MULTIPLES BORDEAUX *9 *7 *4 *1 *5 *8 *5 *3 *6 *2

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MULTIPLES BORDEAUX *9 *7 *4 *1 *5 *8 *5 *3 *6 *2
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MULTIPLES BORDEAUX
Yogan Muller
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PRESENTATION
Entre 2005 et 2008, j’ai parcouru la ville avec l’idée que
je ne pourrais pas connaître la ville de mon enfance
sans m’y perdre pour de vrai. Sans stratégie particulière ni approche spécifique, pendant ces trois ans, j’ai
erré mon appareil photo autour du coup. Pendant l’été,
Bordeaux devient une toute autre ville. Elle reprend aisément le nom de ‘‘belle endormie’’ tant l’activité retombe d’un ton. Les quartiers que l’on connait si bien
sont comme mis à nu, il devient possible de s’intéresser
aux textures et aux sons de la ville et le faire, profondément et totalement.
En classant certaines archives, je suis tombé par
hasard sur un document écrit voilà trois ans, en 2007.
“(Fragments de) vie à Bordeaux” décrivait mon ambition de révéler les importantes mutations urbaines provoquées par le travaux du tram. Ces travaux ont véritablement redessiné la ville pour lui donner cet aspect
lisse mais bruyant d’une métropole quasi millionaire. Il
me fallait donc trouver la bonne perspective pour ne
pas tomber dans un formel avant/après et créer des archives de ces travaux au sens strict.
Ces travaux ont engendré des mutations urbaines
auxquelles la vie des bordelaises et des bordelais ne
pouvait échapper. Tout changement d’urbanisme induisant des appropriations différentes de l’espace. On a
ainsi vu des flux de passants tranchés entre le début et
la fin des travaux du tram, essentiellement grâce aux
larges voies piétonnes qui avaient été aménagé. De
fait, de nouveaux modes de déplacement étaient suggérés, jamais forcés.
Si le projet doit se trouver un intervalle, c’est celui
qui a existé suite aux travaux, quand l’espace urbain
est redevenu plus accessible et bon à vivre. Cet impact
sur la vie des bordelaises et des bordelais auquel je me
suis principalement intéressé est tout à fait abstrait et
c’est pour cela que le projet n’a pas la caractéristique
de l’archive.
Toute cette réflexion n’est pourtant venue qu’après
le travail de prise de vue. Probablement par timidité, je
me rend compte que je n’explorais que des zones intermédiaires, des interfaces d’un quartier à l’autre mais
presque jamais les endroits principaux et identifiés de
la ville, si bien que les photos montrent un Bordeaux
désert où il ne se manifeste pas cette joie de la métamorphose urbaine. Pourtant ces interfaces sont tout
aussi importantes à étudier que la rue Sainte- Catherine ou la Place de la Victoire car elles contribuent aux
échanges, aux relais et mises en écho de tout ce qui a
changé dans le centre ville. Voyons cette concentration des travaux comme une différence de potentiel,
c’est-à-dire une différence de hauteur entre le centre
et la périphérie toute proche. En dépit de cette clarté
de propos et de forme, le dispositif final d’exposition
n’était pas encore pensé.
Et c’est d’ailleurs le dispositif lui-même qui m’a permis de relier toutes ces intentions. La finalité principale de ce projet n’était pas de montrer absolument
les images et c’est quelque peu par hasard que je
suis tombé sur l’appel à projet de la Mairie, me donnant l’occasion de le formuler puis de le proposer afin
d’en tester la viabilité. Le projet s’est matérialisé avec
les MUPIs de l’entreprise JC Decaux. Ce sont des mobiliers urbains mobiles (MUPI pour Mobilier Urbain
Pour l’Information).
En avril 2009, j’écrivais sur l’œuvre de David Lynch,
marquée par une claire réflexivité, un enchevêtrement,
une réactualisation permanente de sa pratique et nulle
doute que mes postulats de recherche ont déteint sur
ma pratique photographique qui, avec ce Multiples
Bordeaux, a commencé à verser dans la pratique de
l’art contemporain.
Je voulais utiliser l’espace public, la rue et proposer
des mises en abyme des lieux que j’ai photographiés
pendant trois ans. L’installation de MUPIs à l’endroit
précis de la prise de vue rendait cette ambition possible
et allait créer une interactivité double. D’abord avec la
taille des tirages (120x176 cm) et bien sûr avec l’effet
de mise abyme. La combinaison avec le texte allait rendre le tout appropriable par chacune et chacun.
multiples bordeaux - phase 1 - balade litteraire
Peut-on vraiment se perdre dans la ville de son enfance ? Oui, si notre
errance convoque un imaginaire. Intéressons-nous à ce qui est fugace, transitoire, sous-jacent, absent aussi. Oublions les règles, les chemins le long des
itinéraires. Perdons-nous dans Bordeaux.
