Le foncier du Grand Paris
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Le foncier du Grand Paris
LE FONCIER DU GRAND PARIS : COMMENT LE MOBILISER ? Observatoire régional du foncier en Île-de-France juin 2014 Rapport de groupe de travail « Le foncier à l’heure du Grand Paris, quelles urgences ? » Voici le thème du colloque organisé par l’ORF le 17 juin 2014. À cette occasion, Christophe Canu (AFTRP) et Catherine Barbé (Société du Grand Paris) ont introduit deux tables-rondes en s’appuyant sur les conclusions des groupes de travail consacrés à la relance de l’urbanisme opérationnel et à la mobilisation du foncier du Grand Paris. La première table-ronde fut consacrée aux modalités d’une relance de la construction à court terme car, si le foncier est le domaine du temps long, il existe des outils pour prendre rapidement des initiatives opérationnelles et favoriser sa mobilisation. Mais s’il est urgent d’agir dès aujourd’hui, l’arrivée de la métropole, des intercommunalités renforcées en grande couronne et du futur Grand Paris Express nécessite une stratégie foncière adaptée à chaque échelle territoriale. Au cours d’une seconde table-ronde, les acteurs du foncier furent invités pour esquisser les contours de cette stratégie. Les actes de ce colloque sont disponibles sur le site de l’ORF. Pour tout renseignement complémentaire vous pouvez vous adresser à l’équipe : Martin Omhovère - Délégué Région ( 01 77 49 79 56 * [email protected] Pauline Zeiger ( 01 77 49 79 35 * [email protected] Virginie Cioni ( 01 77 49 75 70 * [email protected] Marie-Antoinette Basciani-Funestre - Déléguée État ( 01 40 61 86 07 * [email protected] Céline Bourdon ( 01 40 61 83 34 * [email protected] Cartographie : Sylvie Castano (IAU îdF), Laurie Gobled (IAU îdF) Conception graphique : Sylvie Castano (IAU îdF) Maquette : Sylvie Castano (IAU îdF) Fabrication : Sylvie Coulomb (IAU îdF) Impression sur papier Munken Polar by ARCTIC PAPER Rapport de groupe de travail Sommaire Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? Préambule ........................................................................................... 3 Déroulement du groupe de travail .........................................................4 Propositions du groupe de travail ..........................................................5 Composition du groupe de travail ..........................................................6 Introduction .......................................................................................... 7 1 • Le foncier du Grand Paris à l’échelle des gares ......... 2 • Le foncier du Grand Paris à l’échelle des CDT ............ 3 • Le foncier du Grand Paris à l’échelle de la métropole .................................................. 4 • Le foncier du Grand Paris à l’échelle de la région .......................................................... Conclusion ............................................................................................. Fiches : cas & outils .......................................................................... 8 19 24 29 33 35 Fiche 1 :Observatoire des quartiers de gare du Grand Paris ............36 Fiche 2 :Observatoire des prix fonciers et immobiliers aux abords des gares du Grand Paris ...................................37 Fiche 3 :Foncière commune mise en place à Plaine Commune ...........38 Fiche 4 :Charte d’aménagement-transport pour le prolongement de la ligne 11 .....................................39 Fiche 5 : Foncier potentiellement densifiable autour des gares du Grand Paris ............................................40 Fiche 6 : Les prêts sur fond d’épargne pour le portage foncier dans le cadre des opérations d’aménagement de la Caisse des Dépôts .........................................................41 Fiche 7 : Gare de Bécon-les-Bruyères (Hauts-de-Seine) ....................42 Fiche 8 : Gare de Rosa Parks (Paris) .....................................................43 Fiche 9 : Site du fort d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) .....................44 Annexes Liste des auditions par type d’acteurs ...................................................45 Feuille de route ........................................................................................47 Glossaire ..................................................................................................50 • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • •1• •2• • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • Préambule J’ai eu l’honneur et le plaisir de présider le groupe de travail de l’ORF sur le foncier du Grand Paris d’avril 2013 à mars 2014. Nous avons eu une douzaine de séances de travail très intenses, riches et concrètes. Je remercie les nombreux participants pour leur motivation et leur implication précieuses. Je remercie tout particulièrement les intervenants invités qui ont toujours parfaitement préparé leurs interventions. Ils et elles se sont livrés avec confiance, patience et beaucoup d’enthousiasme à ces longues séances de travail collectif. Je remercie l’équipe de l’ORF pour l’organisation remarquable mise en place. Nous avons tous vécu des moments d’échange passionnants. J’espère en avoir fidèlement rendu compte dans ce rapport. Catherine Barbé Présidente et rapporteur du groupe de travail Directrice des partenariats stratégiques, Société du Grand Paris • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • •3• Déroulement du groupe de travail Le groupe de travail s’est déroulé d’avril 2013 à avril 2014. Il s’est appuyé sur une série d’auditions qui ont permis de nourrir le débat et de faire émerger des propositions. Les exemples analysés au cours de ces auditions font l’objet de fiches de cas ou de fiches outils. Calendrier des auditions 28 mai 2013 : Charte aménagementtransport autour du prolongement de la ligne 11 • Alexandra Rossi, chef du service « Fabrique urbaine », en charge des chartes aménagement transport, des NQU, du suivi des CDT et des parcs naturels régionaux (Conseil régional d’Île-de-France) • Jacques-Jo Brac de la Perrière, association Villes et Transports en Île-de- France (Vtif) • Agnès Sarah, chargée d’études (Épfif) • Pauline Zeiger, chargée d’études, département Urbanisme Aménagement et Territoires (IAU îdF) • Fabienne Guimont, (Conseil régional d’Île-de-France) • Benoit Labat, directeur de la valorisation et du patrimoine (SGP) • Frédéric Vignollet, chargé des acquisitions publiques (SGP) 29 novembre 2013 : Charte promoteurs • Corinne Valls, maire de Romainville • Christophe Bacqué, directeur général, Altarea Cogedim Résidence • Olivier Bucaille, directeur délégué au développement en charge des grandes opérations, Altarea Cogedim Résidence 12 décembre 2013 : Stratégie et outils fonciers • Patricia Tordjman, maire de Gentilly et présidente de la communauté d’agglomération du Val-de-Bièvre • Marie-Anne Belin, présidente (Orie) 23 janvier 2014 : France Domaine • Frédéric Laurent (DGFIP-DNID) • Françoise Aumaître-Lopata (DGFIP-DNID) • Carine Didier (DGFIP-DNID) 25 juin 2013 : RFF et Sncf • Olivier Milan, Direction régionale d’Île-de-France (RFF) • Nicolas Noblet, Direction régionale d’Île-de-France (RFF) • Charlotte Girerd, DFIM, Service Gare de voyageurs (RFF) • Catherine Gatineau, Direction du développement (SNCF - Gares et Connections) 12 février 2014 : Sdrif / Observation des quartiers de gare • Isabelle Fabre, Direction de la planification, de l’aménagement et des stratégies métropolitaines (Conseil régional d’Île-de-France) • Catherine Barbé, directrice des partenariats stratégiques (SGP) 5 mars 2014 : Ville de Rueil-Malmaison / 12 septembre 2013 : Foncière commune Foncière des Régions/ Paris Habitat • Frank Baltzer, Responsable Études et prospective, Établissement Public Foncier d’Île-deFrance (Épfif) • Tristan Bodin, Responsable du service foncier, Communauté d’agglomération Plaine Commune • Monique Bouteille, adjointe au maire de RueilMalmaison en charge de l’urbanisme, des transports et des déplacements • Julien Hausmann, directeur Sourcing développement, Foncière des Régions • Jacques Larouzée, directeur du développement (Paris Habitat) 3 octobre 2013 : Projets de l’AFTRP et de la SGP autour des gares • Maxime Iragnes, chef de projet, direction aménagement et développement (AFTRP) • Damien Audric, directeur adjoint délégué nord (AFTRP) • Michel Bournat, directeur adjoint délégué nord (AFTRP) •4• • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • Les propositions du groupe de travail À l’échelle des gares • Proposition 1 • Poursuivre et accélérer la mobilisation par l’État du foncier public aux abords des gares • Proposition 2 • Renforcer la capacité financière des principaux aménageurs pour le portage foncier et les études par des prêts à très long terme • Proposition 3 • Mettre en place un dispositif législatif permettant d’accélérer la prise de possession des tréfonds • Proposition 4 • Aider les collectivités locales, via les EPF, à coordonner et développer leurs actions foncières aux abords des gares À l’échelle des CDT • Proposition 5 • Développer un volet foncier dans tous les CDT • Proposition 6 • Mettre en place des structures de portage foncier, à l’image de Foncière Commune • Proposition 7 • Étendre les chartes de prix maîtrisés à l’ensemble de la métropole À l’échelle de la métropole • Proposition 8 • Traiter la question de la mobilisation foncière dès le diagnostic métropolitain et y associer l’ORF • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • •5• Composition du groupe de travail Présidence : Catherine Barbé • Société du Grand Paris Membres : • Audric Damien • AFTRP • Labat Benoît • Société du Grand Paris • Aumaitre-Lopata Françoise • DNID • Lamarque Corinne • AFTRP • Bacqué Christophe • Altarea Cogedim • Larouzee Jacques • Paris Habitat • Baltzer Franck • Épfif • Laurent Sophie • IAU îdF • Barat Emmanuelle • SAF 94 • Laurent Frédéric • DNID • Bardy Diane • Bouygues Immobilier • Le-Goff Willian • Conseil régional d’Île-de-France • Basciani-Funestre Marie-Antoinette • Driea/ORF • Le-Grand Nicolas • Medde/DGALN • Becu Patrice • Ville de Paris • Legrand Roland • RFF • Belin Marie-Anne • Orie • Legris Patrice • RATP • Benoit Claude • SEM 92 • Leininger Cédric • Conseil général du Val-de-Marne • Bernard Charles-André • FFB Grand Paris • Letrung Philippe • Foncière des régions • Bodin Tristan • CA Plaine Commune • Mazoyer Éric • Bouygues Immobilier • Boisseleau Jean-Yves • Union habitat • Meininger-Bénassy Carole • Medde/DGALN • Bourdon Céline • Driea • Milan Olivier • RFF • Bournat Michel • AFTRP • Morgant David • Epamsa • Bouteille Monique • Mairie de Rueil-Malmaison • Morlet Olivier • Icade • Brac-De-La-Perriere Jacques-Jo • Ville & Transports en Île-de-France • Mouvet Céline • Medde/DGALN • Briant Anthony • Medde/Dgaln • Munnich Raphaël • SEM Plaine Commune Développement • Bucaille Olivier • Cogedim Résidence • Narring Pierre • Medde/Cgedd • Cioni Virginie • IAU îdF/ORF • Noblet Nicolas • RFF • Clermont Olivier • Chambre des Notaires de Paris • Nourrisson Jean-Pierre • Sadev 94 • Cocheton David • SEM Plaine Commune Développement • Payen Christelle • Medde/DGALN • Cook Adrien • RFF • Pineda Marie-Françoise • Conseil régional d’Île-de-France • Cote Jean-François • Paris Notaires Services • Poisson François • BNP Paribas Immobilier • Cougnon Stéphane • Espaces Ferroviaires • Poulet Isabelle • Driaaf • Dablin Fabrice • Épfy • Quintin Christine • DNID • Dal-Buono Eric • DNID • Renouvel Sophie • Apur • Darley Amélie • IAU îdF/ORF • Rossi Alexandra • Conseil régional d’Île-de-France • De-Matharel Carole • BNP Paribas Immobilier • Samadi Sonia • Mairie de Paris • Debost Corinne • CCIP • Sancho-De-Coulhac Lorenzo • RATP • Diawara-Oumar Arnold • Driea • Sarah Agnès • Épfif • Didier Carine • DNID • Sauer Anita • SEM Plaine Commune Développement • Dubois Nicolas • Eiffage aménagement • Sedevic Chantal • Caisse des dépôts • Dulimon Michel • Groupe Arcade • Smadja Nicole • Ceser • Dumortier Jean-Paul • STPIF • Soubrane Guillaume • SEM 92 • Fabre Isabelle • Conseil régional d’Île-de-France • Feredj Rémi • RATP • Thibaud-De-Maistre Marianne • Groupe Logement Français • Fertin Nancy • Mairie de Paris • Tordjman Patricia • Maire de Gentilly • Figeat Dominique • ORF • Trancart Bruno • SEM Cergy-Pontoise aménagement • Flouest-Denerier Sandra • RATP • Valls Corinne • Mairie de Romainville • Fremeaux Alice • Nexity Aménagement, Villes & Projets • Vignollet Frédéric • Société du Grand Paris • Gabelle Lauriane • AFTRP • Zeiger Pauline • IAU îdF • Gatineau Catherine • Gares & Connexions • Gerin Michel • EPF 92 • Girerd Charlotte • RFF • Giust Florence • Driea/ORF • Goudailler Laurie • Foncière des régions • Guelton Sonia • Upec • Guillemain Typhaine • RATP • Guimont Fabienne • Conseil régional d’Île-de-France • Guiramand Christine • Groupe Logement Français • Hausmann Julien • Foncière des régions • Iragnes Maxime • AFTRP • Jaaidane Jamila • Conseil régional d’Île-de-France •6• • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • • Petithomme Marion • Epamsa Introduction La feuille de route du groupe de travail sur le foncier du Grand Paris mis en place par l’ORF parle de « l’action foncière à conduire pour mettre en œuvre le projet du Grand Paris ». Encore faut-il savoir de quel Grand Paris on parle : entre le démarrage des travaux du groupe en mars 2013 et la fin de la rédaction de ce rapport en avril 2014, le contexte institutionnel du Grand Paris a considérablement évolué. Un nouveau schéma directeur de la région Île-de-France a été approuvé et la loi créant la métropole du Grand Paris a été promulguée. Cette réflexion collective partait d’un questionnement sur l’accompagnement foncier à mettre en place pour optimiser les effets urbains d’un projet de transport exceptionnel. L’actualité institutionnelle qui a fait du Grand Paris un projet de développement global du territoire de la région capitale a donné à la question de la mobilisation du foncier une nouvelle dimension et une nouvelle exigence. L’impact du projet de transport sur les territoires va être amplifié par les outils de planification et d’aménagement urbains dont la métropole aura désormais la maîtrise. Les effets ne seront pas immédiats. Il faut que ces nouveaux leviers de développement urbain se mettent en place : que ce soit la construction des nouvelles infrastructures de transport, prévue pour s’achever en 2030, ou la mise en place opérationnelle de la métropole du Grand Paris, les effets du Grand Paris mettront du temps à modifier le paysage de la ville et même à se traduire dans les mutations foncières. • pour aider les acteurs à rendre leurs interventions plus efficaces dans un contexte de pénurie des ressources publiques et d’attentisme des investisseurs privés ; • pour répondre aux inquiétudes qui se font nécessairement jour dès qu’un changement important du cadre de vie est attendu : ce projet de transport ne va-t-il pas contribuer à augmenter les prix du foncier, à accroître la ségrégation spatiale déjà si présente sur le territoire même s’il prétend la réduire, à renforcer l’étalement urbain ? Là aussi, le recensement et la mise en place des outils de préparation et d’accompagnement de l’action foncière sont indispensables ; • pour conforter ce consensus exceptionnel qui s’est noué autour du projet de transport et des effets souhaités sur l’urbanisation ; • enfin, pour répondre aux objectifs de construction de logements fixés par la loi relative au Grand Paris et par le Sdrif. La feuille de route du groupe de travail avait découpé la réflexion sur le foncier du Grand Paris en quatre échelles territoriales : les abords des gares, l’échelle des CDT, la métropole et la région. Ce découpage s’est avéré bien adapté à l’exploration des enjeux et des outils. Le rapport a repris ce plan. Il identifie pour chacune de ces échelles de territoire les expériences relatées par les acteurs auditionnés et les outils, particulièrement les outils nouveaux, mis en place. Il formule des recommandations issues de ces auditions. C’est pourquoi cette réflexion sur le foncier du Grand Paris et les moyens de le mobiliser est encore plus nécessaire, à l’aube de ce bouleversement historique du territoire régional dont l’ampleur sera certainement comparable, dans l’impact et dans la durée, à la création des villes nouvelles. Cette réflexion est nécessaire à plusieurs titres : • pour anticiper les mesures à mettre en œuvre le plus en amont possible pour optimiser les effets de ces bouleversements structurels et institutionnels ; • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • •7• 1 Le foncier du Grand Paris à l’échelle des gares Le Grand Paris fait rêver. C’est particulièrement le cas pour les gares et les quartiers de gares qui représentent la dimension la plus concrète des impacts urbains du projet du Grand Paris. Probablement parce que c’est ce qu’on arrive le mieux à se représenter, l’impact des gares sur leurs abords immédiats mobilise depuis le début du projet les opérateurs privés (1) comme les élus locaux, à commencer par les membres du comité stratégique de la SGP(2). Tous ont compris que c’est là où va se créer rapidement de la valeur et donc un levier pour réaménager ces quartiers. Cet intérêt pour les quartiers de gares s’appuie, le plus souvent, sur une vision abstraite qui ne prend pas en compte la diversité des quartiers de gares. Elle ne repose pas sur une connaissance réelle des tissus existants, des marchés locaux et des droits à construire. C’est pourquoi le groupe de travail a cherché, dans un premier temps, à identifier des expériences concrètes réalisées par les opérateurs ferroviaires sur des gares existantes pour mieux cerner les contraintes. Les intentions de l’Aftrp et celles de la SGP ont également été recueillies. Dans un deuxième temps, les outils de connaissance du sujet « abords des gares » ont été recensés pour mieux identifier les potentiels et les contraintes de la mutation de ces territoires convoités. Enfin, les outils juridiques et opérationnels existants ont été évalués afin de mesurer s’ils pourraient suffire à atteindre les objectifs de maîtrise publique des évolutions foncières à venir. Le foncier des gares : trois retours d’expérience L’importance des emprises foncières ferroviaires apparemment faiblement utilisées aux abords des gares du Grand Paris, et plus généralement dans toute la métropole, laisse penser que leur mobilisation pourrait constituer une offre de foncier bien desservi et donc attractif et facilement constructible à proximité des gares. L’histoire urbaine récente nous rappelle que des aménagements majeurs de ces dernières décennies se sont développés sur les emprises ferroviaires au cœur des grandes villes françaises (3). •8• • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • Aussi, le groupe de travail a-t-il auditionné RFF et la Sncf sur leurs expériences de mobilisation du foncier aux abords de gares existantes et les contraintes qu’ils ont rencontrées (4). Retour sur des expériences conduites par RFF RFF est un propriétaire foncier particulièrement important, (plus de 8 000 hectares en Île-deFrance), qui possède les emprises foncières en pleine propriété. Les recettes générées doivent contribuer à la rénovation du réseau. Les propriétés foncières de RFF ont longtemps été imbriquées avec celles appartenant à l’État et affectées à la Sncf, principalement les bâtiments des gares. Cette contrainte serait désormais levée et un rapprochement des pratiques de valorisation des deux opérateurs est engagé, même si les objectifs poursuivis sont différents : recettes à maximiser pour RFF et amélioration de l’offre de services aux voyageurs pour la SNCF. Ces cessions foncières sont toutefois rendues difficiles par trois séries de contraintes : les emprises sont souvent polluées, les terrains sont rarement aménagés et équipés et ils sont en partie occupés par des activités ferroviaires qui doivent être reconstituées sur d’autres sites ou de manière plus compacte sur le site cédé. Tous ces coûts réduisent la recette attendue et allongent les délais de libération de ces terrains. Mais surtout les terrains ferroviaires sont le plus souvent localisés dans les zones ferroviaires des PLU et seule une modification du PLU à l’initiative de la commune permettra d’y développer des constructions à vocation urbaine permettant de générer des recettes satisfaisantes pour équilibrer les charges de libération foncière. Or, les programmes des villes pour aménager ces terrains ne sont pas forcément compatibles avec les recettes attendues par RFF : faibles densités, éco-quartiers, espaces publics et espaces verts 1 - Ainsi Bouygues Construction a lancé très rapidement toute une réflexion et une communication autour de la « place de la gare ». 2 - Le comité stratégique de la SGP, créé par la loi du 3 juin 2010, réunit les représentants des communes traversées par le réseau et des partenaires du monde socio-économique. 3 - Euralille, Bordeaux Saint Jean, Paris Rive Gauche, Batignolles, Lyon Part Dieu… 4 - Les enjeux de la valorisation foncière autour des pôles de transport ayant fait l’objet d’un précédent rapport de l’ORF en mars 2011, le groupe de travail s’est délibérément limité aux gares ferroviaires franciliennes. ou petits équipements. En outre, les recettes procurées par les ventes de charges foncières sont différées dans l’attente d’une modification des documents d’urbanisme, souvent à l’issue de procédures d’aménagement et de concertation longues, alors que les travaux de reconstitution ou de réaménagement des bâtiments voyageurs doivent être engagés immédiatement pour permettre les valorisations ultérieures. Cette anticipation qui nécessite des préfinancements et une prise de risque est incompatible avec la vocation des entreprises ferroviaires et leur niveau d’endettement. Pour autant, les entreprises ferroviaires hésitent à céder immédiatement mais pour une recette beaucoup plus faible leurs terrains aux aménageurs publics capables de résoudre plus facilement les contradictions entre les contraintes d’aménagement et les objectifs urbains locaux. Les différents cas concrets examinés : la gare nouvelle de Rosa Parks sur le RER E à Paris 19ème, l’aménagement des terrains ferroviaires autour de la gare de Bécon-les-Bruyères (5) et différents projets présentés par la Sncf en province, ont confirmé ces difficultés et surtout la durée des processus engagés au côté des villes pour éventuellement déboucher sur des opérations d’aménagement. Il ressort de ces retours d’expérience que les entreprises ferroviaires ne sont pas les acteurs appropriés pour procéder à l’aménagement de leurs terrains aux abords des gares : préoccupées par une rentabilité immédiate elles ne peuvent pas engager les investissements nécessaires à la libération des sites sans avoir la certitude que les droits à construire seront modifiés par les villes pour permettre ces valorisations. L’État a pris récemment des décisions qui participent de la même analyse : la loi du 18 janvier 2013 et le décret du 18 octobre 2013 sur le foncier des établissements publics de l’État rendent possible la cession de ces terrains avec une décote pour y construire du logement social. L’engagement récent (le 18 février 2014) de RFF et SNCF de céder 230 hectares dans toute la France semble confirmer un changement de politique foncière de la part des entreprises ferroviaires. Un premier terrain de 3 hectares a été cédé à l’établissement public d’aménagement du Mantois Seine Aval. Une liste d’une quarantaine de sites en région Île-de-France devant faire l’objet de cessions aux mêmes conditions sera prochainement publiée par le préfet de la région Île-de-France. On ne peut que se féliciter de cette évolution positive de la politique patrimoniale de l’État qui renonce à des recettes virtuelles de valorisation maximale du foncier public au profit de la construction réelle de logements sociaux et de leurs équipements d’accompagnement. Le foncier aux abords des futures gares : le témoignage de l’Aftrp L’Aftrp a identifié les impacts de l’arrivée des gares du Grand Paris au sein de trois opérations d’aménagement qu’elle pilote : • La ZAC Aérolians, extension de la zone d’activité Paris Nord 2, dont l’AFTRP est l’aménageur historique. La gare de la ligne 17 Parc-des-expositions doit être mise en service en 2027 mais une gare du RER B dessert déjà le site. • Le PRU de Clichy-Montfermeil. La gare du Grand Paris, au cœur du quartier, doit être livrée en 2023. • Le site du Fort d’Aubervilliers dont l’AFTRP possède la majeure partie (36 hectares). La gare de la ligne 15 est programmée en 2025. Dans les trois cas, la date d’arrivée de la gare du Grand Paris est encore très éloignée. Ce temps est mis à profit pour conduire les études et les procédures de concertation et d’aménagement. Il permet d’intégrer la valeur apportée par la nouvelle gare au site et de prévoir un programme plus dense au Fort d’Aubervilliers ou un renouvellement urbain plus ambitieux à Clichy-Montfermeil. Pour le projet Aérolians, la perspective d’arrivée de la gare est trop éloignée pour être valorisée. Cependant, le projet d’aménagement est dessiné pour tenir compte au mieux de sa localisation. Que l’AFTRP soit largement propriétaire des sites d’Aubervilliers ou de Clichy-Montfermeil permet de garantir que les projets d’aménagement seront coordonnés avec l’arrivée du projet de transport et comporteront un programme adapté à la nouvelle centralité apportée par la gare. Ce portage du foncier sur une si longue durée n’est possible que parce que c’est un aménageur public important qui en est chargé, que ce foncier a été acquis à faible coût ou pour une mission d’intérêt public essentielle comme la requalification des copropriétés dégradées de Clichy-Montfermeil. Peu d’opérateurs, publics ou privés, ont une capacité financière suffisante et la compétence juridique permettant de combiner portage foncier sur le long terme et réalisation de l’aménagement. C’est pourtant cette compétence qui va s’avérer particulièrement nécessaire pour mobilier au mieux le foncier du Grand Paris autour des gares. 5 - Voir les fiches de cas en annexe • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • •9• © Société du Grand Paris • 10 • • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • • 11 • Les projets de la SGP sur le foncier des gares du Grand Paris La SGP n’est pas un établissement public ferroviaire historique comme la Sncf, la RATP ou même RFF. Créée par la loi du 3 juin 2010 pour réaliser un nouveau réseau de métro, elle s’est vue attribuer par le législateur des compétences d’aménagement. L’idée initiale était de permettre à la SGP de récupérer la valorisation immobilière produite par le réseau et ses nouvelles gares. Ce dispositif ne prenait pas en compte le temps de l’aménagement, beaucoup plus long que celui de la construction d’une infrastructure de transport : les effets de la valorisation ne se feraient sentir qu’à long terme. Aussi, le dispositif de récupération des plus-values foncières initialement prévu a-t-il été abrogé par la loi de finances six mois plus tard. Les compétences d’aménagement confiées à la SGP ont été maintenues mais leurs modalités d’application restent complexes. La SGP doit consacrer l’essentiel de ses moyens humains et financiers à sa mission principale : la construction du réseau de transport. Dès lors, • 12 • • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • ses interventions directes en aménagement vont consister, pour l’essentiel, à construire sur le foncier acquis pour réaliser les gares et les bases chantier : les opérations connexes. Ces opérations, dont le programme se précise pour les gares du premier tronçon, prévoient la construction sur la gare ou immédiatement à côté de quelques dizaines de logements et de commerces en rez-de-chaussée. Leur équilibre économique est rendu possible par l’affectation des coûts fonciers à la seule réalisation du réseau de transport. Seuls les surcoûts de construction de la gare nécessaires pour supporter les constructions connexes viennent en dépenses du bilan de l’opération de construction. Ils pourront dans la plupart des cas être équilibrés par les ventes de charges foncières du programme de l’opération connexe. La concertation étroite nouée par la SGP avec les maires des communes desservies a permis de négocier le programme en amont : les modifications de PLU nécessaires pour permettre la réalisation de ces programmes de logements seront conduites par les communes. Ainsi, sur la gare d’Issy RER sera réalisé un pro- gramme de logements d’environ 7 000 m2 dont 30 % de logements sociaux. Au total, sur les 12 gares pouvant recevoir des opérations connexes sur la ligne 15 sud, il existe un potentiel d’au moins 900 logements et 20 000 m2 de bureaux. La SGP ne jouera peut-être pas un rôle d’aménageur important comme le législateur l’avait initialement envisagé, oubliant que d’autres opérateurs, EPA et SEM d’aménagement, sont déjà largement engagés dans des projets urbains aux abords des gares du Grand Paris. Cependant, elle a déjà un rôle de déclencheur de projets par ces opérations de construction connexes aux gares et les modifications de PLU qu’elles rendent nécessaires. La SGP joue également un rôle d’accélérateur des projets existants qui sont nombreux aux abords des gares du Grand Paris, qu’il s’agisse de rénovation des quartiers de politique de la ville ou de grands projets d’aménagement portés par les établissements publics d’aménagement de l’État ou par les intercommunalités (6). Enfin et surtout, la concertation étroite que la SGP a nouée avec les villes desservies par les futures gares lui permet de documenter le sujet des potentiels de construction autour des gares à travers les différents observatoires mis en place avec ses partenaires. La SGP peut ainsi sensibiliser les communes à l’existence d’un potentiel foncier mutable et aménageable autour de la plupart des gares et les inciter à le valoriser en profitant de la dynamique créée par l’arrivée de la gare. Les potentiels fonciers existants aux abords des gares Les gares vont contribuer à donner de la valeur aux territoires situés à leurs abords immédiats. Au-delà des fonciers ferroviaires et des opérations d’aménagement déjà lancées, la SGP et la direction régionale et interdépartementale de l’équipement et de l’aménagement (Driea) ont souhaité préciser ce potentiel foncier aux abords des gares pour 6 - Paris-Saclay, Seine Amont, Campus Grand Parc autour de Villejuif IGR… • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • • 13 • nourrir le dialogue avec les collectivités locales et les autres acteurs : quelle est l’ampleur des terrains mutables à long terme ? Comment se comportent les marchés immobiliers autour des gares et quelles sont les caractéristiques démographiques et morphologiques de ces quartiers de gares ? L’identification des capacités foncières potentielles existantes aux abords des gares du GPE et des conditions auxquelles elles sont mobilisables : l’étude des effets sur l’urbanisation du projet de réseau de transport du Grand Paris Gisement foncier potentiellement mutable dans un rayon de 800 m et 400 m autour des gares du réseau de transport du Grand Paris (en hectares hors gares situées dans Paris) • 14 • L’étude des effets du réseau de transport du Grand Paris Express, conduite en 2011 et 2012 par la SGP, la Driea et l’urbaniste Philippe Panerai, a cherché à estimer les capacités foncières potentielles aux abords des gares et à simuler les conséquences de leur éventuelle densification. Les territoires retenus sont ceux liés aux gares du • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • Grand Paris Express, hors celles de Paris intra-muros, pour lesquels ont été évaluées, selon les critères définis ci-dessus, les capacités d’urbanisation à l’intérieur des cercles de 800 m de rayon autour des gares, ce qui correspond sensiblement à un parcours d’un quart d’heure à pied et définit une attractivité reconnue par les professionnels de l’immobilier. À l’intérieur de ces cercles, le foncier mobilisable a été évalué à partir du repérage concret des terrains sous-densifiés en associant des « seuils » de densité bâtie acceptable, définis en prenant comme référence les densités moyennes de la commune et des communes environnantes. En dessous de ces seuils, la parcelle était jugée propice à une augmentation de densité. Les terrains ainsi repérés représentent 4 000 hectares nets (voiries et infrastructures décomptées) sur lesquels on a pris comme hypothèse une capacité de mobiliser sur 25 ans 90 % du foncier repéré dans un rayon de 400 m et seulement 45 % du foncier dans la couronne entre 400 m et 800 m de rayon. Ces terrains raisonnablement mobilisables représentent 2 250 hectares nets (23 % des terrains à l’intérieur des cercles de 800 m de rayon). Sur ces terrains, l’étude a testé le potentiel de construction qui serait dégagé par une augmentation nette de la densité construite. Le Grand Paris Express appuyé sur le Sdrif révisé et les modifications de PLU permettant une densité plus importante aux abords des gares pourrait en première analyse déclencher la construction dans un rayon de 800 mètres aux abords des gares de 250 000 à 400 000 logements (10 000 à 15 000 logements par an pendant 25 ans) soit 14 % à 21 % des 70 000 logements programmés et de 13,5 à 22,5 millions de m2 de plancher pour les locaux d’activités économiques et les équipements de proximité. Cette étude a été incluse dans les dossiers soumis à l’enquête publique et largement communiquée sous la forme de la carte de synthèse ci-contre dans les salons des professionnels de l’immobilier. Elle n’avait pas de visée opérationnelle. Elle avait avant tout pour but de faire passer le message suivant : il y a un potentiel foncier aux abords des gares. Correctement mobilisé en particulier grâce à des politiques foncières efficaces et l’ouverture de droits à construire dans les PLU, ce potentiel doit permettre de contribuer sensiblement aux objectifs de construction de logements fixés par le Sdrif. Comment se comportent les marchés immobiliers autour des gares : la mise en place d’un observatoire des marchés fonciers et immobiliers aux abords des gares du Grand Paris En avril 2013, la Société du Grand Paris a mis en place un observatoire des marchés fonciers et immobiliers aux abords des gares du Grand Paris en partenariat avec l’État et la Chambre des notaires de Paris. Ce projet répondait à une demande du comité stratégique de la SGP : certains élus craignaient que les prix des logements augmentent rapidement. Cet observatoire analyse les variations des prix de tous les types de biens immobiliers aux abords des gares du Grand Paris, afin de pouvoir disposer d’informations régulières sur l’évolution des valeurs foncières et immobilières pour l’information des élus, des décideurs et du public. L’observatoire a analysé les prix de vente des maisons et des appartements aux abords des gares en 2006 et en 2011. Ces prix aux abords des gares ont été comparés aux prix constatés dans la même commune. Il n’a pas été constaté d’augmentation des prix aux abords des gares entre 2006 et 2011 supérieure aux augmentations constatées dans les communes d’assiette de la gare : si les prix augmentent de 30 % en 5 ans aux abords des gares, ils ont augmenté de 35 % en Île-de-France et de 30 % en première couronne sur la même période. Le ralentissement relatif de l’activité immobilière en 2011 et le calendrier de livraison des nouvelles gares, encore très lointain pour les ménages à l’origine de l’essentiel des transactions, expliquent cette situation. Une première lettre d’information a été publiée début septembre 2013 commentant