christopher Kirkley
DU 8 AU 26 MAI 2013
BOULODROME AGROCANET
// EXPOSITION COLLECTIVE
“BY NUMBERS”
Fondé en 1870 par Adolphe Bertillon selon le modèle du portrait codifié, face-profil, le premier laboratoire de police d’identification criminelle
fonda l’anthropométrie judiciaire, appelée « système Bertillon » ou « bertillonnage » : un système d’identification rapidement adopté dans
toute l’Europe, puis aux États-Unis, et utilisé jusqu’en 1970.
Cette volonté « scientifique » de fichage des criminels ou de tous contrevenants à la loi afin de pouvoir les localiser et les repérer a été analysé
et exposé à différentes époques, mais c’est sur une catégorie bien particulière de cette pratique que nous nous sommes penchés : celle des
individus qui ont été photographiés et numérotés afin de les détruire.
Entre délires scientifiques visant à la création d’un « homme nouveau » et strict contrôle de ceux dont on veut débarrasser la société, on
découvre une application systématique de la photographie par laquelle les bourreaux et exécutants rendent compte à leurs supérieurs,
l’image venant prouver qu’ils ont « fait le boulot » en sauvant ainsi souvent leur peau.
Niés avant d’être abattus dans la mesure où ils deviennent rien de plus qu’un numéro lié à une image qui correspondra à des inventaires
dans de sinistres registres, les condamnés n’existent plus. Aujourd’hui, autant que leur souvenir, c’est leur martyrologue, qui traverse le cours
d’une vingtième siècle terriblement riche en génocide, que nous voulons rappeler.
BAGNARDS
ARCHIVES NATIONALES D’OUTRE-MER
CAYENNE - GUYANE
Les bagnes de Guyane furent ouverts en 1852, fermés momentanément
aux métropolitains pour cause de trop grande mortalité, en 1869, et
réouverts pourtant en 1887 ; dans l’intervalle, les condamnés coloniaux
continuèrent cependant à y être envoyés.
Les archives des bagnes sont prodigieuses tant par leur importance que par
l’ampleur et la méticulosité des renseignements fournis. Elles présentent,
en outre, le grand avantage d’être à peu près complètes.
La quasi totalité des dossiers des bagnards, des registres matricules, des
fiches sur le personnel, de la correspondance et des papiers administratifs,
des directives émanées de l’administration centrale, des contrôles
financiers, en un mot toute l’histoire des bagnes coloniaux et de leur
population, depuis l’arrivée des premiers vaisseaux jusqu’à l’évacuation
finale, est aujourd’hui conservée aux Archives nationales d’outre-mer, à
Aix-en-Provence.
© Archives nationales d’outre-mer
Exposition réalisée en partenariat avec les Archives nationales d’outre-mer.
anom.archivesnationales.culture.gouv.fr
NOMADES
ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DE L’HÉRAULT
expositions
FRANCE
À partir de 1907, année des premières opérations de fichage
anthropométrique montées par la Sûreté générale contre les
“nomades”, la surveillance des Tsiganes ambulants s’est traduite en
France par un encadrement policier particulièrement rigoureux. Ils
étaient dans l’obligation de présenter et de faire viser leur « carnet
de circulation » dans toutes les gendarmeries des villes et villages
qu’ils traversaient. Cette pratique, qui dura jusqu’à récemment et
dont on trouve des traces profondes dans la perception problématique
des tsiganes aujourd’hui encore, s’aggrava durant l’occupation. Les
autorités allemandes firent établir des fiches pour tous les tsiganes –
considérés comme « dégénérés » et voués à la déportation dans les
camps d’extermination où périrent nombre d’entre eux – afin de
préparer leur départ vers l’Allemagne. Même les enfants en bas âge
furent photographiés face-profil et leurs fiches individuelles furent
établies par les fonctionnaires français.
Aujourd’hui ces documents sont toujours conservés dans la plupart des
archives de tous les départements français.
DU 8 AU 26 MAI 2013
CHAIS DES MOULINS
Exposition réalisée en partenariat avec les Archives départementales
de l’Hérault.
