musique eminem 06 birdpaula 10 murderdolls
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START UP NUMÉRO 154 JUIL/AOÛT 2010 L’ACTUALITÉ MUSIQUE ET VIDÉO DE VOTRE SPÉCIALISTE CULTURE KORN MUSIQUE EMINEM 06 BIRDPAULA 10 MURDERDOLLS 12 BRUCE SPRINGSTEEN 13 ALLAN PARSONS PROJECT 15 HILLYBILLY MOON EXPLOSION 16 DANGER MOUSE/SPARKLEHORSE 17 DVD THE GHOST WRITER DE POLANSKI 24 I LOVE YOU PHILLIP MORRIS 26 ANDER 28 CARLOS 30 UNE PUBLICATION SOMMAIRE 17 12 23 16 News / 06 We Are Scientist 06 / Ozzy Osbourne 06 / Eminem 07 / Rox 07 / Sia 07 / Interviews / 08 Korn 08 / Birdpaula 10 / Murderdolls 12 / Bruce Springsteen 14 / Allan Parsons Project 15 / Hillbilly Moon Explosion 16 / Danger Mouse & Sparklehorse 17 / Chroniques musique / 18 Pop/Rock 18 / Electro 21 / Rap-Soul 21 / Autres musiques 22 / Français 23 / Chroniques DVD / 24 DVD du mois : Ghost Writer 24 / Pierce Brossnan 25 / I love you Phillip Morris 26 / La reine des pommes 27/ Ander 28 / Carlos 30 STARTUP est édité par la société PRÉLUDE ET FUGUE, SAS de presse au capital de 30 000 euros, 29, rue de Châteaudun 75308 PARIS Cedex 09 Tél. : 01 75 55 43 44 Fax : 01 75 55 41 11 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Marc FEUILLÉE / PRINCIPAL ACTIONNAIRE GROUPE EXPRESS-ROULARTA RÉDACTION RÉDACTRICE EN CHEF Melody LEBLOND [email protected] / RÉDACTION Paul Alexandre, Antoine Beretto, David Bouseul, Hervé Crespy, Florence Rajon-Rocher, Hervé Guilleminot, Maxime Goguet, Bertrand Rocher, Guillaume Graf / CONCEPTION GRAPHIQUE Didier FITAN MANAGEMENT ÉDITEUR DÉLÉGUÉ Tristan THOMAS / DIRECTRICE RÉGIE Véronique PICAN / PUBLICITÉ Tristan THOMAS [email protected] / FABRICATION Pascal DELEPINE avec Laurence BIDEAU / PRÉPRESSE GROUPE EXPRESS-ROULARTA / IMPRIMÉ EN BELGIQUE Roularta Printing / Photographie couverture D.R. | 3 START UP | JUIL/AOÛT 2010 | STARTUP est un magazine qui vous présente le meilleur de l’actualité musique et vidéo. Il est disponible exclusivement chez les magasins adhérents au RÉSEAU STARTER. Ces magasins sont des spécialistes de la distribution de disques et de DVD, leurs vendeurs sont passionnés par leur métier et à l’écoute de vos demandes particulières. N’hésitez pas à les solliciter notamment sur des références disponibles exclusivement en import! MAGASINS ADHÉRENTS STARTER AGEN MARTIN-DELBERT / AMANCY ESPACE TEMPS / BELLEVILLE ESPACE TEMPS / BEZIERS DO RÉ MI / BORDEAUX LAC ALICE MEDIA STORE / BOURGOIN-JAILLEU MAJOLIRE / CHALLANS ESPACE DESPRET / CIVRAY-SAVIGNÉ CULTURE ET LOISIRS / CHECY ESPACE TEMPS / COUTANCES PLACE MEDIA / DOUAI LE TEMPLE DU DISQUE / EGLY-ARPAJON ESPACE TEMPS/ ERAGNY LE GRAND CERCLE / FONTAINEBLEAU LIBRAIRIE PLEIN CIEL / LANGUEUX/ST-BRIEUC IMAGINE / LA ROCHE-SUR-YON ESPACE MEDIASTORE / MONTPELLIER SAURAMPS ODYSÉE / PARIS HAUSSMAN GALERIES LAFAYETTE / PARIS RIVOLI BHV / PERIGUEUX LIBRAIRIE MARBOT / PONTARLIER VIRGO MUSIC / PONTIVY ESPACE CULTURE / ROYAN LA DISCOTHÈQUE / SAINT-LAURENT-DU-VAR GALERIES LAFAYETTE / SAINT-LÔ PLANET R / SAINT-MARCEL ESPACE TEMPS/ SAINT-QUENTIN LIBRAIRIE COGNET / TOURCOING MAJUSCULE / VANNES LIBRAIRIE CHEMINANT / VIENNE MAJUSCULE STARTER / ANGOULEME CHAPITRE / ANNEMASSE PLACE MEDIA / AUBENAS PLACE MEDIA / BERGERAC FORUM ESPACE CULTURE / BESANCON FORUM ESPACE CULTURE / BOULOGNE-SUR-MER FORUM ESPACE CULTURE / BRIVE PRIVAT 3 ÉPIS / CALAIS PLACE MÉDIA / CHERBOURG FORUM ESPACE CULTURE / CLERMONT-FERRAND LES VOLCANS / DAX PLACE MEDIA / EVREUX FORUM ESPACE CULTURE / FORBACH - FORUM ESPACE CULTURE / LAVAL SILOË / LIMOGES ANECDOTES / MONTBELIARD FORUM ESPACE CULTURE / MONTÉLIMAR - PLACE MEDIA / MULHOUSE - CHAPITRE.COM / NANCY HALL DU LIVRE / NARBONNE PLACE MEDIA / NEVERS FORUM ESPACE CULTURE / ROANNE FORUM ESPACE CULTURE / SAINT-BRIEUC CHAPITRE / SAINTETIENNE FORUM ESPACE CULTURE / SAINT-LOUIS FORUM ESPACE CULTURE / SAINT-NAZAIRE FORUM ESPACE CULTURE / TARBES LIBRAIRIE PRIVAT LHERIS / TOURS CHAPITRE ARRAS / BÉTHUNE / CAMBRAI / LENS / LILLE / ROUBAIX / VALENCIENNES / VILLENEUVE D’ASCQ ANGOULEME / AVIGNON (SORGUES) / BALMA / BARENTIN / BOURG-EN-BRESSE / BOURGOIN JAILLEU / BRIVE / CARCASSONNE / CHAMBRAY LES TOURS / CHANTEPIE / CHASSENEUIL-DU-POITOU / CHATEAUROUX (ST-MAUR) / CHOLET / CLAYE SOUILLY / COMPIEGNE (VENETTE) / DIJON / ÉPINAL / FAYET / FRANCONVILLE / GENNEVILLIERS / GIVORS / HENINBEAUMONT / KINGERSHEIM / LABEIGE / LAROCHELLE / LIEUSAINT / MACON / MANDELIEU LA NAPOULE / MARSEILLE / MERIGNAC / NARBONNE / NÎMES / PAU (LESCAR) / PLAISIR (CLAYES-SOUS-BOIS) / PORTET-SUR-GARONNE / PUGET / SAINT-DOULCHARD / SAINT-MALO / SAINT-MAXIMIN / SAINT-PARRES-AUX-TERTRES / SAINTE GENEVIEVEDESBOIS / TERVILLE / TRIGNAC / VALENCE / VILLENAVE D’ORNON / VILLENEUVE D’ASCQ / BEAUVAIS / CHALON-SUR-SAÔNE / LYON / MÂCON / ORGEVAL / PARIS / POITIERS / ST-GERMAIN-EN-LAYE / TOULOUSE / VAULX-EN-VELIN LA SÉLECTION DU MOIS / IMPORTS STARTER CHRIS ISAAK Live at the Fillmore 2008 STARTER DISTRIBUTION SERVICE Enregistré au Fillmore en 2008, cet album nous permet de retrouver Chris Isaak au meilleur de sa forme dans un repertoire aussi varié que du rock, des ballades, du rockabilly ou de la country. Il interprète tous ses grands succès de Wicked Games à Dancin' soutenu par son groupe les Silvertone. À noter que ce disque n'est vendu que sur internet et chez les disquaires spécialisés. ROCK/POP/METAL/ELECTRO (HED) P.E. MAJOR PAIN -BEST OF (CD/DVD) DICKEY BETTS & GREAT SOUTHERN 30 YEARS OF SOUTHERN ROCK THE CRANBERRIES LIVE IN PARIS 2010 (3CDS) DANZIG DETH RED SABAOTH DIR EN GREY UROBOROS-WITH THE PROOF IN THE WARREN HAYNES (GOV T MULE) PRESENTS: THE BENEFIT CONCERT, VOL. 3 JEWEL SWEET & WILD (LIMITED 2CD EDITION) CYNDI LAUPER MEMPHIS BLUES TEENAGE FANCLUB SHADOWS TRUE BLOOD VOL. 2-MUSIQUE DE LA SÉRIE TV (EELS, BECK, DYLAN ETC..) STEVE VAI WESTERN VACATION COUNTRY DIERKS BENTLEY UP ON THE RIDGE MARK CHESNUTT OUTLAW CLINT EASTWOOD RAWHIDE'S CLINT EASTWOOD SINGS CLAY WALKER SHE WON'T BE LONELY LONG VINYL JEFF BECK BLOW BY BLOW JEFF BECK WIRED JACK BRUCE/ROBIN TROWER SEVEN MOONS CHEMICAL BROTHERS FURTHER CHICKEN SHACK 40 BLUE FINGERS FRESHLY.. LEONARD COHEN GREATEST HITS CREAM DISRAELI GEARS (PICTURE DISC) PETER CRISS PETER CRISS (PICTURE DISC) THE CURE DISINTEGRATION: REMASTERED 2LP FATBOY SLIM BETTER LIVING THROUGH.. FOCUS SHIP OF MEMORIES FRANKIE GOES TO HOLLYWOOD WELCOME TO THE.. ACE FREHLEY ACE FREHLEY (PICTURE DISC) FUGEES SCORE GOV'T MULE GOV'T MULE GOV'T MULE DEJA VOODOO MOTORHEAD ACE OF SPADES (PICTURE DISC) MOTT THE HOOPLE MOTT NITS URK OUTKAST SPEAKERBOXXX/LOVE BELOW TOM PETTY & THE HEARTBREAKERS MOJO ELVIS PRESLEY 50.000.000 ELVIS FANS.. SADE LOVE DELUXE SCREAMING TREES SWEET OBLIVION SHOCKING BLUE SCORPIO'S DANCE + 4 GENE SIMMONS GENE SIMMONS (PICTURE DISC) SONIC YOUTH CONFUSION IS SEX SONIC YOUTH EVOL SOUTHSIDE JOHNNY GRAPEFRUIT MOON PAUL STANLEY PAUL STANLEY (PICTURE DISC) VOUS ÊTES INTÉRESSÉ PAR UN DISQUE DISPONIBLE UNIQUEMENT EN IMPORT ? PAR DES ALBUMS RARES? N’HÉSITEZ PAS À SOLLICITER LES VENDEURS POUR VOS COMMANDES SPÉCIALES ! | 5 START UP | JUIL/AOÛT 2010 | START TOP JUIN 2010 NEWS 14 juin RELEVÉ DES MEILLEURES VENTES POP/ROCK DES MAGASINS ADHÉRENTS We are scientists Barbara ★★★★★ PIAS MUSE The Resistance SONY MUSIC KATIE MELUA The House NAÏVE CŒUR DE PIRATE Cœur de pirate UNIVERSAL MUSIC BEN L'ONCLE SOUL Ben l'oncle soul UNIVERSAL MUSIC CHARLIE WINSTON Hobo PIAS GOTAN PROJECT Tango 3.0 UNIVERSAL MUSIC THE ROLLING STONES Exile on main street UNIVERSAL MUSIC MORCHEEBA Blood like lemonade GOSSIP Music for men PIAS SONY MUSIC PLAN B The Defamation of strickland banks ANGUS & JULIA STONE Down the may WARNER MUSIC WAGRAM MELODY GARDOT My one and only thrill UNIVERSAL MUSIC JACK JOHNSON To the sea UNIVERSAL MUSIC SADE Soldier of love SONY MUSIC M Mister Mystere UNIVERSAL MUSIC VANESSA PARADIS Best of UNIVERSAL MUSIC LUZ CASAL La Pasion EMI AC/DC Iron man 2 (BOF) SONY MUSIC MANU CHAO Baionarena WARNER MUSIC U2 U2 360 at the Rose Bowl UNIVERSAL MUSIC SCORPIONS Sting in the tail SONY MUSIC BENJAMIN BIOLAY La Superbe NAÏVE TRAIN Save me, San Srancisco SONY MUSIC THE CHEMICAL BROTHERS Further OASIS Time flies...1994-2009 EMI SONY MUSIC SHARLEEN SPITERI The Movie songbook UNIVERSAL MUSIC ROBERT FRANCIS Before nightfall WARNER MUSIC SEAL Soul WARNER MUSIC SEAN PAUL Imperial blaze WARNER MUSIC PINK Funhouse 27-28-29 août Nul besoin de demander aux deux (charmants) branchés californiens qui est Barbara, puisqu’ils ne le savent pas eux-mêmes. C’est là le contraste de We are Scientists: aucune certitude. Mais la recette fonctionne plutôt bien. Des rythmiques éclatantes, des morceaux pas loin du tube radio et des refrains en cavale, voilà ce que We Are Scientists nous envoie en pleine face, et ce n’est pas pour nous déplaire. Ils reprennent en chœur “rules don’t stop me, don’t stop me ! ”, vous avez compris le message? Nous, oui. M.L. SONY MUSIC Ozzy Osbourne Scream 14 juin ★★★★★ Sony Music Le prince des ténèbres est de retour parmi nous. Loin de la télé réalité et des caméras cachées (néanmoins plutôt hilarantes), Ozzy Osbourne sort son dixième album solo, après pas moins de trois ans d’absence. À 60 ans passés, Ozzy rime avec Iggy, l’autre papy du rock qui tient la route. Mais qu’y a-t-il dans Scream? De la passion, des riffs ravageurs, du metal, de la puissance, mais aussi de l’autodérision… Bref, un mélange à l’image du rocker. Produit par Kevin Churko, cet album devrait vous en mettre plein la vue: la bassiste Rob Blacko Nicholson, le guitariste Gus G. (Firewind, Arch Enemy), le batteur Tommy Clufetos (Rob Zombie, Alice Cooper) et le claviériste Adam Wakeman ; Rien que du beau monde. Ozzy est immortel. Rock’n’ roll ! M.L. Festival Rock en Seine Saint-Cloud 27 août : Blink 182, Cypress Hill, Underworld, Skunk Anansie, Black Rebel Motorcycle Club, Foals, The Kooks, Band of Horses, Kele, All Time Low, Minus the Bear, Deadmau5, French Cowboy, Beast, King of Conspiracy, Roken is Dodelijk. 