ces résultats. Elle a été largement reprise dans la presse, ce qui confirme l’intérêt pour ce sujet pourtant très technique. Fin 2013, l’observatoire a examiné les résultats de l’année 2012 et les a comparés aux prix de l’année 2011. Il a constaté une baisse des transactions et une stabilité des prix en 2012. Une deuxième lettre d’information a publié ces résultats. Prix moyen au m2 des appartements en 2011 et 2012 • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • • 15 • La mise en place de l’observatoire des quartiers de gare du Grand Paris : connaître, caractériser et comparer les quartiers des gares du Grand Paris Le 13 décembre 2013, le comité stratégique de la Société du Grand Paris a approuvé la préfiguration de l’observatoire des quartiers de gare et il a recommandé son déploiement à l’ensemble des gares du Grand Paris. Les trois partenaires du projet (Driea, SGP, Apur) ont travaillé à la préfiguration de cet observatoire des quartiers de gare du Grand Paris afin de mettre à disposition des élus locaux et des acteurs de l’aménagement, du logement et des déplacements, un socle de données à partager et une observation des mutations urbaines à venir. L’observatoire analyse les caractéristiques urbaines des quartiers des futures gares et leurs évolutions récentes par comparaison au reste du territoire communal, départemental ou de première couronne. Par souci de cohérence avec l’observatoire des marchés fonciers et immobiliers aux abords des gares du Grand Paris et avec l’étude des effets sur l’urbanisation, le périmètre de 800 m – qui équivaut à 15 minutes de marche à pied – a été retenu pour procéder aux analyses de données gare par gare. En 2013, une première étude a été réalisée sur 6 gares test, Vitry Centre, les Ardoines, NoisyChamps, Saint-Denis-Pleyel, Rueil-SuresnesMont-Valérien, les Agnettes, ainsi qu’une monographie du quartier de la gare de Vitry Centre. En 2014 et 2015, la démarche sera généralisée à l’ensemble des gares dans l’ordre de mise en service des tronçons. L’observatoire des quartiers des gares du premier tronçon sera livré à l’été 2014. Ces travaux de documentation du sujet des abords des gares permettront progressivement de mettre fin à des affirmations trop générales et souvent contradictoires à propos du foncier mutable autour des gares. Les observatoires ont aussi pour but de partager dans la durée entre tous les acteurs actuels et futurs de l’aménagement de la métropole des données simples, comparatives et cartographiées, bref de « caractériser les quartiers de gare » pour reprendre une demande formulée à de nombreuses reprises par les élus du comité stratégique de la SGP. Ils permettent en particulier d’éclairer les questions de localisation des logements existants, logements sociaux et logements libres, et d’illustrer la grande disparité des territoires en matière de densité bâtie et de densité de population, offrant ainsi aux élus des arguments comparatifs à faire valoir auprès de leurs habitants et dont ils n’avaient pas forcément connaissance. Les outils de l’action foncière aux abords des gares : suffisants ou inadaptés ? L’action foncière aux abords des gares peut s’appuyer sur toute une gamme d’outils, directs ou indirects, confirmés ou innovants : le droit de préemption urbain renforcé (DPUR), les conventions avec les établissements publics fonciers (EPF) qui mettent en place des périmètres de veille prospective couvrant parfois plusieurs centaines d’hectares, la restriction des droits à construire dans les PLU en attente de la maîtrise foncière, les chartes de prix maîtrisés (7) et les chartes aménagement-transport. Ces outils semblent bien connus des villes : le nombre de périmètres de DPUR ou de conventions avec les EPF le confirme (8), ainsi que le témoignage des trois élues auditionnées par le groupe de travail (9). Toutefois, ces outils (à l’exception de la charte de la ligne 11) sont à ce jour mis en place à l’échelle • 16 • • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • des territoires des communes. Ils traduisent donc les orientations de la politique d’aménagement de la commune sur son territoire, souvent définies au début de la mandature ou même de la mandature précédente. Ils ne sont pas nécessairement adaptés à une action foncière plus immédiate et plus ciblée aux abords des gares du Grand Paris. En effet, les gares du Grand Paris ne sont pas toujours implantées dans le cœur des villes. Leur zone d’influence intercepte souvent le territoire de plusieurs communes, de plusieurs PLU et de plusieurs politiques foncières. Le contrôle de la mutation des abords des gares n’est donc pas forcément à ce jour bien anticipé ni même harmonisé, alors que ce sont les territoires offrant le plus grand potentiel de mutation à court terme. En outre, la taille des communes, leur histoire en matière d’aménagement, leurs moyens en ingénierie foncière varient beaucoup. Certaines sont particulièrement expérimentées dans la maîtrise des outils, d’autres beaucoup moins mobilisées pour diriger la mutation de leurs territoires. C’est pourquoi l’EPF d’Île-de-France et le syndicat des transports d’Île-de-France (Stif) ont signé en janvier 2012 une convention-cadre visant à mettre en place une action anticipatrice aux abords immédiats des projets de transport structurants en Île-de-France. C’est aussi une des raisons pour lesquelles la région Île-de-France a décidé en 2008 de mettre en place un dispositif nouveau, simultanément à la décision du Stif de prolonger la ligne 11 du métro : la charte-aménagement transport. La charte aménagement-transport du prolongement de la ligne 11 : une démarche partenariale innovante Cette démarche partenariale a pour but d’articuler les projets urbains des six communes traversées avec le projet de transport. Aucune intercommunalité n’existait encore entre les communes concernées. La région Île-de-France a pris l’initiative de se concerter avec elles au sein de l’association pour le prolongement de la ligne 11, rassemblant également le Stif, l’institut d’aménagement et d’urbanisme de la région Île-de-France (IAU îdF), l’établissement public foncier d’Île-de-France (Épfif), 7 - Ce dispositif sera décrit au chapitre suivant car il a vocation à s’appliquer sur de grands territoires. 8 - 80 % des communes concernées par le tracé du Grand Paris ont des conventions avec un EPF. 9 - Mme Corinne Valls, maire de Romainville, Mme Patricia Tordjman, maire de Gentilly et Mme Monique Bouteille, adjointe au maire de Rueil-Malmaison. le conseil général de Seine-Saint-Denis (CG 93), l’association ville et transport en Île-de-France (Vtif) et la caisse des dépôts et consignations (CDC). L’objectif était de mutualiser les moyens d’études pour établir un diagnostic partagé des potentiels fonciers aux abords des futures stations, de définir un périmètre de densification urbaine autour de chaque station, une programmation cohérente sur tout le territoire traversé, et de permettre à l’Épfif de coordonner ses interventions foncières sur le territoire. Cette démarche expérimentale a connu au fil du temps des lourdeurs et des difficultés, notamment dues au manque de moyens financiers et d’ingénierie urbaine dédiée. Mais elle a permis d’engager un dialogue et de réaliser un diagnostic commun qui a été repris dans le projet porté par la nouvelle intercommunalité Est Ensemble et dans le projet de contrat de développement territorial (CDT) qu’elle vient de signer avec l’État. Pour engager un véritable travail partenarial dans ces différents territoires et fédérer les acteurs, ce mode opératoire nécessite l’émergence d’une culture commune partagée. Selon les territoires concernés, cette étape requiert des temps d’appropriation et de maturation plus ou moins longs en fonction de l’expérience du territoire à conduire des démarches similaires ; et le caractère expérimental de cette démarche participe à sa complexité. La spécificité francilienne rend la question de la gouvernance et des échelles plus complexe. Le principe de la démarche aménagement-transport peut être décliné sur d’autres secteurs en Île-deFrance, sachant que la diversité et les échelles des territoires concernés nécessitent que ces démarches soient chaque fois adaptées. En 2012, l’assemblée régionale a voté un rapport cadre visant le déploiement des chartes aménagement-transport autour d’opérations emblématiques du Plan de mobilisation pour les transports en Île-de-France et du Grand Paris Express. Cette démarche est déjà engagée pour les tracés de trois projets de transport (Tram Express nord entre Sartrouville et Noisy-le-Sec, Tramway T9 Paris-Orly, TZen 2 Melun – Sénart). Des outils inadaptés : l’acquisition des tréfonds nécessaires à la construction des tunnels du métro S’interroger sur les effets fonciers de la réalisation du projet de transport du Grand Paris ne doit pas conduire à oublier que la livraison du nouveau métro dans les délais prévus conditionne toute la mutation attendue des territoires. • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • • 17 • Or, la réalisation des projets de transport en souterrain du réseau de transport du Grand Paris mais aussi des prolongements de lignes de métro ou du RER E, nécessite l’acquisition du tréfonds de plusieurs milliers de parcelles privées sous lesquelles passeront les tunnels. Ces acquisitions seront difficiles pour un certain nombre de raisons : • le nombre de parcelles concernées rend nécessaire une organisation préalable très méthodique pour mettre en place un processus quasi industriel. La SGP a sélectionné des prestataires expérimentés et dimensionnés pour cette mission mais le délai pour procéder aux acquisitions, en particulier pour le premier tronçon, n’est plus que de trois ans. • Le montant des indemnités qui peuvent être offertes aux propriétaires est très peu attractif : fixé par France Domaine sur la base de la jurisprudence des tribunaux de l’expropriation, il est proportionnel à la valeur du foncier de surface mais fortement dégressif en fonction de la profondeur du tunnel et de la position des nappes phréatiques. Les indemnisations estimées tournent autour de quelques centaines d’euros pour acquérir le tréfonds d’un pavillon. • Cette faible attractivité des indemnisations, à laquelle s’ajoute la crainte de certains habitants que le passage du métro en souterrain ne provoque des nuisances, laisse penser que la majorité des acquisitions de tréfonds ne se fera pas à l’amiable. L’expérience recueillie auprès de la RATP et de RFF confirme cette inquiétude. • Les capacités de traitement des juges de l’expropriation, même sensibilisés en amont comme s’y emploie la SGP avec l’aide du ministère de la Justice, sont structurellement inadaptées à des flux aussi importants. C’est pourquoi la mise en place par la voie législative d’un dispositif dérogatoire pour l’acquisition ou la prise de possession anticipée des tréfonds des futures lignes de métro semble indispensable. Les recommandations de l’ORF pour renforcer l’action foncière aux abords des gares du Grand Paris Ce rapide bilan des expériences conduites autour des gares, des observations effectuées et de l’efficacité des outils fonciers au service du projet de transport du Grand Paris conduit le groupe de travail à formuler quatre propositions : La mobilisation par l’État du foncier public aux abords des gares doit être poursuive et accélérée. Les cessions aux villes ou aux aménageurs devraient être fixées à une valeur compatible avec les coûts d’aménagement, dès lors que le programme de construction prévoit une majorité de logements. Dans ce but la décote devrait pouvoir s’appliquer aux terrains publics d’assiette de l’ensemble de l’opération d’aménagement (10). Des clauses de retour à meilleure fortune pourraient, le cas échéant, être introduites dans les conditions de cession. La capacité financière de portage foncier et de conduite d’études d’aménagement des principaux aménageurs métropolitains devrait être renforcée par des prêts à très long terme de la CDC (11) afin de pouvoir anticiper au mieux les aménagements pouvant être réalisés autour de certaines gares du Grand Paris où peuvent être mis en œuvre des projets urbains importants. La réalisation dans les délais impartis des nouveaux transports souterrains nécessite la mise en place d’un dispositif législatif permettant d’accélérer la prise de possession des tréfonds. La SGP devrait faire des propositions à l’État, conjointement avec RFF et la RATP, pour qu’un dispositif législatif puisse être adopté avant la fin de l’année 2014. Les collectivités locales devraient être systématiquement aidées par les EPF à coordonner et développer leurs actions foncières aux abords des gares, particulièrement pour les gares dont la zone d’influence intercepte le territoire de plusieurs communes, en s’appuyant sur le travail de diagnostic foncier préparé par les monographies de l’observatoire des quartiers de gare. 10 -Cette proposition rejoint la proposition 9 du groupe de travail de l’ORF sur la relance de l’urbanisme opérationnel de juin 2014. 11 -Les prêts de la CDC sont présentés dans le rapport du groupe de travail ORF sur la relance de l’urbanisme opérationnel et font l’objet d’une fiche figurant en annexe. • 18 • • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • Le foncier du Grand Paris à l’échelle des CDT Les CDT couvrent des territoires beaucoup plus vastes que ceux examinés pour les abords des gares. Alors que les diagnostics sur les quartiers de gare couvrent environ 200 hectares (la superficie des cercles d’un rayon de 800 mètres, soit 2 kilomètres carrés), la plupart des CDT et projets de CDT portent sur un territoire compris entre 20 et 50 kilomètres carrés (12). Outils de planification contractuelle créés par la loi du 3 juin 2010 relative au Grand Paris, les CDT visent à démultiplier les effets de valorisation du nouveau réseau de transport à l’échelle d’un bassin d’emploi et de vie, souvent à l’échelle d’une intercommunalité existante et donc d’un futur « territoire » de la métropole. Les CDT recensent et parfois hiérarchisent les potentiels d’aménagement et les projets urbains à l’étude ou en cours de réalisation sur leur territoire. Les gares sont l’élément structurant de la plupart de ces documents contractuels de planification (13). Les diagnostics qui ont été conduits et qui figurent dans les CDT identifient les potentiels du territoire et en dégagent les lignes de cohérence possibles et les complémentarités. Peu de CDT toutefois comprennent une analyse fine du foncier mutable pour atteindre ces objectifs, à quelles conditions et à quelle temporalité. Faut-il y voir la contrainte de l’exercice, enfermé dans des calendriers trop serrés et basé sur le peu d’études de territoire existantes ou bien le souci des partenaires de concentrer leurs efforts sur les projets identifiés par chaque collectivité ? Quoiqu’il en soit, les CDT comprennent des potentiels de construction et de programmation à des degrés de précision variables, mais un seul CDT comprend un volet foncier détaillé, appuyé sur une étude de diagnostic foncier précise et des mesures de mise en œuvre de ce diagnostic en accord avec le projet urbain du territoire et avec ses moyens financiers. Il s’agit du CDT du territoire de la création porté par la communauté d’agglomération de Plaine Commune. À travers l’analyse de ce cas concret et l’audition de ses opérateurs, communauté d’agglomération Plaine Commune et EPF Îlede-France, le groupe de travail a pu dégager des conclusions transposables à d’autres territoires. D’autres auditions ont aussi nourri les analyses et les propositions de ce chapitre, en particulier les 2 témoignages des trois élues locales déjà citées. Elles ont toutes montré à quel point l’échelle communale reste prédominante pour mobiliser les outils de l’action foncière. Les acteurs de la mobilisation du foncier à l’échelle des CDT Les communes restent les acteurs principaux de l’action foncière sur les territoires. Même membres d’une communauté d’agglomération et signataires d’un CDT, leurs maires entendent bien « garder les commandes de l’avenir du territoire (14) ». Les politiques foncières volontaristes et innovantes qui nous ont été présentées par les trois élues auditionnées sont d’abord conçues pour répondre aux attentes de « leurs » habitants : maintenir les caractéristiques sociales de la population, le taux d’emploi quand il est très favorable comme à Gentilly, offrir des parcours résidentiels en favorisant l’accession sociale à la propriété, contrôler les augmentations de densité pour mieux pouvoir les faire accepter par les riverains, informer très régulièrement les habitants et les acteurs immobiliers locaux (notaires, agences immobilières) des intentions de projets urbains. Cette force du pouvoir communal explique que les outils directs et indirects de l’action foncière ne sont pas délégués aux intercommunalités et restent au niveau communal : les PLU mais aussi le droit de préemption urbain, les conventions avec l’Épfif et la signature des CDT. Dans ce dernier cas toutefois, les intercommunalités sont aussi signataires et les plus anciennes d’entre elles ont aussi été un moteur de cette dynamique contractuelle aux côtés des communes. En revanche, les projets d’aménagement les plus importants sont bien pilotés par les intercommunalités existantes et les aménageurs. La plupart des SEM d’aménagement mais aussi les établisse- 12 - Pour mémoire, la superficie de Paris, bois compris, mesure 105 km2. Les principales données quantitatives relatives aux CDT sont rassemblées dans le document publié par la Driea en août 2013 : Territoires du Grand Paris, état actuel et dynamiques. 13 -Seuls les CDT de Sénart et de Confluence Seine-Oise ne comprennent pas de gare du Grand Paris Express. 