// EXPOSITION COLLECTIVE
“BY NUMBERS”
LA GRANDE TERREUR EN URSS
TOMASZ KIZNY
POLOGNE -RUSSIE
LE PHOTOGRAPHE
Tomasz Kizny est photographe et journaliste. Après l’instauration de
l’état de guerre en Pologne en 1982, il fonde l’Agence photographique
clandestine Dementi, qui a déjoué la censure communiste jusqu‚en
1989. Il est l’auteur d’un projet photographique mené en Russie
dans les années 1990, qui a donné lieu à la publication de
l’important ouvrage nommé Goulag (2003).
De 2008 à 2011, Tomasz Kizny mène un projet photographique sur
la vague de violence de l’État soviétique contre ses propres citoyens
en 1937 et 1938, désignée comme la Grande Terreur. En Russie, en
Ukraine et en Biélorussie il documente le crime et présente une
topographie de la Terreur, puissante accusation documentaire du
totalitarisme soviétique, qui vient donner un visage aux victimes
de Staline.
La Grande Terreur en URSS sous Staline :
© Tomasz Kizny & Dominique Roynette / Éditions Noir sur Blanc
www.leseditionsnoirsurblanc.fr
En 1936 – 1937, en à peine quatorze mois, un million deux cent mille
personnes – au moins – ont été arrêtées en Union Soviétique et sept
cent cinquante mille ont été fusillées. Il s’agit là du plus grand massacre
de civils en temps de paix, de l’un des épisodes les plus noirs d’un
vingtième siècle qui n’en a pas été avare et d’un pan d’histoire qui
commence à peine à être vraiment étudié et révélé, au fur et à mesure
que s’ouvrent les archives.
Le photographe polonais Tomasz Kizny, qui fut, après l’instauration de
la loi martiale en 1981 l’un des fondateurs de l’association clandestine
de photographes Dementi est celui par qui nous avons eu connaissance,
visuellement mais également par de nombreuses enquêtes, des horreurs
du stalinisme. Le gros ouvrage, « Goulag », publié en cinq langues,
nous fit découvrir aussi bien le théâtre au Goulag que les travaux forcés
et le percement qui coûta la vie à des dizaines de milliers de détenus
du Belomorkanal, le canal de la mer blanche. Outre la collecte de
documents d’archive et leur documentation, il photographia les lieux
en couleur, à la chambre, et recueillit les témoignages de survivants dont
il réalisa les portraits.
expositions
C’est avec cette même approche documentaire rigoureuse qu’il nous
fait découvrir aujourd’hui, avec Dominique Roynette, l’étendue de La
Grande Terreur.
Les condamnés à mort étaient photographiés avant leur exécution – et
non au moment de leur arrestation – afin que les bourreaux puissent
vérifier qu’ils abattaient bien la bonne personne.
// EXPOSITION COLLECTIVE
“BY NUMBERS”
KHMERS ROUGES
MUSÉE DU GÉNOCIDE - S-21
TUOL SLENG - CAMBODGE
A Tuol Sleng, les martyrs des Khmers rouges
Entre 1975 et 1979, au cœur de Phnom Penh, dans l’ancien Lycée
Français de Tuol Sleng rebaptisé S 21 par les Khmers rouges, près de
15 000 personnes ont été emprisonnées et torturées. Il y a eu huit
survivants.
A son arrivée au centre de détention, chaque prisonnier, souvent
arrivé les yeux bandés, sur un camion, était placé face au
photographe, un jeune homme venu de la campagne et qui
avait été envoyé durant un an en formation à l’école du film et
de la photographie de Shanghai. On peut voir que beaucoup ne
comprennent pas ce qui leur arrive, certains même sourient,
d’autres sont effrayés, peu portent des marques de coups ou de
brutalités.
© The Tuol Sleng Museum of Genocide
Photos D.R. Collection particulière Phnom Penh.
www.tuolsleng.com
DU 8 AU 26 MAI 2013
CHAIS DES MOULINS
Chaque soir, un fonctionnaire venait collecter les photographies, qui
étaient remises à la hiérarchie, au plus haut niveau, afin de rendre
compte « objectivement » de l’activité du centre. La numérotation
était quotidienne, recommençant à 1 chaque matin. C’est ainsi
que l’on a pu analyser l’accélération et les purges internes à partir
de 1974, quand il y eut plus de qquatre cent photographies prises
chaque jour.
