Musique arabo-andalouse : Le Maghreb possède sa

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Musique arabo-andalouse : Le Maghreb possède sa
Musique arabo-andalouse : Le Maghreb possède sa musique classique (Emarrakech,
12/8/8)
(Tuesday, 12 August 2008) - Contributed by Webmaster - Last Updated (Monday, 09 March 2009)
Musique arabo-andalouseEmarrakech.info (Maroc), 12/8/8Par Jawas Le Maghreb possède sa musique classique : elle
se nomme musique arabo-andalouse. Comme la musique classique d'Occident elle est multiple, il existe différentes
écoles et elle donnera d'autres musiques.
La musique arabo-andalouse ('D71( 'D#F/D3J), aussi appelée al-ala ou al-andaloussi au Maroc, gharnati, san'â ou
malouf en Algérie, en Tunisie et en Libye est un genre musical profane, classique ou savant, du Maghreb, distinct de la
musique arabe classique pratiquée au Moyen-Orient (ou Machrek) et en Égypte.
Connue autrefois sous le nom de moussiqua al-âla, il s'agit d'une musique de cour d'une civilisation très raffinée jouée
et chantée dans les grandes villes du Nord du Maroc : Fès, Tétouan, Oujda, Tanger, Rabat et Salé. Elle est surtout
présente dans ces régions du fait des origines de leurs habitants (arabes chassés de l'Andalousie). L'orchestre est
composé du plusieurs instruments à cordes. Les poèmes sont en arabe littéral ou dialectal. Les membres de l'orchestre
sont tous vêtus de djellabas blanches. La musique andalouse marocaine est donc une synthèse des traditions
musicales arabes, berbères et espagnoles. Elle est nettement différente de la musique orientale: elle ne comporte pas
de quarts de tons (quelques exceptions sont cependant à signaler); elle suit généralement le système de la gamme
tempérée occidentale, la gamme est souvent exécutée comme une seule succession mélodique, alors qu'en musique
orientale, elle est subdivisée en tricordes, tétracordes et pentacordes; sa ligne mélodique est simple et claire, les
modulations y sont rares. Au cours des siècles, des pratiques musicales locales distinctes se développèrent, en se
forgeant un une identité culturelle particulière à chaque société. Il existe ainsi, dans des villes du Maghreb telles que
Fez, Taroudant, Tlemcen et Tunis, des versions distinctes du noubas, qui font partie intégrante de la culture musicale
locale. Il s'agit d'une composition musicale construite sur un mode dont elle prend le nom (par exemple Nouba Mâya).
Des pièces instrumentales et vocales s'y enchaînent selon un ordre déterminé et selon une progression musicale allant
du non mesuré au mesuré. Un prélude libre, laissant une large place à l'improvisation ouvre la suite où se succèdent
diverses pièces, notamment des poèmes dont les thèmes sont souvent l'amour, la nature, le vin... La nouba se termine
par une phase plus vive, plus rythmée.
Elle est l'héritière de la musique chrétienne pratiquée en Espagne et au Portugal avant la Conquista, de la musique afroberbère du Maghreb et de la tradition musicale arabe transmise au IXe siècle de Bagdad (alors capitale des
Abbassides) à Cordoue et Grenade grâce notamment à Abou El Hassan Ali Ben Nafiq ou Ziriab, musicien brillant qui en
créa à l'époque les bases, en composant des milliers de chants et en instituant le cycle des noubat, composées de
formes poétiques tels le muwashshah ou le zajal (qui furent une des sources des Cantigas de Santa Maria du roi
Alphonse X de Castille, et du flamenco). La nouba se distingue de la wasla et de la qasîda arabes tant par ses modes
que par ses formes.
À sa suite, Abu Bakr Ibn Yahya Al Sayih, dit Ibn Bâjja ou (Avenpace), poète et musicien lui aussi, a mis au point l'accord
du oud maghrébin, a perfectionné la nouba et a laissé un grand nombre de compositions.
La musique arabo-andalouse développée en Espagne et au Portugal s'est propagée grâce aux échanges importants
entre les centres culturels d'Andalousie et du Maghreb, formant trois grandes écoles citadines :
* Grenade (à Rabat, Salé et Oujda au Maroc - Tlemcen en Algérie)
* Cordoue et Valence (à Fès au Maroc - Béjaïa et Alger en Algérie)
* Séville (à Constantine et Blida en Algérie - Tripoli en Libye - Kairouan et Testour en Tunisie)
Il y a deux écoles de Grenade : du XIIIe au XVe siècle, elle rivalise avec les styles de Cordoue, Séville et Valence ; au
XVe siècle, lorsque les Arabes se retirèrent elle hérite de leurs répertoires.
D'après Al-Tifâshî, érudit tunisien du XIIIe siècle, les pôles musicaux andalous seraient plutôt : Cordoue, Saragosse
et Murcie.
L'implantation maghrébine s'est accentuée grâce aux Maures et aux juifs sépharades expulsés de l'Andalousie
redevenue catholique en 1492 lors de la Reconquista.