28 août : Queens Of The Stone Age, Massive Attack, 2 Many DJ's, LCD Soundsystem, Paolo Nutini, Two Door Cinema Club, Chew Lips, Stereophonics, Plan B, K'Naan, Jónsi, Jello Biafra, Naive New Beaters, Où Est Le Swimming Pool, Quadricolor, Viva and the Diva. 29 août : Arcade Fire, Beirut, Wave Machines, Fat Freddy's Drop, The Ting Tings, Roxy Music, Eels, Rox, The Temper Trap, Wayne Beckford, The Black Angels, Wallis Bird, Crystal Castles, I Am un Chien !!, Success. | 6 START UP | JUIL/AOÛT 2010 | NEWS 21 juin Eminem Recovery RÉSULTATJEU CONCOURS DIRE STRAITS UNE GUITARE STRATOCASTER À GAGNER ★★★★ Universal Music Oublié le petit roquet blanc. Oubliée la provocation post-adolescente. Eminem va mieux (il semble s’être sorti de sa dépendance aux médicaments), et le prouve avec Recovery, mot pour mot “rétablissement” en français. “J’avais bien prévu à l’origine de sortir Relapse 2 cette année. Mais au fur et à mesure que j’enregistrais et travaillais avec mes nouveaux producteurs, l’idée d’une suite à Relapse avait de moins en moins de sens à mes yeux, et j’ai voulu faire un album complètement nouveau. La musique sur Recovery sera très différente de celle sur Relapse, et je pense que cela méritait son propre titre pour ce nouvel album.” De quoi ravir les fans, puisque le rappeur a choisi plusieurs de ses anciens collaborateurs: DJ Khalil, Just Blaze ou encore Jim Jonsin. Le single I’m not afraid annonce la couleur… M.L. Pascal T. de Chateaugiron est le gagnant de la guitare Stratocaster (cf. Start Up mai 2010). VOICI LES RÉPONSES AUX QUESTIONS : 1 – « The Cafe Race » était le 1er nom du groupe 2 – Eric Clapton a remplacé le guitariste Jack Sonni lors du concert donné en l’honneur de Nelson Mandela en 1988 3 – Le mini album contenant le single Twisting by the pool sorti en 1983 s’appelle ExtendedancEPlay 8 juin Rox Memoirs ★★★★ Naïve Sous ce nom typiquement masculin se cache en réalité une délicieuse chanteuse à la voix de velours. C’est avec le rythme dans la peau, et c’est peu dire, que Rox nous offre des ballades plutôt légères, aux accents soul et jazzy. Loin des frasques d’Amy Winehouse, elle en a pourtant le charisme et le talent. Héritière de Macy Gray et de VV Brown, la petite anglaise (mi-jamaïcaine, mi-iranienne) bluffe tout le monde avec ce Memoirs, très bon premier album. G.G. 21 juin Sia We are born ★★★★ Sony music Ne vous y trompez pas, malgré son allure de première de la classe, la chanteuse australienne Sia aime flirter avec la folie. Look plutôt loufoque pour des chansons de plus en plus pop, voilà le programme de We are born, son nouvel album. Nous avions évidemment tous versé notre larme sur son titre Breathe Me lors du dernier épisode (ô combien mythique) de la série Six Feet Under, avouons-le. Mais ne vous attendez pas à retrouver les mélodies mélodrames de Colour the small one, elles n’y seront pas. Découvrez plutôt des morceaux (méga) pop enjoués et colorés. Car oui, Sia n’est pas une fille qui se lamente sur son sort, et elle compte bien nous faire partager ses nouvelles espérances. Tantôt dance sur Bring Night, tantôt jazzy sur You’ve Changed, Sia explore tous les terrains. Inclassable. Mais dans le bon sens du terme. G.G. | 7 START UP | JUIL/AOÛT 2010 | ROCK Korn Korn III : Remember who you are sonne comme les anciens albums de Korn, et vous avez choisi de travailler avec Ross Robinson. Revenir aux sources c’était voulu ? PAR MELODY LEBLOND Jonathan Davis (chant) : Oui, tout à fait. Nous avions besoin de nous retrouver, comme auparavant. On a fait plusieurs sessions ensemble en studio et lorsque nous avons joué, ça sonnait comme à nos débuts. Sûrement parce que c’est une étape intermédiaire, pour mieux avancer. Je pense que notre public aussi est demandeur de ce style de musique, assez naturel, intuitif et presque naïf, comme à nos débuts. Ça a fait un bien fou à tout le monde, ça a remis les choses au clair. D’où le titre de cet album… Oui, on voulait tous se concentrer sur d’où l’on vient. Sans prétention. Comme quand nous étions des gamins et que nous ne faisions de la musique que pour s’amuser. Je ne dis pas que nous sommes intéressés par l’argent maintenant, mais nous avons essayé de revenir | 8 START UP | JUIL/AOÛT 2010 | LE FRONT LEADER DE KORN, JONATHAN DAVIS, OPÈRE UN RETOUR AUX SOURCES. LE RÉSULTAT : KORN III : REMEMBER WHO YOU ARE. UN GRAND DISQUE à un état d’esprit plus jeune, plus innocent. Vous pensez que c’est le destin qui vous a poussés à faire un retour en arrière ? Voilà. C’était assez excitant de travailler de cette manière. On s’est sentis à l’aise avec cette façon de composer et d’enregistrer. En même temps, on fait comme on peut, alors oui, c’est le destin. Remember who you are est un parfait mélange de tout ce que l’on a fait par le passé. Pour l’enregistrement, nous n’étions que tous les quatre dans une petite pièce, c’était comme à l’ancienne. Le Korn d’aujourd’hui est le meilleur de ce qu’on peut être. Ross nous a aidés à nous recentrer sur des accords et des rythmiques simples, il nous a poussés dans nos retranchements. Il m’a rendu fou ! (rires). Chacune de prises de voix était intense. Mais je lui en suis reconnaissant. Et vos paroles ? Quand j’écris, j’essaie que cela soit le plus fluide possible. J’écris à propos de choses qui me concernent ou pas, ça dépend. Je suis quelqu’un de sensible aux problèmes des autres, alors parfois ça donne des paroles plus agressives. Ce qui me motive, c’est de voir tous ces adolescents qui se sentent concernés par ce que je dis, ça me donne beaucoup de force. Je respecte énormément mon public. Malgré tous les changements au sein du groupe, vous avez dit qu’il n’a jamais été aussi bon. Vous avez trouvé votre équilibre ? En quelque sorte. Nous sommes très unis et nous fonctionnons plus ou moins la même manière. Nous jouons à cent pour cent avec notre cœur, c’est ce qui fait, qu’hormis le fait que je suis entouré de musiciens talentueux, le groupe n’a jamais été aussi cohérent. Vous aimez toujours autant les sujets sensibles en tout cas. Lorsqu’on voit sur votre pochette cet homme pervers qui attend cette petite fille dans sa voiture… C’est de la provocation ? Ce n’est pas de la provocation pure, parce que nous ne sommes pas comme ça. Ce qu’on aime, c’est interpeller les gens, les faire réfléchir. Cette illustration est aussi belle qu’elle est flippante. C’est le contraste de Korn, mélanger les sentiments et les sensations. Être le chanteur de Korn et avoir une vie de famille, c’est compatible ? C’est beaucoup plus compliqué pour moi de faire tout ce que je veux et surtout quand je veux, contrairement à mes débuts. Mais c’est la vie, c’est une évolution. Avoir une famille ne m’empêche pas de composer et de faire des tournées, alors tout va bien (rires). Je suis le plus heureux des hommes. ■ Korn III: Remember who you are ★★★★ (Roadrunner) DISCOGRAPHIE 1994 1996 1998 1998 2002 2003 2005 1998 2006 Korn Life Is Peachy Follow the Leader Issues Untouchables Take a Look in the Mirror Untitled | 9 START UP | JUIL/AOÛT 2010 | POP Birdpaula BIRD PAULA A CROISÉ LES PLUS GRANDS, DE HENDRIX À NICO EN PASSANT PAR WARHOL... MAIS ELLE N’EN RESTE PAS MOINS HUMBLE. RENCONTRE PAR MELODY LEBLOND Comment trouvez-vous Give in to love ? Je suis très contente de cet album, j’ai l’impression que c’est l’aboutissement d’un long travail. J’avais déjà fait un album, il y a cinq ans, mais cette fois-ci c’était différent. Travailler avec Renaud Letang (ndlr producteur de Feist, Manu Chao, Alain Souchon…) et ses excellents musiciens était une expérience enrichissante. Vous ressentiez de l’appréhension avant d’aller en studio ? Oui, beaucoup. J’étais plutôt angoissée avant de commencer l’enregistrement. Mais Renaud Letang m’a aidée à me sentir à l’aise. Je connaissais son travail depuis longtemps et j’avais aimé sa collaboration avec Feist. Lorsque j’ai signé chez Universal, il m’ont dit qu’ils allaient faire produire quatre titres par Renaud, et à ce moment là j’ai croisé un D.A de Polydor qui a dit “on adore ! on signe”. Ça s’est fait comme ça. Tout était déjà écrit à l’avance ? C’est cela, j’avais écrit toutes les paroles et les musiques avant d’aller en studio et on a enregistré la plupart des chansons juste en guitare et voix. Ensuite il a fait venir des musiciens, qui ont construit autour de cette trame. Vos paroles sont autobiographiques, par exemple sur Chicago… Presque toujours, la musique vient avec les paroles. J’entends une mélodie à l’intérieur de moi et je la chante avec ma guitare ou mon piano. C’est indissociable. La chanson Chicago est autobiographique, ça parle de mon enfance. Vous êtes nostalgique, alors ? Pour moi non, ce n’est pas vraiment de la nostalgie. Dans Chicago, j’évoque des moments assez tragiques, c’est une sorte de mise au point. C’est un peu pour clore un épisode. C’est un regard vers le passé, mais pour mieux affronter le futur. Vous écoutiez de la musique pendant votre enregistrement ? Non, parce que c’était une bataille. Je me levais, on allait au studio et c’était très intense. Le soir quand je rentrais j’étais tellement crevée que je ne pouvais pas faire autre chose que de penser à ma musique. Ca vous manque maintenant que c’est fini ? | 10 START UP | JUIL/AOÛT 2010 | Ce qui me manque, enfin, ce que j’aime, c’est la créativité, faire des chansons. J’aime cette phase où l’on est comme dans une bulle, enfermé. Ensuite, ce qui me console, c’est la suite, la rencontre avec le public. J’ai hâte de passer à l’Européen en septembre. Je serai avec un groupe: piano, basse, batterie et je jouerai de la guitare. Votre musique est vraiment un mélange des genres : soul, blues, jazz et pop… Pourtant, il y a une unité dans cet album C’est-à-dire que je ne savais pas si toutes ces directions et influences pouvaient être unies. Par exemple, j’en parle dans Picnic Party, c’est un vrai mélange de styles, boogie, honky tonky, jazz et rockabilly. Renaud a dit que pour lui c’était des chansons et que l’on pouvait prendre n’importe quelle direction parce qu’elles étaient bien écrites. Alors j’étais confiante. Beaucoup d’artistes se disent qu’il vont faire un album uniquement jazz, ou que du blues, mais comme c’est un peu toutes mes influences, ça fait partie de mon style. C’est vrai que j’aime bien écrire des paroles que l’on peut interpréter de telle ou telle façon. Il y a différents niveaux de lecture, pour que ce soit plus riche. Lorsque vous étiez enfant, vous avez pratiqué le chant lyrique, c’est de là que vient votre belle voix ? Quand j’étais petite, j’ai beaucoup chanté dans des chorales et à l’Église. Et j’ai travaillé le chant lyrique parce que je voulais connaître quelque chose de différent, par curiosité. J’ai tellement chanté que je ne pense plus à la manière dont je chante, sinon je ne fais plus passer l’émotion. Le chant n’est pas une performance pour moi. Votre expérience dans le mannequinat vous a t-elle aidée pour débuter dans la musique ? C’est-à-dire que maintenant, on est beaucoup dans l’image dans la musique. C’est vrai que ça a dû me servir pour être à l’aise devant les caméras, mais c’était un peu frustrant à l’époque... J’avais commencé à le faire pour finir mes études mais ça