Après que les Khmers rouges aient été chassés de Phnom
Penh par l’armée vietnamienne, S 21 est devenu le Musée du
génocide. Outre les salles de torture et les minuscules cellules en
planche, les conseillers est allemands qui ont accompagné les
survivants dans l’installation glaciale du lieu, en modifiant le
moins possible les espaces, ont installé des tas de vêtements trouvés
sur place, les instruments de torture et accordé une très grande
place aux photographies, agrandies ou assemblées en panneaux.
Certaines images ont été arrachées ou lacérées par des survivants,
membres de la famille des martyrs, qui ne supportaient pas de les
voir exposées.
expositions
Merci à Philong Sovan et Hoeng Keomakara
// EXPOSITION COLLECTIVE
“BY NUMBERS”
NUMBERED
URIEL SINAI
ISRAËL / GETTY IMAGES
LE PHOTOGRAPHE
Uriel Sinai est un photojournaliste représenté par Getty Images. En
2005, il s’est installé dans la colonie
Gush Katif dans la Bande de Gaza pendant le désengagement
d’Israel. Ce reportage lui a valu le 1er prix du
“World Press Photo”. Sinai a été largement reconnu pour ses
photographies (2ème prix Bayeux-Calvados de
© Uriel Sinai / Getty Images
www.reportagebygettyimages.com
2009, prix du National Press Photographers Association). Son travail
est régulièrement publié dans des
journaux et des magazines dans le monde entier (Time, Paris
Match, Stern, The Economist, The New York Times, Der Spiegel, …)
Pendant la seconde guerre mondiale, les nazis avaient mis en place
un système de tatouage pour les juifs et autres détenus du camp de
concentration et d’extermination d’Auschwitz (Les tsiganes étaient par
exemple tatoués de la lettre « Z », pour « Zigeuner », les Aryens de la
lettre « A »). Dès l’entrée des prisonniers dans les camps, les S.S., dans
un processus de déshumanisation, les marquaient d’un numéro de
matricule tatoué à l’intérieur du poignet qui devenait leur seule identité,
comme du bétail.
Ceux qui n’étaient pas marqués par ce tatouage à leur arrivée étaient
condamnés à une exécution immédiate. Ce marquage était vécu comme
une humiliation par les déportés. Néanmoins, nombreux sont les
survivants des camps de concentration qui ont conservé cette marque
comme une preuve de leur survie, comme un témoignage de cette
horreur, en honneur aux disparus. D’autres ont choisi d’enlever la
marque pour effacer l’infamie, la honte et l’avilissement subie pendant
cette période. Le mot ka-tzetnik désigne le nom de ce tatouage de la
honte et signifie en Yiddish les déportés des camps.
Aujourd’hui, en Israël, des jeunes se font tatouer sur l’avant-bras un
numéro, souvent celui qu’avaient porté leurs parents ou grands-parents.
rendez-vous
Il nous a semblé plus intéressant de présenter, avec le travail du
photographe israélien Uriel Sinai, cette véritable « cicatrice de l’Holocauste
» mise en avant par une génération qui n’a pas connu l’époque des
camps d’extermination que de montrer les documents d’archive.
// EXPOSITION COLLECTIVE
“BY NUMBERS”
LES INDIENS YANOMÂMI
CLAUDIA ANDUJAR
BRÉSIL
LA PHOTOGRAPHE
Claudia Andujar est née à Neuchâtel, en Suisse, en
1931. Elle vit d’abord en Hongrie, puis aux Etats-Unis où elle
poursuit des études dans l’humanitaire.
Elle arrive au Brésil, à São Paulo, en 1956 et commence une carrière
de photojournaliste en travaillant sur le mode de vie des indiens
Caraja dans le centre du Brésil. Son travail est publié dans Life,
Look, Fortune, Aperture, Setenta, Claudia, …
Elle enseigne également la photographie dans plusieurs écoles et
cours, dont celui du Museu de Arte de São Paulo Assis Chateaubriand
- Masp (Musée d’Art de São Paulo Assis Chateaubriand).
