bons conseils

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Canons d’acier
& balles de plomb
AVEC LIONEL BARON, ARMURERIE DE RETZ
« Mon fusil accepte-il
les balles ? Si oui,
lesquelles ? Y a-t-il
un quelconque risque
d’accident ? »
Ces questions
récurrentes tombent
quotidiennement
aux oreilles de Lionel
Baron, armurier
à Machecoul.
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rmurier diplômé
de l’Ecole de SaintÉtienne, le trentenaire Lionel Baron
a travaillé plusieurs années
dans divers établissements de
l’Ouest de la France avant de
s’installer, en septembre 2012,
dans la commune rurale de
Machecoul, aux confins de la
Loire-Atlantique et de la Vendée. Sur ces terres, le petit gibier sédentaire et migrateur a
longtemps monopolisé les regards des chasseurs. Or, comme dans de nombreuses autres
régions françaises, le sanglier
est venu perturber des habitudes cynégétiques ancrées depuis des lustres. Car si la gre-
A
Connaissance de la Chasse - N°439 - Novembre 2012
naille est autorisée dans le
« 44 » pour le tir en battue du
chevreuil, le suidé nécessite
impérativement l’usage de projectiles d’une tout autre nature. C’est ainsi qu’il n’est pas
un jour depuis qu’il est à son
compte où notre armurier n’est
pas interrogé sur les performances, la sécurité et la fiabilité des balles destinées aux
canons lisses.
Deux balles de fusil à canon lisse « mal placées » ont atteint ce
sanglier au saut de l’allée.
bons conseils
Tous les fusils
à canons lisses sont-ils aptes
à tirer des balles ?
QUI ÊTES-VOUS LIONEL BARON ?
Jeune, diplômé et passionné
Lionel Baron : Dans les calibres
usuels que sont les 12, 16 et 20,
une extrême minorité de fusils,
généralement très anciens, ou en
piteux état, ne peuvent être utilisés
pour expédier des balles. Les autres
sont capables d’assumer sans
problème le tir de projectiles
uniques. À chaque canonnerie
correspond une munition à grand
gibier. Le marché actuel offre un
grand choix, reste à trouver l’ogive
qui correspond le mieux à chaque
arme. Pour ce faire, les chasseurs
doivent faire tester leur arme sur
cible par des professionnels.
« J’ai 33 ans,
je vis avec
Johanna et suis
papa de deux
adorables petites
filles. Je suis
diplômé de l’Ecole
d’Armurerie de
Saint-Etienne.
J’ai, à la fin de ma
formation, travaillé
plusieurs années
chez divers
En quoi consiste ce test ?
Il s’agit tout simplement d’essayer
deux ou trois types de balles
classiques (en plomb) par canon.
Ceci s’appelle le « calibrage ».
Il est effectué à 25/30 m, distance
moyenne des tirs en battue dans
nombre de nos régions françaises,
sur une cible fixe de 50 cm de côté.
Quand les projectiles sont concentrés
dans le centre de l’objectif,
qui mesure 20 cm de diamètre,
le résultat est jugé convenable.
Il convient alors d’adopter le modèle
de balle donnant satisfaction
et de ne plus en changer sans
de nouveaux essais sur carton.
LOIRE-ATLANTIQUE
Ces essais ne peuvent
pas être réalisés par
les chasseurs eux-mêmes ?
Il est en effet possible aux chasseurs
de tenter l’expérience du calibrage.
armuriers
du Morbihan et
de Vendée avant
de m’installer au
début du mois de
septembre 2012
dans le centre-ville
de Machecoul. J’ai
choisi ce secteur
géographique car
il est entouré de
zones humides
importantes où
évoluent nombre
de sauvaginiers.
Passionné par
toutes les chasses
de migrateurs,
je suis également
un amoureux
du gibier d’eau.
À cette caste,
comme à tous
les disciples
de saint Hubert
j’entends apporter
L’opération doit cependant avoir lieu
sur un site sécurisé et en se servant
d’un chevalet pour s’assurer de
la parfaite immobilité de l’arme.
Il est totalement illusoire de vouloir
calibrer un fusil à bras francs
ou en prenant appui sur un piquet
ou contre un tronc d’arbre.
En procédant de la sorte, il est
certain que les résultats seront
tronqués et fantasques. C’est
pourquoi je préconise de faire appel
aux services d’un armurier patenté.
Les essais sur sanglier
courant ont-ils un intérêt
en matière de ciblage ?
Le ciblage
des fusils avec
plusieurs types
de balles est
indispensable.
Le sanglier courant est un bel outil
qui permet de se faire une bonne
idée sur la vitesse des balles sur une
cible en mouvement. Encore faut-il
pour cela être un habitué du tir en
battue. Les chasseurs occasionnels
de grand gibier ne sont pas capables
de juger de quoi que ce soit en
services, conseils
ainsi que gammes
détaillées
de produits
rigoureusement
sélectionnés
et éprouvés.
