Classe de 1ère S3 SEQUENCE 5 : LA3, « Le papillon », in Le parti
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Classe de 1ère S3 SEQUENCE 5 : LA3, « Le papillon », in Le parti
Classe de 1ère S3 SEQUENCE 5 : LA3, « Le papillon », in Le parti pris des choses, Francis Ponge, 1942 Introduction : - auteur + contexte : voir polycop. séance 1 - situation de l’extrait : voir polycop. séance 1 pour la présentation du recueil + expliquer la démarche du poète + piocher dans les éléments suivants : « Le papillon constitue un objet privilégié pour un auteur enclin à étudier les transformations à l’œuvre dans les choses. Le processus de métamorphose qui le caractérise le rend insaisissable et constitue un défi lancé à l’expression poétique. Volatile et d’une durée de vie limitée, le papillon échappe à toute tentative de définition. Aussi Francis Ponge explore-t-il, en observateur avisé de la matière, les caractéristiques de cet insecte fragile voué à la perdition. - annonce de la problématique et du plan : nous nous demanderons en quoi la fragilité du papillon est à l’image de la fragilité de la condition du poète. (Autres problématiques possibles, avec adaptation du plan : (Eva) comment, à travers un court poème, Ponge retracet-il la vie éphémère du papillon ? (groupe de Gabriel) En quoi, dans ce poème, peut-on rapprocher les étapes de la vie du papillon avec les différents processus mis en œuvre dans l’écriture poétique ? …) Pour répondre à cette problématique, nous verrons tout d’abord que le papillon est un être inconstant et éphémère, pour montrer ensuite qu’il est emblématique de l’activité poétique. ATTENTION : ce plan détaillé est à compléter absolument avec vos propres notes. Je n’y ai en effet délibérément pas noté nombre de remarques faites en classe, sur le vocabulaire, les jeux de sonorités … par exemple … à vous de les intégrer à ce plan détaillé ! I) Le papillon, un être inconstant et éphémère a) Une définition volatile - Le papillon intéresse le poète en raison des transformations qu’il a subies ; ces différentes étapes sont évoquées suivant une structure rigoureuse : -> 1er § : de la chrysalide à la naissance -> 2ème § : la chenille avec une analepse -> retour avant l’étape de la chenille (emploi du passé simple, comme un dans un récit) -> 3ème et 4ème § : les activités du papillon -> 5ème § : le vagabondage de l’insecte - A l’objectivité d’une définition dictionnairique, Ponge préfère une description métaphorique ; on peut ainsi relever le vocabulaire utilisé par le poète pour assimiler le papillon à une étincelle (périphrase métaphorique « Allumette volante », « sa flamme n’est pas contagieuse. » ligne 10) - La double condition de chenille et de papillon n’est guère enviée par le poète, comme en témoigne la présence de modalisateurs exprimant un jugement dépréciatif : « atrophiée » l.14, « humiliation amorphe » l.15, « minuscule » l.17 b) Un être inconstant et éphémère - Le premier paragraphe établit un rapprochement entre l’éclosion des fleurs et l’envol des papillons ; cette idée est introduite par le connecteur temporel « Lorsque » l.1 + évocation du « sucre élaboré dans les tiges » au fond des fleurs. On relève à cet instant une comparaison négative, prosaïque « comme des tasses mal lavées » l.2 qui laisse présager l’absence de noblesse dans l’évocation du papillon. - Plusieurs images tentent de cerner au plus près les caractéristiques du papillon, souvent jugées négativement : sa tête et son thorax (l.5-6 : « la tête aveuglée », « le torse amaigri » -> anthropomorphisme ici car on parle de torse pour un humain), sa trompe (« guenille atrophiée » l. 14), ses ailes (« les ailes symétriques » l.6-7) - Le poète joue sur les connotations du mot « papillon » (cf. schéma heuristique fait en classe) ; la volatilité de l’insecte traduit aussi un état inconstant et une grande fragilité II) Le papillon, un emblème de la fragile condition de poète a) La présence du papillon dans le texte - La voyelle i et la demi-voyelle yod (-ille, son [ye]) que comporte le « papillon » se disséminent tout au long du poème : « chenille » l.5 et 16, « guenille atrophiée » l.14, « voilier » l.17 … produisant un jeu d’assonances criard, presque douloureux … - La consonne p est également présente : « se produit par terre » l.3, « ne se pose plus » l.8 b) Une métamorphose et une dynamique emblématiques - La métamorphose de la chenille en papillon fait écho au processus de création littéraire (travail du brouillon ; de l’informe à quelque chose qui prend forme et qui tend vers la beauté, la perfection … suivant la visée du poète) ; le papillon peut ainsi désigner allégoriquement le langage poétique qui, partant de rien, prend forme peu à peu. - Passant d’une forme à une autre le papillon devient l’emblème de l’activité d’écriture, une allégorie de la condition de poète : être fragile, soumis à des aléas comme le papillon est « maltraité par le vent » l.16-17 - A l’image du papillon toujours en mouvement (verbes de mouvement « prennent leur envol » l.4, « il arrive » l.11, « il emporte » l.15 ; adjectif « erratique » l.8 ; verbe « il vagabonde » l.18 + allitérations en [v] comme dans le mouvement, l’envol + ex.) le poète est en perpétuelle évolution, en perpétuelle recherche de l’inspiration, pour s’élever grâce à son art. - Enfin, le caractère besogneux du papillon (comparaison/analogie «se conduisant en lampiste » l.1-13 [voir note de voc. sur le polycop.], «il vérifie la provision d’huile » l.13 ) illustre aussi le travail artisanal du poète (comme un ouvrier à sa tâche) Conclusion : - réponse à la problématique : « Le papillon » ouvre une brèche dans l’imaginaire de Francis Ponge, qui est le plus souvent attiré par des objets ou des animaux dont la solidité rassure. Volatile et insaisissable, l’insecte constitue un miracle morphologique de la nature d’autant plus éblouissant qu’il est voué à disparaître. Dans sa conquête d’une forme durable et flamboyante, le papillon est emblématique de l’activité poétique. S’affranchissant des contraintes de la définition et de la description, le texte devient le lieu d’une réflexion sur l’activité de l’écriture, une leçon sur la volatilité des choses qui est aussi un appel à l’humilité faisant écho à la fragilité même de la condition du poète. - ouvertures possibles : - La fragilité du papillon est aussi évoquée dans un autre poème du recueil, « La bougie » ; les papillons de nuit attirés par la lumière de la bougie prennent le risque de se brûler les ailes. - OU Les poètes romantiques (Musset) et symbolistes (Baudelaire dans le poème « L’Albatros »), ont souvent identifié le poète à un animal pour rendre compte de sa condition maudite. ENTRETIEN QUESTIONS POSSIBLES Envisagez des questions et leurs réponses sur votre fiche ! Par exemple : - comment définiriez-vous la poésie ? - quelles sont les différentes fonctions de la poésie ? (cf. exposé de Tristan : lyrique, engagée …) - quels types de poèmes connaissez-vous ? (exposé de Benjamin et Gabriel !! formes fixes -> sonnet, rondeau … formes libres : calligrammes, prose … savoir définir tous ces termes …) - liens avec le balai de Gaston Chaissac (voir séance 3) - lien avec les autres poèmes (groupement de textes séance 5) - qu’est-ce que « l’objeu » ? (séance 6) - lien avec la chanson « Le sac à main » de Bénabar (séance 7) - quel poème du recueil avez-vous préféré et pourquoi ? - citez trois noms de poètes et leur siècle … … etc.