30a_lEspace de couleurs et écrans

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30a_lEspace de couleurs et écrans
LE LABO NUMERIQUE :
- Espace de Couleurs et écrans -
L’espace colorimétrique
La notion d'espace colorimétrique est très importante en gestion des couleurs. Il ne faut pas le choisir au hasard car les
conséquences seraient importantes en terme de bonne gestion des couleurs. L’ensemble des couleurs qu’un appareil
sait traiter ou reproduire est généralement désigné par le terme anglais "gamut".
Un œil "moyen" est capable de différencier environ huit millions de nuances différentes dans sa "vision", même si le
cerveau sait décoder bien plus de couleurs.
LaCIE a représenter mathématiquement sur un graphique à trois dimensions (donc en volume) dont deux apparaissent
sur un graphique. Le 3e axe étant la densité du noir au blanc. Dans ce diagramme, à chaque couleur vue par un
humain correspond à une coordonnée XYZ.
Un espace est défini par les composantes chromatiques des ses trois couleurs primaires, son gamma et son blanc de
référence (appelé aussi illuminant).
Les principaux espaces sont :
- Le standard "sRGB" est le plus petit espace commun "inter-périphériques". Normalement, n'importe quel bon écran,
qui sort aujourd'hui d'usine, est capable d'afficher cet espace colorimétrique. C'est le plus petit dénominateur
commun !
C'est pourquoi il règne sur Internet. Les images pour le Web doivent donc être converties en sRGB avant d'être
diffusées.
- Le standard "RVB Adobe 98" a été choisi pour être l’espace de travail pour l’usage photographique entre autre, afin
d’avoir plus de couleurs dans les verts et les demi-tons, et d’éliminer des couleurs pétantes typiques des écrans et
inutiles en photo…
Mais ce n'est pas parce que toutes les couleurs sont visibles dans cet espace qu'elles vont pour autant s'afficher
correctement si ce n'est pas l'espace d'origine des images.
- Le "ProPhoto-RVB" avait été développé par Kodak comme l’espace colorimétrique capable d’englober la totalité des
gamuts des produits KODAK (Ektachrome, Kodachrome, etc). Cet espace a un gamut très proche de celui du CIELAB,
sauf dans la zone du bleu violet.
Les convertisseurs RAW d’Adobe (Camera Raw ou Lightroom) proposent un dérivé du ProPhoto-RGB, remplaçant le
gamma d’origine (1,8) du Prophoto-RGB par un gamma égale à 1. On a donc un espace : de gamma 1, d’illuminant
D50 et dont les primaires sont celles du ProPhoto-RGB.
Voici un tableau récapitulatif donnant les spécifications des principaux espaces de travail :
Le volume de gamut relatif est le rapport entre celui du gamut considéré et celui d'Adobe RVB 98 pris comme référence ici.
Alors quel espace couleur choisir ?
La majorité des reflex numériques actuels vous propose de choisir votre "espace couleur" entre le sRVB et l'Adobe RVB.
Alors que leurs fichiers RAW ont une étendue de couleurs supérieure, voilà pourquoi Adobe propose par défaut dans
leurs convertisseurs RAW un nouvel espace plus étendu qui englobe les couleurs des RAW : le ProPhoto.
Mais le principe du "qui peut le plus, peut le moins..." ne fonctionne pas forcément :
- Si vous envoyez un fichier couleur sur un périphérique (écran par exemple) à plus faible gamut, comment les
couleurs hors espace vont t-elles être reproduites ?
C'est comme la Hifi, le plus faible élément définit la qualité maximale.
- Pour travailler dans un espace, il faudrait que tous les périphériques puissent le "voir" dans sa quasi totalité.
Actuellement les meilleurs écrans approchent les 100% du RVB, les "entrées de gamme" produisent tant bien que
mal un sRVB.
- Les labos d'impression "on line" utilisent principalement le sRGB, cela simplifie la vie, en ne se préoccupant plus du
tout, des profils couleurs.
Les imprimantes à sublimation ne travaillent qu'en sRVB, comme beaucoup d'imprimante bureautique ou laser.
- Le RVB prend en compte les cyans des imprimantes à jets d'encre, ce qui en fait un espace colorimétrique privilégié
pour l’impression haut de gamme.