© Claudia Andujar
DU 8 AU 26 MAI 2013
CHAIS DES MOULINS
Dans les années 1970, elle compose l’équipe de photographes de
la revue Realidade et effectue un ample reportage sur l’Amazonie.
À la même époque, elle reçoit une bourse de l’institution nordaméricaine Fondation Guggenheim, puis une autre de la Fondation
d’Aide à la Recherche de l’état de São Paulo - Fapesp, pour étudier
les indiens yanomâmi.
rendez-vous
En 1980, Claudia Andujar, qui avait vécu durant cinq ans avec les
indiens Yanomami, constate qu’ils sont contaminés par des maladies
apportées par l’homme blanc et que leur médecine traditionnelle
ne peut soigner. Elle estime qu’il n’y a d’autre solution que la
vaccination et elle décide d’accompagner deux amis médecins
qui vont entreprendre une campagne de grande ampleur, de
village en village. Afin de pouvoir suivre l’évolution de la situation
sanitaire, celle qui a consacré l’essentiel de sa vie à la défense de
ces populations en voie d’extermination et auxquelles on volait leur
terre avec l’aide l’armée établit les fiches. Des fiches cartonnées,
des portraits pour lesquels chacun porte autour du cou un numéro,
afin que l’on puisse le retrouver plus tard facilement.
Ces images strictement utilitaires sont redécouvertes en 2006 par
le galeriste et commissaire d’expositions Eduardo Brandao qui
est frappé par l’aspect conceptuel de l’ensemble, au-delà de sa
dimension documentaire. Il expose les « Marcados » à la 27 ème
Bienal Internacional de São Paulo puis dans sa Galeria Vermelho
sous le titre « Comment vivre ensemble ? ». Le livre présentant
cette collection unique est rapidement épuisé et les musées tout
comme les collectionneurs s’enthousiasment pour les compositions,
tableaux d’images, souvent en triptyques, que l’artiste compose
avec ces images qui, finalement, rejoignent sa pratique conceptuelle
stricte et ses photocollages des années soixante-dix. Malgré les
fatigues liées à l’âge, la vieille dame est toujours aussi proche et
passionnée par ses amis indiens. Elle leur verse toujours un tiers des
ventes de tirages qu’elle réalise et ils ont pu acheter, il y a un an,
un puissant émetteur radio leur permettant de communiquer plus
facilement dans la forêt amazonienne.
C’est le seul exemple que nous ayons trouvé de personnes
numérotées au moment où l’on allait les photographier afin de les
sauver et non de les détruire.
// SOIRÉES DE PROJECTION
CHAIS DES MOULINS
SOIRÉE #1
SPORT
JEUDI 9 MAI - 21H
Le sport (une fois n’est pas coutume) tiendra la vedette pour notre
première soirée de projection avec, entre autres, une rétrospective
du monde du sport au XXe siècle grâce aux précieuses archives de
Roger-Viollet.
Puis pour fêter le centenaire de la grande boucle, nous projetterons
les images d’avant-guerre du Tour de France.
Enfin, pour terminer cette première soirée de projection, “Footgirafe”, un film de Jean Rouch.
© Colin Delfosse / Out Of Focus
SOIRÉE #2
CARTE BLANCHE À CHRISTIAN CAUJOLLE
HOMMAGE À GABRIELE BASILICO
VENDREDI 10 MAI - 21H
Christian Caujolle rendra hommage lors de cette seconde soirée au
célèbre photographe italien Gabriele Basilico récemment disparu.
Gabriele Basilico (né à Milan en 1944) débute sa carrière comme
photographe d’architecture. En 1983, il présente sa première exposition
importante : “Milano, ritratti di fabbriche”. En 1990, il remporte le Grand
Prix International du Mois de la Photo. Pendant près de quarante ans, il
a arpenté les villes du monde entier : Moscou, Beyrouth, Istanbul, San
Francisco, Shanghai ou encore Milan, sa ville natale. Ses derniers projets
photographiques étaient consacrés à la transformation du paysage urbain.
© Gabriele Basilico
Gabriele Basilico devait être notre 7e invité en résidence pour le festival
ImageSingulières 2014.