14 -Citation de Mme Patricia Tordjman, maire de Gentilly. • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • • 19 • Carte des contrats de développement territorial État d’avancement de mars 2014 • 20 • • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • ments publics d’aménagement, exercent leur activité à l’échelle des territoires de CDT, voire même des départements ou d’un territoire englobant plusieurs intercommunalités ou plusieurs CDT. Les EPF interviennent aussi à l’échelle de territoires au moins départementaux. Cette prédominance des communes dans la mise en place des outils des politiques foncières commence donc à être contrebalancée par des acteurs dont l’échelle d’intervention est au moins intercommunale, voire départementale ou régionale. C’est un préalable nécessaire pour mettre en place des politiques foncières prenant en compte les potentiels de chaque territoire du CDT et pour hiérarchiser les projets en fonction des besoins et des capacités financières et opérationnelles du territoire concerné. Encore faut-il que les outils existent à l’échelle de ce territoire tant pour diagnostiquer finement les potentiels fonciers que pour mettre en place des stratégies s’inscrivant dans la durée. Les outils de la mobilisation du foncier à l’échelle des CDT La documentation des potentiels fonciers mutables à l’échelle du territoire du CDT est un préalable à toute politique foncière à long terme et à la hiérarchisation des projets d’aménagement. La plupart des CDT ont identifié les principaux grands terrains mutables dans leur périmètre, mais seul le CDT de la culture et de la création, sur le territoire de la communauté d’agglomération de Plaine Commune, a mis en place un volet foncier conséquent appuyé sur une étude de stratégie foncière. Le portage long du foncier mutable Cette étude de stratégie foncière co-pilotée par l’Épfif et les services de Plaine Commune a conduit à analyser plus de 7 000 parcelles, à estimer leur coût d’acquisition et d’éviction et à constituer un SIG avec ces informations. Cette étude a mis en évidence l’importance des ressources de foncier détenues par des propriétaires publics, ainsi que la vulnérabilité du foncier à proximité des gares à des prises de position d’opérateurs privés ; elle a aussi constaté que 60 % des sites identifiés comme potentiellement mobilisables étaient occupés par des activités économiques. Cette analyse a permis de bâtir un plan stratégique foncier pour programmer les interventions foncières à conduire selon un calendrier articulé avec celui des opérations d’aménagement. Ce document n’a pu faire l’objet que d’une diffusion restreinte en raison de la nécessaire confidentialité qui devait entourer les données traitées. La question du portage foncier à long terme s’est très vite posée combinée avec celle du maintien sur place des activités économiques en l’attente de la réalisation des projets urbains de long terme. C’est pour répondre à cette double préoccupation, portage à long terme et maintien des activités économiques, que la SEM Plaine Commune et l’Épfif ont créé à l’initiative de Plaine Commune une filiale commune, Foncière commune (15), chargée de porter le foncier entre 8 et 15 ans pour un montant maximum de 100 millions d’euros. En effet, le portage long permet de proposer aux entreprises des baux non précaires, générant des revenus locatifs suffisants pour rembourser les charges du portage, en particulier les intérêts des emprunts nécessaires pour financer ces acquisitions. La rentabilité interne de ces opérations n’étant pas très élevée, aucune foncière privée n’a souhaité, à ce jour, participer au projet. Le portage long permet aussi de céder, le moment venu, le foncier aux aménageurs à des prix compatibles avec des bilans d’aménagement comprenant une programmation diversifiée : logements de différentes catégories et équipements publics nécessaires aux nouveaux quartiers. Cette combinaison d’outils, diagnostic foncier et création d’une société foncière ad hoc, est particulièrement appropriée aux anciens territoires industriels de la métropole comme Plaine Commune (16). C’est pourquoi l’Épfif étudie la possibilité de créer des foncières sur le même modèle dans le périmètre de l’Epaorsa et dans le CDT du Bourget. En revanche, dans les territoires plus résidentiels d’autres outils d’action foncière doivent être mis en place pour articuler l’action foncière avec les projets de territoire. Le plafonnement des prix de cession des charges foncières : les chartes de prix maîtrisés Ce dispositif a été mis en place depuis quelques années par plusieurs communes de Seine-SaintDenis dont Saint-Ouen et Romainville, par la ville de Bagneux et par la communauté d’aggloméra- 15 -La Foncière commune fait l’objet d’une fiche en annexe. 16 -« Plaine Commune représente 5 000 hectares dont près d’un quart mutable ce qui en fait la plus grande réserve foncière de la petite couronne » a déclaré récemment Stéphane Peu vice-président de Plaine Commune et président du conseil de surveillance de Plaine Commune. • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • • 21 • tion de Plaine Commune. Il semble particulièrement approprié à une échelle d’intervention intercommunale comme celle d’un territoire de CDT. L’objectif poursuivi est de plafonner les prix de vente des logements neufs dans les opérations d’aménagement en retenant les promoteurs qui offrent la meilleure réponse architecturale et environnementale pour une charge foncière fixée par la commune ou l’aménageur. Ce dispositif présenté conjointement au groupe de travail sous l’appellation de « chartes-promoteurs » par la maire de Romainville et par le directeur général d’Altaréa-Cogedim Résidences évite la surenchère de charges foncières sur les secteurs les plus convoités de la métropole. Sa généralisation à l’ensemble de la métropole pourrait peut-être permettre de contrôler davantage les prix de vente de logements neufs réalisés sur des fonciers publics et de fixer des valeurs de référence plus modérées. Ce dispositif de prix plafonnés est particulièrement apprécié par la plupart des participants au groupe de travail. Il pourrait utilement être appliqué aux cessions de charges foncières ou à la conclusion de baux avec les bailleurs sociaux. Cependant ce dispositif ne s’applique qu’aux logements neufs produits dans les opérations d’aménagement public. D’autres pistes doivent être explorées pour essayer d’encadrer l’évolution des prix du foncier en l’attente de la définition des stratégies urbaines sur les territoires. Une utilisation paradoxale des PLU Les interventions des élues locales et tout particulièrement de Mme Monique Bouteille, maire-adjointe de Rueil-Malmaison, ont montré comment un PLU peut être un outil d’action foncière particulièrement efficace : par l’instauration de réserves pour équipement public précises, par la mise en place de zones de projet comportant des orientations d’aménagement et surtout par la mise en place de « périmètres de gel » permettant de bloquer pendant cinq ans les projets sur des sites importants (17). Les zonages eux-mêmes peuvent aussi constituer des réserves foncières de fait, par exemple en limitant fortement les constructibilités supplémentaires dans les zones pavillonnaires : c’est un moyen de « ménager l’avenir » selon Mme Tordjman, maire de Gentilly. Ainsi, le malthusianisme souvent reproché aux PLU peut aussi être un outil de programmation foncière permettant à la collectivité locale de limiter les mutations prématurées qui risqueraient de mettre en péril ses projets urbains. Cette utilisation paradoxale des PLU est particulièrement né- • 22 • • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • cessaire tant qu’une stratégie foncière et les outils de sa mise en œuvre n’ont pas été mis en place à l’échelle du territoire concerné. Une ingénierie foncière et urbaine experte Toutes ces innovations et cette créativité en matière de politiques foncières locales s’appuient sur un arsenal juridique considéré par la plupart des interlocuteurs comme satisfaisant. Toutefois, ils déplorent la longueur des procédures d’aménagement et la multiplication des enquêtes publiques et des études d’impact pour des motifs environnementaux, les coûts et l’allongement des délais qu’elles induisent, mais aussi les risques de contentieux pour vice de forme qu’elles multiplient. C’est pourquoi la mise en œuvre de ces outils puissants, mais complexes, nécessite une mobilisation d’élus locaux motivés et de collaborateurs suffisamment nombreux et experts dans le maniement du code de l’urbanisme. La taille très variée des communes explique qu’elles soient inégalement équipées en maîtrise d’ouvrage urbaine. Une mutualisation des moyens d’expertise et d’observation à l’échelle des agglomérations serait probablement utile à l’observation, aux diagnostics, au pilotage des études urbaines et à la mise en place des outils fonciers appropriés. Ainsi, la création d’un service dédié aux questions foncières à Plaine Commune a été le préalable nécessaire à la conception des outils innovants présentés ci-dessus. Des services fonciers mutualisés à l’échelle des agglomérations permettraient aussi de développer les politiques foncières à une échelle territoriale plus adaptée, en cohérence avec les potentiels de l’ensemble du territoire et dans le cadre stratégique qui sera progressivement mis en place à l’échelle de la métropole. 17 -En application de l’article L123-2 du code de l’urbanisme : « Dans les zones urbaines ou à urbaniser, le plan local d’urbanisme peut instituer des servitudes consistant : a) À interdire, sous réserve d’une justification particulière, dans un périmètre qu’il délimite et pour une durée au plus de cinq ans dans l’attente de l’approbation par la commune d’un projet d’aménagement global, les constructions ou installations d’une superficie supérieure à un seuil défini par le règlement » Les recommandations du groupe de travail pour mobiliser le foncier à l’échelle des CDT Le groupe de travail formule trois recommandations : Tous les CDT devraient comporter un volet foncier, afin d’appuyer les projets urbains sur des diagnostics fonciers documentés et économiquement argumentés et conduire à la réalisation d’un plan stratégique foncier. Des structures de portage foncier, inspirées de l’exemple de Foncière Commune, devraient être mises en place dans les territoires offrant des terrains mutables importants, en explorant avec les foncières privées les conditions de leur participation à de telles structures. Une démultiplication des financements, aujourd’hui trop exclusivement publics, est indispensable pour pouvoir mobiliser efficacement à long terme le foncier mutable à l’échelle de ces grands territoires. La pratique des chartes de prix maîtrisés devrait être étendue à l’ensemble du territoire de la métropole et s’appliquer également aux cessions aux bailleurs sociaux. • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • • 23 • 3 Le foncier du Grand Paris à l’échelle de la métropole Les dispositions relatives à la métropole du Grand Paris dans la loi du 27 janvier 2014 englobent un champ de compétences beaucoup plus large que le projet dont les grandes lignes avaient été annoncées par le Premier ministre en mars 2013 et sur la base desquelles avait été bâtie la feuille de route du groupe de travail de l’ORF. Compte tenu de l’évolution permanente du dispositif projeté au fur et à mesure du travail parlementaire, il n’a pas été possible au groupe de travail d’auditionner une personne sur le projet. C’est pourquoi les analyses et les conclusions du groupe de travail à cette échelle territoriale stratégique reposent sur un dispositif différent. Une analyse écrite des dispositions votées a été rédigée et soumise à l’avis des membres du groupe de travail. De la discussion prospective qui s’en est suivie sont issus les développements ci-dessous. • 24 • • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • Que peut ou doit faire la métropole du Grand Paris en matière foncière ? La métropole du Grand Paris va s’étendre à partir du premier janvier 2016 sur un territoire d’au moins 760 km2, la superficie de la petite couronne, voire davantage si d’autres communes périphériques demandent leur intégration à la métropole comme la loi les y autorise. Ce territoire correspond à une superficie équivalente à près de 8 fois Paris, un peu moins que Berlin et la moitié de Londres (18). Les objectifs assignés à la métropole dans l’article 12 de la loi sont les suivants : La métropole est constituée en vue de la définition et de la mise en œuvre d’actions métropolitaines afin d’améliorer le cadre de vie de ses habitants, de réduire les inégalités entre les territoires qui la composent, de développer un modèle urbain, social et économique durable, moyens d’une meilleure attractivité et compétitivité au bénéfice de l’ensemble du territoire national. Les compétences de la métropole du Grand Paris ayant une incidence sur la mobilisation du foncier Pour atteindre ces objectifs, la métropole exerce des compétences obligatoirement transférées par les communes : l’approbation du PLU métropolitain, la constitution de réserves foncières d’intérêt métropolitain, la définition, création et réalisation des opérations d’aménagement d’intérêt métropolitain, le PLH de la métropole, la politique du logement, la politique de la ville… En outre, la métropole du Grand Paris élabore un projet métropolitain (…) qui définit les orientations générales de la politique conduite par la métropole du Grand Paris. Il participe à la mise en œuvre du schéma directeur de la région d’Île-deFrance. Il comporte un diagnostic général, social, économique et environnemental du territoire métropolitain, des orientations stratégiques pour le développement de la métropole ainsi que des domaines d’intervention prioritaire. L’établissement de ce diagnostic général devrait permettre de localiser à l’échelle métropolitaine les potentiels fonciers les plus importants. La définition des orientations stratégiques devrait permettre à la métropole de préciser la vocation des territoires et la définition des domaines d’intervention prioritaire donnera un ordre de priorité à l’engagement de leur aménagement. L’intégration de ces éléments dans les documents d’urbanisme établis et approuvés par la métropole confèrera à cet exercice de clarification une valeur réglementaire. Ces dispositions répondent bien à la demande des milieux des professionnels de l’immobilier et particulièrement de l’immobilier d’entreprise. Ainsi l’Orie (19), dont le groupe a auditionné la présidente, a publié en février 2014 une analyse des perspectives des pôles tertiaires en Île-de-France qui conclut à une sur-offre de programmations au regard du rythme actuel de croissance de l’emploi. La Driea a procédé à une analyse de la programmation en immobilier tertiaire prévue dans les seuls CDT qui aboutit aux mêmes conclusions : 18 -Paris : 105 km2, Berlin (Land Berlin) : 890 km2, Londres (Greater London Authority) : 1 580 km2 19 -Observatoire régional de l’immobilier d’entreprise il y a trop de projets urbains qui prévoient de développer l’immobilier d’entreprise et des choix doivent être faits. Ces exemples illustrent le besoin de définition de priorités par l’autorité métropolitaine qui aura cette compétence à l’échelle de la métropole. Le représentant de la Foncière des Régions, également auditionné par le groupe de travail, a formulé lui aussi un besoin très clair d’orientations stratégiques : devant tant de projets urbains portés par des interlocuteurs aussi nombreux, communes, intercommunalités, établissements publics d’aménagement, son entreprise ne sait pas quels aménagements se réaliseront en premier et sur quels territoires nouveaux il serait le plus judicieux d’investir à long terme. Par prudence, la foncière investit dans les territoires de l’ouest parisien dont elle connaît la valeur ou dans les métropoles de province où elle dispose, à la différence de la métropole de Paris, d’un « guichet unique ». Plus généralement, c’est l’abondance de projets urbains qui fait douter les professionnels de leur réalisation effective à une échéance raisonnable, craignant qu’ils ne se concurrencent les uns les autres : la définition de priorités est donc particulièrement nécessaire et seule une autorité métropolitaine peut les décider dès lors que les compétences lui en ont été données. Comment ces compétences doivent-elles être exercées ? Les élus et autres acteurs locaux auditionnés ont témoigné leur attachement très vif à l’exercice des compétences d’urbanisme et des outils fonciers à l’échelle communale, mettant en avant leur connaissance des habitants et du contexte économique et social de leur ville. L’articulation entre l’intérêt métropolitain et la compétence locale est la question principale : à quel niveau mettre en place les outils de l’action foncière ? À quel moment les mettre en place par rapport au calendrier d’élaboration du PLU du Grand Paris ? Le rôle de la métropole devrait être basé sur le principe de subsidiarité, afin de laisser les communes ou les territoires continuer à conduire les actions urbaines de proximité dans le domaine de l’action foncière et de l’aménagement sur le plus grand nombre de projets possibles : l’acquisition des fonciers pour les services aux habitants relevant toujours de leur compétence, mais aussi l’acquisition des terrains nécessaires à la construction de logements, ainsi que la conduite de la majorité des opérations d’aménagement. • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • • 25 • Encore faudra-t-il que les communes conservent les moyens financiers de cette action foncière de proximité. Dès lors que les orientations sont clairement précisées dans le PLU et le PLH métropolitains, le nombre d’opérations d’intérêt métropolitain devrait être limité à quelques dizaines, à comparer aux plus de 700 projets recensés par l’IAU îdF sur