Gestion de l`humidité dans le bâtiment de démarrage

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Gestion de l`humidité dans le bâtiment de démarrage
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Gestion de l’humidité
dans le bâtiment de
démarrage
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GESTION DE L’HUMIDITÉ DANS LE BÂTIMENT DE DÉMARRAGE
Une litière humide peut s’avérer l’une des conditions
environnementales les plus onéreuses pour un poulailler,
à la fois sur le plan financier et au niveau du confort de la
dinde/bien-être animal. Une litière plus humide peut avoir
un impact négatif sur la qualité de l’air et favoriser le
développement de micro-organismes pathogènes. L’un
comme l’autre ont un impact sur la santé de la dinde
puisqu’ils réduisent la consommation d’aliments et que
les dindes se mettent à manger la litière. L’entérite légère
qui en résulte vient aggraver l’humidité de la litière,
jusqu’à un taux inacceptable. De mauvaises conditions
environnementales et de litière s’amplifient mutuellement,
les dindes continuent d’avoir des fientes molles, l’humidité
de la litière continue d’augmenter, ce qui stresse la dinde,
diminue sa résistance et accroît la gravité des problèmes
intestinaux. Au final, cela risque d’entraîner une
conversion alimentaire et un gain de poids insuffisants,
un lot disparate, une mauvaise qualité des carcasses
(y compris pustules et ampoules de bréchet), des
dermatites des coussinets, de l’entérite et des problèmes
respiratoires. Outre les problèmes de performances
mentionnés, la réduction de l’impact environnemental
s’accompagne de coûts énergétiques élevés.
En tant que gestionnaires, nous devons en comprendre les
raisons afin de définir les techniques de gestion sanitaire
les mieux adaptées pour mettre fin à ce cercle vicieux.
Cet article se penchera sur les facteurs de gestion clés
pour la maîtrise des conditions sanitaires, y compris la
compréhension du processus de digestion, la ventilation
(circulation de l’air et chaleur) et la gestion de la litière.
Effets de la ventilation sur
l’environnement du poulailler
et l’état de la litière
La ventilation par temps froid est des plus importantes
pour contrôler l’état de la litière et l’environnement du
poulailler. Généralement, la ventilation est réduite, voire
supprimée, pour maintenir une température qui garantit
le confort des dindes. Face à l’augmentation des prix de
l’énergie, le combustible destiné au confort des dindes
devient de plus en plus crucial. Le combustible ne se limite
pas au propane, généralement utilisé en Amérique du
Nord, mais comprend également l’énergie des aliments
que les dindes consomment. La plage de températures
neutre pour les dindes adultes se situe entre 13 °C et
24 °C. Par conséquent, quand la température effective
(ressentie par les dindes) est supérieure ou inférieure à
cette plage, l’énergie des aliments sert à maintenir les
fonctions métaboliques plutôt que le poids corporel.
Pour les jeunes dindes, cette plage est plus critique et
la température minimum augmente. Non seulement la
température de l’ensemble du poulailler est importante
par temps froid, mais l’uniformité de la température d’une
extrémité à l’autre et d’un côté à l’autre à l’intérieur du
poulailler peut faire toute la différence entre des dindes
qui mangent pour gagner du poids et des dindes qui
mangent et s’entassent pour survivre. Il est par
conséquent indispensable de maintenir une circulation
d’air et une température appropriées à travers tout le
poulailler et ce, tout au long du cycle de croissance.
En termes de ventilation des poulaillers par temps froid,
nous passons 95 % du temps à gérer les niveaux
d’humidité des bâtiments/de la litière. C’est un fait
reconnu que l’augmentation d’humidité de la litière
s’accompagne d’une augmentation des niveaux a)
d’ammoniac qui affecte les voies respiratoires, b) des
bactéries comme la salmonelle et c) des problèmes
de pattes dus à la dermatite des coussinets.
En règle générale, pour 0,45 kg (1 lb) d’aliments ingérés,
une dinde boira environ 0,91 kg (2 lb) d’eau. L’eau vient
s’ajouter à l’environnement par le biais de la respiration
des dindes et les déjections fécales, ainsi que le chauffage.
À 2 semaines, 1 000 dindons produisent 47 litres d’eau
qui seront rejetés dans le poulailler.
À 4 semaines, la quantité d’eau passe à 188 litres par
jour et à 6 semaines à 300 litres.
De 10 à 18 litres supplémentaires par 1 000 dindes
viennent s’ajouter chaque jour pendant le démarrage
comme sous-produit du chauffage par propane. La plus
grande partie de l’humidité doit être retirée du poulailler
afin de maintenir une bonne qualité de litière et des
niveaux d’humidité acceptables. Cela se fait en remplaçant
l’air humide du poulailler par de l’air froid sec venant
de l’extérieur, sans refroidir les dindes et sans gaspiller
de combustible.