duré plus que prévu et ça m’a surtout emmené à Paris. Justement, vous êtes venue à Paris et n’en êtes jamais repartie… Pour moi, c’est la ville idéale. Paris c’est magique. J’ai trouvé Paris tellement beau lorsque je suis arrivée ici, que je n’ai pas pu repartir. Quand j’étais enfant, j’étais fascinée par l’architecture, les jardins, les parcs et surtout la langue, que j’aimais. Après, c’est en lisant des écrivains comme Hemingway, Fitzgerald, et en découvrant les peintres que j’en suis tombée amoureuse. J’aime cette atmosphère si particulière et artistique. Le cinéma m’a aussi beaucoup influencée, mais j’essaie d’être l’actrice de mes propres chansons. Vous avez aussi côtoyé les plus grands : Jimi Hendrix, Warhol, Nico, Marc Bolan… J’ai mis ça dans la biographie pour situer une époque. La rencontre avec ces gens là était naturelle. Je pense qu’on peut aussi aujourd’hui faire ça. Prince allait aux Bains Douches régulièrement à une époque, mais peut-être que la musique était encore une petite industrie, alors ça facilitait les choses. C’est maintenant géré par des multinationales alors on a moins facilement accès aux stars. Une rencontre qui vous a marquée ? Maria Callas, ma rencontre avec elle a été bouleversante, fulgurante. Une idole de jeunesse ? Mon idole absolue c’était Marilyn Monroe, pour le mélange qu’elle dégage. Cette innocence de femme-enfant et en même temps elle est très féminine et sexy. Elle est d’une grande douceur. ■ Give in to love ★★★★ (Polydor/Universal) | 11 START UP | JUIL/AOÛT 2010 | ROCK Murderdolls PAR GUILLAUME GRAF Woman & Children Last est un album différent du précédent ? Joey Jordison (guitare): Complètement. Je me sens confiant vis-àvis de cet album. La première chanson de celui-ci est une intro qui marque la continuité avec Beyond the Valley of Murderdolls. On a appelé cette intro The World According to Revenge, pour montrer que ce nouvel album est comme une revanche pour nous, un nouveau départ. On a envie de dire à tout le monde qu’on revient et que l’on va tout défoncer sur notre passage. Vous trouvez que la musique actuelle a besoin d’un électrochoc ? Qu’elle est moins bonne qu’avant ? Franchement, ce n’est pas pour être prétentieux, ni descendre un groupe en particulier, mais bon, tout ce qui se fait sur la scène metal est vraiment chiant. Ce n’est que moi qui rêve? Je suis du même avis que vous… Mais c’est le cas dans tous les styles de musique. Vous pensez que c’est dû à quoi ? Les groupes n’ont plus d’âme! C’est la même chose et encore pareil, et encore pareil, et encore pareil… Aucun renouvellement. Quand j’en parle avec Wednesday (ndlr l’autre partie de Murderdolls, le chanteur), on est vraiment blazés. Par exemple, lors de ma dernière tournée avec Slipknot (ndlr c’est leur batteur), on a essayé d’aller plus loin, de ne pas se contenter de ce qu’on sait déjà faire. Il n’y aucun groupe qui me plait. Aucun… Mais c’est parce que les musiciens sont tous formatés, ils n’apportent plus rien à leur musique puisqu’ils sont vides. Alors Murderdolls a apporté quoi ? C’est le premier disque où, avec Wednesday, on s’est assis et on a écrit ensemble notre musique. Je pense que c’est la clé: la collaboration. Beyond the Valley of Murderdolls était bien, je ne le renie pas, on a passé du bon temps, mais il était clairement en dessous de nos | 12 START UP | JUIL/AOÛT 2010 | MISE AU POINT AVEC LES DEUX TÊTES PENSANTES DE MURDERDOLLS, QUI COMPTENT BIEN RÉTABLIR L’ORDRE SUR LA SCÈNE MÉTAL capacités. On a écrit les paroles ensemble, c’était ce que nous voulions, partager des moments d’intimité. Le fait de se retrouver tous les deux, après tant de temps, était merveilleux, car on est fait pour fonctionner ensemble. Je sais ce que Murderdolls doit être, et lui voit les choses de la même façon. Lorsque l’on a commencé à essayer des parties de guitare en studio, on se disait: mon dieu, c’est tellement bon ! Je ne pense pas que les autres groupes sont aussi soudés que nous pouvons l’être. Je ne veux pas non plus faire partie de ces groupes qui surfent sur la vague médiatique des vampires, le coup de foudre et les amis de Frankenstein… Je veux juste écrire de bonnes chansons en continuant à être parfois drôle. Vous et Wednesday êtes comme des frères… C’est exactement ça, il est mon âme sœur. Et je sais qu’il pense pareil de moi, nos cerveaux sont connectés. Il n’a qu’à me regarder et le message est passé. Il paraît que vous avez écrit plus de 50 chansons au total ! C’est vrai que l’on a eu beaucoup d’idées et qu’on a passé du temps en studio, voilà pourquoi ça a donné un paquet de morceaux. On en a tellement… Mais pour le choix de celles de l’album, on a juste pris les plus abouties, celles qui fonctionnaient le mieux. Avec Wednesday, on a tout de suite compris que la machine était repartie. On a fait cet album en 25 jours seulement, c’est dire! Vous avez l’air de l’aimer cet album… Ce disque est juste incroyable, vous voulez dire ! Vous avez sûrement dû l’écouter, mais il n’est pas encore fini, le mastering sera différent. On l’a enregistré à Hollywood, c’était un signe du destin. Je me levais le matin très tôt et j’allais travailler jusque tard dans la nuit. J’ai même une particularité : je n’oublie jamais une mélodie que j’ai en tête, je suis comme un disque dur. Ça m’aide beaucoup pour composer, je n’écris jamais rien sur papier. Vous êtes hyperactif ? Je suis un homme très occupé, je n’arrive pas à ne rien faire, rester dans mon coin. Lorsque la dernière tournée avec Murderdolls s’est achevée, je suis rentré chez moi, avec ma femme et mon chat Mokey. Bon, pour être honnête, au début c’était plaisant, mais ensuite j’ai vite tourné en rond, un peu comme le chat (rires). Je ne sors pas beaucoup, alors je n’avais qu’une hâte, c’était de recommencer à composer, tourner, jouer sur scène… Vous n’êtes pas très connu aux États-Unis, votre pays, contrairement à l’Europe, où on vous adore. Cela vous dérange ? On a dû jouer pas plus d’une vingtaine de fois aux États-Unis, c’est tout. Mais ça ne nous dérange pas. Je pense que les gens ont flippé quand Murderdolls a commencé, personne n’était comme nous. Ça leur faisait sûrement peur, qui sait. Par contre en Europe, tout le monde aime notre musique et notre look, le public est plus ouvert. Vous savez quoi? On s’en fout des U.S.A … On n’en a pas besoin. Murderdolls existera toujours ailleurs. Murderdolls n’est donc pas un side-project pour vous… En aucun cas ! C’est même ma priorité. Plus que tout. Travailler avec Mick Mars, de Motley Crue, c’est un rêve de gosse ? Il est venu jouer sur Drug Me to Hell et Blood Stained Valentine, c’était super pour nous. Le truc, c’est qu’on ne voulait pas faire un album avec plein de guest et de collaborations, comme Slash par exemple. On s’est dit que Mick n’avait jamais eu ce luxe de faire ce qu’il voulait sur un morceau, alors on lui en a donné l’occasion. Le faire jouer sur notre musique nous a paru évident, et c’est incroyable, parce que c’est une de mes idoles. Il n’était même pas question d’argent avec lui, il a juste accepté. Quand il a commencé à jouer, il s’est approprié la chanson tout de suite. Mythique. ■ Woman & Children Last ★★★ (Roadrunner/Warner Music) | 13 START UP | JUIL/AOÛT 2010 | ROCK Bruce Springsteen London Calling: Live in Hyde Park PAR BERTRAND ROCHER La magie des longues communions springsteeniennes chez soi ? Vous en aviez rêvé, Sony l'a fait. Ce concert londonien de 2009 est la cinquième captation vidéo du Boss en live (voir encadré). Mais c'est la première à être proposée en haute définition avec une image et un son qui prennent toute leur dimension en Blu-ray. Les fans français qui ont été applaudir Springsteen aux Vieilles charrues il y a un an, auraient sans doute préféré voir choisie la kermesse de Carhaix. Mais ce gig d' Hyde Park, une quinzaine de jours auparavant, leur fera retrouver la magie incomparable du rocker. Ce 28 juin 2009, Bruce Springsteen est dans la capital britannique pour un festival local. Et, au milieu des arbres vénérables (qui ont déjà pris les Stones, Pink Floyd, Queen, Blur ou les Red Hot entre leurs feuilles), le E street band envoie du bois. C'est même l’un des bémols récurrents, ces dernières années : en vieillissant – et en jouant surtout dans d'immenses espaces – la bande du Boss a perdu en subtilité; à l'image d'un Max Weinberg plus maréchal-ferrant que batteur. Cette rythmique pachydermique est particulièrement criante sur le répertoire récent et majoritairement balourd (Outlaw Pete, Lonesome Day, the Rising,…). Mais ces réserves valent peanuts comparées au panard taille 52 que l'on prend à assister au fascinant spectacle d'un Américain trapu de 59 ans, qui se donne à son public, comme si sa vie en dépendait. Comme si c'était le dernier soir. Le dernier solo de Clarence Clemons. Les dernières "harmonies” avec Steve Van Zandt. La dernière cavalcade du clavier de Roy Bittan. La dernière farandole. Le dernier rappel. Alors le gars Bruce, en nage, donne tout. Un coup de chapeau de vieux fan à Joe Strummer, en reprenant London Calling. Les deux tiers de Born to Run, les pépites de Darkness on the Edge of town et de Born in the USA, quelques perles de son insipide discographie récente (Waiting on a sunny day, Radio nowhere…). Et tant pis s'il oublie ce soir là des musts comme Thunder Road, Backstreets ou Because the night. L'espace d'une bouleversante parenthèse de trois heures dans nos vies, le Patron colle une rustine à des valeurs qui prennent l'eau (humanité, fraternité, générosité, rock'n'roll), et accessoirement une grosse baffe aux deux tiers des blancs becs actuels. God save the boss ! ■ Sony Music ★★★★ BRUCE SPRINGSTEEN LIVE EN VIDÉO Les trois heures de London Calling, live in Hyde Park ne vous suffisent pas ? Alignez-vous au départ de cinq autres marathons de la star, déjà disponibles en DVD. Hammersmith Odeon London'75 (2006): Proposé dans le coffret celle des retrouvailles avec ses grognards, revenus en grâce. Pénible commémorant les 30 ans de Born to Run, l'enregistrement d'un con- en version CD, ce concert est un des témoignages les plus touchants cert historique : celui où le jeune Bruce – look hobo façon Serpico du charisme de la star. – dompte une Angleterre qui craignait pourtant un "nouveau Live in Barcelona (2003): Pour la première fois, un concert entier est disponible en DVD. En l'occurrence, l'étape catalane de la Dylan" jetable. In concert/MTV Plugged (1993): Un témoignage des années où le tournée The Rising, captée en 2002 à Barcelone. La set list