Investis mise sur l`immobilier résidentiel dans l`Arc lémanique
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Investis mise sur l`immobilier résidentiel dans l`Arc lémanique
MARDI 14 JUIN 2016 LE TEMPS Source: Bloomberg Finance 17 SMI / CLÔTURE: 7782,35 STOXX EUROPE 600 / CLÔTURE: 326,80 S&P 500 / 18H00: 2087,41 TOPIX (TOKYO) / CLÔTURE: 1284,54 OBLIGATIONS Performance sur 3 mois: -2,94% Performance sur 3 mois: -5,18% Performance sur 3 mois: +3,33% Performance sur 3 mois: -6,91% Taux à 10 ans 8200 348 2100 1400 2 8050 342 2070 1360 1 7900 336 2040 1320 0 7750 330 2010 1280 -1 7600 324 1980 1240 14 mars 13 juin 14 mars 13 juin 14 mars 13 juin YVES HULMANN, ZURICH t @yveshulmann Après VAT et Wisekey, Investis pourrait être la troisième entreprise suisse à effectuer une entrée en bourse (IPO) cette année. La société, active dans l’investissement immobilier résidentiel sur l’Arc lémanique et qui propose aussi des services immobiliers sur le plan national, a annoncé mardi dernier son intention d’être cotée à la SIX Swiss Exchange. L’opération devrait permettre au groupe de lever un montant «de l’ordre de 150 millions». Stéphane Bonvin, le fondateur et directeur d’Investis, souligne toutefois vouloir conserver une «forte participation majoritaire dans Investis». Dans les immeubles d’habitation (Properties), Investis détient un portefeuille d’une valeur évaluée à 857 millions de francs à fin 2015. Il se compose presque exclusivement d’immeubles d’habitation comprenant 2220 unités résidentielles. Ce segment a généré l’an dernier des revenus locatifs de 41 millions et un résultat opérationnel avant intérêts et impôts (EBIT) de 57 millions de francs. Quant aux services immobiliers (Real Estate Services), le segment a généré des revenus de 131 millions de francs pour un EBIT de 6 millions l’an dernier. En tout, Investis a réalisé en 2015 un résultat opérationnel de 60,2 millions et un bénéfice net de 44,6 millions. Rencontré par Le Temps, Stéphane Bonvin se dit convaincu que l’entrée en bourse sera «une autre étape importante dans l’histoire du groupe». Le Valaisan a créé l’entreprise en 1994 comme une activité immobilière Le canton de Genève représente 64% du portefeuille d’immeubles d’Investis, ceux de Vaud et du Valais respectivement 27% et 7%. (SALVATORE DI NOLFI/KEYSTONE) classique, en achetant des immeubles dans la région lémanique, puis en en revendant selon les besoins de financement de la société. Au contraire d’assurances ou de caisses de pension, Investis ne disposait pas initialement de fonds à investir provenant de tiers, raconte son fondateur. Par la suite, Investis s’est lancée peu à peu dans les services immobiliers, opérant dans ce domaine via différentes marques locales comme la Régie du Rhône, Privera, Treos et Sorenova, qui représentent un effectif d’environ 1060 collaborateurs. Jusqu’à Fribourg tout au plus Le portefeuille d’immeubles se concentre dans les cantons de Genève (64%), de Vaud (27%) et du Valais (7%). L’entrée en bourse doitelle servir à financer une expansion de la société hors de ses marchés actuels? Ce n’est pas l’intention d’Investis. La société observe en effet que l’immobilier est un secteur d’activité lié à l’évolution démographique d’une région. L’entreprise raisonne en termes de cash-flow – l’important étant que les loyers soient payés – plutôt qu’en termes de valorisation du marché, selon son fondateur. La région genevoise a l’avantage de continuer de bénéficier d’une importante immigration, alors qu’il faut du temps pour que de nouveaux projets immobiliers arrivent sur le marché. Dans le canton de Vaud, la région lausannoise est jugée attrayante, même si le grand nombre de projets de logements actuellement en cours dans l’ouest de la ville pourrait, à terme, avoir des répercussions négatives sur le Chablais ou le Nord-Vaudois. A terme, des acquisitions au cas par cas pourraient tout au plus être envisagées dans des cantons voisins, à l’exemple de Fribourg qui bénéficie d’une forte croissance démographique. En revanche, une expansion en Suisse alémanique n’est pas à l’ordre du jour. Part marginale de l’immobilier commercial Si Investis détient aussi des surfaces commerciales, l’objectif n’est pas de réduire la part des loyers d’habitation. Quant aux 9% de son En francs Etats-Unis 1,613% Europe 0,024% Suisse -0,467% -2 14 mars 13 juin 14 mars portefeuille constitué par des surfaces de bureau ou commerciales, il s’agit notamment des immeubles utilisés par la société elle-même. Ou alors par exemple des surfaces