SOIRÉE #3
rendez-vous
LES DIX ANS DE PICTURETANK
RÉTROSPECTIVE ÉRIC BOUVET
SAMEDI 11 MAI - 21H
Une troisième soirée en deux parties.
L’une consacrée à une rétrospective d’Éric Bouvet, qui a couvert de
très nombreux conflits pendant ses années Gamma et qui, (re)devenu
photographe indépendant, ouvre son champ photographique.
L’autre sera pour nous l’occasion de fêter les dix ans de Picturetank,
la très dynamique plate-forme de distribution de toute la nouvelle
photographie.
© Éric Bouvet / Picturetank
// AUTRES TEMPS FORTS
BISTROT DES CHAIS
RESTO-BAR MUSICAL ÉPHÉMÈRE
DU 8 AU 12 MAI / CHAIS DES MOULINS
Dans l’espace des Chais des Moulins, un lieu d’échanges et de
rencontres, unique et éphémère, sera spécialement créé le temps du
week-end d’ouverture du festival, du 8 au 11 mai de 11h à 1h30 et le 12
mai de 11h à 18h.
Au Bistrot des Chais, le visiteur pourra y déguster des spécialités sétoises
variées, prendre un apéritif accompagné d’huîtres, déjeuner et dîner
dans une athmosphère musicale originale. En début et fin de soirée, DJ
B Dubble U “plays all kinda grooves” mixe pour une ambiance festive.
DU 8 AU 12 MAI - OUVERT DE 11H30 À 1H30
CHAIS DES MOULINS
SOIRÉE MUSICALE
MÉLISSA LAVEAUX EN CONCERT
SAMEDI 11 MAI À 22H30 [APRÈS LA PROJECTION]
Si Mélissa Laveaux n’a rien escamoté de l’identité très forte dessinée
par un premier album acclamé (Camphor And Copper, 2008), elle
s’est aujourd’hui réinventée. À la douceur acoustique d’un folk
langoureux et chaloupé, la jeune femme préfère à présent l’énergie
plus sophistiquée d’une pop percutante et irrésistible. L’écriture est
toujours aussi personnelle, la voix toujours aussi sensuelle et juvénile,
mais les orchestrations explosent en un feu d’artifice inventif, qui fait
la part belle aux rythmiques et à des sonorités plus synthétiques.
AVANT & APRÈS LE CONCERT
SOIRÉE ANIMÉE PAR DJ B DUBBLE U JUSQU’À 1H30
PAF 4 euros // À PARTIR DE 22H
CHAIS DES MOULINS
L’AFTER DU FESTIVAL
rendez-vous
TOUS À L’ENVOL !
SAMEDI 11 MAI / À PARTIR DE MINUIT
Pour clôturer ensemble le week-end d’ouverture, ImageSingulières
vous invite à venir faire la fête à partir de minuit et jusqu’à 4h du
matin à l’Envol, un nouveau restaurant situé quai des Moulins, à
deux pas des Chais. DJ Paul Brisco aux platines nous offre un retour
explosif inspiré de ses nuits londonniennes !
© Nicolas Moulard
ENTRÉE LIBRE
RESTAURANT L’ENVOL
707 QUAI DES MOULINS / 04 67 36 41 14
// AUTRES TEMPS FORTS
WORKSHOP
AVEC CÉDRIC GERBEHAYE
FAIRE CORPS AVEC SON SUJET
DU 17 AU 20 MAI
Chaque année, ImageSingulières organise un workshop avec le
photographe invité en résidence à Sète durant le week-end de la
Pentecôte. C’est Cédric Gerbehaye, membre de l’Agence VU’, qui animera
ce stage destiné à 12 photographes amateurs confirmés ou professionnels.
© Cédric Gerbehaye / Agence VU’
http://fr.leica-camera.com
Cédric Gerbehaye ayant réalisé l’exposition “Sète #13” au Leica
Monochrom, Leica Camera France parrainera son workshop en mettant à
disposition des participants, des équipements Leica Monochrom et Leica
M. Les participants seront assistés si besoin est, par des experts Leica.
Qu’il s’agisse de photographier l’Ici ou l’Ailleurs, traiter un sujet
documentaire passe par de nombreuses étapes que ce workshop
propose de décomposer et d’analyser en profondeur. Des tous premiers
repérages à une véritable compréhension des enjeux du terrain, de la
formulation du projet à l’élaboration d’une méthode personnelle de
travail, des prises de vues aux choix de diffusion (presse, exposition,
livre, multimedia...) chacune de ces étapes est déterminante pour être
au plus près de sa vérité photographique.