l’agglomération centrale (20). Ce seront, le plus souvent, les opérations aujourd’hui qualifiées d’intérêt communautaire et pilotées par les intercommunalités existantes. Aussi, il est important que la métropole ne cherche pas à monopoliser l’action foncière mais se limite à mettre en cohérence et définir des priorités pour l’action foncière sur le territoire de la métropole au service des compétences stratégiques qui lui sont dévolues. Ainsi, elle pourra exercer ce rôle stratégique sans être inutilement alourdie par les contraintes de gestion technique mais aussi politiques (concertation, gestion des contentieux…) des procédures locales. Les acteurs de la métropole et leurs compétences pour identifier et mobiliser du foncier sur ces territoires Un certain nombre d’acteurs existants sont en train de devenir, de par la loi ou spontanément, des acteurs de la métropole : les services de l’État dans la région, les agences d’urbanisme, Apur et IAU îdF, les structures de réflexion partenariale : l’Orie et l’ORF. L’ancienneté de ces acteurs et donc l’historique de leurs données et de leurs travaux rend leur participation à l’élaboration du diagnostic foncier métropolitain indispensable. L’établissement public foncier régional, qui regroupera les EPF existants pour créer un EPF unique, mutualisant les moyens et démultipliant sa capacité d’intervention, va aussi devenir un acteur important de la politique foncière de la métropole (21). Toutefois son champ d’action porte sur l’ensemble de la région. Sa gouvernance aura donc à équilibrer ses interventions entre le territoire de la métropole et le reste de la région. Plus généralement, les acteurs de l’aménagement, entreprises publiques locales (EPL), EPA et offices publics d’habitation (OPH), ont-ils un rôle à jouer dans la mobilisation du foncier métropolitain ? • 26 • • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • La multiplicité des acteurs ne garantit pas la mutualisation des recettes permettant de financer l’action foncière. Les acteurs de l’aménagement seront d’autant plus performants que la lisibilité et le financement de l’action foncière de la métropole seront assurés en amont de leur intervention par la métropole elle-même. D’autres opérateurs fonciers peuvent-ils agir en complément, même s’ils ne disposent pas de recettes fiscales dédiées à l’action foncière comme les EPF ? C’est en tous cas dans ce but que l’AFTRP, autre opérateur historique de l’action foncière et de l’aménagement en Île-de-France, envisage de devenir Grand Paris Aménagement et souhaite pouvoir « initier de grandes opérations d’aménagement si les collectivités n’agissent pas » (22). Enfin, certains acteurs incontournables de l’action foncière peuvent jouer un rôle de facilitateur de l’action foncière de la métropole si leurs missions sont adaptées à cet objectif : ainsi en est-il de France Domaine. L’audition de représentants de la direction nationale des interventions domaniales de France Domaine, la DNID, conduit le groupe de travail à proposer étendre le champ de compétence de la DNID à toutes les opérations d’aménagement métropolitain. L’expertise reconnue de la DNID serait ainsi mise au service des priorités foncières de la métropole et non plus seulement des opérations conduites par les établissements publics de l’État. Les outils fonciers à la disposition de la métropole : lesquels et à quelles conditions ? Y a-t-il explicitement des outils à la disposition de la métropole ayant un effet direct sur les politiques foncières ? Il semble indispensable que le diagnostic général du territoire métropolitain comprenne un volet foncier. Ce diagnostic, élaboré avec l’aide des agences d’urbanisme, gagnerait à être partagé avec les collectivités. C’est la condition de son appropriation par toutes les composantes territoriales de la métropole. La mission de préfiguration de la métropole est chargée de la préparation de ce diagnostic (23). C’est donc très rapidement que ce travail de diagnostic va être entrepris. L’ORF souhaiterait être associé à la définition de ses caractéristiques : • sur quelles données doit-il porter ? • à quel degré de précision doit-il descendre ? La constitution de réserves foncières d’intérêt métropolitain est l’outil le plus explicitement dédié à la politique foncière de la métropole. La notion d’intérêt métropolitain doit préalablement être définie (24). Il serait souhaitable que le rapport de la mission de préfiguration limite l’intérêt métropolitain aux opérations les plus déterminantes pour l’avenir de la métropole, particulièrement en termes d’attractivité économique et de réalisation de nouveaux quartiers. Le rôle de ces réserves foncières doit être précisé : sont-elles seulement la phase préalable aux opérations d’intérêt métropolitain (OIM) ou la constitution au niveau métropolitain de réserves de très long terme dont seule la métropole pourra financer le portage long ? En outre, la métropole peut demander à l’État de la faire bénéficier, par décret en Conseil d’État, de compétences dérogatoires pour la création et la réalisation des zones d’aménagement concerté et la délivrance d’autorisations d’urbanisme. Ce dispositif, les « OIM », qui relèvera du décret ne semble réservé qu’à des cas exceptionnels d’autant plus que la métropole dispose de la possibilité de créer des ZAC d’intérêt métropolitain. De même, l’utilisation de la procédure de programme d’intérêt général (PIG) que l’État peut mettre en œuvre à la demande de la métropole, ne sera probablement pas souvent nécessaire, puisque la métropole dispose de la compétence d’approbation des documents d’urbanisme. 20 -Article de Cadre de Ville 10 mars 2014 : Île-de-France, 1 487 secteurs de projets d’aménagement. 21 -Aujourd’hui, 60 % des interventions des EPF concernent le territoire de la future métropole. 22 -Déclaration de Thierry Lajoie, PDG de l’AFTRP au Moniteur le 14 février 2014. 23 -Une mission de préfiguration de la métropole du Grand Paris est créée. (…) Elle est chargée de la préparation du diagnostic général, social, économique et environnemental du territoire métropolitain, faisant partie du futur projet métropolitain élaboré par la métropole du Grand Paris et mentionné à l’article L. 5219-1 du même code. Elle peut s’appuyer à cette fin sur l’Agence foncière et technique de la région parisienne, l’Atelier international du Grand Paris, les agences d’urbanisme et toute autre structure utile. Elle élabore un pré-diagnostic sous la forme d’un rapport qu’elle remet au président de la métropole du Grand Paris, un mois au plus tard après l’élection de celui-ci. 24 -Elle (la mission de préfiguration) est chargée d’organiser les travaux préparatoires à la définition de l’intérêt métropolitain (…). Elle élabore un pré-diagnostic sous la forme d’un rapport qu’elle présente au président de la métropole du Grand Paris, au plus tard un mois après son élection. 25 -Voir l’étude de la Driea sur la programmation économique dans les CDT, novembre 2013. Enfin, l’État peut mettre à la disposition de la métropole du Grand Paris les établissements publics d’aménagement de l’État. Quelle portée donner à ce dispositif ? La métropole doit-elle conduire des politiques foncières directement ou les confier par subsidiarité aux territoires ou aux communes ? Beaucoup d’autres questions se posent quant au partage des outils classiques de l’action foncière entre la métropole et les communes. • Peut-il y avoir un DPUR métropolitain dans les périmètres des opérations d’aménagement d’intérêt métropolitain ou les communes doivent-elles déléguer le DPUR à la métropole ? • Peut-on envisager des conventions EPF régional/métropole comme il y a aujourd’hui des conventions EPF/communes ou au moins des conventions-cadre EPF régional/métropole ? • La métropole doit-elle avoir un service foncier ? Et si la réponse est oui, comment l’articuler avec les services fonciers des communes et des territoires ? • La métropole aura-t-elle un domaine public ? • La métropole ne doit-elle pas disposer des outils de l’État en matière d’équilibre habitat/emploi à l’échelle de la métropole (25) alors qu’elle a pour missions de réduire les inégalités entre les territoires qui la composent, de développer un modèle urbain, social et économique durable, moyens d’une meilleure attractivité et compétitivité au bénéfice de l’ensemble du territoire national. Si les conventions d’équilibre habitat/ emploi par territoire ont encore un sens avec un PLU métropolitain, ne serait-ce pas à la métropole de les conclure avec les territoires ? Les deux contraintes de la métropole La mise en place de la métropole va toutefois rencontrer deux contraintes. La première est celle du temps. Elle est inhérente à ce bouleversement sans précédent de l’organisation des compétences dans la région capitale. L’installation de ces nouvelles institutions puis l’élaboration et l’approbation des documents d’urbanisme réglementaires vont prendre de nombreuses années. Combien d’années vont être nécessaires pour élaborer le PLU de la métropole, même si le travail d’élaboration est démultiplié au niveau des territoires ? • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • • 27 • Pendant ce temps d’élaboration des documents stratégiques métropolitains, quelle sera l’évolution des CDT ? Ils ont constitué une étape très utile dans la structuration des priorités des territoires de la métropole. Il serait souhaitable qu’ils continuent à jouer ce rôle structurant et préparatoire au PLU, à l’échelle où il doit être élaboré c’est-à-dire justement à l’échelle des territoires. Le financement des réserves foncières est le deuxième sujet important auquel sera confrontée la métropole. La priorisation des projets d’aménagement d’intérêt métropolitain et la visibilité de la gouvernance métropolitaine pour les investisseurs nationaux et internationaux va certes aider à mobiliser plus efficacement les ressources privées. Mais elles se mobilisent difficilement à très long terme. Quant aux ressources publiques, elles vont devenir plus rares. L’action foncière de la métropole va être confrontée à un redoutable défi d’efficacité. • 28 • • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • La proposition de l’ORF Les effets de la métropole ne sont pas immédiats. Sa compétence va se mettre en place progressivement. Mais les changements introduits produiront dans une dizaine d’années plus d’effets que tous les autres dispositifs décrits précédemment. Aussi, vu l’importance des enjeux et l’urgence à agir, le groupe de travail recommande que la question de la mobilisation du potentiel foncier de la métropole soit traitée dès l’engagement du diagnostic métropolitain par la mission de préfiguration. Il considère indispensable que l’ORF soit associé aux travaux de la mission de préfiguration et il propose de livrer dans les six prochains mois une contribution approfondissant les questions soulevées dans ce chapitre du rapport. Le foncier du Grand Paris à l’échelle de la région La mise en place de la métropole du Grand Paris va-t-elle rendre l’échelle régionale inutile pour la mobilisation du foncier du Grand Paris ? Ce serait oublier que c’est à l’échelle de la région Île-de-France que sont fixés les objectifs de logement de la loi du Grand Paris, 70 000 logements par an. C’est aussi à cette échelle que se mesure l’effort de construction : en effet, depuis de nombreuses années l’essentiel de l’effort de construction neuve est localisé dans la grande couronne. C’est à cette échelle du territoire régional que s’élabore et s’applique le document de planification stratégique régional : le schéma directeur de la région Île-de-France (Sdrif), et que devra s’élaborer le schéma régional de l’habitat et de l’hébergement (SRHH). C’est aussi à cette échelle que s’appliquent les outils de l’aménagement du territoire à la disposition de l’État : la fiscalité sur l’immobilier d’entreprise et l’agrément. Enfin, c’est à cette échelle que devra s’harmoniser la politique de la métropole avec les territoires en dehors de la métropole, et particulièrement avec les autres communes de l’unité urbaine regroupées en intercommunalités de plus de 200 000 habitants, en application de la loi de modernisation de l’action publique territoriale et de l’affirmation des métropoles. Les enjeux restent donc importants. Ils sortent même probablement renforcés de la création de la métropole. Le cadre stratégique de l’aménagement du territoire régional est désormais fixé par le nouveau Sdrif Après dix ans d’études, de concertation et de procédures, le Sdrif a été approuvé par décret le 27 décembre 2013. Le territoire régional dispose désormais d’un cadre réglementaire stable et destiné à s’appliquer jusqu’en 2030. Par ses objectifs, par les outils qu’il met en œuvre et par les effets que lui confère désormais le code de l’urbanisme sur les Scot et les PLU, le Sdrif peut fortement contribuer à créer les conditions réglementaires nécessaires à la mobilisation du foncier du Grand Paris. 4 Le Sdrif porte sur l’ensemble du territoire régional, c’est-à-dire sur 12 000 km2 comprenant près de 75 % d’espaces naturels non urbanisés. Cette caractéristique qui en fait un document nécessairement stratégique lui permet d’encadrer l’urbanisation future de deux manières : en indiquant les territoires où l’urbanisation doit prioritairement se localiser et en limitant les possibilités d’urbanisation nouvelle des territoires non urbanisés. C’est la combinaison de ces deux dispositifs qui en fait un outil puissant d’orientation de l’urbanisation future. Or, le Sdrif 2013 prévoit à la fois des zones de densification dans la zone dense de la métropole, en particulier aux abords des gares, et des objectifs ambitieux de limitation de la consommation d’espaces naturels. Les dispositions du Sdrif pour favoriser la densification autour des gares reposent sur l’idée que les gares sont des leviers importants de développement urbain. Aussi les PLU devront permettre une augmentation de la densité humaine et de la densité bâtie de 15 % dans les communes où sont implantées des gares. De plus, la carte de destination générale des sols identifie des « secteurs à fort potentiel de densification » qui comprennent des emprises mutables importantes dans la zone dense de la métropole. Pour limiter l’urbanisation nouvelle, le Sdrif s’appuie à la fois sur des objectifs quantitatifs généraux : seulement un quart des constructions nouvelles pourront se localiser dans des extensions urbaines, et sur des dispositions réglementaires nouvelles. Ainsi, les « fronts urbains » permettent de fixer une frontière précise à l’urbanisation dans les secteurs les plus fragiles. Les PLU approuvés avant l’approbation du Sdrif devront être rendus compatibles dans un délai de trois ans à compter de cette approbation (26). Ce délai de trois ans, introduit en 2010 dans le code de l’urbanisme, donne aux objectifs du Sdrif une puissance renforcée. 26 -Article L111-1-1 du code de l’urbanisme Les plans locaux d’urbanisme doivent être compatibles avec les schémas de cohérence territoriale et les schémas de secteur. En l’absence de schéma de cohérence territoriale, ils doivent être compatibles, s’il y a lieu, (…) avec le schéma directeur de la région d’Île-de-France, (…). Lorsqu’un de ces documents est approuvé après l’approbation d’un plan local d’urbanisme, ce dernier doit, si nécessaire, être rendu compatible dans un délai de trois ans. • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • • 29 • Le Schéma directeur de la région Île-de-France, approuvé par l’État par décret le 27 décembre 2013, reprend l’objectif de construction de 70 000 logements par an. Crédit : IAU îdF • 30 • • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • Pour en contrôler l’application, la région met en place avec les services de l’État, qui exercent le contrôle de légalité, un dispositif de suivi et d’évaluation. Il est nécessaire que ce dispositif soit lisible, clairement documenté et surtout public et partagé. Les effets du Sdrif sur l’évolution des PLU pourront ainsi être mesurés et le cas échéant renforcés par d’autres actions régionales. En effet, pour atteindre plus efficacement les objectifs du Sdrif, la région peut aussi s’appuyer sur les politiques contractuelles qu’elle a développées. La région Île-de-France a mis en place d’autres outils d’intervention pour orienter l’aménagement du territoire La contractualisation sous toutes ses formes La région a développé à l’appui du contrat de plan État-région 2007/2014 et des contrats régionterritoires, une palette d’outils contractuels pour inciter les communes et les intercommunalités à conduire des politiques d’aménagement dynamiques et conformes aux objectifs régionaux : « Nouveaux Quartiers Urbains » (NQU) pour récompenser 24 projets urbains qui respectaient les cahiers des charges du Sdrif, subventions aux « maires bâtisseurs » à travers une dotation financière proportionnelle à l’offre nouvelle de logements (GP3), chartes aménagement-transport déjà présentées, subventions aux EPA et aux EPF. Ces outils apportent un complément de financement non négligeable aux projets urbains locaux. La viabilité de certains projets en dépend. Ils ne suffisent probablement pas à en déclencher de nouveaux, ni à préparer une politique de réserves foncières de long terme. Les Parc naturels régionaux (PNR) : des outils de mobilisation foncière raisonnée au cœur des espaces naturels à préserver La région finance les études urbaines qui permettent aux PNR de développer une stratégie foncière de densification modérée des bourgs anciens et de préparer la modification des PLU permettant la réalisation de ces potentiels. Le PNR du Gâtinais a ainsi mis en place une stratégie foncière avec l’Épfif en s’appuyant sur les études réalisées par l’IAU îdF. Le potentiel de logements réalisables est faible, 250 logements sur six ans, mais il permet