J’assume pour
le moment seul
l’accueil au
magasin et
les réparations
en atelier. »
la matière. Cela étant dit, le sanglier
courant n’apporte rien en matière
de ciblage d’une arme. Le nemrod
lambda a tendance à confondre
test de précision et de rapidité.
La longueur des canons
influence-t-elle la précision
du tir à balle ?
Les canons longs n’ont jamais été un
avantage pour le tir à balle. D’abord,
il faut savoir qu’ils ne facilitent pas
la visée lors du tir en battue car
ils montent moins vite à l’épaule.
Il faut donc plus de temps pour tout
aligner. Sur un animal sautant un
layon étroit en sous-bois, le handicap
est flagrant. La grande majorité
des canons mesurent 71 cm. Il existe
également des canonneries de 66
et de 61 cm qui sont souvent
choisies par les chasseurs de
bécasses ou de lapins. Ces armes
sont nettement plus avantageuses
pour expédier des balles. Enfin, ont
été créés spécialement pour le tir
du grand gibier les fusils « slugs »
qui sont équipés de canons courts
(53 ou 55 cm) lisse/rayé, soit
rayé/rayé, lisse/lisse. Ces armes,
en version rayée sont d’une précision
redoutable.
Quels types de balles
conseillez-vous pour
les fusils un peu fragiles
ou anciens ?
Il m’est impossible à travers ces
lignes de faire un tour d’horizon
complet des balles recommandables
à coup sûr. Trois types me viennent
néanmoins immédiatement à l’esprit.
Je pense à la « Rubin Sabot »
commercialisée sous les marques
Fob et Tunet et encartouchée par
Nobel Sport ; à la Brenneke « S »
de chez Prevot ou encore à la balle
flèche de chez Sauvestre [en 65 mm].
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BLOC-NOTES
Votre contact
Les quatre balles pour fusil commercialisées par Lionel Baron.
Armurerie de Retz,
Lionel Baron, 12 rue du Marché, 44270 Machecoul.
Tél. : 02 40 94 42 93.
Aucun risque non plus avec les chokes
amovibles serrés ?
La « Rubin Sabot » reste le coup de cœur de notre armurier conseil.
Pas plus de risques encourus avec des chokes amovibles
(serrés ou non) qu’avec des chokes fixes. Mais il va de soi
que lorsque l’on dispose d’une gamme complète de
chokes amovibles, il est de loin préférable d’équiper son
fusil avec les embouts les plus ouverts surtout si l’on tire
des balles classiques. Retenez que les chokes « lisses »,
voire « quarts » n’offrent pas de résistance, de contrainte,
au passage de l’ogive à la bouche des canons.
propos recueillis par et photos Philippe Aillery
Lesquelles commercialisez-vous ?
À ce jour, je propose la Brenneke « Passion » et la « Rubin
Sabot » de chez Fob, la Brenneke « Exact » de chez
Rottweil et la « Flèche » de chez Sauvestre. Toutes ces
balles passent dans tous les fusils quels que soient leur
longueur de canon et leurs chokes. Que les choses soient
bien claires, d’autres marques fabriquent des balles
aux mêmes caractéristiques. Il ne m’est cependant pas
possible de toutes les commercialiser.
La Rubin Sabot semble vous séduire
particulièrement…
Cette balle sous-calibrée est chemisée dans une bourre à
jupe. Elle dispose d’un empennage qui lui conserve toute
sa stabilité. De par ses spécificités, cette munition passe
dans tous les fusils quel que soit leur chokage car c’est la
jupe qui subit la déformation et non l’ogive. Le projectile
est plus léger (28 gr en calibre 12) qu’une Brenneke
standard (32 gr). Il possède une bonne vitesse (460 m/s)
et un très bon pouvoir d’arrêt. Les balles sous-calibrées
restent en toutes circonstances plus précises lors des tirs
au-delà de 30 m que leurs cousines standards.
Le calibrage en stand révèle cette performance.
Préférer les chokes ouverts pour le tir à balle au fusil.
Quel danger encourt le chasseur
à tirer des balles dans un fusil très choké ?
Il n’y a aucun danger à tirer des balles dans une
canonnerie très chokée. Mais il faut savoir qu’une balle
classique, non sous-calibrée, va devoir s’étrangler au
passage du choke. Ce faisant, elle va perdre à la fois
vitesse et stabilité. Ceci se traduit par un pouvoir d’arrêt
restreint et une précision plus aléatoire. Plus on tire loin,
plus ce phénomène s’accentue.
Les chokes amovibles ne sont pas contre-indiqués.