En alternance avec cette approche théorique basée sur la lecture de
ses propres travaux et sur ceux des participants, Cédric Gerbehaye
proposera des exercices pratiques et des séances de prises de vue dans
la ville de Sète.
MAISON DE L’IMAGE DOCUMENTAIRE
DU 17 AU 20 MAI - 250 euros
CONFÉRENCE-DÉBAT
MIGRATIONS ET MONDIALISATION
DANS LES PAYS DU POURTOUR DE LA MÉDITERRANÉE
SAMEDI 11 MAI - 15H30
rendez-vous
Autour de l’exposition de Ad van Denderen “So blue, so blue”
nous débattrons en public des enjeux des migrations et de la
mondialisation dans les pays du pourtour méditerranéen.
Nous proposerons une table-ronde animée par Edwy Plenel
journaliste et co-fondateur du site Mediapart, avec le témoignage de
Ad van Denderen.
© Ad van Denderen / Agence VU’
SAMEDI 11 MAI - 15H30
CHAIS DES MOULINS
// AUTRES TEMPS FORTS
CINÉMA LE PALACE
PROJECTIONS
LES 17 ET 18 MAI
Le Palace, l’un des deux cinémas sétois fermé depuis quelques années,
a été récemment rééquipé par la ville pour de la vidéo-projection.
Ce nouveau lieu permettra de donner un écho à notre programmation
en remontrant (pour les absents) nos soirées de projection, et en y
organisant des débats ainsi que des rencontres avec les photographes.
PROGRAMMATION À DÉCOUVRIR SUR : www.imagesingulieres.com
CINÉMA LE PALACE
24 AVENUE VICTOR HUGO - SÈTE
© Vladimir Vasilev
RENCONTRES AVEC LES PHOTOGRAPHES
VERNISSAGES ET SIGNATURES
DU 8 AU 12 MAI / TOUS LES LIEUX D’EXPO
Pour chaque lieu d’exposition, un vernissage est organisé en présence
des photographes. Le public pourra les rencontrer à cette occasion et se
faire dédicacer leurs ouvrages.
La librairie l’Échappée Belle s’installera le temps du week-end
d’ouverture aux Chais des Moulins où elle proposera une sélection
de livres autour de l’image documentaire et des apéros signature
chaque soir.
© Caroline Feraud / ImageSingulières 2011
Tout au long du week-end d’ouverture d’autres rendez-vous seront
programmés comme des visites accompagnées par les photographes.
MÉDIATION CULTURELLE
VISITES DE GROUPES ET COMMENTÉES
rendez-vous
DU 8 AU 26 MAI / TOUS LES LIEUX D’EXPO
Dans le cadre du festival, nous vous proposons des visites commentées
des expositions, gratuites et ouvertes à tous les groupes (particuliers,
scolaires, associations...), de 5 à 30 personnes. Soucieux d’un
accompagnement de qualité, nous organisons des circuits sur mesure.
Notre équipe de médiateurs vous accueillera sur chacun des lieux
d’exposition.
Des dossiers pédagogiques peuvent être fournis sur demande.
PLUS D’INFOS ET RÉSERVATIONS :
Claire Berthomieu / responsable de l’accueil et de la médiation
04 67 18 27 54
// AUTOUR DU FESTIVAL
EXPOSITION COLLECTIVE
7 / SÈTE
DU 7 AU 26 MAI
7 / SÈTE est une exposition collective organisée pendant le festival
ImageSingulières. Comme un petit coup de projecteur, l’exposition
vise à offrir un espace de visibilité à 7 jeunes photographes. Pour cette
première édition, le thème s’est imposé de lui-même; seront exposés 7
jeunes auteurs ayant en commun d’avoir réalisé des travaux à SÈTE. Loin
d’être lisse et idéalisée, c’est une ville brute que nous découvrons, avec
du caractère et un grain de folie… Bienvenue sur Sète !