est polBoss - en rupture de E-street Band - est complètement à l'Ouest. Et luée par d'innombrables titres du médiocre album éponyme. pas seulement parce qu'il s’exile à Los Angeles. MTV l'invite à ses Live in Dublin (2007): L'odyssée bastringue folk de 2007 – mêlant sessions acoustiques ? Il joue le jeu… un morceau. Puis envoie la répertoire traditionnel et pépites maison réarrangées – considérée par certains fans comme l'occasion des concerts les plus mémorables purée FM. Live in New York City (2001): Springsteen joue à domicile au Madi- du Boss depuis des lustres. son Square Garden. Et ça dépote. D'autant que cette tournée est (NB : Tous ces titres chez Sony Music). | 14 START UP | JUIL/AOÛT 2010 | ROCK Alan Parsons CET HOMME EST LE MYTHIQUE PRODUCTEUR DE DARK SIDE OF THE MOON, DE PINK FLOYD. ALAN PARSON EST RAVI DE RETROUVER SON PUBLIC. C’EST UNE NOUVELLE JEUNESSE Avez-vous écouté la réédition d’Exile On PAR MELODY LEBLOND Main Street des Rolling Stones (l’album passe en fond, pendant l’interview) ? Pas vraiment, je n’ai jamais été un grand fan des Stones. Je suis plutôt dans le camp des Beatles. Le DVD live de votre concert à Madrid vient de sortir… C’est une ville qui vous est chère ? Oui, c’est une ville que j’aime beaucoup. Mais c’était surtout l’organisation là-bas qui nous a permis de réaliser ce live. Il y avait beaucoup de caméras, alors le rendu est très bon. Je suis content de cette soirée. Vous avez joué à l’Olympia hier soir (ndlr le 1er juin 2010), que ressentez-vous face à votre public que vous n’avez pas vu depuis longtemps ? Nous n’avions pas joué depuis 1995… C’est donc vrai que je n’étais plus habitué à jouer en concert, mais tout est revenu très vite. C’est nécessaire pour moi aujourd’hui de faire des concerts, je veux dire financièrement, ça m’aide beaucoup, vu que les ventes de disques s’écroulent littéralement. Je pense que les ventes baissent à cause des autres loisirs comme les jeux vidéos ou l’informatique. Les gens utilisent le budget dans d’autres domaines que la musique, enfin, c’est ce que je suppose. C’est aussi à cause du fait qu’il y a de plus en plus de groupes qui tentent leur chance. Beaucoup de choix, donc les ventes sont éparpillées. Avec internet, on peut écouter tout à l’avance, alors que de mon temps, on découvrait un album en l’achetant. Ça a tout changé. Vous qui avez produit Dark Side Of The Moon de Pink Floyd, qu’en pensez-vous en le réécoutant ? Je l’écoute de temps en temps et je l’aime beaucoup. Parfois je l’écoute contre mon gré, puisqu’il passe très souvent à la radio. Mais c’est intéressant, je vois aussi les défauts de cet album… Mais je me dis que Pink Floyd était vraiment un bon groupe (rires). Quels sont vos projets avec Alan Parsons Project ? Si vous étiez là hier soir, j’ai joué une nouvelle chanson qui s’appelle All Our Yesterdays. Elle sort au mois de juin et l’album va sûrement se faire dans l’année qui arrive. Enfin, je ne devrais pas vous le dire… (Pink Floyd passe en fond dans le hall d’hôtel) Je vous promets que je ne les ai pas payés pour ça! Ce n’est pas ma faute, c’est le destin (rires). ■ | 15 START UP | JUIL/AOÛT 2010 | ROCK The Hillbilly Moon Explosion LE ROCKABILLY N’EST PAS MORT. LA PREUVE AVEC HILLBILLY MOON EXPLOSION, GROUPE TOUT DROIT SORTI D’UN FILM DE TARANTINO PAR GUILLAUME GRAF Vous êtes déjà venus en France ? Emanuela Hutter (chant): Oui, nous avons déjà joué en France, c’est notre deuxième fois. Vous êtes un très bon public! Cet aprèsmidi, entre les interviews et la séance photo, nous avons eu le temps de nous balader dans Montmartre, c’est vraiment magnifique! À quoi ressemble Raw Deal, votre nouvel album ? Emanuela: À la fin de l’enregistrement, je me sentais comme libérée d’un poids, je pouvais désormais respirer, et m’attaquer à autre chose que le studio. J’ai hâte de défendre cet album. C’est comme une renaisance pour nous, c’est la continuité de ce que l’on a fait avant. Oliver Baroni (contrebasse) : Tout le monde s’occupe toujours du prochain album avant de s’intéresser à celui qui est en cours, c’est assez drôle. C’est un truc de journaliste ça, que de nous demander des nouvelles du prochain album. Nous on pense que celui-ci nous donne déjà assez de travail…(rires). Emanuela: Cet album est vraiment créatif. Oliver: Oui, c’est celui qui se rapproche le plus de ce que nous sommes, de ce qu’est Hillibilly Moon Explosion. C’est une compilation entre le premier et le troisième album. On sent nos influences rock, enfin, plus qu’auparavant. Ce qui a joué aussi, dans le son que nous avons sur Raw Deal, c’est le fait qu’aucune des machines de notre studio n’était fabriquée après 1965… Tout était vintage, alors ça donne du cachet à nos morceaux. On ne pouvait pas tout recommencer, on a quasiment enregistré nos chansons en live. D’ailleurs, les voix, nous les avons enregistrées en quelques prises seulement. Emanuela : On travaille ensemble avec Olivier sur les paroles, chacun de notre côté et ensuite on se réunit. C’est plutôt simple. Oliver : Généralement, la musique arrive dans mon esprit en premier, c’est ma façon de travailler. Vous qui êtes clairement influencés par des styles de musique plutôt oldschool, vous aimez des artistes récents ? Duncan James (guitare) : C’est-à-dire que l’on n’a pas vraiment le temps de découvrir des choses nouvelles, tellement nous sommes occupés par notre musique. Oliver : Pour vous donner une idée, lors de la dernière session dans le studio, nous avons enregistré 40 chansons en 4 jours… Duncan: On ne dort pas! (rires). On joue de 8h du matin, jusqu’à 21h parfois. On ne rigole pas lorsqu’on vous dit qu’on fait de la musique! On est constamment en train de composer. Par contre, pour nous, c’est difficile d’écouter d’autres styles de musique que ceux qui se rapprochent du nôtre. Notre oreille est habituée à un genre. L’argent joue-il un rôle important pour vous? Oliver: Bien sûr, ça dépend de qui paye le studio, ça nous donne plus ou moins de temps pour travailler. Quand c’est nous, on travaille vite, quand c’est la maison de disques, on se sent plus libres de prendre le temps. Ce n’est pas sympa, mais c’est comme ça. Quand on voit votre style, on ne peut s’empêcher de se dire que vous faites référence au cinéma. D’ailleurs, la photo de Raw Deal semble tout droit sortie de Mulholland Drive de David Lynch… Emanuela : C’est sûrement parce que nos chansons pourraient êtres utilisées pour la bande originale d’un film. Notre travail colle assez bien au monde du cinéma, ce n’est pas la première fois qu’on nous le dit. Oliver: On ne se rend pas trop compte de l’impact de nos morceaux, mais je veux bien croire que notre univers n’est pas très éloigné de ce type de cinéma. C’est un compliment pour nous. Être toujours réduits à la case fifties, ça ne vous dérange pas ? Oliver : C’est vrai que la plupart des gens, lorsqu’ils entendent notre musique, pensent que nous ne jouons que du rockabilly et basta. Mais ça ne nous dérange pas vraiment, ils sont à moitié dans le vrai, car c’est notre style. Nous sommes un groupe de rockabilly. Nous ne renions pas nos origines. ■ Raw deal ★★★★ (EMI) | 16 START UP | JUIL/AOÛT 2010 | ÉVÉNEMENT Danger Mouse/ Sparklehorse Enfin ! Le meilleur album de l’année 2009 est PAR HERVÉ CRESPI désormais disponible commercialement en 2010, après avoir affolé la planète Internet et les blogosphères puisqu’il n’existait que sous forme virtuelle en téléchargement. Une astuce, un “faute de mieux” organisé par Mark Linkous, le prodige folk de Sparklehorse, tragiquement disparu cette année et par Brian Burton, alias Danger Mouse, cofondateur de Gnarls Barkley, producteur pour Gorillaz et Beck, véritable provocateur (on lui doit The Grey album, un mix non-autorisé entre le Black Album de Jay Z et le White album des Beatles), habitué aux coups d’éclats et aux conflits avec ses maisons de disques. Dark night of the soul aurait pu ne jamais sortir, à cause d’une question de droits non déclarés sur les samples de l’album, d’où un véto par la major EMI. Puis de bonnes âmes se sont émues : les cautions de David Lynch, conceptueur visuel de ce “une alchimie rare Dark night of the soul mais aussi une ombre inspirante que l’on aux ambiances envoûtantes retrouve sur deux titres aux texet vénéneuses.” tures musicales très proches de l’univers du réalisateur. Mais l’idée assez nébuleuse de ce projet choral s’efface devant la qualité des chansons proposées, leur traitement musical audacieux et surtout, par la qualité du casting proposé. Les invités venus poser leur voix tout au long de Dark night of the soul méritent d’être cités intégralement: Wayne Coyne des Flaming Lips, Gruff Rhys de Super Furry Animals, Jason Lytle de Grandaddy, Julian Casablancas des Strokes, Frank Black, Iggy Pop, James Mercer des Shins, Suzanne Vega, Vic Chessnutt et enfin David Lynch himself. Tous livrent une interprétation remarquable sur ces chansons flottantes, parfois brutales, souvent crépusculaires. La trame classique des compositions de Sparklehorse s’enrichit des climats et des textures électro signées Danger Mouse et ensemble livrent une alchimie rare aux ambiances envoûtantes et vénéneuses. Aucune faiblesse sur ce Dark night of the soul qui risque de nous accompagner pour un bout de temps. Haut la main, l’album de l’année 2010. ■ Dark night of the soul ★★★★★★ (EMI) | 17 START UP | JUIL/AOÛT 2010 | CHRONIQUES POP/ROCK THE TWO ★★★★ PUGGY ★★★ THE HERBALISER ★★★ EELS ★★★ Wagram Something You Might Like Herbal Tonic – Best Of Tomorrow morning The Two, c’est avant tout deux superbes voix qui se répondent et s’entremêlent harmonieusement. Celles de David et Ara. Un magicien, une peintre.The Two, c’est surtout de somptueuses compositions folk épurées et mélancoliques inspirées par les excellents Kings of Convenience. The Two, c’est après tout la révélation d’un impressionnant duo français qui chante en anglais. The Two est un disque somptueux. Un point c’est tout. M.G. Mercury / Universal Ninja Tune / Pias Coop / Pias Vous connaissez la blague du groupe belge composé d’un Anglais, d’un Français et d’un Suédois ? Le nom de ce groupe est Puggy. Eclectiques, les compositions pop-rock de leur très bon deuxième album oscillent entre les univers de Coldplay (mélodies imparables rehaussées de piano) et de Muse (intonations de la voix du chanteur et envolées lyriques).Le tout résonnant avec un sens du groove et un plaisir de jouer évidents. M.G. Faisant un peu figure de rescapé des années 90 et de la vague electrotrip hop de cette époque,The