de bureau converties plus tard en immeubles d’habitation. Un ancien hôtel situé près de la gare de Lausanne avait aussi été transformé en immeuble avec des appartements. Pourquoi avoir opté pour une entrée en bourse plutôt que de continuer à croître par ses propres moyens? La société évoque plusieurs raisons. Tout d’abord, les fonds récoltés lui permettront de garder un ratio d’endettement raisonnable inférieur à 40%, alors qu’il est souvent beaucoup plus élevé pour de nombreuses autres sociétés. L’opération lui permettra aussi de continuer à investir dans son portefeuille immobilier, à l’heure où de nombreuses personnes de la génération dite des baby-boomers cherchent à revendre leur société ou des immeubles. Nouveaux services grâce à la numérisation Par ailleurs, Investis entend aussi continuer d’investir dans la numérisation. La société propose par exemple un portail destiné aux locataires qui leur permet de résoudre divers problèmes. Elle investit aussi dans une plateforme permettant de visualiser un appartement et d’effectuer une visite virtuelle. Une approche qui permet de réduire de manière importante le nombre de visites pour un objet donné. Les actions d’Investis sont destinées à tout le monde. Il peut s’agir aussi bien de caisses de pension, de personnes moyennement ou très fortunées que d’investisseurs individuels. Le timing de l’entrée en bourse n’a pas encore été arrêté mais celle-ci devrait avoir lieu «dans les prochains mois», selon Investis. n 13 juin 1,10 1,05 Euro 1,0893 1,00 0,95 Dollar 0,9655 0,90 14 mars 13 juin BOURSE Investis mise sur l’immobilier résidentiel dans l’Arc lémanique ENTRÉE EN BOURSE L a société, dont 64% du portefeuille d’immeubles est situé à Genève, mise aussi sur les services immobiliers et la numérisation pour assurer la poursuite de son expansion TAUX DE CHANGE MARCHÉ DE ZURICH Baisse des financières MAIS ENCORE Niveau des taux hypothécaires historiquement bas Depuis le début de l’année, presque tous les taux hypothécaires se situent à un niveau historiquement bas, selon une étude de la plateforme d’expertise financière Moneypark. Les prêts hypothécaires à taux fixe d’une durée de deux ans atteignent en moyenne 1,1%, ceux de cinq ans 1,16%, ceux de sept ans 1,29% et enfin ceux de 15 ans 1,85%. Avec un intérêt annuel moyen de 1%, les hypothèques Libor se trouvent, elles aussi, à un niveau record. Seuls les prêts hypothécaires à taux fixe d’une validité de 10 ans restent, en moyenne, fixés à 1,53%. ATS La bourse suisse a démarré la semaine en baisse de 0,6% à 7874 points, plombée par de mauvaises LE TITRE VEDETTE indications Syngenta (en francs) préalables et par la -0,15% nervosité à 390,5 l’approche de la votation en 389,5 Grande-Bretagne 388,5 sur une sortie du 17h30 9h00 pays de l’Union européenne Source: Bloomberg (Brexit). Vendredi soir, Wall Street avait reculé et Tokyo lui a emboîté le pas dans la matinée. En Chine, malgré des données conjoncturelles positives, la bourse de Shanghai a cédé 3,2%. Le SMI a clôturé en forte baisse de 1,8% à 7782 points et le SPI de 1,75% à 8435 points. LafargeHolcim a perdu 3,8% à 40,35 francs. Le cimentier franco-suisse va procéder à plus de désinvestissements que prévu. Dans la presse dominicale, Thomas Schmidheiny, un actionnaire de référence, a encore une fois défendu le bien-fondé de la fusion. Aux bancaires, Credit Suisse a cédé 2% à 11,84 francs. Le titre avait déjà égaré 7% la semaine passée et n’est plus très éloigné de son plus bas de l’année à 11,60 francs. UBS a reculé de 2% à 13,62 francs. Dans une étude sectorielle, Exane BNP a réduit l’objectif de cours des actions des deux banques et confirmé «sous-performer» pour chacune d’entre elles. Pour sa part, Julius Baer a lâché 1,7% à 41 francs. Le directeur général, Boris Collardi, a annoncé lors d’une interview diffusée dans la presse du week-end des améliorations du système, afin d’éviter à l’avenir des problèmes liés à des scandales de corruption, tels que ceux de la FIFA et de Petrobras. Zurich Insurance (–2,6% à 220,20 francs) était toujours sous pression après l’annonce, vendredi, d’une restructuration. Swiss Life a perdu 1,9% à 232 francs et Swiss Re 2,8% à 81,60 francs. Parmi les poids lourds défensifs, Novartis a cédé 1,5% à 75,10 francs, Roche 2,1% à 245,50 francs et Nestlé 1,6% à 70,95 francs. Roche a conclu un accord de licence avec la biotech américaine Eleven Biotherapeutics. L’entreprise américaine a accordé au géant bâlois les droits exclusifs sur EBI-031 (anticorps monoclonal) pour son