LA CHAINE DE TRAITEMENT NUMERIQUE
Les écrans
Tous les écrans ne sont pas égaux pour traiter et visualiser des photos. Plusieurs critères sont à prendre encore :
- La technologie : TN, VA ou IPS
* Les dalle TN : Ils équipent la grande majorité des écrans d'ordinateurs portables ou premiers prix. Ce sont des
écrans qui favorisent une très grande rapidité d'affichage et un contraste élevé. Leur angle de vision est très étroit,
toute variation, en latérale ou verticale, assombrit l'écran. Leur espace de couleur est réduit (tout juste le sRVB, car
certains ne sont pas capable d'afficher les 16,7 millions de couleurs), leur contraste et leur luminosité sont trop
élevé et rares sont ceux qui peuvent se calibrer correctement. Ils sont donc à proscrire pour le traitement de
l'image.
* Les dalles VA : (MVA ou PVA selon les fabricants) Ils sont parfaits pour un usage polyvalent, mais sont supplanté
par les évolutions des écrans IPS tant en qualité qu'en prix (voir e-IPS).
* Les dalles IPS : Enfin la technologie IPS (qui possède plusieurs variantes) est la meilleure pour fabriquer des dalles
pour photographes. Elle offre notamment des angles de vision proches de 180° sans gros changement dans
l'affichage de la photo en contraste et en luminosité. Les meilleurs affichent 99.9% du RVB. Ils sont les écrans de
prédilection pour le traitement de l'image. La qualité d'un écran professionnel est aussi dans l'homogénéité de la
dalle et sans constance dans la durée, cela a un coût.
Les dalles e-IPS sont une version économique plus proche des VA dans leurs angles de visions latérales, souvent
limité à l'espace sRVB (certains fabricants comme LG, les utilisent avec des couleurs codées seulement sur 6 bits,
donc inférieures au sRVB).
- La surface de l'écran : brillant ou mat.
Si les écrans brillants sont flatteurs pour les jeux ou la bureautique, il en est exactement l'inverse pour la photo et
l'impression.
- La connectique :
Seuls les connecteurs "DVI" ou "Display port" permettent d'accéder aux maximum des performances de l'écran.
Attention sur certains écrans la connectique HDMI limite l'affichage à 1920 x 1080.
- La taille : la diagonale en pouces
C'est un critère de facilité pour visualiser les photos. Mais plus que la taille c'est leur résolution qui est intéressantes :
* 22" --> 1680 x 1050
* 24"
1920 x 1200
* 27"
2560 x 1440
* 30"
2560 x 1600
- La rotation de l'écran est une option qui peut s'avérer utile si on fait beaucoup de photo verticale.
- L'achat d'une "casquette" permet de protéger l'écran des éclairages parasites.
Extrait du guide d'achat 2014 des écrans sur le site d'Arnaud Frich :
"Au delà de 700 euros, on entre dans un monde d'affichage des couleurs superlatif. Les marques s'appellent DELL mais
surtout NEC et EIZO. Les écrans plus chers offrent "seulement" des tailles plus grandes et plus de garanties pour les
professionnels de la retouche photo qui se doivent de l'offrir à leur client. A un moment t, l'affichage des couleurs sur
un "simple" Spectraview autour de 1000 € et sur un magnifique Spectraview Reference, pourra donc être parfaitement
identique. L'écran n'est cependant pas sous "surveillance" !
Au delà de 700 €, nous entrons dans le monde de la très grande qualité, quoiqu'il arrive. Selon le niveau de prix, vous
gagnerez la tranquillité d'esprit car plus le prix grimpera, plus vous aurez des dalles triées sur le volet, une
homogénéité parfaite ou presque, une surveillance du vieillissement pour ne citer qu'eux !
Un professionnel de la retouche photo ou un passionné de la couleur parfaite aura donc tout intérêt à choisir un
ColorEdge EIZO en 27 pouces ou bien un NEC Spectraview Reference dans la même taille car ces écrans offrent non
seulement le meilleur de la technologie mais en plus, des garanties d'affichage dans le temps. C'est le monde des
superlatifs !
Je tiens juste à préciser pour les autres, que les modèles un peu moins chers possèdent souvent les mêmes dalles donc offrent une prestation colorimétrique de haute volée - mais cette fois, sans toutes les garanties qui peuvent
rassurer.