de répondre en partie aux besoins identifiés tout en préservant les espaces naturels. La région incite les autres PNR à suivre cette démarche en mettant en place des échanges d’informations inter-parcs. À travers ces interventions, la région cherche à limiter l’artificialisation des sols sans bloquer totalement le développement de ces territoires ruraux. Une observation à l’échelle régionale revitalisée La région a fondé avec l’État il y a plus de vingt ans deux observatoires institutionnels à l’échelle du territoire régional : l’observatoire régional du foncier (ORF) et l’observatoire régional de l’immobilier d’entreprise (Orie). Ces deux structures qui associent largement à leur gouvernance les professionnels publics et privés du secteur constituent des lieux de débat et de proposition précieux pour guider les décisions des pouvoirs publics et des professionnels dans ces domaines. Le nécessaire renforcement des dispositifs d’observation foncière va accroître l’utilité de ces observatoires. En outre, la région pilote avec l’État un outil d’observation fine de la consommation des terrains non bâtis, l’Observatoire de la consommation des espaces agricoles et naturels (Ocean). La relance de cet outil à l’occasion de la mise en œuvre du nouveau Sdrif permettra de documenter finement les conséquences du nouveau document de planification régionale sur l’évolution foncière à l’échelle de l’ensemble du territoire régional. Vers un co-pilotage État-région des outils d’équilibre région-métropole ? Cette collaboration ancienne État-région pour observer et contrôler l’évolution de l’aménagement du territoire régional va s’étendre au champ du logement à travers la mise en place d’un nouveau dispositif instauré par la loi de modernisation de l’action publique territoriale et de l’affirmation des métropoles : le schéma régional de l’habitat et de l’hébergement (SRHH). La stratégie logement et hébergement à l’échelle du territoire de la région : CRHH et SRHH Le comité régional de l’habitat et de l’hébergement (CRHH) sera désormais co-présidé par l’État et la région. Il aura la mission d’élaborer le • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • • 31 • schéma régional de l’habitat et de l’hébergement (SRHH). Ce schéma fixera les objectifs globaux et leur déclinaison territoriale en matière de construction et de rénovation de logements et de structures d’hébergement, de rénovation urbaine et de lutte contre l’habitat indigne. Il s’imposera aux PLH, aux CDT et aux PLU, y compris au PLU métropolitain. À travers ce dispositif, l’État et la Région deviennent co-responsables de la définition des objectifs de logement et d’hébergement à l’échelle du territoire régional et de la coordination des moyens de leur mise en œuvre. Ils pourront ainsi équilibrer les objectifs et harmoniser les actions entre le territoire de la métropole et le reste du territoire régional. Pourquoi ne pas envisager que le co-pilotage des politiques du logement et des outils d’aménagement du territoire régional soit étendu aux outils de régulation de l’immobilier d’entreprise dont l’État a jusqu’ici gardé la compétence exclusive ? Le contrôle de l’immobilier d’entreprise : des outils à partager ? Les outils de l’aménagement du territoire de l’Îlede-France conditionnent largement les coûts fonciers de l’immobilier d’entreprise et donc l’implantation des emplois nouveaux. L’État dispose depuis plusieurs décennies de trois outils puissants pour déterminer l’implantation des bureaux et des bâtiments logistiques sur le territoire de la région capitale : la redevance bureaux, la taxe sur les bureaux et l’agrément bureaux. La modification récente, à l’occasion de la loi sur le Grand Paris en 2010, des zonages et des taux de la redevance bureaux et de la taxe sur les bureaux a montré à quel point ces deux dispositifs fiscaux propres à l’Île-de-France avaient un effet important sur le coût du foncier et par conséquent conditionnaient la localisation de l’immobilier d’entreprise. Ce phénomène a été analysé par l’Orie et présenté par sa présidente au groupe de travail. Les montants en vigueur de la redevance bureaux auraient, d’après l’Orie, un effet dissuasif sur les projets d’immobilier d’entreprise en deuxième couronne. Ce constat doit toutefois être placé dans le contexte d’un déséquilibre spatial entre habitat et activités d’une part, et dans le cadre d’une obsolescence du parc immobilier tertiaire et d’une offre surabondante d’autre part. L’agrément délivré par l’État à la plupart des constructions, reconstructions, réhabilitations ou extensions de locaux à usage industriel, professionnel, administratif, technique, scientifique ou • 32 • • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • d’enseignement reste aussi un outil important de l’aménagement du territoire régional. La vision du Sdrif est bien de rééquilibrer la localisation des activités en Île-de-France, et les procédures d’agrément peuvent puissamment participer à la mise en œuvre de cette volonté de rééquilibrage territorial. Comment l’État va-t-il mettre en œuvre ces outils en articulation avec le Sdrif et avec le PLU de la métropole pour contribuer à l’équilibre de l’aménagement du territoire régional ? Leur utilisation ne devrait-elle pas être co-pilotée avec la région ou du moins faire l’objet d’une plus grande transparence dans sa mise en œuvre ? L’État et la Région sont des acteurs essentiels à cette échelle territoriale régionale de la mobilisation du foncier. Ils interviennent à ce niveau stratégique par l’élaboration du Sdrif ou la modification de la fiscalité sur l’immobilier d’entreprise, bientôt par la définition du schéma directeur de l’habitat et de l’hébergement. Certes, cette intervention est indirecte. Elle s’appuie sur des outils réglementaires et sur la fiscalité. Elle n’en est pas moins puissante et structurante : ces outils permettent de rendre les fonciers plus ou moins utilisables, coûteux, attractifs. Ces compétences stratégiques renforcées rendent l’État et la région garants de la solidarité des territoires à l’échelle régionale. Ils auront ainsi les moyens de veiller au maintien de l’équilibre entre la métropole et les territoires urbains et périurbains situés à l’extérieur de son périmètre. Conclusion La région Île-de-France a connu ces quatre dernières années quatre bouleversements considérables de son cadre institutionnel : • la décision de construire un nouveau réseau de transports en commun, le nouveau Grand Paris, • la mise en place d’une programmation urbaine à l’échelle intercommunale, les CDT, • l’approbation d’un nouveau document de planification stratégique, le Sdrif, • la création d’une gouvernance nouvelle à l’échelle de la métropole. Ces décisions prises à l’initiative de l’État et de la région Île-de-France ont un objectif constamment affirmé : construire davantage de logements au cœur de la métropole. La question de la mobilisation foncière est le préalable indispensable pour atteindre cet objectif. Tous les acteurs publics et privés l’ont désormais compris. Encore faut-il que les conditions nécessaires à une augmentation de l’offre foncière soient réunies. Au cours de cette année d’auditions et de réflexions, le groupe de travail de l’ORF a identifié plusieurs conditions structurelles préalables à la mobilisation du foncier du Grand Paris. • La question de la connaissance : il est urgent de répondre à la question : où y a-t-il du foncier mutable et à quelles conditions économiques ? Car le manque de documentation et d’observations rétrospectives laisse place à la confusion. • Le rôle des opérateurs de transport restera nécessairement limité car leurs objectifs ne sont pas des objectifs d’aménagement mais des objectifs de valorisation patrimoniale. • La mobilisation foncière est d’abord un sujet qui relève de la compétence des collectivités territoriales : des communes aujourd’hui et demain aussi de la métropole et de ses territoires. Comme il s’agit de densifier et de modifier l’aménagement de quartiers existants, l’avis des habitants doit être entendu et le rôle des élus communaux est indispensable. 27 -Ces conclusions recoupent très largement celles développées dans le rapport du CGEDD sur les actions foncières à moyen et long terme publié en novembre 2013. • Les élus sont préoccupés par l’évolution des prix immobiliers et fonciers et souhaitent les contrôler : prix de vente des logements mais aussi prix d’achat par les villes pour les aménagements publics et les équipements. • Les outils de l’action foncière sont pour l’essentiel suffisants et bien appropriés, mais les compétences au sein des collectivités et les ressources d’ingénierie gagneraient à être renforcées et mutualisées à l’échelle des territoires. • Le temps est un facteur dont l’importance est mal prise en compte dans la mobilisation foncière : durée des études, des procédures, évolution des marchés, calendriers de réalisation des infrastructures de transport, des acquisitions foncières, des travaux d’aménagement et de construction, des mandats politiques. La question du financement et du portage à long terme est primordiale.(27) Elle est pourtant insuffisamment outillée et les investisseurs privés ne sont pas suffisamment incités à se mobiliser. Pour toutes ces raisons, le groupe de travail a formulé huit recommandations, délibérément très concrètes, afin d’optimiser la mobilisation du foncier du Grand Paris. Ces recommandations, développées en conclusion de chacun des quatre chapitres, sont récapitulées ci-dessous, dans l’ordre de leur introduction dans le rapport c’està-dire du local au régional. 1 •La mobilisation par l’État du foncier public aux abords des gares doit être poursuive et accélérée. Les cessions aux villes ou aux aménageurs devraient être fixées à une valeur compatible avec les coûts d’aménagement, dès lors que le programme de construction prévoit une majorité de logements. Dans ce but, la décote devrait pouvoir s’appliquer aux terrains publics d’assiette de l’ensemble de l’opération d’aménagement. Des clauses de retour à meilleure fortune pourraient, le cas échéant, être introduites dans les conditions de cession. 2 •La capacité financière de portage foncier et de conduite d’études d’aménagement des principaux aménageurs métropolitains devrait être renforcée par des prêts à très long • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • • 33 • terme de la Caisse des dépôts afin de pouvoir anticiper au mieux les aménagements pouvant être réalisés autour de certaines gares du Grand Paris où peuvent être mis en œuvre des projets urbains importants. 3 •La réalisation dans les délais impartis des nouveaux transports souterrains nécessite la mise en place d’un dispositif législatif permettant d’accélérer la prise de possession des tréfonds. La SGP devrait faire des propositions à l’État, conjointement avec RFF et la RATP, pour qu’un dispositif législatif puisse être adopté avant la fin de l’année 2014. 4 •Les collectivités locales devraient être systématiquement aidées par les EPF à coordonner et développer leurs actions foncières aux abords des gares, particulièrement pour les gares dont la zone d’influence intercepte le territoire de plusieurs communes, en s’appuyant sur le travail de diagnostic foncier préparé par les monographies de l’observatoire des quartiers de gare. 5 • Tous les CDT devraient comporter un volet foncier, afin d’appuyer les projets urbains sur des diagnostics fonciers documentés et économiquement argumentés et conduire à la réalisation d’un plan stratégique foncier. • 34 • • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • 6 •Des structures de portage foncier, inspirées de l’exemple de Foncière Commune, devraient être mises en place dans les territoires offrant des terrains mutables importants, en explorant avec les foncières privées les conditions de leur participation à de telles structures. Une démultiplication des financements, aujourd’hui trop exclusivement publics, est indispensable pour pouvoir mobiliser efficacement à long terme le foncier mutable à l’échelle de ces grands territoires. 7 •La pratique des chartes de prix maîtrisés devrait être étendue à l’ensemble du territoire de la métropole et s’appliquer également aux cessions aux bailleurs sociaux. 8 •La question de la mobilisation du potentiel foncier de la métropole doit être traitée dès l’engagement du diagnostic métropolitain par la mission de préfiguration. Le groupe de travail considère indispensable que l’ORF soit associé aux travaux de la mission de préfiguration. Il propose de livrer dans les six prochains mois une contribution approfondissant les questions soulevées dans ce chapitre du rapport. Fiches : cas outils • Fiche 1 • • outils •Observatoire des quartiers de gare du Grand Paris • Fiche 2 • • outils •Observatoire des prix fonciers et immobiliers • Fiche 3 • • Fiche 4 • • Fiche 5 • • Fiche 6 • aux abords des gares du Grand Paris • outils •Foncière Commune mise en place à Plaine Commune • outils •Charte aménagement-transport pour le prolongement de la ligne 11 • outils •Foncier potentiellement densifiable autour des gares du Grand Paris • outils •Les prêts sur fonds d’épargne pour le portage foncier dans le cadre des opérations d’aménagement de la Caisse des Dépôts • Fiche 7 • • cas • Gare de Bécon-les-Bruyères, Hauts-de-Seine • Fiche 8 • • cas • Gare de Rosa Parks, Paris • Fiche 9 • • cas • Site du fort d’Aubervilliers, Seine-Saint-Denis • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • • 35 • Observatoire des quartiers de gare du Grand Paris 1 Fiche Objectifs • Analyser l’impact du réseau sur l’environnement immédiat (800m) des gares du Grand Paris à travers une série de thématiques : densités, centralités, cadre urbain et paysager, démographie, mobilité et espaces publics, projets urbains Date de réalisation / état (en projet, en cours, réalisé) 2013 : préfiguration de la démarche sur 6 gares, approbation de la démarche par le comité stratégique et demande d’extension à toutes les gares d’ici fin 2015 2014 : Monographie des gares et des lignes 15 et 16. Missions • Éclairer les élus locaux sur les territoires desquels sont situées les gares pour identifier les atouts et les faiblesses de ces territoires. • Étude de l’adaptation des territoires aux nouvelles infrastructures • Incidence des contrats de développement territorial et des différents projets d’aménagement des collectivités • Articuler sur le long terme le projet de transport et le projet de territoire • Faire émerger une nouvelle gouvernance de projet en mettant tous les acteurs autour de la table • Inciter les territoires à s’engager (évolution des PLU, construction de logements, favoriser le développement des commerces, etc.) Acteurs / Partenaires • SGP / Driea / Apur Outil foncier spécifique • Monographies gare par gare pour comprendre l’évolution dans un rayon de 800 m autour des implantations, par comparaison au reste des territoires communaux, sur six thématiques • Analyse croisée des monographies afin de dégager des typologies de comportements et d’impacts des gares sur leurs quartiers par opposition au reste du territoire francilien • Permettre ensuite la mise en œuvre d’une stratégie foncière adaptée et cohérente autour de la station et à l’échelle de la ligne et articuler les interventions foncières Forces de l’observatoire • Demande des élus membres du comité stratégique de la SGP • A permis de nouer de nouveaux dialogues et des méthodes de travail entre les acteurs et les communes • Diagnostic partagé avec mise en perspective des territoires de gare par rapport à la métropole • Donne des arguments aux élus pour positionner leur territoire les uns par rapport aux autres : forces et faiblesses de chacun • Donne des arguments aux élus pour répondre aux questions de leurs habitants Faiblesses de l’outil • A voir à l’usage • Modalités de mise à jour • 36 • • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • Fiche 2 Observatoire des prix fonciers et immobiliers aux abords des gares du Grand Paris Objectifs • Suivre les évolutions de prix fonciers et immobiliers dans un rayon de 800 m autour des gares et vérifier si elles diffèrent de celles de la commune sur laquelle la gare est située • Diffuser ces informations auprès des élus, des professionnels et de la presse par une lettre périodique Date de réalisation / état (en projet, en cours, réalisé) • 2012 : lancement de la démarche partenariale SGP / Driea / Notaires • 2013 : élaboration et signature de la convention 9 avril 2013 • juillet 2013 : 1er comité de pilotage / 1ère lettre • décembre 2013 : 2nd comité de pilotage / 2e lettre Missions • Apporter des éléments de réponse correctement documentés sur les risques d’augmentation des prix du foncier et de l’immobilier aux abords des futures gares du Grand Paris • Aider les collectivités locales sur les outils à mettre en oeuvre dans le cadre de leur politique foncière et immobilière, pour leur permettre d’agir par anticipation sur les prix et faciliter in fine la réalisation d’opérations d’aménagement mixant populations, habitats et activités Acteurs / Partenaires • le Préfet de Région, représenté par la Driea, • la chambre des Notaires de Paris et Paris Notaires Service, • la SGP et trois représentants désignés par le comité stratégique de la SGP, • l’Établissement public foncier d’Ile de France, • la chambre régionale d’Ile de France de la Fédération des Promoteurs Immobiliers, • France Domaine, • l’Agence Foncière et Technique de la Région Parisienne (Aftrp), • l’Aorif - l’Union sociale pour l’habitat d’Ile-de-France, • la Fnaim, • l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme (IAU îdF), • le président de l’Observatoire régional du foncier, • le directeur scientifique de Dinamic, • l’Observatoire des Loyers de l’Agglomération Parisienne (Olap). Prix moyen au m2 des appartements en 2011 et 2012 Forces de