La mine d`argent au Moyen-Age

Transcription

La mine d`argent au Moyen-Age
La mine d’argent au Moyen-Age : un bien de noblesse
La naissance de la principauté delphinale n'aurait pu se faire
sans
la
bienveillante
neutralité
des
empereurs
qui
en
demeurent les suzerains officiels de 1032 à 1349. En 1155,
Frédéric, qui se rend en Italie pour son couronnement, reçoit
l'hommage de Guigues dauphin, que le diplôme honore du titre
de comte de Grenoble. Il obtient la confirmation de tous ses
droits tenus en fief de l'empereur (roi des Romains). Frédéric
lui concède en outre une mine d'argent et le droit de battre
monnaie La mine de Rame est certainement déjà aux mains du
dauphin, mais cette matière relève des regalia, du droit public,
d’où cette concession particulière. Ce diplôme est confirmé en
1238 par Frédéric II, qui place le comte dauphin sous sa
soumission directe, niant ainsi la suzeraineté de l'archevêque
de Vienne, des évêques de Grenoble et de Valence. La
proximité affirmée entre l’empereur et le Dauphin est depuis
longtemps factice. En effet, parmi les témoins de l’acte
présenté
ici,
on
constate
l’absence de
tout
personnage
originaire de l’ancien royaume de Bourgogne, ce qui confirme
la faible influence des empereurs sur la région.
En juin 1249, un nouveau diplôme de Frédéric II confirme les
acquisitions de Guigues VII dans les comtés d'Embrun et de
Gap, lui concède les alleux situés dans ces deux comtés ainsi
que dans ceux de Vienne, d'Albon et de Grenoble. Par ces
actes,
la dynastie des
comtes
d'Albon est légitimée et
reconnue tout en étant théoriquement maintenue dans la
suzeraineté impériale. On peut affirmer que le règne de
Guigues VII marque les véritables débuts de la principauté
delphinale.
Bibliographie :
FOURNIER P., Le royaume d’Arles et de Vienne, 1138-1378,
étude sur la formation territoriale de la France dans l’est et la
Sud Est, Paris, Picard, 1891, 550p.