MAISON DE L’IMAGE DOCUMENTAIRE
RUE LAKANAL [AUTOUR DU BÂTIMENT] - SÈTE
© Vladimir Vasilev
CONFÉRENCE
“MÉFIONS-NOUS DES IMAGES !”
SAMEDI 18 MAI - 15 H
© W. Eugene Smith
© Photoillustration 2012 Gary He
L’historien Alain Pinol nous propose une conférence pour nous interroger
sur le rôle de l’image fixe et animée dans l’évolution de nos sociétés,
au travers d’exemples concrets, mais aussi pour nous apprendre à nous
méfier des images ! À l’ère du numérique, il est fréquent de s’inquiéter
des risques de manipulation des images. Plus largement, avec la
prolifération des supports de diffusion et des images elles-mêmes, la
place de celles-ci est au cœur des problématiques s’interrogeant sur
l’évolution de nos sociétés. En suivant un parcours historique appuyé
sur de nombreux exemples, nous verrons comment les questions qui se
posent depuis longtemps peuvent aider à mieux comprendre les enjeux
d’aujourd’hui, exacerbés par la vitesse de l’innovation technologique
contemporaine.
MÉDIATHÈQUE FRANÇOIS MITTERRAND
BOULEVARD DANIÈLE CASANOVA - SÈTE
EXPOSITION - FESTIVAL
ROCK’ART & WINE
rendez-vous
DU 24 AU 26 MAI / CHÂTEAU LES CARRASSES
© Denis O’Regan
La première édition du festival Rock’Art & Wine (RAW) mêlera la
photographie, le rock et le vin. Les cinq photographes de rock stars parmi
les plus reconnus exposeront leur travail et échangeront avec le public
dans une ambiance intime et décontractée. Aubrey Powell, Nick Elliott,
Michael Spencer Jones, Didi Zill et Denis O’Regan offrent des témoignages
saisissants des plus grandes stars du rock. La programmation se veut
intime et underground : vernissages, visites privées de l’exposition,
ateliers dégustation des meilleurs crus du Languedoc, musique live & sets
Dj. Le soir, le public aura l’opportunité de dîner avec les artistes. Autant
de moments uniques et décontractés où les photographes livrent leur
travail et évoquent les anecdotes d’une vie passée à capturer concerts,
backstages et quotidiens des légendes du rock n’roll.
PLUS D’INFOS : www.lescarrasses.com/blog
CHÂTEAU LES CARRASSES
ROUTE DE CAPESTANG - QUARANTE
// AGENDA
MERCREDI 8 MAI
16h
Vernissage de l’exposition de Ad Van Denderen
18h30
OUVERTURE OFFICIELLE DU FESTIVAL
Vernissage des expositions de Claire Martin et de l’exposition collective “By numbers”
Rencontres et signatures de livres au stand de l’Échappée Belle
Chais des Moulins
19h30
Buffet d’inauguration
Chais des Moulins
20h- 1h30 Bistrot des Chais + DJ B Dubble U
Chais des Moulins
16h
Vernissage de l’exposition de Thomas Van Driessche
Espace Don Quichotte
18h
19h 21h
22h à 1h30 Vernissage des expositions de Hugues de Wurstemberger,
Boulodrome
Marie-Laure de Decker, Ferhat Bouda, Léon & Lévy,
Sahel Digital Art et du film de Pierre-Yves Vandeweerd JEUDI 9 MAI
Apéro-signatures de livres Projection soirée #1 “Sport”
Bistrot des Chais + DJ B Dubble U
Chais des Moulins
Chais des Moulins
Chais des Moulins
VENDREDI 10 MAI
16h
CRAC
Vernissage de l’exposition de Gianni Cipriano
Gare de Sète
17h Vernissage des expositions de Martin Bogren
Maison de l’Image Documentaire