Herbaliser est l’exception qui confirme la règle : l’électro est bien morte, ou presque. Compilation (sous forme de testament ?), Herbal Tonic redonne à espoir pour une relève saine et authentique de ces années de douce folie électronique.Bref,un regard passé tourné vers l’avenir. H.G. MY AWESOME MIXTAPE WOLF PARADE ★★★ ★★★ ★★★★ How Could A Village Expo 86 He Said, She Said Turn Into A Town Sup Pop / Pias Dixiefrog / H.M. Blog Up Musique / Anticraft Originaire de Montréal, Wolf Parade s’est fait connaître en 2005 grâce à l’album Apologies to the Queen Mary. La singularité des compositions poprock du groupe est due en grande partie à la voix désaxée du chanteur Dan Boeckner (Handsome Furs) et à l’utilisation habile de synthétiseurs qui viennent dialoguer avec les accords nerveux des guitares lors de réjouissantes ruptures rythmiques et embardées mélodiques. Bravo ! M.G. Couple peinard roulant sur la highway d’un blues-rock taillé dans le granit, Peter Karp et Sur Foley ne vont pas révolutionner le genre.Mais leur album He Said, She Said, solide et bien charpenté, s’écoute d’une traite comme on engloutit un Jack Daniel’s dans la torpeur estivale étouffante de la grande ville. Ce disque est un bon millésime,qui bénéficie en outre d’une salve d’autres sorties chez Dixiefrog. Mark Everett alias E, seul membre restant du groupe Eels qui, enchanta au milieu des années 90, le public indie pop des Inrocks (à une époque où ce lectorat lisait encore avidement ce magazine) grâce à l’album Beautiful Freak, a toujours préféré l’autosabordage artistique au succès commercial qu’on lui prédisait à ses débuts. Las, Mark Everett sombra dans la dépression et publia jusqu’à récemment des albums douloureux et plombés, jusqu’à gagner une respectabilité d’auteur culte, ermite reclus dans son home studio de Silverlake, une région désertique californienne.Après quelques albums mémorables publiés par eclipses (Soul jacker en 2001, Hombre lobo en 2009), l’humeur du moment de E est de sortir un disque fabriqué avec la méthode “do it yourself” tous les six mois. Après End Times au début de cette année, voici Tomorrow morning, composé et fabriqué seul avec ses machines d’un autre âge. Sans doute les fans de Eels retrouveront ici son auteur en pleine morosité malgré quelques éclaircies acoustiques et des mélodies toujours bien enlevées. Intéressant mais difficile à suivre, Eels reste un artiste assez unique à rencontrer. H.C. PETER KARP & SUE FOLEY Écouter pour la première fois My Awesome Mixtape procure le même étourdissement que la découverte de TV On The Radio ou d’Animal Collective.À savoir,une adhésion corporelle (jambes, bras, ouïe) immédiate à la musique et une claque intellectuelle fondamentale.Entre indie-pop,électro et hip hop, les cinq Italiens de My Awesome Mixtape ont composé un deuxième album éblouissant. M.G. H.G. ISOBEL CAMPBELL & MARK LANEGAN ★★★★ Hawk - V2 / Pias Au début, l’union de ces deux oiseaux de nuit faisait sourire : Isobel Campbell, petite écossaise à la voix éthérée chez les très poppy Belle & Sebastian s’acoquinait avec le vétéran grunge Mark Lanegan, ex-Screaming Trees et cofondateur de Queens of the stone age… D’un côté la bucolique Isobel, de l’autre le ténébreux Mark. Après deux albums remarqués, Hawk parvient enfin à l’équilibre : bien que sur la plupart des titres, la voix douce d’Isobel Campbell n’est qu’un subtil contrepoint à la rugosité de Lanegan, la complicité mélodique du couple saute aux oreilles, surtout dans le registre de ballades folk douce-amères (Snake song, No place to fall) et sur un formidable slow soul 60’s (Come undone) à passer en boucle au coin du feu. H.C. | 18 START UP | JUIL/AOÛT 2010 | CHRONIQUES POP/ROCK BLITZEN TRAPPER Destroyer of the void ★★★★★ Sub pop / Pias COUP DE CŒUR HAPPY BIRTHDAY MYSTERY JETS ★★★ MOBY ★★★ Serotonin Wait for me remixes Rough Trade / Naïve Because / Warner Un patronyme banal,un physique peu glamour, une pop-folk d’une facture classique et voici nos Mystery Jets classés parmi les groupes outsiders toujours condamnés au “peut mieux faire”. Sauf qu’avec Serotonin, 3ème album en guise de va-tout, nos Mystery Jets prennent de l’envergure. C’est un disque qui claque grâce à la production de Chris Thomas, un vétéran du son qui de Roxy Music aux Sex Pistols en passant par les Pretenders, a toujours apporté à ces groupes une touche sonore bien reconnaissable. Et tant mieux si les Mystery Jets profitent de cette expérience. Les chansons gagnent en vigueur, en brillance et en énergie. Cette pop rétro aux mélodies chorales semble ressortir du grenier sonore de la fin des 70’s, quelque part entre Squeeze, The Undertones et Electric Light Orchestra. Bonne pioche. H.C. Allez, pour une fois et depuis longtemps (1999 et le fameux album Play qui, de plaisant aux premières écoutes devint pénible lorsqu’on l’entendit partout (même dans les sanisettes Decaux !), on va dire du bien de Moby… Enfin de cet album de remixes confiés à des mains expertes (du lourd Carl Cox au subtils Maps ou Yuksek en passant par Laurent Wolf ou Savage Skulls. En fait si Wait for me est parfait pour l’été, c’est que Moby n’y est que peu présent.A sa place,de longues plages électro house, un peu abstract ou bien techno et des textures sonores parfaites pour danser sans trop se prendre la tête. Et les vrais fans de Moby pourront se jeter sur un mix exclusif du maître chauve et bio. H.C. JAMAICA ★★★ THORBJORN RISAGER ★★ No Problem Track Record V2 / Cooperative Music / Pias Dixiefrog / H.M. Jouant avec les apparences,Jamaica est un groupe français qui ne compose pas de reggae mais de l’électro-rock bien puissante. Quelque part entre la house des Daft Punk, les accords électriques d’AC/DC et la pop épileptique deTwo Door Cinema Club, les compositions de Jamaica ont pour unique objectif de nous faire danser. Produit par l’un des membres de Justice, cet album est une réussite. Aucun problème là-dessus. M.G. Avec un nom pareil,Thorbjorn Risager mettrait bien un coup de neige sur le delta du Mississippi ! Et c’est le cas, car ce natif du Danemark (ainsi que son groupe) semble nourri au biberon d’un bon blues-rock des familles depuis pas mal de temps. Son album, étonnante démonstration de blues ravageur et roots, sonne comme le triomphe d’une scène européenne qui n’a plus rien à prouver. H.G. Happy Birthday ★★★★ Sub pop / Pias Blitzen Trapper En cette époque incertaine où les modes musicales se succèdent à une vitesse effrénée,il est bon de retrouver certaines valeurs refuges : le label Sub pop en est une. Fondé en 1986 par Bruce Pavitt, d’après son fanzine Subterranean pop, le label eut la chance immense d’accueillir Nirvana dès son 1er album et, grâce à eux, de lancer la vague grunge.Le miracle de la petite structure underground devenue une industrie du disque rentable est toujours un petit bonheur à raconter.Surtout Sub Pop n’a jamais perdu de vue sa vista artistique :The Shins, The Dum Dum Girls, Foals ou Beach House pour ne citer que les plus récents, furent tous découverts et couvés par le label de Seattle. Et ce n’est pas fini : la dernière merveille américaine du moment se nomme Blitzen Trapper dont le 4ème album, Destroyer of the void, nous emmène directement au pays de la pop psychédélique la plus baroque : il y a du Beatles période “album blanc” chez ces Blitzen trapper. Il y a surtout à chaque chanson,un émerveillement,un étonnement ou un contre-pied.Orchestrations luxuriantes, mélodies de haute volée, harmonies surprenantes… Blitzen Trapper est un nom à retenir.Tout comme les nouveaux venus Happy Birthday qui sonnent sur ce 1er album comme des Pavement en bonne santé mentale. Gentiment bancal mais riche en surprises, Happy Birthday passe de la pop lo-fi au folk hi-fi avec aisance tout en y ajoutant une bonne dose de dinguerie et d’étrangeté revendiquée. Et c’est cela la marque de fabrique du label Sub Pop depuis plus de 20 ans... Pourvoyeur de rock déjanté et unique dans un monde musical où le formatage est de règle. H.C. | 19 START UP | JUIL/AOÛT 2010 | ROCK COUP DE CŒUR OASIS Time Flies … 1994-2009 ★★★★ Sony “Je voulais écrire de la musique qui ait un groove; pas des chansons qui suivent le schéma traditionnel, couplet, refrain et pont. Je voulais un son plus hypnotique; plus dynamique. Des chansons qui vous entraînent dans une direction différente. Des chansons sur lesquelles vous devriez peutêtre vous brancher – pour les ressentir.” Voilà le discours que Noël, la moitié songwritteuse d’Oasis pouvait tenir à propos de son écriture. Mais ces belles paroles sont bel et bien envolées, puisque Oasis n’existe plus, suite à un énième clash entre les deux frères. Ce qu’il nous restera, la musique, ce coffret retraçant la carrière des anglais indomptables de Manchester. De quoi vous rattraper si vous avez manqué le début. De quoi écouter, le vague à l’âme, pour se consoler. MARDI GRAS BB ★★★★ THE PIPETTES ★★★ Von humboldt Picnic Earth Vs Pipettes Differ-ant Differ-ant Sous-titré a journey with the Mardi Gras BB, le nouvel album de ce collectif improbable et inclassable apparu en Allemagne au milieu des années 90, est effectivement une véritable invitation au voyage. L'occasion d'oublier le cliché qui colle à ce groupe depuis longtemps et trop souvent décrit comme une “fanfare aux flonflons nostalgiques”. Rien de passéiste dans ce Von humboldt picnic, qui passe avec une aisance déconcertante, d'un raga indien à un blues en français, d'une ballade grinçante à la Tom Waits à une plongée dans le bayou sudiste digne de Dr John pour finir dans une taverne bavaroise tout en ayant fait un clin d'œil aux musiques de film noir des fifties.Groupe explosif et polyglotte, aux couleurs musicales toujours surprenantes,le Mardi Gras BB semble tout savoir de la sono mondiale et s'en amuse avec un savoir-faire, une énergie et une habileté rare.En France on a Patrick Sébastien, à Meinheim, ils ont Mardi Gras BB. À chacun son sens de la fête. H.C. Ben qu'est-il arrivé à nos Pipettes, nos sympathiques gamines sexy et sixties apparues il y a quatre ans avec un 1er album poppy et léger ? D'abord, il y avait une brune de trop dans ce trio féminin qui aujourd'hui se résume semble t-il à la seule Gwenno accompagnée par la nouvelle Ani. Mises au placard aussi ces harmonies de girls groups à la Ronettes ou Crystals.Avec Earth Vs The Pipettes, les filles s'imaginent plus en Bananarama (Ain't no talkin'), en Kylie Minogue juvénile de la fin des 80's, voire en championnes du dancefloor à la Sugababes… Heureusement,les mélodies espiègles et