développement et sa future commercialisation. Enfin, ABB (–1,65% à 19,73 francs) a annoncé la nomination de Sami Atiya à la tête de sa division automation et propulsion. n BCGE, SALLE DES MARCHÉS PROPOSÉ PAR YANN QUELENN ANALYSTE MARCHÉ, SWISSQUOTE La chronique des changes Les chiffres de l’emploi américain sont-ils favorables? Ce mercredi aura lieu le comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (FOMC). La décision sur les taux d’intérêt est toujours très attendue par les marchés financiers, même s’il semble déjà acquis qu’aucune hausse ne sera annoncée lors de cette réunion. Cependant, la conférence de presse, habituellement après la décision, sera suivie de près car les attentes des marchés financiers se font et se défont au rythme des interprétations faites des signes donnés par les membres de la Fed concernant une future normalisation des taux. La Fed a invoqué à maintes reprises une inflation hésitante et le ralentissement économique global pour justifier son attentisme. La crédibilité d’une banque centrale est très importante pour la réussite de sa politique monétaire et la peur de devoir abaisser les taux après une hausse semble prévaloir. Cela serait certainement considéré comme un terrible aveu d’impuissance et de mauvaise lecture de la situation. Les bons chiffres de l’emploi états-uniens ces dernières années laissaient présager une hausse de l’inflation. En effet, la plupart des membres de la Fed sont apôtres d’une théorie économique, la courbe de Phillips, qui stipule qu’il existe une relation inverse entre taux de chômage et inflation. Les pressions haussières sur l’inflation restent cependant mitigées et se situent actuellement au-dessus de 1% en rythme annualisé, encore loin de l’objectif annoncé de 2% malgré un taux de chômage inférieur à 5%, son plus bas niveau depuis 2010. Même la croissance nominale des salaires, autour de 4% depuis mai 2015, n’a pas entraîné pour le moment une hausse suffisante de la demande domestique. Si la plupart des Américains ont retrouvé un travail depuis la crise des «subprime», pourquoi cela n’a-t-il pas entraîné de hausse des prix? Un des premiers éléments à analyser est le taux de participation au marché du travail, qui représente le ratio entre la population active et la population en âge de travailler; celui-ci est en constante baisse depuis le début des années 2000, passant de 67% à 62,6% le mois dernier. Il est vrai que la population américaine vieillit mais ce vieillissement ne saurait compter pour la totalité du déclin de cette statistique. Le nombre total de chômeurs aux Etats-Unis est actuellement d’environ 7,5 millions, il était de 15 millions en 2010. Dans le même temps la population active a augmenté de 4 millions de travailleurs passant de 240 millions à 244 millions de personnes. De plus, environ 92 millions d’Américains en âge de travailler – c’est-à-dire âgés de 16 ans et plus – ne sont actuellement ni au chômage, ni en recherche d’emploi, soit environ 37% d’entre eux. Il est donc plus que probable que le taux de chômage ne reflète pas exactement la réalité de l’emploi pour la simple et bonne raison que ces chiffres ne prennent pas en compte tous les découragés du marché du travail, en d’autres termes tous ceux exclus de la statistique. Une personne sans travail aura droit généralement à 26 semaines d’indemnité si elle a souscrit à une assurance. A l’issue de cette période, il sera simplement exclu des statistiques officielles s’il ne se manifeste plus auprès des agences officielles. Il n’aura de toute façon aucun intérêt à s’inscrire sur les listes de chômage. Si un Américain travaille ne serait-ce qu’une heure par semaine, il n’est pas compté comme chômeur. Il existe donc bel et bien une importante armée de réserve américaine prête à travailler mais qui ne trouve pas d’emploi. Soulignons que, sur les dernières années, il y a de plus en plus d’Américains au bénéfice de tickets de rationnement, ce qui tend à prouver que les chiffres du chômage états-unien ne reflètent pas exactement la réalité et que la paupérisation de la classe moyenne américaine se poursuit. Nous pensons donc que la santé de l’économie américaine est surestimée, notamment par les marchés financiers. Les conditions ne sont pas présentes pour ne serait-ce que deux hausses des taux consécutives. Les politiques monétaires entre la zone euro et les Etats-Unis ne sont clairement pas divergentes. Elles sont même convergentes, ne reste plus donc qu’aux marchés financiers à s’en apercevoir et à réagir en conséquence. n