Roger Ballen et Eugenia Maximova
19h Apéro-signatures de livres Chais des Moulins
21h
Projection soirée #2 “Carte blanche à Christian Caujolle”
Chais des Moulins
22h à 1h30
Bistrot des Chais + DJ B Dubble U
Chais des Moulins
SAMEDI 11 MAI
rendez-vous
11h
Vernissage de l’exposition de Cédric Gerbehaye
Chapelle du Quartier Haut
15h30 Conférence “Migration et mondialisation dans les pays du pourtour de la Méditerranée”
Chais des Moulins
19h 21h
22h à 1h30 22h30
Jusqu’à 4h
Apéro-signatures de livres Projection soirée #3 “Les 10 ans de Picturetank”
Bistrot des Chais + DJ B Dubble U
Concert de Mélissa Laveaux
After ImageSingulières Chais des Moulins
Chais des Moulins
Chais des Moulins
Chais des Moulins
Restaurant l’Envol
DIMANCHE 12 MAI
11h
Vernissage de l’exposition de Adam Panczuk
17 & 18 MAI
Projections au Cinéma Le Palace
DU 18 AU 20 MAI
Workshop avec Cédric Gerbehaye
Salle Tarbouriech
Cinéma le Palace
Maison de l’Image Documentaire
expositions
INFOS PRATIQUES
MAISON DE L’IMAGE DOCUMENTAIRE / POINT INFO
3 rue Raspail / 04 67 18 27 54
Ouvert tous les jours / 10h - 19h
SE DÉPLACER AVEC LE PETIT TRAIN
Stations de départ : MID, Espace Don Quichotte, Chais des Moulins
Pass festival / trajets illimités : 3 €
Tous les jours de 14h à 19h.
LIEUX D’EXPOS [DU 8 AU 26 MAI]
20 place Cambon
GARE SNCF
>
GIANNI CIPRIANO
MAISON DE L’IMAGE
DOCUMENTAIRE
>
ROGER BALLEN
MARTIN BOGREN
EUGENIA MAXIMOVA
ESPACE DON QUICHOTTE
>
THOMAS VANDEN DRIESSCHE
CHAIS DES MOULINS
>
CLAIRE MARTIN
EXPO COLLECTIVE “BY NUMBERS”
BOULODROME AGROCANET
>
PIERRE-YVES VANDEWEERD
HUGUES DE WURSTEMBERGER
MARIE-LAURE DE DECKER
FERHAT BOUDA
SAHEL DIGITAL ART
CENTRE RÉGIONAL
D’ART CONTEMPORAIN
>
AD VAN DENDEREN
CHAPELLE DU QUARTIER HAUT
>
CÉDRIC GERBEHAYE
Grande Rue Haute
Ouvert tous les jours / 10h-19h
SALLE TARBOURIECH
THÉÂTRE DE LA MER
>
ADAM PANCZUK
3 rue Raspail
Ouvert tous les jours / 10h-19h
Village Center
Quai des Moulins
Ouvert tous les jours / 10h-19h
Quai des Moulins
Ouvert tous les jours / 10h-19h
Quai des Moulins
Ouvert tous les jours / 10h-19h
26 quai Aspirant Herbert
Semaine / 12h30-19h
Week-end / 14h-19h
Promenade Maréchal Leclerc
Ouvert tous les jours / 10h-19h
L’ACCÈS EST LIBRE ET GRATUIT POUR L’ENSEMBLE DE LA MANIFESTATION.
// INFOS PRATIQUES
RELATIONS PRESSE RÉGIONALES
& BUREAU DU FESTIVAL
Association CéTàVOIR
Valérie Laquittant
Tél. : 04 67 18 27 54
[email protected]
RELATIONS PRESSE NATIONALES
Relations médias I Catherine Philippot
& Prune Philippot
Tél. : 01 40 47 63 42
[email protected]
PUBLICS / VISITES
Scolaires et visites de groupes
Claire Berthomieu & Margot Valeur
Tél. : 04 67 18 27 54
[email protected]
[email protected]
FESTIVAL IMAGESINGULIÈRES
MAISON DE L’IMAGE DOCUMENTAIRE
3 rue Raspail • 34200 Sète • Tél. : 04 67 18 27 54
[email protected] / [email protected]
w w w. i m a ge s i n g u l i e re s . c o m / w w w. l a - m i d . fr
INFORMATIONS TOURISTIQUES
Office de Tourisme de Sète
60 Grand’Rue Mario Roustan
Tél. : 04 99 04 71 71
www.ot-sete.fr
ImageSingulières reçoit le soutien de

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