la candeur calculée font encore leur petit effet sur I always planned to stay ou le charmant Our love was saved by Spacemen. Plus kitsch que rétro, Earth vs The Pipettes s'adresse plus aux fans de Miley Cyrus qu'aux amateurs du Wall of sound de phil Spector. Dommage. H.C. CRASH TEST DUMMIES ★★ Oooh la la ! M.L. Edel / Wagram CD 1 : Supersonic Roll With It Live Forever Wonderwall Stop Crying Your Heart Out Cigarettes & Alcohol Songbird Don’t Look Back In Anger The Hindu Times Stand By Me Lord Don’t Slow Me Down Shakermaker All Around The World | 20 START UP | JUIL/AOÛT 2010 | CD 2 : Some Might Say The Importance of Being Idle D’You Know What I Mean? Lyla Let There Be Love Go Let It Out Who Feels Love? Little By Little The Shock Of The Lightning She Is Love Whatever I’m Outta Time Falling Down Sunday Morning Call + un morceau caché Il y a des chansons comme ça dont les mélodies bourdonnent à la radio et qui s'impriment dans votre cerveau sans pourvoir s'en débarrasser avant longtemps. Ce fut le cas du fatiguant Class of 74 des Cornells, tout comme leMmmm mmmh… des Crash test Dummies, une ballade pop des années 90 et un hit majeur que l'on retrouve sur la B.O. du film Dumb & Dumber. Après un tel tube, ces Canadiens menés par la voix de baryton de Brad Roberts, ont eu bien du mal à réitérer cet exploit. Et Oooh La La, malgré tous ses efforts, ne parvient pas plus à nous émouvoir. Ce chant grave trop forcé, que l'on adore chez les Tindersticks, Lee Hazlewood ou The National, semble ici artificiel, un gimmick vocal pour un groupe qui ne sait pas trop où aller musicalement. Un coup crooner, un coup pop, un autre gentiment reggae… le tout ne génère qu'un ennui poli. H.C. CHRONIQUES ELECTRO CHRONIQUES RAP/SOUL KELE OKEREKE ★★★ KITSUNÉ PONYSTEP THE ROOTS ★★★ ELECTRIC WIRE HUSTLE The Boxer ★★★★★ How I Got Over ★★★ Wichita / Cooperative Music / Pias Mixed by Jerry Bouthier Def Jam/Universal BBE Kele Okereke est le chanteur de l’excellent groupe Bloc Party.Loin des compositions acérées de sa formation habituelle,il a choisi de faire une pause en solo dans sa carrière afin de poser sa voix sur des morceaux pop-électrodubstep qu’il affectionne également. Au programme : beats lourds et montées en puissance sans fioritures qui évoquent Calvin Harris, Wiley et Dizzee Rascal. Surprenant ! M.G. Kitsuné / Pias Originaire de Philadelphie,The Roots s'est formé il y a une quinzaine d'années et a commencé par des performances live avant de sortir leur premier album autoproduit Organix en 1993. Les temps ont bien changé depuis, car How I get over est leur dixième opus. Ce n’est donc pas trop de dire qu’ils ont fait du chemin. Repoussé depuis octobre dernier, How I get over arrive un peu comme le messie pour les fans. Avis aux connaisseurs, The Roots n’a pas changé. Avis aux novices, The Roots va tout changer. G.G. Les fans de Common ne seront pas dupes et reconnaîtront le nom de cette formation Néo Zélandaise : Electric Wire Hustle. Il s'agit tout simplement de la révélation nu-soul de 2009 qui semble incarner l'héritage soul de Jay Dee. Il se dégage de l'album une énergie proche de l'esprit de la Motown 70', époque où sévissaient des artistes tels que Marvin Gaye, Isaac Hayes et autres Stevie Wonder. En tête de la course : Perception, Waters,Chaser et GimmeThat Kinda... Le label Kitsuné est réputé pour avoir le nez et repérer les jeunes artistes, façon télé crochet ultra branché. Ici, pas de compilation, mais un mix de Jerry Bouthier. Le meilleur moment : le remix de Florrie par les BeatauCue, une vraie tuerie ! Gildas et Masaya (les deux têtes pensantes du label au renard) sont très forts et ne sont jamais à cours de bonnes idées. M.L. NOTRE TOP 3 Florrie – 911 (Beataucue Remix –JBAG Edit) Two Door Cinema Club – I Can Talk (French Horn Rebellion Remix) Voltaire Twins – D.I.L. (JBAG’s Hot Pop Remix) M.L. MACY GRAY The Sellout ★★★ THE CHEMICAL BROTHERS Universal ★★ Further EMI À force de faire attendre son public, les Chemical Brothers vont finir par leur faire perdre patience (et à nous aussi). Alors, qui dit attente, dit forcément bonne surprise, car on se dit qu’il y a du travail là-dessous. Et bien, pas systématiquement … La preuve avec ce nouvel album, Further, qui est plutôt décevant de la part des deux maîtres (des légendes, oui) de l’electro massive. Les mélodies sont quelque peu pâteuses et aucun morceau ne tire son épingle du jeu (excepté Escape Velocity, qui envoie du bois, comme on dit). Alors, non, les Chemical Brothers n’ont pas innové, mais force est de constater qu’ils gardent tout de même un savoir faire évident pour nous faire danser et une carrière plus qu’honorable. Dommage. M.L. SEXY SUSHI ★★ Cyril L’autre Distribution/Labelmaison Beats à tendance 8-bits acides et paroles détraquées, voici comment vous présenter Sexy Sushi. Enfin, essayer, parce que les deux nantais ne sont pas faciles d’accès, ni cataloguables. Clairement agressifs avec leur chanson Meurs, meurs Jean-Pierre Pernault, les Sexy Sushi fonctionnent malgré tout au deuxième degré (ou peut-être même le huitième…), heureusement. On restera néanmoins sur notre faim car à force, la rythmique s’apparente plus à une sonnerie de portable criarde qu’autre chose. Dommage, car la folie et le charisme sont là. M.L. Macy Gray l’avoue elle-même, elle a voulu faire un album plus commercial, mais pas dans le mauvais sens du terme. Macy avait soif de legereté, de simplicité et surtout de naturel. C’est chose faite avec The Sellout, bande son idéale pour l’été qui sort enfin le bout du nez. La chanteuse (l’une des plus douée de sa génération) n’a rien perdu de sa voix si suave et singulière. En plat de résistance : la participation de slash sur l’une des chansons. G.G | 21 START UP | JUIL/AOÛT 2010 | CHRONIQUES AUTRES MUSIQUES BALOJI ★★★★ TOK TOK TOK ★★★ OQUESTRADA ★★★★ SIXUN ★★ Kinshasa Succursale Revolution 69 Tasca Beat Live 2009 EMI BHM Jaro / L’Autre Distribution Futur Acoustic Baloji nous avait épatés avec un premier album sorti il y a deux ans, et qui présentait déjà le sel de ce nouvel opus. Musique africaine prégnante,variations instrumentales, textes profonds… Baloji se place aisément comme une sorte de Tiken Jah Fakoli alternatif, le reggae en moins et l’acidité en plus. Bonne affaire à suivre de très près. H.G. Nouvel album très attendu pour le duo Tokunbo Akinro (chant) et Morten Klein (saxophone) qui revisite à leur manière des standards des Beatles (majoritairement période finale, 6870). Comme à leur habitude, ils adorent casser les rythmes (les moules même) et présenter la reprise comme un épisode propre à leur existence. Du respect donc, mais aussi une indépendance de vue qui fait plaisir à entendre. H.G. En provenance du Portugal, le groupe OQueStrada n’a pas oublié, en plus du traditionnel fado, les formidables influences musicales que ce pays a connues,colonisation africaine oblige. Il en résulte ici un véritable album de fado gai (ça existe) agrémenté de funana, semba et même ska ou flamenco. Une dynamique joyeuse et dansante qui en fait l’une des découvertes les plus éclatantes du mois. H.G. Dans la chasse aux anciens que se livrent parfois les amateurs de jazz, Sixun apparaît comme une pièce de choix, tant ce groupe a symbolisé le meilleur de la fusion jazz-funk des années 80/90. Comme pour se prouver que l’âge n’atteint pas la capacité de faire rêver, Sixun a chosi d’enregistrer le concert produit à Marciac en 2009. Moment magique qui nous réserve de magnifiques moments d’anthologie grâce à Como, Winsberg, Sery et leurs amis. H.G. YOUSSOU N’DOUR Dakar-Kingston ★★★ Universal LIONEL LOUEKE ★★★ Mwaliko Blue Note TANIA MARIA ★★★ Guitariste surdoué qui rappelle dans son originalité et sa candeur à la fois Wes Montgomery et Barney Kessel, Lionel Loueke n’en finit pas d’étonner son monde avec un nouvel album qui, une fois de plus, tutoie les influences et les ouvertures. Loueke ne fait du jazz pour du jazz, mais s’offre une passerelle vers d’autres univers,d’autres musiques.Un album splendide. H.G. Live – It’s Only Love CAB CALLOWAY ★★★ Cabu & Pitet BDMusic | 22 START UP | JUIL/AOÛT 2010 | BHM Bien sûr la diva Tania n’est plus de prime jeunesse, et on sent que le poids des ans joue un peu sur son jeu parfois emprunté. Pourtant, cet album est réjouissant à plus d’un titre. C’est le retour d’une « grande » de la musique brésilienne, le répertoire est particulièrement bien choisi, et la dame s’est offert les services d’un big band aux petits oignons. H.G. Suite de l’intéressante collection BDMusic (même si elle est parfois inégale dans ses talents) avec un recueil destiné à Cabu, le spécialiste du jazz de papa. Cab Calloway est en effet la cible fétiche d’un Cabu en pleine forme, qui nous narre en dessin la carrière protéiforme du jazzman disparu en 1994. Jean-François Pitet est aux commentaires, pour une biographie impeccable et passionnante. H.C. Youssou N’Dour a travaillé avec des artistes de renommée internationale comme Peter Gabriel, Paul Frederic Simon, Manu Dibango. Mais ce n’est pas tout, il a aussi organisé en 1985 un concert pour la libération de Nelson Mandela au Stade de l'Amitié de Dakar et est également membre du comité d'honneur de la Fondation Jacques Chirac. Pas loin d’un vingtaine d’albums plus loin, Youssou N’Dour est resté le même homme, et c’est ce que l’on ressent à l’écoute de DakarKingston, recueil de fables humaines et pronant la tolérance. Découverte du reggae par le roi de la musique africaine. Inévitable. M.L. CHRONIQUES FRANÇAIS SÉBASTIEN TELLIER ★★★★ Sexuality Remix Phunk / Record Makers / Wagram Ce n’est pas le fiasco de l’Eurovision qui va faire baisser les bras à notre Sébastien préféré, ça non. Lui, il prône l’amour et l’érotisme, rien de plus, rien de moins. Hippie des temps moderne, Sébastien Tellier a littéralement retourné et fait une clé de bras à l’electro française en inventant un nouveau genre : la musique pour le faire. Sort cet été une nouvelle version de Sexuality (son album de la consécration), cette fois-ci remixée par les plus talentueux des branchés : Breakbot, Kavinsky, Midnight Juggernaut, Danger, Boys Noize... Pour une fois que des morceaux ne sont pas saccagés ! M.L. DAVID & CATHY*GUETTA STROMAE ★★★★★ ★★★ Cheese F*** 2010 Universal EMI Un look de premier de la classe perdu dans les couloirs d’un lycée au Texas, voilà ce que Stromae (Maestro à l’envers, moins prétentieux dit-il) inspire lorsqu’on l’aperçoit pour la première fois. Pour la musique, c’est autre chose, car ce jeune belge aime poser des paroles amères