L’une des méthodes les plus efficaces pour éliminer
l’humidité des poulaillers est l’utilisation de la dépression/
ventilation minimum. Les extracteurs et les arrivées d’air
sont conçus pour créer une dépression dans le poulailler,
permettant ainsi d’éliminer (de maîtriser) l’humidité, tout
en économisant du combustible et en utilisant au
maximum la chaleur générée par les dindes, ainsi que la
chaleur artificielle. L’une des premières conditions d’une
bonne ventilation minimum est que le poulailler soit bien
étanche, afin que l’air ne pénètre que par les arrivées d’air
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désignées. Dans ce cas, et quand une pression statique
correcte (pascals) est obtenue, l’air froid peut se mélanger
à l’air chaud humide concentré à hauteur du plafond.
N’oubliez pas : l’air chaud généré par les dindes et les
chauffages se concentrera au niveau du plafond, puisque
l’air chaud monte et l’air froid descend.
environ 177 m³ (6 oz.) d’eau de 4 °C à 16 °C, ces mêmes
28 m³ (1 000 ft³) d’air peuvent contenir 354 m³ (12 oz.)
d’eau. Lorsque l’air est préchauffé et dilaté pour contenir
de l’humidité, il peut se mélanger avec l’air proche du sol,
absorber l’humidité et l’éliminer par le biais des
ventilateurs à dépression. Une fois les dindes suffisamment
âgées pour produire une quantité significative d’humidité,
les niveaux d’humidité devraient être maintenus à 60 %
ou moins.
Cela permet d’atteindre deux objectifs.
La litière qui recouvre le sol agit comme une éponge.
Si le taux de ventilation et la direction de la circulation
d’air ne suffisent pas à éliminer l’humidité supplémentaire
qui s’ajoute chaque jour, l’éponge finit par être gorgée
d’eau. Ce processus peut prendre plusieurs jours sans être
remarqué. Une fois l’éponge gorgée d’eau, soit du fait
de problèmes digestifs, d’entérite, de mauvaise gestion
des abreuvoirs ou de mauvaises techniques de ventilation,
la litière est saturée et se croûte. On constate alors un
niveau élevé d’ammoniac lié à une mauvaise qualité de
l’air, des petites brûlures sur les coussinets, et des niveaux
d’humidité élevés. Pour éviter que cela ne se produise,
on peut surveiller les niveaux d’humidité et les maintenir
au-dessous de 60 %, dans la plupart des cas, et les
responsables seront alertés lorsque les taux de ventilation
minimum sont insuffisants pour éliminer l’excédent
d’humidité. Des tableaux sont disponibles comme
indication de la capacité de ventilation minimum, en
fonction de l’âge de la dinde, de la consommation d’eau,
ainsi que des niveaux d’humidité et des températures
intérieures et extérieures (www.poultryventilation.com ou
www.poultryhouse.com). Par temps chaud, la ventilation
destinée à éliminer l’humidité n’est pas problématique, car
le principal problème réside dans la température. Les taux
de ventilation sont par conséquent élevés. La litière peut
se croûter du fait de problèmes entériques à cette époque.
Premièrement, l’air froid ne tombe pas directement au sol,
ce qui aurait pour résultat
Gestion des gaz supplémentaires
a) des dindes qui ont froid, et qui par conséquent s’entassent
et manquent des repas, ce qui donne ensuite lieu à des
épisodes de boulimie
Outre le contrôle de l’humidité dans les poulaillers, le
dioxyde de carbone (CO2) et le monoxyde de carbone
(CO2) peuvent, s’ils ne sont pas maîtrisés, avoir un impact
considérable sur les performances des dindes. Selon la
recherche effectuée par Frame (2010), il est prouvé que
les niveaux de CO supérieurs à 25 ppm et les niveaux de
CO2 supérieurs à 2 500 ppm augmentent les incidences
de cardiomyopathie spontanée et réduisent l’activité
thyroïdienne chez les dindonneaux. Christensen et al
(1995) ont montré que les niveaux de CO2 supérieurs à
4 000 ppm entraînent une modification du métabolisme,
un appauvrissement des réserves de glycogène et une
Photo Un générateur de fumée est utilisé pour évaluer
la circulation d’air, laquelle est insuffisante dans le cas
présent. On peut voir l’air froid « tomber » directement
au sol. Une bonne ventilation minimum permet à l’air
froid de se mélanger à l’air chaud humide.
b) de la condensation au sol due à l’air froid, et
c) une diminution de la chaleur nécessaire pour chauffer
l’air froid entrant.
Deuxièmement, l’air chaud au niveau du plafond tempère
l’air froid entrant, dilatant ce dernier, ce qui permet
d’accroître sa capacité de rétention d’eau. Une fois l’air
chauffé à 11 °C, sa capacité de rétention d’eau double.
Donc, quand on chauffe 28 m³ (1 000 ft³) d’air contenant
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diminution de la glycémie. Une baisse du métabolisme
a un impact négatif sur la consommation d’aliments
et d’eau, d’où une mauvaise santé intestinale et des
performances insuffisantes au fil du temps. Par
conséquent, il est indispensable de surveiller les niveaux
de CO et de CO2 et de les maintenir au-dessous de
25 ppm pour le CO et au-dessous de 2 500 ppm
pour le CO2.