La musique arabo-andalouse, bien que reposant sur des règles très strictes, est une musique non écrite se
transmettant oralement de maître à élève. Bien avant la chute de Grenade, de nombreux musiciens musulmans
s'étaient repliés en Afrique du nord. La tradition musicale arabo-andalouse s'y est développée jusqu'à nos jours,
particulièrement dans les villes ayant accueilli les réfugiés andalous de 1492 et les Moriscos de 1632 ( notamment
Tanger, Tétouan, Rabat, Salé,Fès.......). C'est au contact des ensembles de ces villes que l'on peut donc retrouver les
mélodies et rythmes de ces musiques, même si la tradition a continué d'évoluer à travers les siècles. Malheureusement
une bonne moitié des 24 Noubas, bases du répertoire, a aujourd'hui disparu.
À partir du XVIe siècle, la culture et la musique ottomane investissent sur plusieurs siècles, à l'exception du Maroc, la
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totalité des pays arabes influençant les formes musicales locales de l'Algérie à la Syrie . Le Maroc est épargné et sa
musique ne connaît pas à ce moment de genre mixte, tel le malouf, héritier à la fois des Andalous et des Ottomans.
Ce n'est qu'à partir du XVIIIe siècle que des corpus écrits par le Tétouanais Muhammed Ibn al-Hasan al-Hayik
apparaissent, recueillant ce répertoire poétique menacé. Le début du XXe siècle verra lui ce recueil systématique par
des transcriptions musicales ainsi que l'organisation de congrès internationaux (au Caire et à Fès).
Système musical
La musique arabo-andalouse est constituée autour d'un cycle de 24 noubat originelles, dont seule la moitié subsistent
inaltérées. Elles s'inspirent largement des modes byzantins, perses, et arabes. Bien des noms sont encore en
résonance, avec leurs origines : Ispahan, Iraq, Hijaz, Mashriq, etc. Ces 24 noubat étaient jouées sur 24 modes
correspondant chacun à une heure des 24 que compte un jour (système similaire au râga indien). Chaque nouba est
composée d'une suite fixe alternante de mouvements musicaux instrumentaux et poétiques. Il n'existe pas de répertoire
unique et commun au Maghreb ; même des noubas de même nom diffèrent d'écoles en écoles, et à l'intéreur même
d'une école, il peut y avoir des dizaines de versions d'une même nouba.
* École marocaine :
Compilée par Muhammed Ibn al-Hasan al-Hayik au XVIIIe siècle, la nouba marocaine est une suite de chants déclinés
sur 26 modes (tab') diatoniques différents (n'usant pas de micro-intervalles, sauf dans les mawwâl récents), dont 4
principaux (Mâya - Al-dhîl - Mazmûm - Zîdân).
Les 11 noubat : Raml al-mâya - Isbahân - Al-mâya - Rasd al-dhîl - Al-istihlâl - Rasd - Gharîbat al-husayn - Al-hijâz
al-kabîr - Al-hijâz al-mashriqî - ‘Irâq ‘ajam - ‘Ushshâq.
Elles sont composées chacune de cinq parties ou rythmes différents (mizan) : Basît (dont les ouvertures : mshâliya et
bughya - Qâ'im wa-nisf - Btâyhî - Quddâm - Dârij.
Les formes poétiques sont les suivantes : Muwashshah - Zajal - Shugl - Barwal - Melhoun
* École algérienne :
Il n'y a que 16 modes diatoniques (une tendance récente introduit des micro-intervalles arabes) dont 7 principaux (Raml
Al-Mâya, Arak, Zîdân, Mûal, Sîkâ, Mazmûm et Djarka).
Les 16 noubat (dont 4 inachevées): : Al-dhîl – Mjenba - Al-hussayn - Raml Al-mâya - Ramal - Ghrîb - Zîdân - Rasd
Mazmûm - Sîkâ - Rasd Al-Dhîl – Mâya (Ghribet Hassine – Araq – Djarka – Mûal).
Elles sont composées chacune de cinq mouvements de base (Msaddar - Btâyhî - Darj - Insirâf - Khlâs), mais des
préludes et des interludes en portent le nombre jusqu'à sept ou neuf : Tûshiya ou Dâ'ira ou Bashraf - Mestekhber san'â
(Alger) ou Mishalia (Tlemcen) - Tûshiya - Msaddar - Btâyhi - Darj - Tûshiya el Insirafate - Insirâf - Khlâs ou Tûshiya
el Kamal.
Les formes poétiques : Muwashah - Zajal * École tunisienne :
Compilée au XVIIIe siècle par Rachid Bey, elle fut consolidée au XXe siècle par la Rachidia. Les modes sont basés sur
certains micro-intervalles ottomans.
Les 13 noubat : Dhîl - ‘Irâq - Sîkâ - Hsîn - Rast - Raml al-mâya - Nawâ - Asba‘ayn - Rast al-dhîl - Ramal Isbahân - Mazmûm - Mâya.
Elles sont composées de 9 mouvements (qut'a,jiz) basés sur 9 rythmes (iqa) : Ishtiftâh ou Bashraf samâ'î ou
Tshambar - Msaddar - Abyât - Btâyhî - Barwal - Darj - Tûshiyâ - Khafîf - Khatm.
Les formes poétiques : Nashîd - Istihlâl - ‘Amal - Muharrak - Muwashshah - Zajal - Barwal - Shugl.
* École libyenne :
Les noubat sont composées de huit parties : deux Msaddar - deux Mûrakaz - deux Barwal - Khafîf - Khatm. Elles sont
composées d'un même rythme dont le nom diffère selon la rapidité du mouvement musical.
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