et désabusées sur fond d’eurodance. Pour la promo de son album, Stromae se filme en pleine phase de composition, pour montrer au public que sa musique est vraiment simple. Pari réussi, ce grand dadet est un ovni. Le hit de l’été : Alors on danse. Le hit de l’année : Stromae. M.L. La sortie des compilations F**** Me I’m Famous est devenue quasi religieuse, tant elle est attendue par les assoiffés du dancefloor.Véritable bande son officielle de l’été,ce volume 2010 ne baisse pas en qualité : featuring avec Fergie etWill IAm.Que du lourd.Les deux accolytes nocturnes ne savent donc pas qu’organiser des soirées people sur des yachts de trente mètres de long à Saint-Tropez, ils peuvent aussi avoir du goût.La preuve. G.G. | 23 START UP | JUIL/AOÛT 2010 | DVD DU MOIS GHOST WRITER UN FILM DE ROMAN POLANSKI ROMAN POLANSKI VIENT TOUT SIMPLEMENT DE RÉALISER SON MEILLEUR FILM À CE JOUR. GHOST WRITER RÉVÈLE UN EWAN MCGREGOR ÉPOUSTOUFLANT ET UN SCÉNARIO D’UNE INTELLIGENCE RARE. Tout est déjà dans le titre : l’écrivain fantôme, apparaît d’emblée comme l’un de ses meilleurs films. Le grand talent communément appelé “nègre”, celui qui écrit à de Polanski est, une fois encore, de réussir un film limpide, simple, la place d’un autre. Cette figure, interprétée et en même temps très complexe. C’est l’apanage des grands magnifiquement par Ewan McGregor, est au cinéastes. Sa mise en scène est à l’unisson du déroulement de son centre du dernier film de Roman Polanski. En récit : on ne la remarque pas tellement, elle coule de source, mais elle face, celui qui apposera sa signature, l’ancien est pourtant d’une remarquable intelligence dès qu’on s’y intéresse un Premier ministre anglais Adam Lang (Pierce minimum. Le film est moderne tout en étant incroyablement clasBrosnan). Celui-ci sique. Ghost Writer ressemble à du Alfred vit reclus avec sa femme dans une Hitchcock, notamment quand il enferme “The Ghost Writer apparaît d’emblée demeure isolée et recherche un le personnage dans une destinée. Le comme l’un de ses meilleurs films” biographe. En commençant à enquêter cinéaste nous relate l’histoire par le sur sa vie, le Ghost Writer apprend que prisme du héros, nous n’en savons jamais son prédécesseur, l’ancien biographe donc, fut retrouvé assassiné plus que lui. On retrouve aussi l’esprit de Raoul Walsh, qui préalors qu’il tentait de rassembler des éléments sur la vie de l’homme tendait que la mise en scène était au service de l’action, et que chaque politique. N’écoutant que son courage, il va continuer d’enquêter, nouveau plan devait signifier un nouvel événement. À bientôt 80 s’enfonçant doucement et sûrement dans une spirale de dangers et ans, Roman Polanski est un cinéaste toujours aguerri, capable de de manipulations en tous genres. Sorti en salles alors que le cinéaste réussir l’un des meilleurs thrillers de ces dernières années. Il se paie était en plein démêlés judiciaires (difficile d’ailleurs de ne pas voir le luxe de ravir à la fois le grand public et les cinéphiles les plus une analogie entre le ministre enfermé dans sa prison dorée et le exigeants : la classe totale ! D.B. cinéaste coincé en Suisse, incroyable coïncidence), Ghost Writer 2010 - Studio Trite | 24 START UP | JUIL/AOÛT 2010 | PIERCE BROSNAN, SI VOUS ÉTIEZ... Par Géraldine Catalano pour l'Express Impeccable en ex-Premier ministre cerné par le scandale dans Ghost Writer de Roman Polanski, l'acteur évoque son enfance, ses drames, les femmes, et la question qu'il aurait adoré poser à Picasso. Un lieu: La forêt amazonienne. Je n'y suis jamais allé mais elle me fait rêver. Et quand je vois la vitesse à laquelle on la saccage... Un livre: La Bible. Je ne suis pas irlandais pour rien. Un plat d'enfance: Les corn-flakes. À l'époque, on n'en trouvait pas dans tous les foyers, surtout en Irlande, où j'ai vécu jusqu'à l'âge de 11 ans. J'ai habité chez mes grands-parents puis dans des foyers du comté de Meath, à Navan, près de la très belle rivière de Boyne. Le grand plaisir du matin, c'était non pas le porridge - j'ai toujours détesté ça - mais les corn-flakes arrosés de lait frais. Une autre nationalité: J'en ai déjà deux: irlandaise et américaine, car je vis aux Etats-Unis depuis de longues années. Disons, tibétaine, pour apprendre à vivre en harmonie avec moi-même et avec les autres. J'ai fait des progrès, cela dit. Un gros défaut:Je suis d'un tempérament très fort. Le mensonge, la frustration, les embouteillages, même, peuvent me plonger dans des colères féroces. Mais ce qui m'énerve le plus, c'est qu'on emprunte ou déplace mes affaires. Je suis très possessif dès qu'il s'agit des objets. C'est mon côté enfant unique. Un juron: J'en dis très peu mais je n'en pense pas moins. Quand je dis fuck, je voudrais souvent aller plus loin. Un contemporain du sexe opposé:Tant qu'à faire, que des jolies femmes : Penélope Cruz, Halle Berry, et Salma Hayek. Une boisson:Un très bon pinot noir. Je ne suis pas du tout spécialiste, je ne sais même pas quelles bouteilles j'ai dans ma cave, mais je refuse rarement un verre de bon vin rouge. Une rencontre:Je ne vais pas dire Obama, c'est déjà fait, pendant sa campagne. Je n'oublierai jamais non plus la première fois que j'ai vu Roman [Polanski]: c'était lors d'un déjeuner à Paris. Il venait de me proposer Ghost Writer. On est resté trois heures à parler un peu du film, beaucoup de la vie, des drames que nous avons tous les deux connus: Roman a perdu une épouse et moi aussi. Je l'ai trouvé d'une intelligence et d'une finesse incroyables. Il y a un autre monstre sacré que j'aurais aimé connaître: Picasso. Je peins depuis plusieurs années, des paysages essentiellement. J'ai un atelier, chez moi, et je couvre mes scénarios de petits croquis. J'aurais adoré lui demander s'il a réellement peint certains de ses chefs-d'oeuvre nu, comme le veut la légende. | 25 START UP | JUIL/AOÛT 2010 | CHRONIQUES DVD I LOVE YOU PHILLIP MORRIS Un film de John Requa & Glenn Ficarra - 2010 - FPE Le héros du film n’est pas Phillip Morris, mais celui qui l’aime : Steven Russell (Jim Carrey, excellent comme d’habitude). Pourtant, rien ne prédestinait Russell à mener la vie qui nous est ici contée. Flic parfait, mari idéal, père attentionné, il est l’incarnation du rêve américain. Mais, suite à un grave accident, Russell prend conscience de la brièveté de l’existence, et décide de tout plaquer pour devenir ce qu’il rêve vraiment. Il ose enfin s’avouer son homosexualité, et tombe amoureux de Phillip Morris (Ewan McGregor, excellent lui aussi), qu’il rencontrera en prison. Et pourquoi la prison? Car Steven se révèle être un incroyable arnaqueur aux assurances, auteur de coups tordus sensationnels. Une fois sorti de prison, il n’aura qu’un but, libérer Phillip Morris, quels qu’en soient les moyens… Sur une histoire et un rythme assez proches d’Attrape-moi si tu peux, le génial film de Spielberg, Requa et Ficarra réalisent un film étonnant, drôle, touchant, plein de vie et d’invention, évitant le cliché et enfonçant les conventions et les idées reçues avec une jubilation non feinte. D.B. OCÉANS Un film de Jacques Perrin & Jacques Cluzaud - 2010 - FPE LA RÉVÉLATION Un film de Hans-Christian Schmid - 2010 - FPE Au Tribunal international de La Haye, en 2009, Goran Duric, peutêtre le futur président de la Serbie, va être jugé pour crimes contre l’humanité. La procureure Hannah Maynard détient un témoin décisif qui fera condamner l’ex-général à coup sûr. Mais le témoin a menti. Il n’était pas sur les lieux et n’a rien vu. Pourtant il est persuadé de ce qu’il avance. Et il se suicide au sortir du tribunal. La procureure mène alors l’enquête et s’aperçoit que la soeur de son témoin sait beaucoup de choses et qu’elle a subi les tortures de Duric. Alors que cette dernière s’apprête à témoigner, Hannah se heurte aux complications développées par l'intégration de ces nouveaux pays dans l'Europe. On lui demande de passer son témoin sous silence… Révélé en France avec le magnifique Requiem, Schmid signe avec La Révélation un très beau film, très sobre, qui dénonce, sans pour autant être un brûlot, et qui accorde beaucoup d’attention à la mise en scène, très soignée, et à la magnifique bande originale, intégralement composée par le groupe The Notwist. D.B. | 26 START UP | JUIN 2010 | Franchement, qui aujourd’hui, parmi tous les cinéastes de documentaires, est aussi doué que Jacques Perrin lorsqu’il filme des animaux, genre ô combien difficile (les théories du grand André Bazin, dans l’article Montage Interdit, faisaient déjà écho à cette tâche). Océans ne déroge pas à la règle : c’est un grand et beau film animalier qui, après les insectes de Microcosmos et les oiseaux du Peuple Migrateur, s’intéresse désormais à la faune des fonds marins, peut-être plus riche, et en tout cas plus secrète, que celle présente sur terre. Avec très peu de commentaires, une narration dramatique et une vraie image de cinéma (c’est en effet tout sauf de la télé), Perrin dit des choses sur le monde. Il s’adresse dans le film à son fils, d’une manière peut-être un peu trop appuyée, mais il met en garde le jeune public contre les risques de destruction de la planète, si nous n’agissons pas tous et très vite pour la préserver. Inutile de décrire la myriade d’animaux fabuleux, de poissons fantastiques que l’on découvre dans ce film, aussi gracieux que le plus beau des ballets. La beauté de la nature est souvent plus belle et touchante que celle reconstruite par l’homme. C’est ce que montre avec majesté le film de Perrin et Cluzaud. D.B. CHRONIQUES DVD LA REINE DES POMMES Un film de Valérie Donzelli 2010 - Mk2 Valérie Donzelli, jeune actrice et réalisatrice qui signe ici son premier long-métrage, se met dans la peau d’Adèle, une jeune trentenaire parisienne qui vient de se faire larguer par son mec. Elle est totalement déprimée et ne souhaite que mourir. Sa cousine va la prendre en main et faire en sorte qu’elle retrouve goût à la vie par un procédé très simple : en rencontrant et en couchant avec un maximum de garçons. Et comme par hasard, ils ont tous, sans exception la même tête que son ex… Elle n’est pas prête d’être guérie, la pauvre Adèle ! Très belle surprise, La Reine des Pommes est un excellent premier film, très drôle, qui fait partie de cette école qui s'inspire non plus de la Nouvelle Vague mais des petits-enfants de la Nouvelle Vague, aux côtés de Judith Cahen ou Emmanuel Mouret par exemple. La jeune cinéaste assume ses références, et joue à merveille du statut de réalisatrice-actrice. De Monteiro à