Quelques écrans à conseiller :
Ecran "entrée de gamme" : sRVB
- HP 23 Xi :
- DELL U2415 :
23"
24"
1920x1080
1920x1080
e-IPS
e-IPS
160 €
300 €
mat, très bon rapport qualité/prix
mat, pas de prise DVI
quelques problèmes de fuites de lumière et d'intensité
lumineuse trop forte
?
mat, gamme "UltraSharp" privilégiant la fidélité des
couleurs chez Dell
mat, entrée de gamme de la série ColorEdge
mat, Gamme Pro
Ecran "pour amateur photo" : 98 à 99% RVB
- ASUS PA246Q/PA248Q : 24"
1920x1200
P-IPS
400 €
- ASUS PA249Q :
- DELL U2413 :
24"
24"
1920x1200
1920x1200
AH-IPS
AH-IPS
400 €
500 €
- EIZO CS240 :
- NEC PA242W :
24"
24"
1920x1200
1920x1200
P-IPS ?
AH-IPS
700 €
900 €
- DELL U2713H :
27"
2560x1440
AH-IPS
700 €
- ASUS PA249Q :
27"
1920x1200
AH-IPS
850 €
mat gamme "UltraSharp" privilégiant la fidélité des
couleurs chez Dell
?
Nota :
Une dalle IPS est noir au repos (absence de signal), alors que le TN est blanc. Elle nécessite donc un rétro-éclairage
plus puissant (et donc, une plus grande quantité d’énergie) pour fournir la même luminosité.
AH-IPS est la dernière version des IPS, créé en 2011 par LG, le terme "Retina" (Apple) a également été utilisé pour
décrire ces nouvelles dalles.
La technologie OLED, considérée comme le LCD-killer, consiste à réaliser l’écran avec des millions de minuscules LED (2
à 4 par pixel) fabriquées avec des matériaux organiques. Un écran OLED est plus fin, moins gourmand en énergie, offre
de meilleurs angles de vision, a un taux de contraste infini. Malheureusement, la théorie est parfois éloignée de la
pratique et le manque de maîtrise de la production fait que les coûts restent aujourd’hui plus élevés.
La calibration d'écran
Sans gestion des couleurs, les couleurs sont faussées quand elles sont vues dans un autres espaces. De plus les écrans
sont généralement optimisés pour les jeux ou les applications informatiques. Les couleurs sont plus flatteuses, la
luminosité et le contraste sont dopés.
Pour que l’écran reproduise le plus fidèlement les couleurs affichées par tout logiciel gérant les profils (comme
Photoshop), on doit le calibrer avec une sonde. Ainsi le couple carte graphique et écran donnera le maximum de leurs
possibilités.
Le logiciel de calibration associé à une sonde génère un profil ICC (ou ICM) qui sera utilisé par la carte graphique pour
permettre d'afficher correctement les couleurs de l'espace de travail défini (généralement RVB). Pour cela dans
Windows, "Gestion des Couleurs", c'est le profil à mettre par défaut associé à votre écran.
Attention à ne pas confondre, en aucun cas ce profil n'est un espace de couleurs pour travailler.
Sur vos logiciels de traitement et/ou de retouche, vous devez indiquer votre espace de travail (ProPhoto, Adobe RVB 98
ou sRVB).
Quelques sondes à conseiller :
- "entrée de gamme" :
à réserver aux écrans <300 €
- DATACOLOR Spyder 4 Express :
- X-RITE Color Munki Smile :
- "pour amateur photo" :
- DATACOLOR Spyder 4 Pro :
- X-RITE Color Munki Display :
90 €
80 €
conseillée pour des écrans >400 €
140 €
140 €
Version haut de gamme bridée par le logiciel
Version haut de gamme bridée par le logiciel
- DATACOLOR Spyder 4 Elite :
180 €
- X-RITE i1 Color Munki Display Pro : 200 €
Pour débuter, il vaut mieux calibrer même avec une sonde entrée de gamme, plutôt que de ne rien faire du tout. Si
votre budget est vraiment serré, vous pouvez en trouver d’occasion, la génération précédente qui reste très correcte.
Les sondes "haut de gamme" ont des filtres en verre (contrairement aux autres qui sont synthétiques) et ont donc une
meilleure constance dans le temps. Cela reste donc un investissement.