l’outil • informer avec des critères simples • nouer le dialogue avec les représentants des collectivités, des professionnels et des experts • méthodes de travail à l’écoute des demandes des acteurs Faiblesses de l’outil • Structure relativement lourde à porter, demandant une forte mobilisation de l’ingénierie des partenaires • Suivi qui s’inscrit dans le temps long de la réalisation du réseau de transports (de l’ordre de 20 ans) • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • • 37 • Foncière Commune mise en place à Plaine Commune 3 Objectifs Forces de l’outil « Foncière Commune » • Concrétiser les ambitions de développement urbain du CDT en permettant l’anticipation foncière grâce à un portage de long terme (15-20 ans) • Maitriser le foncier stratégique en amont des opérations d’aménagement • Réduire les coûts de maîtrise des emprises d’activité économique, en s’appuyant sur les rendements locatifs • Le portage de long terme permet d’absorber en partie les indemnités d’éviction et de fournir aux opérations d’aménagement un foncier à bas coût • Le portage de long terme permet d’optimiser la gestion des baux (3-6-9 ans, convention d’occupation précaire), et d’agir comme un levier de la politique économique • L’intervention sur fonds propres permet de maintenir des locaux d’activités aux normes et de garantir une occupation correspondant au marché • La gouvernance à 2 têtes garantit de s’adapter aux orientations de projets sur le secteur • Possibilité d’intervention rapide • La réduction du poste des acquisitions foncières de l’intercommunalité permet la mise en œuvre des politiques communautaires. La réduction des participations de la collectivité qui peut en découler permet la compatibilité des ambitions d’aménagement avec le plan pluriannuel d’investissement. Les marges dégagées permettent de diversifier les programmations, avec des produits qui génèrent peu ou pas de charges foncières (locaux d’activités, équipements) • Le portage de long terme et l’apparition d’une rente foncière le cas échéant permettent de réduire le prix des charges foncières, et ainsi d’exiger des contreparties auprès des promoteurs : maintien de prix de sortie bas pour l’habitat, exigences de qualité au travers de la « convention qualité constructions neuves », etc. Date de réalisation / état (en projet, en cours, réalisé) • En cours : structure opérationnelle depuis juin 2013 (création de la société foncière par la délibération du 27/06/2013) • Courant 2013 : délibérations de l’EPFIF, de la communauté d’agglomération Plaine Commune et des communes actionnaires • 3 février 2014 : Assemblée générale constitutive de la Foncière commune Missions Maîtriser des emprises foncières stratégiques et les revendre à prix de revient au terme du portage, impliquant : • L’acquisition de parcelles, notamment identifiées par le Plan stratégique foncier (PSF) • La perception de loyers finançant les évictions • La gestion locative en lien avec la durée de portage Acteurs / Partenaires Épfif, agglomération Plaine Commune, SEM Plaine Commune Développement, communes concernées Présentation de l’outil • Filiale de l’Épfif et de la SEM Plaine Commune Développement, qui participent à son capital • Capital de départ : apport de 10 millions € (8.5 millions € de l’Épfif + 1.5 millions de la SEM) et emprunt de 40 millions € • Structure privée (qui vit avec des fonds majoritairement publics) • Organes de décision : un conseil de surveillance, un directoire composé d’élus, un comité d’engagement (pour le travail opérationnel), et une assemblée des actionnaires • Intervention sur fonds propres, avec rémunération du risque (plafonné à 2 % du capital par an et dans les limites de 10 % du capital sur la durée du portage) • 3 salariés de l’Épfif affectés à la Foncière commune • Périmètre d’intervention : Plaine Commune • 38 • Fiche Faiblesses de l’outil • Rentabilité interne faible, donc pour l’instant pas de partenaires privés intéressés • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • Fiche 4 Charte d’aménagement-transport pour le prolongement de la ligne 11 Objectifs Faiblesses de l’outil • articuler projets urbains et opération de transport • se situer à la croisée des politiques : ·· d’aménagement, ·· de logement ·· de transport, ·· du schéma directeur de la région Île-de-France (Sdrif) ·· du plan de déplacements urbains (PDUIF) • participer à la structuration territoriale de l’Île-de-France autour de « grands territoires » • proposer aux élus locaux un partenariat souple et équitable autour d’un projet partagé et finançable • Structure lourde à porter, demandant une forte mobilisation de l’ingénierie des communes et des partenaires • Le temps long de la démarche laisse peu de visibilité sur la forme finale de contractualisation (et la compatibilité avec les autres documents de planification) • D’importantes contraintes de finances publiques Tracé du prolongement de la ligne 11 du métro Date de réalisation / état (en projet, en cours, réalisé) • 2008 : lancement de la démarche • 2008-2010 : élaboration et signature de la charte • 2011-12 : réalisation de 5 études pré-opérationnelles (foncier, commerces et services, accessibilité piétonne et cyclable, amélioration du réseau de bus, identité du territoire autour de la ligne • 2013 (objectif) : mise en place de groupes de travail (notamment sur le foncier) menant à l’élaboration et à la signature du « contrat aménagement-transport » Missions • Articuler sur le long terme le projet de transport et le projet de territoire • Anticiper la desserte future par la définition d’un projet de territoire cohérent • Faire émerger une nouvelle gouvernance de projet en mettant tous les acteurs autour de la table • Définir une stratégie et des objectifs communs à l’échelle de la ligne • Amener les partenaires à s’engager (évolution des PLU, construction de logements, favoriser le développement des commerces, etc.) Emplacement de la future station Place Carnot, à Romainville Acteurs / Partenaires • 6 communes concernées par la ligne et son prolongement (Paris, Les Lilas, Romainville, Noisy-le-Grand, Montreuil, Rosny-sous-Bois), • association pour le prolongement de la ligne 11 • Stif, Épfif, IAU îdF, Région Île-de-France, CG93, CA Est Ensemble, Vtif • Caisse des Dépôts Forces de l’outil Charte • A permis de nouer de nouveaux dialogues et des méthodes de travail entre les acteurs et les communes • Importance de l’approche supra-communale • Permet de dégager des capacités d’études (financement) pour aborder un ensemble de thématiques (approche intégrée) • De nouveaux acteurs qui s’impliquent dans la démarche : Communauté d’agglomération Est Ensemble, Nature Parif • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • • 39 • Foncier potentiellement densifiable autour des gares du Grand Paris Fiche 5 Objectifs Répondre à l’avis du 26 août 2010 de l’Autorité environnementale sur la nécessité de mieux évaluer l’impact du projet de réseau du Grand Paris sur l’urbanisation future. Cela suppose une connaissance du potentiel foncier susceptible d’être urbanisé dans un environnement plus ou moins proche des gares. Date de réalisation / état (en projet, en cours, réalisé) • 2011 : lancement de la démarche et élaboration de la méthodologie par la Driea en lien avec les UT et DDT franciliennes • 2012 : réalisation des travaux autour des 72 gares pour alimenter les enquêtes publiques par tronçon Missions • Mesure de la capacité d’accueil dans deux rayons de 800 et de 400 m autour des 72 gares du Grand Paris par identification des terrains mutables ou sous-densifiés pour le logement et les activités • Identification du foncier public disponible comme levier au démarrage d’opérations d’aménagement • Analyse des conséquences et des mesures à mettre en œuvre pour éviter l’étalement urbain par le rejet des populations vers la périphérie que pourrait induire la montée des prix fonciers et immobiliers dans le cœur de l’agglomération Acteurs / Partenaires SGP / Driea / Philippe Panerai architecte-urbaniste Forces de l’outil Gisement foncier potentiellement mutable dans un rayon de 800 m et 400 m autour des gares du réseau de transport du Grand Paris (en hectares - hors gares situées dans Paris) • La méthodologie développée est adaptable et permet de choisir des critères en fonction de scénarios plus ou moins volontaristes et des densités à atteindre • A permis de nouer de nouveaux dialogues et des méthodes de travail plus fines entre les services de l’État et les communes • A permis de constater qu’il y a beaucoup de foncier sousdensifié et mutable autour des gares du Grand Paris Faiblesses de l’outil • La méthode met en lumière des potentiels mais ceux cidoivent ensuite être traduits dans les documents d’urbanisme, ce qui suppose volonté et projet de développement de la collectivité. • Le besoin de vérification sur le terrain • Il ne s’agit que d’un diagnostic. Des politiques publiques (action foncière et évolutions règlementaires) doivent s’enclencher. • 40 • • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • Fiche 6 Les prêts sur fonds d’épargne pour le portage foncier dans le cadre des opérations d’aménagement de la Caisse des Dépôts Objectifs / Missions Forces de l’outil • Permettre aux collectivités locales de financer des opérations d’intérêt général identifiées par l’État et notamment le logement social et la politique de la ville • Permettre l’achat et le portage du foncier dans le cadre d’opérations d’aménagement liées au Grand Paris (prêts spécifiques) • Étendue des actions pouvant bénéficier des prêts de la CDC • Prêt spécifique au Grand Paris Faiblesses de l’outil • A voir à l’usage Date de réalisation / état (en projet, en cours, réalisé) Prêts pouvant être mobilisés sous certaines conditions Acteurs / Partenaires Caisse des Dépôts • collectivités territoriales • EPCI • EPF • SEM • Organismes de logement social Présentation de l’outil Plusieurs types de prêts : 1 . Les PPU ou PRUAM destinés aux opérations relevant de la politique de la ville peuvent financer : • Des travaux d’aménagement concourant au projet urbain du quartier • Le portage foncier • Les équipements publics et locaux associatifs (culturels, sportifs, techniques, administratifs,...) • Les équipements de proximités (maisons médicales, services aux personnes,..) • Les établissements scolaires • Les investissements à caractère économique (centres commerciaux, immobilier d’activités, unités de production d’énergie,...) 2 . Les prêts Gaïa court terme pour des opérations hors politique de la ville dont la programmation immobilière totale intègre un minimum de 25 % de logements locatifs sociaux 3 . Les prêts Gaïa Grand Paris pour les opérations hors politique de la ville mais inscrites comme actions foncières stratégiques dans les contrats de développement territorial du Grand Paris à condition que le CDT affiche un objectif minimum de 25 % de logements locatifs sociaux. Les prêts Gaia sont destinés au financement des : • Terrains nus • Terrains bâtis voués à être démolis • Terrains bâtis à restructurer (friches) • Travaux de viabilisation, dépollution et démolition des terrains • Surcoûts liés aux travaux d’adaptation au sol • Mesures compensatoires de l’étude d’impact • Cession des terrains privés de l’État dans le cadre du décret du 15 avril 2013. 4 . Le prêt Gaïa long terme est destiné aux collectivités territoriales qui souhaitent acquérir du foncier pour le donner à bail à des opérateurs de logement social (bail à construction ou bail emphytéotique). • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • • 41 • Gare de Bécon-les-Bruyères (Hauts-de-Seine) Fiche 7 Lieux Gare existante située sur le faisceau Paris-Saint Lazare, à la frontière de 3 communes : Courbevoie, Asnières-sur-Seine et Bois-Colombes Date de réalisation / état (en projet, en cours, réalisé) • ZAC des Bruyères (20 ha) : 1ère tranche : 2001-2006, 2ème tranche : 2009-2012, 3ème tranche en cours de réalisation • Réaménagement de la gare : début des travaux prévu en 2014 • Construction d’une gare du Grand Paris (ligne 15) : 2027 Descriptif du projet urbain Emplacement de la gare de Bécon-les-Bruyères • Zac des Bruyères : Opération mixte (500 logements, 165 000 m2 bureaux) • Opération réalisée en partie sur foncier ferroviaire Enjeux • Redimensionnement de la gare pour l’adapter à l’arrivée de nouveaux habitants et employés induite par la ZAC (+ 22 % flux de voyageurs entre 2006 et 2010) • Faciliter l’accessibilité de la gare (construction d’une passerelle) Gouvernance RFF, mairies de Courbevoie, Asnières-sur-Seine et Bois-Colombes Maitrise d’ouvrage RFF, Sncf Freins / difficultés rencontrées • Manque de coordination et décalage dans la mise en œuvre du projet urbain et du réaménagement de l’infrastructure de transport • ZAC « autorisée » sans avoir analysé les conditions de desserte d’une arrivée massive de la population • Déficience des systèmes des décideurs publics (absence de structure intercommunale pour porter un projet commun, manque d’ingénierie) et du financement public Enseignements tirés par RFF Plan masse de la ZAC des Bruyères Source : Mairie de Bois-Colombes • 42 • • Associer les bons acteurs (décideurs, financeurs, opérateurs, utilisateurs) • Coordonner les aménagements urbains et adapter les infrastructures de transport pour que les étapes soient réalisées dans des calendriers compatibles • Prévoir un montage opérationnel reliant le financement des infrastructures de transport au projet urbain • Prévoir des leviers pour que chaque acteur apporte sa contribution financière • Réaliser des études de projet de façon consolidée et cohérente et des opérations, certes imbriquées, mais réalisées de manière autonome. • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • Fiche 8 Gare de Rosa Parks (Paris) Lieux Projet urbain du Nord-est de Paris (Paris 19ème) : Paris Nord Est Date de réalisation / état (en projet, en cours, réalisé) En cours (phase opérationnelle de travaux, mise en service prévue fin 2015) Descriptif du projet urbain • secteur de 220 ha • nombreux projets en cours (ZAC Claude Bernard, réaménagement entrepôts McDonald, prolongement tramways) • 1 100 000 m2 de développements immobiliers Descriptif du projet de nouvelle gare • future gare RER E (85 000 voyageurs/jour attendus) • coût : 130 millions € (Région, Ville de Paris, État, RFF) • foncier mixte : RFF (1/3) et ville de Paris (2/3) Emplacement de la gare de Rosa Parks Enjeux • Créer une gare nouvelle insérée dans un pôle d’activité • Assurer un bon niveau de desserte du nouveau quartier Gouvernance RFF, ville de Paris - Semavip Maitrise d’ouvrage Semavip, RFF Freins / difficultés rencontrées • Volonté initiale de mise en service concomitante de la gare et des immeubles attenants + difficultés de commercialisation des locaux (ralentissement des travaux, réduction du financement) • Longue durée de réalisation du projet (études + travaux) : + 10 ans Leviers d’action / solutions apportées • Foncier public fourni grâce au déclassement de voies publiques • Conception du projet en associant l’ensemble des acteurs • Autonomisation de la réalisation de la gare et des immeubles Source : www.garerosaparks.fr • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • • 43 • Site du fort d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) Fiche 9 Lieux Gouvernance Aubervilliers (CDT Culture et création) et Pantin (CDT Fabrique du Grand Paris) CA Plaine Commune, AFTRP, ville d’Aubervilliers, Ville de Pantin, État (Dafi, Préfecture, Driea), CG 93, région IDF, CDC État d’avancement (en projet, en cours, réalisé) 2008 : l’équipe Madec est lauréate du marché de définition lancé par Plaine Commune 2010-2011 : étude de faisabilité (AFTRP) sur la base du plan Madec 2011 : Prise d’initiative de la ZAC par l’AFTRP et validation du programme prévisionnel de l’opération 2012 : concertation réglementaire (AFTRP) 2013 : mise au point du dossier de création de la ZAC (AFTRP) 2014 : approbation du dossier de création par arrêté préfectoral (premier trimestre 2014) 2025 : Arrivée de la ligne 15 prévue Maitrise d’ouvrage AFTRP (projet urbain) Stif (gare) Emplacement de la gare Fort d’Aubervilliers Descriptif du projet urbain • Terrain public de 36 ha : 25 ha appartenant à l’AFTRP, 10 ha appartenant au ministère de l’intérieur et à celui de la défense, ville de Pantin • Éco-quartier : Charte label ÉcoQuartier en cours de signature • Programme prévisionnel : 1 800 logements, 200 résidences séniors et étudiants, locaux d’activités « culture et création », commerces, services, équipements et la conservation du patrimoine remarquable • Site atypique : ancienne friche militaire jusqu’en 1973 (cession à l’AFTRP), occupation par des activités liées à l’automobile (fourrière, casse-auto) • Caractéristiques : enclave d’Aubervilliers dans le territoire de Pantin, bordé par les franges du cimetière de Pantin au sud et à l’est, coupé des quartiers environnants par la RN2 • Problématiques techniques : pollution chimique et de dissolution du gypse, contraintes techniques liées au métro ligne 7. Descriptif du projet de nouvelle gare Future station de la ligne 15 Gare enterrée et gare routière Avec constructions en superstructure Enjeux • La densification urbaine le long des axes routiers (ex-RN2 et RD27), • La richesse de la programmation • La mise en valeur du patrimoine architectural militaire (remparts, bastions, porte historique) et paysager (jardins familiaux, couronne boisée, fossés), • L’ouverture du site sur les quartiers environnants pour favoriser son désenclavement, en particulier sur l’axe de l’ex-RN2 à l’ouest et vers Pantin au nord-est • 44 • • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • Périmètre de la ZAC Source : Commune d’Aubervilliers Annexes Liste des auditions par type d’acteurs Collectivités territoriales : élus, Les acteurs fonciers et immobiliers : services