Moretti, de Allen à Mouret, et aujourd’hui avec Valérie Donzelli, on retrouve chez tous ces réalisateurs une obsession à se filmer et à mettre en scène leur propre corps. D.B. ENSEMBLE C’EST TROP Un film de Léa Fazer 2010 - STUDIO CANAL Ensemble c’est trop raconte la vie d’une famille “tuyau-d’poêle” : Arditi et Baye sont mariés depuis 35 ans, mais Arditi a une maîtresse beaucoup plus jeune, qu’il vient de mettre enceinte et pour qui il décide de quitter sa femme. Celle-ci déprime et va s’installer chez son fils (Jocelyn Quivrin), marié à Aissa Maiga (la seule à tirer son épingle du jeu) et père de deux enfants. La mère va vite s’avérer insupportable, en déclenchant des catastrophes à la chaîne. Mais cette solitude forcée la libère : elle se met à faire la fête, fume des pétards et bientôt rencontre l’amour. A tel point que son mari en devient jaloux et aimerait finalement la récupérer… Bref, vous l’aurez compris, on ne fait pas dans la finesse, mais plutôt dans la comédie de boulevard, avec portes qui claquent et claques qui fusent. D.B. | 27 START UP | JUIL/AOÛT 2010 | CHRONIQUES DVD ANDER Un film de Roberto Caston - 2010 - BODEGA FILMS Au pays basque espagnol, un homme autour de la quarantaine vit avec sa sœur et sa mère dans la ferme familiale. Il est le chef de famille depuis le décès du père. Célibataire endurci, il ne sort que pour voir ses potes, boire des bières et coucher avec la prostituée locale. Mais Ander tombe dans un fossé et se casse une jambe. Immobilisé, il ne peut plus prendre en charge les travaux de la ferme et se voit obligé d’engager un jeune ouvrier, José, jeune Péruvien en situation sans doute illégale sur le sol espagnol. Les deux hommes, très silencieux, finissent pourtant par devenir amis… puis amants, lors d’une étreinte brève et passionnée qu’Ander va immédiatement rejeter. Homosexuel, lui ? Non, ce n’est pas pos- sible, c’est un homme, un vrai. Mais que deviennent les convictions et le regard des autres lorsque le désir se fait plus fort que tout, et lorsque l’homme semble enfin avoir atteint l’apaisement intérieur ? Magnifique premier film, Ander est tout sauf un film à thèse ou un film engagé. Le sujet principal n’est pas non plus l’homosexualité. Il s’agit d’abord d’une histoire d’amour, abordant les thèmes de la différence et de la quête d’identité. C’est aussi une magnifique mise en scène, évoquant aussi bien Renoir que Erice. Caston prend le temps de filmer le temps qui passe, avec un soin particulier apporté à l’image. Une excellente découverte, et un cinéaste à suivre... D.B. ENQUÊTE SUR UN CITOYEN AU-DESSUS DE TOUT SOUPCON Un film de Elio Petri - 1970 - CARLOTTA THE DEVIL & DANIEL WEBSTER Un film de William Dieterle - 1941 - CARLOTTA Film jouissant d’une belle aura, sorti aux USA en 1941 et après la guerre en France, The Devil & Daniel Webster est l’œuvre d’un cinéaste hollywoodien dont on ne parle pas assez : William Dieterle. Il situe son intrigue dans le New Hampshire du XIXème siècle où un paysan, Jabez Stone, accablé de dettes et vivant dans la pauvreté, accepte de sceller un pacte avec le Diable en lui vendant son âme. En échange, il jouira de la fortune pendant sept années. Mais, une fois arrivé à échéance, il va tout faire pour échapper aux griffes du Malin. En cela, il sera aidé par Daniel Webster, charismatique sénateur qui œuvre beaucoup pour les droits des agriculteurs, et plus généralement des travailleurs. On le dit si intelligent et futé qu’il serait à même de rivaliser avec le Diable… Vous aurez reconnu l’éternel mythe de Faust, traité par Dieterle avec beaucoup de finesse et un sens de la narration épatant. Sorti à la RKO la même année que Citizen Kane, The Devil & Daniel Webster fut un film tout aussi ambitieux, dont la musique est signée Bernard Herrmann et le montage Robert Wise. Un classique, à redécouvrir, dans d’idéales conditions. D.B. | 28 START UP | JUIL/AOÛT 2010 | Difficile d’imaginer film plus mythique que celui-ci. Le pitch : au début des années 70, à Rome, le chef de la Police Criminelle enquête sur un serial killer qui assassine des femmes après leur avoir fait l’amour. Sauf que l’assassin, c’est lui. Et comme si cela ne suffisait pas, il se débrouille pour laisser traîner sur les lieux du crime des indices le condamnant à coup sûr. Mais bien évidemment, personne ne pense que le commissaire puisse être l’assassin. L’analyse politique ensuite : Elio Petri, cinéaste engagé, livre ici son film le plus fort avec La Classe ouvrière va au Paradis. Sans concession, il appuie là où l’Italie a mal, et ça dérange autant que ça démange. La corruption du pouvoir, le mal que cela engendre dans la société, Petri n’épargne rien. La mise en scène, est d’une classe folle, aussi élégante que radicale. Enfin, la musique : Ennio Morricone, au top de sa forme, réalise ici la plus belle de ses 500 musiques de films, et sans doute l’une des meilleures bandes originales de tous les temps. Ajoutez à cela un double dvd regorgeant de bonus tous plus passionnants les uns que les autres, dont un entretien avec Il Maestro lui-même. D.B CHRONIQUES DVD FROM PARIS WITH LOVE Un film de Pierre Morel - 2010 - FPE Ce film a incroyablement marché aux USA (l’un des plus gros succès français outre-atlantique). Morel a tourné à Paris avec des stars du box-office, notamment John Travolta et Jonathan Rhys-Meyer. Rythmé tel un jeu vidéo à succès, From Paris with Love enchaîne les scènes d’action et les retournements de situation. C’est quasiment une ode aux films du genre, avec le légendaire méchant très méchant et le gentil très gentil. Mais cela fonctionne. Avec certes un peu de déjà-vu, From Paris with Love tient le coup grâce à un Travolta au top. Politiquement incorrect. G.G. PERCY JACKSON, LE VOLEUR DE FOUDRE Un film de Chris Columbus - 2010 - FPE Percy Jackson est un adolescent d’aujourd’hui, apprenant un beau jour qu’il est le descendant du Dieu grec Poséidon. Lorsqu’il comprend que son meilleur pote est en fait un satyre, qu’on l’accuse à tort d’être un voleur de foudre et que le royaume des Enfers veut sa peau, il se dit qu’il doit faire quelque chose… Il est recueilli dans un centre d’entraînement pour demi dieux (oui, il y en a plein des comme lui) et, en plus d’y rencontrer la belle et sauvage fille d’Athéna, va apprendre à utiliser tous ses pouvoirs merveilleux, avant de partir dans une véritable quête initiatique. À travers cette charmante mythologie grecque revisitée, Chris Columbus, habitué des films pour enfants, invente ici un cousin d’Harry Potter, ayant la Grèce antique plutôt que l’Angleterre victorienne comme références. Pour public ciblé, mais divertissant. D.B | 29 START UP | JUIL/AOÛT 2010 | CHRONIQUES DVD CARLOS Un film de Olivier Assayas - 2010 - STUDIO CANAL Quand Jean-François Richet affronte le mythe Mesrine, on pressent la richesse du matériel romanesque apportée par un personnage diablement ambigu. Quand Olivier Assayas annonce Carlos, on ne voit pas trop comment il va s'en tirer. Pourtant, à l'arrivée, la réussite est éclatante. L'auteur d'Irma Vep évite les chausse-trappes du biopic et notamment le travers de rendre sympathique un personnage contestable que l’on suit pendant six heures. À l'inverse, il montre parfaitement ce que représente cette "star" du terrorisme seventies. Un enfant de la décolonisation, du gauchisme, de la bipolarisation. Un chien perdu de la cause palestinienne et tiers-mondiste. Aidé par une équipe artistique de premier ordre et une distribution impeccable, Assayas décrypte subtilement cette époque trouble, où les états se livraient une guerre souterraine, en s'appuyant sur des groupuscules armés plus ou moins contrôlables... et contrôlés. Il est ainsi passionnant de voir Illitch Ramirez Sanchez (son vrai nom) passer du statut d'enfant chéri à celui de "patate chaude", que ses anciens protecteurs se refilent jusqu'à sa chute finale. Edgar Ramirez, l’interprète principal, est beaucoup trop beau pour le rôle, mais impressionne en restituant la mégalomanie de ce terrifiant séducteur. B.R. 4 FILMS DE MAURO BOLOGNINI LES GARÇONS - 1959 BUBU DE MONTPARNASSE - 1971 LIBERTÉ, MON AMOUR ! - 1975 VERTIGES - 1975 CARL0TTA Mauro Bolognini est l’un des grands maîtres du cinéma italien, dont la filmographie est encore peu exploitée sur le marché français. C’est, une fois de plus, Carlotta qui vient combler ce vide cinéphilique. Et pourtant, il en a signé des chefs-d’œuvre! du Bel Antonio à Ce Merveilleux Automne, en passant frappe qui la met sur le trottoir. Elle, par amour, encaisse et s’enfonce par le splendide Les Garçons, le plus ancien des films présents dans petit à petit dans une détresse sans rémission possible. Liberté, mon cette collection. Réalisé en 1959, encore empreint de néo- amour !, réalisé lui aussi en 1975, brille également par son actrice réalisme rossellinien, sur un scénario de Pier Paolo Pasolini qui, à principale, Claudia Cardinale. Elle y interprète en effet une femme l’époque, n’a pas encore tourné son premier film (Accatone), qui refuse le fascisme italien pendant la Seconde Guerre mondiale, et Bolognini réalise une sombre chronique sociale mettant en scène qui s’engage avec rage pour le combattre. Enfin, Vertiges est l’un des deux jeunes hommes qui transportent des films les plus particuliers du maître. Avec un “Réjouissons-nous surtout de voir enfin casting improbable (Marcello Mastroianni, armes dans une voiture volée. Mais l’enjeu du film dépasse son synopsis ; c’est en effet édités des films aussi rares qu’excellents.” la formidable Marthe Keller et Françoise dans les rapports humains, dans la justesse Fabian), il raconte la montée du des dialogues et des comportements, ainsi fascisme dans les années 30, par le prisme que dans une esthétique post-classique splendide, que le film se dis- d’un hôpital psychiatrique où un docteur tyrannique se partage les tingue. Il est assurément le plus beau film des quatre proposés ici. faveurs de toutes les femmes qui l’intéressent. L’ambiance est noire, Mais, ne boudons pas notre plaisir, les trois autres sont aussi de oppressante, et les plus fous ne sont pas toujours ceux que l’on croit. grands films. Bubu de Montparnasse, par exemple, met en scène la Espérons que ces quatre films sont les prémices d’une prochaine intésuperbe Ottavia Piccolo qui, au début du XXème siècle, quitte le grale Bolognini, et réjouissons-nous de voir enfin édités des films domicile familial pour rejoindre son amant. Ce dernier est une petite aussi rares qu’excellents. D.B. | 30 START UP | JUIL/AOÛT 2010 |