Se tenir immobile, tout décomposer en éléments simples. Etre attentif aux
sons de la vie mécanique, saisir leur matérialité et les textures qui s’étalent.
Observer l’œuvre de la lumière sur les façades, les rues, les passants, les voitures, les objets de toute sorte. Passer à niveau de compréhension différent, ni
au-dessous, ni au-dessus de celui auquel nous sommes habitués, simplement
différent.
Voilà que des événements d’autres plans nous parviennent. Leurs nappes
visuelles et sonores deviennent visibles, audibles, temporairement, comme les
photographies capturées dans un très court intervalle de temps.
Ce n’était pas possible d’installer les photographies à l’endroit de leur
prise de vue. Pourtant du privé vers le collectif, chaque son, chaque texture,
chaque forme, chaque motif, constitue un point d’entrée vers le processus de
mémoire, appelant chacune et chacun à créer sa propre mise en abyme. Le
texte n’est qu’un appel, le lieu est la légende factuelle de la photographie.
Appel à emprunter le cheminement interactif et mémoriel de trois années
d’un jeune bordelais, devenu photographe en tombant amoureux de sa ville.
1
Place de la Comédie
Peut-on vraiment se perdre dans la ville de son enfance ?
Oui, si notre errance convoque un imaginaire Monument en mémoire des députés girondins.
Place des Quinconces. Juillet 2005.
Peut-on vraiment se perdre dans la ville de son enfance ? Oui, si notre
errance convoque un imaginaire.
Rendez-vous au MUPI #2, voyez le plan au dos
2
Quai de Queyries
Transitoire, sous-jacent, absent aussi.
Oublions les règles, les chemins le long des itinéraires Vue du Pont de Pierre et de la rive gauche
depuis le Quai de Queyries. Juillet 2006.
Transitoire, sous-jacent, absent aussi.
Oublions les règles, les chemins le long des itinéraires Rendez-vous au MUPI #3, voyez le plan au dos
3
Croiseur Colbert
La vie mécanique, saisir la matérialité et les textures qui s’étalent.
Observeur l’œuvre Ancien emplacement du Croiseur Colbert. Bateau amarré
depuis 1995 et transformé en musée avant d’être enlevé en
raison de l’amiante. Juillet 2006.
La vie mécanique, saisir la matérialité et les textures qui s’étalent. Observer l’œuvre Rendez-vous au MUPI #4 juste à côté
4
Croiseur Colbert
Perdons-nous dans Bordeaux. Se tenir immobile, tout décomposer en
éléments simples. Etre attentifs aux sons Passerelle d’accès du Croiseur Colbert. Bateau amarré
depuis 1995 et transformé en musée avant d’être enlevé en
raison de l’amiante. Juillet 2006.
Perdons-nous dans Bordeaux. Se tenir immobile, tout décomposer en éléments simples.
Etre attentif aux sons Rendez-vous au MUPI #5, voyez le plan au dos
5
Place Paul Doumer
La lumière sur les façades, dans les rues, sur les passants, sur les
voitures, les objets de toute sorte Travaux de la ligne C du tram. Juillet 2006.
La lumière sur les façades, dans les rues, sur les passants, sur les voitures, les objets de toute sorte Rendez-vous au MUPI #6, voyez le plan au dos
6
Place Camille Jullian
Passer à un niveau de compréhension différent, ni au-dessous, ni audessous de celui auquel nous sommes habitués, simplement différent Fête de la musique sur la place Camille Jullian. Juin 2006.
Passer à un niveau de compréhension différent, ni au-dessous, ni au-dessus de celui auquel
nous sommes habitués, simplement différent Rendez-vous au MUPI #7, juste à côté
7
Place Camille Jullian
Voilà que des événements d’autres plans nous parviennent. Leurs nappes
visuelles et sonores deviennent visibles, audibles, temporairement, comme
une prise de vue Fête de la musique sur la place Camille Jullian. Juin 2007.
Voilà que des événements d’autres plans nous parviennent. Leurs nappes visuelles et sonores
deviennent visibles, audibles, temporairement, comme une prise de vue -
Rendez-vous au MUPI #8, voyez le plan au dos
8
Place des Quinconces
Capturées dans un court intervalle de temps. Ce n’était pas possible
d’installer les photographies à l’endroit précis de leur prise de vue Foire aux plaisirs, octobre 2007.