Configuration de dépression et
ventilation minimum en
bâtiment de démarrage
1) Vérifiez l’étanchéité du bâtiment
• Fermez les rideaux et/ou trappes
• Vérifiez que toutes les ouvertures sont bouchées
autour des murs, des portes extérieures, etc.
• Allumez les ventilateurs minimum. Cela correspond
pratiquement à 1,0 cfm par pied carré (18 cmh/m²).
• La pression statique (SP) doit être de 0,15 –0,20” SP (34 – 50 Pa) si le bâtiment est étanche.
2)
Commencez à ouvrir les trappes. N’oubliez pas
que l’ouverture minimum des trappes est d’environ
2 – 3” (5 – 8 cm) de largeur (toute ouverture
inférieure bouchera la trappe et ne permettra pas
à l’air d’être pulsé correctement).
• L’ouverture totale approximative des trappes est
d’environ 80 – 85 pouces carrés par 1 000 cfm (515
– 550 cm² par 1700 cmh de capacité de ventilation).
• Ouvrez les trappes jusqu’à ce que la pression
statique soit de 0,10-0,12” (25 – 30 Pa) pour une
largeur de 50’ (15 m) ou plus et de 0,08-0,10” (20
– 25 Pa) pour une largeur inférieure à 50’ (15 m).
Cela représente le nombre minimum de trappes
devant être utilisées avec les ventilateurs minimum.
• Les ventilateurs minimum seront sur minuterie et les
premiers ventilateurs à se déclencher simultanément
via thermostat si la température du bâtiment s’élève.
3) Le réglage minimum de la minuterie sera suffisant
pour maintenir l’humidité au-dessous de 60 % et les
niveaux de dioxyde de carbone (CO2) au-dessous de
2 500 ppm (de préférence au-dessous de 1 800 ppm
pendant les 5 premiers jours de démarrage).
Généralement, 30 secondes par semaine d’âge sur un
cycle de minuterie de cinq minutes (une minute pour
un cycle de minuterie de dix minutes) suffiront.
Cependant, en fonction du type de bâtiment, de la
température et de l’étanchéité du poulailler, il peut
ne pas y avoir suffisamment de volume d’air pour
contrôler les paramètres d’humidité et de CO2
mentionnés ci-dessus. Si c’est le cas, augmentez la
durée du cycle à intervalles de 15 secondes jusqu’à
amélioration des paramètres de la qualité de l’air.
4) Réglez le thermostat des ventilateurs minimum à
1 °C au-dessus de la température cible.
Tous les ventilateurs minimum devraient être
reliés ensemble à un thermostat pour maintenir
une pression statique constante.
5) Les ventilateurs à thermostat supplémentaires seront
réglés à 0,5 °C au-dessus des réglages des ventilateurs
minimum afin qu’ils se déclenchent quand
le bâtiment se réchauffe. Pour les bâtiments dotés de
trappes automatiques, celles-ci s’ouvriront
automatiquement suite à une élévation de la pression
statique avec plus de ventilateurs. Pour les bâtiments
dotés de trappes manuelles, celles-ci devront être
ouvertes manuellement ou le volet baissé
manuellement pour abaisser la pression statique
quand le thermostat déclenche des ventilateurs
supplémentaires.
6 ) Ventilateurs sur minuterie – des ventilateurs sur
minuterie supplémentaires devront peut-être être
ajoutés quand les dindes commencent à grandir.
Cela ne devrait se produire que quand les ventilateurs
minimum atteignent des cycles de 4 minutes sur 5. Il
se peut que des trappes supplémentaires doivent être
ouvertes pour compenser l’augmentation de pression
statique avec plus de ventilateurs.
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Conclusions
La gestion sanitaire des dindes commerciales est sans
aucun doute un sujet qui regroupe quantité d’informations.
Les responsables de production de dinde doivent pouvoir
identifier ces questions. La ventilation, l’état de la litière
et la gestion des abreuvoirs sont des tâches quotidiennes
que nous pouvons contrôler en tant qu’éleveurs. Par temps
froid, il est indispensable de maintenir les niveaux
d’humidité au-dessous de 60 % pour maîtriser l’humidité
ambiante et celle de la litière. En même temps, si la
ventilation minimum/dépression est correcte, nous
pouvons réduire la consommation énergétique, conserver
une litière sèche et améliorer la qualité de l’air. Une bonne
gestion de la litière et des abreuvoirs peut contribuer à une
litière sèche sans croûte. En Amérique du Nord, les taux
d’ammoniac (généralement moins de 25 ppm), la
dermatite des coussinets et la qualité de la litière (sans
croûte) figurent parmi les points des programmes d’audits
sur le bien-être animal. Les responsables d’élevages doivent
contrôler et assurer constamment une bonne ventilation
et une bonne qualité de l’air pour produire une qualité de
litière idéale, stimuler l’ingestion d’aliments et garantir une
bonne santé intestinale. Alors que les dindes deviennent
plus performantes et prennent du poids, le maintien d’une
litière sèche devient de plus en plus important pour
améliorer la santé des dindes, maintenir une bonne
qualité des carcasses et offrir un environnement optimal
aussi bien dans une optique de performances que de
bien-être animal.
© Hybrid Turkeys
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