techniques et agence d’urbanisme EPFIF, AFTRP, France Domaine et Altarea Cogedim Trois élus ont permis d’avoir une vision de la mobilisation foncière et des outils qui la rendent possible sur le terrain. Ainsi, après avoir posé le contexte historique de l’aménagement de Gentilly, Patricia Tordjmann (maire de Gentilly) a présenté plusieurs exemples de projets et de réalisations locaux. Corinne Valls (maire de Romainville) a explicité les moyens mis en œuvre par sa commune pour maîtriser les prix de sortie des logements. Monique Bouteille (adjointe au maire de RueilMalmaison en charge de l’urbanisme, des écoquartiers et des transports) a présenté les outils mobilisés par la commune pour optimiser son foncier, notamment à proximité de la future gare. Le service foncier de Plaine Commune a expliqué le processus d’élaboration du volet foncier du CDT de la culture et de la création. Il a souligné les importants enjeux fonciers induits par cette démarche, et notamment la problématique très présente sur le territoire du maintien des activités économiques. Plusieurs outils concourant à la maitrise foncière ont été présentés, et notamment la Foncière Commune, créée en 2013 en lien avec l’Épfif, et le plan stratégique foncier. La direction de l’aménagement à la Région Île-de-France et l’IAU îdF, en collaboration avec l’Épfif, et l’association Ville et transport en Ile-deFrance (VTIF), ont présenté le fonctionnement des chartes urbanisme-transport, et particulièrement la charte pour le prolongement de la ligne 11 du métro, mise en place depuis 2008. L’accent a été mis sur le contexte de lancement de cet outil et sur les aspects fonciers de la démarche. La direction de l’aménagement de la Région a également présenté le Sdrif 2013, son objectif en matière d’urbanisation et les effets règlementaires attendus. L’Épfif a présenté à plusieurs reprises son rôle dans le portage foncier, notamment à long terme, dans le cadre de la charte pour le prolongement de la ligne 11, et dans la constitution de la Foncière Commune, avec la Sem Plaine Commune Développement. L’AFTRP a identifié, au travers de plusieurs études de cas, les impacts de l’arrivée des gares du Grand Paris au sein de ses opérations d’aménagement. Elle a souligné l’importance du contexte d’implantation des gares et la grande diversité des situations locales. La DNID a explicité l’organisation de sa structure ainsi que ses missions aux différentes échelles. Le rôle d’évaluateur de France Domaine dans la réalisation du Grand Paris a été précisé ainsi que le type de biens et les différentes méthodes utilisées. Les représentants d’Altarea Cogedim ont présenté le principe et le fonctionnement des chartes promoteurs comme outils de maitrise de la production. Des acteurs ferroviaires : RFF, Sncf / Gares & connexions, SGP Les acteurs ferroviaires ont exposé leurs expériences de valorisation de fonciers autour des gares. Ainsi, RFF et Gares & Connexions ont fait un retour de leurs expériences opérationnelles sur l’aménagement de quartiers de gares. Ils ont également explicité leurs pratiques de valorisation immobilière autour de gares existantes. La SGP a présenté sa double mission de conception et de construction du réseau du Grand Paris et de constructeur-aménageur. Différentes expériences d’acquisition foncière autour de gares ont été présentées, ainsi que les observatoires mis en place avec ses partenaires. • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • • 45 • Des utilisateurs et des investisseurs : Orie, opérateur de logement social, Foncière des Régions Plusieurs acteurs directement concernés sont également intervenus pour préciser leurs attentes. L’Orie a ainsi explicité les différentes stratégies des investisseurs et les logiques d’implantation d’activités (attraction de nouveaux pôles vs logique de concentration), et les évolutions que pourrait induire l’arrivée d’un nouveau réseau de transport. Paris Habitat a souligné le besoin d’une maitrise publique du foncier permettant la production de logement social, notamment en raison des longues durées de portage. Enfin, la Foncière des Régions a présenté ses critères de choix d’investissements et son positionnement sur les différents types de portage. Elle a également précisé son besoin d’un interlocuteur unique permettant une meilleure identification des opportunités. • 46 • • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • Feuille de route Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser? Sous la présidence de Catherine Barbé, Directrice des partenariats stratégiques à la Société du Grand Paris Le contexte La problématique Le contexte législatif autour du Grand Paris est très évolutif : plusieurs textes ou projets de textes encadrent ou vont impacter le « Grand Paris ». Le Grand Paris est défini à l’article 1er de la loi du 3 juin 2010 relative au Grand Paris comme « un projet urbain social et économique d’intérêt national qui unit les grands territoires stratégiques de la région d’Ile-de-France, au premier rang desquels Paris et le coeur de l’agglomération parisienne, et promeut le développement économique durable, solidaire et créateur d’emplois de la région capitale. Il vise à réduire les déséquilibres sociaux, territoriaux et fiscaux au bénéfice de l’ensemble du territoire national. Ce projet s’appuie sur la création d’un réseau de transport public de voyageurs… ». « Ce réseau s’articule autour de contrats de développement territorial définis et réalisés conjointement par l’État, les communes et leurs groupements. Ces contrats participent à l’objectif de construire chaque année 70 000 logements géographiquement et socialement adaptés en Île-deFrance et contribuent à la maîtrise de l’étalement urbain ». Dans la continuité des travaux engagés par l’ORF en 2008 sur le volet foncier des PLH, en 2009 sur celui des PLU, puis en 2010 et 2011 sur la valorisation du foncier autour des pôles de transports, l’ORF souhaite en 2013 approfondir la question de l’action foncière à conduire pour mettre en œuvre le projet du Grand Paris. La question du foncier du Grand Paris soulevée par ce nouveau groupe de travail de l’ORF, dépasse le seul cadre du réseau de transport du Grand Paris tel que dessiné par la loi du 3 juin 2010. Le groupe de travail s’intéressera aux incidences de ce projet de réseau sur le développement du territoire francilien, et intègrera donc les objectifs de développement du Sdrif et des CDT. Au delà des questions juridiques liées à l’incidence des nouveaux textes législatifs et réglementaires, les pratiques professionnelles de l’ensemble de la chaîne des acteurs du domaine foncier vont devoir évoluer. Le groupe de travail abordera la question du « Foncier du Grand Paris » à quatre échelles différentes : celle de la région, celle de la métropole telle que définie par le projet de loi de décentralisation, celle des territoires de contrats de développement territorial et celle des abords immédiats des nouvelles gares. Ces quatre échelles questionnent les problématiques foncières très différemment et, ce qui ajoute à la difficulté, sur des temps longs. Le rôle des acteurs (propriétaires, aménageurs, transporteurs, collectivités territoriales,…) les outils fonciers à mettre en oeuvre (ZAD, DPUR, périmètres de veille des EPF, et PLU …), les montages opérationnels à mettre en place et les temporalités diffèrent selon les quatre échelles mais restent très interdépendantes et doivent s’articuler pour que le projet Grand Paris reste cohérent. En 2012, le projet de Sdrif, actuellement soumis à enquête publique, a intégré le Grand Paris et à l’issue de son approbation les POS/PLU auront 3 ans pour se mettre ensuite en compatibilité avec ce nouveau Sdrif. En 2013, deux nouveaux projets de lois vont « bousculer » les projets actuels de Grand Paris et de Sdrif. Il s’agit du projet de loi sur la décentralisation et de celui sur l’urbanisme et le logement. Ces deux projets proposent notamment des avancées notables en matière d’intercommunalité (PLUI et PLHI) et la création d’une autorité métropolitaine. Les grandes lignes de ce projet ont été présentées le 6 mars 2013 par le Premier ministre à l’occasion de son discours sur le Nouveau Grand Paris. À cette occasion le projet de transport du Grand Paris Express et le plan de mobilisation pour les transports ont été confirmés, leur calendrier de réalisation détaillé et leur plan de financement précisé. À l’échelle des futures gares : C’est très probablement à cette échelle que vont se manifester le plus tôt les effets déclencheurs ou accélérateurs de projets urbains du réseau de transport : la valeur apportée par l’équipement de transport • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • • 47 • rendra les abords des gares particulièrement intéressants à condition que la structure de la propriété et les règlements d’urbanisme autorisent la mutation de ces territoires. Des effets d’anticipation sont à craindre. Ils doivent être observés et les outils pour agir identifiés et expertisés. Le rapport analysera les potentiels existants et les conditions de leur mobilisation. Il identifiera le rôle des différents acteurs et les conditions d’une optimisation de la mutation rapide des abords des gares ainsi que leur effet d’entrainement sur les territoires plus vastes des CDT. Doivent également être appréhendées les modalités de la programmation, du financement des études préalables et de l’ingénierie foncière et du financement de l’action foncière proprement dite. Les questions qui se posent touchent aussi à l’appropriation du foncier nécessaire à la réalisation des gares et à la valorisation du périmètre autour des pôles de transports par la réalisation de programmes d’aménagement. À titre d’exemple : • Quelles sont les dispositions foncières qui existent pour acquérir l’assiette foncière des quartiers de gares ? Un diagnostic critique des outils sera à effectuer. • Quelles sont les méthodes d’évaluation des prix des terrains à maîtriser et le cout de leur mobilisation ? • A l’échelle des périmètres (800 m soit ? d’heure à pied) autour des gares, quels systèmes de péréquations peuvent se mettre en oeuvre pour ne pas faire déraper les prix fonciers et immobiliers, préserver les mixités et favoriser la densité ? • En matière de maîtrise d’ouvrage, et en lien avec l’autre groupe de travail engagé par l’ORF en 2013 sur la relance de l’urbanisme opérationnel, quels sont les montages existants ou à créer pour mettre en oeuvre ce projet articulant aménagement et transports ? • Quels enseignements retirer des montages des projets d’aménagement de quartiers de gares lancés avant le Grand Paris et en cours de construction ? À l’échelle des CDT et des intercommunalités se pose la question de comment atteindre les objectifs assignés aux CDT notamment « en matière d’urbanisme, de logement, de transports, de déplacements et d’équipement commercial, de développement économique, sportif et culturel… ». La loi de 2010 prévoit aussi que les CDT dressent la liste de zones d’aménagement différé • 48 • • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • à créer, en fixent le périmètre, en définissent les bénéficiaires des droits de préemption. Ils doivent également préciser les actions ou opérations d’aménagement ou les projets d’infrastructures (les emplacements ou périmètres envisagés) en vue d’atteindre leurs objectifs de construction ainsi que les conditions de leur mise en œuvre et l’échéancier prévisionnel de leur réalisation. Dès lors, il conviendra de mettre en place des stratégies foncières, adaptées aux objectifs des territoires, appuyées sur des outils d’anticipation, dont les ZAD ne sont qu’une des composantes, et des partenariats articulés (collectivités, EPF, opérateurs, transporteurs) permettant de maîtriser les coûts d’aménagement, et la sortie d’opérations mixtes habitat/emploi. Ces stratégies foncières interrogent aussi la carte des intercommunalités à travers notamment les PLH intercommunaux et PLU intercommunaux. Dès lors le groupe de travail s’attachera à dessiner ce qu’on peut appeler « le volet foncier d’un CDT » tel que défini par le Décret no 2011-724 du 24 juin 2011 (relatif aux contrats de développement territorial prévus par l’article 21 de la loi no 2010-597 du 3 juin 2010 relative au Grand Paris) et tel qu’il évoluera eu égard aux prochaines lois de décentralisation et urbanisme et logement. À l’échelle de la métropole, la question se pose d’évaluer les outils nécessaires à la future autorité métropolitaine pour que ses prescriptions en matière de logement et d’hébergement d’urgence puissent réellement se traduire par une mobilisation concrète et équilibrée du foncier par des acteurs publics ou privés ne relevant pas de son autorité. Ces outils doivent à la fois lui permettre d’agir dans le domaine des règles d’urbanisme, de l’action foncière et opérationnelle mais aussi lui permettre de disposer de moyens financiers adaptés pour réaliser des études préalables et orienter l’action foncière des opérateurs en fonction des stratégies métropolitaines. À l’échelle de la région, les questions qui prédominent sont celles du comment réussir l’adéquation de l’offre régionale de foncier aux objectifs de construction de 70 000 logements et de 28 000 emplois annuels, dans le respect des objectifs de maîtrise de l’étalement urbain (à limiter à 1 300 ha par an selon le Sdrif) et de maîtrise des prix immobiliers. Pour éviter un mouvement centrifuge des populations vers les franges de l’agglomération où le foncier serait moins cher qu’en zone dense, il s’agit d’identifier les outils existants ou à créer et les conditions optimales de leur mise en œuvre. À ces quatre échelles seront examinés systématiquement les outils existants, la gouvernance actuelle et prévue et les ressources mobilisables ou nécessaires. Ce travail devra mobiliser notamment les représentants des collectivités publiques, la SGP, le STIF, les transporteurs (RFF, RATP, SNCF), les EPF, les aménageurs, les promoteurs et bailleurs, la CRCI, architectes et bureaux d’études, les notaires et les représentants des professions juridiques. Méthode de travail Auditions, analyse de projets concrets en cours de mise en œuvre pour en tirer des enseignements en termes de calendrier, de cout et d’efficience des outils, comparaison avec des métropoles françaises (Lyon, Rennes) et étrangères (Grand Londres) Rendu attendu Un rapport et des recommandations qui seront débattues en colloque. Calendrier Les travaux du groupe de dérouleront d’avril 2013 à mai 2014 en vue d’une présentation des conclusions lors d’un colloque au printemps 2014. • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • • 49 • Glossaire AFTRP : Agence foncière et technique de la région parisienne Apur : Atelier parisien d’urbanisme CDC : Caisse des dépôts et consignations CDT : Contrat de développement territorial CGEDD : Conseil général de l’environnement et du développement durable CG 93 : Conseil général de Seine-Saint-Denis CRHH : Comité régional de l’habitat et de l’hébergement DNID : Direction nationale d’interventions domaniales DPUR : Droit de préemption urbain DRIEA : Direction régionale et interdépartementale de l’équipement et de l’aménagement EPA : Établissement public d’aménagement Epaorsa : Établissement public d’aménagement Orly-Rungis Seine-Amont EPF : Établissement public foncier Épfif : Établissement public foncier Île-de-France. EPL : Entreprise publique locale GPE : Grand Paris Express GP3 : Grand projet 3 NQU : Nouveau quartier urbain • 50 • • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • Ocean : Observation de la consommation des espaces agricoles et naturels OIM : Opération d’intérêt métropolitain ORF : Observatoire régional du foncier en Île-de-France Orie : Observatoire régional de l’immobilier d’entreprise en Ile-de-France. PIG : Projet d’intérêt général PLH : Programme local de l’habitat PLU : Plan local d’urbanisme PNR : Parc naturel régional PRU : Programme de rénovation urbaine RFF : Réseau ferré de France Scot : Schéma de cohérence territoriale Sdrif : Schéma directeur de la région Île-de-France SEM : Société d’économie mixte SGP : Société du Grand Paris SNCF : Société nationale des chemins de fer français SRHH : Schéma régional de l’habitat et de l’hébergement ZAC : Zone d’aménagement concerté Notes • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • • 51 • • 52 • • ORF • Rapport de groupe de travail • Le foncier du Grand Paris : comment le mobiliser ? • Comptes-rendus des auditions • Retrouvez sur le site de l’ORF les annexes du rapport présentant les comptes-rendus des auditions • Rapports publiés • Quelles ressources pour le recyclage urbain ?, Rapport de l’ORF, novembre 2012 • • Quelles actions foncières pour le périurbain ?, Rapport de l’ORF, novembre 2012 • • Les enjeux de la valorisation foncière autour des pôles de transport, Rapport de l’ORF, mars 2011 • Site internet : www.orf.asso.fr Pour entrer à l’ORF Pour tout nouveau membre, la demande d’adhésion se fait par envoi d’une lettre au Président de l’association, dans laquelle est explicitée la nature de la demande. L’admission des nouveaux membres est prononcée par le Conseil d’administration qui statue sur la candidature du nouvel adhérent. Son adhésion devient effective lors du versement de la cotisation annuelle. Cotisations : 1000 € pour les membres actifs 50 € pour les membres associés. Association Loi 1901 - regroupant Élus, professionnels et administrations -www.orf.asso.fr Secétariat général permanent : Institut d’aménagement et d’urbanisme - île-de-France 15, rue Falguière 75740 Paris cedex 15 Direction régionale et interdépartementale de l’Équipement et de l’aménagement d’Île-de-France 21, 23, rue Miolis - 75732 Paris cedex 15 Rapport de groupe de travail LE FONCIER DU GRAND PARIS : COMMENT LE MOBILISER ? juin 2014 Observatoire régional du foncier en Île-de-France