Capturées dans un très court intervalle de temps. Ce n’était pas possible d’installer
les photographies à l’endroit précis de leur prise de vue Rendez-vous au MUPI #9, voyez le plan au dos
9
Quai des Chartrons
Pourtant, du privé vers le collectif, chaque son, chaque texture, chaque
forme, chaque motif Travaux liés à la ligne B du tram, Quai des Chartrons, août 2006.
Pourtant, du privé vers le collectif, chaque son, chaque texture, chaque forme, chaque motif Rendez-vous au MUPI #10, voyez le plan au dos
10
Quai Sainte-Croix
Constitue un point d’entrée vers le processus de mémoire, appellant
chacune et chacun à créer sa propre mise en abyme Réaménagement des Quais Sainte-Croix pour l’implantation d’infrastructures
sportives, le ‘‘Quai des sports’’. Juillet 2006.
Constitue un point d’entrée vers le processus de mémoire, appellant chacune
et chacun à créer sa propre mise en abyme -
Rendez-vous au MUPI #11, voyez le plan au dos
11
Place Gambetta
Le texte n’est qu’un appel, le lieu est la légende factuelle de
la photographie Carnaval ‘‘des deux rives’’, Place Gambetta, mars 2006.
Le texte n’est qu’un appel, le lieu est la légende factuelle de la photographie Fin au MUPI #12, voyez le plan au dos
12
Le miroir d’eau
Appel à emprunter le cheminement mémoriel de trois années d’un jeune
bordelais, devenu photographe en tombant amoureux de sa ville.
Le miroir d’eau, octobre 2007.
Appel à emprunter le cheminement mémoriel de trois années d’un jeune bordelais,
devenu photographe en tombant amoureux de sa ville.
Partenaires institutionnels
LE FESTIVAL
Ajoutant à l’idée de multiplicité, le projet a églement débouPlace Gambetta
ché sur la création d’un festival pour les arts visuels. Portant
Cours
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Cou
rs C
le même nom, il avait pour objectif de donner l’occasion à
l’étroite collaboration avec l’Appart 113, galerie au quartier
des Chartrons. Dès le début nous avons souhaité lui donner
une certaine ampleur avec des œuvres se disséminant dans
l’espace urbain, avec l’itinérance comme mot clé et jonc-
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Xavier Rèche
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Sophie Meier
Cyril Jouison
Julien Beau &
Matthias Van Eecloo
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Audrey Rocher & Roland Devocelle
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Association Charivari
Tram et Bus de la CUB
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Agnès Torres
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Volet 1, emplacements des MUPIs
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La plupart des projets étaient intéractifs tant dans leur fome
Association Arts en Fac
Evelyne Marchive
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facilement se déployer puis se ranger dans l’espace public.
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JARDIN BOTANIQUE
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Laura Pargade
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la deuxième a permis à six artistes d’investir le lieu public
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ALLÉE SERR
Place
Stalingrad
que dans leur propos. Enfin la troisième phase a été beaucoup plus éphémère puisque pendant une nuit et un jour, des
La carte complète du festival avec les étoiles : l’installation, les points : installations dans
projections vidéos ont investi des lieux fermés au public. Un
l’espace public, les chevrons : les vidéos
Université Michel de Montaigne
Partenaires
u
Eloïse Vene
Prix AJC (Aide aux Jeunes
pour Concrétiser leurs idées)
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Place
St Michel
Vidéo, photographie, peinture, collage, installations et
pendant une semaine entière. Les œuvres devaient pouvoir
Cours Emile Counord
Lydie Vignau
HALLE DES CHARTRONS
PLACE FERNAND LAFARGUE
Quai des Quey
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première n’est autre que l’installation ci-décrite tandis que
Véronique Mouysset
LA COLLECTIVE ET PI.EL
Place
des
Quinconces
Place
CamilleJullian
Place de
la Victoire
tion.
danse. L’événement s’est aussi décliné en trois phases. La
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Place
Paul Doumer
Julia Zinovjeva
La Mairie de Bordeaux
Antoine Miserey
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la presse qui a couvert l’événement. Le festival est né de
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Bruno Goosse
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férente dans ‘‘un paysage des arts visuels désertique’’ selon
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Place
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des artistes bordelais de montrer leurs travaux de façon dif-
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ud
d'Albre
Volet 2, emplacements des
installations pliables tous les soirs
Volet 3, mouvement de l’intérieur
vers l’extérieur
Mécènes
mouvement de l’intérieur vers l’extérieur s’est créé avec ces
projections à travers l’interface de la surface vitrée.
L’Eclat de Verre
Weishaupt
Galerie G62
La Grande Radio
Médias-cité
Radio Nova Sauvagine
Radio Campus Bordeaux